Analyse Financiere Du Bilan
Analyse Financiere Du Bilan
Analyse Financiere Du Bilan
Le bilan est un document comptable qui constitue à une date donnée, une photographie de
l’état des ressources d’une entreprise et de leurs emplois. La partie droite ou passif décrit
l’origine des ressources (capitaux, dettes) la partie gauche ou actif indique leur utilisation
(immobilisations, stocks, créances, trésorerie).
On définit aussi le bilan comme une photographie à une date donnée, de tout ce que possède
l’entreprise (actif) et de tout ce qu’elle doit (passif) avec pour solde la richesse des
propriétaires des ressources de l’entreprise (la situation nette). Cette deuxième définition,
assez répandue, peut être qualifiée de juridique, la première d’économique.
Rappelons qu’en général, la comptabilité ne tient pas compte de la dépréciation monétaire.
Les biens acquis sont conservés au bilan à leur prix historique (prix d’achat) minoré de leur
dépréciation physique (amortissements, provisions). Aussi, en termes économiques très peu
de bilans sont-ils vrais.
La comptabilité enregistre des valeurs et non des flux de liquidité. Aussi, le résultat qui
apparaît au bilan reflète la variation des richesses de l’entreprise et non les flux de liquidité.
L’approche financière est la seconde méthode d’exploitation des informations comptables
pour analyser le bilan. Cette approche a pour objectif la recherche des risques d’illiquidité et
d’insolvabilité, en un mot des risques de faillite des entreprises en vue de leur prévention.
I. La composition du bilan
Le bilan est un document qui présente le patrimoine de l’entreprise à un moment donné. Par
définition, le patrimoine désigne l'ensemble des biens et créances (que l’on appelle aussi
emplois) dont dispose l’entreprise ainsi que l'ensemble des ressources qui lui ont permis d'en
financer l'acquisition.
Ils constituent l'actif immobilisé. Ce sont des biens durables (terrains, bâtiments, matériels,
etc.) qui servent essentiellement à l’activité productrice et/ou commerciale de l’entreprise. Ils
sont généralement appelés à rester longtemps dans le patrimoine (plus d’une année) d’où les
noms de valeurs immobilisées ou d’actif immobilisé qui leur sont donnés.
Elles permettent à l'entreprise d'acquérir les biens et créances dont elle a besoin. A l'instar des
emplois, elles sont réparties en deux catégories : les ressources stables et les ressources
temporaires.
1
1.2.1 Les ressources stables
Elles regroupent :
le passif circulant qui désigne les ressources mises à la disposition de l'entreprise par
les tiers de façon temporaire ;
la trésorerie-passif comprenant les crédits d'escomptes, les crédits de trésorerie et les
découverts.
Dans le langage comptable, les ressources correspondent à la partie droite du bilan appelée
passif du bilan, et les emplois, à la partie gauche appelée actif.
A ces différentes masses s'ajoutent, au bas du bilan à l'actif, les écarts de conversion
correspondant aux pertes probables de change et, au passif, les écarts relatifs aux gains
probables de change.
Le résultat figure au passif du bilan dans la rubrique des capitaux propres et ressources
assimilées avec un signe positif ou négatif selon qu’il s’agit respectivement d’un bénéfice ou
d’une perte.
Pour établir un bilan comptable, il suffit de ranger dans un tableau les éléments actifs à
gauche et les éléments passifs à droite en respectant un ordre conventionnel que nous allons
étudier à présent.
Le SYSCOA a adopté un classement fonctionnel des éléments du bilan. Ainsi, la structure des
différentes rubriques et des postes est conçue sur la base de la fonction économique et
financière des éléments : investissements, financements propres, dettes financières, actifs et
passifs liés au cycle d'exploitation, trésorerie.
2.1 A l’actif, les éléments sont classés de haut en bas comme suit :
2
2.2 Au passif, l'ordre est le suivant :
2.2.1 Le capital ;
2.2.2 Les primes et réserves (primes d'apport, écarts de réévaluation, réserves indisponibles,
réserves libres, report à nouveau) ;
2.2.3 Le résultat net de l'exercice ;
2.2.4 Les autres capitaux propres (subventions d'investissement, provisions réglementées);
2.2.5 Les dettes financières et ressources assimilées (emprunts, dettes de crédit-bail et
contrats assimilés, dettes financières diverses, provisions financières pour risques et charges) ;
2.2.6 Le passif circulant (dettes circulantes et ressources assimilées hors activités ordinaires
(HAO), clients avances et acomptes, fournisseurs d'exploitation, dettes fiscales, dettes
sociales, autres dettes, risques provisionnés) ;
2.2.7 La trésorerie-passif (crédits d'escompte, crédits de trésorerie, découverts) ;
2.2.8 Les écarts de conversion-passif ;
En apparence, ce classement ressemble à celui reposant sur les critères de liquidité (actif) et
d'exigibilité (passif) mais il comporte des changements de taille car il s'appuie sur une
approche fonctionnelle axée sur la gestion de l'entreprise en continuité d'exploitation.
