These 1 Manuscrit Thèse Jingjing Final
These 1 Manuscrit Thèse Jingjing Final
These 1 Manuscrit Thèse Jingjing Final
Jingjing LU
le jeudi 19 novembre 2020
Les travaux présentés dans ce manuscrit ont été réalisés au sein de l’équipe Arc
Electrique et Procé dé s Plasmas Thermiques (AEPPT) du Laboratoire Plasma et
Conversion d’Energie (Laplace) de Toulouse dans le cadre d’une collaboration avec
l’entreprise Hager Electro SAS d’Obernai.
INTRODUCTION ...................................................................................................... 13
II.5. Travaux antérieurs de l’équipe sur les mouvements des pieds d’arc .................... 63
INTRODUCTION
13
Introduction
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Introduction
Les réseaux électriques ont pour rôle d’acheminer l’énergie électrique des centres de
production vers les endroits de consommation de l’électricité, par l’intermédiaire d’un réseau
de lignes électriques aériennes ou souterraines. Il existe divers composants dans les réseaux
électriques, par exemple : des générateurs, des transformateurs, des lignes et systèmes de
protections etc. Dans le centre de production, l’électricité est produite par les générateurs
(nucléaires, hydrauliques, thermiques, éoliennes, photovoltaïques), ensuite elle doit être
transportée par des lignes avec des étapes d’élévation et de baisse du niveau de tension par les
transformateurs. Afin de sécuriser la distribution de l’électricité, notamment au niveau des
habitations, il existe des systèmes de protection. Le disjoncteur est un élément essentiel dans
les réseaux de distribution électriques. Lors de l’ouverture du circuit se créé un arc électrique.
Cet arc est indispensable à la dissipation de l’énergie cependant il doit être éteint le plus
rapidement possible afin de protéger les installations et les personnes.
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Introduction
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
17
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Un arc électrique peut être produit en séparant deux contacts dans lesquels circule le
courant électrique. Le passage à l’arc se fait par une ionisation du milieu par l’intermédiaire
d’une décharge électrique transportant un fort courant (plusieurs ampères) sous une faible
différence de potentiel (quelque dizaine de volts pour un arc de quelques centimètres). L’arc
se caractérise par une colonne et deux zones appelées «gaines » au voisinage de l’anode et de
la cathode oùse situent les «pieds d’arc ».
Figure I.1 : Répartition de la tension dans l’espace inter électrode, 1 : zone de charge
d’espace ionique, 2 : zone cathodique, 3 : colonne positive, 4 : zone anodique, 5 : zone de
charge d’espace électronique [Vac_1]
La répartition de la tension entre les deux électrodes n’est pas linéaire. En effet, àproximité
des électrodes, il existe une chute de tension importante (Figure I.1). La tension totale de l’arc
Uarc peut être exprimée par l’expression :
Ucolonne correspond àla tension de la zone positive, Uc représente la tension des zones 1 et 2
côté cathodique et Ua est la tension des zones 4 et 5 côté anodique. La cathode émet des
électrons qui sont ensuite collectés par l’anode. L’émission par effet de champs joue un rôle
important du fait du fort gradient de tension près des électrodes et devient prépondérante dans
les applications oùles électrodes sont refroidies. Une des caractéristiques principales de l’arc
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
électrique est sa tension entre les électrodes. Cette tension diminue lorsque le courant augmente
(Figure I.2).
Figure I.2 : Evolution de la tension de l’arc en fonction du courant au sein d’un circuit
électrique. [Vac_1]
Un plasma est par définition un milieu gazeux plus ou moins ionisésuivant sa température
et sa pression. Il est constitué de molécules, d’atomes, d’ions et d’électrons. Nous nous
intéressons dans cette étude aux plasmas thermiques. Ce milieu est considéré être à l’équilibre
thermodynamiques local (ETL). Cette hypothèse suppose que toutes les espèces présentent une
distribution maxwellienne, qui permet de définir une température unique pour toutes les
espèces. Les différentes espèces du milieu ont alors la même énergie cinétique moyenne.
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Figure I.3: Évolution des températures des électrons 𝑇𝑒 et des particules lourdes 𝑇𝑔 avec la
pression du milieu. [Vac_1]
Comme nous pouvons le voir sur la Figure I.3, des écarts à l’équilibre thermique peuvent
exister entre les électrons et les particules dites «lourdes ». Cependant, plus la pression est
élevée et plus les interactions entre les particules sont importantes conduisant à une
équipartition de l’énergie et à la possibilité de décrire le milieu par une température unique.
Ainsi, àla pression atmosphérique et pour des températures supérieures à8 kK, l’ETL semble
assuré.
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Les plasmas thermiques sont le plus souvent créés à la pression atmosphérique par
l’application d’un arc électrique entre deux électrodes. Le milieu se caractérise par des flux
d’énergie importants de l’ordre de 107 W/m2, par la présence de nombreuses espèces excitées
et ionisées, ce qui en fait un milieu très réactif. Les plasmas thermiques sont produits dans des
gaz et/ou des mélanges de gaz et se rencontrent dans de nombreuses configurations/systèmes.
Le milieu se caractérise par des températures comprises entre 300 K < T < 10 kK pour des
pressions allant de la pression atmosphérique à plusieurs centaines de bar. Malgré ces
caractéristiques les plasmas thermiques sont référencés dans la catégorie des plasmas froids
par opposition aux plasmas chauds que sont les plasmas de fusion rencontrés notamment dans
les tokamaks (Figure I.4).
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
la zone de charge d’espace et la colonne positive. Son épaisseur est d’environ 100 à 1000 fois
celle de 𝜆𝑒 [Vac_1].
Les zones anodique et cathodique peuvent être caractérisées entre autre par leurs chutes de
tension. Beaucoup d’efforts ont été consacrés, par de nombreux auteurs, àla mesure des chutes
de tension anodique et cathodique. Cependant, la plupart des mesures étaient limitées aux arcs
d’intensités inférieures à quelques centaines d’ampères. L’étude bibliographique nous permet
de retenir certaines informations :
- La chute de tension est comprise entre 1-12 V sur des dimensions de l’ordre de 10-3 à10-
2
mm pour l’anode et entre 8-20 V pour la cathode dont la taille est proche de celle de l’anode
[Gui_1].
- L’influence de l’intensité de décharge d’un arc sur les chutes de tension a montré que la
chute de tension était indépendante du courant si l’intensité était supérieure à 50 A
[Zho_1][Hem_1][Hem_2].
- Pour un arc libre dans l’argon, la chute de tension à l’anode et à la cathode est de l’ordre
de 24.2 V pour un courant constant de 5 A. Pour un courant supérieur à50 A, la chute est
d’environ 20 V et indépendante du courant [Zho_1].
- Pour des intensités de courant comprises entre 350 A et 1500 A la chute de tension
anodique de l’arc dans l’air pour des électrodes en cuivre, argent et tungstène est
respectivement 1.2, 4.5 et 1.2 V [Hem_1][Hem_2]. La tension cathodique est de 14 V pour les
électrodes en argent [Hem_1].
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
De par leurs caractéristiques, les plasmas thermiques sont présents dans de nombreux
systèmes, procédés. Parmi les procédés les plus répandus, on retrouve ceux liés à la découpe et
au soudage. Pour ce type de procédé, la configuration utilisée est celle de la torche à plasma. Il
faut distinguer la torche à arc soufflé (A) de la torche à arc transféré (B).
(A) Dans la configuration de torche à arc soufflé, l’arc est établi entre la cathode et une
tuyère annulaire mise au potentiel anodique. Un gaz injecté en position amont au
travers de l’arc électrique permet de générer un jet de plasma qui sera ensuite utilisé
pour ses propriétés [Cou_1]. A titre d’exemple on peut citer le procédé de projection
où des particules sont injectées à la sortie de la torche pour être ensuite déposées sur
un substrat [Bau_1]. Ce type de procédé peut aussi être utilisé dans le cas des
traitements de déchets ou bien encore dans les hauts fourneaux. Dans ce dernier cas,
les puissances mises en jeu sont très importantes et peuvent atteindre le MW
contrairement aux applications de projection dont la puissance avoisine la dizaine de
kW.
(B) La seconde configuration est celle de l’arc transféré. L’arc est établi entre la cathode
et l’anode située à l’extérieur de la torche. Le gaz est toujours injecté en position amont.
Le procédé le plus répandu est celui de la découpe de plaques d’acier. L’arc électrique
amène l’énergie à la plaque à couper. Les flux sont augmentés par la vitesse du gaz. La
quantité de mouvement est aussi utilisée pour injecter le métal en fusion et décrocher
les scories situées sous la plaque [Fre_1][Gir_1].
Nous venons d’illustrer deux procédés dans lesquels le plasma thermique créé par arc
électrique était présent. Il existe aussi des situations naturelles ou encore des systèmes pour
lesquels les plasmas thermiques sont présents. Ainsi, dans certains systèmes, l’arc électrique
n’est pas désiré mais il est présent. On utilise alors ses propriétés pour optimiser ou produire
un effet. Dans les deux systèmes les plus connus, on retrouve (C) le disjoncteur haute tension
et (D) le disjoncteur basse tension. Dans ces deux dispositifs, lors d’un défaut dans le circuit
ou bien par l’intervention volontaire d’ouverture du circuit, un arc électrique se crée entre les
deux contacts, conduisant à un pont fondu et à la création d’un plasma thermique. Tant que
l’arc est présent le système n’est pas ouvert et les installations et les personnes ne sont pas
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
(C) Les disjoncteurs à haute tension les plus répondus sont ceux à auto-soufflage. Ils sont
constitués d’une enceinte remplie préférentiellement de SF6 à une pression voisine de
5 bars. Lors d’un défaut ou d’une ouverture volontaire, un arc est créé. Le courant est
alternatif et pendant son évolution temporelle les électrodes continuent de s’écarter.
Lors de la phase de fort courant se produisent de nombreux mécanismes tels que
l’érosion des buses en téflon. Les mouvements hydrodynamiques sont tels que du gaz
chaud ensemencés en C2F4 vient faire monter la pression dans les volumes de
chauffage. Lors du passage par le zéro du courant, la section de l’arc diminue, et la
pression entre les deux électrodes s’abaisse conduisant à une vidange du gaz contenu
dans les volumes de chauffage qui vient souffler l’arc et tenter de l’éteindre. Le milieu
plus ou moins ionisé est soumis entre les électrodes à la tension du réseau. Il peut donc
y avoir un réamorçage ou un recouvrement diélectrique. Tous ces mécanismes sont
fonction d’une dualité entre les termes d’apport d’énergie (effet Joule) et ceux de perte
(Rayonnement, convection). Par les nouveaux enjeux notamment liés aux effets de
serre, de nombreuses études sont actuellement menées sur l’optimisation et la
compréhension [Gon_1][Gon_2][Rei_1] ou bien sur de nouveaux gaz/mélanges
[Cre_1][Cre_2] en vue de substituer le gaz de remplissage par un autre gaz moins
néfaste qui posséderait des propriétés similaires.
(D) Un autre système, que nous retrouverons au cours de ce manuscrit, est le disjoncteur
basse tension. Contrairement au disjoncteur haute tension, le milieu est constitué d’air
à la pression atmosphérique. Lors de l’ouverture des contacts, un arc électrique est
aussi généré. Il doit être éteint le plus rapidement possible. Pour cela on utilise
différentes forces : la force de pression et la force de Lorentz. Ces deux forces poussent,
par le biais de deux rails, l’arc vers une chambre de coupure qui comporte des
séparateurs. La tension de l’arc est constituée de la tension de la colonne ainsi que de
celles des chutes anodiques et cathodiques. Ainsi lorsque l’arc entre dans la chambre
de coupure sa tension se trouve rapidement augmentée par l’addition de chutes de
tension supplémentaires, chacun des séparateurs étant sur chacune de ses faces cathode
ou anode. La tension aux bornes de l’arc devient rapidement supérieure à celle du
réseau créant une limitation du courant jusqu’à l’extinction. On voit bien ici que l’enjeu
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
consiste à faire se déplacer le plus rapidement possible cet arc vers la chambre de
coupure. Il faut donc que le design soit efficace et que les forces, conduisant à son
déplacement, soient optimisées. A titre d’exemple nous ne donnons ici que quelques
références sur des études menées par le biais d’expériences et de modélisations
[Lin_1][Mut_1][Yan_1]. Une liste plus exhaustive sera donnée lors de l’étude
bibliographique.
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Les principaux types de DBT sont le disjoncteur isolé(Insulated Case Circuit Breaker :
ICCB), le disjoncteur àboîtier moulé(Molded Case Circuit Breaker : MCCB) et le disjoncteur
miniature (Miniature Circuit Breaker : MCB).
Leurs caractéristiques sont présentées dans le Tableau I.1. Parmi ces différentes gammes
de DBT, notre étude est focalisée sur le disjoncteur miniature qui est le système le plus familier
dans le domaine domestique.
Dans le disjoncteur basse tension, une chambre de coupure est utilisée pour accélérer
l’extinction de l’arc. Le principe fondamental de la chambre de coupure consiste à déplacer
l’arc vers une série de plaques métalliques afin de segmenter l’arc en plusieurs parties. La
technique de coupure est basée sur la limitation de courant, ce qui signifie que la valeur crête
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
du courant d’arc est bien inférieure à la valeur de courant prospectif. Le principe de la limitation
est le suivant :
Soit un circuit alternatif de tension e, débitant dans une charge Z àtravers un dispositif de
protection A, de résistance équivalente R et d’inductance L. Lorsqu’un un court-circuit apparait
aux bornes de la charge (Figure I.7), le circuit est gouvernépar la relation :
𝑑𝑖
𝑒 = 𝑅𝑖 + 𝐿 𝑑𝑡 + 𝑈𝑎 (I.2)
Le maximum de courant limitéest atteint lorsque la tension Ua est égale àla tension de la
source e. Sur la Figure I.8 le point «P » représente le point d’intersection des courbes de la
tension Ua et de la tension «e ». Les courbes montrent que pour obtenir une limitation correcte,
il est indispensable que l’instant de l’intersection (Point P) intervienne bien avant le maximum
du courant présumé (donc < 5 ms en 50 Hz) d’où l’intérêt d’une augmentation de la tension Ua
la plus rapide possible.
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Pour obtenir une décroissance du courant de court-circuit, il faut que la tension maximale
UM introduite par Ua soit supérieure àla tension maximum e de la source. Par conséquent, les
deux conditions àrespecter par Ua pour une limitation correcte sont :
(A) Développement rapide de la tension Ua obtenue dans le disjoncteur par une forte
accélération de l’arc après sa naissance pour avoir le temps ts minimum ;
(B) Augmentation de la tension de l’arc pour avoir UM > e par allongement, fractionnement
et refroidissement de l’arc dans la chambre de coupure.
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
des contacts, l’arc crée une différence de potentiel U1 qui est la somme de la chute de tension
anodique et cathodique (Uac) et de la tension de la colonne positive. La tension de la colonne
dépend de sa longueur (L) et du champ électrique entre les contacts (Ecol). Une augmentation
progressive de l’écartement entre les contacts induit une augmentation de la tension (U2 > U1).
En présence d’un séparateur (épaisseur h), l’arc est segmenté. La tension de l’arc U3 augmente
en raison des chutes additionnelles. C’est ce principe qui est utilisé dans la chambre de coupure
du DBT.
Figure I.10: Création de l’arc par ouverture du contact et déplacement vers la chambre de
coupure dans la géométrie simplifiée du MCB
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
La Figure I.10 représente une géométrie simplifiée du MCB avec deux rails en parallèle et
un bras rotatif pour le contact mobile. Côté gauche de la Figure I.10, l’arc se situe entre le
contact mobile et le contact fixe. La colonne d’arc, galbée, chauffe le milieu. A un moment
donné, l’arc va sauter sur le rail du bas, c’est la phase de la commutation. Poussé par différentes
forces, il se déplace ensuite jusqu’à la chambre.
