Luqman
Luqman
Luqman
L'idée n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd car, après tout, à travers ses versets, ses
conseils de Luqman à son fils, ses conseils en matière d'éducation nous viennent tout droit
d'Allah, soubhana wa ta3ala ! Mais encore faut-il les comprendre (et chercher à les
comprendre) ....
Je m'étais lancé dedans il y a 3 ans mais je n'ai pas été très loin avant de mettre ça de côté.
Puis est venu la naissance de mon fils, il y a 9 mois, qui m'a redonné envie de m'y replonger
et je m'y suis vraiment mis début décembre exactement.
En gros, qu'est-ce que ça signifie exactement ? Qu'est-ce que j'ai fait concrètement ?
Tout d'abord, je me suis basé sur des vidéos d'Asim Khan (imam du centre islamique de
Rebridge, à Londres, qui a fait plusieurs vidéos de tafsirs sur plusieurs Sourates) que vous
pouvez retrouver ici: https://www.youtube.com/playlist...
En gros, juste pour le tafsir de ces 8 versets qui m'intéresse, c'est +- 3h30 de vidéos que j'ai
retranscris et traduis.
Pour tout ce qui concerne les Attributs d'Allah (Al Ghani, Al Hamid, Al Latif, Al Khabeer), j'ai
été voir dans "Comprendre les noms d’Allah" de Abderrazzaq Al Badr mais aussi "Qui est
Allah ?" de Sakina Hirschfelder
Et pour tout ce qui concerne certains péchés qui découlent de ces versets (shirk, orgueil, ne
pas prier, ne pas respecter ses parents), j'ai été voir dans "Les grands péchés (Al-Kabâ'ir)"
d'Adh-Dhahabi
Et pour tout ce qui concerne les hadiths je me suis aidé du très bon site
https://sunnah.com/, pour les avoir en arabe et avec les chaînes de transmissions complète
et authentique.
Verset 12
Nous avons effectivement donné à Luqmān la sagesse : « Sois reconnaissant à Allah, car quiconque est
reconnaissant, n’est reconnaissant que pour soi-même ; quant à celui qui est ingrat... En vérité, Allah se
dispense de tout, et Il est digne de louange ».
ٌ۬ َ َ َ � َ َ � َ َ َ ﱠ � ۡ َ َ َ � ۡ � ۡ � َ َ � � َ َٰ ۡ� ََۡ َ ۡ َ�َ
ڪ ۡﺮ َﻓﺈ ﱠﻧ َﻤﺎ َ� ۡﺸ �ﻜ ُﺮ ِﻟ َﻨ ۡﻔ ِﺴ ِﻪ ۖۦ وﻣﻦ ﻛﻔﺮ ﻓﺈن ٱ� ﻏ ِ ف ﱞ
ى ﺣ ِﻤ�ﺪ � وﻣﻦ �ﺸ
ۚ ِ ِ وﻟﻘﺪ ءاﺗيﻨﺎ ﻟﻘﻤ�ﻦ ٱﻟ ِﺤكﻤﺔ أ ِن ٱﺷﻜﺮ
ِ ِ
Walaqad atayna luqmana alhikmata ani oshkur lillahi waman yashkur fa-innama yashkuru linafsihi waman
kafara fa-inna Allaha ghaniyyun hameedun
Que savons-nous de Luqman ? Si on regarde dans le Coran, pas grand-chose, si ce n'est qu'il
est cité 2 fois dans la Sourate 31, qui porte son nom (ce qui est un immense honneur).
Et ceci, le fait qu'il n'y ait parfois pas beaucoup de détails dans certaines histoires du Coran,
est déjà une leçon en soi.
Si Allah ne nous les donne pas, ça veut peut-être dire que ces détails ne sont peut-être pas
pertinents ou que la connaissance et la poursuite de ces détails pourraient devenir des
obstacles aux véritables leçons derrière les histoires racontées. Les gens pourraient
s’attarder dessus et oublier le plus important. Ceci serait donc peut-être voulu par Allah. Wa
Allahu a3lam.
Maintenant, en dehors du Coran, que sait-on de Luqman ? Déjà, on sait qu'il était connu des
arabes à l'époque du Prophète, 3alayhi salat wa salam. Il le connaissait comme étant une
personne très sage.
"L’Université de Liège en Belgique possède une remarquable collection de manuscrits
orientaux, livres sacrés et écrits profanes.
Ici, les fables de Lokman, manuscrit arabe de 32 feuillets de papier. Le manuscrit serait
antérieur à la première publication imprimée des fables, à Leyde, en 1615 par Erpenus.
Luqman est un sage de la tradition arabe préislamique. Luqman aurait vécu au XIe siècle et
serait originaire d’Abyssinie, d’Égypte ou de Palestine.
Un recueil de fables attribuées à Luqman aurait circulé à partir du XIIIe siècle. La première
référence à ce recueil le ferait remonter à 1423. En 1615, l’humaniste Thomas van Erpe
(aussi appelé Erpenius) publie à Leyde une traduction de ce recueil sous le titre “Locmani
sapientis fabulœ” (Fables de Locman le sage), comportant le texte arabe et sa traduction
latine. L’ouvrage contient 34 fables, dont la grande majorité appartiennent au corpus
ésopique.
Le manuscrit de ces fables conservé à l’ULG serait quant à lui antérieur à la publication
imprimée de 1615."
Il fut également dit qu’il était Luqman Ibn Ankaa/Anqa Ibn Sourour (ou Ibn Sadûn) de Nubie
(Soudan actuel et sud de l’Egypte).
Dans « l’atlas du Coran » du Dr Chawqi Abu Khalil, on peut lire qu’il était soit le neveu
d'Ayyûb (le fils de sa sœur), soit son cousin, 3alayhi salam.
La plupart des savants décrivent Luqman comme étant un esclave noir originaire
d’Abyssinie (Al-Habash, région située aujourd'hui dans le nord de l'Éthiopie, l'est du Soudan
et le sud de l'Érythrée) ou un Nubien originaire d’Egypte.
Ibn Jarir rapporte que Khaled Al-Rib’i a dit :« Loqman était un menuisier Abyssin et esclave »
Sa'id Ibn Al-Musayyib a dit : « Luqmân est originaire des peuples noirs de l'Egypte. Dieu l'a
doté de la sagesse, mais pas de la prophétie. »
Dans une étude géographique du Coran, l’auteur, Syed Muzaffaruddin Nadwi démontre que
Luqmân serait plutôt d’origine arabe. Des poèmes arabes préislamiques, comme “le livre de
la Sagesse” citent Luqmân et sa tribu, indiquant qu’il serait issu d’une tribu arabe du Yémen.
Comme vous pouvez le voir, que ce soit pour sa filiation ou ses origines, il y a déjà
divergence.
Maintenant, concernant l'époque à laquelle il a vécu, il y a l'air d'avoir une plus grande
unanimité. Tous les écrivains orientaux, soit arabes, soit persans, se réunissent pour assurer
que Luqman existait à l'époque où ils placent chez les Hébreux le règne du Prophète
Dawoud, 3alayhi salam.
At-Tabarani a rapporté d’après Moudjahid que Luqman était un juge établi pour les enfants
d’Israël à l’époque de Dawoud.
Ibn kathir a dit : "c'était un juge des fils d'Israël, à l'époque de Daoud 'Aleyhi Salem"
Al Hakem a rapporté dans son livre « al Moustadrak » d’après Anas que Luqman a vécu
durant la période de Dawoud. Al-Hafedh commenta ceci en disant : « L’avis le plus correct
est qu’il a vécu durant la période de Dawoud. »
Abu al-Faraj a écrit : « Le premier qui écrivit sur la sagesse et la morale fut Luqman, et il
vivait dans le temps du roi Dawoud.»
Ibn Kathir a écrit sur Luqman dans son ouvrage intitulé « Histoires du Coran ». Pour ses
écrits, il a utilisé les sources les plus fiables de son époque. Selon lui et selon la majorité des
érudits musulmans, Luqman n’était pas un prophète comme tel, mais un homme très sage, à
qui Dieu avait accordé sagesse et jugement. Selon Ibn Kathir, les premiers érudits étaient
d’avis que la sagesse signifiait la discrétion et la compréhension de la religion. On rapporte
également que Luqman disait qu’il nourrissait ainsi ses nobles qualités en « baissant mon
regard, en surveillant mes propos, en mangeant de ce qui est licite, en gardant ma chasteté,
en remplissant mes promesses et mes engagements, en étant hospitalier, en respectant mes
voisins et en ne m’occupant pas de ce qui ne me regarde pas. Tout cela m’a rendu tel que je
suis. » (Raconté par Ibn Wahb dans le chapitre 16, « Histoires du Coran » par Ibn Kathir.)
Ibn Kathir a dit encore : "c'était un homme vertueux, multipliant les actes d'adoration,
s'exprimant avec une grande éloquence et dont la sagesse était considérable"
L'auteur de Roûh al-Bayân a déclaré quant à lui : "c'était un esclave dont la réflexion était
fréquente et la foi excellente. Il aimait Dieu qui l'aima donc et le gratifia de la sagesse. Celle-
ci se définit en outre par l'exactitude dans les paroles, le bon jugement dans l'esprit et le bon
geste dans les actes obligatoires. S'il parlait, il s'exprimait par la sagesse ; s'il réfléchissait, il
pensait par celle-ci et s'il bougeait, il le faisait avec elle"
Donc en plus de sa sagesse, il était également connu pour son adoration envers Allah, pour
être un homme très vertueux. Donc ce n’était pas juste une personne qui était très sage, il
était un adorateur d'Allah qui était aussi extrêmement sage.
Un jour, Luqman était assis au milieu d'une foule de personnes qui s'empressaient autour de
lui pour profiter de ses leçons ; un homme qui prétendait à la réputation de philosophe,
jaloux de le voir environné de ce cercle nombreux d'auditeurs, lui demanda, d'un air
méprisent et dédaigneux, s'il n'était pas cet esclave qu'on voyait naguère conduire les
troupeaux. Il est vrai, dit modestement Luqman, c’est moi-même. » L’envieux lui demanda
alors comment il était parvenu à monter du rang des pàtres à celui des sages et des
philosophes.
C'est, répondit Luqman, en accomplissant avec exactitude les trois maximes suivantes, dont
on ne peut assez vanter l’utilité : Dis toujours la vérité sans déguisement, à quelque danger
qu'elle puisse t’exposer ; garde inviolablement les promesses que tu auras faites ; et ne te
mêle jamais de ce qui ne te regarde point. »
Les mots à la fin de ses conseils ( « َﻣﺎ ﻻَ ﯾَ ْﻌﻨِﯿﻨِﻲMa la ya3ni ») sont les mêmes que ceux du
Prophète, 3alayhi salat wa salam :
"Une part de l’excellence de l’Islam d’un homme est qu’il délaisse ce qui ne le regarde pas."
(Muwatta de l’imam Malik : Livre 47, Hadith 3)
� ﺻﻠﻰ ﷲ ﻋﻠﯿﮫ وﺳﻠﻢ ﻗَﺎ َل " ﻣِ ْﻦ ُﺣﺴ ِْﻦ ُ أ َ ﱠن َر،ﺐ
ِ ﺳﻮ َل ﱠ َ ﻲ ِ ﺑ ِْﻦ أَﺑِﻲ
ٍ طﺎ ِﻟ ّ ﺴﯿ ِْﻦ ﺑ ِْﻦ َﻋ ِﻠ ٍ َﻋ ِﻦ اﺑ ِْﻦ ِﺷ َﮭﺎ، ٍَو َﺣﺪﱠﺛَﻨِﻲ َﻋ ْﻦ َﻣﺎﻟِﻚ
ّ َﻋ ْﻦ َﻋ ِﻠ،ب
َ ﻲ ِ ﺑ ِْﻦ ُﺣ
."ِِإ ْﺳﻼَ ِم ْاﻟ َﻤ ْﺮءِ ﺗ َْﺮ ُﻛﮫُ َﻣﺎ ﻻَ ﯾَ ْﻌﻨِﯿﮫ
- « … délaisse ce qui ne le regarde pas." (Muwatta de l’imam Malik : Livre 56, Hadith
17)
« Abu Hurayra rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit : « Délaisser ce qui ne le concerne
pas, constitue pour la personne, l'une des meilleures pratiques de l'Islam. » [Tirmidhî
(2240), hadith hasan şahih. Rapporté aussi par Ibn Mâja (3966), Mâlik (1402) et
Aḥmad (1646)]
C'est une parole prophétique précieuse qui constitue, pour beaucoup de savants, l'un
des piliers de l'éthique relationnelle en Islam.
En effet, une grande partie des problèmes entre les gens provient du fait que certains
interfèrent dans les affaires des autres sans leur permission. Ce hadith veut implanter
dans la mentalité du croyant cette valeur importante qui est de connaître ses limites
et de ne pas les dépasser. Il s'agit donc à chaque fois d'apprendre ses limites.
L'imam Abû Hâmid al-Ghazâlî dit à ce propos : « La limite entre ce qui te regarde de ce
qui ne l'est pas, est le fait de parler d'une chose, telle que si tu n'en parlais pas, tu ne
commettrais aucun péché et cela ne serait la cause d'un quelconque dommage pour
toi dans ta personne ou tes biens. »
Délaisser ce qui ne nous concerne pas se constitue de plusieurs niveaux : d'abord les
choses interdites (muharramât), puis celles qui sont dans cette zone grise
(mushtabihât), puis les choses répréhensibles (makrûhât) et enfin les choses
superflues dont on n'a pas besoin dans notre vie.
Le savant al-Qârî explicite ce hadith en disant : « Ce qui ne le concerne pas veut dire ce
dont il n'a pas expressément besoin pour ce monde ou sa religion, ce qui ne lui est pas
utile en vue de se rapprocher de Dieu, et qu'en fait il peut vivre sans. » (Mubârakfûri,
Tuhfat al-ahwadhî bi sharh jâmi' Tirmidhi, commentaire du hadith (2238) de
Tirmidhi)
'Umar Ibn 'Abd al-'Aziz dit à ce propos : « Celui qui considère que ses paroles
constituent des œuvres, diminuera sa parole et ne l'utilisera que dans ce qui le
concerne. » (Ibn Rajab, Jâmi', p.139) »
Luqman a donc mentionné, j’ai fait ces choses et ainsi je suis devenu ce que vous voyez
aujourd'hui. Je suis passé du statut d'esclave à celui de qadi (juge).
"Luqman travaillait pour le compte d'un homme riche. Et par la proximité et par l'amour
qu'il entretenait pour Allah, il se développa en lui, un noble caractère et des vertus très
élevées. Cette humanité, cette noblesse d'âme, et cet agrément de son Seigneur, qui étaient
manifestes en lui, reflétaient comme un témoignage évident de sa proximité avec Allah.
Le haut et noble caractère de Luqman fit si puissante impression sur la conscience de son
maître, que ce dernier se mit à le considérer comme un grand ami et un compagnon intime.
Il fut tellement épris d'amour pour Luqman, qu'il en devint le serviteur spirituellement."
Puis Luqman s'est élevé dans la hiérarchie de sa communauté et de son peuple et est devenu
un Qadi, un juge. L’une des raisons pour lesquelles il a réussi à devenir juge alors qu'il était
esclave est sa profonde hikma, sa profonde sagesse. Ibn Kathir a mentionné un certain
nombre d'histoires entendues ou que les Quraysh connaissaient et qui montrent sa sagesse.
Ce qui suit est rapporté d'Ibn 'Abbâs : "Son maître lui demanda un jour : "Saigne pour nous
ce mouton ! Ce qu'il fit. Le maître dit ensuite : "choisis dans l'animal ses deux meilleures
parties. Luqman prit alors la langue et le cœur. "extrais en maintenant ses deux plus
mauvaises parties ! Luqman prit alors la langue et le cœur. Son maître étonné lui dit :"Je t'ai
ordonné d'en extraire les deux meilleurs morceaux et tu as choisi ces deux-là, puis je t'ai
demandé d'en extraire les deux plus mauvais et tu as pris ces deux-là ! Luqman lui répondit
qu'iI n'y a pas meilleur que ces deux-là lorsqu'elles s'amendent et pas plus mauvaises
lorsqu'elles sont corrompues" (Tafsir Ibn Kathir)
« C'est Luqman, ajoute encore Wahb, qui a dit le premier que la langue et le cœur étaient les
parties du corps de l'homme et les meilleures et les pires. » (Cette maxime a aussi été
attribuée à Ésope par les historiens de sa vie)
Parmi les nombreux dictons sages attribués à Luqman, il y a aussi : "Le silence est la sagesse,
et peu sont ses praticiens."
Le seul rapport laissant entendre que Luqmân en était un, est celui de 'Ikrima, disciple d'Ibn
Abass. Si toutefois sa chaîne de transmission est recevable (Ibn Jarir en fait mention), on
trouve dans sa chaîne de transmission Jâbir Ibn Yazîd Al-Ju'fi, qui est un garant faible.
L'imam Nawawi a informé d’après l’imam Abu Ishaq que le consensus des Oulémas disent
qu’il était un sage et non un prophète.
L'opinion communément admise par les doctes, entre autres Sa'id Ibn Al Musayyib et Al-
Awza'i, tend à le considérer comme un simple adorateur.
Ibn Kathir dit que la plupart des mufasirun disent qu’il n'est pas un prophète. C'était plutôt
un homme juste qui était aussi très sage.
L’imam Al-Baghawî a rapporté dans son exégèse que cet avis fit l’unanimité : "L’ensemble
des savants a statué que Luqmân était un sage et non pas un messager, sauf 'Ikrimah qui a
affirmé le contraire, mais il s’est singularisé par cet avis ". Ma'âlim At-Tanzîl 3/490.
Par contre, il n'y a aucun problème à dire "3alayhi salam" pour lui (même si ce n'était, au
final, pas un prophète).
Wa Allahu a3lam.
Sourate 31, Luqman, verset 12
« Ce morceau commence par «et assurément » (wa laqad), alors qu’il n’a pas été fait
référence à Luqmân dans la sourate (ni ailleurs dans le Coran) : c’est un exemple
d’agrammaticalité, qui signale que le texte fait une référence extra-coranique, ici, aux fables
de Luqmân déjà connues des Arabes de l’époque. » (« Une analyse rhétorique de la sourate
Luqmân » de Jeanne Malaik BOLLEN)
Ici, on peut lire qu'Allah a donné quelque chose à Luqman. Ce « atayna » se réfère à Allah
inspirant Luqman.
Vous trouverez qu'il y a une différence d'opinion quant à savoir si cela se rapporte au wahi,
auquel cas, il s'agirait d'un prophète, ou si cela se rapporte à l'ilham, qui est un type
d'inspiration.
Dans le Coran, nous constatons que certaines personnes ont été inspirées par Allah, mais
qu'elles n'étaient pas des prophètes.
Par exemple, il y a le cas de la mère de Musa, 3alayhi salam (dans la sourate Qasas).
ﻓَﺄ َ ْﻟﻘِﯿ ِﮫ ﻓِﻲ ْاﻟ َﯿ ِ ّﻢ/ faalqeehi fee alyam/ jette-le dans le fleuve
Et au début de ce verset :
َ َوأ َ ْو َﺣ ْﯿﻨَﺎ إِﻟَﻰ أ ُ ِ ّم ُﻣﻮ/ Waawhayna ila ommi moosa / Aussi fîmes-Nous la révélation suivante à la
ﺳﻰ
mère de Moïse
Allah l'a inspirée de le jeter dans la rivière et de l'allaiter. Donc ce sont des inspirations
venant d'Allah pour des personnes qui ne sont pas des prophètes, comme c’est le cas ici avec
Luqman. Un autre exemple étant celui de Maryam, mère de 'Issa, 3alayhi salam.
Sourate 31, Luqman, verset 12
Donc, comme nous l'avons vu, « atayna » signifie qu’Allah a inspiré Luqman. Mais qu'est-ce
que Allah lui a inspiré ? IL lui a inspiré la hikma.
Idée d’établir une règle de sagesse pérenne, d’observer une norme, maintenir une règle,
garder dans la voie, accomplir la Loi universelle, arbitrer, juger, décider, déclarer,
déterminer, trancher (un différend), condamner à, consolider, affermir, confirmer,
conserver, administrer, réglementer, normaliser, régler, gouverner, régner, statuer,
maîtriser, exercer l'autorité, être savant, être prudent, être d'un jugement solide, museler un
cheval et lui mettre la martingale sous le menton, maintenir le cap, retenir, contenir et
empêcher de faire quelque chose.
Plusieurs termes découlent de cette racine (houkmoun, houkam, hakam, hakim, ahkam,
hakama, ahkama, mouhkamat, tahkama) mais concentrons-nous sur celui qui nous intéresse
ici :
Hikmat ( )ﺣﻜﻤﺔ: sagesse, savoir, science appliquée, prudence, maîtrise, normalisation, raison,
vocation ; sens intime, caché ; valeur d'une expression ; philosophie
Le terme hikma peut signifier en fait avoir la connaissance mais aussi, avoir la sagesse avec
cette connaissance, ou plutôt, avec l'application de cette connaissance.
L’imam ibn Kathir dit dans le début de son exégèse au sujet de ces nobles versets : « Comme
l’a dit ibn Abbas, « al hikma » (la sagesse) c’est le fait de raisonner, de comprendre et d’être
intelligent et perspicace. »
Ibn Kathir a déclaré : "Abou Dardâ évoqua un jour Loqmân Le sage et dit "Ce qui lui fut
donné ne résulta pas de la famille, des biens, de la position sociale ou d'aptitudes
particulières. Il fut cependant un homme vaillant. Loqmân qui s'était marié eut des enfants
qui moururent, mais il ne pleura pas alors. Il rendait visite aux rois pour observer, réfléchir
et tirer des leçons. De cela lui fut donné ce qu'il eut comme sagesse"
Tabari a dit la hikma de Luqman comprend trois choses :
3) "Isaba fi al qawl". Isaba veut dire frapper, atteindre une cible. Comme lorsque vous
tirez une flèche et qu'elle atteint une cible, vous dites qu'il a touché un but, une marque,
asaba. Al qawl, en parole. Cela signifie que lorsqu'il s'adressait aux autres, il choisissait
les bons mots à utiliser au bon moment, au bon endroit. Et c'est vraiment révélateur de
la sagesse d'une personne : elle a la connaissance, mais elle sait comment transmettre
cette connaissance au bon moment, au bon endroit. Ce que je dis, je peux le dire de bien
des façons, il y a tant de mots que je pourrais utiliser pour dire ce que je veux dire, mais
les bons mots à utiliser dans cette situation, cela demande de la hikma, de la sagesse.
Donc quand at-Tabari dit Isaba fil qawl, cela signifie qu'il avait la connaissance mais qu'il
savait comment relier cette connaissance au bon endroit et au bon moment.
Sourate 31, Luqman, verset 12
Différentes leçons (extrait du livre "Les enseignements tirés du récit de Luqman le sage"
de Abderrazzaq Al Badr) :
ُ
َ ﯾُﺆﺗِﻲ ْاﻟﺤِ ْﻜ َﻤﺔَ َﻣﻦ َﯾﺸَﺎ ُء َو َﻣﻦ ﯾُﺆْ تَ ْاﻟﺤِ ْﻜ َﻤﺔَ ﻓَﻘَﺪْ أوﺗ
ًِﻲ َﺧﯿْﺮاً َﻛﺜِﯿﺮا
Ainsi, quiconque souhaite qu’Allah lui accorde cette sagesse ou tout autre bien, qu’il le
demande directement à Allah, puisque le bien et la grâce sont en Sa possession.
Aussi, le bien ne s’obtient qu’en étant sincère envers Lui, en se tournant vers Lui de
bonne manière, en Lui obéissant, en Lui demandant la réussite en s’en remettant
totalement à Lui pour l’obtenir. En effet, la guidée et le succès ne peuvent provenir que
d’Allah.
L’érudit Ibn Kathîr, de même que d’autres savants (consulter sa biographie dans « Al-
Bidâyah wa An-Nihâyah» (2/146-153)), l’ont décrit de la manière suivante: « C’était un
dévot, plein de ferveur pour Allah, ainsi qu’une personne véridique. Il parlait peu mais
réfléchissait et méditait beaucoup. Il tirait profit des assemblées de bien et incitait à en
faire de même. En outre, il encourageait les gens à consulter les savants et à tirer
bénéfice d’eux. »
La leçon à tirer de cela est que de mettre en œuvre les moyens bénéfiques qui
permettent de se rapprocher d’Allah permet d’obtenir le bien, la réussite et la sagesse.
C’est à cet effet que le prophète, 3alayhi salat wa salam, a dit : « Veille à ce qui te sera
profitable et sollicite l’aide d’Allah » Rapporté par Muslim (2664).
« La science ne s’acquiert que par l’apprentissage et les bonnes manières que par la
maîtrise de soi. Quiconque s’efforce de chercher le bien l’obtiendra et quiconque cherche
à se protéger du mal en sera préservé » Rapporté par Al-Khatîb Al-Baghdadî dans son
ouvrage « At-Târîkh » (9/127) d’après le hadith d’Abû Hurayrah.
Par conséquent, il est indispensable de mettre à exécution les moyens qui permettent
d’obtenir la sagesse. Il ne suffit pas que de demander à Allah la sagesse, la science
bénéfique et les bonnes actions sans réaliser les causes nécessaires.
« Sois reconnaissant à Allah, car quiconque est reconnaissant, n’est reconnaissant que
pour soi-même… »
�ِ َو َﻣﻦ ﯾَ ۡﺸڪ ُۡﺮ ﻓَﺈِﻧﱠ َﻤﺎ ﯾَ ۡﺸ ُﻜ ُﺮ ِﻟﻨ َۡﻔ ِﺴ ِﮫ ۡ أَ ِن
ۚ ٱﺷ ُﻜ ۡﺮ ِ ﱠ
"Dieu lui ordonne d'être reconnaissant pour le don exceptionnel qu'il a reçu" (Ibn
Kathir)
Ce passage a 2 tafsirs :
Allah a dit qu'Il a donné à Luqman la hikma et ensuite « Sois reconnaissant à Allah », ce
qui peut signifier :
1) C'est pour que Luqman fasse du shukr envers Moi, que je lui ai donné la hikma comme
don.
2) C'est parce qu'il faisait du shukr envers Moi, que Je lui ai donné la hikma.
Voyez comment les deux sont complémentaires. L'une est qu'Allah lui a donné la hikma
afin qu'il fasse shukr. L'autre est qu'Allah dit que Nous lui avons donné la hikma parce
qu'il faisait shukr.
Car quiconque est reconnaissant, quiconque fait shukhr « n’est reconnaissant que pour
soi-même ».
Ainsi a été posée une règle quand Allah a dit : {…car quiconque est reconnaissant, n’est
reconnaissant que pour lui-même…} (31/12)
En effet, c’est celui qui est reconnaissant qui profite de sa reconnaissance, non pas Allah
qui se passe des hommes. Si les hommes Lui sont reconnaissants ce n’est que dans leur
intérêt, et s’ils font preuve d’ingratitude, c’est à leur détriment car leur reconnaissance
ne Lui est d’aucune utilité, et leur ingratitude ne Lui fait aucun tort.
Ceci comme nous l’avons déjà vu à maintes reprises comme dans la parole prophétique
rapportée par Abou Dharr : « j'ai entendu le prophète, 3alayhi salat wa salam, nous
informer qu'Allah a dit »: « Ô mes créatures ! Vous n’avez pas le pouvoir de Me nuire, ni
celui de M’être utiles. »
Cette règle est présente dans le Coran et dans la Tradition prophétique : {Quiconque fait
une bonne oeuvre, c’est pour son bien. Et quiconque fait le mal, il le fait à ses dépens.
Ton Seigneur, cependant, n’est point injuste envers les serviteurs}
L’éducation doit avant tout apprendre à remercier : remercier Dieu d’abord, les parents
ensuite dans la mesure où ils dispensent une éducation qui respecte Dieu. La séquence
centrale nous dit qu’il faut remercier Dieu d’abord parce qu’Il est Riche (ghanî), qu’Il n’a
besoin de personne et donc que tout ce qu’Il nous donne, c’est par bonne volonté de Sa
part et non pas pour obtenir quelque chose en retour, si ce n’est de la reconnaissance. Il
faut remercier Dieu dans la perspective de l’avenir, parce qu’Il va juger le moindre des
actes de chacun, et que chacun attendra quelque chose de Dieu.
Et cette déclaration a été rapportée directement après avoir dit « Nous avons
effectivement donné à Luqmān la sagesse : «Sois reconnaissant à Allah ». Le lien ici est
qu'Allah dit, pourquoi lui avons-nous donné la hikma ? Eh bien « car quiconque est
reconnaissant, n’est reconnaissant que pour soi-même », ce n'est pas pour Moi.
Si l'un d'entre vous fait du shukr, ce shukr retourne seulement à lui-même. Donc ne
pensez pas que Je lui ai donné la hikma pour qu'Il me donne du shukr parce que j'en ai
besoin. Non, la réalité est tout le contraire. C'est lui qui avait besoin de ce shukr tout
comme nous avons tous besoin.
C'est pourquoi Ibn Ashur a dit : "Regardez cette déclaration, c'est une déclaration
conditionnelle (juma shartiya). « Car quiconque est reconnaissant », alors le jawab (la
réponse) est « n’est reconnaissant que pour soi-même ».
Donc c'est comme si Allah disait que même si vous me faites du shukr à Moi, je ne suis
pas celui qui va en bénéficier. C'est vous qui allez en bénéficier. Il ne s'agit que de vous et
Allah nous enseigne cela.
2) Allah veut que nous fassions shukr pour Lui car Il aime nous voir faire du shukr pour
Lui. Il aime juste le voir. Les gens disent Al HamdouliLah, merci Allah pour ce que Tu
m'as donné. Et Allah aime voir cela. Il aime l'entendre de notre bouche et aime que nous
le ressentions dans nos cœurs.
Sourate 31, Luqman, verset 12
« Sois reconnaissant à Allah, car quiconque est reconnaissant, n’est reconnaissant que pour soi-
même… »
Différentes leçons (extrait du livre "Les enseignements tirés du récit de Luqman le sage" de
Abderrazzaq Al Badr) :
La gratitude des personnes reconnaissantes ne Lui profite en rien et le déni des ingrats ne
Lui nuit aucunement.
L’obéissance de ceux qui obéissent à Allah ou la gratitude de ceux qui Lui sont
reconnaissants ne Lui sont d’aucune utilité; et ni leur ingratitude, ni leur désobéissance ne
Lui porte le moindre préjudice.
Allah dit également : « Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même; et
quiconque s’égare, ne s’égare qu’à son propre détriment. » Sourate 17, Al-Isra, verset 15
ﻀ ﱡﻞ َﻋﻠَ ْﯿ َﮭﺎ َ ﱠﻣ ِﻦ ا ْھﺘَﺪَى ﻓَﺈِﻧﱠ َﻤﺎ ﯾَ ْﮭﺘ َﺪي ِﻟﻨَ ْﻔ ِﺴ ِﮫ َو َﻣﻦ
ِ َﺿ ﱠﻞ ﻓَﺈِﻧﱠ َﻤﺎ ﯾ
2) La nécessité d’être reconnaissant des bienfaits d’Allah, et le fait que cela suscite leur
conservation, leur amélioration et leur augmentation
Ainsi, chaque fois qu’un bienfait est reçu par de la gratitude, il perdurera. Dans le cas
contraire, il disparaîtra. C’est la raison pour laquelle certains savants ont qualifié la
reconnaissance de « protectrice » et « d’initiatrice » puisqu’elle conserve aussi bien les
bienfaits existants qu’elle suscite l’apparition de nouvelles faveurs.
C’est-à-dire: sois reconnaissant envers Lui pour les bienfaits, la générosité et les honneurs
dont Il t’a comblés. Effectivement, Allah a gratifié ce pieux serviteur en lui accordant la
sagesse et la science bénéfique. De même, Il lui a permis d’accomplir des bonnes actions. Il y
a donc en cela une preuve qui montre que, lorsqu’Allah accorde la science, le bien et les
bonnes œuvres à Son serviteur, il se doit de constamment faire preuve de gratitude envers
Lui en reconnaissant Sa grâce, Sa guidée, Sa réussite et Ses bienfaits.
La reconnaissance d’un bienfait s’exprime par le cœur, la langue et les membres du corps.
Ces 3 formes de reconnaissance sont toutes visées par la parole d’Allah : « Sois
reconnaissant envers Moi. »
Celui à qui la sagesse, la science profitable et les actes vertueux ont été accordés doit faire
preuve de gratitude envers Allah [de trois manières]:
- Par le cœur : en reconnaissant Son bienfait en son for intérieur.
- Par la langue : en célébrant les louanges d’Allah, en Le glorifiant et en Le remerciant.
- Par le corps : en utilisant ce bienfait dans Son obéissance.
Il s’agit pour le serviteur d’accomplir des bonnes actions et de s’empresser d’obéir. Il s’agit
également de veiller à utiliser ces bienfaits dans les voies qu’Allah a ordonnées d’emprunter.
La reconnaissance du serviteur vis-à-vis du bienfait d’Allah est une bonne action, dont les
conséquences et les bénéfices sont profitables à son auteur.
Si le serviteur fait preuve de reconnaissance, cette action lui sera d’utilité ici-bas et dans
l’au-delà. Dans ce bas-monde, cela se traduira par la préservation et la durabilité de ce
bienfait, et par le gain d’autres grâces, comme il a été mentionné précédemment.
Dans l’au-delà, cela se traduira par une récompense, une rétribution et une fin heureuse.
Ainsi, lorsque le serviteur se montre reconnaissant, cette gratitude lui profitera à lui et lui
seul.
