Cours
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Algèbre II
(MIP)
I. AGMOUR
M. RACHIK
S. BENKADOUR
H. BOUTAYEB
M. HAFDANE
N. BABA
2023-2024
Table des matières
4 LES MATRICES 33
4.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.2 Opérations sur les matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.2.1 Loi externe (dite aussi multiplication d’une matrice par un scalaire) . . . . . . . . . . . . . . 35
4.2.2 Somme de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.2.3 Multiplication de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.3 Matrices et applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.3.1 Lien entre Matrices et applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.3.2 Ecriture matricielle de l’image d’un vecteur par une application linéaire . . . . . . . . . . . 42
4.3.3 Matrice de passage et Lien ente les coordonnées d’un même vecteur dans deux bases dif-
férentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.3.4 Changement de bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
4.3.5 Rang d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
5 DÉTERMINANTS 51
5.1 Motivation et Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5.1.1 Motivation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5.1.2 Définition : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.2 Régle de calcule d’un déterminant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.3 Propriétés du déterminant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
5.3.1 Conséquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.4 Résolution d’un système linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
5.4.1 Cas 1 : Système de Cramer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
5.4.2 Cas 2 : Système avec plus d’inconnus que d’équations (n ≻ m) . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.4.3 Cas 3 : Système avec plus d’équations que d’inconnus (n ≺ m) . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.4.4 Cas 4 : Système où plus le nombre d’équations coincide avec le nombre d’inconnus (n = m) ,
mais det A = 0. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2
Chapitre 1
Définition 1.1.1 Une équation linéaire à n ∈ N inconnues (qu’on veut calculer) x 1 , x 2 , . . . , x n à coèfficient dans K
est une égalité du type
a1 x1 + a2 x2 + · · · + an xn = b1
avec a 1 , · · · , a n , b 1 ∈ K des constantes données (connues à l’avance).
Exemples :
1. Chercher x, z dans R tels que : 2x − z = 1
2. Chercher x 1 , x 2 ∈ C tels que i x 1 + x 2 = 1 − i
p
3. L’équation x 1 x 2 − |x 2 | + 2x 3 = −1 n’est pas linéaire.
Définition 1.1.2 Un système linéaire à m équations et n inconnues dans K est de la forme suivante :
a x + a 12 x 2 + ... + a 1n x n = b1 E1
11 1
a
21 1
x + a x
22 2 + ... + a x
2n n = b 2 E2
(S) . . . .
. . . .
a m1 x 1 + a m2 x 2 + ... + a mn x n = b m Em
Les inconnues sont x 1 , . . . , x n . Les nombres b 1 , . . . , b m et les a i j sont des constantes données dans K.
Exemples :
3x 1 + x 2 + x 3 = 3
(S 1 ) x − x2 − x3 = 1
1
2x 1 + 2x 2 + 2x 3 = 2
Définition 1.1.3 1. Une solution de (S) dans Kn est tout élément -qui est un n-uplet- (α1 , α2 , · · · , αn ) ∈ Kn
satisfaisant toutes les équations de (S).
2. Résoudre (S) c’est trouver l’ensemble de toutes les solutions de (S).
3. Un système (S) est dit incompatible (ou impossible) lorsqu’il n’a aucune solution.
′
4. Deux systèmes linéaires (S) et (S ) sont équivalents s’ils ont le même nombre d’inconnues et le même en-
semble de solutions.
3
Exemples :
1. (1, 0, 0) est solution du système
3x 1 + x 2 + 2x 3 = 3
x − x2 − x3 = 1
1
2x 1 + 2x 2 + 3x 3 = 2
2. Les solutions du système
½
2x 1 + x 2 = 1
x 1 + 12 x 2 = 1
2
3. Le système
½
x1 − x2 =0
2x 1 − 2x 2 =1
4. Les deux systèmes suivants sont équivalents
x1 − x2 =0 ½
x1 − x2 = 0
x + x2 =1 et
1 x1 + x2 = 1
−2x 1 + 4x 2 =1
a 11 x 1 + a 12 x 2 + ... + a 1n x n = b1 E1
0x 1 + a 22 x 2 + ... + a 2n x n = b2 E2
(S) . . . .
. . . .
0x 1 + 0x 2 + ... + a nn x n = bn En
Exemples :
x 1 − 3x 2 + 4x 3 − 2x 4
= 3
2x 2 + x 4 = 2
x 3 − 3x 4 = 4
2x 4 = 2
4
1.3 Résolution des S.L. par la méthode de Gauss
On considère le système
a 11 x 1 + a 12 x 2 + ... + a 1n x n = α1 E1
α2
a 21 x 1 + a 22 x 2 + ... + a 2n x n = E2
(S) . . . .
. . . .
αm
a m1 x 1 + a m2 x 2 + ... + a mn x n = Em
Quitte à permuter l’ordre des équations et à changer la place des variables x i , on peut supposer que a 11 ̸= 0.
La méthode de Gauss consiste à utiliser l’équation E 1 pour éliminer l’inconnue x 1 des équations E 2 , ..., E m .
E 2 ,→ E 2′ = a 11 E 2 − a 21 E 1 : b 22 x 2 + ... + b 2n x n = β2
. . . .
. . . .
E m ,→ E m′
: b m2 x 2 + ... + b mn x n = βm
= a 11 E m − a m1 E 1
On obtient le nouveau système
a 11 x 1 + a 12 x 2 + ... + a 1n x n = α1 E1
β2 E 2′
b 22 x 2 + ... + b 2n x n =
(**) . . . .
. . . .
βm ′
b m2 x 2 + ... + b mn x n = Em
La répétition du processus décrit ci-dessus conduit à un système dit ”réduit” (ou échelonné) de la forme
d 11 y 1 + d 12 y 2 + · · · + d 1k y k + · · · + d 1n y n = f 1 E 1′′
0y 1 + d 22 y 2 + · · · + d 2k y k + · · · + d 2n y n = f2 E 2′′
. . . .
(S)
. . . .
′′
0y 1 + 0y 2 + · · · + d y
kk k + · · · + d kn y n = b k E k
··· ··· ··· ···
avec les d i i ̸= 0.
et dans R4
x 1 − x 2 + x 3 − 2x 4
= 2
2x 1 − 2x 2 + 2x 3 − 2x 4 = 2
−x 1 + x 2 + 2x 3 − 4x 4
= 4
−x 3 + 2x 4 = −2
5
Application : Trouver les valeurs du réel a tel que le système
x +y −z = 1
2x + 3y + az = 3 ai t
x + a y + 3z 2
=
1) aucune solution
2) une solution unique
3) plusieurs solutions.
6
Chapitre 2
Définition 2.1.1 Soit E un ensemble non vide. Une loi de composition interne sur E est toute application f de
E × E dans E .
Exemples :
1. Les applications
+: ¡R × R¢ → R
;
−: Z
¡ × Z¢ → Z
x, y 7→ x + y x, y 7→ x − y
÷: R¡ × R¢
∗ ∗
→ R ∗
.: ¡R × R¢ → R
;
x, y 7→ x ÷ y x, y 7→ x.y
sont des L.C .I .
2. Les applications
−: N
¡ × N¢ → N ÷: ¡R × R¢ → R
;
x, y 7 → x−y x, y 7 → x÷y
ne sont pas des L.C .I .
3. La somme et le produit de polynômes définissent des L.C .I sur K.
4. La composée de deux applications dans F (R, R) est une L.C .I sur F (R, R), à ( f , g ) on associe f ◦ g =
o( f , g ).
→
− → − →
− → −
5. La somme de deux forces qui à ( F , G ) associe F + G est une L.C .I dans F (P ) l’ensemble des forces
exercées dans un plan.
6. La somme de deux paniers achetés dans un supermarché...
Définition 2.1.2 Soit E un ensemble non vide. Une loi de composition externe sur E est toute application de K×E
dans E .
Exemples :
1. Les applications
·: N×Z → Z +: Q×R → R
;
(α, x) 7→ α·x (α, x) 7 → α+x
7
sont des L.C .E .
2. Toute L.C .I est une L.C .E .
3. L’application
+: R×Z → Z
(α, x) 7 → α+x
n’est pas une L.C .E .
4. L’application de R × R dans R qui à un couple (α, P (X )) associe αP (X ) est une L.C .E .
5. L’application de C × C(X ) dans C(X ) qui à un couple (α, F (X )) associe αF (X ) est une L.C .E .
→
− →
−
6. L’application de R × F (P ) dans F (P ) qui à un couple (α, F ) associe α F est une L.C .E . sur F (P )
7. La multiplication d’un panier par un réel.
Définition 2.1.3 Soit E un ensemble muni d’une L.C .I . notée (∗) , on dit que
— ∗ est commutative si :
x ∗ y = y ∗ x; ∀x, y ∈ E
— ∗ est associative si : ¡ ¢ ¡ ¢
x ∗ y ∗ z = x ∗ y ∗ z ; ∀x, y, z ∈ E
— e est l’élément neutre pour ∗ si :
x ∗ e = e ∗ x = x; ∀x ∈ E
′
— x est symétrique de x pour ∗ si :
x ∗ x ′ = x ′ ∗ x = e; ∀x, x ′ ∈ E
Remarques :
′ ′
1. si x est le symétrique de x, alors x est le symétrique de x .
2. On ne parle de symétrisabilité que si l’élément neutre e existe.
3. Si l’élément neutre e existe, il est unique.
En effet, si e ′ est un autre élément neutre, alors e ∗ e ′ = e et e ∗ e ′ = e ′ ⇒ e = e ′ .
′
4. Si ∗ est associative et si x admet un symétrique x alors ce symétrique est unique.
En effet, si on suppose que x" est un autre symétrique de x, on aura :
x ∗ x′ = x′ ∗ x = e
et ⇒ x ∗ x ′ = x ∗ x"
x ∗ x" = x" ∗ x = e
associativité
x ′ ∗ x ∗ x ′ = x ′ ∗ (x ∗ x") x ′ ∗ x ∗ x ′ = x ′ ∗ x ∗ x"
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
⇒ ⇒
⇒ e ∗ x ′ = e ∗ x" ⇒ x ′ = x"
Définition 2.1.4 Soit K un ensemble muni de deux L.C .I . notées (+) et (×) . On dit que (K , +, ×) est un corps
commutatif si :
1. (+) et (×) sont commutative.
2. (+) et (×) sont associative.
3. (+) admet un élément neutre noté 0.
4. (×) admet un élément neutre noté 1.
5. ∀x ∈ K , ∃ (−x) ∈ K / x + (−x) = (−x) + x = 0, (−x) symétrique de x pour (+).
∗ −1
∈ K / x × (x −1 ) = (x −1 ) × x = 1, (x −1 ) symétrique de x pour (×) (on l’appelle aussi
¡ ¢
6. ∀ x ∈ K − {0} = K , ∃ x
l’inverse de x).
7. (×) est distributive par rapport à (+) ; c’est-à-dire
x × (a + b) = (x × a) + (x × b)
et ¡ ¢ ¡ ¢ ∀x, y, a, b ∈ K
x + y × a = (x × a) + y × a
8
Exemples :
1. (R, +, ×) , (Q, +, ×) sont des corps commutatifs.
2. Soit A un ensemble non vide et K = P (A) l’ensemble des toutes les parties de A.
(Ex : Si A = {a} alors K = {∅, {a}};
Si A = {a, b} alors K = {∅, {a}, {b}, {a, b}}).
Si on considère sur K les L.C .I : + = ∆ et × = ∩, alors (K , +, ×) ce n’est pas un corps commutatif.
En effet,
∆ est commutative, associative, admet un élément neutre ∅ et tout élémént admet un symétrique qui est lui
même.
On rappelle que A∆B = (A ¡ ∪ B ) − (A ∩ B ) =
¢ (A − B ) ∪ (B − A) ∩ est aussi commutative, associative, admet un
élément neutre qui est A la partie pleine , mais beaucoup d’éléments de K n’admettent pas de symétrique
pour la L.C .I ∩; on prend par exemple :
A = {a, b} alors K = P (A) = {∅, {a}, {b}, {a, b}}. L’élément neutre, étant e = {a, b}, on ne peut pas trouver x ′ ∈ K
tel que {a} ∩ x ′ = {a, b}, c’est à dire l’élément {a} n’a pas de symétrique, même chose pour x = ∅, x = {b}.
Définition 2.1.5 Soient (E , +, ·) et (K, +, ×) deux ensembles. (E , +, ·) est muni d’une L.C .I . notée (+) et d’une
L.C .E , à scalaires dans K, notée (·) .
(K, +, ×) est muni des deux L.C .I . (+) et (×).
Retenir que (·) est une L.C .E sur E à scalaires dans K, alors que (×) est une L.C .I sur K.
Définition 2.1.6 On dit que E est un espace vectoriel sur K (on note E K−ev) si
1. (K, +, ×) est un corps commutatif.
2. (E , +) est un groupe commutatif (c’est-à-dire (+) est commutative, associative, admet un élément neutre 0
et tout x ∈ E admet un symétrique −x).
α · x + y = (α · x) + α · y ; ∀α ∈ K; ∀x, y ∈ E .
¡ ¢ ¡ ¢
3.
α + β · x = (α · x) + β · x ; ∀α, β ∈ K; ∀x ∈ E .
¡ ¢ ¡ ¢
4.
α × β · x = α · β · x ; ∀α, β ∈ K; ∀x ∈ E .
¡ ¢ ¡ ¢
5.
6. 1 · x = x; ∀x ∈ E (1 est un élément neutre de K pour ×)
Les éléments de E sont dites vecteurs et ceux de K des scalaires.
