Analyse de La Rentabilite Du Warantage D
Analyse de La Rentabilite Du Warantage D
Analyse de La Rentabilite Du Warantage D
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Novembre 2022
Analyse de la rentabilité du warrantage du soja dans la commune de Kouandé
AVERTISSEMENT
DEDICACE 1
Je dédie le présent mémoire :
à ma mère, SOULEY Salamatou ;
à mon père, SINAISSIRE Dramane.
DEDICACE 2
Je dédie le présent mémoire :
à mon père : ADJAMONSI Rigobert
à ma mère : KONDO Jeanne
ADJAMONSI Alain
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce mémoire n’a été possible qu’avec la contribution de certaines
personnes à qui nous tenons à témoigner notre gratitude. Nous adressons notre sincère et vif
remerciement à l’endroit :
du Prof Bertrand SOGBOSSI, Recteur de l’Université de Parakou ;
du Prof Léandre GBAGUIDI, Doyen de l’UFR/SEG de l’Université de Parakou ;
du Dr ABDOULAYE Dramane, notre maître de mémoire qui a dirigé notre travail, ses
conseils, ses apports scientifiques, professionnels et ses commentaires précieux nous ont
permis de transcender les difficultés et de progresser dans ce travail ;
de M YOROU Rachidou pour l’assistance et l’accompagnement sans relâche ;
de tous les enseignants de l’UFR-SEG, pour l’enseignement de qualité dont ils nous ont
gratifiés ;
des membres du jury, pour avoir accepté vos regards critiques sur ce travail en vue de son
amélioration, malgré vos multiples ;
de nos parents pour leur amour, encouragement, prière et divers soins qui ont été pour
nous sources de réconfort. Nous avons la conviction que l’espoir que vous portez en nous
ne s’aliènera point par la grâce de Dieu ;
de nos familles SINAISSIRE et ADJAMONSI ;
à nos amis frères et sœur Moumouni , Yaya, Chérifatou, Rachidatou, Aboulaye, Chérif,
Moktadire, Moussa, Seidou ,Ismaël, Zakari, Zoulkifirou ;
La liste est longue et nous reconnaissons ne jamais pouvoir l’épuiser. A toutes et à tous, nous
réitérons ici l’expression de notre plus profonde gratitude.
RESUME
ABSTRACT
To overcome the problems of financing agriculture, warrantage has been introduced as a
potential way to facilitate farmers acces to credits, imputs and agricultural markets. Despite
literature abundant on thematic, the comparative profitability of warrantage types
implemented was not explored. Our study had analyzed profitability economic of the
warrantage in the commune of kouandé, basing on two profitability indicators : net margin
and profitability rate internal. By means of two-srep sampling technique, the data were
1
Activité Génératrice de Revenue
2
Taux de Rentabilité Interne
collectes from 245 producers distributed in 12 villages and 6 arrondissements involved in the
warrantage, by means of a structured questionnaire. Data was analyzed using statistics
desciptive and comparison tests of averages. The results have shown that the avarage
values of nettled operating margins obtained for warrantage AGR (1 369 324 FCFA+/-5 266
815 FCFA), warrantage-pluriel (306 955 FCFA+/-204 094 FCFA), the warrantage- marketing
(289 889 FCFA+90 117FCFA) and the warrantage-input (203 971 FCFA+/- 67 599 FCFA)
are not statistically different. Regarding the Rate of Interne (TRI) rentability, mean values
obtained for warrantage marketing (94%+/-5%) and warrantage-AGR (93+/-5,3%)don’t have
been statistically different However, warrantage TRI- marketing and warrantage- AGR are
significantly superiorto those of the warrantage-input (89%+/-22%), and the plural warrantage
(75%+/-18%), at the threshold of 1%. (iv) However, warranters will have to organize in
cooperatives to prevent their stores being stormed by the traders.
SOMMAIRE
INTRODUCTION.....................................................................................................................11
CHAPITRE I: CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE...................................................12
SECTION 1 : CADRE PHYSIQUE DE LA ZONE D’ETUDE...............................................12
SECTION 2 : CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET ACTIVITES
ECONOMIQUES DE LA COMMUNE DE KOUANDE........................................................12
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE..............18
SECTION 1:PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE LA RECHERCHE18
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE......21
CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RENTABILITE DU WARRENTAGE
DU SOJA DANS LA COMMUNE DE KOUANDE...............................................................35
SECTION 1 : PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ETUDE......................................35
SECTION 2 : VALIDATION DES HYPOTHESES................................................................51
CONCLUSION.........................................................................................................................53
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..................................................................................54
TABLE DES MATIRES...........................................................................................................56
INTRODUCTION
Le soja est une culture importante pour au moins un million de petits exploitants en
Afrique, avec une production de 2039720 tonnes sur une superficie de 1680740 ha, soit un
rendement de 1,21tonne/ha (FAO, 2021). Sa production joue pour certains pays un réel rôle
économique. Les plus grands producteurs et exportateurs de soja dans le monde sont par
ordre d’importance: les États Unis d’Amérique (USA) avec une production de 108013660
tonnes et un rendement de 2,80 tonne/ha ; le Brésil (86760520 tonnes et un rendement de
2,90 tonne/ha) et l’Argentine (53397715 tonnes et un rendement de 2,48tonnes/ha) (FAO,
2013). Sur le continent africain, la pénétration de soja s’est opérée à partir des pays
anglophones. Les pays comme : l’Afrique du Sud (avec une production estimée à 948000
tonnes pour un rendement de 1,52 tonne/ha) ; le Nigeria (679000 tonnes pour un rendement
de 0,93tonne/ha) et la Zambie (214179 tonnes pour un rendement de 2,15tonne/ha) sont
classés parmi les grands producteurs de cette culture sur le continent (FAO, 2021).
