Action Dun Champ B

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Cours de physique Spé TSI

Chapitre 5 : Action d’un champ magnétique sur un courant

I. Force de Lorentz. Effet Hall


Considérons une plaque conductrice plane dont nous modélisons la section par un rectangle de
~ est le siège d’un courant de
côtés de longueurs a et b. Cette plaque, soumise à un champ électrique E,
conduction dirigé selon (Ox). La plaque peut être soumise à un champ magnétique extérieur uniforme
~ = B~ez (figure 1).
et constant B

~
B z
y
a
~j

x
b

Figure 1

1. Conduction sous champ électrique : loi d’Ohm

a) Cadre de l’étude

~ = ~0.
• On suppose que B
• La plaque contient n porteurs de charge mobiles (de masse m et de charge q) par unité de volume.
• Lors de son mouvement, un porteur de charge de vitesse ~v subit de la part du réseau cristallin une
m
force de frottement f~v = − ~v (τ est le temps de relaxation des porteurs de charge).
τ
~ le porteur de charge q est soumis à la force électrique : f~e = q E.
• Sous l’effet du champ électrique E, ~

• On néglige le poids devant les autres forces.

b) Loi d’Ohm

Le PFD appliqué à un porteur de charge q donne :


d~v m ~ ⇒ dv + ~v = q E
~
m = − ~v + q E
dt τ dt τ m

La solution de l’équation différentielle s’écrit :

~ −t/τ + τq ~
~v (t) = Ae E
m
τq ~
La vitesse limite atteinte par les porteurs de charge est ~vlim = E. Cette valeur est très rapidement
m
τq ~
atteinte et on aura ~v = ~vlim = E.
m
nτ q 2 ~
Le vecteur densité de courant est : ~j = ρ~v = nq~v = E.
m
On en déduit la loi d’Ohm :
2
~ avec γ = nτ q
~j = γ E
m

γ est la conductivité électrique du matériau (en S.m−1 ).

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Ordre de grandeur de γ :

– Cuivre (bon conducteur) : 6.107 S.m−1 .


– Silicium (semi-conducteur) : 2, 52.10−4 S.m−1 .

Pour le cuivre n ≈ 1029 m−3 et donc τ ≈ 2.10−14 s ce qui justifie que la vitesse limite est atteinte rapide-
ment.

2. Conduction sous champ magnétique : effet Hall

a) Champ de Hall

En présence d’un champ magnétique B ~ = B~ez , un porteur de charge est soumis à la force de Lorentz
~ ~ ~
f = q E + q~v ∧ B
La force magnétique f~m = q~v ∧ B
~ = qv~ex ∧ B~ez = −qvB~ey dévie les particules suivant ~ey .
Les électrons de charge q = −e < 0 et de vitesse v < 0 (sens opposé à I) sont déviés vers l’avant. On
aura deux faces : l’une chargée positivement et l’autre négativement (figure 2).
Il apparaît entre les deux faces de la plaque un champ électrique E ~ H appelée champ de Hall et une
tension de Hall UH .

B~
z
 y
+ + + + + + + a
~j
E~H
 x
− − − − − − − b

Figure 2

−→
En régime permanent (~v = cte) le PFD donne :

~ + q~v ∧ B
qE ~ H − m ~v = ~0
~ + qE
τ

~ H = −~v ∧ B
La projection sur ~ey implique E ~ .
1~
Puisque ~v = j alors
nq
~ H = − 1 ~j ∧ B
E ~ = −RH~j ∧ B
~ = RH jB~ey
nq

1
RH = étant la constante de Hall.
nq

b) Tension de Hall

La tension qui apparaît entre les deux faces de la plaque est :



Z + Z b
UH = V  −V  =− E~ H .d~l = − EH dy = −bEH = −bRH jB
+ − − 0

I
Or j = . Donc :
ab
IB
UH = −
nqa

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c) Applications de l’effet Hall

• Connaissant I et en mesurant UH on peut remonter à B : c’est le principe du tesla-mètre.


• Connaissant B et en mesurant UH on peut remonter à I.

