ITSBMath 2009
ITSBMath 2009
ITSBMath 2009
2009
1 Exercice :
On considère une fonction ϕ définie sur l’intervalle ]0, +∞[, continue, réelle, décroissante,
strictement positive.
R +∞
1. On suppose que l’intégrale 0 ϕ(x)dx est convergente.
2. On suppose seulement que ϕ est intégrable sur ]0, 1]. On désigne par E(x) la partie
entière d’un réel x et on pose :
0 si x ∈ ]0, 1[
E(x)
s(x) = X
ϕ(k) si x ∈ [1, +∞[
k=1
Z k
ck = ϕ(t)dt − ϕ(k), pour tout k de N∗
k−1
+∞
X
C= ck
k=1
Z x
ψ(x) = s(x) − ϕ(t)dt + C, pour tout x ≥ 0 .
0
1
2 Problème :
Soit (un )n∈N la suite de fonctions définie sur R par :
x2n
un (x) = .
(n!)2
!
X
On considère la série de fonctions un .
n∈N
2. Soit F la fonction définie sur R, dont la valeur en chaque réel x est donnée par la somme
de la série de terme général un (x). Cette fonction F est définie par la relation :
∞
X x2n
F (x) = 2
.
n=0
(n!)
(a) Soit r > 0 un réel strictement positif, montrer que la série dérivée de terme général
2n−1
u′n (x) = 2nx
(n!)2
est normalement convergente sur [−r, r].
(b) Montrer que F est deux fois dérivable en tout point x ∈ R et exprimer en tout
point x ∈ R, les dérivées F ′ (x) et F ′′ (x) en sommes de séries.
(c) Étudier la convexité du graphe de F .
3. Soient (vn )n∈N et (wn )n∈N les suites réelles définies par les relations suivantes :
(n!)2 n (n!)2
vn = 4 ; wn = 4n , n = 0, 1, 2, . . .
(2n)! (2n + 1)!
avec 0! = 1.
On désigne par ch et sh les fonctions définies sur R par
ex + e−x ex − e−x
ch(x) = et sh(x) = .
2 2
(a) Démontrer que pour tout x ∈ R,
∞ ∞
X x2k X x2k+1
ch(x) = et sh(x) = .
(2k)! (2k + 1)!
k=0 k=0
(b) Démontrer que la suite (vn )n∈N est croissante. En déduire l’inégalité
1 4n
2
≤ , n = 0, 1, 2, . . .
(n!) (2n)!
puis une majoration, sur la demi-droite fermée [0, ∞[, de la fonction F à l’aide de
fonction x 7→ ch(2x).
2
(c) Démontrer de même une minoration, sur la demi-droite ouverte ]0, ∞[, de la fonc-
tion F à l’aide de fonction x 7→ sh(2x)
2x .
(d) Pour tout réel x strictement positif, soient G(x) et Φ(x) deux fonctions définies
par r
sh(2x) e2x
G(x) = ch(2x) , Φ(x) = √ , x ∈]0, ∞[ .
2x x
Comparer les deux fonctions G et Φ à l’infini.
4. Le but de cette partie est de calculer les transformées de Laplace des fonctions F et Φ.
Étant donnée une fonction f : t 7→ f (t) définie, continue sur la demi-droite ouverte ]0, ∞[
et intégrable sur tout intervalle semi-ouvert ]0, a], (a est un réel positif quelconque), la
transformée de Laplace de f notée L(f ), si elle existe, est définie par la relation suivante:
Z ∞
L(f )(x) = f (t)e−xt dt .
0
(a) Soit x ∈]0, ∞[ un réel strictement positif ; calculer pour tout entier k ∈ N,
l’intégrale Ik suivante : Z ∞
Ik = tk e−xt dt .
0
(b) Démontrer que la fonction t 7→ F (t)e−xt est intégrable sur [0, ∞[ dès que le réel x
est strictement supérieur à 2. Déterminer la fonction L(F ) en calculant L(F )(x)
au moyen de la somme d’une série.