Exemples :
2
1. L’ensemble R = R × R muni de la L.C .I . (+), définie par :
¡ ¢ ¡ ¢
x, y + (a, b) = x + a, y + b
α · x, y = αx, αy
¡ ¢ ¡ ¢
est R−ev.
9
3. C muni de muni de la L.C .I . (+) définie par :
(a + i b) + (c + i d ) = (a + c) + i (b + d )
α · (a + i b) = (αa) + i (αb)
est un R−ev.
4. C est un C−ev.
5. Tout corps commutatif (K, +, ×) est un K−ev.
6. L’ensemble de toutes les fonctions de R dans R, noté E = F (R, R), munis de la L.C .I (+) définie par :
¡ ¢
f + g (x) = f (x) + g (x)
α · f (x) = α f (x)
¡ ¢
est un R−ev, aussi E = F (I , R) avec I juste une partie non vide de R est aussi un R−ev.
7. L’ensemble de toutes les suites numériques, noté E = S (N) , muni de la L.C .I (+) définie par :
(Un )n + (Vn )n = (Un +Un )n
α · (Un )n = (αVn )n
est un R−ev.
Démonstration :
1. α · 0E = 0E .
En effet,
α · (0 + 0) = α · 0 + α · 0
D’où
α·0 = α·0+α·0
Comme α · 0 ∈ E , il a un symétrique pour +, noté − (α · 0) d’où
− (α · 0) + (α · 0) = (−α · 0) + [α · 0 + α · 0]
associativité
⇒ 0 = [(−α · 0) + α · 0] + α · 0
⇒ 0 = 0+α·0
⇒ 0 = α·0
10
F IGURE 2.1 – Exemple d’un sev.
2. 0K · x = 0E .
En effet,
0 · x = (0 + 0) · x = 0 · x + 0 · x
⇒ (−0 · x) + (0 · x) = (−0 · x) + (0 · x + 0 · x)
⇒ 0 = (−0 · x + 0 · x) + 0 · x ⇒ 0 = 0 · x
| {z }
0
3. α · (−x) = −(α · x).
En effet,
α · 0 = 0 d’après (1)
⇒ α · (x + (−x)) = 0
⇒ α · x + α · (−x) = 0
donc α · (−x) est le symétrique de α · x, c’est-à-dire α · (−x) = − (α · x)
4. (−α) · x = −(α · x).
En effet,
(−α) · x + α · x = ((−α) + α) · x = 0 · x = 0
Donc (−α) · x est le symétrique de α · x, c’est-à-dire
(−α) · x = − (α · x)
5. α · x − y = α · x − α · y.
¡ ¢
En effet,
α · x − y = α · x + −y = α · x + α · −y = α · x − α · y
¡ ¢ ¡ ¡ ¢¢ ¡ ¢
6. α − β · x = α · x − β · x.
¡ ¢
En effet,
α − β · x = α + −β · x = α · x + −β · x = α · x − β · x
¡ ¢ ¡ ¡ ¢¢ ¡ ¢
11
Remarques :
— H1 ne peut pas être un sev de R2 car, par exemple (0, 0) ∉ H1 , donc il n’a pas d’élément neutre.
— H2 est H1 ∪ {(0, 0)}, mais malgré cela, il n’est pas sev, car (1, 2) ∈ H2 mais son symétrique (−1, −2) ∉ H2 .
— Pour remédier à cela dans H3 , on a pris les éléments de H2 et on a ajouté leurs symétriques, mais malgré
cela ce n’est pas un sev car, par exemple (1, 2) ∈ H3 et (5, −6) ∈ H3 mais (1, 2) + (5, −6) ∉ H3 donc + n’est
pas une L.C .I sur H3 .
On conclut alors, qu’il n’est pas évidant qu’une partie H quelconque de E , soit a elle seule un K-ev.
— Conformément à la définition, pour montrer que H est un sev de E , il faut montrer que (H , +, ·) est un
K-ev ce qui nécéssite la démonstration de Huit propriétés, ce qui est lourd et loin d’être pratique.
Propriétés 2.2.1 Soit (E , +, ·) un K-ev et H une partie non vide de E . Les asserssations suivantes sont équiva-
lentes :
i (H , +, ·) est un sev de E .
H ̸= ∅
ii ∀(u, v) ∈ H 2 ; u + v ∈ H
∀α ∈ K, ∀u ∈ F, α · u ∈ F
0E ∈ H
iii ∀(u, v) ∈ H 2 ; u + v ∈ H
∀α ∈ K, ∀u ∈ F, α · u ∈ F
½
0E ∈ H
iv
∀(u, v) ∈ H 2 et ∀ α, β ∈ K2 , α · u + β · v ∈ F
¡ ¢
½
0E ∈ H
v
∀(u, v) ∈ H 2 et ∀α ∈ K, α · u + v ∈ F
Exemples :
3
1. L’ensemble H = x, y, x + y /x, y ∈ R est un sev de R . En effet,
©¡ ¢ ª
— Soient α ∈ R et x, y, x + y ∈ H , on a :
¡ ¢
α · x, y, x + y = αx, αy, αx + αy ∈ H
¡ ¢ ¡ ¢
4
¡ ∈ R , car
— (0, 0, 0, 0) ¢ 0 − 0 = 0 et 0 = 2 × 0.
— Soient x, y, z, t ∈ H , (a, b, c, d ) ∈ H et α, β ∈ R, on a :
Et
′
αx + βa − αy + βb = α x − y + β(a − b) = 0.
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
| {z } | {z }
0 0
¡ ¢
Car x, y, z, t ∈ H et (a, b, c, d ) ∈ H .
De plus,
αt + βd = α +β = 2 αz + βc
¡ ¢
(2z) (2c)
|{z} |{z}
car (x,y,z,t )∈H car (a,b,c,d )∈H
12
F IGURE 2.2 – Représentation graphiqur d’une fonction constante.
Démonstration :
i) — 0 ∈ H1 et 0 ∈ H2 ⇒ 0 ∈ H1 ∩ H2
— Soient x, y ∈ H1 ∩ H2 et α, β ∈ K, on a
x, y ∈ H1 ⇒ αx + βy ∈ H1
½ ¾
x, y ∈ H1 ∩ H2 ⇒
x, y ∈ H2 ⇒ αx + βy ∈ H2
⇒ αx + βy ∈ H1 ∩ H2
α x1 + y 1 + β x2 + y 2 αx 1 + αy 1 + βx 2 + βy 2
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
=
αx 1 + βx 2 + αy 1 + βy 2
¡ ¢ ¡ ¢
=
| {z } | {z }
∈H1 ∈H2
D’où α · x 1 + y 1 + β · x 2 + y 2 ∈ H1 + H2 .
¡ ¢ ¡ ¢
13
H1
iii) ⇐] facile ; car H1 ⊂ H2 ou H2 ⊂ H1 ⇒ H1 ∪ H2 = ou .
H2
Donc c’est un sev de E .
⇒] Tout d’abord, on rappelle, P,Q et R sont trois propositions alors [P ⇒ Q ou R] ⇔ [P et non Q ⇒ R] .
Donc pour montrer que H1 ∪ H2 sev ⇒ H1 ⊂ H2 ou H2 ⊂ H1 , on va, plutôt, montrer que :
(H1 ∪ H2 sev et H1 ⊈ H2 ) ⇒ H2 ⊂ H1 .
En effet,
H1 ⊈ H2 ⇒ ∃z ∈ H1 et z ∉ H2 . (2.1)
D’où x + z = m avec m ∈ H1 ∪ H2 .
On a m ∉ H2 car, sinon, on aura m ∈ H2 et z = m − x, et puisque x ∈ H2 , m ∈ H2 et H2 sev, on aura
z ∈ H2 ce qui contredit 2.1.
Donc m ∈ H1 , or
x + z = m ⇒ x = |{z}
m − |{z}
z
∈H1 ∈H1
Exemple : Dans E = R [X ]
u = P (X ) = X 2 − 2X + 2 = 1.X 2 + 2.(−X + 1)
= 1.P 1 (X ) + 2.P 2 (X )
= (−1).P 3 (X )
Proposition 2.2.3 Soient (E , +, ·) un K−ev et v 1 , v 2 , ..., v k des vecteurs de E , l’ensemble des toutes les combinai-
sons linéaires de v 1 , v 2 , ..., v k , noté vec t (v 1 , v 2 , ..., v k ) est défini par
est un sev de E .
Démonstration :
— 0 = 0 · v 1 + 0 · v 2 + ... + 0 · v p ⇒ 0 ∈ H .
— Soient x = α1 v 1 + α2 v 2 + ... + αk v k et y = β1 v 1 + β2 v 2 + ... + βk v k ∈ H et λ, γ ∈ R on a :
λ (α1 v 1 + α2 v 2 + ... + αk v k ) + γ β1 v 1 + β2 v 2 + ... + βk v k = [λ · (α1 v 1 ) + ... + λ · (αk v k )] + γ£¡· β1 v¢1 + ... + γ ·¡ βk v¢k ¤
¡ ¢ £ ¡ ¢ ¡ ¢¤
∈ vec t (v 1 , v 2 , ..., v k )
14
Exemples :
1.
x, y ∈ R2 /x − 2y = 0 = © 2y, y /y ∈ Rª
©¡ ¢ ª ©¡ ¢ ª
H=
= y (2, 1) /y ∈ R
= vec t (v 1 )
où v 1 = (2, 1) .
Donc H est un sev de R2 .
2.
x, y, x − y, 2x + 3y /x, y ∈ R = x (1, 0, 1, 2) + y (0, 1, −1, 3) /x, y ∈ R
©¡ ¢ ª © ª
H=
= vec t (v 1 , v 2 )
où v 1 = (1, 1, 4) .
Donc H est un sev de R3 .
Remarque : Si A = {v i }i ∈I est une famille quelconque du K−ev E , c’est-à-dire finie ou infinie, dire que :
X ∈ vec t (A) ⇔ X s’écrit comme combinaison linéaire d’une famille,finie, de vecteurs, extraite de A.
Là aussi, on montre facilement que vec t (A) est un sev de E et que c’est le plus petit sev de E , contenant A.
Remarques :
1. Soient E un K−ev et A, B deux parties non vide de E , on a
i) A ⊂ vec t (A)
ii) A = vec t (A) ⇔ A est un sev de E
iii) vec t (vec t (A)) = vec t (A)
iv) Si F est un sev de E , alors A ⊂ F ⇒ vec t (A) ⊂ F
v) A ⊂ B ⇒ vec t (A) ⊂ vec t (B )
2. Toujours dans le cadre des ev et sev, on a le résultat suivant : Si (E 1 , +1 , ·1 ) et (E 2 , +2 , ·2 ) sont des K−ev, alors
(E 1 × E 2 , +, ·) , où " + " est la L.C .I :
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
x, y + (a, b) = x +1 a, y +2 b ; ∀ x, y , (a, b) ∈ E 1 × E 2
α · x, y = α ·1 x, α ·2 y ; ∀ x, y ∈ E 1 × E 2
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
et ∀α ∈ K, est un K−ev.
15
2.2.1 Famille génératrice d’un sev
Définition 2.2.3 Soient E un K−ev et F = {u 1 , u 2 , · · · , u k } une famille de vecteurs de E .
La famille F est dite une famille génératrice de E ou engendre E si E est l’ensemble de toutes les combinaisons
linéaires des vecteurs u 1 , u 2 , · · · , u k .
Autrement dit :
v ∈ E ⇔ ∃α1 , · · · , αk ∈ K : v = α1 u 1 + · · · + αk u k
Ce qui est équivalent à :
vec t (F ) = E .
Ce qu’on note
vec t (F ) = vec t (u 1 , u 2 , · · · , u k )
= α1 u 1 + · · · + αk u k / (α1 , · · · , αk ) ∈ Kk
© ª
Dans ce cas vec t (F ) est un sous-espace vectoriel. On dit qu’il est engendré par la famille (u 1 , u 2 , · · · , u k ).
Si F est une famille infinie, c’est-à-dire F = {u i }i ∈I où I est infini, F est dite génératrice de E , si tout v ∈ E , s’écrit
comme combinaison linéaire, d’une famille finie de vecteurs de F, c’est-à-dire
Exemples :
3
1. La famille G = g 1 , g 2 , g 3 = {(1, 0, 0) , (0, 2, 0) , (1, −1, 1)} génère R . En effet,
© ª
∀X = x, y, z ∈ R3 , ∃α, β, γ ∈ R : X = αg 1 + βg 2 + γg 3 .
¡ ¢
(1)
On a
αg 1 + βg 2 + γg 3 =α
¡ (1, 0, 0) + β (0, ¢2, 0) + γ (1, −1, 1) (2)
= α + γ, 2β − γ, γ
Déterminons α,β et γ :
D’après (1) et (2), on a
X = α + γ, 2β − γ, γ x, y, z = α + γ, 2β − γ, γ
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
⇔
x = α+γ
⇔ y = 2β − γ
z =γ
α= x −z ∈R
y+z
⇔ β= 2 ∈R
γ=z ∈R
y+z
D’où ∀ x, y, z ∈ R3 on a : x, y, z = (x − z) (1, 0, 0) + 2 (0, 2, 0) + z (1, −1, 1) .
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
3
2. La famille G = {(1, 2, 3) , (−1, 0, 0) , (0, 0, 4)} génère R . En effet,
y y−2x 2z−3y
∀ x, y, z ∈ R3 / x, y, z =
¡ ¢ ¡ ¢
2 (1, 2, 3) + 2 (−1, 0, 0) + 8 (0, 0, 4) .
3. Sachant que Hn© = f ∈ F (R, R) / f (x) = a 0 + a 1 x + ... + a n x n avec a 0 , ...., a n ∈ R est un sev de E = F (R, R).
