Mémoire CREPIN Claire
Mémoire CREPIN Claire
Mémoire CREPIN Claire
post-partum
Claire Crépin
Mes parents, mes frères et sœurs et ma famille pour votre soutien le plus fidèle et pour avoir cru en
moi durant ses cinq années d’études.
Mes amies de promotion Lucie, Jeanne, Marie-Aude, Romane, Coline, Pauline et Clémentine pour
tous ces bons moments partagés.
Enfin, les femmes et les praticiens pour avoir pris le temps de répondre à mon questionnaire.
Table des matières
Introduction ...................................................................................................................................................1
Première partie
I. Physiopathologie ..................................................................................................................... 3
1. Rappels sur le rôle des veines ................................................................................................. 3
2. Impact de la grossesse : insuffisance veineuse ....................................................................... 3
3. Risque thromboembolique ..................................................................................................... 4
4. La compressothérapie ............................................................................................................. 4
II. Prescription de bas de contention ........................................................................................... 5
1. Les différents praticiens et la prise de mesure ....................................................................... 5
2. Les classes de compression ..................................................................................................... 6
3. Contre-indications et effets indésirables ................................................................................ 6
4. Remboursement et prise en charge ........................................................................................ 7
5. Education thérapeutique ........................................................................................................ 7
III. Recommandations................................................................................................................... 8
1. Américaines ............................................................................................................................. 8
2. Anglaises .................................................................................................................................. 8
3. Françaises ................................................................................................................................ 8
Conclusion .....................................................................................................................................................41
Bibliographie ................................................................................................................................................42
Annexes
Liste des abréviations
EP : Embolie Pulmonaire
ATCD : Antécédents
GO : Gynécologue-Obstétricien
SF : Sage-Femme
SA : Semaines d’Aménorrhées
Le mythe d’Isis et d’Osiris, fondateur de la royauté Egyptienne évoque assez remarquablement les origines
de la contention. Osiris, dieu fondateur de la royauté égyptienne, fils du Ciel et de la terre, est tué par son
frère jaloux de son héritage. Il le découpe en morceaux puis le disperse dans le Nil. La femme d’Osiris, la
déesse Isis, recherche et rassemble alors les morceaux du corps de son époux afin de le faire ressusciter.
Pour que l’âme d’Osiris puisse à nouveau revenir à l’intérieur de son corps il faut réunir fermement les chairs
par des bandages serrés. C’est ainsi qu’apparaît la première momie. Depuis cette époque et durant plus de
3000 ans les morts égyptiens devront être emmaillotés dans des bandelettes pour espérer revivre heureux
dans le royaume des morts.
Si l’Histoire a permis de nous éclairer sur la contention, c’est la découverte du caoutchouc et son utilisation
dans les bandes en 1920 qui ferait naître les bandes de compression. A l’époque, les bandes étaient utilisées
pour soigner les pathologies veineuses (varices, phlébites etc). Ce n’est que dans les années 50 que les bas
de contention ont été inventés, à l’époque ce sont des bas rudimentaires opaques peu élégants. En 1970 les
premiers bas transparents ont vu le jour et depuis ils n’ont cessé de voir leur esthétisme amélioré.
D’un point de vue sémantique, la contention est l’opposition passive à l’augmentation du volume d’un
membre notamment la jambe lors de la marche. Il s’agit d’une bande très peu élastique qui exerce peu de
pression sur le membre au repos et qui génère de la pression à la contraction musculaire (la marche). A
l’inverse, la compression exerce une pression sur le membre au repos comme à l’effort. C’est ce mécanisme
de compression qui est utilisé de nos jours en médecine lorsque l’on parle, à tort, de « bas de contention »
(3).
1
les sociétés savantes françaises. De par sa présence au cours des différentes étapes du suivi de grossesse
jusqu’à l’accouchement et le post-partum, la sage-femme a un rôle important à jouer dans la prévention, la
prescription, le suivi et la motivation des patientes à suivre les conseils concernant la prescription de bas de
contention.
A partir du constat que les patientes semblent peu porter de bas de contention pendant la grossesse et que
les professionnels semblent prescrire la contention de façon subjective, nous avons voulu nous forger une
opinion sur l’intérêt réel de ce dispositif. Pour cela nous avons confronté les données de la littérature et les
recommandations des sociétés savantes aux croyances et aux pratiques des professionnels de suivi de
grossesse vis-à-vis de la prescription de bas de contention ainsi qu’à la vision et la mise en application par les
patientes. Pour cela, nous avons mené une étude transversale descriptive auprès de 14 professionnels de
consultation prénatale ainsi qu’auprès de 145 patientes en suites de naissance à la maternité Jeanne de
Flandre.
Dans une première partie seront développées les généralités concernant les bas de contention et la
grossesse ainsi que les différentes recommandations récentes des sociétés savantes. Puis, dans une
deuxième partie, les résultats de la recherche seront exposés. Enfin, la troisième partie sera consacrée à
l’analyse des résultats et à la confrontation aux données de la littérature, pour enfin aborder la discussion et
émettre des propositions.
2
Première partie
I. Physiopathologie
La grossesse a un impact important sur le système veineux, elle constitue d’ailleurs un facteur de
risque de développer une insuffisance veineuse superficielle (IVS). Une femme enceinte sur deux est
concernée par une IVS révélée ou aggravée par la grossesse et encore plus par les grossesses répétées (6,7).
L’IVS au cours de la grossesse est surtout provoquée par la sommation d’une augmentation de la
distensibilité veineuse (notamment sous l’effet de la progestérone) ainsi que par l’augmentation de la
pression dans les membres inférieurs (due à la compression des veines cave et iliaques par l’utérus gravide).
L’augmentation de la distensibilité veineuse survient dès le premier mois de grossesse. L’augmentation de la
pression veineuse fémorale, en décubitus dorsal est multipliée par trois en fin de grossesse (8).
L’expression de l’IVS se traduit par des manifestations liées à un mauvais retour veineux. Elle apparait
surtout au niveau des veines des membres inférieurs, de la vulve et de l’anus. Les symptômes vont du
trouble fonctionnel tel que lourdeur, crampes, impatiences (ou syndrome des jambes sans repos) aux
œdèmes des membres inférieurs. Ils s’expriment aussi via des manifestations cutanées telles que les
télangiectasies ou dilatations de micro vaisseaux en surface de la peau, les varicosités et varices (des veines
3
saphènes et vulvaires) et également via les poussées hémorroïdaires (6). Ces troubles régressent le plus
souvent après l’accouchement notamment les varices vulvaires.
3. Risque thromboembolique
La thrombose est l’obstruction totale ou partielle d’une ou plusieurs veine(s) par un caillot appelé thrombus.
Son étiologie a été décrite sous forme d’une triade à la fin du XIXème siècle par Rudolph Virshow,
physiopathologiste allemand. Elle repose sur la stase veineuse, l’altération de la paroi de la veine associée à
une anomalie de la coagulation (9).
L’embolie pulmonaire est la migration du même thrombus dans l’artère pulmonaire pouvant entrainer une
défaillance puis un arrêt cardiaque en l’absence de traitement. Elle est responsable de 10% des décès
maternels et représente la 2ème cause de mortalité maternelle derrière l’hémorragie (10).
