Annie Ernaux La Place Resume Personnages Et Analyse
Annie Ernaux La Place Resume Personnages Et Analyse
Annie Ernaux La Place Resume Personnages Et Analyse
personnages et analyse
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Analyse de l’œuvre
I – La figure paternelle au coeur d’un conflit de loyauté
Annie Ernaux évoque par la suite, avec une infinie pudeur, sa relation avec son père. On devine
beaucoup d’affection mutuelle lorsque la narratrice fait part de la coupure de journal trouvée dans le
portefeuille de son père : il s’agissait de l’article faisant apparaître le nom des bachelières admises à
l’école normale des institutrices. Annie Ernaux avait été deuxième du classement.
Annie Ernaux mentionne également sa classe sociale d’origine, car elle est issue d’un milieu ouvrier,
et son changement de classe social a instaurée une certaine distance non verbalisée avec son père.
Annie Ernaux indique qu’elle a écrit un roman dont son père était le personnage principal et évoque
une ” sensation de dégoût “. Il est possible d’interpréter son dégoût par le fait que la vie du père de
Annie Ernaux était ” soumise à la nécessité “.
Le père de la narratrice avait probablement des facilités naturelles, ou une affinité pour
l’apprentissage, car il a été décrit comme ” aimant apprendre “. Il est possible de déduire que le fait
d’arrêter l’Ecole à 12 ans, était davantage un arrachement pour le père, qu’un soulagement. Ce
n’était d’ailleurs pas sa propre décision, c’est le grand-père qui a choisi cette voie pour son fils,
comme il était d’usage à l’époque. La vocation du père d’Annie Ernaux était de devenir garçon de
ferme.
Peu avant son décès, le grand-père, initialement dépeint comme un homme au caractère rude voire
violent, rit sans cesse en regardant Annie, ” plein de gentillesse “. Le père d’Annie glisse, sans qu’il
en ait l’autorisation, un quart d’eau de vie sous les draps du grand-père, lorsque ce dernier est sous
l’hospice. L’on peut voir dans cet acte une forme de bienveillance ou de simple devoir moral d’un fils
envers son père, qui veille à ce que ce dernier ait quelques plaisirs dans ces dernières heures. Il est
possible de deviner aussi, en sous-texte, qu’une tendresse véritable unissait le père et le fils.
La vie que le couple menait en temps que paysans était en effet rude, jalonnée par très peu de
plaisirs. Le couple du grand père et de la grand mère de la narratrice ne mangeaient pas tous les
jours à leur faim. Cette donnée se comprend car ils ne se nourrissaient pas durant trois jours avant
les grandes cérémonies : noces et communions, dans le seul objectif de profiter au maximum du
moment. La mode de vie est quasi-primitif au sens où la nourriture revêt la plus haute importance,
donnée logique et naturelle puisqu’ils en manquent et en dépendent comme tout un chacun. Lors
d’un un jeu traditionnel populaire qui consiste à grimper en haut d’un poteau pour attraper un
panier de victuailles suspendu, le père d’Annie Ernaux glisse et le grand père est très en colère. De
cet état primitif, le couple se hissaient socialement et dans la dignité grâce à la religion et la
propreté. La grand mère était une femme distinguée pour sa classe sociale, utilisant des apparats
qui lui évitaient de se soumettre à des coutumes qu’elle jugeait probablement trop rustiques
(l’utilisation d’un faux-cul pour ne pas uriner sous sa jupe comme il en était d’usage à l’époque et
dans ce milieu là). L’environnement, le cadre de vie étaient moyenâgeux.
Le grand-père a retiré de l’école le père de la narratrice ,dès l’âge de 8 ans pour le faire travailler à
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la ferme car il le nourrissait, et considérait qu’il devait travailler pour lui aussi subvenir aux besoins
du foyer.
Par la suite, Annie Ernaux commence à nous décrire l’enfance de son père. Celui-ci est dépeint
comme ” gai de caractère. ”
Son père a connu la misère, le fait de travailler durement pour subvenir à ses besoins et ceux de sa
famille tout au long de sa vie, et l’humiliation de ne pas avoir assez de clients dans le commerce qu’il
tient. Lorsque le commerce commence à produire davantage de gains, le couple est traité de ” riches
” alors qu’ils ne gagnent pas à la hauteur de ce qu’ils travaillent.
Au fin du roman, le couple du père et de la mère de la narratrice profitent d’un meilleur confort car
ils se sont enrichis, tout en souffrant d’une forme de honte persistante liée à leur origine sociale.
Le père d’Annie Ernaux est décrit comme un homme gai, dont il transparaît une certaine bonté. Mais
il a un mépris des gens qui lisent, tout comme un rejet de ce qui touche au langage, comme une
frustration de n’avoir pas eu accès à cet univers là. La narratrice subit de plein fouet cette
contradiction. La narratrice fait par ailleurs état du gouffre qui commence à se creuser entre son
père et elle-même, lorsqu’elle intègre le milieu petit-bourgeois. Toujours dirigeant d’un café-épicerie
alors qu’il rêve d’ouvrir un café en plein centre. En sous-texte, elle évoque même le fait que son père
pouvait ressentir une certaine jalousie à son égard, une envie qu’elle échoue dans ses études, ou, a
contrario, une peur qu’elle échoue. Dans leur milieu, le travail ce n’est pas vraiment les études. Ils
ont quasiment honte que la narratrice continue d’étudier à 17 ans. La narratrice, à cette période, lie
une complicité avec sa mère, qui la comprend mieux. Mais il est possible d’analyser qu’avouée ou
non, le père de la narratrice avait une réelle fierté envers sa fille, comme en témoigne la coupure d
ejournal gardée dans son portefeuille. A 59 ans, il tombe malade, ses forces diminuent. Il persiste à ”
faire honneur ” à sa fille, qui étuide pour devenir institutrice et amène dans leur maison des
camarades d’un milieu social plus bourgeois.
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