En revanche, si le serviteur se montre ingrat pour le bienfait dont il a été comblé, son
ingratitude sera pour lui un malheur et une source de regrets et de remords aussi bien ici-
bas que dans l’au-delà.
Le serviteur doit prendre conscience de cette réalité, c’est-à-dire du fait que c’est bien lui qui
est dans la nécessité de se montrer reconnaissant envers Allah, alors qu’Allah, Lui, n’a pas
besoin de la reconnaissance de Son serviteur.
Sourate 31, Luqman, verset 12
Waman kafara
Cacher, couvrir, recouvrir, faire disparaître, enfouir (la graine comme le paysan), celer,
enterrer, enfoncer, oublier, être ingrat, rejeter, repousser, renier, refuser, nier, dénier,
mécroire, être infidèle, incrédule, irréligieux, mécréant, ne pas croire ou mal croire,
répudier, déprécier, s'affranchir de, se soustraire à
Plusieurs termes découlent de cette racine (kufraan, Kaafir, kafuur, kafur, akfara) mais
concentrons-nous sur ceux qui nous intéressent ici :
Kufr wa kufuur ( )ﮐﻔﺮ و ﮐﻔﻮر: négation, refus, rejet, dénégation, dépréciation, ingratitude,
mécréance, infidélité, incrédulité, le fait de rejeter, de repousser, de mal poser sa foi, de
refuser les données de la Révélation - le fait d'enfouir (la graine, la foi, etc.), de recouvrir,
d'oublier, de refuser
Kufaar wa kafarat ( )ج ﮐﻔﺎر و ﻛﻔﺮة: qui enfouissent la graine, qui rejettent, qui renient, etc.
Kafar ( )ﮐﻔﺎر: toujours ingrat, qui ne cesse de rejeter, de nier, d'être mécréant, etc.
Kafarat ( )ﻛﻔﺎرة: ce qui permet de recouvrir, d'enfouir, de faire disparaître à la vue, expiation,
réparation, compensation
Kafara ( )ﻛﻔﺮ: recouvrir, enfouir, se cacher dans, couvrir une chose par une autre, se couvrir
entièrement de qqch, effacer, expier, réparer, remettre, compenser, rendre infidèle, accuser
d'infidélité
Alors voilà pour l'ingratitude. Si vous faites preuve d'ingratitude à Mon égard, alors vous
devriez savoir « fa-inna Allaha ghaniyyun hameedun ».
Comme nous l'avons dit, Allah n'a absolument pas besoin de ce shukr en premier lieu. Donc,
si vous ne le faites pas, cela n'aura aucune conséquence sur Allah.
C'est vous qui allez perdre. Vous êtes celui qui a besoin de ce shukr, pas Allah.
Sourate 31, Luqman, verset 12
Que vous êtes libre de vouloir n’importe quoi. Que vous êtes indépendant et que vous
pouvez vous passer des autres.
C'est pourquoi la personne riche s'appelle aussi ghani, à cause de son argent. Il lui permet de
ne pas dépendre des autres parce qu'il peut dépenser son argent et s'occuper de lui-même.
Ghaniya en arabe est aussi utilisé pour désigner une belle femme car qu'elle n'a pas besoin
de cosmétiques, parce qu'elle est si belle, qu'elle n'a pas besoin de maquillage. On dit donc
qu'elle est une ghaniya, une belle femme.
S'établir dans un lieu, habiter, demeurer, rester, continuer d'être, vivre, exister, se contenter
de qqch, combler, se passer de qqch, être sans besoin, être florissant, riche, content, satisfait
de
Plusieurs termes découlent de cette racine (aghna, moughnouna, istaghna) mais celui qui
nous intéresse ici est :
Il ne peut être que Riche de manière à être à même de se passer de toutes les créatures. Il n'a
absolument pas besoin d'elles. En revanche, celles-ci ont toujours besoin de Lui et ne
sauraient s'abstenir, ne serait-ce que l'espace d'un clin d'oeil, de Sa générosité, de Sa gestion,
ainsi que de Son éducation générale et particulière. Tous ceux qui habitent dans les cieux et
sur la terre sont Ses esclaves, soumis à Sa domination et assujettis à Sa volonté. S'Il les faisait
tous périr, cela ne diminuerait en rien Sa puissance, Son pouvoir, Sa royauté, Sa suzeraineté
ou Son caractère divin.
En vertu de Sa richesse infinie, l'obéissance des obéissants ne Lui est d'aucun profit tout
comme la désobéissance des désobéissants ne Lui fait aucun tort. Si tous les habitants de la
terre croyaient en Lui, cela n'augmenterait en rien Son royaume. S'ils devaient tous
mécroire, cela ne diminuerait en rien Sa richesse.
Dans un hadith divin, Allah déclare : « Ô Mes serviteurs ! Si le premier et le dernier d'entre
vous, les djinns et les hommes, avaient le cœur de l'homme le plus pervers parmi vous, cela
ne diminuerait en rien Mon royaume ». Il dit aussi : O Mes serviteurs ! Vous n'atteindrez
jamais un tel degré de méchanceté au point de Me nuire et vous n'atteindrez jamais un tel
degré de bienfaisance au point de M'être utiles ». Muslim (2577).
La perfection de Sa richesse est telle que ceux qui dépensent et donnent dans Sa voie, dans la
recherche de Sa satisfaction, ne Lui sont d'aucun bénéfice. De même, la parcimonie et
l'avarice des gens ladres ne Lui causent aucun préjudice.
Sa richesse est si éminente que si tous les habitants des cieux et de la terre, du premier au
dernier, se tenaient dans une même plaine pour Lui demander tout ce dont ils ont besoin et
qu'll les comblait, cela ne diminuerait en rien ce qu'il y a auprès de Lui.
Allah n'a pas besoin de Sa création ; Il Se Suffit à Lui-même. C'est Lui qui enrichie, nourrit et
prend soin de la création.
Ibn Kathir a commenté : « Allah est Riche et n'a besoin de rien de la part de Ses créatures,
tandis que toutes Ses créatures ont besoin de Lui. Le bienfait d'Allah englobe tout, et ce qu'Il
possède n'a pas de fin. Donc quiconque se débarrasse par charité de choses bonnes et pures,
qu'il sache qu'Allah est le Plus Riche, Sa faveur est énorme et Il est le Plus Généreux, le Plus
Compatissant ; et Il va le récompenser de sa charité et la multiplier beaucoup de fois. »
C'est nous qui avons besoin de Lui en tout ; sans Sa miséricorde, nous ne pourrions même
pas trouver l'eau pour nous désaltérer, ou la nourriture pour simplement survivre. Celui qui
pense ne pas avoir besoin de Dieu est dans la plus grande erreur et la plus grande confusion.
Sourate 31, Luqman, verset 12
Louer, louanger, glorifier, remercier, approuver, rendre grâce, trouver qqn digne d'éloges,
proclamer les qualités de qqn
Hamid ( )ﺣﻤﯿﺪ: digne d'éloges, de louange, digne d'être louangé, d'être remercié, glorieux
Cela signifie qu'Il est celui qui mérite toute la louange. La louange représente le plus vaste
des attributs, le plus général des compliments et la plus sublime des exaltations. En effet,
tous les noms et attributs d'Allah sont louange. Tout ce qui émane de Lui est louange : Ses
actes, Ses lois, Son équité, Sa vengeance contre Ses ennemis ainsi que Sa faveur et Sa
bienfaisance envers Ses alliés. La création et le commandement n'existent que par Sa
louange. Ils n'ont eu de vie qu'avec elle et ne se manifestent que par elle. La finalité était
donc Sa louange. Ainsi, la louange du Seigneur est la cause, l'objectif et l'apparence de tout
cela. Elle est l'âme de toute chose. Tout n'est en fait que par Sa louange.
Le cheikh de l'islam, Ibn Taymiyya, précise : « En outre, Allah nous informe que la louange
Lui appartient, qu'll mérite la louange et la glorification, que la louange Lui revient au début
et à la fin. Il nous annonce qu'll est le Maître de la décision, et d'autres types de louanges.
On doit louer le Seigneur pour la grâce qu'll accorde à Ses serviteurs parce que la faveur
commande que le bienfaiteur soit glorifié pour son don. Or, tous les bienfaits proviennent
d'Allah. Ce genre de louange est attesté par l'ensemble de la création, qu'il s'agisse du pieux,
de l'impie, du croyant ou du mécréant, en raison de l'abondance de Ses dons et de l'ampleur
de Sa grâce. En effet, Il déploie Ses mains avec générosité, accorde Ses belles faveurs, honore
Ses serviteurs de manière excellente. Il étend sur eux Sa miséricorde, Son bienfait et Sa
grâce. Il exauce les supplications de ceux qui sont dans la contrainte, dissipe l'anxiété des
affligés et apporte Son aide aux opprimés. Il donne avant même qu'on lui demande et sans
qu'on le mérite. Au contraire, Il commence à octroyer, tout simplement, par faveur,
générosité et bienfaisance. Il repousse les malheurs et les fléaux après que leurs conditions
se soient réunies et les dissipe après leur occurrence. La bonté du Très-Haut atteint ce qui
dépasse toutes les espérances. Il guide Ses préférés et Ses serviteurs vers la demeure de la
paix, prend leur défense, de la meilleure façon, et les protège pour qu'ils ne tombent pas
dans le péché. Il leur fait aimer la foi et en embellit leurs cœurs. Il les amène à détester la
mécréance, la perversité et la désobéissance en les mettant sur la voie de la rectitude. Il leur
ouvre les portes du droit chemin et leur montre ce qui les rapproche de Son agrément, en les
éloignant de Son courroux. Il faut ajouter à cette liste bien d'autres dons et bienfaits de Sa
part que l'on ne saurait énumérer. Quiconque souhaite découvrir les origines de ces faveurs
et ce que celles-ci exigent comme louange, rappel, remerciement d'Allah et pureté
d'adoration, n'a qu'à laisser son esprit vagabonder dans les jardins du Noble Coran. Il lui
appartient aussi de méditer les grâces qu'Allah y a placées et par lesquelles Il S'est fait
connaître à Ses fidèles, du début à la fin du Coran.
Louange et merci à Allah. Louange à Allah pour Ses faveurs, pour l'islam, pour la foi, pour le
Coran, pour la famille, pour les biens et pour la santé. Louange à Allah pour tous les bienfaits
qu'll a octroyés, dans le passé ou le présent, en secret ou en public, en particulier ou en
général. Nous adressons à Allah des louanges à profusion, agréables et bénies, comme l'aime
et l'agrée notre Seigneur.
La louange apparaît plus d'une quarantaine de fois dans le Noble Coran. Dans certains cas,
les causes de la louange sont rassemblées et, dans d'autres, elles sont citées de manière
détaillée.
Parmi les versets où les raisons de la louange sont regroupées, on peut mentionner :
« Louange à Dieu, le Maître de l'Univers » (al-Fâtiha : 2) ;
« À Lui la louange en ce monde et dans la vie future » (al-Qasas : 70) ;
« Louange à Dieu à qui appartient tout ce qui est dans les Cieux et tout ce qui est sur la
Terre» (Saba': 1).
Quant aux versets où les causes de la louange sont évoquées en détail, ils sont, entre autres :
« Ils s’écrieront : « Louange à Dieu qui nous a conduits en ce lieu! Si pas voulu nous guider
dans la bonne voie, nous n'aurions jamais pu y accéder » (al-A'râf: 43). Ce passage met en
exergue la célébration de la louange d'Allah pour l'accès au paradis.
« Tu diras : « Louange à Dieu pour nous avoir sauvés de ce peuple injuste !» (Al-Mu’minûn :
28). Cet extrait renferme la louange, d'une part, pour le secours qu'Allah apporte contre les
ennemis et, de l'autre, la protection contre leurs méfaits.
« Béni soit Ton nom, Seigneur, Toi qui m'as gratifié d'lsma'il et d'Ishaq, malgré mon grand
âge ! Mon Seigneur est si prompt à entendre les prières ! » (Ibrâhîm : 39). On trouve, dans ce
verset, la louange d'Allah pour le don qu'll fait d'un enfant.
Par ailleurs, le passage « Louange à Dieu qui a révélé à Son Serviteur le Coran, sans y
introduire le moindre détour » (al-Kahf : 1) comprend la louange d'Allah parce qu'll a fait
descendre le Noble Coran, sans qu'il y ait une infime tortuosité.
Les versets, à ce sujet, sont très nombreux. Allah a ouvert Son Livre avec la louange. En effet,
Il a débuté certaines sourates du Coran avec elle, ainsi que Sa création qu'Il terminera, de la
même manière. À Lui donc la louange au début et à la fin, à Lui le remerciement,
ouvertement et en secret. Il est certes le Loué, le Glorifié.
D'après le tafsir d'Ibn Kathir : « Le Digne de Louange [est Celui] que l'on glorifie et que l'on
loue pour tous Ses actes, Ses paroles, Ses réglementations, Ses ordres et Ses interdictions et
qui ne dit que la vérité dans les informations qu'Il transmet. » [Al-Mubarakpuri, Tafsir Ibn
Kathir, vol. 5, p. 308]
Application : Savoir qu'Allah est le Digne de louange remplit le cœur des Musulmans
d'émerveillement et d'admiration envers Allah. Il est Digne de louange au point que les
cœurs tremblent tellement Il est Sublime. Ce savoir inspire les Musulmans à se soumettre et
à se dévouer à Allah, Celui qui est Digne de louange.
« Al-Hamîd » est l’un des magnifiques noms d’Allah. Il indique qu’Allah est constamment
loué et en droit de l’être, et ce, quelques soient le temps et les circonstances. Ainsi, Il est loué
en raison de Ses noms et attributs ainsi que pour les grâces qu’Il octroie à Ses serviteurs.
Effectivement, Il possède toutes les qualités louables et à Lui toute la louange.
L’ensemble des louanges Lui reviennent, du début à la fin. Et à Lui la gratitude, tant
intérieurement qu’extérieurement vu que tous les bienfaits proviennent d’Allah. Il n’est pas
une faveur sans qu’elle provienne de Lui. C’est donc pour Celui qui a attribué tous ces
bienfaits que les louanges doivent être exprimées.
Donc, Allah dit qu'il est Hamid. Ce qui signifie que si quelqu'un méritait ce shukr en premier
lieu, c’est Allah car il est digne de toute louange.
Et le fait qu'il soit Ghani nécessite qu'il soit aussi Hamid. Parce que s'il est Ghani, cela signifie
qu'il n'a besoin de personne, implique qu'il prend soin de tout le monde parce que tout le
monde a besoin de lui. S'il prend soin de chacun d'entre nous, cela signifie qu'il doit aussi
avoir toutes nos louanges et c'est qu'il est Hamid.
Leçon : L’affirmation qu’Allah détient tous les attributs de perfection dignes de louanges.
Croire qu’Allah mérite les louanges les plus parfaites, en raison de Ses noms et parfaits
attributs ainsi que des faveurs qu’Il octroie.
Verset 13
Et lorsque Luqmān dit à son fils tout en l’exhortant : « Ô mon fils, ne donne pas d’associé à Allah, car
l’association à [Allah] est vraiment une injustice énorme. »
ٌ۬ َ ٌ � � � َ ۡ َ ُ َ َ � ُ َ ٰ ُ نَ ﱠ َ ُ ش ۡ ۡ � ﱠ شﱢ ۡ� ُ َٰ ۡ � َ َ ۡ َ
�ﻢ ۖ ِ �ك ِب
ﭑ� ِإن ٱﻟ�ك ﻟﻈﻠﻢ ﻋ ِﻈ � � � و ِ�ذ ﻗﺎل ﻟﻘﻤ�ﻦ ِ�ﺑ ِﻨ ِﻪۦ وﻫﻮ � ِﻌﻈﻪ ۥ ﻳ�ﺒى
Wa-ith qala luqmanu liibnihi wahuwa ya’ithuhu ya bunayya la tushrik biAllahi inna alshshirka lathulmun
‘atheem
Concernant le fils de Luqmân, il est dit qu’il s’appelait Thârân, selon un rapport d'As-Suhayli.
Tout ce que nous savons, à propos de lui, c'est que c'était un mushrik. Quant à savoir s'il est
devenu musulman ou non après les conseils que lui a donné Luqman, c'est une question sur
laquelle les savants divergent.
Certains disent que Luqman a continué à conseiller son fils jusqu'à ce qu'il devienne
musulman. D’autres disent que non, et qu’il est resté mushrik.
On a évoqué la même chose pour sa femme : qu’il ne cessa de l'appeler à l'adoration de Dieu,
jusqu'à ce qu'elle adhéra à l'Islam. Wa Allahu a3lam.
Une autre information que nous pouvons également rapporter à propos de son fils, c’est
qu'il n'était pas un jeune garçon comme Yusuf, 3alayhi salam, qui l’était au début de son
histoire dans le Coran. Non, il devait avoir dépassé l'âge de la puberté, car sinon Luqman ne
le condamnerait pas pour avoir fait du shirk, il ne serait pas appelé mushrik, il ne serait pas
condamné pour être un mushrik, il ne serait pas conseillé contre le shirk...ect Donc c’était bel
et bien un homme.
Sourate 31, Luqman, verset 13
Wa-ith. Ce wa, juste au début, Ibn Ashur dit que cela renvoie à ce qui précède directement.
Ce qui signifie que les mots que Luqman a donné à son fils comme conseil étaient
directement liés à la hikma qu'Allah lui avait donnée, ce qui nous montre que Luqman a
d'abord regardé à l'intérieur de lui-même, a vu les bénédictions d'Allah et cela lui a fait faire
shukr à Allah.
Mais ensuite il a regardé autour de lui et où a-t-il regardé ? Pas plus loin que son propre fils.
Cette hikma lui a donné la capacité de faire da3wa. Et cette da3wa, il l'a faite en premier à
son fils
Dans la mesure où ce ith n’est pas précédé d’un résumé de l’histoire dans laquelle il s’insère,
nous pouvons le considérer comme un cas d’agrammaticalité : il fait référence à une histoire
racontée ailleurs. Luqmân était effectivement déjà connu avant sa réinterprétation dans le
Coran." (« Une analyse rhétorique de la sourate Luqmân » de Jeanne Malaik BOLLEN)
"wahuwa ya’ithuhu"
Avant l'éducation et les recommandations, Allah raconte l'histoire de Luqman en disant : (Et
lorsque Luqman dit à son fils tout en l'exhortant).
Concernant le waw au début du verset, il est très important. Allah aurait pu simplement dire
quand Luqman a dit à son fils "la tushrik biAllah", ça aurait été suffisant. Mais Allah a ajouté
"wahuwa ya’ithuhu" pendant qu'il réprimandait son fils.
En fait, ceci est une indication que ce n'était pas un cas unique, ce n'étais pas la seule fois.
Il avait l'habitude de parler à son fils souvent, il avait une relation avec lui. Il était proche de
lui et lors d'une de ces conversations, alors qu'il l'admonestait, il lui parlait comme il le
faisait habituellement, mais à une de ces occasions, "wahuwa ya’ithuhu", il a commencé à
l'admonester. Ainsi, il parlait à son fils en lui demandant, par exemple, qu'est-ce que tu as
fais à l'école aujourd’hui ? Comment ça va au sport ? Où es-tu allé ? ...ect
Et ensuite durant la conversation, le fils lui dit, toujours en guise d’exemple : j'aimerai être
docteur, j'aimerai me marier, déménager, vivre dans telle région...ect.
Mais malgré tout ça, il y a des choses plus importantes : qu'en est-il de ta relation avec Allah
? Tu es un mushrik, ça ne va pas. Tu ne crois pas qu'il soit temps maintenant ? "la tushrik
biAllah". Et puis il a commencé à le réprimander. Et c'était tout à fait naturel, "wahuwa
ya’ithuhu", il ne lui a pas juste dis « fils, assieds-toi » et BANG !
Non, c'était naturel, il avait une relation avec son fils. Son fils était un mushrik, il n'était pas
musulman mais il ne lui a pas dit "va au diable ! Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi !".
Au contraire, il était encore proche de lui et il avait une relation avec lui qui lui permettait de
s'asseoir et de parler avec lui.
Ce qui signifie aussi que son fils aimait écouter son père. Quand papa parle, ce n'était pas "ça
rentre par une oreille puis ça ressort de l'autre". Non, il l'écoutait vraiment. Et il a juste
donné une admonestation appropriée.
Ce n'était pas le genre de situation ou vous vous parlez à vous-même ou vous parlez à
quelqu'un de "vide", qui ne vous écoute pas vraiment. Non.
C'était une conversation naturelle qui a mené à une admonestation. C'est ce que le waw nous
enseigne.
Ibn ‘Ashur a dit dans son tafsir que Luqman a continué à donner des conseils à son fils pour
qu'il ne fasse pas de shirk jusqu'au jour où son fils est devenu croyant.
Wa Allahu a3lam.
Sourate 31, Luqman, verset 13
Et lorsque Luqmān dit à son fils tout en l’exhortant : « Ô mon fils, ne donne pas d’associé à Allah, car
l’association à [Allah] est vraiment une injustice énorme. »
ﻈ ۡﻠ ٌﻢ َﻋﻈِ ﯿ ۬ ٌﻢ
ُ َﺸ ِۡﺮكَ ﻟ ِ ﻰ َﻻ ﺗ ُ ۡﺸ ِﺮ ۡك ِﺑ ﱠ
ّ ﭑ�ۖ ِإ ﱠن ٱﻟ ُ َو ِإ ۡذ ﻗَﺎ َل ﻟُ ۡﻘ َﻤ ٰـﻦُ ﭑﻟ ِۡﺑﻨِ ِﮫۦ َوھ َُﻮ ﯾَ ِﻌ
ﻈﮫُ ۥ ﯾَ ٰـﺒُﻨَ ﱠ
Wa-ith qala luqmanu liibnihi wahuwa ya’ithuhu ya bunayya la tushrik biAllahi inna
alshshirka lathulmun ‘atheem
Luqman dit à son fils de ne pas faire de shirk. Et après lui avoir dit ça, il dit ensuite le
raisonnement qu'il a donné, la 3illa.
Et quel est le raisonnement ? « Inna alshshirka lathulmun ‘atheem », parce que le shirk est
en effet un grand dhulm, une grande injustice.
Généralement dans l’argumentation, comme noté dans le Coran à divers endroits, il y a deux
composants, il y’a la conclusion (le hukm) et le raisonnement (la ‘illa).
Mais ici c'est le contraire, la conclusion finale «la tushrik biAllah » semble venir en premier
et ensuite « inna alshshirka lathulmun ‘atheem », la raison pour laquelle vous ne devriez pas
faire de shirk est que c'est un grand dhulm mais en donnant d'abord les raisons pour
lesquelles c’est le cas.
S31v10 (Raisonnement) :
« Il a conçu les cieux sans piliers que vous puissiez voir, Il a implanté des montagnes dans la
terre pour qu'elle ne branle pas sous vos pieds et Il y a disséminé des animaux de toutes
sortes. Et du ciel, Nous envoyons de la pluie par laquelle Nous faisons pousser toutes sortes
de couples de plantes bienfaisantes. »
S31v11 (Conclusion) :
« Telle est l'œuvre de Dieu ! Montrez-Moi à présent ce qu'ont créé les divinités que vous
adorez en dehors de Lui. Les injustes sont vraiment dans un égarement manifeste ! »
Cette fois, on dirait que Luqman lui dit d'abord de ne pas faire de shirk (hukm) car c’est un
grand dhulm (‘illa).
"Waw", encore une fois, montre bien que c'était une chose continue, ce n'était pas unique.
Luqman lui disait, le conseillait, lui donnait les raisons, et donc il a déjà été intégré qu'il lui
donnait le conseil, les raisons de ne pas faire de shirk. Donc le hukm ne vient pas vraiment
en premier. Non, le fait est que c'est une chose en cours et très probablement Luqman a
commencé par le raisonnement avant d'arriver à la conclusion qui était de ne pas faire de
shirk.
La manière d’exhorter à un énorme impact sur l’éducation des gens et l’enseignement des
enfants. Selon les savants, l’exhortation est une science que l’on transmet et que l’on
conseille de mettre en application, accompagnée d’incitation(s) et/ou de menace(s). Il s’agit
pour l’exhortateur de mentionner le bien en énonçant les bénéfices qui en découlent, et
inversement.
C’est donc de cette manière que Luqman a procédé en incluant dans ses recommandations,
une incitation bénéfique qui encourage son interlocuteur à accomplir l’action que le
prêcheur lui conseille de la meilleure des manières, ainsi qu’une mise en garde convaincante
qui le dissuade d’approcher le péché et de commettre un délit.
Sourate 31, Luqman, verset 13
« Ne donne pas d’associé à Allah, car l’association à [Allah] est vraiment une injustice
énorme. »
َ ﻈ ۡﻠ ٌﻢ
ﻋﻈِﯿ ۬ ٌﻢ ُ َﺸ ِۡﺮكَ ﻟ ِۖ َﻻ ﺗ ُ ۡﺸ ِﺮ ۡك ﺑِ ﱠ
ّ ﭑ� إِ ﱠن ٱﻟ
Ici Allah n'a pas dit que le shirk est le plus grand péché, même si ça l'est. Allah a dit qu'il
pardonne tous les péchés sauf le shirk. Celui qui fait du shirk, Allah ne pardonne pas ce
péché particulier. C'est donc le plus grand péché mais ici on parle de dhulm.
Nous traduisons généralement le mot "dhulm" par "injustice", mais le mot "dhulm" en
arabe a 3 significations fondamentales.
L'une d'entre elles est l'injustice, une seconde est la mauvaise action et la troisième est
de mal placer quelque chose, de prendre quelque chose et de le mettre à un endroit
incorrect.
Non, mais c'est le numéro deux, c'est définitivement un mal et pour sûr c'est une faute.
Le troisième, est de mettre quelque chose à un endroit incorrect. Et encore une fois, c'est
totalement vrai pour le shirk.
L’association est une injustice par laquelle nous plaçons certaines choses à des endroits
qui ne conviennent pas, tel est le cas de l’adoration. L’association est une injustice
énorme car elle place Le Détenteur de tous les bienfaits à égale mesure de celui dont
n’émane aucun bienfait.
C’est prendre une entité là dehors ou toute autre chose vivante ou non vivante, et lui
accorder une position qu'elle ne mérite pas.
Les Quraysh ont pris les idoles et les ont mises de leur position, qui est encore plus basse
que la position d'eux-mêmes, et élevées à la position du Créateur. C'est un dhulm selon
le troisième sens.
Et c'est un mauvais placement de quelque chose d'autre, qui est votre propre dévotion,
vos propres sentiments d'amour ou de crainte ou de vénération. Vous avez pris ces
sentiments et vous les avez placés dans ces idoles, cette autre entité en dessous d'Allah.
Vous avez également mal placé votre amour, votre adoration, et quelque chose qui ne le
mérite pas, quelque chose de mauvais.
Donc « inna alshshirka lathulmun », n'est pas seulement un mauvais placement, c'est le
pire type de mauvais placement. C'est le pire type d'erreur.
Dans le mot « dhulm », il y a beaucoup de significations, mais plus que cela, il y a la ‘illa,
le raisonnement.
En utilisant le mot dhulm, il devient clair que vous avez fait quelque chose de mal. Vous
avez pris cette idole et vous l'avez mis au mauvais endroit. Et le raisonnement est que
c’est mal, que vous ne devriez pas faire ça.
C'est pourquoi il est dit, ne faites pas de shirk. Parce que dans le shirk il y a ceci : vous
avez pris votre dévotion, vous l'avez mise dans les idoles OU vous avez pris l'idole, vous
les avez mal placées à la position d'Allah. Et en plus, tout cela est faux. C'est le
raisonnement. Et c'est pourquoi « la tushrik biAllah ». Mais pas juste ça. C'est ‘atheem.
Ceci est la pire chose que tu puisses faire.
Sourate 31, Luqman, verset 13
« Ne donne pas d’associé à Allah, car l’association à [Allah] est vraiment une injustice énorme. »
ﻈ ۡﻠ ٌﻢ َﻋﻈِ ﯿ ۬ ٌﻢ
ُ َﺸ ِۡﺮكَ ﻟ ِۖ َﻻ ﺗ ُ ۡﺸ ِﺮ ۡك ﺑِ ﱠ
ّ ﭑ� إِ ﱠن ٱﻟ
Différentes leçons (extrait du livre "Les enseignements tirés du récit de Luqman le sage" de
Abderrazzaq Al Badr) :
Il le guérit et pourtant, il demande la guérison à autre que Lui ! Existe-t-il une plus grande
injustice que celle-ci ?!
2) Informer son interlocuteur des bienfaits engendrés par la mise en application des ordres et
le délaissement des interdits
La personne qui apprend sa religion ou celle qu’on invite à Allah est dans le besoin de
connaître les fruits engendrés par la mise en pratique des obligations ainsi que les
conséquences néfastes des péchés afin qu’il puisse se conformer aux ordres d’Allah plus
facilement. Effectivement, si on l’informe de l’un de Ses ordres, il a besoin qu’on lui rappelle
les bienfaits qui en découlent, et lorsqu’on l’informe d’un interdit, il a besoin qu’on lui
rappelle les conséquences désastreuses qui menacent la personne qui emprunte ce chemin.
Sourate 31, Luqman, verset 13
« Ô mon fils, ne donne pas d’associé à Allah, car l’association à [Allah] est vraiment
une injustice énorme. »
ﻈ ۡﻠ ٌﻢ َﻋﻈِ ﯿ ۬ ٌﻢ
ُ َﺸ ِۡﺮكَ ﻟ ِۖ َﻻ ﺗ ُ ۡﺸ ِﺮ ۡك ِﺑ ﱠ
ّ ﭑ� ِإ ﱠن ٱﻟ
Luqman invita d'abord son fils au tawhîd (l’unicité d’Allah), le mit en garde contre toute
association dans Son adoration et ce, avant toute autre chose. Il n’y a aucun doute que la
croyance (al 'aqîdah), l’unicité d’Allah (at tawhîd), et le fait de purifier les esprits de toute
association dans le culte est la base fondamentale.
Nul ne peut se rapprocher de Dieu sans avoir planté la graine de la foi. C’est le 1er conseil de
Luqman à son fils : il lui donne le sens, celui de ne pas associer Dieu à d’autres croyances.
Pour être libre, libère-toi du polythéisme, des croyances futiles, des voies sans issues. Et
elles sont nombreuses sur notre chemin : le culte de soi, de l’argent, du divertissement. Cette
1ère recommandation fonde tout le reste, il enseigne à son fils et à nous également de rester
attachés et fidèles à l’Unique.
Ce que l’on retient donc ici, c’est l’importance d’enseigner à nos enfants dès leur jeune âge
l’unicité d’Allah et de les mettre en garde contre le polythéisme.
Les enfants sont des éponges et apprennent énormément par mimétisme. Ils s’imprègnent
de notre propre comportement, de nos tics, de nos habitudes.
Il est donc important de toujours mettre Allah avant chaque chose dans ton quotidien de
façon à ce que tes enfants grandissent et baignent dans cet état d’esprit. Il faut leur faire
ressentir le plus souvent possible dans les actes, les mots, les pensées que l’intention est
portée vers la satisfaction d’Allah. Et ainsi leur apprendre à aimer ce qu’IL aime et détester
ce qu’IL déteste.
Les conseils qu’un parent décide de donner ou de ne pas donner à son enfant sont très
importants. Il serait dévastateur, pour un parent, d’entendre son enfant, au Jour du
Jugement, dire « mais mes parents ne m'ont jamais dit cela ! ». Choisir les bonnes paroles
peut être difficile, parfois ; c’est pourquoi emprunter les paroles des prophètes ou de nos
pieux prédécesseurs, tels Luqman, peut-être une excellente idée.
En effet, il convient aux parents, éducateurs et ceux qui appellent à Allah d’accorder une
certaine attention à cela lorsqu’ils appellent les gens au bien. On doit commencer par le plus
important et ainsi de suite, même dans l’éducation des enfants et des générations futures.
On commence par ancrer les bases du dogme sain et de la bonne croyance. Ensuite, on
enseigne les différentes adorations, les bonnes manières et les nobles comportements.
On retrouve que, lorsque le prophète, 3alayhi salat wa salam, a envoyé Mu’âdh Ibn Jabal,
radhi Allahu 3anhu, au Yémen, il lui a dit :
« Tu vas te rendre chez un peuple parmi les gens du Livre. Que la première chose à laquelle
tu les appelles soit qu’ils n’adorent autre qu’Allah le Très-Haut. » (Rapporté par Al-Bukhârî
(1389, 6937) et Muslim (19) d’après le hadith d’Ibn ‘Abbâs)
« Ô mon fils, ne donne pas d’associé à Allah, car l’association à [Allah] est vraiment une injustice
énorme. »
ﻈ ۡﻠ ٌﻢ َﻋﻈِ ﯿ ۬ ٌﻢ
ُ َﺸ ِۡﺮكَ ﻟ ِۖ َﻻ ﺗ ُ ۡﺸ ِﺮ ۡك ِﺑ ﱠ
ّ ﭑ� ِإ ﱠن ٱﻟ
Voilà quelle est l'association majeure que Dieu a citée lorsqu'Il dit :
« Certes, Dieu ne pardonne pas si on Lui associe d'autres divinités, mais Il pardonne ce qui
est moindre à qui Il veut. » (Ste 4/V.48)
� ﻻَ ﯾَ ْﻐﻔ ُِﺮ أَن ﯾُ ْﺸ َﺮكَ ﺑِ ِﮫ َوﯾَ ْﻐﻔ ُِﺮ َﻣﺎ دُونَ ذَﻟِﻚَ ِﻟ َﻤﻦ ﯾَﺸَﺎ ُء
َ ّ إِ ﱠن
Et les versets qui vont dans ce sens sont nombreux : ainsi, celui qui attribue un associé à
Dieu et meurt dans cet état d'esprit est voué à l'Enfer, tout comme celui qui a cru en Dieu et
meurt dans cet état d'esprit, fait partie des gens du Paradis, même s'il doit être châtié
auparavant par le Feu pour payer de ses fautes.
