Epp Electrophorese
Epp Electrophorese
Epp Electrophorese
Biochimie spécialisée /
Immunopathologie 03ATI1 Décembre 2004
Afssaps -143/147, Bd Anatole France – F-93285 Saint–Denis cedex – tél. +33 (0)1 55 87 30 00 – www.afssaps.sante.fr
an03ati1
* Laboratoires ayant déclaré à l’Afssaps pratiquer les analyses concernées par l’envoi
**Laboratoires ayant retourné un bordereau-réponse correctement identifié par le code laboratoire, avant la date de clôture de l’opération
Résumé de l’opération
L’opération 03ATI1 a concerné les laboratoires qui pratiquent l’électrophorèse des protéines ou la recherche
d’immunoglobuline monoclonale. Selon leur activité, les laboratoires avaient la possibilité de rendre les résultats
de l’électrophorèse seule avec une interprétation du tracé et/ou la recherche d’immunoglobuline monoclonale.
L’échantillon 03G9 contenait une immunoglobuline monoclonale IgM Lambda, mise en évidence par l’existence
d’une restriction d’hétérogénéité ou d’un pic étroit dans la zone des gamma-globulines à l’électrophorèse des
protéines sériques. En ce qui concerne l’électrophorèse, le gel d’agarose associé au noir amide est le plus
fréquemment employé (71 % des laboratoires) ; quant à la recherche d’immunoglobuline monoclonale,
l’immunofixation est utilisée par 98 % des laboratoires.
Echantillon 03G9
Electrophorèse des protéines et recherche d’immunoglobuline monoclonale
Définition de l’échantillon
L’échantillon 03G9 était un sérum liquide qui contenait une immunoglobuline monoclonale, mise en évidence
par l’existence d’une restriction d’hétérogénéité ou d’un pic étroit dans la zone des gamma-globulines à
l’électrophorèse des protéines sériques, selon la résolution de la technique utilisée. L’immunoglobuline
monoclonale était de type IgM Lambda, à une concentration d’environ 2 g/l (dosage densitométrique).
Les commentaires des différents experts figurent aux paragraphes 1 et 2 ci-dessous.
Expert n°1 : « le tracé électrophorétique montre un pic étroit dans la zone des gamma-globulines »
Expert n°2 : « le tracé électrophorétique montre en position gamma rapide un pic de modeste importance »
Expert n°3 : « le tracé électrophorétique montre un pic »
Expert n°4 : « présence d’un petit pic bêta-2 gamma rapide et de plusieurs micro-pics gamma »
Expert n°1 : « L’étude immunoélectrophorétique du sérum met en évidence la présence d’une immunoglobuline
monoclonale de type IgM lambda. »
Expert n°2 : « L’étude en immunofixation confirme la présence d’une immunoglobuline monoclonale de classe
M et de type lambda. Les immunoglobulines de classe G, A sont dans les limites de la normale. »
Expert n°3 : « L’étude immunoélectrophorétique, effectuée à l’aide de divers anti-sérums…, complétée par la
technique d’immunofixation (Beckman), permet de préciser qu’il s’agit d’une IgM monoclonale de type lambda »
Expert n°4 : « L’immunoelectrophorèse …permet de mettre en évidence une IgM lambda monoclonale de
faible abondance sans qu’il soit possible de mettre en évidence une diminution des IgG polyclonales »
Expert n°5 : « Présence d’une anomalie monoclonale de mobilité gamma moyenne de nature IgM lambda sans
chaînes légères libres associées.»
Expert n°6 : « Nous avons testé le sérum de contrôle que vous nous avez adressé, par électrophorèse
capillaire (PARAGON CZE 2000 Beckman) et par immunosoustraction sur le même appareil, qui révèle la
présence d’IgM lambda monoclonale en faible quantité »
publiés dans les Annales de Biologie Clinique (Analyses de biologie médicale : spécifications et normes
d’acceptabilité à l’usage de la validation de techniques. A. Vassault, D. Grafmeyer, J. de Graeve, R. Cohen,
A. Beaudonnet, J. Bienvenu, Ann. Biol. Clin., 1999, 57 : 685 - 695).
1 – 1 - Méthodes et réactifs
Le support le plus utilisé est le gel d'agarose : 81,2% d’utilisateurs. L'acétate de cellulose n’attire plus que
15,4% d’utilisateurs. Quant à l'électrophorèse capillaire, elle se développe lentement : 54 laboratoires en sont
équipés (soit 2,3%) (tableau I).