Leur prévalence s’étend de 0,5 à 2,2 pour 1000 grossesses selon les études (7,11,12) et est majeure en post-
partum (13). Deux tiers des TVP ont lieu en anténatal alors que 60% des EP ont plutôt lieu dans le
peripartum ou post-partum (11).
Un facteur de risque est retrouvé dans au moins 50% des cas de TVP au cours de la grossesse (14). Les
principaux sont les antécédents personnels ou familiaux de MTEV. Puis viennent des facteurs préexistants à
la grossesse comme l’âge supérieur à 35 ans, l’obésité, le tabagisme et le mauvais état veineux ainsi que la
thrombophilie. Enfin, des facteurs associés à la grossesse elle-même constituent également des facteurs de
risques comme les grossesse multiples, la multiparité, l’immobilisation prolongée, la pré-éclampsie ou
encore la césarienne (7,13–15).
4. La compressothérapie
1
La pression transmurale est la différence entre la pression extravasculaire et intravasculaire.
4
réduit ainsi la pression transmurale et facilite le drainage. Les objectifs sont la réintégration dans les veines
du liquide extravasculaire responsable d’œdèmes, l’amélioration de la vidange musculaire à l’exercice et la
réduction du reflux orthostatique. Pour résumers les effets attendus sont l’amélioration du flux sanguin et
du retour veineux (4,5).
Eviction de :
- Toute station immobile et prolongée, debout, les jambes croisées
- Port de vêtement trop serré au niveau des jambes
- Port de talons trop hauts ou très plats
- Exposition à des sources de chaleurs (chauffage par le sol, au soleil, bain très chaud, épilation à la
cire chaude)
Conseil de :
- Privilégier la position assise, les jambes légèrement surélevées
- Repos en décubitus latéral en fin de grossesse
- Surélever les pieds du lit de 15-20cm
- Douches tièdes ou fraiches
- Porter une compression adaptée
Les bas médicaux de contention (BMC) sont inscrits sur la liste des produits et prestations
remboursés (LPPR) pris en charge par l’assurance maladie. Les médecins, les sages-femmes, les
kinésithérapeutes peuvent prescrire une compression médicale. Les infirmiers ont la possibilité de prescrire
en renouvellement à l’identique.
Il n’est pas obligatoire pour le prescripteur de prendre les mensurations du patient ce qui est de la
responsabilité du pharmacien ou orthopédiste qui délivre les BMC (5). Pour des chaussettes de contention, 3
mesures sont à prendre : la cheville à sa partie la plus étroite, le mollet à son diamètre le plus large, la
hauteur de la jambe (du sol à 1cm sous le genou). Pour les bas ou collants, il faut ajouter à ces 3 mesures
5
celles du tour de la cuisse (diamètre le plus large, sous les fesses) ainsi que mesurer la jambe du sol au bas
des fesses.
En France, 4 classes de compression veineuse sont décrites selon la pression mesurée au niveau de
la cheville (16):
Classe Pression
Classe 1 10 à 15 mmHg
Il n’existe pas d’harmonisation normative en matière de bas au niveau européen où les valeurs de pressions
sont supérieures aux classes françaises. La classe 1 européenne équivaut à une classe 2 française (4).
La pression quant à elle est dégressive de bas en haut, ainsi, la pression appliquée à la cheville est la plus
élevée pour permettre la favorisation de la remontée veineuse. La Haute Autorité de Santé (HAS) indique
qu’il n’y a pas de différence d’efficacité entre les collants, les bas-cuisses ou les chaussettes (17).
La contre-indication majeure au port de BMC est l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
sévère avec un indice de pression systolique (c’est-à-dire une différence de pression distale entre le bras et
la cheville) inférieur à 0,5 (17).
6
Les effets-indésirables dus aux bas de compression sont exceptionnels, seuls des cas d’allergie de
contact à la bande adhésive des bas-cuisses ont été relevés.
L’assurance maladie prend en charge les BMC à 100% à partir du 6ème mois de grossesse et jusqu’au
12ème jour après l’accouchement. Le remboursement n’est pas limité à un nombre défini de paires par an
dans la limite du « raisonnable ». Le montant maximal est défini par : 22,40 € pour les chaussettes, 29,78€
pour les bas-cuisses, 42,03€ pour les collants. Dans le cas où le prix dépasserait le « tarif conventionnel »
remboursé par l’assurance maladie, le surplus est à la charge de la patiente elle-même.
Pour être commercialisés, les BMC font l’objet d’essais accrédités par un comité spécifique, le Comité
français pour l’accréditation (Cofrac), qui vérifie notamment le bon niveau de compression et certifie
l’accréditation des produits (16).
5. Education thérapeutique
7
III. Recommandations
1. Américaines
2. Anglaises
3. Françaises
En 2005, la Société Française d’anesthésie recommande les bas de contention seuls pendant la
grossesse et le post-partum chez les femmes enceintes à faible risque thromboembolique et en association
avec un traitement médicamenteux en cas de risques plus élevé (grade D) (21).
C’est en décembre 2010 que la HAS a publié de nouvelles recommandations sur la compression médicale en
prévention de la thrombose veineuse validées par la Commission Nationale d’Evaluation des Dispositifs
médicaux et Technologies de Santé (CNEMiDTS). Elle y élargit l’indication à toute femme enceinte « durant
toute la grossesse et 6 semaines après l’accouchement (6 mois pour une césarienne) ». Il est précisé que
l’évaluation a été menée à partir de méta-analyses basées sur des études dont la plupart sont antérieures
aux années 2000 dont « la pertinence clinique est discutable au regard des pratiques actuelles ». La HAS
ajoute que « des données cliniques complémentaires sont nécessaires pour confirmer le rapport
performance/risques de la compression en prévention de la thrombose veineuse alors que des médicaments
sont de plus en plus efficaces dans cette indication », précise-t-elle. Cependant elle considère que la
prophylaxie mécanique ne doit pas être négligée (cf Annexe II) (17).
8
En 2015, le Collège National des Gynécologues-Obstétriciens de France (CNGOF) recommande la
compression veineuse : « Pour toute césarienne, une thromboprophylaxie par bas anti-thrombose2 (BAT)
systématique mis le jour de l’intervention et à garder pour une durée d’au moins 7 jours est recommandée
(accord professionnel) avec ou sans l’adjonction d’Héparines de Bas Poids Moléculaire (HBPM) selon la
présence ou non de facteurs de risque supplémentaires, et selon le type de facteur de risque (majeur,
mineur). » (cf Annexe III) (22).
2
Les bas anti-thrombose (BAT) sont des bas de contention spécialement conçu pour être porté avant ou après une
chirurgie.
9
Deuxième partie : Matériel et méthode
I. Objectifs de l’étude
L’objectif de l’étude est l’évaluation des pratiques en termes de prescription de bas de contention
chez les professionnels, d’apprécier leurs connaissances sur les recommandations officielles et la mise en
application par les patientes.
Pour répondre aux objectifs, une double étude a été menée : l’une interrogeant les professionnels
de santé de consultation prénatale (CPN), l’autre interrogeant les patientes en suites de naissance. Il s’agit
d’une double étude transversale descriptive menée entre octobre et décembre 2017 à la maternité Jeanne
de Flandre de type III à Lille.