Leçons tirées du livre "Les enseignements tirés du récit de Luqman le sage" de Abderrazzaq
Al Badr :
Aussi, on remarquera que dans ce noble contexte, qu’il lui a interdit plusieurs choses, dont
l’orgueil, la naïveté, l’arrogance mais la première chose qu’il a interdite est le Shirk, ce qui
montre que cet acte est le plus néfaste et le plus destructeur des péchés.
Dès lors, l’enfant se développera selon les fondements de la foi et les bases de la croyance,
qui sont les fondations sur lesquelles sont bâties le dogme, la religion, la législation.
Sourate 31, Luqman, verset 13
« Ô mon fils, ne donne pas d’associé à Allah, car l’association à [Allah] est vraiment une
injustice énorme. »
ﻈ ۡﻠ ٌﻢ َﻋﻈِ ﯿ ۬ ٌﻢ
ُ َﺸ ِۡﺮكَ ﻟ ِۖ َﻻ ﺗ ُ ۡﺸ ِﺮ ۡك ﺑِ ﱠ
ّ ﭑ� إِ ﱠن ٱﻟ
Outre l’« association majeure » («ach-chirkou al-akbar »), il y aussi l’« association mineure »
(«ach-chirkou al-asghar ») qui est le fait de montrer de la vanité dans ce que l'on accomplit
par ostentation.
Le Tout-Puissant dit :
« ... Que ceux qui espèrent rencontrer un jour leur Seigneur fassent oeuvre pie et L'adorent
sans rien Lui associer !» (Ste 10/V.110).
C'est-à-dire : qu'ils ne se vantent pas les mérites de ce qu'ils ont fait auprès de quiconque,
hormis Dieu.
Ou encore : « Nous nous tournerons vers les œuvres qu'ils auront accomplies, et Nous le
réduirons en poussière éparpillée. » (Ste 25/V.23)
Ce qui veut dire que les actions qu'ils auront entreprises pour plaire à autre que Dieu seront
considérées comme nulles et que leur récompense sera invalidée. Dieu les réduira comme la
poussière que l'on distingue dans la lumière du soleil, une poussière minuscule, atomisée.
Dieu leur dira : « C'est ce que je voulais, car lorsque vous étiez seuls avec vous-mêmes, vous
Me narguiez par vos graves péchés, et lorsque vous étiez en public, vous apparaissiez
humbles. Vous cherchiez par ostentation à plaire aux Hommes contrairement à ce que vous
Me donnez dans votre cœur ! Vous craigniez les Hommes et vous ne Me craigniez pas ; vous
les considériez et vous n'aviez pas de considération pour Moi ! Vous délaissiez ce qui était
blâmable par égard pour les gens et pas pour Moi ! Aujourd'hui, Je vous ferai goûter le plus
douloureux de Mes châtiments, en plus de vous priver de Ma récompense ! »
- Et quelqu'un d'autre, à qui l'on demandait quel était le but de la sincérité, répondit : « C'est
de ne pas aimer que les gens te louent. »
- Al Foudayl Ibn 'Iyâd a dit : « Le fait de délaisser les œuvres bonnes à cause des gens c'est de
l’ostentation ; œuvrer pour plaire aux gens c'est de l'association et la sincérité c'est lorsque
Dieu te préserve des deux. »
« Ô mon fils... »
ﻲ
ﯾَﺎ ﺑُﻨَ ﱠ
Ya bunayya
Tarbiya vient de la racine de rab qui a le sens de l'agriculteur parce qu'il nourrit la terre et le
sol pour les cultiver, les faire croître et faire en sorte que le rendement soit le meilleur
possible. C'est à cela que fait référence la tarbiya. Être capable de "nourrir" une autre
personne, être capable de "développer" une autre personne.
Voilà ce que nous pouvons trouver pour la racine « » رب بdans « Une approche du Coran
par la grammaire et le lexique » de Maurice Gloton :
Idée de maîtriser et d'éduquer, - être maître, chef, seigneur ; avoir le contrôle de, exercer
l'autorité, rassembler, réunir, arranger, accommoder, élever, éduquer, posséder, être
propriétaire, idée de permanence, parfumer qqch
Plusieurs terme découle de cette racine (Ribayouna, Rabaniyouna, Raba’ibou) mais le mot
qui nous intéresse ici est :
Rab ( )رب: maître, seigneur, éducateur, celui qui enseigne avec autorité et compétence,
enseigneur, possesseur, propriétaire
Il y a certaines choses qu'une personne ne peut pas apprendre d’elle-même, il faut lui
montrer.
C'est pourquoi la mère de l'Imam Malik a dit : "J'avais l'habitude de l'envoyer avec un bâton
au Masjid quand il n'était qu'un jeune garçon.
On lui demandait : « Qu'allait il apprendre ? »
Elle répondit : "Je veux qu'il apprenne d'abord l’akhlaq des savants avant d'apprendre le
3ilm".
Dans le même sens, l'imam Ibn Al-Qâsim a dit : "J'ai étudié 20 ans avec l'imam Mâlik ibn
Anas et pendant 18 ans il m’a enseigné le bon comportement."
Donc en cela, il y a une indication qu'il y a certaines choses que vous ne pouvez pas
apprendre en lisant ou en écoutant. Il faut plutôt que vous le voyez mit en pratique par une
autre personne, ou que cette personne vous dise : voilà ce qu'il faut faire et voilà comment
vous devez vous comporter dans cette situation.
Donc dans l'histoire de Luqman avec son fils, il y a une grande leçon de tarbiya.
En fait, la façon dont il a commencé la conversation, « ya bunayya », dans cela il y a une
immense leçon sur le fait de montrer de l'affection à ses enfants.
C'est quelque chose de très basique mais qui a un impact majeur sur le développement de
l'enfant.
Certaines personnes sont plus affectueuses que d'autres. Dans la façon dont ils parlent aux
autres et dans la façon dont ils ressentent les choses.
Mais d'autres personnes ont du mal à montrer leurs émotions aux autres. Même à leurs
enfants. Certaines personnes n'embrassent pas leurs enfants, ils ne peuvent pas trouver en
eux la force pour le faire.
Mais même pour ces personnes, il y a une leçon à tirer : on peut ne pas être capable de
ressentir ou d'exprimer de l'affection parce qu'on ne la ressent pas mais vous pouvez dire
des mots d'affection. Vous pouvez avoir des gestes d'affection. Et ce mot, « ya bunayya », en
est un et a un impact sur la personne à qui il est adressé.
Entendre des mots d'affection, surtout de la part de ses propres parents, a un impact très
positif sur l'enfant. Et l'enfant, la façon dont il voit ses parents et aussi la façon dont il
commence à développer sa volonté. Et il a de l'amour autour d'eux. Et l'amour le plus
important est l'amour des parents.
Le Prophète, 3alayhi salat wa salam, a dit dans un hadith « Allah est gentil et il aime la
gentillesse ».
C'est l'un des plus beaux noms que l'on retrouve dans la sunna.
Dans son Sahîh', al-Bukhârî rapporte d'après 'Urwa que 'Aisha, radhi Allahu 3anha, a raconté
: « Un groupe de juifs demanda la permission d'entrer chez le Prophète, en saluant «al-sâm
'alaykum». Je répondis : « Au contraire, que la mort et la malédiction soient sur vous!» Le
Messager d'Allah me reprit : « O’Âisha ! Allah est, certes, Doux et Il aime la douceur en toute
chose. » Je rétorquai : « N'as-tu pas entendu ce qu'ils ont dit ?» Il ajouta : « J'ai répondu : « Et
sur vous aussi !» ». (6927).
Muslim relate dans son Sahîh (2593), d'après 'Amra Bint 'Abd al-Rahmân, que 'Âisha a
transmis : « L'Envoyé d'Allah a enseigné : « Ô 'Aisha! Allah est Doux et Il aime la douceur. Il
accorde, grâce à la douceur, ce qu'll ne donnerait pas à cause de la violence ou de tout autre
comportement » ».
Vous pouvez dire une chose de plusieurs façons, mais si vous utilisez des mots doux, alors
l'impact qu'Allah donnera à cette chose sera quelque chose qu'il ne donnera pas pour
quelque chose dites avec des mots durs.
Le hadith déclare clairement qu'on peut appeler Allah le Doux et Lui conférer l'attribut de la
douceur (al-Rifq).
Il n'a pas imposé les charges d'un seul coup à Ses serviteurs. Au contraire, Il l'a fait
progressivement, passant d'une étape à une autre, jusqu'à ce que les âmes s'y familiarisent
et que les natures s'assouplissent afin d'avoir une soumission totale.
Un autre symbole de la douceur divine envers les serviteurs a trait au fait que lorsque
quelqu'un commet un méfait ou un péché, Il ne le punit pas d'emblée. Il lui laisse le temps de
se ressaisir pour revenir vers son Seigneur en se repentant.
Le Seigneur fait donc ressortir que s'll tenait rigueur aux gens pour les péchés qu'ils ont
commis, tels que la mécréance ou les actes de désobéissance, Il leur enverrait un prompt
châtiment, en raison de la laideur de leurs actions. Mais comme Il est Indulgent et Doux, au
lieu d'une punition hâtive, Il leur accorde du temps, sans toutefois les négliger.
Le Seigneur est Doux, c'est pourquoi Sa religion n'est que douceur, facilité et compassion. Il a
enjoint la bonté à Ses serviteurs et octroie, grâce à la douceur, ce qu'll ne donne pas pour
cause de sévérité. La douceur embellit toute chose.
Quiconque en est privé est privé de tout bien. C'est pourquoi le musulman est tenu d'être
doux, dans tout ce qu'il entreprend et dans tous ses états. Il doit éviter la précipitation,
l'empressement, l'impétuosité et la fougue. La précipitation est, en fait, une suggestion
satanique. Elle n'engendre que frustration et perte au serviteur.
Selon le Sahîh Muslim, 'Aisha raconte que le Prophète a affirmé : «La douceur ne se trouve
pas dans une chose sans qu'elle l'embellisse. Tout ce qui en est dépouillé s’enlaidit » (2594)
On y trouve aussi', d'après Jarîr, les propos suivants du Prophète : « Celui qui est privé de la
douceur est privé du bien» (2592).
Mais il ne faut pas confondre la douceur avec laquelle on fait passer un message avec le fait
d'avoir un message doux.
Beaucoup de gens entendent cela et pensent qu'il s'agit d'une version diluée de l'Islam.
Exemple :
Pharaon était la personne la plus maléfique dans l’histoire de l’humanité qui ait jamais vécu
sur cette terre
Et pourtant, Allah a envoyé Mûsa et Harun à lui et leur a dit (Sourate 20, Ta-ha, verset 44):
Faqoola lahu qawlan layyinan/ ً ﻮﻻ ﻟَﮫُ ﻗَ ْﻮﻻً ﻟﱠﯿِّﻨﺎ
َ ُﻓَﻘ/ Dites à Pharaon, la personne la plus tyrannique
qui n'ait jamais vécu: « qawlan layyin»
Layyin signifie ce qui le fera incliner. C'est un mot doux. Ceci est la forme.
Ibn Tayimiyya a dit : qu'il se souvienne de quoi ? De la fitra qu'Allah a inculqué en lui pour
reconnaître qu'il n'est pas le Seigneur. Allah est le Seigneur mais s'il ne se souvient pas
"yatathakkaru yakhsha" alors il peut avoir peur. Peur de quoi ? Du feu de l’enfer.
Il y a donc une différence entre le style, qui est une chose, et le message, qui en est une autre
totalement différente.
Ce dont nous parlons ici, « ya bunayya », c’est le style, le langage qu'il a utilisé mais le
message est « la tushrik biAllah », ne fais pas de shirk. Et le message est très clair.
Sourate 31, Luqman, verset 13
En effet, bien que les mots étaient affectueux, la façon dont il conversait avec son fils
était sous la forme de maw3itha.
"wahuwa ya’ithuhu"
Parfois, maw’itha est nécessaire. Il ne s'agit pas de dire à chaque fois que, la seule façon
de faire da’wa, de persuader les autres, de parler aux autres, c'est de le faire de manière
très douce.
Parfois, la situation vous demande d'être ferme, de donner une maw’itha, et cela dépend
de la façon dont vous percevez le monde, de la façon dont vous donnez la priorité à tout
ce qui vous entoure.
Si vous pensez que la pire chose qu'une personne puisse faire est de faire du shirk, alors
vous voudrez certainement le faire comprendre à cette personne.
Avec les enfants, vous devez être généralement doux et affectueux, mais vous devez
aussi parfois être ferme. Et cette fermeté ne doit pas être négligée, elle doit parfois aussi
être présente.
Sourate 31, Luqman, verset 13
En effet, le "waw", dans "WAhuwa ya’ithuhu", indique qu'il ne cessait de faire le rappel à son
fils, de l'implorer, de lui faire comprendre "la tushrik biAllah".
Quelqu'un aurait pu se dire : "Je vais le lui dire une fois, deux fois, trois fois, et ça suffira.
Après je ne lui dirais plus rien. Pourquoi devrais-je encore gaspiller ma salive avec lui ? C'est
un mushrik, et il veut le rester apparemment, tant pis pour lui."
Une personne peut faire douter une autre personne, qu'il s'agisse de sa famille, de ses amis
ou de ses proches mais n'est peut-être pas sincère car elle désire juste obtenir un résultat
direct. "Je veux juste que cette personne accepte mon message".
Quand il dit cela, ce qu'il dit vraiment c'est "je veux quelque chose et je veux le voir
maintenant". Il ne dit pas "Allah veut ça. Allah sera satisfait de cette personne si elle
s’absolve du shirk."
Si vous étiez sincère envers Allah, vous continueriez à essayer et vous essayeriez de
différentes manières.
Il y a une vraie leçon à tirer de la persistance parce qu'Allah aime voir ce changement se
produire.
Si cela ne se produit pas, je continuerai et si cela ne se produit jamais, pas de problème. Allah
sera heureux de me voir essayer, même si le résultat ne se produit pas car c'est avant tout
pour Allah qu'on fait ça et non pas pour nous même.
Sourate 31, Luqman, verset 13
ۖ َﻻ ﺗ ُ ۡﺸ ِﺮ ۡك ﺑِ ﱠ
ِ�ﭑ
La tushrik biAllah
La quatrième leçon montre comment Luqman est allé directement à la racine du problème.
Son fils était un mushrik, il a dû faire beaucoup de choses mauvaises, en suivant les
pratiques des gens de cette époque comme sacrifier pour les idoles, les invoquer, visiter
leurs lieux de shirk, etc.
Luqman aurait pu adopter une approche consistant à dire : "Tu fais ces choses, tu vas à cet
endroit à ce moment-là avec ces personnes. Quand tu fais cette pratique, c'est mal, il ne faut
pas faire ça. Invoquer ces idoles, ce n'est pas bien, ne fais pas ça."
Non, il n'a pas parlé du comportement mais est allé jusqu'à l'idéologie, jusqu'à la racine.
La façon dont la personne croit, c'est là qu’il est allé en premier "la tushrik biAllah"
Il ne lui a pas dit de ne pas faire ceci ou cela en termes de pratique. Il est allé directement à
l'idéologie. Idéologie qui est corrompue. Réparez la racine et beaucoup de choses
changeront en conséquence.
Dans la da’wa, c'est très important d'avoir cet état d'esprit et d'avoir cette compréhension
pour augmenter votre efficacité parce que nous tombons dans un piège quand nous sommes
à l'école, au collège, à l'université, nous avons beaucoup d'amis et certains de ces amis ne
pratiquent pas du tout. Certains d'entre eux ne prient pas, ont des petites amies, font
zina...ect
Maintenant, entre quelqu'un qui aime la musique, qui ne prie pas, a des petites copines...ect
et une personne qui prie, n'écoute pas de musique, n'a pas de petite copine MAIS fréquente
des gens qui se disent ouvertement athées, s'est lié d'amitié avec eux et passe beaucoup de
temps avec eux et peut être influencé par eux.
La personne qui mériterait d'être la priorité numéro un (en terme de da3wa), celle avec
lequel vous devriez passer le plus de temps à essayer d'influencer et d'aider, c'est celle qui
traîne avec des gens qui professent ouvertement leurs croyances athées car s'il se laisse
influencer par eux et qu'il devient un murtad, oubliez la première personne, car ici c'est bien
plus pire.
Et l'autre chose, c'est qu'il ne s'agit pas de problèmes de comportement mais bien d'un
problème idéologique.
Les gens minimisent toujours le rôle des écoles islamiques et disent: "Mon frère, ces écoles
ont les mêmes problèmes que dans les autres écoles. Vous pensez qu'elles sont bonnes mais
la réalité est que toutes ces choses se produisent aussi là-bas."
C'est peut-être vrai, mais il y a un gros problème qu’on oublie, et c'est que dans ces écoles
publiques, on les nourrit d'une idéologie. Cette idéologie va à la racine même de leur
croyance et essaie de la débrancher.
Par exemple : "il n'y a rien de tel qu'une vie après la mort". Ce genre d'idée, quand elle rentre
dans l'esprit d'un enfant et qu'il grandit avec, c’est fini, il est perdu. On l'a perdu pour
toujours, sauf celui qu'Allah guide.
Mais dans l'autre sens, dans une école islamique, il peut se droguer, avoir une petite amie,
faire ceci ou cela...ect mais il sait que ces choses sont haram, que c'est mal et qu'Allah ne veut
pas qu'il fasse ça.
Peut-être qu'un jour il fera tawba avec ça et qu'il continuera sa vie de musulman. Mais il ne
dira jamais : "Je fais zina". Qui s'en soucie ? Qu'est-ce qui est zina ? Je peux faire ce que je
veux et vivre ma vie comme je l'entend.
Toutes les écoles ne sont peut-être pas comme ça, mais en général, il est clair qu'ils vont
pousser leur idéologie dans le crane non seulement des enfants, mais aussi des enseignants.
On va leur dire qu'ils doivent faire ceci ou cela, et que s'ils ne le font pas, il y aura des
conséquences.
Donc, en commençant par la racine du problème, vous avez beaucoup d'amis, ils ont
beaucoup de problèmes. Mais vous devez donner la da’wa pour aller au cœur du problème :
la personne a l'habitude de pécher. Vous pouvez évidemment lui donner des conseils sur ces
péchés en particulier. Mais pourquoi le fait-il ?
La première chose, c'est qu'il faut que le cœur soit relié à l’akhira. Si le cœur était conscient,
réfléchissait à la vie à venir et aux conséquences du péché dans la vie à venir et aux
récompenses que l'on récoltera en s'abstenant, ces péchés deviendraient marginaux. Ils ne
seraient pas aussi importants qu'ils l'étaient. C'est une chose.
La deuxième chose, il faut ressentir la grandeur d'Allah dans son cœur. Si une personne vit
en ressentant la grandeur d'Allah, il lui sera difficile de pécher, de persister dans le péché. Il
y a une différence entre tomber dans le péché et persister à commettre ce péché encore et
encore. Lorsqu'une personne apprécie la grandeur d'Allah, elle se sent gênée (en péchant).
Tant de problèmes et tous semblent être traités parce qu'il est allé directement à la racine,
l'idéologie.
Sourate 31, Luqman, verset 13
« Ne donne pas d’associé à Allah, car l’association à [Allah] est vraiment une injustice énorme. »
ﻈ ۡﻠ ٌﻢ َﻋﻈِ ﯿ ۬ ٌﻢ
ُ َﺸ ِۡﺮكَ ﻟ ِۖ َﻻ ﺗ ُ ۡﺸ ِﺮ ۡك ﺑِ ﱠ
ّ ﭑ� إِ ﱠن ٱﻟ
Quand nous lisons sur le shirk, nous savons que si nous demandons à quelqu'un quel est le
pire péché qu'une personne puisse faire, il répondra le shirk, sans aucun doute. Et nous
disons que le shirk est la pire chose. Et nous le croyons aussi. Mais croyons-nous vraiment
que le shirk est un problème aussi important qu'à l'époque du Prophète, 3alayhi salat wa
salam ?
Le problème c'est que nous ne comprenons pas vraiment ce que signifie faire du shirk. En
termes de gravité du péché, oui mais pas en terme que ce que le shirk signifie vraiment.
Oulouhiya concerne une personne qui se consacre à la ‘ibada. Et pas juste ‘ibada dans un
sens rituel mais aussi spirituel. C'est montrer de la révérence, de la crainte, de la grandeur,
de l'amour, de l'espoir, de la confiance, de l'appui sur, et seulement sur Allah, ceci est
Tawhid al-oulouhiya.
Maintenant, si vous prenez une part de ces sentiments et que vous la montrez à quelqu'un
d'autre qu'Allah, alors vous auriez un élément de shirk.
Maintenant, pensons à la culture de la célébrité que nous voyons de nos jours. Les célébrités
ne sont pas seulement des célébrités de l'industrie du cinéma ou de la musique, mais aussi
des stars du sport, par exemple.
Des universitaires ont fait une études, dans le "British Journal of Psychology" (source ici:
https://bpspsychub.onlinelibrary.wiley.com/.../0007126021...
), dans lesquelles ils suggèrent que la réalité de la culture de la célébrité est, en fait, une
culture de l'adoration de la célébrité.
Il se lit comme suit : "Le culte de la célébrité a été conceptualisé comme ayant des formes
pathologiques et non pathologiques. Une analyse sur deux fronts peut être faite en menant
des questionnaires sur le culte de la célébrité."
Ils ont donc conçu des questionnaires, et ils ont commencé à demander à tous ces fans, de
divers célébrités, pop stars, stars de cinéma...ect d'y répondre. Après les avoir fait remplir,
ils ont commencé à les analyser. Ainsi, ils ont dit qu'en menant ce questionnaire sur le culte
des célébrités, ils ont réussi à créer une échelle de culte des célébrités, qu'ils ont abrégée en
CWS (Celebrity worship syndrome = Syndrome du culte des célébrités). Elle couvre des
domaines tels que la comédie, la musique, le sport et autres. Comme pour les jeux vidéo, ils
ont identifié la forme la plus élevée d'adoration de la célébrité comme étant un mélange
d'empathie avec les succès et les échecs de la célébrité.
Cela signifie qu'une personne ne peut se sentir heureuse que si elle sait que sa star de
cinéma préférée est heureuse. S'il apprend que sa star préférée est malheureuse ou qu'elle
est critiquée dans les médias, il se sent malheureux aussi. Et son bonheur et sa tristesse
dépendent de cette figure.
Ils ont besoin de tout savoir sur elle. Où ils sont allés, comment ils y sont allés, comment ils
se sont produits, combien de personnes sont venues...ect. Ils veulent connaître chaque petit
détail de la vie de cette personne. Et ils ont dit que certains d'entre eux souffrent
d'érotomanie, qui signifie qu'une personne est totalement éprise d'une autre.
Il est totalement amoureux de cette personne mais dans un sens extrême, comme un
maniaque. En gros, cette personne a des sentiments envers sa star.
Donc quand ils ont fait ce questionnaire sur le culte des célébrités, ils ont conclu que
beaucoup de fans avaient ces sentiments envers ce groupe d'individus.
Or, il existe de nombreux parallèles entre ce groupe d'individus et ces idoles que les Quraysh
adoraient il y a 1444 ans.
En premier lieu, les émotions. Ils ressentaient les mêmes choses envers leurs idoles qu'ils
invoquaient.
Deuxièmement, les idoles que les prêcheurs adoraient étaient en fait des manifestations de
personnages du passé.
Lat, Mana, Uzza étaient 3 individus qui ont vécu avant et qui étaient connus et respectés par
la communauté. Après leur mort, les gens ont dit qu'il devrait y avoir quelque chose pour
démocratiser le lieu de leur mort. Ils ont donc construit une tombe au-dessus de leurs
tombes. Après cela, les générations se sont succédées.
Ils ont dit, ce sont des gens que nos pères avaient l'habitude de reverer, nous devrions faire
plus que ça. Nous devrions construire quelque chose en souvenir. Ils ont donc construit une
statue, d'autres viendront plus tard et Sheytan travaille en arrière-plan. Ils ont dit, ayons
tous une de ces idoles. Donc ces idoles sont en fait des manifestations d'êtres humains.
Un petit groupe d'êtres humains sélectionnés qui sont vénérés par un énorme groupe
d'autres personnes. Voici un autre parallèle. Les célébrités ne représentent qu'une poignée
de personnes, mais elles sont révérées par des millions, des milliards de personnes à travers
le monde.
La célébrité n'a aucune idée de qui vous êtes. Cette "relation" n'est importante que pour les
fans mais pas l'inverse.
De la même manière, les idoles ne faisaient rien pour le peuple, et pourtant le peuple affluait
vers elles.
Donc, ce qu'on peut voir ici, c'est que le shirk a l'air d'être tout aussi manifeste qu'il l'était
alors.
Voir, il l'est peut-être encore plus car Allah a dit, si vous demandez à ces Quraysh, qui
adorent ces idoles, "qui a tout créé ?" ils diront Allah. Donc ils associaient à Allah, mais ils
croyaient toujours essentiellement en un Créateur.
Donc, tout shirk doit être compris dans un sens plus large que celui très étroit d'une
personne qui se prosterne devant une idole.
Et c'est pourquoi dans le Coran vous trouvez qu'Allah a parlé de shirk, pas en termes de
comportement, mais en termes d'émotion.
Comment associaient-ils ?
ِ ّ ِ ّﯾُﺤِ ﺒﱡﻮﻧَ ُﮭ ْﻢ َﻛﺤُﺐ
�
Ils se mettent à aimer à l'égal de Dieu Lui-même !
Yuhibboonahum kahubbi Allahi
Donc, il ne s'agit pas pour eux de se prosterner, de donner de l'argent, de se sacrifier. Non, ça
vient de l'intérieur.
Tu as ressenti cet amour pour quelqu'un d'autre. Tu aurais dû le ressentir pour Moi.
N'est-ce pas exactement la même chose que ces fans avec leurs idoles ?
On voit donc que le shirk est aussi répandu à notre époque qu'il l'était jadis.
Par conséquent, nous devrions avant tout nous méfier du shirk comme jamais auparavant.
Nous devrions constamment demander à Allah de nous en préserver.
Imaginez, Ibarahim, 3alayhi salam, le summum de quelqu'un qui a manifesté une croyance
correcte en Allah.
Le shirk est si subtil parfois que tu ne peux pas le voir. Et c'est un si grand péché que tu
ferais mieux de supplier Allah de t'en préserver.
Verset 14
Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère ; sa mère l’a porté [subissant
pour lui] peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes
parents. Vers Moi est la destination.
� � َ ۡ َ � ۡ � َۡ َ َ َ ﱠ َۡ ۡ َ َ َ َ ۡ َ َ�ۡ ُ �ﱡ ُ َ ۡ� َ� َ ۡ ۬ َ َ � ُ ف
�ُ ن أ ِن ٱﺷڪ ۡﺮ ِ� َو ِﻟ َﻮ ِٲﻟﺪ�ﻚ ِإ ﱠ� ٱﻟ َﻤ ِﺼ ي
� وﻫﻦ وﻓﺼ ٰ�ﻠﻪ ۥ � ﻋﺎﻣ ي ف
� ِ ِ � ٰ ٱﻹ�ﺴ ٰ�ﻦ ِﺑﻮ ِٲﻟﺪ� ِﻪ ﺣﻤﻠﺘﻪ أﻣﻪ ۥ وﻫﻨﺎ ﻋ
ِ ووﺻيﻨﺎ
Wawassayna al-insana biwalidayhi hamalat-hu ommuhu wahnan ‘ala wahnin wafisaluhu fee ‘amayni ani
oshkur lee waliwalidayka ilayya almaseer
« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère »
Donc d'abord il a parlé du droit d'Allah (de ne rien Lui associer), et ensuite il a parlé du droit
qu'Allah donne aux parents sur l'enfant.
Cependant, comme Ibn Ashur le mentionne dans son tafsir, les deux visent en fait le même
point qui est de ne rien associer à Allah.
Ce conseil d'être bon envers ses parents, dans le contexte de ce passage, ne fait que
renforcer la toute première chose, "la tushrik biAllah".
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une approche du Coran par la grammaire et le
lexique » de Maurice Gloton pour la racine «» وﺻﯽ: Joindre, réunir, être joint, réuni, être
couvert d'une végétation abondante et entrelacée. Aussi idée de léguer par testament,
recommander, conseiller, préconiser
Plusieurs mots découlent de cette racine (wassiyat, tawssiyat, awssa, moussa, tawassa) mais
le mot qui nous intéresse ici est :
En fait, WaSa ne signifie pas seulement recommander et conseiller mais signifie en fait
impressionner quelqu'un, commander quelqu'un, instruire quelqu'un.
Les gens traduisent cela par "nous avons conseillé à l'homme" mais ce n'est pas une
traduction correcte car WaSa est beaucoup plus fort, beaucoup plus affirmé.
Wawassayna al-insana biwalidayhi /ﺴﺎنَ ﺑِ َﻮا ِﻟﺪَ ْﯾ ِﮫ ِ ْ ﺻ ْﯿﻨَﺎ
َ اﻹﻧ َو َو ﱠ
Un homme est venu voir le Messager d'Allah ( )ﷺet a dit : « Je suis venu vers vous pour vous
prêter serment d'allégeance lors de l'émigration, et j'ai laissé mes parents en pleurs ». Il (le
Prophète), 3alayhi salat wa salam, a dit : « Reviens vers eux et fais-les rire comme tu les as
fait pleurer. » (Sunan Abi Daoud 2528)
Différentes leçons (extrait du livre "Les enseignements tirés du récit de Luqman le sage" de
Abderrazzaq Al Badr) :
1) La recommandation d’être bon envers les parents, de les honorer et de respecter leurs
droits
Cette recommandation est d’une énorme importance, et les recommandations se font
généralement pour des choses importantes. En l’occurrence, celle-ci provient du Seigneur
des mondes.
Il est d’ailleurs à noter que plusieurs exégètes du Coran ont affirmé que Sa parole « Nous
avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère » est une
recommandation qui vient directement d’Allah, qui a été évoquée comme une parenthèse au
beau milieu du discours de Luqmân.
Wawassayna al-insana
Wawasayna est une narration à la 1ère personne, qui signifie qu'Allah a dit.
Mais avant cela, dans le verset précèdent (« wahuwa y’ithuhu ya bunayya la tushrik biAllah
»), la narration était à la 3ème personne.
Luqman disant à son fils, lui donnant une maw’idha, lui disant de ne pas faire une chose, de
ne pas faire de shirk.
Donc, en plein milieu des conseils de Luqman à son fils, il y a une « parenthèse » ou Allah
nous dit quelque chose à nous et cette parenthèse est ce qu’on appelle « iltifat » ()اﻟﺘﻔﺎت
Le sujet passe tout d’un coup de la 3eme à la 1ere personne et ceci est tiré de la beauté du
Coran, et voilà les divers leçons qu’on peut en tirer :
1- La signification du commandement d'être bon envers nos parents.
« Wawassayna » : Allah nous dit « Maintenant Nous allons parler et vous raconter un autre
commandement et ce commandement concerne vos propres parents.»
Allah n'a pas laissé ce commandement à une tierce personne. Il ne l'a pas laissé à Luqman
pour qu'il le dise à son propre fils, et ensuite à nous pour l'entendre, « sois bon envers tes
parents ».
Non. Ici, Allah défend le droit du parent Lui-même. « C'est Nous qui vous commandons
maintenant ». Cela nous montre donc la signification (et l’importance) de l'obligation de bien
se conduire envers ses parents.
« Tu es mon père, voilà pourquoi tu me dis d'être bon avec toi ». Donc, lorsque vous
demandez votre propre droit à quelqu'un, ce n'est pas aussi fort que si quelqu'un d'autre
vous disait : « Regarde, tu dois accomplir le droit qu'il a sur toi ».
Et ceci nous enseigne qu'en tant que communauté, ou simplement en tant que personne qui
a d'autres amis, ces amis ont un rôle à jouer dans l'éducation de l'enfant de cette personne.
Ça ne devrait pas être la mère et le père, en réalité, qui devraient dire à leurs enfants, "tu
dois être bon et bien te comporter avec nous". Ça devrait plutôt être les imams, les oncles,
les amis du père...ect. Ils devraient assumer ce rôle, dans l'éducation de l'enfant d'un autre.
C'est un point très subtil. Le fait qu'Allah n'ait pas permis à Luqman de relater ce conseil
directement à son fils, mais qu'Allah l'ait plutôt fait Lui-même, nous enseigne qu'il est bien
plus puissant que quand quelqu'un demande son droit, non pas de demander son droit à
cette personne, mais plutôt qu'il vienne d'une autre source.
Le commandement qui précédait, « la tushrik biAllah », que Luqman disait à son fils, est
aussi un commandement général qui s'applique à nous tous. Ce n'est pas seulement une
personne qui a dit à son fils de ne pas faire de shirk. Au contraire, tout comme ce
commandement s'applique à nous tous, le précédent l'était aussi.
C'est une histoire, mais dans cette histoire se trouve un commandement qui est aussi
général à nous tous. Nous avons tous reçu l'ordre de ne pas faire de shirk.
Maintenant, ce qui est intéressant est qu'il y a toujours eu une relation très étroite entre ces
2 commandements. Le commandement de ne pas faire de shirk et le commandement d'être
proche de ses parents.
Et ceci est incroyable. Allah, la chose qu'Il aime le plus est que ses esclaves l'adorent Lui seul.
Et qu'est-ce qu'Allah aime après ça ? Qu'est-ce qui se trouve juste en dessous de ça ?