En ce qui concerne le choix du colorant, le gel d’agarose est le plus souvent associé au noir amide
(Amidoschwarz) : 1626 laboratoires ont fait ce choix, soit 70,9%. Avec ce type de support, 219 laboratoires
(9,5%) utilisent le bleu acide et 19 (0,8%) le rouge ponceau. Pour l'acétate de cellulose, seul le rouge ponceau
est utilisé.
tableau I – électrophorèse des protéines (%) – principes et réactifs utilisés – sérum 03G9
Principes Nombre
%
Réactifs d’utilisateurs
Electrophorèse sur Acétate de cellulose / rouge ponceau 353 15,4 %
HELENA Titan III Protéines 197
SEBIA Sebiagel 77
BIOMIDI Midifilm & Midiplaque Protéines 74
SEBIA EPU Protéines 4
OLYMPUS Hit System 1
Electrophorèse sur Agarose / amidoschwarz (noir amide) 1626 70,9 %
SEBIA Hydragel (Hydratest) (HR) Protein(e) Hydrasys 764
SEBIA Hydragel Protein(e) K20 (amidoschwarz) 610
HELENA Titan Gel protéines (HR) 131
SEBIA Hydragel β1-β2 Hydrasys 48
BECKMAN-COULTER Paragon SPE 23
HELENA REP β1-β2 (noir amide) 15
HELENA REP (noir amide) 14
BIOMIDI Protéines 13
BIOCADE Biocagel 8
Electrophorèse sur Agarose / bleu acide 219 9,5 %
HELENA Titan Gel SPE-IFE (bleu acide) 136
HELENA SAS-MX SP-10 (bleu acide) 78
HELENA SAS-MX SP-10 β1-β2 (bleu acide) 3
HELENA SAS-1 (bleu acide) 2
Electrophorèse sur Agarose / rouge ponceau 19 0,8 %
HELENA REP (rouge ponceau) 17
HELENA REP β1-β2 (rouge ponceau) 2
Electrophorèse capillaire 54 2,3 %
SEBIA Capillarys β1-β2/β1-β2+ 36
BECKMAN COULTER Paragon CZE 2000 (SPE kit) 18
Sur le gel et le tracé, il fallait voir une bande discrète mais anormale dans la zone des gamma-
globulines sans modification notable des différentes fractions (%) : albumine, α1-globulines, α2-
globulines, β-globulines et γ-globulines.
En matière de justesse, la différence la plus notable est observée sur les α1-globulines, estimées à
des valeurs nettement plus élevées par les techniques d'électrophorèse capillaire que par les techniques en
gel. Le pourcentage d’α1-globulines pour l’ensemble des résultats est de 2,31%. Pour les techniques
d’électrophorèse capillaire, ce pourcentage est de 4,52% avec le système Capillarys (Sebia) et de 5,51%
avec le système Paragon CZE 2000 (Beckman Coulter).
Pour les autres fractions, les différences sont faibles. Par exemple, on peut noter pour les gamma-globulines
des valeurs un peu plus élevées pour les techniques distribuées par la société Helena (proches de 16%) que
pour celles de Sebia (proches de 14%). Pour l'albumine, les techniques Hydragel Sebia sur appareil Helena
Junior 24 et Helena Titan III sur Process 24 rendent des valeurs légèrement inférieures à la moyenne
générale. Cette baisse de la valeur de l’albumine se répercute sur les valeurs des béta-globulines qui sont,
elles, un peu plus élevées que la moyenne.
