Analyse
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Analyse
Pour la deuxième année, le MO.CO. organise une exposition avec un thème commun aux
deux lieux, MO.CO. et MO.CO. Panacée. L’année dernière, il s’agissait d’ “Immortelle”, dont
le thème était la peinture figurative française. “Entre les lignes” est une exposition
transversale qui met en avant les liens/relations entre la littérature et les arts plastiques. L’idée
de cette exposition est aussi de s’associer à un évènement culturel majeur de la ville de
Montpellier, “la comédie du livre”, qui se tiendra lors de la dernière semaine de l’exposition.
Des évènements (lectures, ateliers d’écritures, trois maisons d’édition de la région, book
shop...) ponctueront le temps d’exposition (consulter le programme sur la borne d’accueil
pour les infos).
L’exposition a été conçue comme un livre, dont le préambule et les trois premiers chapitres se
trouvent ici, au MO.CO. et les deux derniers au MO.CO. Panacée. Comme pour
“Immortelle”, à la Panacée nous retrouveront la jeune génération d’auteurs : Jakuta
Alikavazovic et Jean Baptiste Delamo, au MO.CO., l’invitation a été faite à Daniel Rondeau,
Marilyne Desbiolles et Christine Angot.
Chaque auteur a reçu carte blanche pour créer l’exposition qu’il souhaitait en collaboration
avec l’équipe curatoriale du MO.CO. Nous avons donc 5 propositions très différentes.
Introduction / préambule
L’idée ici est de faire voisiner des textes et des œuvres qui leurs sont contemporains. Il s’agit
d’une introduction historique et chronologique.
Création de la critique d’art en France avec les Salons. Le Salon, est une manifestation
artistique qui a eu lieu à Paris de la fin du XVIIe siècle à 1880. Il exposait les œuvres des
artistes agréés originellement par l'Académie royale de peinture et de sculpture, puis par
l'Académie des beaux-arts.
Diderot est considéré comme le premier critique d’art français. Il commence à écrire des
critiques à la suite d’une commande d’aristocrates européens qui souhaite connaitre les
œuvres majeurs présenté lors de chaque Salon, en vue de peut-être effectuer un achat. Diderot
doit donc choisir avec soin les œuvres dont il parle et les décrire à des personnes qui ne
peuvent pas les voir, à une période où les photographies n’existent pas.
Baudelaire s’inscrit à la suite de Diderot. Il fait sa première critique de salon à 24 ans avant
d’être connu en tant que poète. Baudelaire avait sa propre collection d’œuvres d’art. Pour
Baudelaire Delacroix est le plus grand artiste de son époque. Baudelaire est doué pour repérer
les artistes de son époque qui sont restés à la postérité. Avec Baudelaire la critique d’art
devient un genre à part entière.
Goya annonce pour Baudelaire l’art moderne, à savoir le romantisme. Il puise dans son
oeuvre un ensemble de réflexion sur la mort, l’aspect absurde de l’existence, des scènes
cauchemardesques, qui lui servirent de source d’inspiration pour plusieurs de ses poèmes. Il
développe notamment l’idée que l’artiste combat la mort en transformant les choses
éphémères de l’existence en objets culturels.
Delacroix représente avec ce tableau une scène de la pièce Hamlet de Shakespeare. Delacroix
est passionné de théâtre depuis son adolescence. Il s’est rendu en Angleterre pour voir les
pièces de Shakespeare sur scène. La scène qui est représenté sur ce tableau est celle où
Hamlet entend un bruit derrière une tapisserie et décide donc de planter son épée dedans.
Malheureusement derrière se trouvait Polonius le père d’Ophélie la femme dont il est
amoureux. Au fond de l’œuvre on voit Ophélie en train de pleurer et de se tenir la tête en
découvrant qu’Hamlet a tué son père. Juste après cette scène elle se suicide.
Zola a aussi fait des critiques du salon, il y décrit aussi l’ambiance des salons. Zola et Joris-
Karl Huysmans ont écrit sur les œuvres de Gustave Moreau. Zola a écrit l’œuvre l’un des
livres de la série des Rougon-Macquart sur un peintre raté. Celui-ci s’inspirerait d’un mélange
de Cézanne et Manet.
