Recueil Précieux de La Maçonnerie Adon

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186
Hist-2779

201 ·557

BIBLIOTHÈQUE
de la Faculté de théologie de l'Eglise libre.

Ex libris

A.-L. HERMINJARD
11 décembre 1900.
5
1
A
L
H
/6,83.
V.22
par Louis Guillermain de
St.Victor 1281 in 3 vol.
souvent réimprimé.
p. le détails donné, par
q'uerard, Supercheries litter.

I, 7134 .
2`ed .'
RECUEIL

PRÉCIEUX
DE LA

MAÇONNERIE

ADONHIRAMIT E.

TOME PREMIER.
CONTENANT les Catéchismes des quatre premiers
Grades , l'Ouverture et Clotûre des différentes
Loges , l'Instruction de la Table , les Santés
générales et particulieres , ainsi que les devoirs
des premiers Officiers en charge , et un Abrégé
de l'Histoire de ces Grades.
ENRICHI d'ane infinité de Demandes et de Ré-
ponses symboliques , de l'Explication des Em-
blêmes et d'un grand nombre de Notes aussi
curieures qu'utiles.
DÉDIÉ AUX MAÇONS INSTRUITS.
Par un CHEVALIER de tous les Ordres
Maçoniques.

A PHILADELPHIE,
Chez PHILARETHE , rue de l'Equerre
l'Aplomb.
... Souvenez-vous que chez les vrais Maçons ,
Les richesses , l'orgueil ne sont que des chimeres.
Enfans du même Dieu, tous les mortels sont Freres.
Le vice seul est bas , la vertu fait le rang,
Et l'homme le plus juste est aussi le plus grand.
Explication des Emblêmes de l'Estampe.

L'ACACIA , n° . 1 , si renommé dans la Maîtrise,;


est pour rappeller la mémoire de la Croix du Sau
veur du monde , parce qu'elle fut faite de ce bois,
dont la Palestine est remplie.'
2. La captivité , en Maître Ecossois , désigne la
persécution , les tribulations de l'Eglise sous les
Empereurs Romains , et la liberté sous le grand
Constantin.
3. Le Songe de Cyrus , expliqué dans les Che-
valiers de l'Epée.:
4. L'Equerre et le Compas qui forment le Bi-
jou , représentent l'union de l'ancien Testament
et du nouveau .
5. L'Arche d'Alliance qui contenoit les Tables
de la Loi , la Verge d'Aaron , et
6. Le triple Triangle représente la gloire de
l'Eternel , emblême des trois Unités de la Trinité.
7. Les sept Sceaux qui sont à ce Livre , dési
gnent les sept Grades de la Maçonnerie , et l'A-
gneau couché dessus , qui est le Stekenna , nous
montre que , comme il est seul digne de lever ces
Sceaux , il n'y a de même que le vrai Rose-Croix
qui jouisse du privilege de lire dans le Livre is
contient la Doctrine complette des Maçons.
d'en pénétrer les plus secrets Mysteres.
8. L'Antel qui contient les Pains de Proposi
tion , désigne l'union qui doit régner entre les
Freres qui participent au même banquet.
9. L'Autel des Parfums représente les voeux d'un
parfait Maçon , toujours purs , et s'élevant jus-
qu'au Ciel.
A2
(4 )
10. Le Chandelier à sept branches , représente
les sept Sacremens .
11. Les dix Cuves représentent les dix Com-
mandemens de Dieu.
12, L'Autel des Sacrifices est l'emblême du Sa-
crifice sanglant du Sauveur.
13. La Navette qui renferme l'encens , repré-
sente un cœur pur , qui ne doit être rempli que
d'un zele vif et d'un amour ardent , dignes d'être
offerts au Seigneur. ‫ހ‬
14. L'urne remplie de manne , représente un
cœur rempli de la grace dívine.
15. Les douze Bouvillons qui soutenoient la mer
d'airain.
16. Les douze Apôtres qui ont triomphe de
tous les obstacles , et qui ont forcé les passages
les mieux défendus pour porter la Foi par-tout.
17. Les trois lettres qui sont sur le Pont , si-
gnifient que les obstacles sont détruits , et liberté
deepasser.
18. Le Sanctuaire représente nos cœurs ren-
fermant les mysteres de la Loi.
19. L'enceinte des murailles , signifie le soin
que l'on doit avoir à ne pas se laisser surprendre ,
et à ne laisser rien transpirer des mysteres qui
* doivent être ignorés des Profanes.
20. Passage du Fleuve.
21. La Tour où furent enfermés les meurtriers
d'Hiram .
22. Quarré de la Loge du Chevalier de l'E-
pée , fermé par une muraille de carreaux , gar-
nie de sept Tours , six plus basses et une plus
élevée ,
RECUEIL

PRÉCIEUX

DE LA

MAÇONNERIE

ADON HIRAMIT E.

De quelle maniere un Maçon doit se 'com-


porter en Loge..
UNe Loge est une assemblée d'hommes
vertueux , et par conséquent respectables .
Tout homme raisonnable doit avoir pour
principe de mériter l'estime d'une Société
de laquelle il est Membre ; et le premier
moyen qu'il doit employer , c'est d'obser-
ver exactement les lois auxquelles il s'est
soumis , soit par état ou par serment. Cel-
les de la Maçonnerie ont pour base , l'hon-
neur , la décence et l'humanité. Je ne m'é-
tendrai point sur les mœurs ; qui dit Ma-
çon , dit honnête homme : et tous nou-
veaux Initiés doivent se persuader que ce
A1
( 6)
nom est énergique ; c'est-à-dire , qu'il
renferme en lui ceux de sujet fidele , de
bon fils , de bon époux , de bon pere et
d'ami parfait. Celui qui se méprise assez 、
pour se manquer à soi-même , ne doit s'at-
tendre qu'à des humiliations ; aussi la
Maçonnerie le punit-elle. Il est vrai qu'elle
ne l'emprisonne pas , mais elle le diffame
et l'oublie. La décence est inséparable
d'une belle ame. Si la naissance et les
rangs ne sont rien chez les Maçons , l'é-
ducation y est pour beaucoup : il est
donc essentiel d'être habillé le plus mo-
destement possible , et sur-tout de ne pro-
férer aucun mot contraire à la bienséance
et à l'honnêteté.
Quelque liaison qu'on ait avec quel-
qu'un , il est défendu de se donner d'autre
nom que celui de Frere ; ce qui fait l'é-
loge de la Maçonnerie , puisque ce nom
sacré renferme tous les sentimens dont
nos cœurs sont susceptibles.
Il est essentiel de se ressouvenir , qu'il
n'est permis à aucun Frere , excepté les
Surveillans et l'Orateur , de parler en
Loge ouverte , sans en avoir obtenu la
permission du Vénérable : pour cet effet
on leve la main , et le Surveillant de la
colonne sur laquelle on est , frappe , et
avertit le Grand-Maître qu'il y a un Frere,
( 7 )
sur sa colonne qui demande la parole.
On ne doit jamais sortir de Loge , sans
en avertir le Surveillant de la colonne sur
laquelle on est , et quoiqu'on ne mette
point d'obstacles aux desirs de personne ,
cela est nécessaire pour maintenir le bon
ordre.
Si l'on recevoit quelque insulte en Loge ,
ou qu'on entendît quelque chose de con-
traire absolument à l'Ordre , il faudroit
en porter plainte au Vénérable , toujours
après en avoir obtenu la permission , de
la maniere qu'on l'a vu ci- dessus cepen-
dant il ne faut se porter à ces extrêmités
que quand l'offense est grieve ; car , dans
tous les cas , l'indulgence est toujours
préférable à la vengeance. Par tout ce
que je viens de dire , il est aisé de voir
que la Maçonnerie exige des hommes au-
dessus du vulgaire ; et comme cotte So-
ciété , après avoir rempli ce qu'elle doit à
l'Etat et à la Religion , suit la doctrine
de la Loi naturelle , la Charité est un de
ses grands principes : ainsi tout Maçon
doit l'exercer ; mais , en faisant des heu-
reux , il ne doit avoir pour témoins que
le Ciel et son cœur.
( 8)`

Ce qui doit être observé dans une Loge


réguliere.

Pour qu'une Loge puisse être couverte


régulièrement , ce n'est pas assez que la
porte qui la ferme soit double , il faut
encore deux appartemens d'entrée. Le
premier est occupé par un Frere Servant ,
qui en ouvre la porte à tous ceux qui se
présentent ; et le second , qui sépare la
Loge du premier , est ce qu'on nomme la
Chambre des Pas perdus , et dans laquelle
l'Expert doit toujours rester. Ceux qui
desirent d'être admis en Loge , étant dans
Je premier appartement , un d'entre eux
frappe à la porte des Pas perdus ; l'Expert
la lui ouvre , le reçoit seul et l'examine
sur les principaux points de la Maçonne-
rie , et sur-tout lui fait faire la marche et
les signes ; et , lorsque l'interrogé est re-
connu Maçon , l'Expert l'introduit en Loge
avec les formalités ordinaires. Il ne faut
pas oublier que le Frere qu'on introduit
doit , en entrant , prendre la main du se-
cond Expert , qui est en dedans de la
Loge , pour lui donner l'attouchement et
le mot de passe du grade que l'on tient ;
ensuite il va se placer entre les Surveil
(2)
lans , se met à l'ordre dudit grade , en fait
le signe et salue le Vénérable , qui , alors ,
l'interroge sur le Catéchisme. Ces atten-
tions des Experts , et cette conduite des
Freres , doivent être pratiquées dans tou-
tés les Loges régulieres.

Observations sur l'ouverture des Loges.

L'ouverture d'une Loge n'est autre chose


que le consentement unanime de commen-
cer les travaux. Chez les anciens Cheva-
liers , cette cérémonie se faisoit par une
priere à la Divinité. Cette maxime reli
gieuse s'est perdue dans les différens trou-
bles que la Catholicité essuya ; les Chré-
tiens poursuivis jusques dans leurs plus se-
crets retranchemens , furent obligés de
symboliser tous les principaux points de
leur religion ; et, pour ôter tout soupçon
aux Tyrans qui les persécutoient , ils pri-
rent le nom de Maçons. Ainsi ces hom
mes éclairés et vertueux , sous des emblê-
mes matériels , rendoient toujours hom-
mage au Dieu suprême qui les avoit créés.
Ce fut alors que l'ouverture des Loges
devint une observance simple , courte ,
symbolique , comme tout le reste , et tout-
fait indépendante de l'instruction ; mais
( 10 )
bien des Maîtres ne font aucune atten-
tion à cela , peut-être aussi l'ignorent-ils.
On en voit un grand nombre qui font tou-
tes les demandes du Catéchisme , même
celles des signes et des paroles , avant
que la Loge soit ouverte ; d'autres font
tout le contraire , ils se contentent de
faire avertir l'Assemblée , par leurs Sur-
veillans , que l'on va ouvrir la Loge ; en-
suite ils font le signe et les acclamations
du grade qu'ils vont tenir ; puis avertis-
sent que la Loge est ouverte : après quoi
ils questionnent leurs Officiers sur le Ca-
téchisme , en commençant par leur de-
mander si la Loge est couverte ; demande
qui doit être faite avant que de rien faire
de maçonnique , et sur-tout un signe qui
est un des principaux secrets. Ainsi ces
deux manieres d'ouvrir une Loge sont éga-
lement contraires aux lois de la Maçon-
nerie ; ce sont des innovations faites par
des Maîtres peu instruits des statuts de
l'Ordre ; c'est pourquoi il faut absolument
les éviter toutes deux , et je vais le prou-
ver. Il est défendu très - expressément de
faire aucun signe , encore moins de pro-
férer de mot sacré qu'en Loge ouverte.
et ici elle ne l'est pas , puisque c'est pour
*l'ouvrir : de plus , le Catéchisme n'est que
pour interroger les Freres qui visitent ,
( 11 )
ou pour instruire les nouveaux Initiés ; et
personne ne peut disconvenir que cela ne
doit se faire qu'en Loge ouverte. D'un
autre côté , l'ouverture une fois faite par .
toutes les demandes du Catéchisme , que
fera-t-on en Loge , s'il n'y a point de ré-
ception ? En vain me dit- on que toutes
ces demandes , avant que d'ouvrir une
Loge , sont une formalité qui caractérise
le Maçon qu'on interroge , en le forçant
d'avouer authentiquement sa réception.
Je réponds qu'il est impossible qu'un
Grand-Maître doute que ses premiers Of
ficiers ne soient pas Maçons ; main qu'en-
fin si c'est pour les tuiler , à plus forte
raison doit-il interroger toute l'assemblée.
Alors , au lieu de remplir la place de
Grand-Maître , en ouvrant sa Loge , il
n'est plus qu'un Expert ; et ce qui doit
être le Temple de la Lumiere devient le
réceptacle de la méfiance et de la confu-
sion. C'est donc faute d'attention , ou de
connoissance de vraies institutions de
l'Ordre , que tant de Vénérables ont con-
fondu si mal-à-propos l'ouverture de Loge
avec le Catéchisme , deux choses absolu-
ment différentes , comme on le verra si
l'on veut réfléchir sur l'ouverture qui va
suivre , dans laquelle on fait ces trois de-
mandes :
( 12 )
D. Quel est le premier soin d'un Maçon ?
R. C'est de voir si la Loge est couverte.
D. Quel est le second ?
R. C'est de voir si tous les Freres sont à
l'ordre.
D. Etes-vous Maçon ?
R. Tous mes Freres me connoissent pour
tel.

N'est -il pas aisé de s'appercevoir que


ces demandes ne doivent être faites qu'à
des Surveillans avant que d'ouvrir une
Loge , et qu'elles ne peuvent faire aucu-
nement partie de l'instruction ? N'est-il
pas ridicule d'exiger qu'un Frere qui ar-
rive , observe si les Experts remplissent
leur devoir , et si l'Assemblée est à l'or-
dre ? Quant à la premiere , dans tous les
cas , elle appartient à l'Expert ; lui seul
semble avoir le droit de demander à tous
ceux qui se présentent pour entrer en
Loge , s'ils sont Maçons , par la raison
qu'il en doute et qu'il doit s'en assurer ;
mais il n'en est pas ainsi du Maître , qui
doit se reposer sur des Officiers qu'il a
créés , du consentement de toute sa Loge',
et dont il connoît le mérite . Je conclus
donc , sur les principes de la Maçonnerie ,
et d'après le sens commun , qu'un Véné-
rable qui préside dans le Temple de la
Lumiere
( 13 )
Lumiere , duquel toutes les avenues sont
gardées par des hommes fideles et sûrs 2
doit être persuadé que tous ceux qui par-
viennent jusqu'à lui sont des Freres zélés
qui desirent participer aux travaux et
faire de nouveaux progrès dans l'art Royal ,
et qu'en leur demandant s'ils sont Maçons ,
c'est non-seulement douter de la capacité
des Experts , mais c'est encore oublier
que le soleil n'a d'autre fonction que celle
d'éclairer l'univers.
On peut encore examiner que les de-
mandes que l'on fait dans l'Ouverture qui
suit , ne renferment aucun des secrets de
l'Ordre ; et c'est à quoi l'on doit faire
grande attention , si l'on veut se confor-
mer aux anciens statuts , et les respecter
autant qu'ils le méritent , comme étant
fondés sur la raison.

AVERTISSEMENT.

Toutes les Demandes , et par consé-


quent leurs Réponses , que l'on verra
marquées d'une * , soit dans le grade d'Ap-
prentif, dans celui de Compagnon ou de
Maître , se font dans toutes les Loges ré-
gulieres , comme étant inséparables de la
vraie Maçonnerie , et cependant elles ne
Tome I. B
( 14 )
se trouvent nulle part imprimées qu'ici :
ce qui prouve authentiquement que les
Catéchismes dont tant de Maîtres se ser-
vent , n'ont été faits que par des Profa-
nes , ou de mauvais Freres mal instruits ,
et qu'il est tems , pour l'honneur et le
bien de l'Ordre , de les laisser au Public
auquel les Auteurs les ont fair connoître.
Il faut encore se persuader qu'un Véné-
rable doit tout savoir , mais qu'il est libre
de faire telle quantité de demandes qu'il
lui plaît , prises à son choix dans le Ca-
téchisme du grade qu'il tient.

Ouverture de la Loge d'Apprentif.

Le Vénérable , assis sous le dais , à


POrient, faisant face aux deux Surveil-
lans , qui doivent être à l'Occident , frappe
trois coups d'Apprentif sur l'Autel • et
dit : Silence , mes Freres , et en Loge. ( 1)
Ces paroles prononcées , toute l'Assem
blée se range sur deux lignes paralleles ,
ensuite le Vénérable dit :
Freres , premier et second Surveillans ,
engagez nos chers Freres, dans tous leurs

(1 ) On doit savoir que les deux Surveillans en


font autant sur leur colonuç.
( is )
grades et qualités , de vouloir bien nous
aider à ouvrir la Loge d'ApprentifMaçon.
Le premier Surveillant : ( 1 ) Mes chers
Freres , du côté du Midi , dans tous vos
grades et qualités , je vous invite de la
part du Vénérable à vouloir bien nous ai-
der à ouvrir la Loge d'Apprentif Maçon.
Le second Surveillant en dit autant sur
sa colonne , qui est le côté du nord.
D. Le Vénérable : Frere premier Surveil
lant, êtes-vous Maçon ? (x)
R. Tous mes chers Freres me connoissent
pour tel.
D. Quel est le premier soin d'un Maçon ?
R. C'est de voir si la Loge est couverte.
L. V. Faites-vous en assurer par l'Expert.
Comme dès l'instant que le Vénérable a

(1) S'il y a de Grands-Maîtres Visiteurs à l'O


rient , ou d'autres Freres , c'est toujours par eux
qu'il faut commencer , et cela daus tous les gra-
des , et chaque fois que l'on parle à l'Assemblée.
Ainsi on dira : » Vénérables Maîtres , ou Respec-
» tables Freres , qui décorez si bien l'Orient , mes
chers Freres , etc. «
(2 ) Ici la Loge n'est pas ouverte , et cepen-
dant le Vénérable ne demande à ses Surveil
lans s'ils sont Maçons , que pour leur faire en-
tendre qu'ils doivent surveiller à faire pratiquer
les devoirs de l'Ordre et à les pratiquer eux-
mêmes.
B&
( 16 )
frappé les trois premiers coups , chaque
Officier doit avoir pris sa place , le Sur-
veillant observe si l'Expert remplit ses
fonctions ; après quoi il répond :
Elle l'est , Très-Vénérable.
D. Quel est le second ?
R. C'est de voir si tous les Freres sont à
l'ordre. ( Après avoir observé. ) Ils y
sont , Très-Vénérable.
D. Pourquoi nous rassemblons-nous ?
R. Pour élever des Temples à la vertu ,
et creuser des cachots pour les vices.
D. * Combien de tems devons-nous tra-
vailler ?
R. Depuis midi jusqu'à minuit.
D. * Combien faut-il de tems pour faire
un Apprentif?
R. Trois ans.
"D. Quel âge avez-vous ?
R. Trois ans.
D. Quelle heure est-il ?
R. Près de midi.
Le Vénérable : En considération de l'heure
et de l'âge , avertissez tous nos chers
Freres , que la Loge d'Apprentif Maçon
est ouverte , et que nous allons com-
mencer nos travaux à la maniere ac-
coutumée.
Le premier Surveillant : Mes chers Freres ,
( 17 )
assis , dont la tête est garnie de cheveux
et seulement posée sur le corps . Auprès
il doit y avoir une table et un tabouret , et
vis -à-vis un tableau transparent représen-
tant un bras tenant un poignard et ce mot
écrit : VENGEANCE. Sur la table il
faut un gobelet , et au bas du tabouret doi-
vent être un grand poignard et une lampe
qui puissent se prendre à la main , et qui
rende une foible lumiere ; à l'autre côté de
la Chambre il faut une fontaine , de la-
quelle doit couler de l'eau claire .
Lorsque tout est ainsi disposé et que le
Frere Intime a conduit le Récipiendaire
dans cet appartement , il le place sur le
tabouret devant la table , sa tête appuyée
sur un de ses poignets ; puis il lui dit :
» Ne bougez pas , mon Frere , de cette
» situation , que vous n'entendiez frapper
» trois coups qui vous serviront de signal
» pour vous découvrir les yeux. Suivez
» exactement ce que je vous prescris ; sans
» cela vous ne pourriez jamais être admis
» dans l'auguste Loge de Maître - Elu . < «
Après ce discours le Frere Intime sort >
ferme la porte avec force , et abandonne
le Récipiendaire quelques instans à ses
réflexions , ensuite il frappe trois coups ,
puis laisse le tems au Récipiendaire d'exa-
miner ce qui est autour de lui , après quoi
В3
( 18 )
i entre avec un air sérieux , et lui dit :
» Courage , mon Frere , voyez-vous cette
» fontaine ? Prenez ce gobelet , puisez de
l'eau et Buvez , car il vous reste bien de
Pouvrage à faire. « <
Quand le Récipiendaire a bu : » Prenez ,
» lui dit le Frere Intime , cette lampe , ar-
» mez -vous de ce poignard , entrez aufond
» de cette caverne , et frappez tout ce que
yous trouverez qui vous résistera. Dé-
» fendez-vous ; vengez votre Maître , et
» rendez - vous digne d'être Elu. «
Le Récipiendaire entre le poignard levé ,
tenant la lampe de la main gauche. Le
Frere Intimé le suit en lui montrant le
fantôme ou la tête , et lui crie : » Frap-
» pez , vengez Adonhiram , voilà son as-
» sassin. « Le Récipiendaire frappe de son
poignard ; ensuite le Frere Intime lui
dit : Quittez cette lampe , prenez cette
» tête par les cheveux , levez votre poi-
guard , et suivez-moi. a

Nota. On a soin d'avoir du sang ou


quelque drogue rouge , dont le Frere In-
time teint le poignard et les mains du Ré-
cipiendaire avant de sortir de la caverne
puis il le conduit à la Loge , où le Frere
Intime entre le premier. Le Récipiendaire
fe suit , et est présenté à tous les Freres ,
( 19 )
qui sont debout , et qui font le signe lors
qu'il passé devant eux.

