Aspects Généraux Sur Les Séismes

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Projet de fin d’étude EMI/G.

Civil/BPC 2011/2012

Introduction

Les séismes sont considérés depuis bien longtemps parmi les catastrophes naturelles les plus
coûteuses en termes de vies humaines et de biens matériels. Néanmoins, ces pertes ne sont pas
provoquées directement par les tremblements de terre, mais par l'écroulement des bâtiments
sur leurs occupants suite aux séismes.

C'est dans ce cadre que la majorité des nations développées ont établi un code et un règlement
parasismique qui permettrait non seulement d'empêcher l'écroulement des structures, mais
aussi d'assurer la continuité de leurs fonctionnements pour certains bâtiments de trait vital tels
que les hôpitaux, les centrales électriques, etc. …. Et c'est ainsi que le Maroc; à l'instar des
pays menacés par ce phénomène; a pu se procurer son propre règlement développé dans sa
dernière version du RPS2011.

Les instructions proposées par le règlement ne permettent pas uniquement de protéger les
constructions contre les tremblements de terre, mais aussi de le faire de la manière la moins
coûteuse possible: Et c'est là où réside le génie des ingénieurs. En effet, l'ingénieur génie civil
a pu concevoir un ensemble de paramètres permettant de réduire les effets du séisme sur les
structures.

L'un des plus importants de ces paramètres se nomme la ductilité qui est une propriété de
quelques matériaux tels que le béton et l'acier, et de certains systèmes structuraux. Ce
paramètre donne la possibilité aux structures de se déformer sous l'effet des charges sismiques
sans rupture. Cette propriété peut aussi se traduire par la capacité d'absorber l'énergie produite
par les séismes et de la dissiper sous forme de fissures et de déformations permanentes.

Dans cette étude, nous allons essayer de mettre un peu de lumière sur la caractéristique de la
ductilité en présentant en premier lieu un premier chapitre qui parlera des séismes, des causes
et des modes de rupture des structures sollicitées par les séismes.

Les chapitres 2 et 3 présentent la philosophie du calcul sismique des structures ainsi que le
concept de la ductilité selon les différents codes parasismiques.

Le chapitre 4 explique les méthodes de calcul des réponses sismiques d'une structure vis-à-vis
d'un séisme suivi du chapitre 5 qui aura le même objectif mais cette fois ci en utilisant le
logiciel de calcul SAFI.

Et en fin de compte, on donnera dans le chapitre 6 une illustration de cette étude par l'exemple
d'un bâtiment en portique calculé sous différentes degrés de ductilité.

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CHAPITRE 1 :
Aspects généraux sur les séismes

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A-Généralités:
1: Présentation des séismes:

Un séisme est une vibration du sol causée par une fracture brutale des roches en
profondeur créant des failles dans le sol et parfois en surface.
Les séismes sont, avec le volcanisme, l'une des manifestations de la tectonique des
plaques. L'activité sismique est concentrée le long de failles, en général à proximité des
frontières entre ces plaques. Lorsque les frottements au niveau d'une de ces failles sont
importants, le mouvement entre les deux plaques est bloqué. De l'énergie est alors stockée
le long de la faille. La libération brutale de cette énergie permet de rattraper le retard du
mouvement des plaques. Le déplacement instantané qui en résulte est la cause des séismes.
Après la secousse principale, il y a des répliques, parfois meurtrières, qui correspondent à
des petits réajustements des blocs au voisinage de la faille.

Figure 1.1

2: Caractéristiques d'un séisme:


Un séisme est caractérisé par :
- Son foyer (ou hypocentre) : c’est la région de la faille où se produit la rupture et d’où
partent les ondes sismiques.

-Son épicentre : point situé à la surface terrestre à la verticale du foyer et où l’intensité


est la plus importante.

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-Sa magnitude : identique pour un même séisme, elle traduit l’énergie libérée par le
séisme. Elle est généralement mesurée par l'échelle de Richter. Augmenter la magnitude d’un
degré revient à multiplier l’énergie libérée par 30.

-Son intensité : qui mesure les effets et dommages du séisme en un lieu donné. Ce
n'est pas une mesure objective, mais une appréciation de la manière dont le séisme se traduit
en surface et dont il est perçu. On utilise habituellement l'échelle MSK, qui comporte douze
degrés. L'intensité n'est pas, contrairement à la magnitude, fonction uniquement du séisme,
mais également du lieu où la mesure est prise. En effet, les conditions topographiques ou
géologiques locales (particulièrement des terrains sédimentaires reposant sur des roches plus
dures) peuvent créer des effets de site qui amplifient l'intensité d'un séisme. Sans effet de site,
l'intensité d'un séisme est maximale à l'épicentre et décroît avec la distance.

La fréquence et la durée des vibrations : ces deux paramètres ont une incidence
fondamentale sur les effets en surface.

La faille provoquée (verticale ou inclinée) : elle peut se propager en surface. Un séisme peut
se traduire à la surface terrestre par la dégradation ou la ruine des bâtiments, des décalages de la
surface du sol de part et d'autre des failles, mais peut également provoquer des phénomènes
annexes tels que des glissements de terrain, des chutes de blocs, une liquéfaction des sols meubles
imbibés d’eau, des avalanches ou des raz-de-marée (tsunamis : vagues sismiques pouvant se
propager à travers un océan entier et frapper des côtes situées à des milliers de kilomètres de
l’épicentre de manière meurtrière et dévastatrice).

Figure 1.2

3: Effets induits:
Les phénomènes induits :
3-1: les mouvements de terrain :
Les séismes peuvent provoquer des glissements de terrain et des chutes de blocs par
modification des conditions de l'équilibre géotechnique. Ainsi un versant stable en situation
statique peut se trouver en déséquilibre sous sollicitation dynamique.

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3-2: la liquéfaction des sols :


Dans certaines conditions de sollicitations dynamiques, certains sols, notamment des
sables fins gorgés d'eau peuvent perdre toute portance (principe des sables mouvants). Les
bâtiments fondés sur ces sols peuvent alors subir des tassements importants et des
basculements.

3-3: les tsunamis :


Les séismes, s'ils se produisent dans la mer ou à proximité de la côte, peuvent être à
l'origine de raz-de-marée ou tsunamis. La plus importante caractéristique d'un tsunami est sa
capacité à se propager à travers un océan entier.
4: Les conséquences sur les personnes, les biens et l’environnement :
4-1: Les conséquences humaines :
Les séismes sont des phénomènes naturels pouvant être très destructeurs. Les victimes
humaines directes sont pour la plupart concernées par l'effondrement des bâtiments, les
mouvements de terrain associés ou les tsunamis dans le cas de séismes sous-marins. Mais les
grands séismes destructeurs occasionnent également un grand nombre de victimes indirectes
du fait des ruptures de canalisation de gaz et des violents incendies qui s'ensuivent. Les
populations sans abri doivent parfois être déplacées vers des zones moins affectées, ce qui
augmente encore le préjudice psychologique des victimes.
4-2: Les conséquences économiques et sur les biens :
Les dommages matériels dépendent de l'amplitude et de la durée du mouvement du sol,
ainsi que du mode de construction. Il peut s'agir de détérioration des structures (fissuration)
ou de destructions (écroulement des bâtiments). Outre les habitations, les séismes ont un
impact très fort sur l'économie : destruction des infrastructures (ponts, routes, voies ferrées ,
etc.), détériorations de l'outil de production (usines), rupture des conduites d'eau, de gaz et
d'électricité pouvant provoquer incendies, explosions, électrocutions.

Figure 1.3

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4-3: Les conséquences environnementales :


Les grands séismes peuvent occasionner des modifications profondes de l'environnement.
Pour les séismes les plus forts, le jeu des failles peut faire apparaître des dénivellations ou des
décrochements de plusieurs mètres, avec parfois changement total de paysage (vallées barrées
par des glissements de terrain et transformés en lacs, rivières déviées, etc.). Des sources
peuvent se tarir, de nouvelles peuvent apparaître.

B-Dégâts et modes de rupture dans les structures:

1) Structures en béton armé:

1-1: Structures en portiques:

Etant donné leur importance, les sollicitations sismiques causent de sérieux dégâts
aux structures. Après chaque séisme important, le même constat se répète invariablement, des
erreurs récurrentes sont à l’origine de la majorité des dégâts et des effondrements des
constructions. Pourtant, ces erreurs sont aisément évitables par une conception parasismique
adéquate.

Les structures en portique sont considérées parmi les plus répandues dans les pays de la
méditerranée, notamment au Maroc. En effet, vu leur facilité d'exécution et leur coût
relativement réduit, ils constituent la solution adéquate pour les constructions à destination
d'habitat.

Néanmoins, un ensemble d'inconvénients submerge ce type de contreventement et peut


causer son effondrement vis-à-vis des sollicitations sismiques si certaines précautions ne sont
pas prises en compte.

Les dégâts qui se retrouvent immanquablement lors de chaque catastrophe sismique


peuvent être classés dans l’une des catégories suivantes:

a) Insuffisance de la stabilisation latérale:

Le contreventement longitudinal des bâtiments est souvent réduit car la prise au vent
des pignons est moins importante que celle de la façade principale. Or, les charges sismiques
sont engendrées dans toutes les masses et dans toutes les directions, y compris la direction
longitudinale. Il convient donc de vérifier la présence d'un contreventement efficace dans les
deux directions principales. En effet, de nombreux effondrements de bâtiments sous séismes
sont dus à l'insuffisance du contreventement.

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Figure : 1.4

b) Etage souple:

L’étage souple ou ―soft-storey‖ est certainement le dégât sismique le plus


répandu car, à chaque reprise, il est responsable d’une majeure partie des effondrements
des bâtiments. Dans beaucoup de régions du monde, malheureusement souvent fortement
exposées sismiquement, le premier étage des bâtiments est traditionnellement réservé à
une affectation commerciale et doit donc offrir un espace maximum. Pour cette raison, il
est libéré d’éléments structuraux encombrants comme les voiles (ou murs porteurs) qui y
sont interrompus et remplacés par des colonnes. Cette configuration implique un
comportement sismique particulièrement défavorable car l’immeuble s’affaisse alors sur
son rez-de-chaussée.

Figure :1.5

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Solutions visant à éviter l’effet du niveau souple :


 rigidifier le niveau souple (contreventement en façade ou en retrait).

Figure :1.6

 Répartir la rigidité au niveau souple d’une manière progressive (il y aura des
dommages mais réparables)

Figure :1-7

c) Poteaux courts :

Le « poteau court » est le phénomène que subissent les poteaux se trouvant dans l’étage ou
dans la zone du remplissage incomplet, cette nomination est due au fait que la hauteur des
poteaux en question est diminué par le fait du vide du non remplissage. Ceci engendre par la
suite une augmentation de leurs rigidité et reprendront donc une grande partie de l’effort
horizontal. Ceci peut engendrer un cisaillement alterné de ces poteaux ce qui cause
essentiellement leur effondrement.

La conception de poteaux courts peut avoir lieu dans plusieurs cas (exemple : locaux
commerciaux au rez-de-chaussée des bâtiments, vides sanitaires, poteaux du palier de
l’escalier).

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Figure 1.8 : Rupture par cisaillement du poteau bridé

Le cisaillement latéral de ces poteaux peut causer l’effondrement immédiat des structures :

Figure : 1.9

Cette ruine peut également s’exprimer par la formation de rotules plastiques dans ces nœuds
poteaux poutres et s’il y’a manque de ductilité pour les éléments, il peut y avoir une rupture.

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Figure :1.10

d) « poteaux courts » causé par le remplissage incomplet des bâtiments :

Les murs de remplissage incomplets dans les bâtiments en phase d’exécution constituent
un autre cas de présence des poteaux courts.

Figure :1.11

1-2: Structures en voiles:

Pour les voiles, les zones critiques se situent au niveau de leur base (rez-de-chaussée),
c’est là où il y’a risque de plastification pour ces éléments. Les régions situées à la base des
voiles, dans la direction verticale s’étendant de la base du mur sur une longueur lc définie
comme suit :

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lc = max (H/6, L)
avec H et L représentant respectivement la hauteur et la largeur du bâtiment.

DIMENSIONS :

L’épaisseur minimale du voile est


fonction de la hauteur nette he de
l’étage et des conditions de rigidité des
extrémités :
 e min = min (15 cm, he/20) pour
un voile non rigidifié à ses deux
extrémités.
 e min = min (15 cm, he/22) pour
un voile rigidifié à une
extrémité.
 e min = min (15 cm, he/25) pour
un voile rigidifié à ses deux
extrémités.

