L'ouverture D'un Compte Bancaire Régime Juridique A. Bamdé & J. Bourdoise
L'ouverture D'un Compte Bancaire Régime Juridique A. Bamdé & J. Bourdoise
L'ouverture D'un Compte Bancaire Régime Juridique A. Bamdé & J. Bourdoise
Bourdoiseau
Le Droit dans tous ses états
==> Notion
Un compte bancaire, quali é encore de compte de dépôt, de compte à vue, de compte chèque ou encore
de compte courant est un instrument permettant de déposer des fonds et d’effectuer des opérations
nancières.
Ces opérations peuvent être réalisées au guichet de l’agence bancaire ou au moyen d’instruments de
paiement (chèque, carte bancaire etc.).
Le fonctionnement du compte de dépôt est régi par une convention de compte conclue lors de l’entrée
en relation.
Outre les clauses sipulées dans cette convention, l’ouverture d’un compte bancaire obéit à plusieurs
règles.
==> Les variétés de comptes bancaires
Le compte individuel
Le compte individuel est celui qui, par hypothèse, n’est détenu que par une seule personne.
Il en résulte que les obligations attachées au fonctionnement de ce type de compte incombent à
son seul titulaire.
Celui-ci sera notamment seul responsable des incidents de paiement et des découverts
bancaires non-autorisés
Le compte joint
Le compte joint est en compte collectif, en ce qu’il est détenu par plusieurs personnes.
Il se caractérise par la situation de ses cotitulaires qui exercent les mêmes droits sur
l’intégralité des fonds inscrits en compte, tout autant qu’ils sont solidairement responsables des
obligations souscrites.
En cas de solde débiteur du compte, l’établissement bancaire peut ainsi réclamer à chacun
d’eux, pris individuellement, le paiement de la totalité de la dette.
Inversement, chaque cotitulaire est en droit d’exiger du banquier la restitution de la totalité des
fonds déposés
L’ouverture d’un compte joint est le fait, le plus souvent, des personnes mariées, pacsées ou
vivant en concubinage qui l’utilisent aux ns d’accomplir les opérations relatives à l’entretien du
ménage.
Le compte indivis
À l’instar du compte joint, le compte indivis est un compte collectif, en ce qu’il est détenu par
plusieurs personnes.
La similitude entre les deux comptes s’arrête là : à la différence du compte joint, le compte
indivis ne peut fonctionner sans l’accord unanime des cotitulaires.
Autrement dit, aucune opération ne peut être accomplie sur ce compte, sans que le banquier ait
recueilli, au préalable, le consentement de chacun d’eux.
Outre l’exigence d’unanimité, les cotitulaires n’ont de droit sur les fonds inscrits en compte que
dans la limite de leur part et portion.
En n, ces derniers ne sont tenus qu’à une obligation conjointe envers le banquier.
Cela signi e qu’en cas de solde débiteur, celui-ci devra actionner en paiement chaque
cotitulaire du compte à concurrence de la quote-part qu’il détient dans l’indivision.
On observe toutefois que les conventions de compte prévoient, la plupart du temps, une
solidarité passive entre cotitulaires : chacun d’eux peut alors être actionné en paiement pour le
tout.
En pratique, l’ouverture d’un compte indivis procède de la transformation d’un compte joint
consécutivement au décès de l’un de ses cotitulaires.
Il est, en principe, fait interdiction aux commerçants, dans leurs relations avec les consommateurs, de
refuser la vente d’un produit ou la prestation d’un service, sauf à justi er d’un motif légitime (art. L. 121-11
C. conso).
Cette interdiction n’est toutefois pas applicable au banquier. La convention de compte qui le lie à son
client est conclue en considération de la seule personne de ce dernier (intuitu personæ). L’offre de service
ne s’adresse pas à tout public.
Le banquier est donc libre d’ouvrir ou de refuser d’ouvrir un compte bancaire (art. L. 312-1, II CMF). Il est
par exemple autorisé à refuser d’accéder à la demande d’un client s’il considère que son pro l ne répond
pas aux critères d’entrée en relation xés par son établissement.
En cas de refus d’ouvrir un compte bancaire, plusieurs obligations pèsent sur le banquier :
1. Obligation, lorsque l’établissement bancaire oppose un refus à une demande écrite d’ouverture de
compte de dépôt de fournir gratuitement une copie de la décision de refus au demandeur sur
support papier et sur un autre support durable lorsque celui-ci en fait la demande expresse.
