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Invité Sujet: De l'alchimie et d'un texte que personne ne lira Dim 1 Mar - 4:05

Invité

"Bonjour à tous.

Comme je vois que l'alchimie est un peu malmenée, je


vous propose
une explication personnelle de celle-ci, afin de vous aider à
comprendre ce qu'est l'alchimie et la dépoussiérer un peu
de tout le
fratras d'idioties qui ont la vie dure.

1) Qu'est ce que l'alchimie ?

L'Alchimie est souvent décrite sous deux formes, le plus


souvent distinguées l'une de l'autre.

La première est l'Alchimie du laboratoire. On imagine un


vieillard
un peu fou enfermé dans son laboratoire, ressemblant
étrangement à une
crypte de sorcier. Des chauves-souris empaillées assistent
aux mélanges
étranges de potions visant à obtenir une poudre de
transmutation
pouvant transformer le plomb en or ou encore à obtenir un
Elixir
donnant la vie physique éternelle.

La deuxième est l'Alchimie spirituelle. Ses partisans ne


voient
dans les textes que des allégories cachant le véritable
processus
alchimique. Le corps humain est alors le véritable athanor,
lieu de
l'évolution intérieure de l'alchimiste qui se dépouille de son
ego par
le Feu Secret/Amour dans son creuset qu'est le cœur
spirituel.

Les partisans de l'une ou de l'autre de ces définitions


dénigreront les théories de l'autre sans regret.

Mais qu'en est-il vraiment ?

Le mot Alchimie vient de « Al Kemia » qui signifie « Chimie


de Dieu
» ou encore « Terre Noire Divine ». La Terre Noire, Kemia,
est le nom
donné à l'Egypte, supposée être le berceau de cette
Science. Il est
connu que la civilisation égyptienne était très avancée,
aussi bien
techniquement que spirituellement. Facilement, on déduit
que cette
Science Divine qu'est l'Alchimie dut être enseignée
ésotériquement au
sein de l'Ecole des Mystères. Les Pharaons ainsi que les
grands prêtres
furent donc instruits d'Alchimie. De par leur serment, il
durent ne pas
dévoiler cette connaissance. Certains philosophes grecs, à
l'époque
Ptolémaïque surtout, eurent la chance d'assister à des
enseignements de
l'Ecole des Mystères. Sans nul doute, Platon, Aristote et
Pythagore
eurent cet enseignement.

De là commença la diffusion de cette Science sacrée.

L'Egypte ayant une influence très « solaire », l'Alchimie


primordiale dut être basée sur le Soleil. Une assimilation
Dieu/dieux/Soi fut faite et la correspondance
Macrocosme/Microcosme
établie. Il ressort que l'Alchimie ne peut être purement
externe ou
purement interne. Elle participe forcément des deux
natures. L'adage
d'Hermès Trismégiste, grand prêtre égyptien et Sage de
l'Ecole des
Mystères, est on ne peut plus clair à ce propos : « Ce qui
est Haut est
comme ce qui est en Bas ». Interne et externe sont
intimement liés car
procèdent de la même Unité. De plus, quelle meilleure
manière de
corroborer son évolution intérieure qu'en voyant la matière
externe
changer lorsqu'on la travaille conjointement ?

Il est alors compréhensible que le travail au laboratoire soit


indispensable.

Mais pas pour faire de l'or ou avoir la vie physique


éternelle. Ce
travail permettait de valider son évolution intérieure par le
biais
d'un arbitre impartial : la matière.
2) Les divers foyers de l'Alchimie

Le berceau supposé de l'Alchimie étant l'Egypte, on peut


alors
suivre sa diffusion. Les Grecs se sont emparés de cette
Science par le
passage de certains des philosophes au sein de l'Ecole des
Mystères.
Zosime de Panapolis en est l'auteur le plus connu. Mais si
l'on
approfondit la lecture des œuvres de Platon par exemple,
on se rend
compte qu'il parle lui aussi de concepts alchimiques.

Les Arabes eurent des contacts commerciaux avec les


Grecs. Cela
leur permit, au cours d'échanges philosophiques, de
s'approprier cette
connaissance alchimique. Jabyr et Zadith sont les auteurs
arabes les
plus connus.

