These A SANCHEZSANTANA Mariaaydee 2014

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Ontologie pour la traçabilité des manipulations d’images

médicales
Maria Aydée Sanchez Santana

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Maria Aydée Sanchez Santana. Ontologie pour la traçabilité des manipulations d’images médicales.
Web. Université de Franche-Comté, 2014. Français. �NNT : 2014BESA2060�. �tel-01297500�

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Thèse de Doctorat

école doctorale sciences pour l’ingénieur et microtechniques


U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É

Ontologie pour la Traçabilité des


Manipulations d’Images Médicales

n Marı́a Aydeé S ÁNCHEZ SANTANA


Thèse de Doctorat
école doctorale sciences pour l’ingénieur et microtechniques
U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É

N◦ 1 0 h

THÈSE présentée par

Marı́a Aydeé S ÁNCHEZ SANTANA


pour obtenir le
Grade de Docteur de
l’Université de Franche-Comté
Spécialité : Informatique

Ontologie pour la Traçabilité des Manipulations


d’Images Médicales

Unité de Recherche :
Institut FEMTO-ST/DISC UMR CNRS 6174

Soutenue le 23 Octobre 2014 devant le Jury :


Jean-Christophe LAPAYRE Directeur de thèse Professeur à l’Université de
Franche-Comté
Marie-Laure BETBEDER Co-Directeur de thèse Maı̂tre de Conférences à
l’Université de Franche-
Comté
Philippe ROOSE Rapporteur Maı̂tre de Conférences HDR
à LIUPPA/T2I
Mohand-Said HACID Rapporteur Professeur à l’Université
Claude Bernard Lyon 1
Christophe NICOLLE Examinateur Professeur à l’Université de
Bourgogne
Jaime CARRANZA MADRIGAL Examinateur Professeur à l’UMSNH,
Morelia, Mexique
À Cédric
R EMERCIEMENTS

Je tiens ici à remercier toutes les personnes proches qui ont fait que ces travaux de thèse
ont pu être menés à bien. C’est un tel plaisir d’écrire ces remerciements envers tant de
personnes qui m’ont soutenue tout au long de ces trois années.
Au-delà de la formalité d’usage, c’est avec un grand plaisir que je remercie les membres
de mon jury :
Monsieur Jean-Christophe Lapayre, mon directeur de thèse, et Madame Marie-Laure
Betbeder, ma co-directrice de thèse, pour avoir cru en moi et m’avoir donné l’opportunité
de réaliser cette thèse au sein de votre équipe malgré la distance qui nous séparait
à la base. Grâce à vous, j’ai pu découvrir un nouveau domaine scientifique que sont les
ontologies qui font le lien entre l’informatique et la médecine, mais également un nouveau
pays et une nouvelle culture.
Monsieur Philippe Roose et Monsieur Mohand-Said Hacid qui m’ont fait l’honneur de rap-
porter ma thèse ainsi que pour les retours que vous m’avez fait. Et Monsieur Christophe
Nicolle pour avoir accepté de faire partie de mon jury et pour l’ensemble de ses conseils
techniques ainsi que pour son expertise.
Le Docteur Jaime Carranza Madrigal pour avoir bien voulu être membre de mon jury
malgré le décalage horaire et l’obligation de se réveiller très tôt (ou de se coucher très
tard) et pour m’avoir donné son point de vue de médecin sur le travail réalisé et fourni une
validation de la partie médicale de mes travaux, en collaboration avec le Docteur Sonia
Maria López Contreras et le Radiologue Fernando Sánchez Contreras.
Je tiens également à remercier chaleureusement :
L’ensemble des membres du département informatique pour leur accueil. Et plus parti-
culièrement mes collègues et amis doctorants et docteurs : Rami et Oscar pour avoir
été mes premiers amis au laboratoire et pour m’avoir offert votre amitié inconditionnelle.
Merci à la TEAM des doctorants : Sébastien, Aloı̈s, Alban, Hadrien, Jean-Marie, Romain
et les autres, pour votre amitié, votre aide avec le français et vos conseils, ainsi que
pour l’ambiance quotidienne. Je les remercie pour leurs encouragements et leur bonne
humeur.
Ma famille, et en particulier mes parents, à qui je souhaite adresse un immense merci
pour leur soutien tout au long de ma vie, leurs enseignements et leur confiance.
Enfin, j’adresse une mention toute particulière à Cédric, mon compagnon, qui m’a donné
plus que son amour. Il a su me soutenir tout au long de ces 3 années de thèse et a su me
motiver chaque jour pour écrire et finir ce manuscrit à temps. Merci pour m’avoir toujours
soutenue dans mes choix, pour nos discussions sans fin, pour regarder dans le même
direction que moi et bien plus encore. . .
S OMMAIRE

Introduction 13
Introduction générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Plan du mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Quelques indications pour la lecture de ce rapport . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

I État de l’art 19

1 Télé-applications collaboratives 23
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.1 Le travail collaboratif et les collecticiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.1.1 Modèle fonctionnel des environnements collaboratifs . . . . . . . . . 26
1.1.2 Les modes de fonctionnement en collaboration . . . . . . . . . . . . 27
1.2 Le cloud computing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.3 Télé-applications pour la médecine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.3.1 Une croissance exponentielle depuis 2010 . . . . . . . . . . . . . . 29
1.3.2 organisation collaborative des applications de santé . . . . . . . . . 31
1.3.3 Aspect médico-légal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

2 État de l’art des ontologies médicales 35


Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.1 Le domaine général des ontologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.1.1 Types d’ontologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.1.2 Les méthodologies de développement des ontologies . . . . . . . . 39
2.1.3 Les langages de représentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.2 Les ontologies dans le domaine médical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.2.1 Taxonomies médicales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.2.2 Développement des ontologies médicales . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.2.3 Ontologies appliquées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
SOMMAIRE 10

2.3 Cycle de vie d’une ontologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61


2.4 Évaluation d’une ontologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

II Contribution 69

3 Conception des ontologies dans le domaine vasculaire 73


Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.1 Les maladies vasculaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.2 Méthode de conception de nos ontologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
3.2.1 Répondre aux questions de compétences . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.2.2 Processus de développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.3 Définition de nos deux premières ontologies dans le domaine vasculaire . . 82
3.3.1 Ontologie du système vasculaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3.3.1.1 Composants de l’ontologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3.3.1.2 Formalismes pour la représentation des connaissances . . 84
3.3.1.3 Développement de l’ontologie . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.3.2 Ontologie du diagnostic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.3.2.1 Représentation du diagnostic sur un modèle ontologique . 97
3.4 Définition d’une troisième ontologie dédiée à la traçabilité . . . . . . . . . . 102
3.4.1 Traçabilité et temporalité en télémédecine . . . . . . . . . . . . . . . 104
3.4.2 Ontologie de traçabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

4 COOVADIS : COllabOrative VAscular DIagnoSis 111


Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
4.1 Définition de la plateforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
4.1.1 COOVADIS : une aide à la collaboration du diagnostic . . . . . . . . 112
4.1.2 Architecture de la plateforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
4.2 Implémentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
4.2.1 Communication entre les ontologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
4.3 Fonctionnalités de COOVADIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
4.4 Exemple d’un cas clinique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

5 Validations en milieu clinique et premiers tests expérimentaux 133


SOMMAIRE 11

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
5.1 Cycle de vie des ontologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
5.2 Validation des ontologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
5.2.1 Interactions avec les experts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
5.2.2 Types de validation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
5.3 Modifications des ontologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
5.4 Premiers tests de COOVADIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

Conclusion et perspectives 155


Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156

Ma bibliographie personnelle 159

Bibliographie 161

Table des figures 171

Liste des tables 175


I NTRODUCTION

I NTRODUCTION G ÉN ÉRALE

C ONTEXTE DE LA TH ÈSE

En médecine, le diagnostic est la démarche par laquelle le médecin, généraliste ou


spécialiste va déterminer l’affection dont souffre le patient, et qui va permettre de pro-
poser un traitement. Il repose sur la recherche des causes (pathologie) et des effets
(symptômes) de l’affection. Un diagnostic médical efficace doit aujourd’hui intégrer des
analyses multidisciplinaires tant au niveau des données que des experts : et compte tenu
de la répartition géographique (par exemple de la désertification médicale) il peut être
compliqué de réunir au même endroit les experts.
Depuis les années 2000, l’évolution des technologies de communication, en particulier
Internet, a ouvert de nouvelles possibilités dans le domaine des applications collabora-
tives à distance et tout particulièrement celui du télé-diagnostic médical : par exemple un
panel d’experts distants se réunit virtuellement par l’intermédiaire d’une salle d’examen
virtuelle qui favorisera la collaboration afin de co-produire un diagnostic. Mais dans le
domaine de la médecine, l’aspect médico-légal est crucial, et il a freiné le développement
de ces pratiques à distance.
Ainsi au niveau français, ce nouveau domaine avait du mal à émerger, et ce n’est qu’en
2009, année durant laquelle les législateurs ont produit la nouvelle loi HPST (Hôpital,
Patient, Saté et Territoires [HPST12]), que l’officialisation a permis de franchir un nou-
veau cap. Au sein de notre Équipe de recherche, sur la base de toutes ces évolutions est
née l’idée d’une plate-forme collaborative, dédiée à la télé-médecine et mise à la dispo-
sition des professionnels de santé collaborants : la plate-forme collaborative se nomme
CovotemT M . L’entreprise Covalia Interactive, qui la commercialise, a été créée en 2007.
elle compte désormais 15 personnes (informatique, commercial, qualité) et hormis les
différents prix (Émergence puis Innovation du Ministère de la Recherche, Innovateur Pa-
risTech, Télé-médecine HIT Paris,. . . ), l’entreprise a surtout remporté les marchés pu-
blics pour équiper les hôpitaux de Besançon, de Martinique, de la Réunion, de basse
Normandie, de haute Normandie et tout récemment les hôpitaux de Paris, . . . (cette liste
est très évolutive et non-exhaustive).
Covalia Interactive conçoit, développe et commercialise des solutions de téléconsultation,
télé-expertise et téléassistance pour diverses spécialités médicales (axes définis dans la
loi HPST, et sur lesquels nous reviendrons dans la première partie de l’état de l’art).
L’entreprise a conservé un lien avec notre Équipe de Recherche en étroite collabora-
tion avec son service R&D. Et les produits de l’entreprise doivent être en constantes
évolutions : techniques pour suivre les évolutions technologiques (réseaux, terminaux,
. . . ), mais également en terme de règlementation (sécurisation à l’aide des cartes de pro-
fessionnels de santé, compatibilité avec le DMP Dossier Médical Personnel, . . . ). L’aspect
SOMMAIRE 14

médico-légal et en particulier la responsabilité de l’acte est crucial et le Conseil d’État re-


connaı̂t que la recherche de responsabilité en cas de décision diagnostique partagée par
plusieurs médecins complique la tâche du juge. Et dans ce cadre, Le Professeur Lucas
de l’ordre des médecins [Luc12] a identifié la traçabilité des actes comme indispensable.
Au stade actuel, les différentes applications de télémédecine limitent la traçabilité à l’en-
registrement des connexions des médecins identifiés par leur carte professionnelle mais
les traces demeurent trop imprécises : il est impossible de savoir qui a fait quoi dans le
diagnostic ? Seule la liste des intervenants est connue.
Les travaux menés dans le cadre de cette Thèse s’inscrivent dans ce contexte.

O BJECTIF DE CES TRAVAUX

Concernant les données manipulées au cours des diagnostics médicaux, pour nos re-
cherches nous avons focalisé sur la manipulation d’images médicales en format DICOM
(Digital Imaging and Communication in Medicine) qui est la norme mondiale pour les
données d’images médicales. Il existe un modèle d’information, basé sur DICOM, pour
permettre à la communauté de créer des bases d’archivage médicales qui soient in-
teropérables : par exemple les serveurs PACS (Picture Archiving and Communication
System).
Ces serveurs ont des capacités de stockage très conséquentes : on trouve couramment
dans les hôpitaux des serveurs de plus de 20 Terabytes. Pour un seul patient, le nombre
et la taille des données sont déjà très importants. Par expérience lors de l’utilisation du lo-
giciel CovotemT M au sein des hôpitaux, nous avons pu observer qu’un CT SCAN Cérébral
peut représenter 570 Mo, ou bien qu’une IRM peut représenter 100 Mo. Des dossiers
médicaux peuvent atteindre, s’ils combinent plusieurs données d’imagerie, une taille de
l’ordre du Gigaoctet : 1.2 Go pour un dossier traité en RCP (réunions de concertation
pluridisciplinaire), 3 Mo pour la dermatologie, 100 Mo pour la neurologie, plus de 500 Mo
en cardiologie, . . .
La manipulation des dossiers devient alors très rapidement très coûteuse, et donc plus
particulièrement la traçabilité des manipulations est très lourde. L’objectif de cette Thèse
est donc de trouver des moyens de l’optimiser. Et nous avons ainsi orienté nos recherches
vers le domaine des ontologies.

Les ontologies sont devenues très populaires dans plusieurs domaines de recherche : les
ontologies encodent un domaine de connaissances en une description formelle. Cette
connaissance offre différentes possibilités de raisonnements, lexiques et sémantiques qui
ne sont pas offerts par les bases des données. Les ontologies sont employées dans l’in-
telligence artificielle, le Web sémantique, la génie logiciel, l’informatique biomédicale ou
encore l’architecture de l’information comme une forme de représentation de la connais-
sance d’un monde ou d’une certaine partie de ce monde, . . .
Dans ce travail, nous avons souhaité utiliser les ontologies, non seulement afin d’optimi-
ser la recherche d’informations pertinentes dans les diagnostics, mais également pour
ajouter des paramètres d’ontologie supplémentaires (temporels) permettant la traçabilité.
Nous proposons de développer des ontologies dédiées à DICOM qui permettront d’unifier
et de rendre explicite l’ensemble des entités et des relations clés dans DICOM, dans un
format à la fois utilisable pour l’homme et interprétable par la machine. La création d’un
SOMMAIRE 15

système de traçabilité des données du dossier (Patient Maladie cardiovasculaire) prévoit


donc l’intégration de multiples éléments liés du patient (antécédents médicaux), l’image-
rie médicale (scanner, radiologie conventionnelle, résonance magnétique, doppler, . . . )
et un nouveau processus d’identification directe des diagnostics sur DICOM.

Les applications de télémédecine sont présentes dans de très nombreux domaines de la


médecine : comme la dermatologie, la radiologie, la neurologie, la cardiologie . . . . Dans
le cadre de ces premiers travaux qui utilisent les ontologies pour la traçabilité, nous ne
pouvions pas traiter la médecine dans son ensemble (toutes disciplines confondues) : de
part les collaborations et les contacts dans le milieu médical entretenus par notre Équipe
de Recherche, il a donc été décidé de cibler particulièrement le domaine cardiovasculaire.
Pour le développement, l’évaluation et la validation de la partie médicale, les travaux ont
été réalisés en collaboration avec trois personnalités de Morelia au Mexique ainsi qu’avec
un élève ingénieur français :
• le Professeur Jaime Carranza Madrigal de l’Université Michoacana de San Nicolás de
Hidalgo, et cardiologue à l’Hôpital Civil,
• M. Fernando Sánchez Contreras médecin au Centro Union,
• Mme Sonia López Contreras, Directrice de la clinique UPAC (Unidad de Prevención y
Atención Cardiometabolica),
• et Jean-Denys Maréchal élève ingénieur de troisième année à l’école ISIFC (Institut
Supérieur d’Ingénieurs de Franche-Comté) en Génie Biomédical.
Ainsi nos ontologies ont donc été conçues en deux langues : ontologies en langue es-
pagnol pour l’évaluation des cardiologues mexicains de Morelia, et ontologies en langue
anglais afin d’être également utilisables en Europe.

P LAN DU M ÉMOIRE

Comme le montre la présentation du contexte (Fig. 1), cette Thèse s’inscrit à la frontière
de trois domaines : deux informatiques dont relèvent ces travaux de recherche (le travail
collaboratif❶ et les ontologies❷) et un médical ❶ qui est le fond applicatif des travaux.

Dans la première partie de ce mémoire, nous présentons les états de l’art qui ont été
nécessaires à la mise en place de ce travail : travail collaboratif (télé-applications) et
ontologies.
Dans un premier chapitre, nous mettons en avant les évolutions qui ont eu lieu ces
dernières années du point de vue des télé-applications collaboratives, de leur architec-
ture, en focalisant plus particulièrement sur les télé-applications dans le domaine de la
médecine.
Le seconde chapitre est consacré à l’état de l’art des ontologies, tout d’abord d’un point
de vue général (méthodes de conception, outils et langages) puis plus spécifiquement
dans le domaine médical. Pour terminer, les dernières sections de ce chapitre exposent
deux points essentiels qui sont le cycle de vie des ontologies et leur évaluation.

La deuxième partie de ce mémoire constitue le cœur de notre contribution. Nous y


présentons notre plateforme COOVADIS (COllabOrative VAscular DIagnoSis) qui s’ap-
puie sur trois ontologies originales que nous avons élaborées, et qui ont été ensuite
SOMMAIRE 16

F IGURE 1 – Schéma global d’organisation des travaux de recherche

implémentées en mode SaaS (Software as a Service) sous la forme d’un serveur WEB,
et validées d’un point vue théorique et avec un test en milieu clinique.
Dans le troisième chapitre, nous définissons les trois ontologies essentielles pour
développer la traçabilité des diagnostics dans le domaine cardiovasculaire : tout d’abord
les deux ontologies liées au domaine vasculaire (ontologie du système vasculaire, et on-
tologie du diagnostic), puis l’ontologie de traçabilité.
Puis nous définissons dans le chapitre 4 notre nouvelle plateforme COOVADIS COlla-
bOrative VAscular DIagnoSis créée autour de ces trois ontologies. Développée en mode
SaaS Software as a Service, elle permet de suivre et de tracer les diagnostics élaborés
par un staff de médecins sur un patient atteint d’une pathologie cardiovasculaire, offrant
ainsi la traçabilité des actes.
Le dernier chapitre de cette partie expose les aspects validation théorique, ainsi qu’une
validation par un essai en milieu clinique. Nous présentons également les premiers
résultats expérimentaux obtenus à l’aide de notre plateforme.
Nous pouvons préciser que dans cette partie nous présentons un cas réel ≪ Mr J. ≫ sur
lequel des diagnostics ont été réalisés (deux Accidents Vasculaires Cérébraux succes-
sifs, et le suivi du patient). Ce patient anonyme est notre fil rouge et permet de montrer
sur un cas concret et complet l’intérêt de notre plateforme dans le suivi et la traçabilité de
l’acte médical.
SOMMAIRE 17

En conclusion de ce mémoire, nous exposons les différents apports de nos contributions


ainsi que les évolutions possibles qui pourront faire l’objet de futurs thèmes de recherche.

Q UELQUES INDICATIONS POUR LA LECTURE DE CE RAPPORT

Le plan est organisé sur quatre niveaux : Parties, Chapitres, Sections et Sous-Sections.
Il est utile de savoir que la Partie II, présentant les contributions et résultats, est
indépendante de la première Partie.

Les résultats de nos travaux ont pour la plupart été publiés. La liste des publications
personnelles est donnée avant la bibliographie placée en fin du document.
I
É TAT DE L’ ART
I NTRODUCTION

Ce sujet de Thèse se situe à la croisée de plusieurs domaines de recherche dont les deux
plus importants sont les applications distribuées pour le télé-diagnostic et les ontologies.
Avec le développement fulgurant des réseaux (réseaux Wifi, 3G, 4G,. . . ), la puissance
des nouveaux processeurs, et la banalisation des périphériques audio et vidéo (tout or-
dinateur portable possède maintenant ≪ obligatoirement ≫ une webcam, un micro et un
haut-parleur), la production d’outils de communication pour favoriser les échanges à dis-
tance a explosé.
Les outils grand public comme Skype, Oovoo par exemple, permettent des échanges au-
dio et vidéo, mais ils demeurent incomplets et peu fiables : pas de garantie de qualité de
service, peu ou pas de partage de données (ou partage de données mais sans garan-
tie de cohérence par exemple), pas de tolérance aux pannes, pas d’adaptabilité, pas de
traçabilité,. . .
Depuis les années 2000 environ, différentes communautés de recherches se sont
fédérées autour du CSCW (Computer Supported Collaborative Work). Ce domaine,
malgré tout encore très récent, regroupe des chercheurs issus de l’informatique dis-
tribuée, des sciences humaines, de la sociologie de l’ethnologie, de l’ergonomie, . . .
Dans ce domaine très large, on peut distinguer les télé-applications collaboratives qui
sont des outils de travail à distance pour lesquels il faut offrir des services et des outils
garantissant la cohérence du travail à distance, l’awareness (outils permettant la prise
de conscience des autres pour favoriser les interactions distantes), des interfaces dis-
tribuées, des outils d’adaptabilité, . . .
L’équipe dans laquelle les travaux de cette thèse ont été menés étudie plus parti-
culièrement l’algorithmique distribuée pour les télé-applications de diagnostic médical
à distance : appelée télé-diagnostic médical. Et l’un des nouveaux challenges est la
traçabilité. En effet, l’aspect médico-légal est très important et notamment lors d’erreur
de diagnostic, il est donc nécessaire de pouvoir tracer, de manière fiable et facilement
exploitable, le travail de chaque acteur du travail collaboratif de télé-diagnostic.
Les masses de données dans ce domaine sont très importantes : la taille d’un dossier
peut représenter de quelques méga octets (tomographie pour la neurologie par exemple)
à quelques Gigaoctets (pour une mammographie par exemple une coupe représente
50 Mo) voire même de l’ordre du Téraoctet (en microscopie, une série de coupes peut
représenter 1 To). Lorsque ces masses de données sont manipulées, partagées, . . . il
devient rapidement très lourd et coûteux de tracer le diagnostic. Il nous est apparu que
l’utilisation des ontologies nous permettrait un stockage et une restitution d’information
performants et pertinents.
Comme nous le verrons dans la suite de ce document une ontologie, dans le do-
maine de l’ingénierie des connaissances, est une spécification formelle, explicite d’une
conceptualisation partagée [Stu98]. Dans le domaine médical, l’ontologie est à la
22

frontière des sciences de l’information et des sciences médicales, et elle vise à uni-
fier la compréhension des mécanismes d’interprétation et de raisonnement médical. Par
exemple, grâce à l’utilisation de l’ontologie, lors d’un diagnostic médical le langage et les
concepts utilisés pour écrire le compte rendu de l’acte ne varient pas (ou peu de manière
acceptable) d’un praticien à un autre. Dans notre cas, la conceptualisation partagée est
l’acte médical, et si le langage et les concepts utilisés sont suffisamment formels et ex-
plicites, la recherche d’information, par exemple pour la traçabilité, sera performante et
pertinente.
L’état de l’art qui suit est donc logiquement articulé en deux sections. La première
présente l’état de l’art des télé-applications collaboratives et en particulier des appli-
cations de télé-diagnostic médical. Ces applications distribuées de nouvelle génération
nécessitent de respecter certaines contraintes en terme de sécurité, de cohérence des
données, de sûreté . . . . Notons que cette Thèse ne propose pas de contribution dans le
domaine de la collaboration, mais les ontologies, qui seront proposées, seront intégrées
à un serveur de collaboration.
Dans le domaine médical en particulier, mais pas uniquement dans ce domaine, il est
nécessaire de pouvoir tracer les actions effectuées par les différents acteurs dans le
système collaboratif, et c’est dans ce contexte émergeant que s’inscrivent les travaux de
cette Thèse. Pour tracer il est nécessaire de bien définir la structure des informations
de traçage, et ainsi la deuxième section étudie l’état de l’art des ontologies plus parti-
culièrement utilisées dans le domaine médical. Notre démarche a été descendante : nous
sommes partis de l’état de l’art assez large des ontologies pour ensuite donner les ca-
ractéristiques et les spécifications des ontologies dédiées au monde médical. Pour finir
cette section nous étudions la notion de temps dans les ontologies : pour tracer un diag-
nostic collaboratif, il faut structurer l’information mais également la dater pour ordonner
les actions de diagnostic. En effet, pour des pathologies ≪ dites lourdes ≫ (de type car-
diovasculaire par exemple), différents examens sont nécessaires et même pour un seul
examen plusieurs médecins peuvent intervenir à quelques heures, minutes ou secondes
près, et il est important d’ordonner ces interventions afin de suivre la démarche diagnos-
tique à des fins médico-légales ou d’enseignement par exemple. Ainsi, nous présentons
les ontologies et les modélisations, issues de la littérature, qui permettent de tenir compte
de la temporalité.
1
T ÉL É - APPLICATIONS COLLABORATIVES

Les travaux relatifs à cette Thèse ne sont pas directement rattachés, en terme de contri-
bution scientifique, au travail collaboratif. Ce domaine est le cadre global puisqu’il s’agit
d’utiliser les ontologies afin de faciliter la traçabilité dans les téléapplications collabora-
tives.
Il était donc important, avant d’aborder l’état de l’art principal de ce document sur les
ontologies, d’étudier au préalable les applications collaboratives.

I NTRODUCTION

Durant ces dernières années, l’accroissement des performances informatiques au travers


d’Internet a favorisé la collaboration de personnes travaillant dans le monde entier : op-
timisation des bandes passantes, performances accrues des processeurs, optimisation
des codecs, accroissement de la taille des mémoires... Ainsi, de nouvelles technologies
se sont appuyées sur ces capacités afin de développer des outils et applications col-
laboratives qui permettent à plusieurs utilisateurs de travailler simultanément sur des
ressources communes (médias, documents . . . ). Le principe de la plupart de ces appli-
cations est le partage des données, audio et/ou vidéo au sein d’un groupe de personnes.
Ce nouveau domaine dont l’essor réel s’est réalisé dans les années 2000, est connu
sous le nom de CSCW (Computer Supported Collaborative Work), et il regroupe des
compétences non seulement dans les sciences informatiques mais également dans les
sciences humaines comme l’ergonomie, la psychologie, la sociologie, l’ethnologie, . . . .
Le but des chercheurs en applications collaboratives est de permettre la communica-
tion à distance, afin d’éviter l’éventuelle nécessité de déplacements physiques pour tra-
vailler ensemble. Le développement de la télé-informatique a permis l’apparition de nom-
breux logiciels pour le travail de groupe : les domaines d’utilisation les plus courants
sont la télé-maintenance, la télé-médecine, et plus généralement le domaine des télé-
applications. Les précédents travaux de recherche réalisés au sein du laboratoire d’in-
formatique de Franche-Comté (Département d’informatique des systèmes complexes,
Femto-ST/DISC) [Aup10, Aup12] ont permis l’amélioration des techniques de partage
de données (accès concurrents, cohérence des données, protocoles de gestion de la
concurrence) ainsi que l’utilisation de l’adaptabilité des médias dans ces applications.
Ces développements ont permis de rendre plus fiables et performantes les nouvelles ap-
plications (audio/vidéo conférences, télé-réunions, partage de données et images, . . . ).
L’application de ces résultats de recherche est réalisée au sein de l’entreprise Covalia
CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 24

F IGURE 1.1 – Place du collecticiel dans le domaine du CSCW

interractive 1 (startup issue de l’équipe de recherche), et ainsi de nouveaux modules du


logiciel CovotemTM intègrent ces résultats.
Dans ce chapitre, nous dressons l’état de l’art des applications de travail collaboratif,
aussi appelées collecticiels, puis nous développons plus particulièrement nos recherches
sur le domaine des applications collaboratives orientées vers la télé-médecine. Ainsi nous
montrons les contraintes plus fortes liées à ce domaine.

1.1/ L E TRAVAIL COLLABORATIF ET LES COLLECTICIELS

Dans cette section nous caractérisons la collaboration et le travail collaboratif, puis nous
dégageons un ensemble de concepts génériques de ce domaine.
Les environnements collaboratifs sont basés sur les échanges cohérents des données
[LeM04]. Pour bien situer le domaine de la collaboration (Figure 1.1 ❶), nous allons
tout d’abord définir un domaine plus vaste qui est celui du CSCW (Computer Supported
Cooperative Work Figure 1.1 ❷).
Le terme anglo-saxon CSCW représente un domaine de recherche pluridisciplinaire qui
existait depuis les années 90 mais qui a vraiment émergé au début des années 2000. Il
s’intéresse au travail en groupe, aux outils et aux supports permettant d’assister ce travail

1. Covalia interractive, http://www.covalia.com


CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 25

de groupe [Jac06]. Il ne s’agit pas seulement de prendre en compte les interactions qu’un
individu peut avoir avec un ordinateur mais également les échanges entre les personnes
(ou les agents) via un système informatique.
Le CSCW est un domaine pluridisciplinaire dans lequel interviennent, tout d’abord, des
recherches provenant des sciences humaines :
• Psychologie :
Cette discipline étudie les répercussions liées à l’utilisation d’un logiciel collaboratif au
sein d’un groupe.
• Linguistique :
Ce domaine étudie la sémantique des informations échangées. Par exemple pour
des solveurs distribués, la sémantique des données échangées est importante, alors
que dans les éditeurs collaboratifs les messages permettent simplement les échanges
d’objets qui sont des éléments du contexte partagé.
• Sociologie :
L’étude des comportements sociaux dans le cadre du travail doit être prise en compte
dans la réalisation des collecticiels et plus particulièrement les lois qui régissent les
comportements de groupe. C’est ainsi que certaines applications collaboratives uti-
lisent la notion de hiérarchie pour gérer la sécurité de l’information. Par exemple une
application d’enseignement à distance permettra de séparer les contextes enseignants
et élèves.
• Ethnologie :
L’interaction au sein d’un groupe varie suivant les cultures d’où la nécessité d’adapter
le collecticiel aux besoins des différentes cultures.
Ensuite, du point de vue de l’informatique le CSCW s’inspire des recherches de domaines
variés dont les principaux sont les suivants :

• Le domaine des réseaux et télécommunications :


Les systèmes collaboratifs dépendent souvent directement des capacités des réseaux
sous-jacents. Ainsi, le CSCW évolue de pair avec les progrès en réseaux et
télécommunications.
• Le domaine des systèmes distribués :
Un logiciel collaboratif est avant tout un système distribué. Il en utilise les différents
mécanismes, comme par exemple la mémoire partagée, l’échange de messages ou
encore la répartition de charge...
• Nous pouvons citer également les domaines de l’intelligence articielle et celui des sol-
veurs distribués, mais qui ne sont pas dans nos domaines de recherche...
Les environnements de travail collaboratif (ETC : appelés aussi collecticiels) sont des
environnements qui permettent de favoriser le travail d’un groupe de personnes [Ben02].
Quatre concepts fondamentaux de ces environnements sont décrits dans la littérature :

• L’individu : qui prend part aux actions de l’environnement de travail, il appartient à un


groupe de participants,

• Le groupe : est un ensemble d’individus travaillant dans un même but,

• Le rôle : est défini pour chaque participant au sein du groupe afin qu’il sache
quelles actions il doit effectuer selon ses possibilités, ses capacités et ses devoirs
CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 26

F IGURE 1.2 – Trèfle fonctionnel enrichi

vis-à-vis des autres participants et des données partagées au sein de l’environnement,

• La vue : est propre à chaque participant et adaptée en fonction de ses besoins et des
autorisations qu’il détient sur les entités manipulées collectivement,

En s’appuyant sur ces notions fondamentales, les environnements collaboratifs pro-


posent d’enrichir les fonctionnalités habituelles des logiciels par des fonctions qui
permettent à un collectif de participants de communiquer pour effectuer des actions de
manière coordonnée.

1.1.1/ M OD ÈLE FONCTIONNEL DES ENVIRONNEMENTS COLLABORATIFS

Afin de pouvoir comparer les différents collecticiels, Ellis définit dans [Ell94] un modèle
conceptuel formé de trois dimensions fonctionnelles : la production, la coordination et la
communication.

• L’espace de production qui caractérise l’activité de l’espace de travail : comme


par exemple un tableau blanc pour manipuler des images médicales.
• L’espace de coordination qui caractérise les outils, permettant de gérer les inter-
actions des acteurs entre eux et avec le système : par exemple mise en place de
protocoles de cohérence ou des protocoles sociaux d’interactions . . .
• L’espace de communication qui caractérise tous les échanges, dits informels,
entre les acteurs par les canaux audio et vidéo.
CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 27

Assez rapidement ce modèle a été enrichi dans [Sal95] tout d’abord avec une première
évolution vers le modèle des trois C : la Co-production, la Coordination et la Communica-
tion. Puis B. David ajoute dans [Dav01] un quatrième espace, celui de la Conversation.
Enfin dans [Elm07] (Figure 1.2) un cinquième espace, celui de la régulation, est ortho-
gonal aux autres. Il caractérise la capacité du système à être régulé ou à s’auto-réguler
(ou s’auto-adapter) : comme par exemple la modification des caractéristiques d’une vidéo
pour s’adapter à la bande passante disponible, ou la régulation des autorisations d’accès
...

1.1.2/ L ES MODES DE FONCTIONNEMENT EN COLLABORATION

En travail collaboratif, il existe plusieurs modes de fonctionnement correspondant à des


niveaux d’interaction différents. Les trois principaux modes rencontrés sont :

• La travail asynchrone : on parle de coopération et non plus de collaboration,


• Le travail en session : dans le monde des systèmes distribués, on parlera de
≪ barrières de synchronisation ≫,

• La notion de réunion : à un instant précis, sur rendez-vous, les acteurs collaborent,


• La collaboration en temps réel : c’est la réelle collaboration qui offre un partage
complet de l’environnement. Les participants interagissent entre eux, et sur l’envi-
ronnement en temps réel. On retrouve ici les environnements de partage de dessin,
d’image, et la télé-conférence.

Le travail collaboratif s’est développé dans différents domaines d’application comme l’ap-
prentissage en ligne ou e-learning [Wat10], la maintenance à distance [Ste11], la concep-
tion collaborative [Duq09] ou encore la télémédecine [Fui08, Maz14] . . .
Dans le cadre de la mobilité des utilisateurs qui devient une nécessité du domaine
collaboratif, l’informatique dite ubiquitaire (ou pervasive) a vu le jour [Lou09, Mat03,
Dib13] : elle a pour but de rendre accessible une multitude de services depuis n’importe
où tout en masquant l’ordinateur. Ainsi depuis les années 2010, l’apparition du cloud
computing a mis en avant des modes de collaboration particuliers comme le mode SaaS
(Software as a Service).

1.2/ L E CLOUD COMPUTING

Le cloud computing (l’informatique dans le nuage, Figure 1.3) désigne un ensemble de


processus qui consiste à utiliser la puissance de calcul et/ou de stockage de serveurs
informatiques distants à travers un réseau, généralement internet.
Il existe une définition proposée par le NIST 2 (National Institute of Standards and Techno-
logy) : ≪ Le cloud computing est un modèle de technologie qui permet l’accès ubiquitaire,
adapté et à la demande sur des ressources configurables partagées ≫. En complément
de cette définition, le RAD Lab 3 de l’Université de Berkeley, explique que le cloud com-

2. NIST, http://www.nist.gov
3. RAD Lab, https://radlab.cs.berkeley.edu
CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 28

F IGURE 1.3 – Cloud Computing

puting fait également référence aux applications fournies comme un service sur internet.
Les services ont été longtemps connus comme : L’IaaS (Infrastructure as a Service), Le
PaaS (Platform as a service) et le SaaS (Software as a Service), tandis que le hardware
et software dans les centres de données est ce que l’on appelle Cloud. Les trois services
d’infrastructure, de plateforme et de logiciel correspondent à des modèles techniques
différents. Chacun de ces modèles joue un rôle spécifique [Arm09] :

1. L’IaaS correspond à la partie infrastructure du Cloud. Il permet aux entreprises d’ex-


ternaliser et de faire évoluer leur infrastructure matérielle (serveurs, réseau et sto-
ckage) à la demande et à distance. Dans l’IaaS, seule l’infrastructure matérielle
(hardware) est dématérialisée. C’est par exemple le stockage de données pour des
raisons de sauvegardes réalisées par les entreprises qui souhaitent ne pas avoir
uniquement des sauvegardes en interne.
2. Le PaaS est un modèle qui s’appuie sur l’IaaS. Il permet d’externaliser l’infrastruc-
ture matérielle, mais également des applications middleware : bases de données,
couches d’intégration de données et environnements de développement des appli-
cations.
3. Le SaaS est la couche finale du Cloud, la plus aboutie et la plus simple à
appréhender pour l’utilisateur sur web. Le SaaS est un modèle de distribution de lo-
giciels où support logique dans lequel les données manipulées sont hébergées sur
des serveurs dans une entreprise de technologie de l’information et de la communi-
cation (TIC), qui est accessible, par Internet, via un navigateur Web d’un client. Le
fournisseur s’occupe des services de maintenance, de l’exploitation quotidienne et
de la maintenance du logiciel utilisé par le client. Régulièrement le logiciel peut être
consulté sur n’importe quel ordinateur, présent dans l’entreprise ou non. Il s’ensuit
que l’information, le traitement, les entrées et les résultats du logiciel, sont hébergés
dans l’entreprise des TIC.
Les principales applications actuelles de ce modèle sont :
CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 29

• le gestionnaire de relation client (CRM),


• la vidéoconférence,
• la gestion des ressources humaines,
• les communications unifiées,
• et enfin la messagerie et les logiciels collaboratifs.