Figure :1.12

 Chainages et linteaux :

Il est à prévoir, à chaque extrémité de mur et au droit de chaque intersection de murs, un


chaînage vertical, continu sur toute la hauteur de l’étage et se recouvrent d’étage à étage avec
acier de couture. Autour du plancher et au croisement de chaque élément de contreventement
avec le plancher, il doit être prévu un chaînage horizontal continu. Sont prévus également des
chaînages dans les éléments horizontaux du mur à file d’ouvertures (linteaux).

 Ferraillage minimal :
Les éléments verticaux (trumeaux) sont armés par des aciers verticaux et des aciers
horizontaux. Le taux minimal de l’armature verticale et horizontale, à toute section est
égale à 0.20% de la section horizontale du béton. Le taux maximal est égal à 4%. Le
diamètre des barres utilisées ne doit pas dépasser 1/10 de l’épaisseur du mur.
L’espacement des barres verticales et horizontales est égal à :
s = min (30cm, 1 .5e) en zone courante
s = min (20cm, 1. 5e) en zone critique
avec e est l’épaisseur du mur
Les deux nappes doivent être reliées, et les barres horizontales l’extérieur, menues de
crochets à 135° ayant une longueur de 10 Ф.
Les chaînages verticaux aux extrémités sont constitués au moins de 4T1 0 ligaturés
avec des cadres avec un espacement de 10 cm.
Les chaînages horizontaux doivent avoir une section minimale d’acier égale à 3cm².
Les chaînages des linteaux sont constitués de 2T10 ancrés de 50 cm.
Dans les zones critiques, on dispose des chaînages minimums verticaux à chaque
extrémité de 4T12 avec des cadres en T6 espacés de 10 cm au plus.

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2) Structures en maçonnerie:

Les principales applications de la maçonnerie dans les structures consistent dans les
murs en maçonnerie, les blocs y sont liés par le moyen d’un mortier en ciment. Or, Lors d’un
séisme, le mur de maçonnerie est soumis à des poussées horizontales, mais les lits de mortier
sont incapables d’assurer une cohésion satisfaisante entre les blocs à maçonner qui se
disloquent, même pour des déformations modérées du mur. Le mortier est ainsi le lieu de
ruptures « fragiles ». Par ailleurs, les blocs eux-mêmes n’acceptent pratiquement pas de
déformation sans rompre (ce qui n’est pas le cas du béton armé, grâce à ses armatures). Ainsi
la dislocation partielle ou totale de la construction peut survenir pour des intensités locales du
séisme assez faibles, si on ne prend pas la précaution de confiner (encadrer) par des chaînages
appropriés chacun des panneaux de maçonnerie et chacune des ouvertures pour limiter les
déformations.

Figure 1.13 : Exemple de dislocation d’un angle


de maçonnerie sans chaînage sous l’effet des
déformations alternées des deux façades

Ce qui caractérise les murs en maçonnerie, c’est qu’ils sont très rigides mais ils ne se
déforment pas sans rupture. Ainsi, lorsqu’un séisme a lieu, les murs en maçonnerie et les
ossatures béton armé (poutres- poteaux) bougent chacun à sa façon à cause du jeu existant
entre les deux, néanmoins, la déformation des ossatures est empêchée par la rigidité des murs
en maçonnerie, celle-ci éclate, mais avant de rompre, elle transmet un effort à la jonction
poteau-poutre, ce qui amorce la rupture de la tête de poteau et prépare l’effondrement de
l’ossature.

Figure 1.14 :Mécanisme de ruine des ossatures par jeu avec leur remplissage
de maçonnerie (Figure extraite de« Construire parasismique, Ed.
Parenthèses, Milan Zacek)

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Figure 1.15 : Séisme Ombrie-Marches (Italie) 97. Le Figure 1.16 : Dislocation de la


déversement des façades est le premier niveau de maçonnerie au départ d’un point faible :
dommages graves des maçonneries non confinées. La une ouverture non confinée
dislocation peut commencer autour des ouvertures (déformations non limitées). Séisme de
comme ici ou à partir des angles. Loma Prieta (Californie).

a) Effet de bielle :

Les murs de remplissage en maçonnerie ont pour fonction de rigidifier la structure.


En effet, si une force horizontale sismique est appliquée dans le plan du portique rempli de
maçonnerie, c’est le mur qui reprendra la plus grande partie de l’effort. Le mur joue ainsi le
rôle de barres de triangulation et ses diagonales reprennent chacune un effort de traction ou
bien de compression. Or, dans un séisme, la direction et l’accélération changent ce qui fait
qu’une barre donnée peut être tendue puis comprimée, ce mouvement cyclique peut engendrer
une fissuration en « X » du mur et causer par la suite sa rupture.

Figure 1.17

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Figure 1.18

Remarque :
L’interaction portique-remplissage sans joints de séparation peut avoir des effets destructeurs. En
effet, l’effort diagonal développé dans la maçonnerie induit au niveau des nœuds des efforts qui se
divisent en :
*une composante horizontale qui tend à cisailler le poteau, cette composante s’ajoute à l’effort
tranchant préexistant, ce qui peut causer sa rupture.
*une composante verticale qui tend à l’arracher.

b) Liaison maçonnerie-ossature :

 Liaison efficace entre le remplissage et l’ossature difficile à obtenir, ce qui a pour effet
d’éclater des panneaux et de rendre la construction instable.

Figure 1.19 : séisme d’El Asnam

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 Délestage des poteaux sous l’action des bielles comprimés qui est dû forcément
au « jeu » entre le béton et la maçonnerie (lorsque la maçonnerie est mise en place
après le décoffrage de la structure poteau-poutre en béton armé), qui a pour effet la
réduction de la résistance au cisaillement.

Solutions à adopter pour éviter ce problème :

 Aucun bord libre de maçonnerie n’est autorisé :


 Chainage horizontale
 Chainage verticale
 Chainage de couronnement
 Encadrement des ouvertures

Figure 1.20

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Figure 1.21
Encadrement des ouvertures

 Contreventement : trumeaux bordé de chainages verticaux, sans aucune ouverture

Il convient de limiter la surface des panneaux qui participent au contreventement par des
trumeaux (la résistance du mur augmente en parallèle avec son épaisseur).

Figure 1.22

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 Blocs creux : En zone sismique, pour les murs de contreventement, les blocs doivent
obligatoirement avoir une 3éme paroi au moins, les blocs à deux parois sont interdits.

Figure 1.23
 Chaînage des murs en maçonnerie :
Le système de chaînage limite les déformations des panneaux et empêche la
maçonnerie de se disloquer, même si elle commence à fissurer, en la «
confinant ». Les armatures des chaînages doivent constituer un réseau continu
et résistant depuis les fondations jusqu’à la toiture.
La nécessité de confiner les murs de maçonnerie dans des chaînages de béton
armé pour éviter leur dislocation et leur projection hors plan exclut les
dispositions de type « mur courbes » de maçonnerie. Pour les murs courbes, il
faut utiliser des voiles de béton armé.
Pour limiter les déformations et empêcher la dislocation de la maçonnerie,
chaque panneau, chaque ouverture, doivent être « confinés » par un « cadre »
de béton armé résistant : des chaînages pour les panneaux et des encadrements
pour les ouvertures. Les dimensions des panneaux et ceux des ouvertures
doivent être modérés pour que la résistance soit effective.

Figure 1.24

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 DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES POUR LES MURS EN MACONNERIE :

1. L’épaisseur minimale du mur porteur est égale à :


15 cm pour les briques et bloc plein ;
20 cm pour les briques et bloc creux ;
2. Pour augmenter la résistance des murs à l’effort tranchant, il est prévu la réalisation
des chaînages horizontaux et verticaux et des encadrements de baies en béton armé.
3. Les chaînages verticaux sont à disposer aux niveaux des angles et des ouvertures de
hauteur supérieure ou égale à 1.50 m. La distance maximale entre deux chaînages
verticaux est égale à 5m, ouvertures comprises.
4. Les chaînages horizontaux sont à disposer aux niveaux des fondations et de chaque
plancher. La largeur du chaînage horizontal sera égale à celle du mur avec une
tolérance de 5cm.
5. Aucun élément de mur ne doit présenter de bord libre en maçonnerie.
6. La section en béton des chaînages vertical et horizontal doit avoir une hauteur
minimale égale à 15 cm.

 FERRAILLAGE REGLEMENTAIRE:

1. L’armature minimale d’un chaînage > 1.6 cm². Chaque angle de la section du
chaînage doit comporter au moins une barre. L’espacement entre deux barres
d’une même nappe ne doit pas excéder 20 cm.
2. Tout chaînage, horizontal ou vertical, doit comporter des armatures
transversales d’espacement n’excédant pas 25 cm.
3. Les linteaux qui limitent à la partie supérieure l’ouverture des fenêtres ou des
portes, ont une épaisseur minimale égale à 8 cm et s’appuient sur la
maçonnerie sur une largeur égale au maximum de (1/10 de la porté, 30 cm) de
chaque coté de l’ouverture.
4. Les encadrements verticaux, en béton armé, des baies et ouvertures présentant
une dimension maximale inférieure à 1 .5m doivent avoir une épaisseur
minimale égale à 7 cm. La section d’acier des deux éléments verticaux doit
équilibrer un effort de traction égal à 85 KN.
5. Les encadrements peuvent être réalisés en métal sous réserve de présenter une
résistance à l’attraction au moins égale à celle exigée des encadrements en
béton.

3) Structures en acier:
- Les dommages observés après un séisme :
 Plastification des barres se qui entraine flambage ou cloquage, parfois le déversement
de la forme de l’élément.

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Figure 1.26 : Cloquage d’un pied


de poteau acier tubulaire
(Séisme de Kobé, 1995)

Figure 1.25 :Flambement d’une


tête de poteau de section en I
(Séisme d’anchorage, 1960)
 Rupture fragile qui est due en général aux tirants en croix, aux déchirements des
goussets, à l’éclatement des soudures, ainsi qu’à des ancrages insuffisants dans les
fondations.

Figure 1.27 : Plastification des tiges filetées


d’ancrage aux fondations d’une ossature acier
(Séisme du Chili, 1960)

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C) Causes des ruptures dans les structures sollicitées par un


séisme:

1) Torsion d’ensemble :
La torsion des structures est parmi les phénomènes qui peuvent causer de sérieux
dommages si on ne met pas en pratique les dispositifs aptes à l’éviter. En fait, la torsion des
structures résulte de l’apparition de moments de torsion, ce qui est dû principalement à :

 Localisation incorrect des murs assurant la stabilité horizontale.


 Les mouvements sismiques entraînent une torsion d'ensemble des constructions
lorsque leur centre de gravité d'un ou bien plusieurs niveaux ne coïncide pas avec leur
centre de rigidité. Il peut donc être nécessaire d'ajouter des murs ou autres éléments de
contreventement placés de manière à rééquilibrer la distribution des éléments rigides.

Figure 1.28 : Avant le séisme Figure 1.29 : Après le séisme

 Les bâtiments qui ont des murs de stabilité horizontaux mal localisés présentent deux
parties : partie rigide qui engendre une action et une partie souple qui crée une
réaction. Ainsi, lors d’une secousse, une partie a tendance à résister, par contre l’autre
suit le mouvement du séisme, ce qui a pour conséquence l’explosion des angles
(poteaux) ou bien des parties d’un bâtiment.

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Figure 1.30 : Dommage sismique dues à la torsion d’ensemble

 des zones rigides .Il en résultent de fortes concentrations d'efforts dans les angles
rentrants.

Figure 1.31

Quelques dispositifs supprimant ou limitant l’effet des oscillations


asynchrones :

 Joint parasismique. (avec une largeur de


joint acceptable)

 Rigidifier les zones flexibles. (correction de


la Structure en mettant des voiles)

 Variation progressive de la rigidité. (Pour repartir


les contraintes sur une Grandes surface)

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 Renforcement de l’angle de rentrant (mauvaise


solution car on aura concentration de tous les
effets sur un seul point)

 Isolation parasismique (excellente solution)

Cette solution présente les avantages suivants :


 Le niveau de protection pouvant être obtenu est très supérieur au niveau
exigé par les règles parasismiques pour les ouvrages à risque normal. Les
ouvrages restent normalement opérationnels, même après les séismes
violents.
 Les dégâts aux éléments non structuraux et à l'équipement, qui
représentent parfois un investissement considérable (dans le cas des
hôpitaux par exemple), sont faibles ou nuls.
 Les appuis restent en principe intacts après un séisme et sont opérationnels
vis-à-vis des nouvelles secousses.

