DS6 Énoncé
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Date : 09 Mars 2024 Durée : 4 h00 A-U : 2023 - 2024 Filière : MP*
Barème (/100) : Exercice n°1 : 25 points ; Exercice n°2 : 25 points ; Problème : 50 points
des réponses claires, précises, exposées avec rigueur, des formulations homogènes et des applications
numériques suivies d’une unité et comportant le bon nombre de chiffres significatifs sont attendues.
tout résultat fourni dans l’énoncé peut être admis et utilisé par la suite, même s’il n’a pas été démontré
par les candidat(e)s.
si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le signalera sur
sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à
prendre.
Comme nous l'avons déjà mentionné dans le cours sur les dipôles magnétiques, ces propriétés magnétiques sont dues à
l'organisation microscopique de la matière dans les solides. Chaque atome peut être considéré comme un dipôle
magnétique, possédant un moment dipolaire magnétique ⃗. On distingue alors trois cas principaux possibles (Il existe
également deux autres cas (le ferrimagnétisme et l'antiferromagnétisme) qui ne seront pas évoqués ici) :
(Page 1 sur 10)
• ⃗ = 0⃗ : Les atomes ne possèdent pas de moment magnétique, et le solide ne possède pas de propriétés
magnétiques. Ces solides sont qualifiés de diamagnétiques. C'est par exemple le cas de l'argent, du cuivre, de l'or et du
plomb.
• ⃗ ≠ 0⃗ et les moments magnétiques de chaque atome pointent dans la même direction, constante au cours du
temps. Les moments magnétiques ⃗ des atomes restent donc figés et parallèles. Le solide possède alors des propriétés
magnétiques, c'est un aimant. Ces solides sont qualifiés de ferromagnétiques. Exemples : le fer, le cobalt, le nickel et
l'acier (alliage de fer et de carbone).
• ⃗ ≠ 0⃗ mais les moments magnétiques de chaque atome changent d'orientation aléatoirement au cours du temps.
Ces solides ne sont pas des aimants : ils ne s'attirent pas ou ne se repoussent pas. Ils n'ont donc à priori pas de propriétés
magnétiques et sont qualifiés de paramagnétiques. Exemples : le platine, le manganèse, l'aluminium.
- Pour un solide paramagnétique, la situation est un peu plus compliquée : les moments magnétiques ⃗ pointent
dans des directions aléatoires au cours du temps, il faut donc calculer la valeur moyenne de l'aimantation via les
probabilités de Boltzmann. C'est l'objet de cet exercice.
I.3. Solide paramagnétique plongé dans un champ magnétique
Nous allons dans cet exercice nous intéresser à une expérience de mesure de l'aimantation d'un solide paramagnétique
placé dans un champ magnétique uniforme.
L'expérience considérée est la suivante : un solide paramagnétique contenant du manganèse est placé dans une bobine
parcourue par un courant, à l'intérieur de laquelle règne donc un champ magnétique uniforme noté %⃗ = %#⃗& .
L'expérimentateur peut faire varier le champ magnétique à l'intérieur de la bobine en faisant varier le courant qui parcourt
celle-ci. Un dispositif non détaillé ici permet la mesure de l'aimantation ⃗ du solide. L'expérience est menée à de très
basses températures, dans une enceinte cryogénique dont la température peut varier entre 1,8 ) et 20 ). Le résultat
principal de l'expérience est le suivant : l'aimantation du solide paramagnétique est colinéaire au champ appliqué. On a
donc :
⃗= % #⃗&
La figure ci-contre présente les courbes M(B) obtenues expérimentalement
pour différentes températures. B est indiqué en Tesla (T) et M en unités
électromagnétiques (in english : "emu" stands for "electromagnetic units").
Nous ne nous préoccuperons pas de convertir cette unité dans le système SI.
On constate que :
- Lorsque B = 0, M = 0.
- Á T=20K, M varie linéairement avec B.
- Á T=1,8K, M varie linéairement avec B pour des champs faibles mais sature pour des champs élevés.
(Page 2 sur 10)
- M est toujours du même signe que B.
L'interprétation qualitative de cette expérience est simple : comme nous l'avons vu dans le cours sur les dipôles
magnétiques, un dipôle magnétique plongé dans un champ magnétique extérieur a tendance à s'aligner avec ce dernier .
Ainsi, lorsque le champ est suffisamment fort, les moments dipolaires atomiques du solide sont alignés avec %⃗ et
l'aimantation est non-nulle et colinéaire à %⃗. Lorsque %⃗ = 0⃗, le moments dipolaires sont orientés aléatoirement et
l'aimantation moyenne est nulle.
