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Éditorial

Jacques Bres, Céline Vaguer-Fekete


Dans Langue française 2024/2 (N° 222) , pages 5 à 7
Éditions Armand Colin
ISSN 0023-8368
DOI 10.3917/lf.222.0005
© Armand Colin | Téléchargé le 13/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 129.45.109.16)

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&
Éditorial

Le présent numéro est consacré à la relation d’exemplification, à savoir la


relation qui s’établit entre deux séquences de discours, le plus souvent via la
médiation d’un marqueur, la seconde proposant un exemple illustrant le propos
de la première :
Je voudrais savoir pourquoi tu agis comme ça avec moi. Par exemple, je me
demande pourquoi tu ne me téléphones plus.

Ce fait discursif, extrêmement fréquent, qui traverse tous les types de dis-
cours, du plus formel au moins surveillé, est ici travaillé sous toutes ses coutures
si l’on peut dire : selon les articles, il est abordé dans les cadres de la linguistique
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textuelle, de l’analyse du discours ou de l’analyse des interactions ; étudié à
différents niveaux (syntaxique, sémantique, pragmatique), à partir de différents
corpus, selon des approches quantitatives et/ou qualitatives.
Houda Landolsi (« De l’exemplification à la définition extensionnelle et...
vice versa ») met en relation les deux actes de l’exemplification et de la définition
extensionnelle, à la fois distincts et proches. Après avoir décrit leurs caractéris-
tiques sémantico-pragmatiques propres, elle analyse, à partir d’exemples précis,
les points d’intersection où les différences s’estompent, comme les spécificités
qui permettent de les distinguer.
Dominique Legallois et Denis Vigier (« C’est le cas de et prendre le cas de
dans l’opération d’exemplification ») partent de l’étude lexicographique des
noms cas et exemple et questionnent leur appartenance aux catégories des « noms
généraux » et des noms « sous-spécifiés ». Ils analysent ensuite les expressions
ce être le cas de et prendre le cas de au regard de la question de l’exemplification : la
première expression peut parfois introduire un exemple mais ne code pas pour
autant une relation d’exemplification. La seconde introduit le plus souvent un
exemple même si, parfois, elle peut présenter une occurrence de ce à quoi la
règle ne s’applique pas.

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L’exemplification en français : perspectives linguistiques

L’article de Corinne Rossari, Cyrielle Montrichard, Claudia Ricci et


Linda Sanvido (« Vers une schéma cognitif de l’exemplification : étude textomé-
trique et contrastive de formes de l’exemplification en français et en italien »)
développe l’hypothèse suivante : l’opération d’exemplification répond à un
schéma cognitif abstrait selon lequel une lacune est ouverte dans le discours
situé sous la portée sémantique antérieure du marqueur d’exemplication,
lacune comblée dans le discours situé sous sa portée ultérieure. Sont analysés
contrastivement des marqueurs d’exemplification en français et en italien, selon
une approche textométrique, dans des corpus de deux genres discursifs : le
discours politique, le discours encyclopédique.
Iris Eshkol-Taravella (« L’exemplification dans le discours spontané à l’oral
et à l’écrit »), dans le cadre de la linguistique de corpus, et en appui sur un corpus
d’entretiens, de discussions sur un forum de santé et des réponses données par
les professionnels de santé aux internautes, étudie l’exemplification réalisée de
manière spontanée et non programmée dans le discours oral et écrit. Il apparaît
que ce fait discursif, dans ce type de discours, se réalise de façons plus variées
que dans le discours formel, et avec moins de contraintes lexicales et syntaxiques.
Véronique Traverso (« L’exemple comme ressource dans des interactions
médicales plurilingues ») traite de l’exemplification dans un corpus collecté
dans le cadre du projet ANR Remilas (Réfugiés, migrants et leurs langues dans
les services de santé), lors de consultations médicales : les patients, invités par
le médecin, à décrire ce qu’ils ont mentionné comme un problème, usent de
l’exemplification − le plus souvent, sans la médiation d’un marqueur typique −
selon deux formats : un récit complet, la mention de circonstances récurrentes.
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Isabelle Turcan (« Le statut linguistique de l’exemple dans les dictionnaires
de langue française sous l’Ancien Régime ») prend pour objet la description de
l’exemple lexicographique dans les dictionnaires de langue française du XVIe
au XVIIIe siècle. Elle s’attache à décrire, à travers la comparaison des différents
dictionnaires, comme à travers la comparaison des différentes éditions d’un
même dictionnaire, les manières variées d’user de l’exemplification, comme à
débusquer « l’implicite du dit et l’éloquence des silences ».

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Éditorial

POUR ALLER PLUS LOIN...


Parmi les ouvrages de référence cités dans l’ensemble des contributions de ce
volume, certains semblent constituer un complément de lecture indispensable,
sinon utile :
– D ELCAMBRE I. (1997), L’exemplification dans les dissertations : étude didactique des
difficultés des élèves, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires de Septentrion.
– L ANDOLSI H. (2018), L’exemplification et ses marqueurs, Uppsala, Acta
Universitatis Upsaliensis (Studia Romanica Upsaliensia 86).
– L EHMANN A. (éd.) (1995), Langue française no 106 : L’exemple dans le dictionnaire
de langue. Histoire, typologie, problématique, Paris, Larousse.
ainsi que les études suivantes :
– D OSTIE G. (2002), « L’exemplarité de par exemple : un cas de pragmaticalisation
en français québécois », Journal of French Language Studies 12 (2), 149-167.
– H AMMA B. (2004), « Par exemple : l’expression de l’altérité dans l’acte d’exem-
plification », Revue de Sémantique et Pragmatique 15-16, 155-181.
– M ANZOTTI E. (1998), « L’esempio : natura, definizioni, problemi », Cuadernos
de filología italiana 5, 99-126.
– R OSSARI C. & J AYEZ J. (2003), « Par exemple : une procédure d’exemplification
par la preuve », dans B. Combettes, C. Schnedecker & A. Theissen (éds), Ordre
et distinction dans la langue et le discours, Paris, Honoré Champion, 461-478.
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Jacques Bres & Céline Vaguer-Fekete

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