On appelle "bilan financier" un bilan comptable reconstruit pour que -les postes de l'actifs soit
classés par ordre de liquidité croissante et que -les postes du passif soient classés par ordre
d'exigibilité croissante. On vise à retrouver de manière la plus pure possible l'optique
liquidité-exigibilité.
Construire le bilan financier revient à retraiter les postes pour leur donner à tous une
présentation conforme à l'optique du prêteur.
Comme son nom l’indique, cette conception s’appuie sur la valeur patrimoniale de
l’entreprise. Le bilan patrimonial (ou financier) permet d’analyser la liquidité de l’entreprise
afin de mesurer le risque du créancier (solvabilité probable à moins d’un an, équilibre
financier à plus d’un an, cessation de paiement).
Les postes de l’actif sont classés par ordre de liquidité croissante et ceux du passif par ordre
d’exigibilité croissante.
3
La liquidité d’un actif est son caractère à être facilement transformable en argent sans perte de
valeur. On classe alors en haut du bilan les actifs liquides à plus d’un an et en bas les actifs
liquides à moins d’un an.
Le caractère d’exigibilité d’une dette est fonction du temps qui doit s’écouler jusqu’à
l’échéance. On distingue les dettes à plus d’un an et celles à moins d’un an.
Les mesures de liquidité et d’exigibilité sont difficiles à établir et demandent une
connaissance parfaite de l’entreprise.
L’analyse patrimoniale implique un retraitement de l’information comptable en fonction des
niveaux de liquidité des différents éléments.
Elle doit se faire à partir d’un bilan après répartition des résultats.
Le bilan financier est construit dans le point de vue du prêteur. La préoccupation du prêteur
est double:-Évaluer la solvabilité de l'entreprise:"L'entreprise à qui j'ai prêté de l'argent ou à
qui j'ai livré des biens est-elle solvable ?". La solvabilité est la capacité d'une entreprise à
rembourser la totalité des dettes en vendant tous les actifs (hypothèse de liquidation) -Évaluer
la liquidité de l'entreprise:"L'entreprise à qui j'ai prêté de l'argent ou à qui j'ai livré des biens
ou des services est-elle liquide ?".
La liquidité est la capacité de payer les sommes dues aux échéances prévues.
Le bilan est reconstruit pour qu'il donne des informations sur la solvabilité et la liquidité de
l'entreprise. En conséquence:-les postes sont évalués à la valeur vénale (valeur actuelle, de
remboursement, de revente ou de liquidation) ; les postes de l'actif sont classés par ordre de
liquidité croissante et les postes du passif sont classés par ordre d'exigibilité croissante de telle
sorte qu'on pourra facilement comparer les masses d'actif et de passif d'échéance identique.
4
Si cela n'était pas le cas, il faudrait :
o déterminer et apprécier les raisons qui ont amené un changement dans les
méthodes comptables
o faire les retraitements nécessaires afin d'éliminer de l'analyse les effets pervers de
tels changements.
Le principe d'importance relative ; les retraitements ne se justifient que s'ils ont un
caractère significatif au niveau d'information recherché.
Ces principes étant posés, nous allons examiner ci-après les principaux retraitements, tout en
notant que l'essentiel de ceux-ci concernent les bilans, l'introduction dans le PCG 82 des
soldes caractéristiques de gestion ayant considérablement limité les besoins de retraitement du
compte de résultat.
Les principaux retraitements du compte de résultat
a) Le retraitement des frais de personnel intérimaire ; Ces frais, s'ils sont connus, doivent
être ajoutés aux frais de personnel et simultanément exclus des Services extérieurs, afin de
mesurer le potentiel de main-d’œuvre utilisé par l'entreprise, et ce quelle qu'en soit la nature.
b) Le retraitement des loyers de crédit-bail ; inclus comptablement dans les «Autres
Services Consommés», les loyers de crédit-bail doivent, dans le compte de résultat retraité,
être retranchés de ceux-ci pour être portés pour partie avec les amortissements, pour partie
avec les frais financiers. En effet, en l'absence de retraitement, la pratique du crédit-bail aurait
pour conséquence de minorer la Valeur Ajoutée et l'Excédent brut d'exploitation. En pratique
le retraitement du crédit-bail est assez complexe car il touche à la fois au compte de résultat et
au bilan.
Les principaux retraitements du bilan
Plusieurs étapes sont nécessaires :
- L’élimination des non valeurs ;
- La correction de certains éléments patrimoniaux par la prise en compte de leur
valeur réelle;
- Le traitement des éléments hors bilan ;
Plus values lorsque VR> VC
Moins values lorsque VR<VC
Il existe deux méthodes de retraitement, la première étant la plus simple et la plus utilisée.
La méthode préconisée par la Banque de France consiste à calculer, sur la base de la
valeur vénale à la signature du contrat, un montant théorique d'amortissement»,
correspondant à ce que l'on aurait pratiqué sur une immobilisation acquise. Les frais
financiers sont alors calculés par différence. Le montant de cet «amortissement»
correspond au montant du «remboursement». Cette méthode est relativement facile à
appliquer mais fait apparaître des frais financiers fixes alors que le capital restant dû
décroît.
La méthode préconisée par l'Ordre des experts comptables consiste à reconstituer,
parallèlement au calcul des «amortissements» théoriques, à taux d'intérêt fixe, le
montant du remboursement et des frais financiers pour chaque échéance. Mais il
apparaît alors un écart entre les amortissements techniques et les remboursements. Ce
retraitement est en outre délicat, car il suppose la prise en compte, rétrospective, des
retraitements de l'ensemble des années courues.
Remarque :
Les principaux retraitements décrits ci-dessus étant effectués, il est usuel de procéder à un
certain nombre de regroupements, facilitant la présentation et l'analyse des états financiers,
regroupements que nous préciserons dans les chapitres traitant du compte de résultat et du
bilan.
Effets escomptés et non échus : l'escompte commercial est un des moyens auquel peut
recourir une entreprise pour satisfaire un besoin de trésorerie.
Afin de :
mesurer le véritable volume du crédit accordé à la clientèle,
mettre en évidence les besoins de trésorerie réels de l'entreprise,
rendre comparables des situations ou des entreprises qui auraient des stratégies
financières à court terme différentes,
prendre en compte l'engagement né envers la banque en vertu du droit cambiaire,
jusqu'à l'échéance de l'effet et au règlement du débiteur,
Il est nécessaire de réintégrer ces effets escomptés et non échus
- à l'actif : dans les effets à recevoir
- au passif : dans les concours de trésorerie.
Emprunts et dettes financières : le Plan Comptable Français ne distingue plus les dettes à
plus d'un an des dettes à moins d'un an. Ce poste recouvre donc la totalité des dettes auprès
des établissements financiers. Il convient d'en extraire le montant des dettes de trésorerie c'est
à dire des concours bancaires courants et soldes créditeurs de banque qui figure en renvoi au
pied du bilan. Ce montant sera reclassé, avec les effets escomptés non échus en 'concours de
trésorerie'.
6
Elimination de l'effet des réévaluations : si une réévaluation d'actif est intervenue au cours
de la période étudiée, l'interprétation des comptes impose la comparabilité des données, de
l'élimination, dans la mesure du possible, de l'effet des réévaluations sur :
- l'actif brut
- les amortissements
- les fonds propres (écart de réévaluation).
Comptes courants d'associés : si les bilans de l'entreprise présentent des comptes courants
d'associés pour des montants significatifs et stables, ils peuvent être considérés comme des
ressources permanentes, et même des fonds propres
POSTES RETRAITEMENTS
Actifs fictifs (ou non valeurs) L’analyse financière considère comme actifs
fictifs certaines charges immobilisées
notamment les frais d’établissement, les frais
de recherche et de développement et les
charges à repartir. Ces charges immobilisées
n’ont aucune valeur marchande car elles ne
peuvent être achetées ou vendues, c’est
pourquoi on les qualifie d’actif fictif ou non
valeur.
A l’actif, on annule le total du montant des
charges immobilisées ;
Au passif, on soustrait le montant total des
charges immobilisées des capitaux propres ;
Actifs réels Les éléments de l’actif qui peuvent être
achetées ou vendues sont des actifs réels. Ils
sont pris en compte pour leur valeur nette,
déduction faite des amortissements et
provisions
Les immobilisations incorporelles, Elles sont à prendre en compte pour leurs
corporelles et financières valeurs réelles à l’exception des actifs fictifs
(frais d’établissement, …) qui sont pour leur
totalité des moins-values ;
La ou Les plus ou moins values sont
intégrées dans les capitaux propres.
Les actifs circulants Ils doivent être pris en compte pour leurs
valeurs réelles. S’il y a un stock outil, il faut
l’intégrer aux immobilisations.
Concernant les effets à recevoir, ils
constituent des disponibilités lorsqu’ils sont
facilement escomptables et font partie de
l’actif immobilisé lorsque leur encaissement
atteint un an.
Les titres de placement peuvent aussi être
classés en fonction de leur réalisation dans
7
les valeurs disponibles, les valeurs réalisables
ou les immobilisations.