Ce qu'Allah aime après cela, que leurs enfants montrent un bon comportement à leurs
parents.
Tant de fois dans le Coran, Allah a parlé du plus grand commandement de ne pas faire de
shirk et immédiatement après ça, pas dans un autre verset, mais dans le même verset, la
même déclaration « wabialwalidayni ihsana ».
Et dans cela, il y a un signe énorme de combien Allah aime et de ce que cela signifie pour
Allah qu'un enfant montre une bonne conduite envers ses parents.
Wawassayna al-insana
C’est en fait une figure de style appelée l’énallage, qui consiste à remplacer un temps, un
mode, la nature d'un mot ou une personne par un autre temps, un autre mode, une autre
nature ou une autre personne.
Plus globalement, elle consiste à remplacer une forme grammaticale (un pronom, un nom,
un temps verbal ou un aspect verbal) par une autre ; on l'appelle également la substitution.
L'énallage contribue à créer une image inhabituelle et frappante apte à capter l'attention du
lecteur ou de l'auditeur.
Celle de La Fontaine dans "Les Animaux malades de la peste" est célèbre : « Ainsi dit le
Renard, et flatteurs d'applaudir ».
En revanche nous ne repérons pas forcément toutes celles que nous croisons
quotidiennement : « Qu'est-ce qu'elle prendra, la petite dame ? », « Il n'y a pas de mais ! »
...ect
Le théâtre use souvent d'énallages afin de dramatiser le discours et créer des tensions dans
les relations dialogiques entre personnages.
L'énallage peut également dans le roman permettre de donner davantage de relief dans une
description.
Avec pas moins de 1000 cas d'énallages, le Coran est probablement l'ouvrage qui en compte
le plus grand nombre.
Ici, un article de Sherif Abdulaziz du site khutabaa.com sur le sujet (intitulé : أﺳﻠﻮب اﻻﻟﺘﻔﺎت
وأﺛﺮه ﻓﻲ اﻷداء اﻟﺨﻄﺎﺑﻲ/ « Le style de l’attention et son impact sur la performance rhétorique »)
(traduction approximative):
« Parmi les choses qui inquiètent le plus le prédicateur : l'auditoire qui s'ennuie avec son
sermon et le lire sur le visage des auditeurs.
La plus importante de ces méthodes rhétoriques : le style d'attention (ndlr : c'est ainsi qu'est
traduit l'énallage ici)
C'est l'habitude des Arabes de ne pas suivre un style dans leur discours, mais plutôt de
passer d'un style à un autre, pour conjurer l'ennui de l'auditeur.
Cette méthode de transmission dans la parole est un art merveilleux des arts des systèmes
de parole éloquents chez les Arabes, et elle est appelée dans la science de la littérature et de
la rhétorique (l’attention).
Et les Arabes font attention au style en parlant ; afin d'éviter de répéter plusieurs fois le
même style, et en renouvelant le style, l'activité de l'auditeur est renouvelée, de sorte qu'il
ne se lasse pas de répéter un style spécifique, a déclaré Al-Sakaki.
Les langagiers décident que la méthode (d’attention) a des avantages ; Et c'est parce que les
Arabes - comme l’a dit Hazem Al-Qartajani – « ils se lassent de continuer avec le pronom de
l'orateur, ou le pronom du destinataire ».
Le style d’ « attention » est appelé celle du « courage » en arabe, dans le sens où les rhéteurs
possédaient un courage littéraire et rhétorique avec lequel ils étaient capables de
surprendre le destinataire en oscillant entre plusieurs modes de parole, se référant à fins
rhétoriques sur lesquelles ils veulent attirer l'attention.
L'attention est l'une des méthodes rhétoriques qui ont de précieuses subtilités, et elle a été
utilisée très fréquemment dans le Coran, et il y en a de nombreux exemples.
Le bon goût littéraire guide l'utilisation de l'attention d'une manière habile, avec laquelle le
rhéteur obtient des avantages dans l'âme ou la pensée du destinataire.
Cet objectif est peut-être l'un des objectifs les plus importants. Parce que les âmes se
reposent et que leur activité se renouvelle si le contexte passe d'un état à un autre, mais il
est faux de limiter l'attention à ce seul but ; Parce que l'adepte de l’attention, en particulier
dans le Saint Coran, lui trouve de nombreuses autres fins, ce qui fait de l’attention un sujet
très important dans la science de la rhétorique. »
Sourate 31, Luqman, verset 14
« Sa mère l’a porté [subissant pour lui] peine sur peine: son sevrage a lieu à deux ans»
Après avoir mentionné le commandement de montrer une bonne conduite à vos deux
parents, Allah s'adresse spécifiquement à la mère.
Cela semble être le seul verset du Coran où Allah nous ordonne spécifiquement de montrer
une bonne conduite à nos mères.
Allah nous donne les raisons pour lesquelles elle mérite plus de bonne conduite de votre
part que votre père.
Puis :
Wahnan ‘ala wahn/َو ْھﻨﺎ ً َﻋﻠَﻰ َو ْھ ٍﻦ
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une approche du Coran par la grammaire et le
lexique » pour la racine ( و ه نWHN) :
Etre faible, trop faible pour travailler ou entreprendre qqch, affaiblir, mollir, s'altérer, se
détériorer, rendre faible, débile, énerver qqn, être au milieu de la nuit
Des mots comme awhanou et mouhinou découlent de cette racine mais le mot qui nous
intéresse ici est :
Wahn ( )وھﻦ: faiblesse, impuissance dans l'action, manque de force, fatigue, abattement,
altération, atonie, anémie, débilité, inconsistance, infirmité, exténuation, prostration,
asthénie, peine, fragilité - temps, moment de la nuit, milieu de la nuit
Donc ici ça signifie être faible et devenir faible et cela fait référence à la grossesse, à l'étape
de la grossesse dans la vie d'un enfant.
Quand l'enfant est dans l'utérus de la mère, elle fait l'expérience de cette chose.
Au début, vous avez les nausées matinales, puis la mère est épuisée par l'enfant qui est en
elle, car il lui prend plus d'éléments nutritifs, ce qui la fatigue, puis le poids. Le poids de
l'enfant commence à lui faire mal au dos, puis certaines d'entre elles ont des varices et puis
l'accouchement qui est le plus dur de tout.
Donc Allah a dit regarde, elle t'a porté, wahnan ‘ala wahnin, une étape de difficulté après
l'autre ou par-dessus l'autre.
Le deuxième point de vue est que le premier wahn se réfère au fœtus. Le fœtus est faible et
la faiblesse du fœtus fait que la mère fait aussi l'expérience du wahan ; elle devient aussi
faible à cause de l'enfant qui est wahan à l'intérieur d’elle ; l'enfant a besoin que toute sa
nutrition provienne de la mère, quoi que la mère mange. L'enfant prend de la mère donc le
fait que l'enfant prend de la mère en termes de nutrition fait que la mère devient faible aussi
donc la mère fait aussi l'expérience du wahan à cause du wahan du fœtus.
Notez qu'Allah n'a pas dit « Wahnun » ("des peines" au pluriel) mais « wahnan ‘ala wahnin »
(peine sur peine)
Le waw qui signifie qu'elle vous a porté tout en étant dans cet état de faiblesse graduelle.
Donc l'accent est mis sur vous. Vous êtes celui qui a provoqué la faiblesse de votre mère à ce
moment-là. Alors qu'elle vous portait, elle a connu beaucoup de faiblesses, d'inconfort et de
douleur.
َ ﺼﺎﻟُﮫُ ﻓِﻲ
Deuxième raison : Wafisaluhu fee ‘amayni/ ﻋﺎ َﻣﯿ ِْﻦ َ َِوﻓ
L’autre raison pour laquelle vous devriez montrer à votre mère une meilleure conduite, un
meilleur comportement, un meilleur discours, c'est parce que premièrement, elle vous a
porté dans cet état et deuxièmement, « wafisaluhu fee ‘amayn », elle vous a allaité pendant
une période recommandée, « ‘amayn », de deux ans.
Deux ans, c'est la période recommandée après laquelle l'enfant ne doit plus être nourri au
lait maternel. Donc, pendant cette période, la mère donne à l'enfant du lait maternel.
Le lait maternel n'est pas un lait ordinaire et est recommandé comme étant la meilleure
forme de nutrition pour le bébé jusqu'à six mois.
Allah a donc placé à l'intérieur de la mère quelque chose d'incroyablement bénéfique pour
l'enfant, un lait qui non seulement nourrit l'enfant mais qui contient des éléments qui aident
à éviter les infections pour l'enfant et la proximité de l'enfant avec sa mère grâce à
l'allaitement crée un lien plus fort et un amour plus profond.
Différentes leçons (extrait du livre "Les enseignements tirés du récit de Luqman le sage" de
Abderrazzaq Al Badr) :
Se rappeler tout le bonheur qu’ont apporté les parents dans le passé et qu’ils continuent à
apporter dans le présent compte également parmi les meilleurs moyens de bien se
comporter avec eux. Cela évitera d’être malfaisant et de rompre les liens de parenté. Médite
donc cela dans Sa parole :
« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère ; sa mère l’a
porté [subissant pour lui] peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans. »
Celles-ci sont autant de preuves de générosité, qu’il incombe à tout un chacun de ne pas
oublier, et de garder à l’esprit à chaque instant.
Rapporté par l'imam Ahmed dans son Mousnad n°9218, ainsi que différente version dans,
Sahih al-Bukhari 5971, Sahih Muslim 2548b, Riyad as-Salihin 316, Al-Adab Al-Mufrad (d’al-
Bukhari) 3, 5 et 6 et Jami` at-Tirmidhi 1897
Ainsi, le prophète, 3alayhi salat wa salam, a mentionné la mère à 3 reprises consécutives car
elle est la plus digne d’une bonne compagnie, et en raison du fait que personne ne saurait
procurer un bienfait équivalent à celui de la mère, ni s’en approcher de quelque manière.
C’est pourquoi certains savants ont affirmé que ce verset constitue une preuve venant
corroborer et appuyer le hadith du prophète, 3alayhi salat wa salam, dans lequel il a cité la
mère 3 fois consécutives.
La raison pour cela est que dans ce récit, Allah a mentionné 3 formes de bienfaisance de la
mère envers son enfant :
- La première réside dans le fait qu’elle soit sa mère, elle se matérialise par Sa parole : « Sa
Mère. »
- La deuxième se retrouve dans le fait qu’elle l’ait porté : « Elle l’a porté [subissant pour lui]
peine sur peine. »
- La troisième est dans l’allaitement : « Son sevrage... »
Ni le père, ni même l’ensemble des personnes bienfaisantes envers l’enfant n’ont pu subir ce
qu’a subi la mère. Et ceci exige de lui rendre le bien par le bien et la générosité par la
générosité, et également de la considérer comme la personne la plus digne d’une bonne
compagnie.
Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère ; sa mère l’a porté
[subissant pour lui] peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi
ainsi qu’envers tes parents.
َٱﺷڪ ُۡﺮ ﻟِﻰ َوﻟ َِﻮٲ ِﻟﺪَ ۡﯾﻚ َ ِﺴ ٰـﻦَ ﺑِ َﻮٲ ِﻟﺪَ ۡﯾ ِﮫ َﺣ َﻤﻠَ ۡﺘﮫُ أ ُ ﱡﻣﮫُ ۥ َو ۡھﻨًﺎ َﻋﻠَ ٰﻰ َو ۡھ ۬ ٍﻦ َوﻓ
ۡ ﺼ ٰـﻠُﮫُ ۥ ﻓِﻰ َﻋﺎ َﻣ ۡﯿ ِﻦ أ َ ِن ِ ۡ ﺻ ۡﯿﻨَﺎ
َ ٱﻹﻧ َو َو ﱠ
Wawassayna al-insana biwalidayhi hamalat-hu ommuhu wahnan ‘ala wahnin wafisaluhu fee
‘amayni ani oshkur lee waliwalidayka
Le père :
"Wawassayna al-insana biwalidayh » : Père
"Hamalat-hu ommuhu wahnan ‘ala wahn » : Pas de père
"Wafisaluhu fee ‘amayn » : Pas de père
"Ani oshkur lee waliwalidayk » : Père
La mère :
"Wawassayna al-insana biwalidayhi » : Une fois
"Hamalat-hu ommuhu wahnan ‘ala wahn » : Une fois
"Wafisaluhu fee ‘amayni » : Une fois
"Ani oshkur lee waliwalidayk » : Une fois
Maintenant, on sait que la mère fait plus pour l'enfant que le père pour les raisons qu'on a vu
(grossesse, accouchement, allaitement, sevrage, ect)
Mais quel est le rôle du père alors ? Quel est son apport à l'enfant ? Est-il mentionné
quelque part ? Depuis le début des conseils de Luqman à son fils, que faisait-t-il en tant que
père ?
Le rôle du père est mentionné ici : "wahuwa ya’ithuhu ya bunayya la tushrik biAllah/ "Il
l’exhorta : Mon cher fils, n'attribue aucun associé à Dieu"
Luqman donne la tarbiya à son fils. Il le conseillait, le nourrissait, le développait. C'est le rôle
du père, d'essayer de développer l'enfant dans sa façon de penser, dans sa façon de se
comporter, dans sa façon de voir le monde.
C'est donc le père qui est mentionné ici, puis Allah a mentionné la mère plus tard.
Mais il y a une différence entre les deux car la mère, cela lui vient naturellement. Elle doit
porter l'enfant pendant la grossesse et le nourrir mais pour le père, ça ne lui vient pas
naturellement comme pour la mère et c'est d'autant plus difficile car une partie du rôle du
père est quelque chose dont une personne doit être très consciente, sur lequel elle doit se
concentrer.
Comment dois-je être un bon père pour mes enfants ? Quel doit être exactement mon rôle
envers eux ? Quel doit être mon projet avec et pour eux ? Quel jalon dois-je avoir en tête sur
la façon dont je veux les élever ? Qu'est-ce que je veux leur enseigner ? Qu'est-ce que je veux
leur conseiller ? Qu'est-ce que je veux qu'ils soient quand ils seront grands ?
La priorité de Luqman était d'enseigner à son fils la grandeur d'Allah. Puis, ces conseils se
déplacent ensuite vers le comportement, les manières avec les autres personnes de leur
entourage.
Sourate 31, Luqman, verset 14
Ici, étant donné qu’on parle des parents, on pourrait se dire que le verset pourrait se
terminer en disant, vu tout ce qui a été dit précédemment, montrer de la reconnaissance
envers vos parents et envers Allah aussi.
La hikma de Luqman consistait au fait qu’il voyait les bénédictions d’Allah en lui-même
et les attribuait d'abord à Allah, il lui en était reconnaissant. Et c'est pourquoi « ani
oshkur lee », « montrez-Moi votre gratitude », car Allah est la source de toute
bénédiction.
Ilayya almaseer
ﯿﺮ
ُ ﺼِ ﻲ ْاﻟ َﻤ
ِإﻟَ ﱠ
Al masir vient de la racine de "SYR", et voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une
approche du Coran par la grammaire et le lexique » pour cette racine : Devenir, finir par être
tel ou tel, aller, passer, revenir, se rendre, se trouver, faire pencher, tendre vers, faire
incliner, commencer à, se mettre à, résulter, couper, pourfendre, aboutir
Masir : action de devenir, destinée, fin, issue, résultat, échéance, progrès, processus,
développement – et nom de lieu = lieu du devenir, rentrée, retour au lieu où l’on était,
destination finale.
Donc al masir signifie atteindre un point (le lieu du retour que tu atteindras), et peut aussi
signifier revenir à quelque chose (retourner à cet endroit).
Le lien entre Allah nous disant "et c'est vers Moi que se fera le retour (définitif)" et le
commandement de montrer du « birr » à ses parents est que vous devrez rendre des
comptes.
{C'est vers Moi que se fera votre retour} ceci est une menace. Allah va te demander des
comptes sur ce que tu as fait dans cette vie. As-tu été reconnaissant envers Allah ? As-tu
rempli les devoirs qu’Allah a prescrits ? Et parmi les plus importants, après les devoirs
envers Allah et Son Prophète : le droit des parents. Comment comprendre la Miséricorde de
Dieu sans ressentir la miséricorde de nos parents, en particulier de notre mère ?
« Wawassayna » nous vous avons donné un ordre et il viendra un jour où nous vous
demanderons des comptes pour cet ordre. Nous vous demanderons des comptes pour ce
commandement. Que vous l’ayez fait ou non.
« Ani oshkur lee waliwalidayk », nous vous demanderons des comptes pour cette "wasiya"
que nous vous avons donnée.
« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère »
LE FAIT DE MANQUER A SES DEVOIRS VIS-A-VIS DE SES PARENTS (huitième grand péché dans
« Les Grands Péchés » de l’imam Adh-Dhahabî)
Allah a dit dans la Sourate 17, Al-Isra (Le Voyage Nocturne), verset 23 à 25 : «Ton Seigneur a
ordonné de n'adorer que Lui seul. Il a prescrit d'être bon envers ses père et mère... » (C'est-
à-dire plein de bonté, de compassion et d'affection à leur égard)
« ...Soit que l'un d'eux ait atteint la vieillesse, ou que tous deux y soient parvenus, et soient à
ta charge, garde-toi de leur marquer la moindre répulsion ou de leur manquer de respect »
(C'est-à-dire : ne te plains pas d'eux, lorsqu'ils vieillissent. Et tu dois être à leur service
comme eux se sont occupés de toi ; cependant leur bienfait étant antérieur au tien, comment
le tien pourrait-il égaler le leur ? Ils te débarrassaient de tes saletés, en souhaitant que tu
vives, et lorsque tu le fais, tu espères leur mort !).
Puis Allah continue : « …Parle leur toujours affectueusement ! » (C'est-à-dire : une parole
douce et gentille).
« ...Fais preuve à leur égard d'humilité pour leur témoigner ta tendresse, et dis : « Seigneur
aie pitié d'eux comme ils en eurent pour moi lorsqu'ils m'élevèrent tout petit ! »
Sois clairvoyant et médite sur la façon dont ton Seigneur a lié la reconnaissance envers les
parents à celle que l'on doit avoir vis-à-vis de Lui.
Ibn 'Abbâs a dit : « Trois versets révélés sont connectés à trois autres, et aucun des
commandements qu'ils sous-tendent n'est accepté sans celui auquel il est lié :
- La première est la Parole du Très Haut : « Obéissez à Dieu et au Prophète. » (Ste 3/V.32)
Celui qui obéit à Dieu (et n'obéit pas au Prophète), son œuvre n'est pas acceptée.
- Le troisième, c'est la Parole de Dieu Très Haut : « … Sois reconnaissant, lui fut il prescrit,
aussi bien envers Moi qu'envers tes père et mère. » (Ste 31/V.14)
C'est-à-dire : celui qui est reconnaissant envers Dieu et ne l'est pas envers ses parents, Dieu
n'accepte pas sa reconnaissance.
Pour cette raison le Prophète a dit : « La Satisfaction de Dieu réside en la satisfaction des
parents, et Sa Colère dans la colère des parents ». (Rapporté par At-Tirmidhî, Ibn Hibbân et
Al Hâkim)
Dans les « Sahîh », on a rapporté que le Messager de Dieu a dit : « Voulez-vous que je vous
informe sur les péchés les plus graves parmi les plus graves : ce sont l'association à Dieu et
le manquement à ses devoirs à l'égard de ses parents.» (Rapporté par Al Boukhari, Muslim
et At-Tirmidhi)
Le Prophète a lié le fait de nuire à ses parents, de les rejeter et de leur faire du mal, à
l'association à Dieu !
Sourate 31, Luqman, verset 14
« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère »
Plusieurs hadiths relatifs aux personnes qui désobéissent et/ou insultent et manquent
de respect et d’égards envers leur parent :
- Dans un hadîth authentique, on a rapporté que l'Envoyé de Dieu a dit : « N'entrera pas
au Paradis ni un enfant rebelle manquant d'égards envers ses parents, ni celui qui ne
cesse de rappeler aux autres ce qu'il a fait pour eux, ni un ivrogne invétéré. » (Rapporté
par Boukhari et Muslim)
- Le Prophète dit aussi : « Dieu a damné celui qui insulte son père ! Dieu a damné celui
qui insulte sa mère ! » (Rapporté par Ibn Hibban)
- L'Envoyé de Dieu a dit : « Dieu retarde le châtiment des péchés que Lui, Il veut, excepté
la désobéissance envers les parents, pour laquelle Il se dépêche de punir dans la vie
d'ici-bas, bien avant l'avènement du Jour du Jugement. » (Rapporté par Al-Hakim)
- Un homme est venu se plaindre auprès du Prophète du fait que son père voulait son
argent. Le Prophète lui répondit : « Vous êtes à ton père, toi et ton argent ! » (Rapporté
par Ibn Majah)
- D'après Aboû Hourayra, le Messager de Dieu a dit: « Quatre types d'individus, c'est à
juste titre que Dieu ne les fera point entrer au Paradis, ni y goûter ses délices, à moins
qu'ils ne se repentent: l'ivrogne invétéré; le tuteur d'un orphelin qui dilapide
injustement l'argent de l'orphelin qui est sous sa tutelle, celui qui a manqué de respect
envers ses parents et celui qui les a négligés. » (Rapporté par Al-Hakim)
- « J'ai entendu le Prophète de Dieu dire : « Le parent est la porte du milieu du Paradis. » ;
c'est à toi qu'il revient de perdre cette porte ou de la préserver. » (Rapporté par Ibn
Majah, At-Tirmithdi et Ibn Hibban)
- Le Messager de Dieu a dit : « Trois invocations sont exaucées, sans nul doute : celle de
l'opprimé; celle du voyageur et celle du parent contre son enfant! » (Rapporté par At-
Tirmidhi)
- 'Amr Ibn Mourra Al Jouhanî a raconté qu'un homme vint trouver le Prophète et lui dit :
- « Ô Prophète de Dieu! Regarde : si j'ai prié mes cinq prières, jeûné mon mois, payé ma
zakât et accompli le pèlerinage, quelle récompense aurai-je ? »
Le Prophète répondit : « Celui qui aura accompli tout cela sera avec les Prophètes, les
véridiques, les martyrs et les gens pieux, sauf s'il a manqué à ses devoirs envers ses
parents!» (Rapporté par At-Tabarani, Ahmad, Ibn Khouzayma et Ibn Hibban)
- On a rapporté que le Prophète a dit : « La nuit où j'ai été transporté pour l'ascension,
j'ai vu des gens en Enfer, attachés à des troncs d'arbres de feu! J'ai demandé à Jibril qui
étaient ces gens. Il m'a répondu : « Ce sont ceux qui insultaient leurs père et mère! »
- Le Prophète a dit encore : « Que Dieu maudisse celui qui désobéit à ses parents ! »
Ka'b Al Ahbâr a été interrogé sur la désobéissance aux parents. Il répondit : « Cela
consiste à ne pas respecter leurs serments et chercher à les rompre; c'est leur refuser ce
qu'ils demandent et c'est lorsqu'ils font confiance à leur enfant sur un quelconque sujet,
et que celui-ci se comporte en traître!»
Il dit aussi : « Dieu se presse de détruire le serviteur qui a été malfaisant envers ses
parents pour en hâter le châtiment. »
Lorsque Ibn 'Abbâs a été questionné sur les gens d'Al A'râf, il a dit : « Al A'râf est une
montagne entre le Paradis et l'Enfer. Elle a été appelée ainsi parce qu'elle donne sur le
Paradis et l'Enfer. Elle est couverte d'arbres, de fruits et parcourue de rivières et de
sources. Elle est réservée à ceux qui ont participé au combat dans le sentier Dieu sans
l'accord de leurs parents.
Dieu les préserve de l'Enfer, mais leur désobéissance à l'égard de leurs parents les
empêche d'entre au Paradis. Ils y resteront jusqu'à ce que Dieu tranche leur cas. »
(Rapporté par At-Tabarani et At-Tahawi)
On a rapporté que celui qui insulte ses parents, des braises de feu seront déversées dans
sa tombe au nombre de chaque goutte qui tombera du ciel vers la terre.
On a rapporté aussi que le désobéissant manquant d'égards envers ses parents, une fois
enterré, la tombe le pressera jusqu'à ce que ses côtes s'entremêlent.
Parmi ceux qui seront le plus douloureusement châtié, figureront celui qui aura associé à
Dieu une autre divinité, le fornicateur et celui qui aura désobéi à ses parents.
Parmi les formes de bienfaisance envers les parents figure le fait de les entretenir
matériellement en cas de besoin.
Bichr a dit : « Tout homme qui se rapproche de sa mère pour être à son écoute, sera
considéré comme meilleur que celui qui se bat pour la cause de Dieu avec son épée. La
regarder vaut mieux que tout ! »
Ibn 'Oumar a vu un homme qui accomplissait les tours autour de la Ka'ba (at- tawâf),
portant sa mère accrochée à son cou. L'homme dit : « Ô fils de 'Oumar ! Est-ce que je l'ai
assez récompensée (pour ce qu'elle a fait envers moi) ? » Ibn 'Oumar lui a répondu : «
Ceci n'équivaut même pas à une seule de ses contractions (lors de l'accouchement)! Mais
tu as bien fait, et Dieu est capable de bien te récompenser pour le peu. »
Sourate 31, Luqman, verset 14
« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère »
Exhortation:
"Ô toi qui es négligeant des droits les plus pressants, qui ne rend désobéissance à tes
parents, en échange de leur bienfaisance, que et manque de respect... Toi qui oublies tes
devoirs, inattentif à ce qui t’attend ! La pitié filiale est une dette, mais toi, tu t'en acquittes en
les dénigrant ! Tu prétends chercher le Paradis, alors qu'il est au- dessous des pieds de ta
mère ! Elle t'a porté dans son ventre durant neuf mois qui ont compté comme neuf ans. Elle
a enduré lors de l'accouchement des douleurs qui fendent le cœur, puis de son sein elle t'a
nourri, et à cause de toi, le sommeil, elle l'a repoussé. De sa main droite, elle t'a nettoyé de
toute saleté. Et sa nourriture, elle te l'a donnée et avant elle-même, elle t'a servi.
Elle a fait de son giron, pour toi, un lit. Elle t'a comblé de sa bienveillance et de son
assistance, et si tu tombais malade, ou que de quelque douleur, tu te plaignais, elle en était
affligée, longtemps duraient sa tristesse et son désarroi : et tout son argent pour te guérir,
elle a dépensé. Si on lui avait demandé de choisir entre ta survie et sa mort, c'est ta vie, de
vive voix, qu'elle aurait demandée !
Malgré tout cela, combien de fois ne l'as-tu pas maltraitée, alors qu'elle, en cachette ou en
public, invoquait la Bénédiction de Dieu pour toi et le succès te souhaitait ! Aujourd'hui,
alors qu'elle a vieilli, et que ton aide et ton soutien lui sont nécessaires, tu la considères
comme une chose à laquelle aucune valeur tu ne peux donner !
Tu t'es rempli le ventre, alors qu'elle était affamée ! Tu t'es abreuvé, alors que (du peu
qu'elle avait) elle devait s’accommoder ! Tu lui as préféré ta femme et tes enfants, et tu l'as
remerciée pour ses bienfaits par... l'oubli, considérant son cas comme difficile, alors qu'il est
des plus aisé ! Sa vie est trop longue, selon toi, alors qu'elle est courte ! Tu l'as oubliée de ton
aide matérielle, alors qu'elle n'a personne que toi pour l’assister ! Ton Seigneur t'a interdit
d'émettre la moindre d'autre plainte à son sujet, même pas de dire « Ouff », et Il te l'a
rappelé par de doux reproches : attention au châtiment que tu subiras, dans ce monde d'ici-
bas, pour ta désobéissance ! De plus, de ton Seigneur, tu seras éloigné dans l'Au-delà.
Et ce que tu considérais comme beaucoup vis-à-vis d'elle, est en vérité bien peu ! Combien
de nuits douloureuses, par la plainte de ta lourdeur, a-t-elle passées ? Et lors de
l'accouchement, quelles difficultés a-t-elle endurées : des suffocations et des peines, qui
crèveraient le cœur ! Si tu savais ! Maintes fois, de sa main droite, elle t'a nettoyé, et des
saletés, elle t'a débarrassé, et de son giron, un vrai lit, elle t'a octroyé ! Elle sacrifierait sa vie,
pour que ce dont tu souffres disparaisse, et de son sein, d'un lait abondant, elle t'a abreuvé !
Et combien de fois n'a-t-elle pas eu faim, et de sa nourriture, elle t'a privilégié, de la
tendresse et de la compassion, elle t'a donnée.
Ah ! Pour celui qui dit posséder une raison, alors que sa passion l'a égarée !
Ah ! Pour celui dont le cœur est aveugle, alors que la vue il est censé posséder !
Sois attentif, et aux invocations de ta mère accourt, car, certes, tu en as besoin ; tu es
nécessiteux !"
(Extrait du livre : « Les grands péchés » de l'imâm adh-Dhahabî. Chapitre : Huitième grand
péché : MANQUER A SES DEVOIRS VIS-A-VIS DE SES PARENTS)
Verset 15
Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas ; mais
reste avec eux ici-bas de façon convenable. Et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. Vers Moi,
ensuite, est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez.
� � ُ � َ َ � ۡ َ َ ۡ � ٌ۬ َ َ ُ ۡ ُ َ َ َ ۡ ُ َ ف ﱡ ۡ َ َ ۡ ُ ً۬ َ ﱠ َ � َ ۡ� َ َ ۡ َ ٰ َ َ َ َ � ٰٓ � ُ ش َ
� ﺛ ﱠﻢ ِإ ﱠ� َﻣ ۡﺮ ِﺟ ُﻌ� ۡﻢ
ۚ �ﻞ َﻣﻦ أﻧﺎب ِإ ﱠ ﺎﺣﺒﻬﻤﺎ ِ� ٱﻟﺪﻧ�ﺎ ﻣﻌﺮوﻓ ۖﺎ وٱﺗ ِﺒﻊ ﺳ ِبِ � ﺗ ِﻄﻌﻬﻤ ۖﺎ وﺻ
� ﺲ ﻟﻚ ِب ِﻪۦ ِﻋﻠﻢ ﻓ ��ك ِبى ﻣﺎ ﻟ� � و ِ�ن ﺟ�ﻬﺪاك ﻋ� أن
َ �َ ۡ َ ۡ ُ � َ � َُ َﱢ
ﻓﺄﻧبﺌڪﻢ ِبﻤﺎ ﻛﻨﺘﻢ ﺗﻌﻤﻠﻮن
Wa-in jahadaka ‘ala an tushrika bee ma laysa laka bihi ‘ilmun fala tuti’huma wasahibhuma fee alddunya
ma’roofan waittabi’ sabeela man anaba ilayya thumma ilayya marji’ukum faonabbi-okum bima kuntum
ta’maloon
Wa-in jahadaka ‘ala an tushrika bee ma laysa laka bihi ‘ilmun fala tuti’huma
"Wa-in jahadaka", peut se traduire par s'ils luttent contre toi, te forcent, exercent une
contrainte sur toi…ect mais en fait, le verbe jâhadâka à une connotation d’une lutte
répétée à laquelle participent les DEUX parties, l’enfant n’étant pas passif. Il ne faut donc
pas forcément traduire ça par « luttent contre toi » mais plutôt par « luttent avec toi ».
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une approche du Coran par la grammaire et le
lexique » pour la racine JHD : S’efforcer, s’appliquer, insister, travailler avec zèle et
assiduité, faire un effort en vue de, épuiser, fatiguer.
Plusieurs mots découlent de cette racine (comme jahd, jihad et moujahidoun) mais le
mot qui nous intéresse est jahada ()ﺟﺎھﺪ, qui signifie : s'efforcer vers, s'appliquer,
déployer tous ses efforts, militer, lutter contre, combattre.
Par exemple, de jahad nous obtenons le mot ijtihad, qui signifie exercer un jugement
érudit. Cela signifie que vous vous efforcez vraiment de trouver la bonne réponse en
vous basant sur les connaissances que vous avez. C'est le jahad ijtihad.
Jahada peut donc signifier soit se battre, soit exercer une forte pression sur quelqu'un.
Ce verset a été révélé en raison d'un incident qui s'est produit pendant la vie du
Prophète, 3alayhi salat wa salam, avec l'un de ses compagnons, Sa’d Ibn Abi Waqqas,
radhi Allahu 3anhu.
Sa’d Ibn Abi Waqqas (l’un des 10 compagnons promit au Paradis par le Prophète,
3alayhi salat wa salam), fut l’un des premiers à se convertir à l’Islam à la Mecque (avec
Abu Bakr, Ali Ibn Abi Talib et Zayd Ibn Haritha, radhi Allahu 3anhum). Il avait alors 17
ans.
« Ne fais pas (une telle chose), mère, dis-je, car je ne renoncerais à ma religion pour rien
au monde.
Cependant, elle a poursuivi sa menace... Pendant des jours, elle n'a ni mangé ni bu. Elle
est devenue émaciée et faible. Heure après heure, je suis allé la voir pour lui demander si
je devais lui apporter de la nourriture ou quelque chose à boire mais elle a obstinément
refusé, insistant sur le fait qu'elle ne mangerait ni ne boirait jusqu'à ce qu'elle meure ou
que j'abandonne ma religion.
Je lui ai dit : "Yaa Ummaah ! Malgré mon fort amour pour toi, mon amour pour Dieu et
Son messager est en effet plus fort. Par Dieu, si tu avais mille âmes et qu'une âme s’en
allât l’une après l'autre, je n'abandonnerais pour rien au monde cette religion.
Quand elle a vu que j'étais déterminé, elle a cédé à contrecœur et a mangé et bu."