Grâce à l’utilisation désormais courante du Cloud Computing et aux dernières évolutions


technologiques, la télémédecine bénéfie actuellement d’une forte croissance. Les avan-
tages du Cloud dans le domaine de la télémédicine ne sont plus à démontrer : le premier
répondant parfaitement aux impératifs de fonctionnement du second [Sul14].

1.3/ T ÉL É - APPLICATIONS POUR LA M ÉDECINE

1.3.1/ U NE CROISSANCE EXPONENTIELLE DEPUIS 2010

Le domaine de la télémédecine émerge fortement (notamment en France depuis la loi


HPST : Hôpital, Patient, Saté et Territoires [HPST12] et le décret d’application de no-
vembre 2010). Concernant la France, ce domaine est défini, par la loi, en cinq domaines
précis : la téléexpertise, la téléassistance, la téléconsultation, la télésurveillance et la
réponse médicale.
D’autre part, le CNOM 4 définit la télémédecine dans ces termes : c’est une des
formes de coopération dans l’exercice médical, mettant en rapport à distance, grâce
aux technologies de l’information et de la communication, un patient (et/ou les données
médicales nécessaires) et un ou plusieurs médecins et professionnels de santé, à des
fins médicales de diagnostic, de décision, de prise en charge et de traitement dans le
respect des règles de la déontologie médicale. Selon la CNOM, les enjeux prioritaires de
la télémédecine sont l’accès équitable aux soins, la maı̂trise des dépenses de santé et la
qualité des soins.
La télémédecine est utilisée dans le cadre de la surveillance du patient ou pour
l’éducation [Wat10] et a également été introduite pour les soins d’urgence. La
télémédecine peut être définie par l’utilisation des nouvelles technologies de
télécommunication pour fournir des informations et des services médicaux aux pa-
tients et aux médecins grâce à la communication visuelle et auditive. Ces nouvelles
technologies sont utilisées pour aider les praticiens se trouvant sur des sites distants
à effectuer des procédures de diagnostic et de consultation, tels que des examens
cliniques grâce aux transferts d’images médicales [Fui08]. Ces images sont souvent
volumineuses et peuvent mettre du temps pour être acheminées selon les réseaux
utilisés.

Des plateformes collaboratives dans le domaine de la télémédecine ont été mises en


place dans les hôpitaux depuis les années 2010. Par exemple, à Besançon, la société
Covalia interactive, issue d’un transfert de technologie de notre équipe de recherche,
propose d’offrir aux médecins une plateforme coopérative de télédiagnostic appelée
CovotemTM (Figure 1.4). Cette plateforme est désormais utilisée entre autres dans les
hôpitaux de Basse et haute normandie, les hôpitaux de Paris, les hôpitaux de Martinique
4. Conseil National de l’Ordre des Médecins
CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 30

F IGURE 1.4 – Covotem : une plateforme de télédiagnostic temps réel sécurisée

et Guyanne . . . Dans les nouveaux outils et plateforme collaboratifs qui sont développés,
il existe plusieurs applications pour différentes facettes de la télémédecine :

• La télésurveillance :

La télésurveillance permet de fournir des outils pour surveiller les malades à domicile
en utilisant Internet et des réseaux ADSL, GPRS, edge, 3G,. . .
Le projet UR-SAFE [Rum05] propose des solutions de télésurveillance des patients.
L’idée est de donner au patient un terminal mobile qui peut récupérer et transmettre
des données comme la pression artérielle ou le rythme cardiaque. On peut également
citer dans le même domaine le projet EPI-MEDICS [Fay10].

• La téléchirurgie :

En Septembre 2001, le premier cas réel de téléchirurgie a été réalisé par le Professeur
Jacques Marescaux [Mar02] spécialiste en chirurgie digestive. Il a opéré depuis New
York une patiente qui était à l’hôpital de Strasbourg. Une autre forme de téléchirurgie
est la téléassistance permettant d’aider un praticien à effectuer les gestes utiles au
diagnostic à distance. Dans ce domaine, un autre projet permet de partager les
dossiers médicaux d’un patient en temps réel pour une analyse en profondeur et
une préparation optimale des stratégies chirurgicales dans le cadre des tumeurs du
foie : c’est le projet Argonaute3D [LeM04] en relation avec France télécom. On peut
également citer le robot DaVinci (Figure 1.5) qui est un robot dont la première vocation
est ergonomique (position optimal du praticien pour effectuer son geste chirurgical)
mais qui propose une distanciation entre chirurgien et champs opératoire qui permet
d’envisager la téléchirurgie.
CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 31

F IGURE 1.5 – Da Vinci : Robot chirurgical avec distanciation

• La téléconsultation :

La téléconsultation est utilisée dans différents domaines de la médecine tels que la


neurologie [Gar05] , la psychiatrie, ou en dermatologie pour le dépistage collaboratif
des mélanomes [Pie09]. Nous avons cité ici des applications issues de notre équipe de
recherche bisontine mais qui, sans être exhaustives, représentent bien les nouveaux
usages qui sont désormais courants dans l’utilisation de plateformes collaboratives
d’aide au diagnostic médical.

1.3.2/ ORGANISATION COLLABORATIVE DES APPLICATIONS DE SANT É

Traditionnellement, les cas cliniques complexes sont traités entre médecins présents phy-
siquement dans un même lieu, principalement pour assurer la confidentialité du patient
et une rapide prise de décision. Cependant il est parfois nécessaire qu’une collaboration
médicale entre différents professionnels de la santé soit mise en place. Cette collabo-
ration peut se faire au sein de la même institution ou au sein de différentes institutions.
Pour cette raison, les services médicaux (les hôpitaux et les centres de santé) ont be-
soin d’échanger des informations sur les patients, telles que les examens cliniques, les
diagnostics et les images exploratoires pour prendre des décisions cliniques et réaliser
des diagnostics entre différents professionnels qui ne sont pas nécessairement présents
dans le même pays (problème de localisation et d’horaire de travail).
Il peut donc être important de créer une discussion sur un cas clinique avec une inter-
action ouverte et asynchrone, comme par exemple au travers d’un e-mail, d’un forum ou
d’une liste de discussion. Ainsi, l’objectif de mettre à disposition sur une plateforme la
description du cas clinique (le dossier du patient et les images exploratoires du patient
qui contiennent les diagnostics préliminaires) est de permettre aux autres médecins un
accès à ces informations. Ils seront alors en mesure de commenter et de partager leurs
CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 32

expériences et expertises.
La prise de décision médicale couvre des tâches importantes telles que le diagnostic,
la planification du traitement, l’interaction avec les patients, l’identification des erreurs
médicales,. . . Le diagnostic médical est un processus qui vise à identifier les maladies
en se basant sur les symptômes et les rapports de laboratoire. Dans le processus de
diagnostic, un schéma de représentation approprié est nécessaire à la fois pour l’in-
terprétation du problème et la récupération de la connaissance. Un système de diagnos-
tic pour les applications de santé a été proposé par Ulieru [Uli04]. Cette application est
composée d’une holarchie médicale (Figure 1.6), qui est une communauté de personnes
et/ou d’entités (hôpitaux, cliniques, bases de données et dispositifs médicaux) ayant pour
objectif commun le partage et le contrôle de l’information (par exemple transférer l’infor-
mation du patient Jean, qui présente une maladie cardiaque). Une plateforme de diag-
nostic doit être capable de regrouper toutes les ressources implicites dans les diagnostics
du patient, tout en ayant pour objectif la surveillance par les médecins de la progression
de la maladie grâce à un flux d’informations et à une interaction collaborative.

F IGURE 1.6 – Holarchie médicale

1.3.3/ A SPECT M ÉDICO - L ÉGAL

Sécurisation des données


Nous avons défini, dans la section précédente, la notion de Cloud Computing qui met
à disposition des services informatiques de manière transparente, ainsi ce modèle in-
formatique est parfaitement adapté à la télémédecine. Mais il est nécessaire de vérifier
que les technologies sous-jacentes, et la mise en œuvre s’inscrivent dans cadre légal
et réglementaire de l’application de la médecine [Pou12]. Par exemple, les données de
santé ne peuvent être hébergées que sur un site agréé (hébergement des données de
CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 33

santé à caractère personnel sur support informatique, Article R1111-9 modifié par décret
n. 2011-246 du 4 mars 2011 - art. 1.).
L’anonymat et le stockage des données médicales est un aspect important, et des entre-
prises en France sont agréées (actuellement seulement une petite dizaine d’agréments
ont été délivrés), et le simple fait de faire héberger ses données médicales sur leurs sites
permet de rendre conforme une application qui utilise des données médicales.
Il faut également ajouter des identifications par Carte Professionnelle de Santé, dont la
dernière génération est le CPS3 : cette dernière est une carte unique d’identification,
d’authentification et de signature électronique, clé d’accès aux différents systèmes d’in-
formation. Elle permet de sécuriser l’accès aux données mais également d’identifier quel
professionnel de santé est intervenu dans l’acte médical, et quelles responsabilités sont
engagées.
Responsabilité de l’acte
Dans ces actes de télémédecine, un autre point très important est celui de la responsa-
bilité de l’acte. En effet, en cas d’erreur médicale il est nécessaire de pouvoir déterminer
les responsabilités (aspect juridique, assurance...).
Ainsi pour cet aspect médico-légal, le Conseil d’État (Rapport public du Conseil d’État :
≪ Réflexions sur le droit de la Santé ≫, 1998) reconnaı̂t que la recherche de responsabilité

en cas de décision diagnostique partagée par plusieurs médecins complique la tâche


du juge. Sous réserve de circonstances exceptionnelles, le Conseil d’État estime que le
médecin requérant sera seul responsable de la décision diagnostique vis-à-vis du patient,
avec la possibilité d’engager une action contre le médecin requis dans le cadre de la
responsabilité contractuelle partagée. L’éventuelle faute du médecin requis ≪ pourra être
de nature à dégager totalement ou partiellement le médecin interrogateur (requérant) ≫.
Le Prof. Lucas de l’ordre des médecins [Luc12] a ainsi identifié la traçabilité des
actes comme indispensable : le Conseil National de l’Ordre des Médecins affirme
que la sécurité physique et informatique des systèmes d’information est une exigence
déontologique : cela repose sur l’identification et la traçabilité des accès aux bases de
données.
Ainsi, il en découle que les entreprises qui commercialisent ces produits s’intéressent à
un mécanisme qui faciliterait cette recherche de responsabilité : il s’agit de la traçabilité.
Actuellement, la seule trace qui reste après un acte de télémédecine, c’est la signature
CPS3 de chaque intervenant, mais sans précision sur la responsabilité individuelle, et les
actions individuelles des médecins.
Nos travaux s’inscrivent dans cette démarche qui consiste à identifier les actes individuels
qui vont concourir à l’élaboration d’un télédiagnostic : tracer quel médecin a effectué
quelle action au cours du télédiagnostic.

Dans le chapitre 5 de cette Thèse, nous présentons l’implémentation en mode SaaS de


notre plateforme : dans cette phase de mise au point qui débouchera sur une phase
de tests et validations par les médecins de l’hôpital Civil de Morelia au Méxique, nous
n’avons pas encore d’hébergement agréé, ni d’accès par CPS3.
• En phase de recherche, il était difficile de suivre les directives : dossiers volumineux
et délais très importants pour obtenir les agréments pour utiliser la CPS3, et coût trop
important pour utiliser un serveur agréé,
CHAPITRE 1. T ÉL É-APPLICATIONS COLLABORATIVES 34

• Les médecins de l’hôpital civil de Morelia travaillent sur des patients tests qui ne sont
pas des patients français et la règlementation mexicaine, pour le moment, est moins
contraignante,
• Nous avons sécurisé la connexion à notre site par login/password du médecin,
• Il s’agit d’une utilisation dans le cadre de recherche franco-méxicaine.

C ONCLUSION

Depuis les années 2000, un nouveau domaine de recherche a émergé : le domaine


du CSCW (Computer Supported Collaborative Work). Ce domaine est pluridiscipli-
naire et il comporte dans son volet informatique, en particulier, l’aspect algorithmique
distribuée.
Comme le montre l’étude de la littérature, ces applications distribuées de nouvelle
génération nécessitent de respecter certaines contraintes en terme de cohérence des
données, de communication, et d’interface distribuée . . . . Un nouveau mode de fonc-
tionnement émerge depuis les années 2010 : le cloud computing, qui consiste à utiliser
la puissance de calcul et/ou de stockage de serveurs informatiques distants à travers
un réseau (le mode SaaS est plus particulièrement utilisé).
Enfin, dans le domaine du télédiagnostic médical qui émerge fortement (notamment
en France depuis la loi HPST : Hôpital, Patient, Saté et Territoires [HPST12]), les
paramètres de sûreté et de sécurité sont encore plus contraignants. Et en particulier,
l’aspect médico-légal est primordial. Et il apparaı̂t désormais indispensable de pouvoir
tracer les actions effectuées par les différents acteurs d’un acte de télémédecine.
2
É TAT DE L’ ART DES ONTOLOGIES
M ÉDICALES

I NTRODUCTION

Les ontologies de domaine sont étudiées et utilisées dans plusieurs domaines de re-
cherche (par exemple la médecine, la biologie, les applications militaires, la philosophie,
la linguistique. . . ). Les ontologies permettent de stocker des connaissances du domaine
dans un formalisme partagé. A l’inverse des bases de données, elles offrent la possibilité
de stocker la sémantique d’un domaine et de fournir des mécanismes d’inférence.
Au cours des dernières décennies, la recherche dans le domaine de l’informatique
biomédicale s’est développée. Dans le même temps, divers outils biomédicaux sont
conçus pour exécuter la collecte et la gestion des données. Aujourd’hui, les systèmes
de base de données sont confrontés à la gestion d’une grand quantité d’information (par
exemple dossiers cliniques, diagnostics des patients, examens de laboratoire, images
médicales. . . ). Il est donc très important :
• (1) de collecter et stocker correctement les informations médicales produites au cours
des consultations, traitements et études médicales ;
• et (2) de collecter des connaissances utiles à partir de ces données, pour fournir le
meilleur traitement possible aux patients.
Ces efforts visent à créer des modèles qui permettent de formaliser d’une manière effi-
cace toutes les connaissances issues des activités médicales de sorte qu’elles puissent
être utilisées par la suite, et de rendre plus efficace la détection et le traitement des patho-
logies connues. Parmi les mécanismes de formalisation, largement utilisés ces dernières
années, on trouve les ontologies. Elles s’intéressent à la création d’entités : les propriétés
et les relations de termes concrets ou abstraits. L’ontologie s’appuie sur la mise en place
d’un vocabulaire commun et utilise des représentations et des concepts définis par des
ressources terminologiques (par exemple UMLS 1 , MeSH 2 , SNOMED 3 . . . ) et des res-
sources ontologiques construites pour répondre à des besoins précis mais divers (par
exemple OBO 4 qui est une bibliothèque d’ontologies formelles), elles sont expliquées
dans la section 2.2.1. Ces ressources permettent l’interopérabilité des données et faci-
litent l’ajout de connaissances.

1. UMLS http://www.nlm.nih.gov/research/umls/
2. MeSH http://www.ncbi.nlm.nih.gov/mesh
3. SNOMED http://www.ihtsdo.org/snomed-ct/
4. OBO http://www.obofoundry.org
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 36

Dans chaque pays ou continent apparaissent des groupes multidisciplinaires qui


cherchent à standardiser les connaissances et le langage médical afin de mieux utiliser
ces ressources.

Dans ce chapitre, nous présentons tout d’abord le domaine général de recherche sur
les ontologies, puis les spécificités des ontologies développées et utilisées dans le cadre
médical. Enfin les dernières sections de ce chapitre présentent deux points essentiels
qui sont le cycle de vie d’une ontologie et son évaluation.

2.1/ L E DOMAINE G ÉN ÉRAL DES ONTOLOGIES

La notion d’ontologie s’intéresse à la fois à l’ingénierie des connaissances, à la linguis-


tique et à la philosophie. Initialement, l’ontologie était un domaine de la philosophie
concernant ≪ l’étude de l’être en tant qu’être, c’est-à-dire l’étude des propriétés générales
de ce qui existe ≫. En philosophie, on peut parler d’une ontologie comme d’une théorie
de la nature de l’existence. En informatique et sciences de l’information, l’ontologie est
un terme technique désignant un artefact qui permet la modélisation de connaissances
sur un domaine quelconque qu’il soit réel ou imaginaire.
Le terme a été ensuite adopté en Intelligence Artificielle (IA). Les chercheurs en IA ont
reconnu l’applicabilité du travail de la logique mathématique et ont fait valoir qu’il est
possible de créer de nouvelles ontologies comme des modèles informatiques qui per-
mettent un raisonnement automatisé [Mac89]. Dans les années 1980, la communauté IA
a utilisé le terme ontologie pour désigner à la fois une théorie d’un monde modélisé et
une composante des systèmes de connaissances [Gru93a]. Nous pouvons décrire l’on-
tologie d’un programme comme un ensemble de termes. Dans une telle ontologie, les
définitions de termes associent les noms des entités de l’univers du discours avec des
textes compréhensibles par les humains qui décrivent la signification des concepts et des
axiomes formels qui limitent l’interprétation et la bonne utilisation de ces termes.
Il existe de nombreuses définitions de l’ontologie. Malgré leurs similarités, elles diffèrent
sur certains points. La définition la plus largement acceptée est celle donnée par Gruber
[Gru93a] : ≪ une ontologie est une spécification explicite d’une conceptualisation ≫. Une
conceptualisation est un résumé, une vue simplifiée du monde, que nous souhaitons
représenter pour une certaine intention. Cette vue est composée d’objets, de concepts, et
d’autres entités qui sont censés exister dans un domaine d’intérêt ainsi que des relations
qui existent entre eux [Gru93b]. Les définitions d’ontologie ont provoqué beaucoup de
débats, les points les plus communément retenus sont :
• L’ontologie définit des concepts, des relations et d’autres distinctions qui sont pertinents
pour la modélisation d’un domaine [Gru95].
• La spécification prend la forme de définitions du vocabulaire de représentation
(classes, relations. . . ), qui fournissent des significations pour le vocabulaire et les
contraintes formelles sur son utilisation cohérente [Gua98].
Les ontologies partagent des propriétés avec les taxonomies [Hak04] (liste de termes
contrôlés organisés de façon hiérarchique), les classifications et également les thésaurus
(réseaux de termes contrôlés, enrichis par des relations associatives) [Vii04]. Pour
spécifier une conceptualisation, il est nécessaire de définir les axiomes qui peuvent
contraindre l’interprétation des termes définis. Charlet [Char02] propose quant à lui cette
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 37

définition : ≪ une ontologie implique ou comprend une certaine vue du monde par rapport
à un domaine donné ≫. Cette vue est souvent conçue comme un ensemble de concepts
(entités, attributs, processus), de définitions et d’interrelations. Gandon [Gan06] enrichit
cette définition en indiquant qu’une ontologie informatique est une représentation de pro-
priétés générales de ce qui existe, que l’on peut formaliser et qui peut supporter un trai-
tement rationnel.
Le développement d’ontologies s’est effectué dans des domaines aussi variés
que la médecine, le droit, la biochimie, l’indexation de séquences audiovisuelles,
l’électronique. . . Les ontologies apparaissent aujourd’hui comme des composants logi-
ciels avancés qui s’insèrent au centre des systèmes informatiques pour leur apporter
une dimension sémantique [Bod06a].
Après plusieurs critiques et suggestions, en 2009, Gruber propose une nouvelle définition
de l’ontologie [Gru09] : ≪ Dans le contexte de l’informatique et des sciences de l’informa-
tion, une ontologie définit un ensemble de primitives de représentation qui permettent
la modélisation d’un domaine de connaissance ≫. Les primitives de représentation sont
généralement des classes (ou ensemble), des attributs (ou propriétés), et des rela-
tions (ou des relations entre les membres de la classe). La définition de primitive de
représentation comprend des informations sur leur signification et les contraintes sur leur
application logique et cohérente. Dans le contexte des systèmes de base de données,
l’ontologie peut être considérée comme un niveau d’abstraction des modèles de données,
analogues à des modèles hiérarchiques et relationnels, mais conçue pour la modélisation
des connaissances sur les individus, leurs attributs et leurs relations avec d’autres indi-
vidus. Les ontologies sont généralement spécifiées dans des langages qui permettent
l’abstraction à partir des structures de données et du contexte d’application.
En pratique, les langages des ontologies sont plus proches de l’expressivité de la lo-
gique du premier ordre que les langages utilisés pour modéliser des bases de données.
Pour cette raison, les ontologies sont censées être au niveau sémantique , alors que le
schéma de base de données est un modèle de données au niveau logique ou au niveau
physique. Dû à leur indépendance, les ontologies sont utilisées pour intégrer des bases
de données hétérogènes, permettant l’interopérabilité entre des systèmes disparates, et
en spécifiant des interfaces de services indépendants, basées sur la connaissance. Dans
la technologie des normes du Web sémantique [Ber01], les ontologies sont composées
de plusieurs couches (cf. section 2.1.3). Il y a maintenant des langages standards et une
variété d’outils commerciaux et open source pour créer et travailler sur des ontologies.
Dans une perspective plus pragmatique, on peut dire que l’ontologie est un outil qui pro-
duit de l’ingénierie des connaissances dépendante de son domaine d’application (cf. sec-
tion 2.1.1). Ainsi, les ontologies fournissent des mécanismes pour instancier des modèles
d’un domaine dans des bases de connaissances, faire des requêtes basées sur ces
connaissances et représenter les résultats obtenus. Malgré tout, la création d’une onto-
logie constitue une tâche complexe pour le développeur. C’est pourquoi, un ensemble
de méthodologies ont été mises en œuvre pour faciliter cette tâche (cf. section 2.1.2).
La représentation de l’ontologie s’appuie quant à elle sur un formalisme spécifique qui
a été mis en avant par le W3C-Semantic Web. Ce formalisme permet de coder des on-
tologies et possède plusieurs variantes avec des expressivités différentes (cf. section
2.1.3). Cela reflète l’intention qu’une ontologie est une spécification d’un modèle abstrait
de données (la conceptualisation du domaine) indépendant d’une structure particulière.
Une ontologie définit un vocabulaire qui permet la formulation d’assertions. De même, si
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 38

une ontologie doit être formulée dans un langage de représentation, il est destiné à être
une spécification de niveau sémantique, c’est-à-dire, qu’il est indépendant de la stratégie
de modélisation de données ou de la mise en application.

2.1.1/ T YPES D ’ ONTOLOGIES

Comme dans le cas de la définition d’une ontologie, il n’existe pas non plus de consensus
à propos de la classification des différents types d’ontologie. Valencia [Val05] montre une
synthèse des diverses classifications existantes. La Figure 2.1 illustre cette classification.

F IGURE 2.1 – Classification des ontologies pour le type de problème à résoudre

Kerpler [Ker06] détaille une autre classification conçue pour les ontologies médicales.
Mais cette classification est également applicable à d’autres types d’ontologie tels que :
• les ontologies linguistiques (construites par des vocabulaires contrôlés, des taxono-
mies, des thésaurus et des glossaires),
• les ontologies destinées pour une application (constituées de schémas conceptuels et
de bases de connaissances)
• et les ontologies formelles (construites par des ontologies de domaine, des ontologies
de bases ou de références et des ontologies fonctionnelles).
Ce même auteur souligne que les catalogues et les schémas conceptuels ne doivent pas
être considérés comme des ontologies.
Tout objet contenant des connaissances peut être considéré comme une ontologie
[Gru09]. Malgré tout, certains éléments sont nécessaires afin de constituer/construire
une ontologie. Ces éléments sont les suivants :
• les Classes : elles sont également appelées concepts ou termes. Elles correspondent
aux abstractions pertinentes d’un segment de la réalité (le domaine du problème) re-
tenues en fonction des objectifs qu’on se donne et de l’application envisagée pour
l’ontologie. Habituellement, elles sont organisées en taxonomies. Elles ne doivent pas
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 39

être considérées à elles seules comme une ontologie complète, mais elles peuvent
être considérées comme un thésaurus.
• les Caractéristiques : elles constituent la structure interne des classes et peuvent être
propres ou héritées lorsque la classe agit comme fille d’une autre classe, en raison de
la taxonomie.
• les Relations : elles traduisent les associations (pertinentes) existantes entre les
concepts présents dans le segment analysé de la réalité. Ces relations incluent les
associations : ≪ sous classe de ≫, ≪ partie de ≫, ≪ associe à ≫, ≪ instance de ≫, . . . Ces
relations nous permettent d’apercevoir la structuration et l’interrelation des concepts,
les uns par rapport aux autres.
• les Fonctions : elles constituent des cas particuliers de relations, dans lesquelles un
élément de la relation, (le Nème) est défini en fonction des N-1 éléments précédents.
• les Axiomes : ils constituent des assertions acceptées comme vraies, à propos des
abstractions du domaine, définies par l’ontologie. Ils sont utilisés pour définir le sens
des composants ontologiques, définir des contraintes complexes sur les valeurs des
attributs, les arguments des relations et les concepts. Il est nécessaire de vérifier la
complétude des informations spécifiées dans l’ontologie ou dans le cas contraire de
décider de nouvelles informations à introduire. Il est également possible d’utiliser la
logique du premier ordre pour les décrire.
• les Instances : elles permettent d’enrichir l’ontologie, ces objets véhiculent les
connaissances (statiques, factuelles) à propos du domaine du problème.

2.1.2/ L ES M ÉTHODOLOGIES DE D ÉVELOPPEMENT DES ONTOLOGIES

Le développement d’une ontologie en partant de zéro ou en réutilisant une ontologie


existante n’est pas une tâche facile. Pour cette raison, des méthodologies ont été mises
en place pour faciliter ce développement. Ces méthodologies décrivent les différentes
étapes à suivre pour obtenir de manière rapide (et sûre) un ensemble de connaissances
de qualité issues de sources multiples. L’absence de standard et le nombre important
de méthodologies ralentissent le développement d’ontologies et rendent plus complexe
le travail des développeurs. Ces méthodologies permettent également la réutilisation et
l’extension d’ontologies existantes.
On entend par méthodologie : les procédures de travail, les étapes qui décrivent le pour-
quoi et le comment de la conceptualisation puis l’artefact construit. Ce qui suit présente
les méthodologies les plus référencées.

La méthodologie Cyc [Len90] consiste à établir manuellement la connaissance com-


mune qui est implicite dans différentes sources. Une fois que l’on possède suffisamment
de connaissances dans notre ontologie, on peut acquérir de nouvelles connaissances en
utilisant des outils classiques de traitement du langage naturel.

La méthodologie d’Uschold et King [Ush95] propose trois étapes générales pour


le développement des ontologies : (1) identifier le but de l’ontologie ; (2) capturer les
concepts et relations entre ces concepts et les termes utilisés ; (3) codifier l’ontologie.
L’ontologie doit être documentée et évaluée, il est possible d’utiliser d’autres ontologies
pour en créer une nouvelle.
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 40

La méthodologie présentée par Grüninger et Fox [Gru95] est constituée de deux


étapes : (1) identifier intuitivement les applications possibles pour utiliser une ontolo-
gie ; et (2) générer une série de questions en langage naturel (appelée questions de
compétence) pour déterminer l’apport de l’ontologie. Ces questions sont utilisées pour
extraire les principaux concepts, les propriétés, les relations et les axiomes, qui sont
définis formellement en Prolog. En conséquence, il s’agit d’une méthodologie formelle
qui s’appuie sur la robustesse de la logique classique et qui peut être utilisée comme
guide pour transformer des scénarios informels dans des modèles informatiques. Cette
méthodologie a été utilisée pour la construction de l’ontologie TOVE 5 .

La méthodologie ≪ Ontology development 101 ≫ [Noy01] proposée par l’Université


de Stanford possède les principales recommandations suivantes : (1) déterminer le do-
maine et l’apport de l’ontologie (avec quelques questions de base : quel est le domaine
que va couvrir l’ontologie ? Dans quel but utiliserons-nous l’ontologie ? Qui va utiliser et
maintenir l’ontologie ? . . . ) ; (2) déterminer l’intention d’utilisation de l’ontologie ; (3) en-
visager une éventuelle réutilisation des ontologies existantes ou vocabulaires existants ;
(4) énumérer les termes importants du domaine ; (5) définir les classes et la hiérarchie
des classes ; (6) définir les propriétés des classes et attributs ; (7) définir les facettes des
attributs ; et (8) créer les instances.

Terminae 6 [Bie99] apporte à la fois une méthodologie comme un outil d’ingénierie des
connaissances assisté par ordinateur écrit en Java. L’originalité de cet outil est d’intégrer
des outils linguistiques et de l’ingénierie des connaissances (l’utilisation des relations
linguistiques entre les notions et leurs synonymes). Il aide à représenter une notion
comme un concept, lequel est appelé le concept terminologique. Terminae propose
une méthodologie pour construire des concepts terminologiques à partir de l’étude des
termes correspondants dans un corpus. Terminae est composé des étapes suivantes :
(1) établir la liste des termes qui constituent un corpus de textes pertinents sur le do-
maine, (2) LEXTER (un extracteur de termes) [Aus00], cet outil propose à l’ingénieur
un ensemble de termes candidats qui doivent être choisis avec l’aide d’un expert, (3)
conceptualiser chaque terme (l’ingénieur analyse les usages du terme dans le corpus
pour définir toutes les notions du terme), (4) définir en langage naturel chaque notion, et
(5) traduire la notion dans un formalisme (par exemple, logique descriptive, TBox, ABox).

OntoClean [Gua09] est une méthodologie de validation de l’adéquation ontologique


des relations taxonomiques. Elle est basée sur les notions ontologiques générales tirées
de la philosophie (l’essence, l’identité et l’unité), et est utilisée pour caractériser des as-
pects importants de la signification voulue des propriétés, des classes et des relations qui
font une ontologie. Ces aspects sont représentés par des méta-propriétés formelles, qui
imposent plusieurs restrictions sur la structure taxonomique d’une ontologie. L’analyse de
ces restrictions aident à l’évaluation et à la validation des choix effectués.

5. TOVE Ontology, http://www.eil.utoronto.ca/enterprise-modelling/tove/


6. Terminae, http://lipn.univ-paris13.fr/fr/article/1314-terminae/166
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 41

F IGURE 2.2 – Processus de développement d’ontologie de Methontology

Methontology 7 [Cor03] développée au laboratoire d’intelligence artificielle de l’Univer-


sité Polytechnique de Madrid. C’est une méthodologie qui s’applique dans le cadre du
développement d’ontologies à partir de rien, de la réutilisation d’ontologies ou d’un pro-
cessus de ré–ingénierie. Cette méthodologie propose trois principes : (1) une iden-
tification du processus de développement de l’ontologie au travers des actions sui-
vantes : évaluation, gestion de configuration, conceptualisation, formalisation, intégration,
implémentation, et maintenance ; (2) un cycle de vie basé sur des prototypes évolués ; et
(3) une méthodologie déjà mentionnée, qui spécifie les étapes à exécuter dans chaque
activité, les techniques utilisées, les produits à obtenir et comment ils doivent être évalués
[Cor05]. La Fondation pour les agents physiques intelligents (FIPA - Foundation for Intel-
ligent Physical Agents) qui promeut l’interopérabilité entre les applications basées sur
des agents [Gom04, Cor05] recommande d’utiliser Methontology, comme méthodologie
pour le développement des ontologies. Le cycle de vie de cette méthodologie est décrit
dans la Figure 2.2. Les activités de contrôle, l’assurance de la qualité, l’acquisition de
connaissances, l’intégration, l’évaluation, la documentation et la gestion de configuration
sont effectuées simultanément avec les activités de développement.

La méthodologie NeOn 8 est un projet européen, qui a débuté en Mars 2006 avec la
participation de chercheurs de 14 pays européens, dans le domaine de l’ingénierie on-
7. Methontology, http://semanticweb.org/wiki/METHONTOLOGY
8. NeOn, http://www.neon-project.org
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 42

F IGURE 2.3 – Processus de développement d’ontologie de NeOn [Sua12]

tologique, des technologies de collaboration, de l’ingénierie logicielle et de l’interaction


homme-machine [Sua12]. Son objectif principal est d’améliorer la capacité à gérer plu-
sieurs ontologies sur le réseau (y compris l’évolution et la maintenance de celles-ci), ainsi
qu’à guider le processus de développement des ontologies collaboratives et à réutiliser
des ressources ontologiques et non-ontologiques. En ce sens, les auteurs du projet ont
souligné que les ontologies sur le réseau ne sont pas des artefacts indépendants. Elles
sont sémantiquement reliées entre elles par les relations suivantes (Figure 2.3) :
• les importations et les dépendances. L’une des relations des plus courantes entre deux
ontologies est la ≪dépendance≫ : une ontologie nécessite la soumission des définitions
incluses dans une autre ontologie,
• le contrôle de version. L’activité de suivi des différentes versions d’une ontologie et le
processus d’évolution de l’ontologie doivent être surveillés, afin d’assurer que l’infor-
mation est mise à jour,
• les alignements. Ils consistent en la correspondance (mapping) de ces différents
modèles, en précisant quelles entités doivent être considérées comme égales ou
quand une est plus générale qu’une autre,
• la modulation. Elle permet l’identification des composants de l’ontologie qui peuvent
être considérés séparément et qui participent chacun à un sous-domaine.
La méthodologie propose également un cadre de travail pour le développement de
réseaux des ontologies qui comprend neuf scénarios : (1) la spécification d’applica-
tion, (2) la réutilisation et la ré-ingénierie des ressources non-ontologiques (NOR), (3) la
réutilisation des ressources ontologiques, (4) la réutilisation des ressources d’ingénierie
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 43

ontologique, (5) la réutilisation des ressources et la fusion ontologique (6) la réutilisation,


la fusion et la ré-ingénierie des ressources ontologiques, (7) la réutilisation des modèles
de conception pour l’ontologie (PDOs), (8) la restructuration des ressources ontologiques,
(9) la localisation des ressources ontologiques.
Nous présentons les méthodologies les plus utilisées. Il en existe un grand nombre non
représentées ici, car ce n’est pas le but de cette recherche. Nous détaillons les plus
importantes les plus référencées et utilisées pour la construction des ontologies. Pour
conclure, on peut dire que le développement des ontologies doit tenir compte de la rela-
tion avec l’architecture du système d’information, sans oublier l’importance des formula-
tions théoriques de la connaissance sur un domaine particulier.

2.1.3/ L ES LANGAGES DE REPR ÉSENTATION

Plusieurs propositions sont apparues sur la manière la plus appropriée de représenter


les ontologies dans un langage compréhensible par la machine et par l’homme en même
temps. Actuellement les langages RDF et OWL sont les plus utilisés [Tho11]. La Figure
2.4 montre une évolution de ces langages.

F IGURE 2.4 – L’architecture de niveaux de Berners Lee

Au début des années 90, les langages les plus représentatifs étaient Cycl créé en 1990
par Lenat et Guha [Len90], LOOM créé en 1991 par McGregor [Mac91], Ontolingua créé
par Gruber en 1992 [Gru92], F-logic créé par Kifer en 1995 [Kif97], OCML créé par Motta
en 1998 [Mot98, Mot00]. La plupart de ces langages suivent une syntaxe basée sur LISP
et sont appelés ≪ langages classiques ≫. Plus récemment, l’évolution de ces langages
s’est appuyée sur un langage largement utilisé dans le web (XML - Extensible Markup
Language) pour donner de nouveaux langages pour les ontologies comme OML/CKML
[Ken00], RDF 9 (Ressource Description Framework), RDF Schema 10 , SHOE 11 , OIL, DA-
MIL + OIL [Hor02], ou OWL 12 (Ontologies Web language).
Les langages de description et de représentation des connaissances évoluent dans
9. RDF http://www.w3.org/2001/sw/wiki/RDF
10. RDF Schema http://www.w3.org/TR/PR-rdf-schema
11. SHOE http://www.cs.umd.edu/projects/plus/SHOE
12. W3C, OWL http://www.w3.org/2001/sw/wiki/OWL
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 44

tous les domaines. Ainsi, la connaissance du domaine, en particulier les ontologies, est
représentée en utilisant le formalisme des graphes conceptuels ou les logiques de des-
cription. Depuis l’avènement du web sémantique, la représentation des ontologies est en
passe d’être normalisée par un langage : OWL qui intègre nativement des fonctionna-
lités telles que la création d’axiomes qui concernent la définition complète ou partielle de
concepts et de relations. Ce langage permet de manipuler et de spécifier des classes,
les propriétés de ces classes et des restrictions sur ces propriétés (OWL-DL et OWL-Full
deux variantes de OWL). OWL est basé sur une sur-couche XML et sur les logiques de
description provenant des graphes conceptuels [Gan02].
Par rapport à la problématique de la représentation des connaissances issues de textes,
XML devient le standard de fait de l’ingénierie documentaire textuel [W3C13]. De plus,
il fournit avec une sur-couche comme RDF [Wei09], une façon de décrire des méta-
données permettant l’indexation et l’accès à l’information [Cru04].
Les technologies, langages, outils et standards du Web Sémantique (XML, RDF, OWL)
jouent également aujourd’hui un rôle déterminant dans tout type d’applications de do-
maine qui ont des besoins réels et concrets d’utilisation du web. Des enjeux importants
sont de savoir si les langages standards d’ontologies du web permettront de répondre à
ces principaux besoins [Gan02, Gan06].