Figure 1.32

Remarque :

Pour le retrait de l’étage, il suffit que la structure change progressivement ou bien il suffit de mettre
des poutres (structure continue donc pas d’angle).

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Figure 1.33 : retrait des étages

2) Absence de confinement dans les zones critiques :


Des fois, c’est le manque d’armatures transversales qui produit la rupture aux nœuds. Ces
armatures ont pour rôle de :

*Empêcher le flambement des armatures longitudinales sous des contraintes élevées,


ainsi ces armatures garantissent leur serrage.

*Empêcher le cisaillement latéral des poteaux.

Figure 1.34 : Dispositions transversales des armatures de


confinement

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Remarque:

Le problème de disposition des armatures de confinement sera bien détaillé par la suite dans le
chapitre 3 "Aspect de la ductilité dans le calcul sismique".

Problèmes causés par le manque des armatures de confinement :

Figure 1.35 : Séisme d’Anchorage, Figure 1.36 : Séisme du Chili,


Alaska 1964 1960

Figure 1.37 : Séisme de Chi -


Chi, Taïwan 1999

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3) Absence de Cohésion entre le béton et les armatures :

Tant qu’il ne reçoit que les charges verticales permanentes (poids de la construction, des
équipements, des occupants…), le béton armé peut présenter certains défauts qui restent
cachés (ou non). Dès qu’il est secoué par un séisme, tous les défauts sont causes de
dégradations accélérées faute de cohésion parfaite des deux matériaux qui le composent, le
béton et les armatures, et la désagrégation se propage parfois jusqu’à la ruine.

Exemples :

Figure 1.38 : Corrosion d’aciers dont l’enrobage ne


respecte pas les dispositions réglementaires du BAEL
en atmosphère corrosive. Le béton a éclaté. Les
armatures non enrobées et corrodées ne donneront pas
la résistance nécessaire au béton en cas de séisme.

Figure 1.39 : Béton non vibré : manque de matière et enrobage des


aciers non réalisé. Ici le béton n’enrobe pas les armatures. Or il
faut absolument que le béton et les armatures travaillent
parfaitement ensemble pour résister à tous les efforts que la
construction subira : traction, compression, flexion, torsion. Dans
le cas présenté cette zone affaiblie par le manque de béton se
trouve dans une zone de jonction de poutres, plus
particulièrement sollicitée par l’action d’un séisme.

Lors d’un séisme violent, l’adhérence béton-armatures, même bien réalisée, va sans doute
commencer à se dégrader à certains endroits, mais ça doit pouvoir se faire progressivement à
chaque secousse. Si le projet est « parasismique » et si le chantier a été réalisé en respectant
les prescriptions techniques, les premiers dommages se produiront « aux bons endroits »
(ceux qui ont été prévus par l’architecte et l’ingénieur), et au lieu de provoquer la ruine, ils «
freineront » les mouvements du bâtiment sans risque d’effondrement pour les éléments qui
portent les planchers (poteaux et murs).

 Quelques recommandations pour assurer la bonne cohésion :

D’abord une bonne qualité des matériaux :

On respecte les normes, les quantités, les prescriptions. On ne triche pas. Le béton ne
doit pas être trop peu résistant (résistance caractéristique de moins de 22 MPa) et des
armatures de limite élastique fe=500 Mpa.

Pour une bonne adhérence béton – armatures en prévision d’un séisme violent :

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Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

 Le béton doit être visqueux au moment de sa mise en œuvre, et non liquide.


 Vibrer impérativement le béton pour qu’il se mette en place correctement.
 Respecter les règles d’enrobage du BAEL!
 N’utiliser que des barres à haute adhérence. Pas de barres lisses.
 Pour un poids total d’acier équivalent, plutôt plus de barres de moindre diamètre que
moins de barres de gros diamètre.
 Du béton, des armatures… et rien d’autre dans le coffrage (ni fourreaux, ni déchets
divers!) Les armatures doivent être noyées parfaitement dans le béton qui ne doit
pas être affaibli par des manques.

4) plastification des nœuds :


Le risque de formation de rotules plastiques dans les nœuds poteaux-poutres est élevé. Ce
risque s’amplifie si la rigidité des poteaux est inférieure à celle des poutres, c'est-à-dire des
poteaux ayant des épaisseurs moins élevées que celles des poutres.

Les zones plastifiées, appelées « rotules plastiques », doivent se former d'abord entre les
appuis des éléments de franchissement et non pas dans les poteaux ou dans les nœuds.

Figure 1.40

26
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Figure 1.41 : Rupture de poteaux d'une Figure 1.42 : Rupture fragile des poteaux
construction ne respectant pas le principe et des poutres entraînant l'effondrement de
" poteau fort-poutre faible"(séisme de l'ouvrage (séisme de Spitak, Arménie,
Tokachi-Oki, Japon, 16.5.1968). 7.12.1988).

Remarque :

Le phénomène de formation de « rotules plastiques » peut également se produire dans d’autres


sections telles que la base des poteaux, milieux des poutres, etc.…………

27
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Figure 1.43

28
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Figure 1.44 : Armatures Figure 1.45 : Bonnes dispositions


transversales insuffisantes pour constructives avec les armatures
éviter le flambement des armatures transversales en nombre suffisant
verticales

5) Glissement en surface de reprise de bétonnage :


De même, la reprise de bétonnage entre un poteau et une poutre est un lieu privilégié de
rupture en raison de la non continuité physique du matériau béton dont la prise ne s’est pas
faite en même temps dans l’ensemble de la « zone critique ». La jonction du béton coulé après
coup sur le béton déjà « tiré » est un point faible, même si on a continuité des aciers. Il
convient d’éviter les reprises de bétonnage en haut des poteaux, et en général sur les zones
critiques. Il faut coffrer et couler les poteaux et les poutres d’un seul coup et vibrer le béton
pour une bonne mise en place.

Figure 1.46

29
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

6) Effets de site :

a) Mise en évidence :

L’effet de site est parmi les principales causes qui peuvent causer la destruction et
l’effondrement des constructions si l’on n’en tient pas compte.
En effet, il est bien connu que l’intensité du séisme et le degré de dommages qu’il peut causer
aux structures sont inversement proportionnelles à la distance de la structure en question de
l’épicentre du séisme car l’accélération et la vitesse de propagation des ondes sismiques sont
progressivement atténuées par rapport à leurs valeurs d’origine. Néanmoins, cette règle est
particulièrement démentie par le phénomène des effets de site.

On peut définir l’effet de site comme étant le phénomène d’amplification ou


d’atténuation des effets du séisme due à la nature du sous sol. Cette amplification peut se
produire pour une structure se trouvant assez loin du séisme mais dans une zone
topographique critique et dans certaines conditions qu’on détaillera par la suite, ce qui
engendre des effets assez néfastes.

Figure 1.47

On peut également mettre le phénomène en évidence en remarquant que deux séismes de


même magnitude peuvent causer des dommages différents dans deux endroits différents
selon la géographie de la zone.

30
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Figure 1.48 :Rognes, France


1909
Figure 1.49 :Kobé, Japon 1995

Le phénomène peut avoir d’autres conséquences telles que la liquéfaction du sol, les
glissements des terrains, les éboulements rocheux etc. ……

En résumé, on peut répartir les effets de site en trois grandes parties :

Effet topographique :
Cet effet peut avoir lieu lorsque la zone où se trouve la structure possède des reliefs de
différentes formes. Le cas commun est celui de la construction sur falaises ou bien sur
pentes où les ondes sismiques sont piégées puis réfléchies et les amplifications peuvent
alors atteindre un ordre de grandeur de 500%.

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Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Figure 1.50 :Situations donnant lieu à un effet de site topographique qui


amplifient les oscillations du sol

Effet de piégeage d’ondes entre roches et sols mous :


Cet effet a lieu souvent au pied des collines où on a des alluvions dues à l’érosion du
sol. Le phénomène s’explique par le fait que lorsqu’une onde sismique survient dans
un tel milieu, une partie de l’onde se réfléchit, mais une autre traverse le milieu et y
reste piégée.

Figure 1.51 :Implantation à la frontière entre roche et sol mou : ce qui induit
une action sismique importante

32
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

b) Effets induits :
L’effet de site peut avoir des résultats catastrophiques sur les différentes constructions,
qu’elles soient parasismiques ou non, d’où la nécessité d’en tenir compte dés les premières
étapes du projet. Ces effets peuvent être classés en trois types :

1. Liquéfaction du sol
2. Glissement des terrains
3. Eboulement des roches

b-1) Liquéfaction du sol :


Ce phénomène peut avoir lieu surtout pour les sols sableux. En effet, Les sables fins
saturés d'eau, que l'on trouve fréquemment près des cours d'eau et sur le littoral, peuvent
perdre presque toute leur capacité portante sous l'effet de secousses sismiques. Les
constructions qui y sont fondées s'enfoncent alors dans le sol ou basculent. La susceptibilité
de liquéfaction peut être déterminée facilement in situ par des essais SPT (Standard
Penetration Test) ou au pénétromètre statique. Le recours à un géotechnicien spécialisé est
nécessaire.

Figure 1.52

33
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

b-2) Glissement de terrain :


Les glissements de terrain déclenchés par un tremblement de terre sont assez fréquents
sur les versants. En général, ils entraînent la perte totale des ouvrages exposés. Les pentes
présentant des bourrelets ou des arbres inclinés sont souvent la proie d'un glissement lent,
pouvant être précipité par un séisme. De même, des terres retenues par un mur de
soutènement non parasismique ou sans barbacanes ou des terrains surchargés, peuvent devenir
instables sous un séisme donné.

Figure 1.53 : Alaska, USA 1964 Figure 1.54 :Kobé, Japon 1995

Figure 1.55 : Pentes comportant des bourrelets ou des arbres inclinés,


témoins d'un glissement récent

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b-3) Eboulement rocheux :


Les éboulements provoqués par un tremblement de terre sont fréquents dans les régions
montagneuses. Les constructions exposées peuvent être partiellement ou totalement détruites
par des blocs de pierre dévalant la pente.
Le danger d'éboulement ne peut être apprécié que par un spécialiste.

Figure 1.56 : Eboulement


rocheux

c) Classification des sols :


L’expérience ainsi que les dégâts sismiques subis au cours de l’histoire prouvent que les
effets de site ne se produisent pas de la même manière pour tous les types de sol. E n effet,
chaque sol est caractérisé par une bande de fréquence qui lui est propre, cette bande de
fréquence décrit les modes de vibration du sol lors d’un séisme.

Dans le RPS 2011, on classifie les sols selon leurs caractéristiques mécaniques et
géophysiques. Ces derniers vont nous permettre de trouver la bande de fréquence critique
pour chaque type de sol et les comparer avec la fréquence de la construction se trouvant dans
la zone en question.

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Tableau 1-1

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S’il arrive que la fréquence propre de la structure coïncide avec cette bande de fréquence, on
aura alors le phénomène de résonnance.

Figure 1.57

La figure ci-dessus représente la réponse du sol en fonction de la fréquence de l’excitateur


(séisme), avec la bande de fréquence critique du sol (espace vert), et sur la même figure sont
représentés trois bâtiments selon leurs fréquences (périodes) fondamentales.

Les bâtiments 1 et 3 sont en sécurité, alors que le bâtiment 2 sera exposé en permanence à
des amplifications des excitations, ce qui conduira en fin de compte à sa rupture.

d) Détermination de la bande de fréquence critique du sol :


Il existe plusieurs méthodes permettant la détermination de la bande de fréquence des
différents types de sol, la plus connue et la plus simple est la méthode directe de MSAW.

La méthode calcule les fréquences limites de la bande critique en utilisant la relation


empirique f0 = Vs / 4h avec Vs est la vitesse des ondes de cisaillement S dans les sédiments
et h leur épaisseur qui est prise de 30m. Les valeurs de Vs sont données également dans le
règlement RPS 2011 (voir tableau précédent).