Force est de constater que dans la plupart des pays en développement, le développement
agricole se trouve au cœur des stratégies de sécurité alimentaire et d’une réduction de la
pauvreté. Dans le contexte de la diversification agricole et de la lutte contre l’insécurité
alimentaire, la filière soja connait dans certains pays un regain d’intérêt. En effet, le soja est
une plante versatile dont sa graine contient les acides aminés essentiels par laquelle les
produits alimentaires tels que : le fromage, le tofu, la farine infantile, l’huile de soja et le lait
de soja sont dérivés (Kpénavoun et al. 2018). Sa culture est réputée aussi pour sa forte
production en biomasse pour améliorer la fertilité des sols (Badou et al. 2016).
Compte tenu de ces nombreux atouts et de l’intérêt stratégique dont présente la filière
soja pour la réduction de la pauvreté au sein des communautés productrices, elle devient en
occurrence l’une des filières nouvellement retenue pour être accompagnée par l’état
béninois dans sa politique sectorielle (MAEP 2017). L’accompagnement de cette filière par
la politique agricole en vue de son développement durable, nécessite une bonne
connaissance actuelle de la productivité et la rentabilité de la production et les mécanismes
de financement des producteurs afin d’augmenter la compétitivité des petits exploitants.
C’est dans ce contexte que nous avons choisi travailler sur le thème « Analyse de la
rentabilité du warrantage des produits vivriers au Bénin : cas du soja à Kouandé ». Le
présent mémoire est développé en trois chapitres subdivisés en des sections selon le plan
qui suit. Le premier chapitre est consacré à la présentation du cadre institutionnel de la
recherche. Le deuxième chapitre présente le cadre théorique et la méthodologie adoptée
pour la recherche. Le troisième chapitre aborde l’analyse empirique.
Réalisé et soutenu par SINAISSIRE M. Djafarou et ADJAMONSI Page 11
Alain
Analyse de la rentabilité du warrantage du soja dans la commune de Kouandé
Situation Géographique
Situé entre 9°57’ et 10°55’de Latitude Nord, et
entre 1°22’ et 2°01’de Longitude Est, la commune
de Kouandé se trouve dans la partie Est du
département de l’Atacora et fait partie des neuf (9)
Communes que compte ce département. Elle
s’étend sur une superficie de 4500 Km² et est
limitée au Nord par la Commune de Kérou, au
Nord-ouest par celle de Tanguiéta au Sud-ouest par
la Commune de Natitingou, au Sud par les
Communes de Copargo, Djougou et Boukombé à
Figure 1: Carte de la commune de Kouandé
l’Est par celle de Péhunco et à l’Ouest par la
commune de Toucountouna.
SECTION 2 : CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET ACTIVITES
ECONOMIQUES DE LA COMMUNE DE KOUANDE
1. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
Selon le RGPH 4, la population de la commune de Kouandé est de 111 540 habitants dont
55 558 hommes et 55 982 femmes en 2013. Elle est composée principalement de Bariba
(43,63%), Peulh (21,58%) et le groupe Otammari (20,22%). La population est estimée à
150 487 habitants en 2023. (InstaD, 2016)
Une population jeune (51% ont entre 0 et 14 ans) et dynamique, avec un taux de croissance
d’environ 4% pour tous les arrondissements sauf Chabi Kouma.
Une population concentrée pour la plupart dans les villes et les gros villages (Kouandé,
Guilmaro, Oroukayo…)
On dénombre soixante-douze (72) villages et quartiers de ville dans la commune de Kouandé.
La commune de Kouandé jouit d’un climat de type soudano-guinéen, caractérisé par une
saison de pluie, allant de mi-avril à mi-octobre et une saison sèche allant de mi-octobre à mi-
avril. Mais l’altitude modifie quelque fois les paramètres normaux du climat. La commune
appartient à une zone agro écologique caractérisée par une pluviométrie qui oscille entre 900
et 1100 mm par an avec un pic en août. Les secteurs les plus arrosés sont : toute la partie
méridionale, les arrondissements de Birni et de Chabi Kouma et l’Ouest. Le Nord-Est et l’Est
sont les moins arrosés. La température moyenne est de 27°C. Cette commune est aussi
soumise au régime d’harmattan, un vent froid et sec qui souffle entre novembre et mi-mars et
entraîne parfois une amplitude thermique de 9,5°C.
a) AGRICULTURE
Cependant, ces terres sont toujours favorables à un certain nombre de cultures dont les
plus importantes sont le soja, le sorgho, l’igname, le manioc, l’arachide et le coton. La culture
vivrière recule en faveur du coton conduisant par endroit à l’insécurité alimentaire dont les
premières victimes sont les femmes, les enfants et les démunis. Pour trouver de solutions à
toutes ces difficultés, les populations ont exprimé au cours des ateliers des besoins qui sont
consignés dans le Plan quinquennal de développement des secteurs productifs.