Aussi-tôt qu'il est en Loge , le Très-


Sage met sa main sur son poignard , le leve
au signe , et dit : N. N. M. Le Frere In-
time fait avancer le Récipiendaire à l'Au-
tel par trois grands pas précipités. Au
troisième , il s'incline , met un genou en
terre , pose la tête et le poignard sur l'Au-
tel et reste à genou. Salomon lui dit :
» Malheureux ! qu'avez vous fait ? Je ne
» vous avois pas dit de le tuer. « Tous les
Elus mettent à l'instant un genou en ter-
re , et disent : » Grace , Très- Sage Roi ,
» c'est le zele qui l'a emporté , grace ,
» grace ! « Salomon répond : » Qu'elle
» lui soit accordée comme vous le desi
» rez , mes Freres ; levez-vous , et con-
» courez avec moi à récompenser le zele
» et la fermeté de ce Frere ; et vous , mon
» Frere , levez - vous , venez et apprenez
» que tout ce que vous venez de faire est
» une image des obligations que vous con-
» tractez aujourd'hui. Vous allez rempla
» cer un des neuf Maîtres que Salomon
» jugea assez parfaits pour leur confier la
» poursuite du meurtrier d'Adonhiram.
» Quoique tous fussent animés d'une même
» ardeur , que Nistokin cût déjà décou-
( 20 )
vert le corps du Respectable , cepen
» dant il est à croire qu'aucun des Maî-
» tres n'auroit pu trouver la retraite de
» l'assassin , si un inconnu ne l'eût indi-
» quée à Salomon . Ce Sage Roi y envoya
» aussi-tôt neuf zélés Maîtres , dont un
» d'eux étant entré précipitamment dans
» la caverne , n'eût pas plutôt vu Abiram ,
» qu'il lul porta un coup de poignard ,
» dont il tomba mort sur la place. Venez
» maintenant ? mon Frere , recevoir la
>> récompense due à votre constance.
( En lui donnant le Tablier. )
» Ce Tablier marque le deuil que portent
>> tous les Elus de la mort d'Adonhiram ,
» et vous fait connoître le chagrin qu'en
» doit avoir tout bon Maçon.
( En lui donnant les Gants. )
» Ces gants vous apprennent que l'inno-
» cence seule a du chagrin sans remords.
» Nous avons en ce grade , comme dans
» tous les autres , un signe , une parole et
» un attouchement.
: » Le signe se fait par celui qui le de-
>>> mande ' en tirant son poignard de la
» main droite , et le levant comme pour
» frapper au front.
-..> Celui qui répond , ferme la main droi-
( 21 )
D. Où avez-vous été reçu Maçon ?
R. Dans une Loge parfaite.
D. Qu'entendez-vous par Loge parfaite ? !
R. J'entends que trois Maçons assemblés
forment une Loge simple , que cinq la
rendent juste , et que sept la rendent
parfaite.
D. Quels sont les trois Maçons de la Loge
simple ?érable ans
eill
Un Vén et deux Surv .
D. Quels sont les cinq de la juste ?
R. Ce sont les trois premiers et deux
Maîtres.
D. Quels sont enfin les sept qui rendent
une Loge parfaite ?
R. Un Vénérable , deux Surveillans , deux

sacrés. Les Chrétiens commencerent par mettre


trois lumieres sur leurs Autels , pour symboliser
la triple essence du Créateur ; et , par la suite ,
on en remplit les Temples , pour faire connoi
re immensité de l'Etre suprême. La Catholi
cité , en prenant cette maxime des Juifs , pu-
blía , par ses Cantiques sacrés , que c'étoit le
Dieu de la lumiere qu'elle adoroit , et non le
feu lui - même. Les Mages des anciens Perses
connoissoient un Dieu suprême Créateur de
l'Univers ; mais en même tems , ils admettoient
deux Principes coéternels ; le premier , auteur
du bien , qu'ils représentoient par la lumiere
l'autre, auteur du mal , qu'ils représentoient par
les térrebres..
( 22 )
Maîtres • un Compagnon et un Ap
prentif.
D. Qui vous a préparé pour être reçu
Maçon ?
R. Un Expert , Très- Vénérable .
D. * Qu'a-t-il exigé de vous ?
R. *Que je l'instruise de mon âge , de mes
qualités civiles , de ma Religion et de
mon zele à me faire recevoir ; après
quoi il m'a mis ni nu nì vêtu , mais ce-
pendant d'une maniere décente ; et
m'ayant dépourvu de tous métaux , il
m'a conduit à la porte de la Loge , à
⚫ laquelle il a frappé trois grands coups.
D. Pourquoi l'Expert vous mit-il ni nu
ni vêtu ?
R. Pour me prouver que le luxe est un
vice qui n'en impose qu'au vulgaire , et
que l'homme qui veut être vertueux
doit se mettre au- dessus des préjugés .
D. Pourquoi vous avoit-il dépourvu de
tous métaux ?
R. Parce qu'ils sont le symbole des vices ,
et qu'un bon Maçon ne doit rien possé-
der en propre. ( 1 )

( 1 ) Dans un grand nombre de Loges , et


dans tous les Catéchismes , au lieu de cette ré-
ponse symbolique et vraie , ou dit : » Que c'est
» que , pendant la construction du Temple de
( 23 )
D. Que signifient les trois coups de l'Ex-
pert?
R. Trois paroles de l'Ecriture Sainte :
Frappez , on vous ouvrira ; cherchez ,
vous trouverez ; demandez , vous re-
cevrez.
D. * Que vous ont-ils produit ?
R. L'ouverture de la Loge.
D. Lorsqu'elle fut ouverte , qu'est-ce que
l'Expert a fait de vous ?
R. Il m'a remis entre les mains du second
Surveillant.
D. Qu'avez-vous apperçu en entrant en
Loge ?
R. Rien que l'esprit humain puisse com-
prendre , un voile épais me couvroit les
yeux.
D. * Pourquoi vous avoit- on bandé les
yeux ?
R. * Pour me faire comprendre combien

» Salomon , on n'entendoit aucun bruit etc. K


Voyez , d'après cela , si les Profanes qui ont lu
ce galimathias , ( ces instructions sont publiques )
n'ont pas eu raison , en jugeant les Maçons là-
dessus , de les traiter d'insensés. Pour moi , je
ne puis comprendre comment on a pu oublier
que les anciens Maçons mettoient tous leurs biens
en commun pour soulager les voyageurs et les
infortunés.
( 24 )
Pignorance est préjudiciable au bonheur
' des hommes .
D. Que vous a fait faire le second Sur
veillant ?
R. Il m'a fait voyager trois fois de l'Occi-
dent à l'Orient par la route du Nord ; et
de l'Orient à l'Occident , par la route
du Midi ; puis il m'a remis à la dispo
sition du premier Surveillant.
D. * Pourquoi vous fit- on voyager ?
R. Pour me faire connoître que ce n'est
jamais du premier pas que l'on parvient
à la vertu .
D. Que cherchiez-vous dans votre route ?
R. Je cherchois la lumiere , de laquelle je
vous ai donné l'explication.
D. Que vous a fait faire le premier Sur-
* veillant ?
R. Après m'avoir ôté le bandeau , par l'or-
dre qu'il en reçut , il m'a fait placer
les pieds en équerre , et m'a fait parve-
nir au Vénérable , par trois grands pas.
D. Que vîtes-vous lorsqu'on vous eut
découvert les yeux ?
R. Tous les Freres armés d'un glaive
dont ils me présentoient la pointe.
D. * Pourquoi ?
R. * Pour me montrer qu'ils seroient tou
-jours prêts à verser leur sang pour moi ,
si j'étois fidele à l'obligation que j'al-
lois
( 25 )
lois contracter 9 ainsi qu'à me punir',
si j'étois assez méprisable pour y man-
quer.(1)
*
D. Pourquoi vous fit-il mettre les pieds
en équerre , et vous fit - il faire trois
grands pas ?
R. Pour me faire connoître la voie que
je dois suivre et comment doivent mar-
cher les Apprentifs de notre Ordre.
*
D. Que signifie cette marche ?
*
R. Le zele que nous devons montrer en
marchant vers celui qui nous éclaire.
D. Qu'est-ce que le Vénérable a fait de
vous ?
R. Comme il étoit certain de mes senti-
mens , après avoir obtenu le consente-
ment de la Loge , il m'a reçu Appren-
tif Maçon avec toutes les formalités
requises.
D. Quelles étoient ces formalités ?
R. J'avois le soulier gauche en pantouflé ,
le genou droit nu sur l'équerre, la main
droite sur l'Evangile , et de la gauche
je tenois un compas à demi-ouvert sur
la mamelle gauche qui étoit nue.

( 1 ) Dans les mêmes Catéchismes cités ci-des-


sus au lieu de la réponse que l'on vient de lire ,
on fait dire au Frere qu'on interroge , » que c'est
» pour écarter les Profanes. «
Tome I. C
( 26 )
D. Que faisiez-vous dans cette posture ?
R. Je contractois l'obligation de garder à
jamais les secrets des Maçons et de la
Maçonnerie.
D. Vous souvenez-vous bien de cette obli
gation ?
R. Oui , Très -Vénérable. (1).
D. * Pourquoi aviez-vous le genou nu et
le soulier en pantoufle ?
R. * Pour m'apprendre qu'un Maçon doit
être humble.
D. *Pourquoi vous mit- on un compas sur
la mamelle gauche nue ?
R. Pour me démontrer que le cœur d'un
Maçon doit être juste et toujours à dé-
couvert.
D. Que vous a- t- on donné en vous rece
vant Maçon ?
R. Un signe , un attouchement et deux
paroles.
D. Donnez-moi le signe ?
( Pour réponse on le fait. )

( 1 ) Il y a des Loges où l'on fait répéter l'o-


bligation ; mais ce n'est pas une loi généralement
reçue : cela dépend de la volonté des Vénéra-
bles. C'est pourquoi tout bon Maçon doit s'en
ressouvenir , ainsi que des mots sacrés , de la
marche et des sigues , attendu que cela ne doit
jamais s'imprimer.
( 27 )
D. Comment le nommez-vous ?
R. Guttural.
D. Que signifie-t-il ?
R. Une partie de mon obligation , que je
dois préférer d'avoir la gorge coupée ,
plutôt que de révéler les secrets des
Maçons aux Profanes.
D.Donnez l'attouchement au Frere second ?
( On le donne ; et lorsqu'il se trouve
régulier , le Surveillant dit :)
R. Il est juste , Très-Vénérable.
D. Dites-moi le mot sacré des Apprentifs ?
R. Très -Vénérable , on ne m'a permis que
de l'épeler : dites-moi la premiere lettre ,
je dirai la seconde.
(On l'épele alternativement. )
D. Que signifie ce mot ?
R. Que la sagesse est en Dieu. ( 1 ) C'est
le nom de la colonne qui étoit au Sep-
tentrion , auprès de la porte du Temple
où s'assembloient les Apprentifs.
D. Quel est votre mot de passe ?
R. Tubalcain , qui veut dire possession mon-
daine. C'est le nom du fils de Lamech
qui , le premier , eut l'art de mettre les
métaux en œuvre.

( 1) C'ett ainsi qu'il faut répondre dans l'ap→


prentissage. Voyez la note du mot sacré des Com
pagnons.
C&
( 28 )
D. * Ne vous a-t-on rien donné de plus en
vous recevant Maçon ?
R. L'on m'a donné un tablier blanc et
: des gants d'homme et de femme de la
même couleur. ( 1)
D. * Que signifie le tablier ?
R. Il est le symbole du travail : sa blan-
cheur nous démontre la candeur de nos
mœurs , et l'égalité qui doit régner en-
tre nous.
D. * Pourquoi vous a-t-on donné des gants
blancs ?
R. Pour m'apprendre qu'un Maçon ne
doit jamais tremper ses mains dans l'i-
niquité.
D. *» Pourquoi donne-t-on des gants de
femme ? «< 1.7
R.*» Pour montrer au Récipiendaire qu'on

(1) Quelques Maîtres ne donnent plus de


gants de femme. Cependant , cette attention >
si foible qu'elle soit pour des êtres créés pour
partager avec nous les peines et les plaisirs de
la société , ne pouvoit qu'honorer la Maçonne-
rie : j'en atteste les époux sensibles ; mais comme
tous les hommes ne pensent pas de même , ceux
qui ne voient aucun manque de délicatesse à
n'en plus donner , peuvent passer sur les mots
( et de femme ) , ainsi que sur la demande et
la réponse qu'ils verront marquées par des guil-
Jemets. «
( 29 )
» doit estimer et chérir sa femme , et
» qu'on ne peut l'oublier un seul instant
» sans être injuste. «<
D. Que vîtes-vous lorsque vous fûtes reçu
Maçon ?
R. Trois grandes lumieres placées en équer-
re , l'une à l'Orient , Pautre à l'Occi
dent , et la troisieme au Midi.
D. Pourquoi n'y en avoit-il point au Nord
R. C'est que le Soleil éclaire foiblement
cette partie.
D. Que signifient ces trois lumieres ?
R. Le Soleil , la Lune et le Maître de la
Loge.
D. *Pourquoi les désignent- elles ?
R. Parce que le Soleil éclaire les Ouvriers
le jour , la Lune pendant la nuit , et le
Vénérable en tout tems dans sa Loge.
D. Où se tient le Vénérable en Loge ?
R. A l'Orient.
D. Pourquoi ?
R. A l'exemple du Soleil , qui paroît à
l'Orient pour commencer le jour , le
Vénérable s'y tient pour ouvrir la Loge ,
aider les Ouvriers de ses conseils et les
éclairer de ses lumieres.
D. Et les Surveillans , où sont-ils placés ?
R. A l'Occident.
D. Pourquoi?
R. Comme le1 Soleil termine le jour à l'O-
C3
( 30 )
cident , les Surveillans s'y tiennent pour
fermer la Loge , renvoyer les Ouvriers
contens , et faire bon accueil aux Fre-
res Visiteurs.
D. Où vous a-t-on placé après votre rẻ-
ception ?
R. Au Septentrion.
D. Pourquoi ?
R. Parce que c'est la partie la moins éclai
rée , et qu'un Apprentif qui n'a reçu
qu'une foible lumiere , n'est pas en état
de supporter un plus grand jour.
D. A quoi travaillent les Apprentifs ! ( 1 )
R. A dégrossir et ébaucher la pierre brute.
D. Où sont-ils payés ?
R. A la Colonne J.
D. Quels sont les plus grands devoirs d'un
Maçon ?

(1) Comme les anciens Chevaliers enseignoient


à leurs nouveaux Initiés , non-seulement la Mo-
rale et la Religion , mais encore toutes les con-
noissances utiles au genre humain , ils compa-
roient les hommes à une pierre brute , et di-
soient que leurs sentimens dépendoient presque
toujours des premieres impressions qu'ils reçoi
vent comme la forme plus ou moins précieuse
d'un pierre dépend des coups que l'Artiste lui
donne. Voilà seulement pourquoi la pierre brute
doit être l'emblémie des Apprentifs.
( 31 )
R. * C'est de remplir ceux de l'état où la
Providence l'a placé , de fuir le vice et
de pratiquer la vertu.
Voilà absolument toutes les demandes
du Catéchisme des Apprentifs , et lors-
qu'elles ont été faites à un Frere qui ar-
rive après l'ouverture de la Loge , le Vé-
nérable lui dit :

D. * Mon Frere , que demandez-vous ?


R. * Très- Vénérable , d'être admis à vos
augustes travaux.
Le Vénérable : Prenez place , mon cher
$ Frere , vos lumieres et vos vertus vous
en donnent les droits.

Mais lorsque ces mêmes demandes ont


été faites après les Réceptions pour ins-
truire les nouveaux Initiés , et qu'il s'agit
⚫ de fermer la Loge , le Vénérable fait alors
les deux demandes suivantes , au lieu des
deux qu'on vient de lire ci - dessus .
D. Quelle heure est-il ?
R. Minuit.
D. Quel âge avez-vous ?
R. Trois ans.
Le Vénérable : En vertu de l'heure et de
Pâge , avertissez tous nos chers Freres ,
( 32 )
tant du côté du Midi , que du côté du
Nord , que nous allons fermer cette
Loge , en terminant nos travaux à la
maniere accoutumée .

Les deux Surveillans obéissent , chacun


sur sa colonne ; ensuite toute l'assemblée ,
à l'imitation du Vénérable , fait le signe
d'Apprentifet les acclamations ; après quoi
le Vénérable dit:

Mes Freres , la Loge est fermée..


Les deux Surveillans répetent ces pa-
roles.

Fin du premier Grade.


( 33 ))

LOGE DE TABLE.

Disposition de la Loge de Table.


Comme l'Instruction de la Loge de
Table fait partie des mysteres de l'Ordre
on doit tenir cette Loge dans un lieu aussi-
bien couvert que la Salle des Réceptions.
On dressera une Table en forme de fer-
à-cheval, assez grande , si le lieu le per-
met , pour que tous les convives soient
en-dehors. Le Vénérable est toujours placé
à l'Orient devant le milieu de la Table ,
ayant l'Orateur à sa droite : les Surveil-
lans sont aux deux bouts à l'Occident ;
les Maîtres occupent le Midi , ayant soin
d'en céder le haut à tous les Visiteurs qui
se présentent ; les nouveaux Initiés doi-
vent être au Nord , à côté de l'Orateur ,
et les Compagnons remplissent le reste de
cette partie. Le Frere Ambassadeur doit
se tenir dans le fer-à-cheval , vis-à-vis du
Vénérable ; il n'a d'autre fonction que
celle de remercier la santé des Princes.
Tout ce qui constitue le service de la
( 34 )
Table doit former trois lignes paralleles
c'est-à-dire , que les assiettes forment la
premiere , les bouteilles et les verres la
seconde et les plats de service et les lu
mieres forment la derniere.
Il est essentiel de savoir que tout ce
dont on se sert au Banquet change de
nom ; les verres y sont nommés CANONS ;
les bouteilles , BARRIQUES ; le vin rouge ,
POUDRE ROUGE ; le vin blanc , POUDRE
FORTE ; et l'eau , POUDRE BLANCHE ; le
pain se nomme PIERRE BRUTE ; les mets
quels qu'ils soient , MATÉRIAUX ; les lu-
mieres , ETOILES ; les assiettes , TUILES ;
les couteaux, GLAIVES ; et le sel, SABLE.

Ouverture de la Loge de Table.


Tout étant disposé tel qu'on l'a vu ci-
dessus , le Vénérable se leve , (l'Assemblée
en fait autant ) frappe trois coups d'Ap-
prentif sur la table ; les Surveillans lui rẻ-
pondent de même; ensuite le Vénérable dit;
Le Vénérable : Freres , premier et second
Surveillans , engagez nos chers Freres
tant du côté du Midi que du Nord , ( 1)

(1 ) Voy la seconde note du grade d'Apprentif,


)
de vouloir bien nous aider à ouvrir la
Loge d'Apprentif Maçon et celle d'Ins
truction de Table. (1 )
Le premier Surveillant : Mes F...
Le second Surveillant : Mes F...

Dès que les Surveillans ont fini d'annoh.


ner , le Vénérable les interrogé sur l'ou
verture de la Loge des Apprentifs ; et
après les dernieres demandes , il dit:
En considération de l'heure et de l'âge ,
avertissez tous nos chers Freres , que
la Loge d'Apprentif et celle d'Instruc-
tion de Table sont ouvertes , et que
nous allons commencer nos travaux
la manière accoutumée.

Le premier Surveillant ; Mes F...


Le second Surveillant : Mes F...

