3814-Texte de L'article-7313-1-10-20201017
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matériaux de construction
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chargement hors axes. Le spécimen correspond à un cylindre éprouvette entaillée. Le montage d’essai est composé de
en béton entaillé sur les deux extrémités par l’emplacement deux parties identiques antisymétriques placées de part et
de corps déformables au moment du coulage. La forme d’autre de l’éprouvette et présentées entre les têtes de la
d’éprouvette permet de réaliser un glissement longitudinal machine d’essai.
(en termes de déformation) parallèle à l’axe du cylindre. La Walrath et Adams (Adams et al. 1987) ont adopté un
variation de l’épaisseur de la zone concernée par le cisaille- nouveau montage à partir de l’essai Iosipescu qui s’est
ment permet de modifier l’inclinaison du plan de rupture. imposé comme l’essai standard pour les matériaux com-
posites (ASTM) (Pierron et al. 1997). Petterson
(Petterson, 2002) a vérifié expérimentalement, grâce à la
2. SYNTHÈSE CRITIQUE DES ESSAIS corrélation d’images, que la distribution du champ de
cisaillement n’était pas homogène et symétrique dans la
PROPOSÉS POUR LA DÉTERMINATION partie centrale de l’éprouvette.
DU CISAILLEMENT Hawong et al. (Hawong et al. 2003) ont également mon-
tré l’influence de l’angle d’entaille sur la répartition du
champ de déformation du cisaillement grâce à des
mesures par photoélasticité sur un matériau isotrope
2.1. Essai de cisaillement plan d’Iosipescu (résine). L’analyse de la rupture d’échantillons Iosipescu
unidirectionnels à 0° conduit à la conclusion qu’on ne
Les spécialistes savent qu’il est fort difficile de soumettre des peut pas déterminer directement la valeur de la résistance
éprouvettes à des contraintes de cisaillement pur. Des au cisaillement avec cet essai. on montre l’influence de
machines intéressantes sont celles qui permettent de tra- la traction transverse sur la rupture, ainsi que la présence
vailler suivant la méthode proposée par Iosipescu (Iosipescu, de concentrations de contraintes (Pierron, 1994). Pour le
1967). cas du béton seul, la géométrie du spécimen d’essai de
L’essai Iosipescu consiste à appliquer une sollicitation de cisaillement d’Iosipescu a été étudiée par un certain
cisaillement, sous la forme d’un couple de forces, à une nombre de chercheurs ces dernières années avec des
résultats contradictoires (Derradj et al. 2007). Les résul- 3. CONCEPTION DU TEST PROPOSÉ
tats pour les plus grandes contraintes principales abso-
lues prouvent que des contraintes de tension sont créées
aux racines des deux entailles. Ces contraintes de tension 3.1. Introduction
peuvent être le résultat de la rupture en mode 1 et expli-
quer probablement ce mode ou le mode mixte observé Pour la présente étude, le développement d’un essai de
dans les essais employant le «Iosipescu test spécimen cisaillement permettant de fournir des relations simple de
geometry» (Derradj et al. 2007). La distribution des type : Ȝ(t)= F(ε(T)), avec T< t, demeure indispensable pour
contraintes entre les racines des deux entailles prouve comprendre le comportement en glissement plan, sachant
que des entailles peu profondes donnent une distribution que: ε (T) représente l’historique de déformation, l’état de
de contraintes semblable à celle développée dans l’essai contrainte au temps t et F une fonctionnelle.
de tension indirect. Il est proposé dans ce qui suit un nouvel essai mécanique
de laboratoire visant à définir expérimentalement cette
2.2. Essai de cisaillement direct relation qui caractérise le comportement en cisaillement
des bétons.
L’essai de cisaillement direct est couramment utilisé pour
la détermination de la résistance au cisaillement des sols et 3.2. Principe de l’essai
des roches dans le domaine de géotechnique. La figure 3
montre le principe de base de l’appareil.
L’appareil se compose d’une partie inférieure fixe et d’une
partie supérieure mobile. une force verticale constante est
appliquée au sommet de la boite de cisaillement et une
force horizontale est appliquée à la partie mobile de la
boite. Lors de l’essai de cisaillement, le déplacement hori-
zontal, le déplacement vertical et la force sont complète-
ment contrôlés. Les dimensions du modèle de boite sont de
140×140×300 mm. Ce modèle peut être adapté aux spéci-
mens de béton coulé.