Exemple : Calcul de la bande de fréquences d’un sol ferme S2 :

Selon le tableau précédent, la vitesse de cisaillement d’ondes 360 ≤ Vs ≤ 760 , et en


considérant une épaisseur de calcul de H= 30m on aboutit à :

37
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

3 ≤ f0 ≤ 6,333 Hz

D’où on déduit le domaine de périodes :

0,157 ≤ T ≤ 0,33s

Cette donné est très importante, car elle nous permet de déterminer en connaissant le domine
des périodes l’intervalle des hauteurs permises pour le bâtiment. Cette relation est exprimée
dans le RPS 2011 sous plusieurs formules selon le système structural utilisé.

Système structural T = f (H)

portiques en béton armé ou charpente en acier T = 0,075. H3/4


contreventée

Portique en acier à nœuds rigides T = 0,085. H3/4

Autres ossatures T = 0,09H / (L0, 5)

Tableau 1-2

Avec : H : hauteur du bâtiment et L la longueur du système de contreventement

Si on prend l’exemple d’un bâtiment contreventée par un système en portiques et se trouvant


sur le sol ferme S2 calculé auparavant, on alors :

0,157 ≤ T ≤ 0,33s donc 2,67 ≤ H ≤ 7,21m

Donc un tel bâtiment peut comporter 1 étage ou bien en dessus de 3 étages (en considérant
que la hauteur de l’étage est de 3m) afin d’éviter la rupture par résonnance.

Si on considère le même bâtiment mais contreventé cette fois ci par des voiles de
longueur de 10m par exemple, les résultats sont les suivants :

0,157 ≤ T ≤ 0,33s donc 5,51 ≤ H ≤ 11,59m

Dans ce cas, le bâtiment doit comporter ou bien un seul étage ou bien plus de quatre étages.

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7) Rupture des fondations :

 Rupture observée :

Les observations sur site après les séismes ont conduit à la conception parasismique des
fondations, comportant, en général, deux étapes principales. D’une part, l'évaluation de la
résistance à la liquéfaction affecte principalement le sol de fondation et peut conduire le
système fondation/superstructure à un état limite ultime (rupture des éléments structuraux,
déplacements et/ou rotations excessifs, perte de fonctionnalité de la structure ...).

Figure 1.58 :Pieu dénudé sous l’effet d’un Figure 1.59 :Cisaillement de pieux
phénomène de liquéfaction. découverts suite à
(Séisme de Kobé, 1995) un phénomène de liquéfaction.
(Séisme de Kobé, 1995)

D’autre part, l'évaluation de la capacité portante sismique des fondations, phénomène mis
en évidence après le séisme de Guerrero – Michoacán (Mexique, 1985) , où un nombre
important de ruptures de fondations ont eu lieu accompagnées de grands déplacements
verticaux, de grandes rotations permanentes et le développement d’un mécanisme de rupture
dans le sol sans l’apparition de liquéfaction.

Figure 1.60 : Rupture par perte de capacité portante


après le séisme de
Guerrero – Michoacán (Mexique, 1985).

39
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

 Protéger les fondations grâce au dimensionnement en capacité :

Pour s'assurer que les forces résultant de l'action sismique pourront bien être diffusées
dans le sol, il convient donc d'étudier leur transmission à travers toute la fondation.
La plupart du temps, les parois ou les colonnes sont encastrées dans une structure de
fondation comprenant un ou plusieurs sous-sols («caissons rigides»), ou dans un radier
massif. Comme les points d'encastrement tendent à se plastifier, il faut faire en sorte que les
efforts de sur résistance auxquels ils sont soumis selon les termes de la méthode du
dimensionnement en capacité puissent être repris par les fondations et reportés dans le sol
sans que ni le sol ni les fondations ne se plastifient . Les fondations devraient toujours rester
dans un état élastique, car les déformations plastiques à leur niveau occasionnent
généralement des déplacements et des sollicitations incontrôlés dans les étages supérieurs. De
plus, il est bien plus difficile d'exécuter des réparations au niveau des fondations que dans les
étages supérieurs.

 Les principes constructifs selon RPS 2011 :

• Choix du système de fondations :


Le choix de ce système est en principe effectué dans les mêmes conditions qu’en situations
non sismiques et il est dimensionné conformément aux règles en vigueur.
• Homogénéité du système de fondations :
Pour chacun des blocs constituant l’ouvrage, la fondation doit être homogène et rigide tels
que radiers, semelles filantes croisées dans les deux sens et semelles isolées liées par des
longrines dans les deux sens.
• Solidarisation des points d'appui :
Les points d’appuis de chacun des blocs composant l’ouvrage doivent être solidarisés par
un réseau bidimensionnel de longrines ou tout autre système équivalent tendant à s’opposer à
leur déplacement relatif dans le plan horizontal. Cette solidarisation n’est pas exigée si les
semelles sont convenablement ancrées dans un sol rocheux non fracturé et non délité.

Figure 1.61

40
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

• Attachement avec la structure :


Dans le cas de fondations profondes, sauf cas particuliers, il doit être établi entre la structure
et ses fondations une liaison tendant à s'opposer à leur déplacement relatif.

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CHAPITRE 2:
Calcul sismique des structures

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La réglementation parasismique est l’outil qui permet aux structures de résister aux séismes
d’une façon calculée et non aléatoire. Dans ce cadre, les objectifs visés sont :

 La préservation des vies humaine en évitant que les constructions


s’effondrent sur leurs occupants.
 La préservation du patrimoine bâti, de telle façon à limiter le coût
économique sur la société.
 La continuité des services.

Pour ce faire, le contexte réglementaire représenté au Maroc par le RPS, définit une certaine
philosophie de calcul à adopter en face des différents séismes et pour les différents types de
construction.

I- Philosophie de calcul sismique :


Le règlement parasismique marocain (RPS 2011) possède une certaine philosophie visant à
protéger et à sauvegarder à la fois la vie humaine ainsi que les biens matériels. Cependant, le
niveau de protection dépend de la zone sismique en question ainsi que de la nature de la
structure à protéger.

En général, la bonne conception sécuritaire des structures fait intervenir trois notions
essentielles : la rigidité, la résistance et la ductilité. Mais ces paramètres interviennent selon
le mode et le niveau de sécurité requis, ainsi on distingue :

a) SÉISMES À FAIBLE INTENSITÉ :

Pour un séisme à faible intensité, on est quasiment sûr que le comportement de la structure
restera dans le domaine élastique, aucune déformation n’est tolérée, le calcul doit permettre de
conférer à la structure d’un bâtiment courant une rigidité suffisante afin d’éviter les
dommages dans les éléments structuraux et non structuraux ce qui va nous permettre de
contrôler les déformations, ceci peut se réaliser par le bon choix des dimensions des sections
ainsi que celui des matériaux utilisés.

b) SÉISMES A INTENSITE MOYENNE :


Pour un séisme à intensité moyenne, la structure d’un ouvrage courant, doit avoir non
seulement une rigidité capable de limiter les déformations, mais aussi une résistance
suffisante pour limiter les dommages dans les éléments non structuraux et éviter les
dommages structuraux en demeurant essentiellement dans le domaine élastique, ceci peut se
réaliser par une conception minutieuse des dimensions des éléments ainsi que les matériaux
utilisés afin d’être sûr que la dissipation de l’énergie due au séisme se fera dans le domaine
élastique.

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c) SÉISMES VIOLENTS :
Pour un séisme violent, le comportement de la structure évolue essentiellement dans le
domaine plastique, la structure doit être dotée en plus de la rigidité et de la résistance, de la
ductilité qui lui permettrait de résister aux mouvements sismiques sans s’effondrer. Ainsi, on
tolère qu’il y’ait déformation dans les éléments structuraux et non structuraux à condition
qu’il n’y’ait pas d’effondrement.

Figure 2.1 : courbe contrainte-déformation

Figure 2.2 : courbe forces-déplacement

Dans ce cas, un comportement ductile est favorable car il permet de dissiper l’énergie
introduite sous forme de déformation plastique.

44
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II- Performance requise:


Les objectifs visés par le RPS 2011 sont à atteindre pour un niveau performance requis. Ce
niveau dépend de la fonctionnalité de la structure en question et de la sismicité de la
région.par exemple pour un bâtiment ordinaire le niveau de performance exprime le degré
admissible de dommages qu’il peut subir sous l’action d’un séisme de probabilité de 10 % sur
une durée de vie de 50 ans. On distingue trois types de performance :

- Performance sismique niveau I (PSI) :

Correspond à un séisme de faible intensité, la structure reste fonctionnelle avant et pendant le


séisme :

Figure 2.3

- Performance sismique niveau II (PSII) :

Correspond à un séisme modéré, la structure subit des dommages mais qui sont réparables ce
qui ne demande aucun renforcement de la structure .la fonctionnalité de la structure est peu
affectée mais elle peut être rétablie peu de temps après le séisme.

Figure 2.4

45
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- Performance sismique niveau III (PSIII) :

Correspond à un séisme violent, la structure subit à un dommage important mais sans effondrement,
la fonctionnalité de la structure n’est plus garantie.

Figure 2.5

46
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CHAPITRE 3:
Concept de la ductilité dans le calcul
sismique

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I-Définition :
Avant 1960, la notion de la ductilité a été utilisée seulement pour la caractérisation du
comportement du matériau, après les études de BAKER dans la conception plastique et les
travaux de recherches dans les problèmes sismiques de HOUSNER, ce concept s’est étendu
au niveau de la structure et est devenu associé avec les notions de résistance et de rigidité de
la structure globale. Pour une structure, la ductilité désigne la capacité de se déformer
inélastiquement sans rupture, c’est également la capacité à absorber de l’énergie due à un
tremblement de terre et de les dissiper sous forme de déformations inélastiques

Cependant, même si certains éléments de la structure sont ductiles, le comportement de


la structure n’est pas ductile si les déformations plastiques se concentrent dans un nombre
limité d’éléments, formant ainsi un mécanisme plastique partiel. Ainsi, le niveau de ductilité
d’une structure doit être conçu de telle manière à former un mécanisme plastique global.

II- Effets de la ductilité :


La ductilité permet de réduire les efforts appliqués sur les éléments. En effet, la
capacité de la structure à résister à une action sismique dans le domaine non linéaire
permet généralement le dimensionnement en partant de forces plus petites que celles
correspondantes à une réponse élastique linéaire, ce qui engendre par la suite une
Economie d’argent assez importante.
Par exemple : si la force sismique est égale à F, on fait le dimensionnement par la
force F/q avec :
q : coefficient de comportement dépend du niveau de ductilité souhaité, plus K est grand,
plus la structure est capable de dissiper l’énergie sous forme de déformations plastiques. C’est
le facteur de réduction de la force sismique latérale équivalente élastique.
On peut également définir ce coefficient comme étant le niveau de contraintes que subit
une construction pour une déformation donnée sans dommages et le niveau de contraintes
pour une même déformation avec incursions dans le domaine plastique, avant la rupture.

48
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Figure 3.1

La ductilité est considérée aussi comme un indicateur de rupture. En effet, une


structure ductile ne se rupture pas d’une façon soudaine comme les structures fragiles,
mais par sa déformation elle donne un avertissement de l’approche de sa rupture,
donnant ainsi l’occasion pour évacuer les habitants et de prendre les mesures
sécuritaires nécessaires.

Figure 3.2

49
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

III- Niveaux de ductilité :


 Il est important de s'assurer, dans l’étape extrême d'une structure chargée jusqu'à la
rupture, qu’elle va se comporter d’une manière ductile. Autrement dit s'assurer que la
structure ne se rompra pas d’une façon brutale c’est à dire sans avertissement, mais
sera capable de manifester de grandes déformations au delà de la capacité maximum
de chargement. Ces déformations donnent l'avertissement suffisant, et ce en
maintenant la capacité de chargement, ainsi une rupture totale peut être prévenue et
des vies humaines préservées. En outre, le comportement ductile des éléments permet
l’usage dans la conception des moments fléchissant qui prend en compte la
redistribution possible des moments de flexion.
 Le règlement définit trois niveaux de ductilité :

Faible ductilité : ND1

Dans ce niveau de ductilité, la réponse sismique de la structure doit évoluer essentiellement


dans le domaine élastique, aucune prescription parasismique n’est prise en compte, et on
applique seulement les dispositions fournies par le BAEL.

Ductilité moyenne: ND2

Pour ce niveau de ductilité, la structure peut évoluer dans le domaine plastique au cours du
mouvement sismique grâce à des prescriptions spéciales, avec une protection raisonnable
contre toute rupture prématurée.

