Arles La Chassagnette, Un Potager Étoilé en Pleine Camargue YONDER
Arles La Chassagnette, Un Potager Étoilé en Pleine Camargue YONDER
Arles La Chassagnette, Un Potager Étoilé en Pleine Camargue YONDER
RESTAURANTS
Le concept est simple. Jardiniers et cuisiniers se donnent la main pour proposer au client
des produits plus que frais. Sur deux hectares de potager et de verger, près de deux
cents espèces de végétaux comestibles sont cultivées. Sans produits chimiques ni
pesticides. Le tout est soigneusement récolté chaque matin pour nourrir les créations
d'Armand Arnal et de son équipe, à quelques dizaines de mètres de là, en cuisine.
Les légumes voyagent du jardin aux cuisines tous les matins © Pierre Gunther
Sans être bridé par l’hiver et sa gamme de produits moins variée, le chef accepte le cycle de
la nature, trouvant l’inspiration tout au long de l’année. « Quand vous avez quinze fruits en
été et que vous devez tous les utiliser dans une recette, vous faites quoi ? Une salade de
fruits ? L'hiver, on en a deux fois moins. Cela permet d’être plus créatif et inventif »,
soulignant tout de même que « le grand avantage de l’été » est qu'il n'y a « pas besoin
d’utiliser de frigo. » « On cueille, on cuisine, on cueille, on cuisine » abonde-t-il.
L’Express Styles le repère Une cuisine qui puise dans l’enfance, les voyages et le terroir régional
en 2008. Les gourmands Loin de se conformer à ce que lui o"re la nature, le chef va également puiser dans ses
voyages et ramène dans ses valises, puis dans son potager, des végétaux étonnants, des
se précipitent, le Michelin saveurs utilisées pour twister des goûts bien locaux. Après une visite du jardin, on file dans
succombe l’année le champ de tournesols, ingrédient de base d’une recette signature du chef.
suivante. Tenue blanche sur le dos et pieds entre les hautes tiges fleuries, on en oublierait presque
que ce Montpelliérain à la haute stature a aiguisé ses couteaux à travers le monde. Il est
ainsi resté dix ans à New York à faire ses classes sous les ordres de toques triplement
étoilées comme Alain Ducasse ou Daniel Boulud. De retour en France, en 2006, le chef
tombe amoureux de La Chassagnette. Il lui aura su# de franchir la roubine longeant le
domaine.
Pratique
Après avoir retiré les pétales des tournesols, le chef les blanchit trois fois d’a#lée avant de
les jeter dans une cocotte en fonte avec quelques oignons, tomates et carottes nouvelles. Un
verre de Noilly Prat - vermouth inventé dans la région de Sète - pour déglacer et ce sont des
odeurs d’enfance qui émanent de la casserole. « Ça a un goût de jeunesse. Ma grand-mère
cuisinait avec ça » précise Armand Arnal, élevé dans une famille où toute son ascendance
maternelle avait pour habitude de recevoir famille et amis.
Après la découverte des cuisines, on explore le domaine. L’immense salle-moustiquaire Les convives arrivent par
plantée de figuiers d'abord. Puis la terrasse extérieure surmontée d’une pergola où évoluent
vigne et fleurs grimpantes. En dessous, les longues tables de bois qui accueilleront les petit groupes, tous
convives. Des petites tables rondes en métal, plus intimes, dont une est placée sur le seuil émerveillés par les lieux.
du jardin, parsèment l'espace.
D’habitude, c’est le comptoir face à la cuisine ouverte qui est recherché. Ici, ce sont les
abeilles bourdonnantes, les tiges de fenouil ondulant au vent, et le jardin dans son
ensemble, qui tiennent le premier rôle. Savourant l’ombre bienfaitrice, notre table se
délecte d'un jus de betterave, gingembre et citron vert pendant que l’équipe dresse les
tables et que les serveurs sont briefés. Les convives arrivent par petit groupes, tous
émerveillés par les lieux. En attendant les délices du chef, qui s'est alors éclipsé en cuisine,
un rosé de Bandol est servi, accompagné de panisse et poichichade, de beignets de
courgette, de choux à l’encre de seiche farcis de brandade ou d'un sablé surmonté d’un
serpentin de betterave, comme les escargots au réglisse.
Débute alors la symphonie végétale en cinq actes. D’abord, une pulpe d’herbes amères,
menthe sauvage et de l’eau de concombre, feu d’artifice d’amertume, de fraîcheur et de
douceur. S'ensuit un pressé de courgette à la verveine, suivi des cœurs de tournesol, à la
saveur terreuse de l'artichaut, apaisée par un coulis végétal ultra frais et de quelques petits
légumes.
Joufflue à souhait, aux Une énorme tomate arrive alors sur la table, achevant la séquence salée. Jou!ue à souhait,
aux flancs débordant et prêts à exploser, le mastodonte est surmonté d’une cascade
flancs débordant et prêts d’herbes aromatiques et de pétales de fleurs. Est-ce que le risque, quand on a un jardin si
à exploser, la tomate est proche, si fourni, n'est pas de penser que les légumes se su#sent à eux-mêmes ? Armand
Arnal prouve par ses associations de saveur qu’il sait jouer avec les contrastes dans
surmontée d’une cascade l’assiette.
d’herbes aromatiques et C’est une coupelle de marmelade de cerises au poivre long, glace basilic cannelle et crumble
de pétales de fleurs. de sarrasin qui clôt la partition, alliant le sucré, la noisette du sarrasin, ses grains épais et la
glace soyeuse sur la langue. Le fabuleux pain à la farine de riz a accompagné ces plats sains
et colorés. Pour les grandes tablées, de belles pièces de viande et des poissons de la lagune,
du Grau-du-Roi ou de l’étang de Vaccarès [situé dans la Réserve naturelle nationale de
Camargue, il est plus vaste étang du delta, NDLR], selon arrivage, sont à partager. Ce jour-
là, une épaule d’agneau de Saint-Gilles pour quatre personnes ou barbue braisée au fenouil
Où dormir ? pour trois (de 69 à 79€ par personne).
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