L'ouverture D'un Compte Bancaire Régime Juridique A. Bamdé & J. Bourdoise

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A. Bamdé & J.

Bourdoiseau
Le Droit dans tous ses états

L’ouverture d’un compte bancaire: régime juridique


 par Aurélien Bamdé  9 mars 2020  Compte bancaire

§1 Qu’est-ce qu’un compte bancaire ?

==> Notion

Un compte bancaire, quali é encore de compte de dépôt, de compte à vue, de compte chèque ou encore
de compte courant est un instrument permettant de déposer des fonds et d’effectuer des opérations
nancières.

Ces opérations peuvent être réalisées au guichet de l’agence bancaire ou au moyen d’instruments de
paiement (chèque, carte bancaire etc.).

Le fonctionnement du compte de dépôt est régi par une convention de compte conclue lors de l’entrée
en relation.

Outre les clauses sipulées dans cette convention, l’ouverture d’un compte bancaire obéit à plusieurs
règles.
==> Les variétés de comptes bancaires

Le compte individuel
Le compte individuel est celui qui, par hypothèse, n’est détenu que par une seule personne.
Il en résulte que les obligations attachées au fonctionnement de ce type de compte incombent à
son seul titulaire.
Celui-ci sera notamment seul responsable des incidents de paiement et des découverts
bancaires non-autorisés

Le compte joint
Le compte joint est en compte collectif, en ce qu’il est détenu par plusieurs personnes.
Il se caractérise par la situation de ses cotitulaires qui exercent les mêmes droits sur
l’intégralité des fonds inscrits en compte, tout autant qu’ils sont solidairement responsables des
obligations souscrites.
En cas de solde débiteur du compte, l’établissement bancaire peut ainsi réclamer à chacun
d’eux, pris individuellement, le paiement de la totalité de la dette.
Inversement, chaque cotitulaire est en droit d’exiger du banquier la restitution de la totalité des
fonds déposés
L’ouverture d’un compte joint est le fait, le plus souvent, des personnes mariées, pacsées ou
vivant en concubinage qui l’utilisent aux ns d’accomplir les opérations relatives à l’entretien du
ménage.

Le compte indivis
À l’instar du compte joint, le compte indivis est un compte collectif, en ce qu’il est détenu par
plusieurs personnes.
La similitude entre les deux comptes s’arrête là : à la différence du compte joint, le compte
indivis ne peut fonctionner sans l’accord unanime des cotitulaires.
Autrement dit, aucune opération ne peut être accomplie sur ce compte, sans que le banquier ait
recueilli, au préalable, le consentement de chacun d’eux.
Outre l’exigence d’unanimité, les cotitulaires n’ont de droit sur les fonds inscrits en compte que
dans la limite de leur part et portion.
En n, ces derniers ne sont tenus qu’à une obligation conjointe envers le banquier.
Cela signi e qu’en cas de solde débiteur, celui-ci devra actionner en paiement chaque
cotitulaire du compte à concurrence de la quote-part qu’il détient dans l’indivision.
On observe toutefois que les conventions de compte prévoient, la plupart du temps, une
solidarité passive entre cotitulaires : chacun d’eux peut alors être actionné en paiement pour le
tout.
En pratique, l’ouverture d’un compte indivis procède de la transformation d’un compte joint
consécutivement au décès de l’un de ses cotitulaires.

§2 La liberté du banquier d’entrer en relation

==> Énoncé du principe

Il est, en principe, fait interdiction aux commerçants, dans leurs relations avec les consommateurs, de
refuser la vente d’un produit ou la prestation d’un service, sauf à justi er d’un motif légitime (art. L. 121-11
C. conso).
Cette interdiction n’est toutefois pas applicable au banquier. La convention de compte qui le lie à son
client est conclue en considération de la seule personne de ce dernier (intuitu personæ). L’offre de service
ne s’adresse pas à tout public.

Le banquier est donc libre d’ouvrir ou de refuser d’ouvrir un compte bancaire (art. L. 312-1, II CMF). Il est
par exemple autorisé à refuser d’accéder à la demande d’un client s’il considère que son pro l ne répond
pas aux critères d’entrée en relation xés par son établissement.

==> Cas du refus d’ouverture d’un compte bancaire

En cas de refus d’ouvrir un compte bancaire, plusieurs obligations pèsent sur le banquier :

1. Obligation, lorsque l’établissement bancaire oppose un refus à une demande écrite d’ouverture de
compte de dépôt de fournir gratuitement une copie de la décision de refus au demandeur sur
support papier et sur un autre support durable lorsque celui-ci en fait la demande expresse.
2. Obligation de fournir au demandeur gratuitement, sur support papier, et sur un autre support
durable lorsque celui-ci en fait la demande expresse, les motifs du refus d’ouverture d’un compte
bancaire en mentionnant, le cas échéant, la procédure de droit au compte
3. Obligation de fourniture au demandeur systématiquement, gratuitement et sans délai, sur support
papier, et sur un autre support durable lorsque celui-ci en fait la demande expresse, une
attestation de refus d’ouverture de compte
4. Obligation d’information de l’intéressé qu’il peut demander à la Banque de France de lui désigner
un établissement de crédit pour lui ouvrir un compte (Voir Fiche droit au compte).
5. Obligation de proposer, s’il s’agit d’une personne physique, d’agir en son nom et pour son compte
en transmettant la demande de désignation d’un établissement de crédit à la Banque de France
ainsi que les informations requises pour l’ouverture du compte.