Le second Surveillant , ayant fini , le Vé-


nérable et toute l'assemblée font le signe

(1) Comme il est d'un usage général que les


Surveillans répétent sur leur colonne ce que le
Vénérable annoncé ou commande , et qu'on a
vu dans l'ouverture et la fermeture de la Loge
d'Apprentif , de quelle maniere ils le font , je
me contenterai de marquer leur devoir par leur
kom et un alinéa,
( 36 )
d'Apprentifet les acclamations ordinaires ;
après quoi chacun se rassied et fait usage
des matériaux , en attendant que le Véné-
rable annonce les trois premieres santés
d'obligation.
On doit prêter une oreille attentive aux
coups de maillet , soit que le Maître ou
les Surveillans frappent , et quitter' tout
-ce qu'on pourroit faire , afin d'entendre
se qu'ils vont proposer, et pouvoiry sous-
crire. Il n'est pas plus permis de parler
d'affaires de cœur ou d'intérêt dans cette
Loge que dans les autres ; la moindre faute
Déontraire à la bienséance y est punie :
-l'ivresse et la gourmandise y sont traitées
comme elles le méritent , c'est-à- dire ,
comme de grands vices ; enfin , le seul
sentiment qu'un Maçon doive avoir , est
celui de se faire estimer dans une assem-
blée d'hommes choisis , liés par l'honneur
et l'amitié. Ce n'est pas une vertu d'être
sobre et tempérant , mais un devoir :
l'homme sensuel qui , s'oubliant lui-même ,
oublie le respect qu'il doit à la société ,
つne mérite que le mépris général.
C'est toujours au commencement du
banquet que l'on porte les trois premieres
santés d'obligation , qui sont celles du Roi ,
de la Reine et de la Famille Royale : celle
du Très- Iliustre Frere , Sérenissime
Grand-
( 37 )
Grand-Maître de toutes les Loges Fran
çoises , et celle de la Respectable Sœur
Caroline , Reine de Naples , en action de
grace de la protection qu'elle accorda
aux Maçons persécutés injustement dans
ses Etats. (1) On joint à cette santé cel-1
les de tous les Rois Maçons , Protecteurs
de la Maçonnerie.
Il suffit ici de ne rapporter que la pre-
miere , attendu que les autres ne lui diffe-
rent en rien , si ce n'est par les noms et
les titres.

PREMIERE SANTÉ.
Le Vénérable frappe un coup , les Sur-
veillans en font autant : ensuite le Véné-
rable dit :

(1 ) Quelques Maîtres ne portent cette santé


qu'à la fin du Banquet , préférant celles des Of-
ficiers de la grande Loge et de tous les Maltres
réguliers de France ; mais comme c'est toujours
le Maître qui propose les santés , et qu'il fait par
tie de ceux-ci nommés ; que d'ailleurs la recon-
noissance doit être un des premiers sentimens du
vrai Maçon , je n'ai pas hésité de placer ici celle
de cette auguste Protectrice. Voyez à la fin de ce
volume la Relation des vexations que souffrirent l
Maçons.
Tome I. D
( 38 )
Freres , premier et second Surveillans ,
faites aligner et charger les armes pour
la premiere santé d'obligation , très-in-
téressanté à l'Ordre.

Le premier Surveillant : Mes Freres sur


ma colonne , dans tous vos grades et
qualités , alignez et chargez vos armes
- pour la premiere santé d'obligation ,
très-intéressante à notre Ordre , et que
: le Vénérable va proposer.

Le second Surveillant : Mes Freres...

Après que le second Surveiliant a fini,


toute l'Assemblée charge les canons de
poudre rouge , si fortement ou si foible-
ment que chacun le juge à propos ; et, dès
que les barriques sont reposées , le Véné-
rable dit : Freres premier et second Sur-
veillans , les canons sont- ils chargés et
alignés ?
Les Surveillans observent ; et lorsque…
tout est en ordre , ils répondent :
Le premier Surveillant : Oui , Très-Véné-
rable.
Le second Surveillant...
Si-tôt que les Surveillans ont répondu ,
le Vénérable se leve , se met à l'ordre ,
( 39 )
toute l'Assemblée en fait autant ; puis il
annonce la santé de la maniere suivante :
Le Vénérable : Freres premier et second
Surveillans , annoncez à tous nos chers 1
Freres , que la santé que j'ai le plaisir de
proposer, est celle du Roi , notre illus-
tre Monarque , glorieusement régnant ,
pour la conservation duquel nous ne
cesserons de faire des voeux , ainsi que
pour la prospérité de l'Etat et de ses
Armes. Nous joindrons à cette santé
celle de notre auguste Reine , celle de
la Famille Royale et de tout ce qui a
le bonheur de leur appartenir. C'est
pour des santés si cheres qu'il faut tirer
ces canonnées de poudre rouge , avec le
zele d'une amitié respectueuse , en fai-
sant feu , bon feu , et parfait feu.
Le premier Surveillant : Mes Freres sur
ma colonne , la santé proposée par le
Vénérable , est celle du Roi notre il-
lustre Monarque , glorieusement ré-
'gnant , et pour la conservation duquel
nous ne devons cesser de faire des
vœux , ainsi que pour la prospérité de
l'Etat et de ses Armes : il a joint à
cette santé celle de notre auguste Reine ,
celle de la Famille Royale , et de tout
ce qui a le bonheur de leur appartenir ;
D2
( (-40 )
c'est pour les porter avec toutes les
distinctions de la franche et royale
Maçonnerie, qu'il ¸ vous prie de tirer
ces canonnées de poudre rouge avec le
zele d'une amitié respectueuse , et de
faire feu , bon feu , et parfait feu.
Le second Surveillant en dit autant sur
sa colonne ; et dès qu'il a fini , le Véné-
rable commande l'ordre de la maniere ci-
dessous .
La main droite aux armes. ( On porte la
main aux armes, )
Haut les armes. ( On éleve le verre de-
vant soi à la hauteur de la poitrine. )
En joue. ( On approche le verre de la
bouche.
Feu , grand feu , et parfait feu. ( Alors
on boit en unefois ou en trois , selon l'exem-
ple que le Venérable donne. L'Ordré veut
cependant que ce soit en trois. )
Tous les Freres ayant consommé leur
poudre , le Vénérable dit :
Les armes en avant. ( On rapporte le
verre au second commandement et imitant
toujours le Vénérable. On porte le verre à
la mamelle gauche , puis à la droite : ensuite
on rapporte encore le verre au second com-
mandement , de manière que celafigure un
triangle. Lorsqu'on a fait cet exercice trois
( 41 )
fois , on pose le verre en trois tems sur la
table ; c'est-à-dire , qu'au premier on pose le
verre unpeu horisontalement à gauche , puis
onle rapporteparallèlement àdroite ; ensuite
on le pose fortement sur la Table ; après
quoi on frappe trois fois trois coups dans ses
mains , et l'on crie trois fois , Vivat ! )
Tout cet exercice doit se faire avec as-
sez d'exactitude et d'habileté pour que
'Assemblée fasse en même tems le même
mouvement , et que les verres ne produi-
sent qu'un seul coup.

DEVOIR DE L'AMBASSADEUR.

Dès que le Frere Ambassadeur entend


porter la santé du Roi , il doit se lever ,
mettre l'épée à la main , descendre à l'Qc-
cident , entre les Surveillans , et s'y repir
jusqu'à l'instant où tout le monde se ras-
sied , alors il remet son épée dans son
fourreau , prend son canon , qu'un Frere
servant lui présente , et remercie en ces
termes :
Vénérable Maître , si digne du rang où je
vous vois élevé ; Freres premier et se-
cond Surveillans , Freres Dignitaires ,
Freres Visiteurs ( s'il y en a ) , Freres
D3
( 42 )
Membres , Freres nouvellement initiés ;
mes Freres , le Roi , mon Maître , sen-
sible aux soins ordinaires que vous pre-
nez de porter sa santé , a bien voulu
me proposer pour vous en témoigner sa
juste reconnoissance ; ainsi , ne pou-
vant mieux m'acquitter de ses senti-
mens envers vous , et vous faire con.
noître ceux que vous m'inspirez , qu'en
me servant des armes des Maçons , je
vais tirer cette canonnée de poudre
rouge à votre gloire , et faire bon feu ,
grand feu , et parfait feu.
Alors il boit , en observant toutes les
formalités mentionnées ci-dessus. Quel-
ques instans après que les trois premieres
santés sont portées , les Surveillans et
F'Orateur portent celle du Vénérable de
la Loge ; et pour ne rien laisser à desirer
dans ce Recueil , je vais la rapporter ici ,
afin d'apprendre aux nouveaux Initiés les
formalités de l'Ordre.

Santé du Vénérable , portée par les trois


premieers Officiers.
Le premier Surveillant frappe un coup ,
le second en fait autant ; aussi- tôt le Vé-
nérable leur répond de même , et dit :
1 ( 43 )
Freres , premier et second Surveillans , que
demandez-vous ?
Le premier Surveillant : Très-Vénérable ,
le Frere Orateur , le Frere second Sur-
veillant et moi , vous prions de vouloir
bien permettre de charger les armes et
les aligner pour une santé qui nous est
chere , que nous avons à proposer.
Le Vénérable : Mes freres , dans tous vos
grades et qualités , chargez et alignez
vos armes , pour une santé que les chers
Freres Orateur et Surveillans ont à vous
proposer.
Tous les Freres généralement , ainsi que
le Vénérable , chargent leur canon ; et dès
qu'ils ont fini , le Vénérable dit :
Freres , premier et second Surveillans , tous
les canons sont-ils chargés et alignés ?
Les Surveillans observent ; et après que
tout est en ordre , ils répondent :
Oui , Très-Vénérable.
Le Vénérable : L'Orient se joint à vos
desirs ; quelle est la santé que vous avez
à proposer?
Le premier Surveillant : C'est la vôtre ,
Très Vénérable. Mes Freres sur ma
( 44 )
colonne , dans tous vos grades et qua-
lités , la santé que les chers Freres Ora-
teur , second Surveillant et moi , avons
le plaisir de proposer , est celle de no-
"
tre Vénérable Maître , présent , et de
tout ce qui a le bonheur de lui appar-
tenir ; c'est pour une santé si chere
qu'il faut nous réunir , afin de tirer ces
canonnées de poudre rouge , avec les
distinctions de l'illustre , franche et
royale Maçonnerie , et par trois fois
trois , faire bon feu , grand feu , et par-
fait feu.
Le second Surveillant : Mes Freres....
L'Orateur : Mes Freres , tant du côté du
Midi que du Nord...
Après que POrateur a fini d'annoncer
la santé , le premier Surveillant commande
l'ordre de la maniere qu'on l'a vu ci- des-
sus ; et lorsque toute l'Assemblée ( 1 )
excepté le Vénérable ) a fait feu , et fini
les acclamations ordinaires , le Vénérable ,
qui doit avoir son canon chargé , remercie
selon l'usage , et dès qu'il a applaudi , le
premier Surveillant dit :

(1 ) Ceux qui ont porté la santé ne doivent ja-


mais boire avec les autres , mais après , en acte
de remerciement.
((945 )
A moi , mes Frères.
Alors toute l'Assemblée ( excepté tou-
jours le Vénérable) recommence les applau
dissemens , et finit par les acclamations.
Comme il est d'usage de porter la santé
des Apprentifs , il est juste de leur ap-
prendre la maniere de remercier. Voici
.comment ils doivent le faire .

Remerciement des Apprentifs.

Après que le Vénérable et tous les Fre-


res ont applaudi la santé des Apprentifs ,
ceux-ci demandent la parole ( 1 ) , et lors-
qu'ils l'ont obtenue , le plus ancien d'en-
tr'eux se leve , et dit :
Vénérable Maître , qui ornez si bien l'O-
rient , Freres premier et second Surveil-
lans , et vous mes Freres , tant du côté
du Midi que du Nord , dans tous vos
grades et qualités , personne ne peut
être plus sensible que les Freres Ap
prentifs et moi , qui ai le bonheur d'en
faire corps , le sommes aux témoigna-

(1) Voyez la maniere de se comporter en


Loge , page 1.
(( 46 )
ges d'estime et d'amitié que vous avez
bien voulu nous donner , en portant
notre santé. Pour vous en marquer no-
tre vive reconnoissance , nous allons
en acte de remerciement , tirer cette ca-
nonnée de poudre rouge à votre gloire ,
et par les nombres connus des heureux
mortels , disciples de la vraie Lumiere ,
nous ferons feu , bon feu , et parfait feu.

- Deux autres Apprentifs répetent (1),


l'un après l'autre , les paroles du premier ;
et lorsqu'ils ont fini , tous ceux de ce grade
boivent , en observant les mêmes formali-
tés qu'on a vues ci-dessus.
Lorsque toutes les santés particulieres
sont portées , on termine le Banquet par
des Cantiques faits à la gloire de l'Ordre ,
que tous les Freres chantent l'un après
l'autre , ou en chorus , tel que le dernier,
qui est le même dans toutes les Loges ,
et qu'il ne faut jamais chanter que pour

(1 ) L'Ordre veut que l'on soit trois pour re-


mercier une santé comme pour la porter ; et lors-
qu'il ne se trouve qu'un Frere du Grade à qui
cette faveur est due , on joint sa santé à celle du
grade supérieur ; mais dès qu'il s'en trouve deux ,
l'Orateur est obligé de suppléer au troisieme.
Cette regle est générale , excepté les santés dea
Princes et des Vénérables.
( 47 )
la derniere santé qui précede immédiate-
ment la clôture de la Loge.

DERNIERE SANTÉ.
Le Vénérable : Freres , premier et second
Surveillans , faites charger et aligner les
armes pour la derniere santé d'obliga-
tion à notre Ordre.
Le premier Surveillant : Mes F...
Le second Surveillant : Mes F....

Après que l'Assemblée a obéi , les Sur-


veillans disent :

Le premier : Très-Vénérable , les armes


sont chargées et alignées du côté du
Midi.
Le second : Très-Vénérable , elles le sont
pareillement du côté du Nord.
Alors le Vénérable et tous les Assistans
se levent , puis se croisant le bras , se pren-
nent réciproquement la main gauche de la
main droite , et forment une chaîne tous
ensemble , sans en excepter même les Fre-
res Servans ( 1 ). En restant dans cet état , f

( 1 ) Zorobabel maintint si bien l'égalité parmi


le peuple juif, que les Maçons qui travailloient
la réédification du Temple , et les Généraux
( 48 )`
le Vénérable entonne le cantique suivant ;
et tous les Assistans font chorus.

CANTIQUE DE CLOTURE.

PREMIER COUPLET.

Freres et Compagnons
De cet Ordre sublime ,
Par nos chants témoignons
L'esprit qui nous anime :
Jusques sur nos plaisirs;
De nos vertus nous appliquons l'équerre ,
Et l'art de régler ses desirs ,
Donne titre de Frere.
ΙΙ.
C'est ici que de fleurs
La sagesse parée ,
Rappelle les douceurs
De l'empire d'Astrée.

qui les défendoient contre les Lieutenans d'Ar-


taxerxe 2 vivoient ensemble sans distinction , et
regardoient comme Freres tous les Israélites , de
quelque condition qu'ils pussent être , et l'on avoit
soin d'associer aux Banquets tous ceux qui étoient
revenus de captivité .
Ce
( 49 )
Ce nectar vif et frais
Quenous voyons allumer tant de guerres ,
Devient la source de la paix ,
Lorsqu'on le boit en Freres.
I II.
Par des moyens secrets ,
En dépit de l'envie ,
Sans remords , sans regrets ,
Nous seuls goûtons la vie;
Mais à des biens si grands ,
En vain voudroit aspirer le vulgaire ;
Nul ne coule des jours charmans
Sans le titre de Frere.
IV.
L'antiquité répond
Que tout est raisonnable ,
Qu'il n'est rien que de bon ,
De juste et d'agréable.
Dans les sociétés
Des vrais Maçons tous les cœurs sont sin-
ceres ,
Malgré les rangs , les dignités ,
Tous les hommes sont Freres.
V.
On a vu de tout tems
Des Monarques , des Princes,
Et quantité de grands ,
De toutes les Provinces ,
Tome I. E
( 50 )
Pour prendre un tablier,
Quitter sans peine leurs armes guerrieres ;
Et toujours se glorifier
D'être connus pour Freres.
VAI.X
Profanes curieux
De savoir notre ouvrage ,
Jamais vos foibles yeux
N'auront cet avantage.
Vous tâchez follement
De pénétrer nos plus profonds mysteres ;
Vous ne saurez pas seulement
Comment boivent les Freres.
VII.
Buvons tous en l'honneur
Du paisible Génie
Qui préside au bonheur
De la Maçonnerie.
Dans un juste rapport ,
Que par trois fois , au signal de nos verres,
Soit le symbole que d'accord
Nous buvons à nos Freres ( 1 ).

(1 ) Après ce couplet , le Vénérable et tout❤


l'Assemblée boivent , avec les formalités ordinai-
res , à la santé de tous les Maçons répandus sur
la terre ; et lorsque l'exercice est fini , le Véné-
rable commence le couplet suivant.
( 31 )
VIII.
Jolgnons-nous main en main ,
Soyons fermes ensemble ;
Rendons grace au destin ,
Du nœud qui nous rassemble.
A toutes les vertus
Ouvrons nos cœurs en fermant cette Loge ,
Et que jamais à nos statuts
Nul de nous ne déroge.

Le Cantique étant fini , le Vénérable


fait les trois demandes suivantes , et qui
sont les seules qui doivent servir à la clô-
ture de la Loge de Table.
D. Freres , premier et second Surveillans ,
tous les Freres sont-ils à l'ordre ?.
R. Ils y sont, Très-Vénérable.
D. Quelle heure est-il ?
R. Minuit.
D. Quel âge avez -vous ?
R. Trois ans.
LeVénérable : En considération de l'heure
et de l'âge , etc. Le reste est tout à
fait semblable à la clôture de la Loge
d'Apprentif. (pag. 24. )

Es
( 52 )

CANTIQUE

Faitpour la Loge de Saint-Pierre des Amis


réunis, chantés lejour de la réception du
Frere T. C..

PREMIER COUPLET.

Par nos épreuves symboliques


Nous avons connu votre cœur.
Devant les vertus maçonniques
Tombe le bandeau de l'erreur.
: Devenu notre Frere ,
Pourjamais nous vous chérissons ;
Ainsi que nous partagez la lumiere
Qui fait le bonheur des Maçons.
I I.

Initié dans nos mysteręs ,


Je dois vous apprendre en ce jour ,
Que vous devez à tous les Freres
Votre indulgence et votre amour.
Soulagez l'indigence ,
De vos biens , de votre raison ,
Par la vertu domptez l'intempérance :
Ce sont les devoirs d'un Maçon.
( 53 )
III.
Loin de nous , titres chimériques,
Rang que l'orgueil a suscité ;
Les seules grandeurs Maçonniques
Sont la sagesse et l'équité.
Vous verrez dans l'Histoire ,
Le Roi , le Prince , le Guerrier ,
Descendre ici , du temple de la Gloire,
Pour porter notre tablier.
I V.
Il'est vrai qu'il est dans nos temples
Des noms , des rangs , des dignités ;
Mais ce sont tous de vifs exemples
Que l'on donne à l'humanité.
Chacun doit à l'estime
L'éclat dont il est revêtu.
Chez les Maçons l'on sait punir le crime
Et récompenser la vertu.
V.
AU VÉNÉRABLE.

O toi , qui dans ce sanctuaire ,


Unis la force à la bonté ,
Pour sceptre n'a qu'un seul équerre ,
Ta vertu fait ta majesté.
L'amitié te couronne.
Notre amour , voilà ta grandeur.
E3
( 54 )
Qu'as-tu besoin et de sceptre et de trône ,
Quand tu regnes dans notre cœur ?
V I.
A TOUS LES FRERES.

Et vous , que la vertu rassemble ,


Freres Maçons , dans ce beau lieu •
Chargez , alignez-vous ensemble ,
Préparez-vous à faire feu.
De l'amitié sincere ,
Peut-il être un plus digne prix,
Que la santé du Vénérable Frere ,
Maître des Amis réunis ?

VII.

AU SOLEIL.

Astre qui roule sur nos têtes ,


En jouissant de ta clarté ,
· Nous mêlons , dans toutes nos Fêtes
La sagesse et la volupté.
De cet accord sublime
Le bonheur est toujours le prix :
Chantons , sans fin , d'une voix unanime ,
Vivent les amis réunis.
( 55 )

EXPLICATION DE LA MAÇONNERIE

ZT DE SES EMBLEMES.

CANTIQUE

Sur l'Air du Vaudeville d'Epicure.

PREMIER COUPLET.

Sages que l'Univers contemple ,


Philosophes qui l'éclairez ( i) ,
Demi-Dieux , entrez dans ce 'Temple ,
Dans tous nos secrets pénétrez ;
Pour vous , de nos plus grands mysteres )
Je dois tirer le voile épais
Qui les cache aux hommes vulgaires
Et nous les conserve parfaits.
I I.
Dans nos Temples tout est symbole ,
Tous les préjugés sont vaincus ;
La Maçonnerie est l'école
De la décence et des vertus.

( 1 ) Je fis ce Cantique le jour que M. de Vol-


taire fut reçu Maçon à la Loge des neufs Sœurs.
(( 56 )
Ici nous domptons la foiblesse
Qui dégrade l'humanité ,
Et le flambeau de la sagesse
Nous conduit à la volupté.