© ª
2α = 0 ⇒ β=0
3α + 4β = 1 0=1
16
6. On remarque que toute sous famille d’une famille génératrice de E est aussi génératrice de E .
Définition 2.2.4 Soit E un K − ev. Si E admet une famille génératrice finie, on dit que E est de dimension finie,
si E n’a pas de famille génératrice finie, il est dit de dimension infinie.
Exemples :
— G = {(1, 0) , (0, 1)} engendre R2 ⇒ R2 est de dimension ¢finie. ¡ y
— G = {(1, 0, 0) , (0, 2, 0) , (0, 0, 3)} engendre R3 car ∀ x, y, z ∈ R3 : x, y, z = x (1, 0, 0)+ 2 (0, 2, 0)+ 3z (0, 0, 3) alors
¡ ¢
α1 u 1 + · · · + αk u k = v d ′ i nconnues (αi )i
Exemple : P 1 = X ;P 2 = X 2 − 1 dans R2 [X ]
Soit P = a X 2 + bX + c ∈ R2 [X ]
pour α1 , α2 deux réels :
α1 P 1 + α2 P 2 = P ⇔ α1 X + α2 (X 2 − 1) = a X 2 + bX + c
⇔ α2 X 2 + α1 X + (−α2 ) = a X 2 + bX + c
⇔ α2 = a = −c et α1 = b
ce qui n’est pas toujours vérifié pour un polynôme quelconque de R2 [X ]. (par exemple pour P o = X 2 + 1 pas de
solution).
La famille (P 1 , P 2 ) n’est pas génératrice de R2 [X ].
α1 a 1 + α2 a 2 + .... + αn a n = 0 ⇒ α1 = α2 = ... = αn = 0
c’est-à-dire qu’on ne peut pas trouver des scalaires α1 , α2 , ..., αn non tous nuls tel que : α1 a 1 + ... + αn a n = 0.
Si L n’est pas libre, elle est dite liée ou que a 1 , a 2 , ..., a n sont linéairement dépendants.
Exemples :
— L = {(1, 2, 3) ; (−1, 0, 5)} est une famille libre de R3 .
α−β = 0
En effet, α (1, 2, 3) + β (−1, 0, 5) = (0, 0, 0) ⇒ 2α = 0 ⇒ α = β = 0
3α + 5β = 0
— L = {(1, 3, 5, 2) ; (−1, 0, 1, 8) ; (2, 3, 4, −6)} n’est pas libre.
En effet, (−1) (1, 3, 5, 2) + (1) (−1, 0, 1, 8) + (1) (2, 3, 4, −6) = (0, 0, 0, 0) avec α1 = −1, α2 = 1, α3 = 1 non tous
nuls.
— La famille L = f 1 , f 2 , f 3 de F (R, R) , définie par f 1 (x) = x; f 2 (x) = sin πx; f 3 (x) = e x est libre.
© ª
⇒ αx + β sin πx + γe x = 0; ∀x ∈ R
17
pour x = 1; α + γe = 0 ⇒ α = 0
1
pour x = 21 ; α2 + β + γe 2 = 0 ⇒ β = 0
D’où L est libre.
2
1. La famille T = (P 1 , P 2 , P 3 ) de R[X ] avec P 1 = X − 1 ; P 2 = X + 1 et P 3 = 3X est une famille libre.
2. La famille C 1 = ( f 1 , f 2 ) de F (R, R) avec f 1 (x) = cos x et f 2 (x) = sin x est une famille libre.
2 2
3. Par contre la famille C 2 = (g 1 , g 2 ) de F (R, R) avec g 1 (x) = x et g 2 (x) = 2x est une famille liée.
³ ´
1 1
¡1¢
La famille T = (s, t, q) des suites s =
¡ ¢
4. n(n+1) n , t= n+1 n et q = n n est une famille liée dans l’espace
vectoriel des suites réelles.
D’où I ∩ P = {0} .
Donc I ⊕ P = E .
c) α sin x + β sin 2x + γ sin 3x = 0; ∀x.
— pour x = π2 : α − γ = 0 ⇒ α − γ = 0
p p
π 2α
pour x = 4 : 2 + β + 22 γ = 0 ⇒ α + γ = 0
p p p ¡
π 3 3 2
2 α+β+ 2 γ = 0 ⇒ 2 α+γ +β = 0
¢
pour x = 3 :
18
— Donc
α=γ=0
½
β=0
Définition 2.2.6 Soit E est un K-ev et L = {x i }i ∈I (où l’ensemble des indices I , peut être infini)
i) L est dite liée, s’il existe une sous famille finie de L qui soit liée.
ii) L est dite libre, si toute famille finie, extraite de L, est libre.
Exemples :
1. Soit E = F (R, R) un K-ev, la famille L = f n n∈N où f n (x) = x n est libre.
© ª
© ª
En effet, si l = f n1 , f n2 , ..., f nk est une famille finie de L avec n 1 < n 2 < ... < n k , alors
α1 f n1 + α2 f n2 + .. + αk f nk = 0
⇒ α1 f n1 (x) + ... + αk f nk (x) = 0; ∀x
⇒ α1 x n1 + α2 x n2 + .. + αk x nk = 0; ∀x
⇒ α1 = α2 = ... = αk = 0
est liée.
Donc L est liée.
19
Exemples :
2
— B = ((1, est une base de R , dite
0) , (0, 1)) la base canonique de R2 .
n uplet
z }| {
— B = 1, 0, ..., 0 , (0, 1, ..., 0) , ..., (0, 0, ..., 1) est une base de Rn , dite la base canonique de Rn . En effet,
Donc B génère Rn .
D’où B est une base de Rn .
— B = {(1, −1, 0) , (0, 1, 3) , (1, 2, −3)} est une base de R3 . En effet,
⇒ −α + β + 2γ = 0
3β − 3γ = 0
α+γ = 0
⇒ β−γ = 0
−α + β − 2γ = 0
α = −γ
⇒ β=γ
γ + γ + 2γ = 0
⇒γ=β=α=0
³ ´ ¡ x+y+z ¢
¡ ¢ 9x−3y+z
x, y, z = (1, −1, 0) + (0, 1, 3)
³ 12 ´ 4
3x+3y+z
+ 12 (1, 2, −3)
Donc B génère R3 , d’où B est une base de R3 , on remarque, donc, que dans un K − ev , il peut y avoir
plusieurs bases.
— Sachant que Rn [X ] = a 0 , a 1 X + ... + a n X n /a i ∈ R est un R − ev, alors B = (1, X , ..., X n ) est une base de
© ª
Définition 2.2.8 Soit E un K − ev , de dimension finie, toutes les bases de E ont le même nombre d’élément. Ce
nombre n est dit la dimension de E et on note
dimE = n
K
Exemples :
— dimR2 = 2
R
— dimRn = n
R
20
— dimC = 2
R
— dimC = 1
C
— dimR = 1
R
d’où
f = γg + λh
où γ = α cos β, λ = α sin β et¡ g (x)
¡ ¢ ¡ ¢
¢ = sin x, h (x) = cos x ⇒ f ∈ vec t g , h ⇒ F ⊂ vec t g , h .
Réciproquement, f ∈ vec t g , h ⇒ f (x) = pg (x) + qh (x) donc
f (x) = p sin x + q cos x
¡ ¢
si p, q = (0, 0) , alors
f = 0 ⇒ f (x) = 0 · sin x + β ⇒ f ∈ F
¡ ¢
¡ ¢
et si p, q ̸= (0, 0) , alors
p q
q¡ ¢
f (x) = p 2 + q 2 q¡ ¢ sin x + q¡ ¢ cos x
2
p +q 2 2
p +q 2
Or 2 2
p q
¢ + q¡ ¢ = 1
q¡
p2 + q2 p2 + q2
p q
Donc ∃θ ∈ R/ p 2 2 = cos θ et p 2 2 = sin θ, d’où
(p +q ) (p +q )
q¡
p 2 + q 2 (cos θ sin x + sin θ cos x)
¢
f (x) =
q¡
p 2 + q 2 (sin (x + θ))
¢
=
Donc q¡
p 2 + q 2 sin (. + θ) ⇒ f + F ⇒ vec t g , h ⊂ F
¢ ¡ ¢
f =
Donc ¡ ¢
F = vec t g , h
D’où B = g , h est génératrice de F.
¡ ¢
De plus
αg + βh = 0 ⇒ αg (x) + βh (x) = 0; ∀x
⇒ α sin x + β cos x = 0; ∀x,
d’où x = 0 ⇒ β = 0 et x = π2 ⇒ α = 0. Donc B est libre.
D’où B est une base de F ⇒ dimF = 2.
R
21
Proposition 2.2.5 Soit E est un K − ev tel que dimE = n et B une famille de E de cardinal n (c’est-à-dire, dont
K
le nombre d’éléménts est n), alors :
Exemple : Montrer que B = ((1, 2, −1) , (0, 1, 1) , (0, 0, 3)) est une base de R3 . On a
⇒ 2α + β = 0
−α + β + 3γ = 0
⇒ α=β=γ=0
⇒ B est libre
Proposition 2.2.6 Soit E un K − ev tel que dimE = n et B une base de E . Soit G une famille génératrice de E et L
K
une famille libre de E , alors :
c ar d B =n
c ar d G ≥ n
c ar d L ≤ n
Exemples :
1. Comme dimR2 = 2, alors
R
B = ((1, 5) , (7, 8) , (0, −1))
2
n’est pas libre car c ar d B > 2 = dim R
2. Comme dimR3 = 3, alors
R
B = ((1, 2, 3) , (4, 5, 6) , (−2, 1, 7))
n’est pas libre car c ar d B > 3, et n’est pas une base car c ar d B ̸= 3.
Théorème 2.2.1 (Théorème de la base incomplète) Si dimE = n et L une famille libre de E , G une famille gé-
K
nératrice de E et L ⊂ G, alors il existe une base B de E tel que
L ⊂B ⊂G
E = H1 ⊕ H2
si ½
H1 ∩ H2 = {0} ,
H1 + H2 = E ,
on dit aussi que E est la somme directe de H1 et H2 .
Exemples :
1. Si on admet que
H1 = {(x, 4x) /x ∈ R}
½
H2 = {(x, x) /x ∈ R} ,
Montrer que H1 ⊕ H2 = R2 .
22
— On a ½ ¡ ¢
¡ ¢ x, y ¢ ∈ H1
x, y ∈ H1 ∩ H2 ⇒ ¡
x, y ∈ H2
½
y = 4x
⇒
y =x
⇒ 4x = x
D’où x = 0 et y = 0. Donc
³ H1 ∩ H2´ = {(0, 0)}¡.
¡ y−x ¡ y−x ¢¢ 4x−y 4x−y y−x ¡ y−x ¢¢ ³ 4x−y 4x−y ´ ¡
+ 3 , 3 = x, y . Donc, ∀ x, y ∈ R2 on
¢ ¡ ¢
— 3 , 4 3 ∈ H 1 et 3 , 3 ∈ H2 et 3 , 4 3
a
¢ ³ y − x ³ y − x ´´ 4x − y 4x − y
µ ¶
¡
x, y = ,4 + ,
| 3 {z 3 } | 3 {z 3 }
∈H1 ∈H2
2. Si
H1 = {(x, 4x) /x ∈ R}
½
H3 = {(−x, 7x) /x ∈ R}
7x + y 7x + y y − 4x y − 4x
µ µ ¶¶ µ µ ¶¶
¡ ¢
x, y = ,4 + − ,7
11 11 11 11
| {z } | {z }
∈H1 ∈H3
3. H1 = {0} et H2 = E étant deux sev de E , dits les sev propres de E , on a
H1 ⊕ H2 = E
Définition 2.2.10 Les sev F 1 , F 2 , ..., F n de E sont dit supplémentaires si ∀x ∈ E , ∃!x 1 ∈ F 1 , ∃!x 2 ∈ F 2 , ..., ∃!x n ∈
F n /x = x 1 + x 2 + ... + x n et on note
E = F 1 ⊕ F 2 ⊕ ... ⊕ F n
Propriétés 2.2.3 Si
dim(F ) = n etdim(G) = m (dimensions finies)
K K
alors
23
Remarques : Il est facile d’établir les propriétés suivantes
i) Si E et F sont deux K-ev tel que dimE = n et dimF = m, alors E × F est un K-ev (déjà vu) et
K K
ii) Si dimE est finie et F 1 , F 2 deux sev de E tel que B1 est une base de F 1 et B2 est une base de F 2 , on montre
K
facilement l’équivalence
B1 ∩ B 2 = ∅
½
E = F1 ⊕ F2 ⇔
B1 ∪ B2 est base de E
Et si
F 1 ∩ F 2 = {0}
Alors
dim (F 1 + F 2 ) = dimF 1 + dimF 2
K K K
24
Chapitre 3
Exemples :
1.
2 3
f : R
¡ ¢ → R
¡ ¢
x, y 7 → x − y, 2x, x + y
est linéaire, car :
f α x, y + β (a, b) f αx + βa, αy + βb
¡ ¡ ¢ ¢ ¡ ¢
=
αx + βa − αy − βb, 2 αx + βa , αx + βa + αy + βb
¡ ¡ ¢ ¢
=
α x − y, 2x, x + y + β (a − b, 2a, a + b)
¡ ¢
=
α f x, y + β f (a, b)
¡ ¢
=
2.
3
f : R
¡ ¢ → R
x, y, z 7 → x −y +z
est linéaire, car :
¡ ¢ α=quel conque
3. f αx + βy = α f (x) + β f y f (αx) = α f (x) d’où (pour α = −1) ; f (−x) = − f (x).
