Prevention Des Lesions Des Ischio Jambie

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Filière Physiothérapie

Haute école de santé


Genève

Prévention des lésions des ischio-jambiers par renforcement excentrique chez les
sportifs : le Nordic Hamstring

ANTOINE BRONDEL
Étudiant HES – Filière Physiothérapie

ADRIEN DUPOUY
Étudiant HES – Filière Physiothérapie

Directeur de travail de Bachelor : MARC VASSANT

TRAVAIL DE BACHELOR DEPOSÉ À GENÈVE ET SOUTENU À LAUSANNE EN 2012 EN VUE DE L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF
SCIENCE EN PHYSIOTHÉRAPIE
RÉSUMÉ

Introduction :
Dans le domaine du sport, les blessures les plus courantes chez les athlètes sont les
lésions musculaires des ischio-jambiers. Elles entrainent de longues indisponibilités et
gênent les joueurs dans leur reprise de l’activité sportive. Pour le physiothérapeute, la
prévention reste le meilleur moyen pour limiter l’apparition de ce type de blessure.
Récemment décrit dans la littérature comme un exercice de choix en matière de
prévention, le Nordic Hamstring a suscité notre intérêt. L’objectif de cette revue de la
littérature est donc d’identifier les répercussions que pourraient avoir un exercice de
renforcement excentrique de type Nordic Hamstring dans la prévention des lésions aux
ischio-jambiers.

Problématique :
Le Nordic Hamstring a-t-il un effet significatif dans la prévention des lésions aux
ischio-jambiers chez les sportifs ?

Méthode :
Nous avons utilisé les bases de données suivantes : Medline, Cochrane library, PEDro,
Web of science et Kinédoc. Nous n’avons inclus que des études comprenant le
protocole du Nordic Hamstring décrit par Mjølnes en 2004, avec une population ayant
un niveau sportif amateur et/ou professionnel.

Résultats :
Trois publications ont été retenues, deux cohortes et une RCT. L’évaluation a été
réalisée par les échelles de validation PEDro et MINORS. Suite à l’intervention du
Nordic Hamstring, les trois études observent une diminution significative de l’incidence
de lésions aux ischio-jambiers dans les équipes sélectionnées.

Conclusion :
L’exercice régulier du Nordic Hamstring diminue significativement l’incidence des
lésions primaires et récidivantes. D’autres études de meilleure qualité seraient
cependant nécessaires pour augmenter le niveau de preuve.
REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier tout particulièrement les personnes suivantes :

Monsieur Marc VASSANT, enseignant à la HEdS-GE et directeur de notre travail de


bachelor, pour la relecture complète de notre travail et ses remarques pertinentes.

Monsieur Nicolas MATHIEU, enseignant à la HEVS, pour sa disponibilité, ses


remarques judicieuses et ses conseils avisés.

Monsieur Yvan LEURIDAND, enseignant à la HEdS-GE, pour ses corrections suite à


la lecture croisée.

Madame Elisabeth BURGE, responsable de la filière physiothérapie à la HEdS-GE,


pour sa réactivité et sa disponibilité.

Monsieur Mario BIZZINI et Monsieur Carl ASKLING pour avoir répondu à nos
sollicitations et nous avoir envoyé des documents pertinents.

Monsieur Bastien VEILLARD, physiothérapeute, pour avoir su nous orienter lors du


choix de notre sujet.

Monsieur Nabil MEZABER et Monsieur Mathieu MOUTHON, physiothérapeutes,


pour les échanges constructifs que nous avons eus avec eux sur notre thème.

Madame Joëlle DUPOUY et Monsieur Florian DUPOUY pour la relecture de notre


travail.

Monsieur Kevin GOUDARD et Monsieur Antoine STEINER pour leur bonne humeur
et leur patience durant l’élaboration de nos travaux.

Madame Claire BENNETT pour son aide bienveillante dans la traduction des articles.

Antoine et Adrien
TABLE DES MATIÈRES

1. Introduction ............................................................................................................. 1
2. Problématique / Question de recherche ................................................................ 3
3. Cadre théorique ....................................................................................................... 4
3.1. Rappel anatomique des ischio-jambiers. ............................................................ 4
3.2. Physiologie des ischio-jambiers ......................................................................... 5
3.3. Contraction excentrique ..................................................................................... 6
3.3.1. Définition du travail excentrique .................................................................. 6
3.3.2. Effets du travail excentrique ......................................................................... 7
3.4. Apparition de douleurs retardées : DOMS ......................................................... 9
3.5. Les lésions musculaires .................................................................................... 10
3.5.1. Mécanismes lésionnels des ischio-jambiers...............................................10
3.5.2. Classification des lésions musculaires ........................................................11
3.5.3. Diagnostic et examens complémentaires ...................................................13
3.5.4. Facteurs de risque ..........................................................................................14
3.6. Différentes méthodes de travail en excentrique ............................................... 15
3.6.1. Travail auxotonique ......................................................................................15
3.6.2. Travail isotonique ..........................................................................................15
3.6.3. Travail isocinétique .......................................................................................16
3.7. Le Nordic Hamstring ........................................................................................ 16
3.7.1. Description de l’exercice ..............................................................................17
3.7.2. Points importants ...........................................................................................17
3.7.3. Protocole de renforcement selon Mjølnes ..................................................18
4. Méthodologie ......................................................................................................... 18
4.1. Critères d’inclusion .......................................................................................... 18
4.2. Critères d’exclusion .......................................................................................... 19
4.3. Equation booléenne et mots clés ...................................................................... 20
4.4. Stratégie de recherche....................................................................................... 21
4.5. Application de la stratégie de recherche ........................................................... 21
4.6. Evaluation de la qualité des articles ................................................................. 25
4.7. Niveau de preuve des articles ........................................................................... 26
4.8. Modalités d’extraction et de traitement des informations ................................ 26
5. Résultats ................................................................................................................. 26
5.1. Résultats de la stratégie de recherche ............................................................... 26
5.2. Evaluation de la qualité .................................................................................... 27
5.3. Niveau de preuve des études ............................................................................ 29
5.4. Résultats des études .......................................................................................... 29
5.5. Comparaison des études ................................................................................... 35
6. Discussion ............................................................................................................... 39
6.1. Interprétation des résultats ................................................................................ 39
6.2. Confrontation à la littérature ............................................................................ 41
6.3. Biais et limites scientifiques des études ........................................................... 42
6.4. Limites de notre revue ...................................................................................... 44
6.5. Recherches futures ........................................................................................... 45
6.6. Recommandations pour la pratique .................................................................. 46
7. Conclusion.............................................................................................................. 47
8. Bibliographie ........................................................................................................... I
9. Liste des illustrations ........................................................................................ VIII
10. Liste des tableaux ................................................................................................. IX
11. Annexes ................................................................................................................... X
1. Introduction

La pratique sportive est devenue un élément essentiel de loisir quotidien. Au-delà de


l’effet de mode, les pratiquants en attendent des bienfaits sur la santé. Dans l’expression
de l’excellence, les sportifs de haut niveau s’entraînent jusqu’à deux fois par jour pour
être toujours plus performants. Avec le développement des activités sportives de loisirs
et professionnelles, les lésions musculo-tendineuses sont de plus en plus nombreuses.

Ayant un intérêt commun pour le sport et une envie d’approfondir nos connaissances
dans ce domaine, nous avons décidé ensemble de nous intéresser à ce problème. Nous
avons donc contacté des physiothérapeutes exerçant depuis plusieurs années dans ce
milieu pour orienter et améliorer la pertinence scientifique de notre travail. Dans leur
pratique quotidienne en cabinet ou au bord du terrain, les déchirures musculaires leurs
apparaissent comme étant la pathologie la plus courante et la plus problématique. Un
fort taux de récidive éloigne régulièrement les joueurs des terrains, diminue leur
performance et affecte leur moral. Devant l’ampleur de ce phénomène, nous avons
cherché dans la littérature des données chiffrées nous permettant de le quantifier.

Les études montrent que les ischio-jambiers représentent à eux seuls 11% des blessures
en course à pied, 16 à 27% en football australien (Mjølsnes, Arnason, Østhagen,
Raastad & Bahr, 2004), et 26% chez les footballeurs professionnels (Bizzini, Junge,
Bahr & Dvorak, 2009, p.98). En plus d’une incidence importante durant la pratique
sportive, la récidive est un problème majeur qui concerne 25% des joueurs de cette
population. Cette récidive intervient pour 33% des cas dans les deux semaines suivant la
reprise sportive (Heiderscheit, Sherry, Slider, Chumanov & Thelen, 2010). Dans ces
deux cas de figure, un programme de prévention adapté doit être mis en place par le
physiothérapeute dans le but de pallier à l’apparition de ces lésions.

Récemment, le club de football professionnel de Barcelone a publié un document


synthétique des différentes avancées médicales en matière d’épidémiologie, de
diagnostic, de traitement et de prévention des lésions musculaires (Rodas, Pruna, Til &
Martin, 2009). Il propose un protocole pour améliorer la condition physique de ses
joueurs et prévenir les blessures. Les interventions proposées sont issues d’un travail du
1
« Medical centre of assessment and investigation of FIFA » et l’ensemble de ce
programme porte le nom de « The 11 » ou « The 11+ » dans sa version la plus récente.
Le contenu de ce dernier consiste en une série de 10 exercices à effectuer après un
échauffement adapté et en une série d’étirements. Chaque exercice est spécifique à un
groupe musculaire ou à une région du corps. Le temps global d’exécution du
programme est d’environ 15 minutes. Cela présente deux avantages :
- Il s’intègre facilement aux séances d’entrainement quotidiennes, sans pour
autant limiter les phases d’exercices en groupe avec ou sans ballon.
- Il ne demande aucun matériel particulier, ce qui permet aux joueurs de pouvoir
l’exécuter en toute circonstance, de manière autonome ou collective.

Suite à la parution de ce document, « The 11+ » est testé par plusieurs équipes de
football professionnel. Une étude démontre que la mise en place de ce programme a
permis de diminuer significativement l’incidence des blessures musculaires sur des
joueurs de première ligue amateur au Pays-Bas (Van Beijsterveldt et al., 2011). Plus
récemment, l’association suisse de football a mené une grande campagne de
sensibilisation en envoyant « The 11+ » à l’ensemble des 5549 coachs qui la compose.
L’interview de mille d’entre eux et les données récupérées ont permis de mettre en
évidence une régression de l’incidence des blessures chez les équipes proposant ce
programme (Junge et al., 2010).

Ainsi, différentes études montrent l’efficacité préventive d’un programme sur


l’ensemble des blessures musculaires dont peuvent être sujet les joueurs de football
professionnel. De plus, nous avons remarqué que la récurrence des lésions aux ischio-
jambiers fait de ces derniers une des cibles principales de tout programme de
prévention.

Dans « The 11+ », les auteurs recommandent pour ce groupe musculaire un exercice de
renforcement excentrique de type Nordic Hamstring. Nous nous sommes donc basés sur
cette observation pour élaborer notre question de recherche.

2
2. Problématique / Question de recherche

Nous voulons mettre en évidence que l’incidence des lésions aux ischio-jambiers chez
les sportifs peut être influencée par une action préventive de type renforcement. Il
apparait à ce jour qu’un déficit de force aux ischio-jambiers est un facteur prédictif de
blessure (Croisier & Codine, 2009). Pour pallier à ce déficit et engager une démarche
préventive, nous avons choisi d’utiliser l’exercice de renforcement excentrique du
Nordic Hamstring tel qu’il a été décrit en 2004 par Mjølnes.

Médiatisé depuis sa parution dans le programme de prévention « The 11+ », cet


exercice est simple d’exécution, peu onéreux et peut être pratiqué directement sur les
terrains de sport. La question de recherche à laquelle nous avons donc choisi de
répondre dans notre revue de la littérature s’intitule ainsi :
« Le Nordic Hamstring a-t-il un effet significatif dans la prévention des lésions
aux ischio-jambiers chez les sportifs ? »

Une revue systématique des articles sur ce sujet nous permettra de mieux cerner cet
exercice et d’évaluer son impact dans la prévention des lésions musculaires. Cela nous
guidera également dans la prise en charge des patients lorsque nous serons confrontés à
ce genre de situation dans notre pratique professionnelle.

Pour donner un impact plus important à notre revue, nous n’avons pas ciblé un type de
sportif. Le mécanisme lésionnel étant le même, il nous paraissait plus important
d’identifier les sports à risque afin de prendre en compte un maximum d’études. De
plus, d’un point de vue scientifique, notre question de recherche répond à une demande
de plusieurs auteurs (Mjølnes et al., 2004 ; Petersen & Olmich, 2005 ; Askling,
Karlsson, Thorstensson, 2003).

3
3. Cadre théorique

3.1. Rappel anatomique des ischio-jambiers.

Les ischio-jambiers sont un terme commun désignant trois muscles de la loge


postérieure de la cuisse (Lavignolle, 2006, p.50), de latéral à médial : le biceps fémoral
(un chef court et un chef long), le semi-tendineux et le semi-membraneux (Marieb,
2010, p.380). Ce sont des muscles bi-articulaires qui vont de l’ischium jusqu’à la face
postérieure du tibia et de la fibula.

- Le biceps fémoral : le chef long a pour origine la face postérieure de la


tubérosité ischiatique. Le chef court naît par des fibres musculaires sur la
moitié distale de la lèvre latérale de la ligne âpre. Les deux chefs se
rejoignent et se fixent par un tendon commun sur la tête de la fibula et par
des expansions sur le condyle latéral du tibia. Ils ont pour action principale la
flexion du genou et permettent également la rotation latérale de la jambe
lorsque le genou est fléchi. Le chef long participe à l’extension de la hanche.
- Le semi-tendineux : il s’insère sur la tubérosité ischiatique et se termine sur
la face supérieure et médiale du tibia. Il a pour action la flexion du genou et
l’extension de la hanche. Lorsque le genou est fléchi, il permet une rotation
médiale de la jambe.
- Le semi-membraneux : il a pour origine la tubérosité ischiatique et se
termine sur la face postérieure du condyle médial tibial, sur la face médiale
tibiale et sur le condyle latéral tibial. Il a pour action la flexion du genou et
l’extension de hanche. Il est rotateur médial du genou et tenseur de la
capsule articulaire.

Ces trois muscles sont innervés par le nerf sciatique et par les racines métamériques L5,
S1 et S2 (Gray’s, 2010).

4
3.2. Physiologie des ischio-jambiers

Ce sont des muscles striés squelettiques prenant leurs insertions sur le squelette. Les
fibres musculaires squelettiques sont composées de myofibrilles reconnaissables par
leurs stries transversales : les sarcomères. Leur contraction volontaire nous permet de
produire un mouvement, de garder une posture, de stabiliser une articulation et de
dégager de la chaleur (Marieb, 2010, p.286).