Imaginez, votre mère disant qu'elle va se laisser mourir de faim à moins que vous ne
renonciez à votre religion.
Imaginez l'expression qu'il a utilisée, même si elle avait 1000 âmes et qu’elle les perdait
une par une (donc qu’il la verrait mourir 1000 fois), même comme ça, il n’aurait jamais
abandonné sa religion.
Imaginez la pression qu'il a dû subir (du haut de ses 17 printemps), elle le faisait
littéralement chanter émotionnellement pour qu'il abandonne l'Islam.
Et ceci est une chose à laquelle beaucoup de reconverti doivent faire face pour devenir
musulmans. Ils sont ostracisés par leurs amis, leur famille et parfois même désavoués
par leurs propres parents.
Et ce genre de situation est évoquée ici même : « Wa-in jahadaka 3ala an tushrika bee ma
laysa laka bihi 3ilm »
Allah a dit, que dans ce genre de situation où vous êtes contraint par nul autre que vos
parents, dont on a vu précédemment qu’ils avaient un rang très élevé auprès de vous, «
fala tuti3huma », tu ne peux pas leur obéir lorsqu'il s'agit de cette demande particulière.
Différentes leçons (extrait du livre "Les enseignements tirés du récit de Luqman le sage"
de Abderrazzaq Al Badr) :
Les adeptes de l’égarement et du faux essayent par tous les moyens de répandre leurs
faussetés et d’appeler les gens à leur voie égarée, comme le met en évidence le verset
suivant : « Et si tous deux te forcent. »
Alors qu’au même moment, il est possible que les gens de vérité fassent preuve d’un
certain laxisme ou éprouvent de la lassitude à ce sujet.
En fait, beaucoup de gens confondent ces deux actes en les mettant sur un même pied
d’égalité. L’avis le plus juste à ce propos est qu’il y existe une différence entre les deux.
Effectivement, Allah a dit : « Ne leur obéis pas » et non pas « Sois malfaisant envers eux
».
Sourate 31, Luqman, verset 15
Après nous avoir dit de ne pas obéir à nos parents s’ils nous force à Lui associer, Allah
mentionne un conseil : « wasahibhuma fee alddunya ma3roofan »
Ce mot vient de sohba, qui signifie accompagner ou s'associer à quelqu'un ou encore se lier
d'amitié.
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Le Coran par la grammaire et le lexique » pour la
racine SHB : Ecorcher, dépouiller un animal de sa peau, utiliser celle-ci comme vêtement,
s’en recouvrir, porter qqch, avoir sur soi qqch, accompagner qqn, aller avec lui, être
compagnon, ami de qqn
"Sahaba" ici est un ordre. Allah commande, à cette personne qui subit une telle pression de
la part de ses parents, d’accompagner ses parents, c'est à dire passer du temps et être
toujours près d'eux.
Vous devriez, après avoir dit « non, je ne peux pas faire cette chose particulière », continuer
à avoir une bonne relation avec eux.
« Wasahibhuma fee alddunya ma3roofan » signifie que s'ils vivent quelque part à proximité,
allez leur rendre visite. Ne dites pas « comment peux-tu me demander de faire une chose
aussi horrible ? Je ne veux plus jamais te revoir ».
Non, même s'ils vous rendent la vie difficile lorsque vous vous y rendez et se moquent de
vous, vous devez continuer à vous battre et au moins avoir « moussahaba », c'est-à-dire les
accompagner, être autour d'eux, passer un peu de temps avec eux.
Dans ce verset, Allah précise « fidunya » parce que, bien sûr, ils sont ici avec vous
maintenant. Donc, « wasahibhuma », je vais faire ça maintenant et pas à un autre moment
mais « fidunya » est une indication malheureuse que vos parents, malgré combien vous les
aimez, vous ne serez avec eux seulement ici "fidunya". Ils ne croient pas, ils ne seront pas
avec toi dans l’akhira. Ils seront loin de toi et tu seras loin d'eux….
« Wasahibhuma fee alddunya ma3roofan » : Ma3roofa est un terme très général. Ça signifie
d'une manière qui est bonne, d'une manière connue de tous pour être bonne. Ibn ‘Ashur dit
que c'est quelque chose que n'importe qui, n'importe quelle personne sensée, peut pointer
du doigt et dire « ceci est une bonne chose ». Regardez comment il parle bien à sa mère,
comment il lui achète des fleurs, comment il la traite bien, ect Personne ne dirait jamais que
tout ceci est une mauvaise chose. C’est « ma3roof ».
C’est un mot général parce qu'ils ne sont pas musulmans, ils sont mécréants. Cela signifie
donc que vous devez être bon dans votre façon d'être avec eux et ce qu'ils apprécient
comme étant bon est ce que tout le monde apprécie comme étant bon. C’est «ma3roof », c'est
quelque chose de bien connu pour être bon pour tout le monde.
Leçons :
1) Comment traiter avec la famille non musulmane
L’enfant ne doit en aucun cas obéir à la mère ou au père s’ils lui ordonnent d’associer à Allah
ou de commettre un péché.
Et Allah nous a donné quelques conseils en ce sens : « mosahaba » est, comme Ar-Razi a dit,
en rapport avec le corps. Que vous devez être, physiquement, près d'eux.
Ils méritent un minimum de votre part mais ce ne sont pas n'importe quels parents, ce sont
la pire catégorie de parents, parce qu'ils veulent que vous fassiez la pire des choses qui est
de renier votre foi en Allah et au Prophète.
Donc le minimum que vous puissiez faire pour eux, c’est d’être, physiquement, là pour eux.
Au minimum, une personne doit essayer de passer du temps avec ses parents. Être près
d'eux, leur parler, voir comment ils vont et s'ils ont besoin qu’on s'occuper d'eux, s'ils ont
besoin d'une aide financière, etc.
Donc là-dedans, il y a une leçon sur la façon de traiter avec les parents non musulmans.
C'est une situation très difficile dans laquelle une personne peut se trouver mais ne pensez
pas de façon binaire. Soit blanc, soit noir.
Non, en réalité, si tu y réfléchis bien, si tu prends conseil auprès des autres, tu trouveras la
voie du milieu dans ce genre de situation.
Pour une raison quelconque, il y a une dichotomie dans nos esprits quand il s'agit du din.
C'est soit ça, soit ça. Alors que non, il y a toujours un juste milieu.
Ils te demandent de faire du shirk, voir, ils te forcent à faire du shirk mais vous ne pouvez
pas faire ça. Mais il y a un juste milieu.
Soyez avec eux dans le sens où vous passez un peu de temps avec eux, vous les
accompagnez, vous les côtoyez, vous leur donnez du temps.
Donc, vous ne pouvez pas être dans un extrême et leur donner ce qu’ils veulent. Et vous ne
devez pas non plus être dans l'autre extrême en les oubliant et en vous disant que vous ne
voulez plus rien avoir à faire avec eux.
Il y a un principe que le Prophète, 3alayhi salat wa salam, nous a relaté pour nous aider à
trouver la voie du milieu :
3) La perfection avec laquelle la religion islamique invite à préserver les mérites et reconnaître
les bienfaits
Ceci a été clairement énoncé à travers ces versets, par le fait que même lorsque les parents
sont des associateurs appelant au polythéisme, Allah nous ordonne de rester avec eux ici-
bas de façon convenable.
Ceci est prescrit lorsqu’ils sont mécréants. Que dire alors si ces derniers sont des
musulmans qui n’ordonnent que le bien et n’incitent qu’à la bienfaisance ?!
Sourate 31, Luqman, verset 15
Maintenant, voici le deuxième conseil pour cette personne qui a ce problème de parents qui
le force à faire du shirk (après « reste avec eux ici-bas de façon convenable ») :
Suit (waittabi3) la voie (sabeel) de celui qui fait « anab » pour moi.
Voici ce qu’on peut trouver dans « le Coran par le lexique et la grammaire » pour la racine
NWB : Remplacer qqn, être son lieutenant, son suppléant, retourner auprès de qqn,
consentir à qqch, se substituer, représenter, tenir lieu de
Anaba : faire remplacer qqn par un autre, suppléer, revenir (à qqn), se soumettre,
s’amender, se repentir, être pieux, consentir à qqch, déléguer, remplacer, députer, mandater,
être proche
Par exemple, un homme d'affaires qui a une marchandise qu'il veut vendre, il ne peut pas
aller à tel ou tel endroit, alors il prend un agent. L'agent, le nobe, prend sa place.
Et c'est pourquoi, anab, signifie aussi revenir en arrière, faire demi-tour parce que cette
personne est juste un agent. La marchandise réelle, elle, revient au véritable homme
d'affaires.
Allah a donc dit : Suivez la voie de l'homme « anaba ilayya » qui s'est tourné vers Moi
Donc Allah a dit, quand il s'agit des parents qui sont mécréants et qui te demandent de faire
du shirk et te font une vie de misère parce que tu es musulman, alors fais moussahaba.
Mais pendant que tu passer du temps avec eux, je veux que tu fasses autre chose. «
Waittabi3 », ne te contente pas d'être entouré de bonnes personnes mais suis-les, « Man
anaba ilayy », ces gens qui se sont déjà tournés vers Moi, ces personnes qui ont un fort
imane en Moi, qui ont une bonne relation avec Moi, qui sont de bonnes personnes engagées
dans la religion.
Comme vu précédemment, Ar-Razi a dit que « mousahaba » a à voir avec le le corps. Dans le
sens, soyez physiquement près de vos parents.
Mais l’ibtiba3 est lui en rapport avec l'aql, l'esprit.
Allah dit que si tu es mal influencé par tes parents, alors, soit près d'eux. Mais quand il s'agit
d'une bonne compagnie, alors suis-la. Ouvre leur ton esprit. Laisse-toi influencer par eux.
Vous devez vous purifier de la mauvaise influence de vos parents (mushrik), vous devez y
faire face et ce, d’une manière appropriée car tu ne peux pas t’isoler (d’eux), ça reste tout de
même tes parents. Tu dois rester près d'eux.
Mais pour compenser cette mauvaise influence, suis ceux qui se sont tournés vers Moi, «
man anaba ilayya ».
Plusieurs leçons concernant la partie « waittabi’ sabeela man anaba ilayya » / « Et suis le
sentier de celui qui se tourne vers Moi » du verset 15 (de la sourate 31, Luqman) :
1) Preuve de l’ijma3, le consensus des musulmans (comme mentionné par Ibn Tamiyya,
rahimuLah)
L'ijma' est le consensus obtenu par des savants musulmans à une période donnée sur une
question spécifique, à partir des deux Sources fondatrices (Coran et Sunna).
Généralement, les savants des usûl considèrent que le consensus concerne deux catégories
de connaissances :
1. Un consensus sur les Textes, consensus rapporté de manière mutawâtir, c'est-à-dire par
un très grand nombre de chaînes
Ce consensus concerne ce que l'on appelle les connaissances obligatoires de la religion (al-
ma'lûm mina d-dîn bi d-darûra lllipalall) qui forment le cadre de l'islam.
C'est donc un consensus sur les Textes et sur la compréhension des Textes.
2. Un consensus sur des règles particulières qui font objet de discussions entre les savants.
Donc, les musulmans sont d'accord sur le fait que telle ou telle chose fait partie de la religion
ou que telle ou telle chose a été rendue obligatoire par Allah. Il y a le Coran et la Sunnah puis
l’ijma3, les choses sur lesquelles les érudits sont tous d'accord.
Dans « waittabi3 sabeela man anaba ilayya », il y a des mots qui pointent vers le fait que
l'Ijma3 fait partie intégrante de l'Islam.
« Suivez le chemin de ceux qui se sont tournés vers moi », signifie que si tous les musulmans
se sont tournés vers Moi sur ce point, alors tu dois aussi les suivre en tenant compte de «
waittabi3 sabeela man anaba ilayya », du fait qu'ils se soient tous mis d'accord pour dire que
cette chose est haram ou halal. Cela signifie que tu dois les suivre de cette manière, car
l’ijma3 est quelque chose qui engage tout le monde. Donc s'il y a un ijma3 sur quelque chose
alors « waittabi3 », vous devez les suivre. Vous devez les suivre dans cette affaire.
« Allâh ne permettra jamais que ma communauté s’unisse sur l’égarement et les croyances
incorrectes. La miséricorde d’Allâh, Ses bienfaits et Sa protection sont avec le Groupe le plus
large de musulmans. Et celui qui dévie de ce large groupe sera envoyé en enfer. [Rapporté
par At-Tarmidhi]
En réalité, si tu considères la situation des compagnons ainsi que celle des élites de cette
communauté, tu trouveras que leur cas est celui de ceux qui retournent vers Allah. C’est
pourquoi certains exégètes ont affirmé que le verset : « Et suis le sentier de celui qui se
tourne vers Moi. » fait référence à Abû Bakr, radhi Allahu 3anhu.
D’autres prétendent qu’il s’agit de l’ensemble des compagnons, radhi Allahu 3anhum.
Dans les deux cas, les interprètes du Coran ont utilisé une méthode d’exégèse qui consiste à
expliquer un terme par une de ses sous-parties ou par les meilleures de ses sous-catégories.
Cela confirme donc le mérite et la vertu des compagnons et des élites de cette religion. Par
conséquent, il nous est indispensable de connaître leur voie et de l’emprunter. De même,
nous devons éviter de suivre un chemin autre que celui des croyants.
En effet, Allah a clairement fait référence à ceux qui reviennent vers Lui dans le verset
précité. Il a ainsi fait de leur chemin à un exemple à suivre et une voie à poursuivre.
A ce propos, Ibn Al-Qayyim a dit : « Nul ne mérite ce qualificatif hormis ceux qui rassemblent
ces quatre caractéristiques. Et la définition de ce terme chez les pieux prédécesseurs allait
dans ce sens. » Cf. « Madârij As-Sâlikîn » d’Ibn Al-Qayyim (1/434)
4) Remédier à une mauvaise influence par une bonne
Beaucoup d'entre nous ont de nombreuses sources de mauvaise influence. Pour certains,
c'est le monde du spectacle, pour d'autres, c'est le lieu de travail, pour d'autres encore, ce
sont les amis. Et vous ne serez jamais en mesure d'éliminer toutes ces voies de mauvaise
influence. Que ce soit vrai ou non, il y aura toujours une mauvaise influence venant d'un
endroit ou d'un autre. La façon d'y remédier est donc d'abord de la marginaliser.
Minimiser cela autant que possible et compensez. « Waittabi3 sabeela man anaba ilayya »,
être entouré de bonnes personnes, qui vous conseillent lorsque vous faites des choses
incorrectes. Pas ces gens qui se contentent de vous taper dans le dos lorsque vous leur dites
que vous faites du haram. Ces gens-là, ce ne sont pas vraiment des amis. L'ami est celui qui
te dis quand quelque chose est mal : « Tu seras tenu responsable par Allah pour avoir fait ça,
réfléchis-y encore, ne fais pas ça ». Ou bien il voit une opportunité pour toi de faire quelque
chose et il dit: « pourquoi ne pas le faire? C'est une bonne opportunité pour toi. Pour faire du
kheyr, gagner une récompense auprès d'Allah ». Ceci est la bonne influence.
Bien souvent, les gens évitent la bonne influence parce qu'ils pensent que la personnalité de
ces personnes est très différente de la leur. Ce ne sont pas des gens fun. Ces gens-là sont
durs, ils ne blaguent pas. Ce ne sont pas des gens qui s'amusent. Non, je n’ai rien à voir avec
ce genre de personne.
Peut-être que c’est vrai, que votre personnalité est très différente de ces gens. Mais ce qui
est en jeu, c'est votre position dans l'Akhira. Vous ne pouvez pas vous permettre de passer
du temps avec des gens de mauvaise influence. « Waittabi3 sabeela man anaba ilayya », bien
que vous ne puissiez jamais vous en détacher complètement (de la mauvaise influence),
compense et jette toi dans la compagnie de bonnes personnes.
Omar ibn al Khattab, radhi Allahu 3anhu, a dit : « Cherchez l’amitié des véridiques, car ils
sont un ornement dans l’aisance et un soutien dans les épreuves »
Enfin, médite cette parole du Prophète, 3alayhi salat wa salam, ou il dit : « L'exemple du
compagnon pieux et du mauvais compagnon est comme celui du vendeur de parfum et du
forgeron. Pour le vendeur de parfum, soit il va-t’en donner, soit tu vas lui en acheter soit tu
vas sentir de lui une odeur agréable. Et pour le forgeron, soit il va brûler ton habit, soit tu
vas sentir de lui une mauvaise odeur ».
(Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°5534 et Mouslim dans son Sahih n°2628)
Sourate 31, Luqman, verset 15
Vers Moi, ensuite, est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez ».
« Thumma ilayya marji3ukum », au final, cette épreuve est un test. Vous reviendrez tous
vers Moi, vous et vos parents.
« Faonabbi-okum bima kuntum ta3maloona » et nous vous informerons tous. Si vous avez
fait de bonnes actions, nous vous en informerons. Si vous avez fait de mauvaises actions,
nous vous en informerons.
Tout ce que vous avez fait, Allah vous en rendra compte à tous, vous et vos parents.
Ibn Ashur dit que le terme « marji3ukum » contient wa3ad (une promesse) et wa3id (un
avertissement).
C'est une adresse aux parents, « Allez-vous sérieusement faire de la vie de votre enfant une
misère parce qu'ils sont musulmans ? Eh bien vous reviendrez vers Moi » ce qui signifie que
vous serez punis pour cela. Et à ceux qui traversez cette épreuve, « Vous reviendrez vers Moi
et Je vous récompenserai pour ces épreuves » et ceci est une promesse.
Tous les hommes retourneront vers Allah le Très Haut, béni soit-Il. Il leur énumèrera et les
informera de tout ce qu’ils faisaient, et parmi cela : est-ce que l’enfant a été bienfaisant
envers ses parents ? Est-ce que les parents se tenaient sur la véritable religion d’Allah ?
« Nous leur raconterons en toute connaissance [ce qu’ils faisaient] car Nous n’étions pas
absents » S7v7
C’est alors qu’Allah mettra en place les Balances, puis que seront pesées les actions de
chaque être, bonnes ou mauvaises. Aussi minimes soient-elles. Les actions seront
minutieusement pesées dans ces Balances par Allah à Qui rien n’échappera.
« C'est alors que celui dont les bonnes œuvres auront fait pencher la BALANCE connaîtra
une douce félicité, tandis que celui dont les bonnes œuvres auront été jugées insuffisantes
sera dans le gouffre précipité. » S101v6-9
« Ensuite vers Nous est votre retour, c’est alors qu’on vous énumérera tout ce que vous
faisiez » S10v23
Allah le Très Haut remettra alors à chacun son livre, comme le montrent ces versets de la
sourate Al- Haqqah :
{Quant à celui à qui on aura remis son livre dans sa main droite, il dira : « Tenez, lisez mon
livre. J’étais sûr d’y trouver mon compte » Il jouira d’une vie agréable : dans un jardin haut
placé - dont les fruits sont à portée de la main. « Mangez et buvez agréablement pour ce que
vous avez avancé dans les jours passés. »
Quant à celui à qui on aura remis le livre dans sa main gauche, il dira : « Hélas pour moi,
j’aurais souhaité qu’on ne m’ait pas remis mon livre, et ne pas avoir connu mon compte…
Hélas, comme j’aurais souhaité que [ma première mort] fut la définitive. Ma fortune ne m’a
servi à rien. Mon autorité est anéantie et m’a quitté. » « Saisissez-le, puis mettez-lui un
carcan, ensuite, brûlez-le dans la fournaise ; puis, liez-le avec une chaîne de soixante-dix
coudées} Sourate 69, Al-Haqqah (Celle qui montre la vérité), verset 19 à 32
Leçons :
1) Les actions sont enregistrées
Les actions des serviteurs sont toutes comptabilisées. Celles-ci seront dévoilées le jour de la
Résurrection
2) Insister sur le fait que l’on sera tous ressuscités
En raison de son importance, cela a été répété à plusieurs reprises dans le récit de Luqmân :
« Vers Moi est la destination. »
« Vers Moi, ensuite, est votre retour. »
Ceci est donc une réalité qui a constamment besoin d’être rappelée aux gens, afin que l’idée
qu’ils retourneront à Allah et qu’Il les rétribuera selon ce qu’ils ont accompli ici-bas s’ancre
dans leurs esprits, en vue qu’ils se préparent comme il se doit pour le jour du Retour.
Verset 16
« Ô mon enfant, fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher, ou dans les cieux ou dans la
terre, Allah le fera venir. Allah est infiniment Doux et Parfaitement Connaisseur. »
۬ َ ٌ ٱ� �ﻟﻄ
َ � ٱ� إ ﱠنُ� َ �َ ۡ َ ۡ ٱﻟﺴ َﻤ ٰ� َﻮ � ۡ ف
ﺎل َﺣ ﱠب ۬ﺔ ﱢﻣ ۡﻦ َﺧ ۡﺮ َد ۬ل َﻓ َﺘ ��ﻦ ف� َﺻ ۡﺨ َﺮة �أ ۡو ف� ﱠ
َ ى إ ﱠﻧ َﮩ �ﺎ إن َﺗ ُﻚ ﻣ ۡﺜ َﻘ
�ٌ �ﻒ ﺧ ِﺒ ي َ ٰ ُ فَ ﱠ
ِ ِ ۚ ض �ﺄ ِت ِﺑﮩﺎ
� ٲت أو ِ� ٱﻷر ِ ِ ٍ ِ ٍ ٍ ِ ِ ِ ﻳ �ﺒ
Ya bunayya innaha in taku mithqala habbatin min khardalin fatakun fee sakhratin aw fee alssamawati aw fee
al-ardi ya/ti biha Allahu inna Allaha lateefun khabeerun
« Ô mon enfant, fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher, ou dans
les cieux ou dans la terre, Allah le fera venir »
ِ ض ﯾَ ۡﺄ
ۚ ت ﺑِ َﮩﺎ ﱠ
ُ�ٱ ِ ت أ َ ۡو ﻓِﻰ ۡٱﻷ َ ۡر َ ﻣِﺜﻘَﺎ َل َﺣﺒﱠ ۬ ٍﺔ ِ ّﻣ ۡﻦ ﺧ َۡﺮدَ ۬ ٍل ﻓَﺘ َ ُﻜﻦ ﻓِﻰ
ﺻ ۡﺨ َﺮةٍ أ َ ۡو ﻓِﻰ ٱﻟ ﱠ
ِ ﺴ َﻤ ٰـ َﻮٲ ۡ ُﻰ إِﻧﱠ َﮩﺎ ٓ إِن ﺗ َﻚ
ﯾَ ٰـﺒُﻨَ ﱠ
Ya bunayya innaha in taku mithqala habbatin min khardalin fatakun fee sakhratin aw fee
alssamawati aw fee al-ardi ya/ti biha Allah
Dans ce conseil de Luqman à son fils, il a commencé par comment penser à Allah, comment
voir Allah et le monde qu'IL a créé.
Son conseil de départ était « la tushrik biAllah ». Tout d'abord, mon fils, il y a beaucoup de
problèmes sur lesquels je veux te conseiller. Et la première chose que je choisis de te
conseiller est comment est ta relation avec Allah et de ne pas faire de shirk, de ne rien Lui
associer ou encore, dit d'une autre manière, comment votre adab, votre conduite, devrait
être avec Allah.
Puis il commença à parler de la façon dont vous devriez vous comporter avec votre propre
personne. Puis il parlera de la façon dont vous devriez vous comporter avec les autres
personnes.
Ibn Ashur a dit que l'ensemble du conseil est basé sur la façon d'avoir de bonnes manières.
De bonnes manières avec Allah, de bonnes manières avec vos parents, de bonnes manières
avec votre propre personne et de bonnes manières envers les autres personnes également.
Donc, si vous voulez, l'ensemble des conseils est basé sur les bonnes manières.
Il dit donc à son fils « Ya bunayya ». Oh, mon cher fils, encore. Comme dit précédemment,
voyez la façon dont il parle à son fils. Il n'a pas commencé à lui crier dessus. Au contraire, il
s'est assis et lui a parlé avec des mots d'affection. « Ya bunayya, viens t'asseoir avec moi.
Laisse-moi te parler, laisse-moi te donner des conseils ». Il lui montre de l'amour.
« Innaha » peut signifier soit imaginer vos ou nos mauvaises actions ou peut signifier juste
imaginer une graine de moutarde.
Voilà ce qu’on peut trouver dans « Une approche du Coran par la grammaire et le lexique »
pour la racine ح ب ب: Idée de graine, de semence dans laquelle l'amour est inclus, la création
étant produite par et dans l'Amour - Aimer, chérir, affectionner
Plusieurs mots découlent de cette racine (houboun, mahabatoun, ahibaaoun, ahaboun,
hababa, ahaba, istahaba) mais le mot qui nous intéresse ici est « haboun/habtoun » qui
signifie : graine, semence
Puis : "Pensez à cette graine de moutarde si elle était « fee sakhrat »"
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une approche du Coran par la grammaire et le
lexique » pour la racine ص خ ر: Idée de roc, de rocher, de rocaille, de pierre énorme et dure,
être pierreux.
En fait, cela signifie plus qu'un simple rocher. Cela signifie, comme il est dit dans Lisân al-
‘arab, un énorme rocher qui est solide de part en part.
"Pense à ça, mon fils, une seule graine de moutarde, petit grain unique, « fatakun fee sakhra
», logé à l'intérieur de cet énorme rocher".
Et où est ce rocher ? Il pourrait être n'importe où, « aw fee alssamawati », n'importe où dans
l'univers, dans n'importe quelle galaxie, « aw fee al-ardi », ou n'importe où sur la surface de
cette terre.
Bien sûr que non. Mais imaginons que vous ayez les connaissances nécessaires pour le
trouver.
Mais maintenant vous devez atteindre le « habb », la petite, minuscule graine à l'intérieur.
Eh bien, vous devez avoir le pouvoir de l'ouvrir. Mais disons que vous avez assez de pouvoir
pour le frapper. Et ce gros rocher se fend en deux.
Mais qui peut dire que lorsqu'il s'ouvrira en deux, la graine sera juste là, en plein milieu ? La
graine pourrait être n’importe où.
Donc, non seulement vous avez besoin de la puissance nécessaire pour l'ouvrir, pour
désintégrer ce gros rocher et le réduire à l'état de gravats. Ce n'est qu'alors, lorsque toutes
les parties de ce gros rocher auront la taille d'une graine, que vous serez en mesure de voir
la graine.
Et qui pourrait faire cela ? « Ya/ti biha Allah ». Seul Allah pourrait faire sortir cette graine et
l'amener devant vos yeux.
Regardez la façon dont il enseignait à son fils, le conseillant avec des mots d'affection. Puis
ensuite, lui donnant un exemple qui captiverait son imagination. Il ne lui a pas juste dit «
regarde mon fils, Dieu est grand ».
Il lui a donné un exemple fantastique. Il lui a dit : imagine une graine à l'intérieur d'un
énorme rocher, et ce rocher est quelque part dans l'espace. Et si tu devais le trouver, serais-
tu capable d’en faire sortir la graine ? Non, tu ne pourrais pas le faire mais qui pourrait ? «
Ya/ti biha Allah ».
Ibn Ashur a dit les mots « ya/ti biha Allah » signifient et pointent vers la qudra d'Allah, le
pouvoir d'Allah pour être capable de faire sortir cette graine du rocher.
Sourate 31, Luqman, verset 16
« Ô mon enfant, fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher, ou dans les cieux ou
dans la terre, Allah le fera venir »
ِ ض ﯾَ ۡﺄ
ت ِﺑ َﮩﺎ ﱠ
ُ�ٱ ِ ت أ َ ۡو ﻓِﻰ ۡٱﻷ َ ۡر َ ﻣِﺜﻘَﺎ َل َﺣﺒﱠ ۬ ٍﺔ ِ ّﻣ ۡﻦ ﺧ َۡﺮدَ ۬ ٍل ﻓَﺘ َ ُﻜﻦ ﻓِﻰ
ﺻ ۡﺨ َﺮةٍ أ َ ۡو ﻓِﻰ ٱﻟ ﱠ
ِ ﺴ َﻤ ٰـ َﻮٲ ۡ ُﻰ ِإﻧﱠ َﮩﺎ ٓ ِإن ﺗ َﻚ
ﯾَ ٰـﺒُﻨَ ﱠ
Ya bunayya innaha in taku mithqala habbatin min khardalin fatakun fee sakhratin aw fee
alssamawati aw fee al-ardi ya/ti biha Allah
Ici, le contexte, dans cette histoire, est que Luqman est un père qui conseille son fils.
Imaginez-vous dans la peau d'un parent pour l'enfant. Il y a tellement de choses qu'ils
veulent leur enseigner quand ils seront grands, tellement de choses qu'ils voudraient qu'ils
apprennent d'eux, des aspirations à avoir, des choses qu'ils voudraient leur conseiller.
Mais ici, ce qu’Allah nous enseigne, c’est que parmi toutes ces choses que vous voulez
enseigner à vos enfants, ce qui est numéro un ou ce qui devrait être votre priorité est de leur
enseigner la grandeur d'Allah. Et c'est quelque chose dont beaucoup de parents sont passés
à côté.
L'une des choses que je dois planifier à enseigner à mes enfants est la grandeur d'Allah. Et la
façon dont je le fais peut-être très flexible en fonction de la nature de mon enfant.
Vous devez imaginer que le fils de Luqman était mushrik, donc il était loin d'Allah. Mais la
façon dont Luqman veut le rapprocher d'Allah et l'amener à se soumettre à Allah, c'est en lui
enseignant la grandeur d'Allah, parce qu'une fois qu'il aura ressenti cette grandeur, il
réalisera la fausse nature et l'acte insensé de se prosterner devant un autre qu'Allah ou de se
dévouer à un autre que Lui, "Allah est si Grand, pourquoi devrais-je demander ce que je
désire à quelqu'un d’autres ?".
Et que votre enfant soit loin ou proche d'Allah, il devrait être une priorité pour nous en tant
que parents d'enseigner à nos enfants Sa grandeur. Lui enseigner l’unicité d’Allah, lui
montrer Son savoir, Sa grandeur et Sa puissance.
{Quand Il veut une chose, son commandement consiste à dire : « Sois » et elle est.} (36/82)
ُﺷﯿْﺌﺎ ً أ َ ْن ﯾَﻘُﻮ َل ﻟَﮫُ ُﻛ ْﻦ ﻓَﯿَ ُﻜﻮن
َ َإِﻧﱠ َﻤﺎ أ َ ْﻣ ُﺮهُ إِذَا أ َ َراد/Innama amruhu itha arada shay-an an yaqoola lahu kun
fayakoon
Donc Luqman, à travers cet exemple, dit à son fils que nos méfaits, nos péchés, aussi petits
soient-ils, personne ne les a vus, personne ne les connaît, si ce n’est Allah.
Ou alors il parlait en général, parce que juste avant cela, le verset précédent se terminait par
« faonabbi-okum bima kuntum ta3maloon », Allah peut précisément et pleinement vous
rendre conscient de tout ce que vous avez fait. Donc, en se basant sur cela, il dit que tout ce
que nous faisons, même si c'est aussi petit qu'une graine de moutarde, Allah nous en
informera.
Ainsi, Allah connaît toute chose. Chaque atome de la Création, chaque goutte, chaque feuille,
rien n’échappe à Sa science.
{C’est Lui qui détient les clefs de l’inconnaissable. Nul autre que Lui ne les connaît. Et il
connaît ce qui est dans la terre ferme comme dans la mer. Et pas une feuille ne tombe qu’Il
ne le sache. Et pas une graine dans les ténèbres de la terre, rien de frais ou de sec, qui ne soit
consigné dans un livre explicite.} (6/59).
La chose la plus infime, qui ne pèse rien, Allah le Très Haut, gloire à Lui, connaît son poids, sa
taille, où elle se trouve, que ce soit dans les cieux, au fond des mers ou à l’intérieur d’un
rocher.
Et ceci est un point fondamental de la croyance que chaque musulman doit garder à l’esprit
à chaque instant de sa vie. Qu'Allah le regarde, l’observe, qu’Il connaît parfaitement son état,
qu’Il a tout pouvoir sur lui et qu’Il est capable de toute chose, gloire à Lui.
Donc il convient d'enseigner à nos enfants qu'Allah est connaisseur de chaque chose, aussi
minuscule soit-elle, que ce soit sur la terre ou dans les cieux.
L'enfant qui sera éduqué dans la connaissance de ceci ne pourra pas penser à la
désobéissance car il ressentira la présence d'Allah à ses côtés n'importe où il se rendra. Quel
parent ne serait pas rassuré de savoir que lorsque son enfant n’est pas avec lui, il ne commet
pas de bêtise ?
Donc avant même de lui enseigner toute pratique rituelle, Luqman inculque par là le plus
haut degré de religiosité à son enfant.
Tu n’es pas sans connaître ce hadith rapporté par Muslim et Bukhari où l’ange Djibril,
3alayhi salam, interroge le prophète, 3alayhi salat wa salam, sur les piliers de l’islam, de la
foi (al-iman) et de l’excellence (al-ihsan).
Djibril, 3alayhi salam, demande alors au prophète, 3alayhi salat wa salam : « Informe-
moi sur l’ihsan ».
Le prophète, 3alayhi salat wa salam, lui répond alors : « C’est adorer Allah comme si tu Le
voyais, car si tu ne Le vois pas sache que Lui te voit. »
L’ihsân (le mieux faire) constitue le troisième niveau qui, s'appuyant sur les deux
précédents (al islam et al iman), et procédant d'eux, va parfaire la conduite du croyant.
Le terme arabe utilisé ici (ihsân) n'est pas seulement un qualificatif (excellence, bien) ; il
porte en lui l'idée de mouvement et d'effort (la forme du verbe ahsana) : plus que vers le
bien (hasan), c'est plutôt d'évoluer vers mieux (aḥsan).