Remarque : choix du matériau

Les sondes de Hall utilisées au laboratoire pour mesurer les champs magnétiques sont constituées
d’un matériau semi-conducteur (densité particulaire n faible).
En effet, si le matériau utilisé est un conducteur comme le cuivre où n ≈ 1029 m−3 alors pour I = 1 A,
B = 1 T et a = 1 mm alors UH ≈ 10−7 V (très faible).
Pour un semi-conducteur (n ≈ 1022 m−3 ) on trouve UH ≈ 1 V (tension mesurable).

II. Action d’un champ magnétique sur un circuit filiforme

1. Résultante et moment des forces de Laplace


~
Soit une distribution de courants placée dans un champ magnétique B.
Une charge élémentaire dq = ρdτ animée d’une vitesse ~v subit la force :

dF~L = dq~v ∧ B
~ = ρ~v ∧ Bdτ
~

Puisque ~j = ρ~v alors :


dF~L = ~j ∧ Bdτ
~

dF~L ~ ~
La quantité f~v = = j ∧ B représente la densité volumique des forces de Laplace.

La force de Laplace qui s’exerce sur le conducteur est :
ZZZ
F~L = ~
~j ∧ Bdτ

La force de Laplace qui s’exerce sur un circuit filiforme C parcouru par courant i et placé dans un
champ magnétique B ~ est :
Z
F~L = id~l ∧ B
~
C

Le moment de F~L en un point O est :


→ −−→
Z
MO (F~L ) = OM ∧ (id~l ∧ B)
~
C

Remarque :

La force de Laplace s’applique au centre de masse G du système. On peut écrire :


→ −−→
MO (F~L ) = OG ∧ F~L

2. Travail des forces de Laplace

a) Notion de flux coupé

Soit un élément d~l d’un circuit filiforme C. Pendant dt, l’élément d~l se déplace de d~r (figure 3).

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~
B
C C

i i
d~r

d~l

À l’instant t À l’instant t + dt

Figure 3

L’élément d~l subit la force : dF~L = id~l ∧ B.


~ Le travail de cette force pendant dt est :

δ 2 W = dF~ .d~r = i(d~l ∧ B).d~ ~ r ∧ d~l)


~ r = iB.(d~

d~r ∧ d~l = δ 2 S
~b est la surface balayée par d~l pendant dt.
On a donc :
~ 2S
δ 2 W = iB.δ ~b = iδ 2 Φc

~ 2S
δ 2 Φc = B.δ ~b est le flux coupé par d~l pendant dt.
Le travail de la force de Laplace subie par C pendant dt est :

δW = iδΦc
ZZ
où δΦc = ~ 2S
B.δ ~b est le flux coupé pendant dt par un élément d~l du circuit.

b) Théorème de Maxwell

Dans le cas d’un champ magnétique stationnaire on montre que :

δΦc = dΦ
~ à travers le circuit.
où Φ est le flux de B
On a alors :
δW = IdΦ

Enoncé :

En régime stationnaire, le travail des forces de Laplace, exercées sur un circuit indéformable parcouru
par un courant I, entre deux instants t1 et t2 est égale au produit de I et la variation du flux magnétique
entre ces deux instants :
W (F~ ) = I(Φ2 − Φ1 )

3. Énergie potentielle d’interaction entre un courant et un champ magnétique


stationnaire
En régime stationnaire :
δW = IdΦ = −d(−IΦ + cste)

La force de Laplace est donc conservative et dérive de l’énergie potentielle U = −iΦ .

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4. Règle du flux maximal


Le circuit tend vers sa position d’équilibre stable en minimisant son énergie potentielle et donc en
maximisant le flux qui le traverse.

5. Applications

a) Mouvement de translation : rails de Laplace

Une tige M N conductrice est posée sur deux rails, eux aussi conducteurs, appelés rails de Laplace.
Le circuit fermé est parcouru par un courant d’intensité i (figure 4).

Figure 4

~ = B~ez uniforme et constant.


L’ensemble du dispositif est plongé dans un champ magnétique B

• Résultante des forces de Laplace : La force de laplace exercée sur la tige M N est :
Z N Z a
F~L = id~l ∧ B
~ = idy~ey ∧ B~ez
M 0

Donc : F~L == iBa~ex .