Nous allons voir dans la suite comment prévoir théoriquement la courbe M(B).
II. Le solide paramagnétique à deux niveaux
II.1. Modèle
Nous allons ici étudier un modèle très simplifié du solide paramagnétique. On fait l'hypothèse qu'il n'y a que deux états
possibles pour chaque atome du solide :
- état 1 : le moment magnétique ⃗ de l'atome pointe vers le haut.
- état 2 : le moment magnétique ⃗ de l'atome pointe vers le bas.
On note ⃗ et ⃗+ le moment magnétique de l'atome dans les états 1 et 2. On introduit , = ‖ ⃗‖ la norme du moment
magnétique et #⃗& un vecteur de base de l'espace, orienté selon la verticale ascendante. Nous allons de plus supposer que le
solide est plongé dans un champ magnétique extérieur uniforme %⃗ = %#⃗& .
II.2. Probabilité d'occupation des deux états
1) Rappeler l'expression de l'énergie potentielle d'un moment magnétique plongé dans un champ uniforme %⃗.
Exprimer l'énergie . de l'atome dans l'état 1 et l'énergie .+ de l'atome dans l'état 2.
Quel est l'état fondamental de l'atome ? Commenter.
2) Montrer que les probabilités / et /+ d'occupation des états 1 et 2 sont données par :
#0 6# 0 ,%
/ = #" /+ = 78#! 5 =
2 cosh 5 2 cosh 5 9: ;
On suppose que % < 0. Quelles sont les valeurs limites de ces probabilités à haute et basse température ? Commenter.
II.3. Calcul de l'aimantation
Le moment magnétique moyen d'un atome est donné par :
〈 ⃗〉 = / ⃗ ? /+ ⃗+
3) Montrer que :
〈 ⃗〉 = , tanh 5 #⃗&
Quelles sont les valeurs limites de 〈 ⃗〉 à haute et basse température ? Lorsque % → 0 et % → ?∞ ? Commenter.
4) Montrer que l'aimantation du solide paramagnétique est donnée par :
〈 ⃗〉 = C , tanh 5 #⃗&
où C = ⁄ est le nombre d'atomes par unité de volume.
5)
5.a) Montrer que pour des valeurs du champ magnétique faibles, l'aimantation moyenne est proportionnelle à %⃗ :
C ,+
〈 ⃗〉 = %⃗ !# EéFG"7" #F" 7//#Hé IJK LM NOPKM
9: ;
5.b) Quelle est la valeur limite de 〈 ⃗〉 lorsque % → ?∞ ?
5.c) Pour quelle valeur du champ magnétique a lieu la transition entre ces deux régimes ?
(Page 3 sur 10)
6) On considère les courbes expérimentales % présentées dans l'introduction.
6.a) Expliquez l'allure des courbes pour la température la plus haute (20 )) et la température la plus basse (1,8 )).
6.b) Évaluer le champ magnétique de transition entre les régimes de faible et de fort champ pour la courbe à ; =
1,8 ).
En déduire l'ordre de grandeur de ,.
Donnée : 9: = 1,38. 10 S. )
+R
Pour comparaison : La physique quantique prévoit que le moment magnétique d'un atome est de l'ordre de :
#ℏ
T: = = 9,27. 10 +Y
Z. +
T: #F" 7//#Hé [\]^é_J^ LM `JaP
2 V
II.4. Capacité calorifique d'un solide paramagnétique
Dans cette partie, on s'intéresse au calcul de la capacité calorifique molaire d'un solide paramagnétique.
7) Monter que l'énergie moyenne d'un atome est donnée par :
〈.〉 = 6 , % tanh 5
8) En déduire l'énergie totale du cristal, puis que la capacité calorifique molaire vaut :
bc = d5 + 1 6 "7Cℎ+ 5
avec d = 9: f = 8,314 S. hH .) et f = 6,02. 10+R hH le nombre d'Avogadro.
Indication :
j
tanh 5 = 1 6 "7Cℎ+ 5
j5
La courbe théorique donnant bc ⁄d = 5 + 1 6 "7Cℎ+ 5 en fonction de 1⁄5 = 9: ;⁄ , % est donnée ci-dessous (à
gauche) ainsi qu'une courbe expérimentale de mesure de capacité calorifique en fonction de la température d'un solide
paramagnétique appelé Fe-cordierite 4 (à droite). Ces courbes présentent un maximum, et ce phénomène est appelé
anomalie de Schottky.
On remarque que la courbe théorique passe par un maximum pour 1⁄5 ≈ 0,8 et la courbe expérimentale pour ; ≈
10 ).