Celui qui « sent » la présence de Dieu ne pourrait aller vers le harám, l'illicite, le prohibé.
Le sens du hadith avec Djibril, 3alayhi salam, concernant ce qu'il dit sur al-ihsan est la
définition de muraqabah.
À savoir, l'endurance de la connaissance du serviteur et sa conviction et sa certitude
qu'Allah veille sur ses affaires internes et externes.
Avoir cette connaissance et cette certitude à tout moment s'appelle muraqabah. C'est
le fruit de la connaissance du serviteur qu'Allah est son observateur, le surveillant,
écoutant ses paroles et observant toutes ses actions à tout moment.
Les gens de la vraie connaissance ont convenu à l'unanimité que le fait d'avoir la
muraqabah pour Allah dans ses pensées cachées est un moyen pour qu'elle se
manifeste dans les actes et le comportement à l'extérieur. Ainsi, quiconque a la
muraqabah pour Allah en secret et intérieurement, Allah le préservera dans ses
actions et son comportement, à la fois intérieurement et extérieurement. (source:
https://sunnahonline.com/.../172-station-of-muraqabah-the)
Les stations d’épuration spirituelle (que doit rencontrer l’itinérant dans le chemin de
la purification de l’âme) représentent les valeurs spirituelles fondamentales sans
lesquelles la foi ne peut se réaliser. Il y a le savoir, le repentir, la patience, la
reconnaissance, la satisfaction, la crainte, l’espoir, la confiance en Dieu (tawakkoul) et
du scrupule « al-wara’ ».
Mais le scrupule ne peut se réaliser à moins qu’il soit associé à une autre dimension
spirituelle, à savoir, le sens de l’observation divine « al-mouraqaba ».
« Al-mouraqaba », c’est être conscient que Dieu est au courant de toute action que tu
fais et de toute parole que tu prononces. Il est attentif à chaque mot que tu prononces,
à chaque pas que tu fais, à chaque pensée qui te traverse l’esprit. Tes mouvements, tes
moments de repos, tes va-et-vient, tes pensées et tes envies, ne peuvent être
dissimulés à Dieu.
« Al-mouraqaba », c’est être conscient que Dieu te cerne de Son Savoir ; que Dieu est
parfaitement au courant de tout ce que tu fais de jour comme de nuit, secrètement ou
en public, rien ne saurait se cacher à Dieu. Si tu t’isoles un jour, ne te dis jamais que tu
es seul car tu es continuellement observé ; ne pense pas que Dieu puisse connaître un
moment de distraction, ou qu’il ne pourrait connaitre ce que tu Lui as dissimulé.
« Il est avec vous où vous soyez » (Coran 57 :4)
Ainsi, « al-mouraqaba », consiste à être conscient que Dieu est avec toi par Sa science,
là où tu te trouves. C’est dans ce sens que le Prophète (3alayhi salat wa salam) dit : «
L’excellence de la foi consiste à adorer Dieu comme si tu le voyais, car si toi tu ne le
vois pas, Lui te voit » (Mouslim). Un autre hadith dit : « Le meilleur de la foi consiste à
savoir que Dieu est avec toi là où tu sois » (at-Tabarani).
Abou Dhar (radhi Allahu 3anhu) dit : « Mon intime m’a recommandé de craindre Dieu
comme si je le voyais car si je ne le vois pas, Lui me voit ».
On demanda au Prophète (3alayhi salat wa salam) : « Comment l’homme peut-il purifier son
âme ? » Le Prophète (3alayhi salat wa salam) dit : « En sachant que Dieu est avec lui, là où il
se trouve » (al-Bazzar)
Ibn Rajab al-Hanbali relate dans son livre « jami’ al-‘ouloum wal-hikam » que Aboul-Jald dit :
« Dieu a révélé à l’un de Ses prophètes: Dis à ton peuple : Pourquoi cachez-vous vos péchés à
mes créatures alors que vous les manifestez devant moi. Si vous pensez que je ne vous vois
pas, vous êtes alors des polythéistes ; et si vous pensez que je vous vois, alors pourquoi,
parmi ceux qui vous voient, faites-vous de Moi Celui qui compte le moins ?! »
On demanda à Dhou an-Noun al-misri (savant spiritualiste, spécialiste de hadith et de fiqh) :
« Comment gagner le Paradis ? ». Il dit : « Par cinq choses : une droiture sans déviance, un
effort continu sans distraction, être attentif à l’observation divine secrètement et en public,
attendre la mort en s’y préparant et se juger avant d’être jugé »
Un homme dit al-Jounayd : « Qu’est ce qui pourrait m’aider à baisser le regard ? » Il dit : « En
sachant que le regard de celui qui te vois devance le tien ».
Il incombe donc au croyant de procéder à un examen de conscience avant et pendant l’action
: Qu’est ce qui le motive à agir; les passions de son âme ou l’agrément de Dieu ? S’il est animé
par la volonté de satisfaire Dieu, qu’il passe à l’action, sinon, qu’il y renonce, et c’est là le sens
de la sincérité « al-ikhlas ».
Al-Jounayd dit : « Qu’Allah fasse miséricorde à celui qui prend un moment de réflexion
lorsqu’il décide d’agir : si cette action est pour Dieu, il l’accomplit alors, si c’est autre que
Dieu qui est visé, il y renonce ».
Par conséquent, le croyant doit être attentif à Dieu avant qu’il ne le soit vis-à-vis des gens.
Certains vertueux ont dit jadis : « Le croyant est celui qui appréhende la réaction de Dieu
avant d’appréhender celle des gens. Quant à l’hypocrite, il jette un regard à droite, à gauche,
s’il ne voit personne il s’adonne au mal »
La vigilance est un statut éminent de ceux qui cheminent dans la voie d’Allah et de l’au-delà.
Sa réalité donne au fidèle la conviction intime que le Seigneur Tout Puissant l’observe en
permanence, tant intérieurement qu’extérieurement. C’est cette connaissance et cette
conviction constantes qu’on appelle la pensée vigile. Celle-ci consiste en ce que le serviteur
pense à Lui, quand il doit exécuter Son ordre, afin de l’accomplir de la manière la plus
parfaite. De même, lorsqu’il est tenu de respecter ce qu’Il a interdit, il pense à Lui afin de s’en
éloigner pour ne pas y chuter.
Cette qualité va lui permettre de redoubler d’attention à chacune de ses pensées, de ses
intentions, de ses paroles et de ses actes. Elle lui permettra ainsi de viser une profonde
sincérité dans sa pratique cultuelle comme dans les affaires de ce bas monde. D’être attentif
à son comportement envers lui-même et envers les autres.
A toi de rappeler régulièrement à ton enfant lorsqu’il joue dans sa chambre pendant que tu
es à la cuisine, lorsqu’il part pour l’école ou doit passer la journée avec ses grands-parents,
par exemple, qu’il n’est pas seul et que Son Créateur l’observe à chaque instant.
Leçons :
1) Le jour du Jugement, la balance sera de la précision d’un atome.
2) Tout méfait sera comptabilisé, fût-il en quantité infime.
Le jour de la Résurrection, toutes les actions seront exposées, y compris les plus minimes.
C’est pour cela que certains exégètes ont expliqué la parole d’Allah : « Fût-ce le poids d’un
grain de moutarde... » en disant que cela indiquait que toute injustice quand bien même
insignifiante aura été comptabilisée par Allah
3) Eduquer les enfants à avoir constamment conscience de la surveillance d’Allah.
Par exemple, si tu interdis à ton enfant de faire quelque chose, ne fais pas en sorte qu’il se
préoccupe du fait que tu l’observes, mais renvoie-le constamment au fait qu’Allah le
surveille.
Dis-lui alors par exemple : « Ô mon fils ! Accomplis la prière ! Eloigne toi des interdits, car
Allah te voit, t’observe et rien ne Lui est caché ! Ô mon fils ! Si tu accomplis un péché même
infime au fond d’un rocher, dans les cieux, ou sous terre, Allah l’apportera le jour de la
Résurrection ! Ô mon fils ! Fais attention et prends garde à la surveillance d’Allah ! ». Cela se
révèlera fort bénéfique dans l’éducation des enfants.
4) L’ampleur de la science d’Allah.
La science d’Allah cerne toute chose et rien ne Lui échappe dans les cieux ni sur Terre
Sourate 31, Luqman, verset 16
ٌ ِٱ� ﻟَﻄ
ﯿﻒ َ ۚ◌ إِ ﱠن ﱠ
La deuxième : Il est Celui qui fait parvenir à Ses serviteurs leurs intérêts, par Sa subtilité et
Sa bienfaisance, à travers des voies qu'ils ne soupçonnent même pas.
Ibn al-Qayyim dit dans son poème en « nûn » (P. 244, éd. Dâr Ibn Khuzayma) :
« Il est Subtil avec et pour Son serviteur
Dans Ses attributs, la subtilité est de deux types :
L'appréhension du secret des choses avec connaissance
Et la subtilité dans les lieux de bienfaisance
Il te montre Sa puissance et fait apparaître Sa subtilité
Tandis que le serviteur est totalement insouciant de cette qualité »
La subtilité d'Allah vis-à-vis de Son serviteur procède de la miséricorde, voire il s'agit d'une
clémence particulière. Ainsi, la miséricorde qui atteint le serviteur, d'une manière méconnue
de lui ou dont il ignore les causes, consiste en la subtilité.
Allah est bienveillant envers Son serviteur et Allah est bienveillant pour lui : cela veut dire
qu'll accorde au serviteur une attention spéciale, lui permettant de maintenir son état
apparent aussi bien que caché en bonne condition. Grâce à cette bienfaisance, tous les
désagréments intérieurs et extérieurs sont écartés. À travers les affaires intérieures, Il traite
Son serviteur avec subtilité, et Il lui manifeste de la douceur par rapport à ses affaires
extérieures. En effet, quand Allah facilite la tâche au serviteur, Il lui rend aisées les voies du
bien et l'aide dans ce chemin, Il l'aborde avec subtilité. Quand Il lui destine des voies
extérieures, garantissant son bien-être, qui ne relèvent pas du pouvoir du fidèle, Il déploie à
son égard de la bonté.
C'est le cas dans le récit de Yûsuf, 3alayhi salam. De fait, Allah décida de plusieurs choses
extérieures qui eurent des conséquences heureuses pour Yûsuf et son père. Au début, elles
étaient détestables, mais à la fin elles ont eu les plus louables répercussions et les plus
éminents bénéfices.
C'est pourquoi Yûsuf, 3alayhi salam, déclara [Sourate 12, Yusuf, verset 100] : (Certes, mon
Seigneur est plein de bienveillance pour qui Il veut)
Allah octroie Ses faveurs à qui Il veut parmi Ses serviteurs, comme Il l'entend, dans la
mesure où Il connaît celui qui les mérite et celui qui ne les mérite pas. La grâce est entre les
mains d'Allah, Il l'attribue à qui Il désire.
Une forme de Son lutf à leur égard réside dans le fait qu'll les préserve contre la sujétion à
leurs âmes qui sont, de par leur nature, mauvaises conseillères. Il les aide à interdire à ces
dernières de suivre leurs passions. Il écarte d'eux le mal et la turpitude, malgré la présence
des tentations et l'attrait de la désobéissance et de la passion. Grâce à la démonstration de
Sa bienveillance et à la lumière de la foi qu'Il leur a donnée, ils délaissent tous ces méfaits,
sereinement, parce que leurs âmes y ont renoncé et leurs poitrines se sont apaisées pour
s'en éloigner.
Il montre Sa bienveillance envers Ses fidèles lorsqu'Il décrète leurs subsistances, selon la
science qu'll a de leurs intérêts, et non selon ce qu'ils désirent.
En effet, il se pourrait qu'ils souhaitent une chose alors qu'une autre chose est meilleure
pour eux. Par conséquent, Il leur prédestine ce qui est meilleur, malgré eux, parce qu'il est
bienfaisant envers eux : (Dieu est Plein de clémence pour Ses serviteurs. Il distribue Ses
biens à qui Il veut. Il est le Fort et le Tout-Puissant) (al-Shûrâ : 19).
Une autre forme de Sa bonté consiste en ce qu'Il permet à Son serviteur de grandir, parmi
les gens de piété, de science et de foi, entouré des personnes vertueuses. Celui-ci pourra de
la sorte s'imprégner de leurs bons comportements, bénéficier de leur éducation, grandir
dans le giron de parents respectables et au milieu de proches probes, dans une société
vertueuse. C'est le plus grand bienfait du Créateur à l'égard du serviteur, car l'intégrité de ce
dernier dépend de nombreux facteurs, dont le plus bénéfique est cette condition.
Le lutf d'Allah à l'égard de Son fidèle se manifeste aussi sous l'aspect de la subsistance licite
qu'll lui octroie dans le calme et la conviction. L'objectif visé sera ainsi réalisé, sans que le
serviteur ne soit détourné du but de sa création, à savoir l'adoration, la quête de la science et
la mise en application de celle-ci.
Allah le Très Haut montre Sa bienveillance envers le croyant en lui assignant des frères
pieux et des compagnons vertueux pour l'inciter à faire le bien, l'encourager à suivre la voie
de la rectitude et à s'écarter des chemins de la perdition et de la déviation.
Un autre exemple de cette bienfaisance divine vis-à-vis du serviteur : Il l'éprouve par des
calamités et lui donne les moyens d'endurer ces épreuves, afin qu'il atteigne les rangs et les
degrés les plus éminents. Allah l'honore aussi en mettant dans son cœur la saveur et l'esprit
de l'espérance, le souhait de la miséricorde ainsi que l'attente de la délivrance et la
dissipation de ce qui nuit. De la sorte, Il allège sa souffrance et redonne de la vitalité à son
âme.
Selon Ibn al-Qayyim, « l'attente du fidèle, son expectative et son espoir atténuent le poids de
la difficulté, en particulier lorsque son espérance est forte ou quand il est convaincu que la
délivrance viendra. Quand l'épreuve s'emplit de l'esprit du soulagement, de sa brise et de
son confort, il ressent alors la subtile bienveillance et la rapide libération. Grâce à cela et à
d'autres causes, il appréhende le véritable sens du nom divin al-Latîf ». Madârij al-Salikin
(2/167). »
Savoir qu'Allah est Le plus Subtil et Plein d'affection envers Ses serviteurs doit remplir le
cœur des croyants d'amour et de gratitude envers Allah. Ils ont une vive sensibilité à
l'affection dont Allah leur fait preuve dans tous les détails de la vie, et cette conscience
submerge leur cœur d'amour. Ils reconnaissent l'excellence d'un tel trait de caractère et
s'efforcent à en faire de même dans leur vie, envers leur entourage. Ils sont tendres envers
les autres et c'est par l'affection qu'ils répondent à la malveillance.
Sourate 31, Luqman, verset 16
ٌ ۬ ِﯿﻒ َﺧﺒ
ﯿﺮ ٌ ِٱ� ﻟَﻄ
َ إِ ﱠن ﱠ
Al-Khabîr signifie celui dont la science appréhende les pensées intimes et ce que cachent les
poitrines. Il connaît les secrets des graines, la subtilité des choses et la ténuité des particules.
C'est un nom dont la signifiance renvoie à la connaissance des choses imperceptibles,
infiniment petites et fines, qui échappent totalement aux sens. A fortiori, Il est informé des
choses apparentes et évidentes.
C'est Lui qui a placé tout ce qui existe correctement, et Il en est parfaitement informé. IL
cerne toute chose de Sa science et dénombre tout ce qui existe avec précision.
Savoir qu'Allah est parfaitement Informé de toute chose donne aux croyants une profonde
sensibilité de la présence d'Allah.
Nos pensées mêmes sont connues d'Allah, de même que nos sentiments. Il est parfaitement
Informé de tout, caché ou apparent, et ce savoir mène les croyants à faire attention à leurs
actes, leurs paroles et intentions, s'assurant que tous sont pour l'amour et le plaisir d'Allah.
Et dans le Coran, Allah indique un aspect de cette connaissance quand IL dit dans le verset
28 de la sourate 6 (Al-An’am) :
« Or, même s'ils étaient ramenés sur Terre, ils referaient encore tout ce qu'on leur avait
interdit »
ُوﻟَ ْﻮ ُردﱡواْ ﻟَ َﻌﺎدُواْ ِﻟ َﻤﺎ ﻧُ ُﮭﻮاْ َﻋ ْﻨﮫ/
َ Walaw ruddoo la3adoo lima nuhoo 3anh
Allah dit que Yawm al Qiyama, l’incrédule le suppliera de les renvoyer (sur terre) en disant
«je serai une personne juste ».
Puis IL dit « walaw ruddoo », si nous les avions renvoyés, ils auraient continué à faire tout ce
que j'ai interdit pour eux.
Donc Allah dit, s'ils avaient fait cela, je saurais exactement comment cela se passerait. Et
c'est pourquoi, la punition dans le feu de l'enfer est pour l’éternité car s'ils vivaient pour
l’éternité, « walaw ruddoo la3adoo lima nuhoo 3anh », ils auraient vécu pour l’éternité dans
l'incrédulité.
Donc le verset 16 de la Sourate Luqman se termine par « inna Allaha lateefun khabeerun »,
ou Luqman dit à son fils, qu’il veut qui se rappel de deux choses à propos d'Allah, qu’Il a
deux attributs distincts : qu’Il est al lateef et al khabeer.
Pourquoi combiner ces 2 attributs en particulier ? Car souvent, quelqu'un qui a un pouvoir
extrême ou qui a beaucoup de pouvoir et de force, a du mal à contrôler ce pouvoir, à être
très précis avec ce pouvoir.
Allah à la Qudra, la puissance, mais en plus de cela, IL a la précision avec laquelle exécuter
cette puissance.
Le nom « Al- Khabîr » indique qu’Il a connaissance des choses les plus subtiles et cachées, et
de celles qui sont évidentes et visibles à plus forte raison.
ٌ ۬ ِﯿﻒ َﺧﺒ
ﯿﺮ ٌ ِٱ� ﻟَﻄ
َ إِ ﱠن ﱠ
Il y a une aya dans le Coran qui parle de la description d'Allah, de ses caractéristiques et de
ses beaux attributs [Sourate 7, al-A’rat, verset 180] :
� اﻷ َ ْﺳ َﻤﺎء ْاﻟ ُﺤ ْﺴﻨَﻰ ﻓَﺎدْﻋُﻮهُ ﺑِ َﮭﺎ
ِ ّ ِ َو
« C'est à Dieu qu'appartiennent les plus beaux Noms. Servez-vous de ces Noms quand vous
L’invoquez ! »
Walillahi al-asmao alhusna faod3oohu biha
Souvent, un parent peut se demander comment enseigner à son enfant, qui est encore jeune,
qui est Allah ? Car c'est assez technique de parler de ses beaux noms et ses attributs.
Comment parler à mon enfant de Aquida Masa’il ? C'est un domaine compliqué à aborder,
que vous ne pouvez apprendre que plus tard.
Mais il existe un niveau de connaissances de base que nous devons tous avoir sur Allah, et ce
niveau de connaissances, Allah nous l'a communiqué dans le Coran et par le biais du
Prophète, 3alayi salat wa salam.
Ce que nous comprenons malheureusement mal lorsqu'il s'agit des noms et des attributs
d'Allah, c'est que nous pensons que nous devons les comprendre d'une manière très
technique, ce que cela signifie et ce que cela ne signifie certainement pas.
Mais ce que cela signifie, les êtres humains ont la capacité de le connaitre d'une manière très
simple. Ils n'ont pas besoin qu'on leur explique les détails, les règles ou les principes qui les
sous-tendent.
Allah a dit « Walillahi al-asmao alhusna », qu'à Allah appartient les plus beaux noms.
Et qu'a dit Allah ensuite ? Il nous a dit ce qu’étaient Ses Noms, pourquoi ? Pour que
vous puissiez entrer dans des débats théologiques avec d'autres personnes ? Pour que
vous puissiez réfuter d'autres personnes et la façon dont ils ont mal compris les noms
d'Allah ? Qu'a dit Allah juste après ça ?
Donc la raison pour laquelle Allah nous a parlé de lui-même est, « faod3oo », afin que vous
puissiez invoquer Allah, que vous puissiez désirer être avec Lui.
Vous pouvez vouloir appeler et supplier Allah, le supplier et le prier afin de vouloir vous
consacrer à Lui.
Et regardez comment Luqman a parlé d'Allah à son fils, d'une manière qui lui aurait
sûrement fait ressentir la grandeur d'Allah et lui aurait donné envie d'être proche de Lui.
Lorsqu'il s'agit d'enseigner à vos enfants ce qu'est Allah, vous devez penser à des
significations simples.
Allah sait tout. Allah a tout créé. Allah a une connaissance totale de tout. Allah aime que vous
fassiez certaines choses. Allah n'aime pas que vous fassiez certaines choses.
C'est un langage facile à utiliser. Vous n'avez pas besoin de devenir technique sur ces choses,
surtout avec vos enfants.
Ne vous abstenez donc pas de parler d'Allah à vos enfants parce que vous ne connaissez pas
exactement les principes de l'étude de la Aquida.
Dites-le plutôt comme Allah l'a dit dans le Coran : Allah est Al-Latif, Al-Khabir, Al-‘Alim, Al-
Hakim, ect.
La signification de base de ces noms et attributs peut être comprise par les enfants et les
adultes.
Leçon : Les répercussions de la foi en les noms d’Allah sur la droiture et les œuvres
Plus le serviteur connaît Allah, plus il Le craint, cherche à L’adorer et se refuse à Lui
désobéir.
Dans sa recommandation, Luqmân a évoqué à plusieurs reprises les noms d’Allah et Ses
attributs :
ٌ ۬ ِﯿﻒ َﺧﺒ
ﯿﺮ ٌ ِٱ� ﻟَﻄ
َ إِ ﱠن ﱠ
"L'érudit Ibn al-Qayyim affirme : « Certes, la prédication des Envoyés a trait à 3 points : faire
connaître le Seigneur auquel ils exhortent, par Ses noms, Ses attributs et Ses actes.
Enseigner la voie qui conduit à Lui, à savoir effectuer Son rappel, Le remercier et L'adorer.
L'adoration implique l'amour parfait qu'on Lui voue, conjugué à l'humiliation totale devant
Lui. En troisième lieu, ils font part aux gens, dès lors qu'ils parviennent jusqu'à Lui dans la
demeure de Sa dignité, de la félicité qu'Il leur a octroyée, de la faveur qu'Il leur a faite et de
Sa satisfaction à leur égard. Ils leur disent aussi qu'll se montrera à eux, qu'ils verront Sa
noble face, qu'll les saluera et qu'Il leur adressera la parole ». Al-Sawa'iq al-Mursala
(4/1489).
Se référant au sceau des Envoyés au sujet de ce sublime chapitre, il écrit : « Il a fait savoir
aux gens qui est leur Seigneur, Celui qu'ils doivent adorer, dans la limite de ce que leur
capacité intellectuelle leur permet d'assimiler. Il a parlé, de manière évidente, répété,
résumé et développé son discours sur les noms d'Allah, Ses attributs et Ses actes. Si bien que
la connaissance d'Allah s'est manifestée dans les cœurs de Ses serviteurs croyants, les
brumes du doute et du scepticisme se sont dissipées comme les nuages se dissipent autour
de la lune, la nuit où elle est pleine. Par rapport à cet enseignement, il n'a laissé sa
communauté dans aucun besoin de consulter qui que ce soit, avant ou après lui. Bien au
contraire, il l'a satisfaite, a étanché sa soif et l'a dispensée de tous ceux qui ont abordé la
question. » Jala' al-Afhâm, pp. 285-286.
Abû Dharr relate : « Le Prophète d'Allah nous a laissés alors qu'il n'y a pas d'oiseau battant
les ailes dont il ne nous a pas donné un enseignement. » Le Messager d'Allah a précisé : « Il
ne subsiste rien de ce qui rapproche du paradis et éloigne du Feu qui ne vous a été expliqué
» Al-Tabarânî dans al-Mu'jam al-Kabir (2/155)
Il est impossible que le Prophète, 3alayhi salat wa salam, instruise sa communauté sur les
règles de bienséance, de manière détaillée, quand il s'agit de satisfaire ses besoins, manger
et boire, entrer et sortir de chez soi, puis la laisse sans lui apprendre les paroles essentielles
et la croyance qu'il convient d'avoir dans le cœur, au sujet de son Seigneur qu'elle adore.
En effet, il n'y a ni bonheur, ni réussite, ni bien-être, ni félicité, ni repos pour les hommes, si
ce n'est en connaissant leur Seigneur et leur Dieu afin de L'adorer.
S'ils perdent de vue ce principe, leur condition sera pire que celle des animaux.
Allah le Très Haut déclare : (En vérité, leur niveau ne dépasse pas celui des bestiaux, ou
plutôt ils sont plus égarés encore) (al-Furqân : 44).
Dès lors que le serviteur connaît son Seigneur, L'aime, s'adonne à Son culte, obéit à Ses
injonctions et s'écarte de Ses interdits.
Dans son Tafsîr, l'érudit Ibn Kathir commente la parole du Très Haut : (De tous les serviteurs
de Dieu, seuls les savants Le craignent véritablement) (Fâtir : 28). « Seuls les savants qui Le
connaissent Le craignent véritablement. Car plus la connaissance du Sublime, de
l'Omniscient, détenteur des qualités parfaites et des plus beaux noms, est grande et plus
cette science est complète. La crainte du serviteur sera d'autant plus forte et énorme ».
Tafsir Ibn Kathir (3/553).
ٌ ۬ ِﯿﻒ َﺧﺒ
ﯿﺮ ٌ ِٱ� ﻟَﻄ
َ إِ ﱠن ﱠ
"On acquiert cette connaissance « en se remémorant les significations des plus beaux noms
et en veillant à ce que les cœurs en soient pétris, afin marqués par leurs effets et leurs
exigences, se remplissent de la plus sublime des connaissances.
Par exemple, les noms relatifs à la grandeur, à la fierté, à la gloire, à la majesté et à la crainte
révérencielle remplissent le cœur de vénération et de glorification pour Allah.
Quant à ceux liés au fait qu'Allah sait tout, est informé ou au courant de tout, observe et voit
constamment, ils suscitent dans le cœur un sentiment tel qu'il pense à Lui, dans aller à des
pensées tous les faits et gestes, veille à ce que l'esprit ne se laisse pas viles et des désirs
immoraux.
Ceux de la richesse et de la douceur font sentir au cœur qu'il est pauvre, qu'il a besoin de Lui
et qu'il doit se tourner vers Lui, en tout temps et dans toutes les conditions.
Les cœurs obtiennent ces connaissances parce que le serviteur, qui a connu les noms et
attributs, adore Allah par ce biais. ». Al-Qawl al-Sadid, Ibn Sa’di, al-Majmu’a al-Kâmila (3/45-
46).
Cette connaissance est l'origine de tout bien et la source de tout mérite. Il leur rappelle les
attributs de Sa perfection et les qualités de Sa majesté afin que leurs cœurs s'empressent de
L'invoquer, se hâtent de Lui obéir, rivalisent pour se rapprocher de Lui et restent,
constamment, dans Son rappel, Son remerciement et Son adoration, de manière excellente.
Il évoque Ses attributs quand Il veut les stimuler, les effrayer ou les dissuader afin que ces
cœurs connaissent.
Celui qu'il leur faut craindre et solliciter, Celui qu'ils doivent désirer et redouter.
Il mentionne aussi Ses attributs en même temps que Ses règles, Ses injonctions et Ses
interdictions, afin que Ses serviteurs exaltent Son commandement et respectent Sa loi. Il est
rare de trouver un verset contenant une règle destinée aux serviteurs responsables, sans
qu'il se termine avec une ou deux de Ses qualités. Cet attribut peut être précisé, au début, au
milieu ou à la fin du verset.
Même la prière ne peut se faire sans mentionner Ses noms et Ses attributs, car ils
constituent son âme et son secret. Ils l'accompagnent du début à la fin. Il a ordonné de
l'établir dans le but de rappeler Ses noms et Ses attributs. Il en va ainsi pour tous les types
d'obéissance et d'adoration. La connaissance des noms et attributs est la base du bonheur et
l'issue qui mène à toute forme de bien. Le succès est entre les mains d'Allah Seul."
ٌ ۬ ِﯿﻒ َﺧﺒ
ﯿﺮ ٌ ِٱ� ﻟَﻄ
َ إِ ﱠن ﱠ
(Je précise que dans le livre, il cite, entre autres, 8 bénéfices mais ici je n'en citerai que la
moitié)
1) Allah a créé les hommes et leur a donné une existence, à partir du néant. Puis, Il leur a
soumis tout ce qu'il y a sur terre et dans les cieux, afin qu'ils Le connaissent et L'adorent.
L'Exalté déclare : (Et Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour M'adorer. Je n'attends
nul don de leur part, et Je n'exige d'eux aucune nourriture, car c'est Dieu qui est le
Dispensateur de tous les biens, le Tout-Puissant, l'Immuable) (al-Dhâriyât : 56-58).
2) L'un des six piliers de la foi, voire le meilleur et le plus éminent d'entre eux, pour ne pas
dire leur origine, est la foi en Allah.
La foi ne consiste pas en ce que le serviteur dise : «je crois en Allah », sans connaître son
Seigneur. Au contraire, la réalité de la foi exige que le fidèle connaisse le Seigneur en Lequel
il croit et qu'il s'emploie à comprendre Ses noms et attributs, afin qu'il atteigne le degré de
conviction. Sa foi est donc fonction de la connaissance qu'il a de son Seigneur. Plus sa science
de Ses noms et attributs est grande, plus il connaîtra son Seigneur.
3) La connaissance d'Allah et celle de Ses noms et attributs engendre, entre autres bénéfices,
la paix de l'âme, la sérénité du cœur, la bonne humeur et la demeure d'al-Firdaws, au Jour de
la Résurrection. Elle permet également au serviteur de contempler la Face d'Allah le
Généreux, de gagner Sa satisfaction et d'être sauvé de Sa colère et de Sa punition. Si le cœur
est persuadé qu'Allah seul est son Seigneur, son Dieu qu'il adore, son Roi et qu'il retournera
vers Lui, il se tournera alors vers Lui, d'excellente manière. Il fera tous ses efforts pour
gagner Son amour, se rapprocher de Lui et accomplir les œuvres qui Lui donnent
satisfaction.
4) La connaissance des noms et attributs d'Allah protège contre les faux pas, amène au
pardon des fautes, ouvre la porte de l'espérance et aide à patienter. Par ailleurs, elle éloigne
de la paresse et de l'apathie, incite à obéir à Allah et à se rapprocher de Lui. Elle dissuade de
commettre des actes de désobéissance et des péchés. Ce genre de connaissance apporte la
consolation dans l'adversité et la souffrance, préserve efficacement de satan et suscite
l'amour et l'affection. De même, il pousse à la générosité et à la bienfaisance, et engendre
toutes sortes de fruits et d'effets."
Extrait du livre "Comprendre les noms d'Allah" de 'Abd al-Razzaq al-Badr
Sourate 31, Luqman, verset 16
"Allah est infiniment Doux et Parfaitement Connaisseur"
ٌ ۬ ِﯿﻒ َﺧﺒ
ﯿﺮ ٌ ِٱ� ﻟَﻄ
َ إِ ﱠن ﱠ
Chacun des noms et attributs d'Allah est lié à une adoration spécifique, relevant de ses
exigences et des obligations propres à sa science, qu'il convient de réaliser, en vertu de la
connaissance qu'on en a. Ceci est constant dans tous les types d'adoration dont le cœur et les
membres doivent s'acquitter.
Par exemple, si le serviteur sait que le Seigneur, exalté soit-Il, est le Seul capable de nuire et
d'être utile, de donner, de priver, de créer, de pourvoir aux subsistances, de redonner vie et
de donner la mort, cela fera naître chez lui l'adoration liée à la confiance en Allah,
intérieurement, ainsi que les obligations et les fruits de cette confiance, extérieurement.
Si le fidèle a la conviction qu'Allah l'observe, le voit et qu'il est informé de tout ce qu'il fait, il
veillera à préserver sa langue, ses membres et ses pensées intimes de tout ce qui ne fait pas
plaisir à Allah. En revanche, il s'efforcera de plaire à Allah, par leur biais.
Il ne fait aucun doute que cette science engendre, chez le serviteur, la crainte d'Allah, la
pensée constante qu'll l'observe ainsi que la volonté de Lui obéir et de se tenir éloigné de Ses
interdits.
Si le fidèle acquiert cette connaissance, elle engendrera chez lui un grand sentiment d'espoir
d'espérance en Allah. En outre, il convoitera ce qui se trouve auprès de Lui, déposera tous
ses besoins devant Lui et montrera qu'll lui est indispensable et qu'il ne peut se passer de
Lui.
Dès lors, il appartient à chaque serviteur musulman de connaître son Seigneur ainsi que Ses
noms et attributs, de manière saine et authentique.
Ô mon enfant accomplis la Ṣalāt, commande le convenable, interdis le blâmable et endure ce qui t’arrive
avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute entreprise !