10
La comparaison entre le choix du type de contention et l’observance a été réalisée à l’aide d’un test de
Cochran Armitage.
La comparaison entre le mode d’accouchement et la durée de port des BMC dans le post partum a été
réalisée à l’aide d’un test de Cochran Armitage.
Les statistiques ont été réalisées par l’unité de méthodologie biostatistique du CHRU de Lille. Des tests
bilatéraux ont été réalisés avec un niveau de significativité de 5%. Les analyses statistiques ont été
effectuées à l’aide du logiciel SAS (SAS Institute version 9.4).
Les critères d’inclusion sont tout professionnel de consultation prénatale (SF, GO et internes) de la maternité
Jeanne de Flandre.
Le support utilisé afin de recueillir les données est un questionnaire papier composé de 18 questions. Il a été
remis aux consultants dans le service de CPN, joint aux dossiers de consultation puis déposé dans une
pochette laissée dans le service. 30 questionnaires ont ainsi été distribués dont 9 à des sages-femmes, 18 à
des gynécologues obstétriciens et 3 à des internes.
14 questionnaires ont été récupérés sur les 30 questionnaires distribués aux professionnels de santé
entre septembre et décembre 2017. Cela représente un taux de participation de 46.6%.
11
Description de l’échantillon
Habitudes de prescription
1) Fréquence de prescription
10 9
9
8
7
6 5
5
4
3
2
1 0 0
0
Systématiquement Parfois Souvent Jamais
9 des professionnels sur 14 prescrivent parfois les BMC c’est-à-dire au moins une fois par semaine.
5 professionnels en prescrivent souvent c’est-à-dire au moins une fois par jour. Aucun professionnel ne
prescrit systématiquement la contention.
12
2) Motivations à prescrire
10
10
8
6
6 5
4
0
T1 T2 T3 Post partum
Terme de grossesse
13
post-partum.
14 13
Nombre de professionnels
12
10
8
6
6
4
4
2
0
Chaussettes Bas-cuisses Collants
Les bas-cuisses sont le type de BMC le plus souvent prescrit par les professionnels.
11 professionnels sur 14 impliquent la préférence de la patiente dans le choix du type de BMC qu’ils
prescrivent.
14
6) Efficacité selon les professionnels
1 professionnel n’a pas répondu à la question. 6 professionnels sur les 13 ayant répondu pensent
que les chaussettes sont moins efficaces que les autres types.
16 14
14 13
12
10 9
8 6
6
4 3
2
0
Utilité/fonction Possibilité choix Prix et Fréquence à Enfilage
modèles remboursement laquelle les
porter
La majorité des prescripteurs donnent des informations sur l’utilité de la prescription, la possibilité
du choix des modèles et la fréquence à laquelle les porter.
15
8) Concernant la prescription
100% des professionnels interrogés déclarent prescrire la compression et trouvent cela utile.
Observantes 7 (50)
La moitié des professionnels pense que les patientes sont observantes vis-à-vis des BMC.
Pour la majorité des professionnels, les 2 grandes raisons possibles de l’inobservance des patientes
sont l’inconfort et la difficulté d’enfilage.
16
Formation et connaissances des professionnels
35% 1 (7,1)
L’avis des professionnels sur le remboursement est très hétérogène. Sur 14 professionnels, plus de la
moitié (8 sur 14) pensent que le dispositif est remboursé à 100% par l’assurance maladie ; soit à partir du
6ème mois, soit quel que soit le trimestre de grossesse.
6 5
4
4 3
2
0
Formation initiale Formation continue Visiteurs médicaux et Pas de formation
laboratoires
17
4 professionnels sur 14 n’ont bénéficié d’aucune formation sur les BMC.
La majorité des connaissances des professionnels provient des laboratoires et visiteurs médicaux.
Oui n (%)
18
- Les raisons présumées de l’inobservance selon les professionnels sont l’inconfort et la difficulté
d’enfilage
- Les professionnels ont reçu peu de formation sur les BMC
- Si la majorité d’entre eux connaît le mécanisme d’action, une minorité connaît les recommandations
de prescription
Les patientes ayant accouché sont la population cible de cette partie de l’étude.
Les données des patientes ont été recueillies via un questionnaire papier distribué en suites de naissance à
toutes les patientes correspondant aux critères d’inclusion. Le questionnaire comprend 24 questions, les
patientes l’ont rempli et remis pendant le séjour en maternité.
Afin de cibler notre population et d’analyser leurs risques vasculaires et thromboemboliques, nous
avons retenu les facteurs de risques suivants :
19
- Thrombophilie ou anomalie de la coagulation
- Maladie inflammatoire, lupus, syndrome des antiphospholipides
- Tabagisme actif > 10 cigarettes/jour
- Grossesse multiple
- Parcours de procréation médicalement assistée
- Immobilisation stricte ou mobilisation réduite pendant la grossesse
- Hypertension gravidique ou pré-éclampsie
- Antécédents personnels ou familial de MTEV
L’accouchement par césarienne, bien que considéré comme un facteur de risque dans la littérature n’a pas
été retenu parmi nos choix tout comme l’hémorragie de la délivrance puisqu’ils ne constituent pas des
risques prévisibles pendant la grossesse (à part la césarienne programmée).
Au total, 169 questionnaires ont été distribués entre octobre et décembre 2017. 148 patientes ont
répondu à ce questionnaire, ce qui correspond à un taux de 87,5%. Parmi les questionnaires, 3 d’entre eux
ont été exclus de l’étude ; deux dont les réponses étaient incohérentes, un dont la patiente était mineure.
L’échantillon étudié se compose donc de 145 patientes. Certaines patientes n’ont pas répondu à l’ensemble
du questionnaire d’où un nombre n variable d’une question à l’autre.
Prescription de BMC
Sur les 145 patientes interrogées, 75 ont reçu une prescription de BMC soit 51,7% d’entre elles.
20
1) Descriptif des patientes selon la prescription ou non de BMC
Le taux de primipares par rapport aux multipares est assez proche dans les deux groupes. Le mode
d’accouchement n’est pas significativement différent dans les deux groupes (p=0,33).
21
2) Facteurs de risque vasculaire selon la prescription ou non de BMC
22
Toutes les patientes présentant une thrombophilie, coagulopathie ou un antécédent personnel de
MTEV ont reçu une prescription de BMC.
80 70
60 54,7 51,8
45,3 48,2
40 30
20
0
0 1 2
Nombre de facteurs de risque vasculaire
Il n’y a pas d’influence significative du nombre de facteurs de risques vasculaires sur la prescription
ou non de BMC (p=0,15).
4) Motifs de la prescription
23
Une patiente n’a pas répondu à la question. Plusieurs réponses ont pu être cochées. Au total près de
73% des patientes ont reçu une prescription en rapport avec une symptomatologie veineuse des membres
inférieurs ou un mauvais état veineux.
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Pourcentage
Plusieurs réponses ont pu être cochées. Le médecin traitant a prescrit les BMC chez 40% des
patientes. 36% d’entre elles ont reçu une prescription par une sage-femme (SF) et 28% par un gynécologue-
obstétricien (GO).
24
6) Terme de grossesse et prescription
La prescription a été reçue au deuxième trimestre de la grossesse pour 47% des patientes. Aucune
patiente n’a reçu de prescription en post-partum.