¡ ¢
=⇒
β=0
25
4. Si f x + y ¡= f (x) +¢f y ; ∀x, y ∈¡E et¢ f (αx) = α f (x)¡ , ∀α
¢ ∈ K, ∀x ∈ E alors f est linéaire.
¡ ¢ ¡ ¢
5. f est linéaire ⇐⇒ f αx + y = α f (x) + f y ; ∀α ∈ K; ∀x, y ∈ E .
¡ ¢ ¡ ¢
Exemples :
1.
2 3
f : ¡R ¢ → R
¡ ¢
x, y 7 → x, y + 1, 2x
4.
2
f : R
¡ ¢ → R
x, y 7 → x·y
n’est pas linéaire car f ((1, 1) + (1, 2)) ̸= f (1, 1) + f (1, 2) puisque
½
f ((1, 1) + (1, 2)) = f (2, 3) = 6
− f (1, 1) + f (1, 2) = 1 · 1 + 1 · 2 = 3
Propriétés 3.1.1 Si on note L K (E , F ) l’ensemble de toutes les applications linéaires de E dans F , alors L K (E , F )
est un K − ev.
Il contient au moins l’application nulle (O : E → F avec O(u) = 0F pour tout u ∈ E )
Démonstration : si f et g sont deux applications linéaires de E vers F, il en est de même pour f + g et signifie
que α · f est aussi une application linéaire de E dans F ; ∀α ∈ K.
1. Dans le cas F = K, f est dite une forme linéaire, LK (E , K) est noté E et on l’appelle le dual algébrique de E .
∗
2. Lorsque f est bijective, f est dite un isomorphisme.
3. Dans le cas E = F , f est dite un endomorphisme et on écrit LK (E , E ) = LK (E ).
4. Lorsque E = F et f est bijective on dit que f est un automorphisme.
26
Exemples :
1.
2
f : R
¡ ¢ → R2
x, y 7 → (x, 0)
est linéaire car
f α x, y + β (a, b) f αx + βa, αy + βb
¡ ¡ ¢ ¢ ¡ ¢
=
αx + βa, 0
¡ ¢
=
= α (x, 0) + β (a, 0)
α f x, y + β f (a, b)
¡ ¢
=
=⇒ f est linéaire
On remarque que f (1, 1, 2) = f (1, 1, 3) et pourtant (1, 1, 2) ̸= (1, 1, 3) , donc f n’est pas injective, par consé-
quent ce n’est pas un automorphisme.
3. Sachant que
2 3
f : R
¡ ¢ → R
¡ ¢
x, y 7 → x, y, x + y
¡ ¢ x =1
x, y, x + y = (1, 1, 5) =⇒ y =1 ⇒2=5
x+y =5
ce qui est faux. Donc f n’est surjective ⇒ f n’est pas bijective ⇒ f n’est pas un isomorphisme.
Démonstration :
i) Soient α, β ∈ K et x, y ∈ ker f (c’est à dire f (x) = 0F et f y = 0F ) on a :
¡ ¢
27
ii) Soient α, β ∈ K et f (x) , f y ∈ I m f on a :
¡ ¢ ¡ ¢
Démonstration :
i) ⇒: x ∈ ker f ⇒ f (x) = 0F or f (0E ) = 0F , d’où f (x) = f (0E ) =⇒ x = 0E , d’où ker f = {0E } .
f injective
⇐:
¡ ¢ ¡ ¢
f (x) = f y ⇒ f (x) − f y = 0F
¡ ¢
⇒ f x − y = 0F
⇒ x − y ∈ ker f = {0F }
⇒ x − y = 0E
⇒ x=y
d’où f injective.
ii) ⇒: On sait que ∀x ∈ E , f (x) ∈ F ⇒ I m f ⊂ F de plus, ∀x ∈ F, ∃a ∈ E ⧸x = f (a) car f est surjective.
d’où x ∈ I m f ⇒ F ⊂ I m f .
donc I m f = F.
⇐: Soi t f : E −→ F , soit y ∈ F .
on a F = I m f , d’où y ∈ I m f ⇒ y = f (x) ⧸x ∈ E ⇒ f est surjective.
Exemples :
1. Soit
3 2
f : R
¡ ¢ → R
¡ ¢
x, y, z 7 → x − y, z − y
on vérifie facilement que f est linéaire. Déterminer ker f et dite si f est injective.
Réponse :
¡ ¢ ¡ ¢
x, y, z ∈ ker f ⇐⇒ f x, y, z = (0, 0)
⇐⇒ x=y =z
28
a) Vérifiez que f est linéaire
b) Détérminer ker f , I m f et dite si f est injective, surjective, bijective.
Réponse :
a)
f α x, y + β (a, b) f αx + βa, αy + βb
¡ ¡ ¢ ¢ ¡ ¢
=
αx + βa − 2 αy + βb , 3 αx + βa + αy + βb
¡ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢¢
=
α x − 2y, 3x + y + β (a − 2b, 3a + b)
¡ ¢
=
α f x, y + β f (a, b)
¡ ¢
=
⇒ f est linéaire
b)
¡ ¢ ¡ ¢
x, y ∈ ker f ⇐⇒ f x, y = (0, 0)
¡ ¢
⇐⇒ x − 2y, 3x + y = (0, 0)
½
x − 2y = 0
⇐⇒
3x + y = 0
½
x − 2y = 0
⇐⇒
6x + 2y = 0
=⇒ 7x = 0
=⇒ x =0
=⇒ y =0
¡ ¢
d’où x, y = (0, 0), donc ker f = {(0, 0)}, alors f est injective.
donc f est linéaire, d’où c’est une forme linéaire. D’autre part ;
P ∈ K [X ] ⧸P (0) = 0
© ª
ker f =
© ª
= polynôme dont la constante est nulle
et I m f = P (0) ⧸P ∈ K [X ] = K.
© ª
5. Soit
f : K [X ] → K [X ]
P 7 → P′
29
a) Vérifier que f est linéaire.
b) Déterminer ker f et I m f .
Réponse :
a) Soit α, β¡ ∈ K et P,Q
¢ ∈¡ K [X ]. ¢′
On a f αP + βQ = αP + βQ = αP ′ + βQ ′ = α f (P ) + β f (Q).
Donc f est linRéaire.
b) Soit P ∈ ker f ©⇔ f (P ) = 0 ⇔ P ′ = 0,ªd’où P =constante.
Donc ker f = polynôme constant .
D’autre part, si
P (X ) = a 0 + a 1 X + ... + a n X n
alors
¶′ ³
a1 2 an
µZ ´′
P (X ) = P (X ) = a 0 X + X + ... + X n+1
2 n +1
a1 2 an
=⇒ P (X ) = f (Q (X )) où Q (X ) = a 0 X + X + ... + X n+1
2 n +1
et ceci ∀P ∈ K [X ] ⇒ I m f = K [X ]
Exemple : Soit
3 3
f : R
¡ ¢ → R
¡ ¢
x, y, z 7→ x − y, z − 3x, z − 3y
a) Vérifier que f est linéaire.
b) Déterminer ker f , dim ker f , dim Im f et Im f .
Réponse :
a) Soit α, β ∈ R et x, y, z , (a, b, c) ∈ R3 . On a :
¡ ¢
f α x, y, z + β (a, b, c)
¡ ¡ ¢ ¢
= f αx + βa, αy + βb, αz + βc
¡ ¢
= αx + βa − αy − βb, αz + βc − 3 αx + βa , αz + βc − 3 αy + βb
¡ ¡ ¢ ¡ ¢¢
= α f x, y, z + β f (a, b, c)
¡ ¢
⇒ f est linéaire.
b) Soit x, y, z ∈ R3 .
¡ ¢
¡ ¢ ¡ ¢
x, y, z ∈ ker f ⇔ f x, y, z = (0, 0, 0)
x−y =0
⇔ z − 3x = 0
z − 3y = 0
½
x=y
⇔
3x = z
¡ ¢
⇔ x, y, z = (x, x, 3x)
30
Donc ker f = {x(1, 1, 3) : x ∈ R} et dim ker f = 1.
On a dim R3 = dim ker f + dim Im f , donc dim Im f = 2.
Cherchons une base de I m f :
I m f = f x, y, z : (x, y, z) ∈ R3
© ¡ ¢ ª
= x − y, z − 3x, z − 3y : (x, y, z) ∈ R3
©¡ ¢ ª
Nous avons trouvé une base de I m f , qui est {(1, −3, 0), (−1, 0, −3)}.
Proposition 3.2.4 Soient E , F deux K − ev et f ∈ L K (E , F ) et soient L une famille libre de E , G une famille
génératrice de E . On a
1. Si f est injective, alors f (L) est libre dans F .
2. f (G) est génératrice de I m f .
3. Si f est surjective, alors f (G) génére F .
Démonstration : On pose L = e 1 , e 2 , . . . , e p et G = g 1 , g 2 , . . . , g p .
© ¡ ¢ª
1. On a f (L) = f (e 1 ) , f (e 2 ) , . . . , f e p et
f linéaire
α1 f (e 1 ) + α2 f (e 2 ) + · · · + αp f e p = 0F ¡f α1 e 1 + α2 e 2 + · · · + αp e¢p = 0F
¡ ¢ ¡ ¢
=⇒
=⇒ α1 e 1 + α2 e 2 + · · · + αp e p ∈ Ker f
or f est injective =⇒ Ker f = {0E }
=⇒ α1 e 1 + α2 e 2 + · · · + αp e p = 0E
3. Si f est surjective alors I m f = F, d’où, d’après (ii), f (G) génére F.
Proposition 3.2.5 Soient E , F deux K − ev, de dimensions finies. Si dim E = dim F et si f ∈ L K (E , F ), alors
Démonstration :
31
Solution 2 1. Soit α, β ∈ R. On a
α−β = 0
½
α (1, 2) + β (−1, 0) = (0, 0) ⇒
2α = 0
α=0
½
⇒
β=0
¡ ¢ y ³y ´
x, y = (1, 2) + − x (−1, 0)
2 2
Donc B génére R2 .
D’où B est une base de R2 .
2. On a ¡ ¢ y ³y ´
x, y = (1, 2) + − x (−1, 0)
2 2
Donc ¡ ¢ y ¡y ¢
f x, y = 2 f (1, 2) + ¡2 − x ¢f (−1, 0)
y y
= ¡2 (1, 1, 1) + 2 ¢− x (0, 3, 0)
y y
= 2 , 2y − 3x, 2
32
Chapitre 4
LES MATRICES
4.1 Généralités
A. Définitions et exemples
Définition 4.1.1 On appelle matrice d’ordre (n, p) ∈ N∗ × N∗ à coéfficients dans K, toute application :
M : {1, 2, · · · , n} × {1, 2, · · · , p} −→ K
(i , j ) → ai j .
Exemples :
µ
2 3 4
¶
1.
A = ∈ M(2,3) (R) et M(2,3) (C)
−1 5 6
1 −2
2. A = i i + 1 ∈ M(3,2) (C)
0 i
µ
2 1
¶
3. A = i i ∈ M(2,2) (C)
Quand n = p, on note M(n,p ) (K) ≡ Mn (K)
6 7 8
4. A = 1 0 0 ∈ M3 (R) et M3 (C)
0 0 0
B. Définitions et notations
a 11 a 12 ··· a 1p
a 21 a 22 ··· a 2p
M
¡ ¢
1.
Une matrice A ∈ (n,p ) (K) est généralement notée A = a i j 1≤i ≤n,1≤ j ≤p = .. .. .. ..
. . . .
a n1 a n2 ··· a np
33
2. Si n = p, la matrice est dite carrée.
0 ··· 0
. ..
..
3. Si a i j = 0; ∀i , j , c’est-à-dire A = .. . . , A est dite la matrice nulle.
0 ··· 0
Exemples
µ : ¶
0 0
— A= est la matrice nulle d’ordre 2.
0 0
µ ¶
0 0 0 0
— A= est la matrice nulle d’ordre (2, 4).
0 0 0 0
0 0 0
0 0 0
— A= 0
est la matrice nulle d’ordre (4, 3) .
0 0
0 0 0
¡ ¢ ¡ ¢
4. Une matrice carrée A = ai j 1≤i ≤n,1≤ j ≤n ou A = ai j 1≤i j ≤n est dite :
— Diagonale : si a i j = 0; ∀i ̸= j.
µ 1 ¶ 0 0 10 0 0
3 0
Exemples : A = ; A= 0 −2 0 ; A = 0 4 0
0 4
0 0 5 0 0 0
— Symétrique : si a i j = a j i ; ∀i , j.
µ 1 −1 2 ¶
3 1
Exemple : A = ; A = −1 −2 6
1 8
2 6 5
— Triangulaire supérieure : si a i j = 0 pour i > j.
µ 1 7 8 ¶
1 5
Exemple : A = ;A= 0 0 4
0 2
0 0 9
— Triangulaire inférieure : si a i j = 0 pour i < j.
1 0 0 0
1 0 0 5 0 0 0
Exemples : A= 2 3 0 ; A=
7 8 9 0
5 8 1
2 7 1 0
5. On appelle matrice unité ou matrice identité d’ordre n, la matrice carrée d’ordre n tel que a i i = 1; ∀i et
a i j = 0; ∀i ̸= j.
µ ¶
1 0
Exemples : I = est la matrice unité d’ordre 2.
0 1
1 0 0
I = 0 1 0 est la matrice unité d’ordre 3.