==> Limites à la liberté du banquier

La liberté du banquier d’accepter ou de refuser l’ouverture d’un compte bancaire est assortie de deux
limites :

Désignation par la Banque de France au titre du droit au compte


En effet, en application de l’article L. 312-1, III du CMF, l’établissement bancaire désigné par la
banque de France a l’obligation d’offrir gratuitement au demandeur du droit au compte des
services bancaires de base.
Il est indifférent que le béné ciaire soit inscrit :
Ou sur le chier des interdits bancaires (FCC)
Ou sur le chier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP)
L’ouverture d’un compte de dépôt doit intervenir dans les trois jours ouvrés à compter de la
réception de l’ensemble des pièces nécessaires à cet effet.

Discrimination
Le refus opposé à un client d’accéder à sa demande d’ouverture d’un compte bancaire qui
reposerait sur un motif discriminatoire est constitutif d’une faute tout autant civile, que pénale
À cet égard, l’article 225-1 du Code pénal prévoit notamment que « constitue une discrimination
toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur
sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière
vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur
patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d’autonomie, de leur
handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur
identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur
capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-
appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion
déterminée.»
Aussi, à situations égales, le banquier doit traiter les demandes d’ouverture de compte de la
même manière.
Ce n’est que si les situations des demandeurs sont différentes, qu’il est autorisé à leur appliquer
un traitement différencié.

§3 L’ouverture du compte de dépôt

I) Qui peut ouvrir un compte bancaire ?

L’ouverture d’un compte bancaire s’analyse en la conclusion d’un contrat. Pour accomplir cette opération,
il est donc nécessaire de disposer de la capacité juridique de contracter.

S’agissant de l’exercice de cette capacité aux ns d’ouvrir un compte bancaire, il y a lieu de distinguer
selon que le client est une personne physique ou une personne morale.

A) Les personnes physiques

La possibilité pour une personne physique de solliciter l’ouverture d’un compte bancaire dépend de
l’étendue de sa capacité juridique.

1. Les majeurs

1.1 Les majeurs non soumis à un régime de protection

==> Énoncé du principe

Les majeurs non soumis à un régime de protection (tutelle, curatelle, sauvegarde de justice ou mandat de
protection future) jouissent de la pleine capacité juridique (art. 414 C. civ.).

Dans ces conditions, ils sont autorisés à solliciter, l’ouverture d’un compte bancaire, étant précisé que la
majorité est xée à dix-huit ans accomplis.

==> Altération des facultés mentales

Une personne peut parfaitement être dans l’impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en raison d’une
altération de ses facultés mentales ou physiques et, pour autant, ne faire l’objet d’aucune mesure de
protection.

Si, en pareille hypothèse, cette personne dispose de la pleine capacité juridique pour solliciter, seule,
l’ouverture d’un compte bancaire. Reste que l’acte ainsi accompli encourt la nullité s’il est démontré que
son auteur était sous l’emprise d’un trouble mental au moment de l’acte (art. 414-1 C. civ.)

1.2 Les majeurs soumis à un régime de protection

Lorsqu’un majeur est soumis à un régime de protection, il y a lieu de distinguer selon que l’ouverture du
compte bancaire est effectuée par le majeur protégé ou par son protecteur.

a) L’ouverture du compte par le majeur protégé

Une personne majeure peut faire l’objet de plusieurs mesures de protection : la sauvegarde de justice, la
curatelle, la tutelle et le mandat de protection future.

==> La personne sous sauvegarde de justice

Principe
La personne sous sauvegarde de justice conserve sa pleine de capacité juridique ( 435, al. 1er C.
civ.)
Il en résulte qu’elle est, par principe, autorisée à se faire ouvrir, seule, un compte bancaire

Exception
La personne sous sauvegarde de justice ne peut, à peine de nullité, faire un acte pour lequel un
mandataire spécial a été désigné ( 435 C. civ.).
Lorsque l’ouverture d’un compte bancaire relève des actes pour lesquels le juge a exigé une
représentation, la personne sous sauvegarde de justice ne pourra pas ouvrir, seule, un compte
bancaire
Elle devra se faire représenter par le mandataire désigné dans la décision rendue

==> La personne sous curatelle

Les personnes sous curatelles ne peuvent, sans l’assistance du curateur, faire aucun acte qui, en cas de
tutelle, requerrait une autorisation du juge ou du conseil de famille.

S’agissant de l’ouverture d’un compte bancaire, il convient de distinguer deux situations :

La personne sous curatelle ne dispose pas de compte bancaire


Dans cette hypothèse, la personne sous curatelle peut solliciter, seule, l’ouverture d’un compte
bancaire ( 467, al. 1).
L’assistance du curateur sera néanmoins requise pour la réalisation d’opérations bancaires
(réception et emploi de fonds).

La personne sous curatelle dispose déjà d’un compte bancaire


Dans cette hypothèse, l’ouverture d’un nouveau compte bancaire s’apparente en un acte de
disposition ( 427 C. civ.)
Dès lors, la personne sous curatelle devra se faire assister par son curateur
L’assistance du curateur se manifeste par l’apposition de sa signature à côté de celle de la
personne protégée ( 467, al. 2e C. civ.)