7) Type de BMC
50
40 36,9
30
20 16,9
10
0
Chaussettes (n=24) Bas-cuisses (n=39) Collants (n=11)
Les patientes ont parfois reçu plusieurs types de compression. Près de deux tiers des patientes ont
reçu des bas-cuisses, plus d’un tiers des chaussettes.
25
8) Choix du type
Le type de BMC a été choisi par 50 patientes sur les 65 ayant répondu à la question soit 76,9%
d’entre elles.
7 patientes (n=73) ne sont pas allées chercher les BMC à la pharmacie. Les raisons sont les
suivantes : 2 patientes avaient déjà des BMC, une trouvait le prix trop élevé, une autre estimait ne pas en
avoir besoin. Les trois autres n’ont pas répondu à cette question.
Figure 13: Prix dépensé par les patientes pour leur BMC
en %
n=62
22,6 0 (n=36)
1-5 € (n=3)
6-10 € (n=9)
14,6 58
> 11€ (n=14)
4,8
58% des patientes n’ont rien dépensé pour leur BMC. Environ 20% des patientes ont payé plus de 11
euros.
26
11) Observance pendant la grossesse
10,9
45,3
43,8
Si l’on définit l’observance par le fait de porter ses bas tous les jours ainsi que le jour et la nuit, 45%
des femmes ayant répondu sont observantes.
Presque autant de patientes ont porté leur bas très peu voire pas du tout et sont donc considérées comme
« non observantes ».
Les patientes ayant pu choisir le type de BMC ne sont pas significativement plus observantes que les
autres (p=0,57).
27
13) Causes de l’inobservance
Les causes citées en priorité comme raisons du non-port des BMC par les patientes sont : l’inconfort
et la difficulté d’enfilage.
En prenant en compte le confort, la sensation de bien-être apportée par le port des BMC, la médiane
de la note attribuée sur 10 attribuée par les patientes de l’échantillon est de 7,0 [5,0 ; 8,0].
28
15) Amélioration des symptômes
35
30
24,1
25 20,7
20 17,2
15
10
5
0
0
Oui de façon Plutôt oui (n=22) Plutôt non Cela a empiré Non concerné
importante (n=14) (n=0) (n=10)
(n=12)
Les symptômes ont été améliorés chez 58% des patientes voire même améliorés de façon
importante.
5 patientes ont porté leur BMC pendant l’accouchement, 4 ont accouché par voie basse et une
patiente par césarienne. Deux patientes sur les 5 ayant porté leur BMC pendant l’accouchement
présentaient un antécédent de thrombose.
29
17) Port à la sortie de maternité
50
40
30
18,7 16,9
20
10 3,4
0
Arrêt à la sortie 1 à 3 semaines 6 semaines et plus Jusque disparition
(n=36) (n=11) (n=10) symptômes (n=2)
Les deux tiers des patientes interrogées déclarent qu’en l’absence d’informations, elles ont
l’intention d’arrêter de porter les BMC au moment de leur sortie de maternité.
Les patientes ayant accouché par césarienne ne portent pas significativement plus longtemps leurs
BMC à la sortie de maternité par rapport aux patientes ayant accouché par voie basse (p=0,39).
30
4. Résumé des principaux résultats chez les patientes
31
Troisième partie : Analyse et discussion
I. Analyse critique de l’étude
1. Points forts
Premièrement, le taux de participation maternelle est important puisque 87,5% des femmes
interrogées ont remis le questionnaire ce qui constitue un point fort de cette étude. 145 femmes ont ainsi
contribué à ce travail.
Ensuite, la double enquête à la fois auprès des professionnels et des patientes permet de mettre en parallèle
les pratiques des professionnels et la mise en application par les patientes.
2. Points faibles
Le nombre de professionnels interrogés et ayant répondu est plutôt faible et constitue une limite de
l’étude. En effet seuls 14 professionnels ont participé à l’étude. De plus, l’étude est unicentrique et menée
dans le seul service des CPN. Une enquête plus élargie auprès des professionnels entourant la grossesse
dans d’autres services de la maternité (comme les urgences obstétricales, la pathologie materno-fœtale ou
les suites de naissance) ou bien auprès d’autres professionnels du réseau périnatal de la région incluant les
médecins généralistes aurait été plus significative.
Enfin, pour les patientes qui déclaraient ne pas avoir acheté les BMC, une phrase du questionnaire indiquait
que ce dernier était terminé. Or, certaines patientes ne les ont pas achetés car elles en possédaient déjà et
ont arrêté de répondre au questionnaire, ce qui a diminué les réponses pour les questions numéro 16
jusqu’à la fin.
3. Biais
Tout d’abord, l’étude a été menée dans une maternité de type III qui réunit un nombre plus
important de patientes ayant des facteurs de risques vasculaires, des pathologies veineuses ou
thromboemboliques. Cela engendre un biais de sélection des patientes. Notre échantillon ne peut
probablement pas être représentatif de la population générale.
32
Ensuite, il existe un biais de déclaration par les patientes dont l’authenticité ne peut être vérifiée. Les
patientes peuvent avoir oublié qu’elles ont reçu une prescription ou omettre volontairement de le déclarer.
La distribution des questionnaires s’est faite régulièrement auprès des patientes présentes dans le service de
suites de naissance et répondant aux critères d’inclusion, mais sans tenir compte du délai depuis
l’accouchement. Ainsi les patientes ont été interrogées entre J0 et J15 post accouchement. Les patientes
interrogées de façon précoce n’avaient peut-être pas encore reçu de prescription médicale induisant un biais
dans le recueil du nombre de patientes ayant reçu une prescription de BMC.
Les praticiens interrogés ne sont pas forcément ceux ayant suivi les patientes de notre étude. Cela
nous permet d’élargir la vision des pratiques. Si nous ne pouvons pas confronter les résultats, nous pouvons
tout de même en mettre certains en parallèle.
1. La prescription de BMC
Aucun des professionnels ne prescrit de manière systématique les BMC aux femmes enceintes
(figure 1). La HAS préconise une compression veineuse à toute les femmes enceintes, selon ses
recommandations de 2010 (17). La HAS, autorité publique indépendante créée en 2004 a comme objectif
l’amélioration de la qualité des soins. Elle publie des recommandations de bonnes pratiques qui sont un
guide pour les professionnels de santé dans leur stratégie de soins. Seuls 2 professionnels connaissent ces
recommandations (tableau IV).
51,7% des patientes interrogées ont reçu une prescription de BMC au cours de leur grossesse soit un peu
plus de la moitié. Dans le mémoire de sage-femme mené en 2016 dans les maternités de l’hôpital Nord de
Marseille et à l’hôpital de Gap, sur 114 femmes enceintes, le taux de prescription de BMC était de 63,2%
(23).
L’hypothèse n°1 stipulant que les praticiens ne prescrivent pas la contention veineuse systématiquement
aux femmes enceintes est validée.
L’hypothèse n°2 indiquant que les professionnels sont peu nombreux à connaître les recommandations
françaises sur la prescription de BMC est également validée.
33
Ces hypothèses sont vraies bien que nuancées par le faible nombre de professionnels interrogés.