Mais il y a un bémol au tableau : il apparaît des foyers


alchimiques au Tibet, en Inde et en Chine sans qu'il soit
possible
d'établir un lien avec les alchimistes Egyptiens, Grecs ou
Arabes…

De plus, leur conception de la Science est un peu


différente… La naissance de ces foyers reste donc un
mystère.

Les Arabes eurent ensuite des contacts commerciaux avec


les
Espagnols. De là diffusa la Sainte Science à travers
l'Europe, avec un
véritable engouement durant le Moyen-Age.

A l'époque de Lao Tseu, en Chine, l'Alchimie subit une


révolution.
Le taoïsme décida en effet de la prime importance de
l'Alchimie
intérieure (nei-tan) au détriment de l'Alchimie extérieure
(wei-tan).
Le laboratoire fut alors délaissé et seuls les travaux de
souffle
intérieur et de visualisations furent travaillés.
De même en Inde, l'Ayurveda, médecine millénaire, prit
l'ascendant
sur l'Alchimie et se l'appropria. Seules les pratiques de
spagyries
végétale et métallique (travaux sur le cinabre surtout)
furent gardés.
La quête de la Pierre Philosophale fut majoritairement
abandonnée.

En Europe, ce fut à la suite des travaux de Lavoisier que


l'Alchimie fut considérée comme une chimère et
abandonnée au profit de
la « scientifique » chimie.

L'Alchimie connaît donc une période de veille, avec


quelques
mouvements cycliques de renouveau, grâce aux œuvres de
Fulcanelli par
exemple.

3) Les concepts alchimiques

Quelles sont donc les bases philosophiques de l'Alchimie ?

Les alchimistes sont d'une certaine manière panthéistes :


ils
considèrent que tout est vivant et comme la Vie est le
principe divin
par excellence, que tout est divin.

La matière physique est donc aussi divine que l'Esprit


humain.
Cette conception est donc celle d'une Unité en même
temps immanente et
transcendante.

La genèse de l'Ancien Testament en est un exemple,


lorsqu'on l'étudie du point de vue alchimique.

Au commencement était Dieu : parfaite unité, omniscient,


omnipotent…

Il prit conscience de lui-même et de son pouvoir créateur.


Cette
prise de conscience peut être vue comme la naissance de
la dualité. En
effet, pour créer, il faut que Dieu « se sépare ». D'un côté
apparaît
le principe actif (la principe soufre des alchimistes), de
l'autre le
principe passif (le mercure des alchimistes). Dans la
genèse l'actif
prend l'apparence du souffle créateur et le principe passif
celui des «
Eaux ». La séparation étant faite, les deux natures de cette
dualité
étant antithétiques, il fallait un médiateur pour faciliter le «
mariage » des deux protagonistes, c'est-à-dire engager la
cohésion de
l'action/réaction qu'implique la création. Ce médiateur est
nommé Feu
Secret par les alchimistes. Mais il est plus connu sous le
nom d'Amour.
En effet, quel est le plus grand médiateur ? Quelle est la
force qui
permet le mariage ? L'Amour Universel. Universel car il doit
participer
à la création de toute chose.

Nous sommes donc partis de l'Un. Puis la dualité est


apparue. Et enfin la trinité est présente. La création est
alors possible.

L'action de création se fait sur les Eaux. Celles-ci


deviennent le
Chaos des alchimistes. Ce chaos est constitué de 4
éléments : le Feu,
l'Air, l'Eau et la Terre. De ce quartet peut être engendrée
toute
chose. La multiplicité naît…

4) L'application spirituelle des principes alchimiques

L'alchimiste cherche donc à rejoindre l'Unité à travers son


travail. Il considère son âme, principe évolutif de sa
personnalité
(pas seulement actuelle, mais plutôt karmique) comme le
principe
soufre, acteur de sa propre évolution. Son Esprit, partie
divine qu'il
a en son sein ( germe d'étincelle divine que chaque entité
possède et
qui nous autorise à dire que Dieu est Tout et que Tout est
Dieu) est le
principe mercure. Reste son Amour de toute chose (et donc
de Dieu à
travers toute la création) qui est le feu secret et qui permet
son
évolution.

