Certificats Médicaux Sup

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Certificats médicaux

Incapacités
Service de Médecine Légale
Dr EON
Introduction

L’exercice de la médecine comporte l’établissement


par le médecin de certificats, attestations:

- Actes destinés à constater ou à interpréter


des faits d’ordre médical

-Attestation écrite de constations positives ou


négatives touchant la santé du sujet examiné,
pouvant avoir une influence sur les intérêts
publics de ce sujet.
Introduction
La production des certificats peut être prescrite par
des textes législatifs ou réglementaires
- Certificats obligatoires.
L'article 23 du code de déontologie stipule que le médecin
dans son exercice doit normalement établir, des certificats,
attestations ou documents dont la production est prescrite par
les lois et règlements

Ils peuvent être aussi rédigés à la demande du patient

- Certificats facultatifs
Introduction
Quel que soit le type de certificat sa rédaction
répond à des à des règles très strictes.

La rédaction d’un certificat ne peut se concevoir


qu’après un examen du malade et dans des termes
mesurés et objectifs.

La production de tout certificat médical engage la


responsabilité disciplinaire, pénale, voir civile du
médecin.
FORME DU CERTIFICAT MEDICAL
Le certificat doit comporter les éléments suivants:
• identification du médecin : nom, prénom, titre et qualification, adresse ;
• identification du patient du moins telle que déclarée par celui-ci (le
médecin n’a pas à vérifier l’identité) ou connue du médecin : nom, prénom,
date de naissance ;
• doléances ou déclarations du patient ;
• constatations médicales
• conséquences médico-légales ou administratives qui résultent de l’examen
• date et le cas échéant heure de l’examen ;
• mention que le certificat a été établi à la demande du patient
(éventuellement de son représentant légal lorsqu’il s’agit d’un mineur ou
d’un majeur sous tutelle) et lui a été remis en main propre
• signature manuscrite du médecin.
• résultats des investigations et explorations cliniques et para cliniques
• durée et la nature des soins prodigués à la victime.
• Fixe la durée de l’arrêt de travail.

Le certificat est rédigé lisiblement en français.


LA REMISE EN MAIN PROPRE :
• Un certificat ne peut être remis que directement : En « main
propre » à l’Intéressé: exclusion envoi par courrier simple, la
remise à un Conjoint, un Ami ou un Avocat, même à la
demande du patient.
Cette règle doit être appliquée avec la plus grande rigueur dans
tous les cas.
• dérogations :
¬ La réquisition : le document est alors adressé à l’autorité.
¬ Le mineur : le certificat est alors remis au titulaire de l’autorité
requérante.
¬ Le majeur protégé : en cas de curatelle ou de sauvegarde de
justice, rien ne s’oppose à remettre le certificat à l’Intéressé
LE CERTIFICAT ET LE SECRET MEDICAL
• Le certificat, établi à la demande du patient, est le
plus souvent destiné à un tiers. En conséquence,
les révélations qu’il comporte doivent être
limitées à l’usage auquel le certificat est destiné.

• Le secret médical est à la base de la relation


médecin-patient (article 363 du code pénal :
secret professionnel et article 7 du code de
Déontologie).
CM d'accident de travail et de maladies
professionnelles

• Ces CM sont destinés à la caisse de sécurité


sociale.

• Ils sont obligatoires et constituent une


dérogation légale au secret professionnel.
Certificats destinés aux employeurs
• Ils ne doivent pas faire mention de diagnostic
ni de constatation médicale sauf les cas de
grossesse (établir sur la demande de la
patiente) ou les cas d'accidents du travail, de
maladies professionnelles destinés à la
sécurité sociale; l'employeur doit disposer
d un exemplaire.
CM destinés aux compagnies d'assurance

• Le médecin traitant ne doit aucun


renseignement à la compagnie d'assurance du
malade. Celle-ci peut faire effectuer des
enquêtes par son médecin conseil (tenu lui-
même au secret médical vis à vis de la
compagnie) ou obtenir des expertises du
tribunal.
LE CM ET LA RESPONSABILITE
MEDICALE
La responsabilité d’un médecin, auteur d’un certificat médical,
peut être engagée, soit en raison de son contenu, soit en
raison de sa remise à un tiers

• Responsabilité pénale
Le code pénal en ses articles 144 et 159 punit sévèrement les
faux certificats et les certificats de complaisance
- d'un emprisonnement de six à dix ans
- et d'une amende de 20000 à 200000 francs.
- Il s'y ajoute la possibilité de la privation de droits civiques(
vote, éligibilité).
LE CM ET LA RESPONSABILITE
MEDICALE
• Responsabilité civile
- fausses constatations
- certificat qui s'est avéré être inexact ou complaisant
(articles 23 et 24 du code de déontologie).