Parmi les 70 femmes n’ayant pas reçu de prescription dans notre étude, 48,2% ont au moins un facteur de
risque vasculaire et 30% en ont deux (figure 8). Les facteurs de risque vasculaire augmentent le risque de
MTEV pendant la grossesse (7). Un facteur de risque est retrouvé dans au moins 50% des TVP survenues
pendant la grossesse (11,14).
2. Motivations de la prescription
Si les professionnels ne prescrivent pas de façon systématique, les principales motivations à prescrire
les BMC sont les antécédents personnels de MTEV et l’insuffisance veineuse (figure2). 100% des patientes
présentant des antécédents thrombotiques ont d’ailleurs reçu une prescription (tableau VI). L’antécédent
personnel de MTEV est le premier facteur de risque de thrombose au cours de la grossesse (7,13–15). La
littérature concernant l’utilisation des BMC dans la réduction du risque thromboembolique est plutôt en
faveur d’une efficacité. En effet, « La méta-analyse du National Institute for health and Care Excellence
(NICE) confirme l’efficacité de la compression par bas : utilisée seule, elle réduit de moitié le risque de
survenue d’une TVP par rapport à l’absence de prophylaxie. En revanche, la compression par bas n’a pas
d’efficacité sur la mortalité, ni sur la survenue d’une embolie pulmonaire » (14).
Les trois recommandations du NICE, du Scottish Intercollegiate Guidelines (SIGN) et de la Société Française
d’Anesthésie Réanimation (SFAR) sont en faveur « d’une prévention de la thrombose par une compression
dégressive avec une pression de 18 mmHg à la cheville pendant la grossesse. Le port de BMC est prolongé
jusqu’à 6 mois après l’accouchement en cas de risque thromboembolique » (14). Les BMC diminueraient
significativement le reflux sanguin dans la grande saphène selon une équipe suisse ayant travaillé en
anténatal (24). Ainsi la stase veineuse serait réduite et le risque limité.
73% des patientes ont reçu une prescription par rapport à une symptomatologie veineuse ou un mauvais
état veineux (figure 9). Concernant les affections veineuses chroniques, peu d’études démontrent un intérêt
de la prévention par BMC. De même pour les télangiectasies et petites varices réticulaires, l’effet des BMC
sur leurs évolution n’a pas été prouvé (4). Il est tout de même admis qu’il est souhaitable de prescrire un
moyen compressif pour freiner l’évolutivité de la symptomatologie veineuse (18).
Une autre étude randomisée menée en 2013 en Allemagne sur 21 femmes enceintes s’est intéressée aux
œdèmes des membres inférieurs et aux symptômes cliniques avec ou sans BMC. Des mesures effectuées par
34
doppler et pléthysmographie avant l’accouchement et à 3 mois du post partum ont montré que la
compression avait un rôle indiscutable sur la réduction des œdèmes. En parallèle, les BMC étaient plutôt
bien tolérés par les femmes enceintes et avaient un effet d’amélioration des symptômes subjectifs. En
conclusion le port de BMC n’était pas néfaste et devrait être intégré aux recommandations de prise en
charge de la femme enceinte (25).
3. Terme de prescription
La majorité des professionnels de notre étude pense qu’il est utile de prescrire les BMC au troisième
trimestre de grossesse et dans le post partum (figure 3). En effet, l’insuffisance veineuse est plus importante
en fin de grossesse où la pression veineuse fémorale, en décubitus dorsal, est multipliée par trois. La vitesse
d’écoulement du sang veineux dans les membres inférieurs est progressivement réduite jusqu’à être
diminuée de moitié au troisième trimestre (8). De plus, le post-partum est une période particulière puisque
le risque thromboembolique y est multiplié par 20 par rapport à une femme du même âge non enceinte
contre 5 pendant la grossesse (13). L’incidence des MTEV augmente au cours des trois trimestres (26) au
cours desquels la moitié des TVP est diagnostiquée (13). Une étude a été menée en 2007 à la maternité
royale de Glasgow sur 17 femmes à un ou deux jours du post-partum d’un accouchement voie basse. Un
même praticien a réalisé une analyse doppler des veines des membres inférieurs. Il a relevé une diminution
significative du diamètre de la veine fémorale après port de bas de contention ainsi qu’une augmentation
significative de la vitesse du flux sanguin toujours après port de BMC. Par déduction, ces résultats
encouragent à penser que l’utilisation des BMC entraine une diminution du risque de thrombose et leur port
doit être poursuivi pendant la période du post-partum (27).
Dans notre étude, aucune patiente n’a reçu de prescription au cours du post-partum (figure 11). Ces
résultats ne sont pas en accord avec la déclaration des professionnels interrogés. La prescription se fait peut-
être au moment de la sortie de maternité or nous n’avons pas interrogé les patientes après la sortie pour
des raisons pratiques.
La moitié des patientes interrogées a reçu la prescription au deuxième trimestre. Les trois quarts d’entre
elles l’ont reçue avant le 7ème mois (figure 11). Les recommandations de la HAS préconisent de porter des
BMC « durant toute la durée de la grossesse » (17). Une étude comparative menée en Allemagne en 2015
sur 74 femmes en début de grossesse (entre 8 et 14 SA) a mesuré l’impact des BMC sur leur qualité de vie.
Les résultats ont montré que les femmes ayant porté une compression avaient une nette amélioration des
nausées, vomissements, malaises et douleurs des membres inférieurs en comparaison au groupe de femmes
35
n’ayant pas porté de compression (28). La contention aurait un intérêt dès le premier trimestre pour traiter
les signes sympathiques de grossesse.
Alors que de nombreuses études s’allouent à dire que la prescription de BMC est conseillée pour les femmes
enceintes, les preuves d’efficacité ne sont pas spectaculaires avec des études de faible niveau de preuve.
Malgré tout, la collégiale scientifique est d’accord sur un point : si les BMC n’ont pas montré d’efficacité
probante dans la prévention des risques thromboemboliques, leur utilisation reste préférable à l’abstention
thérapeutique.
Les bas-cuisses sont le type de BMC le plus prescrit par les professionnels et également le plus reçu
par les patientes interrogées (figure 4 et 12). Pour 6 professionnels sur 13, les bas-cuisses sont plus efficaces
que les chaussettes, cela peut justifier qu’ils soient le type le plus prescrit (tableau I). La différence
d’efficacité n’a pourtant pas été démontrée (17,29), la pression maximale se trouvant au niveau de la
cheville.
Enfin, la majorité des praticiens tiennent compte de la préférence de la patiente pour le type de BMC ce qui
contribue à investir les patientes dans leur prise en charge et participe à l’éducation thérapeutique. Malgré
cela, le fait pour les patientes d’avoir pu choisir le type n’a pas influencé leur observance.
La majorité des professionnels de notre étude pense que les patientes sont observantes c’est-à-dire
portent les BMC tous les jours (tableau II). 45% des patientes interrogées sont observantes pendant la
grossesse et 11% les portent un jour sur deux et sont moyennement observantes (figure 14). Dans une étude
menée auprès des femmes enceintes dans un service de CPN d’une maternité en Angleterre, sur 100
femmes, au total 47 d’entre elles portaient la compression tout le temps ou seulement la journée (30). Dans
une autre étude italienne, sur 98 femmes enceintes ayant des symptômes veineux des membres inférieurs,
deux tiers d’entre elles sont prêtes à accepter de porter une compression élastique après qu‘on leur ait
expliqué le bénéfice. Parmi ces femmes, 58,8% ont porté la compression tous les jours (9).
