Cours M2 SIE 2023-2024.
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1 Introduction
Depuis longtemps, les grandes entreprises ont mis en place leur référentielle sécurité en utilisant
le concept du système de management et les principes d’amélioration continue. Un système de
management de la santé et de la sécurité au travail (SMSST) est une partie du système de
management global de l'entreprise. Tous les citoyens ont droit au travail. Le droit à la protection,
à la sécurité et à l'hygiène dans le travail, est garanti par la loi. Le travail est un besoin vital
pour le bien être de l'homme et l'amélioration de ses conditions de vie, le développement et
l'épanouissement de la société. C’est un facteur de production de l’économie ; Il est fourni par
des employés en échange d’un salaire. A côté des bienfaits du travail, il existe beaucoup de
risques et dangers qui peuvent causer d'importants dégâts touchant la santé et la sécurité des
travailleurs, le fonctionnement de l'entreprise et l'équilibre de l'environnement. Pour que le
responsable de l'entreprise assure la sécurité (chimique, biologique, nucléaire et radioactive) et
protège la santé de ses salariés et améliore la performance de son activité, il doit mener une
politique de prévention des risques professionnels (chimique, nucléaire, radiologique et
biologique) basés sur une bonne organisation.
2. Médecine du travail
La médecine du travail, obligation de l'organisme employeur, s'exerce sur les lieux mêmes de
l'organisme employeur qui doit prendre en charge la totalité des frais de son exercice ; douée
d’une double mission qui est préventive essentiellement et curative accessoirement.
L’organisme employeur est tenu :
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✓ Soit de créer et de participer à la création d'un service inter-organismes de médecine du
travail sur une base territoriale ;
✓ Soit d'établir une convention avec le secteur sanitaire ;
✓ Soit d'établir une convention avec toute structure compétente en médecine du travail ou
tout médecin habilité.
La formation est dispensée par des organismes de prévention et des établissements de formation
ou d'études compétents en la matière. La formation à la sécurité a pour objet :
Les travailleurs, les membres des commissions paritaires d'hygiène et de sécurité bénéficient
d'une instruction, d'information et de formation dans le domaine de la prévention des risques
professionnels. Une formation pratique et appropriée en matière de sécurité doit être distribuée
aux :
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4. Un Règlement intérieur
Chaque organisme employeur occupant Vingt travailleurs et plus est tenu d'élaborer un
règlement intérieur qui fixe obligatoirement les règles relatives à l'organisation technique du
travail, à l'hygiène, à la sécurité et à la discipline.
Remarque :
2.1Définitions
Les agents biologiques sont des êtres vivants microscopiques, invisibles à l’œil nu, présents
chez tous les êtres vivants et dans l’environnement. Ils sont indispensables à la vie dont la
plupart sont inoffensifs pour l’homme mais certains peuvent être à l’origine de pathologies et
sont donc responsables de maladies infectieuses.
Selon la CE, le risque biologique est le résultat d'une exposition à des micro-organismes
susceptibles de provoquer une infection, une allergie ou une intoxication. Il est essentiellement
lié à la manipulation de produits biologiques et des cultures contaminées par des agents
infectieux : bactéries, champignon, parasites, prions, virus dont ceux responsables de fièvres
hémorragiques. Les risques biologiques sont des infections ayant pour origine des
microorganismes pathogènes (bactéries, virus et parasites) rencontrés en milieu professionnel
(Margossian, 2006). Plus de 15% des travailleurs se déclarent exposés à des agents biologiques
dans le cadre de leur activité, ce qui représente plus de 2,6 millions de travailleurs (INRS, 2008).
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Exemples :
Les agents biologiques sont classés en 4 groupes en fonction du risque d’infection qu’ils
présentent, selon la gravité, le traitement et la contagiosité. Les agents biologiques des groupes
2, 3 et 4 sont considérés comme agents pathogènes : Bactéries ; Champignons ; Virus ; Parasites
et Prions.
2.2.1 Bactéries
Ce sont des microorganismes unicellulaires sans noyau (dont le génome est constitué d'ADN)
avec un seul chromosome et des plasmides. Les symptômes d'une infection bactérienne sont
similaires à ceux observés lors d'une infection virale (éruption cutanée, toux, écoulement nasal,
larmoiement, fatigue, nausée, fièvre et douleurs musculaires). Les infections bactériennes sont
traitées par antibiotiques. Exemple : Le charbon, la tuberculose
2.2.2 Virus
Ce sont des particules microscopiques infectieuses possédant un seul type d'acide nucléique
(ADN ou ARN) qui ne peuvent se répliquer qu'en pénétrant dans une cellule et en utilisant sa
machinerie cellulaire, les dénaturer et les détruire en introduisant leurs propres gènes. Ils sont
éliminés par les urines, les selles et la salive. Les ATB n’ont pas d’effets sur eux. Exemple :
Les hépatites, la rage, les kérato-conjonctivites virales, constituent les Maladies
Professionnelles d’origine virale.
Ce sont des microorganismes végétaux pouvant être composés d'une cellule (par exemple les
levures) ou de plusieurs cellules (par exemple moisissures).
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2.2.4 Parasites
Ce sont des microorganismes vivant à l'intérieur et aux dépens d'un organisme d’une autre
espèce Exemple : poux, ténias
Les parasitoses occupent une place très importante parmi les problèmes de santé publique,
surtout dans pays du tiers monde.
Exemple :
L’importance des affections parasitaires est due au faite qu’elles peuvent entrainer une
pathogénicité pouvant se compliquer d’accidents graves voire mortels (amibiases, bilharzioses).
2.2.5 Prions
Groupe 1 : L’agent biologique n’est pas susceptible de provoquer une maladie chez l’homme.
Groupe 2 : L’agent biologique peut provoquer une maladie chez l’homme et constituer un
danger pour les travailleurs. Sa propagation dans la collectivité est improbable ; il existe
généralement une prophylaxie ou un traitement efficace. Exemple : Virus de la grippe.
Groupe 3 : L’agent biologique peut provoquer une maladie grave chez l’homme et constituer
un danger sérieux pour les travailleurs. Il peut présenter un risque de propagation dans la
collectivité, mais il existe plus au moins une prophylaxie ou un traitement efficace. Exemple :
Virus d’Immunodéficience Humaine (VIH).
Groupe 4 : L’agent biologique provoque des maladies graves chez l’homme et constitue un
danger sérieux pour les travailleurs : il peut présenter un risque élevé de propagation dans la
collectivité ; il n’existe généralement ni prophylaxie ni de traitement efficace. Ce groupe ne
contient ni bactéries, ni parasites, mais uniquement des virus. Exemple : Variole
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Tableau. 1 - Classification des microorganismes selon leur niveau de risque.
2.4.1 Réservoir d’agents biologiques : C’est le lieu dans lequel s’accumulent et prolifèrent les
agents biologiques. Le réservoir peut être vivant (peau, appareil respiratoire, salive sang) ou
inanimé (le sol : agent du tétanos, l’eau : virus de l’hépatite A) ou un objet contaminé (seringue
abandonnée).
2.4.3 Transmission : En milieu professionnel, la transmission peut se faire par voie aérienne
(inhalation), par contact avec la peau ou les muqueuses, par inoculation (accident, morsure ou
piqûre d’insecte) ou par voie digestive.
2.4.4 Portes d’entrée : Les portes d’entrée sont liées aux différents modes de transmission : -
voie respiratoire pour la transmission aérienne, -voie cutanée ou muqueuses ; -voie sanguine
lors d’une piqûre ou d’une blessure ; -voie digestive en portant les mains ou un objet à la bouche.
2.4.5 Hôte potentiel : En milieu professionnel, il s’agit du travailleur, qui pourra être contaminé
et pourra développer une maladie si l’exposition est suffisamment importante et s’il n’a pas été
protégé.
Les principales sources de contamination sont le sang et les produits biologiques contaminés.
On distingue les voies suivantes :
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✓ Voie cutanée ou percutanée : soit par piqûre lors de l’utilisation d’aiguille pour
injections ou par coupure avec le matériel tranchant, soit à la suite de projection de sang
ou autre liquide biologique sur une peau lésée du soignant.
✓ Voie respiratoire ou aérienne à partir des aérosols.
✓ Voie conjonctivale, par projection de matériel contaminé dans l’œil.