• Responsabilité administrative
Le médecin hospitalier engage la responsabilité de son
établissement, hormis le cas où la faute serait considérée
comme détachable du service.
LE CM ET LA RESPONSABILITE
MEDICALE
• Responsabilité disciplinaire
Le médecin ne doit délivrer aucun rapport
tendancieux ou de certificat abusif (art. 24 du
code de déontologie), ni céder à des demandes
abusives (art. 45 du code de déontologie), ou se
livrer à des fraudes ou à des abus de cotations, sa
note d’honoraire est établit avec tact et mesure
(art. 37 du code de déontologie).
Les différents types de certificats
– Les certificats prévus par la loi
• Le certificat de naissance
• Les certificats de santé correspondant aux examens de santé
obligatoires
• Les certificats de vaccination
• Le certificat prénuptial
• Les maladies à déclaration obligatoire
• Les certificats concernant l’hospitalisation et la protection des
incapables majeurs
• Les certificats concernant les alcooliques dangereux
• Les certificats concernant les toxicomanes
• Le certificat de décès
• Les certificats destinés à obtenir des avantages
sociaux
– Accident de travail, arrêt maladie …
Les différents types de certificats
• Les certificats non prévus par la loi
– Ils sont multiples et doivent être produits avec
autant de conscience et d’objectivité que les
certificats obligatoires
– Certificat d’inaptitude à l’éducation physique, pour
voter par correspondance, d’hospitalisation, de
grossesse, de non contagion, de bonne santé
apparente, pour certains emplois (fonction
publique), pour la signature de contrats (assurance
individuelle) …
Exemple de

• Certificat rédigé sur papier libre ou mieux à en-


tête
• Ce qui est allégué par le patient : c’est le récit de
ce qui lui est arrivé, les symptômes qu’il dit
éprouver ou avoir éprouvés…
• Ce qui est constaté par le médecin : les signes
cliniques et les résultats d’investigations
paracliniques…
• Les conséquences médico-légales et médico-
sociales qui découlent de l’examen : ITT, arrêt de
travail…
Certificat de constatations :
1ère partie
• Nom, prénom, qualification et adresse du médecin
rédacteur
• Motif et date de la consultation
• Nom, prénom, date de naissance et domicile du patient :
rappelons que le médecin n’est pas chargé d’établir
l’identité et la domiciliation du demandeur qui se présente
à lui quand il ne le connaît pas
• Allégations et doléances du sujet : c’est le récit de ce qui
lui est arrivé et ses plaintes.
L’usage du conditionnel, des guillemets dans tout ce qui
est récit ou doléances doit servir d’avertisseur pour
l’autorité qui lira le certificat
Certificat de constatations : 2ème
partie
• Constatations :
Une description des symptômes et un examen médical
complet.
Les signes cliniques, les résultats d’investigations
paracliniques donnent maintenant un caractère objectif
qui engage la responsabilité du médecin

• Si le diagnostic n’est pas évident


Faire une analyse sémiologique solide au lieu de suivre
ses intuitions et les renseignements fournis par ses
sens
Règles de la description
• Utiliser la terminologie adéquate : érythème, dermabrasion,
contusion, ecchymose, hématome, plaie franche, plaie
contuse…
• Description très précise de la lésion en la localisant par
rapport à des repères anatomiques, avec sa dimension, sa
latéralisation, sa couleur et sa profondeur
• Si l’examen laisse suspecter des lésions profondes, celles-ci
devront être mentionnées par la phrase : « à confirmer par des
examens complémentaires ». Il faut se borner à décrire les
lésions constatées sans omettre les signes négatifs
• Evaluer, si possible le délai post-traumatique :
Ex : un hématome de couleur jaune-verdâtre ne peut
correspondre à une lésion du jour-même mais à un délai post-
traumatique d’environ 6 jours
• Lorsque l’aspect des lésions le permet, préciser l’origine de la
lésion. Ex : « l’aspect de la plaie est compatible avec celui
d’une plaie causée par un instrument tranchant »
Certificat de constatations : 3ème
partie
• Conséquences : les conséquences sont parfois d’ordre médical
(examens paracliniques demandés, thérapeutique prescrite…)
ou social (arrêt de travail…). Elles peuvent être aussi médico-
légales : ITT, incapacité permanente…

• Signature manuscrite du médecin rédacteur : il ne faut donc


jamais utiliser un tampon reproduisant celle-ci sous peine de
nullité du certificat. Un tampon identificateur du praticien peut
éventuellement être utilisé mais ne noyant pas le signature

• Remise/motif : une formule du type « certificat délivré sur la


demande de M… et remis en main propre à l’intéressé sur sa
demande pour servir et valoir ce que de droit »

• Si possible, signature du demandeur après la formule « reçu


le… », ainsi le demandeur du certificat ne pourra accuser le
médecin de violation du secret professionnel
Les différentes circonstances médico-
légales
• Certificat médical de constatations initiales
(violences volontaires ou involontaires)
– Pièce fondamentale pour porter plainte et décider
de la compétence du tribunal
– Pièce fondamentale pour une éventuelle expertise
• Certificat final de guérison ou de consolidation
(violences volontaires ou involontaires)
• Certificat dans le cadre d’une agression sexuelle
• Signalement de sévices à enfants et à handicapés
• Certificat d’examen de cadavre
Implications légales de l’ITT
En cas de blessure involontaire :
Si ITT > 3 mois : délit, tribunal correctionnel
Si ITT £ 3 mois : contravention, tribunal de police
En cas de blessure volontaire (CP art 294 et 296):
– Si ITT > 20 jours : délit, tribunal correctionnel (peine
de un à cinq ans et amande entre vingt et deux cent
cinquante mille francs CFA)
– Si ITT £ 20 jours : contravention, tribunal de police (
peine de un mois à deux ans et amande entre vingt
mille et cent cinquante mille francs CFA)
Conséquences des certificats de
constatations mal rédigés
• Desservir la victime

