Piaget

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Pascal Néry Jean-Charles, MS|MA|DFS

Le modèle de Piaget

S´il est vrai que Piaget accorde de l´importance à l´aspect génétique et biologique dans sa théorie du
développement, il relate cependant l´importance selon moi du contact de l´enfant avec son espace.
Parce que, comment pourrions-nous parler d´assimilation considérant toute la dimension de
l´expression, il s´agirait de l´action de l´organisme ou sujet sur les objets de son milieu. Cette action
dépendra des actions antérieures portant sur les mêmes objets ou d´autres identiques, les modifications
dont il s’agit sont d´ordres fonctionnels et d´accommodation qui est l´ajustement des schèmes
antérieurs en fonction des demandes du milieu.

Tenant compte de cette prémisse, l´intelligence émanerait de l´enfant en contact avec son
environnement dans le but de s´ y adapter. Dans l´une de ses œuvres importantes ¨La naissance de
l´intelligence¨ (1934), Piaget présente sa théorie du développement relatant le caractère biologique et
cognitif (psychologique) pour expliquer la construction de l´intelligence. A mon avis, selon lui, nous
venons au monde avec certaines fonctions qui nous permettent d´interagir avec le milieu.
Progressivement en interagissant avec notre milieu, nous acquérons des schèmes qui permettent que
nous nous appréhendons de ce milieu.

Par conséquent, l´expérience y joue un rôle primordial dans le développement de l´intelligence


des petits, car elle permet la passation de l´adaptation biologique à l´adaptation psychologique dont
l´ intelligence est le mécanisme et le résultat. Au cours de cette période (0 à 3) se confectionne la
naissance de l´intelligence sensorielle et motrice. Partant de cette théorie, nous naissons avec des
réflexes. Tout curieux peut confirmer la présence des réflexes chez le nourrisson, l´allaitement maternel
en est la preuve, le suçon, une mère n´apprend pas son enfant à sucer. Il s´agit bien d´un acte
spontané et inhérent a tout être humain. Si nous nous représentons la théorie de Piaget comme une
pyramide, les réflexes y seraient la base. A partir de cette base se déclenche une panoplie successive
de conduite que j´appellerai d´essai et d´erreur¨ qui produit à son tour un processus interne et
individuel de update¨ du milieu, prédisant ainsi la répétition de ses actes et l´acquisition de nouveaux
actes.

L´hypothèse qui peut être dérivée de cette approche est la suivante : le nourrisson explore de manière
fortuite comment diriger sa bouche vers le tété de sa maman, les erreurs sont graduellement éliminées,
les tentatives réussies sont retenues, jusqu´a déterminer la direction précise à prendre. En mon
opinion, l´habitude constituerait la première explication, i.e. par le biais de l´habitude le nouveau-né
exercerait une conduite X, cette assertion permet une explication linéale, l´intelligence en serait la
résultante en raison de la complexité croissante des conduites qu´il va acquérir. Il surgirait à prime
abord une assimilation reproductrice d´ordre fonctionnel, i.e. le nourrisson face au besoin de satisfaire sa
nécessité de faim ira en quête du sein de sa mère. Plus tard cette tendance de sucer ou ce réflexe se
généralisera à d´autre objet par exemple le suçon de son doigt. À long terme on assistera à une
assimilation discriminative ou l´enfant discriminera ce qui peut être sucé ou non. Clarapéde a raison
de considérer que ce genre d´apprentissage ne constitue pas simplement un acte d´habitude mais bien
un acte d´intelligence à cause de la complexité de l´acte de l´enfant qui rentre en jeu.
La conduite de sucer son doigt mentionnée plus haut, peut être considérée comme une réaction
circulaire simple ou primaire. J. M Baldwin a défini une réaction circulaire comme étant une
reproduction active d´un résultat obtenu une première fois par hasard. Si nous continuons avec
l´exemple antérieur, le nourrisson en approchant son doigt vers sa bouche un jour par hasard, son doigt
touche sa bouche et y entre, cette succession d´événement donne lieu à une réaction de suçon nouvelle
qui va être répétée. Cette dite réaction est simple parce qu´elle porte sur le corps propre de l´enfant, le
nouveau-né n´a pas encore atteint la capacité d´influencer les objets avoisinants. Vers 4 ou 6 mois
Piaget observe un fait nouveau, un autre type de réaction circulaire qu´il surnomme secondaire, la
différence avec la première est élémentaire celle-ci se dirige vers un objet. Celle-ci est possible grâce à
la coordination de la vision et la préhension. Imaginons un bébé de six mois prés d´une cloche, en
bougeant ses bras, il atteint la cloche et celle-ci émet un son, cette conduite fortuite va être répétée par
l´enfant, Piaget insiste en l´aspect non réversible de cette conduite. En ce sens que l´enfant ne peut
établir aucune relation entre le procédé et le résultat.

A ce niveau il existe une certaine mobilité chez l´enfant qui facilite la répétition de la conduite mais en
aucun cas on ne peut parler d´intentionnalité parce qu´il n´y existe aucune relation dans cette conduite
de causalité et de spatialité.

