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Solution d'une équation fonctionnelle Remarque : il s'agit de l'un des exercices de CCINP PC 2021

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Lycée Alphonse Daudet - PC Année 2023-2024  Devoir

DM n◦ 06  Pour mardi 28/11/2023.

Solution d'une équation fonctionnelle

Remarque : il s'agit de l'un des exercices de CCINP PC 2021

Dans ce devoir, on souhaite déterminer les fonctions f :]0, +∞[→ R vériant les relations :
1
lim f (x) = 0 et ∀x ∈]0, +∞[, f (x + 1) + f (x) = (P )
x→+∞ x2

Partie I  Existence et unicité de la solution du problème (P)


Dans cette partie, on démontre que le problème (P ) admet une unique solution et on détermine une expression
de celle-ci sous la forme d'une série de fonctions.

I.1  Existence de la solution


Pour tout k ∈ N, on dénit la fonction φk :]0, +∞[→ R par :
(−1)k
∀x ∈]0, +∞[, φk (x) =
(x + k)2
1. Pour tout x > 0, montrer que la série Montrer que la série de fonctions φk (x) converge absolument.
P
k⩾0
En déduire que la série de fonctions φk converge simplement sur ]0, +∞[.
P
k⩾0

Soit x > 0. Notons uk = φk (x). On a |uk | = (x+k)1


2 ⩽ k2 .
1

De plus, les séries |uk | et Pk2 sont des STP et P la série converge d'après Riemann α = 2 > 1.
P P 1 P 1
k2
Par principe de comparaison |uk | converge, i. e. φk (x) converge absolument.

En particulier, pour tout x ∈ R∗+ la série φk (x) converge ce qui signie que la série de fonctions
P P
φk
converge simplement.

Dans tout le reste de l'exercice, on note φ :]0, +∞[→ R la somme de la série φk .


P
k⩾0
1
2. Montrer que pour tout x ∈]0, +∞[, on a φ(x + 1) + φ(x) = .
x2

(−1)j−1+∞
Le changement d'indice j = k + 1 sur φ(x + 1), donnant φ(x + 1) = , permet de voir que les
P
2
j=1 (x + j)
1
deux sommes s'opposent sauf pour le premier terme de φ(x) donnant 2 .
x

3. En utilisant le théorème spécial des séries alternées, montrer que :


+∞
X 1
∀x ∈]0, +∞[, ∀n ∈ N, φk (x) ⩽
(x + n + 1)2
k=n+1

(−1)k
Soit x > 0. Notons de nouveau uk = 2
= (−1)k |uk |.
(x + k)
La suite |uk | est positive, décroissante et lim uk = 0.

k→+∞
Donc d'après le TSSA uk converge (on le savait déjà), et son reste d'ordre n, Rn = +∞
k=n+1 φk (x) est
P P
majoré en valeur absolue par |un+1 | = (x+n+1)
1
2 .

1
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4. Montrer que la fonction φ est une solution de (P ).

La question 2 assure la deuxième condition de (P ). Reste à calculer la limite. En prenant n = −1 dans 3,


1 1
il vient |R−1 (x)| ⩽ 2 i. e. |φ(x)| ⩽ 2 . Donc par TdG on a bien φ(x) −→ 0.
x x x→+∞

I.2  Unicité de la solution


5. Montrer que si f :]0, +∞[→ R est une solution de (P ), alors pour tout n ∈ N, on a :
n
X (−1)k
∀x ∈]0, +∞[, f (x) = (−1)n+1 f (x + n + 1) +
(x + k)2
k=0

Soient f une solution du problème (P ) et x > 0.


Pn (−1)k
On veut montrer ∀n ∈ N, f (x) = (−1)n+1 f (x + n + 1) + k=0 (x+k)2 . Une récurrence semble s'imposer !
1
Initialisation : D'après (P ), on a f (x) = −f (x + 1) + 2 ce qui est excatement la propriété demandée au
x
rang 0.
n
(−1)k
Hérédité : Soit n ∈ N et supposons f (x) = (−1)n+1 f (x + n + 1) + .
P
(x+k)2
k=0
La propriété (P ) étant valable pour tout réel x > 0, on l'applique pour x + n + 1 > 0, ce qui donne
1
f (x + n + 1) = −f (x + n + 2) + .
(x + n + 2)2
n n+1
(−1)k P (−1)k
En réinjectant dans f (x) = (−1)n+1 f (x+n+1)+ on a n+2 f (x+n+2)+ .
P
(x+k) 2 f (x) = (−1) (x+k)2
k=0 k=0

La propriété est donc bien héréditaire.

Conclusion : La propriété est vraie au rang 0, et elle est héréditaire, elle est donc vraie pour tout en-
tier n ∈ N.

6. En déduire que la fonction φ est l'unique solution de (P ).

Soient f une solution du problème (P ) et x > 0. On a ∀n ∈ N, f (x) = (−1)n+1 f (x + n + 1) + nk=0 φk (x).


P
Faisons
Pn tendre n vers +∞. Le terme f (x + n + 1) tend alorsP vers 0 d'après la première hypothèse de (P ),
et k=0 φk (x) tend vers φ(x) par convergence simple de φk vers φ. On obtient donc bien, par passage
à la limite : f = φ. Ceci montre bien que φ est non seulement une solution de (P ), mais que c'est la seule
(toute solution est égale à φ).