✓ Voie orale (ou par ingestion) qui résulte du non-respect de certaines règles élémentaires
dans les établissements de santé (pipetage à la bouche dans le laboratoire, alimentation
ou tabagisme dans les lieux de travail), mais aussi du port des mains souillées à la
bouche.
On distingue quatre types de risques pouvant résulter d’une exposition à des agents biologiques
: infectieux, immuno-allergiques, toxiniques et cancérogènes.
Les allergies (ou les réactions d’hypersensibilité) sont dues à une défense immunitaire trop
importante. Ces réactions sont dues à la présence dans l’organisme d’un allergène pouvant
provenir d’un agent biologique. Le seuil de déclenchement de ces effets est très variable d’un
individu à un autre, et pour un même individu au cours du temps.
Une intoxication est un ensemble de troubles résultant de l’action exercée sur l’organisme par
une ou plusieurs toxines issues d’agents biologiques. En milieu professionnel, tout salarié peut
être exposé à des mycotoxines ou des endotoxines. Les mycotoxines sont produites par des
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moisissures dans certaines conditions de température et d’humidité. Certaines mycotoxines
peuvent entrainer directement des cancers. Les endotoxines sont des composants de la paroi des
bactéries (Gram négatif), libérées lors de la division cellulaire et lors de la mort des bactéries.
Leurs effets sont complexes : -fièvre passagère accompagnée de courbatures ressemblant à un
début d’état grippal. -atteinte broncho-pulmonaire pouvant devenir chronique (évolution
possible vers une insuffisance respiratoire). -manifestations digestives (nausée, diarrhée)
rattachées à une exposition massive par inhalation en particulier dans le traitement des eaux
usées et des déchets.
Un cancer est une tumeur maline formée par la multiplication désordonnée des cellules.
Certaines infections lorsqu’elles sont chroniques peuvent devenir cancérogènes. Par exemple
les infections chroniques par les hépatites B et C évoluent vers un cancer du foie. La liste
européenne des produits classés CMR ne contient pas d’agents biologiques mais le Centre
International de Recherche sur le Cancer (CIRC) définit cinq catégories de cancérogènes :
Groupe 1 : l’agent biologique est cancérogène pour l’homme Exemple : Virus de l’Hépatite B
ou C
Groupe 3 : l’agent est inclassable quant à sa cancérogènicité pour l’homme. Exemple : Toxines
de Fusarium.
Groupe 4 : l’agent n’est probablement pas cancérogène pour l’homme. 2.6 Principales
infections dues aux agents biologiques
Les principales infections bactériennes, contractées en milieu de soins sont la tuberculose, les
fièvres typhoïdes et paratyphoïdes, la brucellose et la listériose.
2.6.1.1 Tuberculose : Certaines études montrent que l’incidence de la tuberculose est quatre
fois plus importante chez le personnel de soins travaillant dans un hôpital et cinq fois plus
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importante chez le personnel de soins travaillant dans un hôpital de phtisiologie que chez la
population générale.
2.6.1.2 Brucellose : Elle est due aux bactéries du genre Brucella ; elle touche environ 5000
personnes par an. Des cas de brucelloses professionnelles ont été décrits chez les personnels de
laboratoire de bactériologie.
2.6.1.4 Listériose : La bactérie peut être isolée dans les sécrétions vaginales, mais aussi dans
les selles de patients porteurs asymptomatiques, là encore des mesures prophylactiques
particulières seront prises pour les femmes enceintes (port de gants, blouses).
Les professionnels de la santé sont confrontés aux risques de contamination virale par
l’intermédiaire du sang et des liquides biologiques, notamment l’hépatite B, C et le VIH. 2.6.2.1
Les hépatites virales Ces hépatites sont des maladies professionnelles.
1. Hépatite virale A : Elle est due à un virus à ARN appartenant à la famille des entérovirus.
C’est un virus très résistant à la température ambiante et aux agents chimiques habituels.
L’incidence de ’hépatite A est variable d’une région à l’autre et beaucoup plus élevée dans les
pays en voie de développement,
2. Hépatite virale B : La transmission de l’hépatite B peut se faire par voie parentérale, parfois
fœtomaternelle, aussi par voie orale (ou le risque soit très inférieur). L’exposition au virus de
l’hépatite B (VHB) est un risque sérieux dans les professions de santé que dans la population
générale.
3. Hépatite virale C : Le risque de contamination par le virus de l’hépatite C (VHC) doit être
envisagé, auprès de tout AES, le nombre de personnes infectées par le VHC et le taux de
transmission après accident sont plus importants que pour le VIH.
4. Hépatite virale E : C’est une maladie à transmission oro-fécale, un risque transfusionnel très
faible est maintenant reconnu. Des études ont décrit des cas de contamination professionnelle
pour les membres du personnel de santé.
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5. Hépatite virale F : encore mal individualisée. 2.6.2.2 Le virus de l’immunodéficience
humaine (VIH) On estime que 35 millions de personnes sont contaminées par le VIH dans le
monde et c’est en Afrique que la situation est la plus grave. En milieu de travail, le risque de
transmission est limité aux cas de piqûres ou coupures accidentelles avec du matériel souillé
(agents de nettoyage et d’entretien ramassant des seringues abandonnées).
A l’échelle mondiale, 286 cas d’infection à VIH d’origines professionnelles ont été cumulés en
fin 1997. Le nombre de cas le plus important a été observé dans les zones à haut risque.
Le risque est l'association de la probabilité et des conséquences d'un événement indésirable lié
à un danger ou une menace spécifique.
2.7.2.1 Elimination : modifications des postes de travail, des équipements, des matériels, des
installations de production susceptibles de réduire ou d’éviter l’exposition à des dangers.
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✓ désinfection et décontamination
✓ gestion des déchets
✓ utilisation des EPI
✓ modes de transport des agents biologiques et toxines
Pour savoir si :
-Amélioration : fixer et atteindre des buts en matière de gestion du risque fondés sur les
feedback internes et externes.
Tout employeur a l’obligation de mettre en place une démarche de prévention adaptée aux
agents biologiques. Celle-ci est fondée sur le principe de rupture de la chaîne de transmission
de l’agent biologique à l’homme, à un ou plusieurs niveaux :
2. Le mode de transmission ;
4. l’évaluation des risques, c’est-à-dire identifier les dangers liés aux différentes activités ; et
5. Définir les concepts clés, les enjeux.
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-Fiche technique : Masques
2.9.1 Sécurité
L’accident est une manifestation du risque qui est susceptible d’engendrer des dommages sur
des personnes, des installations et/ou de l’environnement.
La sécurité est la protection préventive du salarié contre les risques d’accident du travail, ainsi
que la tendance à pérenniser le travailleur contre perte de son travail, en rendant moins
fréquentes les causes de rupture de contrat de travail. La sécurité et avant tout une affaire de
comportement individuel, à tous les niveaux en commençant par les responsables.
La sécurité au travail partage avec la sécurité industrielle des aspects communs dans le sens où
elles font toutes les deux références à des notions telles que le risque, le danger, la prévention,
la protection mais aussi la responsabilité et l’assurance. Elle est de l’ordre de la protection et de
la prévention des accidents et des maladies dans le monde professionnel. De plus, la sécurité au
travail est intimement liée à une situation de travail qui permet de décrire le travail à réaliser,
les missions à remplir en termes de tâches et d’activités. La situation de travail permet de décrire
également le poste de travail et son environnement professionnel.
La sécurité industrielle est l’ensemble des méthodes ayant pour objet de supprimer, ou du moins
minimiser, les conséquences des défaillances ou des incidents, dont un dispositif ou une
installation peuvent être l’objet, conséquences qui ont un effet destructif sur le personnel, le
matériel ou l’environnement.
La sécurité des systèmes est définie comme l’absence de risques inacceptables. Cette définition
repose sur la notion de risque et la sécurité des systèmes n’est atteignable que par le biais d’un
processus de réduction du risque.
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2.9.2 Sécurité biologique
La sécurité biologique (Biosafety) consiste dans la mise en œuvre d’un certain nombre de
principes, de techniques et de pratiques de confinement visant à prévenir le risque accidentel
d’exposition du personnel à des agents pathogènes ou à des toxines, ou encore de libération de
telles substances. La sécurité biologique vise donc à :
La sûreté biologique (Biosecurity) consiste dans la mise en place d’un certain nombre de
mesures d’ordre administratif et de gestion du personnel, en vue de réduire le risque de perte,
de vol, d’utilisation à mauvaise instruction, de détournement ou de libération délibérée d’agents
ou de toxines. Elle vise la protection, le contrôle et la responsabilisation pour le matériel
biologique précieux dans les laboratoires, afin d'en réserver l'accès et d'éviter les pertes, vols,
utilisations abusives, détournement ou disséminations délibérées. Les procédures et pratiques
utilisées pour la sécurité et la sûreté biologiques visent à contenir les agents biologiques dans
des endroits précis.