Les études sur le temps d’ouverture des contacts reviennent à étudier le temps d’immobilité
de l’arc qui correspond au temps de stagnation sur les contacts. Ce temps joue un rôle important
pour la limitation du courant et l’érosion des contacts. Le temps d’immobilité dépend de
nombreux paramètres tels que : la vitesse d’ouverture du contact mobile, la nature des contacts,
les conditions d’échappement du gaz de la chambre ainsi que de la polarité des contacts durant
la phase de commutation. Le temps de déplacement peut être affectépar le champ magnétique,
la géométrie de la chambre aussi que par les conditions d’échappement de gaz. Ces temps
peuvent être appréhendés par les courbes de la tension d’arc mesurée ou par caméra rapide.
Différents travaux expérimentaux et théoriques sont menés afin d’accéder à ces grandeurs.
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
La Figure I.11 présente le temps que l’arc met pour se déplacer de 10 mm àpartir de sa
position initiale suivant la surface des bouchages. Plus les bouchages de sortie sont ouverts,
moins l’hydrodynamique est contraint et plus les pieds d’arc, quelle que soit leur polarité, se
déplacent rapidement. L’arc se déplace plus vite pour la polarité cathodique (Figure
I.11) [McB_3].
Dans l’équipe de Rong, un modèle 3D d’arc, dans une géométrie simplifiée de chambre de
disjoncteur, a été proposé pour étudier le mécanisme d’ouverture
[Wu_2][Wu_3][Wu_4][Ron_3] et le déplacement de l’arc
[Ron_1][Ron_2][Li_1][Li_2][Wu_1][Yan_2][Wu_5][Ma_1]. L’ouverture des contacts est
provoquée par la rotation du contact mobile. Le domaine de calcul est diviséen deux parties :
une zone déformée et une zone fixe.
La géométrie et les maillages sont illustrés sur la Figure I.12. Les dimensions de la
géométrie sont de 80 x 15 x 10 mm suivant l’axe x (longueur), y (hauteur), z (largeur). Lors de
la simulation, le contact mobile (1) et le rail supérieur (4) sont en polaritéanodique, le contact
fixe (2) et le rail inférieur (3) en polaritécathodique. La simulation a étéréalisée en considérant
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Les résultats ont montré que l’augmentation de la vitesse d’ouverture des contacts et du
champ magnétique externe pouvait réduire le temps de la commutation.
Figure I.12: Domaine de calcul avec le contact mobile et maillage sur le plan (xy) [Wu_2]
Sur la droite de la Figure I.13, l’évolution de la tension de l’arc, obtenue par la simulation
est représentée. La grandeur représente la vitesse d’ouverture du contact mobile. La tension
de l’arc augmente avant la commutation et lors de l’allongement de l’arc
[Wu_2][Wu_3][Ron_3]. Entre t = 0 àt1 (1 ms), la tension de l’arc augmente linéairement, l’arc
est positionné entre les deux contacts et présente une forme cylindrique. Après t1, pendant
l’ouverture du contact, l’arc commence à se déplacer sur le contact mobile. La contribution de
la tension provient donc de l’étirement de l’arc mais aussi des prémisses du galbe. Entre les
instants t2 et t3 on observe un changement de pente dans l’évolution de la tension qui correspond
à l’instant où l’arc quitte la pastille du contact fixe. Dans cet intervalle temporel, l’arc est
attachésur le bord du contact mobile. Son galbe lui permet d’approcher le rail supérieur. On
observe une augmentation rapide de la tension jusqu’à l’instant t2 où l’arc commute sur le rail
supérieur. Après 2.3 ms l’arc est totalement accroché sur le rail supérieur, et se déplace sous
l’influence des forces.
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Une évolution similaire, a été montrée par l’expérience (Figure I.13 droite inférieure) où
les positions des pieds d’arc à partir du contact mobile et du contact fixe sont représentées et
comparées avec celles du modèle. La position xr représente la position de l’arc suivant l’axe
longitudinal du déplacement de l’arc. Les courbes rouges sont relatives au déplacement de l’arc
à partir du contact mobile. Les résultats entre le modèle et l’expérience diffèrent. En effet,
expérimentalement l’arc ne se déplace qu’à partir de 2.5 ms. De façon générale un
comportement analogue est obtenu lors de la comparaison des résultats expérimentaux et ceux
du modèle, cependant la simulation conduit àun déplacement plus rapide (Courbes 1 et 2).
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Li et al. [Li_1] ont utilisé pour leurs simulations et études expérimentales la géométrie
simplifiée de la Figure I.14 pour étudier les effets de la position initiale de l’arc, de la surface
de bouchage et la nature du milieu sur son comportement. Sur cette figure, l’arc se déplace de
la gauche vers la droite. Les dimensions de la géométrie sont 50 x 8 x 8 mm pour l’axe x, y, z.
La colonne d’arc est initialisée entre l’anode et la cathode par un hexaèdre de 8mm de hauteur
avec une base de 4 mm2. Le bouchage (Venting sur la Figure I.14) se situe au centre de
l’extrémité (côtédroit) et sa surface peut être ajustée. La position initiale de l’arc se situe ou
bien au milieu de la chambre, ou bien elle est décalée de +10 mm (vers le bouchage) ou de -10
mm selon l’axe x par rapport à la position centrale. Les résultats indiquent que plus la distance
entre le bouchage et l’arc est importante plus le déplacement de l’arc est rapide.
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Figure I.15 : Positions de l’arc en fonction du temps obtenues par la simulation et par
l’expérience [Wu_5]
La surface d’échappement n’est pas le seul paramètre influant sur le déplacement de l’arc.
En générale, les parois du DBT sont constituées de polymères tels que le polyoxyméthylène
(POM) et le polyamide6 (PA6). Lors du déplacement de l’arc, le polymère est ablaté. Des
vapeurs organiques sont générées et modifient les propriétés thermodynamiques de l’arc. Les
vapeurs organiques contiennent du H2, qui a une conductivitéthermique élevée, ce qui a pour
conséquence d’étaler l’arc et de le refroidir. De plus, ces vapeurs organiques augmentent la
pression dans la chambre, ce qui permet d’accélérer la vitesse de déplacement ainsi que la
tension de l’arc [Li_1][Li_2][Ron_1][Yan_2][Ma_1].
La Figure I.16 illustre la phase de segmentation de l’arc. L’étude de cette phase est
complexe en raison des dimensions de la chambre et de l’existence des gaines proches des
électrodes. Cependant cette zone du dispositif est essentielle pour parfaire la limitation du
courant. Ainsi de nombreuses contributions menées par le biais de modèles et d’expériences
peuvent être trouvées dans la littérature.
Pour la modélisation de cette phase, différentes approches seraient possibles : une approche
qui consisterait àdécrire finement la gaine et la pré-gaine [Ben_1] mais qu’il est difficile à
mettre en œuvre dans une configuration réelle de disjoncteur base tension et une approche plus
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
macroscopique basée sur des constatations expérimentales pour prendre en compte la chute de
tension supplémentaire provenant de la présence d’un rail ou d’un séparateur [Lin_1].
Lindmayer et al. [Lin_1] ont proposéun système expérimental avec une maquette simplifiée
(Figure I.17) pour étudier le processus de segmentation de l’arc.
38
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
La Figure I.18 représente les mesures courant et tension pour le cas avec deux séparateurs.
La configuration expérimentale est celle de la Figure I.17 adaptée pour un et deux séparateurs
chacun d’épaisseur de 2 mm. Le courant maximum est de 2 kA. Le bouchage est ouvert à20%.
L’arc est initiépar un fil fusible, cependant sa nature et son diamètre ne sont pas précisés. Sur
la courbe de tension (Figure I.18), le pic autour de 0.6 ms correspond à l’explosion du fil,
ensuite l’arc se déplace vers le haut de la chambre. De t = 2.3 ms à 5.9 ms, la tension diminue
à60 V due àdes claquages vers l’arrière. A partir de 6 ms l’arc est entré dans les séparateurs
comme on peut l’observer sur les images de la Figure I.19. A partir de cet instant, l’arc est
segmentécependant la partie centrale de l’arc stagne devant le séparateur.
On peut observer une déformation de l’onde de courant par l’effet de limitation due à
l’augmentation de la tension.
Le déplacement de l’arc entre les rails et dans la chambre de coupure est montré sur
la Figure I.19. Après avoir été allongé et galbé, l’arc est segmenté par les séparateurs. Les
portions d’arc situées entre les rails et les séparateurs se déplacent jusqu’au fond de la chambre,
tandis que l’arc central, positionné entre les deux séparateurs, stagne sur le devant des
séparateurs. Les résultats expérimentaux montrent qu’il y a deux chemins de courant
39
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
simultanés au moment où l’arc communique avec les séparateurs. Ces observations sont
schématisées par la Figure I.20. Les deux chemins sont représentés par les trais noirs continu
et pointillé. Le séparateur est un obstacle pour le déplacement de l’arc, il bloque le mouvement
de la colonne mais les pieds d’arc avancent. Ceci conduit à un allongement de la colonne et
donc àune augmentation de la tension d’arc.
A un instant donné, deux nouveaux pieds d’arc sont créés sur le séparateur, l’arc peut alors
de nouveau se déplacer. Afin de rendre compte de ce comportement de l’arc, Lindmayer [Lin_1]
a proposé un modèle. La géométrie d’étude est constituée d’une chambre avec deux rails en
parallèle en présence d’un seul séparateur. Afin de décrire la chute de tension au niveau des
40
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
électrodes et de représenter l’accrochage du pied d’arc, une conductivité électrique est définie
par la caractéristique de la chute de tension en fonction de la densitécourant sur une épaisseur
de gaine à0.1 mm (Figure I.21). Les chutes de tension anodique et cathodique sont de 15 à20
V et dépendent du matériau de l’électrode, du courant d’arc et de la polarité [Lin_1]. Cependant
dans cette approche, bien que les phénomènes soient différents sur l’anode et la cathode, les
pieds d’arc sont traités de la même manière.
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Ces différentes caractéristiques (Figure I.22) ont été testées dans le modèle de Mutzke
[Mut_1] dont la géométrie est présentée sur la Figure I.23. Elle est constituée de deux rails
parallèles de 4 x 1.5 x 16 mm (largeur, épaisseur, longueur) distants de 8 mm. Les dimensions
du séparateur sont 4 x 2 x 7 mm. Les rails et le séparateur sont considérés en cuivre. Le courant
est de 100 A en DC. La chambre est totalement fermée. Les résultats du modèle décrivant l’arc,
pour les différentes courbes de la Figure I.22, peuvent être synthétisés par le Tableau I.2. On
trouve dans la première colonne : l’augmentation de la tension d’arc avant la segmentation, le
temps et la position du premier pied d’arc sur le séparateur, la densitéde courant maximale du
pied d’arc ainsi que l’apparition des pieds d’arc en parallèle.
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Cette première étude avait pour finalité de démontrer la différence des comportements
suivant la courbe utilisée. Les auteurs ont ensuite fait une confrontation entre les résultats
expérimentaux et ceux du modèle. Pour cela de nouvelles conditions ont étéappliquées. La
courbe «b »a étéutilisée pour le modèle et une variation temporelle du courant (Imax = 1 kA)
telle que dessinée sur la Figure I.25 a étéappliquée.
La Figure I.24 présente du côtédroit la norme de la densitéde courant pour des temps de
1s à0.15 ms, et sur le côtégauche la variation de la chute de tension et le courant passant
dans le séparateur en fonction de l’intensité du courant. L’initialisation de l’arc par un canal
conducteur a étéréalisée très proche du séparateur. L’arc devient ensuite « diffus »et semble
ne se propager que vers le séparateur. Même si ce n’est pas signalé dans l’article, nous touchons
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
ici du doigt àla difficultéde la mise en place des conditions initiales notamment concernant la
nécessité d’imposer un couple pression – température initiales dans ce canal. Progressivement
la tension arrive àune valeur stabilisée de 40 V entre les deux rails. L’arc se galbe ensuite sur
le séparateur (intervalle t = 90 s – t = 120 s) sans pour autant qu’un courant ne le traverse.
Un courant commence ensuite àpasser dans le séparateur (Figure de gauche) et une densitéde
courant se profile annonçant la future zone de passage progressif du courant dans le séparateur.
Au bout de 150 s la totalitédu courant passe par le séparateur. La chute de tension est à
présent de 60 V
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Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Les résultats expérimentaux sont représentés sur la Figure I .25. Le courant imposédébute
àune valeur de 200 A. Cependant les constantes de temps sont totalement différentes. L’auteur
a pourtant décaléla prise en compte des mesures expérimentales àt = 0.5 ms, instant pour
lequel, dans la modélisation l’arc est totalement établi. Malgrécela la totalitédu courant ne
passe dans le séparateur qu’au bout de 2 ms contre 0.15 ms pour la simulation (Facteur >10).
Expérimentalement, le passage de la totalitédu courant sur le séparateur survenant plus tard,
l’intensité qui par la simulation atteignait 280 A est à présent de 600 A. Expérimentalement le
courant commence à passer dans le séparateur au bout de 1.5 ms contre 0.12 ms pour la
simulation. Le comportement, entre expérience et simulation semble donc identique cependant
les constantes de temps liées au déplacement et au passage du courant sont totalement
différentes.
Cette approche théorique proposépar Lindmayer [Lin_1] et approfondie par Mutzke [Mut
_1] a étéreprise par de nombreux auteurs pour étudier différents paramètres sur des géométries
simplifiées [Sun_1] [Yan_1] [Yan_3] [Yan_4] [Yan_5] [Ron_3] [Itu_1] [Itu_2] [Yin_1]
[Yin_2] ou sur des géométries industrielles [Ron_3]. Cependant même si cette approche permet
de décrire un comportement cohérent et en accord avec l’expérience, les constantes de temps
sont différentes et tributaires notamment des conditions initiales.
45
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Figure I.26 : Comparaison de la chute de tension en fonction du temps avec et sans prise
en compte de l’érosion du séparateur [Yan_3]
46
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
L’influence du courant de Foucault dans le splitter et dans les rails a aussi été étudiée
[Yan_4][Yin_2]. Pour cette étude, les vapeurs métalliques ne sont pas prises en compte dans
la simulation. L’étude a été menée pour une intensité de courant I = 600 A. L’instant de
commutation et donc de segmentation de l’arc est ralenti par le courant de Foucault, par
conséquent, l’obtention de la tension maximale est retardée (Figure I.27), cependant, cette
différente est négligeable pour un faible nombre de séparateurs [Yan_4][Yin_2].
Figure I.27. Comparaison de l’évolution temporelle de la chute de tension avec (1) et sans
(2) la prise en compte des courants de Foucault [Yan_4].
47
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Sur cette géométrie les auteurs ont étudié l’évolution temporelle du courant et de la tension.
Les résultats obtenus ont étécomparés àdes valeurs expérimentales (Figure I.29).
La «tendance »est similaire avec de plus grandes disparités sur les valeurs de la tension.
Les auteurs expliquent cela par quelques différences sur la géométrie prise en compte et par le
fait que dans la modélisation les vapeurs métalliques ne soient pas prises en compte. Comme
nous pouvons le constater de très nombreux paramètres peuvent être étudiés. Parmi les études
on peut également citer celle de Yin [Yin_1] relative à l’influence du nombre des séparateurs
et àla fréquence du courant. La géométrie est représentée sur la Figure I.30.