T.S.V.P.

2
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Partie II  Etude de la solution du problème (P )


Dans cette partie, on étudie quelques propriétés de l'unique solution φ :]0, +∞[→ R du problème (P ).

7. Soit ϵ > 0. Montrer que la série φk converge uniformément sur [ϵ, +∞[.
P
k⩾0

+∞ 1
C'est encore le TSSA : en notant Rn = uk on a vu en 3 qu'on a ∀x ∈ I, |Rn (x)| ⩽ .
P
k=n+1 (x + n + 1)2
1
La fonction x 7→ est clairement décroissante sur [ϵ, +∞[ et donc sur cet intervalle on a
(x + n + 1)2
1
∥Rn ∥+∞ ⩽ −→ 0 ce qui donne bien la convergence uniforme sur cet intervalle par TdG.
(ϵ + n + 1)2 n→+∞

8. Montrer que la fonction φ est continue sur ]0, +∞[.

• Toutes les fonctions φk sont continues sur R∗+ par théorèmes généraux.
• Tout segment de R∗+ étant inclus dans un intervalle de la forme [ϵ, +∞[, la série converge uni-
P
k⩾0 φk
formément sur les segments de R∗+ d'après la questino précédente.
D'après le théorème de continuité d'une somme, φ est continue sur R∗+ .

9. En utilisant le fait que φ est une solution du problème (P ), en déduire un équivalent simple de φ en 0+ .

La seconde relation de (P ) peut se réécrire x2 φ(x) = 1 − x2 φ(x + 1). Comme φ est continue en 1, on a
1
x2 φ(x + 1) −→ 0, et donc x2 φ(x) −→ 1, ce qui par dénition signie φ(x) ∼ 2 .
x→0 x→0 x→0 x

10. Justier que la fonction φ est dérivable sur ]0, +∞[ et que l'on a :
+∞

X 2(−1)k+1
∀x ∈]0, +∞[, φ (x) =
(x + k)3
k=0

• Toutes les fonctions φk sont de classe C 1 sur R∗+ par théorèmes généraux.
2(−1)k+1 2
Pour x ∈ R∗+ , on a φ′k (x) = et |φ′k (x)| = qui est clairement décroissante sur R∗+ .
(x + k)3 (x + k)3
• La série φk converge simplement sur R∗+ (d'après la question 1 par exemple).
P
k⩾0

• Enn, montrons que la série φ′k converge normalement sur les segments de R∗+ . Soit [a, b] ⊂ R∗+
P
k⩾0
0 < a ⩽ b. Sur un tel segment, on a ∥φ′k ∥∞ = sup |φ′k (x)| = |φ′k (a)| par décroissance (vue plus haut).
i. e.
x∈[a,b]
Or on a φ′k (a) = (a+k)
2
3 ∼ k 3 et
2
converge d'après Riemann α = 3 > 1. Par principe de comparaison
P 1
k 3

(tout est positif), on a bien ∥φ′k ∥∞ qui converge i. e. φk converge normalement sur le segment [a, b].
P P ′
n⩾0 k⩾0

D'après le théorème sur la classe C 1 s'une somme, la fonction φ est de classe C 1 , donc en particulier déri-
+∞
vable, et elle vérie φ′ = φk ce qui est le résultat demandé.
P ′
k=0

3
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11. En déduire que la fonction φ est décroissante sur ]0, +∞[.

+∞ 2(−1)k+1 +∞
C'est encore le TSSA : pour tout x ∈ R∗+ on a φ′ (x) = φ′k (x) = . On sait déjà que cette sé-
P P
3
k=0 k=0 (x + k)
 2 
rie converge mais on remarque qu'on peut appliquer le TSSA car pour tout x ∈ R∗+ la suite
(x + k)3 n⩾0
+∞
est décroissante et de limite nulle. En particulier pour tout n ⩾ −1 on a Rn (x) = φ′k (x) = qui est
P
k=n+1
2(−1)1
du signe de φ′n+1 (x). Pour n = −1 on obtient que R−1 (x) = φ′ (x) est du signe de φ′0 (x) = < 0.
x3
Le théorème sur le signe de la dérivée donne alors la décroissance (et même la stricte décroissance) de φ

sur R∗+ puisque c'est un intervalle.

12. En utilisant le résultat de la question précédente et la relation (P ), montrer qu'on a :

1 1
∀x ∈]1, +∞[, 2
⩽ 2φ(x) ⩽
x (x − 1)2

1
Soit x > 1. La fonction φ étant décroissante, on a en particulier= φ(x) + φ(x + 1) ⩽ 2φ(x).
x2
1
De même, toujours par décroissance, on a 2φ(x) ⩽ φ(x − 1) + φ(x) = .
(x − 1)2

13. En déduire un équivalent de φ en +∞.

x2
Multiplions les égalités précédentes par x2 : 1 ⩽ 2x2 φ(x) ⩽ (x−1)2
.

Par TdG : 2x2 φ(x) −→ 1.


x→+∞
1
Ce qui par dénition signie : φ(x) ∼ .
x→+∞ 2x2

N'hésitez pas à me poser tout type de question sur un point qui ne vous paraît pas clair par mail à l'adresse [email protected].

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