Le travail de l'alchimiste consiste alors à purifier son âme


afin
que son ego soit dissous et que la Divine Providence
devienne la seule
véritable actrice de sa vie ainsi qu'à dégager son Esprit de
sa gangue.
En effet, on ne purifie pas Dieu, on le libère du joug de
l'ego qui
l'empêche de se manifester pleinement en nous. Le
principe mercure
n'est donc pas à améliorer, mais à « éveiller ». Il faut
prendre
conscience de sa dimension divine.

Tout cela ne peut se faire que grâce au Feu secret, l'Amour


universel qui doit nous faire avancer.

On peut donc résumer le travail de l'alchimiste de cette


manière :

a ) Purification de son âme par la destruction de l'ego.

b ) Eveil de sa propre Nature Divine et reconnaissance de


celle-ci.

c ) Utilisation de l'Amour universel tout au long du travail


alchimique.

5) Application pratique des principes alchimiques

Nous avons vu précédemment le travail spirituel à


effectuer lorsque l'on est alchimiste.

Mais comment réaliser cela ?

Si on lit la plupart des textes alchimiques, la dimension


spirituelle paraît absente ou très diluée.

Pourquoi ?

Personnellement, je ne vois qu'une seule raison. L'Alchimie


est une
Science initiatique par essence. Ses principes ne peuvent
être
dévoilés, surtout pas aux profanes.

Il fut donc nécessaire aux Adeptes (alchimistes ayant la


Pierre
Philosophale et donc, par extension, ayant atteint l'Eveil)
d'enseigner
l'Alchimie sous couvert de l'allégorie. Symboles et cabale
solaire
furent les meilleurs vecteurs pour ne pas juste toucher le
mental comme
l'auraient fait de simples recettes, mais plutôt pour
atteindre le cœur
(solaire) du lecteur. Cela palliait alors à une véritable
initiation
qui nécessite la présence d'un Maître auprès du disciple,
permettant un
échange d'âme à âme. Cette doctrine du symbole fut aussi
utilisée par
le biais de l'architecture sacrée. Les ouvrages de Fulcanelli
entrouvrent cet aspect. Ils mettent en exergue le langage
caché des
symboles visibles sur les façades des cathédrales. Maurice
Guinguand va
encore plus loin en développant la symbolique alchimique
de
l'architecture même des édifices où les symboles ne sont
pas
qu'externes, mais sont signifiés par l'édifice lui-même. Ces
édifices
religieux sont donc comme des Pierres Philosophales
actives sur les
croyants entrant et priant en leur sein.

La partie interne de l'Alchimie est, de plus, comme son


nom
l'indique, interne à chaque labourant. Il est alors futile (et
même
inutile à mon sens) d'essayer de synthétiser un schéma
d'évolution
générique de l'alchimiste. Chaque personne suit sa propre
évolution
PERSONNELLE et donc différente de celle d'autrui.

Comment serait-il possible d'écrire un traité que


l'alchimiste suivrait à la lettre pour évoluer ?

Ce serait utopique…

Reste une valeur sûre, une seule base qui permet à


l'alchimiste
d'apprécier de manière concrète son évolution intérieure :
le miroir
qui lui renvoie son image, c'est-à-dire la Nature. Comment
se servir de
la Nature comme miroir ? En prenant une matière
composant celle-ci
(comme Un est dans Tout et Tout est dans Un, une partie
comprend
l'ensemble et le reflète fidèlement) et en lui faisant subir ce
que
nous subissons nous-même lors du processus alchimique.

C'est sur ce « Miroir de l'Art » que sont basés tous les


traités d'Alchimie.

Car la matière, elle, suit les Lois Divines de manière «


constante
». Elle n'a pas de libre arbitre comme l'être humain et son
évolution
ressemble plus à une destinée toute tracée. L'homme, en
redevenant
humble, en redevenant un enfant éveillé et émerveillé,
peut alors se
contempler (c'est-à-dire contempler son essence Divine,
son Esprit) au
travers de la matière.

6) La recherche des matières

La Prima Materia est la première grande inconnue du


Magistère. Mon
opinion personnelle est qu'il n'y a pas qu'une seule matière
propre à
l'œuvre, mais plutôt Une Matière qui est plus proche de
chaque
alchimiste. Comme le travail alchimique nécessite une
symbiose entre
l'homme et la matière, il lui faut trouver « sa » matière,
son jumeau,
celle qui sera la plus apte à lui présenter sa véritable
image.