2.2/ L ES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE M ÉDICAL

Une ontologie médicale est souvent conçue pour assister l’analyse qualitative des
décisions médicales dans un domaine spécialisé. La modélisation s’appuie sur deux
sources complémentaires [Sad12] :
• la structure de l’observation médicale informatisée utilisée dans l’unité qui fournit direc-
tement des concepts fondamentaux pour la prise en charge d’une maladie ou le suivi
hospitalier (diagnostics des patients, dossiers médicaux, médicaments administrés,
. . . ),
• l’analyse terminologique des corpus qui permet d’enrichir et de structurer ce noyau
ontologique.
La construction de ces types d’ontologie médicale pour la recherche d’information est
problématique au niveau de la terminologie et de la modélisation (à la croisée de plusieurs
domaines tels que l’ingénierie des connaissances et la gestion pour l’optimisation des
coûts en médecin) pour permettre l’interopérabilité des documents et faciliter l’élaboration
de diagnostics plus précis [Sta09].
Le développement d’une ontologie utilise obligatoirement des systèmes terminologiques,
bien que les ontologies aient un rôle normatif analogue aux terminologies. Pourtant, le
recours à des terminologies ou des corpus de textes, pour la création d’ontologies est par-
fois inévitable (par exemple si l’ontologie a pour intérêt à être intégrée à un système de
traitement automatique de documents), l’ontologie doit assurer la couverture terminolo-
gique du domaine. Depuis de nombreuses années, l’accès aux connaissances médicales
est un enjeu majeur pour les professionnels de la santé et les chercheurs. Face à la mul-
tiplication des sources d’information potentiellement accessibles et à l’augmentation ver-
tigineuse de la production textuelle électronique et d’imagerie l’utilisation des ontologies
s’est développée.
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 45

Plusieurs communautés d’ingénierie de connaissances travaillent depuis plus d’une


dizaine d’années sur le problème de la construction de ressources terminologiques
et ontologiques à partir de corpus. Ils ont produit des résultats tant théoriques que
méthodologiques et logiciels, qui ont été éprouvés dans plusieurs projets applicatifs. De-
puis 2000, ces projets sont reconnus comme étant des avancées sur ces problématiques
au niveau international [Aus05]. Le développement de ces ressources terminologiques
et ontologiques facilite l’usage des terminologies nationales et internationales dispo-
nibles notamment dans le domaine de la médecine (aide au codage des diagnostics,
réalisation d’études épidémiologiques et maladies, . . . ) et pour l’accès aux connais-
sances médicales (base de données bibliographiques MEDLINE 13 , base de connais-
sance VIDAL 14 sur les médicaments, documents disponibles sur internet, . . . ). Les
utilisateurs potentiels de ce type de ressources sont nombreux : les étudiants et les
médecins, les organismes et institutions publics ou privées, les services dans les
hôpitaux, . . . . Dans le contexte du web sémantique, l’interopérabilité des systèmes d’in-
formation de santé passe par la constitution de ressources terminologiques et ontolo-
giques [Char02, Ban05].
La quantité de connaissance disponible dans les domaines de la médecine, de la biologie
et de la santé publique s’accroı̂t [Saf00]. Les documents médicaux numérisés constituent
des sources multiples et diverses (texte, vidéo, audio, images, . . . ). Ces numérisations
font espérer des bénéfices [Ash04] :
• l’augmentation de la fiabilité des données (capture, enregistrement, transmission),
• la compréhension des mécanismes d’interprétation et de raisonnement médical,
• la sélection des données,
• la rationalisation des choix au niveau individuel ou collectif par l’application de proto-
coles,
• le partage de l’information,
• et la facilitation de l’accès à la connaissance [Van11].
De la même façon, l’informatique médicale s’attache à développer et à évaluer des
méthodes et des systèmes pour l’acquisition, le traitement et l’interprétation des données
(étude des patients), avec l’aide des connaissances issues de la recherche scientifique.
La prolifération des recherches scientifiques ne permet pas de réaliser une carte exhaus-
tive des équipes travaillant sur ce domaine médical. Pourtant, les nécessités de l’activité
médicale avec des dossiers informatisés, les nécessités d’indexation, les contraintes de
codage, . . . obligent à réfléchir à des modélisations puis à des applications qui corres-
pondent à des prises en charge de l’information et des connaissances différentes. En
particulier, la diversité de l’activité implique de s’intéresser, d’une part à la question des
documents et de leurs supports et des modèles d’information non structurés, et d’autre
part à des modèles formels des connaissances que sont les ontologies.
Des nombreux travaux de recherche visant à proposer de nouvelles méthodes de
constructions d’ontologies, vont dans ce sens et enrichissent la définition de la notion
d’ontologie médicale. Il existe différents centres de recherche ontologiques rattachées
aux Universités françaises et au niveau international. Pour exemple, NCOR est le centre
national de la recherche ontologique (National Center for Ontological Researche, Univer-
sity of Buffalo), et a été créé en 2005 avec l’objectif de faire progresser la qualité de la
recherche et du développement ontologique et l’assurance de qualité. De la même façon,

13. MEDLINE http://www.medline.com


14. VIDAL http://www.vidal.fr
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 46

le centre national d’ontologie biomédicale (National Center for Biomedical Ontolgy ) qui
est maintenant dans sa septième année, et HeTOP (The health Terminology/Ontology
Portal) développé par Stefan Darmoni, sont des centres qui visent (1) à créer et mainte-
nir un référentiel d’ontologies et de terminologies biomédicales, (2) à construire des outils
et des services web pour permettre l’utilisation des ontologies et terminologies dans la
recherche clinique et translationnelle (disponibles principalement en français ou en an-
glais, mais aussi en allemand, italien, chinois, . . . ). La pièce maı̂tresse du centre national
est une ressource en ligne continue sous le nom BioPortail, et HeTOP peut être utilisé
par les humains et les ordinateurs via des services Web.
Au niveau national, le Groupe d’Informatique Biomédicale (GIB) a travaillé durant 15
ans dans divers domaines de l’informatique biomédicale sur entre autres : la prise de
décision, le traitement d’images, les lignes directrices et protocoles cliniques, les ontolo-
gies biomédicales, l’intégration de bases de données, le data-mining, . . . L’expérience ac-
quise dans ces domaines se reflète dans le grand nombre de publications scientifiques,
dans la participation à différents projets de la Commission Européenne et dans les in-
vestissements faits par les industriels. Le groupe a participé à de nombreux projets fi-
nancés par la Commission européenne, comme ACGT (essais cliniques post-genomique
axés sur le cancer) ; INFOBIOMED (Réseau d’excellence en informatique biomédicale) ;
INFOGENMED (développement d’un laboratoire virtuel pour l’accès et l’intégration des
informations génétiques médicales et les applications dans le domaine de la santé) et
BIOINFOMED (en mettant l’accent sur les relations et les synergies entre l’informatique
médicale et bio-informatique). En 2011, un projet d’action de soutien de type (ACTION-
GRID) a été négocié avec la Commission Européenne pour étendre les applications de
la grille de la biomédecine pour les pays d’Amérique Latine, les Balkans et l’Afrique du
Nord.
Pour le développement d’une ontologie médicale, les ressources terminologiques sont
utilisées par les professionnels de la santé dans le monde entier, dans le cadre de la
communication des connaissances et des pratiques scientifiques, s’appuyant sur des
ressources documentaires (cf. section 2.2.1). Ces ressources aident à la construction
d’ontologies dans le domaine biomédical. Elles sont basées sur un traitement automatisé
de l’information de façon intensive, standardisée et généralisée pour la représentation
des connaissances (cf. section 2.2.2). La section 2.2.3 introduit les ontologies médicales
les plus reconnues et utilisées dans le domaine de la pratique médicale. Finalement,
nous considérons certaines des tendances en matière de développement et traitement
ontologique (cf. section 2.3) ainsi que l’évaluation d’une ressource terminologique et on-
tologique (cf. section 2.4).

2.2.1/ TAXONOMIES M ÉDICALES

Il existe dans le domaine médical un grand nombre de ressources terminologiques et


ontologiques construites pour répondre à des besoins précis et divers. L’utilisation de
systèmes terminologiques pour la création d’ontologies ne va pas sans poser d’impor-
tants problèmes. Bien que les ontologies aient un rôle normatif analogue aux termino-
logies, mettre en place un vocabulaire commun et faire usage de représentations et
concepts partagés, permet l’interopérabilité des documents et facilite l’élaboration de
connaissances.
Les ressources disponibles dans le domaine biomédical peuvent être classées comme
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 47

des lexiques, des bases de données ou des ontologies. Les lexiques sont constitués
d’une collection de mots enrichie d’informations pour leur compréhension et leur utilisa-
tion [Sch12]. Nous pouvons rencontrer aussi des terminologies, qui sont généralement
considérées comme des lexiques spécialisés [Bod06b]. Les bases de données se
fondent sur le traditionnel modèle relationnel qui fournit un schéma strict pour des ins-
tances. D’autre part, les concepts sont représentés par des tables et les relations par
des clés étrangères entre les tables. Ce formalisme limite les définitions formelles pos-
sibles des concepts et n’offre pas beaucoup de capacités de raisonnement, même s’il
existe des approches pour stocker des ontologies dans des bases de données [Lep08].
Les ontologies de domaine ont des objectifs plus précis, alors que leurs administrateurs
sont des applications informatiques plutôt que des personnes. Ainsi, les ontologies de
domaine n’ont pas besoin de s’occuper des variantes et des catégories syntaxiques sur
les termes qui sont utilisés parce qu’elles sont généralement modélisées par un lan-
gage de représentation. Nous identifions les formalismes simples comme les réseaux
sémantiques et les langages de représentation complexes qui permettent d’appliquer
l’inférence comme la structure logique ou la logique de description.

F IGURE 2.5 – Architecture de connaissance pour la construction d’une ontologie médicale

La Figure 2.5 classe les formalismes existants (Termes/Glossaire, Taxonomie simple,


Thésaurus,. . . ) en fonction de leur expressivité sémantique. Les ressources biomédicales
existantes sont placées en fonction du type de formalisme, par exemple les ressources
lexicales (sur la partie gauche du schéma) contiennent la terminologie de plusieurs res-
sources avec des informations des concepts. Nous trouvons également des sources de
lexiques spécialisés (par exemple UMLS) qui sont utilisées dans plusieurs applications de
text mining. Les ressources plus complexes pour la construction des lexiques dans l’on-
tologie sont placées sur le réseau sémantique (par exemple NCI Metathesaurus, MeSH,
SnomedCT, UMLS Metathesaurus, OBO ontologies, . . . ). Ce qui suit présente différents
réseaux sémantiques existants.

UMLS 15 (Unified Medical Language System) a été mis en place dans le but d’améliorer
l’accès à l’information médicale à partir de diverses bases de données : bibliographiques,
enregistrements cliniques et bases de connaissances médicales. UMLS sert à définir un
15. UMLS http://www.nlm.nih.gov/research/umls/
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 48

vocabulaire médical de base (méta-thésaurus) qui reprend et dédouble entre autres les
termes de MeSH, SNOMED 16 . Ce méta-thésaurus propose une description hiérarchique
des connaissances médicales utilisées dans divers documents et systèmes à base de
connaissances.
Pour le traitement du vocabulaire médical en anglais, l’UMLS constitue un outil infor-
matique puissant qui permet d’accéder à de nombreuses informations car il gère les
variations des termes et les relations. Ce méta-thésaurus concerne essentiellement des
terminologies anglophones. Il existe trois sources de connaissances UMLS : (1) un méta-
thésaurus, qui contient des informations sémantiques sur des concepts biomédicaux,
leurs noms et leurs relations ; (2) un réseau sémantique qui est un réseau de catégories
générales ou de types sémantiques qui sont assignés à tous les concepts de méta-
thésaurus ; (3) un lexique spécialisé qui contient des informations syntaxiques sur les
termes biomédicaux et qui couvre la plupart des termes correspondant aux noms de
concepts dans le méta-thésaurus.

FMA 17 ( Fundational Model of Anatomy ) est une ontologie de référence pour le domaine
de l’anatomie. C’est une représentation de toutes les entités anatomiques et les rela-
tions nécessaires pour la modélisation symbolique de la structure phénotypique du corps
humain dans une forme qui soit compréhensible par l’homme et qui soit également com-
putationnelle.

ICD 18 ( International Statistical Classification of Diseases and Related Health Problems)


permet le codage des maladies, des traumatismes et de l’ensemble des motifs de recours
aux services de santé. Il est publié par l’Organisation Mondiale de la Santé et est utilisé
à travers le monde pour enregistrer (1) les causes et l’analyse systématique, (2) l’in-
terprétation et la comparaison des données de mortalité et de morbidité recueillies dans
différents pays ou régions à des époques différentes. La quantité de ces informations
augmente chaque année.

MeSH 19 (Medical Subject Headings) est un thésaurus biomédical de référence et est


un outil d’indexation, de catalogage et d’interrogation des bases de données de la NLM
(National Library of Medicine, Bethesda, USA), notamment MEDLINE/PubMed. Dans sa
version 2012, la base de connaissance MeSH est constituée de 26 582 descripteurs
avec 16 catégories thématiques, 150 descripteurs, 83 qualificatifs et environ 202 066
concepts supplémentaires. Il a été conçu à la National Library of Medicine aux États-
Unis comme support de l’index Me, répertoire des principales publications scientifiques,
et est utilisé par les systèmes de recherche bibliographique Medlars 20 et MEDLINE 21 .
Le MeSH est organisé en deux parties : une liste alphabétique de termes (lexique) et une
structure multi-axiale. Les termes équivalents sont rapportés à celui des 79 177 termes
principaux (descripteurs) qui expriment le plus précisément le concept, termes auxquels

16. SNOMED http://www.ihtsdo.org/snomed-ct/


17. FMA http://sig.biostr.washington.edu/projects/fm/
18. ICD http://www.who.int/classifications/icd/en/
19. MeSH http://www.ncbi.nlm.nih.gov/mesh
20. Medlars https://www.nlm.nih.gov/bsd/mmshome.html
21. MEDLINE https://www.nlm.nih.gov/bsd/pmresources.html
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 49

sont associés un code alphanumérique. Les descripteurs s’organisent selon une struc-
ture hiérarchique et associative. Le MeSH comprend jusqu’à 11 niveaux de hiérarchie.
Ces principaux composants sont les Headings (MH pour Main Headings), les Subhea-
ding et les Supplementary Concept Records. En outre, des connecteurs permettant des
références explicites entre termes expriment les relations de synonymie, de voisinage ou
d’association tandis que des qualificatifs permettent de considérer les différentes facettes
d’un concept.

OBO 22 (Open Biomedical Ontologies) est un travail collaboratif pour créer des vocabu-
laires contrôlés pour une utilisation partagée entre différents domaines biologiques et
médicaux. En 2006, OBO faisait partie des ressources du National Center for Biomedical
Ontologies. La bibliothèque d’ontologies OBO constitue la base d’une collaboration entre
différents groupes de développeurs d’ontologies scientifiques qui ne cessent d’améliorer,
d’augmenter et d’enrichir son contenu. Les ontologies présentes dans OBO ont été va-
lidées et sont utilisées par des experts du domaine. Elles sont considérées comme des
ontologies formelles.

Le projet GALEN 23 , développé à l’Université de Manchester, vise à mettre en place un


serveur de terminologie en médecine. Développé depuis 1992 au sein de projets eu-
ropéens successifs, il est centré sur un modèle de références communes. GALEN utilise
un formalisme appelé GRAIL 24 (Galen Representation and Integration Language) qui
permet de saisir la connaissance terminologique dans le domaine médical. Ce forma-
lisme est généraliste et permet de définir des concepts complexes (ou définis) composés
de concepts plus élémentaires (ou primitifs). Tous les concepts, et les relations qui les
lient, sont représentés indépendamment du langage dans lequel ils sont exprimés. GA-
LEN est basé sur un modèle sémantique solide de terminologies cliniques appelé GALEN
CORE 25 (Coding Reference). Ce modèle contient des concepts cliniques élémentaires
(par exemple fractures, os, . . . ), des relations qui contrôlent la combinaison des concepts
(par exemple les fractures osseuses) et des concepts complexes (par exemple fracture
de la clavicule).

SNOMED 26 ( Systematized Nomenclature of Medicine) est une nomenclature pluri-axiale


couvrant tous les champs de la médecine et de l’odontologie humaine, ainsi que la
médecine animale. Il s’agit d’un système de classification permettant de normaliser l’en-
semble des termes médicaux utilisés par les praticiens de santé. La SNOMED a pour
fonction d’attribuer un code à chaque concept permettant un grand nombre de combinai-
sons entre eux. Elle comprend également une liste de diagnostics au format numérique.
Elle permet ainsi de stocker des informations médicales individuelles dans des entrepôts
de données afin de concevoir des outils d’analyse décisionnelle, de faciliter des décisions
thérapeutiques, de contribuer aux études épidémiologiques et à l’enseignement. L’utilisa-
tion de SNOMED garantit l’universalité du vocabulaire médical.

22. OBO http://www.obofoundry.org


23. GALEN http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7889770
24. GRAIL http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9040895
25. GALEN CORE http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2233226/
26. SNOMED http://www.ihtsdo.org/snomed-ct/
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 50

Kingsbury Center for Cancer Care Glossary a été obtenu par le Kinsbury Informa-
tion Center 27 . C’est un glossaire de termes liés au diagnostic et au traitement du cancer,
spécialement destiné aux patients et à leurs familles. Ainsi MedicineNet Medical Dictio-
nary 28 est un glossaire des termes médicaux pour les patients et les semi-spécialistes.

Multilingual Glossary of Technical and Popular Medical Terms in Nine European


Languages 29 a été élaboré par l’Heymans Institute of Pharmacology. Ce glossaire
comprend des termes médicaux en neuf langues de l’Union Européenne en ajou-
tant la dénomination correspondant en langage général (par exemple, antiseptique-
désinfectant).
Il existe un nombre conséquent d’ontologies dans le domaine médical, qui facilite le pro-
cessus de réutilisation d’ontologie. Malheureusement toutes les ontologies appliquées ou
de domaines spécifiques (orthopédie, maladies vasculaires, . . . ) n’existent pas donc cela
rend complexe l’étape de la réutilisation. Cela est dû à l’absence de stockage ou d’in-
dexation unique. Nous pouvons citer les plus connues comme LOA 30 créée en 2008, ou
encore comme OWG 31 , IO [Bir12] , OBO, NCBO 32 . On trouve également des collections
d’ontologies sur des pages personnelles partagées (comme Golbeck [Gol03]). On peut
remarquer que le travail réalisé dans OBO vise à créer des ontologies biomédicales qui
respectent le critère d’interopérabilité. Ces ontologies s’appuient sur un format standard :
le format OBO, qui permet l’édition et la visualisation de celles-ci. Certaines ontologies
restent cependant décrites au format OWL.

2.2.2/ D ÉVELOPPEMENT DES ONTOLOGIES M ÉDICALES

Le développement d’ontologies constitue un enjeu important. Les systèmes de traitement


de l’information qui doivent fonctionner dans des domaines de connaissances spécialisés
comme la médecine ne peuvent être efficaces que s’ils s’appuient sur des ressources
terminologiques et ontologiques, construites pour le domaine concerné et en vue d’une
application particulière [Bha09]. L’enjeu est d’élaborer des méthodes d’acquisition des
connaissances à partir de textes qui spécifient : (1) comment utiliser les outils de trai-
tement automatique des langues nécessaires pour l’analyse de corpus, et (2) les envi-
ronnements de modélisation des connaissances nécessaires à la construction d’onto-
logies [Bha09, Pat09]. Quelle que soit la méthodologie adoptée pour le développement
d’ontologie (cf. section 2.1.2), les processus de construction doivent faire l’objet d’une
collaboration qui rassemble des experts du domaine à modéliser, des ingénieurs des
connaissances et les futurs utilisateurs [Char12]. Cette collaboration ne peut être fruc-
tueuse que si les objectifs du processus de construction et les besoins qui en découlent
sont clairement définis. L’ingénieur des connaissances doit s’interroger sur trois aspects
du processus de construction : (1) l’objectif opérationnel, (2) le domaine de connaissance
et (3) les utilisateurs.
La représentation conceptuelle des connaissances en médecine passe par le
27. Kingsbury Center http://www.kingsburycenter.org
28. MedecineNet, http://www.medicinenet.com
29. Multilengual Glossary, http://glossarissimo.wordpress.com
30. LOA, http://www.loa.istc.cnr.it
31. OWG, http://mged.sourceforge.net/ontologies/
32. NCBO, http://www.bioontology.org
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 51

développement d’ontologies. L’utilisation des ontologies dans la médecine se concentre


principalement sur la représentation et l’organisation de terminologie médicale [Smi04].
Les médecins ont développé leur propre langage et lexique spécialisés pour les aider
à stocker et à communiquer des connaissances médicales générales et des informa-
tions relatives aux patients de façon efficace. Ces terminologies sont optimisées pour
la compréhension humaine et elles sont caractérisées par une quantité importante de
connaissances implicites. Les systèmes d’information médicale doivent pouvoir commu-
niquer des concepts médicaux complexes de façon détaillée (possiblement exprimés
dans différentes langues, sans ambiguı̈té). C’est évidemment une tâche difficile et cela
requiert une analyse approfondie de la structure et des concepts de la terminologie
médicale.
D’après notre étude de la littérature, nous proposons de lister dix principes à respecter
pour la construction d’ontologie :

1. Domaine des connaissances : il doit être délimité le plus précisément possible se-
lon plusieurs axes ; les connaissances du domaine, les connaissances de raisonne-
ment et les connaissances de haut niveau qui, par leur degré d’abstraction, peuvent
être communes à plusieurs domaines [Cor06]. Le premier souci concernant la
construction de l’ontologie est d’identifier quel est le domaine de connaissances que
nous cherchons à modéliser (par exemple, si notre domaine de connaissance est
le traitement du cancer, l’ensemble des connaissances que nous devons concep-
tualiser est l’analyse d’un corpus du domaine de la cancérologie). Quelle que soit
sa spécialité médicale, un médecin se sert constamment de connaissances appar-
tenant à d’autres spécialités. Dans ce cas, il est difficile de définir les limites des
connaissances à modéliser et comment identifier les connaissances pertinentes.
2. Degré de formalisme et granularité : la formalisation est nécessaire pour per-
mettre un raisonnement automatique afin de décharger les utilisateurs d’une partie
de leur tâche d’exploitation [Char06]. Ces utilisateurs doivent, au même titre que
l’objectif opérationnel, être identifiés car le choix du degré de formalisation et de
la granularité de l’ontologie dépendent de leurs besoins et de leurs compétences.
Les principales problématiques sur les questions de formalisme et de granularité
concernent l’interprétation du sens des connaissances médicales en logique de
description [Sch07, Bha09] :
• comment passer de l’expression linguistique des connaissances à une
représentation formelle et calculable, propre à l’exploitation informatique,
• comment ne pas réduire de manière excessive l’expressivité du langage médical
en le formalisant,
• comment définir quelles sont les primitives de représentation et leurs significa-
tions dans le processus de modélisation.
3. L’importation et la réutilisation : le premier objectif est de définir la configura-
tion de l’ontologie sur la base de discussions avec des experts du domaine et
les sources de données existantes, comme les bases de données ou d’autres
ontologies. En raison du nombre croissant de sources de connaissances dans
le domaine biomédical, il est nécessaire de pouvoir mettre ensemble toutes ces
sources complémentaires. L’automatisation de cette tâche est plus que nécessaire.
La combinaison de différentes sources peut être triviale si un lien explicite entre
les concepts similaires présents dans une base de données relationnelle existe.
Selon la façon dont les ontologies sont combinées, deux principales techniques
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 52

sont définies par Noy [Noy00] : l’alignement et la fusion des ontologies. En ali-
gnement d’ontologies, les deux ontologies restent intactes et des liens entre elles
sont créés. Cette technique est utilisée quand les ontologies sont de domaines
complémentaires. Dans la fusion des ontologies, les deux ontologies sont fu-
sionnées en une seule. Cette technique est utilisée quand il est nécessaire de
prévoir une ontologie cohérente et unifiée.
4. La classification hiérarchique : elle est utilisée pour regrouper des termes
en fonction du contexte. Les structures hiérarchiques résultantes peuvent être
vérifiées par un ingénieur ontologique et/ou par un expert du domaine. Blaschke
[Bla02] et Krishnan [Kri12] ont utilisé la classification hiérarchique pour grouper
des termes du domaine provenant de la littérature. Le résultat a été un ensemble
d’arbres indépendants qui ont été fusionnés par un expert du domaine. Ces arbres
hiérarchiques qui représentent la taxonomie dans l’ontologie peuvent être conçus
selon trois principes :
• l’identification des concepts les plus génériques que l’on déclinera en concepts
de plus en plus spécifiques. Il s’agit d’une approche de haut en bas (ou TOP
DOWN),
• l’identification des concepts spécifiques que l’on organise avec des concepts plus
génériques. C’est une approche de bas en haut (ou BOTTOM UP),
• l’identification des concepts les plus importants (pas forcément spécifiques ou
génériques) et à partir de ceux-ci l’identification des concepts plus génériques
et plus spécifiques dont on aura besoin. Cette approche part du milieu vers les
extrémités (ou MIDDLE OUT).
Dans la pratique, il n’y a pas d’approche purement ≪ TOP DOWN ≫ ou ≪BOTTOM
UP ≫ surtout lorsqu’une ontologie est conçue par une combinaison de constructions
taxonomiques ou à partir d’ontologies déjà existantes réutilisées.
5. Les ontologies représentent ≪ ce qui est ≫, les modèles d’information
représentent ≪ ce que nous savons ≫ : la tâche de représentation des faits cli-
niques exige deux aspects strictement séparés : (1) Les vérités universelles sur
les entités du monde visé par des termes de domaine, et (2) les faits connus
sur des cas cliniques concrets. La première tâche correspond à ce que l’on en-
tend par ontologie, la seconde correspond aux modèles d’information. Il s’agit non
seulement des faits qui sont dans le monde, mais aussi de la connaissance de
ces faits. Par exemple il existe une distinction entre les classes Tuberculose pul-
monaire, confirmée par culture médical et Tuberculose pulmonaire, confirmée par
antécédents cliniques, or la tuberculose pulmonaire est confirmée comme maladie
(vérité universelle), le patient X a d’un point de vue pulmonaire des facteurs à risque
de tuberculose (connaissance). La nature de la tuberculose d’un patient ne dépend
pas de la façon dont elle est diagnostiquée. Cette distinction n’a pas de sens au
niveau des ontologies médicales car l’information ne change pas en fonction d’un
fait connu ou inconnu [Rec06].
6. Les exigences pratiques peuvent justifier les écarts contrôlés : dans de nom-
breux cas, les besoins des utilisateurs peuvent engendrer des difficultés dans la
conception des ontologies. Comme les ontologies sont basées sur des vérités uni-
verselles, elles évitent la représentation des conjectures qui sont importantes dans
le contexte médical (par exemple, il peut être nécessaire de classer certains fac-
teurs de risques liés aux maladies : si nous déclarons ≪ Hypertension ≫ comme
≪ Facteur de risque pour une rupture d’anévrisme ≫ dans une ontologie en utilisant
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 53

un relation ≪ is a ≫, nous allons certainement la représenter comme une vérité uni-


verselle, car toute hypertension provoque un infarctus du myocarde. Ainsi confondre
les rôles pour les relations de sous-classe est une erreur commune dans la concep-
tion de l’ontologie car l’hypertension n’est pas un symptôme obligatoire pour un
accident vasculaire)[Sta09]. Pour cette raison, il est recommandé de concevoir l’on-
tologie avec des affirmations divergentes (Figure 2.6).

F IGURE 2.6 – Connaissances épistémologiques de l’ontologie

7. Les ontologies doivent être liées à des dictionnaires : lors de la création d’une
ontologie, il n’est pas obligatoire d’intégrer un lexique ou des informations termi-
nologiques même si cela est fortement recommandé. Cependant, il est important
que les nœuds de l’ontologie soient eux-mêmes explicites et emploient des termes
couramment utilisés dans le domaine. En outre, ils doivent éviter des formulations
ambiguës. Cela signifie que les termes de l’ontologie ne doivent pas être erronés ou
porter à confusion. Deux nœuds ne peuvent pas avoir le même terme. Il est alors
parfois nécessaire de choisir des synonymes. C’est pourquoi il est nécessaire de
fournir un lien entre l’ontologie et un dictionnaire où chaque entrée du dictionnaire
correspond à un terme du domaine ou à des synonymes. Ce dictionnaire est une
structure de données séparée et ne fait pas partie intégrante des ontologies.
8. Le découpage d’ontologie : les étapes du développement de l’ontologie
présentées précédemment recueillent l’information et elles peuvent exiger le
découpage du contenu de l’ontologie pour maintenir l’information qui correspond
le mieux au domaine. Nous devons tenir compte de l’équilibre entre intégralité (qui
peut poser des problèmes dans la gestion du contenu) et complexité du traite-
ment (qui limite l’expressivité de l’ontologie). Lee [Lee11] propose le découpage
sur l’exemple d’une ontologie développée sur le domaine des drogues. Il propose de
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 54

supprimer les concepts non nécessaires dans l’ontologie du domaine. Les concepts
supprimés ne doivent pas changer la similarité sémantique sur l’ontologie complète.
9. Les utilisateurs des ontologies n’ont pas besoin de connaitre l’ensemble du
système : du point de vue de l’utilisateur, la structure interne d’une ontologie peut
facilement conduire à la confusion ou à des interprétations erronées. Les utilisa-
teurs inexpérimentés dans l’ingénierie ontologique n’ont pas besoin de connaitre
tous les détails de la hiérarchie. Ainsi, les ontologies ne doivent montrer aux uti-
lisateurs que l’organisation des catégories bien définies pour faire respecter la
cohérence dans le contenu. Il faut fournir des interfaces sur lesquelles s’appuyer
pour des tâches personnalisées.
10. Les ontologies doivent fournir des services de terminologie personnalisés :
les utilisateurs finaux des ontologies médicales doivent recevoir des terminologies
précises, sans avoir besoin d’accéder à l’ontologie, car ces utilisateurs créent et
sélectionnent uniquement des termes. Le service de terminologie est à son tour
responsable de la liaison des termes de l’ontologie pour la représentation contrôlée
à l’utilisateur (Figure 2.7).

F IGURE 2.7 – Services de terminologie en médiation entre l’ontologie et l’utilisateur final

La représentation des connaissances dans le contexte clinique est étudiée par la com-
munauté d’informatique médicale depuis la dernière décennie [Cim00]. L’objectif est d’of-
frir un ensemble de références sémantiques sur les connaissances cliniques (patholo-
gies, traitements, médicaments, . . . ). Ces ensembles comptent actuellement différents
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 55

systèmes de classification de terminologies sur une large gamme de disciplines cli-


niques, grâce au fort enrichissement d’UMLS et à la croissance du développement d’on-
tologies en OBO. Pourtant, la plupart de ces terminologies et ontologies sont créées
dans des contextes d’applications spécialisées. La plupart ne sont pas destinées à l’in-
teropérabilité sémantique (elles couvrent tous les vocabulaires de contrôle des différentes
disciplines de santé). Cette interopérabilité constitue une exigence incontournable dans
le domaine de l’intégration des soins, où les données du patient doivent être facilement
interchangeables à travers les frontières institutionnelles (cliniques, hôpitaux, centres de
recherche, . . . ). L’objectif principal des ontologies biomédicales est de concentrer les
efforts de représentation et de développement d’ontologies dans ce type de systèmes
spécialisés sur la contribution médicale dans un contexte de soins cliniques intégrés.
Une ontologie médicale sur les maladies, les traitements, la coordination médicale, est
initialement développée pour modéliser et représenter l’information issue des articles
médicaux, des bibliothèques digitalisées, des diagnostics numérisés, . . . Elle peut initiale-
ment être construite par taxonomies médicales et en réutilisant des ontologies existantes
(UML, MeSH, NCI Thesaurus, . . . ). Les concepts supplémentaires et la sémantique rela-
tionnelle peuvent être enrichis avec l’exploration des ontologies existantes qui ont un lien
avec le domaine d’intérêt, qui favorisent des détails supplémentaires qui peuvent avoir un
intérêt pour le traitement, le dosage, les effets, les causes, les résultats de recherches.
Il existe dans la littérature plusieurs méthodologies proposées pour le développement
des ontologies (cf. section 2.2). La plupart d’entre elles ont été conçues pour résoudre
des difficultés particulières dans le développement des ontologies à grande échelle (par
exemple la gestion d’équipes coopératives en fonction des distances géographiques, of-
frant d’énormes sources d’acquisition de connaissances, et la fusion/alignement des on-
tologies hétérogènes) [Gom07]. Ces méthodes n’ont pas été adoptées pour la construc-
tion d’ontologies dans le domaine médical, malgré le fait qu’elles puissent être utilisées
pour construire des ontologies de petite ou grande taille. La conception ontologique reste
encore en partie un art quelque soit les méthodes utilisées [Fer07].
Les ontologies sont généralement développées sur un principe de saturation [Kaz11].
L’idée de base est de construire l’ontologie par un apprentissage au travers de documents
cliniques. Ensuite, l’ensemble des informations est utilisé comme une phase de test et
d’évaluation de l’ontologie qui couvre la plupart des concepts et des relations du domaine
établi. Si de nouveaux concepts sont introduits durant la phase de test, les documents de
tests établis doivent être mis à jour et les nouvelles classes et propriétés sont ajoutées à
l’ontologie. Un deuxième test est utilisé pour évaluer l’ontologie de manière itérative. Ce
processus a pour objectif de compléter les concepts, les propriétés et les relations. Sou-
vent l’identification de nouveaux concepts (ou l’évolution de concepts existants) se fait
manuellement sur la base des recommandations faites par les experts dans le domaine
médical [Aba13]. Les concepts spécifiques souffrent parfois de généralisations dérivées
des classes et des relations (différents procédés médicaux appliqués dans différents mi-
lieu), c’est l’identification des traitements, des médicaments, des symptômes, . . . qui n’a
pas été spécifiée dans l’ontologie. Il est important d’être consistant dans sa logique de
développement.
Par exemple, une ontologie, qui modélise des maladies et/ou le traitement appliqué, doit
être représentée par une série de classes ou de concepts qui sont directement liés à des
propriétés ou des événements. Les classes hiérarchiques dans une ontologie doivent
représenter la spécificité des relations (la représentation d’un traitement spécifique ou
d’une maladie particulière dérivée de manifestations spécifiques, telles que des descrip-
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 56

tions d’articles médicaux). Les instances dans l’ontologie ne sont pas des traitements
spécifiques pour la condition d’un patient en particulier, mais une information générique
applicable à un groupe de patients avec une instance de maladie similaire et dans des
conditions similaires. La Figure 2.8 montre un exemple de hiérarchisation générale pour
la modélisation d’une pathologie et le traitement possible.

F IGURE 2.8 – Les classes de maladies/traitement dans une ontologie

Les Figures suivantes montrent une hiérarchie qui est considérée comme un complément
d’un aspect médical, où ≪ maladie ≫ représente l’altération des fonctions de l’état physio-
logique ou morphologique considérées comme normales. Les maladies complexes sont
dues à l’interaction entre un profil génétique particulier et un environnement (Figure 2.9).
Le ≪ traitement ≫ suit l’évolution de la maladie concernée comme par exemple la prise de
médicaments, les thérapies, les chirurgies (Figure 2.10). La ≪ condition ≫ se réfère à des
conditions supplémentaires ou à des attributs que le patient pourrait présenter pour l’effi-
cacité des traitements (Figure 2.11), ajoutant ainsi des données spécifiques aux patients
(âge, sexe, les antécédents médicaux,. . . ).
Au sein des ontologies, si l’on utilise le langage OWL, il est possible d’associer aux pro-
priétés (relations) des sous-propriétés (sous-relations) qui forment ainsi une hiérarchie
de relations.