→→→ La sécurité biologique vise à protéger les êtres humains et l’environnement des effets
des agents biologiques alors que la sûreté biologique consiste à protéger les agents biologiques
contre ceux qui voudraient les utiliser dans l’intention de nuire.
La planification et la mise en œuvre d’un plan de sécurité biologique des laboratoires doivent
être adaptées à la nature de chaque établissement, aux types de recherches et de diagnostics
effectués, et à l’environnement local. Pour cela, il est nécessaire :
Le plan de sécurité biologique des laboratoires doit porter sur les facteurs suivants : -Protection
matérielle ; -Pertinence et fiabilité du personnel ; -Responsabilisation relative aux agents
pathogènes ; -Intervention en cas d’incident ou d’urgence.
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1. Protection matérielle
L’évaluation des risques liée à la protection matérielle doit inclure tous les niveaux de l’examen
de la sécurité biologique des laboratoires : sûreté du périmètre, sûreté de l’établissement, sûreté
des laboratoires et sûreté propre aux agents pathogènes, et on doit y souligner les procédures
visant à protéger l’endroit, par exemple, accès par carte, claviers numériques, verrous de
sécurité, etc. Tous les laboratoires doivent adopter des pratiques de biosécurité dans le but de
réduire les possibilités d’entrée non autorisée sur les lieux, dans les endroits réservés aux
animaux et à l’entreposage ainsi que l’enlèvement non autorisé de matières infectieuses de
l’établissement.
La vérification des références et des autorisations de sécurité peut être exigée avant que l’accès
aux installations soit autorisé aux employés. L’utilisation d’insignes d’identité avec photo pour
les employés et d’insignes temporaires pour les visiteurs accompagnés, peuvent permettre
d’identifier les personnes à autorisation d’entrer dans les zones réglementées.
L’accès aux installations réservées aux agents pathogènes et à l’entreposage est limité aux
utilisateurs et aux personnes légitimes seulement.
Les procédures de responsabilisation relatives aux agents pathogènes doivent comporter les
exigences relatives à l’inventaire en ce qui concerne : -l’étiquetage approprié, -le contrôle de la
possession interne, -l’inactivation et l’élimination des cultures après utilisation ainsi que -les
transferts à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement et -la mise régulière des inventaires à
jour. La tenue des dossiers doit comprendre : -les inventaires d’agents pathogènes, -le nom des
personnes qui ont accès aux agents pathogènes ainsi qu’aux endroits où ils sont entreposés ou
utilisés, et -les documents de transfert. En outre, il doit exister une méthode de notification pour
permettre de définir, de signaler et d’apporter des mesures correctives aux problèmes en matière
de sûreté, c’est-à-dire signaler les divergences contenues dans les inventaires, les défectuosités
du matériel, les manquements à la sûreté, le rejet des agents pathogènes.
Il est nécessaire de mettre au point un protocole de déclaration et d’enquêtes sur les incidents
de sûreté, par exemple les matières infectieuses manquantes ou entrée non autorisées. Il doit
exister un mécanisme pour le signalement et l’expulsion des personnes non autorisées.
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Les plans d’intervention en cas d’incidents ou d’urgence en matière de sécurité biologique des
laboratoires doivent comporter des mesures d’intervention en cas :
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Chapitre 2 : Le Risque Chimique et la Sécurité Chimique
2.1 Définition du produit chimique
Tout élément ou composé chimique, seul ou mélangé, tel qu'il se présente à l'état
naturel ou qu'il résulte d'une activité professionnelle, qu'il soit ou non produit
intentionnellement et qu'il soit ou non commercialisé.
Les substances : Eléments chimiques purs, tels qu'ils se présentent à l'état naturel, ou
tel qu'ils sont obtenus par tout procédé de production.
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Les emballages des substances, produits ou préparations dangereuses doivent être
solides, étanches et appropriés.
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Fig. 2 – Etiquetage des produits chimiques.
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Fig. 3 – Fiche de données de Sécurité des produits dangereux.
2. ISO 11014-1 :2003 PROJET Fiches de données de sécurité pour les produits chimiques.
3. American National Standard for Hazardous Industrial Chemicals-MSDS Preparation (ANSI Z-400.1-
2004).
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25
2.1.2 Classement des produits dangereux
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2.1.3 Substances CMR
Les produits « CMR » font partie d'une famille de produits particulière car très
dangereux, et font l'objet d'une classification, d9une identification, et une prévention, très
précises.
C : Cancérogène. M : Mutagène. R : Reprotoxique (ou toxique pour la reproduction).
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2.2 Définition du risque chimique
Le risque chimique est omniprésent dans de nombreuses activités anthropiques
(l9industrie chimique, la pétrochimie, l9agriculture, la métallurgie&), il est susceptible d9engendrer
des conséquences néfastes pour l9homme et l9écosystème. C9est celui qu9engendre l9utilisation, la
manipulation et/ou le stockage des produits chimiques.
C9est l9ensemble des situations dangereuses ayant pour origine des produits
chimiques. Il découle de la présence ou de la manipulation de produits chimiques utilisés dans
les industries et qui sont souvent des agents pathogènes (Margossian, 2006).
Exemple : Un salarié sur trois, est exposé à un risque chimique. La plupart des entreprises
utilise des produits chimiques qui peuvent comporter plusieurs risques :
-Pour la santé : maladies
-Pour la sécurité : incendie-explosion
-Pour l9environnement : pollution
-Pour l9économie : coûts accrus
Le risque chimique, lié à la nature du produit, se manifeste par des atteintes à la santé de
manière aiguë telle que les lésions, brulures, irritations, intoxication&ou chronique sur le long
terme pour aboutir à des pathologies (cancer, ...). Les propriétés physicochimiques
(inflammabilité, explosivité, toxicité, réaction dangereuse) des substances utilisées, manipulées
ou stockées révèlent le danger auquel l9exposition représente des situations dangereuses
susceptibles d9être l9origine du risque chimique.
Le risque chimique est également la cause principale des accidents industriels majeurs
qui se produisent dans les usines de fabrication, de stockage et de transport de matières
dangereuses, par exemple : la catastrophe écologique de SEVESO, 1976 ; l9accident de Bhopal,
1984, l9explosion de AZF, Toulouse 2001 et Skikda, 2004. La présence de produits chimiques
aggrave les accidents en cas de dysfonctionnement des équipements dans les activités
industrielles.
2.3.1 Risque d’intoxication par leur action sur les tissus vivants
Les produits chimiques dangereux peuvent altérer plus ou moins gravement la santé.
La gravité des effets des produits chimiques sur la santé dépend de plusieurs paramètres
caractéristiques du produit chimique concerné (toxicité, nature physique&) voies de
pénétration dans l9organisme (respiratoire, cutanée ou digestive) mode d9exposition (niveau,
fréquence, durée&) état de santé et autres expositions de la personne concernée (physiologie,
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prise de médicaments, consommation d9alcool ou de tabac, expositions
environnementales&).
Les voies de pénétration d9un produit dangereux dans le corps humain sont
directement liées à l9état physique du produit. Les produits chimiques pénètrent dans le corps
par trois voies principales (cutanée, pulmonaire et orale), passent dans le sang ou ils sont
véhiculés par différents organes où ils se concentrent dans les organes sous la forme
métabolisée avant d9être éliminés (fig. 4).
L9absorption de produits chimiques par la voie digestive peut se présenter sous deux
formes :
-une forme accidentelle par l9ingestion d9une quantité importante de produit,
-une forme chronique par l9ingestion répétée de faibles doses.
Les poussières, les vapeurs et les fumées constituent le type le plus répandu de
particules en suspension dans l9air, dans un lieu de travail. Les voies respiratoires sont donc
particulièrement exposées à ces particules pouvant avoir des effets très divers sur les
poumons ou sur d9autres organes du corps.
Exemple : Un adulte au repos respire environ 45 litres d9air par minute. Au cours d9une activité
soutenue, il respire 20 litres et plus.