III.

Le compas démontre un cœur juste ,


Si nécessaire à tous Maçons' ;
Des Apprentifs la pierre brute
Symbolise nos passions ;
Le niveau , l'à-plomb et l'Equerre
Sont sagesse , force , beauté ;
Et l'emblême de la lumiere
Annonce la Divinité.

Fin de la Loge de Table.


( 37 )
ÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿ ÿÿÿÿFFFFFFFFFF FFFFF
SSSSSSSSSS
COMPAGNONNAGE.

DEUXIEME GRADE.

AVERTISSEMENT

Sur l'Ouverture de la Loge et sur le Cate-


chisme des Compagnons.
Quoique P'Ouverture de la Loge des
Compagnons , qu'on verra ci-après , soit
aussi ancienne que la Maçonnerie symbo-
fique , et qu'elle soit fondée sur les Statuts
de l'Ordre , il est bon d'avertìr ici que
les Vénérables qui ont eu la bonne-foi de
suivre les fausses instructions, dont j'ai
parlé , ne la connoissent nullement , et
qu'ayant confondu les devoirs de l'Expert
avec l'instruction des nouveaux Initiés ,
ainsi que je l'ai déjà dit ( 1 ) , ils ouvrent la
Loge des Compagnons comme celle des
Apprentifs , c'est-à-dire , par les signes de
ce grade , et toutes les demandes du Ca-
‫لديا‬
(1) Voyez les Observations sur l'Ouverture des
Loges
( 58 )
téchisme ; ce qui est une des plus gran-
des fautes qu'un Vénérable puisse com-
mettre , et de laquelle il ne peut se cor-
riger trop tôt.
C'est encore très-mal -à- propos que les
Vénérables cités ci- dessus , font , dans le
grade d'Apprentif, les demandes que l'on
verra marquées de guillemets dans l'Ins-
truction suivante , attendu que la plupart
supposent des connoissances de Géomé-
trie , et que les autres donnent l'explica-
tion des ornemens et des bijoux qui étoient
enfermés dans le Temple , et qui , par
conséquent , ne doivent être connus que
des Compagnons, comme étant les seuls qui
y entroient. De plus , on peut voir ce que
j'ai dit en parlant des anciens Chevaliers.

Ouverture de la Loge de Compagnon.


Tout étant disposé pour donner ce
grade , le Vénérable frappe en Compa-
gnon ; les Surveillans lui répondent de
même ; ensuite le Vénérable dit :
Freres , premier et second Surveillans ,
engagez nos chers Freres , tant du côté
du Midi que du Nord ( 1 ) , de vouloir bien
(1) Voyez la seconde note de l'Ouverture de
la Loge d'Apprentifs.
( 59 )
nous aider à ouvrir la Loge de Compa-
gnon Maçon. Les deux Surveillans obéis-
sent à la maniere accoutumée . Après quoi
le Vénérable leur fait les demandes sui-
vantes , et qui sont les seules qu'on doive
faire aux deux premiers Officiers pour ou-
vrir cette Loge.

D. * Freres , premier Surveillant , d'où ye-


nez -vous ?
R. Très-Vénérable , je viens de travailler
dans le Temple en qualité de Compa
gnon.
D. * Que venez-vous faire ici ?
R. Recevoir vos ordres et profiter de
vos lumieres.
D. Que devez-vous observer en qualité de
premier Compagnon ?
R. Si tous les Freres sont à l'ordre. ( Il ob-
serve etrépond en raison de ce qu'il voit.)
D. * Pourquoi nous rassemblons-nous ?
R. * Pour nous instruire dans l'Art Royal
en nous livrant à l'étude des sciences
qu'il exige.
D. Quelle heure est-il ?
R. Midi plein.
D. Quel âge avez-vous ?
R. Cinq ans.
Le Vénérable : En vertu de l'heure et de
Pâge , avertissez nos chers Freres , que-
( бо )
la Loge de Compagnon est ouverte, et
que nous allons commencer nos tra-
vaux à la maniere accoutumée.

Le premier Surveillant : Mes Freres du


côté du Midi , etc. ,
Le second Surveillant : Mes Freres du
côté du Nord , etc.

Lorsque le second Surveillant a fini , le


Vénérable, et toute l'Assemblée , font le
signe de Compagnon et les acclamations
ensuite on fait des réceptions , s'il y a des
Récipiendaires , ou sans quoi l'on com-,
mence l'instruction.

Catéchisme des Compagnons.


-40 17 $
D. Mon Frere , quel sujet vous amene ?
R. Très-Vénérable , je viens à l'assemblée
des Compagnons pour recevoir vos or-
dres et profiter de vos lumieres.
D. * Comment êtes · vous parvenu à ce
grade ?
R. Par le zele , le travail et la prudence.
*
D. Que vous a- t-on appris en vous re-
cevant Compagnon ?
R. La signification de la lettre G.
D. Que signifie cette lettre ?
R.
( 61 )
R. Géométrie , cinquieme des sciences , et
la plus utile à un Maçon.
D. Où avez-vous été reçu Compagnon ?
R. Dans une Loge parfaite.
D. Quels sont ceux qui composent une
- telle Loge ? ........
R. Six , désignés par les six lumieres , qui
, sont un Vénérable Maître , deux Sur-
veillans , deux Maîtres et un Compa-
gnon (1).
D. * Comment vous a- t- on reçu ?
R. * En me faisant monter les sept degrés
du Temple.
D. Que vous a- t- on donné après vous
avoir reçu ?
R. Un signe , un attouchement et deux
# paroles..
D. Donnez-moi le signe ?
(Gour réponse on le fait. )
D. Comment le nommez-vous ?
R. Pectoral.

( 1 ) Tous les Maçons qui suivent les Catéchis


mes publiés répondent à cette demande , qu'il
faut sept Maçons pour une Loge de Compagnon
quoique généralement dans toutes les Loges , on
ne mette que six lumieres ; et ce qu'il y a de
plus étonnant , c'est qu'ils y mettent des Appren
tifs. Or, je demande aux Vénérables s'ils en
admettent jamais pour recevoir un Compagnon ?
Tome I. F
( bi )
D. Que signifie-t-il ?
R. Que je garde les secrets des Maçons
dans le cœur , et que je préférerois l'a
voir arraché plutôt que de les révéler
aux pròfanes .
D. Donnez l'attouchement au Frere se
i cond ?
On obéit , et lorsqu'il est conforme à
-Pordre, le second Surveillant répond :)
R. Il est juste , Très-Vénérable.
D. Dites-molle mot sacré des Compagnons?
On le dit comme on l'a appris. )
D. Que signifie ce mot ?
R. La force est en Dieu ( i ) . C'est le nom

(r) Dans une infinité de Loges on donne pour


signification du mot des Apprentifs , La force est
en Dieu , et pour celui-ci jeLa sagesse est en Dieu
ou persévérance dans le bien. Ce sont des fautes
impardonnables , contraires à la raison , aux lois
de la Maçonnerie et à l'Ecriture Sainte : premiér
rement , c'est que tous les Maçons s'accordent
sur ce que la sagesse cherche à inventer , et la
force à soutenir. Or , n'est-il pas ridicule de
vouloir soutenir ce qui n'a pas encore d'exis
tence ? Secondement , c'est que la base de la
Maçonnerie est la sagesse ; et , la derniere preuve
qui ôte toutes répliques , c'est que les interprés
tations des noms propres de la Bible disent ex
pressément , que c'est la colonne J qui dit Sa-
gesse , et que la colonne B dit Force : cela n'est-
ál pas suffisant ?--
(( 63 )
de la colonne qui étoit au Midi , près
de la porte du Temple où s'assem-
bloient les Compagnons .
D. Avez-vous travaillé depuis que vous
êtes Compagnon ?
R. Oui , Très Vénérable , j'ai travaillé
dans le Temple de Salomon,
D. Par quelle porte y êtes-vous entré ?
R. Par la porte de l'Occident. (1) A
D. Qu'avez vous remarqué près de cette
porte ?
R. Deux grandes colonnes.
D. De quelle matiere étoient - elles
R. D'airain.
D. Quelle étoit leur hauteur ?

(1) Cette réponse mérite éclaircissement. Il


est certain qu'il n'y eut jamais de porte à l'Oc-
cident au Temple de Salomon ; mais lorsque les
Chrétiens rendirent la Maçonnerie l'embléme de
leur Religion , ils corrigerent , autant qu'ils pu-
rent , tout ce qni n'étoit pas conforme à la véri❤
table Eglise. Il est aisé de se persuader que le
choeur des Eglises Romaines , et notamment 'ce-
lui det Paroisses doit être situé à l'Orient ,
c'est-à-dire , que la porte doit être à l'Occident.
Les nouveaux Initiés peuvent juger , par cette
vérité , combien la Maçonnerie est respectable ';
et que , s'ils ignorent la signification de ses em-
blêmes , ils doivent au moins les respecter
pratiquer les vertus qu'elle leur prescrit.
FI
( 64 )
R. Dix-huit coudées.
D. Leur circonférence ?
R. Douze coudées ( 1 ).
D. De quelle épaisseur d'airain ?
R. Quatre doigts.
D. De quoi étoient-elles ornées ?
R. De chapiteaux .
D. * Que soutenoient-elles ?
R. *Des globes en forme de sphere , par-
semés de lis et de pommes de gre-
nade (2).
D. Combien y en avoit-il ?
R. Cent et plus.

(1 ) Des Maçons très-éclairés d'ailleurs , mais


qui connoissent peu les symboles de la Maçon-
merie , trouvent cette réponse ridicule. Ils appor-
tent pour raison qu'une colonne de dix-huit cou-
Idées de haut , sur douze de circonférence , est
tout-à-fait contre les regles de l'Architecture.
Cela est vrai , tous les Maçons instruits en sont
persuadés ; mais ils savent de plus que cette cir-
conférence immense , contraire à des regles fai-
tes par des hommes , est un emblême qui démon-
tre que la sagesse et la puissance de l'Etre Su-
prême sont au-dessus des dimensions et du juge-
ment des créatures. On a vu ce que les noms
des deux colonnes signifioient.
(2) Voilà la vérité. Les demandes et les ré-
ponses que l'on trouve dans tous les autres Caté
chismes sont fausses et ridicules.
( 65 )
D. * Pourquoi dites-vous cent et plus ?
R. Pour marquer que les bons Maçons
doivent être sans nombre .
D. * A quoi servoit l'intérieur de ces co-
lonnes ?
R. A renfermer les instrumens de Géo-
métrie et le trésor pour payer les ou-
vriers (1 ).
D. » A qui étoit dédiée la Loge où vous
» avez été reçu ?
R. » A S. Jean- Baptiste.
D. » Pourquoi ?
R. » C'est que du tems des guerres de la
» Palestine , les Chevaliers Maçons se
» réunirent aux Chevaliers de Saint-
» Jean de Jérusalem pour combattre
» les infideles. Comme ils s'étoient mis
» sous la protection de ce grand Saint ,
» et qu'ils remporterent la victoire , ils
>> lui rendirent graces à leur retour , et
» convinrent qu'à l'avenir toutes les Lo-
» ges lui seroient dédiées.
D. » Dans quel endroit est située votre
» Loge ?
R. » A l'Orient de la vallée de Josaphat ,

( 1 ) Ces réponses , ainsi que toutes les au-


tres sont emblématiques ; mais les Statuts de
P'Ordre défendent de les expliquer dans ce
Grade.
F}
( 66 )
» dans un lieu où regnent la paix , la
» vérité et l'union.
D. » Quelle forme a- t-elle ?
R. » Un carré long.
D. » Quelle longueur ?
R. » De l'Orient à l'Occident,
D. Sa largeur?
R. » Du Midi au Septentrion.
D. » Sa hauteur ?
R. » Des coudées sans nombre.
D. » Sa profondeur ?
R. » De la surface de la terre au centre.
D. » De quoi est-elle couverte ?
R. » D'un dais céleste parsemé d'étoiles.
D. » Qui soutient un si vaste édifice ?
R. » Deux grands piliers ( 1 ).
D. » Comment les nommez-vous ?
R. » Sagesse et Force.
D.» Expliquez-moi cela ?
R. » Sagesse pour inventer, et Force pour
» soutenir (2).

(1) Voyez la note suivante et la huitieme du


Catéchisme des Maîtres,
(2) Il est aisé de reconnoître ici la vérité de
ce que j'ai dit dans la premiere note du Grade
d'Apprentif, que la Maçonnerie est l'emblême
de toute la nature. Les demandes et les répon-
ses qu'on vient de lire sont une description sen-
sible du Globe que nous habitons , et dont
l'existence est l'ouvragé de la sagesse et de la
puissance
( 67 )
D. Avez-vous des ornemens dans votre
Loge ?
R. Oui , Très - Vénérable , au nombre de
trois , qui sont , le Pavé Mosaïque , la
Houpe dentelée et l'Etoile flamboyante.
D. Que représentent- ils ? :
R. Le Pavé Mosaïque représente le seuil
du grand Portique du Temple , la
Houpe dentelée , les ornemens exté-
rieurs , et l'Etoile flamboyante , le cen-
tre d'où part la vraie lumiere.
D. Ces ornemens ne renferment-ils pas
quelque moralité ?
R. * Oui , Très-Vénérable , le Pavé Mo-
saïque , formé de différentes pierres join-
tes ensemble par le ciment , marque l'u-
nion étroite qui regne entre les Maçons
étant liés par la vertu ; la Houpe den-
telée est l'emblême de l'ornement ex-
térieur d'une Loge par les mœurs des
Freres qui la composent ; et l'Etoile
flamboyante est le symbole du Soleil
de l'univers.
D. » Avez-vous aussi des bijoux dans vo-
» tre Loge ?
R. » Qui , Très-Vénérable , au nombre de
» six , dont trois mobiles , et trois im-
>> mobiles.
D. Quels sont les trois mobiles ?
R. L'Equerre , le Niveau et la Perpen
» diculaire.
( 68 )
D. *Pourquoi les appelez-vous mobiles?
R. Parce qu'ils passent d'un Frere à
l'autre.
D. » A quoi servent-ils ?
R. » L'Equerre sert à former des quarrés
>> parfaits , le Niveau à égaliser les su-
» perficies , et la Perpendiculaire à éle-
» ver des édifices droits sur leur base.
D. » Quels sont les trois bijoux immo-
» biles ?
R. » La Pierre brute , la Pierre cubique
i » ou à aiguiser , et la Planche à tracer
» des Maîtres.
-D. » Quel est leur usage ?
R. » La Pierre brute sert aux Apprentifs
» à travailler , la Pierre cubique sert
>> aux Compagnons pour aiguiser leurs
outils ( 1 ) , et la Planche , à tracer

( 1) Plusieurs Vénérables transposent cette de-


mande , en apportant pour raison que c'est
l'Apprentif qui doit aiguiser les outils , et que le
Compagnon doit tailler la pierre ; mais non-seu-
lement qu'on n'aiguise et que l'on ne taille rien
en Loge , c'est qu'il ne faut pas oublier que les
mêmes Philosophes qui comparoient l'Apprentif
à une pierre brute , comparoient alors le Com-
pagnon à une pierre cubique , qu'ils regardoient
comme le solide le plus parfait , qui présentoit
le plus de surfaces unies , et qui pouvoit servir à
( 69 )
aux Maîtres pour former leurs des-
>> sins.
D. Tous ces bijoux n'ont-ils pas quelque
signification symbolique ?
R. * Oui , Très-Vénérable ; l'Equerre nous
annonce que toutes nos actions doivent
être réglées sur l'équité ; le Niveau ,
que tous les hommes sont égaux , et
qu'il doit régner une parfaite union en-
tre des Freres ; et la Perpendiculaire
nous démontre la stabilité de notre Or-
dre , étant élevé sur les vertus : la Pierre
brute , à laquelle travaillent les Ap-
prentifs , est l'emblême de notre ame ,
susceptible de bonnes ou de mauvaises
impressions ; la pierre cubique qui sert

tout ce qu'on vouloit l'employer ; ils terminoient


cette pierre en pyramide , afin qu'elle renfermât
tous les nombres sacrés ; cest-à-dire , unite
cinq , quatre , trois fois trois , et par conséquent
neuf de plus , pour tailler cette pierre , il faut
faire usage du compas , de l'équerre , du niveau ,
de la ligne d'à-plomb ; et comme tous ces ins-
trumens sont les symboles des sciences et des
vertus , et que c'étoient les moyens que ces Philo-
sophes employoient pour faire ce que nous appe-
lons un Compagnon , ils pouvoient donc sans er-
reur faire cette comparaison morale. Les outils
ne signifient rien autre chose que les soins et
les desirs.
( 70 )
aux Compagnons pour aiguiser leurs
qutils , nous fait ressouvenir que ce
n'est qu'en veillant sur nous-mêmes que
nous pouvons nous garantir des vices ;
ét la Planche à tracer des Maîtres , est
le bon exemple qui nous facilite la pra-
tique des plus éminentes vertus.
D. Combien y a-t- il de sortes de Ma-
» çons ?
R. » De deux sortes : les Maçons de théo-
» rie , et les Maçons de pratique.
D. » Quels sont les Maçons de théorie ?
R. » Ce sont ceux de notre Ordre qui
» élevent des Temples à la vertu , et
» qui creusent des cachots pour les
>> vices.
D.» Quels sont les Maçons de pratique ?
R. Ce sont des Ouvriers qui construi-
» sent des édifices matériels .
D. » A quoi sert la Maçonnerie de théorie ?
R. Elle sert , par ses principes et par sa
» morale sublime , à épurer nos mœurs
» et à nous rendre utiles à l'Etat et à
» l'humanité .
D. Quelles sont les lois de la Maçonnerie?
R. Punir le crime et honorer la vertu.
- D. Que doit éviter un Maçon?
R. L'envie , la calomnie et l'intempérance.

D. Que doit-il observer ?
R. Le silence , la prudence et la charité.
(* )
D. Pourriez-vous me dire combien il y a
de points dans la Maçonnerie ?
R. Ils sont sans nombre , mais ils se ré-
duisent à quatre principaux , savoir : le
Guttural et le Pectoral , qui nous rap
pellent notre obligation , ainsi qu'on
l'explique en les faisant le Manuel
qui sert à donner l'attouchement pour
se reconnoître , et le Pédestre , qui
nous démontre que tout bon Maçon
doit marcher dans la voie de l'équité
dont l'Equerre est le symbole.
D. Comment voyagent les Compagnons ?
R. De l'Occident au Midi , du Midi au
Nord , et du Nord à l'Orient.
D. * Que signifie cette marche ?
R. * Qu'un Maçon doit voler au sécours
de ses Freres , fussent-ils aux extrêmi
tés de la terre.
D. Où sont placés les Compagnons en
Loge ?
R. Au Midi , pour recevoir l'ordre des
Maîtres. }
D. Ou sont-ils payés ?
R. A la colonne B.
D. Quel est le mot de passe des Compa
gnons ? Y
R. Schibboleth. '
D. Que veut dire ce mot ?
R. Epi , en Hébreu ; c'est le mot du gues
(.7% )
du camp de Jephté , Capitaine des Is-
raélites. Lorsque la Tribu d'Ephraïm se
révolta , Jephté s'empara des bords du
Jourdain par lesquels Ephraïm devoit
retourner ; et tous ceux qui se présen-
toient au passagé et qui ne pouvoient
* prononcer ce mot , étoient massacrés et
précipités dans le fleuve. TRIND
"
D. Avez-vous yu votre Maître aujourd'hui?
R. Oui , Très-Vénérable.
D. Comment étoit-il habillé ?
R. D'or et d'azur.
D. Que signifient ces deux mots ?
R. * Qu'un Maçon doit conserver la ' sa-
gesse au sein des grandeurs dont il
peut être revêtu.
D. Quel age avez-vous ?
R. Cinq ans.
D. Quelle heure, est-il ?,
R. Minuit.

Cette Loge se ferme comme la précé


dente ; il n'y a que le nom , le signe et
les applaudissemens à changer.

Fin de la Loge de Compagnon.

wb tera si 1. 2.
MAITRISE .
( 23)

11. 1

MAITRI SE
TROISIEME GRADE
ཏི །

Passages extraits de l'Histoire de la Ma-


connerie , pour servir de Discours pré-
liminaire à cette Instruction.