F IGURE 2.9 – Les classes de maladies dans une ontologie

Il est important de noter qu’il n’y a aucune limite sur le nombre de fois ou un composant
peut être référencé. Par exemple, un traitement peut comprendre une combinaison de
traitements (médicaments, chirurgie,. . . ), de la même façon, un traitement peut être ap-
pliqué à une combinaison de conditions pour un patient qui conduit à des effets multiples.
Une fois construite et acceptée par une communauté particulière, cette ontologie traduit
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 57

F IGURE 2.10 – Les classes de traitement dans une ontologie

F IGURE 2.11 – Les classes de condition de maladie dans une ontologie

un consensus explicite et un certain niveau de partage : deux aspects essentiels pour


permettre son exploitation par différentes applications ou agents logiciels. Ce point de
vue soulève un paradoxe important : dans un souci de réutilisation, l’ontologie gagne
à cultiver une certaine indépendance par rapport aux différentes applications dans les-
quelles elle peut être utilisée et sa construction elle-même doit être guidée par l’usage
dans l’application cible. Il se pose alors le problème de l’utilisation opérationnelle des
ontologies, c’est à dire de leur mise en œuvre pratique [Pat09]. Il est indispensable de
préciser l’objectif opérationnel de l’ontologie, en particulier au travers de scénari d’usage.
Ainsi, l’étape, indispensable, de validation de l’ontologie doit être assurée par des profes-
sionnels de la santé.
Le contenu, la forme, la couverture et le degré de formalisation doivent être adaptés en
fonction du rôle que doit jouer l’ontologie dans l’application cible. Une fois construite et
acceptée par une communauté particulière, cette ontologie traduit un consensus explicite
et un certain niveau de partage, deux aspects essentiels qui permettent son exploitation
par différentes applications ou agents logiciels [Cim00].
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 58

2.2.3/ O NTOLOGIES APPLIQU ÉES

Il existe différents types d’ontologies. Dans la littérature Guarino[Gua98] et Gómez-Pérez


[Gom07] présentent plusieurs typologies connues qui classifient les ontologies en fonc-
tion : des objets qu’elles modélisent, de la granularité des connaissances représentées
et du niveau de formalisme du modèle (Figure 2.12).

F IGURE 2.12 – Classification des ontologies selon Guarino [Gua98]

Ce type d’ontologie regroupe les concepts utilisés pour formaliser les connaissances.
L’ontologie définit les concepts utilisés principalement dans des langages structurés
(classes, sous-classes, attributs, valeurs, relations et axiomes) [Gru93a]. L’ontologie de
domaine permet de spécifier les connaissances d’un domaine de façon indépendante du
type de manipulation qui va être opéré.
De nombreuses ontologies de domaine existent déjà (Figure 2.13). MENELAS [Zwe99]
présente des ontologies de haut niveau de conceptualisation. Le projet LERUDI (LEc-
ture Rapide en Urgence du Dossier patient Informatisé) 33 vise à développer un système
d’information offrant aux professionnels de la santé une vision synthétique du dossier
patient informatisé et la possibilité de prises de décisions médicales. Le développement
d’ONTOURGENCES [Char12] a été réalisé en 6 étapes :
• construction du squelette ontologique de la ressource termino-ontologique,
• utilisation de ressources terminologiques et ontologiques existantes pour compléter
manuellement le système de concepts,
• enrichissement automatique,
• acquisition de concepts ou niveau de termes,
• enrichissement des termes en concepts en rapport avec les médicaments,
• mise en œuvre de procédures de validation.
Ces 6 étapes sont les règles de construction de toutes ces ontologies : les
deux premières étapes de construction correspondant à une méthode classique de
construction d’ontologie, les trois étapes suivantes étant en revanche spécifiques au
développement de ressources termino-ontologique et à son usage dans un système. La
validation est l’assurance qualité qu’il faut prendre en considération pour tous les types
d’ontologies.

Dans la littérature, nous trouvons différentes ontologies appliquées dans différents do-
maines.
33. LERUDI, http://esante.gouv.fr/actus/services/le-projet-lerudi-fiche-signaletique
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 59

F IGURE 2.13 – Ontologies existantes dans le domaine médical

Pour la conception de systèmes biologiques : l’ontologie de TAMBIS (Tao) est une


ontologie pour les concepts de la biologie moléculaire et de la bio-informatique. Elle a été
créée comme une partie d’un système complet de requêtes qui a le même nom (TAM-
BIS). Elle a été modélisée avec le langage DAML+OIL. Elle est utilisée pour décrire : (1)
les méta-données de sources de données, ce qui représente un schéma universel sur les
fichiers, (2) la formation des requêtes sur le langage de modélisation qu’ils ont créé, (3)
l’interface utilisateur pour la formulation de requêtes, elle est destinée aux utilisateurs qui
ne sont pas préparés pour utiliser les langages de requêtes complexes, (4) la médiation
entre différentes sources pour traduire le modèle médiateur en modèle source. Une ca-
ractéristique importante de cette ontologie est qu’elle ne contient pas d’instances, c’est
à dire qu’elle ne contient que des connaissances sur des concepts bio-informatiques et
de biologie moléculaire ainsi que leurs relations. Il existe également une ontologie du
cycle cellulaire pour représenter le processus et l’analyse des composants de réseaux
moléculaires liés au cycle cellulaire[Ant09]. De façon similaire, il existe une ontologie
de composants cellulaires pour aider la modélisation des propriétés et des composants
fonctionnels des cellules [Mat10].

Pour la gestion de données et de l’information : malgré ses débuts comme méta-


thésaurus basé sur UMLS, les gestionnaires de NCI (National Cancer Institute) 34 ont
décidé de le transformer en une ontologie [Gon11]. NCI contient la terminologie produite
par l’Institut National sur le Cancer. Il est l’un des plus grands sujets décrivant les mala-
dies, les médicaments, les produits chimiques, les diagnostics, les gènes, les thérapies,
34. NCI,http://www.cancer.gov/cancertopics/cancerlibrary/terminologyresources
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 60

l’anatomie, les organismes et les protéiques. De façon similaire, une ontologie du cancer
de la prostate a été conçue à l’aide de la gestion et de l’intégration des données cliniques
sur les diagnostics de maladies cancéreuses [Min09]. Il existe également une ontologie
sur la gestion des concepts liés aux traitements et à la recherche du cancer, pour la
gestion et l’intégration des données des essais cliniques [Gei13].

Pour le support des maladies spécifiques et de la prise de décision clinique : l’on-


tologie des maladies (Disease Ontology ) 35 correspond à un vocabulaire médical contrôlé
développé dans le champ bio-informatique en collaboration avec le projet NuGene du
Centre de Médecine Génétique, de l’Université de Northwestern, Chicago. Elle a été
conçue pour fournir une trace entre les maladies et les conditions associées à cer-
tains codes médicaux comme entre autres ICD9CM 36 et SNOMED 37 . L’ontologie On-
toPneumo a été développée pour aider au codage médical dans le domaine de la pneu-
mologie [Ban08]. La construction de cette ontologie a fortement utilisé les ressources ter-
minologiques, non seulement des pratiques médicales en pneumologie mais également
des vocabulaires utilisés par les médecins (l’ontologie a été validée par un expert du do-
maine, médecin hospitalier dans un service de pneumologie). L’ontologie OntoHTA per-
met pour la mise à jour des formulaires pour des données cliniques dans le domaine de
l’hypertension artérielle [Ste07]. OntoReaChir a été développée pour la prise en charge
des complications postopératoires et traumatologie dans le domaine de la réanimation
chirurgicale [LeM02]. Ces ontologies médicales françaises sont des hiérarchies stricte-
ment taxonomiques, dans le respect des principes de la sémantique différentielle. Elles
sont également construites avec la formalisation OWL et bénéficient d’une top level on-
tologie (une ontologie formelle ayant un haut niveau d’abstraction) articulant l’ensemble
des concepts.

Pour le support des recherches biologiques : l’ontologie pour la recherche


biomédicale (OBI) 38 a pour principal objectif le développement d’une ontologie intégrée
pour la description des recherches biologiques et cliniques. Elle modélise la conception
d’une recherche sur les protocoles et les instruments à utiliser, le matériel utilisé, les
données générées et le type d’analyses effectuées. Elle est considérée comme une on-
tologie de OBO 39 .

Pour le développement d’ontologies basées sur la réutilisation : l’ontologie de


RNA 40 (RiboNucleic Acid ou Acide ribonucléique - ARN) a pour finalité de créer une
ontologie pour comprendre le fonctionnement des séquences d’ARN dans des systèmes
biologiques. Un des objectifs de ce projet était de créer une ontologie en s’appuyant sur
trois ontologies existantes : l’ontologie Gene (GO), l’ontologie de séquence (SO) et l’on-
tologie structurelle utilisée par PDB (Protein Data Bank ). GO fournit des vocabulaires
contrôlés qui décrivent les gènes et la qualité des produits génériques dans n’importe
quel organisme. Celle-ci est également composée de trois ontologies : une qui décrit des

35. Disease Ontology,http://diseaseontology.sourceforge.net


36. ICD9CM http://www.cdc.gov/nchs/icd/icd9cm.htm
37. SNOMED http://www.ihtsdo.org/snomed-ct/
38. OBI,http://obi.sourceforge.net/index.php
39. OBO http://www.obofoundry.org
40. RNA,http://roc.bgsu.edu
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 61

produits génétiques comme leur processus biologique associé, une seconde pour les
composants cellulaires, et la dernière pour décrire les fonctions moléculaires de façon
indépendante de l’espèce. Un autre aspect important de GO est d’utiliser un cycle de
construction simple et intuitive. SO et PDB cherchent à développer une ontologie qui
convient pour décrire des séquences biologiques. Il existe une version allégée de cette
ontologie appelée SOFA (Sequence Ontology Feature Annotation) 41 . Cette ontologie est
écrite dans le langage OWL.

Il est important de noter la grande quantité d’information existante sur les ontologies dans
le domaine médical, ce qui peut être considéré comme un avantage. Il est possible d’ob-
tenir une grande compréhension de la terminologie médicale en utilisant efficacement
ces nombreux systèmes qui s’appuient sur ces ontologies à des fins différentes. Notons
également qu’OWL est le langage pionnier de modélisation de l’ontologie.

2.3/ C YCLE DE VIE D ’ UNE ONTOLOGIE

Il s’agit dans cette section d’étudier le cycle de vie des ontologies, autrement dit comment
ont évolué les ontologies médicales, comment elles peuvent évoluer et enfin comment
elles sont maintenues.
Puisque les ontologies sont destinées à être utilisées comme des composants lo-
giciels dans des systèmes répondant à des objectifs opérationnels différents, leur
développement doit s’appuyer sur les mêmes principes que ceux appliqués en génie logi-
ciel. Ainsi, les ontologies doivent être considérées comme des objets techniques évolutifs
possédant un cycle de vie qui nécessite d’être précisé. Les étapes pour une ontologie
comprennent des activités de gestion de projet (planification, contrôle, assurance qua-
lité) et des activités de développement (spécification, conceptualisation, formalisation)
auxquelles s’ajoutent des activités transversales de support telles que l’évaluation, la do-
cumentation et la gestion de la configuration [Gan06].
Le cycle de vie d’une ontologie (Figure 2.14) comprend :
• une étape initiale de détection et de spécification des besoins qui permet notamment
de circonscrire précisément le domaine des connaissances,
• une étape de conception découpée en trois sous-étapes : Normalisation, Formalisation
et Opérationnalisation,
• une étape de déploiement et de diffusion,
• une étape d’utilisation incontournable,
• une étape d’évaluation,
• et une étape d’évolution et de maintenance du modèle.
L’ontologie et les besoins des utilisateurs doivent être réévalués et l’ontologie peut être
ou bien étendue ou bien si nécessaire en partie reconstruite. La validation du modèle de
connaissances est au centre du processus et se fait de manière itérative [Fer00].
Les phases de conception initiale et d’évaluation ont elles aussi un certain nombre de
points incontournables :
• la spécification des solutions,

41. SOFA, http://www.sequenceontology.org


CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 62

F IGURE 2.14 – Cycle de vie d’une ontologie

• l’acquisition des connaissances nécessaires (analyse de textes, traitement automa-


tique de la langue naturelle, plateformes collaboratives),
• la conceptualisation et la modélisation (design pattern ontologiques, méta-ontologies,
entretien avec les experts),
• la formalisation (méthodes et outils de l’ontologie formelle, logiques de description et
algorithmes de tableaux, analyse formelle de concepts, graphes conceptuels, forma-
lismes du web sémantique RDF et OWL),
• l’intégration de ressources existantes (alignement automatique d’ontologies, traduc-
tion),
• l’implantation (graphes conceptuels, logiques de description, formalismes objets).
Un autre problème lié à la conception et à l’évolution d’une ontologie est l’obtention et
le maintien d’un consensus sur les choix de représentation et de conceptualisation faits
dans l’ontologie. Suivant les usages, ce problème fait appel à des collecticiels (group-
ware, cf. chapitre 1) et des outils de gestion des points de vue, des terminologies, des
langues et des jargons différents. Notons aussi que l’évolution pose le problème de la
maintenance de l’ontologie existante. Lorsque l’ontologie est modifiée, ses changements
ont un impact sur tout ce qui a été construit précédemment. Le maintien de la cohérence
dans une ontologie, l’historique et la gestion des versions, la ré-ingénierie et la propaga-
tion des changements après modification, sont des questions de recherche encore large-
ment ouvertes. La maintenance de l’ontologie soulève donc des problèmes d’intégration
technique et des problèmes d’intégration aux usages [Gang06].
La médecine étant en constante évolution, la modélisation des connaissances et des pra-
tiques dans ce domaine se situe entre invariabilité et évolution, entre stabilité et adaptabi-
lité [Del13]. Les réflexions menées autour des questions de l’évolution, de la maintenance
et des critères spécifiques à l’évolution de ressources de type ontologique apparaissent
dans les communautés de recherche liées à la terminologie et l’ingénierie des connais-
sances.
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 63

L’évolution d’une ontologie peut avoir plusieurs objectifs : comme effectuer un bilan d’en-
semble, ou guider la prochaine étape de construction, ou découvrir l’origine des diffi-
cultés, ou rendre compte de résultats . . . Il est clair que ces objectifs peuvent s’opposer
et qu’ils doivent être organisés. Il faut évaluer par une méthode qualitative et quantitative
la hiérarchisation relationnelle incluant les concepts et la taxonomie. Il faut également
choisir entre évaluer toutes les étapes de construction ou bien uniquement le résultat
obtenu.
Les critères pertinents pour évaluer une ressource terminologique et ontologique sont
ceux qui doivent être respectés lors de la construction de cette même ressource.
Ainsi, il est important de respecter un certain nombre de contraintes pour obtenir une
modélisation de qualité, à la fois adaptable et maintenable [Rou10] :
• clarté et objectif : l’ontologie doit fournir la signification des termes définis en donnant
des définitions objectives. Quand une définition peut être axiomatisée, elle doit l’être.
Des définitions en langage naturel doivent être fournies,
• perfection : une définition exprimée par des conditions nécessaires et suffisantes est
préférable à une définition partielle,
• cohérence et extensibilité : une ontologie doit être cohérente pour permettre des
inférences conformes aux définitions. Les axiomes doivent être consistants. La
cohérence des définitions en langage naturel doit être vérifiée. L’ajout de nouveaux
concepts à l’ontologie ne doit pas entraı̂ner la révision des définitions existantes. Plus
généralement, l’ontologie doit être construite de telle manière que l’on puisse l’étendre
facilement, sans remettre en cause ce qui a déjà été fait,
• encodage minimal : l’ontologie doit être conceptualisée indépendamment de tout
langage d’implémentation. Le but est de permettre le partage des connaissances
contenues dans l’ontologie entre différentes applications utilisant des langages de
différentes représentations,
• ontologies minimales : une ontologie doit faire un minimum d’hypothèses sur le monde.
Elle doit contenir un vocabulaire partagé mais ne doit pas être une base de connais-
sances comportant des connaissances supplémentaires sur le monde à modéliser. Elle
doit choisir de représenter un point de vue en particulier sur le domaine qui l’intéresse.
• distinction ontologique : l’ontologie doit identifier et isoler un noyau de propriétés
considérées comme invariables pour une classe (critère d’identité), il faut créer une
nouvelle classe de concepts,
• normaliser l’ontologie : l’ontologie doit être normalisée chaque fois que cela est pos-
sible, ces normalisations représentant les classes des objets reconnus comme existant
dans le domaine. Construire une ontologie, c’est aussi décider d’une manière d’être et
d’exister des objets.

2.4/ É VALUATION D ’ UNE ONTOLOGIE

Comme tout logiciel, le contenu des ontologies (concepts, taxonomie et axiomes) doit
être évalué avant d’être utilisé ou réutilisé dans d’autres ontologies ou dans des applica-
tions. Dans [Gom07], l’auteur indique que l’évaluation d’une ontologie est un processus
technique de son contenu par rapport à un cadre de référence (les exigences, des ques-
tions de compétence, . . . ), pendant toutes les phases de son cycle de vie (le bon usage
du langage utilisé pour la codification, l’exactitude de la structure taxonomique, le sens
des termes, les concepts représentés et l’adéquation des exigences exprimées au début
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 64

du développement). Ce processus inclut la vérification et la validation de l’ontologie et


doit être effectué sur les définitions et les axiomes établis et qui peuvent être contrôlés à
partir d’autres applications.
La vérification se réfère à la construction correcte d’ontologie, dit autrement, il faut s’assu-
rer que les définitions implémentent correctement les exigences de l’ontologie. Pendant
cette partie, la validation vise à assurer que les définitions ontologiques modélisent le
monde réel pour lequel l’ontologie a été créée.
Durant le processus d’évaluation, une série de tests est établie et exécutée. Les résultats
sont ensuite analysés [Tar10] à partir de trois états possibles des ontologies :
• pré-modélisation : cet état est considéré comme la révision et l’évaluation des matériels
disponibles par le développement,
• modélisation : cet état vérifie la qualité des significations, de la cohérence et de
la redondance des concepts, en utilisant des ontologies et d’autres questions de
compétence. Il évalue également la possibilité d’erreurs syntaxiques faites pendant
le codage,
• et libération : cet état détermine la qualité de l’ontologie en comparaison à d’autres
ontologies différentes mais équivalentes.
Il existe de nombreuses propositions d’évaluation d’ontologie, telles que celles proposées
dans [Bre04, Por04, Obr07, Weic09]. Ils proposent d’examiner les ontologies en res-
pectant trois niveaux de base : niveau vocabulaire, niveau taxonomie, et niveau non-
taxonomique basé sur des relations sémantiques. Ces niveaux sont également sou-
mis à différentes approches d’apprentissage. L’évaluation d’ontologies de domaine, par
exemple dans le domaine médical, repose sur une évaluation des quatre critères sui-
vants : la rigueur taxonomique, le langage utilisé pour le codage, l’utilité d’application
ou de tâche qui est utilisé pour l’ontologie, et le vocabulaire utilisé pour représenter les
concepts et les relations du domaine modélisé [San12]. Dans [Sar11] les auteurs re-
marquent que la plupart de ces critères sont évalués sur la base d’une comparaison
avec d’autres ontologies disponibles, qui sont utilisées comme une référence ou un stan-
dard. Cependant, lorsque l’ontologie en cours de développement est la seule description
connue du domaine, les développeurs doivent utiliser des méthodes disponibles sans
garantie que l’évaluation soit suffisamment fiable et complète.
Il est possible d’évaluer la qualité d’une ontologie sans l’obligation de références
précédentes en s’appuyant sur l’examen d’un ensemble minimum de critères tels que : le
vocabulaire utilisé pour représenter les connaissances a une couverture suffisante du
corpus, l’ontologie est décrite d’une manière orthographiquement correcte (sans erreur et
en conformité avec les règles de la langue utilisée), la structure taxonomique qui organise
les concepts et les termes du domaine sont corrects, consistants et sans redondances,
les conditions pour lesquelles l’ontologie a été créée sont satisfaites, et les questions de
compétence ont une réponse correcte (par exemple, quel est le domaine que va couvrir
l’ontologie, dans quel but utiliserons-nous l’ontologie, qui va utiliser et maintenir l’ontolo-
gie, . . . ) [San12].
Le développement et l’adaptation d’ontologies dans le domaine médical représentent
une tâche complexe qui exige un effort considérable et une collaboration constante
entre les experts (professionnels de la santé) et les ingénieurs ontologiques (experts de
développement sémantique). Si les outils et les techniques de développement d’ontolo-
gies sont suffisants pour supporter le travail de conception, ils n’offrent que des solutions
partielles pour la représentation des connaissances [Aba13]. Les ontologies, pour sou-
CHAPITRE 2. ÉTAT DE L’ART DES ONTOLOGIES M ÉDICALES 65

tenir la prise de décisions cliniques, doivent nécessairement inclure un soutien médical


qui vérifie la représentation des activités dans la recherche de la qualité des effets et
les réponses ontologiques sur le domaine à traiter. En conséquence, le développement
automatique des ontologies médicales (les schémas de connaissances et la description
des individus) doit être validé par les experts du domaine [Rui11].
Les experts médicaux ne sont pas familiarisés avec les formalismes et la technologie
de l’ingénierie ontologique. Il est donc fortement recommandé de faire appel à des
ingénieurs pendant le processus de validation, afin de réduire les erreurs potentielles.
La validation des aspects logiques et structurels de l’ontologie comme l’incohérence,
l’incomplétude ou la redondance, peut être diminuée automatiquement avec des outils
spécialisés. Nous pouvons citer ici les trois plus connus :
• Protégé-2000 42 est le plus connu et le plus utilisé des éditeurs d’ontologie, il est
développé par l’Université Stanford et est Open-source,
• SWOOP 43 est un éditeur d’ontologie développé par l’Université du Maryland,
• KMgen 44 est un éditeur d’ontologie pour le langage KM (The Knowledge Machine). . . )
[Vor10, Hua08].

C ONCLUSION

Les ontologies sont des spécifications formelles qui permettent une représentation
de la connaissance d’un domaine spécifique. Elles facilitent la communication, la
réutilisation et le partage d’information entre les individus, les organisations et les
systèmes informatiques. Les ontologies peuvent être considérées comme des res-
sources fondamentales pour le web sémantique. Pour cette raison, au cours des
dernières décennies, les travaux de recherche se sont multipliés et ce en particulier
dans le domaine médical.
Ce chapitre a présenté les aspects fondamentaux des ontologies générales et
biomédicales. Nous avons examiné certaines méthodologies pour le développement
des ontologies, comme Methontology et Ontology development 101(méthodologies
que nous avons utilisées pour nos travaux). Nous avons également présenté les lan-
gages ontologiques, le raisonnement des ontologies dans le domaine médical, les
principes de conception ainsi que le cycle de vie et l’évaluation d’une ontologie.

42. Protégé 2000, http://protege.stanford.edu


43. SWOOP, https://code.google.com/p/swoop/
44. KMgen, http://www.algo.be/dev-logiciels.htmkmed
C ONCLUSION DE LA PARTIE I

Dans cette première partie, nous avons présenté deux états de l’art.
L’état de l’art des télé-applications collaboratives a permis de situer le contexte de
cette Thèse : celui de la télé-médecine et plus particulièrement du télé-diagnostic
médical. Et dans ce contexte, de nouvelles exigences, en particulier du CNOM Conseil
National de l’Ordre des Médecins, imposent la traçabilité des applications de télé-
médecine : d’un point de vue médico-légal, il est nécessaire de pouvoir rejouer un
diagnostic en sachant par exemple ≪ qui a fait quoi et à quel moment ≫.
Comme les flux de données pris en compte dans un télé-diagnostic sont de taille très
importante, il est apparu indispensable de faire appel aux ontologies pour développer
de nouveaux outils de traçabilité qui seront capables de trouver de manière efficace et
fiable, dans la masse d’informations, les informations pertinentes pour tracer le télé-
diagnostic.
Ainsi, le chapitre suivant d’état de l’art a permis d’étudier les méthodes de conception,
les outils et les langages qui permettent de construire des ontologies. Nous avons
utilisé ces méthodes pour élaborer les trois ontologies qui constituent le cœur de notre
plateforme COOVADIS COllabOrative VAscular DIagnoSis.

La deuxième partie de ce document est donc consacrée à la définition des trois onto-
logies, puis à celle de la plateforme complète. Nous présentons ensuite les validations
(théorique et clinique) de COOVADIS.
II
C ONTRIBUTION
I NTRODUCTION

La deuxième partie de ce document de Thèse constitue notre contribution.


Dans un premier chapitre nous présentons les trois ontologies essentielles pour
développer la traçabilité des diagnostics dans le domaine cardiovasculaire :
• ontologie du système vasculaire : ontologie que l’on peut qualifier de classique dans le
sens où d’autres ontologies de pathologies existent (réalisée en collaboration avec les
médecins de l’hôpital de Morelia au Mexique),
• ontologie de diagnostic et ontologie de traçabilité : qui sont deux ontologies très ori-
ginales (que nous avons élaborées dans le cadre de nos travaux et qui sont l’une
des contributions principales de cette Thèse). De plus, l’ontologie de traçabilité est
générique dans le sens où le modèle pourra être reproduit dans le cadre d’autres pa-
thologies (il suffira de développer une nouvelle ontologie pour une autre pathologie).
L’ontologie de diagnostic, quant à elle, demeure encore liée à l’ontologie du système
vasculaire.
Puis fondée sur ces ontologies, nous définissons dans le chapitre 4 notre nouvelle plate-
forme COOVADIS COllabOrative VAscular DIagnoSis. Développée en mode SaaS Soft-
ware as a Service, elle permet de suivre et de tracer les diagnostics élaborés par un
staff de médecins sur un patient atteint d’une pathologie cardiovasculaire, offrant ainsi la
traçabilité des actes.
Enfin le dernier chapitre de cette partie expose les travaux de validation théorique, mais
également de validation avec essai en milieu clinique, ainsi que les premiers résultats
expérimentaux obtenus à l’aide de la plateforme COOVADIS.
3
C ONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS
LE DOMAINE VASCULAIRE

I NTRODUCTION

Les maladies vasculaires représentent la principale cause de décès dans le monde.


Ces maladies sont diagnostiquées à l’aide d’une série d’analyses et d’imageries ex-
ploratoires. L’utilisation de l’imagerie médicale a permis aux médecins d’en apprendre
plus sur le fonctionnement du corps humain. Ces images médicales suivent le standard
DICOM (Digital Imaging and Communication in Medicine). Elles permettent également
aux médecins d’intégrer leur diagnostic directement dans les images. Ce type d’image
contient des informations supplémentaires : l’identification du patient, les procédures de
l’étude, la date de l’étude, l’identification du médecin, l’identification de l’institution ainsi
que le diagnostic. Ces détails sont importants pour assurer l’intégrité de l’image, la bonne
attribution du patient à l’étude, l’ordonnance des médecins et les dates des procédures.
Dans ce chapitre nous expliquons le développement des ontologies pour le traitement
et le diagnostic des maladies vasculaires à partir de ressources médicales et d’image-
ries. Nous appliquons sur ces ressources des techniques appartenant au domaine du
traitement du langage pour construire l’ontologie de la pathologie. Nous construisons
également des ontologies pour la traçabilité de la maladie du patient qui impliquent un
diagnostic et une organisation temporelle du travail collaboratif entre médecins. L’objectif
principal de l’aspect temporel est d’intégrer diverses données informatisées issues des
dossiers de santé électroniques ainsi que l’imagerie médicale pour mettre en exergue
l’évolution du patient.
Après avoir présenté, dans les deux premières sections, le contexte des maladies vascu-
laires, ainsi que les méthodes de conception de nos ontologies, nous avons organisé les
deux dernières sections de la manière suivante : tout d’abord les deux ontologies liées
au domaine vasculaire (ontologie du système vasculaire, et ontologie du diagnostic), puis
l’ontologie de traçabilité.

3.1/ L ES MALADIES VASCULAIRES

Comme nos travaux s’appliqueront au domaine cardio-vasculaire, il est nécessaire dans


cette première section de donner au lecteur un minimum de connaissances sur cette
pathologie.
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 74

Pour l’organisation mondiale de la santé (OMS 1 ), les maladies vasculaires sont la


première cause de mortalité dans le monde. La prévalence des pathologies vasculaires
(cardiaque, cérébral, pulmonaire, périphérique et rénale) est principalement causée par
le durcissement des artères (athérosclérose) en raison d’un épaississement des pa-
rois artérielles par des dépôts graisseux, des coagulums de sang, de la calcification
(athérome) ou également d’un rétrécissement des vaisseaux sanguins (Figure 3.1).

F IGURE 3.1 – Processus de développement d’athérosclérose par dysfonction en-


dothéliale

L’inflammation de la paroi artérielle est considérée comme le dysfonctionnement du pro-


cessus vasculaire artériel dont la cause est la dysfonction endothéliale (rôle central dans
la régulation des phénomènes vasomoteurs et de la prolifération des cellules muscu-
laires lisses de la paroi artérielle). Cette dysfonction est également considérée comme
l’athérosclérose 2 . L’athérosclérose est un facteur prédictif du risque cardiovasculaire
chez les patients souffrant de maladies cardiovasculaires et chez les personnes appa-
remment en bonne santé. Les fonctions affectées par l’athérosclérose sont les suivantes :
• Les fonctions cardiaques : l’insuffisance cardiaque est une affection prolongée (chro-
nique) qui peut apparaı̂tre soudainement. Cette affection apparaı̂t lorsque le sang n’est
pas pompé ou éjecté dans le cœur, mais également lorsque les muscles cardiaques
sont rigides et ne se remplissent pas de sang facilement. Ces problèmes signifient que
le cœur ne peut pas pomper de sang et oxygéner suffisamment le corps.
• Les fonctions cérébrales : un accident vasculaire cérébral est caractérisé en grand
partie par une interruption soudaine du flux sanguin vers le cerveau ou par une
hémorragie due à une rupture des veines cérébrales.
• Les fonctions périphériques : une affection implique une obstruction des artères
périphériques, le plus souvent celles des jambes. La maladie artérielle périphérique
survient très couramment chez les patients plus âgés et elle va souvent de pair avec

1. OMS, http://www.who.int/fr/
2. athérosclérose, https://www.nhlbi.nih.gov/health/health-topics/topics/atherosclerosis/
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 75

une maladie coronarienne. La plupart des lésions dues à la maladie périphérique ap-
paraissent avant même les premiers symptômes.
• Les fonctions rénales : les maladies affectent les artères et les veines des reins qui
provoquent une insuffisance rénale ou une hypertension artérielle.

3.2/ M ÉTHODE DE CONCEPTION DE NOS ONTOLOGIES

Entre 2000 et 2010 les ontologies ont occupé une place importante dans l’ingénierie
des connaissances [Yun11]. Plusieurs groupes de recherche ont proposé des méthodes
de développement des ontologies, mais les domaines à modéliser sont si nombreux et si
divers qu’il est impossible d’obtenir une seule méthode adaptée à tous les cas. La section
2.1.2 a introduit les méthodologies les plus utilisées.
Nous avons entre autres détaillé : Ontology development 101 [Noy01] proposée par l’Uni-
versité de Standord et Methontology 3 [Cor03]. Ces deux méthodologies s’appliquent
dans le cadre du développement d’ontologies à partir de zéro, de la réutilisation d’on-
tologies ou d’un processus de ré-ingénierie. Ces méthodologies comportent un en-
semble établi de principes, de processus, de pratiques, de méthodes et d’activités uti-
lisés pour le design, le développement, l’évaluation et l’implémentation [Gas09]. De telles
méthodologies incluent des méthodes pour l’unification, le reengineering, la maintenance
et l’évolution des ontologies. Nous nous appuyons sur la combinaison de ces deux
méthodologies pour le développement de nos ontologies dédiées à l’organisation de
connaissances dans le domaine des maladies vasculaires, du diagnostic lié à ces ma-
ladies et à la traçabilité des traitements et analyses du patient.
Ces méthodologies proposent un processus de développement qui s’appuie sur la
construction d’un modèle conceptuel robuste et sur la détermination claire et consistante
des exigences de l’ontologie à construire par :
• La détermination des besoins de l’ontologie (portée de l’ontologie, et ensemble des
questions de compétences) ;
• La réutilisation des ontologies ou des méta-données existantes ;
• Le développement d’un modèle conceptuel ;
• La mise en œuvre du modèle conceptuel ;
• L’évaluation de l’ontologie.
Il est important de déterminer l’ensemble des questions de compétences [Noy01] car
leur définition va nous aider pour la prise de décisions pendant le processus de
développement de notre ontologie. Ontology development 101 donne la définition sui-
vante : ≪ une ontologie est un modèle de la réalité et il n’y a pas qu’une seule façon
correcte de modéliser son domaine, il y a toujours des alternatives viables. La meilleure
solution dépend presque toujours de l’application que nous voulons mettre en place et
des évolutions que nous anticipons ≫.
Les processus d’évaluation et de documentation sont des axes transversaux de ces
méthodologies, ce qui implique leur présence continue dans chacune des étapes ci-
dessus, mais pas toujours avec le même degré de formalité. Nous allons utiliser divers
outils fournis par Methontology (schémas, diagrammes et descripteurs) pour documenter
correctement le processus d’élaboration du modèle conceptuel. La Figure 3.2 illustre le

3. Methontology, http://semanticweb.org/wiki/METHONTOLOGY
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 76

processus de développement et de mise en œuvre de l’ontologie avec les outils utilisés


à chaque étape.

F IGURE 3.2 – Description de la méthode de développement de l’ontologie

3.2.1/ R ÉPONDRE AUX QUESTIONS DE COMP ÉTENCES

Nous commençons le développement de nos ontologies par la définition du domaine, l’ap-


port et le degré de granularité de celles-ci. Pour cette tâche, il est suggéré d’utiliser des
questions de compétences, c’est-à-dire, l’utilisation d’une liste de questions auxquelles
le système ontologique doit répondre. Les questions de compétences et les réponses
associées pour notre projet sont les suivantes :

Quel est le domaine que vont couvrir les ontologies ? Nos ontologies permettent
de modéliser la structure du diagnostic des maladies vasculaires à partir de laquelle la
communauté médicale peut collaborer pour un diagnostic et/ou une prise de décision
de diagnostic. Les ontologies construites sont également utilisées pour permettre une
surveillance médicale (la traçabilité des interventions ou études, l’historique clinique, les
images d’explorations, les traitements et les résultats de diagnostic) d’un patient.

Dans quel but utiliserons-nous les ontologies ? Les ontologies facilitent la re-
cherche d’informations et de concepts concernant les diagnostics dans le standard d’ima-
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 77

gerie médicale (DICOM)(cf. section 3.3.2) pour fournir aux médecins l’ensemble des infor-
mations relatives à un patient et son évolution clinique, tout en conservant la traçabilité du
patient dans un objectif de travail collaboratif ultérieur. Pour l’acquisition de cette informa-
tion, il est nécessaire d’inclure des concepts qui décrivent à la fois une maladie vasculaire,
le diagnostic médical lié à la maladie et la collaboration médicale. Ces concepts donnent
un guide médical sur l’évolution du patient. Chaque résultat doit exclure les éléments
répétés dans les diagnostics qui peuvent créer de la confusion.

A quels types de questions les ontologies doivent-elles fournir des réponses ?


Dans le domaine du diagnostic médical sur les maladies vasculaires, il est nécessaire de
pouvoir répondre aux questions suivants : quelle maladie a le patient ? Quelles études ont
été faites sur le patient ? Quel médecin ou quels médecins ont traité le patient ? Quelle
est l’évolution du patient ? Combien et quelles sont les études physiologiques du patient ?
Quels traitements a suivi le patient ? Quelle est l’historique clinique du patient ? Quelles
institutions de santé ont traité le patient ? . . .

Qui va utiliser les ontologies ? Les utilisateurs potentiels de ces ontologies sont les
médecins qui participent de manière individuelle ou collaborative au diagnostic.
L’utilisation des questions de compétences est le départ de notre travail. Ces questions
contraignent l’ingénieur des connaissances à un engagement sémantique, c’est-à-dire,
d’expliciter clairement le sens de chacune des tâches de l’ontologie.