Les poussières sous forme de grosses particules (de 0,1 à 0,01 mm) sont piégées au
niveau des voies respiratoires supérieures, alors que les plus fines (0,005mm et moins)
atteignent sans difficulté les alvéoles pulmonaires.
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Selon la nature et la réactivité du produit chimique absorbé, l9intoxication se manifeste
de deux façons différentes : accidentelle ou chronique. En milieu professionnel, l9intoxication
accidentelle est considérée comme un accident du travail et réparé comme tel.
Remarque : Un même produit, peut développer, suivant le cas et en fonction des quantités
absorbées :
- Une intoxication accidentelle, action brutale par contact 8avec la peau) ou absorption (par
voies orale et respiratoire) de grandes quantités de substances toxiques ;
- Une pathologie ou une maladie professionnelle après plusieurs jours, mois ou années
d9absorptions quotidiennes de petites quantités de substances toxiques ou nocives.
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Le terme de danger regroupe trois concepts fondamentaux :
-Evénement dommageable défini comme étant l9événement déclencheur qui fait passer de la
situation au dommage.
Un incendie est un feu violent et destructeur pour les activités humaines ou la nature.
L'incendie est une réaction de combustion non maîtrisée dans le temps et l'espace.
1. Risque d’anoxie
L9air est composé principalement d9azote et d9oxygène dans des proportions très
précises. La diminution du taux d9oxygène, due à une augmentation du taux d9un autre
composé, entraîne le risque d9ANOXIE. La zone sûre est composée dans une fourchette allant
de 19 à 23% d9oxygène (O2).
- de 19 à 23% d902 : Niveau normal d9oxygène
- De 16 à 19% d902 : Difficultés respiratoires, nausées, vomissements, vertiges
- De 12 à 16% d902 : Perte de connaissance
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- < à 12% d902 : Perte de connaissance immédiate entraînant la mort.
2. Risque toxique
Le risque toxique, le plus dangereux pour les populations, est dû généralement à une
perte de confinement (la rupture d9une canalisation, le déchirement d9un réservoir) d9un
produit toxique gazeux à température et pression ambiantes par exemple (l9ammoniac) ou
d9un produit toxique volatil (l9acide chlorhydrique) qui peuvent laisser s9échapper un nuage
toxique qui va se propager dans l9air pour se diluer. Il peut aussi être formé à la suite de la
réaction entre des matières incompatibles dans un procédé découlant d9une perte de contrôle
ou de l9introduction accidentelle d9une matière indésirable dans un procédé. L9inhalation de
ce gaz peut provoquer des problèmes de santé plus ou moins graves, du simple picotement
des yeux ou de la gorge à l9asphyxie ou l9Sdème pulmonaire. Nous citerons la toxicité de
certains produits chimiques :
2.3.2.1.2 Effets Indirects : Allant de la destruction des biens des particuliers à la perte d9outils
de production qui ont, la plupart du temps, des répercutions économiques, écologiques ou
historiques (patrimoine).
2.3.2.2 Combustion
La combustion est une réaction chimique qui se produit entre deux corps un
combustible et un comburant et s9accompagne d9un dégageant de chaleur. Elle peut être lente
(cas de la rouille) ou vive avec apparition de flamme. Cette dernière est instantanée, el le
provoque un échauffement des produits et les décompose en partie avec une augmentation
de fortes pressions de gaz et de vapeurs entraînant l9explosion.
La combustion ne peut avoir lieu que si ces trois éléments sont réunis simultanément
: Un comburant, Un combustible et Une source d9inflammation ou source de chaleur ou
énergie d9activation.
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2.3.2.2.1 Comburants
L9azote est un gaz inerte et ne participe pas à la combustion, aussi l9un des moyens
pour éteindre un feu va consister à priver le feu d9oxygène à l9aide de la mousse, un gaz inerte
(CO2, N2, &) ou de la vapeur d9eau.
Certains corps chimiques contenant ou non de l9oxygène sont des comburants car ils
réagissent violemment avec les matières combustibles et organiques, par exemple :
Les produits azotés dégagent en plus des oxydes d9azote et les produits soufrés de
l9anhydride sulfureux. La combustion des produits naturels (charbon, dérivés du pétrole,
alcools) dégage de la chaleur, de la vapeur d9eau et du gaz carbonique.
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- de poussières : polystyrène, polyéthylène, soufre, farine ainsi que certains métaux
(sodium, fer, aluminium, magnésium).
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Fig. 5 - L’hexagone de l’explosion.
Lorsque la teneur en oxygène dans le nuage est inférieure à une valeur critique,
l'explosion ne peut pas se développer. La Concentration Limite en Oxygène (CLO) est de l'ordre
de 10% pour la plupart des poussières organiques. En effet l'ajout d'un gaz inerte avec l'air
abaisse la teneur en oxygène de l'atmosphère, et de ce fait rend la combustion du mélange
air -poussière impossible. Les gaz inertes les plus employés sont l'azote (N2), le dioxyde de
carbone (CO 2) et la vapeur d'eau.
Pour exploser, les poussières doivent être des poussières combustibles, c'est-à-dire
qu'elles puissent réagir avec l'oxygène de l'air en dégageant de la chaleur, par exemple : le
bois, le charbon, les matières plastiques et des métaux. Le sable est un exemple de poussière
incombustible. La puissance de combustion développée par la poussière dépend de sa
granulométrie et de son humidité.
Pour que l9explosion puisse se développer : il faut que les particules de poussières
doivent être maintenues en suspension un temps suffisant.
35
La stabilité d'un nuage (sa capacité à rester en suspension dans l'air), est caractérisée
par le pouvoir de re-suspension. Ce dernier dépend de :
Zone 1 : Mélange air-combustible gazeux trop pauvre en gaz, la combustion est impossible
- L9air (21% O2, 79% N2) encombre le milieu réactionnel et gêne les rencontres entre
molécules d9oxygène et du combustible.
- La quantité de chaleur dégagée par la réaction amorcée en un point est insoumise dans
volume inerte entourant ce point. La combustion s9arrête.
36
LIE (Limite inférieure d’explosivité) : concentration minimale au-dessus de laquelle le
mélange peut être enflammé.
-5% correspond à la L.I.I du Méthane dans l9air ou la Limite inférieure d9explosivité LIE.
-14% correspond à la L.S.I ou Limite supérieure d9explosivité LSE du Méthane dans l9air.
Une énergie suffisante est nécessaire pour permettre l'allumage d'un nuage explosible.
Les paramètres caractéristiques des phénomènes d9inflammation sont :
37
L9énergie libérée peut avoir différentes origines :
Réaction entre deux composés chimiques réactifs entre eux avec une vitesse de
réaction très rapide et une énergie libérée très importante. Le système déclenche lui-même
le processus d9explosion, les causes de la réaction peuvent être :
-Mise en présence accidentelle
-Présence d9impuretés dans une cuve de stockage,
-Une canalisation&
Certaines réactions chimiques sont dites dangereuses car elles sont accompagnées par
la formation des substances dangereuses, toxiques ou inflammables. La plupart des sinistres
industriels survenus dans les usines ont pour origine de telles réactions. Ce sont :
-soit des réactions secondaires qui peuvent accompagner des synthèses mal contrôlées,
-soit des mélanges imprévisibles (par suite de fuites par exemple) de substances
incompatibles,
-ou des réactions de décomposition spontanée de produits peu stables ou explosifs.
38
2.4 Sécurité Chimique
Les règles générales de sécurité et sûreté ont pour objet de faire connaître aux
entreprises un certain nombre de dispositions prises dans l9intérêt de tous les manipulateurs
leur voisinage.
Toute personne au travail dans un laboratoire, qui ne tient pas compte des règles de
sécurité, court un risque élevé dont les conséquences pour elle-même et ses collègues
peuvent être catastrophiques.
Les règles de la prévention des accidents débutent par une bonne connaissance du
travail à effectuer, respect de l'affichage de sécurité, avoir un bon comportement au
laboratoire, l9exercice d9une protection personnelle efficace, étiquetage, entreposage et
élimination correcte des produits chimiques.
2/ Affichage de sécurité
3/Comportement au laboratoire
Les accidents de laboratoire sont fréquemment provoqués par l'exécution trop rapide
des opérations. Au laboratoire :
-il faut être attentif et éviter tout comportement irréfléchi ; de plus, il faut avoir connaissance
du travail réalisé par ses collègues.