Si l´enfant écoute le son du klaxon de la voiture de son papa (pompon), il fera sonner la cloche dans
l´objectif de continuer à distance l´événement interrompu (Piaget, 1945). Il est incapable alors de
distinguer l´émetteur du son et le lieu d´où il provient. Une fois que l´enfant dispose de certaines
mobilités qui lui permettent par exemple de saisir, de frapper entre autre, à partir de 8 à 10 mois les
schèmes construits en fonction de cette mobilité se transforme en action. Parvenu dans ce marge de
mois, l´enfant arrive à coordonner ses schèmes dans le but d´atteindre un objectif, à ce moment la on
est en face de l´intelligence. Pour arriver à ce stade, il n´y a aucun doute sur le rôle que
joue l´expérience, la construction des schèmes antérieurs primaires issus des réflexes, se confectionne,
se revitalise en schèmes beaucoup plus compliqués à la fois actifs et réactifs du milieu. Malgré ce
progrès considérable, ainsi que la curiosité croissante que montre le nourrisson envers les objets, à ce
stade Piaget a fait remarquer, selon moi, la limitation de cette nouvelle intelligence car il ne se manifeste
pas encore l´application de stratégies nouvelles, les conduites du nouveau-né se limitent à reproduire les
schèmes appris.

Ce qui marque la transition de l´enfant au stade supérieur c´est l´apparition de l´intentionnalité et


¨une assimilation reproductrice et d´accommodation différenciée c´est à dire le bébé commence á
acquérir la capacité d´appréhender de nouvelles manières les situations nouvelles. Cette récente
situation Piaget l´appel ¨réaction circulaire tertiaire¨. A partir de ce moment là on pourra constater
chez l´enfant la présence d´une attitude d´expérimentation. Le bébé grâce aux schèmes antérieurs a
pu façonner le rôle qu´il joue comme déclencheur des différents mouvements qu’effectuent les objets,
d´autre part il est perspicace désormais dans le déroulement de l´action qui se produit quand par
exemple il fait bouger un tapis, dans le but d´atteindre un objet. Tenant en compte toute cette capacité
on peut commencer à parler d´intelligence véritable.
Au sixième stade, il semblerait que le bébé après s´être habitué á expérimenter par tâtonnement son
environnement serait à même d´inventer dit Piaget. Ceci n´est pas à mon avis le plus important de ce
stade, il s´avère que l´enfant devient capable d´imiter de manière différée et d´imaginer. C´est à
partir de ce moment á cause des deux fonctions mentionnées antérieurement qu´apparait plus tard le jeu
symbolique. A ce niveau là le nourrisson peut représenter en absence des objets réels une situation
imagée. Que se passe t´il alors ? Comment expliquer ce fait ? Nous avons vu jusqu´ici la continuité de
l’exercice dans l´évolution des fonctions adaptatives et fonctionnelles du nourrisson. Dans chaque étape
nous avons pu constater comment l´assimilation et l´intériorisation des schèmes antérieurs et
l´expérience donne lieu à de nouveaux schèmes et à une capacité de fonctionnement sensorimoteur
majeur. A ce stade nous sommes en présence de nouvelle capacité humaine la représentation, et la
création ce qui annonce l´apparition de la pensée proprement dite.

Ce processus de représentation est graduel, l´enfant commence premièrement à évoquer au moyen du


corps propre un faux événement, un exemple serait faire semblant de pleurer sans vraiment pleurer
juste pour sa diversion. Ensuite au moyen des objets l´enfant effectuera la représentation d´autre objet
en leur absence. Selon moi à ce stade l´enfant commence à devenir conscient de son environnement et
commencera à développer le concept du ¨Je¨, i.e. est conscient de son pouvoir sur lui-même, sur les
objets et sur les autres. Cette capacité dérive selon moi du caractère expérimentateur que possède le
cinquième stade et le contact avec les adultes dans l´acquisition des usages conventionnels des objets.
En sachant que son action sur un objet par exemple un tapis peut lui permettre d´atteindre un objet une
voiture, il initie le forgement d´une conscience. En ce sens je diffère de ceux et celles qui considèrent le
langage comme l´unique forme de conscience. A partir de ce moment la on peut observer la
coordination intériorisée des schèmes, cet exemple sert d´illustration. Le nourrisson est capable de relier
ce qu´il observe une boite entrouverte avec un geste facial de sa bouche. (Piaget, 1945)

¨Un de nos enfants après avoir tâtonné sans succès pour agrandir l´ouverture d´une boite
d´allumettes, interrompant son action, regarde la fente avec attention et ferme sa bouche¨ Piaget (1945)

Dès lors, le jeu occupe un rôle important dans le développement des petits. Piaget explique qu´il
constitue un moyen pour que l´enfant connait cognitivement le milieu en plus il mentionne que c´est à
travers cette activité que l´enfant construit et développe des structures successives qui donnera lieu à
des processus psychologiques très complexes. Le jeu apparait lorsque les schémas ne cherchent plus
l´adaptation de l´enfant ou lorsque l´accommodation sort de son contexte et ¨se ritualise¨ i. e ils sont
imités. Cette ritualisation est le début du jeu symbolique. Tout au long de ma description pour
expliquer le développement en m´appuyant sur le modèle de Piaget, en aucun moment j´ai eu à
mentionner l´adulte, car comme mentionné dans l´introduction l´adulte apparait pour Piaget qu´à partir
du langage. La question d´ores et déjà est-ce que l´adulte joue ou ne joue t-il pas aucun rôle
dans le développement des représentations des nourrissons de 0 à 3 ans ?

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