3.2.2/ P ROCESSUS DE D ÉVELOPPEMENT

Methontology [Cor03] propose de commencer par une tâche de planification pour identi-
fier les tâches à réaliser, les corrections, le temps et les ressources nécessaires. Suivent
les activités d’administration (contrôle et assurance de la qualité) et de support (acqui-
sition de connaissances, intégration, évaluation, documentation et gestion de configura-
tion) qui sont effectuées en parallèle avec les activités de développement (spécification,
conceptualisation, formalisation, implémentation et maintenance) tout au long du cycle
de vie de l’ontologie.
Après avoir spécifié le premier prototype, le modèle conceptuel est construit principale-
ment en soutien de l’activité d’acquisition des connaissances. Au terme de la conceptuali-
sation, les activités de formalisation peuvent être effectuées. Si aucun détail n’est détecté
dans certaines de ces activités, il est possible de retourner à des activités antérieures
pour apporter des modifications ou des améliorations.
L’activité de conceptualisation de l’ontologie mérite une attention spéciale dans l’orga-
nisation des tâches à réaliser. En principe, il est nécessaire d’avoir une perception in-
formelle du domaine en utilisant un ensemble de représentations intermédiaires (tables,
graphiques, schémas) qui peuvent être comprises par les experts du domaine et les
développeurs d’ontologies. La Figure 3.3 montre les composants de l’ontologie (les
concepts, les attributs, les relations constantes, les axiomes formels, les règles et les
instances) construits durant chaque tâche.
Les tâches de conceptualisation de l’ontologie sont décrites ci-dessous :
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 78

F IGURE 3.3 – Tâches de conceptualisation d’ontologie

Tâche 1 : construire le glossaire de termes. Le glossaire doit inclure tous les termes
remarquables du domaine (les concepts, les instances, les attributs, les relations entre
concepts, . . . ). Il doit également inclure les descriptions en langage naturel, les syno-
nymes et les acronymes. Il est important de mentionner qu’au début, il peut exister divers
termes qui se réfèrent au même concept. Ceux-ci doivent être identifiés et enregistrés
comme des synonymes.

Tâche 2 : construire la taxonomie de concepts. Lorsque le glossaire de termes a un


nombre important d’éléments, il constitue une taxonomie qui définit la hiérarchie entre
les concepts. Pour réaliser une telle taxonomie, nous devons sélectionner les termes
classifiés comme des concepts dans le glossaire de termes et construire une hiérarchie
basée sur les quatre relations taxinomiques suivantes :

1. Sous-classe de : un concept C1 est sous-classe d’un autre concept C2 , si et seule-


ment si toutes les instances de C1 sont aussi des instances de C2 .
2. Décomposition disjointe : une décomposition disjointe d’un concept C est une sous-
partie de sous-classe de C qui n’a pas d’instance, c’est-à-dire, il peut y avoir des
instances d’un concept C et ceux-ci ne sont pas des instances de l’un des autres
concepts dans la décomposition.
3. Décomposition exhaustive : une décomposition exhaustive d’un concept C est un
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 79

ensemble de sous-classes de C qui couvre C et qui peut avoir des instances et


des sous-classes communes, c’est-à-dire, il ne peut pas y avoir des instances du
concept C qui ne sont pas instances d’au moins un des concepts de décomposition.
4. Partition : une partition d’un concept C est un ensemble de sous-classes de C qui
ne partagent pas de cas commun, mais qui couvrent C, c’est-à-dire, il n’existe pas
de cas de C qui ne sont pas des instances d’un des concepts de la partition.

À la fin, il faut évaluer la taxonomie créée pour vérifier qu’il n’existe pas d’erreurs, telles
que l’héritage cyclique, l’erreur de partition, l’erreur sémantique ou la classification de
concepts incomplète.

Tâche 3 : construire un diagramme de relations. Le but de ce diagramme est d’établir


les relations entre les concepts d’une ou plusieurs taxonomies de concepts. Il faut vérifier
que le diagramme ne contient pas d’erreur.

Tâche 4 : construire le dictionnaire de concepts. Le dictionnaire de concepts


contient les concepts du domaine, leurs relations, leurs instances, leurs attributs de
classes et leurs attributs d’instances. Les relations, attributs d’instances et attributs de
classes sont liés à un concept, ce qui signifie que leurs noms peuvent être répétés dans
différents concepts.

Tâche 5 : décrire les relations en détail. Il faut créer la table de relations dans la-
quelle est décrite de façon détaillée toutes les relations inclues dans le dictionnaire des
concepts. Pour chaque relation, il faut spécifier le nom, les concepts sources et destina-
tions, la cardinalité et la relation inverse.

Tâche 6 : décrire les attributs d’instances en détail. Il faut créer la table d’attributs
d’instances et décrire en détail tous les attributs d’instances inclus dans le dictionnaire
de concepts. Les attributs d’instances sont les attributs qui décrivent les instances d’un
concept et leurs valeurs, celles ci pouvant être différentes pour chaque instance du
concept. Pour chaque attribut d’instance, il faut spécifier le nom, le concept auquel il
appartient, le type de valeur, le rang de valeurs (dans le cas de valeurs numériques) et la
cardinalité.

Tâche 7 : décrire les attributs de classe en détail. Il faut créer une table d’attributs
de classe et décrire en détail tous les attributs de classe inclus dans le dictionnaire de
concepts. Par chaque attribut de classe, il faut spécifier le nom, l’endroit où le concept
est défini, le type de valeur, la valeur et la cardinalité.

Tâche 8 : décrire les constantes en détail. Il faut créer une table de constantes et
décrire en détail chaque constante définie dans le glossaire de termes. Pour chaque
constante, il faut spécifier le nom, le type de valeur, la valeur et l’unité de mesure (pour
les constantes numériques).
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 80

Tâche 9 : décrire les axiomes formels. Il faut identifier les axiomes formels
nécessaires à l’ontologie et les décrire avec précision dans une table. Pour chaque
définition d’axiome formel, il faut spécifier le nom, la description, l’expression logique
qui le décrit formellement (de préférence en utilisant la logique du premier ordre), les
concepts, les attributs et les relations auxquelles l’axiome fait référence ainsi que les
variables utilisées.

Tâche 10 : définir les règles. Il faut identifier quelles règles sont nécessaires dans
l’ontologie et les décrire dans une table de règles. Pour chaque règle, il faut spécifier : le
nom, la description, l’expression qui la décrit formellement, les concepts, les attributs, les
relations auxquelles elles font référence et les variables utilisées dans l’expression. Pour
la spécification des règles, il est suggéré d’utiliser la syntaxe suivante :

Si < condition > alors < consequences et actions >

Tâche 11 : décrire les instances. Une fois que le modèle conceptuel de l’ontologie a
été créé, il faut définir les instances remarquables qui apparaissent dans le dictionnaire
de concepts dans une table d’instances. Pour chaque instance, il faut spécifier le nom, le
concept auquel il appartient et les valeurs des attributs.
Ces tâches représentent la normalisation, la formalisation et l’ opérationalisation d’une
ontologie (Figure 3.4)

F IGURE 3.4 – Étapes générales de développement d’une ontologique

L’étape de normalisation sémantique a pour objectif de rendre explicite le sens des


expressions linguistiques. Il s’agit, par ce processus, de créer des primitives du do-
maine, c’est-à-dire, d’identifier les notions élémentaires à partir desquelles l’ensemble
des connaissances du domaine est construit. La langue est le média naturel de l’accès et
de la diffusion des connaissances, comme les outils d’extraction terminologique (UMLS,
ICD, MeSH, . . . ). Ces outils attribuent un sens aux termes grâce à la définition de ca-
ractéristiques sémantiques génériques et spécifiques. Ces caractéristiques permettent
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 81

non seulement de fixer le cadre interprétatif, en fonction de l’objectif que s’est donné
l’ingénieur ontologique, mais également d’obtenir une primitive exploitable. Cela revient
à associer aux termes une signification puisqu’ils sont décrits selon un certain point de
vue, en l’occurrence celui de la tâche à réaliser. En pratique, l’ingénieur ontologique doit
exprimer en langage naturel les identités (caractéristiques sémantiques génériques) et
les différences (caractéristiques sémantiques spécifiques en opposition les unes avec
les autres) que chaque terme entretient avec ceux qui lui sont proches. La structura-
tion de ces termes, en fonction des identités et des différences qu’elles partagent avec
leurs termes pères et leurs termes frères dans un arbre, permet de passer à l’ontologie
différentielle.
L’ingénieur ontologique obtient à la fin de l’étape de normalisation une taxonomie de
termes. La signification de chacune s’obtient de manière composée en parcourant les
identités et les différences qui définissent l’ensemble des termes de l’arbre : du plus
générique (le terme racine) au terme cible considéré. Autrement dit, la position d’un
nœud dans l’arbre ontologique conditionne sa signification. Le processus de normali-
sation sémantique permet de passer d’un terme candidat à une notion dont le sens est
invariable, et par conséquent, à une primitive représentant une connaissance du domaine
à modéliser.
La normalisation des connaissances permet de formaliser les connaissances du do-
maine à représenter. Il s’agit de définir des concepts, et non plus des termes, selon une
sémantique formelle et extensionnelle. Grâce à cela, les concepts pourront servir comme
primitives dans un langage formel de représentation des connaissances. Il faut passer
de la dimension linguistique et interprétative de la taxinomie à l’ontologie référentielle ou
l’ontologie formelle composée de concepts et des significations. Selon la sémantique ex-
tensionnelle, les concepts sont liés à un ensemble de référents d’un ensemble d’objets du
domaine. Cet ensemble est appelé l’extension du concept. L’ingénieur ontologique peut
mettre en œuvre des opérations ensemblistes, telles que l’union, l’intersection, . . . (cf.
section 3.3.1.2), qui lui permettront de composer de nouveaux sens et donc de nouveaux
concepts formels.
La structure de la hiérarchie ontologique n’est plus alors un arbre mais un graphe concep-
tuel puisque les extensions des concepts peuvent avoir un sous-ensemble commun.
L’héritage multiple est alors possible (Figure 3.4). Cette étape de la méthodologie per-
met également de formaliser les relations qui existent entre les concepts en définissant
leur parité et les ensembles d’extensions de concepts qu’elles relient.
L’étape d’opérationalisation s’attache à informatiser l’ontologie référentielle dans un lan-
gage opérationnel de représentation des connaissances, en adoptant le formalisme des
graphes conceptuels. En effet, un système informatique ne peut pas manipuler des
concepts en fonction de leur interprétation sémantique. Il ne peut exploiter les concepts
qu’en suivant les règles et les opérations associées. Ainsi, la sémantique qui permet
à une machine d’utiliser des concepts réside dans la spécification informatique des
opérations mathématiques que l’on peut faire sur ces concepts. Ces opérations peuvent
être de plusieurs sortes en fonction du formalisme de représentation des connaissances
choisis (RDF et OWL). Il s’agit ici de définir une sémantique computationnelle pour
chaque concept de l’ontologie, c’est-à-dire que chaque concept est vu par la machine
comme le résultat d’un ensemble d’inférences et de calculs. Cette étape marque le pas-
sage à l’ontologie computationnelle.
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 82

3.3/ D ÉFINITION DE NOS DEUX PREMI ÈRES ONTOLOGIES DANS LE


DOMAINE VASCULAIRE

Le langage médical est caractérisé par un vocabulaire extrêmement riche et difficile à


manipuler. Il n’y a pas de consensus établi sur la définition des termes employés. Les
synonymes sont nombreux (plusieurs termes désignant le même concept) tandis que le
même terme peut avoir plusieurs significations selon l’auteur ou le contexte (polysémie).
Les textes médicaux sont donc souvent imprécis, ambigus d’autant qu’ils font un large
usage d’abréviations et d’acronymes. Pour permettre une description et une communi-
cation efficaces et dépourvues d’ambiguı̈té, a fortiori pour un traitement automatique, un
minimum de standardisation du langage est nécessaire.
Comme mentionné dans l’état de l’art, l’idée d’automatiser le raisonnement avec la
connaissance formelle n’est pas nouvelle. Cependant, la vision de l’utilisation de la
connaissance codée (ontologies) pour partager et échanger des connaissances entre les
différentes personnes est relativement nouvelle et a suscité un intérêt considérable dans
le développement des ontologies. Enfin, l’émergence du Web a conduit à la nécessité
de partager systématiquement d’énormes quantités de données, ce qui constitue un fac-
teur important pour l’intégration des ontologies dans les sciences de la santé par ordina-
teur. Même si l’infrastructure de World Wide Web permet aux humains de partager leurs
connaissances (dans un format compréhensible par l’homme), sans ontologie, il n’existe
aucun mécanisme efficace pour partager les connaissances entre les agents logiciels et
des applications.
Pour commencer, il faut évidemment se demander quel est l’intérêt de nos ontologies.
Dans notre cas, il est de pouvoir faire, un certain nombre de raisonnements basés sur
la structure des ontologies et des relations entre les concepts ou notions. Ainsi, en de-
hors des relations de subsomption, nous avons modélisé le lien entre des symptômes ou
des maladies et des spécificités des maladies vasculaires. Ces liens permettent de re-
monter à une interface des connaissances pour faciliter la prise collaborative de décision
clinique : donc la collaboration entre les médecins distants.
L’ontologie de système vasculaire (OSV) et l’ontologie du diagnostic (OD) ont pour ob-
jectif de fournir un environnement pour l’intégration des ressources de diagnostic et l’in-
terprétation des maladies présentes dans les diagnostics. Cette tâche est possible par
la manipulation des images et des modules d’analyse et le traitement de ces images au
format DICOM. Cet environnement ontologique se confronte à des applications cibles
orientées vers le suivi de pathologies vasculaires (par exemples, accident vasculaire du
cerveau ou du cœur, sclérose en plaques, ischémie, thrombose, infarctus, . . . ).
L’existence d’une telle pathologie diagnostiquée doit faciliter la réalisation de travaux de
recherche multicentres dans le domaine vasculaire clinique. Ces travaux de recherches
permettent la création de cohortes (étude médicale d’observation et analytique des mala-
dies) de sujets diagnostiqués et facilitent l’accès à des sources cliniques via le web pour
l’aide à la décision clinique. Les deux ontologies proposées vont composer une nouvelle
chaı̂ne optimale de traitement et de diagnostic collaboratif (cf. section 3.4).
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 83

3.3.1/ O NTOLOGIE DU SYST ÈME VASCULAIRE

L’objectif du développement d’une ontologie dans le domaine vasculaire est l’intégration


d’informations médicales à large échelle, avec un accent particulier sur l’aide à la col-
laboration diagnostique pour la prise de décisions cliniques. Le domaine d’application
est celui des maladies vasculaires ce qui comprend les maladies du cerveau, du cœur,
rénales et périphériques. Cette ontologie a pour but l’indexation automatique et manuelle
des connaissances, en fournissant un soutien direct ou indirect aux utilisateurs que sont
les médecins spécialistes qui travaillent de manière collaborative.
Le développement d’une ontologie à partir de rien dans le domaine biomédical nécessite
l’aide d’experts et l’analyse de textes. Cette tâche exige un grand effort de conceptuali-
sation et beaucoup de temps pour l’éditer (avec l’éditeur d’ontologie comme Protégé).
La méthode Bottom-up [Bla02, Kri12] vise à identifier les concepts et les relations à
partir de documents du domaine et de questions posées à l’utilisateur dans les limites
du domaine intéressé et à les transformer en une ontologie. Le corpus est l’expres-
sion des connaissances à travers une langue de spécialité (vocabulaire, terminologie
et sémantique spécifique) qui est utilisé pour échanger dans le domaine. L’obtention du
corpus s’est fait à travers un relevé des informations et connaissances (état de l’art, DI-
COM, documents, experts, . . . ). L’objectif est l’obtention d’un corpus comprenant des
connaissances dont on aura besoin pour nourrir la représentation ontologique. L’étape
précédente d’identification des concepts et des relations propose les candidats puis il
faut réaliser une normalisation sémantique pour éviter les problèmes de langage naturel.

3.3.1.1/ C OMPOSANTS DE L’ ONTOLOGIE

La modélisation des connaissances d’un domaine avec les logiques de description (LD)
peut se réaliser en deux niveaux séparant les représentations de connaissances inten-
tionnelles et extensionnelles. Le premier est un niveau terminologique ou TBox, qui décrit
les connaissances générales d’un domaine alors que le second est un niveau factuel ou
ABox, et représente une configuration précise [Zom10]. Ainsi nous pouvons définir plus
précisément :
• La TBox (T pour terminologie) décrit les connaissances générales d’un domaine et
contient les déclarations des primitives conceptuelles, organisées en concepts et re-
lations, qui peuvent également être combinés grâce à des constructeurs, pour former
de nouveaux concepts. Ces déclarations décrivent les propriétés des concepts et des
relations, elles constituent donc une définition intentionnelle des connaissances.
• Une TBox (A pour assertion) décrit les connaissances factuelles d’un domaine et
représente une configuration précise. Elle contient les déclarations d’individus, ins-
tances des concepts qui ont été définis dans la Tbox. Plusieurs Abox peuvent être
associées à une même Tbox ; chacune représente une configuration constituée d’indi-
vidus et utilise les concepts et rôles de la TBox pour l’exprimer.
Cette approche nous a permis : de déterminer pour la TBox s’il existe une interprétation
quelconque pour laquelle un concept a une instance et pour la ABox de déterminer si un
individu particulier est ou n’est pas une instance d’un concept (instanciation).
Nous pouvons envisager, par exemple, une classe ontologique appelée HypertensivePa-
tient. Cette classe se composera de l’ontologie initiale (TBox). Quand nous commençons
le remplissage de la classe avec les instances sur les critères d’adhésion, nous créons
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 84

effectivement la base de connaissances (ABox).


Les principaux composants d’une ontologie sont les concepts (classes), les relations, les
instances et les axiomes. Un concept représente un ensemble d’entités dans un domaine.
Par exemple, un ≪ vaisseau sanguin ≫ est un concept dans le domaine de la cardiologie.
Les concepts sont l’objectif principal de la plupart des ontologies. Les concepts peuvent
être divisés en deux catégories :
• Concepts primitifs : ce sont ceux qui ont des conditions nécessaires (en termes de
classes avec des propriétés existantes) pour la relation de membre de classe. Par
exemple, si nous affirmons qu’il est nécessaire que le Patient soit une Personne.
Évidemment, la relation inverse n’existe pas.
• Concepts définis : ce sont ceux dont la description est à la fois nécessaire et suffi-
sante pour qu’un terme soit un membre de la classe. Par exemple, GALEN 4 définit
l’hypertension légère (MildHypertension) comme suit :

MildHypertension = Hypertension AND hasS everity MildS everity

Sur la base de l’exemple ci-dessus (MildHypertension), toute entité qui remplit la condi-
tion droite de l’équation implique d’être membre de la classe MildHypertension. Globale-
ment, il existe deux types de relations : relation de taxonomie et relation associative.
Les taxonomies qui organisent des concepts (sous-super-concept) dans une struc-
ture hiérarchique. Les relations de hiérarchie les plus utilisées sont : les relations de
spécialisation connues sous le nom ≪ is-a ≫ ou ≪ is-a-kind-of ≫ (par exemple MildHyper-
tension is-a-kind-of Hypertension), et les relations partitives décrivent les concepts qui
font parties d’autres concepts (par exemple Heart hasComponent HeartValve).
Les relations associatives lient les concepts dans l’arbre structurel. Les relations plus
communes sont : les relations nominatives qui décrivent les noms des concepts (par
exemple Disease hasName CongestiveHeartFailure), les relations locatives décrivent
l’emplacement d’une notion ou d’un concept l’un par rapport à l’autre (par exemple
HeartValve hasPhysicalLocation Heart), et les relations associatives qui représentent les
propriétés qui peuvent être attribuées à un concept (par exemple CongestiveHeartFai-
lure playsPathologicalRole Disease).
Les relations peuvent également être hiérarchiques. Par exemple, la relation has-
Name peut être subdivisée en hasDiseaseName et hasPatientName. Ces relations ont
également des fonctionnalités (comme la transitivité et la cardinalité) qui capturent des
connaissances supplémentaires sur les relations entre les concepts.

3.3.1.2/ F ORMALISMES POUR LA REPR ÉSENTATION DES CONNAISSANCES

Représenter des connaissances propres à un domaine consiste à décrire et à coder les


éléments de ce domaine pour qu’une machine puisse les traiter, raisonner et résoudre
des problèmes particuliers [Zom10]. Il faut donc savoir : (1) exprimer ces connaissances
à l’aide d’un langage formel de description des connaissances et (2) les manipuler, c’est-
à-dire être capable de faire un certain nombre d’opérations dessus (modifier, compléter,
déduire de nouvelles connaissances, . . . ) à l’aide de mécanismes définis opérant sur les
différents éléments de la représentation.

4. GALEN http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7889770
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 85

Il existe un certain nombre de formalismes dans le domaine de la représentation des


connaissances : les graphes conceptuels [Cao10] et les logiques de description [Pit13].
L’une comme l’autre permettent de représenter des ontologies, des propriétés, et de
mettre en œuvre des mécanismes d’inférence.
Le graphe conceptuel de cette ontologie du système vasculaire (Figure 3.5) se
décompose en deux parties :

F IGURE 3.5 – Graphe conceptuel général du système vasculaire

• Une partie terminologique dédiée au vocabulaire conceptuel des connaissances à


représenter (les types de concepts T c , les types de relations T r et les instances
M des types de concepts). La partie relative à la terminologie correspond à la
représentation du modèle conceptuel mais intègre également des connaissances
sur la hiérarchisation des types de concepts et de relations. Ces trois ensembles
constituent le support qui va régir l’ensemble des graphes conceptuels portant sur
un même domaine de la connaissance. Un support se définit ainsi : S = (T c ; T r ; M),
les ensembles T c , T r et M étant disjoints et les ensembles T c et T r étant partielle-
ment ordonnés.
• Une partie dédiée à la représentation des assertions du domaine des maladies
vasculaires.

Les logiques de description aussi appelées Logique Descriptive (LD) sont des langages
formels permettant de représenter des propriétés pour des ensembles de connaissances
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 86

terminologiques. LD est le nom d’une famille de formalismes pour la représentation de


connaissances [Pit13].
Un attribut que distingue DL est le support au ≪ raisonnement ≫ (extraction de connais-
sances implicites de la connaissance explicite représentée dans une base de connais-
sances), comme la classification des concepts et des individus qui sont produits dans les
applications du système de traitement d’information. Le Tableau 3.1 présente les règles
de syntaxe de base pour la Logique Descriptive par exemple entre deux concepts C et D
selon le rôle ou restriction R.

Symbole Description Exemple Interprète


⊤ Tous les noms de ⊤ Haut – Représente le
concepts concept plus général
⊥ Concept vide ⊥ Bas–Représente le
concept mois général
⊓ Intersection ou C⊓D C et D
conjonction des
concepts
⊔ Union ou disjonction C⊔D C ou D
des concepts
q Négation ou qC Non C
complément des
concepts
∀ Restriction universelle ∀R.C Tous R-successeurs
sont dans C
∃ Restriction existentielle ∃R.C Un R-successeur
existe dans C
⊑ Concept d’inclusion C⊑D Toutes les instances de
C sont dans D
≡ Concept d’équivalence C≡D C est équivalent à D

TABLE 3.1 – Règles de syntaxe de base pour LD

Par exemple si nous supposons la définition du concept ≪ patient ≫ comme une ≪ per-
sonne qui a une maladie ≫, selon le Tableau 3.1, la syntaxe de LD pour cette déclaration
est la suivante :

Patient ≡ Person ⊓ ∃hasDisease.T

Les membres individuels d’une classe peuvent être spécifiés explicitement (par exemple
Jean is-a Patient), les classes peuvent également être définies de façon plus générale
en termes d’axiomes. Ces axiomes décrivent les conditions nécessaires ou conditions
suffisantes concernant les individus qui sont membres d’une classe. Par exemple, un
patient avec une pathologie cardiaque peut être défini comme suit :

HeartPatient(p) ≡ Patient ⊓ ∃hasDisease(p, d)

HeartDisease(d)

HeartDisease ⊑ Disease
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 87

Où d affirme une maladie cardiaque HeartDisease qui est elle-même une sous-classe
d’une maladie Disease. La règle ∃hasDisease(p, d) est aussi appelée une restriction de
propriété (dans cet exemple, une propriété ≪ existentielle ≫ dans le tableau 3.1). Il existe
d’autres types de restrictions des propriétés, telles que les restrictions universelles,
déclarant que toutes les valeurs d’une propriété doivent appartenir à certaines restric-
tions de classes et de cardinalité, et déclarant que l’instance doit avoir un certain nombre
de valeurs distinctes pour une propriété.
L’utilisation d’axiomes pour la définition des classes et des propriétés permet de
déterminer automatiquement les contradictions au sein d’une ontologie qui est appelé
vérification de cohérence [Zom10]. Dans l’exemple précédent si nous avons p qui est
déclaré comme une instance de HeartPatient mais qu’il n’est pas lié à une instance de
HeartDisease pour la propriété existentielle ∃hasDisease, alors un système d’inférence
(connu sous le nom OWL raisonneur) peut détecter cette incohérence automatiquement.
La nature combinatoire de OWL–DL permet à de nouveaux concepts d’être créés à
partir de la combinaison de concepts existants et qui sont automatiquement placés
dans la hiérarchie ontologique. Les services de raisonnement fournis par OWL reaso-
ners (logiciels d’application qui peuvent faire des déductions logiques basées sur des
axiomes OWL) ont de nombreuses applications qui sont spécifiquement adaptées pour
les systèmes de classification dans le domaine biomédical.
La terminologie médicale utilisée dans le domaine de la Cardiologie et la Neurologie
est caractérisée par un grand nombre de termes, qui sont décrits comme des artefacts
linguistiques, lesquels relient les différents sens ou significations aux entités. Ces termi-
nologies ont des finalités bien établies (par exemple la récupération d’information dans
des documents, l’enregistrement de statistiques de mortalité et de morbidité, la factu-
ration des services de santé, . . . ). La plupart de ces terminologies n’utilisent pas des
descriptions formelles, elles définissent les termes à travers des expressions du langage
humain et par des associations explicites entre les termes par des relations informelles,
également proches du langage humain. Ils sont formés avec des racines grecques et la-
tines, préfixes et suffixes ce qui vise à simplifier la langue, à trouver de la précision dans
le sens des mots et à faciliter les échanges scientifiques entre les pays de différentes
langues.
Les maladies vasculaires sont plus présentes au niveau du cœur. Un exemple simple sur
les fonctions du cœur est :
• Le cœur est une pompe à sang, comme concept, il est composé de deux pompes dis-
tinctes : le côté droit qui pompe le sang des poumons et le côté gauche qui pompe
le sang des organes périphériques. Chacune de ces parties séparées du cœur est
composée d’un atrium et d’un ventricule. Ces deux grosses artères sont connectées à
un système fermé (vaisseaux, vaines, capillaires) de distribution vasculaire. Si le cœur
ou le système vasculaire souffre d’une insuffisance de sang, alors plusieurs facteurs
physiologiques d’un patient peuvent se développer comme des dysfonctions ou des
maladies. Par exemple : la cardiopathie, la sténose, l’insuffisance cardiaque, l’embo-
lisme, la thromboses, l’accident vasculaire cérébral, la mort subite, . . .
Selon l’information précédente, la base de connaissances est composée de deux
éléments : (1) le traitement de la terminologie, qui dispose d’un ensemble d’axiomes
et des déclarations qui décrivent la structure du domaine (logique de description TBox) ;
(2) le traitement des déclarations des éléments ou des objets (logique de description
ABox ). Autrement dit, l’ABox contient des connaissances intentionnelles sur le domaine
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 88

d’intérêt et le TBox est un modèle de base de déclarations des concepts et cette base
est constituée d’un ensemble d’assertions et d’inclusions entre les concepts. Les com-
posantes de base TBox et ABox sont présentées dans la Table 3.1. La déclaration ci-
dessous est l’expression du concept de la cardiopathie valvulaire (Valvular Heart Di-
sease), qui se traduit comme un élément du concept cœur (Heart) et du concept maladie
cardiaque (Heart Disease).

Valvular Heart Disease ≡ Heart ⊓ Heart Disease

Selon la déclaration suivante, pour qu’il y ait la référence à l’artère coronaire, l’élément
doit appartenir au concept de Heart et non au concept de Valvular Heart Disease.

Coronary Artery ≡ Heart⊓qValvular Heart Disease

Pour l’ABox il est possible de faire deux types de déclarations différentes : la déclaration
de concepts et la déclaration de rôles, où la construction de la connaissance extension-
nelle prend place quand les concepts et les rôles sont des déclarations affirmatives (as-
sertives) sur les éléments. La déclaration de concepts : Valvular Heart Disease (Ste-
nosis) signifie que l’élément Stenosis appartient au concept Valvular Heart Disease. La
déclaration de rôles : Heart Diseases (Stenosis, Right Coronary Arthery) signifie que
l’élément Stenosis se rapporte à l’élément Right Coronary Artery à travers le rôle de
heart diseases. Il est possible de faire différentes logiques de description, chacune étant
spécifique à une situation particulière. Les classements suivants montrent les services
typiques d’inférence dans TBox et ABox :

Insatisfiabilité de l’élément. L’insatisfaction des concepts est vérifiée si une descrip-


tion du concept ne peut pas avoir d’instances en raison d’incohérence ou de contradiction
dans le modèle. Nous présentons ci-dessous un exemple d’insatisfiabilité dans le concept
de Cardiovascular System.

Valvular Heart Disease ≡ Heart ⊓ Heart Disease

Coronary Artery ≡ Heart⊓qValvular Heart Disease

Cardiovscular S ystem ≡ Coronary Artery ⊓ Valvular Heart Disease

Vérification de classification. La vérification de classification entre deux descriptions


de concepts peut être compris comme : un concept C et un concept D, où C contient D
et lorsque l’ensemble des objets qui sont des instances de D sont également un sous-
ensemble d’objets qui sont eux-mêmes des instances de C. Un exemple pratique de
ces concepts est le concept Heart Valve Diseases, lequel est composé des instances
du concept Valvular Heart Disease. Il y a de plus une relation entre la propriété heart -
diseases et le concept de Heart.

Valvular Heart Disease ≡ Heart ⊓ Heart Disease

Heart Valve Diseases ≡ Valvular Heart Disease ⊓ ∃heart diseases.Heart


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 89

L’équivalence entre les instances. Affirmer que les concepts C et D sont équivalents
(C ≡ D), revient à dire qu’ils ont la même instance. Un exemple est le concept de Right
Coronary Artery et Electrical Conduction Disorders of the Heart.

Valcular Heart Disease ≡ Heart ⊓ Heart Disease

Right Coronary Artery ≡ Heart⊓qValvular Heart Disease

Electrical Conduction Disorders o f the Heart ≡ Heart⊓qHeart Disease

Vérification de consistance et d’inférence en ABox. Le modèle ABox est consistent


s’il existe une instance qui est vraie à la fois pour Abox et pour TBox. Par exemple, le
concept Valvular Heart Disease contient Stenosis (la maladie sténose est présente dans
la valve du cœur). Comme le concept Valvular Heart Disease est formé par les concepts
de Heart et Heart Diseases, Stenosis fera également partie de ces concepts : Valvular
Heart Disease étant un concept consistant dans le modèle ABox.
Le modèle TBox :

Valvular Heart Disease ≡ Heart ⊓ Heart Disease

Le modèle ABox :

Valvular Heart Disease (S tenosis)


Vérification de consistance :

Valvular Heart Disease (S tenosis) ≡ Heart (S tenosis) ⊓ Heart Disease (S tenosis)

Vérification de la procédure pour les éléments. Il s’agit de la vérification d’un


élément donné comme étant une instance d’un concept spécifique. Un exemple d’une
telle inférence est que l’élément Stenosis fait partie du concept Valve Diseases of the
Heart : ce qui est explicite, c’est que la Stenosis a une relation directe avec le concept
de Valvular Heart Disease par la propriété heart diseases avec Right Coronary Artery.
Nous avons comme résultat :
Le modèle TBox :

Valvular Heart Disease ≡ Heart ⊓ Heart Disease

Heart Valve Diseases ≡ Valvular Heart Disease ⊓ ∃heart diseases.Heart

Le modèle ABox :

Valvular Heart Disease (S tenosis)

Coronary Artery (Right Coronary Artery)

heart diseases (S tenosis, Right Coronary Artery)


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 90

De cette information, nous pouvons dire que l’élément Stenosis appartient au concept de
Heart Valve Diseases.

Heart Valve Diseases (S tenosis) ≡ Vlavular Heart

Disease (S tenosis) ⊓ ∃heart diseases.Heart

Retour d’élément. Cette tâche consiste à trouver le concept le plus spécifique sur le-
quel l’élément est une instance. Dans le cas de l’élément Stenosis, la détermination du
concept le plus spécifique (concept le plus bas de la hiérachisation) est rendue possible
grâce au modèle suivant :
Le modèle ABox :

Valvular Heart Disease (S tenosis)

Heart Valve Diseases (S tenosis)

Retourne l’élément :

S tenosis → Valvular Heart Disease

Exécution d’identification sur la base de connaissances. Ce service identifie dans


la base de connaissances les éléments qui sont des instances d’un concept donné.
Le modèle ABox :

Valvular Heart Disease (valvular insu f f iciency) ⊔ Valvular Heart Disease (S tenosis)

Coronary Artery (Le f t Coronary Artery)

Résultat :

Valvular Heart Disease → Valvular Insu f f iciency, S tenosis

Coronary Artery → Le f t Coronary Artery

Il est important de prendre en considération que le développement d’une ontologie dans


le domaine médical est aussi basé sur le raisonnement ontologique, lequel est utile et
nécessaire. Ce type de logique de description ontologique soutient la prise de décision.
La logique de description nous permet de décrire l’ontologie en langage de description
(OWL) qui est utilisé pour définir la manière d’organiser les concepts et les rôles (TBox) et
le système de spécification des propriétés sur les éléments (ABox). La Figure 3.6 montre
la description graphique du concept Heart Valve Disease.
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 91

F IGURE 3.6 – Classe OWL du concept ≪ heart valve disease ≫ (pathologies du cœur)

3.3.1.3/ D ÉVELOPPEMENT DE L’ ONTOLOGIE

Le développement d’une ontologie médicale spécialisée à partir de rien, avec des


connaissances d’experts ou de l’analyse de textes nécessite un énorme effort de concep-
tualisation et un long temps d’édition avec des éditeurs d’ontologies tels que Protégé–
2000, qui possèdent déjà des thésaurus et terminologies standards.
Par conséquent, notre choix a été de s’appuyer sur les ressources existantes telles que le
meta-thésaurus UMLS (Unified Medical Language System) et thésaurus MeSH (Medical
Subject Headings), les deux utilisant l’indexation de documents. Par exemple, le système
Medline indexe des articles scientifiques biomédicaux avec les concepts du MeSH.
Le thésaurus MeSH est un regroupement sémantique particulier. Les concepts utilisés ne
sont pas de haut niveau de conceptualisation, mais il y a des descripteurs et des entités
étroitement liés. Depuis que le thésaurus MeSH fournit des informations riches sur les
concepts et leurs relations, des efforts ont été faits pour migrer ce thésaurus en OWL.
Pour représenter le lien entre les documents et les concepts de MeSH, les documents
sont des instances de classes qui peuvent être des classes simples ou des catégories
agrégées par les opérateurs d’union ou d’intersection, par lesquels le document sera
indexé. Plusieurs ontologies médicales sont conçues pour la récupération de l’informa-
tion et des annotations sémantiques. Pour cette raison les concepts dans MeSH doivent
contenir tous les types possibles de vocabulaires utilisés dans le domaine. Notre ontolo-
gie a été créée en grande partie avec les concepts de MeSH en choisissant des concepts
de 11 hiérarchies sur le domaine des maladies vasculaires. Ces hiérarchies sont iden-
tifiées pour un nom commun et le numéro de l’arbre :
• Pathologic Processes (C23.550),
• Vascular Diseases (C14.907),
• Vascular Malformation (C14.240.850, C16.131.240.850),
• Cerebrovascular Disorders (C10.228.140.300, C14.907.253),
• Intracranial Arteriosclerosis (C10.228.140.300.510.800, C14.907.137.126.372,
C14.907.253.560.350),
• Cardiovascular Diseases (C14),
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 92

• Cardiovascular Diagnostic and Techniques (E01.370.370),


• kidney disease (C12.777.419, C13.351.968.419),
• Peripheral Artery Diseases (C14.907.137.126.307.500, C14.907.617.671),
• Atherosclerosis (C14.907.137.126.307),
• Embolism and Thrombosis (C14.907.355).
Certains éléments d’information extraits de MeSH comme des définitions, des commen-
taires, des termes, des relations ( ≪ is-a ≫ et ≪ see-also ≫), des références de concepts
(id) ont également été intégrés dans l’ontologie du système vasculaire. L’enrichissement
du vocabulaire a été conçu en deux étapes : (1) d’abord l’extraction des termes de MeSH
et UMLS qui correspondent aux concepts de base en anglais, lesquels sont liés aux dys-
fonctionnements vasculaires ; (2) ensuite l’examen de textes en anglais du domaine des
maladies vasculaires liées à l’athérosclérose.