Les sarcomères sont constitués d’un assemblage ordonné de filaments fins d’actine et de
filaments épais de myosine. Des groupes de 200 filaments fins et épais sont enveloppés
par des réticulums sarcoplasmiques permettant le relargage et le recaptage du calcium.
La membrane plasmique de la cellule s’invagine pour former, au niveau de chaque
sarcomère, deux tubules T. Ceux-ci permettent la conduction du message nerveux
jusqu’au sarcomère (Jones, Round & De Haan, 2005, p.3).

Les ischio-jambiers sont composés à 55% de fibres de Type II (Garrett, Califf &
Bassett, 1984, p.98). Les fibres de Types II sont des fibres dont la voie principale de
synthèse de l’ATP est anaérobie (glycolytique). Leur vitesse de contraction est rapide
avec une force développée importante, mais ils présentent une grande fatigabilité (Gasq
et al., 2009, p.11). Les propriétés de la membrane du tubule T et le fonctionnement des
ponts actine-myosine sont altérés avec la fatigue. Ainsi les fibres de Type II ont un
risque de lésions plus élevé (Jones, 2005, p.96 et 138).

Le tissu conjonctif est en lien étroit avec le muscle. Il enveloppe et maintient les fibres
musculaires par différentes gaines : épimysium, périmysium et endomysium. Il est aussi
le point d’attache, par le tendon, entre le muscle et le squelette. D’après Stanish, les
jonctions myo-tendineuses sont le siège de nombreuses lésions (Stanish, Rubinivich,
Curwin, 1986). Il est important, selon lui, d’élaborer des exercices de prévention
sollicitant le tissu conjonctif afin de diminuer les risques lésionnels musculaires.

5
3.3. Contraction excentrique

Le tissu musculaire est doté de propriétés spécifiques : l’excitabilité, la contractilité,


l’extensibilité et l’élasticité (Marieb, 2010, p.286).

L’excitabilité est la capacité du muscle à percevoir un stimulus et à y répondre par


l’envoi de potentiel d’action générant une contraction musculaire.
La contractilité est l’aptitude du muscle à réagir aux influx nerveux par la contraction
de ses fibres. C’est la caractéristique la plus importante du tissu musculaire.
L’extensibilité correspond à la capacité de détente et d’étirement des fibres
musculaires.
L’élasticité est l’inverse de l’extensibilité. On la définit comme étant la possibilité de
rétraction des fibres musculaires. C’est donc la capacité du muscle à reprendre sa
position de repos lorsqu’il est relâché.

Dans le cadre d’un exercice de renforcement, le mode de contraction choisi sollicite de


manière préférentielle certains de ces paramètres. L’important pour le thérapeute est
donc de sélectionner les modalités les plus adaptées à la situation clinique. On
dénombre trois possibilités de renforcement : le travail concentrique, isométrique ou
excentrique. Dans la littérature, le travail excentrique apparait comme étant le plus
pertinent et le plus efficace à utiliser d’un point de vue rééducatif et préventif (Croisier
& Codine, 2009, p173). Le Nordic Hamstring étant également un exercice excentrique,
nous avons décidé d’investiguer ce travail pour mieux comprendre les raisons qui
amènent les auteurs à recommander ce mode de contraction et nous ne nous attarderons
pas sur les autres types de contraction.

3.3.1. Définition du travail excentrique

La contraction excentrique est une contraction musculaire qui s’oppose à une résistance.
Les insertions musculaires s’éloignent l’une de l’autre et le muscle s’allonge. L’action
musculaire sur le segment mobilisé est contraire au sens habituel. Exemple : Lors d’un
shoot au football, les ischio-jambiers, antagonistes du mouvement d’extension du
genou, se contractent de manière réflexe pour permettre la décélération du geste en fin

6
de mouvement. On peut ici parler d’une action protectrice du muscle antagoniste et de
l’articulation.

Le travail excentrique est défini par l’association d’une contraction et de l’étirement du


complexe musculo-tendineux. Le muscle fait alors appel à deux des notions du tissu
musculaire citées précédemment :
- la contractilité des cellules musculaires
- l’élasticité passive des structures musculaires

L’addition de ces deux composantes permet à la contraction excentrique de développer


jusqu’à 40% de force supplémentaire par rapport à la contraction concentrique (Doss &
Karpovich, 1965, p.351 ; Gasq et al., 2009, p.18). Il y a donc une différence d’efficacité.

3.3.2. Effets du travail excentrique

Le travail excentrique est avantageux dans plusieurs domaines par rapport aux autres
types de contraction.

Comparativement au travail concentrique, le travail excentrique a la particularité


d’intervenir sur l’élasticité de la fibre musculaire (Middleton, Puig, Trouvé & Savali,
2000). Cela provoque une sollicitation importante des sarcomères et du tissu conjonctif.
Dans le cas d’un entrainement excentrique régulier et à intensité sous-maximale, la fibre
musculaire se renforce sans pour autant se léser. Il en résulte une amélioration de la
résistance à l’étirement du complexe myo-tendineux.

Suite à une lésion musculaire, un tissu cicatriciel se forme. Si aucun exercice n’est
réalisé, le tissu s’organise de façon anarchique. Le travail musculaire excentrique
permet de lutter contre cette anarchie en réorientant les fibres du tissu cicatriciel et en
activant la maturation du collagène (Croisier & Codine, 2009, p.125 ; Middleton et al.,
2000, p.13). Cette activation augmente les liaisons entre les fibrilles de collagène. On
observe alors un remodelage du corps musculaire et une amélioration de sa résistance
(Stanish et al., 1986).

7
Lors d’une inflammation post-lésionnelle, le flux sanguin est augmenté dans la zone
lésée par l’apparition d’une néovascularisation. Pour Ohberg, cette néovascularisation
joue un rôle important dans les tendinopathies en entrainant des douleurs chroniques
(Ohberg & Alfredson, 2004). Une contraction excentrique du muscle provoque une
compression temporaire de ces vaisseaux et empêche le développement de cette
néovascularisation. Elle diminue donc l’augmentation du flux capillaire tendineux sans
détérioration de la microcirculation locale et lutte ainsi contre l’inflammation.

Lors de la cicatrisation, le joueur perd confiance sur les performances de ses ischio-
jambiers. Le moment de force maximum excentrique, qui se situe normalement en
course externe, apparaît régulièrement en course moyenne. Il y a donc un déplacement
de l’angle d’efficacité maximale (Croisier, Camus, Forthomme, Maquet,
Vanderthommen & Crielaard, 2003, p.125). Après une rééducation excentrique, le
patient réintégrera un bon schéma corporel. Il sera également observé un retour du
moment de force maximum excentrique en course externe. Ceci est important pour la
prévention, car une forte sollicitation en course externe est, le plus souvent, à l’origine
des lésions des ischio-jambiers.

Ainsi, le travail excentrique est applicable dans la prévention primaire, secondaire et


tertiaire pour ces différentes caractéristiques :

- Augmentation de la résistance myo-tendineuse


- Réorientation des fibres du tissu cicatriciel
- Lutte contre l’inflammation
- Déplacement de l’angle d’efficacité maximale

Il est à noté que l’excès d’exercices excentriques à faible ou forte intensité,


s’accompagne régulièrement de douleurs musculaires (Croisier et al., 2003)
communément appelées « courbatures ». On les désigne de manière plus exacte selon
l’acronyme DOMS pour « Delayed Onset Muscle Soreness » (Apparition De Douleurs
Retardées), que nous définissons dans le point suivant.

8
3.4. Apparition de douleurs retardées : DOMS

Les DOMS surviennent avec un délai approximatif de 24 heures après la fin de


l'exercice. Le muscle devient alors douloureux à la palpation, à l’étirement et à la
contraction. On note une perte de mobilité active associée à une diminution de force. Le
pic de la symptomatologie est atteint 48 heures après l’effort. Les douleurs disparaissent
spontanément dans les 5 à 7 jours qui suivent l’effort (Middleton et al., 2000).

A la suite d’exercices excentriques, des microlésions des tissus musculaires et


conjonctifs font leur apparition. Le phénomène initial correspond à une mise sous
tension mécanique excessive imposée de manière non-uniforme aux sarcomères des
fibres sollicitées lors de la contraction excentrique, ce qui provoque diverses altérations
de l’ultrastructure musculaire (Proske & Morgan, 2001, p.333) :

- Rupture du sarcolemme et des tubules T


- Désorganisation des composants contractiles des myofibrilles
- Lésions du cytosquelette et perturbations de la matrice extracellulaire

La sensibilité est d’abord plus prononcée à la jonction musculo-tendineuse


(concentration élevée de nocicepteurs dans cette région) puis s’étend ensuite à
l’ensemble du corps musculaire. Le délai entre la réalisation de l’exercice et l’apparition
des sensations nociceptives suggèrent la participation complémentaire d’une réaction
inflammatoire. L’apparition des DOMS repose sur l’activation des nocicepteurs
musculaires par des médiateurs de l’inflammation tels que l’histamine, la sérotonine, le
potassium, le calcium et les prostaglandines (Hody, Rogister, Leprince & Croisier,
2009, p.175). Ces sensations nociceptives s’accompagnent d’une altération réversible de
la fonction musculaire.

D’après nos recherches, les fibres de Type II apparaissent plus sensibles à l’exercice
excentrique. Lieber et Fridén émettent dès lors l’hypothèse que cette atteinte
préférentielle serait la conséquence d’une capacité respiratoire oxydative moins
développée que les fibres de Type I (Lieber & Fridén, 1999). Ainsi, les muscles ischio-
jambiers (55% de fibres de type II) sont plus vulnérables aux effets lésionnels d’une
contraction excentrique (Garrett et al., 1984, p.98).

9
3.5. Les lésions musculaires

Dans la pratique sportive, les déchirures musculaires sont courantes et les ischio-
jambiers sont particulièrement sensibles à ce type de blessure (Garrett et al., 1984,
p.98). C’est un des rôles du physiothérapeute de comprendre les raisons de ces lésions,
de les détecter, et d’en identifier le niveau de gravité afin de prévenir les blessures ou de
proposer une rééducation adaptée.

3.5.1. Mécanismes lésionnels des ischio-jambiers

Il existe de nombreux sports à risque pour les ischio-jambiers. Tous ont en commun
l’exécution de gestes rapides, de grande amplitude, associant une flexion de hanche à
une extension de genou. La lésion intervient d’autant plus facilement que la vitesse
d’étirement est élevée (Roulland, 2003). On distingue ainsi plusieurs sports sujets à des
déchirures tels que le football, le rugby, l’athlétisme, les sports de combat ou encore la
danse (Croisier & Codine, 2009, p.125). Dans ces activités, combinant sprint et
changement de direction, les ischio-jambiers sont souvent la cible privilégiée de
blessures de part leur conformité bi-articulaire (Roulland, 2003).

Pour expliquer le mécanisme lésionnel, il faut comprendre que les ischio-jambiers par
leur contraction excentrique vont avoir une action frénatrice permettant « d’amortir » le
choc dû à la fin de course. Ce n’est pas l’arrêt de contraction du quadriceps qui va
stopper le mouvement du segment jambier. Il existe en fait un phénomène de
coactivation musculaire où le muscle agoniste au mouvement réalise une contraction
concentrique et, dans le même temps, le muscle antagoniste effectue une contraction
excentrique pour contrôler, freiner, puis arrêter le mouvement (Roulland, 2003).

L’étude de Croisier (2008) montre qu’une dysbalance dans le ratio de force ischio-
jambiers / quadriceps augmente de manière significative le risque de lésion musculaire.
De même qu’une insuffisance de force excentrique des ischio-jambiers apparait
également comme un des principaux facteurs de risque (Croisier, Ganteaume, Binet,
Genty & Ferret, 2008).

10
3.5.2. Classification des lésions musculaires

Ces échelles sont utiles pour acquérir une meilleure représentation et compréhension
des études. Il en existe plusieurs types qui diffèrent selon leurs auteurs :

- La classification selon Jarvinen, qui identifie trois phases de lésions : de légère,


modérée à sévère. Elle se base sur l’examen clinique du patient et sur les
capacités fonctionnelles de ce dernier (Jarvinen et al., 2007).
- La classification selon Rodineau et Durey qui différencie les lésions en 5 stades
suivant l’atteinte tissulaire du muscle (Annexes 1) (Rodineau & Durey, 1990).
- La classification mise au point par Chanussot et Danowski en 2005 qui
différencie deux types de lésions musculaires (Danowski, Chanussot &
Rodineau, 2005):
o Celles aux causes extrinsèques, comme la contusion, l’hernie ou
l’hématome qui sont dues à des chocs extérieurs (tacle au football, chute
dans les escaliers…).
o Celles aux causes intrinsèques, comme l’élongation ou la déchirure
musculaire que l’on rencontrera notamment lors de la pratique sportive.

Cette dernière classification est la plus régulièrement utilisée pour déterminer les types
de lésions chez les sportifs et les sédentaires. Elle nous apparait importante à détailler,
particulièrement la partie sur les causes intrinsèques avec lésions anatomiques, puisque
notre travail est axé sur la pratique sportive.

Au sein des causes intrinsèques, deux catégories se distinguent :


- Celles sans lésion anatomique: les crampes, les courbatures et les contractures.
- Celles avec lésion anatomique: les élongations, les déchirures et les ruptures.

o L’élongation musculaire est décrite comme le stade 1 et représente un


dépassement des capacités élastiques du muscle. Ainsi lors de la
sollicitation brutale et excessive de ce dernier, quelques myofibrilles se
déchirent favorisant l’apparition d’une vive douleur, « coup de
poignard », entraînant une gêne lors de la pratique sportive. Cette

11
douleur est relativement modérée, l’étirement passif étant douloureux
sans que la mobilisation active du muscle ne le soit pour autant.
o La déchirure correspond au stade supérieur et se définit comme une
lésion de plusieurs fibres, voire d’un faisceau musculaire entier. Le
muscle étant trop endommagé, l’impotence fonctionnelle est définie
comme totale. A la palpation, on retrouve une douleur locale importante
avec des points exquis en regard de la lésion. L’étirement et la
mobilisation active sont particulièrement douloureux alors que
l’observation de la région peut laisser apparaître un hématome.
o La rupture est, quant à elle, le stade ultime décrit par Chanussot et
Danowski. Elle se caractérise par une déchirure complète du muscle. Le
ballotement musculaire est alors inexistant, la contraction impossible et
un hématome important se présente sur le trajet musculaire.