b) ELEVAGE
En plus, avec l’extension des cultures surtout du coton, le potentiel en pâturage est
considérablement réduit. Les problèmes majeurs exprimés lors des ateliers sont :
Afin de résoudre ces problèmes, des actions ont été proposées par les populations au
cours des ateliers niveau arrondissement et validées par les participants de l’atelier communal
de programmation. La promotion de l’élevage profitera aux groupes défavorisés que sont les
peuls, les femmes du point de vue économique et aux enfants et aux femmes enceintes ou
allaitant du point de vue nutritionnel.
c) SYLVICULTURE
La commune de Kouandé est relativement boisée surtout à Birni avec ses trois (03)
forêts classées de 9km soit 0,2% de sa superficie et ses plantations d’anacardiers de 558,150
ha. La campagne de reboisement 2019-2020 menée à Kouandé a permis la mise en terre de
38.925 plants soit 33,56 % des plants mis en terre niveau départemental. Il s’agit des essences
suivantes : Anacardiers, Eucalyptus, Agrumes, Manguiers et autres. Mais les efforts de
reboisement et de protection des plantations et forêts classées sont limités par l’effet :
Mais des actions sont proposées au cours des ateliers par les populations en vue d’une
gestion durable des ressources forestières. Les peuls et les femmes seront les premiers
bénéficiaires de la mise en œuvre de ces actions à cause de la disponibilité du pâturage, du
bois de chauffe et des fruits comme le karité et le néré.
d) PECHE
La pêche traditionnelle est faite dans la commune surtout dans les cinq (05) cours
d’eau permanents (Mékrou, Tikoudarou, Daro, Wokagou et Findarou et dans le captage de
Maka). La pêche n’est pas du tout développée dans la commune sauf à Maka qui avait
bénéficié d’un appui pour l’exploitation de son captage d’eau installé à cette fin. Ce captage
est aujourd’hui en dégradation. On y pêche surtout le tylapia et les autres poissons d’eau
douce.
les travaux champêtres. Les besoins exprimés par les populations en vue d’améliorer les
conditions de travail et de vie des artisans et de rendre leurs produits plus compétitifs sur le
marché sont :
- Rechercher des appuis et des crédits auprès des partenaires / structures financières.
- Sensibiliser les groupements de femmes et les artisans à investir eux-mêmes dans leurs
activités.
- Solliciter les appuis techniques dans tous les domaines.
- Equiper les artisans et les groupements de femmes en matériels adaptés.
C’est un secteur dans lequel, interviennent beaucoup plus les femmes, les jeunes et les
femmes peulhs. Donc, un appui dans ce secteur favorisera l’épanouissement de ce groupe
défavorisé surtout des femmes peuhles qui sont très discrètes.
f) COMMERCE
La commune de Kouandé compte au total quinze (15) marchés qui s’animent tous les
quatre (04) jours dont un marché sous régional à Chabi Kouma fréquenté par les Togolais, les
Burkinabé et les Béninois. Ce marché dispose également d’un grand marché de bétail. On y
trouve dans ces marchés des produits variés : bétail, céréales, tubercules, produits de
transformation locale, produits manufacturés et pétroliers, des services comme le transport, les
gargoteries, les restaurants, etc. Il y a aussi vingt-cinq (25) boutiques et sept (07) magasins
dans la commune et un grand marché de coton à fréquence annuelle avec une production de
9.116 tonnes pour la campagne agricole 2019-2020.
Le principal problème qui mine ce secteur est la difficulté d’écoulement des produits
surtout les vivriers et les produits de transformation locale. L’arrondissement d’Oroukayo qui
est le plus confronté à cette difficulté.
Des besoins sont exprimés par les populations pour surmonter cette difficulté. La
résolution de ce problème profitera beaucoup plus aux producteurs en général et aux femmes
rurales en particulier, chargées de la vente des produits agricoles, qui les transportent sur la
tête et vont à pieds de marché en marché à la recherche du mieux offrant.
De ce fait, il faut trouver un mécanisme qui répond non seulement aux besoins de financement
des agriculteurs mais aussi au problème de mise en marché des produits agricoles dans un
contexte de changement climatique. Cette préoccupation est d’autant plus importante que le
Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche l’a inscrit dans le Plan Stratégique du
Développement du Secteur Agricole (PSDSA) à l’horizon 2025. Ainsi, le système de
warrantage apparaît comme une innovation pour sortir les producteurs des cercles vicieux liés
au financement et à la mise en marché.
En effet, en l’absence du warrantage, les prix des produits chutent à la récolte et avec la rareté
qui survient quelques semaines après, ces prix augmentent fortement. C’est pour cela que le
warrantage constitue une soupape, pour permettre aux producteurs d’avoir localement les
meilleurs prix et la disponibilité du produit dans la contrée. Etant une zone de forte production
du coton, la région perd progressivement sa place dans les greniers du pays et
progressivement, l’insécurité alimentaire est devenue une problématique de la plupart des
zones cotonnières au Bénin (YAÏ et al. ,2022).