(c) Soit g la somme d’une série entière définie par la relation suivante :
∞
X (2n)!
g(t) = t2n .
(n!)2
n=0
3
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE
DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA – ABIDJAN
AVRIL 2009
ORDRE GÉNÉRAL
(Durée de l’épreuve : 3 heures)
Sujet n° 1
Sujet n° 2
Que vous inspire l’élection de Barack Obama comme Président des Etats-
Unis ?
Sujet n° 3
AVRIL 2009
Exercice n° 1
⎛−1 1 1 ⎞
⎜ ⎟
Soit la matrice M = ⎜ 1 − 1 1 ⎟
⎜ 1 1 − 1⎟
⎝ ⎠
5. En déduire M n .
⎛ xn ⎞
⎜ ⎟
6. Soit, pour n > 0 , U n = ⎜ y n ⎟ . Résoudre le système U n +1 = M U n de condition
⎜z ⎟
⎝ n⎠
⎛1⎞
⎜ ⎟
initiale U 1 = ⎜1⎟ .
⎜1⎟
⎝ ⎠
Exercice n° 2
f ( x)
f = Sup
x ≠0 x
où . désigne la norme de E .
Exercice n° 3
sk n −1
s
1. Montrer que rn = ∑ + n pour tout entier n ≥ 2
k =1 k (k + 1) n
sn
2. On suppose que la série de terme général converge et que
n( n + 1)
s
Lim n = 0
n→∞ n
un
Montrer que la série de terme général converge.
n
Exercice n° 4
Soit f l’application définie sur l’ensemble des nombres réels (désigné par R ) par :
⎧ 2
⎪ f ( x) = exp( x ) − 1 si x ≠ 0
⎨ x
⎪⎩ f (0) = 0
Problème
On note Lλ = { f f o f = λf } .
⎛0 1 1⎞
⎜ ⎟
6. Soit A = ⎜ 1 0 1 ⎟ . Montrer que l’on peut trouver deux réels a et b tels
⎜1 1 0 ⎟⎠
⎝
que ( A − aI )( A − bI ) = 0 où I est la matrice unité. En déduire An .
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE
DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA – ABIDJAN
AVRIL 2009
CONTRACTION DE TEXTE
(Durée de l’épreuve : 3 heures)
Ce texte est tiré du livre de Mihaly Csikszentmihalyi dont le titre est « Mieux
vivre en maîtrisant votre énergie psychique » paru aux éditions Réponses
chez Robert Laffont en février 2005. Il doit être résumé en 250 mots, plus ou
moins 10%.
Or les faits prouvent le contraire : il est plus difficile de bien profiter de ses
loisirs que de son travail. En soi, le temps libre ne rend pas la vie plus belle, à moins
que l’on ne sache en tirer parti, et cela ne s’apprend pas tout seul.
Tous ces éléments tendent à prouver que l’individu moyen est mal équipé
pour l’oisiveté. Sans but, sans la présence de ses semblables, il perd motivation et
concentration. Son esprit s’évade et la plupart du temps, il finit par ruminer des
problèmes insolubles, facteurs d’anxiété. Afin d’éviter d’en arriver là, la plupart des
gens recourent à des stimulations qui limitent l’entropie psychique (2). Sans en être
nécessairement conscients, ils recherchent tout ce qui est susceptible de faire
barrage à l’anxiété : regarder la télévision, s’adonner au jeu, multiplier les rencontres
sexuelles, se saouler ou se droguer. Ce type de stratégies qui apaise rapidement le
chaos de la conscience, ne laisse la plupart du temps qu’un vague sentiment
d’insatisfaction.
La plupart des activités qui produisent le flux (3) se définissent par un but
clair, des règles précises et une rétroaction immédiate – données extérieures qui
concentrent l’attention et font appel au savoir-faire.