39
-Il faut exclure la préparation, la consommation et la conservation de nourriture et de boissons
dans le laboratoire, afin d'éviter leur contamination accidentelle par des produits toxiques, et
ni fumer au voisinage fréquent de substances inflammables.
-Bien fermer les tiroirs et les portes d9armoires pour éviter les chutes ou les glissades
accidentelles.
-garder les allées libres.
4/Protection personnelle
* Protection oculaire : Au laboratoire, on doit toujours porter des lunettes de sécurité.
* Blouse : Elle doit être en coton résistant, à bouton pression, assez longue.
* Gants : Le port de gants en latex peut être recommandé pour la manipulation de produits
corrosifs ; produits très toxiques par voie cutanée ; et non pour l(utilisation d9un bec bunsen.
5/ Étiquetage
Les flacons et récipients contenant des produits chimiques doivent être étiquetés pour
faciliter leur identification. Dans le cas de produits préparés, la date de fabrication et le nom
du produit doivent être indiqués.
Exemples :
1. Une solution de pH compris entre 0 et 6 doit être basifiée par une solution de soude.
2. Une solution de pH compris entre 8 et 14 doit être acidifiée par de l'acide chlorhydrique.
3. Une solution de di brome est détruite par une solution de soude ou de thiosulfate de
sodium.
4. Eliminer les copeaux de magnésium restant par ajout d'une solution légèrement acide
40
2.4.1.2 Intervention
Malgré le respect des mesures préventives, il peut arriver que des produits soient
renversés sur le sol ou projetés sur des personnes.
-Pour les acides, on neutralise préalablement avec du phosphate de sodium ou avec une solution
d'hydrogénocarbonate de sodium, puis rincer l'espace affecté avec de l'eau, puis assécher.
-Lorsque la substance répandue est volatile, inflammable ou toxique et que la quantité renversée
est importante, on doit éteindre les brûleurs, couper le courant des appareils électriques et quitter
le laboratoire.
Exemple : Les amines aromatiques, les dérivés nitrés, les hydrazines, les éthers.
-Si l9affection n9affecte qu9une petite surface de la peau, on doit rincer abondamment à l'eau
froide, puis à l'eau savonneuse ; retirer les bijoux qui nuisent à l'élimination des produits chimiques
pendant le nettoyage. Sinon, consulter un médecin.
-Dans le cas de projections dans les yeux, laver immédiatement l'Sil ouvert (surtout la muqueuse
des paupières) avec de l'eau pendant au moins quinze minutes. Sinon, consulter un
ophtalmologue.
La première action à faire en cas d'accident grave est de protéger la victime et, s'il persiste
un risque (électrocution, incendie, asphyxie), tenter d'éliminer le danger (interruption du courant
électrique, utilisation de l'extincteur). Il faut ensuite appeler de l9aide.
41
2.4.2 Risques inhérents aux produits chimiques
2.4.2.1 Dangers des produits chimiques
*Cas d’Intoxication, brûlure, irritation
Certains produits chimiques présentent un risque d'intoxication, de brûlure ou
d'irritation, soit par action immédiate, soit après une exposition prolongée ou répétée. Ils
peuvent alors affecter l'organe ou les tissus (l'Sil, la peau, muqueuse), un organe éloigné (le
foie, les poumons) ou l'organisme tout entier, en entraînant alors des maladies très graves (le
cancer). Leur pénétration dans l'organisme s'effectue par inhalation, absorption cutanée ou
ingestion.
* Précautions générales
-Lire attentivement tous les renseignements de l'étiquette du récipient contenant un produit
chimique.
-Eviter d'inhaler les vapeurs des solvants organiques et travailler sous hotte.
-Eviter tout contact des produits avec la peau et les yeux.
-Ne jamais pipeter avec la bouche.
-Travailler sur de petites quantités de produits.
-Ne jamais chauffer au bec bunsen un composé organique ou inflammable.
-Se laver les mains avec du savon et de l'eau après avoir manipulé des produits chimiques.
Lire sur l9étiquette, les informations relatives aux risques inhérents à cette substance
ou associés à sa manipulation, soit des conseils de prudence ou de premiers soins.
Dans certains cas, il est possible de substituer un produit par un autre, par exemple :
Produits Cible Produits de remplacements
toxiques
Benzène Moelle, cellules Cyclohexane (éventuellement du toluène
sanguines quand le cyclohexane ne convient pas)
Toluène, xylène Systèmes nerveux Cyclohexane
Chloroforme, Reins, foie Dichlorométhane
Tétrachlorure
de carbone
Méthanol Nerf optique Ethanol
42
2.4.3 Risques associés aux manipulations
Les pièces d'un montage (ballon, erlenmeyer, bécher, réacteur, réfrigérant, raccords,
burette, électrodes & lors d9une filtration, d9un dosage ou d9une synthèse chimique) doivent
être en bon état et fixées solidement à l'aide de pinces
Certaines réactions chimiques (le sodium, le potassium) sont dangereuses, soit parce
qu'elles exigent la manipulation de substances explosives ou pouvant réagir de façon brutale,
soit parce qu'elles conduisent à la formation de telles substances. La raison pour laquelle il
faut utiliser de petites quantités lors des manipulations.
-la surveillance médicale des travailleurs exposés aux substances, produits ou préparations
dangereuses ;
-les examens médicaux d'embauchage et périodiques obligatoires ;
-le remplacement du poste de travail n'entraînant pas l'exposition aux substances, produits
ou préparations dangereuses pour la santé de l'enfant à naître ou du nourrisson pour les
travailleuses en état de grossesse ou d'allaitement ;
-la surveillance médicale particulière pour les apprentis ;
-l'information et la formation des travailleurs aux risques liés à la manipulation des produits,
substances, ou préparations dangereuses, et des mesures à prendre pour se protéger ;
-la tenue à jour du registre d'hygiène et de sécurité et de médecine du travail, ainsi que le
fichier de ces substances, produits ou préparations dangereuses utilisés.
43
Chapitre 3 : Risque Nucléaire et Radioactif
Introduction
Depuis leur apparition sur terre, les êtres vivants (animaux, végétaux, être humain)
sont exposés d9une manière continue ou discontinue aux différents types de rayonnements
solaires, c9est-à-dire à la lumière visible provenant du soleil, laquelle s9accompagne de
rayonnements invisibles connus sous le nom de rayonnements ultraviolets et infrarouges. Ces
rayonnements sont des ondes électromagnétiques comme le sont aussi les ondes radio, les
rayons X et les rayons gamma (Arnaud, 2001).
La radioactivité est un phénomène naturel. L9air, les plantes, l9eau, les roches, les
matériaux de construction,& contiennent des substances radioactives. Elle peut être
artificielle rencontrée dans l9Industrie, dans les essais et accidents nucléaires et l9exposition
due à l9activité médicale.
Une exposition trop intense, ou supérieure à la dose annuelle permise peut avoir des
conséquences très graves sur l9individu : des brûlures, la cécité, le cancer, et même la mort.
On dit qu9une substance est radioactive lorsque ses noyaux se désintègrent spontanément en
émettant des rayonnements. De tels noyaux instables sont appelés radionucléides. Environ 16
% de l9électricité totale produite dans le monde est d9origine nucléaire.
Peu après, une jeune chimiste, Marie Skłodowska-Curie, poursuit la recherche et est
la première à forger le terme radioactivité. En 1898, elle et son mari Pierre Curie découvrent
que l9uranium émet des rayonnements en se transformant mystérieusement en d9autres
éléments. Marie Curie partage le prix Nobel de physique en 1903 avec Pierre Curie et Henri
Becquerel. Elle est la première femme à recevoir le prix Nobel une seconde fois en 1911 pour
ses découvertes en chimie des radiations et est décédée d9une maladie du sang en 1934.
44
Wilhelm C. Roentgen (1845-1923) Marie Curie (1867-1934) Henri Becquerel (1852-1908).
Un atome est constitué d9un noyau de neutrons (sans charge électrique) et de protons
chargés positivement entouré d9un nuage d9électrons chargés négativement. Dans un atome
de charge électrique neutre, le nombre d9électrons est égal au nombre de protons et
représente le numéro atomique de l9élément (fig. 1).
Fig. 1 – L’atome.
Le Rayonnement ionisant est un ensemble d9émissions rayonnantes qui ont la
propriété d9ioniser les molécules qui constituent le corps humain et de causer des troubles et
des dysfonctionnements. En Algérie, la législation s9est doté décret présidentiel n°05-117 du
11.04.2005 relatif aux mesures de protection contre les rayonnements ionisants.