ﻮر ُ ُ ۡ ۡ َ ۡ َ َ � َﻣ �ﺎ �أ َﺻ َﺎب َ ۖ ﱠ
ٰ � ٱﺻ ِب ۡ� َﻋ
� ُ� َ َ ۡ َ
ۡ ﻨﻜﺮ َو ُ ۡ َ � ۡ ُ� َ َ ٰ � ﱠ � ََ ُ ن
ﻳ ٰ�ﺒ ﱠ
� ﻚ ِإن ذ ِٲﻟﻚ ِﻣﻦ ﻋﺰِم ٱﻷﻣ � وف وٱﻧﻪ ﻋ �ﻦ ٱﻟﻤ
ِ ى أ ِﻗ ِﻢ ٱﻟﺼﻠﻮة وأﻣﺮ ِبﭑﻟﻤﻌﺮ
Ya bunayya aqimi alssalata wa/mur bialma3roofi wainha 3ani almunkari waisbir 3ala ma asabaka inna
thalika min 3azmi al-omoor
ﻰ أَﻗ ِِﻢ ٱﻟ ﱠ
َ ﺼﻠَ ٰﻮة ﯾَ ٰـﺒُﻨَ ﱠ
Regardez la façon dont Luqman conseille son fils. Il part du numéro un : aqim alssalat.
Si je pouvais te dire de faire quelque chose, mon fils, la première chose que je te dirais de
faire est d'établir la salat.
Il n'a pas dit prier, il a dit « aqim », ce qui signifie établir, en faire une partie de ton mode de
vie.
Le verbe « aqim » (institue) connote à la fois de faire soi-même la prière et d’en faire une
institution publique, donc d’appeler les autres à la faire eux aussi.
At-Tabbari a dit « aqim alssalat », signifie prier selon ses directives, ses temps et la manière
dont vous êtes censé prier à la fois intérieurement et extérieurement.
Donc, la première chose est d'établir la prière selon ses directives.
Remarquons que cette recommandation arrive chronologiquement après d’autres, montrant
qu’il y a des conditions au cheminement : la poursuite du rite n’a de sens qu’avec la culture
de sa foi.
Luqman annonce la recommandation fondamentale, celle d’établir le culte de Dieu avec la
Salat.
Prie donc avec ton enfant dans les bras lorsqu’il est bébé. Prie devant lui lorsqu’il est plus
grand. Invite-le à faire la prière à chaque fois que tu la fais. Lorsqu’il est en âge de
comprendre, explique-lui le sens des versets, apprend lui les gestes et les paroles à réciter.
Explique-lui les bienfaits qu’il en tirera. Emmène-le à la mosquée régulièrement. Qu’il baigne
dans cette ambiance pieuse et s’en imbibe. Puis lorsqu’il sera en âge ou elle devient
obligatoire, soit intransigeant(e) pour qu’il l’accomplisse.
« Ordonnez à vos enfants d’accomplir la prière dès l’âge de sept ans, et corrigez-les dès l’âge
de dix ans (s’ils refusent de l’accomplir) et séparez-les (entre les filles et les garçons) dans
les couches. » Rapporté par l’imâm ‘Ahmad, Abou Dâwoud et Al-Hâkim
Si le travail a bien été fait en amont, il sera plus naturel pour lui de la faire par la grâce et la
volonté d’Allah.
Soyez attentif au sens de « accomplis ». Cela veut dire qu’il doit s’appliquer à prier de la
meilleure façon, celle qu’Allah, le Très Haut, gloire à Lui, a instituée. Tout d’abord la
purification sans laquelle aucune prière n’est acceptée. Il s’agit de se purifier des impuretés
mineures ou majeures. « Allah n’accepte pas la prière de celui qui ne s’est pas purifié. »
(Rapporté par Muslim (224) et Al-Boukhari (135)).
Inculquer à son enfant l’importance de la prière est juste incontournable. Il s’agit de faire
comprendre à ton enfant que la prière est capitale.
Sourate 31, Luqman, verset 17
ﻰ أَﻗ ِِﻢ ٱﻟ ﱠ
َ ﺼﻠَ ٰﻮة َﯾ ٰـﺒُﻨَ ﱠ
Divers hadiths concernant la prière : "La clé du Paradis est la prière" (At-Tirmidhi, Ahmad,
Ad-dârimi) / "Celui qui était parmi les pratiquants de la prière sera appelé par la porte de la
prière" (Boukhâri/Mouslim) / "Le bien ne cesse d'être versé sur la tête du serviteur tant
qu'il se trouve dans sa prière" (Ahmad/At-Tirmidhi) / La Salat efface les péchés commis
entre 2 salats « tant qu’on en n’a pas commis les grands » (Mouslim)/…ect ect ect
La prière a une importance capitale. Elle est le sommet de l’Islam et son principal pilier, c’est
le lien entre l’adorateur et son Seigneur, comme a dit le Prophète, 3alayhi salat wa salam :
« C’est la première chose qui a été rendue obligatoire parmi les actes d’adorations après le
témoignage du monothéisme. »
Allah l’a rendu obligatoire sur Son Messager, le jour où Il lui fit faire le voyage nocturne,
lorsqu’il n’y avait entre eux ni voile, ni émissaire…
C’est aussi le premier acte d’adoration sur lequel nous serons interrogés le Jour du
Jugement.
Le Prophète, 3alayhi salat wa salam, a dit :« La première chose sur laquelle les hommes
rendront compte parmi leurs actes le jour de la résurrection, c’est la prière. Notre Seigneur,
dira à Ses anges alors qu’Il est le plus Savant : « Regardez la prière de Mon serviteur, les a-t-
il complétés ou bien les a-t-il manqué ?»
Si elles sont complètes, elles lui seront écrites comme telles, et s’il en a manqué quelque
chose, Il dira : « Regardez si Mon serviteur a des prières surérogatoires. » S’il en a, Il dira : «
Complétez pour Mon serviteur ses [prières] obligatoires. » (Rapporté par Ahmad, Abû
Dâwud, An-Nasâ`î et d’autres.)
C’est aussi la dernière chose que le Prophète, 3alayhi salat wa salam, recommanda à sa
communauté, alors qu’il était sur son lit de mort [il dit] :« La prière ! La prière ! »
De plus, lorsque le Messager d’Allah fut questionné :« Quelle est la meilleure des œuvres ?
Il répondit :« La prière effectuée à son heure » (Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim)
La prière est la seule obligation qu'Allah nous a ordonné d’observer dans n’importe quelle
situation. En effet, si le jeûne du ramadan est conditionné par une santé suffisante pour
l'accomplir une fois l'an, si l'acquittement de la zakât est conditionné par une fortune
minimale (nişâb) une fois l'an, et si l'accomplissement du pèlerinage est conditionné par la
bonne santé et des moyens suffisants une fois la vie, la prière ne requiert rien de tout cela
pour son accomplissement cinq fois par jour. On s'en acquitte malade, sans eau, de nuit
comme de jour, jeune ou vieux, résident ou en voyage, dans toutes les circonstances.
"Prie en étant debout, si tu en es incapable, prie en étant assis, si tu en es incapable prie en
étant allongé" (Rapporté par Al-Boukhari)
La prière est tout d'abord un acte de foi. C'est le début, le cœur et l'accomplissement de la
foi.
L'importance de la prière en Islam n'a d'égale que celle de la foi. Elle est l'emblème de
l'islâm, compris dans son sens premier, la soumission pleine et totale à Dieu.
Elle est au cœur de la foi, elle en est aussi son cœur battant au sens propre. Si le cœur faiblit
ou s'arrête, la foi risque de se trouver alors dans des positions critiques.
Elle est ce lien qui relie ce monde terrestre et physique au Dieu Créateur. Elle est la voie
sublime, la voie nécessaire pour s'élever dans la foi, l'entretenir et l'arroser.
En effet, si l'on ne prie pas, notre foi s'assèche, ses feuilles puis ses branches tombent une à
une. Il n'en restera alors plus qu'un tronc d'arbre creux, sans vie, sans ombre, un vestige, qui
ne profite ni à l'individu ni aux autres.
Pour cette raison, elle « vit » avec l'être humain, l'accompagne du matin au soir, va avec lui
jusqu'au plus profond de la nuit lorsqu'il se lève pour prier dans l'intimité de la nuit, quand
elle te dispute à ton lit et ton sommeil pour t'offrir le plus beau cadeau: être seul avec Dieu
sans aucun regard de l'extérieur, ce moment béni où Dieu S'approche le plus près du croyant
et dit : « Y a-t-il parmi vous ceux qui veulent repentance, pardon, qui ont une demande et Je
répondrai alors présent ! » [Muslim (1265)]
Oui, la prière rythme nos journées et nous permet d’être en relation avec Notre Seigneur,
minimum, 5 fois par jour. C’est ainsi que, dans un hadith, elle est comparée à une rivière ou
on se laverait 5 fois par jour par laquelle Allah efface nos péchés (Rapporté par Boukhari et
Mouslim)
C'est ainsi que la prière incite au repentir : elle est une purification pour le cœur, un
nettoyage de l’âme, des maux et des péchés.
La prière est lumière (nûr). Elle l'est pour celui qui l'accomplit sincèrement, lumière en ce
monde, lumière dans nos tombes, et lumière dans l'Au-delà. C'est cette lumière qui nous
guide dans l'obscurité des instincts humains et leurs appétits voraces et prédateurs. Elle est
lumière dans l'obscurité des tombes dans l'attente du Jour de la Résurrection. Elle est aussi
lumière lors du passage du Pont enjambant le feu de l'Enfer, passage obligé de tout être
humain. Le Prophète dit ainsi : « Annoncez à ceux qui marchent assidûment dans l'obscurité
de la nuit vers les mosquées, annoncez-leur qu'ils auront la lumière complète le Jour de la
Résurrection. » [Abû Dâwûd (474), Tirmidhî (207)]
Aussi, la prière est aussi critère discriminant le croyant de l'infidèle, car elle est le second
engagement dans la foi, après l'attestation de foi. En effet, le Prophète, 3alayhi salat wa
salam, dit : « Entre le croyant et l'infidélité (kufr), il y a l'abandon de la prière. » [Muslim
(117), Tirmidhî (2544)]
Sourate 31, Luqman, verset 17
ﻰ أَﻗ ِِﻢ ٱﻟ ﱠ
َ ﺼﻠَ ٰﻮة َﯾ ٰـﺒُﻨَ ﱠ
En effet, la prière renferme des récitations et des actes. En cas d’absence du cœur, le but
recherché par les invocations ne se réalise plus, vu que les mots prononcés ne sont
prononcés que "machinalement", ça n'exprime donc pas ce qu’il y a dans la conscience.
Lorsque le croyant cherche refuge auprès d'Allah, sa demande de protection doit être faite
avec son cœur sinon ses paroles seront vaines. Donc il est important de comprendre le sens
de ce qui est récité et que le cœur soit présent dans la compréhension.
Ce qui nous intéresse dans ce verset, c’est le sentiment de crainte et d’humilité durant la
prière. Ceci est l’âme de la prière. Une prière où il n’y a ni crainte, ni humilité, ni évocation de
la grandeur d’Allah, gloire à Lui, ni méditation dans la récitation, est une prière très
défectueuse.
Celui qui prie ainsi ne se voit pas appliquer ces versets : {Bienheureux sont certes les
croyants, ceux qui sont humbles dans leur Salat} (S23v1-2), il est privé des éloges et des
compliments qu’il contient.
Efforce-toi donc d’être humble et soumis dans ta prière. Oublie durant celle-ci ce monde.
Oublie l’argent, la famille, oublie tout et ne garde à l’esprit que la grandeur d’Allah, gloire à
Lui, et médite sur les versets que tu récites, ils augmenteront ta foi.
On raconte que 'Isâm Ibn Yûsuf passa un jour près de Hâtim Ibn al-Asamm pendant que
celui-ci présidait une assemblée et lui dit :
"Ô Hâtim, est-ce que tu sais faire la prière ?
- Oui, lui répondit Hâtim.
- Décris-là moi, lui demanda 'Isâm."
Hâtim dit : "Je me lève pour prier en soumission à l'ordre d'Allah. J'entre en prière avec
l'intention sincère de l'accomplir. Je fais le takbir par vénération d'Allah. Je récite le Coran en
articulant distinctement les mots et en méditant leur sens. Je m'incline avec recueillement. Je
me prosterne humblement. Je m'assois et je prends mon temps pour réciter complétement
la formule de la profession de foi. Je fais les deux salutations avec l'intention de sortir la
prière. Je couronne le tout par la consécration de ce culte à Allah. A la fin de la prière, je
demeure inquiet car je crains qu'Allah ne l'ait pas acceptée, mais je ne cesse de faire effort
sur moi-même pour que ma prière soit parfaite et cela jusqu'à la mort."
Le croyant récite en connaissance de cause, il récite la sourate doucement avec application
pour savourer ce dialogue intense avec Dieu. Prenez donc l'habitude de la réciter avec foi et
lenteur.
La concentration n'a jamais pour partenaire la vitesse. Pour votre concentration et la bonne
garantie d'une prière acceptée, prenez soin de vous incliner et de vous prosterner avec
grâce, lenteur et piété.
« …commande le convenable… »
Wa/mur bialma3roofi
Voilà ce qu’on peut trouver dans « Le Coran par la grammaire et le lexique » pour la racine «
» ء م ر: Ordonner, commander, édicter, diriger, décider, prescrire, être prince, exercer
l'autorité, enjoindre, être impératif, être nombreux
Plusieurs termes découlent de cette racine (imourou, amaarou, amirouna, imtamara) mais le
terme qui nous intéresse ici est :
Allah dit dans la Sourate 26, Ash Shu'ara (Les Poètes), verset 35 :
« Il veut vous expulser de votre pays au moyen de sa sorcellerie. Que prescrivez-vous ? »
ِﺤﺮ ِه ﻓَ َﻤﺎذَا ﺗ َﺄ ْ ُﻣ ُﺮون ِ َ ُﺠﺮ َﺟ ُﻜﻢ ﻣِ ﻦ أ
ِ رﺿ ُﻜﻢ ِﺑﺴ ِ ﯾ ُِﺮﯾﺪُ أَن ﯾ
Yureedu an yukhrijakum min ardikum bisihrihi famatha ta/muroon
Ici, Pharaon a dit à ses notables, au sujet de Mûsa, 3alayhi salam, que ce qu’il veut, c'est vous
chasser du pays.
Il dit donc à ses notables "voilà son programme pour vous chasser du pays", famatha
ta/muroon, "Qu'est-ce que vous me conseillez ? Qu'est-ce que vous suggérez ?".
Donc quand on dit wa/mur bialma3roof, « commande ce qui est bon », il n'est pas vraiment
exact linguistiquement de dire qu'il s'agit simplement de commander.
Vous vous promenez en disant aux gens, comme un officier de police, que vous devez faire
ceci et que vous devez rester loin de ça. Et linguistiquement, ce n'est même pas vrai.
Il peut s'agir de persuader ou de suggérer, mais aussi d'aller plus loin, c'est-à-dire d'instruire
ou d'enjoindre une autre personne à faire quelque chose.
Sourate 31, Luqman, verset 17
« …commande le convenable… »
Wa/mur bialma3roofi
Ma3roof vient de la racine de ma3rifa, qui signifie « ce qui est reconnu », comme étant
quelque chose, en général, de bon, traduit par « le bien ».
C'est pourquoi on dit que ma3roof fait référence aux choses qui sont généralement et
universellement reconnues comme bonnes par tous les êtres humains.
Cela signifie que les gens dans la rue, quels qu'ils soient, savent que, par exemple, être
respectueux et gentil envers son voisin est bon, que c'est ma3roof.
(et nous avions déjà vu la signification de ce terme pour une partie du verset 15 «
wasahibhuma fee alddunya ma3roofan »
https://www.facebook.com/zouhair.oncle.5/posts/758646962276760 )
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Le Coran par la grammaire et le lexique » pour la
racine ع رف: Idée de connaître en distinguant, en prenant de la hauteur, de se répandre, de
se diffuser (parfum), sentir les parfums - Connaître, apprendre, reconnaître et distinguer,
discerner, savoir, avouer
Donc, wa/mur bialma3roof signifie persuader d'autres personnes, suggérer, de faire ces
choses qu'ils savent être bonnes.
Le deuxième conseil concerne votre environnement. Ce que vous devez faire concernant les
gens qui vous entourent. Vous devez faire wa/mur bialma3roof. Vous devez leur enjoindre
ces choses qui sont connues pour être bonnes, saines, droites et vertueuses.
D’être, comme Al-Qurtubi l’a dit, un mughayir ( )ﻣﻐﯿﺮqui signifie simplement être un
réformateur qui essaie de réformer les gens autour de soi.
Abou Sa‘id Al Khoudri ( )رﺿﻲ ﷲ ﻋﻨﮫrapporte qu’il a entendu le Messager d’Allâh ( ﺻﻠﻰ ﷲ ﻋﻠﯿﮫ
)وﺳﻠﻢdire : « Que celui d’entre vous qui voit une chose répréhensible la corrige de sa main!
S’il ne le peut pas de sa main, qu’il la corrige avec sa langue ! S’il ne le peut avec sa langue
que ce soit avec son cœur et c’est là le degré le plus faible de la foi. [Rapporté par l’Imam
Mouslim ; n°49]
Sourate 31, Luqman, verset 17
Leçons :
1) A quoi ressemble un bon conseil ?
Tout d’abord, en général, on traduit « conseil » par « nasiha » et voilà comment l’imam An
Nawawî explique ce terme : « Faire la nasîha à quelqu’un c’est lui apporter quelque chose
qui lui est bénéfique »
Les linguistes arabes affirment qu'il n'y a que quelques termes dans la langue arabe qui ont
une signification aussi riche, dense et aussi profonde. Et parmi ces termes, il y a la notion de
« naşiha ».
Certains savants disent que le nom nasîha dérive du verbe nasaha (« nasaha ath-thawb »)
qui signifie dans son emploi d’origine « coudre ». Tandis que d'autres expliquent qu'avant
les Arabes employaient le verbe nasaha quand ils parlaient du miel, ils disaient : « Nasahtu al
‘asaha » c’est à dire : j’ai purifié le miel et je l’ai débarrassé de sa cire.
Mouhammad Ibn Nasr Al-Mirwazî quant à lui, dit dans son livre "Ta’zhimou Qadri-Ssalâh",
que certains hommes de science ont expliqué ce terme d’une façon si belle, qu’on ne peut
rien y ajouter : « Nasîha peut être résumée en disant : accorder de l’attention avec son cœur
au destinataire de cette nasîha, quel qu’il soit. C’est d’aimer pour eux ce que l’on aime pour
soi, de détester pour eux ce que l’on déteste pour soi, d’avoir de la pitié pour eux, d’avoir de
la miséricorde avec les plus jeunes d’entre eux, d’avoir de la révérence pour les plus vieux
d’entre eux, de s’attrister pour ce qui les attriste, de se réjouir pour ce qui les fait se réjouir,
même si cela lui nuit dans la vie d’ici-bas. C’est aussi le fait de détester tout ce qui leur nuit
en général, et d’aimer ce qui les mène vers la réforme, aimer tout ce qui fait qu’ils s’aiment
entre eux, et souhaiter que les bienfaits leur soient toujours accordés. »
Faire la nasiha à quelqu’un témoigne donc d'une volonté de faire le bien envers l'autre, de lui
vouloir autant le bien qu'à soi-même.
D'abord, il lui parle de quelque chose qui va l'aider à rectifier son moi intérieur : Salat.
Il lui a dit, tout d'abord, je veux que tu pries Allah correctement et si tu fais cela, cela
construira ton moi intérieur.
Ici, nous voyons que le fait d’enseigner le bon comportement ne vient logiquement qu’à la
suite de l’enseignement des autres préceptes. Le musulman ne pourra parvenir à cela que
lorsqu’il aura concrétisé les étapes qui précédent et qu’il aura acquis dans sa croyance : le
tawhid et la reconnaissance de la présence d’Allah.
Donc d’abord il lui donne un conseil sur le plan personnel (salat) puis, sur son
environnement et les influences qui l'entourent. Et la façon de gérer cela est d'essayer
d'influencer les autres : « wa/mur bialma3roof wainha 3ani almunkar ».
Donc, les personnes qui vous entourent, vous devez les encourager à être des personnes
bonnes et droites. Lorsque vous les voyez faire de mauvaises choses, vous devez, à votre
manière, essayer de les en empêcher ou de les en dissuader.
Luqman exhorte donc son fils à ne pas être passif, rester sur ses acquis et se complaire dans
une forme de confort social et spirituel.
Le prophète Muhammad, 3alayhi salat wa salam, a dit : « Le croyant qui fréquente les gens et
supporte leurs gênes est meilleur que le croyant qui ne se mêle pas aux gens et ne supporte
pas leurs gênes » Rapporté par At-Tabarani
Il est donc important de pousser ton enfant à agir de manière exemplaire. À faire le rappel
aux autres. De lui apprendre à vouloir pour les autres ce qu’il désire pour lui-même. Mais
aussi de l’impliquer très tôt dans la vie de la société.
1) Le fameux Hadith d’Abu Said al Khudri, radhi Allahu 3anhu, qui nous dit qu'il y avait une
fois un homme de Bani Israil qui avait tué 99 personnes.
Il est allé voir un moine et il lui a demandé, « y a-t-il de la tawba pour moi ?». Et le moins lui
a répondu : « non, il n'y a pas de tawba pour toi ». Alors il l'a tué aussi.
Puis il est allé voir un autre moine qui a répondu à cette même question en lui disant : « Va
dans une autre ville. »
Alors l'homme écouta ce conseil, quitta sa patrie et partie en voyage vers un autre endroit.
En chemin, la mort le rattrape. Et l'ange de l’3adhab et l'ange de la rahma viennent et se
demandent qui doit le prendre ?
Alors Allah, voyant l’ikhlas de cet individu, fit que la terre d'où il était jusqu'à celle où il allait
se rétrécisse et que la terre d'où il venait s'étende. Et ainsi l'ange de la rahma le prit.
Maintenant, quel était le conseil du moins à cet homme ? "Va dans un autre endroit".
Il lui dit, en gros, "l'environnement dans lequel tu te trouves, fait que tu es un meurtrier
invétéré et ton environnement ne t'aide pas du tout". Vous devez vous retirer de cet
environnement et vous mettre dans un autre environnement et ça sera l'une des façons de
vous rectifier.
Donc, soit l'environnement d'une personne doit être changé par elle, soit elle doit se retirer
de cet environnement.
2) Le célèbre hadith qu’on peut trouver, entre autres, dans le Sahih al-Bukhari (6116)
Un homme a dit au Prophète ( )ﷺ: « Conseille-moi ! » Le Prophète ( )ﷺa dit : « Ne vous fâchez
pas et ne vous fâchez pas. L'homme a demandé (la même chose) encore et encore, et le
Prophète ( )ﷺa dit dans chaque cas : "Ne soyez pas en colère et furieux."
َ ( » ﻻَ ﺗ َ ْﻐla taghdab) voulait dire.
Il y a 3 interprétations de ce que « ْﻀﺐ
La deuxième est de ne pas vous mettre dans une situation où vous vous mettrez en colère.
Et la troisième est que vous pouvez vous sentir en colère mais n'agissez pas sur cette colère.
Le deuxième point de vue est celui sur lequel nous voulons nous concentrer ici, à savoir qu'il
ne faut pas se mettre dans des situations qui vont vous mettre en colère.
Les savants disent que le Prophète, 3alayhi salat wa salam, connaissait sûrement cet homme
connu pour s'emporter souvent et facilement.
C'est la raison pour laquelle le Prophète, 3alayhi salat wa salam, insista et répéta sa réponse
trois fois.
Ce qui est visé dans ce hadith, c'est que le croyant doit chercher à éviter les causes de colère
d'une part. Et d'autre part, si la colère est déjà présente, il doit éviter de suivre le cours de sa
fureur et de son emballement et ce qu'elle dicte comme insultes, coups, décisions mauvaises
et parfois dramatiques. Évitez ces situations.
C'est une façon d'éviter tant de maux venant de vous lorsque vous dites, « vous savez quoi ?
Je sais comment je suis. Si je vais à cet endroit ou si je fréquente ces gens, je vais commencer
à jurer. Je vais commencer à aller dans des endroits où je ne devrais pas aller. Je vais
commencer à regarder les filles...ect ».
Ne vous dites pas « je suis une personne forte. Peu importe l'environnement dans lequel je
suis, pas de problème, je peux le gérer. »
Non, "laissez-moi juste dire que je ne peux pas gérer. Laissez-moi ne pas me mettre dans ce
genre de situation."
Le bénéfice dont il profitera lui-même est dans le fait que s’il invite au bien, cela le protègera
d’inciter aux actes blâmables. Quant au bénéfice dont profitent les autres, il est dans le fait
qu’il pourra éventuellement être la cause de la guidée de certaines personnes. Et le fait
d’avoir été la cause de la guidée de ces individus remplira sa balance de bonnes actions,
comme l’indique la parole du prophète : « Qu’Allah guide une seule personne par ton
intermédiaire te sera meilleur que de posséder des chamelles rousses. » Rapporté par Al-
Bukhârî (3009, 3701, 4210)
Connaissez-vous le test du marshmallow ?
En 1972 un psychologue du nom de Walter Mischel de l’université Stanford a réalisé une
étude sur de jeunes enfants âgés de 4 ans. Ils étaient laissés seuls dans une pièce face à un
marshmallow et avaient le choix. Ils pouvaient décider de le manger tout de suite ou bien de
patienter un certain moment afin d’en obtenir un second par la suite.
Ce test permet de mesurer la sensibilité des personnes à la gratification différée, qui est
notre capacité à préférer retarder une récompense pour qu'elle soit plus importante.
Autrement dit, c'est faire preuve de contrôle de soi pour accepter un petit sacrifice dans le
moment présent afin d'avoir une vision à long terme et recevoir des bénéfices futurs.
En 2011, l'Université de Pennsylvannie a publié les conclusions d'une étude faite sur 1000
enfants suivis pendant plus de 30 ans
Et les résultats sont impressionnants, car il ne s'agit pas d'un simple bonbon. Un meilleur
contrôle de soi et une sensibilité accrue à la gratification différée était un prédicateur de
succès dans différents domaines de la vie.
Ceux qui préfèrent attendre le deuxième marshmallow sont plus heureux. D'ailleurs, les
chercheurs en économie comportementaliste considèrent que la gratification différée, et
donc le contrôle de soi, sont des composantes essentielles du bonheur.
Walter Mischel a montré que 12 ans après avoir passé le test, les adolescents qui avaient
réussi à l’époque à différer la récompense pendant le plus longtemps (environ 20 minutes)
étaient ceux qui avaient un meilleur self-control lors de situations frustrantes, qui
résistaient le mieux aux sources de distraction au moment de se concentrer, qui étaient les
plus intelligents et les plus confiants en leur propre jugement. Ils anticipaient, planifiaient
mieux et arrivaient donc plus facilement à atteindre leurs objectifs.
A l’âge adulte, les résultats sont tout aussi intéressants. Les enfants qui avaient réussi à
différer leur gratification le plus longtemps sont devenus les adultes qui ont le mieux atteint
leurs objectifs à long terme, ont poursuivi des études plus longues, ont moins succombé aux
drogues dures et ont un meilleur indice de masse corporelle.
Cette étude montre aussi que la sensibilité (l’affectivité) est domesticable ; elle n’est pas ce
paquet pulsionnel, ce Ça inintégrable, cette « Chose » tapie en soi. En un mot, elle peut se
transformer, s’éduquer – grâce à la vertu de tempérance.
Pour Walter Mischel, aujourd’hui âgé de 85 ans, « que vous mangiez la guimauve à l’âge de 5
ans n’est pas une fatalité en soi. La maîtrise de soi peut être enseignée, même à l’âge adulte.
Les parents peuvent l’apprendre pour faire face aux questions quotidiennes de la vie
moderne de la classe moyenne : comment se coucher plus tôt, ne pas vérifier ses mails de
manière obsessionnelle, arrêter de crier sur ses enfants, ou manger plus sainement. »
N’est-ce pas la base même de l’islam de valoriser la capacité à fournir des efforts maintenant
en vue d’une récompense plus grande dans l’au-delà. Qui nous pousse dès le plus jeune âge à
un meilleur contrôle de soi, en nous incitant à des efforts intenses notamment avec le jeûne
du mois de ramadan. Et n’est-ce pas précisément la plus grande des REUSSITE que nous
promet le Tout Puissant si nous faisons preuve de cette maîtrise de soi et acceptons chaque
jour la gratification différée ?
Sourate 31, Luqman, verset 17
L'imâm Ahmad disait que la patience est mentionnée dans environ 90 passages du Coran.
Donc, la patience consiste à retenir l'âme pour ne pas se laisser aller à la crainte et à
l'emportement, à retenir sa langue pour ne pas se plaindre et à retenir ses membres pour
éviter toute perturbation.
Les notions de patience, d’endurance et de persévérance sont contenues dont le mot “Sabr”
en arabe.
Le prophète, 3alayhi salat wa salam, dans un hadith rapporté par Bukhari, qualifie ces
notions comme un l’un des “meilleurs et des plus larges dons” qu’Allah puisse faire à un
humain.
Cette qualité est nécessaire à tous les aspects de la vie du musulman. Sur le plan spirituel,
rituel, social, scolaire, professionnel, associatif, familial, etc …
Luqman averti ainsi son fils qu’il aura grandement besoin de sabr. Que suivre le sentier
d’Allah ne va pas être de tout repos mais que c’est la meilleure chose à faire.
Il lui dit que dans les moments difficiles, quand les problèmes, les défis, les difficultés
viennent sur son chemin, alors ait du sabr et persévère.
Lorsque Luqman a dit à son fils « waisbir », il lui dit que certaines choses qu'Allah a
décrétées arriveront sur ton chemin. Maintenant, quand elles viennent sur ton chemin, tu
dois te souvenir d'une chose, avoir du sabr. Ce qui signifie, ne réagissez pas mal. Si vous
réagissez mal, en substance, ce que vous faites c'est remettre en question le qadar d'Allah ou
exprimer votre mécontentement à propos du qadar d'Allah.
Imaginez, vous perdez votre emploi ou vous échouez à vos examens. Vous êtes dévasté et se
sentir dévasté et bouleversé n'est pas un problème.
Mais lorsqu'une personne commence à se demander "pourquoi il fallait que cela m'arrive ?
Qu'ai-je fait pour mériter ça ?", ce qu'ils disent vraiment c'est « Allah, pourquoi as-tu décrété
cela pour moi ?», « Ne méritais-je pas mieux que cela ? ». C'est ce que cela implique de dire
ces mots, vous remettez en question le qadr d'Allah.
Luqman enseigne donc à son fils le qadar, mais d'une manière très simple. Il lui apprend que
Allah « 3ala kuli shay/in qadir », Allah est compétent sur chaque chose parce qu'Allah
décrète chaque chose. Tout ce qui arrive est du ressort d'Allah. Tout ce qui n'existe pas, c'est
parce qu'Allah n'a pas voulu qu'il existe. C'est le niveau de connaissance le plus élémentaire
que nous devrions enseigner à nos enfants sur la qadar, c'est que Allah a tout décrété.
Et c'est quelque chose qu'Allah a explicitement mentionné dans le Coran à plus d'un endroit.
Allah a dit [Sourate 54, verset 49] :
« En vérité, Nous avons donné une juste proportion à tout ce que Nous avons créé »
َﻲءٍ َﺧﻠَ ْﻘﻨَﺎهُ ِﺑﻘَﺪَ ٍر
ْ ِإﻧﱠﺎ ُﻛ ﱠﻞ ﺷ
Inna kulla shay-in khalaqnahu biQADAR.
L'esprit derrière cette aya est celui d'exprimer la Qudra d’Allah, la puissance d'Allah. C'est la
première chose que nous enseignons à nos enfants quand il s'agit du QadarAllah, qu'Allah
est tout puissant. Chaque chose qui arrive à votre enfant est par le Qadar d'Allah. Vous ne
pourrez jamais y échapper. Au contraire, ce que vous devez faire, c'est vous soumettre à
cela. D'être patient avec ça.
Ce qui signifie qu'IL a tout déterminé exactement, avec précision. C'est exactement comme
ça qu'Allah voulait que ça se passe.
C'est un niveau de connaissance de base sur le Qadar que nous devrions enseigner à nos
enfants.
Le sheikh al-Islâm Ibn Taymiyya, rahimuLah, nous en donne la réponse via l’histoire de
Yusuf, 3alayhi salam :
Quant à son attitude de résistance face à la désobéissance, c'est une patience de choix, de
consentement et de combat de l'âme.
D'autant plus qu'il y avait des motifs susceptibles de renforcer les raisons de l'acceptation de
l'invitation de cette femme.
En effet, Yusuf était jeune et l'attirance vers elle était forte. Il était célibataire dépourvu de
compensations qui détournent son désir. Il était étranger, et l'étranger est moins pudique
dans son pays d'accueil que lorsqu'il se trouve dans son pays parmi ses compagnons, ses
connaissances et ses proches. Il était esclave et l'esclave ne possède généralement pas la
retenue que possède l'homme libre. En plus, la femme était très belle et de haute lignée. Elle
était la maîtresse de la maison et son mari était absent. De plus, c'est elle qui l'avait invité en
insistant et en le menaçant même, s'il se dérobait, par la prison et l'humiliation.
(Donc il y a beaucoup de choses qui ne font qu'aggraver cette fitna mais Yusuf, 3alayhi
salam, lui a répondu �ِ ّ َ َﻣﻌَﺎذ, «ma3atha Allah ». Il n’a pas juste dit « je cherche refuge en Allah
» mais « je cherche un lieu de refuge en Allah », ce qui veut dire « Allah, sauve-moi, sors-moi
de cette situation »)
Et malgré tous ces motifs, il a résisté patiemment par choix et par préférence de ce qu'il
obtiendra auprès de Dieu.
Donc, tout cela est bien différent de son attitude dans le puits où il a enduré ce qui ne relève
pas de son fait. »
En ce qui concerne le sabr 3ala l-maqdur, c'était aussi le type de sabr de Ya3qub, 3alayhi
salam (tout comme Yusuf, 3alayhi salam, lorsqu’il était dans le puit).