Ductilité élevée : ND3

Pour ce niveau de ductilité des prescriptions spéciales relatives à l’évaluation de l’action de


calcul, au dimensionnement et aux détails d’assemblage des éléments doivent être adoptées
pour assurer la formation des mécanismes stables prévus, permettant le développement d’une
grande capacité de dissipation d’énergie.

Figure 3.3 : niveaux de ductilité

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Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

IV) Amélioration de la ductilité :


 Les facteurs influençant la ductilité :
Un grand nombre de recherches expérimentales et analytiques a été conduit pour
l’amélioration de la capacité des rotules plastiques dans l’absorbation et la dissipation de
l’énergie sismique. Or cette amélioration dépend de plusieurs paramètres qu’on résume dans
le tableau suivant :

ductilité
Défavorable Favorable
- -résistance élevé des armatures - la résistance élevée de la
tendues compression du béton
- -l’effort normal dans les poteaux - pourcentage élevé des armatures
(rupture fragile) comprimées.
- -confinement transversal des
éléments en béton armé par des
cadres ou par des spirales.

 Ductilité locale :
La ductilité locale est assurée par le respect d’exigences particulières pour chaque matériau,
ces exigences concernent :

 Béton :
 Sable : Il est interdit d’utiliser du sable de rivière non lavé (la présence de boue en
fines particules). L’utilisation du sable de mer est interdite (corrosion des armatures).
Le sable de pouzzolane doit être humidifié (sinon le sable va absorber une partie
importante de l’eau de gâchage destinée à l’hydratation du ciment).
 Gravillons : Pour le béton destiné aux chaînages, les gravillons utilisés doivent être de
granulométrie 5/15.
 Béton prêt à l’emploi : Celui-ci doit avoir une résistance caractéristique à la
compression d’au moins 22Mpa. Les ajouts d’eau sur chantier sont interdits. Même si
ceux-ci sont « pratiques » pour fluidifier le béton, ils réduisent considérablement sa
résistance.
 Béton fait sur place : Le dosage en ciment doit être au minimum de 350 kg/M3. La
quantité d’eau doit être limitée au strict minimum pour permettre la mise en œuvre du
béton.
 Acier :
 Les armatures utilisées pour les ouvrages en béton armé doivent être de « haute
adhérence ».
 La nuance de l’acier doit être supérieure à 500Mpa.
 L’acier utilisé doit avoir un allongement plastique uniforme (au moins égale 5%).

51
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

 Aspect de confinement du béton :


Ce facteur a un rôle important dans l’amélioration et l’augmentation de la résistance de
compression du béton ainsi que dans l’empêchement du flambement prématuré des armatures
longitudinales et de la déformation maximale du béton, ce qui conduit à une meilleure
ductilité de l’élément.

Le confinement est en fonction de :

- Pourcentage volumique des armatures transversales, car un contenu élevé de


ferraillage transversal signifie une pression de confinement élevé.
- La résistance élastique des armatures transversales car celle-ci donne une limite
supérieure à la pression de confinement.
- L’espacement réduit des cadres qui augmente l’efficacité du confinement et contrôle la
condition de non flambement.
- La distribution des armatures longitudinales sur tout les périmètres (au lieu de prendre
des armatures de gros diamètres on en prend des petites).
- La forme des cadres doit être carrée ou bien circulaire.

 Ductilité globale :
La ductilité globale d’une structure est atteinte par le respect des conditions relatives à la
ductilité locale et la condition spécifique assurant la formation d’un mécanisme global (cet
objectif vise à éviter la formation d’un mécanisme local de type « étage faible » c'est-à-dire
concentration des rotules plastiques dans un seul étage).

Les ossatures en portiques doivent être conçues pour que les rotules plastiques se forment
dans les poutres et non dans les poteaux, mais cet objectif n’est pas requis à la base de
l’ossature et au plancher supérieur des bâtiments car les rotules plastiques qui se forment dans
ces endroits de la structure n’entraînent pas la formation d’un mécanisme de ruine.

Figure 3.4

52
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

V- Traitement de la ductilité dans les différents codes :


Comme il a été mentionné auparavant, le critère de ductilité demeure parmi les critères les
plus recherchés pour une structure, vu les avantages qu’il procure aux bâtiments sur plusieurs
aspects. Ainsi, on trouve que l’ensemble des codes parasismiques à travers le monde ont prêté
à la ductilité une plus grande importance. Néanmoins, chaque code a traité ce concept selon sa
propre vision et par ses propres méthodes de calcul. Dans ce qui suit, on va essayer de prendre
l’exemple de trois codes internationaux et voir comment le concept de la ductilité y est traité :
il s’agit du code canadien (CNBC), le code européen (EUROCODE 8) ainsi que le code
parasismique marocain (RPS 2011).

A) Exigences selon le CNBC :


Le code canadien contient un ensemble de règles et de clauses concernant les charges et
les conceptions parasismiques. Cependant, l’ancienne version e 1995 a été modifiée et mis à
jour pour donner la nouvelle version de 2005. Les majeurs changements dans le nouveau code
se constituent essentiellement dans la mise à jour du risque sous forme de spectre, le
changement des périodes de retour (probabilité de dépassement), des facteurs de période
dépendants du site, le placement de l’analyse dynamique comme méthode d’analyse normale
« par défaut» pour la conception sismique etc. ……….. Dans notre étude, on s’intéressera aux
principaux changements entre les deux versions du code mais aussi aux parties traitantes le
concept de la ductilité.

A-1) Détermination du risque sous forme de spectre :


Depuis 1995, le risque n’est plus déterminé par le principe de probabilité de dépassement
(exemple : pour les bâtiments ordinaires, le risque est de 10% pour une période de 50 ans), mais on
utilise des spectres de risques dans des lieux géographiques précis, ce qui fournit une meilleure
relation entre la période et la représentation des effets des séismes sur les structures. Ces spectres
différents d’une région à une autre, les différences se reflètent directement dans la détermination des
forces de conception plutôt qu’être approximativement calculés par les facteurs d’accélérations ou de
vitesse. Il est à noter que le spectre de risque est obtenu par calcul spectral pour différentes
périodes calculées à la même probabilité de dépassement, ce qui le distingue du spectre de réponse.
Les ordonnées du spectre de risque pour différentes périodes sont déterminées par le mouvement du
sol venant des séismes de différentes magnitudes et de différentes distances du site. Alors que le
spectre de réponse donne les réponses d’une structure face à un seul mouvement du sol.

A- 2) Calcul de la force de cisaillement à la base de la structure :


Le tableau suivant présente la méthode de calcul de la force de cisaillement à la
base de la structure selon les deux versions de 1995 et de 2005.

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Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Règlement de 1995 Règlement révisé de 2005

Force de cisaillement : Force de cisaillement :


V= ν.S.I.F.W.U/R V= S(T).Mv.IF.W/ Rd.Ro
 U= 0,6 : facteur de niveau de  S(T) = Fa. Sa(T) ou = Fv. Sa(T)
protection.  IF= 1 ; 1 ,3 ; 1,5
 I : facteur d’importance, I=1 ; 1,3 ;  Fa et Fv sont fonction de la classe du
1,5. site et de l’intensité du mouvement du
 F : facteur de fondation, F= 1 ; 1,3 ; sol.
1,5 ; 2. 0,7≤ Fa ≤ 2,1 et 0,5≤ Fv ≤ 2,1
 ν : coefficient de vitesse.  Sa(T) = 5% : déterminé à 2% de
 S : facteur de site : fonction de la probabilité de dépassement en 50 ans.
période T et du coefficient  Mv est fonction de la période T, du
d’accélération. système structural et de la forme du
 R : coefficient de ductilité 1 ≤R≤ 4 spectre de réponse 0,4≤ Mv ≤2,5
 W : poids de la structure.  1≤ Rd ≤ 5 et 1≤ R0 ≤ 1,7
 W : poids de la structure.

Tableau 3-1

A-3) Changement dans la période de retour (probabilité de


dépassement) :
La courbe de risque est définie comme la relation entre le niveau du séisme (coefficient
d’accélération ou de vitesse) et la probabilité qu’un niveau de séisme soit dépassé. La
variation dans les courbes de risque se produit dans les régions proches des limites des
plaques (Vancouver et Victoria) et dans les régions de l’est du Canada.

Le code révisé de 2005 propose d’utiliser une probabilité de dépassement de 2% dans 50


ans.

A-4) Conditions d’utilisation de la méthode statique équivalente :


La méthode statique équivalente est utilisée dans les cas suivants :

 Des risques de séisme faibles, définis par des petites périodes ( T≤ 0,2s)
 Des structures régulières de hauteur de moins de 60 m et avec T < 2s
 Quelques structures irrégulières mais avec une hauteur de moins de 20m et de
T < 0,5 s.

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Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Remarque :
La méthode dynamique n’a pas de limites, c’est pourquoi le code canadien, pour réglementer ceci
préconise que la force de cisaillement calculée par l’analyse dynamique ne doit pas être inférieure à
80% de celle déterminée par la méthode de l’analyse statique équivalente. Ceci dans le cas
d’irrégularités de la structure où l’analyse dynamique est nécessaire.

A-5) Tableau des coefficients R, R0 et Rd pour différents systèmes


structurales entre les règlements de 1995 et de 2005 :
Le coefficient de comportement étant représenté par les facteurs R pour le code 1995 et par
Rd et R0 pour le code 2005, le tableau suivant présente leurs différentes valeurs selon le
système utilisé :

Code de 1995 Code révisé de 2005

Dispositif R Dispositif Rd R0

 Portique en acier avec 2  Portique en acier avec une 2 1,3


une ductilité normale. ductilité limitée.

 Autres dispositifs en 2  Autres dispositifs en acier 1,5 1,3


acier.

 Murs couplés ductiles 4  Murs couplés 4 1,7

 Autres systèmes de 4  Voiles ductiles 3,5 1,6


murs.

 Voile avec une ductilité 2  Voiles moyennement 2 1,4


normale. ductiles

 Bois 3  Bois 3 1,7

Tableau 3-2

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Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

A-6) Déviations et limitations de déplacements :

 Dans le code de 1995, les déplacements pour les bâtiments « post-disaster »


sont limités à 0,01hs et à 0,02hs pour les autres bâtiments, avec hs est la
hauteur entre étages.
 Pour le code de 2005, pas de changements pour les bâtiments « post-disaster »,
la valeur 0,02hs est spécifiée pour les écoles, et pour les autres bâtiments on
limite à 0,025hs.
 La différence majeure entre les deux codes se résume dans le fait que dans le
code 2005 travaille avec 2% dans 50 ans au lieu de 10% pour la même période
comme c’est le cas dans le code de 1995.

B) Exigences selon l’EUROCODE 8 :

B-1) Régularité en plan des bâtiments :

1-La structure du bâtiment est approximativement symétrique en plan par rapport à deux
directions orthogonales, en ce qui concerne la raideur latérale et la distribution de la masse.
2-La configuration en plan est compacte ; elle ne présente pas de formes complexes comme
par exemple des formes en H, I, X, etc. La somme des longueurs des parties entrantes ou
entaillées, dans une direction considérée, ne dépasse pas 25 % de la longueur totale du
bâtiment dans cette direction.
3-La configuration en plan est compacte et délimitée principalement par un contour polygonal
curviligne convexe. Lorsqu’il existe des retraits par rapport à ce contour et que ceux-ci
affectent notablement les symétries demandées en (1) ci-avant, sans affecter notablement la
rigidité du diaphragme constitué par le plancher, alors la surface de ces retraits doit rester
inférieure à 6 % de la surface délimitée par le contour polygonal curviligne convexe
enveloppe.
L’élancement de la section en plan du bâtiment ( Lx / Ly ) ne doit pas être supérieur à 4.
4-À chaque niveau, y compris dans la hauteur des fondations, et pour chaque direction de
calcul x ou y, l’excentricité structurale doit vérifier les relations, écrites ci-dessous pour la
direction de calcul y :
eox ≤ 0,30 rx
rx ≥ 0,3 Lx
avec :
eox la distance entre le centre de gravité G et le centre de torsion C en projection
sur la direction x perpendiculaire à la direction y considérée .

56
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

B-2) Régularité en élévation des bâtiments :

 Lorsque l’ouvrage présente des retraits, il est conseillé de respecter les dispositions
suivantes :
- Dans le cas de retraits successifs maintenant une symétrie axiale, le retrait
total d’un étage dans chaque direction n’est pas supérieur à 20 % de la
longueur totale de l’étage précédent dans cette direction.