2. Obligation de fournir au demandeur gratuitement, sur support papier, et sur un autre support
durable lorsque celui-ci en fait la demande expresse, les motifs du refus d’ouverture d’un compte
bancaire en mentionnant, le cas échéant, la procédure de droit au compte
3. Obligation de fourniture au demandeur systématiquement, gratuitement et sans délai, sur support
papier, et sur un autre support durable lorsque celui-ci en fait la demande expresse, une
attestation de refus d’ouverture de compte
4. Obligation d’information de l’intéressé qu’il peut demander à la Banque de France de lui désigner
un établissement de crédit pour lui ouvrir un compte (Voir Fiche droit au compte).
5. Obligation de proposer, s’il s’agit d’une personne physique, d’agir en son nom et pour son compte
en transmettant la demande de désignation d’un établissement de crédit à la Banque de France
ainsi que les informations requises pour l’ouverture du compte.
La liberté du banquier d’accepter ou de refuser l’ouverture d’un compte bancaire est assortie de deux
limites :
Discrimination
Le refus opposé à un client d’accéder à sa demande d’ouverture d’un compte bancaire qui
reposerait sur un motif discriminatoire est constitutif d’une faute tout autant civile, que pénale
À cet égard, l’article 225-1 du Code pénal prévoit notamment que « constitue une discrimination
toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur
sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière
vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur
patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d’autonomie, de leur
handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur
identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur
capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-
appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion
déterminée.»
Aussi, à situations égales, le banquier doit traiter les demandes d’ouverture de compte de la
même manière.
Ce n’est que si les situations des demandeurs sont différentes, qu’il est autorisé à leur appliquer
un traitement différencié.
L’ouverture d’un compte bancaire s’analyse en la conclusion d’un contrat. Pour accomplir cette opération,
il est donc nécessaire de disposer de la capacité juridique de contracter.
S’agissant de l’exercice de cette capacité aux ns d’ouvrir un compte bancaire, il y a lieu de distinguer
selon que le client est une personne physique ou une personne morale.
La possibilité pour une personne physique de solliciter l’ouverture d’un compte bancaire dépend de
l’étendue de sa capacité juridique.
1. Les majeurs
Les majeurs non soumis à un régime de protection (tutelle, curatelle, sauvegarde de justice ou mandat de
protection future) jouissent de la pleine capacité juridique (art. 414 C. civ.).
Dans ces conditions, ils sont autorisés à solliciter, l’ouverture d’un compte bancaire, étant précisé que la
majorité est xée à dix-huit ans accomplis.
Une personne peut parfaitement être dans l’impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en raison d’une
altération de ses facultés mentales ou physiques et, pour autant, ne faire l’objet d’aucune mesure de
protection.
Si, en pareille hypothèse, cette personne dispose de la pleine capacité juridique pour solliciter, seule,
l’ouverture d’un compte bancaire. Reste que l’acte ainsi accompli encourt la nullité s’il est démontré que
son auteur était sous l’emprise d’un trouble mental au moment de l’acte (art. 414-1 C. civ.)
Lorsqu’un majeur est soumis à un régime de protection, il y a lieu de distinguer selon que l’ouverture du
compte bancaire est effectuée par le majeur protégé ou par son protecteur.
Une personne majeure peut faire l’objet de plusieurs mesures de protection : la sauvegarde de justice, la
curatelle, la tutelle et le mandat de protection future.
Principe
La personne sous sauvegarde de justice conserve sa pleine de capacité juridique ( 435, al. 1er C.
civ.)
Il en résulte qu’elle est, par principe, autorisée à se faire ouvrir, seule, un compte bancaire
Exception
La personne sous sauvegarde de justice ne peut, à peine de nullité, faire un acte pour lequel un
mandataire spécial a été désigné ( 435 C. civ.).
Lorsque l’ouverture d’un compte bancaire relève des actes pour lesquels le juge a exigé une
représentation, la personne sous sauvegarde de justice ne pourra pas ouvrir, seule, un compte
bancaire
Elle devra se faire représenter par le mandataire désigné dans la décision rendue
Les personnes sous curatelles ne peuvent, sans l’assistance du curateur, faire aucun acte qui, en cas de
tutelle, requerrait une autorisation du juge ou du conseil de famille.
Exception
Le juge peut, dans le jugement d’ouverture ou ultérieurement, énumérer certains actes que la
personne en tutelle aura la capacité de faire seule ou avec l’assistance du tuteur ( 474 C. civ.).