S'I'y a jamais eu une société dans PU


K nivers qui ait mérité à juste titre la pro-
tection des Souverains , l'estime des Phi-
losophes et le respect des peuples , c'est
sans doute celle de la Maçonnerie ; et en
effet , puisqu'il faut des plaisirs à tous les
hommes , dans quelque condition qu'ils
soient , avec quelle satisfaction les Rois
et les Magistrats éclairés ne doivent- ils
pas voir s'introduire , se généraliser dans
leurs Etats , dans leurs Gouvernemens
celui qui maintient parmi les hommes la
connoissance d'un Dieu Suprême , le res-
pect de la Religion , l'obéissance des Su-
jets envers leurs Princes , la tempérance
des passions , l'amour de ses semblables ,
et l'humanité envers les malheureux ? Voilà
la base de la Maçonnerie ; et c'est aussi
Tome I. G
( 74
ce qui l'a défendue depuis long-tems cou-
tre la calomnie , l'ignorance , le fanatisme
et la tyrannie. La splendeur et l'appui que
cet Ordre a actuellement en France , le
met au-dessus des atteintes du vulgaire et
de tous les préjugés , et sf les compilations
ridicules et criminelles qu'on a osé faire
contre lui ont pu le dégrader chez le com-
mun des hommes , le tems , la Religion ,
et sur- toutles vertus , le rendent respec-
table aux yeux des Philosophes ; et je
puis avouer ici , sans indiscrétion , que
non-seulement la Maçonnerie s'honore d'a-
voir pour Protecteurs et pour Membres ,
les fils de nos Rois ; elle compte encore
dans ses fastes les plus grands Princes de
J'Europe et les plus beaux génies du mon-
de , tels que les Frederic , les Helvétius ,
les Voltaire , les Lalande , etc. etc. Ce
qui doit étonner , c'est que d'un nombre
infini d'hommes de Lettres qui font partie
de cette Société , aucun d'eux , du moins
que je sache , n'a encore employé ses lu-
mieres à rechercher la véritable origine de
cet Institut , afin d'assurer son existence
morale et de détruire les erreurs que l'i-
gnorance introduit de jour en jour chez
les Maçons. Les efforts que j'ai faits pour
cela, depuis six ans , m'ont procuré , il est
vrai , des matériaux plus que suffisans pour
( 75. )
écrire l'Histoire entiere de cet Ordre
mais qu'il m'eût été doux de voir courir
cette carriere à quelques- uns de ces Sa-
vans illustres , dont les travaux immortels
ont acquis si justement l'estime et la con-
fiance de tous les hommes ! aussi j'avoue
ingénument que je ne publierai cet Ou-
vrage , que d'après l'aveu et le consente-
ment unanime des Maçons instruits : ce-
pendant , comme le Recueil que j'offre au-
jourd'hui aux nouveaux Initiés et aux Ma-
çons en général , est une Instruction cer-
taine sur les mysteres et les vrais prin-
cipés de l'Ordre , je me crois obligé d'as-
surer ici que toutes les recherches que
j'ai faites m'ont plus que convaincu que la
Maçonnerie tire son origine des Egyptiens.
Les Mages , les Prêtres et les Philoso-
phes , réunissoient entr'eux toutes les
Sciences de ce tems-lå , et sur- tout la Mo-
rale , la Physique , l'Astronomie. ( 1 )
Tous les Auteurs anciens conviennent que
ces Mages avoient des réceptions pour
leurs Initiés , auxquels ils apprenoient
des secrets et faisoient connoître des mys-
teres impénétrables pour tout autres. Eux
seuls étoient chargés de l'éducation, des

(1) Voyez les Moeurs des Sauvages du P. La-


Iteau , tome 1.
G 2
( 76 )
Rois et des Grands , parce qu'ils étoient
les seuls qui connussent les Arts et la Na-
ture ; (1 ) , et , quels que soient les préju
gés , il est indubitable que leur doctrine
n'étoit qu'une Théologie naturelle , fondée
sur le culte et l'adoration d'une Divinité
suprême , ainsi qu'Arnobe l'a remarqué ?
mais comme chez eux tout étoit symboli
que , leur grand nombre d'Hieroglyphes
leur a fait imputer bien des erreurs dont
ils étoient incapables. Il est aisé d'en jus
ger par les grandes lumieres que possé
doient ceux qu'ils avoient instruïts ; et
l'on ne peut disconvenir , par tout ce qui
est dit dans l'Histoire d'Abraham , de Ja-
cob , de Joseph , et sur-tout de Moïse ,
que ces grands hommes devoient beaucoup
de leurs connoissances à ces Sages d'E-
gypte , et qu'ils suivoient leurs maximes
dans ce qui regardoit la Police , le Gou-
vernement , la Guerre , les Offices , la
prévoyance publique , etc.
Les Mages , sur- tout ceux de Memphis
et d'Héliopolis , étoient si considérés , ét
leur renommée s'étendoit si loin , que
tous les grands Guerriers , les Philosophes,
les étrangers d'un rang supérieur venoient

(1) Bossuet , Discours sur l'Histoire Univer


selle.
( 77 )
en Egypte se faire initier chez les Prêtres
pour apprendre les secrets du Sacerdoce.
Alors chacun s'en retournoit dans sa pa-
trie , faisant servir ses connoissances nou
velles à ses intérêts ou à son amour-pro-
pre, instituoit des doctrines , des jeux ,
des fêtes , des mysteres , suivant ses vues
et ses sentimens. Ce fut chez eux que Ly !
curgue et Solon puisérent une partie de
leur morale , qu'Orphée vine se faire iniz
tier; ce qui lui fournir les moyens d'insti
tuer des Fêtes dans sa patrie , et de qui
donna naissance à la Mythologie Grecque?
Ce fut chez eux que Thales s'instruišir
que Pythagore puisa sa métempsycose i
qu'Herodote recuréillit une infinite de Goffs
noissances , Démocrite ses secrets , et
mille autres semblables: Ainsi Moïse +
élevé chez les Muges , mettant à profit les
fumieres qu'il en avoit reçuds , les fit seru
vir a deliver les Israélites de Pesclavage
des Egyptiens , et sur tout à établir le culta
đu vrai Dieu. On sait combien il eût de
peine à maintenir l'obéissance parmi 18
peuple , lorsqu'il étoit dans le désert , et
qu'il ne lui falloit pas moins qu'une moª
rale épurée , et toutes les connoissances
des Mages , tant sur la Physique , qué sur
l'Astronomie , pour en venir à bout.. Il est
vrai que l'ignorance des Israélites the cont
G3
( 78 )
tribua pas peu à ses desseins ; car quelles
lumieres pouvoient avoir des hommes qui
avoient toujours été esclaves chez un peu-
ple où toutes les connoissances étoient
entre les mains des prêtres ? On sait que
Moïse fit usage des épreuves pour les Lé
vites ; que les secrets du Sacerdoce étoient
impénétrables à tous les autres Israélites , et
que ces maximes se sont conservées jusqu'à
Salomon : or , on doit être persuadé , d'a-
près ce que les Livres sacrés disent , que
tout ce qui étoit dans le Temple , étoit
emblématique , tel que le chandelier à
sept branches , les douze bouvillons , les
pains , le livre des sept sceaux , etc. Mais
après la destruction de Jérusalem , le peu-
ple juif , soit errant , soit esclave • se
trouvant dispersé dans toutes les Parties
du monde , ne put empêcher que le Paga
nisme ne s'emparât du reste de ses secrets
et des épreuves qu'il employoit pour mieux
juger de ceux à quiil confioit ses mysteres
Alors on ne négligea aucun de ces moyens
pour donner du crédit à toutes les nouvel
les Institutions , même les plus ridicules
et les plus infâmes. ( 1 ) Ainsi , ce qui , dans

(1) On connoît les Fêtes de Rome et de tonte


l'Antiquité , instituées en l'honneur des Divinités
Païeunes,
( 79 )
son origine , avoit servi à connoître les
sentimens des hommes , afin de mieux les
instruire et les éclairer , ne fut plus qu'un
prétexte pour cacher les passions les plus
scandaleuses. Ce désordre fut général jus-
qu'au tems de la publication des vérités
évangéliques. Bientôt une partie des mor-
tels éclairés par la morale du Christianis-
me , rendant hommage à cette nouvelle
Religion , se sépara du reste des hommes
pour pratiquer en silence les mysteres sa- ·
crés de l'Evangile ; et la persécution ayant
suivi l'Institution * de cette doctrine , les
zélés Chrétiens se trouverent forcés de
symboliser toutes leurs pratiques religieu-
ses. Ce fut alors qu'ils pairent des noms
empruntés , et qu'ils se servirent , avec
toute la sévérité possible , des épreuves
des anciens Mages. Mais dès que la Rell-
gion n'eut plus rien à craindre , qu'elle
eut des Temples et des Ministres , les
Chevaliers Maçons allerent adorer le Dieu
suprême dans la véritable Eglise , et se
contenterent de le remercier de ses bien-
faits et de lui rendre hommage par la prat
que des vertus ; et connoissant la foi
blesse humaine , ils s'imposerent encore
des Lois séveres, qui les engageoient mu
tuellement à se corriger des vices dans les-
quels ils pourroient tomber , à cultiver les
( 80 )
sciences utiles au genre-humain , et à met-
tre tout leur bien en commun , pour se-
courir les voyageurs et les infortunés.
Ainsi l'on voit que ces derniers sentimens
leur enjoignoient de ne point s'associer à
des ames lâches et pusillanimes . C'est
pourquoi ils conserverent leurs épreuves
et firent des Constitutions à-peu-près sem-
blables à celles des Prêtres de Memphis : ( 1 )
et voici comment ils s'y prenoient. Lors-

(1) Ces Constitutions se trouvent chez les Re-


ligieux Grees Maçons , appelés pour cela Schis
matiques , qui officient à Jérusalem dans le Tem-
ple magnifique que Constantin-le-Grand fit bâ-
tie, environ l'an 327 , et duquel on verra la des-
cription dans l'Histoire de la Maçonnerie. Ces
Freres sont peut-être les seuls possesseurs des
vrais Statuts de l'Ordre Maçonique. Un repec- ·
table Missionnaire , aussi éclairé que bon Ma
gon , m'a assuré les avoir lus en 1751 , pendant
quatre jours qu'il resta chez ces Religieux. Une
preuve certaine de l'ancienne existence de ces
Freres , c'est qu'en 1698 , lorsqu'il fut question
de rebâtir le Dôme du Temple qui se trouvoit
alors endommagé , ils prouverent , par des certi-
ficats très-anciens , qu'ils avoient seuls le droit
de rebatir les édifices sacrés aussi l'entrepri
rent-ils & leurs dépens , oe qui causa de grandes
difficultés.
Voyez les Cultes Religieux , par Jovet , tome
Iet II.
( 31 )
qu'ils faisoient quelque nouveau Prosély-
te, ils commençoient par le faire passer
par les épreuves des quatre élémens , afin
d'être certains de son courage ; et cepen-
dant , quelqué fermeté qu'il eût montrée ,
on ne lui faisoit connoître aucun des mys--
reres , par la raison qu'on ne se croyoit
pas encore assez sûrs de ses sentimens.
Lorsqu'il se présentoit à l'assemblée , on
sé contentoit de l'interroger sur les épreu
ves par lesquelles il avoit passé , et l'ap
plication morale qu'il en donnóit , faisoit
juger de son esprit et de sa capacité. Trois
ans se passoient sans qu'il reçûr aucun au
tre éclaircissement ; on avoit même très
soft de lui cacher les plus foibles secrets ,
dans la crainte de lui donner de la curio
stté , et qué sa conduite ne fut phuis que
factice ; on fui faisoit entendre seulement
que cette Société étoit une assemblée
d'hommes instruits, courageux , vertuetis ,
et que le tems seut faisoit mériter les pré-
rogatives qu'il y avoit entr'eux. Pendant
ces trois ans les Chevaliers étudioient avec
attention les mœurs et les sentimens de
l'Aspirant ; et lorsqu'ils étoient convaint-
cus de sa sagesse et de sa vertu , ils le re-
cevoient Compagnon ; c'est-à-dire , qu'ils
commençoient à partager avec lui les mys
teres qu'ils cachoient aux autres avec tant
( 82 )
de soin , comme on peut le voir , par l'ọ-
bligation que l'on fait prêter aux Com-
pagnons.
Cette sage coutume se conserva long-
tems ; mais les différens troubles que la
Maçonnerie essuya ( 1 ) obligerent souvent,
ses Membres à se désunir , et même à se
cacher; alors les Loges devinrent moins
fréquentes , les Instructions moins éten-
dues , et bientôt les symboles qui démon-
troient ce que la Maçonnerie étoit dans,
son origine , devinrent inintelligibles pour
les nouveaux Initiés ; enfin , la néglicence
de s'instruire fut poussée si loin , qu'il s'é-
leva , il y a environ quarante ans , un schist
me parmi les Maçons. Beaucoup , sans trop
savoir pourquoi , fondoient la Maîtrise,
sur Hiram , savant Artiste dans la Métal-
lurgie , que la Bible nous dit avoir été fils
de Hur , Tyrien , et d'une veuve de la
Tribu1 de Nephtali. Plusieurs autres en-

(1) Voyez dans Jovet la persécution que les


Freres Rose-Croix essuyerent en 1600.
A Paris , depuis 1728 jusques vers 1750 , le
gouvernement et la police poursuivirent les Ma-
çons , et défendirent les Loges.
On sait que depuis ce tems , ils furent très-
fortement persécutés à Naples , et l'on peut voir ,
par ce que j'ai rapporté à la fin de cet Ouvrage ,
de quelle maniere on les traita à Cleves en 1779..
( 83 )
core moins instruits , vouloient y substi
tuer Hiram , Roi de Tyr , lorsqu'il pa-
rut un Catéchisme imprimé ( 1 ) dans le-
quel on rétablissoit le nom emblématique
( Adonhiram , ) sur lequel la Maîtrise doit
être fondée. Mais soit que l'Auteur igno-
rât entiérement la signification des allé-
gories , ou que par mauvaise foi il vou-
lût les taire , pour jetter un ridicule ex-
trême sur la Maçonnerie , il ne rapporta ,
dans son Instruction , que les demandes
matérielles , c'est-à-dire , celles qui ren-
ferment les plus grands symboles , se bor
nent à donner , pour toute explication
des mysteres de l'Ordre , l'ironie la plus
piquante et les plus criminelles inten-
tions ; deux choses bien éloignées des
principes de la Maçonnerie. Cependant ,

( 1 ) Il a pour titre ; CATÉCHISME DES FRANCS-


MACONS OU LE SECRET DES MAÇONS. Il n'y en
avoit pas encore eu d'imprimé en France. La
première édition est de 1744 , et la seconde est
de 1747 ; l'Auteur , que l'on croit Abbé , á signé
cet Ouvrage du nom de Léonard Gabanon. Il
en parut beaucoup d'autres depuis sons différens
noms ; mais ils n'ont été que les échos du pre-
mier , hors un , intitulé : LES FRANCS-MAÇONS
" ÉCRASES , que l'on peut distinguer des autres
par l'ignorance , et sur-tout par la scélératesse
des intentions de l'Auteur.
( 84 )
malgré les erreurs et les sottises que cet
Ouvrage renfermoit , malgré les vices qu'il
imputoit aux Maçons , la plus grande par-
fie des Maitres l'adopta ; plusieurs même
le suivirent de point en point , et la mul-
titude de Récipiendaires que les derniers
firent , acheva de faire oublier ces emble-
mes respectables de la Maçonnerie , et
surtout les vertus qu'elle doit enseigner.
Alors on se contenta de fonder cet Ordre
t sur la réédification du Temple , de Salo-
mon, Ceux qui desiroient s'instruire feuil-
letoient les Bibles , les Histoires , le Tal-
mud, Mais qu'y trouvoient-ils ? deux ou
trois mots de l'Apprentissage et du Com
pagnonnage , et rien de plus ; et , pour
d'Hiram et
la Maitrise , les seuls noms d'
d'Adonhiram , ce qui causoit des senti-
mens particuliers ; plusieurs même , d'a-
près ces recherches , accusoient les Ma-
çons d'être schismatiques et rebelles à la
véritable Eglise . Enfin , ceux qui s'en te
noient à ce qu'on leur avoit appris , et qui
s'en rapportoient aux Livres qu'ils avoient
sous leurs yeux , se persuadoient que le
but des Maçons étoit effectivement de
pouvoir un jour rebâtir l'ancien Temple.
"Alors se contentant de faire toutes les
cérémonies de la Maîtrise , en mémoire de
celui qui avoit été le grand Architecte de
( 85 )
ce fameux édifice ; er croyant n'avoir plus
rien à approfondir, ils se disputerent pour
le pom. Une partie prétendoit que ce de-
voit avoir été Hiram , et l'autre vouloit
que ce fût Adonhiram. Les partisans de
premier supposoient que le mot Adon
étoit un surnom qui avoit été donné à
Hiram , lorsqu'il eut fini les travaux d'ai-
rain , ou après sa mort ; ( 1 ) et se croyant

(1) Cette diversité de sentimens existe encore


aujourd'hui parmi les Maçons et vient d'être au-
torisée par un homme qui , conduit par un vif
intérêt , ne s'est pas fait un scrupule de s'appro-
prier un Ouvrage qui ne lui appartenoit pas , en
faisant réimprimer le Catéchisme de 1744 , dont
j'ai parlé , l'ayant suivi mot à mot , sans y in-
sérer une seule demande symbolique. Tout ce
qui lui appartient dans ce recueil , est un mau¬
ais Discours de Maître 2 dans lequel il dit :
qu'outre les Cedres du Liban , Hiram fit un
bien plus précieux don à Salomon , en la per-
sonne d'Adonhiram " issue de son sang , fils
» and veuve de la Tribu de Nephtali ; son pere
se nommoit Hur , excellent ouvrier dans PAr-
chitecture et dans la fonte des métaux. Salomon
⚫n connoissant ses vertus , son mérite et ses talens ,
» le distingua par le poste le plus éminent , lui
» donnant la conduite du Temple et la direction
asur tous les Ouvriers, «
Je n'ai rien à répondre à un tel galimathias
et à des assertions aussi fausses. Si l'on veut
Tome I. H
(( 86 )
bien instruits pour leurs hauts grades , ils
osoient conclure que la Bible et tous les
-Auteurs sacrés s'étoient trompés , et qu'il
falloit lire Hiram , grand Architecte du
Temple. Ceux qui respectoient l'Ecriture
Sainte , réfutoient ces assertions , et trai
toient leurs auteurs de Novateurs ; alors
les deux partis se disoient des injures ,
s'accusoient réciproquement d'ignorance.
Et à quoi cela avançoit-il ? A aggraver
l'erreur , et à désunir des hommes chez
A
lesquels des lois invariables devroient
assurer le bonheur et la paix . C'étoit donc
de la morale qu'il falloit s'occuper , et non
F de tel ou tel homme qui vivoit il y a près
de trois mille ans , et qui ne pouvoit ser-

-connoître entiérement l'ignorance et la mauvaise


: foi de cet homme , on n'a qu'à comparer les
deux éditions de 1944 et de 1747 , avec son li-
vre intitulé : NOUVEAU CATÉCHISME DES FRANCS-
MAÇONS , et les v. 14 du chap. 5 du troisieme
Livre des Rois ; le v. 14 du chap. 7 du même
livre , et le v. 13 et 14 du second chapitre du
deuxieme livre des Chroniques , avec l'extrait du
Discours qu'on vient de lire. Ce qui m'étonne
le plus , c'est que cet Ouvrage , imprimé en
1780 , qui ne mérite absolument que le mépris
général , est regardé par un grand nombre
de Maçons , comme le meilleur qui ait paru en
cc genre.
' ( 87 )
vir en rien aux Maçons , quelque inten-
tion qu'ils pussent avoir. Comme mon bur
est d'expliquer la morale des emblêmes ,
et de rétablir , s'il m'est possible , chez les
Maçons , l'union , l'estime et l'amitié , je
les prie de prêter attention aux vérités
que j'ai rapportées dans tout le cours de
cette Instruction , et de vouloir bien se
ressouvenir qu'ils. s'accordent tous sur ce
que la Maîtrise est fondée ( 1 ) sur le grand
Architecte du Temple. Or , l'Ecriture dit
très-positivement , au quatorzieme verset
du cinquieme Chapitre du troisieme Livre
des Rois, que c'étoit Adonhiram. Josephe ,
et tous les Auteurs sacrés , en disent au-
tant , et le distinguent , à ne laisser au-
cun doute d'Hiram , Tyrien , Ouvrier
en métaux ; ainsi , c'est donc Adonhiram
qu'il faut honorer. Mais il étoit Israélite.
Que penser donc des hauts grades , lors-
que , dans un des premiers , on fait inter-
venir Hiram , Roi de Tyr , pour deman-
der vengeance à Salomon de la mort d'un
sujet de Salomon même , que ce dernier
honoroit de sa confiance et de son estime ?
Il faut avouer que , depuis long-tems , tous
ces emblêmes sont regardés comme inex-

(1) Voyez les notes du Catéchisme des Mai-


tres..::
H2
( 88 )
plicables , et qu'il ne falloit pas moins
que toutes les recherches que j'ai faites ,
pour rétablir l'ordre et la vérité dans tous
tes les Instructions , et ramener la Maçon
nérie à ses premiers principes. La grande
quantité de demandes et de réponses ins
tructives , mais oubliées , que j'ai eu soin
de remettre en leur place , dans les diffé a
rens grades , toutes les notes historiques
et nécessaires répandues dans cet Ouvrage
pour l'intelligence des nouveaux Initiés ,
quelques traits frappans de l'Histoire ,
que j'ai placés comme notes dans le troi
sieme grade ; tout cela , sans doute , doir
prouver que mon amour pour le vrai , res
time et la bienveillance des hommes vers
tueux , membres d'une Société que je chés
ris , parce qu'elle est respectable , sont
les seuls motifs qui m'ont engagé à faire
ce traité. Si j'ai transporté plusieurs de
mandes dans les Caréchismes des trois
sibles, er ai t Porté les raisons sen
d'autan
j'en
évidentes , qu'el
les sont fondées sur les Statuts de Fordres
En vain me reprocheroit-on que l'amour-
propre seul me conduit , attendu que jé
puis assurer ici , avec toute la franchise
d'un bon Frere , que je n'ai rien fait que
d'après le consentement de beaucoup de
Vénérables des deux Orients , qui m'out
( 89 )
engagé eux-mêmes à faire cet Ouvrage , en
convenant avec moi que , de tout ce qu'on
avoit écrit jusqu'à présent sur la Maçon-
nerie , il n'y avoit rien qui approchât cet
Ordre de ses premiers principes et de sa
morale. Aussi ai-je eu soin , dans tout ce
Recueil , de suivre , de point en point ,
les anciennes Constitutions , les préfé-
rant aux faux sentimens de quelques Ma- ,
çons injustes , qui ne connoissent, d'au-
tres lois que l'indolence et l'habitude ; et
en agissant ainsi , j'ai pris pour évidence
qu'une partie des hommes est instruite ,
et que les trois-quarts de l'autre desirent
l'être. C'est donc pour ces deux classes
qu'il faut écrire. Le reste mérite-t-il qu'on,
"
y pense ?

aid niol
Devoir des Experts.
Dès que la Loge de Maître est ouverte ,
Expert qui est en dedans doit avertir ce
lui qui est en dehors , qu'on est à la Maîtri-
se , afin que ce dernier examine , sur ledif
Grade , les Freres qui se présenteront pour-
être admis aux travaux ; et que ceux- ci
puissent , en entrant , donner à l'Expert ,
qui est en dédans , le signe , l'attouche-
ment et le mot de passe des Maîtres. Ces
H3
( 90 )
devoirs des Experts sont inséparables de
leur fonction ; c'est pourquoi ils doivent
faire grande attention à les pratiquer dans
tous les Grades .