En terme de précision, on retiendra les CV(%) très bas de la technique d'électrophorèse capillaire
Paragon CZE 2000 (Beckman-Coulter). Pour les techniques en gel, les meilleurs CV(%) sont généralement
obtenus avec le support agarose couplé à l'amidoschwarz.
tableau II - électrophorèse des protéines (%) - résultats par réactifs et appareils (N ≥ 15) – sérum 03G9
ENSEMBLE DES RESULTATS 2294 60,97 5,6 2,31 22,0 10,05 11,8 11,63 10,9 14,99 11,6
BECKMAN-COULTER Paragon CZE 2000 (SPE kit) 18 58,73 1,6 5,51 5,3 10,78 4,9 9,89 4,3 15,23 1,6
BECKMAN-COULTER Paragon SPE 23 60,50 5,9 2,93 22,2 8,29 18,6 12,09 16,7 15,51 10,8
BIOMIDI Midifilm & Midiplaque Protéines 74 60,69 6,2 2,70 19,2 8,17 14,9 11,68 12,3 16,63 12,4
- dont appareil SEBIA Profil 22 60,09 6,2 2,90 18,0 8,07 9,8 11,95 13,0 16,85 10,2
- dont appareil SEBIA Préférence 18 62,12 3,5 2,73 18,9 7,92 12,5 11,50 9,8 15,74 12,6
HELENA REP (rouge ponceau) 17 59,93 5,3 2,49 28,4 8,99 15,2 12,07 11,9 16,51 7,7
HELENA REP β1-β2 (amidoschwarz) 15 58,88 6,2 2,54 20,6 9,04 15,2 12,99 12,1 16,65 14,1
HELENA SAS-MX SP-10 (bleu acide) 78 59,61 6,1 2,57 26,5 9,64 12,9 12,09 12,1 16,19 12,6
- dont appareil HELENA Junior 24 47 58,98 6,3 2,71 24,0 9,54 13,6 12,37 11,3 16,47 12,8
- dont appareil HELENA Process 24 17 60,18 5,0 2,26 27,2 9,79 12,8 11,99 9,5 15,66 9,8
HELENA Titan Gel Protéines (HR) 131 59,54 5,8 2,21 26,4 10,64 9,7 12,20 10,8 15,39 9,7
- dont appareil HELENA Polyslit (automate) 48 59,88 6,4 1,95 22,6 10,78 10,4 12,57 8,7 14,91 11,2
- dont appareil HELENA Junior 24 34 58,89 4,6 2,53 29,8 10,49 10,1 12,03 10,2 16,10 9,5
HELENA Titan Gel SPE-IFE (bleu acide) 136 60,77 5,9 2,22 24,1 10,16 12,2 11,37 13,4 15,53 11,8
- dont appareil HELENA Polyslit (automate) 46 60,67 7,5 2,09 24,9 10,16 12,6 11,58 15,3 15,38 13,4
- dont appareil HELENA Junior 24 30 59,29 6,8 2,47 24,0 10,58 11,1 11,28 10,9 16,22 13,1
- dont appareil HELENA Polyscan 19 60,77 5,4 2,11 22,9 10,56 10,2 11,52 13,7 15,04 9,8
HELENA Titan III Protéines 197 58,28 6,2 2,26 31,6 9,86 15,3 13,02 9,8 16,39 11,0
- dont appareil HELENA Junior 24 114 58,15 6,1 2,19 28,5 9,90 14,6 13,07 10,2 16,55 10,1
- dont appareil HELENA Process 24 36 56,78 5,4 2,36 30,9 10,34 14,7 13,44 7,9 16,95 6,5
SEBIA Capillarys β1-β2/β1-β2+ 36 57,59 2,8 4,52 17,9 10,60 5,0 11,31 3,6 15,92 2,7
SEBIA Hydragel (Hydratest) (HR) Protein(e) Hydrasys 764 62,40 4,4 2,22 12,7 10,15 7,1 10,93 7,9 14,34 9,5
- dont appareil SEBIA Hydrasys (automate) 588 62,54 4,3 2,21 11,9 10,13 7,2 10,87 7,8 14,31 9,5
- dont appareil SEBIA Hyrys 2 Hit 72 63,40 2,8 2,15 12,4 9,90 5,8 10,76 5,3 13,91 7,4
- dont appareil SEBIA Préférence 38 59,79 3,8 2,28 11,4 10,71 4,9 11,86 7,1 15,36 7,9
- dont appareil SEBIA Préférence-Ecran 19 61,96 3,5 2,27 13,9 10,34 5,1 11,18 6,4 14,58 12,7
- dont appareil SEBIA Phoresis (logiciel) 15 63,94 4,6 2,11 12,0 9,86 8,9 10,30 5,6 13,63 10,2
SEBIA Hydragel β1-β2 Hydrasys 48 62,12 4,8 2,01 13,5 10,15 7,7 11,68 7,7 14,12 9,7