Depuis son introduction, le warrantage s’est imposé comme une alternative potentielle pour
faciliter l’accès des agriculteurs à la fois aux crédits, aux intrants agricoles et aux marchés. Ce
faisant, le warrantage met le producteur à l’abri du bradage des produits agricoles juste après
la récolte, en lui permettant d’avoir accès aux facteurs de production (intrant, capital, …) et de
profiter du différentiel temporel des prix sur le marché. Le warrantage contribue non
seulement à la sécurité alimentaire du ménage, mais aussi à l’amélioration significative du
revenu des producteurs, selon la forme ou l’utilisation faite du crédit obtenu (OGOUVIDE et
al., 2021). Notre étude cherche à savoir les conditions d’optimalités du warrantage et son
importance pour les produits vivriers dans la commune de Kouandé. La question principale
peut donc se formuler comme suit : Quels sont les avantages du warrantage aux producteur
(trice) s de la commune de Kouandé ?
4. Objectifs spécifiques :
Cet objectif sera atteint à travers des objectifs spécifiques qui consistent à :
OS1: Evaluer la rentabilité économique du warrantage du soja dans la commune de
Kouandé.
OS2 : Analyser la rentabilité financière des modèles de warrantage du soja dans
la commune de Kouandé.
5. Hypothèses de recherche
Des différents constats faits, nos hypothèses sont résumées comme suit :
H1 : Le warrantage est économiquement rentable pour les producteurs du soja dans la
commune de Kouandé.
H2: Le warrantage est financièrement rentable pour les producteurs de soja dans la
commune de Kouandé.
Aussi connu sous le nom de warrantage communautaire, Sango (2018) le définit comme « une
approche où les paysans, à travers leurs organisations des producteurs (OP) stockent leurs
produits jusqu’à la soudure, et obtiennent des prêts auprès des institutions de micro-finance
(IMF), et sous contrôle d’un système de doubles cadenas. Les prêts leurs permettent de mener
des activités génératrices de revenu (AGR) ou de faire face à leurs obligations sociales et
financières. Après dénouement du crédit, ils peuvent vendre le stock ou le retenir pour la
consommation familiale dans une période de pénurie relative où les prix sont généralement
hauts ». Au regard de cette définition, trois acteurs rentrent en jeu, les paysans, les
Organisations Paysannes et les institutions de micro-finances.
Abordant dans le même sens ,selon Cortèse et Coulter (2014), le warrantage se définit comme
un système de crédit dont la garantie est constituée par un stock de produits agricoles non
périssables et susceptibles d’augmenter de valeur à des intervalles de temps assez réguliers.
Selon Horus (2015), au sens strict, le warrantage est un mécanisme de crédit dont la garantie
est constituée par des stocks, cette garantie étant matérialisée par un récépissé-warrant émis
3
Reference : Jonathan Coulter et Sani Mahamadou, Revue du warrantage paysan au Niger, AFD,
décembre 2009
Selon le lexique bancaire et économique le warrantage est définit comme une opération de
crédit ayant pour support des marchandises données en garantie et déposées ; en général, dans
un magasin général. Le crédit est matérialisé par un effet de commerce appelé warrant.
Quant à Sango (2018), le warrantage est un crédit de quelques mois dont la garantie est un
stock de produit liquidable par la banque en cas de défaillance (le warrant). Le paysan peut
ainsi accéder à un crédit lui permettant de faire face à ses obligations à la récolte, et garder sa
production pour les périodes de prix haut ; pour l’IMF, la garantie est plus fiable.
Toutes ces définitions peuvent être synthétisées comme suit : le warrantage peut se définir
comme une opération de crédit d’une durée de six (6) à huit (8) mois, dont la garantie est
constituée par un stock de produits agricoles non périssables entreposés dans un magasin
sécurisé à double cadenas, et passibles d’être liquidé par l’institution financière prêteuse en
cas de défaillance du déposant. Le crédit pouvant être matérialisé par un effet de commerce
appelé warrant.
• Le warrant est utilisé dans le vocabulaire commercial, où il représente un
récépissé délivré aux commerçants au moment où ils font déposer des
marchandises dans un magasin ou entrepôt, et qui constate la valeur des
marchandises dans le magasin ou l’entrepôt, (Sogodogo, 2021).
Le Projet Intrants FAO et PDSFR (2020), a défini un ensemble de concepts clés liés au
warrantage. Ce sont:
• Le crédit usurier : C’est un crédit dont le taux d’intérêt est supérieur au
plafond fixé par la loi
• Les fonds de garanties : Ce sont des ressources financières placées dans une
banque pour couvrir les impayés dans l’éventualité d’une incapacité à rembourser
La tierce détention
A la définition donnée par le Réseau National des Chambres d’Agriculture du Niger, Marchal
et Boubacar (2006) associent la notion d’assurance vol et incendie, deux éléments
déterminants pour rassurer les institutions financières que leur crédit est couvert.