Ouverture de la Loge de Maitre.

Tout étant disposé pour la Maitrise , le


Respectable (1 ) frappe en Maître ; les
Surveillans lui répondent de même ; en-
suite le Respectable dit :
Vénérables Freres premier et second Sur-
veillans , engagez tous nos Vénérables
Maîtres (1 ) de vouloir bien nous aider
à ouvrir la Respectable Loge de Maître.
Le premier Surveillant : Vénérables Maî-
tres , du côté du Midi , je vous invi-
te, de la part du Respectable , de vou
loir bien lui aider à ouvrir la Loge de
Maître.
Le second Surveillant : Vénérables , etc.
D. Vénérables Surveillans , tous les Freres
sont-ils à l'ordre ?
R. Oui , Très- Respectable.

(1) C'est ainsi que le Vénérable se nomme en


Loge de Maître.
(2), Voyez la deuxieme note de l'ouverture de
la Loge des Apprentifs,
( 91 )
D. * Frere premier Surveillant , quel est le
soin qui nous rassemble ?
R. Celui de recouvrer la parole de Maître
qui est perdue.
Le Respectable : * S'il est ainsi , mes Fre-
" res , allez au Nord et au Midi recon-
noître tous les Maîtres que vous y trou-
verez. Sans doute que par leurs lumieres
Vous recouvrerez la parole ; ensuite
vous viendrez à l'Orient me la rendre.
- Les Surveillans vont , chacun sur leur
colonne , recevoir de chaque Frere , l'at-
touchement de Maître , sans aucun signe ;
et leur donnant le baiser de paix , ils en
reçoivent le mot sacré de la maniere que
l'Ordre l'exige ; et continuant jusqu'au
Respectable , ils le lui rendent avec les
mêmes formalités , après quoi ils retour-
nent à leur place. 1. U
D. *Vénérable premier Surveillant , à pré-
sent que la parole est retrouvée , que
nous reste-t-il à faire ?
R. Tracer les plans qui doivent servir
d'exemple aux Compagnons.
D. Avec quoi devons-nous travailler ?
R. Avec de la craie , une terrine et dut
charbon." $
D. Que signifient ces trois choses ?
R. Zele , ferveur et constance.
D. » Quel âge avez-vous ?
( 91 )
R. Septant
D. Quelle heure est-il ?
RMidisplein . ”
Le Respectable : En vertu de l'heure et
de Pâge , avertissez tous nos chers Fre
res , que la respectable Loge de Maî-
tre est ouverte , et que nous allons com-
・ mencer nos travaux à la maniere ac-
coutumée. (1)

(1 ) Dans tous les tems la Maitrise a été 12


récompense des sciences et des vertus : on ne lat
conféruit qu'aux hommes du plus grand mérite ;
et lorsqu'il s'agissoit de tenir ce Grade 1 on n'é-
pargnoit ni soins ni surveillance ; aussi est - il
aisé de voir par l'ouverture qu'on vient de lire ,
qu'on ne pouvoit jamais être surpris par des
Profanes , en rangeant dans cette classe les Ap
prentifs et les Compagnons. Cette manière d'ou
vrir la Loge de Maître a été suivie scrupuleu-
sement par tous les anciens Vénérables ; mais je
dois avouer , à la honte des Grands - Maitres
François , que beaucoup d'entr'eux , ayant né-
gligé de s'instruire des vrais Statuts , s'en sont
tenns aux fausses Instructions dont j'ai parlé
tant de fois , et dans lesquelles on ne parle nul-
lement de cette Ouverture de Loge Aussi puis-
je assurer que , si l'Apprentissage et le Compa-
gnonnage méritoient d'être corrigés , la Maîtrise
exigeoit d'autant plus , qu'elle est encore en
France le dernier Grade de la Maçonnerie bleue ,
et celui qui renfermé les plus grauds symboles.
*
Le premier Surveillant : Vénérables Fre-
res....
Le second Surveillant : Vénérables , etc.
Lorsque les Surveillans ont annoncé
Le Respectable et toute l'Assemblée, fant
le signe et les acclamations des Maîtres ;
après quoi on fait des Réceptions , o
l'on commence l'Instruction, 4.4

Catéchisme des Mattrės, povest


D. * Món Frere , d'où vénéz- vou§? « 29%
*
R. Très - Respectable , je viens de la
chambre du milieu.
" Qu'y fait son dans la chambre du
milieu?
K. On y honore la mémoire de notre
respectable Maître Adonhiram.
D. Comment y êtes-vous parvenu ?
R. Par un escalier fait en forme de vis
qui se monte par trois cinq et sept.
D. * Que signifient ces nombres ?

Mais comme il est inutile de répéter ici ce que


j'ai dit dans le. Cours de cet Ouvrage , on peut
consulter les Observations sur 1Ouvrage des,
Logda et toutes les notes répandues dans les
trois Grades , et juger d'après cela combien il
étoit tems de ramener la Maçonnerie à ses just
ses principes.
( 94 )
R. Qu'il faut trois ans pour faire un
Apprentif, cinq pour un Compagnon ,
et sept pour un Maître..
D. * Comment vous y a-t-on reçu?
*
R. Comme on y reçoit les Maîtres de,
notre Ordre , en me présentant une
branche d'Acacia. ( 1 )
D. Où avez-vous été reçu Maître ?
R. * Dans une Loge parfaite.
D. *Quels sont ceux qui composent une
telle Loge ?
R. * Neuf, désignés par les neuf lumie-
res, qui sont un Respectable, Maître ,

1) On trouve dans les Constitutions des Re


ligieux Grecs dont parle Jovet , que pendant le
tems que les Chrétiens furent prisonniers chez
les Infideles , ils s'assembloient sous différens
noms , et qu'entr'autres Assemblées , il y en avoit
une composée de Chevaliers les plus instruits et
les plus vertueux ; que lorsqu'un d'eux s'y pré-
sentoit , le Grand-Maître lui donnoit une bran-
che d'Acacia , en mémoire de la vraie Croix qui,
dit-on , fut faite de ce bois. Cette branche d'A-
cacia remplaça la branche de myrte que por-
toient les Initiés de Memphis ; et je puis dire
en passant , que le rameau d'or que Virgile
donne à Enée pour descendre aux Enfers , a la
même origine. Cependant , malgré ces vérités ,
qui devroient être si cheres aux Maçons , la plus
grande partie des Maîtres ne font plus cette
( 95 )
deux Vénérables Surveillans et six Mal-
tres. (1)
D. Comment avez-vous été reçu ?
R. En passant de l'équerre au compas sur
la tombe de notre respectable Maître
Adonhiram. (2)

demande , et même ne la connoissent pas. Cela


vient de ce que quelques anciens Vénérables ne
l'ayant vu imprimée' nulle part , se sont crus en
droit de n'en plus parler , ainsi que de celles
que l'on retrouve dans le cours de cet Ouvrage.
C'est cette négligence impardonnable qui est
cause que tant de bon Freres , à qui les pre-
miers devoirs de Citoyen ôtent le tems d'appro
fondir un Ordre qu'ils chérissent , et ignorent
une grande partie des plus beaux mysteres.
( 1 ) Il est certain que les Auteurs des Caté
chismes imprimés jusqu'alors , n'avoient jamai
entré en Loge de Maître , car autrement , au-
roient-ils pu dire que ceux qui composent une
telle Loge sont un Respectable Maître , deux
Surveillans , deux Maîtres et deux Apprentifs
Plus j'examine ces fausses Instructions , plus je
suis faché , pour le bien de l'Ordre , du succès
qu'elles ont eu.
(2) Adonhiram , mot Hébreu composé de deur
autres , d'Adon , qui signifie Seigneur , et 'd'Hi-
ram , qui signifie hautesse de vie ou hauteur de
vie, On le dit, Architecte du Temple , non-seu-
lement parce que la véritable Eglise suit les
plans du Dieu suprême ; mais encore , c'est que
( 96 )
D. Qu'avez-vous 'vu lorsqu'on vous fit
entrer en Loge de Maître
R. Il ne me fut pas permis de regarder,
je n'entendis que des gémissemens.
Þ. Qu'avez-vous remarqué après avoir
été reçu
R. Une grande lumiere dans laquelle je vis
la lettre G.
D. Que signifie cette Lettre ?
SIT Grandeur et gloire , et ce que tout
R.
mortel doit connoître , et qui est au
dessus de vous.
D. Qui peut être au- dessus de moi qui suis
Maçon libre et Maître d'une Loge aussi
hien composée?
R. Dieu , parce que le G est la lettre ini-
tale du mot God , qui , dans beaucoup.
de langues ( 1 ) signifie l'Etre suprême.
D. *. Que vous a-t-on donne en vous re
cevant Maître ?
R * Le secret des Maçons et de la Maçon-
terie: 4
བྱས མཚགས། བྷི་ བརྣམ
les Macóns sont persuadés qu'il est le souverain
Maître de tout , et que dans l'Univers il n'y
rien qui ne soit son ouvrage ; et qu'ainsi cha-
que partie servant à ses desseins , tout les êtres
sensibles doivent lui rendre hommage.
( 1) C'est- dire , dans l'ancien Saxon , et par
conséquent en Anglois et en Flamand , ainsi
Eu'en Allemand , ete. 20 #16
( 07 )
D, Donnez-moi le point parfait de vatre
entrée ?
R. Donnez-moi le premier, je vous don
zuneraicle second,
D. Je garde.o 4 ↑
R. Je cache.
" D. Que cachez-vous ?
R. Tous les secrets qui m'ont été con-
fiés.
D. Où les cachez-vous ?
R. Dans le cœur.
D. Y a-t- il une clef pour y entrer 3:
R. Qui , Très- Respectable .
D. Où la gardez -vous ?
R. Dans un coffre de corail , qui ne s'ou.
ivne et ne se ferme qu'avec des clefs
d'ivoire.
D. De quel méral est-elle ?
R. D'aucun. C'est une langue soumise à
la raison , qui ne sait dire que du bien
noen Fabsence comme en la présence de
ceux dont elle parle.
D. Vous étiez sans doute Apprentif et
Compagnon avant que d'être Maître ?
R. Qui , Très Respectable. J. et B. me
* sont connus , ainsi que la regle de trois ;
ce qui mêt la clef de toutes les Loges à
ma disposition.
D. * Quel est cette cleft alo
R. * La connoissance des signet, paroles
Tome I. I
( 38 ).
er attouchemens des trois Grades qui
m'ont été conférés.
D. Montrez-la-moiy topperi
( On fait les signes des deux premiers
Grades , puis on se met à l'ordre de Mal-
tre , en disant :
R. * La voici ; vous devez la reconnoî
tre , elle est marquée de ce qui carac
térise les vrais Maçons.
D. * Oui , mon Frere d'où l'avez-vous
tirée ?
R. * De ma gauche , et je la conserve
comme ce qui m'est le plus précieux. [
D. * Pourquoi cette clef vous est-elle si
précieuse ?
R. Parce qu'elle m'a fait connoître la
vraie lumiere , et qu'en la montrant , je
puis assister aux trois premiers travaux.
D. Pourquoi la portez-vous à votre gau-
che ?
R. * Je veux dire qu'elle accompagne mon
cœur où sont renfermés les secrets de
notre Ordre , et qu'elle me rappelle
l'attitude dans laquelle on trouva le
corps d'Adonhiram , dont le bras gau
che étoit étendu , et le droit formoit
» l'équerre en figurant le signe pectoral.
D. Qu'êtes-vous venu faire ici
R. Chercher la parole de Maître qui étoit
perdue.
)
( 99 :))
D. Comment-la-parole de Maître fut-elle
perdue !Lommel nue
R. Par trois grands coups.
D. Quels sont ces trois grands coups ?
R. Ce sont ceux que reçut notre Respec-
" table Maître , lorsqu'il fut assassiné à la
- porte du Temple , par trois Compa-
gnons scélérats qui voulurent lui arra-
cher la parole de Maître ou la vie.
D. * Comment sut - on que c'étoient des
Compagnons qui avoient commis ce
crimem in 19
R. Par l'appel général qu'on fit des Ou-
vriers , auquel trois Compagnons ne se
trouverent point.
D. La parole ayant été perdue , comment
a-t-on pu la retrouver ?
R. Les Maîtres soupçonnant l'assassinat
d'Adonhiram , et craignant que la force
des tourmens ne lui eût arraché la pa-
role de Maître , convinrent entr'eux
que le premier mot qui seroit proféré
en le retrouvant , leur serviroit à l'ave-
• nir pour se reconnoître, Il en fut de
Amême du signe et de l'attouchement.
D. * Combien envoya-t-on de Maîtres à la
4 recherche d'Adonhiram ?
R. * Neuf, désignés par les neuf lumieres.
D. * Où trouva-t-on le corps de notre res-
pectable Maître ?
((160 )
R. * Dans un tas de décombres d'envitof!
neuf pieds cubes , sur lequel on havoit
planté une branche d'Acacia;ion to M
D. A quoi devoit servir cette branche ? {
R. Aux traîtres pour reconnoître l'endroit
où ils avoient caché le corps d'Ađònhi-
ram , qu'ils se propósoient de transpor-
ter dans un lieu plus éloigné.
D. Que fit-on du corps de notre respecia-
ble Maître? " .a
R. Salomon left inhumer dans le Sanc-
tuaire du Temple , et fit mettre sur son
tombeau une médaille d'or triangulai
re, (1) sur laquelle étoit gravé Jehova,

(1) Le triangle a été connu des peuples les


plus anciens , et a toujours signifie le premier
Principe et même l'Auteur de la Nature. Lo
Christianisme de l'appropria pour représenter la
triple essence , la triple unité du Créateur , et
lorsque la Maçonnerie devint l'emblême de notre
Religion , tous les Maîtres convinrent de porter
un Equilateral. Cette figure fut le symbole , le
signe du vrai Maçon Chrétien. Au commence-
ment et à la fin d'une action , if devoit figurer
un triangle , pour marquer qu'il rendoit grace à
la Divinité. Voilà d'où vient l'exercice de la Tai
ble. Le Commandant des Chevaliers , dont les
constitutions des Religieux Grecs fout mention
portoit une Médaille triangulaire , dans laquelle
étoit renfermé un cercle qui , au lieu de Jehova ,
représentoit sans doute l'Etre suprême.
( 101 )
5.P'ancien mot de Maître , et qui signifie
en Hébreu l'Etre suprême.
D. * Quelle forme avoit ce tombeau ?
R. Il avoit sept pieds de long sur cinq
de large,et trois de profondeur.
D. * Quelles sont enfin les marques dis-
tinctives des Maîtres & amurajer
R. * Un signe , un' attouchement , delig
121. 19 998 10
paroles et les cinq points parfaits de la
Maîtrise.. Pl.
D. Donnez-moi le signe 5c leupon , CJolog
( Pour réponse on lefain. Y 53 .
D. Comment le nommeź- vod?? 3
8.75 ?*
R. Le signe d'höffeur.
D. Pourquoi ?
R. Parce qu'il marque l'horreur dont les
Maîtres furent saisis lorsqu'ils apperçue
rent le corps d'Adonhiram ་་ ་ ་
D. Bonnez Fattouchement au Frete pre-
mier ?
( On obéit. ) Voyez à ce sujet l'attou-
chement de Compagnon ; il en est de
même pour la parole de Maître.
D. Donnez-lui la parole sacrée, et ...
( On la lai donne comnté l'Ordre l'èxi-
ge. )
D. Que signifie cette parole?
R. La chair quitte les os.
D. Quel est le mot de passe?
I}
( roz )
R. Sublime , ( 1 ) surnom donné à notre
Respectable Maître.
D. Quels sont les cinq points parfaits
de la Maîtrise ? A

( 1 ) Pour achever de prouver combien une


instruction raisonnable et juste étoit nécessaire
pour faire revivre les anciens Statuts , je ferai
observer ici , que depuis long-tems une infinité
de Maçons ne connoissent pas ce mot , et qu'a-
busivement ils en disent un qu'ils n'entendent
point , auquel ils donnent une signification aussi
hasardée que peu vraisemblable. Pour se con-
vaincre de cela , il faut savoir que les premiers
Chevaliers avoient pris pour mot de passage de
Maître , le mot latin SUBLIMIS , et qu'aussi-
tôt que les François connurent la Maçonnerie ,
ils prononcerent Sublime , ce qui étoit encore
assez bien jusques-là ; mais quelques Profanes
voulant divulguer nos secrets , et n'ayant appa-
remment entendu ce mot qu'imparfaitement ,
écrivirent Jiblime , et dirent que cela signifioit
excellence ; d'autres après , pour renchérir sur
les premiers , firent imprimer Giblos , et ose-
rent avancer que c'étoit le nom du lieu où l'on
avoit trouvé le corps d'Adonhiram. Comme dans
ce tems le nombre des Maçons : pea instruits
étoit considérable , ces assertions ridicules fu-
rent reçues avec empressement ; et la vérité fut
presque généralement oubliée. On a vu ailleurs
comment ces Catéchismes faux et bisarres se
sont accrédités. Ainsi , on peut juger de quelle
utilité ces recherches doivent être aux vrais
Maçons.
( 103 )
R, Le pédestre , l'inflexion des genoux,
la jonction des deux mains droites , le
bras gauche sur l'épaule , et le baiser
de paix .
D. Donnez-m'en l'explication ?
R. Le pédestre signifie que nous sommes
toujours prêts à marcher au secours dé
nos Freres, 2. L'inflexion des genoux
que nous devons sans cesse nous humi-
lier devant celui qui nous a donné l'ê-
tre. 3. La jonction des deux mains droi-
tes , que nous devons assister nos Fre-
res dans leurs besoins. 4. Le bras que
-nous leur passons sur l'épaule , que nous
leurs devons des conseils , dictés par la
sagesse et la charité. 5. Enfin le baiser
de paix annonçe cette douceur et cette
union inaltérables qui font la base de
notre Ordre. (
D. * Sur quoi est soutenuela . Loge de
Maître ? ( 1)

(1) C'est ici le lieu de cette demande, Il est


aisé d'en juger par les réponses que l'on doit
y faire et qui ne doivent être counues que des
Maîtres. La raison la plus simple et la plus forte ,
c'est qu'un Apprentif ne doit connoître que la
sagesse désignée par la colonne J ; un Compa-
guon que la sagesse et la force , emblène des
deux Colonnes ; et que le Maître seul doit con-
noitre la beauté , c'est- à-dire , le prix des cho
( 104 )
R. Sur trois grands piliers triangulaires,
nommés Sagesse , Force et Beauté.
D. * Qu'est-ce qui les nomma ainsi ?
R. * Salomon , Hiram , Roi de Tyr , et
Adonhiram, grand Architecte du temple.
D. Pourquoi attribue- t- on la sagesse &
Salomon ?
R. * Parce qu'il reçut ce dón de Diett , et

ses sublimes : il ne faut pas entendre non plus


par le mot soutenir , que l'Univers est conservé
parce qu'il est beau. Les anciens Chevaliers
étoient bien éloignés de penser que Dieu admi-
roit ses Ouvrages ; ils se persuadoient au con-
traire qu'il ne pouvoit se tromper , et tout ce
qu'il faisoit étoit parfait. Si les premiers Auteurs
qui ont écrit sur la Maçonnerie , avoient eu
soin de faire ressouvenir que ces Philosophes
n'admettoient un Aspirant à la Maîtrise qu'au
bout de sept ans ; que cet Aspirant devoit ents
ployer cet espace à s'instruire de toutes les scien
ces utiles au genre humain , et à pénétrer au-
tant qu'il est possible les verités de la nature ;
et qu'alors ces Chevaliers se persuadoient qu'èm
homme rempli de connoissances ne pouvoit s'em
pêcher d'admirer l'ordre et la beauté de PUni-
vers. Si ces Auteurs , dis-je , avoient fait obe
server tout cela , sans doute que tant de M- 1-
tres aujourd'hui de parleroient pas de la beautệ
dans le Compagnonnage , et ne se repentiroient
pas avoir cru des hommes qui , sous prétexté
de les instruire , ont abusé de leur bonne-foi.
( (1957) )
qu'il fut en effet le Roi le plus sage de
asonɗems , clima 1 1402 p2IOT
D. * Pourquoi la force au Roi de Tyr, ?,
R. * Parce qu'il fournit à Salomon les bois
set matériaux pour la construction d
Temple.si
D. * Pourquoi la beauté à Adonhiram
R. Parce que, comme grand Architecte
du Temple , il dessinoit tous les orne-
nens qui doivent embellir ce mo
ment magnifiqué. - Se
D. Ces trois noms de colonne ng renferg
ment-ils pas quelqu'autre signification ?
R. Qui Très-Vénérable. La forme de
ces colonnes signifie la, Divinité dans
toute son étendues da Sagesse symbo-
lise son essence la Force sa puissance
infinie, et la Beauté exprime combien
les Ouvrages de Dieu sont parfaits et
dublimes . mons. 325ipp *. !
D.» Quelles doivent être les qualités d'un
>> Maître ?
R. » Sagesse Force et Beauté.
D. Comment peut-il réunir des qualités
>> si tares ? 1,909 11
R. » La sagesse dans ses mœurs , la force
dans l'union avec ses Freres ' et la
beauté dans son caractere ,
D. Y a-t-il quelques meubles précieux
dans la Loge de Maître
(( 1061))
R.* Oui , Très-Vénérable , au nombre de
trois , qui sont , l'Evangile , le Compas
.C
et le Maillet,
D. Quelle est leur signification ?
R. L'Evangile démontre la vérité , le
Compas la justice , et le Maillet qui
sert à maintenir l'ordre , nous fait res-i
souvenir que nous devons êtres dóciles !
aux leçons de la sagesse! mo
D. * Pourquoi les trois premiers Officiers
se servent-ils de Maillet ? DO I 1490
R. Pour nous faire entendre sans cessei
que puisque la matiere rend des sons
lorsqu'on la heurte , à plus forte raison!
T'homme , à qui Dieu a donné un cœur
et la faculté de connoître et de juger
doit-il être sensible au cri de la vertu
et rendre hommage à son Créateur.i
D. * Comment s'appelle un Maître 201
R. * Gabaon , qui est le nom du lieu où les
Israélites déposerent l'Arche' dans desi
tems de troubles .
D. Qu'est-ce que cela signifie 2
R. * Que le cœur d'un Maçon doit être as-
sez pur pour être un Temple agréable à
: Dieu.
D. » Comment s'appelle un fils de Maçon?
R.» Luwton , mot anglois , qui signifie
Eleve en Architecture. I
ge
D.» Quel est le privile d'un Luwto n ?
( 10% ),
R. » C'est d'être reçu Maçon-avant tour
autre.
D. Sur quoi travaillent les Maîtres ?
R. Sur la planche à tracer, o amets f * A
D. Où reçoivent-ils leurs gages
R. Dans la chambre du milieu. 0.0
D. Comment voyagent les Maîtres 3
R. Sur toute la surface de la Terre.
D. Pourquoi ? 51190 sm 51 PO
R. Pour y répandre la lumiere..mgmo
D. Si vous perdiez un de vos Freres , où ig
trouveriez-vous ?
R. Entre l'Equerre et le Compas.
*
D. Expliquez -moi cette réponse ?
R. C'est que l'Equerre et le Compas
sont les symboles de la Sagesse et de la
Justice ; un bon Maçon ne doit jamais
s'en écarter.
D.* Que feriez-vous si vous étiez en quel.
que danger?
*
R. Je ferois le signe de secours , en di-
sant :
A moi les Enfans de la Veuve.
D. * Pourquoi dites -vous les Enfans de la
Veuve?
R. * C'est qu'après la mort de notre res-
pectable Maître , les Maçons prirent
soin de sa mere , qui étoit veuve , et
dont ils se dirent les enfans , Adonhi-
ram les ayant toujours regardés comme
ses Freres.
( for )
B. Quel age avez- vous ? 1755 test c
R. Sept ans.
D. Que signifie cet age om 1-2 .
R. * Le tems que Salomon employa àcons-
truire le Temple, ali pravic
D. Quelle heure estbib domuns al 200 R
R. Midi plein. 51 mogorov suom . 60 G

On ferme cette Loge comme celle des


Compagnons it n'y a que le nom et les
acélamations à changer tibia anov 12.0

.20qmo) si to soup0 % duna J


Foamoqst 51162 16 -
་་་་ SHP 120 *
ol ob to odkupně od st
zimaj tieb sa reg.

-Iommons Fin du troisieme Gróde.

-ib\n ' , 2100use ob ang


: $11.2
% of o
klab anglud esi a

-207 anion eb taon Alz


317 Loyah, zsi
2
•MACLA , 2. D

1208LE
( 109 )
SSSSSSSSSSSSSSSSSSSS S SSSSSSSSSSSSS

LE MAITRE PARFAIT

QUATRIEME GRADE.

RECEPTION.

LE Vénérable , ( 1 ) assis à Orient


frappe quatre coups à distance égale , et
lorsque les Surveillans lui ont répondu de
la même maniere , il leur fait quelques
demandes de l'Instruction ; après quoi on
introduit le Récipiendaire dans la Loge ,
une corde ou une chaîne au cou , et le dos
tourné à l'Orient ; le second Surveillant le
fait placer à l'Occident ; ensuite le Grand-
Maître l'interroge sur les Grades précé-
dens , et lui en demande tous les mots , en
l'invitant constamment de les prononcer.
Tous les Freres doivent avoir répée nue
à la main , et faire face à l'Orient ; et cha-
que fois que le Récipiendaire prononce
les mots sacrés , sans observer la maniere
avec laquelle on les lui a appris , les Fre-
res se retournent vers lui , et lui présen
tent la pointe au corps ; alors le Vénéra-

(1) Dans ce Grade il se nomme Très-Sage.


Tome I. K
( 110 )
ble lui fait sentir son inconséquence , et
éprouve ainsi la discrétion du Récipien-
daire sur tous les Grades ; après quoi le
premier Surveillant le fait parvenir au trône
par le pas d'Apprentif, de Compagnon et
de Maître ; et lorsqu'il y est arrivé , on lui
fait prêter l'obligation qui suit :

OBLIGATION.

Je renouvelle ici toutes les promesses


que j'ai faites dans les Grades précédens ,
et je proteste d'y être fidele , sous les
peines que j'ai reconnues devoir être infli
gées à tous faux Freres , parjures à la Ma-
Connerie ; et , pour marquer le desir que
Par de parvenir à la perfection , je pro-
mets de plus , à la face du grand Archi
tecte de l'Univers , et en présence des
Maçons éclairés qui m'entendent , de pra-
tiquer , dans tous les tems , et avec humi
lité , toutes les vertus que les lois de la
e me prescriv , et qui dois
ent
vent caractériser les Membres de notre
Ordre ; sans quoi je consens d'être banni
de la société des hommes , d'être traité
comme un lâche , indigne de conserver le
titre et les droits de Maçon. Ainsi Dieu
me soit en aide , etc.
L'obligation prêtée , le premier Sur-
( 1 )
veillant enseigne au Récipiendaire la mar
che de Maître Parfait. Ensuite le Vénéra
ble commence l'instruction.

Catéchisme des Maitres Parfaits.

D. Qui êtes-vous ?
R. Très-Sage , je suis Maître , et je con-
nois le grand Jehova.
D. Que signifie ce mot ?
R. Le nom incommunicable , interprété
Immensité. Je , montre le pašṣé ; ho ,
le présent ; et va , l'avenir. C'est ce qui
a été , qui est , et qui sera. Enfin , c'est
la parole de Maître qui n'a jamais été
perdue.
D. Que demandez-vous ?
R. A pénétrer dans le sanctuaire du Tem-
ple pour y recevoir la récompense due
à la perfection .
D. Comment me prouverez-vous que vous
êtes digne de cette faveur ?
R. En vous assurant que je connois le cer
cle et sa quadrature .
D. Comment êtes-vous parvenu à cettê
perfection ?
R. Par les trois degrés d'Apprentif, de
Compagnon et de Maître.
K2
( 172 )
D. De quelle maniere avez-vous été in-
troduit en Loge ?
R. La corde au cou.
D. Pourquoi ?
R. Pour nous apprendre que nous ne de-
vons pas rougir des épreuves que l'on
nous fait faire pour nous rendre parfaits.
D. Qu'y avoit-il au milieu de la Loge ?
R. Une grande pierre carrée sur laquelle
étoient quatre cercles et quatre carrés.
D. Que représentent les quatre cercles ?
R. L'existence , l'immensité , la puissance et
l'unité du grand Architecte de l'Univers.
D. Que représentent les quatre carrés ?
R. Les quatre parties du monde sur les-
quelles l'Etre suprême étend sa puis-
sance.
D. Par quelle porte êtes-vous entré dans
Temple ?
le '
R. Par celle du Midi.
D. Pourquoi ?
R. Pour nous marquer que ce n'est qu'en
nous écartant des routes vulgaires , que
nous pouvons parvenir à la perfection.
D. Que vites-vous à la porte du Midi ?
R. Le tombeau de notre respectable Maî-
tre Adonhiram .
D. Enfin , quelle preuve certaine me don .
nerez - vous pour me convaincre que
vous êtes Maître parfait ?
( 113 )
R. Une incontestable , qui est le mot sa-
cré , la parole , les signes et les attou-
chemens qui nous distinguent de tous
les autres .
D. Quel est ce mot ?
( Pour réponse on le dit. )
DO
D. Que signifie-t-il ?
R. Le Seigneur ; en Hébreu , un des noms
de Dieu.
D. Quelle est la parole de passage ?
R. Le Mont Liban.
D. Combien avez-vous de signes ?
R. Quatre. Le premier est d'étendre la
main comme pour la poser sur l'Evan-
gile ; ce qui symbolise la sûreté de nos
engagemens : le second est de poser la
main sur la mamelle gauche , en signe
pectoral , pour nous faire ressouvenir
que nous vons toujours garder nos se-
crets dans le cœur : le troisieme est de
lever la main droite tendue , pour mar-
quer que nous devons aider et secourir
nos Freres ; et les yeux que nous levons
au Ciel annoncent que l'on doit admirer
et respecter les effets de la Providence ;
et le quatrieme , qui est de montrer la
terre avec l'index , dit que tout mortel
en sort et doit y entrer.
D. Combien y a-t-il d'attouchemens ?
K;
( 114 )
R. Quatre .
D. Que signifient-ils ?
R. La reconnoissance , le paix , l'amitié et
l'égalité .
D. De quoi vous a-t-on décoré après vous
avoir confié les secrets ?
R. D'un cordon vert.
D. Pourquoi ?
R. Pour me démontrer l'espérance que je
devois avoir à devenir parfait , en pra-
tiquant toutes les vertus que l'on m'en-
seignoit.
D. Quel âge avez -vous ?
R. Un an (pour ouvrir ) , et sept accom-
plis pour fermer.
D. Quelle heure est-il ?
R. Une heure ( pour ouvrir ) , et sept
pour fermer.

Fin du quatrieme Grade.


( 116 )

SSSSSSSSSSSSSSSSSS SSSSSSSSSSS

VIOLENCES
EXERCÉES CONTRE LES FRANCS-
MAÇONS.

AVERTISSEMENT.

Quelque tems avant la publication des


deux lettres ci-après , le roi de Naples ,
excité par une cabale violente , sévit con-
tre les Francs - Maçons ; il en fit mettre
quelques-uns en prison , et avoit porté
contre eux le plus rigoureux jugement. On
alloit les exécuter , lorsque la reine sup-
plia le roi de faire examiner leurs Consti-
tutions , et de se faire initier dans l'Ordre ,
afin de connoître par lui-même que leur
association n'avoit que la vertu pour ob
jet , et n'étoit dangereuse en aucun point.
Le roi se rendit aux véhémentes prieres |
de S. M. et se fit recevoir Franc-Maçon.
Depuis ce tems il n'a cessé de protéger
Ouvertement ses Freres.
Malgré cet exemple auguste de tolérance
et de justice , les PP. Louis Greineman ,
Dominicain d'Aix-la-Chapelle , et Schuff ,
Capucin , prédicateur de la Cathédrale de
( 116 )
la même ville , leverent en 1779 , l'éten-
dard de la sédition , et furent cause que
l'on massacra plusieurs Freres , parce qu'ils
avoient assuré dans leurs Sermons , que les
Francs- Maçons étoient les précurseurs de
l'Antechrist , des sodomistes , des impies et
des fripons. Leur déchaînement ridicule
donna lieu aux deux Lettres suivantes ?
publiées par le Gazetier du Bas - Rhin ,
numéros 36 et 41 , du mois de mai de la
même année.

Extrait du Courrier du Bas - Rhin , nº. 36


5 mai 1779.

A LA GLOIRE DU GRAND
ARCHITECTE DE L'UNIVERS .
SALUT , FORCE ET UNION .

TRES -VÉNÉRABLES ET TRÈS - RESPEC


TABLES FRERS ,
La Loge de la Constance , située à
l'Orient d'Aix- la- Chapelle , a la faveur de
supplier les Respectables Freres de la
Loge de.... et de celle de .... de vouloir
bien lui accorder leur protection dans la
malheureuse situation où elle se trouve .
( 117 )
Le P. Louis Greineman , Dominicain ,
natif de Mayence , actuellement Lecteur
de Théologie dans le Couvent des Domi-
nicains de cette Ville , a , pendant le Ca-
rême dernier , prêché continuellement
contre les Frans-Maçons de cette Ville
et contre leur Institut : il ne s'est pas con-
tenté de prêcher en termes généraux , mais
il a attaqué personnellement des Freres
que tout son auditoire pouvoit aisément
reconnoître.
Il a dit que les Maçons avoient un pacte
'
entr'eux , d'où il pourroit résulter pour
eux les suites les plus dangereuses , tant
pour la Religion que pour l'Etat il se
flattoit de connoître tous les Maçons de
cette Ville , et de savoir de bonne part
qu'il y avoit des personnes de la régence
dans la société. If a dit à ce sujet :
» Comment voulez-vous , mes chers au-
diteurs , que la justice soit administrée
» par de pareils membres ? « <
Un accident qu'un de nos Freres essuya
dans son commerce , donna lieu au prédi-
cateur de dire que c'étoit une punition de
Dieu , et que tous les Maçons seroient
exposés à la vengeance céleste , s'ils ne se
convertissoient pas. Il ne fut pas difficile
au public de reconnoître ce malheureux
Frere. Le prédicateur porta la calomnie
( 118 )
jusqu'à dire que les Maçons n'étoient que
des fripons et des sorciers , qui faisoient
un serment à leur réception , semblable à
celui que prêterent les voleurs qui ont été
pendus dans le pays de Bolduc et Faul-
caumont. Le Magistrat de cette Ville fit
publier, le 26 Mars dernier ( 1779 , ) un
Décret , par lequel il rappelle l'excommu-
nication lancée contre les Francs-Maçons
et inflige une peine de cent florins d'or
pour la premiere fois , deux cents pour
la seconde , et trois cents , ainsi que le
bannissement pour la troisieme fois
contre ceux qui donneront asyle ou per-
mettront de tenir Loge chez eux , offrant
de céder la moitié de l'amende à celui qui
viendra déclarer une pareille assemblée
sous promesse de taire son nom.
Le Révérend Pere Dominicain , après
avoir beaucoup loué ce Magistrat de ces
sages précautions pour exterminer les Ma
çons , s'est énoncé dans ces propres ter-
mes , dans son dernier Sermon : >> Vous •
» Maçons , avant-coureurs de l'Antechrist ,
❤ vous avez déjà été chassés d'un endroit
» à l'autre de cette Ville , et vous le serez
encore. Quel parti vous reste-t- il ? Où
irez-vous ? à Brunswick ? Non , à Ba-
» bylone. <<<
Ayant réussi à engager le Magistrat à
( 119 )
agir contre les Maçons , il a invité le peu-
ple à son secours , en le conjurant de l'ai-
der à exterminer cette maudite race. Cette
invitation a produit l'effet qu'il s'en étoit
promis. Quelques Freres ayant déjà été
insultés dans les rues , quoique légère-
ment , ce qui est cause que nous ne pou-
vons sortir que rarement , de peur de
donner pleine carriere à un peuple rempli
de bonne volonté pour le mal , et d'ailleurs
constamment encouragé par les Sermons
du Révérend Pere , qui l'a assuré que ni
menaces , ni flatteries ne l'empêcheroient
pas de persécuter ces fripons et ces trom-
peurs , pourvu que le peuple le soutienne
avec son ardeur et son courage ordinaire.
Il a fini par dire que Sodome et Go-
morrhe avoient été punies par une pluie
de feu : et vous , Maçons , voilà le sort qui
vous attend , a- t-il ajouté. Le P. Schuff ,
Capucin , Prédicateur de la Cathédrale
d'Aix-la-Chapelle , prêcha aussi le 11
Avril contre les malheureux Freres : il dé
buta par les nommer mauvais Chrétiens et
impies ; il exhorta tous les bons Chrétiens
à les regarder comme des Païens et des Pu
blicains , parce qu'ils se sont attirés , par
leur méchanceté et leurs assemblées dia-
boliques , l'excommunication. Ces mêmes
punitions , dit- il , sont réservées à ceux qui
(+120 )
les fréquenteront ; encore plus à ceux qui
travaillent pour eux et pour leur Loge ;
et même ceux qui les logent , les nour-
rissent et les servent , ne peuvent être sau-
vés. Ceux qui auront fait leurs Pâques ,
et qui n'auroient pas dénoncé à leur Con-
fesseur le commerce qu'ils ont eu avec
eux , sont doublement excommuniés , et le
Pape seul peut les absoudre , même dans
leurs derniers momens ; et si , dans cet in-
tervalle , quelqu'un d'entr'eux vient à mou-
rir et à être enterré en terre sainte , on se-
roit obligé de déterrer son cadavre et de le
transporter loin de cette terre sacrée , qui ,
se trouvant souillée , seroit rebénite , etc.
Enfin , il exhorta tous lés Curés , Vicaires
et Confesseurs à refuser les Sacremens à
tous les Maçons , sous quelque prétexte
qu'ils puissent les demander. Jugez , Très-
Respectables Freres , de notre triste si-
tuation ; si ces moines continuent à prê
cher , nous risquons tous d'être assassinés.
Nous avons recours à vous , chers Freres ;
il n'y a absolument que vos bons offices
qui puissent nous tirer de l'angoisse où
nous sommes. Vos cœurs compatissans et
votre zele pour l'Art Royal , nous autori-
sent à espérer que vous voudrez bien join-
dre vos prieres aux nôtres , pour que....
nous accorde sa protection. Dans cette
douce
( 121 )
douce attente , nous avons la faveur d'être ,
par le N. D. V. O. ( nombre de votre
Orient , ) et par les honneurs que vous
méritez , vos affectionnés Freres , etc.
Très- Vénérables et Très-Respectables
Freres de la Loge de la Constance , à Aix-
la-Chapelle , ce 13 avril 1779.

Extrait du Courrier du Bas- Rhin , 22


mai 1779.

LETTRE

Aur RR. PP. GREINEMAN , Lec-


teur de Théologie dans le Couvent
des Dominicains d'Aix- la - Chapelle ;
3 et SCHUFF , Capucin , Prédicateur à
la Cathédrale de la même Ville.