Dernière édition par FoxY le Dim 1 Mar - 4:11, édité 1 fois

Invité Sujet: Re: De l'alchimie et d'un texte que personne ne lira Dim 1 Mar - 4:06
Invité

Lorsque cette quête est achevée, il faut procéder aux


équivalents matériels de l'évolution spirituelle de
l'alchimiste.

Il s'agit de purifier le principe soufre, sortir de sa gangue et


«
réincruder » le mercure (c'est-à-dire le rendre tel qu'il était
au
commencement du Monde, comme doit l'être l'Esprit de
l'alchimiste) et
faire agir le Feu Secret afin de réaliser ces deux «
nettoyages » et
procéder au mariage (à la conjonction) des deux matières
travaillées.

Ce sont ces procédés qui sont décrits dans les textes


alchimiques.
La recherche de la Prima Materia met le pied à l'étrier à
l'alchimiste
pour commencer son évolution spirituelle. La recherche du
Feu Secret
est associée à la quête de l'Amour universel intérieur de
l'alchimiste.
Et l'avancement de la matière vers la pureté de la Pierre
Philosophale
est le reflet de l'évolution de l'alchimiste vers l'Eveil.

7) Le Grand
Œuvre

Le Grand Œuvre alchimique est communément séparé en


trois parties :
l'œuvre au noir (Nigredo), l'œuvre au blanc (Albedo) et
l'œuvre au
rouge (Rubedo).

Le Nigredo correspond au Premier Œuvre. Durant celui-ci,


l'alchimiste réalise la putréfaction de la matière ainsi que
de son
propre être. La putréfaction est une mort, prélude à la
génération
d'une nouvelle vie, plus pure. Cette mort profane est
nécessaire pour
laisser la place à la future vie spirituelle. Cela rejoint le
concept
de vacuité du bouddhisme qui consiste en la suppression
de notre Moi
pour être un vase vide pouvant accueillir le Soi.

Il en est de même en alchimie.

Du point de vue pratique, c'est l'extraction du principe


mercure de
la matière de sa gangue. Cela ressemble à la putréfaction
des êtres
vivants qui donne un compôt noir et puant. En observant la
Nature, on
s'aperçoit que cette phase est indispensable pour la
pérennité de la
vie.

La matière prendra la couleur noire et exhalera l'odeur de


sépulcre.

De même l'alchimiste pénètrera au plus profond de lui-


même afin de
se confronter à sa face noire. Cela lui permettra de
reconnaître sa
face blanche, qui est la nature divine, l'étincelle de Dieu
qu'il
possède. La lumière est issue des ténèbres dans le sens où
il faut
reconnaître les ténèbres pour mieux distinguer la Lumière.

L'Albedo est le Second Œuvre. Après avoir noirci la


matière, il faut la
blanchir.

C'est l'extraction et la purification du principe soufre.

Du point de vue interne, c'est la suppression de l'ego et la


purification de
l'âme.

Cette purification correspond à une mise en exergue des


qualités
divines latentes que chacun possède en lui. C'est
l'exaltation de
l'âme.

La matière prendra la couleur blanche très pure et son


odeur se
rapprochera de celle de la rose, très agréable, approchant
l'odeur de
sainteté.

Le Rubedo, le Troisième Œuvre, est le couronnement.

C'est la fusion de l'âme purifiée avec l'Esprit divin reconnu.

C'est la naissance du fils royal, de l'androgyne, qui naît du


mariage des deux
principes.
La matière passe au rouge, cette phase est souvent décrite
comme une coction
finale dans les textes alchimiques.

Cette coction se fait grâce à l'action du Feu Secret qui est


ici
comme la chaleur maternelle de la matrice, permettant la
bonne
gestation de notre enfant intérieur.

On a alors la Pierre Philosophale, non multipliée et non


distinguée (c'est-à-dire ayant potentiellement la possibilité
d'action
sur tous les règnes de la Nature).

Finalement, il y a les multiplications qui sont une répétition


des
précédents processus et qui augmentent encore en qualité
la Pierre
Philosophale.