En effet, Ya3qub, 3alayhi salam, découvre que son fils a été kidnappé (il sait que son fils n’a
pas été tué) mais il ne sait pas où il est. Il ne sait pas qu'il est, « fee ghayabati aljubbi », au
fond d’un puit donc il doit faire face au fait que son fils a été kidnappé et ne sait pas si et
quand est-ce qu'il le reverra.
Et comme nous l’avons vu plus haut, il n’y a rien à faire dans ce genre de cas si ce n’est
attendre et espérer un dénouement heureux.
Concernant le sabr 3ala l-ma/mur, comme, par exemple le fait de faire la charité, on sait que
c'est important et que nous devons le faire. Mais combien de personnes mauvaises font la
charité aussi bien que les personnes justes ? Si vous arrêtez quelqu'un dans la rue, même un
ivrogne ou une prostituée et vous lui demandez : avez-vous déjà fait la charité ? Très
probablement, ils répondront que oui.
Donc pour ce type de sabr, les bonnes et les mauvaises personnes peuvent faire ce genre de
choses.
Maintenant, pour le sabr 3ala l-mahzhur, qui, comme Yusuf, 3alayhi salam, s'éloigne d'une
belle et riche femme qui lui dit, « hayta laka», viens me voir ? Qui a la capacité de maîtriser
son désir et de dire, «ma3atha Allah, je ne veux pas faire ça » ? Qui ferait ça à part le plus
vertueux des individus ?
Yusuf, 3alayhi salam, avait la patience de rester à l'écart des choses interdites et ceci est le
plus haut niveau de sabr.
Donc le sabr 3ala l-mahzur est le plus haut niveau de sabr permettant de rester à l'écart de
la tentation et cela attirera donc aussi le plus haut niveau de récompense.
A la fin de la Sourate 12, Yusuf, 3alayhi salam, dit [S12v90] : «Quiconque craint Dieu et se
montre patient en reçoit la récompense, car Dieu ne frustre jamais les hommes de bien de
leur récompense»
Il dit à ses frères (qui se disaient "nous sommes étonnés de la position que tu as atteinte",
passant du puits au trône) «innahu man yattaqi », que celui qui craint Allah, « wayasbir», et
qui a la patience de craindre Allah et de rester loin de ces choses qu'Allah ne veut pas qu'il
fasse. Que celui qui a cette combinaison, alors Allah ne rend pas vaine la récompense du
muhsineen et c'est pourquoi Allah m'a donné tout ce qu'il m'a donné.
Sourate 31, Luqman, verset 17
Pour le terme « asabak », voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une approche du Coran
par la grammaire et le lexique » pour la racine ص وب: Verser, répandre qqch, inonder,
arriver jusqu'à, se diriger tout droit et atteindre son but (flèche), se répandre, tomber
(pluie), survenir
Luqman parle de malheurs mais il utilise le terme « asabak », comme si quelque chose
descendait, vous frappait et vous tombait dessus.
Donc Luqman dit à son fils qu’il faut avoir du sabr, mais pas seulement du sabr en général
mais « 3ala ma asabak », ait du sabr sur ce qui te frappe.
La seconde interprétation a été donnée par al-Qurtubi. Il a dit que ceci est lié à « a/mur
bialma3roofi wainha 3ani almunkar », en ce sens que lorsque vous essayez de créer un
changement, lorsque vous essayez de réformer les gens autour de vous, que ce soit votre
famille, vos proches, vos amis, la société au sens large, alors soyez sûr que des problèmes
viendront à votre rencontre car les gens n'aiment pas cela et vont commencer à vous
maltraiter.
Alors quand cet abus se produit parce que vous essayez d'apporter un changement positif
autour de vous, « waisbir », alors soyez patient, persévérez sur ce qui vous frappe.
Sourate 31, Luqman, verset 17
« Azmi al-umûr » est une expression signifiant « des décisions particulièrement déterminées
», dans laquelle al-umûr a un sens plus large que « décisions» et pourrait être rendu par «des
choses».
Et ne détourne pas ton visage des hommes, et ne foule pas la terre avec arrogance : car Allah n’aime pas le
présomptueux plein de gloriole.
۬ ُ َ ۡ � ٱ� َ� ُ�ﺤ ﱡ
۬ ﺐ ك ﱠﻞ ُﻣﺨ َﺘ َۡ ض
َ � ٱﻷ ۡرض َﻣ َﺮ �ﺣ ۖﺎ إ ﱠن ۡ َ ََ ََ ُ َ ﱢ ۡ َ ﱠ َ ﱠ
ﻮر
� ﺎل ﻓﺨ ٍ ِ ِ � �ِ ﺶ
� ﺎس و� ﺗﻤ
� و� ﺗﺼﻌﺮ ﺧﺪك ِﻟﻠﻨ
Wala tusa3ir khaddaka lilnnasi wala tamshi fee al-ardi marahan inna Allaha la yuhibbu kulla mukhtalin
fakhoorin
َ ُ َو َﻻ ﺗ
ِ ﺼ ّﻌ ِۡﺮ َﺧﺪﱠكَ ﻟِﻠﻨﱠ
ﺎس
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une approche du Coran par la grammaire et le
lexique » pour la racine ص ع ر: Avoir la figure oblique, de travers, ne pas être harmonieux,
faire la grimace, avoir le torticolis
Sa3ara ( )ﺻﻐﺮ: se tordre la bouche, le visage ; grimacer, faire mauvaise mise, se renfrogner
« Sa3r » signifie dans la langue arabe une maladie particulière qui touche le cou du chameau.
Cette maladie force l’animal à garder constamment la tête courbée.
Ce qu’il faut donc comprendre de ce verset est : ne t’enfle pas d’orgueil auprès aux gens au
point de te penser supérieur à eux, au point de te détourner d’eux comme si tu n’avais pas
été créé comme eux.
Donc Luqman dit à son fils, ne fais pas cette chose « wala khaddaka » avec ta joue, comme le
ferait un chameau malade, « wala lilnnasi», ne sois pas comme ça envers les autres.
"Fils, ne te détourne pas de quelqu'un qui vient te parler, par orgueil et par mépris. Ne te
crois pas si bon et n'estime pas être au-dessus des autres au point de te détourner lorsqu'ils
viennent te parler." Il parle du genre de personne qui serait si arrogante qu'elle ne veut
même pas regarder les gens en face. Du genre de personne qui se détourne des autres, qui
les snobs. "Non, fils, ne fais pas ça, ne sois pas comme ça, "wala tusa3ir"."
D’après ‘Iyyadh Ibn Himar, le Messager d’Allah, 3alayhi salat wa salam, a dit : « Allah m’a
révélé de vous ordonner l’humilité, afin que nul ne méprise un autre, et que nul n'opprime
un autre. » Rapporté par Muslim
Félicite ton enfant lorsqu’il fait quelque chose de bien, c’est tout à fait normal et gratifiant
pour lui. En revanche évite de le comparer et de le placer au-dessus des autres au risque
qu’il devienne narcissique et orgueilleux ou qu’il se croit infaillible.
Comme le Prophète, 3alayhi salat wa salam, l'a dit dans un hadith, «la tadabaru » (Hadith 35
des 40 hadith an-Nawawi, rapporté par Muslim) c'est-à-dire ne vous tourner pas le dos les
uns les autres, ne rompez pas les relations entre vous à cause d'une rancune.
Lorsque vous voyez quelqu'un se produire sur scène, tout ce qu'il fait et dit est dramatisé
dans sa façon de parler, d'agir et de se comporter. Il ne faut pas être ce type de personne,
bruyante et dramatique, lorsqu'elle parle.
Sourate 31, Luqman, verset 18
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une approche du Coran par la grammaire et le
lexique » pour la racine م رح: Ne pas maîtriser sa gaieté - Être très gai, d'une folle gaieté,
marcher fièrement, badiner, s'ébattre joyeusement, exulter, se réjouir, être effronté, jovial,
fier, orgueilleux, euphorique, pétulant, enjoué, joyeux
Dans Lisan al arab, on voit que "maraha" est un état d'excitation qui dépasse les bornes. La
personne est tellement excitée que c'est déplacé, exagéré.
Ne te pavane pas quand tu marches, ne marche pas d'une manière qui exprime l'arrogance
et la fierté. Ne te promène pas comme un gangster (dans ta manière de marcher). Les
personnes qui marchent comme ça ont tellement de fierté et d'arrogance envers eux-mêmes
que cela ressort même quand ils marchent. Toute fierté et arrogance est quelque chose
qu'une personne ressent dans son cœur et dans son esprit. Mais quand cela devient si
manifeste, une personne a une si haute opinion d'elle-même que ça peut se voir quand elle
marche.
Ibn ‘Ashur a fait un point où il dit qu'il était suffisant pour Allah de dire « la tamshi maraha »,
ne marchez avec orgueil ou d'une manière qui montre l'orgueil. Alors pourquoi Allah a
rajouté « wala tamshi fee al-ardi » ne marche pas, SUR LA TERRE, dans cet état de fierté et
d'arrogance ? Quel est le sens supplémentaire que nous obtenons des mots d'Allah « fee al-
ardi » que nous n'aurions pas obtenu autrement ?
Allah a dit « fee al-ard » parce que ça fait référence à l'espace public. La personne ne marche
pas comme ça en allant vers son frigo chez lui. Non, il marche comme ça, « fee al-ard », dans
l'espace public. C'est là qu'une personne arrogante aime montrer ce qu'elle a en termes de
toutes ces bénédictions devant les yeux des gens. C'est là que nous aimons nous vanter, nous
pavaner, avoir du panache.
Sourate 31, Luqman, verset 18
Donc il dit qu'Allah n'aime pas le mukhtal, les combinant ensemble. Il parle d'une personne
parce que le kheyl est un très beau cheval que les Arabes sortaient pour le spectacle, qui se
pavanait de haut en bas devant les yeux des autres personnes pour se montrer.
Et khayal concerne la personne elle-même, qui a une si bonne opinion de lui-même qu'il
commence à se comporter de la sorte devant les autres.
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une approche du Coran par la grammaire et le
lexique » pour la racine خ ي ل:
S'imaginer, se figurer, considérer, croire que, prendre pour - Idée de chevauchée, de cavale
De cette racine découlent les mots :
Quant à "fakhur", c'est quelqu'un qui a une intense quantité de fierté et d'arrogance envers
lui-même.
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une approche du Coran par la grammaire et le
lexique » pour la racine ف خ ر:
Être fier, illustre, noble, se glorifier, se vanter, se considérer comme supérieur regarder qqn
comme plus illustre, surpasser, être plein d'orgueil, s'enorgueillir, mépriser, dédaigner
Les termes tafaakhur ( )ﺗﻔﺎﺧﺮet fakhaar ( )ﻓﺨﺎرdécoulent de cette racine mais le mot qui nous
intéresse est fakhoor ( )ﻓﺨﻮرqui signifie: glorieux, vantard, vaniteux, orgueilleux, fier, altier,
hautain, dédaigneux, arrogant, superbe, prétentieux, immodeste, important
C'est une façon intense de dire que quelqu'un a de l'orgueil, beaucoup d'orgueil. Et encore
une fois, Allah n'aime pas ce genre de personne.
Donc, encore une fois, Allah n'aime pas ces 2 types de personnes. Mukhtal, celui qui, comme
le cheval pompeux, est amené à se pavaner devant les autres, et fakhoor, celui qui s'imagine
tellement incroyable et qui a beaucoup de fierté et d'arrogance en lui.
Sourate 31, Luqman, verset 18
« Et ne détourne pas ton visage des hommes, et ne foule pas la terre avec arrogance : car Allah
n’aime pas le présomptueux plein de gloriole »
Wala tusa3ir khaddaka lilnnasi wala tamshi fee al-ardi marahan inna Allaha la yuhibbu kulla
mukhtalin fakhoorin
2) Etre un murabi
Un murabi est quelqu'un qui peut nourrir le caractère d'autres personnes : ses enfants, ses
amis, ses proches, ses étudiants, etc. Ce n'est pas un mu3alim : quelqu'un qui peut enseigner
à d'autres personnes et leur transmettre des informations. Mais il peut changer la façon de
penser d'une personne de manière positive.
Le message implicite que Luqman donne à son fils est : Ne vous placez pas à un niveau si
élevé par rapport aux autres que vous commencez à vous promener ainsi et à vous
détourner des gens lorsqu'ils viennent vous parler, ce qui sous-entend que vous vous placez
au même niveau.
Pensez que vous êtes égaux, que je ne suis pas quelqu'un de meilleur que les autres.
Sourate 49, verset 13 : « En vérité, le plus méritant d'entre vous auprès de Dieu est le plus
pieux »
� أَﺗْﻘَﺎ ُﻛ ْﻢ
ِ ِإ ﱠن أ َ ْﻛ َﺮ َﻣ ُﻜ ْﻢ ﻋِﻨﺪَ ﱠ/Inna akramakum ‘inda Allahi atqakum
Celui qui a le plus haut niveau de foi et de taqwa en Allah est le plus méritant. Mais qui sait
qui est plus méritant que qui, si ce n'est Allah. Personne ne peut le savoir. Donc c'est pour ça
que vous devez vous considérer comme une personne égale aux autres.
Etre un murabi, c'est aussi être un leader. Mais si un leader reste dans son coin, s'il ne se
mêle qu'à son élite, les masses se sentiront éloignées de lui. Elles auront l'impression qu'il
ne sait pas ce que nous pensons, ce que nous vivons et comment nous vivons. Au contraire, il
aime juste traîner avec son propre groupe, il ne se mélange pas avec nous.
Regardez le caractère du Prophète, 3alayhi salat wa salam, il se mêlait aux gens comme s'il
était l'un d'entre eux.
Quand il a fait la hijra, il était avec Abu Bakr as-Siddiq. Ils ont rencontré des bédouins. Il s'est
assis et a demandé à manger et à boire mais les bédouins n'arrivaient pas à savoir lequel des
deux étaient un prophète, Ils n'arrivaient pas à le déterminer. Ce qui veut dire que le
Prophète, 3alayhi salat wa salam, ne parlait pas, n'agissait pas, ne se comportait pas d'une
manière qui suggérait "je suis meilleur que les autres". Le Prophète, 3alayhi salat wa salam,
c'est comme ça qu'il était.
Dans un hadith nous découvrons qu'une jeune femme noire avait l'habitude de nettoyer le
masjid pendant la vie du Prophète, 3alayhi salat wa salam. Et cette femme est décédée et les
compagnons l'ont enterrée. Le prophète, 3alayhi salat wa salam, a remarqué qu'elle avait
disparu et il demanda à ses compagnons ce qu'elle était devenue et ils lui ont répondu
qu'elle était décédée.
Il, 3alayhi salat wa salam, leur a dit "elle est decedée et vous ne me l'avez pas dit !?". Ils
avaient pris ce problème un peu à la légère.
Ils se sont dit, c'est le chef, il doit être occupé, pourquoi lui parlé du décès d'une balayeuse ?
Il n'a pas besoin de savoir pour elle, on a juste à l'enterrer nous-même.
Mais le Prophète, 3alayhi salat wa salam, ne voyait pas ça comme ça. Il leur a demandé ou
elle était enterrée, il est parti et a prié une janaza sur elle
Le fait qu'il ait remarqué qu'elle n'était pas là montre qu'il était l'un des leurs. Il connaissait
chaque personne. Il n'a jamais pensé "ces gens, je n'ai pas besoin de les connaître". Non, il
était un vrai murabi, dans ce sens.
Parce que lorsque les gens sentent qu'il fait partie de nous, qu'il ne nous regarde pas de
haut, alors leur cœur se réchauffe envers cette personne.
C'est donc le message implicite que Luqman a donné à son fils : Ne te crois pas si haut placé.
Ne fais qu'un avec les gens.
D'après Abdallah Ibn Omar, le Prophète, 3alayhi salat wa salam, a dit : « Le croyant qui se
mélange aux gens et patiente à leur mal est meilleur que celui qui ne se mélange pas aux
gens et ne patiente pas à leur mal » (Rapporté par l'imam Boukhari dans Al Adab Al
Moufrad)
3) Lorsque vous instruisez vos enfants, il est souvent bon de le faire avec des raisons:
Ne détourne pas ton visage des hommes et ne foule pas la terre avec arrogance /La tusa3ir
khaddaka lilnnasi wala tamshi fee al-ard
Il lui a dit de ne pas faire ces choses puis il lui a donné une raison
« Et ne détourne pas ton visage des hommes, et ne foule pas la terre avec arrogance : car
Allah n’aime pas le présomptueux plein de gloriole »
Wala tusa3ir khaddaka lilnnasi wala tamshi fee al-ardi marahan inna Allaha la yuhibbu kulla
mukhtalin fakhoorin
L'ORGUEIL (dix-septième grand péché dans « Les Grands Péchés » de l’imam Adh-Dhahabî)
Le Messager de Dieu, 3alayhi salat wa salam, a demandé : « Voulez-vous que je vous informe
au sujet des gens de l’Enfer ? Ce sera tout individu rustre, avare et orgueilleux ! ». On a dit
qu'il s'agissait de l'individu gros qui se dandine dans sa démarche par ostentation.
Ibn 'Oumar, radhi Allahu 3anhu, a raconté avoir entendu le Messager de Dieu, 3alayhi salat
wa salam, dire : « Tout individu qui se pavane et est infatué de sa personne, rencontrera
Dieu Qui sera en colère contre lui ! »
La plus grave forme du « kibr », c'est le fait de s'enorgueillir de son savoir, et de se montrer
fier de ses qualités morales ! Celui qui agit ainsi, sa science ne peut lui être d'aucune utilité
car celui qui acquiert la science pour l'Au-delà, devient humble, et son âme se remplit de
quiétude. Il veille sur son « nafs », et ne cesse de la juger à tout moment et de lui rappeler ses
engagements; car s'il la néglige, elle fuira le chemin droit, et le mènera à sa perte.
Celui qui cherche la science pour s'en vanter, et pour chercher à occuper un poste de
prestige, et se comporte avec arrogance avec les Musulmans en s'emportant contre eux, ce
comportement est forme la plus grave en matière de « kibr » (l'orgueil). Car celui qui a dans
le cœur, ne serait-ce que l'équivalent d'un poids d'atome de «kibr», ne peut espérer entrer
au Paradis.
Verset 19
Sois modeste dans ta démarche, et baisse ta voix, car la plus détestée des voix, c’est bien la voix des ânes ».
َ � ُ �
�� ٲت ﻟ َﺼ ۡﻮت ٱﻟﺤ ِﻤ ي َ ۡ َ ۡ َ � � ﺾ ﻣﻦ َﺻ ۡﻮﺗ َ ۚ ﱠ ۡ َ َ ۡ َ َ ۡ ۡ ض
ۡ ٱﻏ ُﻀ
ِ ﻚ ِإن أﻧﻜﺮ ٱﻷﺻﻮ ِ ِ وٱﻗ ِﺼﺪ ِ� ﻣﺸ ِ�ﻚ و
Waiqsid fee mashyika waoghdud min sawtika inna ankara al-aswati lasawtu alhameeri
ِ َو ۡٱﻗ
َﺼ ۡﺪ ﻓِﻰ َﻣ ۡﺸﯿِﻚ
Al Qurtubi a dit qu’après lui avoir cité les comportements blâmables, Luqman décrit à son
fils le bon comportement à avoir.
Dans ses conseils, il vient de dire à son fils 2 choses à ne pas faire. 1) « la tusa3ir khaddaka »,
ne regarde pas les gens de haut par mépris et 2) ne te détourne pas d’eux.
Waiqsid vient de la racine qasd qui fait référence à la poursuite de quelque chose, chercher
quelque chose ou aller vers quelque chose.
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Une approche du Coran par la grammaire et le
lexique » pour la racine ق ص ر:
Tendre à qqch, se proposer qqch, se résoudre à, tramer, comploter, se diriger vers qqn,
aspirer à, envisager, projeter de, aspirer à, signifier, viser, avoir l'intention de se tenir dans le
juste milieu, agir avec justice, aller sans dévier, se modérer, en vouloir à qqn, être proche,
composer un poème, économiser
Qasd ()ﻗﺼﺪ: intention, dessein, but, résolution, préméditation, projet, aspiration, objectif,
propos délibéré - juste mesure, juste milieu, modération
Qaasid ( )ﻗﺎﺻﺪ: qui a l'intention, qui tend directement vers, qui s'adresse à qqn, qui se
modère, direct, tout droit
C’est donc aussi de la que vient le mot maqsad, qui signifie « objectif » et waqsid qui signifie
« trouver le juste milieu ».
Donc Luqman dit à son fils, « Waqsid fee mashyik », trouver le juste milieu dans ta façon de
marcher.
Cela signifie que tu ne dois être ni trop lent ni trop rapide dans ta façon de marcher.
Trouver la modestie dans la démarche qui exprime le fait d’être stable, d’avoir une vision
claire et des objectifs bien définis. Elle doit être équilibrée, et modérée. Ne marche pas de
façon nonchalante et ne t’empresse pas comme les gens distraits. Fais que ta démarche soit
entre les deux car telle est la démarche des croyants. Ne soyez ni dans un extrême, ni dans
l’autre, soyez plutôt au milieu.
Cela dit, la façon dont vous marchez est une chose si triviale à prendre en compte. De tous
les conseils qu'il pouvait donner à son fils, pourquoi se concentrer sur sa façon de marcher ?
Il lui parlait d'avoir un bon caractère et il aurait pu choisir n'importe quoi d'autres sur le
sujet, mais il a choisi la chose la plus basse des plus basses, c'est-à-dire que si tu peux
travailler sur cette chose, qui est si subtile, alors tout ce qui vient au-dessus te sera plus
facile.
Voyez donc sa hikma, sa sagesse et son choix d'une telle chose qui, par implication, aurait un
impact sur tant d'autres manifestations de bon comportement et de bonne conduite.
Donc, soit cela signifie ne marche pas trop vite ou trop lentement, ou, dans un autre tafsir,
c’est de marcher, comme Allah a dit, au sujet de l’3ibadu ar-rahman [Sourate 25, verset 63] :
« Les serviteurs du Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur la terre »
ً ض ھ َْﻮﻧﺎ ُ اﻟﺮﺣْ َﻤ ِﻦ اﻟﱠﺬِﯾﻦَ ﯾَ ْﻤ
ِ ﺸﻮنَ َﻋﻠَﻰ ْاﻷ َ ْر َو ِﻋﺒَﺎدُ ﱠ
Wa3ibadu alrrahmani allatheena yamshoona 3ala al-ardi hawna
C'est la façon dont ils marchent, d'une manière calme, qui vous permet de dire que cette
personne a du respect pour elle-même et de la dignité.
Nous savons aussi qu'il est dit que le Prophète, 3alayhi salat wa salam, marchait d'un pas
rapide.
Abû Hurayra rapporte : "Je n'ai jamais vu personne marcher plus vite que le Messager
d'Allah ﷺ: c'était comme si la terre était repliée pour lui. Nous peinions à le suivre, alors que
lui marchait sans forcer le pas " (Jami` at-Tirmidhi 3648)
Le Prophète, 3alayhi salat wa salam, le meilleur de tous les êtres humains, avait l'habitude
de marcher d'un pas rapide mais plus haut il est dit qu’il ne faut être ni trop rapide ni trop
lent dans sa manière de marcher.
Ibn al Qayyim, en parlant de mishiya, qui est le rythme de la marche, a dit qu'il y a dix façons
de marcher et la meilleure d'entre elles est « 3ala al-ardi hawna ».
Eh bien, le Prophète, 3alayhi salat wa salam, quand il marchait, c’était avec un but.
Certaines personnes se promènent comme si elles ne savaient pas où elles vont. Elle se
promène comme si elles faisaient du lèche-vitrine. "Je ne sais pas ce que je fais, mais j'ai une
heure à tuer".
Le Prophète, 3alayhi salat wa salam, ne faisait jamais ça. Chaque fois qu'il marchait d'un
endroit à un autre, c'était pour exécuter une tâche puis pour aller vers une autre tâche à
exécuter, ce qui signifie qu'il marchait avec un but.
Et bien sûr, si vous marchez avec un but, vous marchez plus vite parce que vous avez un
endroit où aller, vous avez des choses à faire. Donc ce n’était ni lent ni extrêmement rapide.
Voilà la façon de concilier tout ça.
Sourate 31, Luqman, verset 19
ِ َو ۡٱﻗ
َﺼ ۡﺪ ﻓِﻰ َﻣ ۡﺸ ِﯿﻚ
Les gens pensent qu'en tant que musulmans, nous devrions être humbles. Et c’est vrai, nous
devons l’être. Mais il y a aussi des extrêmes dans l'humilité. L'humilité peut parfois se
transforme en humiliation.
Par exemple, en marchant, quelqu'un dit qu'en tant que musulman, vous devez être humble
mais quand il marche, ses épaules s'affaissent, son visage est baissé et quand vous le voyez
dans la rue, vous avez l'impression que c'est un mendiant ou quelque chose comme ça, et
ceci est une incompréhension extrême de ce que signifie être humble.
Ceci est un extrême mais l'autre extrême est d'avoir une haute opinion de soi-même, "je suis
un croyant, je porte la sunnah, je suis meilleur que tout le monde, je n'ai pas besoin de parler
à ces gens là-bas, ce sont des mubtadi's, ils ne suivent pas le Coran et la Sunna, je n’ai rien à
faire avec eux…ect". La personne a une si haute opinion d'elle-même qu'elle va jusqu'à
l'autre extrême et parfois, on peut le voir à sa façon de parler et même de marcher.
Lorsque l’on parle de juste milieu, beaucoup de gens citent ce verset [Sourate 2, verset 143] :
« C'est ainsi que Nous avons fait de vous une communauté du juste milieu »
َ َو َﻛﺬَﻟِﻚَ َﺟ َﻌ ْﻠﻨَﺎ ُﻛ ْﻢ أ ُ ﱠﻣﺔً َو
ً ﺳﻄﺎ
Wakathalika ja3alnakum ommatan wasata
Mais c'est en fait un peu mal compris parce que les gens disent que nous devrions être au
milieu.
Allah a dit « nous avons fait de vous une Ummah qui est wasat » et wasat signifie le milieu
mais ce n'est pas le tafsir de wasat.
Wasata signifie ‘adala, vous êtes ceux que nous avons transformé en Ummah juste et c'est
pourquoi Allah a dit que vous deveniez alors des témoins sur l'humanité.
As Sa’di, rahimuLah, a dit, la personne qui est juste ou les gens qui sont justes, vous
trouverez toujours qu'ils sont au milieu, entre deux extrêmes donc on peut considérer qu'il
s'agit d'un juste milieu.
Sourate 31, Luqman, verset 19
« Et baisse ta voix »
َﺻ ۡﻮﺗِﻚ
َ ُﺾ ﻣِ ﻦ ۡ َو
ۡ ٱﻏﻀ
Donc, après avoir cité à son fils 2 choses à ne pas faire (ne regarde pas les gens de haut par
mépris et ne te détourne pas d’eux), Luqman décrit à son fils 2 choses à faire.
La première chose était "waiqsid fee mashyika", sois modeste dans ta démarche.
Maintenant la deuxième chose, « waoghdud min sawtik », ne soit pas bruyant dans ta façon
de parler.
Voilà ce que nous pouvons trouver dans « Le Coran par le lexique et la grammaire » pour la
racine غ ض ض:
Baisser (les yeux, la voix), retenir, contenir, décroître, décliner, amoindrir, déprimer,
tempérer, faire abstraction, laisser tomber en bas
Ibn ‘Ashur, rahimuLah, a dit que ghadda a aussi le sens de réduire la force avec laquelle vous
utilisez quelque chose.
Par exemple, quand on vous dit "ghad al bassar", ça signifie baisser votre regard. Vous
pouvez regarder où vous voulez, mais réduisez le "champ de vision" de votre regard en
regardant simplement vers le bas.
De la même manière, Luqman dit à son fils, "waoghdud min sawtik", baisse ta voix ou ne
l'utilise pas dans toute sa force, n’en abuse pas.
Baisser la voix est une preuve de confiance en soi, un signe d’apaisement et de véracité dans
les propos et le signe d’une éducation exemplaire.
L’auteur de ad dhilal a dit: « Dans l’action de baisser la voix, il y a un bon comportement, une
confiance en soi, une assurance quant à la véracité et la force de ses propos. Ne se trompe
dans le discours que le détenteur du mauvais comportement ou celui qui doute de ses
paroles. Car celui qui n’a pas les arguments afin de convaincre les gens trouve refuge dans
l’élévation de la voix ».
Les Quraysh oubliaient ça, ça faisait partie de leur culture. Les gens se vantaient de leur
argent, de leur lignée. Ils se rassemblaient et commençaient à parler de la façon dont leurs
grands-pères étaient grands et que leur tribu était ainsi…ect. Mais la façon dont ils le
faisaient était d'une voix forte. Donc, on leur dit implicitement, « waoghdud min sawtik »,
qu'il ne faut pas s'exprimer d'une manière aussi bruyante et vantarde.
« Car la plus détestée des voix, c’est bien la voix des ânes »
La plus repoussante des voix (littéralement : monstrueuse). L'âne est utilisé métaphoriquement
[pour exprimer la répulsion] et pour illustrer la voix excessivement haute en la comparant à
son braiment.
Regardez la façon dont Luqman donne à son fils une image qui est laide, "voilà à quoi tu
ressembles quand tu fais ça, tu ressembles à un âne".
Quand quelqu'un vous le dit de cette façon, vous dites immédiatement "non, je ne veux pas
être comme ça. Je ne veux pas être associé à un âne".
Regardez l'âne. Son allure, avec ses longues pattes tombantes, ce n'est pas un animal qui a
beaucoup de prestige. Alors ne vous faites pas ressembler à un âne, que ce soit au niveau de
la voix ou de l'apparence parce que lorsque vous criez, vous n'êtes pas considéré comme un
individu très intelligent mais comme un individu de bas étage.
Et le prophète, 3alayhi salat wa salam, disait : « Il ne nous sied pas d’être comparé à de
mauvaises choses. » (Rapporté par Al-Boukhari 6574)
Il y a une narration de Sufyan al-Thawri qui dit que chaque cri d'un animal est une forme de
tasbih sauf le braiment de l'âne.
Il existe parallèlement un autre passage coranique dans lequel Allah qualifie certaines
personnes d’ânes [Sourate 62, verset 5]:
“Ceux qui ont été chargés de la Thora mais qui ne l’ont pas appliquée sont pareils à l’âne qui
porte des livres. […]”
Cette recommandation de Luqman doit ainsi inciter son enfant à modérer ses paroles.
Luqman ne lui dit pas de ne pas transmettre ou de ne pas partager ce qui peut être
profitable aux autres. En effet il ne lui a pas dit “tais toi”. Il lui dit simplement de baisser la
voix. De dire ce qui doit être dit, ni plus, ni moins.
Il l’invite aussi non pas à étaler la science qu’il possède, mais à l’appliquer. Le vrai savant
n’est pas celui qui en connaît des tonnes, mais plutôt celui qui applique sincèrement le peu
qu’il sait.
Concernant l'âne, que représent-il ? L’âne n’a représenté que tardivement la bêtise et
l’entêtement; pendant des milliers d’années, il a représenté le compagnon de travail,
intelligent et endurant, mais soumis à son maître.
Sa voix, cependant, est considérée comme trop forte et désagréable à entendre.
De nos jours, nous ne connaissons pas de fable de Luqmân parlant de la voix des ânes mais il
nous est parvenu trois fables d’Esope à ce sujet (voir post concernant Esope
https://www.facebook.com/zouhair.oncle.5/posts/pfbid0KsPteT53QDtgUBmxCfPH4
Sf73DPDddFoCHG6HoLQrdDcbFwPKAADiBj2PWVXeU7dl ):
- « Le lion et l’âne chassant de compagnie »,
- « L’âne qui porte une statue de Dieu »
- « L’âne revêtu de la peau du lion et le renard ».
Les trois fables décrient la vanité d’un comportement vantard, tout comme ce passage de la
sourate.
Il est fort possible que le lien entre cette séquence de la sourate et les fables de Luqmân ne
soit pas fortuit.
La séquence est un mathal, un exemple, mais c’est un cas particulier d’exemple : c’est une
personnification.
A la différence que dans les fables, le texte parle des animaux et la conclusion porte sur les
humains, tandis qu’ici, c’est l’inverse: le texte parle des humains, et la conclusion porte sur
les animaux. C’est donc le procédé stylistique inverse de la personnification.
Sourate 31, Luqman, verset 19
« Car la plus détestée des voix, c’est bien la voix des ânes ».
Leçon : Le fait de créer le scénario "idéal", d’aider à faire visualiser un objectif, en utilisant des
exemples
Il a dit, vous traitez les gens comme ça, vous faites du shirk…ect et c’est la pire façon d'être
et vous êtes dévoués à Allah, vous respectez vos parents et votre façon de marcher est
comme ça…ect et c'est la meilleure façon d'être.
Il est important d’illustrer ses propos à l’aide d’exemples lorsque l’on enseigne ou éduque.
Il a donc aidé son fils à visualiser les choses, pour lui montrer comment il devrait être.
Ne soit pas comme cette personne, qui ressemble un âne quand il parle. Soit plutôt comme
cette personne, celle qui est entièrement dévouée à Allah, celle qui contrôle toutes ses
manies.
L'alternative serait d'essayer de tout détailler, « voilà comment tu devrais vivre ta vie
quotidienne. Quand tu te réveilles, tu devrais faire ça. L'après-midi, tu devrais faire ça. Le
soir, tu devrais faire ça…ect » mais ceci est une approche ascendante, c'est très détaillé et
long et il est difficile d'accepter ce type de conseil.
Donc mieux vaux l’aider à visualiser ce à quoi il devrait aspirer à être car c'est plus facile
pour quelqu'un de l'imaginer et ainsi d'y parvenir.