• Puissance des forces de Laplace :


La tige se déplaçant à la vitesse ~v = v~ex et soumise à la force de Laplace F~L reçoit une puissance
mécanique :
PL = F~L .~v = iBav

Pour un courant d’intensité i débité par un générateur, le champ magnétique permet via la force de
Laplace une conversion de puissance électrique-mécanique.

b) Mouvement de rotation : spire rectangulaire dans un champ magnétique uniforme

On considère le modèle d’une spire rectangulaire pouvant tourner autour de l’axe Oz à la vitesse
~ = B~ex (figure 5).
angulaire ω. La spire est plongée dans un champ magnétique uniforme et constant B

• Résultante des forces de Laplace :


Les forces de Laplace se compensent deux à deux, la résultante des forces est nulle. En effet :

F~L = F~M N + F~N P + F~P Q + F~QM

avec : Z N Z P
F~M N = idz~ez ∧ B~ex = −ibB~ey ; F~N P = idr~er ∧ B~ex = −iaBcosθ~ez
M N
Z Q Z M
F~P Q = idz~ez ∧ B~ex = ibB~ey ; F~QM = idr~er ∧ B~ex = iaBcosθ~ez
P Q

Donc : F~L = ~0 .

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• Couple des actions mécaniques de Laplace :


On a :

− −
→ −
→ −
→ −

Γ L = MO (F~M N ) + MO (F~N P ) + MO (F~P Q ) + MO (F~QM )
avec :

→ −→ a ibaB
MO (F~M N ) = OJ ∧ F~M N = − ~er ∧ (−ibB~ey ) = sinθ~ez
2 2
−→ −−→ b
MO (F~N P ) = OG ∧ F~N P = − ~ez ∧ (−iaBcosθ~ez ) = ~0
2

→ ~ −−→ ~ a ibaB
MO (FP Q ) = OK ∧ FP Q = ~er ∧ (ibB~ey ) = sinθ~ez
2 2
−→ −−→ b
MO (F~QM ) = OH ∧ F~QM = ~ez ∧ (iaBcosθ~ez ) = ~0
2


Donc : Γ L = ibaBsinθ~ez .
Le moment magnétique de la spire est :

→ ~ = iab~n
M = iS

Donc

→ ~ →

M∧B = iabB~n ∧ ~ex = iabBsinθ~ez = Γ L
~ plongé dans un champ
Ce résultat est général : un circuit ou un aimant de moment magnétique M
magnétique uniforme B ~ subit un couple magnétique de moment :


− −
→ ~
ΓL = M∧B

Figure 5

• Puissance du couple magnétique :


La spire, en rotation à la vitesse angulaire ω autour de l’axe Oz et soumise à un couple magnétique


Γ L = ΓL~ez , reçoit une puissance mécanique :


PL = Γ L .~
ω = ΓL ω

• Énergie potentielle d’interaction :


On a :
δW dθ −
→ ~
PL = = −ΓL ⇒ δW = −ΓL dθ = −MBsinθdθ = −d(−MBcosθ) = −d(−M.B)
dt dt
Ce résultat est général : l’énergie potentielle d’interaction entre un circuit ou un aimant de moment

→ ~ est :
magnétique M et champ magnétique B

→ ~
U = −M.B

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III. Action d’un champ magnétique sur un aimant

1. Moment magnétique d’un aimant


Dans un matériau ordinaire non magnétique, les moments magnétiques des atomes sont arrangés
au hasard :

→ X
M= ~ atomes = ~0
µ

Dans un matériau magnétique (aimant), les moments magnétiques sont organisés, alignés. Le maté-
riau possède un moment magnétique total non nul dirigé du pôle sud au pôle nord :
−→ X
M= ~ atomes 6= ~0
µ

2. Positions d’équilibre et stabilité


−→ ~ (figure 6). On
Plaçons un aimant de moment M dans un champ magnétique extérieur uniforme B
suppose que seul le couple magnétique est présent.

Figure 6

Le couple magnétique est :




Γ L = −MBsinθ~ez


les positions d’équilibre sont associées à la nullité du couple magnétique. Γ L = ~0 si :

~;
• θ = 0 : aimant parallèle et de même sens que B
~
• θ = π : aimant parallèle et de sens opposé à B.