Il n’existe pas à ce jour de classification standardisée, chaque auteur utilise la plus


appropriée pour son étude, ce qui ne facilite pas la communication interprofessionnelle.
Dans le but de pallier à ces différences de langage, un ensemble de chercheurs ayant
publié dans le domaine de la traumatologie du sport ont établi un consensus de manière
à proposer une définition commune des blessures et de leur gravité chez les sportifs.
L’intérêt est de pouvoir interpréter et comparer les résultats d’une étude à l’autre (Fuller
et al., 2005).

Depuis 2005 (date du consensus), l’ensemble des articles publiés utilise donc cette
définition :

« Une blessure est définie comme l’ensemble des plaintes corporelles d’un joueur
consécutivement à un match ou un entraînement, indépendamment de la nécessité de
soins médicaux ou d’indisponibilité sur le terrain. Une blessure qui nécessiterait l'apport
de soins médicaux est appelée blessure "avec intervention médicale". Une blessure qui
empêcherait le joueur de s'investir pleinement dans un entraînement ou un match est
appelée blessure "avec temps d'indisponibilité" (Fuller et al., 2005, traduction libre).»

12
3.5.3. Diagnostic et examens complémentaires

Pour diagnostiquer et évaluer une blessure chez le sportif, il existe plusieurs méthodes :

L’examen clinique incluant l’observation, la palpation, l’étirement, la mobilisation et la


quantification de la douleur reste une détection simple, peu onéreuse et relativement
efficace. Elle permet de différencier les lésions légères, des moyennes et sévères
(Exemple : Classification selon Chanussot et Danowski). En pratique, c’est
généralement le moyen le plus rapide et le plus couramment utilisé.

Pour compléter cet examen, l’imagerie par ultrason (US) est généralement prescrite sur
la zone lésionnelle dans les jours qui suivent. Bien qu’efficace pour repérer une lésion,
elle ne permet pas d’obtenir de précisions concernant la gravité. Cette technique est
cependant assez répandue dans la pratique de par son faible coût.

L’Imagerie par Raisonnance Magnétique (IRM) est la plus fiable. L’évaluation de la


gravité et du temps d’indisponibilité du joueur peut être connue (Connell et al., 2004).
Cependant son coût et sa disponibilité restent un frein à son utilisation étendue.

La mesure du taux de Créatine Kinase (CK) est une méthode invasive. Suite à la
blessure, le muscle secrète de la CK. Une élévation du taux sanguin de cette protéine est
donc en relation avec une lésion musculaire. Cependant, une concentration élevée de
CK ne permet pas d’établir la gravité de la lésion.

13
3.5.4. Facteurs de risque

La lecture de différents articles montre que de nombreux facteurs influent sur les risques
lésionnels des ischio-jambiers, ces derniers peuvent se regrouper en quatre
catégories distinctes :

- Les facteurs de causes externes : ils répertorient l’ensemble des facteurs


environnementaux tels que la qualité du terrain (sol dur), le climat (froid
important ou humidité), les chocs et traumatismes externes (coup de
crampons, tacles…).
- Les facteurs personnels : un des facteurs les plus importants demeure les
antécédents d’une première lésion (Orchard, 2001). L’âge semble également
jouer un rôle, tout comme la qualité de rééducation / récupération des
blessures passées.
- Les facteurs physiologiques : une prédisposition importante des fibres
musculaires de type II (Garret et al., 1984), une faiblesse musculaire des
ischio-jambiers (Agre & James, 1985), une dysbalance dans le ratio de force
ischio-jambiers / quadriceps (Croisier, 2008). La fatigue musculaire semble
être étroitement liée à l’incidence des blessures sportives (Woods Hawkins,
Hulse & Hodson, 2002). L’hypo-extensibilité musculaire est un facteur de
risque encore très controversé dans la littérature (Drezner, 2003).
- Les facteurs comportementaux : la qualité et la régularité de l’entrainement,
de l’échauffement, le stress, la fatigue, les apports nutritionnels.

Ces facteurs de risques lésionnels sont nombreux et peu souvent mis en évidence dans
la littérature. Certaines méthodes de prévention, comme l’efficacité des étirements,
restent source de discussion. Finalement, pour optimiser la préparation des sportifs,
l’objectif est d’identifier les personnes à haut risque lésionnel et d’écarter un maximum
de facteurs de risque. Par prévention, un test isocinétique est recommandé en début de
saison pour identifier un déséquilibre de force. La correction de ces anomalies permet
une réduction significative du risque lésionnel (Croisier et al., 2008). Durant la saison,
le physiothérapeute peut proposer différents types d’exercices de renforcement afin de
rectifier ces déficits.

14
3.6. Différentes méthodes de travail en excentrique

La contraction excentrique est un mode de sollicitation du complexe musculo-tendineux


qui peut être obtenu par différentes méthodes (Julia & Hérisson, 2009, p.45). Dans le
cadre d’un travail dynamique, plusieurs types de contraction musculaire sont
réalisables :

- la sollicitation auxotonique
- la sollicitation isotonique
- la sollicitation isocinétique

3.6.1. Travail auxotonique

Le travail auxotonique se définit comme une contraction dynamique où la longueur et la


tension du muscle évoluent en même temps. Cette action peut être obtenue par le poids
du corps, par des appareils de musculation ou tout simplement par la force manuelle du
physiothérapeute. En effet, en raison du changement continu de l’angle articulaire et de
la vitesse au cours du mouvement, le muscle va se contracter soit en augmentant soit en
diminuant sa tension (Klavora, 2006). Ainsi, la résistance fournie évolue au fur et à
mesure du mouvement. L’exemple le plus flagrant reste l’utilisation de bandes
élastiques. Ces dernières permettent, de manière plus visible, d’augmenter la résistance
au cours du mouvement. Selon la tension de l’élastique et la vitesse de mouvement
demandée, nous aurons donc une influence différente sur la difficulté de l’exercice.

3.6.2. Travail isotonique

Dans le contexte de l’entraînement de la force et dans la littérature des sciences de


l’exercice, le mot isotonique est souvent utilisé pour signifier une contraction
musculaire auxotonique (Klavora, 2006). En réalité, ce type de travail est exceptionnel
car il nécessite une variation de longueur du muscle sans modification de sa tension. Ce
phénomène ne sera que très rarement observable dans la pratique du fait des bras de
leviers articulaires et de la gravité.

15
3.6.3. Travail isocinétique

Les appareils isocinétiques avec un mode excentrique permettent de travailler à vitesse


constante et d’effectuer des tests précis. Ces appareils électroniques fournissent aux
thérapeutes de nombreuses mesures quantitatives et reproductibles (moment de force
maximale, rapport ischio-jambiers/quadriceps, angle de force maximale...). On peut
alors, suite aux tests, choisir les paramètres à travailler chez un sujet en modifiant la
vitesse d’exécution du mouvement. L’entrainement à vitesse lente permettra d’observer
un développement de force maximum alors que la vitesse rapide entrainera la force
explosive (Julia & Hérisson, 2009, p.45). On note toutefois que ces appareils restent très
volumineux, très chers et non transportables. De plus, ils ne reproduisent pas les
vitesses angulaires des pratiques sportives (vitesse angulaire maximum de 500°/s alors
qu’un service de tennis par exemple s’effectue à 3600°/s).

Nous venons de faire un point sur les différentes méthodes de renforcement excentrique.
Dans le cadre de notre travail, le Nordic Hamstring décrit ci-dessous représente un
mode de contraction auxotonique et excentrique puisqu’il utilise le poids du corps
contre la gravité. La charge et la tension vont donc varier et augmenter lors du
mouvement par un effet de bras de levier au niveau du genou. Les points d’insertions
musculaires, quant à eux, vont s’écarter.

3.7. Le Nordic Hamstring

Nous avons choisi le Nordic Hamstring pour sa facilité de réalisation. Il ne nécessite


aucun appareil électrique ou mécanique et peut être réalisé en cabinet comme sur les
terrains de sports. De plus, les sujets peuvent rapidement devenir autonomes dans la
pratique de cet exercice afin de l’intégrer dans leur préparation physique. Nous avons
choisi le programme de Mjølnes pour l’exécution du Nordic Hamstring car il sollicite le
muscle de façon optimal et n’a montré aucun effet délétère lors de sa réalisation
(Mjølnes et al., 2004).

16
Figure 1 : Le Nordic Hamstring (Mjølnes et al., 2004)

3.7.1. Description de l’exercice

Le sujet se positionne sur les genoux écartés de la largeur des hanches, croise les bras
sur la poitrine avec le dos bien droit (un coussin ou tapis doit être positionné sous les
genoux pour éviter les douleurs). Le thérapeute se place derrière, et met ses mains sur
les mollets juste au dessus des chevilles et les maintient au sol. Le patient se laisse
tomber vers l’avant en freinant et contrôlant la descente le plus longtemps possible,
quant il ne peut plus tenir la position, il se laisse tomber sur les mains. Le travail
excentrique se fait lors de la descente vers le sol, il faut donc retenir le mouvement. Le
retour se fait passivement à l’aide des bras (Rodas et al., 2009).

3.7.2. Points importants

Les chevilles sont fermement maintenues au sol par le partenaire ou le thérapeute pour
éviter toute bascule vers l’avant.

La tête, le haut du corps, les hanches et les cuisses doivent former une ligne droite afin
de ne pas influencer le travail des ischio-jambiers qui, rappelons le, sont bi-articulaires.

Il ne faut ni relever la tête en arrière, ni plier les hanches, pour ne pas entrainer des
compensations lors de la réalisation de l’exercice.

17
Le mouvement est réalisé uniquement au niveau des articulations des genoux, il est
important de l’exécuter lentement pour commencer, puis on peut l’accélérer une fois le
contrôle musculaire amélioré.

3.7.3. Protocole de renforcement selon Mjølnes

Le protocole de renforcement correspond à 3 séries comprenant (Mjølnes et al., 2004) :

- 12 répétitions pour la première


- 10 répétitions pour la deuxième
- 8 répétitions pour la troisième

À raison de 2 à 3 fois par semaine pendant la pré-saison et de 1 fois par semaine


pendant tout le reste de la saison. Il est conseillé d’effectuer l’exercice sous forme de
progression afin de prévenir les conséquences néfastes des DOMS lors des premières
séances (Croisier et al., 2008).

4. Méthodologie

Pour répondre au mieux à notre question de recherche, nous avons établi au préalable
des critères méthodologiques afin d’être le plus rigoureux possible dans notre recherche
d’articles. Nous allons d’abord énoncer nos critères d’inclusion et d’exclusion, puis
expliquer la stratégie de recherche utilisée dans les bases de données, et enfin, détailler
nos recherches par base de données afin d’expliciter l’obtention des articles retenus.

4.1. Critères d’inclusion

Nous avons choisi une population de sportifs amateurs et/ou professionnels car les
lésions des ischio-jambiers sont présentes indépendamment du niveau sportif des
athlètes (Lefèvre & Thiery, 2011). Nous n’avons pas sélectionné de sport particulier car
nous voulons que la prévention des lésions des ischio-jambiers puisse s’adapter à toutes
les personnes. Cependant, il est clair qu’il existe des sports à plus haut risque lésionnel
tel que le football, le rugby, l’athlétisme, les sports de combat ou encore la danse

18
(Croisier & Codine, 2009, p.125). Pour le sexe de notre population, nous avons décidé
de n’inclure que des hommes. Il nous parait important de pouvoir homogénéiser notre
population pour pouvoir la comparer inter-sports. De plus, le sport masculin est souvent
bien plus décrit dans la littérature que le sport féminin. Il existe un plus grand nombre
d’études sur les hommes que sur les femmes.

L’intervention des études doit concerner le renforcement excentrique des ischio-


jambiers par le Nordic Hamstring selon le protocole de Mjølnes. Nous avons choisi ce
protocole pour exclure tout article dont le renforcement excentrique était trop soutenu.
Effectivement, il est prouvé qu’un renforcement excessif devient délétère pour la santé
des joueurs.

En comparaison au Nordic Hamstring, nous avons choisi des critères tels que les
étirements et/ou un entraînement standard. Les recherches portant sur une population de
sportifs évoluant en compétition, nous restons conscient qu’il est difficile voir
impossible de n’avoir aucune intervention dans le groupe contrôle.

Le Nordic Hamstring doit être réalisé afin de prévenir les lésions musculaires. Nous
avons donc choisi l’incidence des lésions des ischio-jambiers comme outcome. Ce
dernier peut être exprimé de manière différente selon les articles.

4.2. Critères d’exclusion

Nous avons exclu les articles concernant la quantification du renforcement des ischio-
jambiers par le Nordic Hamstring. Nous ne recherchons pas l’amélioration de la force
par le Nordic Hamstring mais son effet sur la prévention des lésions. Comme dit
précédemment, seul le protocole de Mjølnes est pris en compte, tout autre protocole est
donc exclu.

Les études de cas ont été écartées à cause de leur faible niveau de preuve.

Dans un souci de compréhension, les articles écrits dans une autre langue que le français
ou l’anglais ont été exclus.

19
4.3. Equation booléenne et mots clés

Pour commencer nos recherches, nous avons décidé d’élaborer une équation booléenne
reprenant tous les critères d’inclusion et d’exclusion classés dans les termes du PICO :

Population: (sport man OR amateur OR professional)


AND
Intervention: (nordic hamstring OR eccentric exercise OR nordic strengthening OR
eccentric strengthening OR specific eccentric exercise Or eccentric training OR nordic
hamstring exercise)
AND
Comparaison: (stretching OR standard intervention)
AND
Outcome: (prevention OR injuries OR hamstring injuries OR incidence)

Cette équation de recherche étant très précise, nous avons voulu étendre notre recherche
afin d’être le plus exhaustif possible. Nous avons donc associé différents mots clés en
lien avec la prévention et le travail en excentrique :

(prevention OR incidence)
AND
(eccentric exercise OR nordic hamstring OR eccentric strengthening)

Nous avons fait de même avec les différents noms du Nordic Hamstring et ses
spécificités:

(nordic hamstring OR nordic hamstring strengthening OR nordic hamstring exercise)


AND
(hamstring injuries OR specific eccentric exercise OR eccentric training)

20
4.4. Stratégie de recherche

Pour répondre à notre question, nous avons recherché des articles dans les bases de
données suivantes : Medline, Cochrane library, PEDro, Web of Science et Kinédoc.
Toutes ces bases de données comprennent des études quantitatives du domaine médical
et/ou de la recherche. Nous avons aussi utilisé Google Scholar pour la recherche des
articles en entier (Full Text).

Nous avons recherché, lu et évalué la pertinence des articles de façon indépendante afin
de ne pas influencer nos avis. A chaque étape, représentée par les titres, les résumés et
les études, nous nous sommes concertés pour mettre en commun nos sélections. Lors
d’un désaccord ou d’un article litigieux, nous avons décidé de le garder pour
approfondir notre jugement sur sa pertinence.