36
L’hypothèse n°3 stipulant que les patientes sont plutôt non observantes est vraie mais nuancée.
6. Causes de l’inobservance
Les deux raisons les plus citées par les patientes justifiant l’inobservance pour les BMC c’est-à-dire le
fait de ne pas les porter sont l’inconfort et la difficulté d’enfilage (figure 15). Ce sont les mêmes raisons qui
ont été citées par les professionnels de notre échantillon (figure 6). Plusieurs études se sont penchées sur la
question. L’une interrogeant une centaine de femmes en CPN en Angleterre (30), une autre étude réalisée
par l’institut de cardiologie d’Abidjan en Afrique a étudié l’observance pour les bas de contention de 200
patients ayant des problèmes veineux (31). Enfin, une étude conduite par 332 pharmaciens de France a
interrogé plus de 2000 patients ayant une ordonnance de BMC (3). Parmi les facteurs responsables de
l’inobservance des patients dans ces études, l’inconfort est cité en priorité (3,30,31) et la difficulté d’enfilage
vient ensuite (3,31). Le manque d’informations sur la période pendant laquelle les patientes doivent porter
leur BMC a été citée pour une majorité des patientes anglaises (30). L’existence d’un nombre insuffisant de
paires de BMC à disposition a également été notifiée (3,30).
7. BMC et accouchement
Très peu de femmes portent leur BMC pendant l’accouchement puisqu’elles ne sont que 5 sur 75. Le
caractère souillant de l’accouchement est possiblement en cause. Parmi elles, 2 ont des antécédents
thrombotiques. Toutes les patientes ayant des antécédents thromboemboliques ne portent donc pas leur
BMC pendant l’accouchement quelle que soit la voie. Le travail est pourtant souvent une période
d’immobilisation prolongée et l’accouchement expose les femmes à un risque d’hémorragie, les deux étant
associés à une augmentation du risque de thrombose.
Les recommandations du CNGOF de 2015 stipulent qu’une thromboprophylaxie par bas anti-thrombose doit
être portée le jour de l’intervention pendant au moins 7 jours pour une césarienne. Ces recommandations
ne précisent pas si les BMC doivent être mis avant ou après l’intervention. Parmi les 5 patientes ayant porté
la compression perpartum, 2 ont donné naissance par césarienne. Dans notre étude, 3 professionnels sur 14
connaissaient ces recommandations (tableau IV) dont 2 prescrivent en préopératoire d’une césarienne. Le
faible nombre de professionnels connaissant ces recommandations peut expliquer leur faible taux
d’adhésion.
37
Au-delà du risque thrombotique, des équipes s’intéressent à l’efficacité des BMC dans la prévention
de l’hypotension pendant la césarienne. L’hypotension artérielle maternelle est la complication la plus
fréquente de la rachianesthésie. Elle peut entrainer des vomissements maternels, une baisse du débit
cardiaque et du débit utéroplacentaire à risque pour le fœtus. Une étude Turque montre que l’utilisation de
bandes compressives associée à des méthodes médicamenteuses entrainait moins d’hypotension
comparativement à des groupes avec des médicaments utilisés seuls (32). Une autre étude a comparé
l’utilisation de BMC standard (c’est-à-dire ayant une pression d’environ 18mmHg à la cheville) à des BMC de
fortes pressions (à 50-60mmHg) mis en place avant une rachianesthésie pour une césarienne sur la quantité
d’éphédrine utilisée en peropératoire. L’éphédrine est un sympathicomimétique utilisé pour lutter contre
l’hypotension. Les résultats montrent une diminution significative de la dose d’éphédrine utilisée chez le
groupe avec des BMC de forte compression (33).
En outre, certains auteurs ont montré l’efficacité des BMC dans l’amélioration de la circulation maternelle au
cours de la marche pour une équipe américaine (34). Une étude allemande a également montré une
amélioration de la circulation maternelle et fœtale après le port d’une contention (35). Ces études, bien que
plutôt anciennes peuvent interroger sur les effets possibles de la compression veineuse de la femme
enceinte sur le rythme cardiaque fœtal, notamment pendant le travail et l’accouchement.
L’avis des professionnels sur le remboursement est hétérogène (tableau III). Deux tiers des patientes
n’ont rien dépensé pour leur BMC (figure 13). Du début de la grossesse à la veille du 6 ème mois, l’assurance
maladie rembourse les BMC à hauteur de 65% soit le remboursement de base, les 35% restant sont pris en
charge par la mutuelle si la patiente en possède une. A partir du 6ème mois jusqu’au 12ème jour après
l’accouchement l’assurance maladie prend en charge les BMC comme tous les frais médicaux à 100% au titre
de l’assurance maternité. Sur les 7 patientes n’ayant pas acheté leurs BMC suite à la prescription qu’elles ont
reçue, une seule trouvait le prix trop élevé. Le prix ne semble pas être un frein à l’achat des BMC pour les
patientes.
9. Satisfaction
La note médiane attribuée par les patientes au confort du port de BMC est de 7 sur 10 avec un écart
type 5 à 8. Cette note indique que les BMC sont plutôt bien tolérés par les patientes. Ces résultats sont en
38
contradiction avec la déclaration que l’inconfort est une des principale cause d’inobservance. De plus, 58%
des patientes ont vu une amélioration de leurs symptômes avec le port de BMC (figure 16). L’étude italienne
sur l’acceptation des BMC par les femmes enceintes montre que le port journalier de compression médicale
avait diminué l’impact de la maladie veineuse sur la qualité de vie et l’avait ainsi améliorée d’autant plus que
l’observance était importante (9). Une étude randomisée allemande a montré que les BMC n’aggravaient
pas la qualité de vie ni les symptômes mais qu’au contraire ils avaient tendance à les améliorer (25).
Deux tiers des patientes ont l’intention d’arrêter de porter les BMC au retour à domicile par manque
d’informations sur le sujet (figure 17). Ce chiffre est alertant puisque le pic d’incidence de MTEV serait
atteint dans la 1ère semaine du post-partum et le risque persisterait jusqu’à 12 semaines après
l’accouchement (36). De plus, l’EP, plus grave que la TVP, est plus fréquente en post-partum avec 65% pour
35% de TVP (13). L’information donnée par les professionnels à ce niveau semble être insuffisante.
III. Propositions
Informer les femmes sur ces bénéfices fait partie du rôle des sages-femmes, des médecins traitants et des
obstétriciens dès le début du suivi de la grossesse. Les chaussettes de compression, plus facile à enfiler
pourraient être prescrites en premier lieu. Les consultations prénatales ainsi que la préparation à
l’accouchement sont des périodes privilégiées pour faire de la prévention. Elles permettraient aux
professionnels d’expliquer l’intérêt de porter une compression veineuse et de donner des techniques sur
comment bien enfiler ses BMC.
La durée d’une CPN classique est de 20 minutes, soit un temps relativement court pour aborder les éléments
nécessaires au suivi de la grossesse. Ce temps ne permet peut-être pas de parler de l’aspect veineux. Un
39
encadré spécifique dans le dossier obstétrical pour préciser si le risque thromboembolique veineux a été
abordé et/ou si une prescription de BMC a été faite pourrait permettre aux professionnels d’y penser plus
facilement.