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Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

- Dans le cas d’un seul niveau de retrait situé dans les 15 % inférieurs de la
hauteur totale de la structure principale, le retrait total n’est pas supérieur à 50
% de la dimension en plan du niveau inférieur.
- Dans le cas de bâtiments à retraits d’étage non symétriques, la somme des
retraits de chaque étage n'est pas supérieure à 30 % de la dimension en plan à
la base et chaque retrait n’excède pas 10 % de la dimension en plan de l’étage
immédiatement inférieur.

B-3) Calcul de l’effort sismique de base :


 Analyse modale simplifiée :
L'effort tranchant sismique à la base Fb, dans chaque direction principale, est
déterminé comme suit :

Fb = λ.SdT1W

Avec :

 Sd(T1) ordonnée du spectre de calcul pour la période T1.


 T1 période fondamentale de vibration du bâtiment pour le mouvement de translation
dans la direction considérée.
 W poids total du bâtiment calculé.

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où :
 Sd(T) est l'ordonnée du spectre de calcul, qui est normalisé par g ;
 a est le rapport entre l'accélération de calcul au niveau du sol ag et l'accélération de la
pesanteur (a = ag/g),
 q est le coefficient de comportement,
 kd1, kd2 sont des exposants qui influencent la forme du spectre de calcul pour une
période de vibration supérieure à TC et TD respectivement.

Tableau 3-3

59
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Tableau 3-4

Le coefficient λ, introduit dans la relation vaut :

Dans le cas où le mode fondamental est déterminé par une méthode de calcul dynamique des
structures (par exemple : la méthode de Rayleigh), la valeur de q peut être prise égale à :

 Distribution des forces sismiques horizontales :

Avec :

Fi force horizontale agissant au niveau i ;


Fb effort tranchant sismique à la base ;

60
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Wi, Wj poids des masses mi, mj calculées ;

zi, zj hauteurs des masses mi, mj au-dessus du niveau d'application de l'action


sismique (fondation).

B-4) Coefficients de comportement pour les éléments non structuraux :

Tableau 3-5

B-5) Classes de ductilité :


 DC «L» (ductilité limitée):
La classe de ductilité «L» correspond aux structures conçues et dimensionnées
conformément aux règles de l’Eurocode 2, complétées par des règles qui permettent
d’augmenter la ductilité disponible.

 DC «M» (ductilité moyenne):


La classe de ductilité «M» correspond à des structures pour lesquelles la
conception, le dimensionnement et les dispositions de détail conformes à des
dispositions spécifiques de résistance aux séismes, permettent à la structure
d’entrer effectivement dans le domaine inélastique sous des actions alternées,
sans subir de rupture fragile.

 DC «H» (ductilité haute):


La classe de ductilité «H» correspond à des structures pour lesquelles la
conception, le dimensionnement et les dispositions de détail sont en mesure

61
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

d’assurer, en réponse à l’excitation sismique, le développement de mécanismes


stables choisis, associés à une importante dissipation d’énergie hystérétique.

B-6) Matériaux :
 Béton :
L’utilisation de qualités de béton inférieures à C 16/20 pour la classe DC «L» ou inférieur à
C 20/25 pour les classes DC «M» et DC «H» n’est pas autorisée.
 Acier pour armatures :
Sauf pour les cadres, les étriers ou les épingles, il n’est permis d’utiliser que des aciers à
haute adhérence dans les zones critiques.

B-7) Evaluation du Coefficient de comportement :

q = q0 kD kR kw kη ≥ 1,5
avec :
 qo valeur de base du coefficient de comportement, dépendant du type de structure
 kD coefficient dépendant de la classe de ductilité
 kR coefficient dépendant de la régularité en élévation de la structure
 kw coefficient reflétant le mode de rupture prédominant dans les systèmes à murs
 kη coefficient reflétant la densité de cloisonnement et autres éléments secondaires
participant à la dissipation d’énergie.

Tableau 3-6

62
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

 Le facteur kD dépendant de la classe de ductilité doit prendre l’une des valeurs


suivantes :

 1,00 pour DC « H »
 0,75 pour DC « M »
 0,50 pour DC « L »
 Le facteur kR, dépendant de la régularité en élévation doit prendre l’une les
valeurs :

 1,00 pour des structures régulières


 0,80 pour des structures irrégulières

 Le coefficient kw reflétant le mode de rupture prédominant des systèmes à


murs doit prendre une des valeurs suivantes :

 1,00 pour les ossatures et les systèmes à contreventement mixte


équivalents
à des ossatures. 1/(2,5 – 0,5 a0)
1
 ≤ 1 pour les systèmes à murs, les systèmes équivalents
2,5−0,5a0
aux murs, et les systèmes à noyau. avec :
a0 : rapport de forme prédominant sur l’ensemble des murs de la structure (a0 = (Hw/lw).
Si les rapports de forme Hwi/lwi de tous les murs i d’une structure ne diffèrent pas
sensiblement, le rapport de forme prédominant a0 peut être déterminé comme suit :

a0 = ΣHwi ⁄Σlwi
avec :
Hwi hauteur du mur i,
lwi longueur de la section du mur i.

 Le coefficient kη reflétant la densité de cloisonnement et autres éléments


secondaires participant à la dissipation d’énergie est pris égal à :
 kη = 1 pour les bâtiments courants comportant une densité normale de
cloisons ;
 kη = 0,9 pour les bâtiments faiblement cloisonnés (p.e. halles
industrielles, halles de gare, planchers paysagers, etc.).

Actions sismiques verticales:


Pour la composante verticale de l’action sismique, un coefficient de comportement q égal à
1,0 doit être généralement adopté pour toutes les structures.
L’adoption de valeurs de q supérieures à 1,0 doit être justifiée par une analyse appropriée.

La longueur d’ancrage lb,net des armatures des poteaux ancrées dans un nœud poteau-
poutre doit être mesurée à partir d’un point situé à une distance égale à kb.dbL de la
face inférieure de la poutre (voir Figure 2.1), afin de prendre en compte la longueur
sur laquelle la limite élastique se trouve dépassée en raison des déformations cycliques
post élastiques imposées, avec :

63
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Figure 3.5 : longueur d’ancrage des armatures des poteaux

Afin de bénéficier de l’effet favorable de l’effort normal de compression dans le


poteau sur l’adhérence des armatures horizontales traversant le nœud, la largeur bw de
la poutre ne doit pas dépasser la valeur :

bw= min( bc + hw ; 2 bc)

Figure 3.6

64
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Ductilité locale pour poutre de DC « H » :


 La longueur lcr des zones critiques doit être prise égale à 2,0 hw (où hw
représente la hauteur de la poutre)

Figure 3.7 : la longueur critique

 A l’intérieur des zones critiques, il y a lieu de prévoir des armatures de


confinement respectant les conditions suivantes :
a) Le diamètre dbw des armatures de confinement n’est pas inférieur à 6 mm.
b) L’espacement des armatures de confinement n’est pas supérieur à :

 Longueur de la zone critique du poteau :

avec :
dc la plus grande dimension de la section du poteau,
lcl longueur libre du poteau.

 Espacement (poteaux) :

Avec :
bo dimension minimale du noyau de béton,

65
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

dbL diamètre des armatures longitudinales.

 La première armature de confinement n’est pas placée à plus de 50 mm de la


section d’extrémité de la poutre

 Dispositions particulières
 La largeur des poutres ne doit pas être inférieure à 200 mm.

 Un quart de la section maximale d’armatures supérieures sur appuis doit être


prolongé sur toute la longueur de la poutre

 La dimension minimale de la section des poteaux est de 300 mm.

Ductilité locale des poutres de DC « M » :


 La longueur lcr des zones critiques doit être prise égale à 1,5 hw (où hw
représente la hauteur de la poutre)
 À l’intérieur des zones critiques, il y a lieu de prévoir des armatures de
confinement respectant les conditions suivantes :
a) Le diamètre dbw des armatures de confinement n’est pas inférieur à 6 mm.
b) L’espacement des armatures de confinement n’est pas supérieur à la valeur
suivante :

 Longueur de la zone critique du poteau :

Avec :
dc la plus grande dimension de la section du poteau,
lc la longueur libre du poteau.

 Espacement (poteaux) :

66
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Avec :
bo dimension minimale du noyau de béton,
dbL diamètre des armatures longitudinales.

 La première armature de confinement n’est pas placée à plus de 50 mm de la


section d’extrémité de la poutre.

 Dispositions particulières :

 La largeur des poutres ne doit pas être inférieure à 200 mm.


 Le rapport entre la largeur et la hauteur de l’âme ne doit pas être inférieur à
0,25.
 Un quart de la section maximale des armatures supérieures sur appuis doit
être prolongé sur toute la longueur de la poutre.
 La dimension minimale de la section des poteaux est de 250 mm.

Ductilité locale des poutres de DC « L » :


 La longueur lcr des zones critiques doit être prise égale à 1,0 hw (où hw
représente la hauteur de la poutre).
 Longueur de la zone critique du poteau

Avec :
dc la grande dimension de la section du poteau,
lcl longueur libre du poteau.

 L’espacement s des armatures de confinement :

Avec :
bo dimension minimale du noyau de béton,
dbL diamètre des armatures longitudinales

67
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Dans les zones critiques, les conditions minimales suivantes doivent être respectées :
 Des armatures de confinement de diamètre au moins 6 mm doivent être
prévues avec un espacement spécifié pour chaque classe de ductilité, afin
d’assurer un minimum de ductilité, et d’empêcher le flambement local des
barres longitudinales.
 La forme des armatures de confinement et la disposition des épingles doivent
être choisies de telle sorte qu’elles produisent dans la section du poteau un
effet de contraintes triaxiales.

Figure 3.8 : forme des armatures de confinement

Zone critique dans un poteau :

Lorsque la hauteur des remplissages est inférieure à la hauteur libre des poteaux adjacents, les
dispositions suivantes doivent être prises :
 La hauteur totale du poteau est considérée comme zone critique et doit être armée
avec la quantité et le type de cadres requis pour les zones critiques.
 Les armatures transversales qui reprennent cet effort tranchant doivent être placées
sur la longueur de poteau qui n’est pas en contact avec les remplissages, et
prolongées dans la partie de poteau en contact avec ces remplissages sur une
longueur hc (dimension de la section du poteau dans le plan du remplissage).
 Si la longueur de poteau qui n’est pas en contact avec le remplissage est inférieure à
1,5 hc, l’effort tranchant doit être repris par des armatures disposées selon deux
diagonales.
 Lorsque les remplissages s’étendent sur toute la longueur libre des poteaux adjacents,
il faut distinguer deux cas :
 S’il y a des murs en maçonnerie des deux côtés du poteau, dans le plan
de l’ossature, aucune disposition supplémentaire n’est nécessaire.
 S’il y a un mur en maçonnerie d’un seul côté du poteau (ceci est le cas
de tous les poteaux d’angle), la hauteur totale du poteau doit être

68
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

considérée comme zone critique et être armée avec le nombre et le type


de cadres requis pour les zones critiques.

Nœud poteau-poutre :

 Dispositions particulières :

a) Classe DC « H » :

À l’intérieur des nœuds poteau-poutre, des armatures de confinement horizontales doivent


être prévues et satisfaire aux conditions suivantes :
a) Le diamètre dbw des armatures de confinement n’est pas inférieur à 6 mm.
b) L’espacement s des armatures de confinement ne doit pas être supérieur à :

s=min( hc/4 ; 100mm)


c) Si des poutres sont structurellement associées au poteau, sur les quatre faces de ce dernier,
l’espacement s des armatures de confinement peut être majoré à :
s=min ( hc/2 ; 150mm)

b) Classe DC « M » :

À l’intérieur des nœuds poteau-poutre, des armatures de confinement horizontales doivent


être prévues et satisfaire aux conditions suivantes :
a) Le diamètre des armatures de confinement dbw n’est pas inférieur à 6 mm.
b) L’espacement s des armatures de confinement n’est pas supérieur à :

s= min ( hc/2 ; 150mm)

c) Classe DC « L » :

L’armature horizontale de confinement dans les nœuds poutre-poteau doit être égale à celle
disposée dans les zones critiques du poteau.

Zone critique pour un mur :

La hauteur hcr de la zone critique au-dessus de la base du mur peut être estimée comme suit :

hcr= max ( lw ; Hw / 6 )

mais 2 lw
hcr≤ hs pour n ≤ 6 niveaux
2hs pour n ≥ 7 niveaux

hs : Hauteur libre de chaque niveau et où la base est définie comme étant le niveau des
fondations ou de l’encastrement dans le soubassement, en présence de diaphragmes et de
murs périphériques adéquats.