L’équilibre est stable s’il s’agit d’un couple de rappel, c’est à dire ΓL dθ < 0 :

• θ = 0 : Si θ augmente, sinθ > 0. Donc ΓL < 0 et ΓL dθ < 0 : L’équilibre est stable ;

• θ = π : Si θ augmente, sinθ < 0. Donc ΓL > 0 et ΓL dθ > 0 : L’équilibre est instable.



L’équilibre est stable si le moment magnétique M est aligné dans la même direction et le même sens
du champ magnétique B. ~

IV. Création d’un mouvement circulaire

1. Principe du moteur synchrone


Le moment magnétique tend à s’aligner sur le champ magnétique. En présence d’un champ magné-


tique tournant, l’aimant ou un circuit de moment M, poursuivant le champ, est entraîné par celui-ci.

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2. Création d’un champ magnétique tournant


La manière la plus simple de générer un champ magnétique tournant consiste à utiliser deux bobines
placées en quadrature spatiale (bobines d’axes Ox et Oy) et de les faire parcourir par des courants de
même amplitude en quadrature temporelle (déphasés de π/2) (figure 7) :

i1 (t) = Im cos(ω0 t) ; i2 (t) = Im sin(ω0 t)

Figure 7

Chaque bobine crée un champ magnétique dirigé selon son axe et proportionnel à l’intensité du courant :

~ 1 = Ki1 = Bm cos(ω0 t)~ex ; B


B ~ 2 = Ki2 = Bm sin(ω0 t)~ey

Le champ total créé en O est :


~ =B
B ~1 + B
~ 2 = Bm (cos(ω0 t)~ex + sin(ω0 t)~ey )

Il s’agit d’un champ magnétique tournant autour de ~ez à la vitesse ω0 .

Remarque :

Si le courant est triphasé (trois courants déphasés de 2π/3), on utilise un système de trois bobines
dont les axes font entre eux des angles de 2π/3.

3. Couple exercé sur le rotor


On considère le mouvement d’un moment magnétique en rotation dans un champ magnétique tour-
nant (figure 8).

Figure 8

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~
À l’instant t, le champ magnétique B(t) et le moment magnétique M ~ forment entre eux un angle θ(t)
tel que :
θ(t) = θ0 + ω0 t − ωt = θ0 + (ω0 − ω)t

L’action du champ magnétique tournant se traduit par un couple dont le moment est :

− −
→ ~
ΓL = M∧B = MBsin(θ(t))~ez = Γz (t)~ez

avec
Γz (t) = MBsin(θ(t)) = MBsin(θ0 + (ω0 − ω)t)

En moyenne dans le temps, le couple est non nul ssi ω = ω0 : le rotor tourne à la même vitesse que
~ : Il s’agit d’un moteur synchrone.
le champ B
Le moment moyen du couple est : Γm = MBsin(θ0 ) . Sa valeur maximale est : Γmax = MB .

4. Fonctionnement moteur et stabilité

a) Fonctionnement moteur

Traçons la courbe Γm (θ0 ) (figure 9).

Γm
Stable Instable
Γmax
Γr • •

−π −π/2
0 θ1 π/2 θ2 π θ0

Figure 9

le dispositif est moteur (Γm > 0) pour θ0 ∈ [0, π], le moment magnétique est en retard sur le champ
magnétique : l’aimant tente de s’aligner sur le champ.

b) Stabilité

le moteur doit vaincre le couple résistant de norme constante Γr , produit par les machines qu’il doit
entraîner et par les frottements.
En régime permanent, on a : Γm = Γr . Deux positions de fonctionnement θ1 et θ2 apparaissent (figure
9).
Partons de la position θ1 et supposons que, pour une raison quelconque, l’aimant ralentisse légère-
ment, celui-ci tend à prendre du retard sur le champ magnétique, θ0 augmente ; comme Γm = Γmax sinθ0
et 0 < θ1 < π/2, le couple moteur augmente et l’aimant rattrape son retard.
Un raisonnement similaire montre que la position θ2 est instable.

c) Décrochage

Si on impose un couple résistant supérieur au couple maximal Γmax , il y a décrochage et l’aimant


finit par s’immobiliser.

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