0 0 1
1 0 0 0
0 1 0 0
I =
0
est la matrice unité d’ordre 4
0 1 0
0 0 0 1
6. Si A ∈ M(n,p ) (K) est une matrice d’ordre n, p , on appelle transposée de A, la matrice d’ordre p, n , notée
¡ ¢ ¡ ¢
T
A et définie par :
Si A = a i j 1≤i ≤n,1≤ j ≤p alors T A = b i j 1≤i ≤p,1≤ j ≤n avec b i j = a i j ; ∀i , j.
¡ ¢ ¡ ¢
34
µ ¶ 1 3 µ ¶ µ ¶
1 2 −1 1 −1 1 0
Exemples : A= →T A = 2 0 , A = →T A = ,
3 0 4 0 5 −1 5
−1 4
1 2 6
5 1 5 1 6
0 −1 T
→ A= 2
A=
1 0 1 7
1 1
6 −1 1 8
6 7 8
A est symétrique ⇔T A = A
αA = (αa i j ) 1≤i ≤n
1≤ j ≤p
Exemples :
µ
5 6
¶ µ
10 12
¶
1.
2 · =
1 −1 2 −2
1 2 −1 −1 −2 1
2. (−1) · 0 0 1 = 0 0 −1
1 0 3 −1 0 −3
1 2 4 8
3. 4 · −1 1 = −4 4
0 8 0 32
A + B = (a i j + b i j ) 1≤i ≤n
1≤ j ≤p
Exemples :
µ
1 2
¶ µ
5 6
¶
6 8
µ ¶
1.
3 −1 + =
0 1 3 0
1 2 i 0 1+i 2
2. −1 0 + −1 1 = −2 1
1 8 0 0 1 8
et
. : K × Mn,p (K) −→ Mn,p (K)
(α, A) → α.A
est un espace vectoriel sur K.
35
Ce qui signifie qu’on a :
A +B = B + A
.
• La matrice nulle est l’élément neutre de Mn,p (K) :
.
• La loi + est associative :
A + (B +C ) = (A + B ) +C .
• α.(β.A) = (αβ).A
• (α + β).A == α.A + β.A
• α.(A + B ) = α.A + α.B
• 1K .A = A
p
AB = C = (c hk ) 1≤h≤n ∈ M(p,m ) (K) avec c hk =
X
a h j b j k , ∀ 1 ≤ h ≤ n , 1 ≤ k ≤ m.
1≤k≤m j =1
Ce produit n’est donc défini que pour deux matrices dont le nombre de colonnes de la première est égal au nombre
des lignes de la deuxième.
36
µ ¶ 4 1 0 7
1 0 −2
Exemple : Soient A = et B = 0 7 −2 6 .
3 −5 1
−1 3 5 0
A est d’ordre (2, 3) et B d’ordre (3, 4) donc le produit AB est possible et est d’ordre (2, 4).
Les coefficients sont donnés par :
1 0 3
µ ¶
1 2 −10 −1 0 4
Exemple : Soient A = ;B =
on agit comme suit :
1 5 11 0 1 0
(2,4) 0 2 −1
(4,3)
Propriétés 4.2.1 1. Le produit est distributif par rapport à l’addition.
Soient A ∈ Mn,p (K) et U ,V ∈ Mp,q (K), alors :
A(U + V ) = AU + AV.
37
2. Le produit est associatif.
Soient A ∈ Mn,p (K), B ∈ Mp,q (K) et C ∈ Mq,r (K), alors :
(AB )C = A(BC ).
3. Le produitµ n’est pas ¶commutatif.
µ
En effet :
¶
1 2 0 1
Pour A = et B = , on a :
−1 0 −1 1
µ ¶ µ ¶
−2 3 −1 0
A ×B = et B × A =
0 −1 −2 −2
d’où A × B ̸= B × A.
Il se peut même que A × B soit définie alors que B × A ne le soit pas, par exemple, pour
1 1 0
µ ¶
1 2 3 −1 −1 1 0
A= etB =
0 1 1 1 0 1 0
(2,4) 5 1 4
(4,3)
Exemples :
µ ¶µ ¶ µ ¶ µ ¶µ ¶ µ ¶
a b 1 0 a b 1 0 a b a b
i) = et =
c d 0 1 c d 0 1 c d c d
a b c 1 0 0 a b c 1 0 0 a b c a b c
ii) x y z 0 1 0 = x y z et 0 1 0 x y z = x y z
α β γ 0 0 1 α β γ 0 0 1 α β γ α β γ
6. Soit A ∈ Mn (K ) une matrice carrée d’ordre n, on dit que A est inversible, s’il existe une matrice carrée B
de même ordre, tel que
1 0 ··· 0
..
0 1 ··· .
A ×B = B × A = I = .
.. .. ..
.
. . 0
0 ··· 0 1
B est dite l’inverse de A et on note
B = A −1 .
Dans ce cadre
— Si A et B sont inversibles, il en est de même pour A × B et on a :
¢−1
A −1
¡
= A.
38
— Si A est inversible, il en est de même pour t A et on a :
¡t ¢−1 t ¡ −1 ¢
A = A .
1
et on a A −1 = b i j 1≤i , j ≤n avec b i j = 0 si i ̸= j et b i i =
¡ ¢
ai i
µ ¶ µ ¶
1 0 1 0
Exemples : A = → A −1 =
0 2 0 12
1
3 0 0 3 0 0
−1 1
A= 0 4 0 → A = 0 4 0
0 0 −2 0 0 − 12
— Si A est triangulaire, alors A −1 existe ¡t si¢ ¡est seulement si, aucun élément de la diagonale n’est nul.
— Il est facile sde vérifier que t (AB t
¢
) = B A
x 1 y 1
x 2 y 2
p n
— Si A ∈ Mn (k) alors, ∀X ∈ R X = . et ∀Y ∈ R Y = . :
.. ..
x y
p n
(p,1) (n,1)
¿ À
= X ,t AY Rp
®
A · X , Y
( ) ( )
n,p p,1 (n,1)
Rn
µ ¶ 1 1 −1 µ ¶
1 2 3 6
Exemples : Si A = , X = 2 , t A = 2 0 ,Y = . On a :
−1 0 1 7
−4 3 1
*µ 1 ¶ µ ¶+
1 2 3 6
〈AX , Y 〉R2 = 2 ,
−1 0 1 7
−4
¿µ ¶ µ ¶À
−7 6
= ,
−5 7
= (−7) (6) + (−5) (7)
= −42 − 35 = −77
Et
* 1 1
−1 µ ¶+
6
X ,t AY
®
= 2 , 2 0
R3
7
−4 3 1
* 1 −1 +
= 2 , 12
−4 25
= (1) (−1) + (2) (12) + (−4) (25)
= −77
39
µ ¶
1 2
Exemple : Si A = , montrer que A 2 − 2A + 7I = 0 et déduire que A est inversible, tout en
−3 1
donnant
µ A −1 . ¶ µ ¶µ ¶ µ ¶ µ ¶
1 2 1 2 1 2 −5 4 −2 −4
A= ⇒ A2 = = et −2A =
−3 1 −3 1 −3 1 −6 −5 6 −2
donc : µ ¶ µ ¶ µ ¶ µ ¶
2 −5 4 −2 −4 7 0 0 0
A − 2A + 7I = + + = =0
−6 −5 6 −2 0 7 0 0
Donc
A 2 − 2A + 7I = 0 ⇒ A 2 − 2A = −7I
1 2
⇒ − A2 + A = I
7 7
½ ¡ 1 2
¢
⇒ ¡ 1 7A+
A − 7¢I = I
− 7 A + 72 I A = I
⇒ A est inversible
Et on a : A −1 = − 71 A + 27 I .
¡ ¢
f (e 1 ) f (e 2 ) · · · f (e n )
g1 a 11 a 12 · · · a 1n
g2 a
21 a 22 · · · a 2n
M f , B 1 , B2 =
¡ ¢
.. .
. .. .. ..
. . . . .
gp a p1 a p2 · · · a pn
avec
f (e 1 ) = a 11 g 1 + a 21 g 2 + · · · + a p1 g p .
f (e 2 ) = a 12 g 1 + a 22 g 2 + · · · + a p2 g p .
..
.
f (e n ) = a 1n g 1 + a 2n g 2 + · · · + a pn g p .
Exemples :
1. Soit f une application linéaire définie par :
2
f : ¡R ¢ → ¡ R3 ¢
x, y 7 → x − y, x + y, 2x
Soient B0 = ((1, 0) , (0, 1)) et B̄0 = ((1, 0, 0) , (0, 1, 0) , (0, 0, 1)) les bases canoniques respectivement de R2 et R3 .
a) Montrer que B1 = ((1, 2) , (−1, 1)) et B2 = ((1, 0, 1) , (−1, 1, 1) , (0, 1, 3)) sont des bases, respectivement de
R2 et R3 .
b) Déterminer M f , B0 , B2 , M f , B1 , B2 , M f , B0 , B̄0 et M f , B1 , B̄0 .
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
Solution
40
a) On a
α−β = 0
½
α (1, 2) + β (−1, 1) = (0, 0) ⇒
2α + β = 0
α=β
½
⇒
3α = 0
⇒ α=β=0
α−β = 0
α=β
⇒ λ = −β
β + β + 3λ = 0
α=β
⇒ λ = −β
2β − 3β = 0
⇒ α=β=λ=0
et
f (0, 1) = (−1, 1, 0) = α (1, 0, 1) + β (−1, 1, 1) + λ (0, 1, 3)
α − β = −1 α = −1 + β α=1
ii) On a
f (1, 2) f (−1, 1)
(1, 0, 1) 5 −2
M f , B 1 , B2 =
¡ ¢
(−1, 1, 1) 6 0
(0, 1, 3) −3 0
car
f (1, 2) = (−1, 3, 2) = α (1, 0, 1) + β (−1, 1, 1) + λ (0, 1, 3)
α − β = −1 α = −1 + β α=5
⇔ β+λ = 3 ⇒ λ = 3−β ⇒ λ = −3
α + β + 3λ = 2 8−β = 2 β=6
et
f (−1, 1) = (−2, 0, −2) = −2 (1, 0, 1) + 0 (−1, 1, 1) + 0 (0, 1, 3)
iii) On a
f (1, 0) f (0, 1)
(1, 0, 0) 1 −1
M f , B0 , B̄0 =
¡ ¢
(0, 1, 0) 1 1
(0, 0, 1) 2 0
41
car
f (1, 0) = (1, 1, 2) = 1 (1, 0, 0) + 1 (0, 1, 0) + 2 (0, 0, 1)
et
f (0, 1) = (−1, 1, 0) = −1 (1, 0, 0) + 1 (0, 1, 0) + 0 (0, 0, 1)
f :
E → E
2. Si E est un k − ev et B = (e 1 , e 2 , . . . , e n ) une base de E et
x 7→ x
, on note f = i d E et elle est dite
f (e 1 ) f (e 2 ) f (e n )
e1 1 0 ··· 0
e2 0 1 ··· 0
M ( f , B)
= . . .. .. ..
.. .
. . . .
en 0 ··· 0 1
= In
f g
Proposition 4.3.1 Soient E , F et G trois K − ev et E −→ F −→ G des applications linéaires et B1 , B2 et B3 des
bases respectivement de E , F et G, on a
M g ◦ f , B 1 , B 3 = M g , B2 , B 3 × M f , B1 , B2
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
M α f + βh, B1 , B2 = αM f , B1 , B2 + βM (h, B1 , B2 ) .
¡ ¢ ¡ ¢
4.3.2 Ecriture matricielle de l’image d’un vecteur par une application linéaire
Soient E et F deux K − ev, B1 = (e 1 , e 2 , · · · , e n ) une base de E , B2 = g 1 , g 2 , · · · , g p une base de F et f : E → F une
¡ ¢
application linéaire.
Soit x ∈ E de coordonnées (x 1 , · · · , x n ) dans la base B1 , alors
x = x1 e 1 + x2 e 2 + · · · + xn e n .
y = f (x) = y 1 g 1 + · · · + y p g p .
Alors
y1 x1
y x
2 2
= M f , B1 , B 2
¡ ¢
. . .
. .
. .
¡ yp ¢ ¡ ¢ xn
p, 1 p, n (n, 1)
En effet, on a :
f (x) = f (x 1 e 1 + x 2 e 2 + · · · + x n e n ) = x 1 f (e 1 ) + · · · + x n f (e n ).
Comme f (e j ) = a 1 j g 1 + a 2 j g 2 + · · · + a p j g p , on obtient :
¡ ¢ ¡ ¢
f (x) = x 1 a 11 g 1 + a 21 g 2 + · · · + a p1 g p + · · · + x n a 1n g 1 + a 2n g 2 + · · · + a pn g p
= ¡(x 1 a 11 + x 2 a 12 + · · · + x n a 1n )¢g 1 + (x 1 a 21 + x 2 a 22 + · · · + x n a 2n ) g 2 + · · ·
+ x 1 a p1 + x 2 a p2 + · · · + x n a pn g p .
y1 = x 1 a 11 + x 2 a 12 + · · · + x n a 1n
y2 = x 1 a 21 + x 2 a 22 + · · · + x n a 2n
.. ..
. .
yp = x 1 a p1 + x 2 a p2 + · · · + x n a pn .
42
Qui s’écrit sous la forme matricielle :
y1 a 11 a 12 ··· a 1n
x1
y2
a 21 a 22 ··· a 2n x2
.. = .. .. .. ..
···
. . . . .
yp a n1 a n2 ··· a pn xn
ou
Y = M f , B1 , B2 X
¡ ¢
avec Y la matrice des coordonnées de f (x) dans la base B2 et X la matrice des coordonnées de x dans la base B1 .
Exemple : Soit
3
f : ¡ R ¢ → ¡ R2 ¢
x, y, z 7 → x − y, y − z
1. Sachant que f est linéaire, déterminer A = M f , B0 , B̄0 où B0 et B̄0 sont les bases canoniques respectives
¡ ¢
de R3 et R2 .