69
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Figure 3.9 : zone critique à la base du mur

B-8) Constructions en maçonnerie :

La faible résistance à la traction, ainsi que la faible ductilité de la maçonnerie non armée,
limitent son utilisation dans les zones de forte sismicité. Toutefois, son association avec des
armatures peut assurer une ductilité plus importante et limiter la dégradation de la résistance
sous l’effet des actions cycliques. De telles améliorations des propriétés peuvent être prises en
compte dans le dimensionnement.

En fonction du type de maçonnerie utilisée pour les éléments résistants aux séismes, les
bâtiments en maçonnerie doivent être classés dans l’un des types de construction suivants :
a) constructions en maçonnerie non armée,
b) constructions en maçonnerie chaînée,
c) constructions en maçonnerie armée,
d) constructions avec des systèmes de maçonnerie armée.
e) constructions avec ossature et remplissage a posteriori.

Tableau 3-7

70
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

 Critères de dimensionnement et règles de construction :

 Les liaisons entre les planchers et les murs doivent comporter des tirants en
acier ou des chaînages périphériques adéquats en béton armé.

 La maçonnerie non armée n’est autorisée que si les conditions suivantes sont
simultanément satisfaites :
— ag < 0,12 g ;
— bâtiments de 2 niveaux au plus au dessus du sol (R+1), avec comble
éventuel ;
— hauteur libre de chaque niveau ≤ 3,0 m

 La section transversale des chaînages horizontaux et verticaux ne doit pas être


inférieure à [150 × 150] mm2.

 Les chaînages verticaux doivent être placés :


o de chaque côté des ouvertures pratiquées dans le mur, dont la surface
est supérieure à [1,5] m2, à chaque intersection entre murs,
o si nécessaire dans la partie courante du mur pour que l’espacement
entre les chaînages ne dépasse pas [4,0] m.

 Chaque chaînage doit comporter au moins 4 armatures longitudinales


disposées à chaque angle du chaînage, de section totale au moins égale à 200
mm2 Ces armatures doivent être maintenues entre elles par des cadres dont
l’espacement est au plus égal à la hauteur du chaînage et à 250 mm. En outre,
lorsque l’espacement entre les armatures principales du chaînage excède 200
mm, il y a lieu de disposer des armatures longitudinales intermédiaires reliées
en vis-à-vis par des épingles disposées au même espacement que les cadres.

C) Exigences selon le RPS2011 :

C-1) Matériaux:
a) Béton:

 Il est demandé que le béton utilisé pour les constructions en zones sismiques ait un
comportement stable sous de grandes déformations réversibles.
 Les caractéristiques mécaniques doivent être conformes au règlement en vigueur de
béton armé, Toutefois la résistance à la compression doit être supérieure 22 à MPa.

b) Acier:

Il est demandé que :


 Les armatures pour le béton armé soient à haute adhérence.
 La valeur supérieure de la limite d’élasticité fy soit égale à 500 MPa.
 Le coefficient de sécurité à adopter ait pour valeur : ŋ = 1.15
 Le diagramme déformations- contraintes est celui utilisé par le règlement du béton.

71
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

C-2) Dispositions constructives:

a) Armatures longitudinales:
a-1) Ductilité ND1:

 Les armatures longitudinales doivent être à haute adhérence avec un diamètre


minimal de 10 mm.
 Les pourcentages géométriques minimal et maximal des armatures sont les suivants
r 0 minimal = 1,4 / fe (fe en MPa )
r 0 maximal = 0.025

a-2) Ductilité ND2 ou ND3:

En complément aux règles imposées pour ND1 ci dessus, les conditions suivantes doivent
être satisfaites :
 La section des armatures comprimées dans une zone critique ne doit pas être
inférieure à la moitié de la section des armatures tendues dans cette zone.
 L’emploi des coudes ou crochets dans les poteaux n’est permis que dans certains cas,
telle que pour la liaison avec la semelle ou au voisinage d’une surface libre. Dans de
tels cas les ancrages d’extrémité sont assurés par des coudes droits et des dispositions
doivent être prises pour éviter les poussées au vide.
 Au moins 0.25 de la section des armatures supérieures de flexion disposées aux
extrémités de l’élément doit être prolongée sur toute la longueur de celui-ci.
 Dans le cas où une poutre en T ou en L solidaire d’une dalle croise une autre poutre
similaire sur un poteau, on peut disposer dans la dalle, de chaque coté de l’âme 1/8 de
la section des armatures tendues, la largeur de la bande est égale à 2 fois l’épaisseur
de la dalle pour les poteaux de rive et 4 fois l’épaisseur pour les poteaux intérieurs.

b) Armatures transversales:

Le but est de confiner le béton pour augmenter sa résistance d’adhésion et de résister aux
forces de cisaillement.

b-1) Zones critiques:


Les zones critiques pour un élément poutre sont les suivantes :
 Les extrémités non libres de la poutre sur une longueur lc égale à 2 fois la hauteur h de
la poutre.
 Les zones nécessitant des armatures de compression.
 Les zones de longueur égale à 2 fois la hauteur h de la poutre pour une ductilité ND2,
situées de part et d’autre de la section de concentration maximale de contraintes
(rotule plastique). Dans le cas d’une structure de ND3 lc est supérieur à 2 fois la
hauteur h.

72
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Figure 3.10 : zone critique d’une poutre

b-2) Recommandations:

 Le diamètre minimal est = 6 mm.


 Les premières armatures doivent être placées à 5 cm au plus de la face du poteau.
 Pour les structures de ductilité ND1 et ND2, l’espacement s ne doit pas excéder le
minimum des grandeurs suivantes :

S = Min (8 ФL ; 24 Ф T ; 0.25 h ; 20 cm)


Avec:
Ф L : diamètre des barres longitudinales
Ф T : diamètre des barres transversales
 Pour les structures de ductilité ND3, l’espacement s ne doit pas excéder le minimum
des grandeurs suivantes :

S = Min (6 Ф L, 0.25 h ; 15 cm)

c) Zones critiques dans un poteau:

Sont considérées comme zones critiques :

 Les extrémités du poteau sur une longueur lc égale à la plus grande des longueurs
suivantes :

73
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* la plus grande dimension de la section du poteau hc


* 1/6 de la hauteur nette du poteau he
* 45 cm
lc = Max (he / 6, hc , 45 cm)
 Dans le cas ou un poteau est adjacent de part et d’autre à un mur de remplissage
incomplet, la longueur minimale de la zone critique est égale à :
lc =Max ( x; he / 6; bc ; 45 cm)
avec : x = ( he - hr ) + bc
bc étant la dimension du poteau parallèle au mur.
hr la hauteur du remplissage.

Zone critique s = min (8 ФL ; 0.25 bc ;15 cm)


Espacement
maximal s

Zone courante s = min (12 ФL; 0.5 bc ;30 cm)

Figure 3.11 : zone critique poteau-remplissage

74
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C-3) Evaluation de l'effort sismique:


a) Approche statique équivalente:

Les forces sismiques horizontales agissant sur les masses de la structure sont représentées
par la force équivalente de cisaillement à la base agissant dans la direction du calcul.
La force sismique latérale équivalente représentant la réponse élastique F doit être calculée à
l’aide de la formule suivante :

F= υSDIW/K
Avec :
υ = le coefficient de vitesse de zone donné dans le tableau de l'annexe
S : le coefficient du site donne par le tableau 5.2
D : le facteur d’amplification dynamique donné par le spectre d’amplification dynamique ou
le tableau de l'annexe.
I : le coefficient de priorité donné dans le tableau de l'annexe
K : le facteur de comportement donne dans le tableau de l'annexe
W : la charge prise en poids de la structure
La charge W de la structure correspond à la totalité des charges permanentes G et une fraction
q des charges d’exploitation Q en fonction de la nature des charges et leur durée. On prend :

W= G +ψ Q
Le coefficient ψ est donné au tableau suivant:

Tableau 3-8

75
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

b) Répartition verticale de la force sismique:

La force sismique latérale totale F doit être répartie sur la hauteur de la structure de la
manière suivante :
Une partie Ft de la force F est affectée au sommet du bâtiment ; le reste (F-Ft) doit être
réparti sur tous les niveaux y compris le dernier niveau selon la formule suivante :

Avec:

 F: Force sismique latérale totale


 Fn : Force horizontale de calcul, appliquée au niveau n.
 Wn : Charge totale au niveau n.
 hn : Hauteur du niveau considéré à partir du sol.
 T : Période fondamentale de la structure
 Ft : Force additive au dernier étage

Figure 3-12 : répartition vertical des forces sismique

76
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Chapitre4 :
Evaluation de l’effort
sismique

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Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

Etant donné l’importance du calcul sismique dans la conception et le dimensionnement des


diverses structures aussi bien au niveau de la préservation des vies humaines qu’à la
protection des biens matériels, nous allons essayer dans cette partie d’exposer les différents
façons de réponse des constructions face aux séismes, ainsi que les méthodes permettant de
calculer les déplacements et les efforts pour les éléments d’une structure, ce qui fournira en
fin de compte les données nécessaires pour mener à bien la tâche de calcul des bâtiments.

Cependant, ce calcul peut se faire par plusieurs méthodes selon les conditions de géométrie
et de régularité de la structure. On s’intéressera dans cette étude à deux de ces méthodes qui
sont également prises en compte dans le règlement marocain RPS2011 : la méthode linéaire
dynamique basée sur l’étude des différents modes de vibration de la structure et la méthode
non linéaire dite « méthode statique équivalente ».

I-Calcul dynamique des structures :


La méthode dynamique modale est certainement plus complexe et difficile que la méthode
statique équivalente, mais elle fournit des résultats plus réalistes du comportement d’un
bâtiment soumis à des charges sismiques. La méthode dynamique modale est utilisée pour le
calcul des structures dont la configuration est inhabituelle ou complexe, c’est le cas des
bâtiments qui représentent des irrégularités importantes en élévation ou en hauteur, de grandes
excentricités de torsion, des répartitions inhabituelles de masse et de rigidité etc. ….

1- Présentation du modèle de l’oscillateur simple :


Un oscillateur simple est constitué d'une masse m concentrée reliée à un point fixe par un
ressort, la masse m est soumise à une force p(t) tel montré dans la figure suivante :

Figure 4.1

78
Projet de fin d’étude EMI/G.Civil/BPC 2011/2012

L’oscillateur simple possède les paramètres K et C qui représentent respectivement la


raideur du ressort et son amortissement. On note :

Y : le déplacement de la masse m par rapport à un référentiel fixe.

Y’ : sa vitesse.

Y’’ : son accélération

L’équilibre des forces que subit la masse m donne l’équation de mouvement suivante :

mY’’ + CY’ + KY = p(t)

qu’on peut écrire :


C p(t)
Y’’ + m Y’ + ω² Y = m

Avec : ω² = K/m

La solution de l’équation diffère selon le type de régime ; forcé ou bien libre et selon le cas
de présence ou d’absence d’amortissement. Dans notre cas, on considérera le cas des
oscillations avec amortissement (précisément sous amorti) sous une sollicitation p(t)
quelconque.

La solution de l’équation dans le cas général est donnée par l’intégrale de DUHAMEL :

Avec :

ωD : est la pseudo- pulsation.

Dans le cas où il n’ya pas d’amortissement on a alors :

79
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2- Etude du cas du séisme :


On considère une masse m liée à une console verticale encastrée dans le sol en un point A,
ce qui revient à l’étude d’un oscillateur simple. On impose au point A un déplacement vs(t)
variable avec le temps.

Les déplacements v(t), u(t) et vs(t) sont mesurés par rapport à un référentiel absolu. Ces
Figure : 4-2
trois déplacements sont liés par la relation :

v(t) = vs(t) + u(t) (1)

L’équation du mouvement est donnée par :


C
v’’ + m u’+ ω²u = 0

En dérivant l’équation (1) deux fois par rapport au temps et en l’injectant dans l’équation
précédente on aboutit à :
C p(t)
u’’ + m u’ + ω²u = m

avec p(t)= -m.vs’’(t)

On voit qu’on se ramène à l’étude d’un oscillateur simple dans le repère relatif en
supposant la masse soumise à une force fictive p(t)= - mvs’’(t) proportionnelle à
l’accélération absolue du point d’appui A.