Il est ainsi permis au juge d’autoriser la personne sous tutelle à ouvrir seule un compte bancaire
en xant, par exemple, une limite pour la réalisation d’opérations
Toute personne majeure ou mineure émancipée ne faisant pas l’objet d’une mesure de tutelle ou d’une
habilitation familiale peut charger une ou plusieurs personnes, par un même mandat, de la représenter
lorsqu’elle ne pourrait plus pourvoir seule à ses intérêts en raison d’une altération, médicalement
constatée, soit de ses facultés mentales, soit de ses facultés corporelles de nature à empêcher
l’expression de sa volonté (art. 477 C. civ.)
Il appartient donc au mandant de déterminer les actes pour lesquelles elle entend se faire représenter
lorsqu’elle la mesure de protection sera activée.
L’ouverture d’un compte bancaire peut parfaitement gurer au nombre de ces actes, à la condition
néanmoins que cette opération soit expressément visée dans le mandat, lequel doit nécessairement être
établi par écrit (par acte notarié ou par acte sous seing privé).
La personne sous habilitation familiale est celle qui se trouve dans l’incapacité d’exprimer sa volonté en
raison d’une altération, médicalement constatée soit de ses facultés mentales, soit de ses facultés
corporelles (art. 494-1 C. civ.).
Un proche de sa famille (ascendant, descendant, frère ou sœur, conjoint, partenaire ou concubin) est alors
désigné par le juge a n d’assurer la sauvegarde de ses intérêts.
L’habilitation peut être générale ou ne porter que sur certains actes visés spéci quement par le juge des
tutelles dans sa décision (art. 494-6 C. civ.).
S’agissant de l’ouverture d’un compte bancaire, si l’habilitation familiale est générale, la personne
protégée devra nécessairement se faire représenter.
Si l’habilitation familiale est seulement spéciale, le majeur protégé ne pourra formuler une demande
auprès du banquier qu’à la condition que cet acte ne relève pas du pouvoir de son protecteur.
Il y a lieu ici de distinguer selon que la personne protégée possède ou non un compte bancaire
==> La personne protégée dispose déjà d’un compte bancaire
Principe
Dans cette hypothèse, il est fait interdiction au protecteur de procéder à l’ouverture d’un autre
compte ou livret auprès d’un nouvel établissement habilité à recevoir des fonds du public ( 427,
al. 1 C. civ.)
Exceptions
Le juge des tutelles ou le conseil de famille s’il a été constitué peut toutefois l’y autoriser si
l’intérêt de la personne protégée le commande ( 427, al. 2 C. civ.).
Lorsque la personne protégée est sous habilitation familiale, le protecteur est investi des
pouvoirs les plus étendus pour ouvrir plusieurs autres bancaires au nom et pour le compte du
majeur protégé ( 494-7 C. civ .)
Dans cette hypothèse, la personne chargée de la mesure de protection peut ouvrir un compte bancaire au
béné ce du majeur protégé (art. 427, al. 4 C. civ.).
Chacun des époux ou des partenaires peut se faire ouvrir, sans le consentement de l’autre, tout compte
de dépôt et tout compte de titres en son nom personnel (art. 221 C. civ.)
Il est donc fait interdiction au banquier de refuser l’ouverture d’un compte bancaire à une personne au
motif qu’elle ne justi erait pas de l’accord de son conjoint ou de son partenaire.
Cette règle est issue de la grande loi n° 65-570 du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes
matrimoniaux.
2. Les mineurs
==> Principe
Frappé d’une incapacité d’exercice générale, le mineur non émancipé n’est, par principe, pas autorisé à
solliciter, seul, l’ouverture d’un compte bancaire.
Dans ces conditions, il devra se faire représenter pour accomplir cette démarche. Plusieurs situations
doivent alors être distinguées :
==> Exceptions
Le mineur émancipé est capable, comme un majeur, de tous les actes de la vie civile (art. 413-6 C. civ.).
Il en résulte qu’il est autorisé à solliciter l’ouverture d’un compte bancaire, sans obtenir, au préalable, le
consentement de ses représentants légaux (parents ou tuteur).
S’agissant de l’ouverture d’un compte bancaire à des ns commerciales, le mineur émancipé peut être
commerçant sur autorisation du juge des tutelles au moment de la décision d’émancipation et du
président du tribunal judiciaire s’il formule cette demande après avoir été émancipé (art. 413-8 C. civ.).
Aussi, appartient-il au banquier de véri er que le mineur émancipé est autorisé à endosser le statut de
commerçant avant d’accéder à sa demande d’ouverture d’un compte professionnel.