2. Calculer f (1, 2, −1) de deux façons.
Solution
1. On sait que B0 = ((1, 0, 0) , (0, 1, 0) , (0, 0, 1)) et B̄0 = ((1, 0) , (0, 1)) , donc
d’où
µ ¶
1 −1 0
A = M f , B0 , B̄0 =
¡ ¢
.
0 1 −1
2. i)- Par calcul direct, on obtient :
f (1, 2, −1) = (−1, 3) .
ii)- On a :
(1, 2, −1) = x 1 (1, 0, 0) + x 2 (0, 1, 0) + x 3 (0, 0, 1)
x1 1
où x 2 = 2 .
x3 −1
Donc
y = f (1, 2, −1) = y 1 (1, 0) + y 2 (0, 1)
et on a
x1 µ ¶ µ ¶ 1 µ ¶
y1 1 −1 0 y1
A x2 =
⇒ 2 =
y2 0 1 −1 y2
x3 −1
µ ¶ µ ¶
y1 −1
⇒ =
y2 3
d’où
f (1, 2, −1) = (−1) (1, 0) + 3 (0, 1)
= (−1, 3)
Proposition 4.3.2 Soient E et F deux K − ev de même dimension n, B1 une base de E , B2 une base de F et
f : E → F une application linéaire. Alors :
f est bijective si et seulement si M ( f , B1 , B2 ) est inversible.
43
Démonstration : i)- Si f est bijective, d’après la proposition précédente, on a :
M ( f −1 ◦ f , B1 , B1 ) = M ( f −1 , B2 , B1 ) × M ( f , B1 , B2 )
⇒ M (I d E , B1 , B1 ) = M ( f −1 , B2 , B1 ) × M ( f , B1 , B2 )
⇒ I n = M ( f −1 , B2 , B1 ) × M ( f , B1 , B2 ).
Notons que f −1 ◦ f = I d E .
De même,
M ( f ◦ f −1 , B2 , B2 ) = M ( f , B1 , B2 ) × M ( f −1 , B2 , B1 )
⇒ M (I d F , B2 , B2 ) = M ( f , B1 , B2 ) × M ( f −1 , B2 , B1 )
⇒ I n = M ( f , B1 , B2 ) × M ( f −1 , B2 , B1 ).
M ( f ◦ g , B2 , B1 ) = M ( f , B1 , B2 ) × M (g , B2 , B1 ) = A A −1 = I n
M (g ◦ f , B1 , B2 ) = M (g , B2 , B1 ) × M ( f , B1 , B2 ) = A −1 A = I n
4.3.3 Matrice de passage et Lien ente les coordonnées d’un même vecteur dans deux
bases différentes
Soient E un K − ev, B1 = (e 1 , . . . , e n ) une base de E , B2 = g 1 , . . . , g n une autre base de E et soit x ∈ E . On a
¡ ¢
x = x1 e 1 + · · · + xn e n
et en même temps
′ ′
x = x1 g 1 + · · · + xn g n .
Question :
′
x1 x1
.. .
Comment passer de . à ..
et vice versa ?
′
xn xn
On considère l’application
f = I dE : E → E
.
x 7 → x
′ ′
x1 x1 x1 x
¢ . . . .1
On a déja vu que M f , B1 , B2 × .. = c-à-d : M (I d E , B1 , B2 ) × . = .
¡
..
ou encore
. .
′ ′
xn xn xn xn
I d E (e 1 ) I d E (e 2 ) ··· I d E (e n )
′
x g1 x1
.1 .. ..
. =
. . .
′
xn gn xn
e1 e2 · · · en
′
x1 g1 α11 α12 · · · α1n x1
. .. .. .. .. .. ..
⇔ . = . (∗)
. . . . . .
′
xn gn αn1 · · · · · · αnn xn
44
où
e 1 = α11 g 1 + · · · + αn1 g n
e 2 = α12 g 1 + · · · + αn2 g n
..
.
e n = α1n g 1 + · · · + αnn g n
On souligne que (∗) s’écrit aussi sous la forme
′
XB 2
= P (B2 → B1 ) .X B1
donc
[P (B1 → B2 )]−1 = P (B2 → B1 )
car
X B1 = P (B1 → B2 ) .X B
′
= P (B1 → B2 ) .P (B2 → B1 ) .X B1 ; ∀X B1
2
⇒ P (B1 → B2 ) .P (B2 → B1 ) = I n .
résultat suivant :
S Ā = AL ⇔ Ā = S −1 AL c-à-d : Ā = P ¡C¯ → C ¢ AP ¡B → B̄ ¢
¡ ¢ ¡ ¢
⇔ A = S ĀL −1 c-à-d :A = P C → C¯ AP B̄ → B
1 −1 0 1
Exemple : Soit A = 2 0 2 4 .
3 5 8 11
Dans cet exemple, on a K = R et E = R4 . Les 4−vecteurs sont donnés par :
1 −1 0 1
v1 = 2 , v2 = 0 , v3 = 2 v4 = 4 .
3 5 8 11
45
On remarque que v 3 = v 1 + v 2 et v 4 = 2v 1 + v 2 , alors
vec t (v 1 , v 2 , v 3 , v 4 ) = vec t (v 1 , v 2 ).
α−β = 0
1 −1 0
α 2 +β 0 = 0 ⇒ 2α = 0
3 5 0 3α + 5β = 0
⇒ α=β=0
1. r g (A) ≤ mi n(n, p)
2. Soient f ∈ LK (E , F ), B1 une base de E et B2 une base de F . Alors :
r g (M ( f , B1 , B2 )) = r g ( f ) = dim(I m( f )).
Définition 4.3.3 Soit A ∈ M(n,p ) (K). On dit qu’on a fait des opérations élémentaires à A si :
Théorème 4.3.1 Le rang d’une matrice A est le même que le rang de la matrice Ā obtenue après avoir fait des
opérations élémentaires.
— Par opérations élémentaires (échange de lignes ou de colonnes), on ramène un terme non nul a de A en
position (1, 1).
— Pour chaque i > 1, à la ligne i on retranche le produit par a i 1 de la ligne 1.
On peut aussi, à la colonne j > 1, retrancher le produit par a 1 j de la colonne 1, et cela pour tout les indices
j > 1.
1 0 ··· 0
0 × ··· ×
On obtient une matrice de la forme .. ..
à laquelle on répète le même procédé.
. . ··· ×
0 × ··· ×
Exemples :
µ
2 3 4
¶
1.
Calculer r g (A) , avec A = .
4 6 m
46
µ ¶
2 3 4
r g (A) =rg
4 6 m
µ ¶
1 3 4 ¡1 ¢
=rg 2 c1
2 6 m
µ ¶ µ ¶
1 0 0 c 2 − 3c 1
=rg
2 0 m −8 c 3 − 4c 1
µµ ¶ µ ¶ µ ¶¶
1 0 0
= dim vec t , ,
2 0 m −8
µµ ¶ µ ¶¶
1 0
= dim vec t ,
2 m −8
µ ¶
1 0
=rg
2 m −8
µ ¶
1 0
=rg (l 2 − 2l 1 )
0 m −8
µµ ¶ µ ¶¶
1 0
= dim vec t ,
0 m −8
* Si m ̸= 8, alors
µµ ¶ µ ¶¶
1 0
dim vec t , =2
0 m −8
µµ ¶ µ ¶¶ µµ ¶ µ ¶¶
1 0 1 0
car B = , génére vec t , . Et de plus
0 m −8 0 m −8
α=0
µ ¶ µ ¶ µ ¶ ½
1 0 0
α +β = ⇒
0 m −8 0 β (m − 8) = 0
α=0
½
⇒
β=0
µµ ¶ µ ¶¶
1 0
donc B est libre ; et par suite B est une base de vec t , .
0 m −8
Donc
r g (A) = 2
* Si m ̸= 8, alors
¶ µ µµ
¶¶
1 0
r g (A) = dim vec t ,
0 0
µµ ¶¶
1
= dim vec t =1
0
4 2 −2
4 1 −1
∈ M(4,3) (C)
2. Calculer r g (A) , avec A = −4
m 0
−4 3 −3
47
1 2 −2
1 1 −1 ¡1 ¢
r g (A) =rg
4 c1
−1 m 0
−1 3 −3
1 0 0
1 −1 1
=rg (c 2 − 2c 1 ) et (c 3 + 2c 1 )
−1 m + 2 −2
−1 5 −5
1 0 0
0 −1 1 (l 2 − l 1 )
=rg
0 m + 2 −2 (l 3 + l 1 )
0 5
−5 (l 4 + l 1 )
1 0 0
0 1 −1
=rg (c 3 ↔ c 2 )
0 −2 m +2
0 −5 5
1 0 0
0 1−1
=rg
0 0m (l 3 + 2l 2 )
0 0 0 (l 4 + 5l 2 )
1 0 0
0 1 0
=rg (c 3 + c 2 )
0 0m
0 0 0
1 0 0
0 1 0
= dim vec t
0 ,
,
0 m
0 0 0
* Si m = 0, alors
1 0 0
0 1 0
r g (A) = dim vec t , ,
0 0 0
0 0 0
1 0
0 1
= dim vec t , = 2
0 0
0 0
1 0 1 0
0 1 0 1
car B =
0 , 0
génére vec t
0 , 0
. Et de plus
0 0 0 0
1 0 0
⇒ α=0
½
0 1 0
α
0 +β 0
=
0 β=0
0 0 0
1 0
0 1
donc B est libre ; et par suite B est une base de vec t
0 , 0
.
0 0
48
d’où
r g (A) = 2
* Si m ̸= 0, on a
1 0 0 0
α=0 α=0
0 1 0 0
α
0 +β 0
+δ β=0 .
m = 0
⇒
−β = 0 ⇒
mδ = 0 δ=0
0 0 0 0
1 0 0 1 0 0
0 1 0 0 1 0
alors B =
0 , 0
m est libre, d’où B est une base de vec t
, , ,
m .
0 0
0 0 0 0 0 0
Donc
r g (A) = 3
2 4 3
3. Calculer r g (A) , avec A = 0 1 1 .
2 2 −1
1 4 3 ¡1 ¢
r g (A) =rg 0 1 1 2 c1
1 2 −1
1 0 0
=rg 0 1 1 (c 2 − 4c 1 ) et (c 3 − 3c 1 )
1 −2 −4
1 0 0
=rg 0 1 1
0 −2 −4 (l 3 − l 1 )
1 0 0
=rg 0 1 0
0 0 −2 (l 3 + 2l 2 )
1 0 0
=rg 0 1 0
0 0 1 (− 21 l 3 )
1 0 0
= dim vec t 0 , 1 , 0
0 0 1
= dim R3 = 3
Exemples :
µ
1 5
¶
1.
Inverser A = .
2 3
49
On va poser la matrice A à gauche, I 2 à droite et signaler la transformation faite au début de chaque ligne.
µ ¶ µ ¶
1 5 1 0
A= I2 =
2 3 0 1
µ ¶ µ ¶
1 5 1 0
l 2 ← l 2 − 2l 1
0 −7 −2 1
µ ¶ µ −3 5 ¶
1 0
l 1 ← l 1 + 57 l 2 7 7
0 −7 −2 1
µ ¶ µ −3 5 ¶
1 0
l 2 ← − 71 l 2 7
2
7
−1
0 1 7 7
µ −3 5 ¶
Par suite A est inversible et son inverse est A −1 = 7
2 −1
7 .
7 7
Vérification :
µ ¶µ −3 5 ¶
1
µ ¶µ ¶
1 5 7 7 1 5 −3 5
2 −1 =
2 3 7 7 7µ 2 3 2 −1
¶
1 7 0
=
0 7
µ7 ¶
1 0
=
0 1
1 1 1
2. Inverser A = 0 1 −1
0 0 2
On va poser la matrice A à gauche, I 3 à droite et signaler la transformation faite au début de chaque ligne.
1 1 1 1 0 0
A= 0 1 −1 I3 0 1 0
0 0 2 0 0 1
1 0 2 1 −1 0
l1 ← l1 − l2 0 1 −1 0 1 0
0 0 2 0 0 1
1 0 0 1 −1 −1
l1 ← l1 − l3 0 1 −1 0 1 0
0 0 2 0 0 1
1 0 0 1 −1 −1
1
l 2 ← l 2 + 21 l 3 0 1 0 0 1 2
0 0 2 0 0 1
1
1 0 0 −1 −1
1
l 3 ← 21 l 3 0 1 0 0 1 2
1
0 0 1 0 0 2
1 −1 −1
1
Par suite A est inversible et son inverse est A −1 = 0 1 2 .
1
0 0 2
Vérification :
1 −1 −1
1 1 1 1 0 0
0 1 −1 0 1
1 2 = 0 1 0
1
0 0 2 0 0 2
0 0 1
50
Chapitre 5
DÉTERMINANTS
5.1.1 Motivation :
Soit A ∈ Mn (K).
1. Pour n = 2, on considère la matrice suivante :
µ ¶
a1 b1
A=
a2 b2
On a
d et (A) = a1 b2 − a2 b1
(1 2) (2 1)
2. Pour n = 3, on considère la matrice suivante :
a1 b1 c1
a2 b2 c2
a3 b3 c3
on a
d et (A) = a1 b2 c3 − a1 b3 c2 − a2 b1 c3 + a2 b3 c1 + a3 b1 c2 − a3 b2 c1
(123) (132) (213) (231) (312) (321)
— Permutations de {1, . . . , n} :
Soit S n = { permutations de 1, 2, . . . , n}.
On note par (i 1 i 2 . . . i n ) les permutations de S n .