Pour être plus précis

Ce que j'ai écrit jusque là peut paraître trop succinct quant


à la manière de
pratiquer l'alchimie.

Je vais donc essayer d'être plus précis.

La première quête est celle de la Prima Materia.

Comme chacune des étapes en alchimie, elle est double.

Premièrement, il faut trouver l'action spirituelle que cela


sous-entend.

En fait, la Prima Materia « spirituelle » est tout simplement


l'être même de
l'alchimiste.

C'est son esprit, son âme, et, de manière moins directe,


son corps.

Il lui faut se « retrouver », c'est à dire prendre pleinement


conscience du travail qu'il a à faire sur lui-même. Il lui faut
reconnaître ses défauts, ses qualités et en faire une liste
qu'il
pourra mettre en parallèle avec l'ensemble des qualités qui
lui
manquent ou qu'il à acquérir.

Deuxièmement, il faut qu'il trouve son miroir « matériel »,


qui
est une matière extérieure à lui-même mais avec laquelle il
se sent en
« symbiose ». Il existe plusieurs matières possibles. Pour
chacune
d'elle, il existe ce que l'on appelle « une voie alchimique »
qui
consiste toujours à séparer la matière, en purifier les
parties et
ensuite conjoindre les diverses parties purifiées.

L'assimilation entre la matière de travail et l'homme se


retrouve
facilement dans les textes alchimiques de par l'utilisation
du terme
d'Adam Rouge. En effet, Dieu a créé l'homme en partant
de glaise rouge.
Ce fut la matière première de la création humaine. Il doit
donc en être
de même en alchimie, car le labourant doit être Démiurge.
Il agit sur
le macrocosme (l'extérieur, la matière) et le microcosme
(lui-même).

Voici un exemple matériel d'Adam Rouge :


Le véritable travail alchimique peut alors commencer.

L'œuvre au noir :

La première opération décrite par les auteurs est la


destruction de
la Prima Materia afin d'obtenir la mort de celle-ci, sa
putréfaction,
afin qu'elle puisse se distinguer et ainsi faciliter sa
séparation. La
mort est en fait le prélude à la renaissance d'une vie plus
pure.

Cela correspond à la destruction de l'ego chez l'alchimiste.


Il se
doit d'aller au plus profond de lui-même pour reconnaître
ses «
ténèbres », c'est à dire sa partie sombre, ses défauts.

C'est l'introspection.

Cette reconnaissance lui permet de distinguer ses parties à


améliorer et celles à faire disparaître. Elle permet de
connaître son
âme (ego individuel, lié à l'évolution karmique et sous le
joug de la
multiplicité qui l'empêche de reconnaître son appartenance
totale à
l'unité) ainsi que son Esprit (étincelle divine, réelle actrice
de la
Vie et de l'Amour).

Durant cette étape très délicate, l'alchimiste peut être sujet


à dépression,
mal être…

La matière réagit de même dans le ballon et devient d'un


noir profond.

Mais même si cette descente aux enfers (qui ne sont en


fait que nos
propres démons) est difficile, la lumière est au bout du
chemin.

L'œuvre au blanc :

De cette putréfaction, de ce noir profond, peut naître le


besoin
d'aller vers la lumière, c'est à dire de se purifier. Cette
tension
vers le bien est visible elle aussi au travers de la matière
dans le
ballon. C'est ce que l'on appelle la Végétation, la croissance
de notre
pureté, de notre dégagement par rapport à notre ego.

L'avancement vers la lumière étant en germination, il faut


la pousser.

Il faut la cultiver, c'est à dire lui donner la nourriture


nécessaire à cette étape. Ce sont les méditations, les
visualisations,
mais aussi le fait d'aller vers autrui pour l'aider. Tout cela
conjoint
favorise la croissance de nos qualités et détruit petit à petit
les
miasmes d'ego qui nous restent.

Cet Amour d'autrui et de la lumière se manifeste comme


étant le
plus beau trésor que l'on puisse voir. Je dis voir car on ne
possède
jamais l'Amour. On ne peut que le donner sans espoir
d'avoir un
quelconque retour. Car ce retour ne ferait que favoriser la
recrudescence de notre ego que nous cherchons à détruire
avec tant de
difficultés.