Or, dans le domaine des loisirs, ces conditions sont justement celles qui
manquent le plus souvent. Certes, les gens qui s’adonnent à un sport, à une activité
artistique ou à un violon d’Ingres y retrouvent les éléments indispensables au flux.
Mais la simple situation de liberté, quand rien de particulier ne sollicite l’attention,
provoque le contraire de l’expérience optimale : l’entropie psychique qui procure un
sentiment d’indifférence et d’apathie.
Toutes les activités de loisirs ne se ressemblent pas. On peut déjà établir
une différence entre les loisirs actifs et les loisirs passifs dont les effets
psychologiques ne sont pas les mêmes. Les adolescents américains par exemple,
ont des expériences-flux (définies comme des défis importants requérant un savoir-
faire maximal) environ 13% du temps où ils regardent la télévision, 34% du temps où
ils font quelque chose qu’ils aiment et 44% du temps où ils jouent ou font du sport.
Cela suggère que les violons d’Ingres ont deux fois et demie plus de chance
de provoquer un état de plaisir intense que la télévision, les jeux et les sports à peu
près trois fois plus. Pourtant, ces mêmes adolescents passent au moins quatre fois
plus de temps à regarder la télévision qu’à se livrer à leur activité favorite. Et la
proportion est la même chez les adultes.
Pourquoi passons-nous quatre fois plus de temps à faire quelque chose qui a
deux fois moins de chances de nous donner du plaisir ?
Il apparaît dans nos études que les loisirs actifs ou sociaux – sports et jeux,
violons d’Ingres, fréquentation des amis – procurent plus d’expériences-flux que les
activités solitaires et moins structurées – réfléchir, écouter de la musique, regarder la
télévision.
Une vaste étude réalisée en Allemagne a montré que plus les individus
lisaient des livres, plus ils avaient d’expériences-flux, alors que ceux qui regardaient
la télévision disaient le contraire.
De telles corrélations n’impliquent pas, bien sûr, que l’habitude des loisirs
passifs détermine la médiocrité de l’emploi, des relations, etc. Il est plus probable
que le lien causal soit inverse : les solitaires exerçant des métiers sans intérêt
consacrent volontiers leur temps libre à des loisirs passifs. Ou bien : ceux qui ne
trouvent pas à vivre d’expérience optimale se tournent vers des activités faciles.
De la même façon, l’habitude des loisirs passifs n’est pas simplement l’effet
de problèmes préalables, mais devient à son tour une cause qui coupe l’individu des
choix qu’il aurait pu faire pour améliorer sa vie.
De même que la qualité d’une vie individuelle dépend dans une large mesure
de l’utilisation du temps libre, la qualité d’une société résulte de la manière dont ses
membres occupent leurs loisirs.
L’une des issues possibles nous est indiquée par l’exemple des individus
créatifs évoqués précédemment.
Pour eux, travail et loisirs sont indissociables, comme ils le sont pour les
membres de certaines communautés traditionnelles. Mais les individus créatifs ne
sont pas enfermés dans une époque révolue. Ils mettent à profit les connaissances
héritées du passé et celles du présent pour inventer une meilleure façon d’être dans
le futur.
Dans la mesure où nous pouvons nous inspirer de leur exemple, il n’y a rien
à craindre des loisirs. Le travail lui-même devient un plaisir et quand on a besoin de
s’arrêter, le temps libre peut être une véritable recréation au lieu d’un abrutissement
programmé.
Si le métier qu’on exerce ne peut être amélioré, il faut faire de son temps
libre une réelle occasion de vivre des expériences optimales – d’explorer son être et
tout ce qui l’entoure.
(1) Experience Sampling Method qu’on peut traduire : « échantillons de vécu » est
la méthode scientifique utilisée par l’auteur sur un large échantillon de personnes
pour réaliser son étude.
(2) entropie : dégradation, perte de l’énergie
(3) flux : moments exceptionnels - plaisir intense