Les groupements dotés de la personnalité morale disposent de la capacité juridique de contracter dans la
limite de leur objet social (sociétés, association, coopératives, syndicats etc.).
À cet égard, ils sont autorisés à être titulaire d’un compte bancaire dont l’ouverture se fera par l’entremise
de leur représentant légal.
S’agissant des sociétés, elles acquièrent la personnalité morale à compter de leur immatriculation au
registre du commerce et des sociétés.
Les groupements sans personnalité morale ne disposent pas de la capacité juridique. Ils ne peuvent donc
pas être titulaires d’un compte bancaire.
Tel sera notamment le cas des sociétés en participation ou des sociétés créées de fait qui ne font l’objet
d’aucune immatriculation.
Tout au plus, le gérant de ce type de société pourra solliciter l’ouverture d’un compte bancaire en son
nom propre qu’il affectera à l’exploitation du groupement qu’il dirige.
Bien que non encore dotées de la personnalité morale, il est admis que les sociétés en formation puissent
être titulaires d’un compte bancaire.
==> Les personnes qui font l’objet d’une procédure de redressement judiciaire
==> Les personnes qui font l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire
En matière de liquidation judiciaire, l’article L. 641-9 du Code de commerce prévoit que le jugement qui
ouvre ou prononce la liquidation judiciaire emporte de plein droit, à partir de sa date, dessaisissement
pour le débiteur de l’administration et de la disposition de ses biens même de ceux qu’il a acquis à
quelque titre que ce soit tant que la liquidation judiciaire n’est pas clôturée.
Les droits et actions du débiteur concernant son patrimoine sont exercés pendant toute la durée de la
liquidation judiciaire par le liquidateur.
Il résulte de ce texte que seul le liquidateur est investi du pouvoir de faire fonctionner les comptes
bancaires dont est titulaire le débiteur.
En application de l’article R. 312-1 du CMF, les établissements de crédit sont tenus de mettre à disposition
de leur clientèle et du public les conditions générales relatives aux opérations qu’ils effectuent.
Par « conditions générales », il faut entendre la tari cation appliquée par la banque en contrepartie des
prestations fournies aux clients.
Le texte précise que, en cas d’ouverture d’un compte, l’établissement bancaire doit fournir à ses clients,
sur support papier ou sur un autre support durable, les conditions d’utilisation du compte, le prix des
différents services auxquels il donne accès et les engagements réciproques de l’établissement et du client.
L’obligation d’information est ici générale, dans la mesure où elle s’applique pour l’ouverture de n’importe
quel type de compte.
Préalablement à l’ouverture d’un compte bancaire, l’information qui doit être communiquée par le
banquier à la clientèle porte sur deux choses distinctes :
L’exécution de cette obligation se fait au moyen de trois sortes de documents dont les modalités de
présentation et de mise à disposition sont prévues par des textes réglementaires.
La brochure tarifaire
Elle comporte l’intégralité des tarifs se rapportant aux prestations fournies par la banque
Elle doit être accessible sur le site internet de la banque et être fournie gratuitement, sur
support papier ou sur un autre support durable, à tout consommateur qui en fait la demande.
La plaquette tarifaire
Présentation formelle
À la différence de la brochure tarifaire, la plaquette tarifaire ne comporte pas tous les tarifs,
mais seulement les principaux, soit ceux qui se rapportent aux prestations les plus
communément fournies.
Édictée par la Fédération bancaire française en janvier 2019 dans le cadre des engagements
de la profession bancaire du 21 septembre 2010 à la suite du rapport Pauget Constans sur la
tari cation bancaire, elle se compose d’un sommaire type et d’un extrait standard des tarifs.
Plus précisément cet extrait tarifaire reprend les dénominations de la liste nationale des
services les plus représentatifs rattachés à un compte de paiement et leur ordre, tels que
précisés au A du I de l’article D 312-1-1 du CMF, modi é par le décret n° 2018-774 du 5
septembre 2018.
Mise à disposition
La mise à disposition de la plaquette tarifaire est régie par l’arrêté du 5 septembre 2018 qui
prévoit que l’information de la clientèle et du public sur les prix des produits et services liés
à la gestion d’un compte de dépôt ou d’un compte de paiement tenu par un établissement de
paiement est mise à disposition
D’une part, sous forme électronique sur le site internet de l’établissement
D’autre part, en libre-service dans les locaux de réception du public, sur support papier
ou sur un autre support durable, de manière permanente, constante, visible, lisible et
aisément accessible.