La synthèse des deux définitions peut se résumer ainsi qu’il suit : la tierce détention peut se
définir comme une convention tripartie signée entre un créancier gagiste (la banque), un
déposant (client ou emprunteur) et un tiers détenteur (entreposeur). Dans le principe, deux
parties (le créancier gagiste et le déposant) mandatent le tiers détenteur de recevoir dans ses
propres entrepôts ou des entrepôts de tiers qu’il prend en gestion des stocks de produits
(matières premières, ou produits finis) appartenant au déposant, qui reçoit en contrepartie un
récépissé d’entrepôt attestant de la valeur et la qualité de son stock. Le déposant sur
Niveau produit : la tierce détention s’adresse à une gamme variée de produits. Elle ne
se limite pas uniquement aux produits agricoles. On y trouve divers produits tels que
le sucre, le ciment, l’huile conditionnée dans des bidons, des biens mobiliers, des
biens de transports. La liste n’est pas exhaustive. Les quantités de produits qui entrent
en stock sont très élevées et sont pour la plupart destinées à être commercialisées sur
un marché préalablement identifié. Quant au warrantage, il s’adresse plus
spécifiquement à des produits agricoles non périssables dont l’usage après déstockage
est laissé au libre choix des déposants.
Au niveau acteur : contrairement au warrantage qui fait qu’avec les producteurs
réunis au sein des groupements, les acteurs de la tierce détention peuvent être des
structures privées spécialisées dans l’entreposage et l’intermédiation financière,
disposant d’infrastructures de stockage de grande capacité, et de compétences
techniques en matière commerciale et de lutte contre les ravageurs, des banques
commerciales et des sociétés d’assurances, des gros producteurs, des commerçants et
des transformateurs .
3. Fonctionnement Du Warrantage
Sous l’impulsion d’un organisme d’appui ou de leurs propres initiatives, les producteurs
agricoles se regroupent en coopératives des producteurs du village ou de la contrée X. Pour
répondre aux besoins de financement de leurs activités (achat des intrants, paiement de la
main-d’œuvre -permanente et occasionnelle-, etc.), cette coopérative s’adresse à une
institution de micro-crédit. Sans garantie, cette dernière, avec la structure d’appui, leur
impose, à la récolte, la constitution d’un stock de leur récolte, pour servir de garantie.
Les prix des produits ayant fortement chutés à la récolte vont flamber au fur et à mesure que
l’on s’éloigne de la période de récolte. Ainsi trois à quatre, voire cinq mois après la récolte les
prix des produits augmentent. La coopérative, avec la structure d’appui et l’institution de
micro-finance procèdent à la vente des produits stockés. Des recettes perçues, chaque
coopérateur rembourse le montant dû (capital et intérêt) à l’institution financière. Le surplus
de la recette par rapport aux dettes constitue une ristourne que perçoit l’agriculteur
coopérateur. De plus, le warrantage garantit la disponibilité du produit vivrier dans le milieu,
assurant ainsi la sécurité alimentaire de la zone.
Au cours d’une saison, cela peut donner le schéma suivant: Le producteur stocke au moment
de la récolte, quand les prix sont relativement faibles en obtenant un crédit pour pouvoir
mener une activité génératrice de revenu (AGR). Au moment de la soudure, il déstocke et
rembourse le prêt grâce à la vente de la production et conserve la marge dégagée par les AGR
et par l’augmentation de prix intra annuelle.
Comme tous les types de microcrédits, le crédit warrantage présente à la fois des avantages et
des limites aux parties prenantes.
Avantages
Protection contre le risque : le crédit warrantage fournit aux producteurs une garantie
immédiate pour cautionner un prêt. Ce type de garantie à la valeur marchande élevée est
attractif pour les IMF qui comptent sur la pression sociale pour obtenir des remboursements.
Lissage des variations saisonnières des prix : le système de crédit warrantage a pour effet
de lisser les variations saisonnières du cours de certains produits agricoles sur l’année. Cela
peut inciter les agriculteurs à participer au système, ce qui peut créer des chaines
d’approvisionnement plus courtes et plus compétitives.
Limites
Gestion de l’entrepôt : le système ne fonctionne que si les entrepôts sont sûrs. Si
l’IMF doit intervenir dans la construction ou la gestion de l’entrepôt, elle doit inclure
ces coûts supplémentaires dans le prix du système warrantage.
b) Pour le producteur
Avantages
Rentabilité : le système permet aux petits agriculteurs de différer la vente de leurs
marchandises, ce qui leur permet de profiter des grandes variations saisonnières des prix pour
ces produits et d’obtenir des liquidités au début de la récolte.
Transparence des prix : un des effets du crédit-stockage est la collaboration entre les
groupes d’agriculteurs et l’entreposeur pour établir les prix sur la base de la valeur marchande
du produit. Les producteurs sont ainsi régulièrement informés de l’évolution des cours, et
contribuent à fixer les prix au lieu de les subir.
Sécurité alimentaire : les producteurs peuvent convertir leur épargne en « rachetant » leurs
produits à l’entreposeur pour leur consommation personnelle pendant la saison creuse,
lorsque la nourriture est chère.
Qualité et quantité du grain : les pertes liées au stockage constituent un problème
important pour les producteurs. Stocker correctement signifie moins de perte et un prix de
vente plus haut.