- dont appareil SEBIA Hydrasys (automate) 28 62,66 3,5 1,94 13,7 10,00 6,5 11,55 6,4 14,26 9,4
SEBIA Hydragel Protein(e) K20 (amidoschwarz) 610 60,90 4,7 2,23 15,8 10,46 7,3 11,90 7,4 14,49 10,0
- dont appareil SEBIA Préférence 146 60,75 3,7 2,19 13,9 10,56 6,4 12,01 6,4 14,55 8,9
- dont appareil SEBIA DVSE 134 61,36 3,8 2,23 13,8 10,36 6,1 11,82 6,1 14,17 8,8
- dont appareil SEBIA Hyrys 2 Hit 87 62,45 3,7 2,11 13,0 10,06 5,9 11,43 5,6 13,96 9,9
- dont appareil SEBIA DVS 61 58,99 4,5 2,29 14,5 10,72 5,9 12,18 7,0 15,64 9,2
- dont appareil SEBIA Préférence-Ecran 51 61,14 4,1 2,19 16,1 10,45 7,1 11,90 6,2 14,23 8,3
- dont appareil SEBIA Profil 45 60,96 5,3 2,23 19,9 10,46 8,3 11,81 7,2 14,58 10,2
- dont appareil HELENA Junior 24 32 56,78 4,9 2,58 16,1 11,49 5,0 13,11 6,7 15,77 9,0
SEBIA Sebiagel 77 61,83 6,3 2,55 16,0 7,86 16,3 11,72 13,2 15,88 11,3
- dont appareil SEBIA Profil 19 62,49 7,0 2,53 14,6 7,61 20,8 11,55 12,3 15,72 15,0
- dont appareil SEBIA Préférence 17 62,79 4,8 2,42 14,0 7,54 17,2 11,59 10,2 15,68 10,6
1 – 3 - Interprétation du tracé
Sur le gel et le tracé, il fallait voir une bande discrète mais anormale dans la zone des gamma-
globulines. La réponse comportait une analyse du tracé et un commentaire associé.
Le nombre de laboratoires ayant donné une bonne réponse, complète ou partielle, est de 1404 soit
61% des laboratoires participants. Le tableau III en donne la répartition.
tableau III - électrophorèse des protéines - bonnes réponses : analyse du tracé et commentaire – sérum 03G9
Concernant les laboratoires qui ont conclu que l’électrophorèse avait un « aspect normal », le
tableau IV donne la répartition des laboratoires en fonction du colorant utilisé.
tableau IV - électrophorèse des protéines – analyse des résultats faussement négatifs des participants (aspect normal à
l’électrophorèse) en fonction du colorant utilisé – sérum 03G9
Nb % de résultats
Colorant
d’utilisateurs « faux négatifs »
rouge ponceau 372 61,4 %
bleu acide 219 29,0 %
amidoschwarz (noir amide) 1626 22,0 %
électrophorèse capillaire 54 1,9 %
On peut noter que les laboratoires qui ont utilisé le rouge ponceau ont dans la majorité des cas (61,4%)
conclut « électrophorèse d’aspect normal », contre 29% pour le bleu acide et 22% pour le noir amide et 2%
pour l’électrophorèse capillaire.
Le nombre de laboratoires ayant participé à cette analyse est de 1340. La participation a donc augmenté de
12,3% en un semestre, vraisemblablement suite au questionnaire de 2002. En effet, entre cette opération
03ATI1 et l’opération 02ATI1 (octobre 2002), l’Afssaps a adressé un questionnaire à l’ensemble des
laboratoires français pour mettre à jour la base de données « activité des laboratoires » qui permet de cibler
les laboratoires auxquels doivent être envoyés les différents échantillons de contrôles.
1 – 1 - Méthodes et réactifs
La répartition des méthodes utilisées par les participants est précisée dans le tableau V. L’immunofixation
est utilisée seule ou associée à une autre technique par 97,7 % des participants.