2 Mes Très-Révérends Peres ,

Divers rapports , confirmés par les pa


piers publics , m'ayant instruit de l'ardeur
avec laquelle vous vous efforcez d'aiguiser
le glaive du fanatisme contre des gens tran
Tome I. L
( 182 )
quilles , vertueux et respectables , appelés
Maçons ; je dois , comme ancien Digni-
taire de leur vénérable Ordre , repousser ,
autant qu'il est en mon pouvoir , la ca-
lomnie qui l'outrage , et tâcher de dégager
vos yeux du bandeau ténébreux qui vous a
fait voir et dépeindre le temple que nous
élevons aux vertus , comme le réceptacle
de tous les vices.
Eh quoi ! mes Très - Révérends Peres ,
voulez-vous ramener parmi nous ces sie-
cles d'ignorance et de barbarie qui furent
si long-tems l'opprobre et la honte de
l'esprit humain ? ces tems de fanatisme ,
vers lequel l'œil de la raison ne peut ré-
trogader sans horreur ? ces tems où l'hy-
pocrisie , siégeant sur le trône du despo-
tisme , entre la superstition et la sottise
donnoit des fers au monde , et brûloit in-
différemment , sous le nom de Sorciers
ceux qui savoient lire ? Non-seulement
vous apostrophez les Maçons de ce nom
de Sorcier , ( nom vide de sens , honteux
garant de l'imbécillité de nos ancêtres , et
qui ne prouve rien , sinon que vous n'êtes
pas Sorciers ) mais vous les accusez encore
d'être des fripons , des sodomistes , 'des
ímpies , des précurseurs de l'Antechrist
et vous exhortez charitablement tout un
peuple à exterminer cette race maudite.
( 123 )
Des fripons , mes Révérends Peres , ne
se font pas , comme nous , un devoir d'as-
sister les pauvres et les orphelins ; des
fripons les mettent plutôt à contribution ,
Jes frustrent quelquefois de leurs hérita-
ges , et s'engraissent de leurs dépouilles ,
au sein de la fainéantise et de l'hypocrisie ;
des fripons , enfin , trompent les hommes ,
Jes Maçons les éclairent.
Des sodomistes ne sont assurément pas
propres à peupler l'Etat de bons peres de
familles ; mais un Maçon qui revient de
sa Loge , où il n'a reçu que des leçons
tendantes au bien de l'humanité , n'en est
chez lui que meilleur pere et meilleur mari.
Des précurseurs de l'Antechrist mettroient
tous leurs efforts sans doute à détruire la
loi du Très-Haut , et les Maçons n'y sau-
roient attenter sans renverser en même
tems leur propre édifice. Enfin , vous les
traitez de race maudite qu'il faut extermi-
ner. Comparez ce jugement avec celui
qu'en a porté un Prince que les plus sages
du siecle ont , d'une voix unanime , sur-
nommé le Salomon du Nord.
.... S. M. est bien aise de vous assurer
» à son tour qu'elle s'intéressera toujours
» au bonheur et à la prospérité d'une as-
» semblée qui met sa premiere gloire dans
une propagation infatigable et non in-
L2
( 124 )
» terrompue de toutes les vertus de l'hon-
» nête homme et du vrai Patriote, ( 1)
Potzdam , ce 7 Février 1778.

Signé , FRÉDÉRIC.

Ce style est bien différent du vôtre ,


mes Très-Révérends Peres ; et si un des
plus grands Princes a témoigné si préci-
sément que la Maçonnerie est l'école de
toutes les vertus de l'honnête homme ,
dans quelle classe rangera-t- on ceux qui
la persécutent , et qui crient : Convertis-
-vous ? A qui , mes Révérends Peres ,
sez-v
conviendroit-il de dire ici de se convertir ?
Est-ce à ceux qui , se réunissant pour goût-
ter les douceurs les plus épurées de l'hu-
manité , recommandent sans cesse l'union ,
la paix et l'amour fraternels ; ou à ceux qui
disent : Aidez-nous à exterminer ? Est-ce
l'amour de la paix , ô Ministres d'un Dieu
de paix ! qui vous a fait compromettre en
pleine auditoire , des membres de votre

( 1) L'original de cette Lettre adressée à la


Loge de l'Amitié à Berlin , se conserve dans
ses archives et se trouve en entier dans la
Gazette Littéraire de cette Ville , fenille 726 ,
du 23 Février 1778.
( izs )
régence , en demandant au peuple assem-
blé si la justice pouvoit lui être bien admi-
nistrée par eux ? L'indulgence de vos Ma-
gistrats en cette occasion , prouve du
moins qu'ils sont plus paisibles que vous ;
mais sans agiter la question , s'il est per-
mis au Ministre de la Religion de s'ériger
en Tribuns du peuple , apprenez , mes
Très-Révérends Peres , que les Maçons
ont tous juré de maintenir et de suivre les
lois , d'être fideles à leur patrie , et que
la premiere obligation d'un Maçon est de
remplir les devoirs de l'état où le ciel l'a
placé. Vous voyez par-là que notre ser-
ment n'est pas un pacte de voleurs , comme
vous avez osé l'avancer dans la Chaire de
vérité ; et si vous aviez été mieux instruits
de nos Statuts , vous auriez sans doute
imité les Maçons , qui laissent le monde
en paix.
Non , mes Révérends Peres , jamais les
Francs-Maçons n'ont troublé les Etats "
mais bien les fanatiques ; jamais ils n'ont
fait égorger ceux qui ne pensoient pas
comme eux ; ils servent fidelement leurs
Princes ; ils se laissent gouverner docile-
ment par eux ; ils les respectent , et ils ne
compterent jamais de Jacques Clément
parmi leurs Freres .... Vous auriez dû faire
réflexion que parmi ces mêmes Maçons
L3
( 126 )
que vous traitez de fripons , on compte
tous les Princes de l'Europe , avec les plus
puissans et les plus honnêtes gens de leurs
Etats. Le roi de Naples , me répondrez-
vous , a permis que l'on persécutât les
Maçons ? Cela est vrai , mais il n'étoit pas
alors leur Frere ; il l'est devenu depuis
et il les protege. Les Puissances séculieres
ne sont pas les seules dont la Maçonnerie
puisse s'honorer ; et vous ne vous êtes
sûrement pas doutés , mes Très - Révé-
rends Peres , qu'elle compte dans ses fas
tes , un Pape , des Cardinaux , des Domi-
nicains même , et jusques à des Capucins.
J'ai assisté souvent en Loge avec des Re-
ligieux de tous les Ordres. J'y ai trouvé
des Prédicateurs habiles et honnêtes gens ,
qui , au sortir de chez nous , alloient édi-
fier leurs auditoires , auxquels ils ne di-
soient point : Aidez- nous à exterminer,
etc.
Je suis , et fais gloire d'être , avec cette
candeur inséparable de la bonne et fran-
che Maçonnerie , mes Très - Révérends
Peres , S. F. B ..
Le Maître en Chaire d'une Loge située
à quatre milles de Babylone , ce 16e . du
se. de l'an de la Grande Lumiere $ 779.
( 127 )

COUPLETS

Chantés par un Frere dans une Loge


d'adoption.

Air: Vous voulez me faire chanter.

Le nombre cinq est en ces lieux ,


Le nombre qu'on préfere ,
Oui , mes Sœurs , il offre à nos yeux
Une leçon bien chere ,
Il dit , en ce Temple divin ,
Où candeur nous rassemble :
Comme les cinq doigts de la main
Soyons unis ensemble.

Nous avons beau nous concerter


Dans cette conjoncture :
On fait en vain , pour vous charmer ,
Les cinq sens de nature.
Le sens des yeux a tant d'appas ,
Pour qui fixe les vôtres ,
Que nous pourrions , sur ces climats ,
Oublier les quatre autres.

Par cinq fois se donne un baiser ;


Ce point-ci m'embarrasse :
( 118 )
Je ne sais comment les placer ;
Instruisez -moi de grace.
Sur quaque joue un , c'est bien deux ,
Si j'en crois mon barême :
Deux autres vont chercher les yeux ,
Où placer le cinquieme ?

CHANSON

Chantée par une Sœur.

Air: Avec lesjeux dans le Village.

Est-il de fête plus charmante


Que celle des bons Francs-Maçons ?
Ailleurs c'est le bonheur qu'on vante ,
Ici c'est lui que nous goûtons.
A chaque instant ce nom si tendre ,
Le nom de Frere répété
Avec plaisir se fait entendre ,
Et se dit avec vérité.

La candeur regne en nos asyles ,


La paix dans nos amusemens ;
Pour être simples et tranquilles ,
Les plaisirs sont-ils moins piquans ?
Ici le cœur est sans foiblesse ,
Par l'amour il n'est point lié ;
Mais s'il se ferie à la tendresse ,
C'est pour s'ouvrir à l'amitié.
( 119 )

COUPLE TS.
Air : De Joconde..
D'une aimable fraternité
Pour goûter les délices ,
Pour jouir d'une volupté v
Qui fuit l'ombre des vices ,
Pour trouver des mœurs et des lois ,
Pour s'aimer dans les autres ,
Mes Freres , enfin je conçois
Qu'il faut être des vôtres.
Du bonheur d'être joint à vous
J'éprouve l'excellence ;
Par vos sentimens jugez tous
De ma reconnoissance :. '! $750
Du Paradis voluptueux ,
Séjour du premier homme,
Je deviens l'habitant heureux ,
Sans redouter la pomme.
Tel que l'Hébreu ravi soudain
Dans un char de lumiere ,
Un Maçon , fier de son destin ,
Commence sa carriere ;
Il laisse , joyeux et content ,
Sa dépouille vulgaire ,
Et se pare , plus éclatant ,
Du beau titre de Frere.
( 110 )
Profane que j'étois jadis ,
J'insultois à vos fêtes ;
Il faut , pour en savoir le prix ,
Etre ce que vous êtes :
Je le suis , vous êtes vengés :
Je me sais gré de l'être.
Pardon si je vous ai jugés ,
C'étoit sans vous connoître.

AUTRE S.

Air: Quej'estime mon cher voisin

Dans ce doux et charmant festin


Où regne l'innocence ,
Chaque Maçon , le verre en main ,
Bénit l'intelligence.
C
La vertu qui regne en ces lieux ,
De notre art fait l'éloge ;
On la voit aussi dans les yeux
Du maître de la Loge.

A ceux que nous avons reçus ,


Buvons d'accord , mes Freres ;
Et que les mouvemens connus ,
Soient marqués par nos verres.
( 131)

AUTRE S.;
-Sur l'air : De la Devise.
Ce que l'on nomme Franc-Maçon ,
C'est l'honnête homme ;
On le connoît à sa leçon ,
Et voici comme ;
En tout il est sage et discret ,
Quoi que l'on dise :
Ne trahir jamais son secret ,
C'est sa devise. amenalan
Il fonde tous ses sentimens.
Sur la droiture , ..1
On ne le voit dans ses sermens
Jamais parjure ;
Peu sensible aux mauvais discours
Il les méprise ;
Aux malheureux prêter secours •
C'est sa deyise. vi
Sachant dompter les vains.desirsnī
Il est modeste no tend
Renonçant à tous faux plaisirs ,
Il les déteste ;
Jamais de remords combattu ,
Plein de franchise ; 72
Chérir en tous lieux la vertu :
C'est sa devise, 1 that no pa
( 132 )
Victime d'un faux préjugé ,
On le décrie ;
Mais il se trouve bien vengés
De l'avanie ;
La sincérité de son cœur
Le tranquillise ;
N'agir que selon la candeur ,
C'est sa devise.

AUTRE S.

Air : Nous jouissons dans nos hameaux:


De me voir uni aux Maçons ,
Que j'ai l'ame ravie !
Je réglerai sur leurs leçons
Les actes de ma vie ;
C'est par la vertu , la candeur ,
Qu'ils se font reconnoître ;
Ils ont su corriger mon cœur
Je suis un nouvel être.
La plus exacte charité
Conduit ces hommes sages ;
On rencontré la vérité .1
Dans leurs moindres langages
Heureux qui peut de leurs secrets
Pénétrer le mystere ;
+ Plus heureux qui suit leurs décrets ,
Vivant en digne Frere.
De
( (XD )

De la loi de l'égalité
On connoît Pavantage ,
Et la charmante urbanité
Du chef est le partage ;
S'il est obligé de punir
Quelque léger caprice
En témoignant du repentir,
On fléchit sa justice! b
A
Des regles de l'huma nité

Chacun suit les maximes
On s'arme de sévérité"?
Contre les, moindres crimes .
On admire le vertueux bysluM
On le chérit , on l'aime not
On expulse le vicieux, zid 90
Le livrant à lui- même.
900spillemi sonoŭ nj
Astre dont les traits radieuxven iɔl
Ornent le sanctuaireyon siin ".I
De ce Temple si merveilleux }[/M
Que tout sage réverean07540 )
Par un éclat toujours nouveau
Tu charmes tous nos Freres 25.
C'est toi qui nous sers de flambeau
Pour nos secrets mysteres.#BM
ELOITO K How anot
.019 , 20maño

.nom \/s¿ (1)


Tome I. M
( 134 )

AUTRES.

Air: Vous qui voyez les dames.


151 63
L'ordre qui nous rassemble
Est un présent des Dieux ;
Célébrons tous ensemble jo rast
Nos plaisirs vertueux med >
( Tous ensemble. )Ah 9m2 O
Chantons d'un cœur joyeuxj0
Malgré les envieux ,
Jouissons en tous lieux
De biens délicieux , JV
comem-mi s 2.5% #191
La douce intelligence
Ici nous rend heureux; cb oma
L'amitié nous dispense of 70
Mille dons précieux olur T 90 90
Chantons etc.

Les préceptes d'un Sage , (1)


Nous dessillent les yeux n et 260
Mais un épais nuagese zon mod
Nous voile aux curieux.
Chantons , etc.

(1) Salomon.
II I smot
AUTRES.

Air: De tous les Capucins du monde.

Bel esprit , superbe génie ,


Respectez la Maçonneries
Par ses préceptes merveilleux ,
Tout homme apprend à se connoftre
་་
Qui , parmi nous , n'est pas, heureux
Ne peut jamais prétendre l'être.

Les plus doux momens de lavie


Sont dus à la Maçonnerie
Par elle on apprend à penser,
Par elle on ne sait rien d'infame,
Et par elle on voit éclipser
Tout ce qui peut avilir l'ame.

Ma
( 136 )

AUTRES.

Air : Du Printems , contre- danse

Goûtons dans ces retraites es ist


༣ ཟླ་ ༣
Le fruit d'un doux loisir ,
Sur nos douceurs parfaites 20 TE¶
Rien ne peut nous trahird wor
'manq , in
Viens , dieu du plaisir ,
‫مون‬
Nos Sœurs ne sont point indiscretes
Viens , dieu du plaisir ,
Combler leur innocent desir. balq 201
( Tous ensemble. ) al con mo?
Goûtons , etc. & brotago no silo na¶
car to basit tifs of go siła 16¶
Les heureux bergers , no
Sur les hautbois et les musettes; 10L
Les heureux bergers
Chantent des plaisirs passagers.
Goûtons , etc.

Notre ordre charmant


Sait rendre les bouches muettes ;
Notre ordre charmant
Fait éclore le sentiment,
Goûtons , etc.
( 37 )
Deux sexes unis
Ont les vertus pour interpretes
Deux sexes unis
Vivent ensemble en vrais amis.

Goûtons dans ces retraites :


Le fruit d'un doux foisir
Sur nos douceurs parfaites- 306
Rien ne peut nous trahir.

L'UNION DE LA SAGESSE
e
ET DU PLAISIR.

Cantique pour le jour de Saint - Jean.


2985 2012
Air Five Henri , vive Henri.
201
Dans ce banquet où l'alégresse
Jaillit du sein de l'amitié , LA.
C'est le plaisir , c'est la sagesse ,
Qui doivent régner de moitié.
De leur accord sublime ,
Goûtons le charme ravissant ,
Et répétons ; d'une voix unanime
C'est la S. Jean , c'est la S. Jean ,
C'est la S. Jean , c'est la S. Jean.
M3
( 138 )
Cette Fête étoit , chez nos peres ,
Un mélange délicieux ,
De rares vertus , de mysteres ,
De plaisirs purs , d'aimables jeux.
De leur accord sublime , etc.

Sans le plaisir , la vertu blesse ,


Par son excès d'austérité.
Mais le plaisir , sans la sagesse ,
N'a qu'une fausse volupté.
De leur accord sublime , etc.

Le plaisir, chassant la tristesse ,


La vertu réglant le desir ,
Le plaisir est ààla sagesse
Ce qu'est la sagesse au plaisir.
De leur accord sublime , etc.

Sagesse , descends dans nos ames ,


Plaisir, viens charger nos canons ;
C'est le mélange de vos flâmes
Qui fait le bonheur des Maçons.
De leur accord sublime , etc.
( 139 )

AUTRE

SUR LE MÊME AIR ,

[Qui doit se chanter à la réception d'un


Apprentif, par celui qui le présente,

De votre pénible carriere ,


Le plus grand tourment fut la nuit ;
Le doux présent de la lumiere ,
De vos travaux devient le fruit.

Votre ame est satisfaite ,


La nôtre l'est à l'unisson ;
Qu'avec transport ici chacun répete :
Il est Maçon , il est Maçon ;
Il est Maçon , il est Maçon.
Ce titre est-il une chimere
Quand la vertu fait sa beauté ,
Et pouvoit-il ne pas vous plaire
Dès que vous l'aviez mérité ?
Votre ame'est satisfaite , etc.
Le goût de la Maçonnerie
Pressoit vivement votre cœur :
La sagesse , aux talens unie ,
Fit vos droits à cette faveur.
Votre ame est satisfaite , etc.
( 140 )

AUTRE.

Chantons sur l'air d'O Filii


Le Maître nous rassemble ici ,
Pour un travail qui nous plaira ,
Alleluia.

Faisons un Temple à l'Eternel


Nos cœurs y serviront d'Autel ,
La charité le soutiendra ,
Alleluia.

Pour embellir ce bâtiment ,


Et le fonder solidement , 399
Sur les vertus il posera ,
Alleluia.

Nous chasserons dans ce séjour


Le turbulent Dieu de l'amour ,
L'amitié le remplacera ,'
Alleluia.
་ ་་་ •
De tout risque , de tout danger ,
Où nous conduit de Dieu léger ,
Elle seule nous sauvera , W
Alleluia. PT 990/
( 141 )
Les momens qu'on doit employer ,
Doivent servir à corriger
Les défauts que chacun aura ,
MOOAlleluia. 4 UG TIAATAVI

Il faut sur-tout nous appliquer


A reprendre sans critiquer ,
De la douceur on usera,
Alleluia.
t

Gardons - nous bien de retomber


Dans les vices , les préjugés , いか
Où le monde nous entraîna
• Zimtar uns zab á zubami zun & »u9nqe

Loges ve
Enu quand nous céderons
rtueux
Auxr us
plu s des Maconso
Tout le monde rapprouvera ,
Alleluia.
( 148 )
Stole neck

“ ་་
PORTRAIT DU FRANC-MAÇON.

ACROSTICHE.

ormer sur la vertu son cœur et la raison ,


econnoître des lois la sagesse suprême ,
bhorrer l'imposteur ainsi que sa leçon ;
Ze pas nuire an prochain, l'aimer comme soi-même;
e sont là les secrets que possede Macon.
Kortels qui jouissez d'un bien si desirable
▶pprenez aux humains à devenir heureux ;
Conduisez-moi de grace au temple respectable ,
Cù je puisse avec vous , par l'organe des Dieux,
་་ ་་་ que leur langue adorable.
Ze parler désormais

Fin du tome premier.


( 143-1) )

22 TABLE
73699Yt !
DES MATIE RES
(

Contenues dans ce premier


TO volume.

Explications des emblêmes de l'Estampe


Page 3
De quelle maniere un Maçon doit se com-
porter en Loge.
Ce qui doit être observé dans une Loge ré-
gulière.D $
Observations sur l'ouverture des Loges.
Avertissement.
Quverture de la Loge d'Apprentif. 14)
Catéchisme des Apprentifs. 174
Loge de Table avec sa disposition. 33
Ouverture de la Loge de Table. 34
Bremiere Santé. $37
Devoir de l'Ambassadeur. 41
Santé du Vénérable , portée par les trois
premiers Officiers, 42
Remerciement des Apprentifs, 45
Derniere Santé: 47
Cantique de Clôture. 48
( (144 ) )-
Autre Cantique pour la Réception d'un
Frere.
Explication de la Maçonnerie et de ses em-
blêmes. BIGAT 55
Compagnonnage . Deuxieme Grade. Aver-
tissement sur l'Ouverture de la Loge of
sur le Catechisme des Compagnons . 57
Ouverture de Compagnons, ons $ 8
la des
60
Maîtrise. Troisieme Grade. Passages ex-
traits de l'Histoire de la Maçonnerie
pour servir de Discours préliminaire d
& cette Instruction. 79
Devoir des Experts.nur sibugga
Ouverture de la Loge de Mattress 7511000
Catéchisme des Mattres,250 9113 tính tungg
Be Mattre Parfait . Quatrieme Grade R
ception HATOVNOJ que noiiaumab
Obligation.
Catéchisme des Mattres Parfaits.
Violences exercées contre les Francs Ma
08.990 si
& cons.
Lettres d'un Franc- Maçon sur ces violen
ces. $110? Vastra

sions eaf ang shiroq ,aldri & ab omniż


Fin de la Table:

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