Ce trésor, la matière elle-même le reconnaît : c'est la


toison d'or que Jason
ira chercher avec ses compagnons les Argonautes.
Mais ce trésor est encore non mûr. Il faut le faire fructifier.

Il faut continuer à donner en utilisant le gardien du chemin


qui
est le véritable Amour universel. C'est le Feu Secret des
alchimistes.
Car il détruit l'impur et aide à croître le pur.

De par sa constante utilisation, dans chaque action ou


pensée,
notre pureté intérieure ne fait que croître. Là, la matière
est aussi
le témoin de cet avancement. Elle passe elle-même au
blanc, tout comme
l'intérieur de l'alchimiste continue à se purifier.

Et ce blanc doit se parfaire continuellement. La Bible en


parle sous l'histoire
du Prophète Elie.

Celui-ci rencontra un lépreux nommé Naaman sur les bords


du
Jourdain. Sa compassion, l'un des attributs divin de
l'Amour universel,
le guida vers le malheureux afin de le soulager de ses
maux. Elie
sentit Dieu agir à travers lui lorsqu'il se sentit obligé de
plonger
Naaman dans le fleuve, par sept fois. Grâce à cela, le
lépreux fut
guérit. Que veut dire cette parabole ? Qu'il faut se plonger
plusieurs
fois dans le bain d'Amour divin afin de se purifier
entièrement. En
effet, arriver à ce stade, l'homme ne peut plus se purifier
de
lui-même, il lui faut absolument l'aide de l'Absolu, du Soi,
de Dieu
(selon les croyances). Seul l'Universel est alors apte à finir
cette
purification. C'est le véritable abandon de soi.

A la fin de cette purification, l'homme est vide d'ego, car il


est entièrement
supprimé.

C'est ce que les bouddhistes appellent la Vacuité. Il faut en


effet
être vide pour que l'Un puisse y entrer. Tout comme la
matière doit
être vide d'impureté pour pouvoir se parer de la véritable
couleur
royale.

L'œuvre au rouge :

Les défauts étant supprimés, ainsi que l'ego, il est temps


pour
l'alchimiste d'aller vers sa divinité. Il doit prendre
conscience de sa
pleine appartenance au Tout. Et comme tel, il se doit
d'incarner les
plus pures qualités divines. Il rayonne de Sagesse,
d'Amour pour tout
être et toute chose. Il incarne l'Esprit Christique. De même
la matière
se pare du manteau royal de la divinité, qui est le rouge.
L'alchimiste est alors le Nouvel Adam, identique à l'Adam
primordial
qui n'a pas chuté du Paradis. Il acquiert donc son corps de
gloire et
est enfin immortel, spirituellement bien entendu. En effet,
le cycle
des incarnations oblige notre âme à oublier ses vies
antérieures ainsi
que la véritable Sagesse qu'elle a acquise durant celles-ci.
Le corps
de gloire est en fait la fusion de l'âme dépourvue d'ego et
de
l'Esprit. Il ne peut donc pas perdre ce qu'il sait, car il sait
tout.
Il ne peut pas perdre ce qu'il a, car il est Tout… Le samsara
est donc
terminé pour lui et il pourra rejoindre l'Unité après la mort
de son
corps physique, libéré du cycle des vies.

Voilà à quoi correspond pour moi l'Eveil en alchimie."

source: un alchimiste.

EnjoY

raven Sujet: Re: De l'alchimie et d'un texte que personne ne lira Dim 1 Mar - 13:53
Bavard(e)

putain ! magnifique ! moi qui adore l'alchimie la je suis


servie ^^

Nombre de messages:
394
Age: 21
Date d'inscription:
23/02/2008

Invité Sujet: Re: De l'alchimie et d'un texte que personne ne lira Mar 3 Mar - 0:10
Invité

La conception d’un schéma complet des phases et


processus alchimiques
est très difficile et demande du temps, de la lecture et de
l’analyse
derrière ces lectures.Lles différents ouvrages donnent
différents noms
ou conceptions aux matières ainsi qu’aux processus mis en
jeu. Chaque
alchimiste ne parle pas forcément de la même « voie
alchimique »,
c’est-à-dire des mêmes matières de départ. Il est donc «
normal »
d’observer des divergences d’opinions entre auteurs car ils
ne se
basent pas sur la même matière miroir pour décrire le
Grand Œuvre.
L’alchimie est une voie intérieure d’Eveil qui se base sur
l’évolution
de la matière travaillée au laboratoire. Chaque auteur se
sert donc de
ses observations au laboratoire pour présenter le travail
spirituel à y
accoler afin d’arriver au but.