Gustave Moreau est un peintre symboliste exposé plusieurs fois au salon. Le tableau de
Salomé présenté dans l’exposition est la version non terminée d’un autre tableau. Pour le
tableau Hercule et l’Hydre de Lerne, Hercule est représenté avec ses attributs sa massue et la
peau du lion de Némée. Gustave Moreau a passé beaucoup de temps à observer des serpents
pour faire cette œuvre.
Camille Claudel est une sculptrice pionnière de l’art moderne. Elle travailla pendant plus de
dix ans dans l’atelier de Rodin. Les deux artistes se sont profondément influencés l’un l’autre,
Rodin reconnaissant même à quel point Camille lui était devenue “nécessaire”. Après une
rupture douloureuse entre les deux artistes, devenus amants, elle s’engage sur une autre voie
cherchant à s’émanciper de l’influence de Rodin. Cette rupture donne lieu à l’œuvre
“l’implorante”. Menant une vie de plus en plus isolée, elle fut internée par sa famille. Elle
passera 30 années de sa vie à l’asile de Montfavet où elle trouvera la mort.
Paul Claudel écrivain particulièrement connu pour ses pièces de théâtre. Camille en fit trois
fois le portrait. Paul fait de Camille dans ses écrits : “le premier ouvrier de cette sculpture
intérieur”. Après la mort de sa sœur il propose une analyse, liant l’œuvre et la vie de l’artiste,
mettant cette relation sous le signe du “destin”.
Paul Valery était un écrivain, poète et essayiste français, dont les réflexions couvraient un
large éventail de sujets, y compris les arts. Valéry a abordé des questions esthétiques dans ses
écrits, s'interrogeant sur la nature de la beauté, de l'harmonie et de la créativité. Ses réflexions
ont souvent un caractère philosophique et intellectuel. Il s’inspira notamment de la figure de
Degas pour le personnage de “Monsieur Test”, ouvrage écrit à Montpellier.
Ingres a mis sept ans à réaliser ce tableau. Sujet très en vogue à l’époque. La pièce a été joué
à Toulouse dans un Opéra où Ingres était lui-même musicien.
André Malraux : écrivain, premier ministre de la culture, il mit en place de nombreuses
réformes, et participa à l’ouverture de la fondation Maeght à Saint-Paul de Vence. Son livre
“le musée imaginaire” utilise la photographie pour mettre en dialogue des œuvres d’art du
monde entier, de toutes les époques. En créant son musée idéal il développe une esthétique
qui marqua plusieurs générations d’artistes. Il met l’accent sur la nécessité de rendre l’art
accessible et son universalité.
Joan Miro était un peintre, sculpteur et céramiste espagnol, souvent associé au mouvement
surréaliste. Il s’intéressait par exemple aux questions de l’inconscient, de l’imaginaire, avec
des créatures, des objets de forme abstraite. Son œuvre mêle souvent abstraction et figuration.
Francis Ponge est né à Montpellier. Ses poèmes les plus connus comme “huitre” visent à une
description précise et minutieuse d’objets quotidiens nous paraissant d’une banalité. Il
parvient toute fois à en montrer l’aspect étonnant. Il s’agit de trouver l’essence de ces objets,
qu’il appelle “les choses”. Il applique le même principe dans ses critiques d’art. Cherchant à
exprimer au plus près le point de vue de l’auteur, nous en montrer toute la spécificité avec un
langage précis et neutre.
Germaine Richier artiste de l’art informel et de l’expressionnisme elle travailla de
nombreuses années à Montpellier. Ses sculptures figuratives puisent leurs sources
d’inspiration dans de nombreux domaines : mythologique, religieux ou fantastique. On peut
retrouver le thème de la dualité homme-animal avec les êtres hybrides qu’elle crée comme “la
sauterelle”.
Simone de Beauvoir est une écrivaine et philosophe française. Dans ses œuvres
autobiographiques elle revient régulièrement sur son exploration des musées, et ses rencontres
avec les artistes. Elle trouve dans l’art un lieu d’évasion, une occasion de s’échapper de ses
soucis du quotidien.