48
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
49
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Figure I.31 : Densitédu courant avec une fréquence de 50 Hz (a) t = 0.01 ms (b) t = 0.65 ms
(c) t = 0.86 ms (d) t = 1.23 ms (e) t = 1.26 ms (f) t = 1.45 ms [Yin_1]
Figure I.32 : Comparaison de la tension de l’arc pour une fréquence de l’intensité de courant
de 50, 100 et 200 Hz [Yin_1]
50
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
51
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
La tension de l’arc obtenue pour différents nombres de séparateurs est représentée sur la
Figure I.34. Elle reste constante de 0.1 à0.8 ms pour le cas sans séparateur (0 SP). Les tensions
augmentent avec la présence des séparateurs. Cependant les variations de la tension sont
pratiquement identiques entre le cas avec un séparateur (1 SP) et deux séparateurs (2 SP).
52
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
Il est ànoter que les explications données par l’auteur restent floues, et les représentations
données des champs de la température ou de la norme de la densitéde courant (Figure I.35), ne
permettent pas d’apporter une explication. La courbe «d » de la Figure I.22 est utilisée, la
chute de tension additionnelle devrait être de 20 V en présence d’un séparateur. Cependant,
l’auteur n’a trouvé sur l’intervalle de temps de 0.3 à 0.5 ms que 5 V de plus entre les
configurations avec 1 et 2 séparateurs et aucune explication n’est donnée sur la superposition
des courbes après la segmentation de l’arc (autour de 0.6 ms). Les développements, concernant
les gaines, que nous avons implémentés et qui seront présentés dans la suite du manuscrit, sont
disponibles en «option » dans CFX. Il semblerait que l’auteur se soit limité à utiliser cette
option sans toutefois bien en mesurer la portée et la méthodologie. Il est préciséque le CIF
(Conservative Interface Flux) est appliqué sur l’interface entre la partie fluide et la partie solide
des rails et des séparateurs pour le champ électrique ainsi que le champ magnétique. Cependant
aucune explication n’est fournie sur cette méthode.
Dans cette étude bibliographique, nous avons présenté le fonctionnement d’un DBT et cité
les différents types de DBT. Nous avons également introduit la technologie de coupure au sein
du DBT qui repose sur le principe de la limitation du courant. Ainsi, l’augmentation de la
tension de l’arc est essentielle pour créer cette limitation. Il existe différentes phases dans le
processus de coupure du DBT :
- le déclenchement
- l’ouverture des contacts et la création de l’arc
- la commutation sur le rail supérieur pendant la phase d’ouverture
- le déplacement sur les rails sous l’influence des forces de pression et de Lorentz avec
la possibilité de claquage arrière
- l’entrée et la commutation sur les séparateurs
- la phase de limitation et de décroissance du courant.
53
Chapitre I : Généralités – Position du sujet
anodique et cathodique. Les travaux essentiels de la littérature sur ces différents aspects et leurs
résultats sont présentés dans ce chapitre. Les études expérimentales et théoriques sur la phase
de commutation et de déplacement sont assez complètes, cependant celles sur la phase de
segmentation sont moins nombreuses dû àla complexitédes phénomènes et aux dimensions
des zones àétudier. Une approche macroscopique, basée sur le caractéristique U(J) permettant
de représenter l’accrochage des pieds d’arc sur les séparateurs, a été proposé par le groupe de
Lindmayer et a étéprésentée dans ce chapitre. Cette approche permet de prendre en compte les
chutes de tension supplémentaire (anodique et cathodique) des rails ou des séparateurs sans
pour autant faire intervenir la complexitéde la représentation des gaines. Différents auteurs ont
utilisécette approche et ont présentédes études paramétriques notamment sur le nombre de
séparateurs, cependant la mise en œuvre n’est pas détaillée (les auteurs utilisant un module boite
noire d’Ansys) et des incohérences non expliquées présentes dans leurs travaux. Nous avons
donc décidé d’implémenter nos propres modules en appliquant la même approche. Les études
paramétriques seront présentées dans le chapitre suivant. La géométrie, les conditions initiales
ainsi que les conditions limites seront détaillées.
54
Chapitre II : Modélisation
CHAPITRE II : Modélisation
55
Chapitre II : Modélisation
56
Chapitre II : Modélisation
Les modèles numériques présentent l’avantage d’accéder à des grandeurs physiques qu’il
est difficile d’obtenir expérimentalement. Ils constituent ainsi un outil puissant d’analyse
complémentaire à la mise en œuvre d’expérimentations. Le modèle théorique utilisé dans cette
thèse propose la description fine des phénomènes mis en jeux ainsi qu’une connaissance précise
des paramètres impliqués.
Dans un premier temps, ce chapitre aborde la présentation théorique des équations de base
et du modèle utilisé. La résolution de ces équations est effectuée à l’aide du code commercial
Ansys – Fluent [Ans_1] et de «User Functions » développées dans l’équipe AEPPT. Nous
présentons ensuite le modèle utilisé pour la description du passage du courant entre les
électrodes et le plasma. Ce modèle est appliquésur une géométrie de la littérature sur laquelle
une étude paramétrique est réalisée.
II.1. Introduction
Le plasma d’arc est un mélange de plusieurs types de particules : les particules neutres, les
ions et les électrons. Pour une espèce «a », on définit la densité de particules, la charge
⃗ 𝑎 la température,
électrique et la masse notées respectivement 𝑛𝑎 , 𝑞𝑎 , 𝑚𝑎 , ainsi que 𝑇𝑎 , 𝑃𝑎 , 𝑈
la pression et la vitesse moyenne. Ainsi, la pression totale 𝑃, la masse volumique 𝜌 et la vitesse
⃗ peuvent s’écrire :
du fluide 𝑉
𝑃 = ∑ 𝑃𝑎 (II.1)
𝜌 = ∑ 𝜌𝑎 = ∑ 𝑛𝑎 𝑚𝑎 (II.2)
⃗ = ∑ 𝑛𝑎 𝑚𝑎 𝑈
𝜌𝑉 ⃗𝑎 (II.3)
57
Chapitre II : Modélisation
Ces grandeurs macroscopiques présentent des gradients spatio-temporels qui provoquent des
flux de masse, de quantité de mouvement et d’énergie cinétique au sein de fluide. Sous
l’hypothèse fluide, les équations de Navier Stokes et de conservation de l’énergie décrivent le
plasma et le lien entre ces quantités.
𝜕𝜌
⃗ =0
+ 𝑑𝑖𝑣 𝜌𝑉 (II.4)
𝜕𝑡
⃗
𝜕𝜌𝑉
⃗ ⨂𝑉
+ 𝑑𝑖𝑣(𝜌𝑉 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑃 + 𝑑𝑖𝑣 𝑡 + 𝜌𝑔 + 𝑗 ∧ 𝐵
⃗ ) = −𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗ + 𝑒(∑ 𝑛𝑖 − 𝑛𝑒 )𝐸⃗ (II.5)
𝜕𝑡
L’équation de conservation de l’énergie est une équation de bilan d’énergie pour toutes les
espèces :
𝜕𝜌𝐻
⃗ = 𝜕𝜌 + ∑ 𝑈
+ 𝑑𝑖𝑣 𝜌𝐻𝑉 ⃗ 𝑎 ∙ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗ +𝑆
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑃𝑎 + 𝑗 ∙ 𝐸⃗ − 𝑆𝑟𝑎𝑑 − 𝑑𝑖𝑣𝑄 (II.6)
𝜕𝑡 𝜕𝑡
58
Chapitre II : Modélisation
𝜌𝐻 = ∑ 𝑛𝑎 ℎ𝑎 (II.7)
𝑄 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑇
⃗ = −𝑘 𝑔𝑟𝑎𝑑 (II.8)
𝑘 est la conductivtéthermique.
S est un terme source supplémentaire qui peut être nécessaire pour prendre en compte par
exemple le flux d’enthalpie des électrons.
𝜕𝜌𝐻 𝜕𝜌
⃗ =
+ 𝑑𝑖𝑣 𝜌𝐻𝑉 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑃 + 𝑗 ∙ 𝐸⃗ − 𝑆𝑟𝑎𝑑 − 𝑑𝑖𝑣 𝑘 𝑔𝑟𝑎𝑑
⃗ ∙ 𝑔𝑟𝑎𝑑
+𝑉 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑇 + 𝑆 (II.9)
𝜕𝑡 𝜕𝑡
⃗
⃗ = 𝑗 + 𝜕𝐷
𝑟𝑜𝑡𝐻 (II.10)
𝜕𝑡
⃗
𝜕𝐵
+ 𝑟𝑜𝑡𝐸⃗ = 0 (II.11)
𝜕𝑡
⃗ = 𝜀𝐸⃗
𝐷 (II.12)
⃗ = 𝜇𝐻
𝐵 ⃗ (II.13)
𝑗 = 𝜎𝐸⃗ (II.14)
59
Chapitre II : Modélisation
𝑑𝑖𝑣 𝑗 = 0 (II.15)
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉) = 0
𝑑𝑖𝑣 (−𝜎𝑔𝑟𝑎𝑑 (II.16)
⃗ = ∇×𝐴
𝐵 (II.17)
⃗∇ (∇
⃗ 𝐴) = −𝜇0 𝑗 (II.18)
𝜇 𝑗
𝐴 = 4𝜋0 ∭ ⃗⃗⃗⃗′ |
𝑑𝑉 (II.19)
|𝑟 −𝑟
Enfin, il est ànoter que toutes les propriétés thermodynamiques et de transport dépendent
dans le modèle de la température et de la pression. A titre d’exemple, nous avons représentésur
la Figure II.1, les évolutions de la conductivité électrique et la conductivité thermique d’un
plasma d’air pour deux pressions (1 bar et 8 bar). Ces deux quantités évoluent sur plusieurs
ordres de grandeur (en particulier pour la conductivitéélectrique). On peut aussi observer les
60
Chapitre II : Modélisation
effets de la pression, qui sont surtout marqués à hautes températures avec notamment un
décalage des pics de dissociation et d’ionisation pour la conductivitéthermique. Cet effet est
dûàun décalage avec la pression de la chimie vers les hautes températures.
Les équations décrites ci-dessus nécessitent d’être résolues de façon numérique. Nous
avons choisi d’utiliser le logiciel Ansys – Fluent [Ans_1] adaptépour les plasmas thermiques
par l’équipe AEPPT. Nous présentons la prise en main de ce logiciel dans le paragraphe suivant.
61
Chapitre II : Modélisation
𝜕𝜌∅
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑎⏟𝜕𝑡
+⏟ ⏟ (𝛤∅ 𝑔𝑟𝑎𝑑 (∅)) + ⏟
𝑏 𝑑𝑖𝑣(𝜌𝑣∅) = 𝑑 𝑖𝑣 𝑆∅ (II.20)
(1) (2) (3) (4)
Cette équation possède un terme temporel (1), un terme convectif (2) ainsi qu’un terme diffusif
(3) et en second membre un terme source (4). Suivant l’équation à traiter les termes peuvent ou
pas exister. La résolution de cette équation généralisée permet, moyennant l’adaptation des
paramètres, d’exprimer l’ensemble des équations fluides et électromagnétiques et d’accéder aux
différentes grandeurs (voir Figure II.2). Par rapport aux équations «de base » résolues par
Fluent, (équation de l’énergie - température, équation de la quantitéde mouvement - vitesses,
conservation de la masse), nous avons donc ajoutéla résolution de la conservation du courant
(équation du potentiel scalaire), la résolution du champ magnétique (équations des potentiels
vecteur). La conservation du courant permet d’accéder aux densités du courant, et donc
d’exprimer le terme source de l’équation de l’énergie. Combinées avec le champ magnétique,
les densités de courant composent le terme source des équations de la quantitéde mouvement.
Ces équations sont fortement couplées et des précautions doivent être prises afin de relaxer les
différentes grandeurs et mener le calcul àconverger.
62
Chapitre II : Modélisation
Pour résoudre les équations de Navier-Stokes, le code Fluent utilise une méthode de
discrétisation qui transforme les équations différentielles en un système d’équations algébriques
qui peuvent être résolues pour obtenir une approximation de la solution exacte. Fluent est basé
sur la Méthode des Volumes Finis (FVM), pour la discrétisation des équations fluides [Azz_1].
Elle consiste àtransformer les équations différentielles sous des formes intégrales. Elle peut
être utilisée pour des géométries avec des maillages structurés ou non structurés.
Antérieurement àces travaux, une première thèse avec la sociétéHager a étémenée [Qué_1].
Il s’agissait de mettre en place des expérimentations et un premier modèle d’arc pour les
disjoncteurs basse tension. D’un point de vue numérique, un des points principaux a consisté à
l’étude du déplacement de l’arc dans un disjoncteur basse tension par deux méthodes de
déplacement.
63
Chapitre II : Modélisation
chaque électrode la zone àconductivité électrique maximale et à faire l’hypothèse que le pied
d’arc s’accroche dans cette zone. La méthode a été améliorée par Quémeneur en permettant
pour une même électrode la détermination de plusieurs maximas afin de pouvoir représenter un
accrochage avec deux ou trois pieds. Dans cette méthode, la chambre de coupure est découpée
en tranches élémentaires perpendiculaires aux électrodes, la position du pied d’arc est ensuite
imposée dans la tranche oùla conductivitémoyenne est la plus élevée.
La géométrie théorique étudiée lors des travaux antérieurs est présentée sur la Figure II.3.
Cette géométrie, de taille relativement réduite représente une maquette simplifiée de disjoncteur.
Elle est constituée de deux rails en cuivre, et d’une entrée et d’une sortie qui peuvent être
fermées ou ouvertes [Qué_1]. A noter que la géométrie présentée Figure II.3 est très proche de
la géométrie expérimentale étudiée dans la même thèse si ce n’est l’absence du bras d’ouverture
(contact mobile) non représenté dans la maquette théorique. Une version avec ouverture de
contact et commutation avait aussi ététestée mais cet aspect n’est pas traité par notre étude.
64
Chapitre II : Modélisation
Pour les deux méthodes de déplacement (MCEM et MRGC), l’arc est initialisé par un canal
conducteur situéentre deux rails, il s’agit d’un cylindre où l’on impose une température de 20
kK à l’instant t = 0 s. Comme évoqué, dans les deux méthodes citées, aucune physique
particulière n’avait été implémentée afin de représenter la chute de tension additionnelle due
aux zones hors équilibre. Ainsi, il nous a semblé que l’approche globale était intéressante mais
devait être améliorée, notamment en adoptant l’approche de Lindmayer [Lin_1] qui décrit les
zones proches électrodes comme des zones avec une conductivitéélectrique particulière. Ce
sont ces développements, indispensables pour bien étudier la phase de segmentation, que nous
présentons dans la suite de ce chapitre.
65
Chapitre II : Modélisation
Les phénomènes aux électrodes, au sein de la décharge, sont parmi les plus complexes.
Dans le disjoncteur basse tension, l’interruption de l’arc est principalement due à la
multiplication de tension des gaines aux niveaux des séparateurs dans la chambre de coupure.
Afin de représenter les chutes de tension des gaines à l’aide du modèle, nous avons choisi de
mettre en place une approche qui permet de décrire de façon macroscopique mais réaliste la
chute de tension supplémentaire due au passage du courant dans les rails ou pour chacun des
séparateurs. Etant donnés les temps de calculs nécessaires sur les géométries tridimensionnelles
(de plusieurs jours àplusieurs semaines voir mois), afin de mettre au point cette méthode, et de
confronter nos résultats avec les tendances de la littérature nous avons utiliséles géométries des
travaux d’Iturregi [Itu_1]. Ces travaux présentent l’avantage d’avoir été faits sur des géométries
de dimension relativement réduites et avec un certain nombre d’études paramétriques sur
l’influence du nombre de séparateurs et sur les zones d’entrée et de sortie qui sont plus ou moins
obstruées. Nous verrons par la suite que ces travaux présentent cependant certaines
incohérences.