L’information sur l’intérêt du port des BMC pendant l’accouchement pourrait également être rappelée lors
de la consultation prénatale du neuvième mois, en plus des consignes habituelles. Pour les patientes
bénéficiant d’une césarienne programmée, une ordonnance de BMC pourrait leur être remise, joint à la
convocation d’hospitalisation et précisant qu’ils sont à mettre le jour de l’intervention pendant au moins 7
jours.
Enfin, les suites de naissance permettent au praticien, à l’occasion de la surveillance clinique quotidienne
d’avoir une approche différente de la patiente. C’est le moment opportun pour évaluer l’observance et
préciser l’importance de continuer à porter la contention pendant une durée d’au moins 6 semaines voir 12
semaines.
Par ailleurs, aucune étude n’a jamais montré d’effet néfaste de la compression veineuse chez la femme
enceinte, il semble même qu’ils soient à l’origine d’une amélioration de la qualité de vie. Finalement, aucun
élément ne s’oppose à la prescription et au port de BMC pendant la grossesse et le post-partum. Par ailleurs,
des études complémentaires sur l’effet des BMC chez la femme enceinte pourraient être effectuées afin
d’envisager des modifications des prises en charge et des pratiques professionnelles.
Le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) indique que la MTEV est la seule cause de mortalité
maternelle pour laquelle le nombre de décès maternelle a augmenté significativement entre 2009 et 2014. Il
précise également que l’on assiste à une recrudescence de maladies cardiovasculaires chez la femme jeune
suite à une évolution des modes de vie et des comportements à risques depuis les 30 dernières années
(tabagisme, alcool, sédentarité, stress, mauvaises habitudes alimentaires…). L’exposition hormonale tout au
long de la vie est également mise en cause (contraception, grossesses tardives, procréation médicalement
assistée, traitements hormonaux substitutifs…) (36). Ces chiffres doivent amener à une prise de conscience
des professionnels et une attention particulière pour la prévention par compression mécanique, surtout en
cas de facteurs de risques et ce au moins jusqu’à 10-12 semaines du post partum soit après la consultation
post-natale.
40
Conclusion
La moitié des patientes de la maternité Jeanne de Flandre reçoit une prescription de BMC pendant la
grossesse et parmi ces patientes, la moitié est observante. Finalement, seul un quart des patientes porte
une compression veineuse pendant la grossesse comme le recommande la HAS mais arrête trop
précocement en post-partum, par manque d’informations.
Les freins à porter la compression pour les patientes sont l’inconfort et la difficulté d’enfilage. Toutefois, la
majorité d’entre elles ont vu une amélioration de leurs symptômes et la note de satisfaction médiane
attribuée par l’ensemble des patientes est de 7 sur 10. Les bas-cuisses sont le type le plus prescrit, les
chaussettes pourraient cependant être plus faciles à enfiler.
Du côté des professionnels, des connaissances incomplètes des recommandations officielles sur la
prescription de bas de compression ont été mises en évidence. Un travail d’information et de sensibilisation
sur les bénéfices des BMC pendant la grossesse et le post-partum ainsi que sur l’intérêt d’éduquer et
d’informer les patientes paraît approprié. La compression aurait par ailleurs montré, en plus de la réduction
du risque thromboembolique d’autres intérêts et ce au cours des différentes périodes de la grossesse. Il est
nécessaire d’envisager des études complémentaires sur le sujet afin d’envisager un changement dans les
pratiques professionnelles.
Enfin, si le bénéfice des BMC n’a toujours pas convaincu, aucune étude ne montre qu’ils sont néfastes pour
la femme enceinte. C’est un dispositif peu coûteux, non-invasif, non médicamenteux et facile à mettre en
place qui peut améliorer de nombreux symptômes voir réduire l’incidence des MTEV et donc avoir un impact
en santé publique. Finalement, dans notre société qui est de plus en plus en quête d’une médicalisation
raisonnée de la grossesse, les BMC semblent avoir leur place dans la prise en charge.
41
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44
Annexes
Annexe I : Comment enfiler ses bas de contention
Source : Les bons gestes à adopter pendant l’enfilage de vos bas de contention, Mai 2017, [en ligne]
https://www.ameli.fr/lille-douai/assure/sante/bons-gestes/quotidien/utiliser-bas-collants-
compression#text_8758.
I
Annexe II : Recommandations Haute Autorité de Santé, Décembre 2010
II
Annexe III : Recommandations de bonnes pratiques, Collège National des
Gynécologues-Obstétriciens de France, 2015
III
IV
Annexe IV : Autorisation de recherche à la maternité Jeanne de Flandre
V
Annexe V : Questionnaire aux professionnels
Bonjour,
Je suis Claire Crepin, étudiante sage-femme en 5ème année au CHRU de Lille. Je travaille dans le cadre du
mémoire de fin d’étude sur la contention veineuse pendant la grossesse et le post partum. Votre implication
est importante et nécessaire à mon travail, il vous suffit de remplir ce questionnaire de façon anonyme et
sincère, il vous prendra environ 5 minutes.
Ce questionnaire est adressé à tous les professionnels de santé exerçant en consultation prénatale à la
maternité Jeanne de Flandre.
Lorsque vous aurez répondu aux questions, vous pourrez le retourner dans la pochette jaune dédiée se
trouvant au bureau des sages-femmes de CPN.
PS : Si vous êtes intéressé pour connaître les résultats de mon mémoire, vous pouvez m’envoyer un mail à
[email protected]
1- Vous êtes :
⃝ Un homme ⃝ Une femme
2- Vous êtes
⃝ Sage-femme ⃝ Gynécologue-obstétricien ⃝ Interne
4- Si vous prescrivez systématiquement, vous pouvez passer à la question suivante, sinon, dans
quelle(s) situation(s) la prescrivez-vous?
⃝ Si symptômes/plaintes de la patiente (œdèmes, douleur, impatiences, crampes, lourdeur)
⃝ Mauvais état veineux, varices
⃝ En cas d’antécédents personnel de phlébite ou d’embolie pulmonaire
⃝ En cas d’antécédents familial de phlébite ou d’embolie pulmonaire
VI
⃝ En préopératoire d’une césarienne
⃝ Sur facteurs de risques vasculaires (HTA, pré-éclampsie)
⃝ Pour certaines professions (sédentarité, station debout prolongée…)
VII
⃝ Je la prescris peu, je trouve cela inutile
⃝ Je n’ai pas d’avis
11- Si on considère qu’être bien observant correspond à porter ses bas tous les jours, vous pensez que
les patientes sont :
⃝ Plutôt observantes
⃝ Plutôt peu observantes
⃝ Je n’ai pas d’idée
12- Selon vous pourquoi une patiente ne serait pas observante ? (plusieurs réponses possibles)
⃝ L’inconfort (chaleur, prurit, sensation d’être trop serrée)
⃝ L’incompréhension de l’intérêt
⃝ L’inesthétique
⃝ La forme (bas, collants, chaussettes) ne lui convient pas
⃝ La difficulté d’enfilage
⃝ Le non-soulagement
⃝ Le prix trop élevé
⃝ Autre :……………………………
13- Connaissez-vous la part de remboursement prise en charge par la sécurité sociale pour les bas?