Pour n = 3
X
d et (A) = sg n(i 1 i 2 i 3 ) · a i 1 · b i 2 · c i 3
(i 1 i 2 i 3 )∈S n
51
Permutation
¡ ¢ sg n
1 2 3 1
¡ ¢
2 1 3 −1
¡ ¢
2 3 1 1
sg n (i 1 i 2 · · · i n ) = (−1)k
Problème : ¡ ¢ ¡ ¢
2 1 3 = T12 1 2¡ 3 ¢
= T13 T23 T13 1 2 3
car
1 2 3
¡ ¢
T13 ¡ 3 2 1 ¢
T23 ¡ 3 1 2 ¢
T13 2 1 3
— La signature par les cycles :
1 2 3 4 5 6 7 8
¡ ¢
3 8 5 1 6 4 7 2
On a
1→3→5→6→4→1
2→8→2
7→7
5 1 6 4 7 2 = (−1)8−3 .
¡ ¢
donc on a 3 cycles, alors sg n 3 8
Alors
sg n (i 1 . . . i n ) = (−1)n−c or c = nombre de cycles de (i 1 . . . i n )
5.1.2 Définition :
Définition 5.1.2 Soit A ∈ M n (K) une matrice carrée d’ordre n, à coéfficients dans K.
a1 b1 ··· p1
a2 b2 ··· p2
A= .. .. ..
. . .
···
an bn ··· pn
52
a 11 a 12 a 13
3. Si A = a 21 a 22 a 23 ,
a 31 a 32 a 33
alors, suivant la première ligne par exemple, on a
¯ ¯
¯ + − + ¯¯
¯
¯ a 11 a 12 a 13 ¯
det (A) = ¯¯ ¯
¯ a 21 a 22 a 23 ¯
¯
¯ a a a ¯
31¯ 32 33 ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ a 22 a 23 ¯ ¯ a 21 a 23 ¯¯ ¯ a 21 a 22 ¯¯
= +a 11 ¯¯ ¯ − a 12 ¯¯ + a 13 ¯¯
a 32 a 33 ¯ a 31 a 33 ¯ a 31 a 32 ¯
= a 11 (a 12 a 33 − a 22 a 13 )
−a 12 (a 21 a 33 − a 31 a 23 )
+a 13 (a 21 a 32 − a 31 a 22 )
ou suivant la première colonne
¯ ¯
¯ + a 11 a 12 a 13 ¯
¯ ¯
det (A) = ¯¯ − a 21 a 22 a 23 ¯¯
¯ + a
¯ 31 a 32 ¯a 33 ¯
¯
¯ ¯ ¯
¯ a 21 a 22 ¯
¯ − a 23 ¯ a 11 a 12 ¯¯
¯ ¯ a 11 a 12 ¯¯
= +a 13 ¯¯ + a 33 ¯¯
a 31 a 32 ¯ ¯ a 31 a 32 ¯ a 21 a 22 ¯
= a 13 (a 21 a 32 − a 31 a 22 )
−a 23 (a 11 a 32 − a 31 a 12 )
+a 33 (a 11 a 22 − a 12 a 21 )
ou suivant la première colonne
¯ ¯
¯ + a 11 a 12 a 13 ¯
¯ ¯
det (A) = ¯¯ − a 21 a 22 a 23 ¯¯
¯ + a
¯ 31 a 32 ¯a 33 ¯
¯
¯ ¯ ¯
¯ a 21 a 22 ¯
¯ − a 23 ¯ a 11 a 12 ¯ + a 33 ¯ a 11 a 12 ¯¯
¯ ¯ ¯
= +a 13 ¯¯
a 31 a 32 ¯ ¯ a 31 a 32 ¯ ¯ a 21 a 22 ¯
= a 13 (a 21 a 32 − a 31 a 22 )
−a 23 (a 11 a 32 − a 31 a 12 )
+a 33 (a 11 a 22 − a 12 a 21 )
1 2 3 −1
0 1 2 0
4. Si A = 3 1 −2 1 ,
4 2 3 5
on a suivant la deuxième ligne
¯ 1 2 3 −1 ¯
¯ ¯
¯ ¯
¯ − + − + ¯¯
¯
d et A = ¯¯ 0 1 2 0 ¯¯
¯ 3 1 −2 1 ¯
¯ ¯
¯ 4 2 3 5 ¯
¯ ¯ ¯ ¯
¯ 2 3 −1 ¯ ¯ 1 3 −1 ¯
¯ ¯ ¯ ¯
= −0 ¯¯ 1 −2 1 ¯¯ + 1 ¯¯ 3 −2 1 ¯
¯
¯ 2 3 5 ¯ ¯ 4 3 5 ¯
¯ ¯ ¯ ¯
¯ 1 2 −1 ¯ ¯ 1 2 −1 ¯
¯ ¯ ¯ ¯
−2 ¯¯ 3 1 1 ¯¯ + 0 ¯¯ 3 1 −2 ¯
¯
¯ 4 2 5 ¯ ¯ 4 2 3 ¯
Remarque :
1. A travers ces exemples, on constate qu’il est préférable de développer d et A suivant la ligne ou la colonne
qui contient le maximum de zéros.
2. Si une ligne de A ou une colonne de A est nulle, alors d et A = 0.
53
5.3 Propriétés du déterminant
a 11 a 12 a 13 ... a 1n
a 21 a 22 a 23 ... a 2n
∈ Mn (K) et Det l’application définie par :
Soit A = .. .. .. .. ..
. . . . .
a n1 a n2 a n3 ... a nn
n n n
Det : K
× K ×· · · × K → ¯ K ¯
a 11 a 12 a 1n ¯ a 11
¯ a 12 ... a 1n ¯
¯
a 21 a
22
a
2n
¯ a
¯ 21 a 22 ... a 2n ¯
¯
.. , . ,..., . 7→ ¯ . .. .. .. ¯
. . ¯ .
. . . ¯ . . . .
¯
¯
¯ ¯
a n1 a n2 a nn ¯ a n1 a n2 ... a nn ¯
Proposition 5.3.1 Det est une application multilinéaire, c’est à dire, linéaire par rapport à chaque variable, ou
encore si ¯ ¯
¯ a 11 a 12 ... a 1n ¯
¯ ¯
¢ ¯ a 21 a 22 ... a 2n ¯
¯ ¯
⃗1, X
⃗2, . . . , X
⃗n = ¯ .
¡
Det X ¯ . .. .. .. ¯¯
¯ . . . . ¯
¯ ¯
¯ a n1 a n2 ... a nn ¯
⃗ 1 ∈ Kn , X
où X ⃗ 2 ∈ Kn , . . . , X
⃗ n ∈ Kn .
Alors
⃗ 1 + βY
Det α X ⃗1 , X
⃗2, . . . , X
⃗n αDet X⃗1, X
⃗2, . . . , X
⃗n
¡ ¢ ¡ ¢
=
⃗1 , X
⃗2, . . . , X
⃗n
¡ ¢
+βDet Y
et
⃗ 1, αX
⃗ 2 + βY
⃗2 , . . . , X
⃗n αDet X⃗1, X
⃗2, . . . , X
⃗n
¡ ¢ ¡ ¢
Det X =
⃗1, Y
⃗2 , . . . , X
⃗n
¡ ¢
+βDet X
Remarque : Cette proprièté de linéarité par rapport à chaque colonne est aussi vraie, par rapport à chaque
ligne.
Exemple :
¯ ¯
¯ 2 (8) + 7 (5) 2 (−4) + 7 (0) ¯
¯ ¯ ¯ ¯
¯ = 2 ¯ 8 −4 ¯ + 7 ¯ 5 0
¯ ¯ ¯ ¯
1.
¯
¯ ¯
11 13 ¯ ¯ 11 13 ¯ ¯ 11 13 ¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ 1 2 3 ¯ ¯ 1 2 3 ¯¯ ¯ 1 2 3 ¯
2. ¯¯ 4a + 5b 4α + 5β 4p + 5q ¯¯ = 4 ¯¯ a α p ¯¯ + 5 ¯¯ b β
¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ q ¯
¯
7 −2 0 7 −2 0 7 −2 0 ¯
54
Proposition 5.3.2 L’application
Det : K n ×K n ×···×K n → K
⃗1, X
⃗2, . . . , X
⃗n ⃗1, X
⃗2, . . . , X
⃗n
¡ ¢ ¡ ¢
X 7 → Det X
⃗1, X
⃗2, . . . , X
⃗i , . . . , X
⃗ j ,..., X
⃗ n = −Det X⃗1, X
⃗2, . . . , X
⃗ j ,..., X
⃗i , . . . , X
⃗n
¡ ¢ ¡ ¢
Det X
Exemple :
¯
¯ a
¯
x ¯¯
¯
¯ x
¯
a ¯¯
1. ¯ b = − ¯¯
¯
y ¯ y b ¯
æ
¯ ¯
a 11 a 12 a 13 a 14 a 14 a 11 a 13 a 12
¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯ ¯ a 11 a 14 a 13 a 12 ¯ ¯
¯ a 21 a 22 a 23 a 24 ¯ ¯ ¯ ¯ a 24 a 21 a 23 a 22
2. ¯¯
¯ ¯ = −¯ a 21 a 24 a 23 a 22 ¯ = − − ¯
a 31 a 32 a 33 a 34 ¯ ¯ ¯ ¯ a 34 a 31 a 33 a 32
¯ ¯ a 31 a 34 a 33 a 32 ¯ ¯
¯ a 41 a 42 a 43 a 44 ¯ ¯ ¯ ¯ a 44 a 41 a 43 a 42
¯ a 41 a 44 a 43 a 42 ¯
Exemple :
¯
¯ a x
¯ ¯ ¯
¯ = −¯ b y ¯¯
¯ ¯
1.
¯ b y
¯
¯ a
¯ x ¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ 1 2 3 ¯¯ ¯ 7 8 9 ¯ ¯ 7 8 9 ¯ ¯ 8 7 9 ¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
2. ¯¯ 4 5 6 ¯ = − ¯¯ 4 5 6
¯ ¯ ¯ = − − ¯ 1 2 3 ¯ = − − − ¯ 2 1 3 ¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯
7 8 9 ¯ ¯ 1 2 3 ¯ ¯ 4 5 6 ¯ ¯ 5 4 6 ¯
5.3.1 Conséquences
Conséquence 1 :
On a
¯ ¯
¯
¯ a
¯ ¯ æ ¯ ¯ ¯
x x ¯
¯ ¯
¯ a
¯ ¯ a x x ¯
¯
¯ b x x ¯¯ ¯ ¯
y y ¯ = − ¯¯
¯ ⇒ 2 ¯¯ b y y ¯ = 0,
¯ b y y ¯¯
¯ ¯
¯ c z z ¯ ¯ c z z ¯
¯ c z z ¯
¯ ¯
¯ a x x ¯
¯ ¯
d’où ¯¯ b y y ¯¯ = 0.
¯ c z z ¯
Donc, on a le résultat suivant :
Proposition 5.3.3 Le déterminant d’une matrice avec deux memes lignes ou deux meme colonne est nul.
Conséquence 2 :
Toujours, dans le cardre des conséquences de la multilinéarité et de l’alternance du déterminant, on a :
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ A B C ¯ ¯ A B C ¯ ¯ A B C ¯
¯ αA + βD αB + βE αC + βF α
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ = ¯ A B C ¯ +β ¯ D E F ¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ D E F ¯ ¯ D E F ¯ ¯ D E F ¯
| {z } | {z }
0 0
= 0
de meme
55
¯ ¯ ¯ ¯
¯ A B C ¯ ¯ A B C ¯
¯ αA + βD αB + βE αC + βF α
¯ ¯ ¯ ¯
¯ = ¯ A B C ¯
¯ ¯ ¯ ¯
¯ D E F ¯ ¯ D E F ¯
| {z }
0
¯ ¯
¯ A B C ¯
¯ ¯
+β ¯ D E F ¯
¯ ¯
¯ D E F ¯
| {z }
0
= 0
Proposition 5.3.4 Si on remarque, que dans une matrice carrée, il y’a une colonne (ou une ligne) qui s’écrit
comme combinaison linéaire des autres colonnes (vers des autres lignes), alors son déterminant est nul. Récipro-
quement et de meme si on ne remarque rien et qu’on constate que, det A = 0, alors sachez que :
— une colonne est combinaison linéaire des autres colonnes.
— une ligne est combinaison linéaire des autres lignes.
c c2 c3 c + c2 c2 c 3 + 6c 2
¯ 1 ¯ ¯1 ¯
¯ 1 −1 6 ¯¯ ¯ 0 −1 0 ¯¯
¯ ¯
D= ¯ 2 4 2 ¯¯ = ¯¯ 6 4 26 ¯¯
¯
¯ 3 5 3 ¯ ¯ 8 5 33 ¯
Car :
c + c2 c2 c 3 + 6c 2 c c 2 c 3 + 6c 2
¯1 ¯ ¯ 1 ¯
¯ 0 −1 0 ¯¯ ¯ 1 −1 0 ¯¯
¯ ¯
¯ 6 4 26 ¯¯ = ¯ 2 4 26 ¯¯
¯ ¯
¯ 8 5 33 ¯ ¯ 3 5 33 ¯
c c 2 c 3 + 6c 2
¯ 2 ¯
¯ −1
¯ −1 0 ¯¯
+ ¯ 4 4 26 ¯¯
¯
¯ 5 5 33 ¯
| {z }
0
c c2 c3 c c2 c2
¯ 1 ¯ ¯ 1 ¯
¯ 1 −1 6 ¯¯ ¯ 1 −1 −1 ¯¯
¯ ¯
= ¯ 2 4 2 ¯¯ + 6 ¯¯ 2 4 4 ¯¯
¯
¯ 3 5 3 ¯ ¯ 3 5 5 ¯
| {z }
0
+ − +
¯ ¯ ¯ ¯
¯ 1 −1 6 ¯ ¯ 0 −1 0 ¯ ¯ ¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ 6 26 ¯
D= ¯ 2 4 2 ¯= ¯ 6 4 26 ¯ = − (−1) ¯¯ ¯
¯
¯ 3
¯ ¯ ¯ 8 33 ¯
5 3 ¯ ¯ 8 5 33 ¯
¯ ¯ ¯ ¯
¯ 6 26 ¯ ¯ 3 26 ¯¯
= ¯¯ ¯ = 2¯ = 2 (99 − 104) = −10.