Limites
Spéculation : le système favorise le comportement spéculatif des agriculteurs, qui essaient
de maximiser leurs bénéfices en attendant que le prix des produits soit au plus haut pour
vendre. Lorsque ce point est atteint, le flux de marchandises déversées sur le marché fait
presque immédiatement chuter le cours. Cela peut laisser les producteurs avec plus de la
moitié de leur stock au moment où les prix sont les plus bas.
d) L’intérêt du transformateur
Les transformateurs peuvent bénéficier du warrantage en agissant comme les commerçants,
mais en transformant progressivement les produits mis en garantie tout en se mettant d’accord
avec la banque sur la manière de libérer les stocks par lot au fur et à mesure qu’ils sont
transformés et vendus, MA/DGA/NIR (2011).
Bien que ces études se soient intéressées à la thématique, l’analyse des conditions
d’optimisations et celle de la rentabilité comparative des modèles du warrantage mis en œuvre
par les producteurs n’est pas encore abordée. Cette étude a pour objectif de contribuer au
débat scientifique, en analysant la rentabilité économique et financière du warrantage dans la
commune de Kouandé.
3. Collecte de données
Les données ont été collectées au moyen d’un questionnaire structuré implémenté via une
plateforme googleforms. Les données concernent les caractéristiques démographiques (âge,
sexe, situation matrimoniale, niveau d’instruction, statut social, taille du ménage,
appartenance à des associations, ...) et socio-économiques (activités, expérience en
agriculture, superficies, connaissance du warrantage, participation au warrantage, expérience
dans le warrantage, ...) des producteurs, l’accès au crédit agricole, les structures de
financement des activités dans le secteur agricole, les conditions d’accès au crédit-warrantage,
les types de warrantage pratiqués, les acteurs impliqués et leur rôle, les produits warrantés, les
structures des coûts engagés dans le processus de warrantage (transport, conditionnement,
manutention, produits de stockage/conservation, gardiennage, suivi des produits, contribution
à l’entretien du magasin, taxes et cotisations, charges liées aux AGR développées avec le
crédit warrantage, amortissement des outils/matériels utilisés, ...) la valeur monétaire des
quantités stockées et déstockées, la valeur du crédit reçu; l’utilisation du crédit reçu, les taux
d’intérêt payés et les frais connexes qui interviennent dans le processus d’octroi de crédit, les
stratégies de remboursement des crédits, les contraintes à la mise en œuvre du warrantage
ainsi que les facteurs de succès.
Cette utilité U est fonction des produits i warrantés, de la capacité du producteur à couvrir les
besoins alimentaires du ménage. Ainsi, le producteur cherche à maximiser le solde des ventes
des produits net des charges de crédit, soit :
(1)
(2)
En admettant que le prix du produit augmente de façon linéaire sur le marché entre la période
de dépôt et celle de la vente, on peut écrire :
(3)
Où Pdi est le prix du produit i au moment du dépôt, a est un coefficient strictement positif.
(4)
Selon Ayena M. et Yabi A. J. (2013) ; Paraïso et al. (2012) et Yaï et al. (2021), la marge brute
est obtenue par déduction des coûts variables (CV) à l’hectare du produit brut en valeur
(PBV) à l’hectare. Le Revenu Brut de la filière ou activité agricole a été obtenu en
multipliant la marge brute par unité de superficie par la superficie de production.
Ce chapitre est consacré à l'analyse des données et à leur présentation. A ce effet, il aborde la
mesure et l'analyse de la sensibilité des rentabilités, la vérification des hypothèses, la synthèse
des résultats et propose des suggestions.
SECTION 1 : PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ETUDE
La première section présente les résultats de l'analyse économiques des fonctions de
production de la filière Soja et l’évolution de certaines variables de l’étude.
Paragraphe 1 : Présentation de l’évolution des variables quantitative de l’étude.
1. Evolution de la production du Soja dans la commune de Kouandé de 2011 à 2021
Figure 4: Evolution de la production du Soja
PROD (T)
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
REND (Kg/Ha)
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Paragraphe 2 : Présentation des résultats des estimations des données issu de l’enquête
1. Typologie des systèmes/modèles de warrantage
Figure 6: les types warrantage rencontrés dans la commune de Kouandé
35,00%
30,00%
25,00%
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
Warrantage AGR - Implication d’un nombre moyen de types d’acteurs (OP, IMF,
collectivité locale, SCDA) ;
Les quatre modèles de warrantage identifiés par Egah et al. (2015) ont été rencontrées.
Le plus dominant est le warrantage-puriel, rencontré chez 40.01% des producteurs. Cette
prédominance du warrantage-pluriel pourrait être expliquée par le fait que, après avoir utilisé
les ressources disponibles pour les charges de production, les producteurs ont des besoins
monétaires importants pour non seulement faire face au remboursement des dettes
enregistrées (intrant, main-d’œuvre, …) et aux charges sociales (scolarité des enfants,
cérémonies…), mais aussi pour s’acheter quelques intrants en réserve pour la campagne à
venir. Ce modèle de warrantage est suivi du warrantage-AGR, rencontré chez 30.09% des
producteurs impliqués. Ensuite est venu le warrantage-commercialisation, rencontré chez 17%
des producteurs enquêtés. Le warrantage-intrant, rencontré chez 12.90% des producteurs
enquêtés, est le moins pratiqué.