⃝ 100% tout le temps
⃝ 100% à partir du 6ème mois de grossesse
⃝ 65% (remboursement de base)
⃝ 35%
⃝ Aucune prise en charge pour ce type de dispositif
VIII
16- Pensez-vous bien connaître le(s) mécanisme(s) d’action principale de la contention veineuse chez la
femme enceinte ?
⃝ Oui ⃝ Non
17- Dans sa publication de décembre 2010, la HAS recommande le port de contention veineuse pendant
toute la durée de la grossesse et les 6 semaines du post partum pour un accouchement voie basse (6
mois pour une césarienne).
Connaissiez-vous ces recommandations ?
⃝ Oui ⃝ Non
18- Avez-vous entendu parler des recommandations du CNGOF de décembre 2015 suivantes « Pour
toute césarienne, une thromboprophylaxie par bas anti-thrombose (BAT) systématique mis le jour
de l’intervention et à garder pour une durée d’au moins 7 jours est recommandée (accord
professionnel) »
⃝ Oui ⃝ Non
IX
Annexe VI: Questionnaire aux patientes
Bonjour Madame,
Je suis Claire Crepin, étudiante sage-femme en 5ème année au CHRU de Lille. Je travaille dans le cadre du
mémoire de fin d’étude sur la compression veineuse des jambes par « bas de contention » pendant la
grossesse et le post partum. Votre implication est importante et nécessaire à mon travail, il vous suffit de
remplir ce questionnaire de façon anonyme et sincère. Cela vous prendra environ 5 minutes.
4- Vous vivez :
⃝ Seule ⃝ En couple
X
8- En dehors de la grossesse, avez-vous : (cochez les cases correspondantes) : Oui Non
- Une hypertension artérielle ⃝ ⃝
- Une augmentation du risque de phlébite ou d’embolie pulmonaire (thrombophilie ⃝ ⃝
ou anomalie de la coagulation)
- Une Maladie inflammatoire (rectocolite hémorragique, crohn), lupus, syndrome ⃝ ⃝
des antiphospholipides
10- Vous a-t-on prescrit des bas de contention veineuse pour cette grossesse? (bas/collants/chaussettes
confondus)
⃝ Oui ⃝ Non
XI
13- Pourquoi vous les a-t-on prescrits ?
⃝ Je ne sais pas
⃝ J’avais des problèmes de jambes : gonflement, douleur, impatiences, crampes, lourdeur
⃝ J’ai un mauvais états veineux et/ou des varices sur les jambes
⃝ J’ai déjà eu une phlébite et/ou une embolie pulmonaire
⃝ Il y a un ou des cas de phlébite(s) et/ou d’embolie(s) pulmonaire(s) dans ma famille proche
⃝ Cela fait partie des prescriptions systématiques pendant la grossesse
⃝ Dans le cadre d’une césarienne programmée
⃝ Dans un contexte d’hypertension artérielle de la grossesse ou de pré-éclampsie
⃝ Par rapport à ma profession (position assise ou position debout prolongée)
Le questionnaire se termine ici si vous avez répondu non à la question 14. Merci pour votre
participation.
16- Combien cela vous a-t-il coûté environ? (de votre poche)
⃝ 0€ cela était pris en charge complètement
⃝ 1 à 5€ par paire
⃝ 6 à 10€ par paire
⃝ Plus de 11€ par paire
XII
⃝ Oui
⃝ Non, précisez pourquoi : …………………………………………………………………..……………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………
21- Lorsque vous ne portez pas vos bas de contention, quelles-en sont les raisons ?
⃝ Je trouve cela inconfortable (chaleur, démangeaisons, bas trop serrés, réaction cutanée…)
⃝ Je n’ai pas compris à quoi cela servait/je ne vois pas l’intérêt d’en mettre
⃝ Je trouve cela peu esthétique
⃝ La forme (collants, bas, chaussettes) ne me convient pas
⃝ J’ai du mal à les enfiler
⃝ Je ne suis pas soulagée par la contention
⃝ Autre :………………………………………………
22- Pendant combien de temps pensez-vous continuer de les porter après votre sortie de maternité?
(suite à ce que l’on vous a conseillé ou non)
⃝ On ne m’a rien dit je vais arrêter
⃝ 1 semaine
⃝ 3 semaines
⃝ 6 semaines
⃝ Trois mois
⃝ Six mois
XIII
23- Quelle note de satisfaction sur 10 attribueriez-vous à la contention sur le confort, la sensation de
bien-être qu’ils vous apportent ? (0, « pas satisfait » et 10, « très satisfait »)
………./10
24- Dans le cas où vous avez eu une prescription suite à des symptômes type douleurs, gonflements,
lourdeurs des jambes : De façon globale, les bas de contention ont-ils amélioré vos symptômes ?
⃝ Oui de façon importante
⃝ Plutôt oui
⃝ Plutôt non, ils n’ont rien changé
⃝ Cela a empiré
⃝ Non concerné
XIV
TITRE: Intérêt des bas de contention pendant la grossesse et le post-partum
RÉSUMÉ:
Objectif: Les bas de contention sont un dispositif médical indiqué dans la prévention des MTEV et
recommandé durant toute la grossesse et le post-partum. Notre objectif est d’évaluer les pratiques
et les connaissances des professionnels en termes de prescription de bas de contention pendant la
grossesse et d’apprécier en parallèle la prescription reçue par les patientes ainsi que leur observance.
Méthodologie: Etude transversale descriptive unicentrique à la maternité Jeanne de Flandre. Etude
auprès de 14 professionnels du suivi de grossesse en consultation prénatale et après de 145 femmes
en suites de naissance.
Résultats: Aucun professionnel ne prescrit systématiquement les bas de contention comme le
préconise les recommandations de la HAS. Seuls 2 professionnels sur 14 connaissent ces
recommandations. Moins d’une femme sur deux (45%) est observante pour le port de contention et
61% des patientes déclarent avoir l’intention d’arrêter de porter leurs contentions après
l’accouchement.
Conclusion: Les bas de contention semblent sous-utilisés pendant la grossesse et le post-partum alors
que de nombreuses études seraient en faveur d’une efficacité. Un éveil de conscience de la part des
professionnels semble nécessaire pour une amélioration de la prévention et envisager un impact en
santé publique.
ABSTRACT:
Objective: Compression stockings are medical devices indicated for prevention of venous
thromboembolic disease and recommended during pregnancy and postpartum period. Our purpose
is to evaluate professional practices, knowledge about prescription of compression stockings and in
parallel, appreciate the prescription received by the patients and also their compliance.
Methodology: Transversal descriptive unicentric study consisting in a survey of 14 professionals from
prenatal consultation and 145 postpartum women from the maternity service of Jeanne de Flandre.
Results: None of the interrogated professionals prescribe systematically compression stockings
though recommended by the HAS. Only 2 professionals in 14 are aware of these recommendations.
Less than half of responsive patients (45%) are compliant. Moreover after delivery, 61 % of women
stop wearing them whereas it is the most at risk period.
Conclusion: Compression stockings seem underused during pregnancy and postpartum period
despite many studies arguing efficiency. An awakening of consciousness of health professionals
seems necessary to improve prevention and obtain an impact in public health.