==> La personne sous tutelle


Principe
Une personne sous tutelle est, à l’instar du mineur, frappée d’une incapacité d’exercice générale.
Aussi, le tuteur la représente dans tous les actes de la vie civile (art. 473 C. civ.)
S’agissant de l’ouverture d’un compte bancaire, une personne sous tutelle doit nécessairement
se faire représenter

Exception
Le juge peut, dans le jugement d’ouverture ou ultérieurement, énumérer certains actes que la
personne en tutelle aura la capacité de faire seule ou avec l’assistance du tuteur ( 474 C. civ.).
Il est ainsi permis au juge d’autoriser la personne sous tutelle à ouvrir seule un compte bancaire
en xant, par exemple, une limite pour la réalisation d’opérations

==> La personne sous mandat de protection future

Toute personne majeure ou mineure émancipée ne faisant pas l’objet d’une mesure de tutelle ou d’une
habilitation familiale peut charger une ou plusieurs personnes, par un même mandat, de la représenter
lorsqu’elle ne pourrait plus pourvoir seule à ses intérêts en raison d’une altération, médicalement
constatée, soit de ses facultés mentales, soit de ses facultés corporelles de nature à empêcher
l’expression de sa volonté (art. 477 C. civ.)

Il appartient donc au mandant de déterminer les actes pour lesquelles elle entend se faire représenter
lorsqu’elle la mesure de protection sera activée.

L’ouverture d’un compte bancaire peut parfaitement gurer au nombre de ces actes, à la condition
néanmoins que cette opération soit expressément visée dans le mandat, lequel doit nécessairement être
établi par écrit (par acte notarié ou par acte sous seing privé).

==> La personne sous habilitation familiale

La personne sous habilitation familiale est celle qui se trouve dans l’incapacité d’exprimer sa volonté en
raison d’une altération, médicalement constatée soit de ses facultés mentales, soit de ses facultés
corporelles (art. 494-1 C. civ.).

Un proche de sa famille (ascendant, descendant, frère ou sœur, conjoint, partenaire ou concubin) est alors
désigné par le juge a n d’assurer la sauvegarde de ses intérêts.

L’habilitation peut être générale ou ne porter que sur certains actes visés spéci quement par le juge des
tutelles dans sa décision (art. 494-6 C. civ.).

S’agissant de l’ouverture d’un compte bancaire, si l’habilitation familiale est générale, la personne
protégée devra nécessairement se faire représenter.

Si l’habilitation familiale est seulement spéciale, le majeur protégé ne pourra formuler une demande
auprès du banquier qu’à la condition que cet acte ne relève pas du pouvoir de son protecteur.

b) L’ouverture du compte par le protecteur

Il y a lieu ici de distinguer selon que la personne protégée possède ou non un compte bancaire
==> La personne protégée dispose déjà d’un compte bancaire

Principe
Dans cette hypothèse, il est fait interdiction au protecteur de procéder à l’ouverture d’un autre
compte ou livret auprès d’un nouvel établissement habilité à recevoir des fonds du public ( 427,
al. 1 C. civ.)

Exceptions
Le juge des tutelles ou le conseil de famille s’il a été constitué peut toutefois l’y autoriser si
l’intérêt de la personne protégée le commande ( 427, al. 2 C. civ.).
Lorsque la personne protégée est sous habilitation familiale, le protecteur est investi des
pouvoirs les plus étendus pour ouvrir plusieurs autres bancaires au nom et pour le compte du
majeur protégé ( 494-7 C. civ .)

==> La personne protégée ne dispose pas de compte bancaire

Dans cette hypothèse, la personne chargée de la mesure de protection peut ouvrir un compte bancaire au
béné ce du majeur protégé (art. 427, al. 4 C. civ.).

Les opérations bancaires d’encaissement, de paiement et de gestion patrimoniale effectuées au nom et


pour le compte de la personne protégée devront être réalisées exclusivement au moyen des comptes
ouverts au nom de celle-ci (art. 427, al. 5 C. civ.).

1.3 Les majeurs mariés ou pacsés

Chacun des époux ou des partenaires peut se faire ouvrir, sans le consentement de l’autre, tout compte
de dépôt et tout compte de titres en son nom personnel (art. 221 C. civ.)

Il est donc fait interdiction au banquier de refuser l’ouverture d’un compte bancaire à une personne au
motif qu’elle ne justi erait pas de l’accord de son conjoint ou de son partenaire.

Cette règle est issue de la grande loi n° 65-570 du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes
matrimoniaux.

2. Les mineurs

2.1 Les mineurs non émancipés

==> Principe

Frappé d’une incapacité d’exercice générale, le mineur non émancipé n’est, par principe, pas autorisé à
solliciter, seul, l’ouverture d’un compte bancaire.

Dans ces conditions, il devra se faire représenter pour accomplir cette démarche. Plusieurs situations
doivent alors être distinguées :

Le mineur est placé sous l’administration légale de ses deux parents


Lorsque le mineur ne dispose pas de compte bancaire, chacun des deux parents dispose du
pouvoir de lui en ouvrir un sans le consentement de l’autre ( 382-1 et C. civ.)
Lorsque le mineur dispose déjà d’un compte bancaire, l’ouverture d’un autre compte bancaire ne
pourra se faire qu’avec le consentement des deux parents ( 382-1 C. civ.)

Le mineur est placé sous l’administration légale d’un seul parent


Il est ici indifférent que le mineur dispose déjà d’un compte bancaire, l’administrateur légal
unique est investi des pouvoirs les plus larges en la matière.
Il est tout autant autorisé à ouvrir un premier compte bancaire au mineur qu’à lui en ouvrir un
autre s’il en possède déjà un.

Le mineur est placé sous tutelle


Lorsque le mineur ne dispose pas de compte bancaire, le tuteur peut formuler, seul, une demande
auprès du banquier ( 504 C. civ.)
Lorsque le mineur dispose déjà d’un compte bancaire, l’ouverture d’un autre compte bancaire ne
pourra se faire qu’avec le consentement du Conseil de famille ou à défaut par le Juge des
tutelles ( 505 C. civ.)

==> Exceptions

Ouverture d’un Livret A


Les mineurs sont admis à se faire ouvrir des livrets A sans l’intervention de leur représentant
légal ( L. 221-3 CMF).
Ils peuvent retirer, sans cette intervention, les sommes gurant sur les livrets ainsi ouverts,
mais seulement après l’âge de seize ans révolus et sauf opposition de la part de leur
représentant légal.

Ouverture d’un Livret jeune


À l’instar du Livret lorsque le mineur est âgé de moins de seize ans, l’autorisation de son
représentant légal n’est requise que pour les opérations de retrait.
Lorsque le mineur est âgé de seize à dix-huit ans, il est autorisé à procéder lui-même à ces
opérations à moins que son représentant légal ne s’y oppose.

2.2 Les mineurs émancipés

Le mineur émancipé est capable, comme un majeur, de tous les actes de la vie civile (art. 413-6 C. civ.).

Il en résulte qu’il est autorisé à solliciter l’ouverture d’un compte bancaire, sans obtenir, au préalable, le
consentement de ses représentants légaux (parents ou tuteur).

S’agissant de l’ouverture d’un compte bancaire à des ns commerciales, le mineur émancipé peut être
commerçant sur autorisation du juge des tutelles au moment de la décision d’émancipation et du
président du tribunal judiciaire s’il formule cette demande après avoir été émancipé (art. 413-8 C. civ.).

Aussi, appartient-il au banquier de véri er que le mineur émancipé est autorisé à endosser le statut de
commerçant avant d’accéder à sa demande d’ouverture d’un compte professionnel.

B) Les personnes morales


==> Les groupements dotés de la personnalité morale

Les groupements dotés de la personnalité morale disposent de la capacité juridique de contracter dans la
limite de leur objet social (sociétés, association, coopératives, syndicats etc.).

À cet égard, ils sont autorisés à être titulaire d’un compte bancaire dont l’ouverture se fera par l’entremise
de leur représentant légal.

S’agissant des sociétés, elles acquièrent la personnalité morale à compter de leur immatriculation au
registre du commerce et des sociétés.

==> Les groupements non dotés de la personnalité morale

Les groupements sans personnalité morale ne disposent pas de la capacité juridique. Ils ne peuvent donc
pas être titulaires d’un compte bancaire.

Tel sera notamment le cas des sociétés en participation ou des sociétés créées de fait qui ne font l’objet
d’aucune immatriculation.

Tout au plus, le gérant de ce type de société pourra solliciter l’ouverture d’un compte bancaire en son
nom propre qu’il affectera à l’exploitation du groupement qu’il dirige.

==> Les sociétés en cours de formation

Bien que non encore dotées de la personnalité morale, il est admis que les sociétés en formation puissent
être titulaires d’un compte bancaire.

L’acte d’ouverture du compte a vocation à être repris au moment de l’immatriculation de la société. À


défaut de reprise, son auteur sera seul tenu envers l’établissement bancaire aux obligations souscrites.

C) Les personnes qui font l’objet d’une procédure collective

==> Les personnes qui font l’objet d’une procédure de sauvegarde

Les actes accomplis au cours de la période d’observation


Principe
Il est de principe que les actes de gestion de l’entreprise relèvent toujours du pouvoir de son
dirigeant qui n’est pas dessaisi ( L. 622-1 C. com.).
Il en résulte qu’il est autoriser à solliciter seul l’ouverture d’un compte bancaire et à le faire
fonctionner.
Exceptions
D’une part, le Tribunal peut exiger, à tout moment, l’assistance de l’administrateur pour
l’accomplissement de certains actes au nombre desquels sont susceptibles de gurer
l’ouverture et le fonctionnement de comptes bancaires.
D’autre part, lorsque le débiteur fait l’objet d’une interdiction bancaire, il appartient au seul
administrateur de faire fonctionner sous sa signature les comptes bancaires ou postaux

Les actes accomplis au cours de l’exécution du plan de sauvegarde


Durant la phase d’exécution du plan de sauvegarde, le débiteur n’est plus assisté par
l’administrateur.
Dès lors, plus aucune restriction ne peut donc lui être imposée quant à l’ouverture ou au
fonctionnement de ses comptes bancaires.

==> Les personnes qui font l’objet d’une procédure de redressement judiciaire

Les actes accomplis au cours de la période d’observation


Principe
En application de l’article L. 631-12 du Code de commerce, la mission de l’administrateur est
xée par le Tribunal.
Plus précisément, il appartient au juge de charger l’administrateur d’assister le débiteur pour
tous les actes relatifs à la gestion ou certains d’entre eux, ou d’assurer seuls, entièrement ou
en partie, l’administration de l’entreprise.
Ainsi, l’exigence d’assistance du débiteur par l’administrateur s’agissant de l’ouverture et le
fonctionnement de comptes bancaires n’est pas systématique : elle dépend des termes du
jugement d’ouverture.
En matière de redressement judiciaire, le débiteur peut donc être représenté pour la plupart
des actes d’administration de l’entreprise, tout autant qu’il peut ne faire l’objet que d’une
simple surveillance.
À cet égard, lorsque le ou les administrateurs sont chargés d’assurer seuls et entièrement
l’administration de l’entreprise et que chacun des seuils mentionnés au quatrième alinéa de
l’article L. 621-4 est atteint (3 millions d’euros et 20 salariés), le tribunal désigne un ou
plusieurs experts aux ns de les assister dans leur mission de gestion.
Exceptions
D’une part, à tout moment, le tribunal peut modi er la mission de l’administrateur, ce qui
implique qu’il peut décider d’exiger son assistance pour la gestion des comptes bancaires,
comme il peut, au contraire, lever la mesure.
D’autre part, à l’instar de la procédure de sauvegarde, lorsque le débiteur fait l’objet d’une
interdiction bancaire, il appartient au seul administrateur de faire fonctionner sous sa
signature les comptes bancaires ou postaux ( L. 632-12, al. 5 C. com)

Les actes accomplis au cours de l’exécution du plan de redressement


Comme en matière de procédure de sauvegarde, durant la phase d’exécution du plan de
redressement, le débiteur n’est plus assisté par l’administrateur.
Dès lors, plus aucune restriction ne peut donc lui être imposée quant à l’ouverture ou au
fonctionnement de ses comptes bancaires.

==> Les personnes qui font l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire

En matière de liquidation judiciaire, l’article L. 641-9 du Code de commerce prévoit que le jugement qui
ouvre ou prononce la liquidation judiciaire emporte de plein droit, à partir de sa date, dessaisissement
pour le débiteur de l’administration et de la disposition de ses biens même de ceux qu’il a acquis à
quelque titre que ce soit tant que la liquidation judiciaire n’est pas clôturée.

Les droits et actions du débiteur concernant son patrimoine sont exercés pendant toute la durée de la
liquidation judiciaire par le liquidateur.
Il résulte de ce texte que seul le liquidateur est investi du pouvoir de faire fonctionner les comptes
bancaires dont est titulaire le débiteur.

L’article R. 641-37 du Code de commerce précise néanmoins que :

En cas d’absence de mantien de l’activité


Le liquidateur peut faire fonctionner sous sa signature les comptes bancaires du débiteur
pendant un délai de six mois à compter du jugement prononçant la liquidation ou, au-delà,
pendant la durée du maintien de l’activité autorisée par le tribunal en application de l’article L.
641-10.
L’utilisation ultérieure de ces comptes est alors subordonnée à l’autorisation du Juge-
commissaire délivrée après avis du ministère public.

En cas de maintien de l’activité


La règle énoncée à l’article R. 641-37 du Code de commerce s’applique à l’administrateur,
lorsqu’il en a été désigné.
Il ne pourra donc faire fonctionner les comptes du débiteur sous sa signature que durant un
délai de six mois.
À l’expiration de ce délai, il devra obtenir l’autorisation du Juge-commissaire

§4 L’obligation d’information du banquier

I) Obligation générale d’information

En application de l’article R. 312-1 du CMF, les établissements de crédit sont tenus de mettre à disposition
de leur clientèle et du public les conditions générales relatives aux opérations qu’ils effectuent.

Par « conditions générales », il faut entendre la tari cation appliquée par la banque en contrepartie des
prestations fournies aux clients.

Le texte précise que, en cas d’ouverture d’un compte, l’établissement bancaire doit fournir à ses clients,
sur support papier ou sur un autre support durable, les conditions d’utilisation du compte, le prix des
différents services auxquels il donne accès et les engagements réciproques de l’établissement et du client.

L’obligation d’information est ici générale, dans la mesure où elle s’applique pour l’ouverture de n’importe
quel type de compte.

II) Obligation d’information spéci que à l’ouverture d’un compte de dépôt

Préalablement à l’ouverture d’un compte bancaire, l’information qui doit être communiquée par le
banquier à la clientèle porte sur deux choses distinctes :

La tari cation des prestations fournies par la banque


Les conditions générales d’utilisation du compte de dépôt

A) Sur la tari cation des prestations fournies par la banque


L’article L. 312-1-1 du CMF dispose que les établissements de crédit sont tenus de mettre à la disposition,
sur support papier ou sur un autre support durable, de leur clientèle et du public les conditions générales
et tarifaires applicables aux opérations relatives à la gestion d’un compte de dépôt.

L’exécution de cette obligation se fait au moyen de trois sortes de documents dont les modalités de
présentation et de mise à disposition sont prévues par des textes réglementaires.

La brochure tarifaire
Elle comporte l’intégralité des tarifs se rapportant aux prestations fournies par la banque
Elle doit être accessible sur le site internet de la banque et être fournie gratuitement, sur
support papier ou sur un autre support durable, à tout consommateur qui en fait la demande.

La plaquette tarifaire
Présentation formelle
À la différence de la brochure tarifaire, la plaquette tarifaire ne comporte pas tous les tarifs,
mais seulement les principaux, soit ceux qui se rapportent aux prestations les plus
communément fournies.
Édictée par la Fédération bancaire française en janvier 2019 dans le cadre des engagements
de la profession bancaire du 21 septembre 2010 à la suite du rapport Pauget Constans sur la
tari cation bancaire, elle se compose d’un sommaire type et d’un extrait standard des tarifs.
Plus précisément cet extrait tarifaire reprend les dénominations de la liste nationale des
services les plus représentatifs rattachés à un compte de paiement et leur ordre, tels que
précisés au A du I de l’article D 312-1-1 du CMF, modi é par le décret n° 2018-774 du 5
septembre 2018.
Mise à disposition
La mise à disposition de la plaquette tarifaire est régie par l’arrêté du 5 septembre 2018 qui
prévoit que l’information de la clientèle et du public sur les prix des produits et services liés
à la gestion d’un compte de dépôt ou d’un compte de paiement tenu par un établissement de
paiement est mise à disposition
D’une part, sous forme électronique sur le site internet de l’établissement
D’autre part, en libre-service dans les locaux de réception du public, sur support papier
ou sur un autre support durable, de manière permanente, constante, visible, lisible et
aisément accessible.