Les titres doivent traiter des lésions des ischio-jambiers. En plus de la topographie
musculaire, les notions de prévention/incidence ou de renforcement excentrique doivent
être indiquées.

Les résumés doivent évoquer le Nordic Hamstring dans la prévention des lésions et non
dans un but de renforcement des ischio-jambiers.

Les articles doivent intégrer nos critères d’inclusion et d’exclusion cités précédemment.

4.5. Application de la stratégie de recherche

Nous allons détailler, pour chaque base de données, la recherche effectuée. Un


récapitulatif des différents résultats obtenus est détaillé dans la figure 2 page 24.

Medline
La dernière recherche avec Medline (via son moteur de recherche Pubmed) a été
effectuée le 6 juin 2012.

Nous avons commencé notre recherche par l’équation booléenne établie. Ceci nous a
permis d’obtenir 7 articles. Nous avons effectué la lecture des 7 titres afin de faire une
21
première sélection. Nous en avons retenu 3 articles. Après la lecture des résumés et
d’une nouvelle mise en commun, aucun article n’a été exclu. Enfin, la lecture complète
des articles nous a permis d’en retenir 2. L’article exclu n’utilise pas le protocole du
Nordic Hamstring selon Mjølnes.

Nous avons élargi notre recherche avec les différents mots clés. Nous avons obtenu 157
articles. Suite à cette recherche, nous avons lu les titres séparément, ce qui, après
discussion et mise en commun, nous a permis d’exclure 145 articles. Ensuite nous avons
lu individuellement les résumés des 12 articles restants, 5 articles de plus ont été exclus
après cette étape. Sur les 7 articles restants, les 3 articles lus en entier lors de la
recherche précédente ont été sélectionnés (2 retenus et 1 exclu). Nous les avons donc
mis de coté pour en éviter la relecture. La lecture des 4 études restantes a permis de
sélectionner 1 article supplémentaire. Les 3 autres n’évaluent pas la prévention, mais
l’augmentation de force des ischio-jambiers par le Nordic Hamstring.

A l’aide de la base de données Medline, nous avons donc sélectionné 3 articles.

PEDro
La dernière recherche avec PEDro a été effectuée le 6 juin 2012.

Nous avons réalisé la recherche avec l’équation booléenne et celle des mots clés. Nous
avons obtenu 15 résultats (redondances exclues). Après la lecture des 15 titres, 7 articles
ont été sélectionnés. La lecture des résumés a permis d’en écarter 3. Les 4 études
restantes ont donc été lues et 1 article n’a pas été retenu à cause d’un protocole différent
du Nordic Hamstring.

Sur la base de données PEDro, nous avons donc 3 articles correspondant à nos critères
de recherche.

Cochrane library
La dernière recherche avec Cochrane library a été effectuée le 6 juin 2012.

Les recherches avec l’équation booléenne et les mots clés ont été exécutées. Sur les 25
articles trouvés, 9 ont été retenus après la lecture des titres, et 3 après celle des résumés.

22
La lecture complète des articles a permis d’en garder 1 seul. Le deuxième n’a pas le bon
protocole et le troisième ne parle pas de Nordic Hamstring.

Ainsi 1 article a été sélectionné sur la base de données Cochrane library.

Web of Science
La dernière recherche avec Web of Science a été effectuée le 6 juin 2012.

Les recherches avec l’équation booléenne et les mots clés ont aussi été réalisées.
Seulement 6 études ont été gardées sur les 47 après la lecture des titres. La lecture des
résumés a permis d’en rejeter 4, et sur les 2 restants, l’un ne parle pas du Nordic
Hamstring.

Dans la base de données Web of Science 1 article sur la prévention des lésions des
ischio-jambiers par le Nordic Hamstring a donc été retenu.

Kinédoc
La dernière recherche avec Kinédoc a été effectuée le 6 juin 2012.
Cette base de données est en français, nous avons procédé de la même manière mais
avec des mots clés français. Cela nous donne :

(nordic hamstring OU travail excentrique OU exercice excentrique OU renforcement


excentrique) ET (prévention OU incidence) ET (sportif OU athlète)

Le pluriel de chaque mot clé est pris en compte automatiquement. Cette recherche nous
a permis d’obtenir 31 articles. 4 ont été retenus après la lecture des titres et 1 seul après
celle des résumés. La prévention n’est pas présente dans cette dernière étude.

Aucun article n’a été retenu dans la base de données Kinédoc.

Screening des bibliographies


Nous avons examiné, sur toutes les études sélectionnées après la lecture des résumés,
les références bibliographiques de chacune afin de repérer un nouvel article. Ceci n’a
pas abouti pour retenir d’autres articles.

23
Figure 2 : Récapitulatif de la sélection des articles
PEDRO COCHRANE WEB OF KINEDOC
MEDLINE LIBRARY SCIENCE

EQUATION + EQUATION + Mots CLES


EQUATION Mots CLES EQUATION +
mots CLES mots CLES mots CLES (Français)
n=7 n = 157 n = 15 n = 31
n = 25 n = 47

Sélection des Sélection des Sélection des Sélection des Sélection des Sélection des
Titres Titres Titres Titres Titres Titres
-4 articles -145 articles - 8 articles -16 articles -41 articles -27 articles

n=3 n = 12 n=7 n=9 n=6 n=4

Sélection des Sélection des Sélection des Sélection des Sélection des Sélection des
Résumés Résumés Résumés Résumés Résumés Résumés
-0 article -5 articles -3 articles -6 articles -4 articles -3 articles

n=3 n=7 n=4 n=3 n=2 n=1

Sélection des
Sélection des Sélection des Sélection des Sélection des
Articles
Articles Articles Articles Articles
-4 articles
-1 article -2 articles -1 article -1 article
Mauvais protocole n=1
Prévention n=1 Prévention n=1 Nordic Hamstring n=1 Prévention n=1
Prévention n=3
Nordic Hamstring n=1

n=3 n=3 n=1 n=1 n=0

Screening
24

Redondances Sélection finale


n =10 bibliographie n = 10 - 7 articles
+0 article n=3
4.6. Evaluation de la qualité des articles

L’évaluation de la qualité des articles est un élément important à prendre en compte


dans l’analyse de nos résultats. En effet, elle nous permettra de les pondérer et de les
mettre en avant selon leur score de qualité.

Nous avons analysé les deux cohortes avec l’échelle Methodological Index for Non-
Randomised Studies (MINORS) validée en 2003 (Slim et al., 2003). Pour la RCT, nous
avons utilisé l’échelle Physiothérapy Evidence Database (PEDro) également validée
(Maher et al.,2003). Nous avons hésité à utiliser une échelle pouvant regrouper les
études non-randomisées et randomisées, tel que la Quality Assessment Tool for
Quantitative Studies (QATQS), mais son évaluation nous paraissait moins spécifique au
type d’étude.

Pour nous mettre d’accord sur les items de chaque échelle, nous avons réalisé ensemble
une évaluation fictive d’une cohorte (MINORS) et d’une RCT (PEDro). Nous avons
élaboré individuellement l’évaluation de nos articles. Puis une mise en commun a été
effectuée. Toute discordance a été discutée jusqu’à obtenir un accord des deux parties.

Nos études non-randomisées possédant un groupe contrôle, nous avons pu utiliser les 12
items de l’échelle MINORS (Annexe 2). En effet, les quatre derniers évaluent les
critères de comparaison des groupes. Les critères qui nous paraissent les plus importants
ont un objectif précis, un protocole clair, un outcome approprié et mesurable, et des
groupes homogènes. Ceci nous permettra d’évaluer les biais de nos études et de
pondérer leur conclusion.

Pour l’échelle PEDro (Annexe 3), trois items ne peuvent pas être remplis par notre
RCT. Il s’agit des items 5, 6 et 7 qui concernent l’aveuglement des sujets, des
thérapeutes et des évaluateurs. En effet, les sujets et le staff médical ne peuvent pas être
aveuglés sur la réalisation d’un exercice et les données sur les lésions sont relevées
aussi par le staff médical. Le premier item de l’échelle PEDro concerne l’évaluation de
la validité externe de l’étude. Il ne fait donc pas partie de l’évaluation de la qualité de
l’article. Nous l’avons donc exclu. Ainsi, la note maximale de l’évaluation est de 7/10.

25
4.7. Niveau de preuve des articles

Pour hiérarchiser le niveau de preuve de nos études, nous avons pris en compte le
tableau d’évidence des études du National Health and Medical Research Conseil
(NHMRC). Ce tableau d’évidence, approuvé en 2009, nous a permis d’évaluer nos
études et de les classer selon leur pertinence (Annexe 4).

4.8. Modalités d’extraction et de traitement des informations

Pour répondre à notre question de recherche, nous avons élaboré un tableau d’extraction
de données, dans lequel nous avons indiqué les objectifs de l’étude, l’intervention, les
méthodologies, les populations étudiées, les outcomes, le follow up, les résultats et les
biais dans chacun de nos articles (Annexe 5, 6 et 7). Nous avons donc extrait toutes les
données pertinentes des études pour mieux les analyser.

Le tableau d’extraction de données nous a permis d’avoir du recul sur nos articles afin
de mieux comparer nos résultats. Le niveau d’évidence des articles n’étant pas le même,
nous avons pu pondérer certains résultats. Nous sommes restés le plus neutre possible
afin d’éviter tout biais.

5. Résultats

5.1. Résultats de la stratégie de recherche

Suite à nos recherches sur les bases de données, nous avons retenu trois articles qui
correspondent à nos critères de sélection : deux cohortes (Brooks, Fuller, Kemp &
Reddin, 2006 ; Arnason, Andersen, Holme, Engebretsen & Bahr, 2008) et une étude
randomisée contrôlée (Petersen, Thorborg, Bachmann Nielsen, Budtz-Jørgensen &
Hölmich, 2011).

26
5.2. Evaluation de la qualité

Dans cette revue de la littérature, plusieurs designs d’articles ont été retenus. Afin d’en
évaluer la qualité, nous avons utilisé deux échelles : MINORS pour les deux cohortes et
PEDro pour la RCT.

Nous avons répertorié ces évaluations dans deux tableaux récapitulatifs et nous avons
détaillé certains items. Ce qui nous a permis d’attribuer une note à chaque article.

Évaluation de la qualité des études de Brooks et al. (2006) et Arnason et al. (2008)
par l’échelle MINORS.

Tableau 1
Récapitulatif des études évaluées par l'échelle MINORS

Brooks et al., Arnason et al.,


(2006) (2008)
1. A clearly stated aim 2 2
2. Inclusion of consecutive patients 1 0
3. Prospective collection of data 2 2
4. Endpoints appropriate to the aim of the study 1 1
5. Unbiased assessment of the study endpoints 0 1
6. Follow-up appropriate to the aim of the study 2 2
7. Loss to follow-up less than 5% 0 0
8. Prospective calculation of the study size 1 2
9. An adequate control group 2 1
10. Contemporary groups 2 1
11. Baseline equivalence of groups 2 2
12. Adequate statistical analyses 1 2
Total score 16/24 16/24
0 = not reported 1 = reported but inadequate 2 = reported and adequate

L’étude de Brooks et al. (2006) (tableau 1), obtient la note de 16/24 suite à la non
participation inexpliquée d’une équipe de 1ère league. Il n’y a pas non plus
d’aveuglement des joueurs ou du staff médical et les drop out n’ont pas été explicités

27
(équipes rétrogradées en 2ème ligue et montée d’équipes en 1ere ligue). D’un point de vue
statistique, les intervalles de confiance sont présents, mais pas les risques relatifs.

L’étude d’Arnason et al. (2008) obtient également la note de 16/24 (tableau 1) car elle
souffre de certains manques d’informations : il n’y a pas le nombre exact de sujets ayant
pris part à l’étude, le nombre de sujets arrivés ou partis pour des raisons
professionnelles (promotion / relégation, retraite, transfert) n’est pas indiqué. Les
auteurs ne présentent pas non plus de données concernant les caractéristiques
personnelles des joueurs (âge, poids, antécédents de lésions).

Évaluation de la qualité des études de Petersen et al. (2011) par l’échelle PEDro.

Tableau 2
Récapitulatif de l’étude évaluée par l’échelle PEDro

Petersen et al.,
(2011)

1. Eligibility criteria were specified


2. Subjects were randomly allocated to groups (in a crossover study,
subjects were randomly allocates an order in which treatments were 1
received)
3. Allocation was concealed 1
4. The groups were similar at baselin regarding the most important
1
prognostic indicators
5. There was blinding of all subjects 0
6. There was blinding of all therapists who administered the therapy 0
7. There was blinding of all assessors who measured at least one key
0
outcome

8. Measures of at least one key outcome measures were available received 1

9. All subjects for whom outcome measures were available received the
treatment or control condition as allocated or, where this was not the
1
case, data for at least one key outcome was analysed by "intention to
treat"
10. The results of between-group statistical comparisons are reported for
1
at least one key outcome
11. The study provides both point measures and measures of variability for
1
at least one key outcome
Total score 7/10
0 = non présent 1 = présent

28
L’étude de Petersen et al. (2011) obtient la note de 7/10 sur la PEDro Scale (tableau 2).
Les trois critères qui n’ont pas été validés concernent l’aveuglement. C’est un des
principaux problèmes des études comprenant un exercice actif versus une préparation
standard.
L’aveuglement des thérapeutes est difficile, voire impossible pour les équipes de haut-
niveau. Le staff médical, composé de physiothérapeutes, d’ostéopathes et de médecins,
est responsable de la santé des joueurs et à ce titre doit être informé de toutes les
interventions. L’échantillon d’équipes choisies étant important, l’examinateur qui
constate la blessure doit également être un membre du staff. Les autres items sont
cependant bien remplis par cette RCT qui montre donc une bonne qualité scientifique
(tableau 2).

5.3. Niveau de preuve des études

Les études utilisées dans notre travail (une RCT et deux cohortes) représentent des
niveaux de preuves différents. La RCT de Petersen et al. (2011), est la 1ère publiée sur
ce sujet et possède un niveau de preuves de II sur le tableau d’évidence NHMRC que
nous avons sélectionné précédemment. Les cohortes (Brooks et al., 2006 ; Arnason et
al., 2008) sont sur un niveau de preuves III-2, inférieur à la RCT.

5.4. Résultats des études

Pour expliquer les résultats des études, nous avons réalisé, pour chaque article, des
tableaux récapitulatifs incluant le type de l’étude, le niveau de preuves, les outcomes, la
population, les groupes, les interventions et les résultats.

Brooks et al., 2006: Incidence, risk and prevention of hamstring muscle injuries in
professional rugby union.

