Expose de Francais
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EXPOSE DE FRANCAIS
ANNEE
2023-2024
THEME
CADRE SPATIO-TAMPOREL ET ACTUALITE DE L’OEUVRE
« les SOLEILS DES INDEPENDANCES »
EXPOSANTS
SEYNABOU TOURE PROFESSEUR
RAMATOULAYE NDIAYE
Mme NGOM
AWA THIAW
CLAIRE IMMACULEE
KAMARA
AISSATOU GUEYE
KHABANE DIOP
INTRODUCTION
I. Analyse du Cadre spatio -temporel
A) Le cadre patio
1- Le soleil, la pluie
2- L’harmattan, la nuit, le vent, le feu
II Actualités de l'œuvre
1- Individualisme du pouvoir
2- La désillusion de l'indépendance
CONCLUSION
Introduction
Le roman est considéré «comme marquant un tournant dans
l'écriture roman en Afrique subsaharienne Écrit en 1968 en
réaction aux régimes politiques africains issus de
la décolonisation. Témoin de ces années de profondes
transformations tant politiques que socio-économiques,
l’auteur propose à travers son œuvre de voyager et de
remonter dans le temps afin de découvrir une Afrique avilie
et livrée à elle-même. À cet effet, le titre de ce roman est une
allégorie de cette période durant laquelle l'Afrique
subsaharienne fut confrontée à son propre destin.
I - Le cadre patio
L'analyse du cadre spatio-temporel nous permet de connaitre
l’espace-temps et les lieux du déroulement des événements
de ce roman. Ce travail nous permet d'identifier les espaces
traversés par le héros du roman depuis les derniers temps de
la colonisation jusqu'à la période de l’indépendance et
postindépendance.
A. Le cadre spatio
1. La ville espace urbain
À l’incipit du roman le prince Fama était dans la capitale de
la côte des Ébènes, dans les cérémonies funéraires de Koné
Ibrahima. Il s’installe à la ville pour tenter sa chance en
politique
La capitale de la République des Ébènes est perçue comme
une ville entourée d’eau, qui vêt différentes formes. Dans sa
description, le narrateur montre tout le contraste que met en
relief cette étroite petite lagune qui relie le quartier nègre au
quartier blanc. Contraste frappant entre l’opulence et la
misère que ne sépare que ce petit bras de mer.
D’un côté, la misère à son plus haut degré, de l’autre la
richesse criarde. D’un côté les meurt-de-faim, de l’autre les
gavés
2 - Le village Espace rural
Dans « Les soleils des indépendances », la configuration du
village est représentée dans le village romanesque de la
dynastie du Horodougou. Ce village est situé entre les deux
républiques : La République des Ébènes et la République du
Nikinai. Le Togobala est le village natal du protagoniste
Fama. Le Togobala est le seul endroit où Fama retrouve
quiétude et sérénité. Cet espace rural se caractérise par la
solidarité et l’homogénéité sociales de ses habitants. Le
prince Fama y passa une enfance on ne peut plus heureuse.
Prince qu’il était, il vit selon son rang de prince : honneur,
gloire, fortune, rien ne faisait défaut comme le révèle le
passage suivant : « Fama né dans l'or mais le mangé, le
bonheur et les femmes » 22
3- La brousse
Dès les premières pages du roman « Les soleils des
indépendances », le terme brousse apparaît dans le
mouvement de l'ombre du Koné Ibrahima, de la capitale au
village natal de Fama, Togobala. « Comme tous les
malinkés, quand la vie s'échappa de ses restes, son ombre se
releva graillonna, s'habilla est parti par le lendemain pour le
lointain pays malinké natal pour y faire éclater la funeste
nouvelle des obsèques, Sur des pistes perdues en plein de la
brousse inhabitée deux colporteurs malinkés ont rencontré
l'ombre et l'on reconnue.
D'autre part la brousse se manifeste dans le roman comme
un espace économique dans lequel les hommes chassent
pour nourrir leur famille et leur village. Le paradoxe de cet
espace est explicitement indiqué dans le récit : parfois, c’est
un espace interdit et parfois, un espace de refuge par les
habitants du village. Pour les villageois qui sont frappés de
la peine de l’exil par leur société, la brousse est montrée
comme un lieu d’accueil. Le récit le montre explicitement
dans la scène de Salimata, lorsqu'elle s’est enfuie de chez
son mari « cette fuite ! Par la nuit grise, seule, par une piste
dans la brousse noire, mystérieuse d'esprits, de mânes,
infestée de fauves, un baluchon sous l'aisselle, elle s'était
enfuie, elle avait couru sur les ronces, dans les gués, sur les
graviers, Rien ne l'avait arrêtée, les peurs de la nuit, les
fauves, les serpents, rien » 32 Le roman « Les soleils des
indépendances »rapporte un récit où tous les villageois
étaient partis se réfugier dans ce lieu interdit et dangereux.«
Tout le village se réfugia dans la brousse» 33
4-) Horodougou espace historique
Dans sa présentation dans « Les soleils les indépendances »,
Horodougou est un espace historique, un espace symbolique
vraisemblable entre le réel et le fictif, témoignage du prestige
qui illustre l'homogénéité de toute l'Afrique noire avant la
colonisation et même après les indépendances. La région du
Horodougou est un espace spécial et cher à l'auteur
d'origine malinké. Dans ses écrits, le Horodougou est
toujours présent comme un espace significatif.
Ce territoire est significatif pour Ahmadou Kourouma. Il
représente les traditions et l’identité du peuple africain,
D’après l’auteur, le Horodougou est un repère culturel de
tous les malinkés.
Le Horodougou c’est le royaume du prince Fama
Doumbouya, issu de la dynastie du Togobala où il avait vécu
une enfance princière, avec tous les privilèges dus à son
rang de prince. Dans « Les soleils des indépendances »,
l’auteur Ahmadou Kourouma nous décrit la région du
Horodougou comme un espace épique où se déroule les
événements du récit du protagoniste Fama, le prince
malinké.
5- L’ESPACE TOPOGRAPHIE
Tout dans l’œuvre d’Ahmadou Kourouma « Les soleils des
indépendances » relate les affres des peuples africains sous
la domination coloniale, sous l’indépendance et l’après-
indépendance. La misère, la désillusion de tout un peuple y
est dépeinte avec force.
Togobala
Le village qui a vu naître le héros du roman, Fama. Ce
village représente tout pour le protagoniste : son enfance de
prince, l’histoire de sa dynastie. Le dualisme ville, village
représente le parcours spécial du personnage Fama. Il se
déplace régulièrement entre la capitale des Ébènes et le
quartier nègre, la mosquée et le cimetière.
Le quartier de Nègre
C'est le lieu de résidence du personnage Fama où il s’est
reconverti comme griot prieur dans les cérémonies
funéraires. C’est un espace clos, un espace de pauvreté
extrême, et de misère humaine.
Le cimetière
Après sa déchéance, ruinée par les indépendances, Fama,
pour ne pas mourir de faim, se reconvertit en griot prieur
dans les cérémonies funéraires. Dans la capitale des Ébènes,
le cimetière est devenu son lieu de travail. Le mépris, les
regards sous-entendus, le tuent intérieurement. Le jour de
l’enterrement de Koné Ibrahima, Bambara s’est permis
même de 59Docteure en littérature et civilisation françaises
de l’université de paris, actuellement professeur adjointe de
littérature française contemporaine au collège militaire royal
du canada. 60 Henri, Mitterrand, discours du roman, op .cit
p.194 Chapitre II Analyse du cadre spatio-temporel 57
l’insulter, d’insulter toute la famille Doumbouya. Bien que le
cimetière soit l’espace de son gagne, n’empêche qu’il lui
inspire tristesse, angoisse, mal-vie.
La mosquée
La mosquée est un lieu de culte où se réunissent les
musulmans pour faire la prière. Le mot « mosquée » est
adopté par la langue française en 1553. C’est un emprunt
italien de « moschea ». Le terme, d'origine arabe masdjid,
signifie lieu de culte et lieu de pratique de la religion. La
mosquée de Dioula située dans la capitale des Ébènes est un
espace ouvert pour le personnage Fama où il trouve paix,
sécurité et calme, loin de. Fama, prince musulman, se rend
quotidiennement à la mosquée pour faire les cinq prières.
Bien qu’il sache que lui ou Salimata son épouse, l’un d’eux
est stérile, Fama n’omet jamais de prier Allah de le gratifier
d’un enfant qui assurera sa descendance. Il croit en la Bonté
et la Volonté Divine. « Fama était parti à la mosquée il y
priait chaque matin son premier salut à Allah » 61
B. Etude du cadre temporel
1- Le soleil, la pluie
Dans tout le roman, l’on observera l’évocation du terme «
soleil » qui désigne «Une ère, une année » car dans les
sociétés africaines, c'est par le cycle de la lune ou du soleil
que l'on dénombre le cours de la vie » 72
Fama ne cesse pas de déplorer le soleil et « Les soleils des
indépendances » qui font sa misère, ses malheurs. « Le
soleil! Le soleil, le soleil des indépendances maléfiques
remplissait tout un côté du ciel grillait, assoiffé l'univers
pour justifier les malsains orages de fin d'après-midi 73 » À
l'attaque du soleil, s’ajoute celle des orages de fin d’après-
midi dans la capitale remplissait tout un côté du ciel grillait,
assoiffé l'univers pour justifier les malsains orages de fin
d'après-midi 73 » À l'attaque du soleil, s’ajoute celle des
orages de fin d’après-midi dans la capitale
2- L’harmattan, la nuit, le vent, le feu
Pour Kourouma, la saison d’Harmattan se présente comme
un temps évènementiel. L’ Harmattan est un phénomène
naturel qui détruit la nature, les arbres, les plantes...etc. dans
la plupart des régions malinké. Dans la société traditionnelle
africaine l’Harmattan signifie la sécheresse, la peur,
l'insécurité. La tragédie de Fama (déchéance, ruine, stérilité,
mendicité) est comparée à l’Harmattan. «Fama et stérile
comme le roc et comme la poussière et l'harmattan » 80 « La
nuit » est considérée comme une notion temporelle
symbolique à travers laquelle se désigne le pessimisme dans
« les soleils des indépendances ». La nuit représente la
misère, la peur, La violence, pour Salimata l'épouse de
Fama. Le jour de son excision, au champ dans lequel elle
était violée par le Féticheur dans sacase «elle s’enrageait,
déchirai griffait, et hurlait, le stérile, le cassé, l’impuissant,
c'est toi! Et pleurait toute la nuit et même le matin 81 ».
Salimata n'a jamais oublié les mauvais souvenirs de son
enfance Pour elle, c'est la nuit qui a fait tout ses malheurs.
Pour Fama et Salimata son épouse, la nuit signifie tout ce
qui est inconnu, danger, peur, stérilité. Le vent rappelle à
Salimata ses malheurs « le vent redoubla d'intensité comme
les douleurs et le Soleil après l’excision, la nuit, les pleurs et
le viol » 8
Dans la société traditionnelle africaine, le feu est considéré
comme un signe culturel et traditionnel. Il a un rôle
important dans la vie des Africains comme la chasse, par
exemple. Il est fortement symbolique, c’est un élément de
purification qui brûle la savane: Où les paysans enflamment
les herbes, les plantes, les arbres pour améliorer la vision et
pour simplifier le déplacement dans la brousse Et il facilite
la chasse des animaux. Pendant le voyage de Fama à
Togobala il a accompagné le feu comme un guide tout au
long de son déplacement« un immense feu de brousse
comme un orage ; des tourbillons de flammes craquaient,
soufflaient, grondaient, tout ce qui pouvait détaillait » 92
II Actualités de l'œuvre
1- Individualisme du pouvoir
Dans "Le Soleil des Indépendances", Ahmadou Kourouma
offre une critique profonde de l'individualisme du pouvoir à
travers une exploration nuancée des personnages et de leurs
motivations. Fama Doumbouya incarne cet individualisme
de manière frappante. En tant que chef traditionnel, il se
présente comme un homme puissant, mais sa quête
obsessionnelle de pouvoir est clairement motivée par son
désir personnel de domination et de prestige. Son
individualisme est exacerbé par son mépris pour les valeurs
traditionnelles et son utilisation cynique de la culture et de la
religion pour justifier ses actions tyranniques.
En mettant en lumière l'individualisme du pouvoir,
Kourouma souligne les conséquences désastreuses pour la
société africaine post-coloniale. Sous le règne de
Doumbouya et d'autres dirigeants similaires, l'État devient
un instrument de gratification personnelle plutôt qu'un outil
de développement et de progrès pour la population. Cette
concentration du pouvoir entre les mains d'individus
égocentriques conduit à une gouvernance oppressive, à la
corruption généralisée et à l'appauvrissement du peuple,
comme le démontre le déclin économique et social du pays
dans le roman.
En fin de compte, "Le Soleil des Indépendances" sert de
mise en garde contre les dangers de l'individualisme du
pouvoir dans les contextes post-coloniaux. Kourouma
dépeint un monde où les aspirations personnelles des
dirigeants prennent le pas sur les besoins et les aspirations
de la société dans son ensemble, conduisant à une stagnation
politique, économique et sociale. En mettant en lumière ces
réalités troublantes, l'auteur nous exhorte à examiner de
près les structures de pouvoir et à promouvoir des formes de
leadership plus inclusives et responsables pour l'avancement
véritable de nos sociétés.
2- La désillusion de l'indépendance
La désillusion de l'indépendance est un thème central dans
"Le Soleil des Indépendances" d'Ahmadou Kourouma. Le
roman explore les attentes élevées et souvent idéalisées qui
accompagnent l'accession à l'indépendance des nations
africaines, contrastant avec la réalité brutale de la
gouvernance post-coloniale. Après des décennies de lutte
pour la liberté et l'autonomie, de nombreux personnages
ressentent une profonde déception face à la manière dont
leur pays est gouverné après l'indépendance.