Le texte précise que l’établissement de crédit peut s’acquitter de cette obligation en fournissant au client
une copie du projet de convention de compte de dépôt.
Si, à la demande du client, cette convention est conclue par un moyen de communication à distance ne
permettant pas à l’établissement de crédit de se conformer à cette obligation de communication des
conditions générales, il doit y satisfaire aussitôt après la conclusion de la convention de compte de dépôt.
§5 La convention de compte
À titre de remarque liminaire, il peut être observé que la convention de compte de compte conclue entre
un établissement bancaire et son client s’analyse en un contrat d’adhésion.
Pour mémoire, le contrat d’adhésion est celui qui « comporte un ensemble de clauses non négociables ,
déterminées à l’avance par l’une des parties ».
Aussi, dans le contrat d’adhésion l’une des parties impose sa volonté à son cocontractant, sans que celui-
ci soit en mesure de négocier les stipulations contractuelles qui lui sont présentées
Le contrat d’adhésion est valable dès lors que la partie qui « adhère » au contrat, y a librement consenti et
que le contrat satisfait à toutes les exigences prescrites par la loi (capacité, objet, contrepartie).
Le contrat d’adhésion, par opposition au contrat de gré à gré, présente deux particularités :
Première particularité
Conformément à l’article 1171 du Code civil, dans un contrat d’adhésion « toute clause qui crée un
déséquilibre signi catif entre les droits et obligations des parties au contrat est réputée non écrite.
»
En matière de contrat d’adhésion, le juge dispose ainsi de la faculté d’écarter toute clause qu’il
jugerait abusive, car créant un déséquilibre signi catif entre les droits et obligations des parties
Plusieurs critères sont retenus classiquement par la jurisprudence pour apprécier l’existence de
ce déséquilibre :
L’absence de réciprocité
L’absence de contrepartie
Le caractère inhabituel de la clause
Seconde particularité
L’article 1190 du Code civil prévoit que, en cas de doute, le contrat d’adhésion s’interprète
contre celui qui l’a proposé
Cette règle trouve la même justi cation que celle posée en matière d’interprétation des contrats
de gré à gré
Pour mémoire, le contrat d’adhésion est celui dont les conditions générales, soustraites à la
négociation, sont déterminées à l’avance par l’une des parties ( 1110, al. 2 C. civ.)
Aussi, le rédacteur de ce type de contrat est réputé être en position de force rapport à son
cocontractant
A n de rétablir l’équilibre contractuel, il est par conséquent normal d’interpréter le contrat
d’adhésion à la faveur de la partie présumée faible.
Au total, la convention de compte fait l’objet d’une attention particulière, tant de la part du législateur,
que de la part du juge.
==> Principe
L’article L. 312-1-1 du CMF prévoit que la gestion d’un compte de dépôt des personnes physiques
n’agissant pas pour des besoins professionnels est réglée par une convention écrite, sur support papier
ou sur un autre support durable, passée entre le client et son établissement de crédit.
Issu de la loi n°2001-1168 du 11 décembre 2001 portant mesures urgentes de réformes à caractère
économique et nancier (MURCEF), ce texte exige ainsi l’établissement d’une convention écrite entre le
banquier et le client lors de l’ouverture d’un compte de dépôt (art. 312-1-1 CMF ).
Cette exigence d’établissement d’un écrit est renforcée par :
Tout d’abord, l’obligation d’information portant sur les conditions de la convention dont l’exécution
suppose la remise d’un support papier ou de tout autre support durable
Ensuite, l’obligation, en cas de conclusion à distance de la convention, de fourniture au client d’un
exemplaire sur support papier ou sur tout autre support durable
En n, l’exigence de formalisation de l’acceptation du client par la signature du ou des titulaires du
compte.
Le domaine d’application du principe d’exigence d’un écrit tient, d’une part, à la nature du compte ouvert
par le client et, d’autre part, à la qualité du client.
Si la régularisation d’une convention écrite est exigée pour l’ouverture d’un compte de dépôt, il est
indifférent que cet écrit soit sous forme papier ou sous forme électronique.
En effet, en application de l’article 1174 du Code civil, lorsqu’un écrit est exigé pour la validité d’un contrat,
il peut être établi et conservé sous forme électronique.
Rien n’interdit donc à l’établissement bancaire de proposer à ses clients l’ouverture de comptes de dépôt
à distance.
L’article L. 312-1-1 du CMF dispose que les principales stipulations que la convention de compte de dépôt
doit comporter, notamment les conditions générales et tarifaires d’ouverture, de fonctionnement et de
clôture, sont précisées par un arrêté du ministre chargé de l’économie.