Les réactifs utilisés quelle que soit la méthode choisie sont répertoriés dans le tableau VI.
Immunoélectrophorèse, immunoblot,
Immunofixation : Nombre de
électrophorèse capillaire ou autre :
nombre de réactifs utilisés laboratoires
nombre de réactifs utilisés
1 0 1241
2 0 59
0 1 28
1 1 10
0 2 2*
*Ces laboratoires ont utilisé deux techniques « maison » : une immunoélectrophorèse et un immunoblot.
Techniques
Nombre de laboratoires
Réactifs
Immunofixation
SEBIA Hydragel 1, 2 et 4 IF / Hydratest 1,2et4 IF 691
SEBIA Hydragel IF K20 / double IF K20 378
HELENA Kit Titan gel IFE 2000 82
HELENA Titan gel haute résolution immunofix 47
SEBIA Hydragel 2/4 Bence Jones 45
HELENA Titan gel SPE-IFE 40
HELENA Kit REP/SPIFE IFE 6-4-2 25
BECKMAN Paragon IFE 22
SEBIA Hydragel Bence Jones K20 22
BIOCADE Kit Biocagel IF 5
BIOMIDI Immunofixation sur Midigel IFE 2
Electrophorèse Capillaire
BECKMAN Réactif d'IF pour l'EP capillaire 14
Immunoélectrophorèse
SEBIA Hydragel IEP 12
Technique « maison » : immunoélectrophorèse 7
HELENA Titan gel pour immunoélectrophorèse 4
HELENA plaques d’immunoélectrophorèse 1
Immunoblot
Technique « maison » : immunoblot 3
1 – 2 - Résultats
La réponse attendue « Présence d'immunoglobuline monoclonale de type IgM Lambda » a été rendue par
91% des participants. La répartition des réponses figure au tableau VII.
tableau VII - recherche d’immunoglobuline monoclonale : répartition des réponses – sérum 03G9
Commentaires
1 – Electrophorèse des protéines
Les deux principaux systèmes actuellement utilisés sont Sebia (1539 utilisateurs sur 2294, soit 67%) et Helena
(595 utilisateurs sur 2294, soit 26%), sachant que les systèmes d'électrophorèse capillaire équipent à ce jour 54
laboratoires, soit 2,3 % des utilisateurs.
Sur le plan des performances analytiques, les résultats d'ensemble sont bons : les valeurs moyennes obtenues
pour chaque fraction sont comparables à celles obtenues lors du dernier contrôle en 1999. Une exception : les
moyennes observées pour les α-1 globulines sont 2 à 3 fois plus élevées en électrophorèse capillaire qu'en gel,
d’où un CV global de 22% pour cette fraction (CV global de 16,4% en 1999). Concernant les techniques
d'électrophorèse capillaire, on constate que les différentes fractions sont évaluées (en %) avec des précisions
supérieures à celles des techniques sur gel. Les logiciels qui recalculent les fractions classiques à partir des
données mesurées semblent bien au point.
Pour cette opération de contrôle, nous n'avons fait aucune analyse statistique pour les résultats exprimés en g/l,
qu'il serait bon d'abandonner pour plusieurs raisons :
- les colorants utilisés pour la révélation des fractions ne se fixent pas de façon identique sur chaque type de
protéines, à plus forte raison en présence d'immunoglobuline monoclonale ou de protéine de Bence Jones.
- l'erreur faite sur la mesure de chaque fraction s'ajoute à celle faite sur le dosage des protéines totales, erreur
qui peut devenir importante en présence, là encore, d'une immunoglobuline monoclonale pouvant augmenter la
viscosité du sérum et perturber le prélèvement de l'échantillon.
Le sérum 03G9 contenait une immunoglobuline monoclonale en faible quantité (2 g/l), suffisante cependant
pour observer soit une restriction d'hétérogénéité, soit un pic étroit dans la zone des γ-globulines. Or,
866 laboratoires sur 2294 (37,8%) n’ont signalé aucune anomalie à l’électrophorèse en rapport avec la
présence d’immunoglobuline monoclonale. Ces laboratoires sont certainement confrontés à un défaut de
sensibilité de leur technique. Ce défaut peut être lié au choix de la technique elle-même, à un problème de
séparation, de coloration ou encore d'intégration.
Au sujet de la coloration, on ne peut que recommander l’abandon de l’usage du rouge ponceau (61,4% de
résultats faussement négatifs quand le rouge ponceau a été utilisé, contre 29% pour le bleu acide et 22% pour
l’amidoschwarz).
Enfin, il peut aussi s'agir d'une observation insuffisante des tracés après intégration. En effet, il est nécessaire
de vérifier visuellement chaque gel et son tracé après intégration, de façon à ne pas "rater" une bande très fine
d’où le rendu d’un résultat faussement négatif. A l’inverse, il ne faut pas conclure abusivement à la présence
d'un pic lié à un artefact quelconque, et non vu comme tel par l'intégrateur. Les bonnes techniques doivent
permettre d'observer des pics monoclonaux à partir de 200 à 300 mg/l d'immunoglobuline.
Annales Biochimie spécialisée / Immunopathologie 03ATI1 9 / 10
an03ati1
L’analyse des 1338 réponses obtenues concernant le typage de l’immunoglobuline monoclonale, a permis de
soulever trois types de problèmes : problème de résultat faussement négatif, problème d’incohérence de
résultats entre l’électrophorèse et l’immunofixation et enfin, problème de l’utilisation systématique des
immunsérums anti-chaînes légères libres.
Problème de résultat faussement négatif : si 91% des laboratoires ont donné la bonne réponse, 27 sur 1338
(2%) ont néanmoins conclu à l’absence d’immunoglobuline monoclonale dans l’échantillon analysé. Les raisons
invoquées, lorsque les biologistes avertis par courrier ont répondu, ont été une erreur de codage, une
« mauvaise lecture » du gel, ou encore le rendu d’un résultat, bien que n’ayant pas effectué d’immunofixation,
au vu de l’électrophorèse.
Problème de l’utilisation systématique des immunsérums anti-chaînes légères libres : 1217 laboratoires
ont conclu à la présence d’une immunoglobuline monoclonale entière uniquement, alors que 89 laboratoires ont
conclu à la présence de protéine de Bence Jones (chaînes légères libres monoclonales), associée à
l’immunoglobuline monoclonale entière. Cette conclusion aurait été portée suite à la présence, en
immunofixation, d’une bande étroite de précipitation obtenue avec un immunsérum anti-Lambda libre (dont
l’usage n’est pas préconisé en première intention). L’hypothèse la plus vraisemblable est celle d’un «artéfact»
en rapport avec une légère dénaturation du sérum, ayant peut-être entraîné la libération de chaînes Lambda à
partir de l’immunoglobuline monoclonale entière. Bien qu’aucun argument scientifique ne puisse complètement
exclure la présence de protéine de Bence Jones Lambda, les éléments cliniques de départ vont aussi dans le
sens d’un artéfact technique. Lors du bilan initial effectué au moment de l’hospitalisation du patient, il n’existait
pas de protéine de Bence Jones sérique ni urinaire.
La principale question que soulève réellement ce problème est de savoir pourquoi les biologistes utilisent
systématiquement des immunsérums anti-chaînes légères libres lorsqu’il existe, à l’évidence, une
immunoglobuline monoclonale entière sans fraction supplémentaire à étudier.
3 – Conclusion
Les enseignements à tirer de l’opération «Electrophorèse des protéines et/ou recherche d’Immunoglobuline
monoclonale» du Contrôle National de Qualité réalisée en 2003 sont multiples. On retiendra deux messages
principaux. Concernant l’électrophorèse, la sensibilité des techniques d’électrophorèse doit être évaluée par
chaque biologiste au sein de son laboratoire. Concernant la recherche d’immunoglobuline monoclonale, le
conseil principal serait de ne pas utiliser systématiquement les immunsérums anti-chaînes légères libres.
Article
Une analyse de cette opération est présentée dans les Annales de Biologie Clinique (ABC) : « Immunoglobuline
monoclonale : Contrôle National de Qualité et démarche diagnostique ». Stéphanie Albarède, Jean-Marc
Hattchouel, Anne Guyard, Alicia Nicolas, Elisabeth Burg, Alain Daunizeau, Bach Nga Pham.
Ann Biol Clin, 2005, 63 : 107-112.