Cette étude a été réalisée au sein de la 1ère ligue de rugby anglaise. Elle comprend trois
groupes différents. Chaque groupe effectue des exercices de renforcement concentriques
et excentriques standards. En plus, les 2ème et 3ème groupes réalisent des étirements des

29
ischio-jambiers auxquels s’ajoutent, pour le 3ème groupe, le protocole du Nordic
Hamstring (tableau 3).

L’incidence des lésions est indiquée selon le nombre de lésions par mille heures de
pratique sportive. Quant à la sévérité des lésions, elle est exprimée par jours
d’indisponibilité du joueur à effectuer un entrainement ou un match complet.

Tableau 3
Résumé de l’étude de Brooks et al., 2006

Type d’étude Cohorte


Niveau de preuves III-2
Incidence : nombre de lésions/1000h de pratique sportive
Outcomes Sévérité : nombre de jours d’indisponibilité du joueur aux matchs et
entrainements
Population 1er ligue masculine de rugby d’Angleterre
1er groupe : n=148 joueurs
Exercices concentriques et excentriques normaux

2ème groupe : n=144 joueurs


Groupes Exercices concentriques et excentriques normaux + étirements statiques

3ème groupe : n=200 joueurs


Exercices concentriques et excentriques normaux + étirements statiques +
Nordic Hamstring
1er groupe : renforcement 1,2 fois / semaine de 3,6 séries de 8,2 répétitions.

2ème groupe : renforcement 1,8 fois / semaine de 3,3 séries de 7,5 répétitions +
étirements 2,6 fois / semaine de 2,8 séries de 25 secondes.
Interventions
3ème groupe : renforcement 1,3 fois / semaine de 3 séries de 7,5 répétitions +
étirements 1,8 fois / semaine de 2,6 séries de 28 secondes + Nordic Hamstring
selon le protocole de Mjølnes.

Incidence des lésions aux ischio-jambiers en nombre de lésions/1000h de


pratique sportive:
1er groupe : 1.1 (CI : 0.74-1.4)
2ème groupe : 0.59 (CI : 0.34-0.84)
3ème groupe : 0.39 (CI : 0.25-0.54)
Pas de différence significative entre les trois groupes (p=NC)
Différence significative entre le 1er groupe et le 3ème groupe (p=NC)
Résultats
Sévérité des lésions par jours manqués d’entrainements et de matchs :
1er groupe : 17 (CI : 13-23)
2ème groupe : 21 (CI : 12-30)
3ème groupe : 14 (CI : 9-19)
Pas de différence significative entre les groupes (p=NC) mais une diminution
de la sévérité pour le 3ème groupe.
CI= Intervalle de Confiance
NC = Non Communiqué

30
Le 1er groupe de 148 joueurs a une incidence des lésions aux ischio-jambiers de
1,1/1000h, avec un intervalle de confiance à 95% de 0,74-1,4. Le 2ème groupe composé
de 144 joueurs (différents du 1er groupe par l’intervention d’étirements) a une incidence
lésionnelle de 0,59/1000h, et un intervalle de confiance à 95% de 0,34-0,84. Quant au
3ème groupe de 200 joueurs (seul à réaliser Nordic Hamstring + étirements), son
incidence est de 0,39/1000h avec un intervalle de confiance à 95% de 0,25-0,54.

Il n’y a pas de différence significative entre les trois groupes pour l’incidence des
lésions aux ischio-jambiers (p= Non Communiqué (NC)). Cependant, les auteurs parlent
d’une différence significative de l’incidence lors de la comparaison du 1er groupe et du
3ème groupe (p= NC).

Concernant la sévérité des lésions, le 2ème groupe indique une moyenne de 21 jours
d’absence par lésion avec un intervalle de confiance de 95% à 12-30. Le 1er groupe
présente quant à lui 17 jours d’absence par lésion avec un intervalle de confiance de 13-
23 et le 3ème groupe 14 jours d’absence par lésion avec un intervalle de confiance de 9-
19. Les auteurs révèlent qu’il n’y a aucune différence significative entre les groupes
(p=NC) mais qu’il existe une tendance à la diminution de la sévérité pour le 3ème groupe
qui a réalisé le Nordic Hamstring, comparé aux deux autres groupes.

Arnason et al., 2008: Prévention of hamstring strains in elite soccer: an intervention


study.

Cette étude, réalisée dans la 1ère ligue de football d’Islande et de Norvège, elle
comprend trois groupes différents. Le troisième groupe ne sera pas détaillé ici car il
n’évalue pas le Nordic Hamstring.

Le premier groupe réalise deux étirements différents le « Warm up » et le « Flexibility »


en plus du Nordic Hamstring, le second uniquement l’étirement « warm up » et le
Nordic Hamstring (tableau 4 : interventions). En plus, chaque groupe possède un groupe
contrôle réalisant un entraînement standard, mais aucune autre information n’est
apportée sur ces groupes contrôles.

31
Pour obtenir des résultats sur l’incidence des lésions, les auteurs prennent en compte le
nombre de lésions pour mille heures de pratique sportive (entraînements et matchs
confondus). La sévérité est obtenue en comptant les jours d’indisponibilité des joueurs.
La lésion est considérée comme mineure lorsque le temps d’absence est inférieur à 7
jours, modérée si il est compris entre 8 et 21 jours, et sévère quand le temps d’absence
est supérieur à 21 jours.

Les huit équipes islandaises formant le groupe 1 et exerçant le programme complet (les
deux étirements et le Nordic Hamstring) ont toutes arrêté l’étude avant la fin de la
saison. Aucun résultat n’en est extrait.

Tableau 4
Résumé de l’étude de Arnason et al., 2008

Type d’étude Cohorte


Niveau de preuve III-2
Incidence : Nombre de lésions/1000h de pratique sportive
Outcomes Sévérité selon le nombre de temps d’indisponibilité (≤ 7 jours = mineure ; 8-
21 jours = modérée ; >21 jours = sévère)
Population 1er ligue masculine de football d’Islande et de Norvège (professionnel)
1er groupe : 8 équipes islandaises (2001) + groupe contrôle
warm up stretching + flexibility training + eccentric strength training
Groupes
2ème groupe : 11 équipes (5 islandaises et 6 norvégiennes) (2002) + groupe
contrôle
Warm up stretching + eccentric strength training

Warm up stretching : étirements des ischio-jambiers autonomie en utilisant le


contracté-relâché (10s/20s). Trois fois chaque jambe avant les entrainements
et matchs.

Interventions Flexibility training : étirements des ischio-jambiers à deux, en utilisant le


contracté-relaché (10s/45s). Trois fois chaque jambe après les entrainements
et matchs.

Eccentric strength training : Nordic Hamstring selon le protocole de Mjølnes.

Effet of eccentric strength training : Différence significative de l’incidence


des lésions entre groupe intervention vs contrôle.
(0.22 ± 0.06 vs 0.62 ± 0.05, RR : 0.35, CI 0.19-0.62, p<0.001)
Différence significative de l’incidence des lésions entre groupe intervention vs
baseline. (p=0.009)
Résultats Le Nordic Hamstring diminue de 65% l’incidence des lésions

Sévérité : Pas de différence significative entre le groupe intervention et le


groupe contrôle.
(27% mineure, 64% modérée, 9% sévère vs 36% mineur, 50% modéré, 14%
sévère ; p=0.88)
RR = Risque Relatif
CI = Intervalle de Confiance

32
Le groupe 2 est composé de 5 équipes islandaises et de 6 norvégiennes. L’incidence des
lésions aux ischio-jambiers durant la saison 2002 est de 0,22/1000h (écart type ± 0,06).
Le groupe contrôle est composé de 5 équipes islandaises et de 8 équipes norvégiennes.
Il a une incidence de 0,62/1000h (écart type ± 0,05) pour la même saison. La différence
de l’incidence entre le groupe 2 et le groupe contrôle est significative (p<0,001). Le
risque relatif est de 0,35 avec un intervalle de confiance à 95% de 0,19-0,62. De plus, le
groupe 2 montre également une différence significative de l’incidence lorsqu’on le
compare à la baseline réalisée les deux années précédentes en Islande et en Norvège
(p=0,009). Il en résulte donc que le Nordic Hamstring diminue de 65% l’incidence des
lésions aux ischio-jambiers.

Pour la sévérité des lésions, le groupe 2 présente 27% de lésions mineures, 64 % de


modérées et 9% de sévères alors que son groupe contrôle obtient 36% de lésions
mineures, 50% de modérées, 14% de sévères. Il n’y a donc pas de différence
significative inter groupe (p=0,88).

Petersen et al., 2011: Preventive effect of eccentric training on acute hamstring


injuries in men’s soccer: a cluster-randomized controlled trial.

Cette étude randomisée a été réalisée sur des joueurs de football danois professionnels
et amateurs. Elle comprend deux groupes différents, l’un contrôle, de 461 joueurs,
exécutant un programme d’entraînement normal et un groupe intervention, de 481
joueurs, effectuant le Nordic Hamstring en plus de leurs entraînements. Les groupes
sont homogènes, leurs caractéristiques ne présentent pas de différences significatives.

L’incidence des lésions aux ischio-jambiers est indiquée selon le nombre de lésions
pour 100 joueurs et la sévérité est donnée selon la moyenne d’absence par lésion et de
l’écart type.

Les auteurs exposent les résultats de l’ensemble les lésions, puis séparent les nouvelles
des récidivantes. Pour le groupe contrôle, l’incidence totale des lésions est de 13,1/100
joueurs, les nouvelles lésions de 8,1/100 joueurs et les récidivantes de 45,8/100 joueurs.
Le groupe intervention indique 3,8/100 joueurs pour l’incidence totale des lésions, les
nouvelles de 3,1/100 joueurs et les récidivantes de 7,1/100 joueurs.

33
Pour l’incidence totale, la comparaison des deux groupes indique une différence
significative (p<0,001) avec un risque relatif de 0,293 et un intervalle de confiance à
95% de 0,150-0,572.

Tableau 5
Résumé de l’étude de Petersen et al., 2011

Type d’étude Etude randomisée contrôlée


Niveau de preuves II
Incidence : nombre de lésions pour 100 joueurs
Outcomes
Sévérité : moyenne des jours d’absence par lésion
Population Footballeurs professionnels et amateurs du Danemark
Groupe contrôle : n=461 joueurs
programme d’entraînement normal (sans Nordic Hamstring)
Groupes
Groupe intervention : n=481 joueurs
programme d’entraînement normal + Nordic Hamstring
Interventions Nordic Hamstring selon le protocole de Mjølnes
Incidence des lésions totales aux ischio-jambiers en nombre de lésions pour
100 joueurs :
Groupe contrôle : 13.1/100 joueurs (nouvelles 8,1 et récidives 45,8)
Groupe intervention : 3.8/100 joueurs (nouvelles 3,1 et récidives 7,1)
Différence significative entre les deux groupes
RR : 0.293, CI 0.150-0.572, p<0.001
Résultats (différence significative nouvelles lésions p=0.034 et récidives p=0.003)
Soit diminution de 60% de nouvelles lésions et de 85% de récidives

Sévérité des lésions par jours manqués d’entrainements et de matchs :


Groupe contrôle : 26,4 jours (SD=19,5)
Groupe intervention : 30,3 jours (SD=18,3)
Pas de différence significative entre les deux groupes (p=0.16)
RR = Risque Relatif
CI = Intervalle de Confiance
SD = Écart Type

L’étude met aussi en évidence une différence significative pour l’incidence des
nouvelles lésions (p=0,34) et pour celles récidivantes (p=0,003). Il y a donc une
diminution de l’incidence totale d’apparition de lésions de 65% lors de la pratique du
Nordic Hamstring. Pour les nouvelles lésions la diminution est de 60% alors que les
récidives chutent de 85%.

La moyenne de la sévérité des lésions du groupe contrôle est de 26,4 jours d’absence,
avec un écart type de 19,5. Pour le groupe intervention, la moyenne est de 30,3 jours

34
d’absence pour une lésion, avec un écart type de 18,3. Il n’y a aucune différence
significative entre les deux groupes (p=0,16).

5.5. Comparaison des études

Pour une meilleure compréhension de la comparaison de ces trois études, nous avons
divisé cette partie par thème. La présence de tableaux récapitulatifs permet d’en
faciliter la lecture.

Comparaison des outcomes.

Les deux cohortes (Brooks et al., 2006 ; Arnason et al., 2008) décrivent l’incidence des
lésions de la même manière (tableau 6), en nombre de lésions pour mille heures
d’exposition. La RCT (Petersen et al., 2011), quant à elle, relève le nombre de lésions
pour cent joueurs. Cette différence doit donc être prise en compte lors des résultats.

Pour l’outcome de la sévérité, il est relevé de manière identique entre la RCT de


Petersen et al. (2011) et la cohorte de Brooks et al. (2006). Les auteurs le décrivent en
nombre de jours moyen d’absence provoqué par lésion. L’étude d’Arnason et al. (2008)
utilise un autre procédé, ils l’explicitent en trois niveaux de lésion : ≤ 7 jours d’absence
pour mineure, 8-21 jours d’absence pour modérée et > 21 jours d’absence pour sévère.

Tableau 6
Les outcomes d’incidence et de sévérité

Type Outcome Follow-up


Articles
d’étude Incidence Sévérité (ans)
Nb de
Durée moyenne
Brooks et al. Cohorte lésions/1000h 2
des lésions en jour
d’exposition
Nb de ≤ 7 jours = mineure
Arnason et al. Cohorte lésions/1000h 8-21 jours = modérée 4
d’exposition > 21 jours = sévère

Nb de Durée moyenne
Petersen et al. RCT 1
lésions/100joueurs des lésions en jour

35
Le follow-up est différent pour chacune des études. En effet, la RCT de Petersen et al.
(2011) suit les joueurs pendant 1 an. Quant à la cohorte de Brooks et al. (2006), elle suit
les joueurs de rugby sur deux saisons, soit 2 ans. Pour Arnason et al. (2008), le follow
up de l’étude est de 4 ans. Il y a donc une grande différence du temps d’observation des
joueurs.

Comparaison de la population.

Chaque article possède une population importante (tableau 7). L’étude de Brooks et al.
(2006) a l’échantillon le plus petit, il comprend 492 joueurs. La RCT de Petersen et al.
(2011) indique un total de 942 joueurs. Pour la cohorte d’Arnason et al. (2008), les
auteurs n’évoquent pas clairement la population exacte (34 équipes contenant 18 à 24
joueurs). L’échantillon de l’article est donc compris entre 558 et 744 joueurs (34x24 et
34x24).

