Bac Blanc 2024 3LP Sujet 01 Benhamada
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Sujet 01
Texte :
La guerre d’indépendance à hauteur d’enfant
La mort, en particulier celle des pères, est un fait majeur de la guerre. Pour les enfants, perdre un
membre de sa famille devient ordinaire, dans un contexte où Algériens et Algériennes sont systématiquement
suspectés, arrêtés, détenus, torturés.
De nombreux enfants algériens ont fait l’expérience de la mort d’un ou plusieurs membres de leur
famille. La mort des pères, en particulier de ceux qui se sont engagés dans le combat pour l’indépendance,
prend une ampleur considérable, bien qu’aucune statistique sur le nombre d’orphelins algériens ne soit
connue. La plupart de ces enfants vivent dans des espaces durablement exposés aux violences de la guerre.
C’est vrai tout d’abord pour ceux qui vivent dans des villages situés à proximité des maquis et des zones
opérationnelles de l’armée française.
Dans les zones plus urbaines, c’est aussi le règne de l’ordinaire de la suspicion et de la répression
généralisée. À partir des années 1961-1962, les familles sont exposées à un regain de la violence, au moment
où sévissent les attentats de l’Organisation armée secrète (OAS). Cette guerre de guérilla, marquée par le
règne de la clandestinité, le cloisonnement des informations et la difficulté à maintenir des liens, contribue
parfois à faire de la mort du père, du frère ou de l’oncle un événement lointain ou irréel.
Dans ses mémoires, Rachid Oulebsir raconte ainsi que, jusqu’au cessez-le-feu, sa mère avait reçu à
plusieurs reprises la nouvelle de la mort de son père, monté au maquis : « J’avais cinq ans. La seule chose
dont j’étais sûr, c’était de la mort de mon père que les pleurs de Grand-Mère avaient certifiée sur le coup
[…]. Mon père était donc mort, la parole de Méziane ne pouvait être mise en doute, nous ne pouvions ni voir
sa dépouille ni l’inhumer. »
Tassadit Yacine se souvient : « Mon père fut torturé pendant deux mois et exécuté pour l’exemple en
février 1956. La Dépêche de Constantine consacra un titre en gros caractères à l’événement ». L’ordre
colonial alimente la fiction « d’opérations de maintien de l’ordre ». Il criminalise ces pères, ces frères, ces
oncles ou ces cousins morts pour l’indépendance de l’Algérie et qualifiés de « rebelles », de « hors-la-loi », de
« terroristes » ou de « fellaghas ». Faire le deuil d’un père ou d’un membre de sa famille pendant la guerre
exige alors une discrétion forcée qui se construit dans l’intimité des familles, et contre l’ordre colonial.
Lydia Hadj Ahmed, « France-Algérie, deux siècles d’histoire » ; orientxxi.info, 23 janvier 2023
5. A qui ou à quoi renvoient les pronoms « ceux » ; « nous » et « il » dans les phrases ci-dessous :
« …. Ceux qui se sont engagés …. » 1§
« … nous ne pouvions ni voir … » 3§
« il criminalise ces pères … » 4§
6. Rachid Oulebsir racontait que, jusqu’au cessez-le-feu, sa mère avait reçu à plusieurs reprises la
nouvelle de la mort de son père, monté au maquis »
Réécrivez le passage ci-dessus en le commençant ainsi :
Rachid Oulebsir racontait : « ………………………………………. »
8. « Faire le deuil d’un père ou d’un membre de sa famille pendant la guerre exige alors une
discrétion forcée qui se construit dans l’intimité des familles, et contre l’ordre colonial. ». Selon
vous, pourquoi les familles algériennes cachaient la mort des martyrs en ce temps- là ? Répondez
en deux à trois lignes.
2. A l’occasion de la journée nationale du Chahid 18 février, et en tant que rédacteur dans le journal
de votre établissement. Rédigez un texte dans lequel vous incitez les générations futures à
poursuivre le combat de nos martyrs et préserver leur héritage