9) Déduire de ces données l'écart entre les deux niveaux d'énergie .+ 6 . = 2 , % en # .
On suppose que l’échantillon et la pointe sont de même nature : à l’intérieur de ces métaux, les électrons étant des
fermions doivent tous être dans des états quantiques différents d’après le principe d’exclusion de Pauli. Á température
ambiante, on montre que les électrons vont approximativement remplir tous les états d’énergie par ordre croissant
d’énergie. La différence d’énergie entre l’état de plus basse énergie, le premier niveau, et dernier état occupé, appelé
niveau de Fermi s’appelle l’énergie de Fermi, notée lm .
On introduit la densité d’états (LDOS : local density of states) notée n l définie telle que le nombre d’électrons par
unité de volume dont l’énergie est comprise entre l et l ? jl vaut jC = n l jl.
La figure suivante donne l’allure de n l en prenant pour origine de l’énergie celle du premier niveau. Enfin on appelle
travail de sortie noté op l’énergie qu’il faut fournir pour arracher un électron du niveau de Fermi en dehors du conducteur
(échantillon ou pointe).
Dans le cas du STM, la barrière de potentielle a l’allure ci-dessous, compte tenu de la tension q appliquée entre la
pointe et l’échantillon, ces derniers étant séparés d’une distance j. Les zones grisées sont les énergies des états occupés
par les électrons.
Dans la suite, on désigne par ω = #%ž ⁄ ∗ la pulsation cyclotron caractéristique du mouvement de l’électron dans le
champ magnétique %⃗ž . On admet alors que, dans le régime ω < •⁄√2, la résolution de l’équation de Schrödinger dans
le potentiel 5 ? Š conduit pour les trois premiers niveaux d’énergie accessibles par l’électron à :
ℏω ℏω
l,¡ = ℏ¢ ; l ≃ 2ℏ¢ 6 ; l¥ ≃ 2ℏ¢ ?
2 2
Avec ¢ = ƒ• ? •¦ 4.
+ + ⁄
A.II.3. Déterminer les valeurs de champ magnétique vérifiant l’inégalité ω < •⁄√2 et ω = #%ž ⁄ ∗.
A.II.4. À une température de 10 ), on constate que seul le niveau d’énergie l,¡ contribue de manière significative au
signal d’absorption. Justifier quantitativement ce fait.
A.II.5. En exploitant la figure 2, déterminer le domaine de champ magnétique pour lequel le modèle adopté pour la
boîte quantique permet d’interpréter les résultats expérimentaux obtenus.
(Page 8 sur 10)
A.III. Anisotropie de la boîte quantique
On peut montrer que les résultats expérimentaux précédents sont interprétables intégralement si on prend en compte une
légère anisotropie de la boîte quantique, ce qui revient à considérer le potentiel de confinement :
1 ∗ + 1 ∗ +
§ 5, Š = • 1 ? . 5+ ? • 1 6 . Š + 78#! . ≪ 1
2 2
En exploitant la figure 2, déterminer la valeur de l’anisotropie ..
A.IV. Rôle de la dimension z
Le confinement dans la direction ‹ peut être modélisé par un puits carré infini de largeur ©.
A.IV.1. Établir les énergies l& des états stationnaires unidimensionnels de l’électron suivant la direction ‹.
A.IV.2. À quelle condition reliant © et • est-il légitime de considérer que le mouvement de l’électron selon ‹ est
«gelé», c’est à dire que l’on peut ne s’intéresser qu’aux premiers niveaux du mouvement harmonique dans la direction 5
ou Š ?
A.IV.3. Sur la figure 1, l’échelle de la direction verticale n’est pas la même que l’échelle dans le plan 5ªŠ. En
supposant que l’approximation consistant à ignorer le mouvement selon ‹ est valide, déterminer si cette échelle verticale
est dilatée ou contractée. On se servira de la grandeur Δ5 déterminée à la question A.I.5.
A.IV.4. Déterminer complètement l’expression des états stationnaires unidimensionnels de l’électron suivant la
direction ‹.
A.IV.5. Proposer une analogie formelle entre ces résultats et ceux obtenus pour une corde vibrante. Mettre en regard
les différences notables entre ces deux systèmes.
A.IV.6. Représenter l’allure des fonctions d’ondes spatiales de l’électron dans la direction ‹ pour les trois premiers
niveaux d’énergies l& ainsi que les densités de probabilité de présence associées.
Commenter.
A.IV.7. Discuter des résultats attendus dans le cas des énergies élevées.