Tableau 7
Caractéristiques de la population

Articles Sports Niveau Population (n=) Age moyen (SD)

Brooks et al. rugby pro 492 25,5 (4,1)


Arnason et al. football pro ≈ 558-744 NC
Petersen et al. football pro et amat 942 23,26 (4,0)
NC = Non Communiqué Amat = Joueurs Amateurs
SD = Écart Type Pro = Joueurs professionnels

Ces populations sont comparables au niveau de la moyenne d’âge. En effet, les études
de Petersen et al. (2011) et Brooks et al. (2006) ont une moyenne d’âge proche, 23,26
pour la RCT (écart type de 4,0) et 25,5 pour la cohorte (écart type de 4,1). Cependant la
moyenne d’âge des joueurs de l’étude d’Arnason et al. (2008) n’est pas connue.

Dans nos études, deux sports sont représentés. Le rugby dans l’étude de Brooks et al.
(2006) et le football pour la RCT de Petersen et al. (2011) et la cohorte de Arnason et al.
(2008). Elles comprennent toutes des joueurs professionnels. Seul l’article de Petersen
et al. (2011) intègre des joueurs amateurs.

36
Comparaison des interventions.

Pour les groupes contrôles, les trois études ont comme intervention un entraînement
standard sans Nordic Hamstring. Seul le deuxième groupe contrôle de la cohorte de
Brooks et al. (2006) est différent. Il est constitué de l’entraînement standard et
d’exercices d’étirement (tableau 8). Brooks et al. (2006) prennent en compte les
étirements car son groupe d’intervention réalise aussi l’entraînement standard, les
exercices d’étirement et en plus le Nordic Hamstring. Alors que la cohorte d’Arnason et
al. (2006) et la RCT de Petersen et al. (2011) ont seulement le Nordic Hamstring en plus
de l’entraînement standard. La seule différence entre les groupes est donc le Nordic
Hamstring.

Tableau 8
Comparaison des interventions des groupes contrôles et interventions

Groupe Groupe Compliance Durée


Articles
contrôle intervention (%) d’intervention (ans)
Brooks et al. ES et ES + ST ES + ST + NH NC 2
Arnason et al. ES ES + NH 48 2
Petersen et al. ES ES + NH 91 1
NH = Nordic Hamstring ST = Étirement
ES = Entraînement Standard NC = Non Communiqué

La durée d’intervention des deux cohortes (Brooks et al., 2006 ; Arnason et al., 2008)
est identique, elle s’élève à deux ans. Pour l’étude de Petersen et al. (2011) cette durée
est seulement d’un an. Toutefois la compliance de cette dernière est de 91%, soit deux
fois plus que l’étude d’Arnason et al. (2008) qui n’indique que 48% (tableau 8). L’étude
de Brooks et al. (2006) n’explicite pas ce sujet.

Comparaison des incidences des lésions.

Dans les trois articles, l’incidence des lésions des ischio-jambiers diminue de manière
significative entre le groupe contrôle et le groupe intervention (tableau 9). Pour les
articles de Petersen et al. (2011) et d’Arnason et al. (2008), le « P » est de 0,001. Par
contre la cohorte de Brooks et al. (2006) n’indique pas la valeur du « P ».

37
Tableau 9
Incidence des lésions des ischio-jambiers

Groupe Groupe % de diminution entre


Articles P
contrôle intervention les groupes
Brooks et al. 7,5* 4,2* 0,001 44
Arnason et al. 0,62* 0,22* S 64,5
Petersen et al. 13,1† 3,8† 0,001 71
S = Significatif
*nb de lésions/1000h d’exposition

nb de lésions /100 joueurs

Le sport et l’outcome des trois articles n’étant pas identiques, nous avons choisi de
calculer le pourcentage de diminution du groupe intervention par rapport au groupe
contrôle. Modalité du calcul :

incidence groupe intervention * 100


% de diminution de l’incidence = 100 -
incidence groupe contrôle

Ainsi, la RCT indique la plus forte diminution des lésions des ischio-jambiers avec 71%
(tableau 9). La cohorte d’Arnason et al. (2008) est presque équivalente (6,5 points
d’écart) avec 64,5% de diminution entre les deux groupes. Avec une diminution de
44%, l’article de Brooks et al. (2006) possède un écart de plus de 20 points comparé aux
deux autres études.

Comparaison de la sévérité des lésions.

La sévérité ne comprenant pas les mêmes outcomes dans les trois articles, nous avons
décidé, comme pour l’incidence, de calculer le pourcentage de diminution de la sévérité
entre le groupe contrôle et le groupe intervention (tableau 10). Modalité du calcul :

sévérité groupe intervention * 100


% de diminution de la sévérité = 100 -
sévérité groupe contrôle

Pour Brooks et al. (2006) la durée moyenne des lésions est de trois jours de moins chez
le groupe intervention que le groupe contrôle, soit une diminution de 17,6% (tableau
10). La différence entre les deux groupes n’est pas significative (p = non communiqué).
La RCT de Petersen et al. (2011) a aussi une différence non significative (p = 0,16), elle

38
montre que la durée moyenne des lésions augmente d’un jour, soit une diminution de la
sévérité de - 4,8%.

Tableau 10
Sévérité des lésions des ischio-jambiers

Groupe Groupe % de diminution entre


Articles P
contrôle intervention les groupes
Brooks et al. 17* 14* NS 17,6
mi 36† mi 27† 25
Arnason et al. mo 50† mo 64† 0,88 -28
se 14† se 9† 35
Petersen et al. 21* 22* 0,16 -4,8
NS= Non Significatif
*durée moyenne des lésions

nb de lésions (mi=mineure ≤ 7jours, mo=modérée 8-21jours, se=sévère > 21jours)

Pour l’étude d’Arnason et al. (2008), le nombre de lésions mineures et sévères diminue
dans le groupe intervention respectivement de 25% et 35% (tableau 10). En revanche le
nombre de lésions modérées a un pourcentage de diminution de -28%, soit une
augmentation du temps d’absence. Il n’y a donc pas de tendance à la baisse de la
sévérité des lésions et les résultats ne sont pas significatifs (p = 0,86).

6. Discussion

6.1. Interprétation des résultats

Les résultats des articles sont basés sur l’incidence et la sévérité des lésions des ischio-
jambiers. Nous allons les interpréter dans deux parties différentes.

Interprétation de l’incidence des lésions.

D’après les études, le Nordic Hamstring a un effet significatif sur la prévention des
lésions des ischio-jambiers. Il semble diminuer fortement l’incidence des lésions.
Cependant, les résultats sont influencés par différents facteurs.

39
L’article de Brooks et al. (2006) possède un pourcentage de diminution entre les
groupes contrôle et intervention de 44%, 20 points d’écart avec les autres études (64,5%
pour Arnason et al. (2008) et 71% pour Petersen et al. (2011)). Ceci peut être induit par
une pratique sportive différente. En effet, le premier étudie les rugbymen alors que les
deux suivants les footballeurs.

De plus, l’étude ayant le meilleur pourcentage de diminution (71%) est celle intégrant
des joueurs amateurs et professionnels (Petersen et al. (2011)). En effet, les joueurs
amateurs n’ont pas le même entraînement standard que les joueurs professionnels.
L’amélioration de l’entraînement par le Nordic Hamstring a une répercussion plus
importante chez les amateurs que chez les sportifs professionnels. Ceci engendre donc
une diminution plus marquée de l’incidence des lésions.

Si la qualité des trois articles est quasi identique, le niveau de preuve de la RCT
(Petersen et al. 2011) est supérieur aux deux cohortes (Brooks et al., 2006 ; Arnason et
al., 2008) respectivement II pour la RCT et III-2 pour les cohortes. La valeur de ces
résultats a donc une pondération plus forte. En effet, la faible compliance (48%) à
l’exercice du Nordic Hamstring dans les études de Brooks et al. (2006) et Arnason et al.
(2008) peut remettre en cause la fiabilité de leurs résultats. Mais, l’étude de Petersen et
al. (2011) a une compliance de 90% et un niveau de preuve supérieur, ce qui permet de
pondérer ces résultats à la hausse. Donc, la significativité du Nordic Hamstring sur la
prévention des lésions des ischio-jambiers n’est pas remise en cause.

Interprétation de la sévérité des lésions.

D’après les articles, le Nordic Hamstring n’a pas d’effet significatif sur la diminution de
la sévérité des lésions des ischio-jambiers. De plus, aucune tendance ne peut être
relevée car les résultats divergent : augmentation d’un jour d’absence dans l’étude de
Petersen et al. (2011) alors que la cohorte de Brooks et al. (2006) trouve une diminution
de trois jours.

Ces divergences peuvent être expliquées par la pratique sportive des études (rugby et
football) mais aussi par les différents exercices élaborés dans le groupe intervention. En
effet, l’article de Brooks et al. (2006) est le seul à intégrer au groupe intervention des

40
étirements et à trouver une tendance de diminution de la sévérité dans ses résultats.
Petersen et al. (2011) et Arnason et al. (2008) ne prennent en compte que l’entraînement
standard et le Nordic Hamstring. Ils n’observent aucune tendance au niveau de la
sévérité des lésions. Les étirements peuvent donc avoir influencé le résultat de Brooks et
al. (2006) même s’il n’existe aucun effet attribué aux étirements dans la littérature.

6.2. Confrontation à la littérature

Nordic Hamstring et DOMS : une autre étude a été écrite sur le Nordic Hamstring
(Gabbe, Branson & Bennell, 2006). Elle n’a pas été retenue car elle utilise d’autres
modalités (plus contraignantes pour le muscle) qui provoquent l’apparition prématurée
de DOMS chez les sujets. Dans cette RCT, les joueurs ayant souffert de douleurs suite à
l’exécution de l’exercice n’ont pas poursuivi l’intervention par peur de léser leurs
ischio-jambiers. De ce fait, la compliance des sujets a nettement diminué. En effet,
l’utilisation du travail excentrique doit se faire avec précaution pour en constater les
effets bénéfiques. Dans nos études, très peu de joueurs se sont plaints de douleurs de
type DOMS. De plus, le protocole décrit par Mjølnes a montré son efficacité. Il est donc
important de le respecter.

Nordic Hamstring et dysbalance musculaire : certaines particularités du travail


excentrique ont été mises en évidence dans la littérature avec l’utilisation d’exercices de
type Nordic Hamstring. Anastasi et Hamzeh, (2011) ont ainsi testé cet exercice au sein
du rugby féminin. L’étude évalue l’effet d’un programme de renforcement de dix
semaines sur les dysbalances bilatérales de force aux ischio-jambiers et sur la
dynamique musculaire des membres inférieurs (Anastasi & Hamzeh, 2011). Les
mesures réalisées montrent des résultats significatifs entre les groupes intervention et
contrôle (p<0,05). Il y a donc une efficacité du Nordic Hamstring dans la correction des
dysbalances et dans l’amélioration de la force explosive des membres inférieurs.

Nordic Hamstring et angle d’efficacité maximum : une autre étude (Brockett,


Morgan & Proske, 2001) montre que le Nordic Hamstring permet un déplacement de
l’angle d’efficacité maximum des ischio-jambiers. Les auteurs conseillent ainsi
d’utiliser cet exercice chez les personnes dites « à haut risque lésionnel ».

41
Nordic Hamstring et « The 11+ » : les études validant le programme « The 11+ »
(Van Beijsterveldt et al., 2011 ; Junge et al., 2010) sont en accord avec nos articles
(Brooks et al., 2006 ; Arnason et al., 2008 ; Petersen et al., 2011). Un renforcement
excentrique de type Nordic Hamstring permet de prévenir les lésions des ischio-
jambiers.

6.3. Biais et limites scientifiques des études

Lors de la lecture et de l’analyse de nos articles, nous avons identifié plusieurs biais
pouvant modérer nos résultats.

Choix des outcomes : dans l’ensemble de nos études, les outcomes ne sont pas issus
d’un gold standard. L’imagerie par résonnance magnétique peut identifier clairement le
type de lésion, la sévérité et le chef musculaire atteint. Son utilisation dans nos études
aurait augmenté la fiabilité de l’examen clinique.

Drop out inexpliqués : concernant les drop out, Arnason et al. (2008) ne décrivent ni
leur nombre ni leur raison. Ces informations manquantes sont importantes, elles
permettent de mieux comprendre les résultats, d’augmenter la qualité de l’article et
d’ôter les suppositions d’un effet délétère du protocole du Nordic Hamstring de
Mjølnes. A l’inverse, Petersen et al. (2011) expliquent leur fort taux de drop out (79
pour 942 joueurs) par les transferts de joueurs, départ à la retraite et exclusion des
équipes rétrogradées et non par une pratique excessive du Nordic Hamstring.

Entraînement standard non définit : lors de la description des interventions, les


auteurs évoquent un entraînement standard mais ne définissent aucun programme
d’entraînement. En pratique, chaque équipe possède son propre programme, sa
philosophie de jeu et sa préparation physique. Ils dépendent de l’entraineur, du
préparateur physique, des objectifs fixés par le staff, de la saison sportive, du sport et du
poste de chaque joueur. Cela a des répercussions sur les risques lésionnels des joueurs et
sur l’incidence des blessures. Il existe donc des différences intra et inter groupe non
évaluées par les auteurs pouvant influencer les résultats des études. De plus, l’étude de
Brooks et al. (2006) ajoute des étirements au sein des groupes contrôle et intervention.

42
Ceci constitue également un biais non négligeable même si ces derniers n’ont pas
montré leur efficacité dans la littérature.

Conflit d’intérêt : les risques de conflit d’intérêt sont aussi présents dans les limites de
nos études. Dans le sport de haut-niveau, le temps d’indisponibilité d’un joueur a un
prix. Entre l’entraineur, le président, les médias et les sponsors, le staff médical est sous
pression et se doit de tout mettre en œuvre pour que le joueur retrouve le terrain le plus
rapidement possible. Un retour trop précoce à la compétition augmente le risque de
récidive et de la gravité de la lésion. De plus, les joueurs peuvent également biaiser la
rééducation en minimisant la blessure pour pouvoir rejouer plus rapidement. La peur de
perdre une place de titulaire ou d’être forfait pour une grande compétition peut
engendrer ce genre d’attitude. Dans ce cas, le temps de réhabilitation n’est pas respecté
et le risque de récidive en est accru. Ce problème est moins présent dans le monde
amateur ou la pression environnante est plus faible.

Prise en charge médicale différente : la qualité des soins prescrite entre le monde
amateur et professionnel diffère également. Les joueurs professionnels bénéficient
d’une prise en charge optimale contrairement aux joueurs amateurs. Leur temps
d’indisponibilité est donc raccourci. Il y a donc présence d’un biais pour l’évaluation de
la gravité des lésions qui se mesure par le temps d’indisponibilité des joueurs.