Le principal inconvénient de l’utilisation de ce test pour la
détermination du cisaillement des bétons réside dans la
Figure 4. Dimensions et condition
présence de vides entre le béton et la paroi intérieure de la
aux frontières
boite de cisaillement à cause des phénomènes de durcisse-
ment et de retrait du béton après le coulage. Donc, le mau-
vais contact entre le spécimen et la boite peut donner lieu Le principe de l’essai est basé sur la création de zones de
à une répartition non uniforme des contraintes et influer sur contraintes nulles à l’aide de placement de corps défor-
la nature des résultats. En plus, le frottement entre les mables en polystyrène au moment du coulage de l’éprou-
lèvres de la fissure après le pic conduit à un comportement vette. Donc, de nouvelles conditions aux frontières sont
rigidifiant de la structure et ne reflète pas le comportement créées permettant de transformer la sollicitation de com-
fragile en cisaillement malgré l’ouverture complète de la pression en un état de cisaillement plan sur une zone bien
fissure. déterminée (figure 4).
La conception du test ne permet pas au mécanisme d’en- Les déformations horizontales sont empêchées par une
grainement des agrégats d’être dominant du fait que le spé- cage d’armatures radiales mise en place au moment du
cimen peut se dilater et la force normale n’est pas coulage de l’éprouvette. L’utilisation de cette technique a
suffisante pour bloquer totalement la dilatation (Wong et conduit à mettre au point une méthode d’essai de rupture
al. 2007). en cisaillement d’une éprouvette cylindrique dans laquelle
l’appui (plateau de presse) est considéré comme une paroi
indéformable. Ce dispositif permet d’assurer la perpendi-
cularité des génératrices du cylindre ainsi que la répartition
et l’homogénéité des contraintes sur la génératrice supé-
rieure.
Le nouveau mode proposé, basé sur des analyses phy-
siques et sur des observations expérimentales, introduit la
notion de déformation «déviatorique» équivalente respon-
sable de l’endommagement par glissement qui s’ajoute à
l’endommagement par extension. Ces deux types de dégra-
dation (endommagement par extension et par glissement)
sont considérés simultanément pour décrire le mécanisme
de transfert de cisaillement (figure 5).
Figure 3. Configuration de base de l’essai Du fait de la loi de parité des contraintes tangentes sur
de cisaillement direct deux facettes perpendiculaires, le déplacement vertical
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relatif entre les deux faces intérieure et extérieure du inférieure. on suppose de plus que ce déplacement se
cylindre creux engendre un flux de cisaillement vertical réduit à une composante sur l’axe longitudinal de cylindre
équilibré par des contraintes tangentes sur la surface laté- plein x, qu’on notera v.
rale d’éprouvette. Donc, suivant les dimensions des corps Si on considère que les deux plans S1 et S2 (figure5) ne
déformables. La surface de rupture prend une forme subissent pas de déplacements transversaux et que l’épais-
conique de diamètre supérieur D1 et diamètre inférieur D2 seur de béton délimitée par les deux sections S1 et S2 est
(figure 6). La variation de dimension E = (D2-D1)/2 donne très faible, le modèle présente un problème de cisaillement
l’inclinaison du plan de rupture. classique. on suppose qu’au temps t = 0, la force tangen-
tielle T est nulle ainsi que le déplacement imposé v. on
3.3. Mesure de déformation connaît de plus l’évolution des conditions aux limites sous
la forme de fonctions T(t) ou v(t). Toutes ces quantités,
on considère que les deux parties de l’éprouvettes (le cinématiques et statiques, sont représentées sur la figure 7.
cylindre plein de diamètre D1 et le cylindre creux d’épais- Il est possible d’exprimer Τ en fonction de l’histoire du
seur (D0-D2)/2) ne subissent pas des déplacements trans- cisaillement γ sous la forme générale :
versaux. La déformation longitudinale de l’éprouvette est
donc déterminée par le déplacement imposé du plan de la
[1]
génératrice supérieure par rapport au plan de la génératrice
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Eau/ciment Ciment (CPA) Kg) Sable de mer (Kg) Gravier 4-8 (mm) (Kg)
0.5 350 701.15 973.83
Dénomination
DI (mm) D2 (mm) E (mm) α (degrés)
de l’éprouvette
B50E14 84,4 370 142,8 35
B50E10 100 300 100 45
B50E7 120 260 70 55
3.5. Résultats et commentaires pour l’éprouvette B50E14. La rupture se produit par arra-
chement d’un cône de béton pour le cas de B50E7 (α=55°)
La résistance moyenne de compression est de 20 MPa. Les et de B50E10 (α=45°). La fissuration est obligée de suivre
figures ci-après montrent le mécanisme d’endommage- un plan prédéfini selon la géométrie des corps déformables
ment obtenu par l’essai proposé. utilisés au moment du coulage. Les microfissures coales-
La morphologie de la rupture est identique pour les éprou- cent en une seule macro-fissure d’inclinaison α par rapport
vettes B50E7 et B50E10 mais, complètement différente à l’horizontale. L’éprouvette se décompose en deux frag-
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