F IGURE 3.7 – Classe OWL du concept Infarctus comme pathologies du cœur et du cer-
veau

Rappelons que nous travaillons avec les cardiologues mexicains de Morelia (en particu-
lier pour évaluer et valider l’ontologie de la pathologie), et nos ontologies ont donc été
conçues en anglais afin d’être également utilisables en Europe.
L’ontologie extraite du thésaurus MeSH pour le domaine vasculaire contient 525 classes
OWL, chacune correspondant à un descripteur MeSH. La première étape de l’enrichis-
sement du vocabulaire en langue anglaise a été d’augmenter de 7 320 le nombre de
nouveaux termes, 2 500 étant des synonymes et les autres sont des variantes lexicales
(Figure 3.9). Le concept est représenté par son ID provenant du MeSH et un terme appelé
aussi terme préféré (preferred term). Nous avons associé dans cette phase Jean-Denys
Maréchal, élève ingénieur en Génie Biomédical (École ISIFC) que j’ai encadré en stage
de fin d’étude R & D.
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 93

F IGURE 3.8 – Modèle spécifique du concept Infarctus


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 94

Un exemple d’une classe OWL est donné ci-dessous pour le concept Infarctus (Infarction)
des pathologies du cœur (Figure 3.7 et Figure 3.8) qui est la sous-classe hiérarchique
de Pathological Bodily Process. L’ontologie complète du système vasculaire (Figure
3.10) correspond à la modélisation des maladies du cœur, du cerveau, du système
périphérique et rénal.

F IGURE 3.9 – Implémentation dans protégé de l’ontologie du système vasculaire


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 95

F IGURE 3.10 – Ontologie du système vasculaire


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 96

3.3.2/ O NTOLOGIE DU DIAGNOSTIC

Les ontologies ont également un intérêt dans les applications de diagnostic, surtout pour
l’aide aux décisions cliniques. Les ontologies dans le domaine du diagnostic peuvent être
utilisées pour représenter la connaissance globale des patients (par exemple données
des patients, les diagnostics, les prescriptions, les résultats de tests, les imageries, . . . )
[Bla09]. Le diagnostic des maladies du système vasculaire combine une série de tests
de laboratoire et en particulier des images d’exploration. Depuis 2004 5 , les organisations
médicales et de santé ont approuvé le partage d’informations numérisées du patient sous
la forme d’historique clinique électronique basé sur un standard de communication pour
l’imagerie appelé DICOM 6 (Digital Imaging and Communication in Medicine)[Vos07]. Ce
standard a évolué au cours des dernières années pour prendre en charge non seulement
des images médicales, mais également d’autres types d’informations médicales comme
des vidéos, des signaux et des rapports structurés. On retrouve par exemple : l’identifica-
tion du patient, les procédures de l’étude, la date de l’étude, l’identification du médecin,
l’identification de l’institution et le diagnostic (ou des observations) [Med12].

F IGURE 3.11 – Structure générale d’un système d’archivage PACS

Notre objectif est de fournir un scénario de diagnostic évolutif des patients, basé sur
DICOM. Ce scénario de diagnostic doit comprendre : l’information de patient, le problème
de santé relevant du patient, les examens et les résultats, les diagnostics et leurs images,
les traitements et la médication appliquée au patient. C’est donc l’utilisation du potentiel
de l’information pour le soutien clinique, la prise de décision et le travail collaboratif.
Avec l’émergence de DICOM, son intégration a été étendue aux dispositifs d’acquisi-
tion, de visualisation, d’impression et de stockage des images médicales de différents

5. Réseaux d’imagerie médicale et système d’information au service du patient, http://fr.calameo.com/


read/000162174b7beec2c3258
6. DICOM, http://dicom.nema.org/
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 97

fabricants et types d’images (par exemple radiographie numérique (CR), mammogra-


phie (MG), Résonance magnétique (IRM), Ultrasons (US), Angiographie digital (XA),
médecine nucléaire (NM), . . . ). Actuellement, les systèmes qui fonctionnent avec des
images médicales numérisées peuvent intégrer des données de différents services
ou hôpitaux. Le serveur PACS (Picture Archiving ans Communication System) est un
système d’archivage et de transmission d’images lequel permet de gérer les images
médicales sur modalités (scanner CT, MRI, PET), d’archiver les images produits, d’uti-
liser le réseau web pour consulter les images (Figure 3.11).
Par conséquent, il existe un grand nombre d’informations au format DICOM mais l’uti-
lisation de ces productions dans la pratique clinique est généralement limitée au tra-
vail individuel des professionnels et de manière non collaborative. Cependant, la re-
cherche médicale nécessite de consolider l’information centralisée par l’extraction de ca-
ractéristiques et la validation de techniques et de diagnostics. L’exécution de ces activités
est réalisée manuellement et sans outils spécialisés [Sal12].
Le standard DICOM fournit des services pour lier les différents systèmes d’information
dans un hôpital, comme par exemple les systèmes d’information de radiologie et les
systèmes d’information hospitaliers. La Figure 3.12 illustre le modèle de DICOM, dans
lequel un patient a un ou plusieurs dossiers médicaux et chaque dossier contient une
ou plusieurs séries d’images. Par exemple, un patient a une relation directe à une ou
plusieurs études, mais une étude est associée à un patient unique.

3.3.2.1/ R EPR ÉSENTATION DU DIAGNOSTIC SUR UN MOD ÈLE ONTOLOGIQUE

Dans un cheminement de pensée décisionnelle classique utilisé par les médecins, l’étude
des symptômes, les analyses et l’observation des résultats qui conduisent au diagnostic
sont accompagnés d’une procédure de soin adaptée. Ce cheminement se rapproche
du modèle SOAP 7 (Subjective, Objective, Assise et Plan), lequel est utilisé par certains
médecins pour décrire l’état de santé complet d’un patient. Dans un tel modèle, la partie
Subjective décrit les symptômes et les signes cliniques du patient, la partie Objective
décrit les observations et les analyses des médecins, la partie Assise correspond aux
maladies et aux problèmes de santé du patient et enfin la partie Plan correspond aux
procédures de soins ou au plan de santé mis en place pour résoudre les problèmes du
patient.
Une ontologie pour la modélisation du diagnostic doit permettre de représenter un che-
minement logique d’une procédure classique de soin. Cette démarche permet, au tra-
vers d’un modèle informatique, la représentation d’une prise de décision formalisée pour
différents cas et différents types d’imagerie DICOM.
Le flux d’informations et de connaissances qui peut être inclus dans les documents
numérisés (DICOM) au sein d’un modèle ontologique permet le partage des données
et des connaissances entre les médecins sur un travail collaboratif (Figure 3.13). L’infor-
mation partagée doit être intégrée dans une ontologie qui considère toutes les situations
possibles de diagnostic pour que les données soient effectivement partagées correcte-
ment. Cette ontologie du diagnostic doit comprendre : (1) l’information du diagnostic qui
inclut la maladie et les analyses d’un patient ; (2) les symptômes qui représentent les

7. Structuration et concepts du dossier médical électronique, http://www.maisonmedicale.org/


Structuration-et-concepts-du.html#nh1
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 98

F IGURE 3.12 – Génération d’une étude sur un modèle de DICOM

malaises et les problèmes physiques du patient ; (3) les traitements représentés par les
médicaments ou thérapies prescrits pour la maladie ; et (4) les observations ou notes du
médecin.
Il existe un problème principal pour la spécification des diagnostics. En effet, un médecin
peut définir le diagnostic de différents manières. Par exemple, le médecin peut utiliser
les symptômes comme élément de plus haute importance pour référencer les maladies
qui référencent les traitements, tandis qu’un autre peut utiliser la maladie pour organi-
ser les symptômes et leurs traitements. Le problème est la recherche et la sélection
des données, car les traitements peuvent être associés à différentes maladies qui ont
des symptômes similaires. La complexité d’adaptation de l’information est aussi struc-
turelle. L’information peut avoir différentes hiérarchies au sein de l’ontologie. Pour cette
raison, il est très important que l’ontologie du diagnostic soit unifiée syntaxiquement et
sémantiquement pour s’adapter aux différents diagnostics.
L’adaptation des éléments de diagnostic à une ontologie OWL basée sur des classes,
des attributs et des relations doit représenter également les caractéristiques et les pro-
priétés du diagnostic d’un patient. L’ontologie comprend : l’information du patient, l’infor-
mation du médecin et l’institution qui contrôle la visite du patient, le maladie traitée, la
procédure et le type d’imagerie, les observations et diagnostic, le traitement ainsi que
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 99

F IGURE 3.13 – Conception des données et flux ontologique

la date d’élaboration du diagnostic. La Figure 3.14 représente un modèle UML pour le


groupement des éléments de diagnostic. Les lignes rouges représentent les actions du
médecin, et les lignes violettes représentent pour le patient les indicateurs de la maladie
ainsi que les thérapies et procédures médicamenteuses mises en place.

F IGURE 3.14 – Ontologie conceptuelle du diagnostic


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 100

La classe Patient est définie en utilisant divers attributs (id, nom, adresse, sexe, date de
naissance, . . . ) qui correspondent à des données statiques dans DICOM. La classe est
liée à l’association de données du patient et à Visite qui contrôle la date du diagnostic et
le lien Médecin – Patient.

La classe Médecin a les mêmes attributs que Patient car les deux sont des personnes as-
sociées à un même diagnostic. La différence entre Patient et Médecin est que le Patient
est directement lié à une Visite et le Médecin est lié à une Institution. On peut affirmer la
relation suivante : ≪ Le Patient (données du patient) a une Visite (date du diagnostic) chez
le Médecin (données du médecin) qui travaille dans l’Institution (données de l’hôpital ou
clinique où il a effectué le diagnostic) ≫.

Les classes Procédure, Observation, Traitement, Thérapie ont un lien direct avec l’ontolo-
gie du système vasculaire pour la représentation exacte des données pour un diagnostic
complet (Figure 3.15 )

F IGURE 3.15 – Liaisons entre maladies vasculaires et diagnostic

La logique de description sur une procédure Heart Valve (présence d’une maladie :
Stenosis, Thrombosis, Heart Inssuficiency, . . . ) pour montrer la relation Diagnostic –
Procédure – Maladie est la suivante :

Heart Valve Operations ⊑ Heart Procedures⊓


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 101

∃Has S ystem Involvement  Circulatory S ystem⊓


∀Has S ystem Involvement  Circulatory S ystem⊓
∃Localized In  Heart Valve S tructure⊓
∀Involves Dys f unction (S tenosis ⊔ T hrombosis ⊔ Insu f f iciency) ⊓
∃InvolvesAct  Replacement⊓
∃InvolvesAct  Resection⊓
∃InvolvesAct  Repair⊓
∃InvolvesAct  Excision⊓
∃InvolvesAct  Inspection⊓
∀InvolvesAct (Replacement ⊔ Resection ⊔ Repair ⊔ Excision ⊔ Inspection)

La représentation basée sur la LD décide que certaines restrictions ajoutent par défaut
le constructeur ∀. Dans un diagnostic, il est également nécessaire de savoir quel organe
présente une insuffisance.

Organ ⊑ Anatomical S tructure⊓


∃Regional Part o f (Organ ⊔ OrganS ystem) ⊓
∀Regional Part o f (Organ ⊔ OrganS ystem) ⊓
∃Part o f (Organ ⊔ OrganS ystem) ⊓
∀Part o f (Organ ⊔ OrganS ystem)

Finalement, la Figure montre le modèle ontologique du diagnostic qui capture les


connaissances nécessaires pour identifier l’état physique d’un patient (à l’aide de l’ou-
til Protégé–2000) (Figure 3.16). Cet ontologie contient 91 éléments y compris les classes
et sous-classes nécessaires pour contrôler les diagnostics du système vasculaire.
Cette ontologie a été créée pour la modélisation des connaissances et le raisonnement,
en s’appuyant la plupart du temps sur l’analyse des textes de Texas Heart Institut 8 . Et
elle est validée par des experts dans le domaine cardiovasculaire et en médecine interne.
Nous avons conçu l’ontologie à partir de descriptions d’expériences médicales en asso-
ciant les caractéristiques des maladies vasculaires à des méthodes de diagnostic (Figure
3.17).

8. Texas Heart Institut, http://www.texasheart.org


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 102

F IGURE 3.16 – Implémentation dans protégé de l’ontologie du diagnostic

3.4/ D ÉFINITION D ’ UNE TROISI ÈME ONTOLOGIE D ÉDI ÉE À LA


TRAÇABILIT É

Un diagnostic médical efficace doit aujourd’hui intégrer des analyses multidisci-


plinaires. Un système de traçabilité des données du dossier ≪ patient–maladies–
traitements ≫ prévoit l’intégration de multiples éléments générés par des disciplines très
différentes incluant l’historique clinique du patient (antécédents médicaux et chirurgi-
caux), l’imagerie médicale (scanner, radiologie, résonance, doppler, . . . ), les examens
de laboratoire (analyse sanguine, histologie, . . . ) et un processus d’identification du
patient/médecin/institution pour un suivi médical complet qui implique la connaissance
de l’évolution du patient.
Dans le cadre de l’imagerie médicale, de nombreux progrès médicaux ont été possibles
grâce aux évolutions de la transmission des informations, aux évolutions technologiques
et au développement des modalités numériques. La numérisation des images et du diag-
nostic dans un même standard (DICOM) a eu comme effets de réduire les coûts, de
contribuer au développement durable, d’optimiser le stockage et surtout a permis d’affi-
ner le diagnostic via les post-traitements des images et la traçabilité de l’état clinique du
patient permettant une meilleure cohérence du parcours de soins.
Ce type de système de traçabilité est mis en place pour réduire les erreurs médicales. Le
suivi de l’évolution d’un patient sur ses interventions médicales est aujourd’hui possible
en grand partie grâce à la télé-médecine et à la collaboration entre médecins.
La télé-médecine permet ainsi au médecin de rester en contact direct avec le patient,
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 103

F IGURE 3.17 – Ontologie du diagnostic


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 104

mais également de disposer de l’avis d’un autre médecin spécialisé situé à distance
du lieu de réalisation du diagnostic. Cette communication a l’avantage de favoriser
les échanges de connaissances et de savoir-faire entre les médecins pour la prise de
décision du diagnostic et du traitement.
Le recours à la télé-médecine doit s’exercer dans le respect d’un certain nombre de
principes pour garantir le bon usage des dossiers des patients et assurer la pratique
raisonnée et maı̂trisée des transmissions de données sensibles.
L’objectif d’une ontologie de traçabilité du diagnostic est de conserver l’ensemble des
actions d’expertises du diagnostic collaboratif, avec un principe d’optimisation de l’acces-
sibilité aux données de grandes tailles qui sont manipulées et échangées. Car, comme
nous l’avons montré dans l’état de l’art (cf. 1.3.3, la traçabilité a été identifiée par le
Conseil National de l’Ordre des Médecins comme indispensable. Et grâce aux ontolo-
gies, l”accès aux traces se fera de manière optimisée.

3.4.1/ T RAÇABILIT É ET TEMPORALIT É EN T ÉL ÉM ÉDECINE

La sécurité, la traçabilité et l’efficacité de la télé-médecine apparaissent comme un avan-


tage compétitif pour la surveillance et la certification de l’information transmise. Dans
les systèmes médicaux, les tâches les plus importantes sont d’identifier, de classer et
de protéger l’information en utilisant des bases de données relationnelles. La traçabilité
de l’information médicale a une fonction stratégique qui est le suivi des activités de
procédures et des traitements faits par les différents départements hospitaliers et les
différents professionnels de santé [Khan13].

F IGURE 3.18 – Le travail collaboratif sur l’amélioration du diagnostic

L’informatisation des données de santé, en France et Europe, est protégée par un cadre
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 105

juridique [OJEU13], qui décrit le processus de traçabilité et définit les conditions mini-
mums qui doivent être garanties, c’est-à-dire : (1) l’authentification des professionnels de
santé intervenant dans l’acte ; (2) l’identification du patient ; (3) l’accès des professionnels
de santé aux données médicales du patient nécessaires à la réalisation de l’acte.
Le développement d’une ontologie dédiée à la traçabilité du diagnostic et le suivi médical
des patients a pour principal objectif : l’amélioration de la qualité des diagnostics dans
le domaine vasculaire. L’ontologie de traçabilité avec l’ontologie du diagnostic va per-
mettre un post-traitement du diagnostic dans un travail collaboratif sous la responsabilité
des médecins des différentes spécialités. L’application de cette ontologie doit s’intégrer
dans des environnements informatiques qui permettent une meilleure interprétation des
résultats de l’imagerie et du diagnostic associé (cf. Chapitre 4).

3.4.2/ O NTOLOGIE DE TRAÇABILIT É

L’objectif principal de cette ontologie est de permettre un échange d’information entre les
professionnels de santé qui contribuent à l’amélioration du diagnostic (Figure 3.18) par le
partage d’expériences et principalement l’aide à la prise de décision clinique. Pour obte-
nir une collaboration clinique, il est nécessaire de pouvoir : (1) Récupérer les différents
diagnostics liés au patient tout au long de sa gestion clinique ; (2) Récupérer les traite-
ments et procédures liés au diagnostic ; (3) Afficher la chronologie de participation des
médecins qui ont contribué aux diagnostics ainsi que leur institution hospitalière et (4)
Afficher les commentaires, les observations ou les recommandations cliniques que les
médecins ont proposés.
L’enjeu principal de cette ontologie constitue un facteur clé d’amélioration de la perfor-
mance du diagnostic. Son utilisation dans le travail collaboratif est la réponse organisa-
tionnelle et l’unification entre Diagnostic–Collaboration (Ontologie de diagnostic – Onto-
logie de traçabilité). Les objectifs d’utilisation de cette ontologie sont :
• l’amélioration de l’accessibilité de tous les médecins travaillant de manière collabora-
tive,
• l’impulsion d’une meilleure coordination entre les médecins (enregistrement de : ac-
tions de participation, contenus, informations du spécialiste, dates et heures de parti-
cipations),
• la favorisation au recours maı̂trisé du diagnostic du système vasculaire numérisé,
• La prise en compte des besoins et attentes du patient,
• L’amélioration en toute sécurité du partage de l’information entre les professionnels de
santé,
• La favorisation d’une meilleure prise de décision clinique.
La Figure 3.19 montre une représentation de l’information dans l’ontologie de traçabilité.
Cette ontologie fournit l’information nécessaire pour la distribution du diagnostic et la
modélisation du travail collaboratif entre les professionnels. L’ontologie de traçabilité est
liée directement à l’ontologie du diagnostic et a quatre fonctions principales : (1) Décrire
les différents types de dysfonctionnement dans le système vasculaire ; (2) Donner un
aperçu de tous les examens et traitements associés au patient ; (3) Montrer les institu-
tions et les médecins qui ont collaboré pour améliorer le diagnostic et les observations
individuelles pour la prise de décision clinique ; et (4) Montrer la participation (en enre-
gistrant la date) au diagnostic.
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 106

F IGURE 3.19 – Diagramme conceptuel de l’ontologie de traçabilité

L’intégration de différentes sources d’information dans le cadre médical en utilisant des


ontologies (Maladie–Diagnostic–Traçabilité) est rendue possible grâce à la communica-
tion entre les ontologies (Figure 3.20), c’est-à-dire l’information est récupérée et orga-
nisée grâce à la communication entre les ontologies permettant l’analyse de différents
facteurs, vocabulaires et rôles. Cette information est présentée de manière à faciliter la
compréhension de l’utilisateur (professionnels médicaux).
L’ontologie de traçabilité est constituée des composants suivants (Figure 3.21) :
Dans le contexte de l’aide à la décision clinique, cette ontologie permet d’accéder à l’in-
formation et d’aider la communication entre les médecins. Elle fournit des connaissances
pertinentes sur les soins à donner aux patients. Elle a l’avantage de combiner les infor-
mations relatives au diagnostic, de faciliter l’accès aux données du patient et d’identifier
les indicateurs dans les données du patient pour améliorer le diagnostic. Principalement,
cette ontologie fournit une terminologie standard pour les concepts médicaux qui peuvent
faciliter l’intégration de données pour le travail collaboratif.
L’ontologie complète de traçabilité (Figure 3.22 et Figure 3.23) correspond à la
modélisation de la collaboration du diagnostic entre médecins.
CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 107

F IGURE 3.20 – Diagramme conceptuel de l’ontologie de traçabilité

F IGURE 3.21 – Composants de l’ontologie de traçabilité


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 108

F IGURE 3.22 – Implémentation dans protégé de l’ontologie de traçabilité

F IGURE 3.23 – Ontologie de traçabilité


CHAPITRE 3. CONCEPTION DES ONTOLOGIES DANS LE DOMAINE VASCULAIRE 109

C ONCLUSION

Nous avons présenté, dans ce chapitre, la démarche que nous avons utilisée pour le
développement de nos trois ontologies : l’ontologie du système vasculaire, l’ontologie
du diagnostic et l’ontologie de traçabilité.
Nous avons adopté une démarche méthodologique, dites à partir de rien pour
leur développement. Ces ontologies nous permettent d’effectuer la caractérisation
sémantique d’informations médicales pour l’aide à la collaboration des diagnostics et
décisions cliniques. L’ontologie de diagnostic et l’ontologie de traçabilité ont pour but
l’indexation des connaissances à travers une langue de spécialité (vocabulaire, termi-
nologie et sémantique spécifiques du diagnostic) pour le travail collaboratif.

Le chapitre suivant est consacré à notre nouvelle plateforme COOVADIS : COllabOrative


VAscular DIagnoSis
4
COOVADIS : COllabOrative VAscular
DIagnoSis

I NTRODUCTION

Ce chapitre est consacré à la définition de COOVADIS, notre plateforme d’aide à la col-


laboration entre professionnels de santé pour l’interprétation des données, l’amélioration
et la traçabilité du diagnostic d’un patient. Cette plateforme développée en mode SaaS
(Software as a Service) utilise comme principale ressource les ontologies du système
vasculaire, de diagnostic et de traçabilité que nous avons décrites dans le chapitre
précédent. Cette plateforme est accessible par un navigateur web. Elle permet la
connexion à distance depuis différents dispositifs (ordinateur, tablette ou téléphone tac-
tile, . . . ) : et ainsi le diagnostic collaboratif à distance tracé est favorisé, les praticiens pou-
vant se connecter en toute mobilité à la plateforme pour travailler ensemble de manière
collaborative.
nous avons défini dans le chapitre précédant les ontologies qui constituent le cœur fonc-
tionnel de notre plateforme, à l’aide de ces descriptions préalables nous présentons main-
tenant la plateforme dans sa globalité.
Nous présentons dans ce chapitre quatre sections : une première pour définir la plate-
forme ainsi que son architecture et une deuxième, plus technique, qui expose les outils
et la manière dont nous avons implémenté notre plateforme, la troisième qui présente la
plateforme Web finale et ses fonctionnalités, et enfin la quatrième qui présente un cas
clinique (notre fil rouge Mr J.).

4.1/ D ÉFINITION DE LA PLATEFORME

Faciliter les interactions entre médecins peut être une réponse aux besoins et aux exi-
gences du système de santé d’aujourd’hui. En particulier, ce type d’interaction aborde la
nécessité d’un accès à l’information médicale sans restriction aux services de santé et
facilite la gestion du flux de travail dans une plateforme médicale. L’objectif est de favori-
ser les interactions entre médecins par un mécanisme solide (cloud computing basé sur
un mode SaaS) et un moteur de recherche ontologique des connaissances cohérentes
qui permet de créer de nouvelles connaissances pour le traitement des maladies com-
plexes. La plateforme exploite le standard DICOM qui est une représentation structurée
des examens du patient, d’imagerie et du diagnostic liés entre eux.
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 112

Dans le cadre de recherches visant à contribuer au partage de connaissances entre


médecins, notre objectif est de proposer une solution de communication entre médecins
et d’indexation sémantique des examens médicaux du patient, standardisée selon la
norme DICOM. Le recours aux ontologies est essentiel pour répondre aux besoins des
professionnels de la santé, dans un but d’aide au diagnostic et de travail collaboratif.
Cette plateforme dispose de quatre modules (Figure 4.1) : ❶ un module pour l’adminis-
tration, ❷ un module pour l’indexation sémantique, ❸ un module pour la recherche des
patients et de leurs diagnostics associés et ❹ un module pour le travail collaboratif entre
professionnelles de la santé pour l’amélioration des diagnostics.

F IGURE 4.1 – Architecture globale de COOVADIS

4.1.1/ COOVADIS : UNE AIDE À LA COLLABORATION DU DIAGNOSTIC

COOVADIS (COllabOrative VAscular teleDIagnoSis) est une plateforme dédiée au diag-


nostic collaboratif de maladies du système vasculaire. Cet environnement combine les
avantages de l’ingénierie ontologique et du web sémantique. Elle permet à la commu-
nauté médicale l’accès aux diagnostics, l’aide à la collaboration entre médecins pour
l’élaboration d’un diagnostic (accès sécurisé). La plateforme interprète la requête de re-
cherche de patient, catégorise les diagnostics liés au patient et affiche les évolutions de
la pathologie du patient. La catégorisation et l’indexation de la connaissance est réalisée
par la manipulation des ontologies (ontologie du système vasculaire, ontologie du diag-
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 113

nostic et ontologie de traçabilité, cf. Chapitre 3) en utilisant des images au format DICOM.
Pour aider à la réalisation d’un diagnostic, COOVADIS a comme objectif la corrélation de
l’information des diagnostics et la création dynamique de connaissances au cours des
interventions temporaires, c’est-à-dire, des connaissances créées durant un travail col-
laboratif où chaque spécialiste peut partager des informations, des expériences et des
expertises pour la prise de décisions cliniques. Ainsi la plateforme permet aux profession-
nels impliqués dans l’aide au diagnostic collaboratif d’avoir un accès total aux rapports
médicaux mis à jour et aux images exploratoires DICOM associées.
Comme nous le montre l’état de l’art du travail collaboratif (cf. Section 1.1) les points
clés du travail collaboratif sont le partage de l’information, et les échanges cohérents des
partages (par exemple des données patient) et des actions (par exemple participation au
diagnostic de chaque acteur professionnel de santé).
La Figure 4.2 montre notre objectif principal qui est de mettre en œuvre le partage de l’in-
formation entre professionnels de la santé et l’amélioration les diagnostics numériques en
appui sur des images DICOM. Cette chaı̂ne de traçabilité contient la catégorisation : de
l’information du diagnostic, de l’information de la pratique clinique, des mentions et ob-
servations du médecin, des institutions médicales, du type des images d’observation, du
fabricant d’appareillage pour l’imagerie médicale et de l’amélioration du diagnostic pour
le travail collaboratif.
La valeur ajoutée de cette plateforme est un gain de temps pour la prise de décision
clinique sur des diagnostics complexes. La plateforme aide les médecins à :
• partager des informations cruciales,
• faire une interprétation sémantique de l’information,
• faire un rapport automatique pour aider les médecins plus expérimentés,
• obtenir une collaboration médicale sans que le groupe de travail soit physiquement
présent à chaque instant.
Cette chaı̂ne de traçabilité permet l’inclusion de tous les diagnostics passés et présents
liés au patient pour avoir une meilleur visibilité sur l’évolution de la pathologie grâce au
support des ontologies.
Comme nous l’avons montré dans l’état de l’art (cf. Section 1.3.3), la traçabilité a été iden-
tifiée par le Conseil National de l’Ordre des Médecins comme indispensable. La réduction
des inégalités de ressources entre les établissements de santé figure dans la réforme de
l’hospitalisation. La normalisation des diagnostics et des actes médicaux est devenu une
obligation légale des structures de soins (cf. section 3.3.2.1).
Notre volonté est que pour proposer un environnement d’aide au diagnostic collaboratif,
il faut :
• non seulement permettre aux médecins de se ré-approprier le diagnostic du patient en
mettant en place un langage médical habituel et complet,
• mais également proposer une plateforme semi-automatique pour assister le médecin
dans sa tâche de collaboration, d’interprétation du diagnostic et de prise de décision.
Cette plateforme propose aux médecins spécialisés en cardiologie, neurologie, chirurgie
vasculaire, médecine interne, urgence. . . de partager leurs questions, leurs observations
et leurs échanges d’avis avec leurs confrères, de manière asynchrone ou en temps réel.
Ils peuvent notamment échanger sur les cas cliniques qui leur posent problème, voire
même confronter leurs pratiques professionnelles à celles de leurs confrères.
Selon leurs besoins, les médecins peuvent ainsi solliciter l’avis et la collaboration au diag-
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 114

F IGURE 4.2 – Partage de l’information entre professionnels pour l’amélioration des diag-
nostics

nostic d’un professionnel ou d’une communauté distante, de médecins d’une spécialité,


de quelques médecins d’un groupe fermé. Par exemple, un cardiologue pourra simul-
tanément partager l’information d’un traitement avec ses proches confrères au sein d’un
même hôpital mais de différents services. Pour cela, un outil dédié à la collaboration
pour l’aide au diagnostic, et accessible par internet, permet d’échanger des observations
et des images de manière asynchrone afin de répondre aux contraintes de temps des
médecins qui ne peuvent que rarement se libérer au même moment que leurs confrères
pour s’entretenir ou travailler avec eux.
Dans le contexte du domaine médical, il est important de souligner qu’il existe une grande
quantité de termes médicaux qui doivent être gérés. Leur manipulation peut entrainer
des problèmes d’interprétation lorsque plusieurs mots sont utilisés pour décrire le même
concept (par exemple un examen de radiologie qui spécifie une image par ≪ résonance
magnétique ≫, les synonymes en langue anglais sont : MR Tomography, MRI, Zeugma-
tography, Imaging Chemical Shift. . . ; Les synonymes de l’≪ infarctus ≫ en langue anglais
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 115

sont : strock, acute accident, apoplexy, heart attack, infarct, coronary accident, vascular
accident. . . ). Pour résoudre ce problème, cette plateforme permet l’utilisation d’ontolo-
gies qui gèrent la terminologie médicale complète utilisée aujourd’hui par les centres
médicaux (ontologies en langue espagnol pour l’évaluation des cardiologues mexicains
de Morelia, et ontologies en langue anglaise afin d’être également utilisables en Europe).

4.1.2/ A RCHITECTURE DE LA PLATEFORME

F IGURE 4.3 – Connexion des ontologies dans le plateforme COOVADIS

Il est essentiel pour une collaboration entre médecins distants d’avoir la possibilité
d’accéder à l’application par un navigateur Web : en effet, on peut ainsi s’affranchir de
l’hétérogénéité des plateformes, les outils personnels de navigation Web se chargeant
pour une grande partie de la gérer. COOVADIS est développé en mode SAAS Software
as a Service, lequel permet un meilleur contrôle de l’information accessible pour la colla-
boration. Nous avons utilisé également des technologies sémantiques pour le stockage,
la représentation et le traitement des informations des diagnostics.
Nous ne souhaitons pas automatiser la procédure de diagnostic. Notre idée est de propo-
ser une représentation des connaissances avec laquelle le médecin peut interagir pour
l’aider à construire une représentation de la pathologie du patient, en tenant compte
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 116

de ses propres capacités de choix et de l’interprétation du diagnostic. Le problème de


l’interprétation informatique se situe au niveau du formalisme et de l’expression des
connaissances qui sont présentes le plus souvent en langage naturel sous forme textuelle
(termes de représentation du sens). Nous devons donc proposer une plateforme qui per-
met de réaliser des diagnostics évolutifs au cours du temps et qui permet également
aux médecins d’interagir avec le système formel dans des termes de leur domaine de
spécialité, répertoriés au sein d’ontologies.
Dans notre recherche, comme nous l’avons exposé au chapitre précédent, nous propo-
sons trois ontologies OWL : ontologie du système vasculaire, ontologie du diagnostic
et ontologie de traçabilité. Ces ontologies fournissent les informations nécessaires, dis-
tribuées dans les images DICOM, pour permettre un meilleur suivi des patients. Il y a
cinq fonctions principales (cf. Figure 4.3) :
• ❶ décrire les différents types de dysfonctionnement du système vasculaire,
• ❷ décrire les symptômes et les causes responsables de la maladie,
• ❸ donner une vue d’ensemble de tous les diagnostics du patient, ainsi que les traite-
ments associés,
• ❹afficher les institutions et professionnels dans la collaboration pour l’aide au diag-
nostic,
• et ❺ associer la participation des médecins à un diagnostic.

F IGURE 4.4 – Travail collaboratif pour l’ajout de connaissance sur des cas cliniques

Pour obtenir des résultats attendus par la collaboration, la plateforme COOVADIS fournit à
chaque médecin au sein de l’environnement de collaboration, la même base de connais-
sances et elle contient une section pour l’ajout de commentaires et/ou d’observations à
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 117

la prise de décisions. Une fois que les médecins ont participé, leurs ajouts seront ana-
lysés afin de trouver des similitudes au sein de la base de connaissances ontologiques,
qui est considérée comme la base commune de connaissances. Les résultats des nou-
velles consultations, sur des mêmes cas cliniques, utilisent cette base de connaissances
commune et les résultats s’affichent avec l’ajout de la connaissance avec l’information de
chaque participation (Figure 4.4).
Nous disposons également d’un thésaurus spécialisé dans les pathologies du système
vasculaire, des diagnostics numérisés sur le standard DICOM (fournis en langue espa-
gnol) mis au point et fourni par le Centro Unión-diagnostico médico et par l’UPAC (Unidad
de prevención y atención cardiometabolica), institutions de santé de Morelia au Mexique.
Ce thésaurus prend en compte les cas de codages médecin-diagnosticien les plus cou-
ramment utilisés par les cardiologues et neurologues. Les codages comprennent deux
parties : (1) le code de diagnostic selon le codage médecin-radiologiste (Centro Unión)
et (2) le code de diagnostic selon les observations des spécialistes traitant des patients
(UPAC). Les images DICOM nous servent à enrichir le vocabulaire fourni par les onto-
logies et par conséquent à améliorer la reconnaissance automatique des expressions
pertinentes dans des dossiers médicaux réels. Ces ressources médicales sont montrées
dans la Figure 4.5. Ces données (images DICOM) sont stockées dans une base de
données MySQL qui contient donc plusieurs examens de patients et leurs descriptions
pathologiques.

F IGURE 4.5 – Diagnostics numérisés sur les standards DICOM


CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 118

4.2/ I MPL ÉMENTATION

Dans cette deuxième section du chapitre 4, nous décrivons les choix et outils qui nous
ont permis de développer le premier prototype de COOVADIS. Cette section demeure
très technique, mais il était important qu’elle figure au sein de ce document pour justifier
des choix qui ont mené au produit final qui est utilisé dans le chapitre 5 pour la validation.
Pour la réalisation de notre plateforme nous avons étudié et utilisé différents outils. Ces
outils permettent le développement de nos ontologies, mais également la communication
entre elles, la réalisation de requêtes, et la représentation des résultats au sein d’une
page web. Ils sont présentés ci-dessous :
• Protégé-2000 est un logiciel open-source pour l’édition et le développement des
ontologies (RDF, RDFS, OWL). Cet éditeur permet de développer une ontologie pour
un domaine donné, de définir des formulaires d’entrée de données et d’acquérir des
données à l’aide de ces formulaires sous forme d’instances de cette ontologie. Il existe
également une librairie Java qui peut être étendue pour créer de véritables applications
à base de connaissances en utilisant un moteur d’inférence pour raisonner et déduire
de nouveaux faits par l’application de règles d’inférences aux instances de l’ontologie.

• Java, qui par ailleurs devient un standard, est également une plateforme open-source
qui permet de manipuler de nombreux langages pour les ontologies (Jena, SPARQL),
de réaliser le design et la communication web (HTML5, JavaScript, JSP) et de gérer
les accès à des bases de données (SQL).

• Jena est une API open-source (licence Apache) développée par HP Labs semantic
Web programme, permettant de lire et de manipuler des ontologies décrites en RDF,
RDFS ou OWL, de stocker en mémoire les connaissances et d’appliquer certains
mécanismes d’inférences.

• SPARQL est un langage de requêtes orienté données. Il permet d’interroger uni-


quement les informations détenues dans des modèles ontologiques. Il n’y a pas
d’inférence dans le langage de requête lui-même. Le modèle Jena peut être ≪ intel-
ligent ≫ en ce sens qu’il fournit la possibilité de créer certains triplets existant à la
demande, y compris le raisonnement OWL. SPARQL prend la description de ce que
l’application souhaite, sous la forme d’une requête, et retourne cette information, sous
la forme d’un ensemble de liaisons ou d’un graphe RDF.