Banque
BETHESDA 0% CCIF
19% 19%
PADME
0%
CLCAM
17% PAPME
22%
SIA N'SON
Microfiance
23%
Développement d’AGR 55
Commercialisation 28
Paiement de la main-d’œuvre 12
Elevage / embouche 5
Charges sociales 45
Consommation du ménage 4
Dépenses de santé 2
Diverses cérémonies 2
STRATÉGIES DE REMBOURSEMENT DU
CREDIT- WARRANTAGE
1; 42%
45%
Activités de commercialisation
40% développée
Vente des produits stockés
35%
15%
Transformation des produits agricoles
10%
5% Autres activités
0%
Les éléments de coûts et de recettes directement associés au warrantage sont décrits dans le
Tableau 3. Il s’agissait essentiellement : de la valeur du stock, des frais financiers (dossier,
épargne, crédit, intérêt) et des frais de stockage (produits de stockage, gardiennage, suivi), des
frais de transaction (transport, conditionnement, manutention, entretien du magasin), de
l’amortissement des outils/matériels utilisés et des taxes et cotisations. A ces charges
s’ajoutaient les charges liées aux activités génératrices de revenu (AGR) développées avec le
crédit-warrantage. Quant aux recettes, elles provenaient de la vente des produits agricoles
stockés et des AGR développées.
Cette utilité U est fonction des produits i warrantés, de la capacité du producteur à couvrir
les besoins alimentaires du ménage. Ainsi, le producteur cherche à maximiser le solde des
ventes des produits net des charges de crédit, soit :
(1)
Où t est la durée du warrantage (t est exprimé en mois), Prix de vente du produit i et r
est le taux d’intérêt mensuel du crédit et sous les contraintes suivantes :
(2)
Où Bi représente les besoins du ménage pour le bien i
En admettant que le prix du produit augmente de façon linéaire sur le marché entre la
période de dépôt et celle de la vente, on peut écrire :
(3)
Où Pdi est le prix du produit i au moment du dépôt, a est un coefficient strictement positif.
Nous avons 3 contraintes, donc 23=8 conditions sur les paramètres. Ce qui donne la matrice
suivante :
(12)
Premier cas : tous les trois λ sont nuls et nous avons le système suivant donné par les dérivées
partielles de L.
Deuxième cas : seul est non nul. On reprend les dérivées partielles de L
(13)
On tire : (14)
Les autres coordonnées wi et Pvi sont indéterminées. Ce deuxième cas est alors à exclure.
Troisième cas : λ2 seul est non nul, tous les autres sont nuls En reprenant les dérivées de L, le
système 15 est obtenu :
(15)
De (15) c, on a λ2=-Wi . Et avec λ2≠0, en s’appuyant sur les conditions de Kuhn Tucker et la
première équation de (15), on trouve deux valeurs contradictoires de Le troisième cas est
exclu.
Réalisé et soutenu par SINAISSIRE M. Djafarou et ADJAMONSI Page 45
Alain
Analyse de la rentabilité du warrantage du soja dans la commune de Kouandé
Quatrième cas. λ2 et λ3 sont non nuls et λ1 est seul nul. En repartant des dérivées partielles de
L,
(16)
Cinquième cas : seul λ1est non nul. Tous les autres étant nuls on trouve
𝛛𝐿
𝛛𝑊𝑖 = 𝑃𝑣𝑖 − 𝜆1 = 0
𝛛𝐿
= −(1 + 𝑟)𝑡 = 0
𝛛𝐶
{ 𝛛𝐿
= 𝑊𝑖 = 0
𝛛𝑃𝑣𝑖
(17)
Les deux dernières équations du système (17) donnent de l’absurdité. Donc le cinquième
cas est à exclure.
Sixième cas λ1 et λ3 sont non nuls et λ2 seul est nul. En reprenant les dérivées partielles de L,
on a :
𝛛𝐿
𝛛𝑊𝑖 = 𝑃𝑣𝑖 − + 𝜆3 𝑃𝑑𝑖 = 0
𝜆1
𝛛𝐿
= −(1 + 𝑟)𝑡 − 𝜆 = 0 (18)
𝛛𝐶 3
𝛛𝐿
{ = 𝑊𝑖 = 0
𝛛𝑃𝑣𝑖
Septième cas : λ1 et λ2 sont non nuls et λ3 =0. On reprend les dérivées partielles de L et on
trouve :
𝛛𝐿
𝛛𝑊𝑖 = 𝑃𝑣𝑖 − 𝜆1 = 0
𝛛𝐿
= −(1 + 𝑟)𝑡 = 0 (19)
𝛛𝐶
𝛛𝐿
= 𝑊𝑖 + 𝜆2 = 0
{ 𝛛𝑃𝑣
𝑖
De (19) on a une impossibilité, car (1+r)t est toujours différent de zéro quelque soit r ou t. En
prenant les conditions de Kuhn Tucker, C reste indéterminé. Le septième cas est exclu.
Huitième cas : tous les λ sont différents de zéro. On reprend les dérivées partielles de L.