• Aggraver la sanction pour le responsable

• Obliger le magistrat à renouveler l’examen

• Mise en cause éventuelle de la responsabilité du


médecin rédacteur : pénale, civile et ordinale
Incapacités médico-légales
• Le sigle (I.T.T), souvent utilisé par les médecins et les
juristes, recouvre plusieurs notions qu’il convient de ne
pas confondre.
• L’I.T.T est employée en matière civile pour désigner
l’incapacité temporaire de travail.
Elle concerne la victime, qui doit percevoir des indemnités
de réparations financières (droit commun, sécurité
sociale)
• L’ITT en droit pénal désigne l’incapacité totale de
travail.
Elle concerne l’auteur des faits et sa durée détermine le
niveau de sanction éventuel
Signification des initiales

Incapacité

Civil Pénal

Incapacité Incapacité
INCAPACITE
Temporaire Temporaire
TOTALE DE
Totale Totale
TRAVAIL
(Personnelle) (Professionnelle)
ITT/ plan pénal
• ITT au sens pénal signifie Incapacité Totale de
Travail
• L’ITT connaît une définition établie par la
jurisprudence et non une définition médicale
• On recherche une inaptitude ou une gène
notable à exercer une activité de la vie courante
• Dans l’ITT, l’incapacité ne concerne pas le travail
au sens habituel du mot, mais les activités
usuelles de la victime
• L’évaluation de l’ITT ne doit pas dépendre du
courage ou de la situation sociale de la victime
Remarques concernant l’ITT
• L’ITT n’est ni un arrêt de travail, ni une incapacité
temporaire de travail, ni une incapacité fixée dans le
cadre d’expertise ou d’assurance
• L’ITT est donc possible chez un enfant, une personne
en retraite ou sans emploi

• Attention : il n’existe pas de barème d’ITT alors qu’il


existe des barèmes indicatifs d’évaluation des taux
d’incapacité
• Un nombre croissant de magistrats s’étonnent de la
grande disparité qui peut exister dans les
appréciations médicales des ITT
• La durée de l’ITT est proposée par le médecin mais
fixée par le juge
Rappel concernant les
circonstances aggravantes
• Citons :
– Victime mineure de 15 ans
– Personne titulaire de l’autorité publique
– Agresseurs multiples
– Violence intra « conjugale »
– Violence en milieu scolaire
– Utilisation d’une arme

• Et la notion de « particulière vulnérabilité » due à


l’âge, maladie, infirmité, déficience physique ou
psychique ou à un état de grossesse et à condition que
cet état soit « apparent ou connu de l’agresseur »
ITT/ plan civil
Elle sert à évaluer le dommage transitoire subit par la
victime. Elle peut être de deux natures :

• Professionnelle : c’est l’incapacité de faire son


travail (incapacité temporaire de travail) qui est
concrétisée par l’arrêt de travail, terme utilisé par
la législation de Sécurité Sociale.(volet économique
et professionnel d’un dommage).

Exemple : Un hématome palpébral peut empêcher une


hôtesse de l’air de faire son travail alors que la même
lésion n’empêchera pas le travail d’un magasinier.
ITT/ plan civil
• Personnelle : c’est l’incapacité de faire les actes, les gestes et
mouvements de la vie courante (diminution de l’autonomie
dans la vie courante). Elle correspond à « l’incapacité
traumatique temporaire »,
Elle peut être totale ou partielle.
Elle décroît sous l’effet du traitement. C’est un des éléments de
différence d’appréciation de sa durée par le médecin traitant et
par le médecin expert.
Exemple : Cas du médecin libéral ayant une entorse de la
cheville plâtrée qui reprend ses consultations mais pas ses
visites.
ITT/ plan civil

L’incapacité temporaire de travail forme avec


l’incapacité traumatique temporaire=
l’incapacité temporaire totale ou I.T.T civile.
Conclusion
Le principal risque dans la production de certificats
médiaux concerne le secret médical et impose :
• De connaître la destination du certificat
• De certifier que des constatations médicales
• D’évoquer le diagnostic que dans les
dérogations au secret médical.
Conclusion
Le médecin doit établir avec conscience et objectivité
les documents destinés à faire valoir des prérogatives
justes.
Il lui incombe même le devoir de prendre l'initiative de
la rédaction de tels certificats.
A l'inverse, c'est aussi un devoir de refuser les demandes
abusives qui desservirait autant le solliciteur que le
rédacteur.

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