L9application de ces directives sur les expositions médicales ne pourra être réalisée que
par l9implication de tous les acteurs concernés, et en particulier des radiologues,
radiothérapeutes, médecins du travail et les médecins dentistes, dans un effort de respecter
45
les mesures de protection contre les expositions aux rayonnements ionisants, tout en
respectant l9objectif essentiel thérapeutique et/ou diagnostique.
46
1-Une émission de particules solides, comme les noyaux d’Hélium :
●Rayonnement alpha (composé de deux protons chargés positivement et de deux neutrons),
surtout utilisé en radiothérapie, ayant un pouvoir de pénétration très faible, de quelques
centimètres dans l9air et de quelques μm dans les tissus vivants.
Les substances nucléaires qui émettent du rayonnement bêta peuvent aussi être
dangereuses si elles sont absorbées par le corps.
Exemple : Le tritium est un exemple de substance nucléaire qui produit des émissions bêta
(hydrogène 3) et qui se désintègre en hélium 3.
●Neutrons (émis par un noyau instable issu d9une fission atomique ou d9une fusion nucléaire),
rencontrés dans la plupart des émissions radioactives, de pouvoir de pénétration de quelques
mètres à plusieurs centaines de mètres dans l9air et de quelques millimètres dans le corps
humain.
Ils sont utilisés pour la stérilisation des instruments chirurgicaux, principalement pour
la radiologie médicale. Ils peuvent traverser plusieurs dizaines de cm de tissus vivants et ne
sont partiellement arrêtés que par les matières minérales comme les os, d9où leurs
applications en médecine (radioscopie, radiographie).
●des rayons gamma ()
Les rayons gamma sont produits par radioactivité, ils peuvent exciter les noyaux des
atomes et provoquer des réactions nucléaires (Aurango et al., 2006). Les rayons gamma, de
longueur d9onde comprise entre 0,0001 à 0,01nm (Bard et al., 2003), sont émis par des noyaux
47
énergétiques. Ce type de rayonnement, très pénétrant, est émis à profit pour réduire les
cellules cancéreuses, donc ils sont capables d9être concentrés sur une cible vivante et de la
détruire (Avril et al., 2002). Ils sont de fréquence et d9énergie beaucoup plus élevées et plus
pénétrants, donc plus dangereux et responsables d9atteintes humaines graves.
Les cas les plus graves d9exposition aux rayonnements se produisent lorsqu9un
travailleur :
-ne respecte pas les procédures d9exploitation spécifiques ;
-n9utilise pas d9équipement de détection des rayonnements ;
-reste à proximité de l9assemblage de source en position non blindée ; ou encore
-lorsque l9assemblage de source tombe entre les mains d9une personne non autorisée.
48
3.2.3.1 Sources naturelles
1/Sources cosmiques
La dose efficace moyenne annuelle par personne est d8environ 2,4 mSv et varie
d8environ 1 à plus de 10 mSv selon le lieu d8habitation. Les bâtiments peuvent retenir un gaz
radioactif spécifique, le radon, ou encore les matériaux du bâtiment lui-même peuvent
contenir des radionucléides qui augmentent l9exposition aux rayonnements ionisants.
Les personnes habitant au niveau de la mer reçoivent en moyenne une dose efficace
annuelle d9environ 0,3 mSv en provenance des sources cosmiques de rayonnement, ce qui
représente environ 10 à 15 % de leur dose totale provenant de sources naturelles. Les
personnes vivant au-dessus de 2km reçoivent plusieurs fois cette dose. A bord des avions, les
passagers peuvent être exposés à des doses encore plus élevées puisque l9exposition au
rayonnement cosmique dépend non seulement de l9altitude mais aussi de la durée du vol.
Exemple :
-à une altitude de croisière, la dose efficace moyenne est de 0,03 à 0,08 mSv
pour un vol de 10H. Ce qui
-un vol aller-retour New York-Paris expose une personne à environ 0,05 mSv. correspond
à peu près à une dose efficace qu9un patient reçoit pendant une radiographie pulmonaire de
routine.
-Les personnes qui prennent souvent l9avion (pilotes et personnel de cabine) reçoivent en
moyenne environ 2 à 3 mSv par an.
2/Sources terrestres
Sol : Cette exposition externe varie considérablement d9un endroit à un autre. Par exemple,
sur la côte du Kerala au sud-ouest de l9Inde, une bande de terre fortement peuplée de 55
kilomètres contient des sables riches en thorium, et les habitants y reçoivent en moyenne 3,8
mSv par an.
Gaz radon : Le radon 222 est un radionucléide sous forme de gaz qui émane normalement du
sol. Il est produit par la série de désintégration de l9uranium238 présent dans les roches et le
sol de la Terre. Le radon est donc une des causes principales de cancer du poumon chez les
fumeurs et les non-fumeurs ;
49
Le radon est présent partout dans l9atmosphère et peut s9infiltrer directement dans les
bâtiments par les caves et les planchers. La concentration mondiale moyenne de radon à
l9intérieur des bâtiments est d9environ 50 Bq/m3. Le radon est la source principale
d9exposition aux rayonnements dans les mines souterraines de tous types. La dose efficace
annuelle moyenne est d9environ 2,4 mSv pour un mineur de charbon et environ 3 mSv pour
les autres mineurs. Dans l9industrie nucléaire, la dose efficace annuelle moyenne pour un
travailleur est d9environ 1 mSv, due principalement à l9exposition au radon lors de l8extraction
d9uranium.
Par exemple, le poisson et les crustacés contiennent des niveaux relativement élevés
de plomb210 et de polonium210, par conséquent les gros consommateurs de fruits de mer
sont susceptibles de recevoir des doses plus élevées que la population en général.
1/Applications médicales
50
radioscopie (p.ex. lors d9un repas baryté ou d9un lavement baryté) et la tomodensitométrie
(TDM).
La médecine nucléaire s9applique aux enfants et aux bébés sans faire preuve d9effets
indésirables. Toute femme enceinte, qui pourrait l9être ou qui allaite doit en aviser son
51
médecin ou technologue avant toute intervention en médecine nucléaire afin que des
mesures soient prises pour protéger la femme et son bébé.
Tab. 1 – Doses spécifique pour les examens radiologiques.
Exposition aux
Examens d’imagerie médicale rayonnements
Radiographie (1 image) 0,1 mSv
Examen de glande thyroïde en 0,14 mSv
médecine nucléaire
Radiographie dentaire complète 0,4 mSv
Mammographie (4 perspectives) 0,7 mSv
Examen des poumons en médecine 2 mSv
nucléaire
Examen des os en médecine nucléaire 4,2 mSv
Scintigraphie de perfusion 10 mSv
myocardique (Tc-99m)
Tomodensitogramme de l9abdomen 10 mSv
Plusieurs tomographies (18F FDG) 14 mSv
Traitement contre le cancer 50 000 mSv
(rayonnement reçu par la tumeur)
* Gammagraphie industrielle : C9est une méthode non destructive qui permet de détecter la
présence de défauts dans les matériaux en examinant la structure de soudures. Deux types de
rayonnements sont utilisés en gammagraphie industrielle : les rayons X et les rayonnements
gamma (l9iridium 192, le cobalt 60 et le sélénium 75).
* Neutrographie : Elle peut être effectuée grâce à un faisceau neutronique issu d9un réacteur,
d'un accélérateur d'ions ou d9une source. Elle est utilisée pour le contrôle des matériaux
hydrogénés.
52
3/Applications en Agronomie
4/Applications de Recherches
De nombreuses activités de recherche utilisent également les matières radioactives
(traçage, datage).
Les accidents au niveau des centrales nucléaires constituent une autre source
artificielle d9exposition de la population. Un des plus célèbres accidents est celui de
Tchernobyl, survenu le 26 avril 1986. Les deux explosions ayant survenus au niveau de l9unité
4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, ont créé un nuage radioactif qui a atteint des pays
53
aussi lointains que la Suède, la Finlande, la Pologne, les Pays-Bas, la Grande Bretagne, la Grèce,
l9Israël, la Turquie et beaucoup d9autres régions de la terre. Il existe également des accidents
radiologiques, des accidents dus au transport aérien d9armes nucléaires ainsi que les
retombées des tirs atmosphériques (essais nucléaires atmosphériques) (Bouchera et Geryes,
2005).
a. Lors du transport, car des sources radioactives intenses sont quotidiennement transportées
par route, rail, bateau, voir avion (aiguilles à usage médical contenant de l9iridium 192 par
exemple) ;
b. Lors d9utilisations médicales ou industrielles de radioéléments, tels que les appareils de
contrôle des soudures (gammagraphes, les gammadensimètres) ;
c. En cas de dysfonctionnement grave sur une installation nucléaire industrielle et
particulièrement sur une centrale électronucléaire.
L9exemple le plus grave d9un tel accident est celui survenu dans le complexe de
Tchernobyl en Ukraine (1986).
54
Exemple 1 : Centrale nucléaire de Tchernobyl 26 avril 1986
Cet accident s9est produit alors que les opérateurs procédaient à un essai électrique.
Cet essai consistait à vérifier qu9en cas de coupure du secteur, l9énergie cinétique du rotor du
turboalternateur pouvait être utilisée pour alimenter les pompes de refroidissement du cSur,
le temps que les groupes électrogènes de secours prennent le relais.
32 personnes meurent sur le coup.
De très nombreuses personnes irradiées décèdent par la suite.
70 tonnes de produits radioactifs sont éparpillées autour de la Centrale. En outre, 50 tonnes
de gaz et de poussières radioactives forment un immense nuage.
Depuis l9accident, quelque 600 000 personnes ont participé aux diverses opérations
d9urgence, de confinement, d9assainissement et de remise en état du site, bien qu9une petite
partie d9entre elles seulement ait été exposée à des niveaux de radiation dangereux.
Ceux qui ont reçu les plus fortes doses de radiation sont les membres des équipes
d9intervention, d9urgence et du personnel de la centrale qui se trouvaient sur le site durant
les 1er jours de l9accident (1000 personnes).
55
Actuellement, plus de 05 millions de personnes résident dans des régions considérées
comme contaminées par les substances radioactives émises lors de l9accident de Tchernobyl.
Après le grand séisme de magnitude 9 et le tsunami qui ont frappé la côte Est du Japon
le 11.03.2011, les graves dommages subis par la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi ont
provoqué le rejet de substances radioactives dans l9environnement.
Plus tard, en avril 2011, l9évacuation de 10 000 autres personnes vivant plus au nord-ouest de
la centrale a été recommandée en raison des niveaux élevés de radionucléides relevés au sol.
Les effets des rayonnements ionisants sur l9organisme humain sont des lésions
cellulaires (inhibition de la mitose, prolifération de cellules malignes, altération des
chromosomes : ADN) ; des lésions cutanées (brulures, ulcérations, radiodermites) ; des
atteintes oculaires (cataractes et conjonctivites) et une altération du sang : diminution des
globules rouges et blancs, leucémies possibles pour les fortes doses d9irradiation.
•Effets déterministes, dus à de fortes doses d9irradiation, apparaissent au-dessus d9un certain
niveau d9irradiation et de façon précoce après celle-ci (quelques heures à quelques semaines).
56
Ils engendrent l9apparition de divers maux (malaises, nausées, vomissements, brûlures de la
peau, fièvre). Au-dessus d9un certain niveau, l9issue fatale est certaine ;
1. Effets létaux
Les effets létaux des radiations ionisantes seraient les seuls possibles pendant les 15
premiers jours de la grossesse (loi du tout ou rien).
2. Effets malformatifs
Ils sont variés, mais atteignent essentiellement le mais aussi le système osseux, la peau
et les organes sexuels. La période la plus dangereuse est entre le 9 ème et le 42ème jour de la
57
grossesse, mais un effet malformatif peut exister jusqu'à la fin de l'organogenèse (Processus
de formation des organes d'un fStus humain entre de la 5 ème semaine jusqu'à la 8ème à partir
des trois feuillets embryonnaires fondamentaux).
Doses dangereuses
3. Effets Carcinogènes
Une augmentation des leucémies chez les enfants irradiés in utero existe. Le risque
relatif passe de 1,24 pour les enfants ayant reçu de 10 à 290 mGy à 2,18 pour ceux ayant reçu
de 300 à 590 mGy, et à 4,78 au-delà. Cette carcinogenèse induite est plus importante si
l'irradiation a eu lieu avant le 6e mois.
58
3.2.4.2 Effets sur l’Environnement
Les études ont révélé qu9une dose théorique comprise entre 1 et 10 Gy ne devrait pas
causer d9effets sur les populations animales et végétales. Les grandes plantes sont plus
radiosensibles que les petites. Les doses mortelles sont comprises entre 6 et 10 Gy pour les
petits mammifères et environ 2,5 Gy pour les plus gros. Certains insectes, bactéries et virus
sont capables de tolérer des doses pouvant dépasser 1 000 Gy.
3.2.5 Radioprotection
La radioprotection est l9ensemble des mesures mises en Suvre pour se protéger des
effets néfastes reconnus ou potentiels des rayonnements ionisants (Bonardel, 2014).
Appliquée à la médecine nucléaire, elle concerne en premier lieu les patients, puis les
personnels exposés professionnellement et s9étend également au public et à l9environnement.
Les lois de radioprotection en Algérie sont régies par le décret présidentiel n° 05-117 du
11.04.2005.
Afin d9éviter ou réduire ces risques, la radioprotection s9appuie sur trois grands
principes : justification, optimisation et limitation des doses de rayonnements. Pour appliquer
ses principes, la radioprotection met en Suvre des moyens réglementaires et techniques
spécifiquement adaptés à trois catégories de population : le public, les patients et les
travailleurs.
59
Lorsque plusieurs techniques permettent d9obtenir le même résultat, le choix se portera sur
celle qui est la moins « dosante » en rayonnements ionisants et dont le bilan, en termes de
risques, est le plus favorable.
60
Aucune femme enceinte et aucune femme en période d9allaitement ne peut être
affectée à un poste qui ferait d9elle, une personne professionnellement exposée.
En radiologie, des niveaux de dose de référence, propres à chaque type d9examen, sont
recommandés comme indicateurs pour l9optimisation. En radiothérapie, des doses élevées
sont prescrites de façon spécifique pour chaque traitement de tumeur, tout en limitant
l9irradiation des tissus sains.
3. Blindage (ou écran) : Plus le matériau de protection qui sépare une personne de la source
est épais, moins la quantité de rayonnement reçue sera importante.
Exemple : Paravent, verre et blouse plombés, des gants
61
3.3 Rayonnements non ionisants (RNI)
Les rayonnements non ionisants sont des émissions électromagnétiques variées qui
peuvent présenter des risques professionnels aux salariés exposés.
La lumière visible fait partie de la vie et permet la vision, de tout ce qui nous entoure.
C'est-à-dire les rayonnements que voit l9Sil humain, ce qui correspond à la gamme des
couleurs de l9arc en ciel (Géraut, 2014). Elle Comprend les couleurs rouge, orange, jaune, vert,
bleu, indigo et violet (dans l9ordre décroissant de leur longueur d9onde) (Mcquarrie et al.,
1992). C9est le rayonnement qui émet le maximum d9énergie. Il représente 46% de l9énergie
totale émise par le soleil (Zemmouri, 2018).
62
Normalement, elle ne porte pas atteinte à l9organisme humain. Cependant, la lumière
intense due à des amplitudes très élevées des ondes électromagnétiques peut présenter
quelques risques tant pour la peau (photosensibilisation cancer) que pour les yeux
(conjonctivites suivies de cataractes et éventuellement des lésions rétiniennes).
Ce sont des rayonnements émis naturellement par le soleil et artificiellement dans les
lampes fluorescentes. Les rayonnements ultraviolets ne sont pas utilisés dans la stérilisation
d9un environnement ou d9un objet mais pour la décontamination ; ils vont agir au niveau de
la peau, induisant notamment un érythème et pigmentation (Marguery, 2001).
Les rayons UV sont une composante du spectre électromagnétique qui regroupe les
longueurs d'onde dans l'intervalle de 100 à 400nm ; ils sont subdivisés en trois régions
spectrales : UVC à propriétés photochimiques et germicides (100 à 280 nm), UVB à effet
érythémateux (280 à 320 nm) et UVA à effet bronzant (320 à 400 nm) (Avril et al., 2002). Le
rayonnement UV représente 5% de l9énergie totale émise par le soleil (Zemmouri, 2018).
Les UVA sont les rayonnements UV les plus représentés (90 à 95% des radiations UV
atteignant la terre sont des UVA) et sont considérés comme les rayons du vieillissement
(Baliga et Katiyar, 2006).
Les UVC sont particulièrement redoutables mais ils n9atteignent pas la surface de la
terre car ils sont totalement arrêtés par la couche d9ozone (Hunter et al., 2008). Ils agissent
sur les cellules vivantes de l9organisme pour y déclencher des réactions chimiques complexes
qui peuvent donner naissance à des détériorations et des mutations cellulaires.
63
3.3.2.1 Effets bénéfiques du soleil
Le soleil constitue la principale source de rayonnement solaire auquel est soumis l9être
humain. Sans le soleil la vie sur terre serait impensable : pas de photosynthèse, pas de
réchauffement et pas de lumière.
Les fortes doses du rayonnement solaire pour les humanistes sont connues pour
entraîner des effets déterministes (brûlures) mais également cancérogenèses à long terme
(mélanome), alors que les faibles doses sont non seulement inoffensives mais nécessaires à la
santé et au-delà, à la vie sur terre (Bonardel, 2014). La partie ultraviolette du rayonnement
solaire est la plus énergétique, provoque chez l9être vivant des effets bénéfiques comme la
synthèse de la vitamine D et le traitement de plusieurs maladies (OMS, 2016).
La lumière visible émise par le soleil (ou par des lampes particulières utilisées pour des
séances de luminothérapie) joue un rôle dans la production de la mélatonine. La mélatonine
est une hormone sécrétée par l9hypophyse, glande qui se trouve dans le cerveau et qui régule
les rythmes de l9alternance veille/sommeil. L9altération des rythmes de l9alternance
veille/sommeil et de la variation normale de la température corporelle serait l9élément
essentiel à l9origine des dépressions saisonnières.
Le soleil a un effet bénéfique assez bien connu aujourd9hui sur l9amélioration des
manifestations cliniques de certaines pathologies, essentiellement cutanées. Les effets
64
immunosuppresseurs des rayonnements UV participent à la diminution de l9hyperréactivité
immunologique qui est à l9origine de la dermatite atopique.
Le soleil a aussi une action bénéfique très importante chez la grande majorité des
patients atteints de psoriasis. Il existe des cas de « psoriasis photosensible » qui sont au
contraire aggravés par l9exposition solaire (Dubertret, 2005).
La lumière visible du soleil, améliore aussi les signes cliniques liés à l9acné.
La vitamine D (Vit D) est une vitamine liposoluble synthétisée par l9organisme à partir
d9un dérivé du cholestérol. Dans notre organisme, la Vit D existe sous deux formes : La Vit D2
présente dans les végétaux (champignons, levures) et la Vit D3 présente dans des denrées
alimentaires d9origine animale (l9huile de foie de morue, les poissons, le jaune d9Suf)
(Guilland, 2015).
La longueur d9onde des rayonnements IR est comprise de 800 à 5000 nm. Toute surface
chaude émet un rayonnement IR, qu9elle soit naturelle (volcans, soleil) ou artificielle (fours,
étuves, métaux et verres fondus). Plus la surface est chaude, plus l9émission des IR est grande.
Etant absorbés par les structures liquides, ils vont agiter les molécules d9eau et produire de la
chaleur. Ils représentent 49% de l9énergie totale du soleil (Zemmouri, 2018).
Ils sont responsables des brulures thermiques destructrices des cellules de l9épiderme
et du derme non prises comme maladie professionnelle) et des yeux (lésions de la cornée, de
la rétine et du cristallin) prises en charge comme maladie professionnelle.
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3.3.4 Rayons lasers (Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation)
Les ondes radio et les ondes radar sont produites par des courants électriques de
haute fréquence. Le radar est un système qui utilise les ondes radio pour détecter et
déterminer la distance et/ou la vitesse d'objets tels que les avions, bateaux, ou encore la pluie
(Attix, 2004). Les Micro-ondes (de longueur d9onde comprise de 1 mm à 1 m), permettent de
déterminer la position ainsi que la distance d9un objet (radar) ; elles sont aussi mises à profit
pour explorer le mouvement rotationnel des molécules (Mcquarrie et al., 1992). Les Ondes
radio (de longueur d9onde comprise de 1 m à plus de 100 km). C9est le domaine le plus vaste
du spectre électromagnétique (Guenel et al., 2003).
Ce transport (national et international) est effectué par des firmes spécialisées qui
disposent du matériel requis, du personnel formé et qualifié, et des autorisations de transport
délivrées par l9AFCN.
Exemple : En Europe, plus de 2,5 millions de colis de matières radioactives sont transportés
chaque année.
Le transport aérien est surtout utilisé pour le transport sur longue distance de produits
radio-pharmaceutiques à courte durée de vie (ils doivent être utilisés dans les heures qui
suivent leur production).
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Le chemin de fer est prioritairement utilisé pour les colis lourds et encombrants.
3.4.1.2 Risque de Contamination : c9est le transfert de particules radioactives qui peut induire
une irradiation des personnes soit :
- Interne, en cas d9ingestion, d9inhalation ou percutanée (plaies) ;
- Externe, en cas de dépôt sur la peau ou sur le sol.
Elle peut résulter soit d9une décontamination insuffisante de la surface du colis, soit d9une
fuite de produits radioactifs.
3.4.1.3 Risque de criticité : des conditions particulières de masse et de géométrie des matières
peuvent amorcer une réaction en chaîne.
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3.4.1.4 Risque chimique : Certains colis peuvent présenter des risques de pollution chimique.
Les opérations de gestion des déchets radioactifs produits par les installations
nucléaires sont subordonnées à l9obtention d9une autorisation délivrée par le commissariat à
l9énergie atomique sur la base d9un cahier des charges.
Les conteneurs destinés à recueillir les déchets radioactifs ainsi que leur sacs de
transport doivent être manutentionnés et signalés de façon indélébile, et de manière à
informer de l9origine du déchet, du radioélément, de son activité, de la date de production,
du débit d9équivalent de dose au contact ainsi que de tout risque associé chimique ou
biologique.
Le producteur ou l9exploitant doit veiller à ce que les déchets radioactifs produits par
son installation en attente de traitement ou d9évacuation, soient entreposés dans des
infrastructures répondant aux exigences de sûreté radiologique et de protection physique.
Durant l9entreposage, les déchets conditionnés doivent être séparés de ceux qui n9ont pas fait
l9objet d9un traitement.
Les déchets radioactifs solides et liquides sont recueillis dans des récipients appropriés,
puis traités de manière à éviter tout risque de dispersion de la radioactivité.
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Leur évacuation est interdite dans les eaux de surface, les égouts.
Les déchets radioactifs liquides et solides non évacués, sont conservés dans des
récipients solides appropriés et entreposés dans des locaux conformes aux exigences de
sécurité de sorte à éviter toute dispersion des substances radioactives.
Si ces déchets sont susceptibles de dégager un effluent radioactif gazeux, le local doit
être ventilé de manière à assurer le respect des limites.
Les locaux et les sites où sont entreposés les déchets radioactifs doivent satisfaire aux
exigences prévues par la réglementation.
- l9origine des déchets, le numéro du colis, leur nature physico-chimique, leur activité et la
date d9entreposage ;
- la quantité des déchets radioactifs générés et entreposés ;
- les rejets gazeux autorisés dans l9atmosphère ;
- les rejets autorisés dans les voies ou évacués à des fins de traitement ;
- les rejets autorisés dans les sites appropriés ;
- les volumes évacués sur les lieux de dépôts spéciaux ;
- tout incident survenu lors des opérations de gestion de ces déchets.
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3.6 Sureté et Sécurité nucléaire
La sûreté nucléaire et la sécurité nucléaire sont les deux faces de la même pièce, qui
constituent la base fondamentale de l9utilisation de l9énergie nucléaire dans le monde et ayant
les mêmes objectifs :
- la maitrise des risques ;
- la protection de la vie humaine ;
- la préservation de la santé et l9environnement.
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3.6.2 Définition de la Sûreté nucléaire
Conclusion
La sécurité est une priorité de toute activité industrielle. Toute entreprise quel que soit
sa taille et son secteur d9activité doit respecter ses obligations en matière de santé et de
sécurité au travail. La bonne gestion consiste à garantir la santé, la sécurité et le bien-être de
l'ensemble du personnel en réduisant les risques, et à garantir la protection contre les
accidents. L9état doit aussi jouer un rôle déterminant dans la prise en compte des risques
majeurs dans les politiques publiques.
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