𝛛𝐿
𝛛𝑊𝑖 = 𝑃𝑣𝑖 − + 𝜆3 𝑃𝑑𝑖 = 0
𝜆1
𝛛𝐿
= −(1 + 𝑟)𝑡 − 𝜆 = 0 (20)
𝛛𝐶 3
𝛛𝐿
{ = 𝑊𝑖 + 𝜆2 = 0
𝛛𝑃𝑣𝑖
𝜆2 = −𝑊𝑖
{ 𝜆3 = −(1 + (21) Recherche du point
𝑟)𝑡
𝜆1 = 𝑃𝑣𝑖 − 𝑃𝑑𝑖(1 + 𝑟)𝑡
candidat
𝜆2 ≠ 0, 𝑊𝑖 = 𝑄𝑖−𝐵𝑖
{𝜆1 ≠ 0, 𝑃𝑣𝑖 = 𝑃𝑑𝑖(1 + (22)
𝑎𝑡)
𝜆3 ≠ 0, 𝐶 = Σ𝑊𝑖𝑃𝑑𝑖
𝐶 Σ𝑊𝑖𝑃𝑑𝑖
Soit le point 𝐴 ( 𝑊𝑖 ) = ( 𝑄𝑖−𝐵𝑖 ) (23)
𝑃𝑣𝑖 𝑃𝑑𝑖(1 + 𝑎𝑡)
Autrement dit, le warranteur dépose la quantité W de chaque produit i de manière qu’elle soit
égale à la production diminuée des parts à consommer ; il obtient un crédit de montant C égal
à la somme des valeurs des produits au moment du dépôt, et les revends au moment où le prix
du produit i est accru du prix de dépôt multiplié par le nombre de mois de dépôt et le
coefficient a.
0 −1 0
D’où 𝐽(𝐴) = ( 0 0 1) (25)
−1 𝑃𝑑𝑖 0
𝐶
Le rang de J(A) est 3, le nombre de contraintes est 3 d’où 𝐴 (𝑊𝐼 ) est un optimum.
𝑃𝑉𝐼
..De façon évidente, λ2 et λ3 sont négatifs. L’expression de λ1 prouve qu’elle est aussi
négative. En effet, Pvi=Pdi(1+at), ainsi Pdi(1+at)-Pdi(1+r)t≤0. D’où 1+at ≤ (1+r)t Alors A est
un minimum. Cette analyse a été complétée par des calculs de rentabilité.
La Marge Nette (MN) et le Taux de Rentabilité Interne (TRI) sont les deux paramètres
qui ont permis d’apprécier la rentabilité économique des modèles de warrantage pratiqués
dans la commune de Kouandé. Les résultats obtenus pour les différents modèles de
warrantage ont été présentés dans le Tableau 4. Il en ressort que les valeurs des marges nettes
d’exploitation obtenues ont révélé que le warrantage-AGR a été le plus rentable (1 369 324
FCFA±526 681 FCFA). Il a été suivi du warrantage-commercialisation (289 889 FCFA±90
117 FCFA) et du warrantage-Pluriel (306 955 FCFA±204 094 FCFA). Le warrantage-intrant
a été le moins rentable (203 971 FCFA± 67 599 FCFA). L’analyse de la variance (ANOVA) a
révélé que les marges nettes moyennes des différents modèles de warrantage n’étaient pas
significativement différentes (Tableau4).
Par ailleurs, les valeurs des TRI étaient toutes supérieures au taux d’intérêt d’environ
3,5% l’an appliqué par les banques béninoises sur l’épargne bancaire. Par conséquent,
l’investissement dans tous les modèles de warrantage se justifiait. Cependant, l’analyse de
variance (ANOVA) a révélé que les TRI du warrantage-commercialisation (TRI=94%±5%)
et du warrantage-AGR (TRI=93%±5,3%) ne sont pas statistiquement différents. Par contre,
ces modèles de warrantage ont permis de mieux rentabiliser le capital investi que le
warrantage-intrant (TRI=89%±22%) et le warrantage pluriel (TRI=75%±18%).
Tableau 4: Comparaison des moyennes des marges nettes des modèles de warrantage
Tableau 5: Comparaison des moyennes des taux de rentabilité interne des modèles de warrantage.
Système de warrantage Système de warrantage Moyenne Ecart- Différence moyenne Erreur standard Sig.
Type (I-J)
2. Rappelle de l’hypothèse 2
Elle se présente comme suite,
H2: Le warrantage est financièrement rentable pour les producteurs de soja dans la commune
de Kouandé.
que « le warrantage a permis aux paysans nigériens de générer en six mois, un gain important
(19% à 113%) sur leur capital investi et d’adopter les technologies (micro-dose) pour
améliorer le rendement ».Par conséquent cette hypothèse est vérifiée.
B- Suggestions de politiques économiques
Pour permettre d’améliorer davantage la rentabilité du système de warrantage dans la
commune de Kouandé, nous suggérons de :
CONCLUSION
Le warrantage pratiqué dans la commune de Kouandé est assez rentable et varie suivant
le modèle. Cependant en considérant la marge nette, le modèle de warrantage-AGR semble
être économiquement plus rentable, suivi du warrantage-commercialisation, du warrantage-
pluriel et enfin du warrantage-intrant. Par contre, le warrantage-commercialisation et le
warrantage- AGR sont plus rentables, en termes de capital investi. Ils sont suivis du
warrantage-intrant et du warrantage pluriel. Ces résultats militent en faveur de la promotion
des systèmes de warrantage basés sur la commercialisation et le développement des activités
génératrices de revenus (AGR). Il serait intéressant d’analyser l’impact du warrantage sur les
conditions de vie des warranteurs.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES