DM Histoire
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Ensuite, Léon Jouhaux insiste sur l'incarnation de valeurs françaises dans ce progrès social.
Premièrement, il dit :” Notre formule n'emprunte rien aux formules hitlériennes ou
mussoliniennes; elle est française, d'esprit français.” Ce passage met en avant le caractère
français et démocratique de ces réformes sociales. Jouhaux insiste sur le caractère français
et démocratique de cette évolution sociale en rejetant les modèles totalitaires étrangers et
affirmant la spécificité nationale de cette avancée. L'opposition de Jouhaux aux régimes
d'Hitler et de Mussolini s'inscrit dans le contexte de montée du fascisme en Europe dans les
années 1930. Les accords de Matignon et les réformes sociales associées ont été présentés
comme une alternative démocratique aux modèles autoritaires en vogue à l'époque.
Lorsqu'il dit : “Cela démontre péremptoirement qu'il n'est pas nécessaire de réaliser l'État
totalitaire et autoritaire pour l'élévation de la classe ouvrière à son rôle de collaboratrice dans
l'économie nationale.”, l'auteur critique les régimes totalitaires et autoritaires en soulignant
que le progrès social et économique des travailleurs peut se réaliser dans le cadre d'une
démocratie sociale. Jouhaux insiste sur le fait que la participation des travailleurs à
l'économie nationale peut être réalisée sans sacrifier les principes démocratiques et les
libertés individuelles.
Deuxièmement, il dit : “Jamais la similitude d'intérêt, mais la solidarité n'ont été affirmées
avec autant de force.” Ici, Léon Jouhaux met en lumière un aspect crucial du mouvement
ouvrier : la solidarité. Jouhaux insiste sur le fait que ce ne sont pas seulement les intérêts
économiques communs qui unissent les travailleurs, mais aussi un sentiment profond de
solidarité et d'unité. Il souligne que la force du mouvement ouvrier réside dans la solidarité
plutôt que dans la similitude d'intérêts. Leon Jouhaux ajoute : “La démocratie commandait
pour toute transformation l'intégrité de la liberté et de l'indépendance, pas de subordination
de forces, mais une complète égalité de droits et de devoirs.” Donc après avoir souligné la
solidarité au cœur du mouvement ouvrier, il met en lumière les principes fondamentaux
d'une démocratie sociale, où la liberté, l'indépendance et l'égalité sont des conditions
préalables indispensables à toute transformation sociale ou économique juste et équitable.
Ce passage exprime l'idéal d'une société où chacun, indépendamment de son statut ou de
son origine, peut participer pleinement à la vie collective dans le respect mutuel et la
reconnaissance de droits et devoirs égaux pour tous.
Enfin, Léon Jouhaux met en avant les perspectives prometteuses ainsi que les défis à
relever pour l'avenir.
Premièrement, il dit : “Nous devons, nous, travailleurs, faire honneur à notre signature [...]
et appliquer loyalement et pleinement les clauses de l'accord général conclut.” L'auteur
essaie ici de mettre en lumière l'importance de l'application loyale des acquis sociaux. Il
encourage les travailleurs à rester engagés et à honorer les accords conclus, tout en restant
optimistes pour l'avenir. Jouhaux souligne l'importance de la coopération continue entre les
travailleurs, le gouvernement et les organisations syndicales pour consolider les gains
obtenus et progresser vers de nouvelles réformes sociales. Il ajoute ensuite : “Le
fonctionnement régulier et l'élévation de la démocratie le permet.” Cette déclaration de
Jouhaux souligne l'importance cruciale d'une démocratie fonctionnelle et en constante
amélioration pour soutenir le développement économique et social. Elle met en avant le lien
étroit entre le bon fonctionnement des institutions démocratiques et la capacité de la société
à progresser vers une plus grande égalité, justice et prospérité pour tous.
Cette insistance quant à l'application des acquis sociaux tant du côté des travailleurs que du
gouvernement peut être vue comme une peur que la situation puisse se dégrade et cela
s'entend car les années qui ont suivi les accords de Matignon en 1936 ont été marquées par
diverses tensions sociales et politiques en France qui ont ainsi mis en lumière les enjeux de
la consolidation des acquis sociaux obtenus. Ces tensions sociales et politiques se sont
caractérisées par des grèves généralisées dans les secteurs clés de l'économie, telles que
l'industrie automobile, les mines et les chemins de fer, une opposition politique et patronale
critiquant les réformes sociales comme étant trop coûteuses et menaçant l'équilibre
économique, des clivages idéologiques entre la gauche (syndicats, partis socialistes,
communistes) soutenant les réformes sociales, et la droite (partis conservateurs, libéraux)
défendant une approche plus libérale sur le plan économique. De plus, le contexte
international instable avec les menaces de guerre a exacerbé ces tensions en influençant
les débats nationaux sur les priorités économiques et sociales.
Deuxièmement, il dit : “Nous avons la prescience que très rapidement elle aura ses
répercussions à l'extérieur et que, comme pour la Déclaration des Droits de l'Homme de
1791, comme pour le grand mouvement libéral de 1848, la France est de nouveau à
l'avant-garde du progrès des idées et des transformations dans les rapports entre les
hommes.” L'auteur suggère donc le maintien d'une démocratie fonctionnelle pour soutenir le
progrès économique et social. Ce passage souligne l'impact potentiellement révolutionnaire
de l'accord conclu en France sur la scène internationale. Léon Jouhaux compare cette
avancée sociale à des événements historiques majeurs tels que la Déclaration des Droits de
l'Homme de 1791 et le mouvement libéral de 1848, suggérant que la France est à nouveau
à l'avant-garde du progrès des idées et des transformations sociales. Cela met en lumière
l'importance et le potentiel de l'accord conclu pour inspirer des changements similaires à
l'échelle mondiale, soulignant ainsi son impact durable et ses implications pour l'avenir. La
vision de Jouhaux quant aux répercussions internationales des accords Matignon peut
témoigner des aspirations internationalistes du mouvement ouvrier français, cherchant à
inspirer d'autres luttes sociales à l'échelle mondiale. Lorsque Léon Jouhaux dit : “La victoire
obtenue dans la nuit de dimanche à lundi, pour les revendications ouvrières, consacre le
début d'une ère nouvelle”, il souligne l'importance historique de la victoire obtenue par les
revendications ouvrières lors des accords de Matignon en 1936. L'utilisation du terme «
victoire » indique le caractère triomphal et significatif des résultats obtenus pour les
travailleurs. Selon lui, cette victoire représente bien plus qu'un simple accord, c'est le début
d'une « ère nouvelle ». Jouhaux met en avant l'importance historique et la valeur
symbolique de cet accord puisqu'il a un impact sur le mouvement ouvrier mondial. Cette
expérience de nouvelle ère désigne aussi un changement de paradigme où les
revendications ouvrières ont été prises au sérieux et où des mesures concrètes ont été
prises pour améliorer les conditions de vie des travailleurs.
En conclusion, l'allocution de Léon Jouhaux reflète un moment historique où les
revendications ouvrières sont reconnues et où un accord significatif est conclu, marquant un
pas vers une évolution sociale et politique dans la France de 1936. Cette avancée est
présentée comme le fruit d'une collaboration démocratique et de valeurs spécifiquement
françaises, ouvrant la voie à des perspectives prometteuses mais aussi à des défis pour
l'avenir de la classe ouvrière et de la société dans son ensemble.