• Html5-css3-javascript sont des langages qui permettent de décrire la façon dont


un document doit être présenté ainsi que les liens qu’il établit. Ils servent à décrire
la structure et le style du contenu d’un document et ils communiquent avec les
navigateurs pour donner à l’utilisateur final un résultat compressible. Html5 et css3
sont des langages puissants qui permettent de créer des interfaces multi-échelle
(échelle de portable, ordinateur, tablette, . . . ).

• JSP est un langage de programmation qui sert à créer des programmes sur le web. Il
permet l’intégration de contenu dynamique. JSP (Java Servlet) permet de programmer
simplement l’affichage de contenus dynamiques sur HTML, qui inclut du code Java qui
s’exécutera soit sur le serveur Web, soit sur le serveur d’application. Le langage HTML
décrit la manière dont s’affiche la page. Le code Java sert, quant à lui, à effectuer
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 119

un traitement, par exemple récupérer les informations nécessaires pour effectuer une
requête dans une base de connaissances.

• dcm4che est une application open-source créée en Java pour l’application du service
de santé. C’est une implémentation robuste de la norme DICOM qui permet la gestion
de l’image et de son contenu.
L’implémentation de COOVADIS consiste premièrement à l’édition de nos ontologies avec
le langage OWL, suivie par son exploitation dans une application de gestion Jena et
d’annotation JSP, afin d’intégrer une application développée pour le travail collaboratif
accessible par le web. Les ontologies ont été développées avec le logiciel Protégé et
la manipulation des ontologies est faite par Jena 2.6.4 (version la plus récente de Jena
au moment de l’implémentation). Nous avons également utilisé JSP pour les communica-
tions réseaux par lesquelles les requêtes SPARQL et les réponses sont émises. Il décode
également les requêtes faites pour les utilisateurs (médecins) et formate les réponses
SPARQL au format approprié supporté par le protocole HTTP. Les dossiers des patients
intégrés aux images DICOM sont stockés dans une base de données MySQL manipulée
par JSP grâce à dcm4che3. La Figure 4.6 montre l’interaction décrite.

F IGURE 4.6 – Interactions dans la plateforme COOVADIS

L’extraction des informations des diagnostics n’est pas une tâche difficile car la norme
DICOM déclare dans des entités spécifiques les données qui sont classées par segment
(par exemple un segment ST peut traduire un infarctus du myocarde en phase aiguë). De
plus, la norme est construite autour d’un langage standardisé facilement interopérable par
les systèmes d’information (Figure 4.7). L’avantage d’utiliser un standard est qu’il existe
de nombreux outils qui facilitent la gestion et la manipulation des messages sans qu’il
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 120

soit nécessaire de développer un système de traitement automatique des langages.


Pour la tâche de classification de connaissances, nous avons utilisé dcm4che qui permet
d’étudier le corpus textuel et les concordances des expressions. Cette application créée
en Java permet d’extraire toutes les expressions nécessaires pour notre traitement on-
tologique (les phases de diagnostic et de traitement, les concepts, les coordonnées du
patient, les coordonnées du médecin et de l’institution responsable, ainsi que la manu-
facture et l’image médicale). Ces séquences sont reconnues d’après les patrons lexique-
syntaxique que nous avons construits pour alimenter les ontologies.

F IGURE 4.7 – Méta-données d’une image DICOM

4.2.1/ C OMMUNICATION ENTRE LES ONTOLOGIES

Compte tenu de la diversité de nos 3 ontologies (sur le domaine représenté, le vocabu-


laire, la représentation des connaissances et des axiomes), il est nécessaire d’établir un
lien conceptuel entre elles afin de pouvoir les utiliser dans la même application (cf. Figure
4.3). Une alternative possible aurait été de développer une ontologie globale (une base
de connaissances générale pour le domaine modélisé). Cependant, notre objectif était
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 121

de développer des ontologies réutilisables :


• l’ontologie de pathologies (ontologie du système vasculaire dans le premier prototype),
qui est une ontologie qui pourra être réutilisée par exemple pour un système expert
d’aide au diagnostic,
• l’ontologie dédiée au diagnostic (qui est un diagnostic d’interprétation sur le standard
DICOM), et l’ontologie élaborée pour le travail collaboratif entre médecins (ontologie de
traçabilité). Ces deux ontologies pourront être réutilisées avec une nouvelle ontologie
de pathologie d’un autre domaine de santé.
Nos trois ontologies ont été élaborées pour permettre le couplage de celles-ci, c’est-
à-dire qu’il existe des concepts de relation entre les ontologies pour former un réseau
d’ontologies. De tels réseaux peuvent prendre la forme de réseaux pair-à-pair sémantique
pour associer les connaissances décrites. Pour simplifier l’interconnexion des ontologies,
nous avons fait le choix d’utiliser l’union d’ontologies 1 qui est fait pour l’ensemble d’un
index I conceptuel (processus effectué avec l’outil Jena), qui est composé par la formule
suivante :

     ′   ′   ′  ′ 
∗
(Oi )iǫI , Ai j ∪ Oi , Ai j (i, = Oi ∪ Oi , Ai j ∪ Ai j (i,
(i, j)ǫI 2 iǫI j)ǫI 2 iǫI j)ǫI 2

Où :
O correspond à l’ontologie,
A correspond au concept atomique,
I correspond à l’index conceptuel,
(i, j) correspond aux coordonnées hiérarchiques de l’ontologie
L’union ontologique a été faite entre l’ontologie du système vasculaire et l’ontologie du
diagnostic, qui partagent des concepts index référant à la pathologie du patient (concept
général de la hiérarchie ontologique : vascular disorder, heart disorder, brain disorder,
peripheral disorder, renal disorder ). De même, l’union ontologique entre l’ontologie du
diagnostic et l’ontologie de traçabilité qui partagent des concepts index fait référence au
patient et au dossier médical (concept général de la hiérarchie ontologique : Patient et
Study ID) (cf. Figure 4.8).
L’étape de traitement consiste à appliquer les patrons lexicaux qui peuvent être re-
connus par dcm4che dans la structure DICOM. Ainsi, ils permettent d’analyser des
segments textuels porteurs de sens et de les étiqueter sur les graphes syntaxiques
d’ontologies manipulées par Jena. Les séquences extraites correspondent aux patrons
de l’ontologie alimentée. Par exemple, une phrase complète obtenue par analyse qui
représente les instances peut être : Stenosis in the left coronary artery, injured by ci-
garette smoking. Nous pouvons éventuellement attribuer des sorties aux transitions du
graphe comme : < Stenosis,.Affection >, < left coronary artery,.ObjetAnatomique >,
< coronary,.ObjetAnatomiqueCoeur >, < injured,.Qualificatif > et < cigarette smo-
king,.OrigineDeAffection >.
Les ressources lexicales sont regroupées par une forme associative, soit en forme
dérivée, soit en forme synonyme. Ces formes sont récupérées en accord avec le diction-
naire ontologique par le terme préféré du concept (preferred term), lequel est un concept

1. Union des ontologies, http://www-kasm.nii.ac.jp/∼koide/SWCLOS2/Manual/13OWLEntailments.htm


CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 122

F IGURE 4.8 – Union des ontologies

représenté par son ID et Terme provenant du MeSH (Figure 4.9).


Les concepts définis peuvent être composés de deux ou plusieurs concepts primitifs
reliés entre eux par une ou plusieurs relations. La plupart du temps, une expression
est modélisée par un concept unique grâce à la structuration de la norme DICOM qui
permet d’indexer l’information bien structurée et groupée comme observé dans la Figure
4.7. Il est possible que des concepts présentent de multiples relations sémantiques (par
exemple the infarction was caused by the buildup of the plaque in the coronary artery, ou
the brain infarction by fatty material on the walls in right carotid artery, ou heart infarction
as a result of slow blood flow and oxygen to the heart. . . ). La relation explicite de ces
liens doit être faite pour le codage médical défini dans les ontologies.
Les concepts définis dans le diagnostic respectent les contraintes Pathologie-
Observations médicales - Collaboration pour l’union ontologique qui permettent de re-
trouver les instances présentes et partagées entre les ontologies.
Dans nos choix d’organisation, nos ontologies peuvent effectivement intégrer des
concepts distribués dans le domaine de la pathologie, diagnostic-traitement et travail
collaboratif grâce à la fusion ontologique (opération d’union des ontologies) qui était
nécessaire pour la modélisation correcte des connaissances pour la plateforme colla-
borative. Nous avons conçu un modèle structurel composé de 6 sections principales
pour la représentation des connaissances (cf. Figure 4.10) : ❶ Pathologies (descrip-
tion des divers dysfonctionnements vasculaires du patient), ❷ Phénotypes (description
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 123

F IGURE 4.9 – Exemple d’association des concepts

des symptômes et des causes du patient), ❸ Traitements (description générale de tous


les traitements pour les maladies dont souffre le patient), ❹Procédures (description des
procédures chirurgicales ou procédures d’exploration physiques faites au patient), ❺
Pratique médicale (énumération des médecins et des institutions médicales qui ont traité
le patient), et ❻ Collaboration (énumération des médecins qui ont participé dans le travail
collaboratif pour une prise de décision, ainsi que l’affichage de leur participation indivi-
duelle).

4.3/ F ONCTIONNALIT ÉS DE COOVADIS

La plateforme COOVADIS est un système médical pour structurer et représenter la


connaissance de diagnostic du système vasculaire. Cette plateforme reflète les relations
médicales d’un patient, des médecins traitants et de leurs diagnostics sur l’évolution des
pathologies du patient. La Figure 4.11 montre la page principale du portail web. Dans
cette page, les médecins visualisent quatre sections : ❶ le menu du portail, sur lequel
le médecin peut changer de page pour visualiser toute l’information liée au diagnostic
ou pour faire une nouvelle requête, ❷ les images de présentation qui illustrent les ins-
titutions médicales (Centro Union et UPAC) et les instituts et Universités (Université de
Franche-Comté, Université du Mexique UMSNH et institut Femto-st) qui ont contribué à
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 124

F IGURE 4.10 – Représentation des connaissances intégrées par les ontologies

ce projet,❸ la description des fonctionnalités de COOVADIS sous forme d’illustrations


et de textes, et ❹ la consultation d’informations accessibles par requête à l’aide de
trois boı̂tes de texte, pour lesquelles il faut saisir les données correspondant au patient
(numéro d’identification de patient et numéro d’identification du médecin).
La figure 4.12 montre la page d’affichage des connaissances liées au diagnostic ob-
tenues grâce aux ontologies. Cette page est composée des réponses ontologiques et
elle est structurée également en 4 sections : ❶ le nom du patient ou les références de la
requête pour la consultation médicale, ❷ l’imagerie DICOM qui correspond au répertoire
des dossiers médicaux représentés par les images d’exploration faites du patient, ❸ l’in-
formation générale qui énumère l’information liée à chaque image DICOM, telle que les
données générales du patient, du médecin traitant, du médecin radiologue ou techni-
cien, du type d’image exploratoire et du fabricant (type de machine d’exploration clinique
et marque de la machine), et ❹ la connaissance sémantique des diagnostics obtenus
à partir des deux ontologies groupées en 5 principales sections de représentation des
connaissances (pathologies, phénotypes, traitements, procédures et collaboration).
Enfin, la Figure 4.13 montre la page de collaboration au diagnostic qui permet aux
médecins de partager leurs observations, leurs expériences ou leurs expertises pour
l’aide à la réalisation du diagnostic. Cette page est divisée en deux parties : ❶ l’ajout
d’informations personnelles, sur laquelle les médecins indiquent leurs coordonnées (nom
complet, carte professionnelle de santé CPS3, spécialité, institution de santé), et ❷ la
boı̂te textuelle pour la participation au diagnostic.
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 125

F IGURE 4.11 – La page principale du portail web

4.4/ E XEMPLE D ’ UN CAS CLINIQUE

Nous présentons dans cette section deux dossiers médicaux d’un patient réel. L’enrichis-
sement des dossiers médicaux (dans les images au format DICOM) a été effectué par
le médecin radiologue Dr. Fernando Sánchez du Centro Unión, au Mexique. Il détaille
les diagnostics résultant d’imageries faites sur patient. Le Dr. Jaime Carranza Madrigal,
médecin cardiologue de l’hôpital Civil de Morelia, a complété ces informations par l’en-
tretien avec patient, ainsi qu’à l’aide des diagnostics résultant de l’examen physique et
du traitement.

Cas clinique élaboré le 3 avril 2008 :


Mr J., âgé de 64 ans (Figure 4.14 se plaint au réveil à 7h d’une chute du membre
supérieur gauche. Il remarque des fourmillements dans le bras gauche. À la marche, son
genou gauche a tendance à se dérober et il sent moins bien le sol de ce côté. Il prend
comme traitement pour de l’hypertension artérielle du COTAREG 160/12 et du LODOZ
10 et pour un diabète du DAONIL 5 et du GLUCOPHAGE 1000. Cet homme consomme
régulièrement de l’alcool : de 3 à 5 verres par semaine. Il pèse 110kg pour 1.73 m. Il fume
10 cigarettes par jour.
L’examen physique :
Il existe une chute du bras G au maintien des attitudes, une chute modérée du membre
inférieur G. La force musculaire de la main G est diminuée. La préhension aveugle du
pouce gauche par la main droite est approximative, le sens de position du gros orteil G
est mal perçu. Il existe une quadranopsie inférieure G. La tension est à 210 /110, le pouls
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 126

F IGURE 4.12 – La fenêtre d’affichage des connaissances liées aux diagnostics

est rapide et irrégulier.


L’examen d’imagerie :
La topographie de fibres pyramidales et de fibres proprioceptives indique une Quadranop-
sie inférieure gauche qui résulte d’une atteinte des radiations optiques pariétales droites.
L’examen Doppler des vaisseaux du cou montre une sténose carotidienne.
Diagnostic :
Le patient présente une neuropathie diabétique. La TDM (Tomodensitométrie) réalisée
sans injection montre un effacement des sillons corticaux dans la région gauche et une
lacune dans le striatum droit. Le patient présente un AVC ischémique sylvien droit.
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 127

F IGURE 4.13 – La fenêtre de collaboration au diagnostic

L’échantillon d’ECG (électrocardiogramme) montre : TP(Taux de prothrombine) de 9.12,


TCA(Temps de céphaline activée) de 33.67, Troponine (IDM indolore chez diabétique)
Bilan lipidique = cholesterol total 120 mg/dl, HDL-cholestérol 32 mg/dl proteinurie 4.07,
microalbuminurie bilan HTA (Hypertension artérielle) de 150 mg/dl Il est recommandé
d’administrer de l’aspirine (dose de charge : 160 - 325 mg) dans les 48 heures après
l’AIC (Accident Ischémique Constitué) (Grade I, niveau A)

Sept mois plus tard, le 24 novembre 2008, le patient a présenté un deuxième acci-
dent vasculaire cérébral. Le cas est le suivant :
Mr J., âge de 64 ans, fumeur, porteur d’un diabète de type 2 révélé il y a 7 ans. Le patient
présente brutalement un déficit moteur du côté gauche responsable d’une chute. Ses
antécédents personnels résident en une hypertension artérielle traitée par du COTAREG
160/12, du LODOZ 10 et du BISOPROLOL 10mg, et des chiffres de PA élevés à plu-
sieurs occasions, fluctuant entre 150/94 et 162/104 mmHg. Il précise qu’au cours des 10
dernières années des chiffres élevés de PA avaient été retrouvés de façon inconstante.
Il existe un antécédent d’AVC ischémique avec sur-poids. Le poids actuel est de 115 kg
pour 1.73 m. Le périmètre abdominal est de 147 cm.
L’examen physique :
Le patient est conscient, il présente un déficit moteur du côté gauche à 2/5 avec troubles
sensitifs de même topographie et difficultés d’expression orale avec paraphasies. Il
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 128

présente une HTA de grade 1 à 2 chez un diabétique de type II, fumeur. Il s’agit d’un
sujet à risque cardiovasculaire élevé en référence à l’âge, sexe, présence d’un diabète
de type II et un antécédent d’AVC ischémique. La TA est de 180/100 mm de mercure. Le
pouls est irrégulier et l’ECG montre un tracé de FA. Sur le plan anamnestique, il s’agit
d’un sujet hypertendu traité. L’auscultation cardiaque est normale de même que la pal-
pation des pouls périphériques. L’examen vasculaire n’a pas retrouvé d’anomalie et en
particulier pas de souffle sur les trajets artériels. Le pouls est à 88 battements/minute, et
la température est de 37.4 degrés.
L’examen d’imagerie :
L’IRM (L’imagerie par résonance magnétique nucléaire) montre des déficits sensitifs
ou moteurs unilatéraux, une aphasie et une cécité monoculaire transitoire. Le patient
présente un syndrome optico-pyramidal, un déficit brachio-facial et un trouble du langage
avec un déficit du membre supérieur dominant. Ils sont le fait d’un déficit carotidien.
Diagnostic :
La glycémie suggère un contrôle glycémique insuffisant, mais une Hb glyquée est indis-
pensable. Il existe une dyslipidémie associée au diabète II avec hypertriglycéridémie, un
HDL bas et un LDL à 1.45 g/l (formule de Friedwald) ; il s’agit des anomalies lipidiques
liées à l’insulinorésistance à situer dans le contexte de diabète 2. On retient la présence
d’une microalbuminurie significative à 60 mg/24h. Le traitement initial comprend un anti-
hypertenseur assurant une néphroprotection par Losartan 50-100mg 1cp et Atorvastatine
10mg.

A la suite des examens, la première étape consiste à récupérer l’ensemble des infor-
mations présentes au sein de l’image DICOM, c’est-à-dire, les informations personnelles
du patient (ID, nom, âge, sexe. . . ) ainsi que le diagnostic (ID de l’image DICOM, type
d’imagerie, date de création. . . ). Cette étape permet ainsi d’adapter le contenu présent
au sein des images au format de l’ontologie afin d’en extraire uniquement les données
pertinentes pour les besoins des professionnels de la santé. La seconde étape consiste
en l’interprétation des interventions cliniques chez le patient (les types d’études, les ob-
servations des résultats et les traitements). Cette étape permet d’intégrer l’ensemble des
dossiers d’un patient au sein d’un même système facilitant ainsi la visualisation des diag-
nostics et l’accès aux informations.
La connaissance liée au patient est traitée par un processus de filtrage et de restructura-
tion basé sur quatre objectifs principaux :
• (1) fournir une description du patient (historique clinique),
• (2) déterminer les acteurs (médecins) directement impliqués dans la prise en charge
du patient,
• (3) fournir une description intégrée des maladies et traitements du patient pour la
compréhension de certains aspects de l’évolution du patient,
• et (4) produire une structure de connaissances intégrée dans la plateforme afin d’ana-
lyser l’état du patient.
Nous savons qu’il est difficile dans un système de terminologie de retrouver le terme qui
exprime fidèlement le sens associé au libellé d’un diagnostic. L’utilisation de nos onto-
logies va permettre de lever ces ambiguı̈tés. Chaque concept est désigné par un terme
préféré qui correspond au terme employé par le médecin (le terme préféré est la forme
canonique du terme). À partir de l’ontologie, nous avons pu extraire automatiquement
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 129

F IGURE 4.14 – Saisie du dossier de Mr J.

les informations nécessaires pour la construction d’une sémantique à savoir les termes
préférés associés aux concepts de l’ontologie et leurs synonymes.
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 130

Un concept défini peut être composé de deux ou plusieurs concepts primitifs reliés entre
eux par une ou plusieurs relations. La plupart du temps, une expression est modélisée
pour un concept défini. Cette combinaison sous-entend la présence de relations entre ces
concepts, même si elles ne sont pas explicitées. Une définition explicite de ces liens doit
être faite pour le codage DICOM. Ces liens vont être définis dans l’ontologie. La formation
des concepts définis provient d’un mode de composition des concepts et des relations
régi par des contraintes. Par exemple, l’expression Hypertension artériel est modélisée
par un concept défini appartenant à l’axe Pathologie.
Les instances de patrons textuelles repérées dans le texte (diagnostics dans DI-
COM)(Figure 4.15) sont traitées de façon à pouvoir les afficher par une expression recon-
nue comme étant un diagnostic. Précisément, lors de l’application des patrons, chaque
terme reconnu est précédé de sa catégorie. Nous recherchons alors la forme canonique,
définie dans les ontologies, de chacun des termes reconnus et des relations existantes
entre eux (Figure 4.16).
Comme nous l’avons précédemment indiqué, nos ontologies sont en espagnol pour per-
mettre une évaluation par des cardiologues mexicains de Morelia, et en anglais afin d’être
également utilisables en Europe. Les dossiers médicaux sont en espagnol en raison
de l’origine des diagnostic (Hôpital Civil, Centro Union et UPAC, qui sont des centres
médicaux mexicains).

F IGURE 4.15 – Méta-données des dossiers médicaux en image Dicom

Lexique Espagnol/Anglais (lexique simplifié permettant au lecteur de comprendre


la Figure 4.16 : Accidente Cerebral Vascular/Cerebral Vascular Accident, Afa-
sia/Aphasia, Análisis/Analysis, Arteria Cerebral Media/Middle Cerebral Artery, Ataque
Isquemico Transitorio/Transient Ischemic Attack, Colesterol Total/Total Cholesterol,
Déficit Sensorial/Sensory Deficit, Derecho/Right, Estudio/Study, Hipertensión Arterial
Sistémica/Systemic Arterial Hypertension, Imagen/Image, Imagen de Resonancia Ma-
gnetica/Magnetic Resonance Imaging, ı́ndice/Rate, Izquierdo/Left, Medida/Measure,
Laguna/Lacuna, Lı́pidico/Lipidic, Lipoproteı́na de Alta Densidad/High-Density Lipo-
protein, Localización/Location, Observación/Observation, Padecimiento/Disease, Per-
fil/Profile, Proteinuria/Proteinuria, Región/Region, Sustancia Activa/Active Substance, Sin
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 131

F IGURE 4.16 – Concepts et relations

Inyección/No injection, Tipo/Type, Tratamiento/Treatment.


Nous avons développé une plateforme qui permet de construire la connaissance
sémantique sur des diagnostics à partir des ontologies. Nous nous servons des princi-
paux axes conceptuels du domaine qui ont été préalablement identifiés dans les ontolo-
gies. Les actions médicales, les signes, les pathologies, les examens, les traitements. . . .
Le système compare les termes médicaux extraits : si dans le thésaurus modélisé nous
avons la conjonction de termes, alors une correspondance est observée, récupérée et
affichée dans l’interface utilisateur (cf. Chapitre 5 Section 5.4).
CHAPITRE 4. COOVADIS : COLLABORATIVE VASCULAR DIAGNOSIS 132

C ONCLUSION

Nous avons présenté notre plateforme web pour le travail collaborative appelé COOVA-
DIS (COllabOrative VAscular DIagnoSis) : cette plateforme utilise les trois ontologies
définies dans le chapitre 3 (l’ontologie du système vasculaire, l’ontologie du diagnostic
et l’ontologie de la traçabilité. Nous avons présenté une partie plus technique dans la
section 4.2 sur l’implémentation que nous avons réalisée, enfin nous avons exposé le
premier propotype de COOVADIS.
Précisons que nous avons dû réellement finaliser ce premier prototype, car c’est grâce
à lui que les médecins ont pu tester ses fonctionnalités, son utilisabilité, et la souplesse
et l’efficacité apportées par l’utilisation de nos ontologies.
Nous avons terminé ce chapitre par quelques explications basiques agrémentées de
copies d’écran sur ce premier prototype qui a permis aux médecins d’effectuer les
premiers tests. Ainsi sur un dossier existant le cas de Mr J. (qui nous servira de fil
rouge dans le chapitre suivant) nous avons pu exposer les résultats fournis par notre
plateforme.

Le chapitre suivant est consacré à la validation théorique et à la validation à l’aide d’un


test en milieu clinique. Pour abordé cette partie il était nécessaire au préalable de proposé
ce premier prototype.
5
VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET
PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX

I NTRODUCTION

Ce chapitre s’intéresse à la validation et à l’évolution de nos ressources termino-


ontologiques dans le domaine du diagnostic des pathologies vasculaires et du travail
collaboratif. Elles permettent de mettre à disposition les connaissances présentes au
sein des diagnostics au travers d’une plateforme collaborative pour faciliter le travail entre
professionnels (cf. Chapitre 4). La combinaison des sources ontologiques et d’une pla-
teforme sont nécessaires pour couvrir le spectre complet des décisions médicales et de
leur justifications dans le contexte d’étude.
Nous avons effectué deux types de validation :
• la validation par outils informatiques qui vérifie la syntaxe des ontologies, elle permet
d’éliminer quelques erreurs telles que la redondance ou l’omission, l’incohérence, l’er-
reur de partitionnement.
• la deuxième validation a été effectuée par un expert qui vérifie la cohérence de l’en-
semble des connaissances et de la sémantique.
Dans ce chapitre après la description du cycle de vie des ontologies, nous verrons com-
ment faciliter les interactions avec les experts pour cette validation (l’expert n’étant pas
familier avec les langages informatiques) puis quels sont les types de validation à effec-
tuer (pour l’expert et les outils). Nous décrirons ensuite les modifications apportées à nos
ontologies et terminerons par les premiers résultats expérimentaux à l’aide de l’exemple
fil rouge de Mr J. (cf. Section 4.3.1.) : ces résultats ont été validés (validation en milieu
clinique) par deux professionnels de santé.

5.1/ C YCLE DE VIE DES ONTOLOGIES

Dans le cycle de vie d’une ontologie et de l’usage de l’ontologie, il existe différentes


phases de conception et de développement(cf. chapitre 2 section 2.3 cycle de vie).
Le processus de développement est composé de phases classiques (besoins ou
spécification, conceptualisation, contrôle, formalisation, analyse, assurance qualité par
la validation d’expert, mise en œuvre et maintenance), ces phases suivent un modèle
itératif composé de boucles et de cycles entre ces phases qui permettent l’analyse et la
ré-validation avant la mise en œuvre et l’usage. Le processus cyclique de vie dans une
ontologie peut être vu comme un cycle composé pour 4 étapes : ❶ identifier des objec-
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 134

tifs et alternatives de conception ontologique qui correspondent à des activités de ges-


tion de projet (planification) ❷ évaluer les alternatives et identifier les risques potentiels
(contrôle et assurance qualité), ❸ développer et valider les tâches de conceptualisa-
tion (intégration, acquisition des connaissances, spécification, conception, formalisation
et analyse), et ❹ valider les résultats. Ces étapes sont composées d’un ensemble de
phases successives ou parallèles (Figure 5.1), où à chaque phase est attribué à un rôle
bien défini.

F IGURE 5.1 – Le processus cyclique de vie dans une ontologie

Détection et spécification des besoins. Les objectifs étaient de permettre le partage


d’informations provenant des images DICOM pour l’amélioration du diagnostic entre pro-
fessionnels de la santé. Ces professionnels peuvent connaitre les références cliniques en
fonction de plusieurs variables, telles que les maladies, les symptômes, les médicaments,
les diagnostics. . . déjà faits en extrapolant l’évolution du patient pour améliorer la pratique
clinique et la prise de décisions, grâce au travail collaboratif. Cela représente la phase
d’analyse du problème à résoudre et le point d’entrée du modèle ontologique. Grâce à
l’utilisation des ontologies nous obtenons l’identification et l’analyse d’un domaine global
sur un même patient au sein du même système : COOVADIS, plateforme d’exploitation
d’informations médicales et de collaboration entre médecins. Cette phase a été réalisée
en collaboration avec des médecins afin de connaitre quels sont leurs besoins et leurs
attentes quant au système proposé. Les résultats obtenus de cette analyse sont les sui-
vants :
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 135

• Une connaissance des traitements médicaux spécifiques qui ont été réalisés sur un
patient ;
• Une étude comparative des différents traitements sur le patient avec les ca-
ractéristiques mesurables de la progression de la maladie ou le risque ;
• Des événements défavorables associés aux traitements médicaux spécifiques ;
• Un espace de collaboration pour travailler sur un plan de traitement plus optimal en
fonction de l’historique obtenu du patient via l’extraction de données médicales.

Intégration. Dans cette phase, nous avons cherché des modèles ontologiques exis-
tants qui correspondent aux critères de la phase d’analyse du problème. Malheureuse-
ment, nous n’avons pas trouvé un modèle qui comprenne les associations nécessaires
pour le diagnostic de maladies vasculaires et leur traçabilité. Pour ce dernier point, nous
avons développé les ontologies qui résolvent ce problème (cf. chapitre 3).

Acquisition de connaissances. Cette phase implique principalement l’interaction par


l’analyse de textes et de manuels, des outils taxonomiques et des entrevues formelles
et informelles avec des experts. Elle favorise la conception du vocabulaire et des
définitions, relations, conditions d’interaction . . . pour discerner toutes les connaissances
nécessaires sur plusieurs ressources afin de déterminer un modèle ontologique appro-
prié à plusieurs niveaux de conceptualisation. La phase d’acquisition comprend l’utili-
sation des glossaires, des groupes de tables pour englober : types de concepts, syno-
nymes et acronymes, classes, associations, attributs et instances. Cette phase d’acquisi-
tion des connaissances peut être effectuée en parallèle avec les phases de spécification,
de conception et d’analyse.

Spécification. Cette phase est une étape très importante dans le cycle de vie du
développement d’une ontologie, phase similaire au développement d’un logiciel. Dans
cette phase l’ingénieur ontologique interagit avec les utilisateurs finaux (les médecins)
afin de définir la portée et les détails fonctionnels du modèle d’ontologie (phase d’analyse
du problème), les associations (phase d’intégration) et la connaissance critique d’appli-
cation (phase d’acquisition de connaissances). Dans cette phase, il est possible d’initier
la validation et si nécessaire de spécifier des changements. En général, la spécification
demande un effort de collaboration entre les acteurs impliqués dans le développement et
la validation.

Conception. Cette phase est le cœur du cycle de vie de développement où l’ingénieur
ontologique identifie les concepts impliqués dans la connaissance pour la classification
(analyse de textes), l’agrégation ou le changement sur des niveaux de conceptualisation
(en accord avec les résultats de la phase de spécification pour le design pattern onto-
logiques) ce qui correspond à la normalisation. La formalisation des connaissances se
situe à un certain niveau d’abstraction, lequel correspond à la représentation conceptuel
sur la logique de description (TBox et ABox). Finalement, pour l’opérationnalisation nous
avons utilisé la représentation sémantique OWL.

Analyse. Cette phase est l’étape d’itération qui doit être exécutée avant la mise en
œuvre de l’ontologie parce que cette phase valide les modifications et les résultats atten-
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 136

dus par les experts. Durant la conception et l’analyse, les connaissances sémantiques
nécessaires sont vérifiées afin de s’assurer de leur exactitude. Par exemple, l’expert teste
les modèles ontologiques avec leurs questions et il vérifie aussi si le problème général
d’analyse a été abordé.

Mise en œuvre et utilisation. Dans le domaine des ontologies, l’étape finale est la
mise en œuvre et l’utilisation à l’aide d’une plateforme ou d’un outil d’exploitation. L’uti-
lisation peut être aussi un processus cyclique, s’il y a une identification des termes, du
vocabulaire ou d’ontologie qui ne répond pas aux besoins du domaine.
La difficulté des ontologies est souvent liée au type d’environnement dynamique concep-
tualisé par de multiples acteurs impliqués et par le domaine distribué où l’ontologie va
travailler. Elles ne peuvent être pensées comme une conceptualisation finie d’un domaine
de connaissances délimité et stable. Les motifs de changements dans une ontologie sont
multiples :
• le domaine de définition peut évoluer ce qui implique des modifications dans l’ontologie
pour rendre compte de l’évolution ;
• la modification de l’application au sein de laquelle est utilisée l’ontologie implique la
nécessité d’adapter l’ontologie ;
• la conceptualisation même de l’ontologie peut être affinée à travers le processus cy-
clique de validation. Ainsi pour répondre aux objectifs organisationnels et d’usage, les
ontologies doivent s’adapter aux besoins.

5.2/ VALIDATION DES ONTOLOGIES

5.2.1/ I NTERACTIONS AVEC LES EXPERTS

Le développement et l’adaptation des ontologies médicales sont des tâches complexes


qui exigent un effort humain considérable et une étroite collaboration avec des experts
médicaux [Asm13]. Même si les outils et/ou les techniques de développement des onto-
logies sont assez complets pour soutenir ce travail, la complexité du langage formel dans
le domaine médical et les techniques d’ingénierie informatique nécessitent une collabo-
ration constante entre ces deux profils (l’ingénieur et le médecin). En effet, les experts du
domaine médical ne sont généralement pas familiarisés avec les langages informatiques
et d’ingénierie de connaissances. Cette collaboration requiert beaucoup de temps pour
éviter des erreurs de compréhension entre les deux acteurs.
La validation des aspects logiques et structurels de l’ontologie (incohérence, omission ou
redondance des concepts) peut être réalisée automatiquement à l’aide d’outils comme
Protégé ou Jena [Hua08], mais ces outils fournissent seulement des solutions partielles
qui demandent des interventions manuelles de l’ingénieur ontologique. D’autre part, la
validation de la conceptualisation est plus complexe à faire et il est nécessaire de de-
mander l’aide des experts médiaux.
Pour valider la conceptualisation des ontologies par des experts médicaux ne possédant
pas de connaissances en informatique, nous avons utilisé une approche de questions-
réponses interactives et de diagrammes pour simplifier notre logique de description on-
tologique (Figure 5.2). Cette tâche comprend deux étapes principales :
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 137

• la création de questions en langage naturel sur la hiérarchisation des termes et leur


logique de connexion,
• l’interprétation des informations fournies par les experts pour déduire si la partie de
l’ontologie qui a été évaluée est valide, invalide ou a besoin de modifications.

F IGURE 5.2 – Validation de la conceptualisation ontologique pour une approche de


questions-réponses interactives

Les critères de validation de l’ontologie définissent un ensemble de primitives de


représentation avec pour objectif de modéliser le domaine de connaissances. Les pri-
mitives de représentation sont typiquement les classes, les attributs et les relations. Les
définitions des primitives de représentation incluent des informations sur leur signification
et les contraintes de leur application logique et cohérente. Plusieurs critères sont utilisés
pour la validation des ontologies, certains d’entre eux traitent de l’exactitude formelle de
l’ontologie comme par exemple :
• Les erreurs de duplication : certains éléments de l’ontologie peuvent être déduits à
partir d’autres concepts.
• Les erreurs de disjonction : une classe est définie comme une conjonction de classes
distinctes.
• Les erreurs de consistance et cohérence : les définitions actuelles conduisent à des
conclusions contradictoires.
Un autre type de critère de validation est la complétude. Gómez-Pérez dans [Gom07]
fait remarquer qu’il est impossible de prouver la complétude d’une ontologie, mais il est
possible de prouver le caractère incomplet d’un élément de l’ontologie. Dans ce contexte,
une autre question importante est la validation au niveau des connaissances du domaine
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 138

de l’ontologie en raison de l’énorme quantité d’informations qui doit être modélisée. Par
exemple, dans le domaine médical, le nombre de connaissances est doublé tous les cinq
ans voire même tous les deux ans [Asm12].
La validation de nos ontologies a été réalisée en utilisant des schémas de connaissance
ontologique et de description de leurs individus. Plus précisément, nous nous concen-
trons sur le niveau de conceptualisation du domaine en répondant à quatre questions
principales :

1. Quels éléments doivent être validés ?


2. Comment classer les éléments à valider ? Quelles validations sont indépendantes ?
Quels éléments sont dépendants les uns des autres ?
3. Comment valider ces éléments ?
4. Comment faire les mises à jour nécessaires après chaque étape de validation ?

Plusieurs critères peuvent être utilisés pour évaluer la qualité de la conceptualisation du


domaine. Nous nous concentrons en particulier sur cinq critères :

1. l’application du vocabulaire,
2. la correspondance de la taxonomie (la généralisation et la hiérarchisation),
3. l’adéquation des relations non-taxonomique, c’est-à-dire, l’ajustement des relations
sémantiques,
4. la cohérence et l’extensibilité, (L’ontologie doit être cohérente afin d’effectuer des
déductions qui soient correctes, en accord avec les définitions disponibles. Elle doit
être construite de façon à ce que tout ajout de concept n’affecte pas sa cohérence.)
5. la forme minimale de l’ontologie. (Elle doit avoir les hypothèses minimales sur le
besoin à modéliser et ne doit pas contenir de connaissances supplémentaires qui
ne sont pas utilisées dans la pratique actuelle.)

5.2.2/ T YPES DE VALIDATION

Pour analyser les besoins concrets de nos ontologies (ontologie du système vasculaire et
ontologie de diagnostic), nous avons mené des entretiens avec des médecins spécialisés
en cardiologie et radiologie pour valider nos ontologies médicales. La première étape a
consisté en la construction d’une liste de questions en langage naturel à partir de l’on-
tologie à valider. Ces questions sont soumises à des experts du domaine qui offrent
des réponses (réponses de validation, réponses de modifications ou d’ajout d’informa-
tions) en accord avec leur expérience et leur expertise. L’étape suivante consistait en
l’interprétation des commentaires des experts pour valider ou modifier l’ontologie. Le
processus proposé en Figure 5.2 basé sur des modifications-validations a été utilisé
pour : (1) valider les ontologies construites basées sur des textes médicaux et sur des
outils d’extraction terminologique (UMLS, ICD, MeSH, . . . ) ; et (2) valider la connaissance
sémantique que les ontologies renvoient de la plateforme COOVADIS.
Le but de la première étape est de construire des connaissances formalisées dans les
ontologies afin de valider un nombre maximum d’affirmations avec un nombre minimum
de questions. Puisque nous avons utilisé des outils existants pour vérifier le formalisme
ontologique (Protégé et Jena), ces outils ont validé les types de déclarations d’ontologie
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 139

en accord avec l’évaluation de redondance ou d’incohérence conceptuelle. Les questions


sont construites sur des modèles qui représentent les éléments de l’ontologie. Elles sont
du type suivant :
• Une classe A est une sous-classe de B, des questions accompagnées de schémas qui
montrent la hiérarchisation de concepts,
• Les relations entre chaque classe de l’ontologie sont correctes,
• La propriété P est composée des propriétés de type Q,
• La classe B est du domaine de la propriété P,
• Un individu I appartient à la classe A,
• La propriété P relie les individus I et J.
Nous partons de l’hypothèse que tous les éléments d’une ontologie médicale doivent
être validés. Il s’agit de concepts de types de maladies, de relations entre les maladies
et les symptômes et les causes, d’instances de concepts qui permettent de connaitre
l’existence d’une pathologie, de relations entre les instances de concepts (par exemple
une échographie artérielle peut être commandée pour la détection d’une dysfonction en-
dothéliale) ou de relations entre les instances de concepts avec des littéraux (par exemple
une phrase ≪ donner par voie orale du charcoal 50g ≫ indique la dose de la substance
qui doit être administrée ≪ 50g ≫). Ces éléments de l’ontologie indiquent les principaux
mots-clés des questions qui sont liées aux concepts, aux instances et aux relations de
l’ontologie.
L’évaluation de l’expert donne des réflexions menées autour des questions pour
l’évolution de l’ontologie et de leur maintenance. La validation peut avoir plusieurs objec-
tifs : effectuer un bilan d’ensemble de la représentation de la connaissance, guider la pro-
chaine étape de construction et rendre compte de résultats. Certaines fois, les réponses
des deux experts n’étaient pas simples et de nombreux échanges ont été nécessaires
pour évaluer l’exactitude de la compréhension de leurs retours, mais également pour
valider les modifications réalisées. La Figure 5.3 montre le cycle de validation.
Une ontologie, à l’instar d’une connaissance, doit être validée à plusieurs niveaux des
ressources : (1) validation des corpus textuels utilisés pour le développement de l’ontolo-
gie ; (2) validation du contenu de l’ontologie ; (3) validation de la qualité taxonomique de
l’ontologie ; (4) validation de l’ontologie dans son contexte d’usage et de sa réutilisation.

Validation du corpus textuel. Dans le développement d’une ontologie à partir de


textes, de corpus, de ressources existantes telles que le méta-thésaurus UMLS et
le thésaurus MeSH, le rôle des experts est d’identifier si les textes disponibles sont
nécessaires ou pertinents en accord avec notre objectif. Dans notre cas, cela signifie :
vérifier que les techniques ou concepts sélectionnés pour la conceptualisation corres-
pondent bien à ceux qu’ils utilisent aujourd’hui.

Validation du contenu de l’ontologie. L’évaluation du contenu est basée sur la si-


gnification des termes définis en donnant des définitions objectives. L’ontologie doit être
cohérente pour permettre des inférences conformes aux définitions. Plus spécifiquement,
la validation du contenu ontologique est basée sur le modèle de structure et d’adapta-
tion terminologique d’une connaissance en fonction des besoins. Plus particulièrement,
le modèle doit s’attacher à représenter de manière explicite les connaissances sur des
langages standardisés qui permettent la maintenance et l’extensibilité.
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 140

F IGURE 5.3 – Processus de validation

Validation de la qualité taxonomique de l’ontologie. Les ontologies sont organisées


sous la forme d’une hiérarchie, cette organisation taxonomique s’impose pour structurer
le modèle de connaissances. Le type de validation taxonomique est possible grâce à l’uti-
lisation d’éditeurs d’ontologie (comme Protégé par exemple) et de raisonneurs (comme
Jena par exemple) et par l’expert du domaine, qui vérifie l’exactitude de la structure. Les
outils informatiques assurent que les définitions en langage naturel et en langage semi-
formel respectent les spécifications de construction de l’ontologie, et l’expert assure une
structuration correcte en accord avec son expertise. Les erreurs structurelles les plus
communes sont les suivantes :
• les erreurs de circularité se produisent quand une classe est définie comme une
spécialisation ou une généralisation d’elle-même : erreur détectable par les outils in-
formatiques (Jena ou Protégé) ;
• les erreurs de partition qui peuvent apparaı̂tre quand la définition de la partition entre
un ensemble de classes est omis (par exemple l’ontologie définit une partition d’une
classe dans un ensemble de sous-classes qui ne sont pas disjointes et devraient l’être),
erreur détectable par les outils informatiques ;
• les erreurs de redondance se produisent quand on redéfinit des expressions qui ont
déjà été explicitement définies ou qui peuvent être déduites à partir d’autres définitions.
Par exemple, un ≪ infarctus du cœur ≫ est un ≪ infarctus du myocarde ≫ mais c’est
également une ≪ crise cardiaque ≫. Dans cet exemple, l’erreur de redondance n’est pas
découverte par la validation automatique de Protégé ou de Jena mais par l’expert du
domaine. Ce type d’erreur ne permet pas de garantir une cohérence dans la hiérarchie
de l’ontologie et peut introduire des erreurs quant aux résultats fournis par le système.
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 141

• les erreurs sémantiques sont produites habituellement quand l’ingénieur ontologique


classe un concept comme sous-classe d’une classe à laquelle il n’appartient pas
réellement, ces type d’erreurs sont détectables par l’expert.
• les erreurs d’incomplétude se produisent quand des concepts sont classés sans les
expliquer complètement et quand l’expert du domaine ne trouve pas des concepts ou
des relations nécessaires pour une structuration complète.

Validation de l’ontologie dans son contexte d’usage et sa réutilisation. Cette vali-


dation est l’étape la plus critique de l’ontologie. Dans cette étape, on valide la qualité et
l’intérêt de l’ontologie. Cela correspond à vérifier que les résultats attendus par l’expert
et les performances pour exécuter cette tâche sont correctes. L’expert médical qui est
également l’utilisateur doit distinguer les critères d’efficacité suivants : (1) la pertinence
du vocabulaire décrivant les concepts, (2) la pertinence de la hiérarchie des résultats, (3)
la pertinence des relations sémantiques du contenu, (4) la détection des erreurs d’omis-
sion ou d’ajout d’informations attendues. Si l’ontologie réussit la validation d’usage par
l’expert, il est possible de considérer que l’ontologie est réutilisable et peut être mise à
disposition de la communauté.

5.3/ M ODIFICATIONS DES ONTOLOGIES

F IGURE 5.4 – Changement basique

La gestion des changements pour enrichir ou modifier l’ontologie est une tâche cruciale.
L’ingénieur d’ontologie doit contrôler tous les effets des changements et évaluer l’impact
du changement sur l’ontologie. Lors de la validation de l’expert du domaine sur nos on-
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 142

tologies (ontologie du système vasculaire et ontologie de diagnostic) celui-ci nous a pro-


posé des changements sur des opération basiques et sur des opérations complexes. Les
opérations basiques incluent des changements simples et atomiques appliqués à une
seule entité de l’ontologie (granularité fine). Les opérations complexes correspondent à
des mécanismes regroupant des opérations basiques pour former des unités plus riches
et de composition.
Dans un changement basique, les changements appliqués correspondent à des classes,
des propriétés et des instances, qui sont un type de changement selon la taxonomie et
les entités concernées. Pour ce type de changement, les contraintes à satisfaire doivent
être appliquées en restrictions, cardinalité, domaine de propriété, échelle, disjonction ou
jonction, symétrie, type . . . . (Figure 5.4).

F IGURE 5.5 – Changement complexe

Dans un changement complexe, les changements appliqués correspondent à l’in-


terprétation des concepts ou des relations, de telle sorte que de nouvelles règles
ou connaissances doivent être modifiées ou recomposées. Par exemple, dans le do-
maine médical, des maladies peuvent avoir des conditions différentes ou des éléments
spécifiques qui ne sont pas présents dans tous les cas cliniques. Les changements
peuvent avoir plusieurs conséquences sur la connaissance de l’ontologie. Par exemple,
la Figure 5.5 montre les types de changements réalisés sur une restructuration concep-
tuelle.
Les changements sont appliqués sur des versions de test de l’ontologie pour analyser
leurs effets. La raison est qu’il est possible d’introduire des inconsistances de données
en appliquant un changement (plus particulièrement lors de la suppression de compo-
sants dans l’ontologie). Il est important de maintenir l’ontologie dans un état consistant
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 143

en tenant compte du principe de la continuité ontologique, c’est-à-dire, tendre à minimi-


ser les alternatives de suppression d’axiomes en proposant des alternatives de division
de concepts, de fusion de concepts ou de redistribution d’instances. Dans notre change-
ment, le type de suppression a été le suivant : le concept ≪ Anterior Choroidal Artery In-
farction ≫ n’est pas considéré comme une condition ou implication du concept ≪ Ischémie
≫, les concepts ≪ Infarctus cérébral ≫ et ≪ Mort subite ≫ sont assignés au concept ≪ Insuf-

fisance artérielle ≫ (Figure 5.6).

F IGURE 5.6 – Changement par suppression

Finalement l’application des changements correspond à la validation finale de l’ensemble


des modifications apportées aux ontologies tout en s’assurant de la traçabilité de ces mo-
difications. L’évaluation finale de l’expert a été faite en comparant les anciennes valeurs
de l’ontologie initiale (sauvegardées dans le fichiers ontologiques d’évolution).

5.4/ P REMIERS TESTS DE COOVADIS

Dans le cadre de notre plateforme, il a été nécessaire de faire évaluer COOVADIS par un
expert. Cet étape permet de vérifier que les résultats attendus sont corrects. Les critères
de validation de l’expert sur la plateforme sont la pertinence des connaissances du do-
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 144

F IGURE 5.7 – Cas de Mr J. : Résultats de Diagnostic sur COOVADIS

maine (les concepts et relations sémantiques du contenu) et le formalisme qui est utilisé
pour représenter les connaissances (le vocabulaire utilisé pour décrire les concepts).
Divers tests ont été appliqués pour évaluer la couverture des concepts ou des termes en
cours d’utilisation. Nous avons analysé les erreurs et les imprécisions de notre plateforme
et nous avons fait évoluer les ontologies pour améliorer nos résultats. L’analyse de ces
résultats nous a aidé à enrichir nos ressources (ontologies) à base de synonymes et de
termes non identifiés et qui ont été présents dans des diagnostics particuliers.
Dans notre plateforme, la représentation des connaissances des diagnostics (résultats
de la plateforme) a été systématiquement soumise à validation récurrente. L’ambigüité
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 145

F IGURE 5.8 – Cas de Mr J. : Résultats avec enrichissement de métadonnées de diagnos-


tic

de la langue (anglais et espagnol) nécessite que les ontologies possèdent un forma-


lisme irréductible et intelligible par tous les utilisateurs. Dans ce contexte, les ontologies
écrites dans les deux langues ont évolué en parallèle avec le thésaurus de spécialité.
Cette évolution dépend des nouvelles dénominations des termes proposées par l’expert
du domaine. Nous avons rencontré des situations qui ont nécessité des évolutions. Par
exemple, les cas où des abréviations ou des acronymes sont utilisés par les médecins
pour décrire des maladies, des causes, des parties du corps humain ou des organes.
C’est le cas de AF -Antecedentes Familiares/Antécédents Familiaux, ou encore de CII-
Cuadrante Inferior Izquierdo/Quadrant Inférieur Gauche et de CII-Carotida Interna Iz-
quierda/Carotide Interne Gauche (cf. Chapitre 4 Figure 4.15). Dans ces exemples, les
termes avaient une correspondance directe avec le concept de l’ontologie et les résultats
des cas cliniques (cf. Chapitre 4 Section 4.4) et peuvent être visibles dans les Figures
5.7, 5.8, dans laquelle il est possible de voir une structuration de la connaissance validée
par les experts : la description des divers dysfonctionnements vasculaires, des causes,
des symptômes du patient, la description des procédures d’exploration faites au patient,
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 146

et la description des pratiques médicales pour la collaboration entre médecins.


La validation de la plateforme et des ontologies a été assurée, au Mexique, par les Doc-
teurs Sonia Maria López Correa (Directrice de la clinique UPAC-Unidad de Prevención
y Atención Cardiometabolica), Jaime Carranza Madrigal (de l’Université Michoacana de
San Nicolás de Hidalgo et cardiologue à l’Hôpital Civil), et le Docteur Luis Fernando
Sanchez Contreras (radiologue au Centro Union de Diagnostico) qui confirment leur par-
ticipation et la validation de nos travaux dans les lettres : Figures 5.9, 5.10, 5.11, et 5.12
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 147

F IGURE 5.9 – Lettre de collaboration avec le Dr. Jaime Carranza Madrigal


CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 148

F IGURE 5.10 – Attestation du Dr. Jaime Carranza Madrigal pour la validation de COOVA-
DIS
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 149

F IGURE 5.11 – Attestation du Docteurs Sonia Maria López Correa pour la validation de
COOVADIS
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 150

F IGURE 5.12 – Attestation du Docteurs Luis Fernando Sanchez Contreras pour la valida-
tion de COOVADIS
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 151

C ONCLUSION

Dans ce chapitre, nous avons présenté notre expérience de validation de deux de


nos ontologies, celle du système vasculaire et celle du diagnostic au regard de trois
problématiques étroitement liées : (1) la validation de la pertinence de notre modèle
ontologique, (2) la conception et la structuration des connaissances au sein de nos
ontologies de spécialité médicale, et (3) l’application de nos ontologies.
Sur le cas d’application de Mr J. (notre fil rouge) nous avons montré comment CO-
OVADIS a fourni aux trois médecins de Morelia un outil conforme aux ontologies qui
permet de tracer le cheminement du diagnostic : c’est la partie validation en milieu
clinique de nos travaux qui est indispensable lorsque l’on propose des solutions pour
le télé-diagnostic médical.
C ONCLUSION DE LA PARTIE II

Dans cette deuxième partie, nous avons présenté nos contributions.


Le chapitre 3 a tout d’abord permis la définition de nos trois ontologies : l’ontologie du
système vasculaire, l’ontologie du diagnostic et enfin l’ontologie de la traçabilité. Les
deux dernières ontologies sont réellement très novatrices, et permettent la traçabilité.
Le chapitre 4 a été consacré à la définition de notre plateforme COOVADIS : COl-
labOrative VAscular DIagnoSis. Développée en mode SaaS (Software as a Service)
et utilisant les 3 ontologies précédemment définies, elle permet l’aide à la collabora-
tion entre professionnels de santé pour l’interprétation des données l’amélioration et
la traçabilité du diagnostic d’un patient. En fin de chapitre, nous avons exposé le cas
de Mr J., qui sera notre fil rouge pour la suite document, et qui est un patient dont
les diagnostics successifs nous ont permis de montrer comment la plateforme web
COOVADIS permet de suivre l’évolution d’une pathologie.
Nous avons enfin présenté dans le dernier chapitre de cette partie la validation de
notre système. Il s’agit de la validation théorique, et de la validation par des experts à
l’aide de tests en milieu clinique. Cette dernière a nécessité la collaboration active de
trois médecins mexicains de Morelia impliqués dans les diagnostics dans le domaine
cardiovasculaire (1 radiologue, et 2 cardiologues).
C ONCLUSION G ÉN ÉRALE ET
PERSPECTIVES

C ONCLUSION G ÉN ÉRALE

Les travaux de cette Thèse s’inscrivent dans le contexte de la télémédecine et plus


particulièrement des nouvelles attentes, en matière de législation, des applications de
télédiagnostic médical. Nous avons travaillé en amont des problématiques de l’entreprise
Covalia Interactive, qui est une start-up issue de notre Équipe de Recherche, et qui com-
mercialise le logiciel CovotemT M auprès de nombreux hôpitaux français.
Suite à la promulgation de la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoires), et aux recom-
mandations de la CNOM (Commission Nationale de l’Ordre des Médecins) la traçabilité
des applications de télémédecine a été identifiée comme indispensable.
Devant la masse importante des données manipulées dans les dossiers médicaux, la
traçabilité n’est pas une tâche facile. Nous avons ainsi choisi d’utiliser les ontologies pour
extraire de manière plus efficace les traces des diagnostics médicaux.

La première partie de ce document a permis de présenter deux états de l’art sur les
télé-applications collaboratives (en particulier dans le domaine du télédiagnostic médical)
d’une part, et d’autre part, sur le domaine des ontologies.
Le premier état de l’art a permis de montrer les évolutions récentes des télé-applications
collaboratives, et plus particulièrement les nouvelles exigences dans le domaine de la
télémédecine, comme la traçabilité. Les flux de données pris en compte dans un télé-
diagnostic étant de taille très importante, il est apparu indispensable de faire appel aux
ontologies pour développer de nouveaux outils de traçabilité qui seront capables de trou-
ver de manière efficace et fiable, dans la masse d’informations, les informations perti-
nentes pour tracer le télé-diagnostic.
Le chapitre suivant de l’état de l’art a permis d’étudier les méthodes de conception, les
outils et les langages qui permettent de construire des ontologies. Ces méthodes ont été
utilisées pour élaborer les trois ontologies qui constituent le cœur de notre plateforme
COOVADIS COllabOrative VAscular DIagnoSis.

La deuxième partie du document constitue notre contribution : définition de trois nouvelles


ontologies, puis de la plateforme COOVADIS.
Nous avons tout d’abord défini trois nouvelles ontologies : l’ontologie du système vas-
culaire, l’ontologie du diagnostic, et enfin l’ontologie de la traçabilité. Les deux dernières
ontologies sont réellement très novatrices, et permettent la traçabilité.
Les chapitres suivants sont consacrés à la présentation de la plateforme COOVADIS : ar-
chitecture de la plateforme développée en mode SAAS Software As A Service, et intro-
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 156

duction de cas d’utilisation (Mr J. fil rouge du document), puis exposition des premiers
résultats de traçabilité et évaluation des trois ontologies par les médecins. Nous avons
validé les ontologies de manière théorique ainsi qu’avec trois médecins mexicains de
Morelia (validation en milieu clinique).
Les résultats sont très encourageants :
• d’un point de vue théorique tout d’abord, nos deux ontologies de traçabilité (ontologie
du diagnostic et ontologie de la traçabilité) permettent le traitement direct des diagnos-
tics liés au même patient (ontologie de diagnostic), et elles gèrent la correspondance
du travail collaboratif sur des examens concrets, c’est-à-dire, la traçabilité des aides au
diagnostic pour les experts en lien avec les données d’examen au format DICOM déjà
explorées.
• d’un point vue applicatif : il faut rappeler que ces travaux s’inscrivent en amont des
problématiques R&D de l’entreprise Covalia Interactive. Et dans l’état actuel d’avance-
ment de nos tests, la solution de traçabilité de notre plateforme est très convaincante.
En effet, dans une trace, la plateforme COOVADIS fournit toutes les images issues
des examens passés par le patient. Et pour chaque image, il est possible d’en affi-
cher les détails et, de façon sémantique : les connaissances qui sont y attachées mais
également celles issues de la démarche complète de diagnostic du cas du patient. De
plus, la plateforme fournit les informations relatives au patient, au médecin traitant et
au type d’imagerie utilisé ainsi qu’à la collaboration pour la prise de décision clinique.

P ERSPECTIVES

VALIDATION PAR ESSAIS CLINIQUES

Depuis le début du document, nous parlons de validation en milieu clinique. En effet,


pour les applications dans le domaine médical, une validation clinique est nécessaire
mais cela implique des contraintes en particulier de temps qui ne permettait pas de la
réaliser au cours de ces travaux. Nous avons commencé sur quelques cas dont celui de
Mr J. mais il faudra maintenant passer à la phase réelle de validation clinique. Dans un
premier temps durant 6 à 12 mois, la plateforme sera utilisée à Morelia, et cette utilisation
permettra les dernières mises au point de la plateforme et de ses ontologies. C’est une
phase contraignante pour les médecins car elle sera faite en parallèle de la démarche
classique de diagnostic, elle ne se substituera pas à cette dernière.
Ensuite, il faudra déposer un dossier de demande d’Autorisation d’Essai Clinique (AEC)
auprès de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de
santé) :
• description du type d’investigation,
• protocole d’évaluation de satisfaction de la plateforme,
• nombre de patients,
• source du panel de patients,
• autorisation des hôpitaux où s’effectueront ces essais,
• ...
Et ce n’est qu’à l’issue de toute cette démarche que pourront commencer les essais
cliniques. Il faudra donc un minimum de patients (habituellement de 100 à 200 patients)
ce qui prendra beaucoup de temps (au moins 12 mois).
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 157

G ÉN ÉRICIT É DE L’ ONTOLOGIE DE DIAGNOSTIC

L’ontologie de la pathologie ne peut pas être générique, en effet nous n’échapperons pas
au fait de devoir développer une nouvelle ontologie par nouveau domaine médical traité.
Concernant l’ontologie de traçabilité, elle est quant à elle indépendante de la pathologie.
Reste l’ontologie de diagnostic qui est liée à la pathologie et qu’il sera intéressant de
rendre générique pour facilité l’adaptabilité de la plateforme, et le traitement de di-
vers pathologies. Pour le développement d’une ontologie de diagnostic générique, il est
nécessaire de construire un réseau conceptuel formé par combinaisons des types d’exa-
mens propres aux maladies à traiter. Grâce au fait que notre ontologie comprend des ter-
minologies ontologiques de diagnostic vasculaire (types d’imagerie, d’examen physique,
de procédures, résultats de laboratoire et mesures, observations complémentaires, co-
ordonnées de patient, coordonnées de médecin traitant, information sur l’institution, . . . ),
les concepts sont annotés avec des propriétés, et modélisés en logique de description
au format OWL. Il est possible ainsi d’ajouter des règles associatives et des nouveaux
concepts de diagnostic qui permettent d’aborder d’autres pathologies du patient.
Afin de valider un enrichissement d’ontologie dans un domaine diagnostique qui peut
comprendre les différents types pathologiques et d’exploration, notre réflexion a porté
sur la collecte, l’organisation, la représentation, la formalisation et l’enrichissement des
connaissances dans l’ontologie de diagnostic : la recherche de nouveaux concepts, leurs
rôles ainsi qu’une phase de placement de ces concepts et relations au sein de l’ontologie
originale.

I NT ÉGRATION AU SEIN DE C OVOTEMT M

Très liée à la perspective précédente (sur la généricité de l’ontologie du diagnostic) l’idée


finale de nos travaux est l’intégration à la plateforme CovotemT M de l’entreprise Covalia
Interactive.
Mais l’entreprise a été certifiée ISO 13485, par l’organisme notifié SGS, sur la conception,
le développement et la vente de systèmes de télémédecine. Cette certification spécifique
aux organisations des sociétés dans le domaine médical permet d’assurer un niveau
élevé de la qualité des produits et garantit une amélioration continue. Cela implique donc
de passer par une phase de validation par essais cliniques de nouveaux modules de
traçabilité qui entreront dans le produit.

Puis, à nouveau, chaque nouvelle ontologie de pathologie devra subir les mêmes phases
de validation.

A IDE AU DIAGNOSTIC : INF ÉRENCE ET WEB S ÉMANTIQUE

Enfin une perspective indépendante du transfert de ces travaux dans les produits de
Covalia Interactive.
Il serait intéressant de pouvoir utiliser les ontologies comme aide au diagnostic en utilisant
un moteur d’inférences. Il s’agirait par exemple, en utilisant les symptomes issus des
phénotypes du patient, d’inférer quelles pourraient être les pathologies possibles. Ces
propositions pourraient être formulées aux médecins comme aide à la prise de décision
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 158

clinique. Un autre exemple serait de proposer aux médecins un traitement et les effets
secondaires lors de la définition du diagnostic.
L’aide au diagnostic pourrait également être améliorée en proposant plus d’informa-
tions que celles contenues dans nos ontologies mais recensées dans des réseaux
sémantiques comme par exemple UMLS (Unified Medical Language System). Ce réseau
sémantique pourrait être utilisé en analysant de façon automatique les comptes rendus
cardiovasculaires afin de proposer des recommandations en vue d’améliorer la prise de
décisions cliniques et la prise en charge des patients. Il faudrait pour cela, indexer nos
concepts pour permettre que les réseaux ontologiques travaillent en collaboration.
Enfin, l’aide au diagnostic pourrait être facilité en proposant un système de requêtes
aux médecins permettant la recherche de cas similaires à l’aide des symptômes ou des
pathologies.
MA BIBLIOGRAPHIE PERSONNELLE
( Y COMPRIS PUBLICATIONS ANT ÉRIEURES AU COURS DU MASTER )

A RTICLE EN R EVUE

[San13] Sanchez Santana Maria-Aydee and Aupet Jean-Baptiste and Betbeder Marie-
Laure and Lapayre Jean-Christophe and Camarena Antonio. A Tool for Telediagnosis
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P UBLICATIONS EN CONF ÉRENCE AVEC COMIT É DE LECTURE D ’ AU -


DIENCE INTERNATIONALE , DONT LES ACTES SONT PUBLI ÉS

[San14] Sanchez Santana Maria Aydee and Betbeder Marie-Laure and Lapayre Jean-
Christophe and Carranza Madrigal Jaime. COOVADIS : A New Framework for
Collaborative Diagnosis Approach of the Vascular System. Proceedings of the
CSCWD 2014, 18th IEEE Int. Conf. on Computer Supported Cooperative Work in
Design. Pages 627–632, Hsinchu, Taiwan, May 2014.

[San12] Sanchez Santana Maria Aydee and Aupet Jean-Baptiste and Betbeder Marie-
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Collaborative Environment for Vascular Problems Telediagnosis. Proceedings of
the LNCS IWAAL 2012, 4th Int. Workshop on Ambient Assisted Living. Pages 1–8,
Vitoria-Gasteiz, Spain, December, 2012.

A RTICLE EN R EVUE N ATIONAL

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un programa de cómputo para medir automaticamente el espesor de la intima media
carotı́dea y la luz de la arteria humeral mediante ultrasonografı́a ası́ como el cálculo
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Publiée au cours du Master á Morelia.
CHAPITRE 5. VALIDATIONS EN MILIEU CLINIQUE ET PREMIERS TESTS EXP ÉRIMENTAUX 160

P UBLICATIONS EN CONF ÉRENCE AVEC COMIT É DE LECTURE D ’ AU -


DIENCE NATIONALE , DONT LES ACTES SONT PUBLI ÉS

[San12b] Sanchez Santana Maria-Aydee and Aupet Jean-Baptiste and Betbeder


Marie-Laure and Lapayre Jean-Christophe and Camarena Ibarrola Jose Antonio.
Environnement Collaboratif d’Adaptation pour le Télédiagnostic des Problèmes Vas-
culaires. Ubimob 2012, 8èmes journées francophones Mobilité et Ubiquité. Pages
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Ibarrola Jose Antonio and Calderon Solorio Felix. Discrepancy Detection of Cardio-
vascular Abnormalities : Computer System to Manual Measurement by Radiologists.
XXXIII National Internal Medicine Congress of México, Vol6(1). Cancún, México.
November 2010. Publiée au cours du Master á Morelia.

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National Internal Medicine Congress. Pages 15–19, Vol.25(1), Mérida, México.
November 2009. Publiée au cours du Master á Morelia.

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TABLE DES FIGURES

1 Schéma global d’organisation des travaux de recherche . . . . . . . . . . . 16

1.1 Place du collecticiel dans le domaine du CSCW . . . . . . . . . . . . . . . . 24


1.2 Trèfle fonctionnel enrichi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.3 Cloud Computing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.4 Covotem : une plateforme de télédiagnostic temps réel sécurisée . . . . . . 30
1.5 Da Vinci : Robot chirurgical avec distanciation . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.6 Holarchie médicale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

2.1 Classification des ontologies pour le type de problème à résoudre . . . . . 38


2.2 Processus de développement d’ontologie de Methontology . . . . . . . . . 41
2.3 Processus de développement d’ontologie de NeOn [Sua12] . . . . . . . . . 42
2.4 L’architecture de niveaux de Berners Lee . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.5 Architecture de connaissance pour la construction d’une ontologie médicale 47
2.6 Connaissances épistémologiques de l’ontologie . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.7 Services de terminologie en médiation entre l’ontologie et l’utilisateur final . 54
2.8 Les classes de maladies/traitement dans une ontologie . . . . . . . . . . . 56
2.9 Les classes de maladies dans une ontologie . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
2.10 Les classes de traitement dans une ontologie . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.11 Les classes de condition de maladie dans une ontologie . . . . . . . . . . . 57
2.12 Classification des ontologies selon Guarino [Gua98] . . . . . . . . . . . . . 58
2.13 Ontologies existantes dans le domaine médical . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.14 Cycle de vie d’une ontologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

3.1 Processus de développement d’athérosclérose par dysfonction endothéliale 74


3.2 Description de la méthode de développement de l’ontologie . . . . . . . . 76
3.3 Tâches de conceptualisation d’ontologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
3.4 Étapes générales de développement d’une ontologique . . . . . . . . . . . 80
3.5 Graphe conceptuel général du système vasculaire . . . . . . . . . . . . . . 85
3.6 Classe OWL du concept ≪ heart valve disease ≫ (pathologies du cœur) . . 91
3.7 Classe OWL du concept Infarctus comme pathologies du cœur et du cerveau 92
TABLE DES FIGURES 172

3.8 Modèle spécifique du concept Infarctus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93


3.9 Implémentation dans protégé de l’ontologie du système vasculaire . . . . . 94
3.10 Ontologie du système vasculaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
3.11 Structure générale d’un système d’archivage PACS . . . . . . . . . . . . . . 96
3.12 Génération d’une étude sur un modèle de DICOM . . . . . . . . . . . . . . 98
3.13 Conception des données et flux ontologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
3.14 Ontologie conceptuelle du diagnostic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
3.15 Liaisons entre maladies vasculaires et diagnostic . . . . . . . . . . . . . . . 100
3.16 Implémentation dans protégé de l’ontologie du diagnostic . . . . . . . . . . 102
3.17 Ontologie du diagnostic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
3.18 Le travail collaboratif sur l’amélioration du diagnostic . . . . . . . . . . . . . 104
3.19 Diagramme conceptuel de l’ontologie de traçabilité . . . . . . . . . . . . . . 106
3.20 Diagramme conceptuel de l’ontologie de traçabilité . . . . . . . . . . . . . . 107
3.21 Composants de l’ontologie de traçabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
3.22 Implémentation dans protégé de l’ontologie de traçabilité . . . . . . . . . . 108
3.23 Ontologie de traçabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

4.1 Architecture globale de COOVADIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112


4.2 Partage de l’information entre professionnels pour l’amélioration des diag-
nostics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
4.3 Connexion des ontologies dans le plateforme COOVADIS . . . . . . . . . . 115
4.4 Travail collaboratif pour l’ajout de connaissance sur des cas cliniques . . . 116
4.5 Diagnostics numérisés sur les standards DICOM . . . . . . . . . . . . . . . 117
4.6 Interactions dans la plateforme COOVADIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
4.7 Méta-données d’une image DICOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
4.8 Union des ontologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
4.9 Exemple d’association des concepts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
4.10 Représentation des connaissances intégrées par les ontologies . . . . . . . 124
4.11 La page principale du portail web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
4.12 La fenêtre d’affichage des connaissances liées aux diagnostics . . . . . . . 126
4.13 La fenêtre de collaboration au diagnostic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
4.14 Saisie du dossier de Mr J. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
4.15 Méta-données des dossiers médicaux en image Dicom . . . . . . . . . . . 130
4.16 Concepts et relations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131

5.1 Le processus cyclique de vie dans une ontologie . . . . . . . . . . . . . . . 134


TABLE DES FIGURES 173

5.2 Validation de la conceptualisation ontologique pour une approche de


questions-réponses interactives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
5.3 Processus de validation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
5.4 Changement basique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
5.5 Changement complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
5.6 Changement par suppression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
5.7 Cas de Mr J. : Résultats de Diagnostic sur COOVADIS . . . . . . . . . . . . 144
5.8 Cas de Mr J. : Résultats avec enrichissement de métadonnées de diagnostic145
5.9 Lettre de collaboration avec le Dr. Jaime Carranza Madrigal . . . . . . . . . 147
5.10 Attestation du Dr. Jaime Carranza Madrigal pour la validation de COOVADIS148
5.11 Attestation du Docteurs Sonia Maria López Correa pour la validation de
COOVADIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
5.12 Attestation du Docteurs Luis Fernando Sanchez Contreras pour la valida-
tion de COOVADIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
L ISTE DES TABLES

3.1 Règles de syntaxe de base pour LD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86


Résumé :

En médecine, le diagnostic est la démarche par laquelle le médecin, généraliste ou spécialiste va


déterminer l’affection dont souffre le patient, et qui va permettre de proposer un traitement. Il repose
sur la recherche des causes (pathologie) et des effets (symptômes) de l’affection. Un diagnostic
médical efficace doit aujourd’hui intégrer des analyses multidisciplinaires tant au niveau des données
que des experts : et compte tenu de la répartition géographique (par exemple de la désertification
médicale), il peut être compliqué de réunir au même endroit les experts.
L’évolution des technologies de communication, en particulier Internet, a ouvert de nouvelles pos-
sibilités dans le domaine des applications collaboratives à distance et tout particulièrement celui
du télé-diagnostic médical : par exemple un panel d’experts distants se réunit virtuellement par
l’intermédiaire d’une salle d’examen virtuelle qui favorisera la collaboration afin de coproduire un
diagnostic. Mais dans le domaine de la médecine, l’aspect médico-légal est crucial, et il a freiné le
développement de ces pratiques à distances.
Dans ce contexte, nous avons développé un plateforme appelé COOVADIS (COllabOrative VAscular
DIagnoSis) qui permet la traçabilité dans de telles applications en s’appuyant sur trois ontologies
originales (ontologie de la pathologie, ontologie du diagnostic et ontologie de traçabilité). Cette pla-
teforme d’aide à la collaboration entre professionnels de santé a été implémentée en mode SaaS
(Software as a Service) sous la forme d’un serveur Web, et validé d’un point de vue théorique et
clinique.
Mots-clés : Diagnostic Médical, Télé-médecine, Ontologies, Travail Collaboratif, Traçabilité

Abstract:

In medicine, physicians (general practitioner or specialist) realize a diagnosis to determine patients’


disease and propose an adapted treatment. This diagnosis is based on research of causes (pa-
thologies) and effects (symptoms) of affection. Today, to realize an effective medical diagnosis, it is
important to realize a multidisciplinary analysis at a data level. But it is also important to make work
together experts from different domains. A problem can happen if these experts do not work in the
same place. Thus, how is it possible to ease the way to collaborate together?
With evolutions of communication technologies and more particularly Internet, it is easier to develop
remote collaborative applications. One of the fields covered by theses applications is telemedicine
and telediagnosis. Thus, a remote panel of experts can meet together virtually through a virtual room
to ease diagnosis collaboration and co-production. Despite everything, forensic aspects slowed down
development of remote practices due to privacy and personal information sharing.
In this context, we developed a platform called COOVADIS (COllabOrative VAscular DIagnoSis) that
enables traceability in such applications based on three original ontologies (pathologies ontology,
diagnosis ontology and traceability ontology). This framework was implemented in SaaS (Software
as a Service) as a web server, to support the collaborative work between health professionals. It was
also validated from a theoretical and clinical point of view.
Keywords: Medial Diagnosis, Telemedicine, Ontology, Collaborative Work, Traceability

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