Les lois alchimiques spirituelles qui sous-tendent sont les


mêmes,
mais présentées de manière différente et surtout avec des
termes
différents, propres à la culture, aux croyances et aux
connaissances de
chaque alchimiste.

C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles les auteurs


conseillent de ne se baser que sur quelques ouvrages
alchimiques pour
concevoir de manière « théorique » les processus
alchimiques afin de ne
pas se perdre dans le labyrinthe.

Dans l’ordre, je conseille donc :

- lire un beau panel d’ouvrages alchimiques (essayer


d’éviter les auteurs contemporains le plus possible, mis à
part Fulcanelli)

- se créer un schéma très général des processus


alchimiques et des diverses lois qui dirigent la matière

trouver la matière qui nous semble le plus proche de nous


spirituellement, matériellement, avec laquelle on a le plus
d’affinités

- trouver quelques ouvrages (une dizaine au maximum et


là peuvent
être étudiés les auteurs contemporains comme Eugène
Canseliet, Leo
Ireneus ou Roger Caro suivant la voie choisie) qui parlent
de cette
matière et de la façon de la travailler

- re-générer un schéma générique de la voie alchimique en


fonction de ces nouveaux paramètres (matière + auteurs
choisis)

- appliquer les lois découvertes par l’étape précédente sur


la
matière choisie de manière simple (premiers processus de
solve et
coagula, étude de la putréfaction, réaction de la matière
aux
différents environnements)

- suivre de manière systématique la voie alchimique choisie


après s’être bien familiariser avec la matière d’élection

- remettre en cause tout le schéma préconstruit en le


mettant en parallèle avec le travail au laboratoire

- être à l’écoute de son ressenti lors du travail au


laboratoire

- étendre nos perceptions et notre évolution interne


conjointe au laboratoire à la vie de tous les jours.

Tout cela peut paraître long de prime abord, mais cette


démarche
permet d’éviter bon nombre d’écueils et surtout de ne pas
se fourvoyer
sur son ressenti et les implications qu’il peut créer sur
notre vision
de l’alchimie (surtout en interne).

L’alchimie est une voie rigoureuse (mentale diraient


certains et
ils ne sont pas loin de la vérité) et peu de personnes la
suivent de
manière assidue et continuelle.

Les erreurs les plus fréquentes sont de s’accrocher à une


conception purement mentale des processus alchimiques
(sans
confrontation à la matière au laboratoire, nous sommes
très attachés et
très confiant en notre premier schéma mental de la voie
alchimique, qui
nous a demandé beaucoup de temps à se forger), de trop
se fixer sur la
pratique au laboratoire (et ainsi oublier que l’alchimie est
autant
interne qu’externe car les évolutions de la matière dans un
ballon ou
un creuset sont une poésie qui semble se suffire à elle-
même), de faire
coller les textes à nos observations sans esprit critique
(réaction
très humaine) et enfin de dénigrer tout travail alchimique
sur une
autre matière que la notre (difficile d’accepter une vision
différente
lorsqu’on est conforté dans son travail par une étude
approfondie des
textes et des résultats qui nous semblent corrects au
laboratoire).

On retrouve donc bien le fameux couple solve/coagula


aussi bien
dans l’évolution de la matière et dans l’évolution interne de
l’alchimiste que dans la démarche intellectuelle et pratique
de
l’alchimiste.

Tout cela pour dire que la compréhension de l’alchimie est


l’affaire de chacun (pour les personnes ayant choisi cette
voie). Il
faut lire et travailler et la compréhension vient petit à petit.
Ce qui
nous paraît complexe aujourd’hui le sera moins demain…
Je dirais que
l’alchimie n’est pas une voie « directe » comme certaines,
mais plus
une voie d’assiduité. Elle correspond bien aux personnes à
caractère
scientifique et/ou mental.

On rejoint là aussi l’une des raisons du « secret » en


alchimie. On
cache pour que chacun découvre par lui-même et bénéficie
ainsi des
cycles de destruction/construction inhérents à la démarche
alchimique.
Suivre sans réflexion n’apporte pas autant que découvrir
par soi-même,
en tout cas pas au niveau spirituel.

L’importance du symbolisme alchimique n’est pas à


négliger. Ce
n’est pas un simple jeu de cryptage. Il vise à faire vivre
des «
déclics » à l’alchimiste tout au long de son travail. Il est
bien connu
qu’une image vaut plus que mille mots. Il en est de même
en alchimie
sauf que les mots servent eux aussi d’images. La cabale
solaire est un
Art à elle seule et permet au mental, qui se heurtent à des
incompréhensions successives, voire à des incohérences
apparentes, de
se libérer et ainsi laisser place libre au vide, prélude à la
réception
du Soi. Le Don de Dieu (Donum Dei dont parlent beaucoup
d’auteurs) est
cette « prise de pouvoir » du Soi sur l’alchimiste qui,
harassé par des
années d’étude et de pratique, ne se base plus sur son seul
mental,
mais s’abandonne à la Loi d’Harmonie et donne sa pleine
confiance au
Grand Architecte de l’Univers. Cette Loi d’Harmonie est
simple en
essence car c’est l’Amour Universel. Mais la mettre en
pratique
implique un total abandon de ses « croyances »
engendrées par une
culture personnelle issue de notre environnement et des
impacts
successifs qu’il a eu sur notre être. Ces actions/réactions
sur notre
être ont engendré notre personnalité et donc notre ego. Le
premier
travail de l’alchimiste est alors un solve, une
déstructuration aussi
bien interne qu’externe (sur la matière).

Le premier ouvrage que je conseille à tout novice en


alchimie est l'Aurea Catena Homeri (aussi nommé la
Nature Dévoilée).
Puis poursuivre avec les textes de Basile Valentin et Nicolas
Flamel.

Lire les Fulcanelli.

Hermès Dévoilé de Cyliani. Les livres de Ripley (mention


spéciale
pour le Liber Secretissimus) et Jabyr. Geber aussi est
intéressant,
mais attention, c'est un auteur du Moyen-Age et il n'a rien
à voir avec
Jabyr, bien qu'on les confonde souvent.

Tous les livres de Limojon de Saint Didier (La lettre aux


vrais
disciples d'Hermès et L'Entretien d'Eudoxe et de Pyrophile
sur
L'ancienne Guerre des Chevaliers). Ils sont de très haute
volée mais
foisonnent d'informations.

Un des meilleurs auteurs est Jean D'Espagnet avec son


Œuvre secret
de la Philosophie d'Hermès. Mais il est d'un niveau de
compréhension
plus ardu. Pontanus et Artephius sont au même niveau de
difficulté.

Ce sont vraiment des ouvrages de base qu'il faut avoir lu


au moins une dizaine de fois chacun.

Ensuite, il reste pas mal de textes que l'on trouve en libre


accès sur le site Chrysopée.

Pour les ouvrages en parallèle de l'alchimie et qui lui


apportent
quelques lumières, je conseille les ouvrages de Grasset
D'Orcet (son
livre Matériaux Cryptographiques et ses articles). Il n'est
pas
alchimiste mais son travail colossal sur les langues et la
cabale
solaire est une aide précieuse pour décrypter les auteurs
alchimiques
(dont Fulcanelli). Maurice Guinguand est aussi un auteur
intéressant.
Il apporte une vision originale de l'architecture sacrée et
ouvre de
belles perspectives quant à l'importance de la lumière et de
la
géométrie sacrée en alchimie. Il est aussi recommandé de
lire le Timée
et le Critias de Platon (importance de la géométrie et de la
lumière en
alchimie là aussi).

Le site Chrysopée se trouve facilement en faisant une


recherche sur google.

Bonne lecture

source: le même auteur

Si tu as des questions, je pense que l'auteur des ses écrits


se ferait une joie de partager ses connaissances avec toi.

Au plaisir ^^

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