Le document d’information tarifaire


Consécration
Depuis 31 juillet 2019, les établissements bancaires ont l’obligation de mettre à la disposition
du public un nouveau document, intitulé, document d’information tarifaire.
Ce document est prévu par le règlement d’exécution (UE) 2018/34 de la commission du 28
septembre 2017 dé nissant des normes techniques d’exécution en ce qui concerne les règles
de présentation normalisées pour le document d’information tarifaire et son symbole
commun, conformément à la directive 2014/92/UE du Parlement européen et du Conseil.
L’objectif poursuivi par le législateur est, en imposant la mise à disposition de ce document
par les banques, d’informer les consommateurs avant la conclusion d’un contrat relatif à un
compte de paiement a n de leur permettre de comparer différentes offres de comptes de
paiement.
Ainsi, ce document d’information tarifaire est commun à toutes les banques qui doivent
respecter les mêmes règles de présentation et de mise à disposition.
Présentation
Tout d’abord, le document d’information tarifaire doit, dans son intitulé, se signaler comme
tel
Ensuite, il doit reprendre le symbole commun qui gurera sur les documents d’information
tarifaire de tous les établissements bancaire.
Par ailleurs, ce document doit comporter le nom du prestataire du compte, l’intitulé du
compte, la date à laquelle le prestataire a procédé à la dernière mise à jour
En outre, les tarifs doivent être présentés sous forme de tableau intitulé « services et tarifs ».
À l’instar de l’extrait standard des tarifs, ce tableau doit reprendre les dénominations de la
liste nationale des services les plus représentatifs rattachés à un compte de paiement et leur
ordre, tels que précisés au A du I de l’article D 312-1-1 du CMF.
En n, il doit préciser, et c’est là une différence avec l’extrait tarifaire, les offres groupées de
service proposées par l’établissement bancaire
Mise à disposition
L’article 1 de l’arrêté du 5 septembre 2018 prévoit que celui-ci doit être mis à disposition :
D’une part, sous forme électronique sur le site internet de l’établissement,
D’autre part, en libre-service dans les locaux de réception du public, sur support papier
ou sur un autre support durable, de manière permanente, constante, visible, lisible et
aisément accessible.
Par ailleurs, il doit être fourni gratuitement, sur support papier ou sur un autre support
durable, à tout consommateur qui en fait la demande.
Il est également fourni, sur support papier ou sur un autre support durable, avant la
conclusion d’un contrat relatif à un compte de dépôt ou un compte de paiement.

B) Les conditions générales d’utilisation du compte de dépôt

En application de l’article L. 312-1-1 du CMF, avant toute régularisation de convention de compte,


l’établissement de crédit doit fournir au client les conditions générales d’utilisation sur support papier ou
sur un autre support durable.

Le texte précise que l’établissement de crédit peut s’acquitter de cette obligation en fournissant au client
une copie du projet de convention de compte de dépôt.

Si, à la demande du client, cette convention est conclue par un moyen de communication à distance ne
permettant pas à l’établissement de crédit de se conformer à cette obligation de communication des
conditions générales, il doit y satisfaire aussitôt après la conclusion de la convention de compte de dépôt.

§5 La convention de compte

À titre de remarque liminaire, il peut être observé que la convention de compte de compte conclue entre
un établissement bancaire et son client s’analyse en un contrat d’adhésion.

Pour mémoire, le contrat d’adhésion est celui qui « comporte un ensemble de clauses non négociables ,
déterminées à l’avance par l’une des parties ».
Aussi, dans le contrat d’adhésion l’une des parties impose sa volonté à son cocontractant, sans que celui-
ci soit en mesure de négocier les stipulations contractuelles qui lui sont présentées

Le contrat d’adhésion est valable dès lors que la partie qui « adhère » au contrat, y a librement consenti et
que le contrat satisfait à toutes les exigences prescrites par la loi (capacité, objet, contrepartie).

Le contrat d’adhésion, par opposition au contrat de gré à gré, présente deux particularités :

Première particularité
Conformément à l’article 1171 du Code civil, dans un contrat d’adhésion « toute clause qui crée un
déséquilibre signi catif entre les droits et obligations des parties au contrat est réputée non écrite.
»
En matière de contrat d’adhésion, le juge dispose ainsi de la faculté d’écarter toute clause qu’il
jugerait abusive, car créant un déséquilibre signi catif entre les droits et obligations des parties
Plusieurs critères sont retenus classiquement par la jurisprudence pour apprécier l’existence de
ce déséquilibre :
L’absence de réciprocité
L’absence de contrepartie
Le caractère inhabituel de la clause

Seconde particularité
L’article 1190 du Code civil prévoit que, en cas de doute, le contrat d’adhésion s’interprète
contre celui qui l’a proposé
Cette règle trouve la même justi cation que celle posée en matière d’interprétation des contrats
de gré à gré
Pour mémoire, le contrat d’adhésion est celui dont les conditions générales, soustraites à la
négociation, sont déterminées à l’avance par l’une des parties ( 1110, al. 2 C. civ.)
Aussi, le rédacteur de ce type de contrat est réputé être en position de force rapport à son
cocontractant
A n de rétablir l’équilibre contractuel, il est par conséquent normal d’interpréter le contrat
d’adhésion à la faveur de la partie présumée faible.

Au total, la convention de compte fait l’objet d’une attention particulière, tant de la part du législateur,
que de la part du juge.

I) Exigence d’un écrit

==> Principe

L’article L. 312-1-1 du CMF prévoit que la gestion d’un compte de dépôt des personnes physiques
n’agissant pas pour des besoins professionnels est réglée par une convention écrite, sur support papier
ou sur un autre support durable, passée entre le client et son établissement de crédit.