Il faut souligner le fait que cette géométrie et ses variantes présentent des dimensions très
différentes de celles rencontrées pour des disjoncteurs traditionnels, mais elle a étéchoisie pour
mettre en place le modèle afin d’avoir des temps de calcul acceptables. Il est à noter tout de
même que même avec une telle géométrie 6 jours de calcul avec une parallélisassion sur 6
processeurs sont nécessaires pour obtenir 20 pas de temps. Ces géométries sont présentées sur
la Figure II.4. La chambre possède suivant l’axe x une hauteur de 40 mm, une épaisseur de 2.5
mm sur l’axe y et une largeur de 11 mm sur l’axe z. En raison de la largeur de chambre, les
dimensions des séparateurs sont différentes suivant les géométries. Ainsi dans la configuration
avec un séparateur, celui-ci est deux fois plus épais que lorsque nous considérons deux
séparateurs. D1 représente la distance entre deux rails qui est égale à8 mm,
66
Chapitre II : Modélisation
D2 et D3 sont les distances entre le rail et le séparateur respectivement pour les géométries avec
un et deux séparateurs. Les surfaces «ExAm »et «ExAv »représentent les bouchages amont
et aval, qui peuvent être fermées ou bien ouvertes. Les zones en bleu correspondent aux parties
solides et la zone entre ces parties solides correspond àla zone fluide.
Figure II.4 : Géométrie de la littérature [Itu_1] pour zéro, un et deux séparateurs (gauche à
droite)
67
Chapitre II : Modélisation
Δ𝑦
𝜎𝑒𝑓𝑓 = 𝐽 ∆𝑈 (II.21)
Δ𝑦 représente l’épaisseur de la gaine qui est prise dans notre cas comme l’épaisseur de la maille
proche des électrodes. Nous avons pris la précaution de fixer l’épaisseur de cette maille àune
valeur d’environ 0.1 mm, dimension caractéristique des gaines anodique et cathodique [Ben_1].
Afin de pouvoir estimer la formulation II.21, il est nécessaire d’avoir le lien entre la densité de
courant et la chute de tension. Cette relation est déterminée à partir d’expériences et de travaux
de Lindmayer et al. [Lin_1] qui donne différentes courbes de la chute de tension en fonction de
la densitéde courant.
68
Chapitre II : Modélisation
Ces courbes sont reportées sur la Figure II.6 et représentent la du courant àcommuter sur
le séparateur. Pour rappel (voir chapitre I), d’après l’auteur, les quatre courbes sont relevées
expérimentalement pour différentes configurations et matériaux. La densité du courant tend
vers zéro lorsque la valeur de la tension est faible. Lorsque le courant augmente, la valeur de la
tension passe par un maximum pour une densité du courant de l’ordre de 15 kA/m2, elle se
stabilise ensuite à10 V lorsque la densitéde courant est supérieure ou égale à150 kA/m2. Cette
valeur de 10 V correspond àla chute de tension anodique ou cathodique. Ces courbes permettent
aussi un ajustement de la tension théorique qui est atteinte lorsque la totalitédu courant passe
par un séparateur.
69
Chapitre II : Modélisation
[Ben_1] mais pas pour les zones périphériques àl’arc et celles en proche voisinage
des électrodes. Pour le fluide, une seule équation d’énergie est résolue, en supposant
que toutes les espèces sont àla même température.
L’écoulement est considéré comme laminaire ;
Les vapeurs du PA66 (C6H11O1N1) des parois, les vapeurs de cuivre des rails ou de
fer en provenance des séparateurs ne sont pas prises en compte, même si elles
peuvent modifier les propriétés du plasma et donc le déplacement de l’arc ;
Les gaines aux voisinages des rails et des séparateurs sont traitées par la résistivité
additionnelle [Lin_1] ;
Le champ magnétique est calculé par la méthode hybride: Potentiel vecteur et
Biot&Savart en condition limite [Fre_3];
Le rayonnement est pris en compte en utilisant la méthode du coefficient d’émission
nette.
Sur le dernier point, il est à signaler que d’autres méthodes pourraient être utilisées pour le
traitement du rayonnement comme les méthodes P1 ou DOM en utilisant les coefficients
d’absorption moyen. Ces méthodes permettent non seulement de considérer les pertes dues à
l’émission des régions les plus chaudes, mais également d’envisager de considérer l’absorption
du rayonnement dans le plasma environnant. Le choix du modèle de rayonnement peut affecter
la prédiction de la température dans certaines zones et donc les propriétés du plasma et jouer
sur la prédiction du déplacement de l’arc.
Afin d’initialiser la décharge, un canal conducteur est créé entre les deux rails en injectant
de l’énergie dans un cylindre pendant un court intervalle de temps. Dans l’article d’Iturregi
[Itu_1], l’autrice indique que l’arc est initialisé par un canal de température de 10 kK, sans que
ni la taille de ce canal ni sa pression ne soit précisée.
70
Chapitre II : Modélisation
Potentiel Champ
Condition limite Vitesse Energie
électrique magnétique
Transfert Continuité
Anode v = 0 m/s Biot&Savart
chaleur fluide/solide
Transfert Continuité
Cathode v = 0 m/s Biot&Savart
chaleur fluide/solide
In / dT/dn = 0 j = I/S /
Out / dT/dn = 0 0V /
Neumann
ExAm v = 0 m/s dV/dn = 0 Biot&Savart
Convection
Neumann
ExAv P = Patm. dV/dn = 0 Biot&Savart
Convection
Parois v = 0 m/s 300 k dV/dn = 0 Biot&Savart
Transfert Continuité
Séparateurs v = 0 m/s Biot&Savart
chaleur fluide/solide
Tableau II.1 : Conditions limites utilisées dans la géométrie
71
Chapitre II : Modélisation
Dans cette partie, nous présentons les études paramétriques donnant l’évolution de la
tension en fonction du nombre de séparateurs. L’intensité du courant est constante et égale à50
A. Afin de simuler les gaines anodique et cathodique, la courbe «c »de la Figure II.6 est choisie
et appliquée pour introduire la résistivitéadditionnelle au niveau des rails et des séparateurs. Le
milieu est de l’air à la pression atmosphérique. Pour cette géométrie, le pas de temps de calcul
est de 10 µs. A noter qu’Iturregi dans ses travaux [Itu_1] avait utiliséun pas de temps de 2.5
µs. Pour analyser le comportement de la segmentation de l’arc et réduire le temps de calcul,
l’arc est initialisé à la position x = 1.5 mm devant le séparateur. Pour l’étude paramétrique, un
canal conducteur est initiéàt = 0 entre les deux rails avec une température moyenne égale à20
kK dans un cylindre de 4 mm diamètre.
Nous allons, dans ce qui suit, présenter les résultats obtenus sur les différentes
configurations.
Le comportement de l’arc est présenté par la norme de la densité de courant (Figure II.7) et
de la pression (Figure II.8) sur le plan (xz) en milieu de géométrie. Les polarités anode (A) et
cathode (C) sont précisées sur les figures. L’arc se déplace entre les deux rails sous l’effet de la
force de pression et de la force de Lorentz. Dans cette configuration, le bouchage amont (ExAm)
est ferméet le bouchage aval (ExAv) est ouvert.
72
Chapitre II : Modélisation
Figure II.7 : Norme de la densitécourant dans le cas sans séparateur amont fermé, aval
ouvert (0 Sp_50 A)
Sur la Figure II.7, on constate que la colonne d’arc se galbe à partir de 0.12 ms. Cela peut
être dû à l’effet combiné des pressions en amont supérieures àcelles en aval (Voir Figure II.8)
et de la force de Lorentz créée par les rails qui poussent l’arc vers les séparateurs.
73
Chapitre II : Modélisation
En effet, pour les premiers pas de temps sur la Figure II.8, on constate que la pression est
maximale à l’endroit où l’arc est initié puis s’uniformise à l’arrière de ce dernier jusqu’au
bouchage amont. Cette «uniformisation » de la pression à l’arrière de l’arc peut être expliquée
par un effet de bouchage de l’arc et le fait que la surface amont soit fermée. A l’autre extrémité,
la surface aval étant ouverte àla pression atmosphérique, un gradient de pression existe.
A t = 0.17 ms, la colonne d’arc s’est avancée vers l’aval suivie par les pieds d’arc. A t =
0.19 ms, on constate à l’anode la création de deux pieds d’arc. Nous avons tracé sur la Figure
II.9 les champs de température obtenus. Il apparait que le milieu est préchauffé par
74
Chapitre II : Modélisation
l’avancement de la colonne ce qui entraîne la présence de nouveaux pieds d’arc sur les
électrodes de 0.19 à0.22 ms.
Nous avons mené le même type d’étude sur la géométrie comportant un séparateur en
gardant la même configuration au niveau des entrée/sortie (fermée en amont/ouverte en aval).
75
Chapitre II : Modélisation
La valeur moyenne de la densité de courant est d’environ 3.107 A/m2 dans la colonne d’arc
avec des valeurs plus élevées autour de 6.107 A/m2 près des pieds d’arc et devant le séparateur
lorsque l’arc est galbé (Voir Figure II.10). La forme de l’arc, illustrée par les champs de la
densité et de la température, montre que la colonne d’arc semble entraînée par les pieds d’arc.
Ainsi, l’arc commence à se galber et se déplacer vers le séparateur dès t = 50 µs. A partir de ce
temps, il apparait clairement que le séparateur est un obstacle pour le déplacement de la colonne
d’arc. Poussés par la force de Lorentz les pieds d’arc continuent de se déplacer. Un autre
76
Chapitre II : Modélisation
phénomène àconsidérer sur la colonne est la force de pression. On observe que de 10 µs à0.21
ms, la pression dans la partie aval de la maquette est plus faible que celle en amont (Voir Figure
II.11) créant ainsi un effet de détente.
A t = 0.13 ms, l’arc est galbé à cause de la présence du séparateur et on peut observer
une augmentation de la température au voisinage du séparateur. Cette augmentation de
température favorise la commutation de l’arc sur le séparateur.
77
Chapitre II : Modélisation
78
Chapitre II : Modélisation
A partir de 0.19 ms, le galbe de l’arc s’estompe et le courant circule progressivement dans
le séparateur conduisant à une diminution de la tension totale. L’allure de la tension de l’arc
sera présentée dans la partie suivante (II.6.5.4).
Ces Figures II.10 et II.12, montrent l’aptitude de nos développements à décrire des multi
accrochages et le passage du courant dans les séparateurs. Ces multi accrochages se produisent
après la stagnation de l’arc dans un milieu qui a été chauffé ou qui est resté chaud.
Afin de compléter notre étude, nous avons considéréun cas avec deux séparateurs. A noter
que les temps présentés sur le comportement de l’arc ne sont pas les mêmes que dans les autres
cas. En effet, le déplacement de l’arc, le comportement des processus ainsi que les temps
«d’intérêts » sont différents. Les champs de la densitéde courant et de la température sont
donnés sur les Figures II.13 et II.14. Pendant les premiers instants, jusqu’à t = 0.14 ms, le
comportement de l’arc est similaire à celui du cas avec un séparateur.
A t = 0.16 ms l’arc commence à sauter sur les séparateurs et deux pieds d’arc apparaissent
(contre 0. 21 ms pour un séparateur). Sur la Figure II.13, pour les temps 0.14 ms et 0.15 ms la
densité de courant à travers les séparateurs augmente et le courant qui circulait autour des
séparateurs diminue. Même si les temps présentés ne sont pas les mêmes, on constate un
comportement différent pour la commutation de l’arc suivant le nombre de séparateurs. Dans
le cas àdeux séparateurs, l'arc n'est pas autant galbéque dans le cas avec un séparateur. En effet,
il commute plus rapidement sur les séparateurs conduisant àune augmentation rapide de la
tension (augmentation de 15 V de 0.14 à0.16 ms). La courbe de tension sera présentée dans la
partie suivante pour une analyse comparative suivant le nombre de séparateurs (Voir Figure
II.15). A t = 0.17 ms, des accrochages en multipoints peuvent être observés sur une même
électrode. Cependant, ils sont moins fréquents que dans le cas àun séparateur. Enfin, il est à
noter que quel que soit le nombre de séparateurs, les températures dans le plasma sont du même
ordre de grandeur (Voir Figure II.13 et Figure II.14) et le comportement de l'arc est similaire
côtéanode ou cathode.
79
Chapitre II : Modélisation
Lorsque l'arc a commuté (Figure II.13), il existe trois portions d’arcs. L'arc central situé
entre les deux séparateurs est toujours en position arrière. Cela peut être expliquépar le fait que
les deux pieds d'arc sur les rails sont poussés par les forces électromagnétiques dues à la
circulation du courant dans les rails. La position arrière de l'arc central contribue àpousser les
pieds de l'arc sur les rails par effet de boucle. Ce comportement avait été vu lors de l’étude
bibliographique sur des travaux expérimentaux [Lin_1]. Il s’agit là d’un point intéressant qui
laisse présager la complexité de ce qu’il se passe pour des configurations plus proches de la
réalitéavec plus d’une dizaine de séparateurs.
80
Chapitre II : Modélisation
La Figure II.15 donne les évolutions de tension de l’arc en fonction du temps pour différents
nombres de séparateurs dans la chambre (Aucun séparateur – 0 Sp ; Un séparateur – 1 Sp ; 2
séparateurs – 2 Sp). Le premier temps de calcul avec la résolution de toutes les équations est à
t = 10 µs, correspondant aux premières valeurs de chute de tension tracées sur la Figure II.15.
Pendant deux pas de temps le comportement de l’arc est similaire pour les trois configurations,
l’arc est situé entre les deux rails et la présence des séparateurs n’influence pas la tension de la
colonne d’arc.
81
Chapitre II : Modélisation
Figure II.15 : Evolutions de la tension de l’arc pour zéro (0 Sp), un (1 Sp) et deux (2 Sp)
séparateurs
Dans le cas avec deux séparateurs (2 Sp), le déplacement de l’arc et le comportement des
processus sont différents. A t = 0.14 ms, la tension de l’arc augmente jusqu’à 77 V tant que l'arc
est galbé devant les séparateurs. Une fois l’arc commuté dans les cas avec séparateurs, àt =
0.25 ms, la différence de la tension pour un et deux séparateurs n’est que de 4 V. On aurait pu
s’attendre à ce que le passage d’un àdeux séparateurs augmente sensiblement la tension dûà
la présence de plus de gaines. Ainsi, une tension supplémentaire de 20 V entre un et deux
séparateurs devrait exister. Cependant, l’interprétation reste difficile àfaire car les chemins de
82
Chapitre II : Modélisation
courant, les longueurs d’arc, les positions des pieds d’arc ainsi que la température moyenne
sont différentes.
83
Chapitre II : Modélisation
Concernant la commutation, sur la Figure II.16, l’arc a sauté sur les séparateurs à t = 0.13
ms et les pieds d’arc arc se déplacent jusqu’aux deux tiers du séparateur àt = 0.2 ms avec
l’apparition de nouveaux pieds d’arcs à l’avant à t= 0.15 ms. En comparant avec ce qui est
84
Chapitre II : Modélisation
observé à 50 A (Figure II.13) l’arc à 0.2 ms n’était qu’à la moitié du séparateur. Il avance donc
plus rapidement à100 A qu’à 50 A probablement du fait des forces de Lorentz deux fois plus
importantes puisque le courant a étédoublé. Sur la température àprésent (Figure II.17), on peut
constater qu’elle est plus importante à 100 A (autour de 20 kK) qu’à 50 A (autour de 15 kK).
Cela peut être expliquépar une puissance injectée plus importante.
Sur la Figure II.18, nous présentons la chute de tension entre les deux rails pour deux valeurs
de l'intensitédu courant 50 A et 100 A. Pour le courant à100 A, la chute de tension totale est
plus élevée lorsque l'arc se situe entre les deux rails avec une différence de 8 V.
Figure II.18 : Influence de l’intensité de courant sur les évolutions de la tension pour le
cas àdeux séparateurs
85
Chapitre II : Modélisation
- Elle est de faibles dimensions et permet donc de tourner les différents cas envisagés plus
aisément (5 jours par configuration dans le cas d’un amorçage devant le séparateur).
- Une seule géométrie est construite, les cellules sont ensuite affectées en solides ou
fluides suivant le nombre de séparateurs envisagées.
- Les résultats obtenus peuvent être confrontés à ceux de la littérature.
- Lors de notre étude bibliographique, certains résultats présentés par l’auteur Iturregi et
al [Itu_1], nous avaient semblé incohérents et nous voulions les infirmer/conforter.
- Dernier point, les auteurs ont utilisé un module optionnel boite noire sans trop expliquer
et justifier ce qui était mis en place.
Nous avons étudié deux paramètres, l’influence du nombre de séparateurs sur l’évolution
temporelle de la tension pour une intensité de courant fixe de I = 50 A, et l’influence de
l’intensité du courant I1 = 50 A et I2 = 100 A. La méthode d’initialisation de l’arc est identique
à celle utilisée par les auteurs, à savoir la mise en place d’un canal de température afin de
permettre, grâce à la valeur de la conductivité électrique correspondante, la circulation du
courant. Contrairement aux résultats trouvés par l’auteur nous avons bien une évolution de la
tension différente suivant la configuration étudiée avec des valeurs de la tension totale d’autant
plus grandes que le nombre de séparateurs est élevé. Les résultats sont toutefois difficiles à
interpréter, en effet suivant le nombre de séparateur l’arc pour un temps donné est plus ou moins
galbé, et l’arc peut ou non avoir commuté partiellement ou en totalité. La tension est la
résultante de la longueur de l’arc et des chutes de tension. On ne retrouve donc pas lors de la
comparaison pour un temps donnéla différence des 20 V systématiques qui proviendraient des
chutes de tension dues aux gaines des séparateurs. Néanmoins l’analyse des résultats montre
bien la cohérence du comportement décrit par le modèle mis en place et l’aptitude du code à
décrire la segmentation du courant avec la prise en compte de l’augmentation de la tension.
L’étude sur l’influence de la valeur de l’intensité de courant était elle aussi destinée à montrer
la cohérence du comportement décrit par le modèle. L’augmentation de la valeur du courant
86
Chapitre II : Modélisation
conduit à un plasma plus chaud qui préchauffe le milieu gazeux avant que l’arc ne se déplace.
Cette augmentation de la valeur de l’intensité de courant amène aussi à des valeurs des forces
de Lorentz supérieures et donc à un déplacement plus rapide. L’arc à 100 A arrive donc plus
tôt au niveau des séparateurs. Une autre conséquence réside dans la résistivité de l’arc. L’arc
pour I = 100 A se galbe moins sur le séparateur et commute plus facilement. Ce résultat est
visible sur la Figure II.18.
Les résultats et configurations utilisés jusqu’à présent étaient destinés à une étape de
confrontation et d’interprétation. Les conditions aux limites et initiales étaient calées sur celles
utilisées par les auteurs. Comme nous l’avons vu très peu de ces résultats sont confrontés avec
des résultats expérimentaux, et lorsque cela est fait, même si les tendances sont similaires, les
constantes de temps des phénomènes et des vitesses de déplacement sont totalement différentes.
Nous allons donc àprésent utiliser notre modèle et confronter les résultats avec les travaux
expérimentaux issus de nos maquettes. Dans un premier temps nous allons présenter nos
configurations expérimentales, ainsi que les études paramétriques réalisées avant de confronter
ces résultats àceux de la modélisation et au difficile choix des conditions initiales.
87
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
88
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
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Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
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Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Les premiers travaux ont consistéàprendre en main la maquette expérimentale qui avait
été utilisée dans les travaux précédemment menés dans l’équipe AEPPT [Qué_1] ainsi que les
outils associés. Puis, une nouvelle maquette a été mise en place pour réaliser différentes
configurations expérimentales. Dans ce chapitre, nous présenterons àla fois les outils utilisés
pour le diagnostic de la décharge mais également ceux nécessaires à l’exploitation des résultats.
Dans un premier temps, la prise en main de la maquette utilisée dans les travaux antérieurs
a été réalisée afin de se sensibiliser et se familiariser avec le dispositif expérimental. Cette
maquette est présentée sur la Figure III.1. Elle est composée d’une chambre de 90x22 mm sur
10 mm de profondeur, de deux rails en cuivre, d’un axe sur lequel est fixéun bras rotatif. Des
bouchages sont présentes en amont et aval pour l’échappement des gaz. Ces bouchages peuvent
être partiellement ou totalement fermées. Une façade en plexiglass permet de fermer l’avant de
la maquette. Cette chambre est instrumentée en capteurs de pressions localisés sur la face arrière.
Deux types d’amorçage peuvent être utilisés, un amorçage par fil fusible ou un amorçage
par contact à l’aide d’un bras rotatif. Le fil fusible nécessite un démontage de la partie en
91
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
plexiglass située sur la face avant et un positionnement du fil de cuivre entre les deux rails.
L’amorçage par bras rotatif est réalisé par un système d’ouverture qui est présenté sur la Figure
III.2.
Une gâchette (2) doit être armée. Elle bloque une masse (1) reliée àun ressort (4). Lors du
déclenchement, un solénoïde reliéen (2) libère la gâchette qui met la masse en mouvement sous
l’action du rappel d’un ressort qui vient percuter un levier (3) qui actionne le bras. La flèche
horizontale représente la translation de la masse qui est libérée par la gâchette. Cette masse
vient percuter le bras et le mettre en rotation afin de bouger le contact mobile (Figure III.1) du
rail inférieur vers le rail supérieur.
Cette maquette permet d’étudier le comportement de l’arc lors de la commutation, ainsi que
l’influence de la vitesse d’ouverture du bras. Cependant, la phase de segmentation n’a pas été
étudiée sur cette maquette du fait qu’elle ne possède pas de séparateur. Afin d’étudier la
segmentation de l’arc, nous avons utilisé une nouvelle maquette qui permet, grâce à sa
conception, beaucoup plus de latitude pour la réalisation des expériences ainsi qu’un gain de
temps considérable pour la mise en œuvre des différents cas, notamment lors de la mise en
place du fil fusible. Cette nouvelle maquette, mise àdisposition par Hager et issue des travaux
de Gauthier Déplaude [Dép_1], est présentée dans la section suivante (III.1.2).
92
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Un schéma de cette nouvelle maquette est présentésur la Figure III.3. On peut constater que
la chambre de la nouvelle maquette permet de positionner des séparateurs dans la zone aval
(Partie haute). Les rails et les séparateurs sont en acier doux revêtus de nickel. Les dimensions
des éléments sont données dans le tableau suivant :
93
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
L’alimentation utilisée est présentée sur la Figure III.4. Elle est constituée de bancs de
condensateurs et d’inductances dont les différents jeux sont donnés dans le Tableau III.2. Ce
banc est commandé par un circuit électronique à base de thyristors. Le circuit LC chargé
généralement entre 300 et 600 V génère lors de la décharge une demi-alternance de courant de
50 Hz qui peut atteindre une intensitécrête de 10 kA pendant 10 ms. La fréquence ainsi obtenue
est similaire à celle observée sur les réseaux électriques domestiques. Le choix d’associer un
jeu de capacité de puissance à une valeur d’inductance permet de faire varier le courant crête
(courant maximum) de l’onde obtenue tout en conservant la fréquence de 50 Hz.
94
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Banc LC
La Figure III.5 représente un schéma électrique simplifié du banc d’énergie sur lequel nous
avons fait apparaitre les tensions et intensités mesurées. Ainsi, nous mesurons le courant
circulant au travers de la décharge, la tension aux bornes des rails de la maquette ainsi que la
tension aux bornes du banc de capacités.
95
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
La commande sur le thyristor Th1 permet de commuter l’énergie depuis le banc d’énergie
vers la maquette. Le thyristor Th2 permet de court-circuiter la maquette et donc de mettre fin à
la décharge dans la maquette. D est une diode àroue libre, elle permet de dériver l’alternance
négative du courant.
Le diagnostic est complétépar une caméra rapide Photron SA5. Elle peut acquérir jusqu’à
1.3 million d’images par seconde mais sur une zone fenêtrée. La taille maximale d’acquisition
de la caméra est à1024 x 1024 pixels. A cette taille, une résolution de 7000 images par seconde
peut être atteinte. Nous utilisons une focale de 105 mm pour l’acquisition des vidéos. Des filtres
de densiténeutre NDX4 et NDX32 sont àdisposition (respectivement atténuations x4 et x32).
Cette caméra possède son propre logiciel de configuration fourni par le constructeur. Cependant,
afin de pouvoir effectuer des mesures statistiques en utilisant toujours les mêmes luminosités
et critères pour la détermination du positionnement des pieds d’arc et de la colonne d’arc, nous
avons développé un logiciel de traitement des images à l’aide du logiciel Matlab. Le traitement
des images sera présentédans la partie III.1.6.
96
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
III.1.5. Synchronisation
La caméra rapide permet d’obtenir des séquences consécutives de plusieurs dizaines voire
centaines d’images. Le traitement image/image par un opérateur n’est pas envisageable. Ainsi,
97
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
un outil d’exploitation avait été développé sous Matlab durant la thèse de Jean Quéméneur
[Qué_1] afin de pouvoir déterminer, àpartir des images obtenues, une estimation de la position
des pieds d’arc à partir de la localisation des maxima d’émissivité en proche voisinage des rails.
Un exemple de traitement est donnésur la Figure III.7.
Figure III.7 : Images de la caméra rapide traitées par le logiciel de détection de l’arc pour
la maquette antérieure [Qué_2]
Lors de l’utilisation de cet outil, dans un premier temps un masque est créé, permettant de
cibler la zone d’intérêt. Cette zone correspond àla chambre et est délimitée par un rectangle
rouge. Enfin une zone verte et une zone bleue (non visibles sur la Figure III.7) sont définies en
proche voisinage des rails sur l’ensemble de leur longueur. C’est sur les zones définies par ces
masques de couleur que seront recherchées les positions des pieds d’arc. Deux croix,
correspondantes àchaque pied, sont positionnées sur chaque image, ce qui revient àréaliser un
suivi temporel des pieds d’arc. A équidistance des deux croix, une troisième permettra de
localiser la position moyenne de la colonne de plasma sur la partie la plus lumineuse. Les
positions désignent les zones de plus fortes luminosités. Pour cela la somme des composantes
des couleurs est calculée sur l’ensemble des pixels de l’image. La position de la croix
correspond au pixel qui présente la valeur maximale c’est-à-dire la luminositéla plus grande.
Sur la Figure III.7, nous pouvons voir les différentes croix pour huit instants allant de t = 1.5
ms à 3 ms. Cet outil a l’avantage de pouvoir aussi traiter des résultats issus du code
magnétohydrodynamique àpartir du «coefficient d’émission nette ». Il nous a sembléalors
pertinent de continuer à utiliser cet outil en l’adaptant aux différentes configurations étudiées
dans cette thèse notamment les configurations avec des séparateurs.
98
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Nous illustrons sur la Figure III.8, les modifications réalisées sur l’outil d’analyse des
images. Ces modifications sont liées àla géométrie de la nouvelle maquette. Elles consistent
essentiellement àdéfinir les contours des séparateurs et àprendre en compte la présence de
plusieurs pieds d’arc, notamment dans la zone des séparateurs et en un changement de
l’orientation de la maquette lorsque nécessaire.
Sur les deux premières images de gauche, nous retrouvons les résultats tels qu’observés
précédemment (Figure III.7), àsavoir, la géométrie avec le positionnement de trois croix pour
repérer les positions des deux accrochages et la position moyenne de la colonne. Les trois
images de droite illustrent la modification de l’outil. Lors de la présence d’un séparateur, 2
masques de couleur supplémentaires doivent être définis afin de rechercher la position des pieds
d’arc.
Figure III.8 : Images de la caméra rapide traitées par le logiciel de détection de l’arc pour la
nouvelle maquette
99
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
La Figure III.9 donne un résultat de l’outil modifié avec une vue générale pour deux
séparateurs. Une fois l’arc commuté sur les séparateurs, de nouvelle croix sont représentées sur
la figure pour les différentes portions de l’arc. Les courbes de courant ainsi que de tension sont
représentées sur le côté droit. La complexité de l’étude réside en partie dans la quasi
impossibilité d’analyser les signaux électriques ou les images de façon indépendantes sans
prendre le risque d’une mauvaise interprétation. Ainsi, afin de pouvoir réaliser une analyse
précise du cas étudié, notre logiciel de post-traitement est indispensable. Il permet d’afficher de
façon simultanée àla fois les signaux électriques et l’image de la décharge. Afin d’être plus
précis et pertinent, un curseur de position en jaune (positionnésur le maximum d’intensité sur
la figure III.9) se déplace temporellement sur les signaux électriques afin d’être en corrélation
avec le défilement des images de la décharge.
100
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
La courbe bleue représente la tension de l’arc mesurée entre deux rails et la courbe rouge
le courant d’arc. Dans la partie haute de la Figure III.9 sont affichés : la vitesse d’acquisition
de la caméra (12000 i/s), la résolution d’image (896 x704 pixels), le numéro d’image (30) et le
temps correspondant (2.5 ms). Les images sont généralement obtenues avec un temps
d’exposition inférieur à leur fréquence d’échantillonnage. Nous préciserons ce point plus tard.
Le courant présumé est une grandeur importante pour vérifier l’effet de la limitation du
courant. Nous avons d’abord essayé de déterminer ce courant présumé par un tir dans une
résistance dont nous avons supposé la valeur équivalente à la résistance de l’arc en l’absence
de limitation. La résistance de l’arc a été déterminée de deux manières :
D’une part à l’aide du modèle qui, pour une configuration identique à celle de notre
expérience, nous permet de déterminer une résistance de l’espace inter rail en présence de l’arc
d’environ 0.1 mΩ. D’autre part en réalisant simplement la division de la tension d’arc mesurée
par le courant de la décharge en l’absence de limitation.
La Figure III.10 illustre les indications ci-dessus. Pour la détermination du courant de court-
circuit, une tension de charge du banc 300 V a été choisie. La configuration utilisée est la
configuration 𝐿3 𝐶3 (Tableau III.2).
101
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Une seconde façon de déterminer le courant présumépour une tension de charge donnée est
de déterminer 𝐿𝑒𝑞 et 𝑅𝑒𝑞 afin de pouvoir reconstruire un modèle de circuit plus complet. Pour
cela, nous utilisons par exemple la courbe de courant mesuré lors d’un tir en court-circuit en
mettant la sortie du thyristor Th1 directement au potentiel zéro (masse) du générateur, ou un tir
sur une charge connue (0.1 Ω). Ensuite, à l’aide d’un code également développé dans l’équipe
AEPPT, nous pouvons remonter aux paramètres du circuit correspondant au signal mesuré.
Dans le cadre des signaux issus d’un banc d’énergie, on obtient généralement des sinus amortis.
La solution de l’équation différentielle régissant le circuit est de la forme :
L’objectif du programme est d’optimiser à l’aide de la méthode des moindres carrés les
paramètres K, λ et ω de façon à approximer le signal expérimental de référence. Connaissant
ainsi la valeur de la constante de décroissance λ et la valeur de la pulsation du signal ω, il est
aiséde remonter aux valeurs de R et de L du circuit [Mar_1]. Ainsi, nous obtenons un modèle
de circuit électrique permettant de générer les courants présumés pour n’importe quel niveau
102
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Dans les parties qui vont suivre, nous allons présenter les résultats de notre étude
paramétrique. Cette étude consiste à observer sur le comportement de l’arc :
Pour chacune de ces études, nous présenterons lorsque cela est pertinent, les mesures de
courant et tension que nous tenterons d’interpréter ainsi que les positions des pieds d’arc et les
images obtenues par caméra rapide.
Schéma de principe : étude du nombre des séparateurs – Les parties grisées correspondent à
d’éventuels zones de bouchage par des évents, le trait rouge à un séparateur.
Dans cette partie, nous allons étudier l’influence du nombre de séparateurs sur les signaux
électriques ainsi que le comportement de la décharge à l’aide de notre logiciel de post traitement.
Les mesures électriques permettent d’observer les chutes de tension et de déduire par leurs
variations le positionnement de l’arc dans la géométrie. Par exemple, un arc positionné devant
103
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
les séparateurs se traduit par de fortes variations de la tension, suivi d’une tension plus élevée
de par l’existence des chutes additionnelles lorsqu’il a commuté dessus.
Sur cette configuration, les conditions d’échappement des gaz sont : amont ferméet aval
ouvert (F-O). Pour chaque configuration, trois essais sont réalisés. La vitesse d’acquisition de
la caméra rapide est de 12 000 image/s et l’obturation est de 1/102 000 s. Le banc L3C3 a été
choisi avec une tension de charge à300 V ce qui correspond àun courant nominal de 800 A.
Les séparateurs de la forme "pleine" sont utilisés dans un premier temps afin de comparer avec
les résultats disponibles dans la littérature (Voir Figure III.12).
La Figure III.13 présente la tension moyenne obtenue dans la chambre lors de trois tirs entre
les deux rails pour zéro, un et deux séparateurs. Les barres d’incertitude correspondent à deux
fois l’écart type de mesure.
104
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Figure III.13 : Evolution de la tension pour zéro (0 Sp), un (1 Sp) et deux séparateurs (2
Sp) en configuration (F-O)
Pour les trois configurations, on observe un pic situé autour de t = 0.33 ms. Ce pic
correspond àla vaporisation (partielle) du fil fusible après son échauffement lors du passage du
courant. Ce phénomène conduit à la création d’un plasma et àla circulation du courant entre
les deux rails. Nous constatons une baisse brutale de la tension au-delàdu pic. Cela s’explique
par la création d’un canal conducteur et par la conductivitédu milieu qui permet au courant de
circuler avec une moindre différence de potentiel entre les rails.
Dans le cas 0 Sp, la chute de tension observée reste la même durant l’intégralité de la durée
de vie de la décharge avec une valeur de tension autour de 70 V. En effet, aucun phénomène ne
vient perturber l’arc qui se déplace le long des rails. Son allongement ne semble pas être modifié
lors du déplacement ce qui justifie la valeur quasiment constante de la tension. Cette valeur de
tension correspond à la somme de la tension de la colonne d’arc et des chutes de tension des
gaines anodique et cathodique [Vac_1].
Dans les cas 1 Sp et 2 Sp, et après la chute de tension, la tension se stabilise aux environs
de 70 V sur environ 0.5 ms. A partir de 1 ms environ, la valeur de la tension ré-augmente. A
ces instants-là, l’arc commence à s’approcher des séparateurs. Pendant l’intervalle de temps de
1 à 1.3 ms, l’arc est galbé devant le séparateur. En effet les conditions ne sont pas réunies afin
de permettre à l’arc de commuter dessus. Afin que l’arc puisse s’accrocher sur les séparateurs,
une conductivitéélectrique suffisante doit exister. Pour cela il faut que la zone au voisinage du
séparateur soit assez chaude et que la différence de potentiel puisse assurer le passage du
courant. Tant que ces conditions ne sont pas réunies, l’arc ne peut s’accrocher. Cependant les
105
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
forces de pression et de Lorentz continuent de s’exercer sur l’arc et le poussent vers l’aval.
Ainsi les pieds d’arc peuvent se trouver plus en devant que la colonne ce qui produit un effet
de galbe. A ces conditions citées viennent se rajouter des effets de viscosité. En effet dans l’air
autour de 10 kK la viscositéest maximale, ainsi le séparateur se présente comme un obstacle
qui ralentit la progression de l’arc. Cet effet agira d’autant plus que le nombre des séparateurs
sera élevé.
Après 1.3 ms, les deux configurations (1 Sp et 2 Sp) ont des évolutions identiques seulement
différenciées par une tension plus élevée dans le cas 2 Sp de par la présence de deux gaines
supplémentaires. Les courbes s’arrêtent à 2.5 ms car l’arc arrive à la fin de la chambre. La
différence de tension entre les deux courbes est d’environ 20 V. En partant du principe que les
longueurs d’arc seraient équivalentes une fois l’arc devant les séparateurs dans les cas 1 Sp et
2 Sp, il est possible de supposer que cette différence s’explique par la présence de chutes de
tension anodique et cathodique uniquement liées à la présence d’un séparateur supplémentaire.
Autrement dit, dans cette géométrie, l’ajout d’un séparateur n’impacte pas la longueur de la
colonne d’arc mais les chutes de tension anodique et cathodique s’ajoutent à la tension totale :
OùN représente le nombre de séparateurs. Ceci nous conduit àestimer une chute de tension
additionnelle de 15 V par chute anodique et cathodique.
Sur la Figure III.14, nous avons représenté l’évolution du courant moyen pour zéro, un et
deux séparateurs. Sur la même figure, le courant présumécorrespondant au courant appliqué
sans limitation est tracé. Nous constatons un début de limitation du courant autour de 1.3 ms,
cela se traduit par des courants plus faibles lorsque ce dernier est limité. Ce temps correspond
à l’arrivée de l’arc près des séparateurs. Cette limitation augmente avec le nombre des
séparateurs comme on peut l’observer à partir des courbes rouge (1 Sp) et vertes (2 Sp).
106
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Figure III.14 : Courant présuméet courant moyen pour zéro, un et deux séparateurs
Au total, huit configurations ont étéétudiées au niveau des bouchages: Ouvert (O), fermée
(F) ou partiellement ouvert (PO) pour les positions amont ou aval. Chaque cas est reproduit
trois fois. Ces cas sont présentés dans le Tableau III.3.
107
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Les parois utilisées pour modifier l’évacuation sont présentées sur la Figure III.15 : Fermé
et Partiellement Ouvert.
Dans cette étude, nous avons chargéle condensateur à300 V. Cela génère une onde de
courant avec pour valeur maximale d’environ 820 A.
La Figure III.16 et la Figure III.17 présentent respectivement les positions moyennes des
pieds anodique et cathodique en fonction du temps pour le cas sans séparateur. Lorsque les
écarts types étaient trop importants et que la lisibilitédes courbes devenait difficile, nous avons
choisi d’utiliser des enveloppes. Ces enveloppes représentent le maximum et le minimum pour
une série de tir en chaque instant. Les cas 1, 2, 3 permettent de montrer l’influence de la surface
de bouchage amont sur le déplacement de l’arc. Pour ces 3 cas, l’évacuation côté aval est
ouverte. La fermeture progressive du bouchage amont (cas 1 vers 3) entraîne une augmentation
de la vitesse de déplacement de l’arc. Cette différence est probablement due à des effets de
pression. Une diminution de l’ouverture amont de 85% (cas 2) permet d’augmenter la vitesse
moyenne de v1 = 17.6 m/s (cas 1) àv2 = 37.6 m/s (cas 2) soit plus du double de la vitesse sans
108
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
bouchage. Ces vitesses sont calculées àpartir des positions moyennes données sur les Figures
III.16 et III.17.
Figure III.16 : Position moyenne du pied d’arc anodique sans séparateur (0 Sp)
L’ouverture amont totalement fermée conduit àune vitesse v3 = 38.4 m/s (cas 3). Bien
entendu dans ce cas, la viscositédu plasma entraîne un effet de bouchage de la zone amont. En
effet, l’air emprisonné dans cette zone est bloquéentre le plasma et la paroi. Il en résulte une
montée en pression probablement liée aux efforts hydrodynamiques du plasma et à son
réchauffement. Cette surpression en amont de l’arc joue un rôle non négligeable dans la vitesse
de déplacement de l’arc (cas 2 et 3). Ce phénomène est amplifiépar le fait que l’ouverture aval
de la maquette est ouverte et qu’il n’y a pas d’obstacle à l’écoulement dans la direction aval.
Au contraire, lorsque le côtéaval de la maquette est partiellement fermé(cas 4), nous pouvons
observer une diminution de la vitesse moyenne v4. En effet l’arc se déplaçant vers l’aval avec
une certaine viscosité et occupant la majeure partie de la largeur de la chambre, l’air ne peut
s’évacuer en aval, ce dernier se retrouve prisonnier, se réchauffe et monte en pression. Cette
pression en aval vient s’opposer au déplacement de l’arc. D’où la diminution de la vitesse de
déplacement.
109
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Une comparaison entre la Figure III.16 et la Figure III.17 montre que le comportement est
similaire pour les pieds d’arc anodique et cathodique et que les vitesses sont du même ordre de
grandeur en l’absence de séparateur et cela quelle que soit la configuration (cas 1 à 4).
La Figure III.18 présente les positions moyennes des pieds anodique et cathodique en
fonction du temps pour 1 Sp et pour quatre configurations de bouchage. La partie supérieure de
la figure est relative à l’anode et la partie inférieure àla cathode. Le trait pointilléhorizontal
matérialise la position du devant du séparateur. Avec la présence du séparateur dans la chambre
de coupure, les mesures du déplacement des pieds d’arc sont moins reproductibles et présentent
des enveloppes plus grandes. Les pentes des courbes côtécathodique suggèrent une vitesse de
déplacement du pied d’arc plus grande. Ce résultat a été corroboré par les images vidéo. Ces
mêmes images ont montré que le pied d’arc cathodique était plus resserré suggérant une force
de Lorentz plus grande qui serait plus efficace pour le déplacement.
110
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Figure III.18 : Positions moyennes des pieds d’arc avec un séparateur (1 Sp) : Côtés
anodique (Partie supérieure) et cathodique (Partie inférieure)
Contrairement aux Figures III.16 et III.17 (qui ne possèdent pas de séparateur et donc de
trait pointillé) nous pouvons observer un changement de pente dans l’évolution des courbes au
niveau du séparateur. Ce retard provient du fait que l’arc stagne devant le séparateur avant de
commuter dessus. Lorsque la géométrie est partiellement fermée ou fermée en amont (Cas 2 et
Cas 3) les pieds d’arc se déplacent plus vite à condition de ne pas être perturbés pas une sortie
fermée (Cas 4).
Ainsi le contrôle de l’écoulement semble jouer une place prépondérante sur le déplacement
de l’arc. Dans la configuration (O-O) (Cas 1) nous observons un arc beaucoup plus lent ce qui
suggère que pour les cas où au moins une des ouvertures est fermée la force de pression est
111
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
prédominante sur la force de Lorentz. Bien que les courbes présentent des barres d’erreur
relativement importantes, les pieds d’arc cathodique semblent se déplacer plus rapidement que
les pieds anodiques. L’accrochage au niveau de l’anode étant plus diffus, la force de Lorentz
pourrait être plus faible, ce qui conduirait àune vitesse moins élevée.
Dans les études précédentes, nous avons utiliséles séparateurs de forme "pleine", ce qui ne
correspond pas à une configuration réelle de disjoncteur basse tension. Nous allons donc à
présent étudier l’influence de la forme des séparateurs sur le comportement de l’arc au travers
des caractéristiques électriques et à l’aide de l’imagerie.
La Figure III.19 montre les deux formes de séparateur qui ont été étudiées. La forme
"pleine" a étéutilisée pour les tests dans les sections III.2.2 et III.2.3. En réalité, la forme "U"
est plus représentative de la géométrie d’un disjoncteur basse tension. La forme des séparateurs
a une grande influence sur la répartition de la densitédu flux magnétique [Itu_1]. Les conditions
expérimentales sont identiques àcelles présentées dans la section III.2.2 oùl’entrée amont est
fermée et celle aval ouverte (F-O), c’est la configuration la plus proche de la configuration
réelle.
Dans cette partie, les déplacements de l’arc vont être présentés par les images de la caméra
rapides. La caméra rapide possède une vitesse d’acquisition de 12 000 image/s et l’obturation
est 1/102000 s, les filtres NDX4 et NDX32 sont utilisés pour limiter la saturation des images.
112
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
La Figure III.20 montre les tensions moyennes de l’arc avec un et deux séparateurs dans la
chambre pour des séparateurs de forme "pleine" ou en "U". Chaque courbe représente la
moyenne de trois tirs. Les augmentations de la tension sont observées plus tôt dans les cas avec
les séparateurs de la forme "pleine" (à1 ms) que pour les cas avec les séparateurs de la forme
"U" (à1.1 ms). La forme "U" segmente l’arc de façon plus progressive, l’arc rentre dans le plan
avant du séparateur mais il ne rencontre pas immédiatement de surface s’opposant àlui. La
limitation «franche » et l’apparition des chutes de tension anodique et cathodique apparaissent
légèrement plus tard.
Figure III.20 : Tension moyenne de l’arc avec un et deux séparateurs pour différentes formes
de séparateur
113
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Les images présentées dans cette partie sont obtenues par la caméra rapide en utilisant
l’outil de traitement présenté dans la section III.1.6. La géométrie de l’étude est rappelée sur la
Figure III.21. Cette Figure comporte l’image globale sur laquelle apparaissent les masques
servant aux traitements. Le rectangle rouge correspond à la zone qui est traitée par l’outil
développé. Les trais vert et bleu correspondent aux zones situées au proche voisinage des rails
et servent pour la détermination de la localisation des pieds anodique et cathodique àpartir de
la luminosité.
114
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
La Figure III.22 présente le déplacement de l’arc pour un tir avec le séparateur de forme
"pleine" pour différents temps. L’évolution de la tension correspondante est illustrée sur la
Figure III.23. La corrélation des Figures III.22 et III.23 permet de faire l’interprétation suivante :
le fil fusible se vaporise à t = 0.33 ms. L’arc se déplace vers le séparateur (0.33 ms < t < 0.92
ms) puis stagne et se galbe (0.92 ms < t < 1.42 ms) devant le séparateur. Il commute sur le
séparateur à t = 1.42 ms. Entre 1 et 2 ms, d’après les résultats observés sur la Figure III.22, la
tension de l’arc passe de 60 à 95 V. Cette tension additionnelle correspond à la contribution des
chutes anodique et cathodique additionnelles ainsi qu’au changement de longueur de l’arc.
Après la commutation de l’arc, on observe une différence de vitesse de déplacement entre les
deux segments créés. Cependant la longueur de ces deux arcs mis bout à bout n’est pas très
différente de celle existante avant la segmentation. La différence de tension est donc
majoritairement due à l’ajout de deux chutes de tension aux électrodes.
115
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Le déplacement de l’arc pour un tir avec le séparateur de la forme en "U" en différents temps
est représentésur la Figure III.24. Le fil fusible se vaporise à0.33 ms. En présence de la forme
en "U" du séparateur, l’arc arrive à la position du séparateur à t1 = 1.17 ms. A cet instant, la
tension commence à augmenter. Ensuite, l’arc se déplace dans le "U" de t1 àt2 = 1.5 ms.
A partir de t2 l’arc se galbe au fond de "U" comme on peut l’observer notamment au temps
t3 = 1.75 ms. A t = 1.83 ms l’arc a commutésur le séparateur, il est segmentéen deux arcs, la
tension augmente d’environ 40 V de 1 à 2 ms (Voir Figure III.25). De l’avant du séparateur
jusqu’au fond de la forme en "U", l’arc s’insère progressivement. On peut donc voir sa tension
augmenter. On comprend àce niveau que la dimension de la forme en "U" doit être adaptée à
la section de l’arc pour que l’arc puisse pénétrer dans le séparateur. Pour les deux formes des
séparateurs l’arc n’arrive pas aux mêmes instants au côtéavant du séparateur, respectivement
aux temps 0.92 ms et 1.17 ms pour la forme pleine et en "U". Ainsi pour la discussion la position
avant du séparateur est matérialisée sur les figures. Une fois au fond du "U", l’arc ne met que
0.25 ms (entre t2 et t3) pour commuter en totalitésur le séparateur contrairement àla forme
"pleine" pour laquelle l’arc mettait 0.5 ms (durée du galbe de l’arc) pour commuter.
116
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
117
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
est toujours en position arrière. En effet les deux pieds d’arc sur les rails sont poussés par des
forces électromagnétiques dues à la circulation du courant dans les rails. Cependant, l’arc
commute plus facilement avec les séparateurs de la forme en "U".
Figure III.26 : Déplacement de l’arc avec deux séparateurs de la forme "pleine" et "U"
Dans cette étude, la comparaison des formes du séparateur a été réalisée, les résultats
montrent que pour un séparateur de forme en "U" l’arc commute plus facilement. Pour la suite,
nous allons conserver le séparateur de forme en "U" pour étudier l’influence de l’intensité.
118
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
119
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Les courants nominaux associés aux tensions de charge 300 V, 400 V et 500V sont
respectivement 800 A, 1200 A et 1500 A.
Dans ce paragraphe, nous présentons côté anodique (Figure III.28) et côté cathodique
(Figure III.30) les traces laissées par l’arc sur les rails lors de son déplacement. Sur ces figures,
l’arc se déplace de la droite vers la gauche. Des photographies post-tir sont présentées de haut
en bas pour trois tensions de charge 300 V, 400 V et 500 V. La configuration choisie pour cette
étude considère des entrées amont fermées et aval ouvertes (F-O). Comme nous avons pu le
montrer, cette configuration (F-O) conduit àdes vitesses de déplacement plus importantes. En
effet aux forces de Lorentz se rajoutent des forces de pression qui viennent pousser l’arc. Trois
positions sont indiquées sur les photos : la position du séparateur en noir, celle du fil fusible en
rouge et la position de bouchage amont en bleu. Trois tirs ont étéeffectués sur chacun des rails.
120
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
Pour une charge de 300 V la valeur du courant lors de l’entrée dans le séparateur est de 600
A contre 700 A et 800 A pour des charges respectives de 400 V et 500 V. Le temps mis par
l’arc en polarité anodique pour atteindre le séparateur est de 1.3 ms pour une charge de 300 V
ce qui correspond à40% de plus que pour les deux autres charges (Voir Figure III.29).
Figure III.29 : Positions des pieds en fonction du temps pour différentes charges initiales
(CôtéGauche : Anode – Côtédroit : Cathode)
L’arc est poussé vers le séparateur sous l’effet des forces de Lorentz et sous les effets de
l’onde de pression. On peut donc penser que pour une charge de 300 V, le bouchage de l’arc
dans la maquette n’est pas suffisant pour que l’effet de pression se manifeste pleinement. Au
121
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
contraire à partir d’une charge de 400 A l’effet de pression prendrait le dessus sur la force de
Lorentz ce qui expliquerait pourquoi pour 800 A la vitesse de déplacement reste pratiquement
inchangée. Si nous partons de cette hypothèse, au fur et à mesure du déplacement de l’arc vers
la sortie la pression diminue de par l’augmentation du volume compris entre le bouchage amont
et l’arc et la force de Lorentz redevient progressivement prépondérante. Ainsi si nous
examinons la Figure III.28, sur la photo supérieure, les traces laissées sur le rail proviennent de
la force de Lorentz et donnent un déplacement assez rectiligne et cela d’autant plus que
l’intensité est élevée (maximale vers la fin de déplacement). Lors de la commutation sur le
séparateur les traces laissent supposer un comportement plus chaotique. Sur la photo centrale,
l’effet de bouchage commence à se manifester, l’onde de pression ne pourrait se propager
pleinement entre l’arc et les bords de la maquette, ce qui conduit à des pieds d’arc instables qui
occupent lors de leur accrochage la largeur du rail. Au contraire pour une charge de 500 V l’arc
est très «dirigé»et les traces sont situées dans la position médiane du rail.
Sur la Figure III.30 sont données les photographies des trois rails en polaritécathodique
pour les mêmes charges mentionnées dans le Tableau III.4.
122
Chapitre III : Expérience et étude paramétrique
La comparaison des Figures III.28 et III.30, montre clairement une différence des traces
laissées suivant la polaritéconsidérée. La polaritéanodique est plus impactée que la cathodique.
La couleur du rail en amont et en aval de la position de bouchage est clairement différente due
aux températures plus élevées auxquelles le rail a été soumis. Cependant l’aspect des rails est
totalement différent de celui observésur la Figure III.28. La vitesse moyenne des pieds d’arc
côtéanodique et cathodique Figure III.29 ne peut justifier une telle différence et il faut chercher
l’explication dans les mécanismes physiques au niveau des pieds d’arc. Les bilans d’énergie
réalisés dans la littérature sur des arcs transférés de la centaine d’ampère dans des
configurations d’arc transférés montrent que le transfert d’énergie côté anodique est majoritaire
[Fre_1]. La composante principale est la composante électrique donnée par la densitéde courant
et la chute de tension de la gaine. Ce transfert d’énergie conduit à une détérioration des rails
sous polarité anodique lors de l’impact et à l’émission de vapeurs.
Ce même comportement est aussi visible sur la Figure III.31 donnant pour les trois charges
les photographies des séparateurs côtéfaces anodique et cathodique. La partie de gauche est
relative àla polaritéanodique et celle de droite àla polaritécathodique
123
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
Des travaux expérimentaux avaient été réalisés dans l’équipe lors d’une précédente
thèse [Qué_1]. Ils concernaient principalement l’étude de la vitesse d’ouverture du bras de
contact et la vitesse de déplacement de l’arc. Nous avons poursuivi ces travaux expérimentaux
sur la maquette initiale afin de nous familiariser avec les outils. Cependant la maquette utilisée
ne permettait que difficilement des études paramétriques car le démontage des pièces prenait
beaucoup de temps. C’est ainsi qu’après discussion une nouvelle maquette beaucoup plus
pratique nous a étémise àdisposition par Hager. Ces deux maquettes sont présentées dans ce
chapitre, ainsi que l’alimentation utilisée et les outils de diagnostic. Un point crucial des
mesures est relatif à la synchronisation des mesures électriques et des images vidéo. Afin
d’aider à l’interprétation des résultats, l’outil précédemment développé sous Matlab, et qui
permettait de visualiser temporellement la mesure avec l’image de l’arc a été upgradé afin de
pouvoir considérer la nouvelle maquette ainsi que la présence potentielle de séparateurs avec
une recherche des pieds d’arc. Dans ce chapitre différents points ont été étudiés. Le premier est
relatif à l’étude du comportement de l’arc en présence de séparateurs. Les chutes de tension
additionnelles provenant des gaines sont mises en évidence. Le second point est relatif aux
entrées et sorties vers le milieu ambiant. Suivant la configuration l’arc se déplace plus ou moins
rapidement. En effet même si les forces de Lorentz agissent pour mettre en œuvre le
déplacement de l’arc, on a pu observer que sur une configuration amont fermée, et aval ouverte
l’arc se déplaçait plus rapidement sous l’effet de la force de pression. Afin de nous rapprocher
d’une configuration la plus réaliste possible, nous avons étudié l’influence de la forme des
séparateurs. La configuration en "U" donne bien les résultats escomptés. Elle permet en effet à
l’arc de commuter progressivement sur le séparateur et donc une vitesse de déplacement de
l’arc plus rapide. L’ensemble de ces mécanismes dépendent aussi de la valeur de l’intensité.
Plus la valeur de l’intensité est élevée plus la force de Lorentz agit et permet à l’arc de se
déplacer rapidement.
Avec cette étude expérimentale nous avons à présent l’ensemble des outils permettant
une confrontation/discussion avec les résultats de notre modèle. Ceci va être présentédans le
prochain chapitre.
124
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
CHAPITRE IV :
Application àla configuration expérimentale
125
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
126
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
Dans les études de J. Quéméneur [Qué_1], la géométrie utilisée dans l’équipe était centrée
sur les phénomènes de déplacement de l’arc entre les rails et ne prévoyait pas l’utilisation de
séparateurs. Pour la mise en place des séparateurs dans la chambre, nous avons reçu de la
sociétéHager une nouvelle maquette [Dép_1]. Cette nouvelle maquette expérimentale a été
détaillée dans le chapitre III. Nous allons dans ce chapitre présenter les caractéristiques
principales de cette nouvelle géométrie, que nous avons maillée. Les résultats des simulations
seront confrontés avec les résultats expérimentaux. En particulier, l’étude portera sur
l’influence de la condition initiale sur le déplacement de l’arc. En effet, peu de résultats de la
littérature ne s’intéressent à cette condition qui semble pourtant primordiale dans certains cas.
Un premier cas «complet » allant jusqu’au déplacement dans les séparateurs sera ensuite
présentésur une géométrie tronquée en longueur pour réduire le temps de calcul. Les résultats
de la modélisation englobent les développements réalisés pour la description du courant au
proche voisinage des électrodes. La courbe «a »de la Figure II.6 est choisie et appliquée au
niveau des rails et des séparateurs.
127
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
mm afin de pouvoir appliquer le modèle de conductivité. Le nombre total de cellule est de 2.2
million. Nous pouvons observer que les mailles sont plus resserrées (image de droite de la
Figure IV.2) afin de décrire le proche voisinage des séparateurs sans avoir àtransposer cette
fine description dans l’ensemble de la géométrie. Dans nos simulations nous n’avons considéré
que des cellules quadrilatérales afin d’avoir une meilleure description sur les gradients calculés
par le logiciel. Sur l’image de gauche de la Figure IV.1, deux zones de maillage plus raffiné
sont toutefois présentes, elles correspondent aux surfaces des deux rails sur lesquels l’arc va se
déplacer. Il faut compter sur cette géométrie environ 12 h de temps de calcul par pas de temps
(10 s) sur 12 processeurs avec 2000 sous itérations. Pour donner un ordre d’idée, l’obtention
de 1 ms de temps de vie de l’arc prendra donc environ 50 jours.
Figure IV.2: Maillages côté gauche de l’interface et côté droit en présence des
séparateurs
128
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
Comme nous l’avons indiqué dans les chapitres précédents, notre modèle ne décrit pas les
premiers instants du passage du courant. L’amorçage, expérimentalement est réalisévia un fil
fusible. Nous avons pu observer sur les résultats expérimentaux que l’explosion du fil fusible
était suivie par une hausse brutale de la tension qui se produisait autour de 0.33 ms. La variation
du courant utilisée dans la simulation est directement issue des mesures expérimentales. Ainsi,
afin de tenir compte du laps de temps nécessaire pour fondre le fil fusible la variation du courant
dans le modèle débutera à0.33 ms. Le temps initial pour le recalage et la confrontation des
résultats sera donc de 0.33 ms. A cet instant l’arc, comme dans les chapitres précédents, est
initialisépar un canal de température.
Sur la Figure IV.3 nous avons représentéles variations du courant en fonction du temps
données par l’expérience dans deux configurations. Le courant présuméa étéobtenu àpartir
d’une mesure directe lorsque les deux rails étaient mis en court-circuit avec une résistance
estimée équivalente àcelle de la maquette. Les deux autres courbes de couleurs rouge et verte
correspondent au courant électrique mesurédans une configuration expérimentale comportant
un séparateur respectivement avec des bouchages amonts ouvert et fermé(Voir Figure IV.4),
l’aval étant dans les deux cas ouvert.
129
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
La différence entre les deux courbes (verte et rouge) est, comme nous avons pu le montrer
précédemment, due à la différence des vitesses de déplacement de l’arc. En effet dans la
configuration (F-O) nous avons observédans le chapitre III une vitesse de déplacement de l’arc
beaucoup plus rapide, due aux forces de pression prépondérantes dans ce cas. Ainsi l’arc arrive
beaucoup plus tôt dans les séparateurs qui limitent alors le courant. Un point sur lequel nous
devons porter attention est le suivant : notre modèle n’est pas couplé avec des équations du
circuit et ne permet donc pas de prendre en compte pour l’instant une limitation du courant par
une hausse de la tension globale. La question se pose donc de savoir si c’est le courant
expérimental présuméou bien limitéqui doit être imposédans le modèle. Si nous imposons le
courant présumédans la configuration (O-O) cela ne devrait pas avoir trop d’incidence comme
le montre la Figure IV.4, cependant dans la configuration (F-O) les différences sont notables.
Nous avons fait le choix de donner en entrée de notre modèle le courant limitéafin de ne pas
surestimer la vitesse de déplacement de l’arc sous l’effet des forces de Lorentz et de pouvoir
confronter avec les résultats expérimentaux. Nous devrons donc prendre soin de vérifier que
les résultats de modélisation conduisent bien à une entrée de l’arc dans des temps
«acceptables »en comparaison avec les résultats expérimentaux afin que la valeur imposée du
courant soit légitime.
La Figure IV.4 schématise les domaines de calcul pour la simulation, les conditions limites
sont récapitulées dans le Tableau IV.1. Les parois correspondent aux surfaces autres que les
rails.
130
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
Dans cette partie, nous allons détailler la phase d’amorçage de l’arc et son influence sur
son déplacement dans les premiers instants pour deux configurations (O-O) et (F-O).
131
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
plusieurs pieds d’arcs sur la même électrode. Si cela arrive, la croix se positionne alors sur la
moyenne entre les deux et l’erreur est plus importante.
Côtédroit àt = 0.33 ms nous pouvons observer l’éclatement du fil fusible sous l’influence
de l’effet Joule. Ce temps expérimental correspondra au premier pas de temps de la simulation
soit t = 10 s. Ainsi la courbe de variation de courant pour le modèle sera décalée de 0.33 ms
par rapport à l’expérience. L’arc sur un laps de temps de 0.4 ms ne s’est pratiquement pas
déplacéde sa position initiale. La configuration étant (O-O) il n’est soumis qu’aux forces de
Lorentz et présente une forme diffuse en son milieu. Côtémodélisation (Gauche) la colonne de
l’arc présente un retard par rapport au déplacement des pieds, ce qui conduit à garder l’espace
entre les rails chauds. Nous pouvons alors observer àt = 0.67 ms les prémisses d’un point
chaud qui se concrétise àt = 0.75 ms par un claquage arrière.
Figure IV.5 : Images dans le plan médian traitées par le logiciel de détection de l’arc pour la
configuration (O-O). (Gauche : Coefficient d’émission nette – Droite : images de la caméra)
132
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
Les positions des pieds d’arc en fonction du temps pour le modèle ainsi que les positions
moyennes expérimentales sont tracées sur la Figure IV.6. Un bon accord est observé jusqu’au
temps t = 0.67 ms. La chute brutale de deux courbes de simulation correspond au claquage
arrière qui est visible Figure IV.5. Pour rappel, dans cette configuration, l’arc est peu soumis
aux forces de pression pour son déplacement puisque la géométrie est ouverte des deux côtés.
133
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
La géométrie étudiée est à présent fermée côté amont (F-O). Nous comparons le
déplacement avec la configuration précédente (O-O).
Les positions de la colonne d’arc données par le modèle et par l’expérience sont affichées
sur la Figure IV.7. Nous avions observé, lors de la présentation des résultats expérimentaux sur
les précédentes géométries que la configuration (F-O) était plus favorable pour le déplacement
de l’arc. Nous retrouvons bien ce même résultat sur les deux courbes expérimentales. Cependant
ceci n’est pas mis en évidence par le modèle.
134
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
Figure IV.8 : Images du coefficient d’émission nette issues du modèle (gauche) et images de
la caméra rapide traitées par le logiciel de détection de l’arc pour la configuration (F-O)
Les images par caméra de la Figure IV.8 montrent clairement qu’en configuration (F-O)
l’arc qui auparavant stagnait (Voir Figure IV.5) est clairement poussé probablement du fait du
bouchage de la géométrie en amont qui conduit à une augmentation de pression à l’arrière de
l’arc et donc à une force de pression. Les résultats des chapitres précédents, destinés à des
confrontations par rapport àdes travaux de la littérature en choisissant des conditions identiques
aux auteurs, sont légitimes dans l’objectif de comparer. Cependant en vue de nous rapprocher
d’une configuration plus réaliste nous allons approfondir l’étude des conditions initiales afin
d’en trouver des plus appropriées. Dans un boitier de disjoncteur, même s’il n’est pas étanche,
l’espace amont n’est pas totalement ouvert et se rapproche plus d’une configuration fermée.
135
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
C’est donc sur la configuration (F-O) que nous proposons dans les paragraphes suivants
d’étudier le choix de conditions initiales qui permettraient une meilleure description de
l’expérience. Lors de l’explosion du fil fusible, il existe certes un champ de température mais
aussi un champ de pression, comme cela peut être le cas lors de l’étincelage d’une bougie de
moteur [Ben_2]. C’est donc cette piste que nous avons choisie de privilégier.
Afin d’estimer la température ainsi que la pression initiale, nous avons relevé àpartir des
mesures, l’énergie injectée avant l’explosion du fil. Celle-ci est donnée par l’intégrale du
produit courant et tension obtenu par l’expérience :
𝐸𝑖𝑛𝑗 = ∫ 𝑈 ∗ 𝐼 𝑑𝑡 (IV.1)
La Figure IV.9 représente les variations temporelles du courant et de la tension données par
l’expérience et les images d’arc associées dans la configuration (F-O). A t = 0.33 ms se produit
l’explosion du fil fusible. On observe à cet instant un pic de tension et une fluctuation sur le
courant.
𝐸𝑖𝑛𝑗 calculée de 0 à0.33 ms est égale à3.3 J. Toutefois, une partie de cette énergie est
utilisée pour la vaporisation et la fusion du fil fusible. En toute logique, il est donc nécessaire
pour avoir un ordre de grandeur de l’énergie injectée dans l’arc de soustraire ces deux quantités
à l’énergie obtenue par l’intégrale. Au final, l’énergie injectée dans l’arc 𝐸𝑖𝑛𝑖𝑡 s’écrit par :
𝑡=0.338𝑚𝑠
𝐸𝑖𝑛𝑖𝑡 = ∫𝑡=0 𝑈 ∗ 𝐼 𝑑𝑡 − 𝐸𝑣𝑎𝑝𝑜𝑟 − 𝐸𝑓𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛 (IV.2)
136
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
L’énergie de vaporisation et l’énergie de fusion du fil fusible sont d’environ 0.1 mJ et 5 µJ.
Ces valeurs sont donc négligeables devant l’énergie électrique (3.3 J).
137
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
𝑃
𝑈𝑖𝑛𝑡 = 𝑈𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒 + 𝑈𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 + 𝑈𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = (ℎ − 𝜌 ) (IV.5)
𝑝𝑙𝑎𝑠𝑚𝑎
𝜌𝑝𝑙𝑎𝑠𝑚𝑎 représente la densitédans le canal initial, ℎ est l’enthalpie massique tabulée dans la
base de données thermodynamiques utilisées par le modèle et 𝑃 est la pression. Ces expressions
permettent d’exprimer des couples température, pression pour un rayon donné à partir de
l’énergie injectée (Voir Tableau IV.3).
Nous pouvons observer que pour un rayon fixé, la température du plasma diminue
lorsque la pression augmente.
138
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
Sur la Figure IV.10, nous avons reporté l’image de l’arc obtenue expérimentalement
au moment du pic de tension. Nous pouvons remarquer que le rayon d’arc entre les rails n’est
pas homogène. Les diamètres de l’arc sont évalués en différentes côtes (Voir Figure IV.10).
Au niveau des accrochages, le rayon d’arc est beaucoup plus resserré que ceux de la colonne.
Un diamètre moyen de 3mm est retenu sur la totalité de l’espace inter-électrodes. Ceci
équivaut d’après le Tableau IV.3 à une température moyenne dans l’arc de 7670 K pour une
pression de 50 bars.
Ce sont ces nouvelles conditions qui vont à présent être utilisées pour initialiser le
modèle. Toutefois, le temps de calcul étant extrêmement long sur ce maillage (50 jours pour
décrire 1ms), nous avons fait le choix de réduire la géométrie en longueur du côté des
séparateurs.
La géométrie d’étude est présentée sur la Figure IV.11 sous sa forme globale (Côté gauche)
et sous sa forme simplifiée réduite (Côtédroit).
139
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
x y z
Chambre 60 mm 15 mm 20 mm
Rail 60 mm 15 mm 1 mm
Séparateur 20 mm 15 mm 1 mm
Tableau IV.4 : Dimensions de la géométrie réduite
140
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
Afin d’illustrer le déplacement de l’arc, les images du coefficient d’émission nette ()
sont données sur la Figure IV.12. La partie gauche est relative àdes grandeurs situées dans le
plan milieu pour des valeurs comprises entre zéro et 5.109 W/m3/Sr et celle de droite est une
iso valeur de 5.109 W/m3/Sr. Les deux représentations sont données pour des temps
identiques. La comparaison entre le côtégauche et le côtédroit est nécessaire car elle montre
que l’arc ne reste pas forcément dans le plan milieu mais qu’il peut de déplacer sur la largeur
des rails.
141
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
Figure IV.12 : Images du coefficient d’émission nette issues du modèle dans le plan milieu
(gauche) et la représentation en 3D (droite)
142
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
confirment un accord relatif sur la forme de l’arc et son déplacement. On voit ainsi clairement
que l’arc est orienté vers les séparateurs. Côté cathodique, l’accord est moins bon. D’autre part,
expérimentalement, la colonne d’arc commute avec le séparateur à 0.95 ms, ce qui est en accord
avec le résultat donnépar modèle. La prise en compte d’une condition initiale en pression est
donc indispensable dans la configuration (F-O) pour bien décrire le déplacement de l’arc.
Une fois devant le séparateur, sur la Figure IV.14, nous pouvons constater que l’arc
stagne entre l’anode et le séparateur pour ne réellement rentrer qu’à partir de 1.2 ms. Cet effet
n’est pas visible sur les résultats de la modélisation où l’arc semble rentrer plus facilement dans
l’espace contenant le séparateur alors que nous avons pourtant utilisé la courbe «a »pour le
module de conductivitéce qui conduit àun déplacement plus lent. Il serait intéressant pour la
suite de ce travail de prospecter si d’autres formes de courbes ne pourraient pas conduire à une
rentrée plus progressive dans les séparateurs.
143
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
144
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
Sur la Figure IV.15, la tension expérimentale et celle donnée par le modèle sont tracées
en fonction du temps. Une bonne concordance est retrouvée jusqu’à 0.9 ms. L’analyse des
Figure IV.12 et IV.14 montre que ce temps t = 0.9 ms correspond à l’arrivée de l’arc dans la
chambre de coupure. A partir de ce moment l’arc est plus « chahuté»sur les séparateurs et des
différences existent, sur l’évolution de la tension, correspondantes à des différences sur la
position de l’arc (plus en avant ou en arrière sur les séparateurs) et donc àun milieu plus ou
moins chaud qui conduira àdes différences sur la valeur de la tension. Toutefois la prédiction
du modèle est plus cohérente lorsqu’une pression est initialisée dans le canal de plasma afin de
représenter un amorçage par fil.
145
Chapitre IV : Application àla configuration expérimentale
146
Conclusion
CONCLUSION
147
Conclusion
148
Conclusion
Ces travaux de thèse se sont déroulés au sein de l’équipe Arc Electrique et Procédés Plasma
Thermique (AEPPT). Ils avaient pour objectif d’apporter une meilleure connaissance du
comportement de l’arc sur des maquettes simplifiées de disjoncteur basse tension. En effet
même si ces dispositifs de coupure de courant sont largement implantés sur le réseau de
distribution de l’électricité pour protéger les installations et les personnes, l’évolution des
normes, la volonté d’augmenter leur durée de vie, d’élargir leur gamme d’utilisation ou encore
leur fiabilité font que les activités de recherche concernant ces dispositifs sont encore très
actives.
149
Conclusion
sur l’étude de la phase de segmentation de l’arc, à la montée de tension et à son éventuelle prise
en compte dans les modèles. Ces points ont fait l’objet de cette thèse.
Ainsi ces travaux de thèse comportent les deux aspects : expérimental et théorique. Au fil
de l’étude les maquettes expérimentales ont évolué ainsi que les géométries décrites par le
modèle. Celui-ci est basésur le logiciel commercial Ansys – Fluent qui utilise une méthode de
résolution en FVM (Finite Volume Method). Il permet une représentation des écoulements
plasmas en présence de l’arc électrique avec prise en compte des effets électromagnétiques
moyennant le développement de nombreux sous-programmes (UDF) développés dans l’équipe
qui viennent interagir avec la partie «boite noire »du solveur. Cette étude bénéficie ainsi de
tout le savoir-faire de l’équipe AEPPT et de toute la physique déjà implémentée qui représente
plus de 10000 lignes de programmation. Cependant la représentation d’une montée de tension
lors de la segmentation de l’arc n’était pas possible de manière simple en utilisant les UDFs
existants. En effet, ces derniers décrivent les gaines en proche voisinage des électrodes en
s’appuyant sur les travaux de Benilov [Ben_1] mais les développements sont basés sur la
conservation locale de la densitéde courant et ne donneraient que des valeurs locales de la
tension. L’implémentation/utilisation de ces développements auraient nécessitédes maillages
très raffinés et un temps calcul non compatible avec la durée de la thèse. Au cours de l’étude
bibliographique, présentée dans le chapitre I, la méthode de Lindmayer qui a pour principe de
décrire les propriétés électriques des gaines par une résistance additionnelle en proche
voisinage des surfaces en interaction avec l’arc a donc été présentée et choisie pour la suite.
Elle permet une représentation macroscopique de la chute de tension au niveau des gaines.
150
Conclusion
l’approche de Lindmayer et valider nos développements, elle a été testée sur les mêmes
géométries que celles d’Iturregi – une des études la plus complète et récente de la littérature.
Ces travaux présentent l’avantage d’avoir été faits sur des géométries de dimensions
relativement réduites. Ils comportent aussi une étude paramétrique portant notamment sur
l’influence du nombre de séparateurs et sur l’influence d’initialisation de la position de l’arc.
Les résultats de simulation montrent que dans le cas sans séparateur, la tension de l'arc est
pratiquement constante pendant tout le mouvement de l'arc. Dans les cas avec un et deux
séparateurs, la tension de l'arc augmente d'environ 20 V. En comparant avec les travaux
d’Iturregi, les évolutions de la tension d’arc pour le cas d’un séparateur et deux séparateurs
sont pratiquement identiques et leurs déplacements sont similaires ce qui reste étonnant.
Côté expérimental dans le Chapitre III, nous avons dans un premier temps utilisé la
maquette des travaux précédents [Qué_1]. Cependant, la préparation des tirs pour chacune des
configurations prenait énormément de temps. Après discussion avec notre partenaire industriel
Hager, une nouvelle maquette a étémise àdisposition. Celle-ci ne comportait plus de bras
rotatif pour l’amorçage mais un fil fusible. Cette maquette permet de remplacer rapidement les
rails et d’envisager différentes configurations notamment par l’obturation totale ou partielle
des entrées à l’amont ou l’aval du déplacement de l’arc ou encore l’incorporation de séparateurs.
Les rails et séparateurs que nous avons utilisés étaient constitués d’acier recouvert d’un dépôt
de Nickel. Afin de créer une demi-onde de courant nous avons utiliséune alimentation mise au
point lors des précédents travaux qui permet de délivrer par le choix de différents couples L-C
des intensités de courant de quelques centaines d’ampères à quelques dizaines de milliers
d’ampères sous une fréquence de 50 Hz. Seule une demi-onde de courant est générée. Des
campagnes expérimentales ont étémenées en présence ou non de séparateurs afin de faire des
observations par caméra rapide et de relever des mesures résolues en temps du courant et de la
tension. Pour l’interprétation des résultats nous avons adaptéun outil développésous Matlab
qui nous permet de synchroniser sur une même image les mesures électriques et l’image de la
caméra. Cet outil calcule aussi un certain nombre de grandeurs telles que les vitesses moyennes
de déplacement et la position des pieds d’arc et de la colonne. Sur une configuration ouverte
aux deux extrémités nous avons pu mettre en évidence le déplacement de l’arc sous l’influence
grandissante des forces de Lorentz en fonction de l’intensité nominale du courant. Lorsque les
deux extrémités sont fermées (F-F), nous avons pu constater que l’arc avait de la difficulté à se
déplacer. Finalement dans une configuration fermée seulement en amont (F-O) nous avons pu
observer l’influence de la force de pression sur la mise en mouvement de l’arc et sur sa vitesse
151
Conclusion
de déplacement. En conservant la configuration des bouchages (F-O) pour les autres études,
une chute de tension d’environ 30 V par séparateur a été obtenue par l’analyse des
caractéristiques dans la géométrie àun et deux séparateurs. Deux formes de séparateurs sont
testées ("pleine" et en "U") afin d’identifier leur influence sur la segmentation de l’arc. Les
résultats montrent que pour le séparateur de forme en "U" l’arc commute plus facilement, donc
la segmentation de l’arc est plus aisée. Un résultat similaire àcelui du chapitre II est observé
pour l’influence de l’intensité. De plus, les états des rails et des séparateurs sont discutés suivant
l’intensité permettant de conforter notre hypothèse de compétition entre force de Lorentz et
force de pression suivant la configuration.
152
Conclusion
séparateurs. Une autre amélioration qui devrait être mise en place est relative àla limitation du
courant. Même si nous sommes actuellement capables de décrire la montée en tension, la
limitation de courant dans le cadre des travaux de cette thèse n’est pas directement calculée. Il
faudrait donc à partir de la montée de tension mettre en place une équation électrique qui
permettrait d’en déduire la limitation de courant correspondante.
153
Conclusion
154
Bibliographie
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Caractérisation du comportement du plasma dans un disjoncteur basse tension par le
développement d’un outil numérique et d’expériences associées
Les processus liés àla segmentation de l’arc et àla quantification des chutes de tension
additionnelles sont les phénomènes prépondérants àla compréhension et à l’optimisation des
Disjoncteurs Basse Tension (DBT). Le but de nos travaux est d’appréhender leurs
comportements par l’expérience et leurs représentations par l’outil numérique.
Mots-clés
Disjoncteur basse tension, arc électrique, segmentation, chute de tension, modélisation,
expérience
Characterization of the plasma behavior in a low voltage circuit breaker through the
development of a digital tool and associated experiments
The arc splitting process and the quantification of additional voltage drops are the major
phenomena to understand and to optimize the Low Voltage Circuit Breaker (LVCB). The aim
of our work is to understand their behavior through experiments and then their representation
by our model.
Therefore, a three-dimensional (3D) magnetohydrodynamic modeling is carried out on
a simplified LVCB geometry. The developments are based on the commercial code Ansys
@Fluent with UDF (User Define Functions). The plasma is described by fluid equations and a
finite volume method. To study and isolate the mechanisms, the experimental and numerical
work were realized on a simplified geometry, composed by two parallel electrodes with or
without splitter plates. Numerically, the additional voltage resulting from the sheaths at the
plasma/material interfaces, is considered by an approximate method based on the theoretical
characteristic of voltage variation, as the function of current density. This additional resistivity
allows to present the current flow in the materials and create some delay at the switching during
the splitting process. Further to the experiments, the arc behavior is characterized by electrical
measurements (Voltage, current) and by high-speed camera. The arc ignition is realized by a
copper fuse of 0.1 mm. The geometry can be more or less closed at its both extremities in order
to highlight the effects of pressure force and/or Lorentz force. The description of arc behavior
was found similar between the simulation and experiments results. However, the initial
conditions of our model proved to be preponderate while at the same time, the conditions
remained delicate to determine.
Keywords
Low voltage circuit breaker, electric arc, arc splitting, voltage drop, simulation, experiment