Francis Bacon est un peintre irlandais. La découverte de son art fut “un choc” pour Simone
de Beauvoir. Elle voit dans sa peinture la matérialisation de l’horreur, de l’absurde, des
souffrances endurées par ses contemporains. Loin de faire de ces corps des objets torturés, il
parvient malgré tout à développer une forme de beauté.
Alberto Giacometti a fait un portrait en bronze de Simone de Beauvoir. Simone de Beauvoir
appréciait beaucoup les toutes petites sculptures de Giacometti. Jean Paul Sartre s’inspira de
l’art de Giacometti pour nourrir ses propres réflexions. Dans ses portrais il cherche, confie-t-il
à Simone de Beauvoir à “recréer la figure humaine”.
Gao Xingjiang est un artiste et écrivain franco-chinois. Il a reçu le prix Nobel de littérature.
Un exemple pour illustrer le fait qu’il existe beaucoup de personnes qui ont été à la fois auteur
et écrivain. Autres exemples : Cocteau, Paul Valery, Victor Hugo...
INTERMEDE
Invitation à 22 artistes d’évoquer leur rapport à la Littérature en répondant à une question “
Quel rôle la littérature tient-elle dans votre vie”
Vidéo env: 60 min, 3 min par artistes
Chapitre 1 : Daniel Rondeau/Eduardo Arroyo
Daniel Rondeau écrivain né en 1948, a été éditeur, journaliste et diplomate fait partie de
l’académie Française depuis 2019. Il a publié une 30ène d’ouvrages : des romans (Mécanique
du Chaos, Arrière-pays) Des portraits de ville (Beyrouth sentimental) Des œuvres
autobiographique (La champagne, mon pays) Admirateur du peintre depuis des années, ils se
rencontrent en 2015. Une rencontre arrangée par le directeur de l’institut français à Madrid
dans le cadre d’une exposition ayant lieu à Madrid “ Arroyo et Balzac”.
Ayant pour point commun également une grande passion pour la boxe, tous les deux posent
ensemble à l’occasion de la sortie du livre de Rondeau Boxing Club.
Arroyo décédé en 2018, cette exposition s’est organisée autour des œuvres de son fils (qui est
son ayant droit) et de Fabienne di Rocca, une de ces collaboratrices.
En préambule les vitrines illustrent le rapport qu’a entretenu Arroyo à la bibliophilie et à la
lithographie ou il pouvait s’extraire de la solitude du métier de peintres en s’entourant de
collaborateur et de techniciens. Est présenté ici notamment son projet d’illustrer encyclopédie
Larousse avec une illustration à chaque entrée.
Dans cette partie de l’exposition, des cartels développés sont constitués d’extraits de textes de
l’artiste peintre, qui a publié de nombreux ouvrages
Arroyo et Balzac ( Œuvres de 2014, 2015)
Sur le mur sélection d’œuvres présenté à Madrid, lors de l’expo qui a fait se rencontrer Arroyo
et Rondeau. A cause d’un souci de santé Arroyo ne pouvait plus à cette période, tenir debout
très longtemps et a réalisé ces œuvres assis. Marqueterie de photographies et de papier
découpés représentant l’image mentale qu’avait l’artiste des personnages de Balzac.
LA BIOGRAPHIE
LE CONTE
Histoire de l’art
Napoléon est représenté dans quatre tableaux où il reprend deux œuvres de propagande le
mettant en valeur. Les exploits guerriers sont ici effacés pour laisser place à un personnage
ridiculisé. Le cheval est par exemple remplacé par un Saint Bernard en référence au mont
franchie par Napoléon lors de sa traversée des Alpes.
Idée de caricaturer également une peinture tirée de livre d’histoire, considéré par l’artiste
comme une image qui a été à l’époque un élément de propagande.
Grand, Pagès, Pincemin : toile libre, Support/surface. La beauté : modestie – travaux peu
reconnu, travaux de femme. P fait référence à l’habileté de sa grand-mère et son grand père
qui travaillaient aux champs et avaient de nombreuses compétences.
Expérience du lieu, la manière d’occuper les lieux, la manière dont il nous occupe... est au
cœur de l’expo.