8 33 ¯ ¯ 4 33 ¯
Remarque :
αa αc
µ ¶ µ ¶
a c
α =
b d αb αd
56
mais
c ¯¯ ¯¯ αa c ¯¯ ¯¯ αa αc ¯¯ ¯¯ a αc ¯¯ ¯¯ a
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ a c ¯¯
α ¯¯ = = = =
b d ¯ ¯ αb d ¯ ¯ b d ¯ ¯ b αd ¯ ¯ αb αd ¯
Conséquence 3 :
Montrer que B = ((1, 2, 3) , (1, 0, 1) , (3, −1, 0)) est une base de R3 .
On a
¯ ¯
¯1 1 3 ¯
Donc pour que B soit une base de R3 , il suffit que ¯¯2 0 −1¯¯ ̸= 0. En effet :
¯ ¯
¯3 1 0 ¯
Le déterminant de la matrice
¯ ¯
¯1 1 3 ¯
¯ ¯
¯2 0 −1¯
¯ ¯
¯3 1 0 ¯
¯ ¯
¯1 1 3 ¯¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯0 −1¯¯ ¯2 −1¯¯ ¯2 0¯¯
¯2 0 −1¯¯ = 1 × ¯¯ − 1 × ¯ + 3 × ¯
¯
¯3 1 0 ¯ ¯3 0 ¯ ¯3 1¯
1 0¯
= 1×1−1×3+3×2
= 1−3+6
= 4.
Donc,
¯ ¯
¯1 1 3 ¯¯
¯
¯2 0 −1¯¯ = 4 ̸= 0.
¯
¯3 1 0¯
Conséquence 4 :
57
Soit A une matrice carrée d’ordre n, à coefficients dans R (ou C) définie par
a 11 a 12 . . . a 1n
a
21 a 22 . . . a 2n
A= .. .. .. ..
. . . .
a n1 a n2 ... a nn
On définie deux bases B 1 , B 2 dans Rn ( par exemple B 1 = B 2 = B c la base canonique de Rn ).
Soit f l’application linéaire de Rn dans Rn , associée à A dans (B 1 , B 2 ) , c-à-d
f : Rn → Rn
x 7−→ Ax
a 11 a 12 ... a 1n x1 y1
x1
a a 22 a 2n
... x2 y 2
. 21
c-à-d f (x) = f .. =
.. .. .. . = . .
..
. . . . .. ..
xn
a n1 a n2 ... a nn xn yn
Alors :
Remarques :
— Pour A, B ∈ Mn (K) on a :
n
1. d et (λA) = λ × d et A
2. d et (AB ) = d et (A) × d et (B )
T
3. d et A = d et A
— Si I est la matrice identité, alors :
1. d et I = 1
− − − 1
2. A A 1 = I ⇒ (d et A)(d et A 1) = 1 ⇒ d et A 1 = d et A
a 11 a 12 . . . a 1n
a
21 a 22 . . . a 2n
Définition 5.3.1 Soit A = . .. .. ∈ Mn (K), on appelle mineur de a i j et on note ∆i j , le détérmi-
..
.. . . .
a n1 a n2 . . . a nn
nant d’ordre (n − 1), de la matrice obtenue en enlevant de A la i i ème ligne et la j i ème colonne.
58
a 11 a 12 a 13 ¯
¯a
¯ ¯ ¯
a 23 ¯¯ ¯a 12 a 13 ¯¯
Exemple : Si A = a 21 a 22 a 23 alors ∆12 = ¯¯ 21 ; ∆31 = ¯ , ....
a 31 a 33 ¯ ¯a 22 a 23 ¯
a 31 a 32 a 33
a 11 a 12 a 13
Exemple : Soit A = a 21 a 22 a 23
a 31 a 32 a 33
det A = (−1)1+1 a 11 ∆11 + (−1)1+2 a 12 ∆12 + (−1)1+3 a 13 ∆13
Suivant la 1ère ligne
det A = (−1)1+2 a 12 ∆12 + (−1)2+2 a 22 ∆22 + (−1)3+2 a 32 ∆32
Suivant la 2ème colonne
com(A) = (αi j )i ≤i , j ≤n
on a le résultat suivant :
A
A −1 = (com(A))T .
det A
µ ¶
1 2
Exemple : A= on a det A = −7 ̸= 0 d’où
3 −1
−1
A −1 = (com(A))T .
7
Car
α11 α12
µ ¶
com(A) =
α21 α22
avec
α11 = (−1)1+1 ∆11 = (−1)1+1 ∆11 = −1
α12 = (−1)1+2 ∆12 = (−1)1+2 ∆12 = −3
α21 = (−1)2+1 ∆21 = (−1)2+1 ∆21 = −2
α22 = (−1)2+2 ∆22 = (−1)22 ∆22 = 1
Donc µ ¶
−1 −3
com(A) =
−2 1
D’où
µ ¶T µ ¶ µ1 2 ¶
−1 1 −1 −3 1 −1 −2
A =− =− = 37 7 .
−1
7 −2 1 7 −3 1 7 7
59
1 2 3 4 5
Exemples : Si A = 6 7 8 9 10,
−1 −2 −3 4 0
1 2 3
— B = 6 7 8 est extraite de A d’ordre (3, 3).
−1 −2 −3
1 3 5
— C = 6 8 10 est extraite de A d’ordre (3, 3).
−1 −3 0
µ ¶
2 3
— D= est matrice extraite de A d’ordre 2.
7 8
µ ¶ µ ¶
1 5 2 5
— L= ; sont extraites de A d’ordre 2.
6 10 −2 0
— T = (7) est une matrice extraite d’ordre 1
Proposition 5.3.9 Soit A ∈ M(n,p) (K) alors r g (A) = l’ordre de la matrice carrée de la plus grande taille (c-à-
d’ordre), extraite de A et ayant un déterminant non nul.
Exemples :
µ
1 5 −1 0
¶ ¯ ¯
¯1 0 ¯
1.
A = , r g (A) = 2 car ¯2 8¯ = 8 ̸= 0.
¯ ¯
2 10 −2 8
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
1 −1 5 4 1 ¯1 5 1 ¯ ¯1 1 1¯¯ ¯1 0 1¯¯ ¯
¯1
¯
¯
2 −2 10 8 1, r g (A) = 3 car ¯2 10 1¯ = 5 ¯2
¯ ¯ ¯ 1¯¯
2.
A = 2 1¯¯ = 5 ¯¯2 0 1¯¯ = − ¯¯ = 1 ̸= 0.
¯ ¯ ¯ 2 1¯
3 −3 20 12 1 ¯3 20 1¯ ¯3 4 1¯ ¯3 1 1¯
a 11 x 1 + a 12 x 2 + . . . + a 1n x n = b 1
a 21 x 1 + a 22 x 2 + . . . + a 2n x n = b 2
(S) .. ..
.=.
a m1 x 1 + a m2 x 2 + . . . + a mn x n = b n
a 11 a 12 ... a 1n x1 b1
a a 22 ... a 2n x b
12 2 2
. = .
. .. .. ..
.
. . . . .. ..
a m1 a m2 ... a mn x n bn
x1 b1
x b
2 2
⃗ = . est dit le vecteur inconnu et ⃗
X b=
.. le second membre et A = (a i j )1Éi Ém la matrice du système.
.
. . 1É j Én
xn bn
60
Dans ce cas on a
a 11 a 12 a 1n b1
a a a b
21 22 2n 2
(S) ⇒ x 1
.. + x 2 .. + . . . + x n .. = ..
. . . .
a n1 a n2 a nn bn
donc pour calculer x j , on calcul le détérminant de A après avoir remplacer la j i ème colonne par le second membre
b1
b
2
. , et on obtient
.
.
bn
¯ a 11 ... a 1 j −1 b1 a 1 j +1 ... a 1n ¯
¯ ¯
¯ .. .. .. .. .. .. .. ¯
¯ ¯
¯ . . . . . . . ¯¯
¯
¯a ... a n j −1 bn a n j +1 ... a nn ¯
n1
xj = ; ∀i , j ∈ {1, 2, . . . , n}
det A
Exemples :
1. Soit (
3x − y =1
(S)
2x + 7y =0
On a (
3x − y =1
µ ¶µ ¶ µ ¶
3 −1 x 1
⇔ =
2x + 7y =0 2 7 y 0
comme det A = 21 + 2 = 23 ̸= 0, donc (S) est de Cramer.
D’où
¯ ¯
¯1 −1¯
¯ ¯
¯0 7 ¯ 7
x = =
det A 23
¯ ¯
¯3 1 ¯
¯ ¯
¯2 0¯ −2
y = =
det A 23
2. Soit
x − y + z
=0
(S) 2x + y + z = −1
3x + 5z =1
On a
x − y + z =0
1 −1 1 x 0
2x + y + z = −1 ⇔ 2 1 1 y = −1
3 0 5 z 1
3x + 5z =1
Comme¯ ¯ ¯ ¯
¯1 −1 1¯ L 1 L 1 ¯¯1 −1 1¯¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯ ¯3 2¯¯ ¯1 2¯¯
det A = ¯¯2 1 1¯¯ L 2 = L 2 + L 1 ¯¯3 0 2¯¯ = −(−1) ¯¯ = 3 ¯ = 3(5 − 2) = 9 ̸= 0,
¯3 0 5 ¯ L 3 5 ¯ ¯1 5¯
3 L 3 ¯3 0 5¯
donc (S) est de Cramer.
D ’où ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯0 −1 1¯¯ ¯1 0 1¯¯ ¯1 −1 0 ¯¯
¯ ¯ ¯
¯−1
¯ 1 1¯¯ ¯2
¯ −1 1¯¯ ¯2
¯ 1 −1¯¯
¯1 0 5¯ ¯3 1 5¯ ¯3 0 1¯
x= ;y = ;z =
9 9 9
61
5.4.2 Cas 2 : Système avec plus d’inconnus que d’équations (n ≻ m)
Soit (
x − 2y + 3z + 7t =1
(S)
4x + y − z − t =2
On a
x
(
x − 2y + 3z + 7t =1
µ ¶ µ ¶
1 −2 3 7 y = 1
⇔
4x + y − z − t =2 4 1 −1 −1 z 2
t
A étant non carrée, on apas le droit de parler de det A, on calcule alors r g (A) .
µ ¶
1 −2
On a r g (A) = 2, car d et ̸= 0, on écrit alors le système sous la forme du système
4 1
(
¡ ′ ¢ x − 2y = 1 − 3z − 7t
S
4x + y = 2 + z + t
¯ ¯
¯1 − 3z − 7t −2¯¯
¯
¯ 2+z +t 1¯ 5 − z − 5t
x = = ;
9 9
¯ ¯
¯1 1 − 3z − 7t ¯¯
¯
¯4 2+z +t ¯ −2 + 13z + 24t
y = = ;
9 9
5 − z − 5t −2 + 13z + 24t
½µ ¶ ¾
SOL = , , z, t /z, t ∈ R
9 9
On a
3 −1 µ ¶
3 −1 1
5 x
2 ⇔ 5 2 = 3
y
7 −1
7 −1 −1
A étant non carrée, on apas le droit de parler de det A, on calcule alors r g (A) .
3 −1 (
3x − y =1
On a r g (A) = 2, car d et 5 2 ̸= 0, autrement dit le système est de Cramer.
7 −1 5x + 2y = 3
Donc il peut nous fournir la solution x ∗ , y ∗ .
¡ ¢
Il reste à vérifier si cette solution garantit que la troisième équation 7x − y = −1 sera vérifiée également.
Pour vérifier ce point on fait appelle aux déterminantx caractéristiques.
62
Soit ¯ ¯
¯ 3 −1 1 ¯
∆ = ¯¯ 5
¯ ¯
2 3 ¯ = −42 ̸= 0.
¯
¯ 7 −1 −1 ¯
Donc x ∗ , y ∗ ne garantit pas la troisième équation, autrement dit, la troisième équation est incompatible avec
¡ ¢
5.4.4 Cas 4 : Système où plus le nombre d’équations coincide avec le nombre d’inconnus
(n = m) , mais det A = 0.
Soit
x − 2y + z
=1
(S) 3x + 4y − z =2
4x + 2y =3
On a
x − 2y + z =1
1 −2 1 x 1
3x + 4y − z =2 ⇔ 3 4 −1 y = 2
4 2 0 z 3
4x + 2y =3
x − 2y
= 1−z
3x + 4y = 2+z
4x + 2y =3
donc x et y sont les inconnus principales, z non principale de plus la troisième équation va jouer le role de
l’équation barrage. Donc
Test de compatibilité
Soit ¯ ¯
¯ 1 −2 1 − z ¯
∆ = ¯¯ 3 4
¯ ¯
2 + z ¯¯ = 0.
¯ 4 2 3 ¯
Donc la troisième équation est compatible avec les deux premières et par suite
(
x − 2y = 1−z
(S) ⇔
3x + 4y = 2+z
63