Issu de la loi n°2001-1168 du 11 décembre 2001 portant mesures urgentes de réformes à caractère
économique et nancier (MURCEF), ce texte exige ainsi l’établissement d’une convention écrite entre le
banquier et le client lors de l’ouverture d’un compte de dépôt (art. 312-1-1 CMF ).
Cette exigence d’établissement d’un écrit est renforcée par :

Tout d’abord, l’obligation d’information portant sur les conditions de la convention dont l’exécution
suppose la remise d’un support papier ou de tout autre support durable
Ensuite, l’obligation, en cas de conclusion à distance de la convention, de fourniture au client d’un
exemplaire sur support papier ou sur tout autre support durable
En n, l’exigence de formalisation de l’acceptation du client par la signature du ou des titulaires du
compte.

==> Domaine d’application

Le domaine d’application du principe d’exigence d’un écrit tient, d’une part, à la nature du compte ouvert
par le client et, d’autre part, à la qualité du client.

S’agissant de la nature du compte


L’exigence de régularisation d’une convention écrite ne s’applique que pour les comptes de
dépôt ( 312-1-1 CMF ).
Il en résulte que les comptes courants ne sont pas soumis à cette exigence

S’agissant de la qualité du titulaire


L’exigence d’établissement d’une convention écrite ne s’applique qu’aux seules personnes
physiques peu importe qu’elles agissent ou non pour des besoins professionnels ( L. 312-1-1 et L.
312-1-6 CMF)
On peut en déduire que lorsque le client est une personne morale, l’écrit n’est pas exigé : la
convention peut être le produit d’un accord oral ou tacite

==> Forme de l’écrit

Si la régularisation d’une convention écrite est exigée pour l’ouverture d’un compte de dépôt, il est
indifférent que cet écrit soit sous forme papier ou sous forme électronique.

En effet, en application de l’article 1174 du Code civil, lorsqu’un écrit est exigé pour la validité d’un contrat,
il peut être établi et conservé sous forme électronique.

Au surplus, l’article L. 312-1-1 du CMF octroie au client la faculté de solliciter la conclusion de la


convention de compte de dépôt par un moyen de communication à distance.

Rien n’interdit donc à l’établissement bancaire de proposer à ses clients l’ouverture de comptes de dépôt
à distance.

II) Contenu de la convention

L’article L. 312-1-1 du CMF dispose que les principales stipulations que la convention de compte de dépôt
doit comporter, notamment les conditions générales et tarifaires d’ouverture, de fonctionnement et de
clôture, sont précisées par un arrêté du ministre chargé de l’économie.

La convention de compte doit donc comporter un certain nombre de mentions obligatoires, lesquelles
sont énoncées pour les personnes physiques n’agissant pas pour des besoins professionnels par l’arrêté
du 29 juillet 2009 et pour les personnes physiques agissant pour des besoins professionnels par l’arrêté
du 1er septembre 2014.

==> Mentions exigées dans la convention conclue avec une personne physique n’agissant pas pour des
besoins professionnels

Conformément à l’arrêté du 29 juillet 2009, au nombre des mentions qui doivent gurer dans la
convention de compte conclue par une personne physique n’agissant par pour des besoins professionnels
on recense notamment :

Le nom du prestataire de services de paiement, l’adresse de son siège social ou de son


administration centrale et, le cas échéant, l’adresse de son agent ou de sa succursale, et toutes les
autres adresses, y compris l’adresse de courrier électronique, à prendre en compte pour la
communication avec le prestataire de services de paiement ;
Une description des principales caractéristiques du service de paiement à fournir ;
Les modalités de procuration, la portée d’une procuration et les conditions et conséquences de sa
révocation ;
Le sort du compte de paiement au décès du ou de l’un des titulaires du compte de paiement
Tous les frais payables par l’utilisateur de services de paiement au prestataire de services de
paiement et, le cas échéant, le détail de ces frais ;
Le cas échéant, les taux d’intérêt et de change à appliquer ou, si des taux d’intérêt et de change de
référence doivent être utilisés, la méthode de calcul du taux d’intérêt à appliquer ainsi que la date
retenue et l’indice ou la base pour déterminer le taux d’intérêt ou de change de référence ;
Les nalités des traitements de données mis en œuvre par le prestataire de services de paiement,
les destinataires des informations, le droit de s’opposer à un traitement des données à des ns de
prospection commerciale ainsi que les modalités d’exercice du droit d’accès aux informations
concernant le client, conformément aux lois en vigueur ;
Le délai et les modalités selon lesquels l’utilisateur de services de paiement doit informer le
prestataire de services de paiement des opérations de paiement non autorisées, incorrectement
initiées ou mal exécutées, conformément à l’article L. 133-24 du même code ;
La responsabilité du prestataire de services de paiement en matière d’opérations de paiement non
autorisées, conformément à l’article L. 133-18 du même code ;
La responsabilité du prestataire de services de paiement liée à l’initiation ou à l’exécution
d’opérations de paiement, conformément à l’article L. 133-22 du même code ;
Le fait que l’utilisateur de services de paiement est réputé avoir accepté la modi cation des
conditions conformément au II de l’article L. 312-1-1 ou au III de l’article L. 314-13 du code
monétaire et nancier, à moins d’avoir noti é au prestataire de services de paiement son refus de
celle-ci avant la date proposée pour l’entrée en vigueur de cette modi cation ;
La durée du contrat ;
Le droit de l’utilisateur de services de paiement de résilier le contrat et les modalités de cette
résiliation, conformément aux IV et V de l’article L. 312-1-1 ou aux IV et V de l’article L. 314-13 du
même code ;
Les modalités de fonctionnement et de clôture d’un compte de paiement joint ;
Les voies de réclamation et de recours extrajudiciaires ouvertes à l’utilisateur de services de
paiement, notamment l’existence d’un médiateur pouvant être saisi gratuitement en cas de litige né
de l’application de la convention de compte de dépôt ou du contrat-cadre de services de paiement
ainsi que les modalités d’accès à ce médiateur, conformément à l’article L. 316-1 du code monétaire
et nancier. ;

==> Mentions exigées dans la convention conclue avec une personne physique agissant pour des
besoins professionnels

Conformément à l’arrêté du 1er septembre 2014, au nombre des mentions qui doivent gurer dans la
convention de compte conclue par une personne physique n’agissant par pour des besoins professionnels
on recense notamment :

Les coordonnées de l’établissement de crédit : son nom, l’adresse de son siège social ou de son
administration centrale et, le cas échéant, l’adresse de son agent ou de sa succursale, et toutes les
autres adresses, y compris l’adresse de courrier électronique, à prendre en compte pour la
communication avec l’établissement de crédit.
Les modalités de souscription de la convention ;
Les conditions d’accès au compte de dépôt et les conditions d’ouverture de ce compte ;
Les modalités de fonctionnement du compte de dépôt et le cas échéant les différents comptes de
dépôt pouvant être ouverts par le client ;
Les différents services offerts au client et leurs principales caractéristiques, le fonctionnement des
moyens de paiement associés au compte le cas échéant, y compris par renvoi à des conventions
spéci ques ;
Le délai maximal d’exécution des ordres de paiement ;
Les modalités d’opposition ou de contestation aux moyens de paiement associés au compte le cas
échéant ;
Les modalités de procuration, de transfert ou de clôture du compte ;
Lorsqu’un compte de dépôt est ouvert par un établissement de crédit désigné par la Banque de
France en application de l’article L. 312-1 du code monétaire et nancier, la fourniture gratuite de
l’ensemble des produits et services énumérés à l’article D. 312-5 du code monétaire et nancier
relatif aux services bancaires de base.
Les modalités de communication entre le client et l’établissement de crédit ;
Les obligations de con dentialité à la charge de l’établissement de crédit.
La durée de la convention ;
Les conditions de modi cation de la convention de compte et de clôture du compte ;
Le droit du contrat applicable, juridiction compétente, voies de réclamation et de recours ;
Lorsqu’un dispositif de médiation est prévu, modalités de saisine du médiateur compétent dont
relève l’établissement de crédit ;
Les coordonnées et l’adresse de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution.

==> Signature de la convention

Outre les mentions exigées dans la convention de compte, l’article L. 312-1-1, II du CMF précise que
l’acceptation de la convention de compte de dépôt est formalisée par la signature du ou des titulaires du
compte.

En application de l’article L. 351-1, le défaut de signature est sanctionné par une amende scale de 75
euros.
Cette amende est prononcée et recouvrée suivant les règles applicables à la taxe sur la valeur ajoutée. Le
contentieux est suivi par l’administration qui a constaté l’infraction.

III) Modi cation de la convention

==> Principe

En application de l’article L. 312-1-1 du CMF, les établissements bancaires sont autorisés à modi er
unilatéralement la convention de compte conclue avec leur clientèle.

Les modi cations ainsi apportées à la convention s’imposeront aux clients, y compris s’il s’agit :

Soit de modi er la tari cation appliquée


Soit d’inclure de nouvelles prestations de services donnant lieu à une rémunération non envisagée
au jour de la signature de la convention

La modi cation de la convention de compte, si elle est à la discrétion du banquier, ne peut s’opérer sans
l’observation d’un certain formalisme.

==> Formalisme

Plusieurs obligations pèsent sur le banquier en cas de modi cation de la convention de compte :

Obligation de communiquer le projet de modi cation de la convention


L’article L. 312-1-1 du CMF prévoit que tout projet de modi cation de la convention de compte
de dépôt est fourni sur support papier ou sur un autre support durable au client
Cette communication peut donc s’opérer soit au moyen d’un support papier, soit par voie
électronique si le client a accepté l’utilisation de ce canal de communication

Obligation d’observer un délai de prévenance de deux mois


Le projet de modi cation de la communication doit être communiqué au plus tard deux mois
avant la date d’application envisagée
Ce délai vise à permettre au client de se déterminer quant à la suite à donner à sa relation avec
l’établissement bancaire

Obligation d’informer le client sur les options dont il dispose


Le banquier doit informer son client :
D’une part qu’il est réputé avoir accepté la modi cation s’il ne lui a pas noti é, avant la date
d’entrée en vigueur proposée de cette modi cation, qu’il ne l’acceptait pas
D’autre part, que s’il refuse la modi cation proposée, il peut résilier la convention de compte
de dépôt sans frais, avant la date d’entrée en vigueur proposée de la modi cation.

À toutes ns utiles, il convient d’observer que ce formalisme est prescrit pour la modi cation des seules
conventions de compte de dépôt.

Lorsque la convention est relative à un compte courant où à des instruments nanciers, l’établissement
bancaire n’est pas tenu de satisfaire à ces exigences de forme (Cass. com. 6 juill. 2010, n°09-70544 ).
Pour les comptes de dépôt, l’inobservation du formalisme prévu par l’article L. 312-1-1 du CMF est
sanctionné par une amende de 1.500 euros, outre les sanctions disciplinaires susceptibles d’être
prononcées à l’endroit de l’établissement bancaire pris en défaut par l’ACPR.

Aurélien Bamdé Maître Stéphanie Baudry


(Avocate – Walter & Garance)

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