Support/surface : fondé par Vincent Bioulès. (Tony Grand, Claude Viallat, Daniel Dezeuze,
Jean pierre Pincemin, Bernard Pagès...) Première expo du groupe en 1969 à l’ARC (musée
d’art moderne de Paris). Artistes formés aux beaux-arts de Montpellier. Démarche qui accorde
une importance égale aux matériaux, aux gestes créatifs et à l’œuvre finale. Le sujet passe au
second plan.
“Les empreintes”, sélection, il en a beaucoup d’autres il en fait de 1968 à 2014. Ce n’est pas
du dessin mais elles parlent du lieu. Herbes, murs, pluie, tôles ondulées... L’idée est de
montrer un ensemble représentatif. Il s’agit d’expérimentations, de re visitation du monde. De
la constitution d’un répertoire de formes. Une cueillette méthodique. Math : théorie des
ensembles, ordonner des choses, constituer des ensembles mais aussi des intersections, des
unions à l’infini.
Deux grands gestes :
- “Les torses”, boutures d’amandier à des torsades de métal : idée de réparation, d’un
renouveau. L’amandier poussait devant la maison, il était si haut qu’il menaçait de tomber, il a
donc été coupé. P. l’a brulé puis bouturé.
- ”Les fléaux", renouvèlent la vision des fléaux modestes qui servaient pour battre le blé et
séparer le grain de livré qu’il a connu dans son enfance. Le béton coloré mêlé à des graviers,
travail de la couleur caché dans le béton qui va se découvrir en piochant. Ces sculptures sont
fragiles, stabilisées grâce au contre poids de béton. Elles cherchent à se défaire de
l’immobilité et de la pesanteur de la sculpture. Elles luttent avec l’espace.
“Avec le paysage” vidéo de Lucie Pagès, leur fille, qui nous accompagne tout le long de
l’expo avec le son puis l’image à la fin. Sans commentaire, le film montre Pagès et Desbiolle
habitant leur lieu, leurs gestes quotidiens.
Les deux empreintes sur le mur avant la sortie datent de février 2024, il s’agit des empreintes
du tronc d’un noyer qui se trouvait sur leur propriété. Tombé peu avant le début de l’expo.
Chapitre 3 : Dressing, Christine Angot/Patrick Bouchain
A l’entrée de la pièce un texte de Christine Angot sur la création de l’exposition. Avec en
dessous une photographie de Marcel Bascoulard que lui avait montré Vincent Honoré.
Marcel Bascoulard (1913-1978) était un dessinateur. Il a vécu une vie marginale, il a été SDF
une grande partie de sa vie, il s’habillait souvent en robe et en jupe comme c’est le cas sur
cette photo.
La jupe au centre du dressing est sa jupe fétiche pourtant elle ne la met que rarement.
Le rouge symbole de la blessure pour elle. Christine Angot est connue pour s’habiller presque
continuellement en noir. Autour les autres vêtements ont été prêté par des marques mais c’est
le type de vêtement qu’elle porte. Sur le lit se trouve une photo de Christine enfant vers ses 10
ans période heureuse avant d’être violée par son père.
L’architecte Patrick Bouchain souhaite que le public découvre l’espace par lui-même.
Patrick Bouchain fut aussi l’architecte d’intérieur, il a réalisé l’appartement de Christine
Angot dont sa chambre reproduite ici.
Allez retour entre la biographie et la fiction : sa chambre comme un théâtre de poche ou un
laboratoire, les vêtements qu’elle porte, mais pas les siens, photographie d’elle enfant mais
reproduction.
Au fond diffèrent textes lut par Angot. Volonté de faire un effet capharnaüm agressif pour le
public, tout comme la lumière.
Possibilité pour les visiteurs de s’accouder sur la tablette blanche (à voir avec la régie),
comme au bistrot d’un café (lieu de la rencontre de Bouchain et d’Angot), des capteurs de
présence enclenche la lecture sonore du texte. Pas de cartel mais un titre pour chaque lecture
sonore, évocation d’un élément d’un livre. Evocation de la page blanche avec la lumière au-
dessus.
Les textes proviennent de différentes époques de sa carrière littéraire et de différentes sources
articles, roman qu’elle a écrit. Ils ont plusieurs thèmes mais parlent pour beaucoup de
différentes formes de violence, physique, viol, inceste.