Aveuglement des études : la réalisation d’études en aveugle ou en double aveugle,


nécessaire pour éviter toute influence subjective sur les résultats, est impossible à mettre
en œuvre dans des équipes de haut niveau. Les enjeux financiers sont trop importants
pour que les clubs acceptent cette contrainte.

Risques des activités quotidiennes : dans nos études, les auteurs répertorient les temps
d’exposition sur le terrain et lors des entraînements. Ils n’évaluent pas les risques pris
lors des activités quotidiennes des joueurs. Certaines activités sont plus contraignantes
et peuvent fatiguer les joueurs. Les risques lésionnels en sont donc accrus.

Homogénéité des risques lésionnels : les auteurs n’identifient pas les risques
lésionnels chez les joueurs au début de l’étude. L’homogénéité de la population n’est
peut être pas respectée. Un test isocinétique permettrait de repérer ces risques et de

43
prouver qu’il n’existe pas de différence significative entre les groupes intervention et
contrôle.

6.4. Limites de notre revue

Différentes limites sont identifiées lors de la réalisation de notre revue de la littérature :

Le manque d’expérience : ce type de travail est, pour nous, une première. Nous
sommes donc conscients des limites de nos compétences.

La méthodologie de recherche : nous n’avons pas utilisé toutes les bases de données
existantes mais celles que nous maîtrisons le mieux. De plus, nous avons éprouvé des
difficultés lors de la recherche sur le thème du Nordic Hamstring. En effet, il existe
différentes définitions des mots clés et d’appellations possibles pour cet exercice dans la
littérature. Il se peut donc que nous soyons passés à côté d’études traitant de notre sujet.
Pour pallier à cette limite, nous avons contacté les auteurs des articles de notre revue
afin de nous renseigner sur les avancées en cours.

L’analyse de la qualité scientifique des études : nous avons discuté de chaque item
d’évaluation afin d’harmoniser leur compréhension. Étant novices dans l’utilisation de
ces échelles, nous avons peut être surcoté la qualité de nos articles.

Le niveau de preuve : notre revue se compose de deux cohortes et d’une RCT, le


niveau de preuve des cohortes étant faible, il diminue celui de notre revue. Pour
l’améliorer, nous n’aurions du retenir que des RCT, au niveau de preuve plus élevé.
Mais la littérature actuelle n’est pas assez développée sur notre sujet.

Le choix de la population cible : nous n’avons pas souhaité contraindre notre travail à
un seul type de sport afin d’augmenter notre échantillon de sportifs. Mais dans la
littérature, nous n’avons trouvé que des articles sur le football et le rugby. Si nos
résultats sont généralisables, ils demandent à être confirmés par des études sur d’autres
sports à risque.

44
Les unités d’incidence des lésions aux ischio-jambiers : les études retenues utilisent
des unités différentes pour le même outcome. Arnason et al. (2008) et Brooks et al.
(2006) calculent un nombre de lésions pour 1000 heures de jeu alors que Petersen et al.
(2011) parlent du nombre de lésions pour 100 joueurs. Pour une meilleure pertinence
des comparaisons et des interprétations des résultats, une harmonisation des unités
aurait facilité notre travail.

La prévention primaire et secondaire : nous n’avons pas séparé les différents types de
prévention dans notre travail car les deux cohortes (Brooks et al., 2006 ; Arnason et al.,
2008) ne différencient pas les joueurs ayant déjà eu ou non une lésion aux ischio-
jambiers. Or, le risque lésionnel est beaucoup plus important chez un sportif avec un
antécédent de lésion (Orchard, 2001). Il existe alors un biais sur l’incidence des lésions.
Par contre, l’étude de Petersen et al., (2011) différencie ces deux populations. Le
résultat sur la diminution de l’incidence des lésions par le Nordic Hamstring est donc
significatif pour la prévention primaire et secondaire.

6.5. Recherches futures

La prévention des lésions chez les sportifs est une préoccupation majeure tout au long
de leur carrière. La rédaction de notre travail nous permet d’exprimer certaines pistes de
réflexion pour des recherches futures.

Publier des RCT : dans la littérature actuelle, la prévention des lésions des ischio-
jambiers par l’exercice du Nordic Hamstring manque de publications. En effet, une
seule étude randomisée contrôlée a été trouvée lors de la recherche d’articles. Le niveau
de preuve de ce type d’étude étant plus élevé que celui des cohortes, la publication de
plusieurs RCT sur ce sujet augmenterait la validité du Nordic Hamstring.

Étendre les recherches à d’autres sports et aux sports féminins : à ce jour, les
articles trouvés sur la prévention des lésions des ischio-jambiers par le Nordic
Hamstring sont essentiellement basés sur le football et concernent uniquement les
hommes. De nouvelles recherches sur ce sujet devraient prendre en compte l’émergence
du sport féminin et s’appuyer sur d’autres sports à risque lésionnel, tels que le sprint, la

45
danse et les sports de combat, pour élargir la population cible et favoriser la
généralisation de la prévention.

Préciser le contenu des entrainements proposés dans les études : La méthodologie


des études doit mettre en avant une intervention simple (par exemple : préparation
standard contre préparation standard + Nordic Hamstring). Afin d’homogénéiser la
préparation, il est important de la décrire et de vérifier qu’aucun exercice de type
renforcement excentrique des ischio-jambiers n’est présent dans la préparation standard.
Ceci pourrait biaiser l’étude.

Concevoir un protocole de progression : Mjølnes et al., (2004), « The 11+ » et nos


articles précisent qu’une augmentation progressive du renforcement excentrique par le
Nordic Hamstring doit être réalisée avant d’exécuter le programme complet (Mjølnes et
al., 2004 ; Rodas et al., 2009 ; Brooks et al., 2006 ; Arnason et al., 2008 ; Petersen et al.,
2011). Cette progression permet de limiter l’apparition excessive des DOMS chez les
sujets. Cependant, dans ces articles, aucune progression n’est identique. De nouvelles
recherches sur la conception d’un protocole de progression validé seraient nécessaires
pour comparer les résultats des études sur le Nordic Hamstring.

6.6. Recommandations pour la pratique

Il existe plusieurs facteurs de risque de lésions des ischio-jambiers, ce qui nous amène à
proposer les recommandations suivantes :

Identifier les risques chez le sportif : il nous parait important de mettre en place un
test isocinétique en début et en fin de saison pour évaluer les dysbalances musculaires et
les faiblesses chez le sportif (Croisier et al., 2008). Ainsi le physiothérapeute peut
adapter sa prise en charge avec le Nordic Hamstring comme solution pour la prévention
des risques lésionnels des ischio-jambiers.

Intégrer le Nordic Hamstring dans un programme d’entrainement : Le Nordic


Hamstring est efficace tant en prévention primaire qu’en prévention secondaire
(Petersen et al., 2011). Le physiothérapeute peut proposer au staff technique et médical
de l’équipe d’intégrer cet exercice dans le programme d’entraînement quotidien. Le
46
Nordic Hamstring a l’avantage d’être facile à mettre en place, rapide d’exécution et de
diminuer significativement les lésions des ischio-jambiers.

Suivre un protocole strict d’exécution du Nordic Hamstring : le programme de


Mjølnes choisi pour l’exécution du Nordic Hamstring sollicite le muscle de façon
optimal (Mjølnes et al., 2004). Le respect du nombre de répétitions est important afin de
ne pas provoquer d’effets délétères et/ou de sur-sollicitations musculaires. Le
physiothérapeute doit donc enseigner correctement l’exercice et ses modalités
d’exécution. Il doit s’assurer de sa bonne réalisation et corriger les compensations. En
cas de survenue de DOMS, l’exercice devra être adapté au sportif en diminuant le
nombre de répétitions.

7. Conclusion

L’objectif de notre étude était d’évaluer l’effet préventif d’un renforcement de type
Nordic Hamstring sur l’incidence des lésions des ischio-jambiers. Suite aux recherches
effectuées, nous avons retenu trois publications répondant à notre question de recherche
(Brooks et al., 2006 ; Arnason et al., 2008 ; Petersen et al., 2011).

Malgré de multiple divergences (population étudiée, sports, follow up) ces études
donnent le même résultat : la pratique régulière du Nordic Hamstring diminue de
manière significative l’incidence des lésions primaires et secondaires des ischio-
jambiers.

Malheureusement, il n’existe qu’un faible nombre d’études. La publication de nouvelles


recherches de type RCT, s’appuyant sur d’autres sports, permettrait de pondérer le
niveau de preuve de l’efficacité de cet exercice.

Suite à notre étude, nous avons montré qu’il serait intéressant d’améliorer le protocole
de Mjølnes en y ajoutant une progression standard du renforcement excentrique, afin
d’éviter toute survenue de DOMS. D’autre part, pour diminuer l’incidence des lésions et
donc réduire le temps d’indisponibilité des joueurs, une campagne de prévention
pourrait être mise en place dans les clubs amateurs et professionnels, avec l’intégration
d’exercices simples et efficaces dans leurs entraînements, comme le Nordic Hamstring.
47
8. Bibliographie

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VII
9. Liste des illustrations

Figure 1 : Le Nordic Hamstring (Mjølnes et al., 2004)....……………………………...17

Figure 2 : Récapitulatif de la sélection des articles..………………………………..….24

VIII
10. Liste des tableaux

Tableau 1 : Récapitulatif des études évaluées par l’échelle MINORS…………………27

Tableau 2 : Récapitulatif de l’étude évaluée par l’échelle PEDro……………………...28

Tableau 3 : Résumé de l’étude de Brooks et al., 2006…………………………………30

Tableau 4 : Résumé de l’étude de Arnason et al., 2008………………………………..32

Tableau 5 : Résumé de l’étude de Petersen et al., 2011………………………………..34

Tableau 6 : Les outcomes d’incidence et de sévérité………...……………………….. 35

Tableau 7 : Caractéristiques de la population…………………………………………..36

Tableau 8 : Comparaison des interventions des groupes contrôle et intervention…......37

Tableau 9 : Incidence des lésions des ischio-jambiers…………………………………38

Tableau 10 : Sévérité des lésions des ischio-jambiers………………………………….39

IX
11. Annexes

ANNEXE 1: Classification des lésions selon Rodineau et Durey en 1990

o Stade 0 : atteinte réversible de la fibre musculaire sans atteinte du tissu de


soutien.
o Stade 1 : atteinte irréversible de quelques fibres musculaires aboutissant à leur
nécrose sans atteinte du tissu conjonctif de soutien.
o Stade 2 : atteinte irréversible d'un nombre réduit de fibres musculaires et atteinte
minime du tissu conjonctif de soutien.
o Stade 3 : atteinte irréversible de nombreuses fibres musculaires (voir un faisceau
entier), atteinte importante du tissu conjonctif de soutien et formation d'un hématome
intramusculaire localisé.
o Stade 4 : rupture musculaire complète.

X
ANNEXE 2: Methodological Index for Non-Randomised Studies (MINORS)
Nom du reviewer : Nom de l’article :
Date : Auteurs :
Score : /24

The items are scored 0 (not reported), 1 (reported but inadequate) or 2 (reported and
adequate). The global ideal score being 16 for non-comparative studies and 24 for
comparative studies.

1. A clearly stated aim:


The question addressed should be precise and relevant in the light of available literature
Page :
Commentaire : SCORE :

2. Inclusion of consecutive patients:


All patients potentially fit for inclusion (satisfying the criteria for inclusion) have been
included in the study during the study period (no exclusion or details about the reasons
for exclusion)
Page :
Commentaire : SCORE :

3. Prospective collection of data:


Data were collected according to a protocol established before the beginning of the
study
Page :
Commentaire : SCORE :

4. Endpoints appropriate to the aim of the study:


Unambiguous explanation of the criteria used to evaluate the main outcome which
should be in accordance with the question addressed by the study. Also, the endpoints
should be assessed on an intention-to-treat basis.
Page :
Commentaire : SCORE :

XI
5. Unbiased assessment of the study endpoint: blind evaluation of objective endpoints
and double-blind evaluation of subjective endpoints. Otherwise the reasons for not
blinding should be stated
Page :
Commentaire : SCORE :

6. Follow-up period appropriate to the aim of the study:


The follow-up should be sufficiently long to allow the assessment of the main endpoint
and possible adverse events
Page :
Commentaire : SCORE :

7. Loss to follow up less than 5%:


All patients should be included in the follow up. Otherwise, the proportion lost to
follow up should not exceed the proportion experiencing the major endpoint
Page :
Commentaire : SCORE :

8. Prospective calculation of the study size:


Information of the size of detectable difference of interest with a calculation of 95%
confidence interval, according to the expected incidence of the outcome event, and
information about the level for statistical significance and estimates of power when
comparing the outcomes
Page :
Commentaire : SCORE :

TOTAL SCORE : /8

Additional criteria in the case of comparative study


9. An adequate control group:
Having a gold standard diagnostic test or therapeutic intervention recognized as the
optimal
intervention according to the available published data
SCORE :

XII
10. Contemporary groups:
Control and studied group should be managed during the same time period (no
historical comparison)
SCORE :

11. Baseline equivalence of groups:


The groups should be similar regarding the criteria other than the studied endpoints.
Absence of confounding factors that could bias the interpretation of the results
SCORE :

12. Adequate statistical analyses:


Whether the statistics were in accordance with the type of study with calculation of
confidence intervals or relative risk
SCORE :

The items are scored 0 (not reported), 1 (reported but inadequate) or 2 (reported and
adequate). The global ideal score being 16 for non-comparative studies and 24 for
comparative studies.