La convention de compte doit donc comporter un certain nombre de mentions obligatoires, lesquelles
sont énoncées pour les personnes physiques n’agissant pas pour des besoins professionnels par l’arrêté
du 29 juillet 2009 et pour les personnes physiques agissant pour des besoins professionnels par l’arrêté
du 1er septembre 2014.
==> Mentions exigées dans la convention conclue avec une personne physique n’agissant pas pour des
besoins professionnels
Conformément à l’arrêté du 29 juillet 2009, au nombre des mentions qui doivent gurer dans la
convention de compte conclue par une personne physique n’agissant par pour des besoins professionnels
on recense notamment :
==> Mentions exigées dans la convention conclue avec une personne physique agissant pour des
besoins professionnels
Conformément à l’arrêté du 1er septembre 2014, au nombre des mentions qui doivent gurer dans la
convention de compte conclue par une personne physique n’agissant par pour des besoins professionnels
on recense notamment :
Les coordonnées de l’établissement de crédit : son nom, l’adresse de son siège social ou de son
administration centrale et, le cas échéant, l’adresse de son agent ou de sa succursale, et toutes les
autres adresses, y compris l’adresse de courrier électronique, à prendre en compte pour la
communication avec l’établissement de crédit.
Les modalités de souscription de la convention ;
Les conditions d’accès au compte de dépôt et les conditions d’ouverture de ce compte ;
Les modalités de fonctionnement du compte de dépôt et le cas échéant les différents comptes de
dépôt pouvant être ouverts par le client ;
Les différents services offerts au client et leurs principales caractéristiques, le fonctionnement des
moyens de paiement associés au compte le cas échéant, y compris par renvoi à des conventions
spéci ques ;
Le délai maximal d’exécution des ordres de paiement ;
Les modalités d’opposition ou de contestation aux moyens de paiement associés au compte le cas
échéant ;
Les modalités de procuration, de transfert ou de clôture du compte ;
Lorsqu’un compte de dépôt est ouvert par un établissement de crédit désigné par la Banque de
France en application de l’article L. 312-1 du code monétaire et nancier, la fourniture gratuite de
l’ensemble des produits et services énumérés à l’article D. 312-5 du code monétaire et nancier
relatif aux services bancaires de base.
Les modalités de communication entre le client et l’établissement de crédit ;
Les obligations de con dentialité à la charge de l’établissement de crédit.
La durée de la convention ;
Les conditions de modi cation de la convention de compte et de clôture du compte ;
Le droit du contrat applicable, juridiction compétente, voies de réclamation et de recours ;
Lorsqu’un dispositif de médiation est prévu, modalités de saisine du médiateur compétent dont
relève l’établissement de crédit ;
Les coordonnées et l’adresse de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution.
Outre les mentions exigées dans la convention de compte, l’article L. 312-1-1, II du CMF précise que
l’acceptation de la convention de compte de dépôt est formalisée par la signature du ou des titulaires du
compte.
En application de l’article L. 351-1, le défaut de signature est sanctionné par une amende scale de 75
euros.
Cette amende est prononcée et recouvrée suivant les règles applicables à la taxe sur la valeur ajoutée. Le
contentieux est suivi par l’administration qui a constaté l’infraction.
==> Principe
En application de l’article L. 312-1-1 du CMF, les établissements bancaires sont autorisés à modi er
unilatéralement la convention de compte conclue avec leur clientèle.
Les modi cations ainsi apportées à la convention s’imposeront aux clients, y compris s’il s’agit :
La modi cation de la convention de compte, si elle est à la discrétion du banquier, ne peut s’opérer sans
l’observation d’un certain formalisme.
==> Formalisme
Plusieurs obligations pèsent sur le banquier en cas de modi cation de la convention de compte :
À toutes ns utiles, il convient d’observer que ce formalisme est prescrit pour la modi cation des seules
conventions de compte de dépôt.
Lorsque la convention est relative à un compte courant où à des instruments nanciers, l’établissement
bancaire n’est pas tenu de satisfaire à ces exigences de forme (Cass. com. 6 juill. 2010, n°09-70544 ).
Pour les comptes de dépôt, l’inobservation du formalisme prévu par l’article L. 312-1-1 du CMF est
sanctionné par une amende de 1.500 euros, outre les sanctions disciplinaires susceptibles d’être
prononcées à l’endroit de l’établissement bancaire pris en défaut par l’ACPR.
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