La solution est donnée par l’intégrale de DUHAMEL qui prend la forme suivante en
remplaçant p(t) par son expression :

80
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Avec :

3- Etude de l’oscillateur multiple :


Un oscillateur multiple est composé de plusieurs masses liées entre elles et à une base fixe
par des amortisseurs et des ressorts.

Ce type d’oscillateur regroupe l’ensemble des structures qu’on étudiera par la suite .Pour plus
de simplifications on supposera que les masses des étages sont régulièrement réparties, ce qui
va permettre de ramener la masse totale des étages aux masses concentrées dans les nœuds
comme illustré dans la figure suivante :

Figure : 4.3

L’étude d’un oscillateur multiple de n étages se ramène ainsi à l’étude de n oscillateurs


simples comme il va être montré plus tard.

Dans les conditions d’usage, chaque nœud possède dans l’espace six degrés de liberté :
trois translations et trois rotations. Mais en pratique, on travaillera sur un système plan et on
ne fera l’étude que du mouvement transrationnel horizontal. Néanmoins, les valeurs du
mouvement vertical induit du séisme peuvent être obtenues en multipliant les données du
mouvement horizontal par un rapport de 2/3.

L’équation de mouvement qui régit l’oscillation est de la forme :

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[M] u’’ + [C] u’ + [K] u = {F(t)}

u’’, u’ et u représentent respectivement les vecteurs accélération, vitesse et déplacement de la


structure.

[M] est la matrice diagonale de masse.

[C] est la matrice de l’amortissement.

[K] est la matrice de rigidité de la structure.

Le développement de l’équation de mouvement précédente fera intervenir tous les


déplacements Ui des différents étages car la matrice de rigidité et d’amortissements ne sont
pas diagonales, ce qui rendra les calculs assez fastidieux voir même impossibles.
Pour remédier à ce problème, on normalise le vecteur déplacement u(t) en le décomposant en
produit d’une matrice [φ] des vecteurs propres et d’un vecteur de déplacement {η} tenant
compte des différents modes de vibration :

{u(t)} = [φ ]. { η } (2)

 Détermination des modes propres :

L a détermination des modes propres de vibration s’effectue par le calcul du déterminant


suivant :

Det( [K] – ω²[M])= 0

Les ωi ainsi obtenus constituent les modes propres de vibration de la structure.


Les vecteurs propres pour chaque mode sont obtenus par :

([K] –ωi²[M]).{ φ i }= { 0 }

ωi est la pulsation du mode propre considéré. Les vecteurs sont obtenus en fixant une
valeur des composantes du vecteur et en déduisant les autres valeurs. On obtient par la
suite la matrice [φ] des vecteurs propres.
En découplant l’équation de mouvement par la relation (2), on obtient :

[M] [φ] {η’’} + [C] [φ] {η’} + [K] [φ] {η} = {F(t)}

Le vecteur {F(t)} n’est autre que le vecteur des masses multiplié par le scalaire
v’’s(t) accélération du sol.
En multipliant les deux membres de l’équation précédente par t[φ] on a :

t[φ] [M] [φ] {η’’} +t[φ] [C] [φ] {η’} + t[φ] [K] [φ] {η} = - t[φ] {M} v’’s(t)

82
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M̅ = t[φ] [M] [φ] matrice de masse diagonalisée


C̅ = t φ [] [C] [φ] matrice d’amortissement diagonalisée
K̅ = t[φ] [K] [φ] matrice de rigidité diagonalisé

En projetant l’équation précédente suivant le iéme vecteur on obtient :

m̅i η’’i + ci̅ η’i + k̅i ηi = iéme ligne de ( - t[φ] {M}v’’s(t))

Ou encore :

𝐜̅ 𝐢 − 𝐭[𝛟] {𝐌}𝐯’’𝐬(𝐭)
η’’i + η’i + ωi² ηi = iéme ligne de ( )
𝐦̅𝐢 𝐦̅𝐢

On retrouve ainsi l’équation simplifiée d’un oscillateur simple.

l a solution de cette équation est obtenue soit par l’intégrale de DUHAMEL, soit en utilisant
le spectre de réponse afin de simplifier la tâche de calcul.

 Spectre de réponse :

Dans une zone géographique donnée où un accélérogramme u’’(t) représentatif des


mouvements sismiques en base de la fondation de la structure étudiée est connu, on peut
penser à simplifier la vie des ingénieurs auteurs de projet (spécialisés à ce stade en oscillateurs
simples amortis) en résolvant une fois pour toutes l’ensemble des cas des divers oscillateurs
simples. L’ensemble des solutions liant les pseudo-accélérations aux périodes β(T).
L'ensemble des points [Ti, β(Ti)] constitue ce qu’on appelle le spectre de réponse élastique
β(T) en pseudo-accélération correspondant à un accélérogramme de la zone étudiée.
L’auteur de projet qui dispose de ce spectre peut obtenir directement, pour un oscillateur
simple donné dont il évalue la période propre T, la force maximale Fmax « équivalente » au
tremblement de terre :
Fmax = M β (T1)
L’équivalence mentionnée correspond au fait que le déplacement calculé sous l’application
de ce F est égal au déplacement relatif maximum d = Umax entre la masse M et la base de la
console.

Une fois les pseudo-accélérations obtenues, on peut avoir les accélérations pour chaque
étage en multipliant chaque pseudo-accélération par le vecteur propre {φi} du mode considéré

83
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Figure : 4.4

Figure : 4.5

Le spectre de réponse fournit ainsi les pseudo-accélérations, ce qui permet de calculer les
forces appliquées à chaque élément par la relation :

84
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Fmax = M β (T1)

On peut également déduire les déplacements de chaque étage en utilisant la relation liant
accélération et déplacement pour un système linéaire :

U’’(t)= ω².U(t)

Cependant, il existe des spectres de réponse donnant directement les valeurs des déplacements
η(t) en fonction des périodes T comme figuré dans ce qui suit :

Figure : 4.6

85
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Figure : 4.7

Il existe néanmoins des formules empiriques permettant de calculer les périodes limites des
différents domaines TB, TC, TD, TE, TF

Jusqu’à la période de contrôle TE, les ordonnées du spectre de réponse élastique en


déplacement SDe(T) sont obtenues à partir des expressions du spectre de réponse élastique en
accélération Se(T):

Pour des périodes de vibration au delà de TE, les ordonnées du spectre de réponse élastique
en déplacement sont données par :

86
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S : paramètre du sol.
η : coefficient de correction de l’amortissement (η = 1 pour 5 % d’amortissement)

On constate, à l’examen de ce spectre de déplacement, que :


 le déplacement relatif SDe(T) d’une structure par rapport à sa base est nul pour les
structures très raides (T ≈ 0 s) ; c’est logique, car une telle structure suit exactement
les mouvements du sol, sans connaître de déformée propre.
 la réponse dynamique des structures modérément flexibles (T compris entre 0,25s et
0,8 s) entraîne à une amplification ; le déplacement SDe(T) est de l’ordre de 2,5 fois
le déplacement maximum dg du sol ; le contenu fréquentiel des accélérogrammes, qui
est plus important dans cette gamme de périodes, favorise un aspect « résonnance »
dans la réponse de la structure et explique cette remarque.
 dans les structures très flexibles, le déplacement relatif de la masse par rapport à sa
base est égal au déplacement dg du sol

D’où on déduit les forces maximales appliquées sur chaque étage au moyen de la relation :

{F} = [ K ] . {u}

Donc en résumé, pour déterminer les déplacements ou les fores appliquées sur les éléments
d’une structure, il faut :

 Déterminer les matrices [K] , [M] et [C].


 Calculer les modes propres et la matrice des vecteurs propres [φ].
 Pour chaque mode, déduire la pseudo-accélération à partir du spectre de réponse. Ou
bien lire directement les facteurs ηi des différents modes dans le cas où le spectre de
déplacements est fourni.
 Multiplier les pseudo-accélérations obtenues par les vecteurs propres {φi} pour
chaque mode afin de déterminer les accélérations.
 Une fois les accélérations des étages ou des éléments d’une structure sont calculés, on
les divise par les carrés des pulsations ω pour donner les déplacements correspondants
à chaque mode.
 Pour déterminer enfin le déplacement total d’un étage ou d’un élément, on utilise soit
la sommation directe des déplacements obtenus es différents modes, soit on fait une
somme quadratique de ces déplacements.
 Finalement, il ne reste qu’à multiplier le vecteur déplacement ainsi obtenu par la
matrice de rigidité [K] pour avoir les forces appliquées au niveau de chaque étage.

II-Méthode statique équivalente :


L’approche statique équivalente consiste à remplacer l’effet d’un séisme sur une structure
par une force équivalente Fb répartie sur toute la hauteur de l’immeuble.

Cette méthode est la plus utilisée vu sa simplicité et le fait qu’elle nous évite des calculs trop
fastidieux. Néanmoins, elle ne peut être utilisée que si certaines conditions sont vérifiées.

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Figure : 4.8

La force Fb dépend de la nature du séisme (coefficient de vitesse v), du site S, du coefficient


d’importance I, de la masse W du bâtiment, du facteur d’amplification D et du coefficient d
ductilité K.

𝛖𝐒𝐃𝐈𝐖
𝐅𝐛 =
𝐊
Avec :
υ = le coefficient de vitesse des zones donné dans l’annexe 1
S : le coefficient du site donné dans l’annexe 2 .
D : le facteur d’amplification dynamique donné par le spectre d’amplification dynamique
d’annexe 3 .
I : le coefficient de priorité donné dans l’annexe 4 .
K : le facteur de comportement donné dans l’annexe 5 .
W : la charge prise en poids de la structure
La charge W de la structure correspond à la totalité des charges permanentes G et une fraction
q des charges d’exploitation Q en fonction de la nature des charges et leur durée. On prend :
W= G +ψ Q .

Cependant, la méthode ne peut être appliquée que sous certaines conditions :

La structure doit être régulière avec une période fondamentale T < 2s ou bien
le nombre d’étage doit être limité à 2O étage (H < 60m).
La rigidité ne doit pas varier d’un étage à un autre de plus de 30%.
La résistance ne doit pas varier d’un étage à un autre de plus de 20%.
La masse des étages ne doit pas varier de plus de 50% d’un étage à un autre.

Si l’une de ces conditions n’est pas vérifiée, on passe à l’analyse modale.

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CHAPITRE 5 :
Présentation du logiciel SAFI

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Le logiciel SAFI est un logiciel canadien de conception, d’analyse et de calcul des


différents types de structure (Bâtiments, ponts, charpentes, tours …….). Il inclut la majorité
des normes internationales notamment le règlement marocain RPS2011 qui est inclut dans la
dernière version du logiciel SAFI6.6.

Le logiciel permet de faire une analyse complète de la structure allant jusqu’aux


moindres détails de ferraillage et de coffrage des éléments. Il offre la possibilité d’effectuer
les trois types d’analyse :

1. une analyse statique équivalente avec la méthode des forces latérales équivalentes.

2. Une analyse transitoire ou (analyse dans le temps).

3. Une analyse spectrale.

Dans ce chapitre, nous allons essayer de détailler un peu les différentes étapes de la
création et du calcul d’une structure en béton armé ainsi que son analyse statique et modale
par l’usage du logiciel.

I-Analyse Statique Equivalente :


On peut résumer ce type d’analyse dans les étapes suivantes :

Etape 1 : Création du modèle :Cette étape se fait en utilisant les différentes barres d’outils de
modélisation

Figure 5.1

90
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Figure 5.2

Etape 2 : Affectation des sections pour les différents types d’éléments :

Figure 5.3

91
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Etape3 : Edition des différents types de charges de base :

Figure 5.4

Etape 4 : définition du poids sismique : le poids sismique est constitué de la charge


permanente et une fraction de la charge vive (W= G+0.2Q selon RPS 2011)

Figure 5.5

92
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Etape 5 : définition des combinaisons de charge :

Figure 5.6

Etape 6 : définition des paramètres du code sismique utilisé :

Figure 5.7

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Etape 7 : création des charges sismiques et leurs directions :

Figure 5.8

Etape 8 : effectuation de l’analyse :

Figure 5.9

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Etape 9 : affichage des résultats

Figure 5.10

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II-Analyse modale :
On procède de la même façon décrite dans les étapes 1 à 7 ,mais en changeant le type
d’analyse :

Figure 5.11

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