Les provisions pour risques et charges Elles peuvent être assimilées à des dettes
probables. Elles seront donc ventilées entre
les capitaux propres, les dettes à LT et les
dettes à CT.
Les prêts et dettes à long et moyen terme : Ce sont en principe des montants exigibles à
plus d’un an, mais la partie exigible à moins
d’un an (prêts et dettes < 1an) doit être
considérée comme faisant partie selon le cas,
soit de l’actif CT, soit le passif CT.
8
Les effets à recevoir Ils font partie du poste clients et comptes
rattachés. Toutefois, lorsqu’une partie de ces
effets à recevoir est escomptable, celle-ci
doit quitter le poste clients et comptes
rattachés par soustraction pour rejoindre le
poste disponibilité par ajout.
Les produits constatés d’avance Ils constituent en réalité des dettes. Ils seront
donc reclassés suivant leur échéance dans les
dettes à plus ou moins d’un an. En l’absence
d’information spécifique sur leur échéance, ils
sont classés en dettes à CT.
Les immobilisations financières Quand leur échéance est à moins d’un an,
elles sont retranchées de l’actif immobilisé
pour être transférées au niveau de l’actif
circulant.
Les valeurs mobilières de placement Elles sont reclassées avec les disponibilités
quels que soient leur nature et leur niveau de
risque.
Le FRF vise à financer la partie des actifs circulants dont la rotation est la plus faible ;
financer l’écart structurel entre les actifs circulants et les dettes à court terme constitue une
marge de sécurité financière pour faire face a une diminution des ventes ou à un client
insolvable.
Le fonds de roulement financier Si le FRF est > 0, on déduit que l’entreprise est purement
saine à court terme, car elle dispose suffisamment de liquidité pour faire face à ses dettes
immédiates.
Cette analyse doit être complétée par le calcul et l’interprétation des ratios.
9
V- Les ratios
10
immédiatement. Il n’est
pas souhaitable qu’il soit
trop élevé.
11
EXERCICE
ENTREPRISE DELTA S.A
Vous disposez (voir annexe) du bilan après répartition du résultat au 31-12-98 de l’entreprise
DELTA S.A spécialisée dans la fabrication d’articles de loisirs (remorques, toiles de tentes,
sacs de couchages etc...).
Une étude précise des différents postes du bilan au 31-12-98 fait apparaître les informations
suivantes :
- les terrains sont estimés 60.000 F
- les constructions sont évaluées à 180.000 F
- L’ensemble des installations et du matériel est estimé à 100.000 F
- Les titres immobilisés sont constitués par 250. actions de valeur nominale 100 F, de la
« S.A Marin ».
Dans le poste « créances clients et comptes rattachées », figurent des effets à recevoir : 40.000
F peuvent être considérés comme négociables.
- Parmi les créances d’exploitations 10.000 F sont à plus d’un an.
- Les dettes de l’entreprise se décomposent comme suit.
.A plus d’un an : 90.000 F
.A moins d’un an : 475.000 F
12
TRAVAIL A FAIRE
1/ Apres avoir présenté dans un tableau le calcul des plus ou moins values, vous établirez le
bilan financier détaillé, puis le bilan financier condensé.
SITUATION
MOYENNE DE
RATIOS LA BRANCHE
ANNEXE
DELTA S.A. BILAN AU 31/12/1998
13
Valeurs mobilières de placement 8.000 8.000
Disponibilités 25.000 25.000
PASSIF
Capital 300.000
Réserve légale 30.000
Réserves statutaires ou contractuelles 35.920
Autres 19.880
Report à nouveau 1.000
TOTAL CAPITAUX PROPRES 386.800
Provisions pour risques et charges 8.000
Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit 65.000
Emprunts et dettes financières diverses 5.00
Dettes fournisseurs et comptes rattachés 426.800
Dettes fiscales et sociales 69.000
Dettes diverses 4.400
14
CORRIGE
27.000 33.500
954.000 954.000
RATIO
Autonomie financière: 380.300/573.700 =0,66
Financement Investissement: 470.300/460.000 =1,022
Liquidité réduite: 259.000/483.700 =0,54
15
Liquidité immédiate: 73.000/483.700 =0,15
COMMENTAIRE
Tous les ratios sont inférieurs aux moyennes de la branche. On constate notamment:
- Une insuffisance de capitaux propres.
- Une valeur relativement importante de stocks et de produits finis.
- Une importance excessive de dettes vis à vis des fournisseurs.
Solutions envisagées
- Augmentation de capital
- Réinvestissement des bénéfices
- Emprunt à long terme
- Amélioration de la rotation des stocks
16
EXERCICE
La société anonyme PICQUE au capital de 6 600 000F divisé en 66 000 actions de 100F, clôt
son dernier exercice au 31/12/N. elle vous communique les documents suivants :
TRAVAIL A FAIRE :
18