XIII
ANNEXE 3: La PEDro Scale en français

XIV
ANNEXE 4: NHMRC levels of evidence for intervention studies

Level of Intervention studies Diagnosis


evidence
Evidence obtained from a systematic Evidence obtained from a systematic
I review of all relevant randomized review of all relevant randomized
controlled trials controlled trials
A study of test accuracy with
Evidence obtained from at least one independent blinded comparison
II properly designed randomized with a valid reference standard,
controlled trial among consecutive patientswith a
defined clinical presentation
A study of test accuracy with
Evidence obtained from well
independent blinded comparison
designed pseudo-randomised
III-1 with a valid reference standard,
controlled trials (alternate allocation
among non-consecutive patients with
or some other method)
a defined clinical presentation
Evidence obtained from comparative
studies with concurrent controls and A comparison with reference
allocation not randomised (cohort standard that does not meet the
III-2
studies), case control studies, or criteria for level II or level III-1
interrupted time series with a control evidence
group
Evidence obtained from comparative
studies with historical control, two or
III-3 more single arm studies, or Diagnostic case control evidence
interrupted time series without a
parallel control group
Evidence obtained from case series,
Study of diagnostic yield (no
IV either post-test or pre-test and post-
reference standard)
test

XV
ANNEXE 5: Tableau extraction de données Brooks et al., 2006
Titre de l'étude : Incidence, Risk, and Prevention of hamstring muscle injuries in professionnal rugby union
Année : 2006 Auteurs: Brooks, Fuller, Kemp and Reddin
Description
Définir l'incidence, la sévérité et les facteurs de risque du rugby ET déterminer si l'utilisation
Objectifs
du NH et d’étirements réduisent l'incidence
Le renforcement en excentrique par le Nordic Hamstring diminue l'incidence et la sévérité
Hypothèses
des lésions
Conclusion Le Nordic Hamstring réduit l'incidence et la sévérité des lésions
MÉTHODOLOGIE
Design de l'étude cohort study, level evidence 3
Description du design
Durée de l'étude l'étude dure 2 ans
Lieu de l'étude en Angleterre
Description de l’outcome principal incidence des lésions nb/1000h
Moment des mesures (projeté) les mesures se font après chaque Match entrainement
Population projetée 1er ligue anglaise de Rugby
Critères d'inclusion et d'exclusion non indiqué
Description des outils de mesure évaluation clinique du staff médical
Description du staff médecin physiothérapeute
Ethique consentement de chaque joueur, mais rien sur l'acceptation d'une commission
1er groupe : exercices de renforcement concentrique et excentrique

Description des traitements et de leurs 2ème groupe : étirements statiques, exercices de renforcement concentrique et excentrique
modalités
3ème groupe: étirements statiques, exercices de renforcement concentrique et excentrique,
et NH
ANALYSE DES DONNÉES
chi 2 pour les différences significatives du nombre de lésions entre 2 groupes
Tests statistiques utilisés (but)
1-way variance test pour les différences significatives de la composition des 3 groupes
Test statistiques comprenant les
non indiqué
abandons
Analyse des données ajoutées au cours
non indiqué
de l'étude
RESULTATS
Population (moyenne et groupe) totale : 492 joueurs 1er groupe : 148 / 2eme groupe : 144 / 3eme groupe : 200
Age 25 (4) de moyenne (écart type)
Genre homme
Niveau sportif professionnel
Nombre de matchs 16 782 heures (420 match)
Nombre d'entrainements 111 280 heures
Drop out non indiqué
Présence de tableau tableaux récapitulatifs et claires
1 er groupe : match : Incidence 7,5 (4,8-10,2) Sévérité 17 (11-23) entraînement : i 0,61 (0.36-
0.85) s 19 (11-26) tout: i 1.1 (0.74-1.4) s 17 (13-23)
2 ème groupe : match : Incidence 7,5(4,4-10,6) Sévérité 16 (9-23) entraînement : i 0,30 (0.11-
Résultats globaux
0.49) s 28 (10-45) tout: i 0,59 (0.34-0,84) s 21 (12-30)
3 ème groupe : match : Incidence 4,2(2,3-6,0) Sévérité 13 (7-18) entraînement : i 0,13 (0.04-
0.21) s 16 (5-28) tout: i 0,39 (0.25-0,54) s 14 (9-19)
DISCUSSION
Description des effets des interventions NH diminue la sévérité vs 2eme G mais pas significatif, diminution aussi de l'incidence. Mais
et leurs raisons entre les groupes comparé au 1er groupe significativement différent. 2eme et 1er G non significatif
Limites de l'étude pas d'indication de P /
Explications des biais de l'étude
Réflexion sur des recherches futures pas indiqué
QUALITE
Commentaires personnels met en avant le NH comparé à un entrainement standard. Pas de P

XVI
ANNEXE 6: Tableau d’extraction de données Arnason et al., 2008
Titre de l'étude : Prévention of hamstring strains in élite soccer : an intervention study
Année : 2008 Auteurs: A. Arnason, T.E. Andersen, I. Holme, L. Engebresten and R. Bahr
Description 2 ans de recueil de données puis 2 ans de recueil de données avec introduction étirements et NH
Tester l'effet de l'excentrique et de l'étirement sur les risques des lésions des ischio-jambiers chez
Objectifs
les footballeurs professionnels
Hypothèses Nordic Hamstring peut réduire les risques des lésions des ischio-jambiers
Nordic Hamstring diminue les risques de lésions des ischio-jambiers, mais les étirements n’ont
Conclusion
aucun effet.
MÉTHODOLOGIE
Design de l'étude Intervention study
Base de données de l'incidence des lésions des IJ chez les footballeurs durant les saisons 1999-
Description du design
2000, puis programme d'intervention durant les saisons 2001 et 2002
Durée de l'étude 4 ans
Lieu de l'étude Island e et Norvège
Description de l’outcome principal Nombre de lésions pour 1000 heure d'exposition (Match et Entrainement)
Moment des mesures (projeté) Tout au long de l'année
Population projetée Footballeur ligue professionnel de Norvège et Islande
Lésions des IJ empêchant au joueur de réaliser l'entrainement complet et/ou un match apparues
Critères d'inclusion et d'exclusion après recrutement musculaire type sprint, shoot, accélération, changement brusque de direction.
Les contusions lors de contact sont exclues
Description des outils de mesures Absence de match ou d'entrainement
Description du staff Staff médical, physiothérapeute et coatch
Ethique Coatch et administration accepte participer étude, pas de comité d'éthique cité
Description des traitements et de Warm-up: étirement IJ seul, basculer en avant et tendre la jambe, Flexibility: étirement passif
leurs modalités réalisé par une tierce personne, NH suivi du protocole.
ANALYSE DES DONNÉES
Z test : calculer la différence de la baseline avec le ttt. Fisher's exact test: comparer les différents
Tests statistiques utilisés (but)
groupes
Tests statistiques comprenant les
Oui
abandons
RÉSULTATS
Population (moyenne et groupe) 18-24 joueurs par équipe. Nombre d'équipes 17 Islande et 14 Norvège
Age Pas indiqué
Genre Masculin
Niveau sportif Professionnel
Nombre de matchs Heures d'exposition par championnat 30 000 pour Islande 70 000 Norvège
Nombre d'entrainements Non spécifié
Pas d'abandon durant année, mais équipe islandaise ne recommence pas toute l'année d'après.
Drop out
48% de compliance, 1 équipe sortie de l'étude.
Présence de tableaux 2 petits tableaux
Baseline data: Islande 0.9 ± 0.16 pour 1000h (1999) 1.14 ± 0.20 pour 1000h (2000) Norvège 0.52 ±
0.09 pour 1000h (2000) (15,9% en Islande et 13,4% en Norvège des lésions sont sur les IJ)
Etirement : 7/14 Norvège 2001 pas de différence vs rien 0.54 ± 0.12 vs 0.35 ± 0.10, RR : 1.53, 95%
interval 0.76-3.08, P=0.22 Groupe vs baseline 0.54 ± 0.12 vs 0.52 ± 0.09, RR : 1.03, intervalle 0.59-
1.79, p=0.91 Sévérité: erreur différence significative ?
Résultats globaux NH: vs sans programme 65% lésions diminuées 0.22 ± 0.06 vs 0.62 ± 0.05, RR : 0.35, intervalle 0.19-
0.62, P<0.001 mais sévérité RAS 27%min, 64%mod, 9%sev VS 36%min, 50%mod, 14%sev P=0.88
NH: vs base line incidence diminuer P=0.009 et sévérité mieux vs baseline BL 29%min, 21%mod,
50%sev, P=0.024
NH vs contrôle risque en match diminué P=0.03 en entrainement identique P=0.07
Pas de lésion durant le NH
DISCUSSION
Baseline : Author expliquer l'exercice, un auteur prend les résultats chaque mois par téléphone.
Description des effets des Différence Islande Norvège due à une saison plus longue et mieux préparée
interventions et leurs raisons au Etirements : pas d'amélioration marquée littérature des pour et des contre
sein d'un groupe NH: trop utilisé dangereux, d'autres exercices excentriques possibles (matériel), diminue incidence
mais débuter doucement
Limites de l'étude Pas étude RCT (coach mieux pour leur équipe)
48% compliance, savent pas pq on choisit ou pas le NH, savent pas si l'exercice a été bien utilisé
Explication des biais de l'étude jusqu'au bout, Islande médical staff pas présent tous les entrainements--> pas toutes les lésions
mineures, 4 ans d'étude = diminution de la motivation. Drop out non indiqué
Réflexion sur des recherches
IRM pas possible voir lésion, besoin d'une RCT et cohorte bien réalisées.
futures
QUALITÉ
Commentaires personnels Manque des informations sur les joueurs. Biais avec warm-up

XVII
ANNEXE 7: Tableau d’extraction de données Peterson et al., 2011

Titre de l'étude : Preventive effect of eccentric training on acute hamstring injuries in Men's Soccer
Année : 2011 Auteurs: J. Petersen, K. Thorborg, M. Bachmann Nielsen, E. Budtz-Jorgensen, P. Holmich
Dans la continuité des articles précédents sur le NH, les auteurs souhaitent avec cette étude
Description randomisée contrôlée prouver l'intérêt du NH dans la diminution de l'incidence des blessures
chez les footballeurs professionnels et amateur.
Evaluer l'effet préventif chez les footballeurs d'une préparation physique avec ajout d'un
Objectifs
renforcement excentrique des IJ de type Nordic Hamstring. (vs préparation standard)
L'exercice du Nordic Hamstring durant une période de 10 semaines et suivi de manière régulière
Hypothèses peut permettre une diminution de l'incidence des blessures aux IJ (nouvelles ou récidivantes)
durant une saison de football
Dans le football professionnel et amateur, l'ajout d'exercices spécifiques de type NH dans la
Conclusion préparation des joueurs diminuerait de 60% le risque de blessures (nouvelles ou récidivantes ++)
aux IJ.
MÉTHODOLOGIE
Design de l'étude RCT non aveuglé
RCT d'une année ayant pour but de comparer une préparation standard vs l'ajout de NH. La
Description du design randomisation est effectuée par équipe et par niveau afin d'éviter les biais et faciliter le travail
des entraineurs.
Durée de l'étude De Janvier à décembre 2008
Lieu de l'étude Danemark
Description de l’outcome principal L'apparition de blessures aux IJ durant les matchs ou entrainements
Moment des mesures (projeté) De Janvier à décembre 2008
Population projetée Sportifs professionnels et amateurs
Exclusion: Les joueurs se joignant à une équipe après le début de l'étude. Inclusion: Les joueurs
Critères d'inclusion et d'exclusion
ayant quitté leur équipe en cours de saison
Description des outils de mesures Absence de match ou d'entrainement, échelle de la FIFA pour classer la blessure.
Staff médical, entraineurs et joueurs sont mis à contribution pour faire leurs exercices et
Description du staff
répertorier leurs blessures éventuelles.
Ethique Approuvé par le comité régional de l'éthique Danoise
Description des traitements et de leurs
Programme d'intervention du NH de 10 semaines au début de l'étude puis 1x/semaine
modalités
ANALYSE DES DONNÉES
Tests statistiques utilisés (but) NNT, Poissons Analyses
Tests statistiques comprenant les
oui
abandons
RÉSULTATS
Intervention : n = 461, Age : 23.0 (4.0), ATCD IJ = 54 (11.2%), Matchs joués/équipe = 29.5 (0.90)
Population (moyenne et groupe)
Control: n = 481, Age : 23.5 (4.0), ATCD IJ = 49 (10.6%), Matchs joués/équipe = 29.5 (1.16)
Genre Masculin
Niveau sportif Top 5 des divisions de football Danoise (professionnelles et amateures)
Nombre de match 29,5
79 Drop out. 36 interventions et 43 control. Les raisons d'abandon : Transferts ou arrêt de la
Drop Out
carrière.
Présence de tableau Oui, bien documenté.
Contrôle (n=481) : 52 blessés, 32 nouveaux, 20 récurrents
Intervention (n= 461) : 15 blessés (p=0,001), 12 nouveaux (p=0,034), 3 récurrents (p=0,003)
Résultats globaux
La sévérité : INT: 15 blessés 454 jours d'absence (Moyenne 30,3 jours, SD= 18,3), CON: 52 blessés
(Moyenne: 26,4 jours, SD= 19,5)
DISCUSSION
Description des effets des
Bonne compliance des joueurs (91% durant les 10semaines). DOMS décrit par de nombreux
interventions et leurs raisons au sein
joueurs dans les 1ères semaines du groupe intervention mais pas par la suite.
d'un groupe
Description des effets des 9 des 15 blessures du groupe intervention et 12 des 52 du groupe contrôle ont eu lieu lors des 10
interventions et leurs raisons entre les premières semaines. (pas de risque supplémentaire constaté mais un temps délai nécessaire
groupes avant de pouvoir ressentir les effets préventifs du NH).
Limites de l'étude Pas d'aveuglement.
Pas de regard sur la compliance des sujets à faire leurs exercices après les 10semaines. Pas
Explication des biais de l'étude
d'outcome comprenant le temps de jeu.
Incorporation d'exercices de type NH dans tous les programmes de prévention des lésions
Réflexion sur des recherches futures musculaires chez les footballeurs, notamment chez les joueurs présentant un fort risque de
récidive.
QUALITÉ
Bonne qualité. 1ere étude randomisée contrôlée avec un nombre important de participants et
Commentaires personnels
des résultats significatifs. Quels postes sont les plus à risques ???

XVIII
ANNEXE 8 : Diagramme de GANTT
2010 2011 2012
Tâches S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S
Formation des groupes x
Choix d'un thème x
Recherche d'informations x x
Choix de la question de recherche et de la problématique x
Développement de notre question de recherche X X X X x
1er séminaire de réflexion 1
Envoi d'une page A4 concernant notre thème 4
Modification du thème x
Acceptation du thème 9
Recherche d'informations x
Recherche dans la littérature, lecture des abstracts, faisabilité X x
Choix de la question de recherche x
Sélection des articles X x
Création du cadre théorique, rédaction de la table des matières x
Envoi d'une première ébauche de projet 10
Préparation d'un PowerPoint pour le séminaire x
Présentation PowerPoint du projet 25
Rédaction du cadre théorique X X
Rédaction de la méthodologie et de la faisabilité du projet x
Envoi du projet 15
Ajustement du projet par rapport aux remarques faites X x
Rédaction du PowerPoint de présentation x
Soutien du projet 31
Correction et finalisation du cadre théorique x x
Lecture approfondie des articles X X X x
Analyse critique des articles sélectionnés X X X x
Rédaction des résultats et de la discussion X X X x
Rédaction de la conclusion X x
Finalisation de la mise en page, dernières corrections x
Envoi du travail de bachelor 12
XIX

Préparation de la soutenance et poster X X


Soutenance du travail de bachelor 5

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