Fiche Tech Banque

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PARTIE I

LE COMPTE BANCAIRE

GENERALITES

On peut définir un compte comme un état comptable sur lequel est inscrit l’ensemble
des opérations effectuées entre la banque et son client.

Les remises, les versements sous toutes les formes sont inscrits au crédit du compte
(versement d’espèces, remise de chèques, virement reçu,)

Les retraits, par différents moyens également sont inscrits au débit du compte (retrait
par chèque, paiement par chèque à l’ordre d’un tiers, virement émis,)

La différence entre le total des sommes portées au crédit et le total des sommes
portées au débit est appelée le solde du compte.

Le solde est créditeur lorsque le total du crédit est supérieur au total du débit. Il
représente l’avoir du client auprès de la banque.

Le solde est débiteur lorsque le total du débit est supérieur au total du crédit. Il
représente la dette du client envers la banque.

Les opérations effectuées sur le compte sont enregistrées et comptabilisées.


L’ensemble des opérations d’une période donnée (jour, semaine, mois) est repris sur un
relevé ou extrait de compte.

Les comptes peuvent être classés en comptes à vue, comptes dont le solde est
disponible à tout moment et en comptes à échéance, comptes dont le solde est
momentanément indisponible.

Dans la catégorie des comptes à vue figurent le compte de chèques ou compte de


dépôts et le compte courant.

Les comptes à échéance les plus utilisés à Madagascar sont le bon de caisse et le
dépôt à terme.

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CHAPITRE I

LES COMPTES A VUE

Ce sont des comptes dont le solde est immédiatement exigible c’est à dire que le
client peut retirer à tout moment. Dans cette catégorie figurent le compte de chèques ou
compte de dépôts et le compte courant

I- Le compte de chèques

Appelé aussi compte de dépôts, ce type de compte est réservé aux personnes
physiques ou « particuliers ».

En effet, pour les particuliers, le compte de dépôt de fonds sert essentiellement à


déposer à l’abri de tout risque et à les prélever au fur et à mesure de ses besoins, le plus
souvent avec des chèques, ce qui fait appeler ces comptes « comptes de chèques ».

1- Ouverture du compte

11- Les documents et informations à fournir par le client

Avant d’ouvrir un compte, le banquier doit d’abord procéder à la vérification de


l’identité et de la capacité de la personne physique demandant cette ouverture.

 Identité

Elle sera vérifiée à partir d’un document officiel portant la photographie de celui qui
demande l’ouverture du compte : carte d’identité nationale, passeport en cours de validité.

A ce titre, les informations suivantes sont relevées par le banquier : nom, prénom,
date et lieu de naissance, nationalité, domicile.

Le domicile pourra être vérifié à partir d’une quittance d’électricité ou d’un certificat de
résidence. D’autres informations peuvent être recueillies par le banquier, pour des raisons
techniques ou commerciales : situation familiale, situation professionnelle….

 Capacité

Le banquier doit aussi s’assurer de la capacité du client, c’est-à-dire de son aptitude


à passer des actes juridiques. Sont juridiquement capables : les majeurs, les mineurs
émancipés (par le mariage ou sur décision du juge des tutelles).

Les incapables sont soit les mineurs, soit les incapables majeurs (capacités
physiques ou mentales gravement altérées), soit les interdits légaux (frappés de
condamnation à titre de sanction).

Un incapable peut toutefois être représenté par un tuteur.

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Le tuteur peut être désigné par testament, par la loi, par le conseil de famille. Il a pour
mission d’assurer l’éducation du mineur et de gérer ses biens.

12- Les documents à remplir et/ ou à signer par le client

 La Carte spécimen de signature ou le carton de signature sur lequel le banquier


relèvera les renseignements d’identité du client.

Le client apposera sa signature sur cette carte pour permettre au banquier de vérifier
l’authenticité des ordres écrits qu’il transmettra à sa banque Elle permet ainsi de
comparer cette signature à celle figurant sur les chèques et autres moyens de paiement
que le client aura émis.

 La « convention de compte » qui comporte toutes les conditions de fonctionnement


du compte, avec les droits et les obligations de chacune des parties : banque, client

Dans cette convention, la signature du client doit être précédée de la mention : « lu et


approuvé »

Le client se voit ensuite attribuer un numéro de compte.

Un document appelé relevé d’identité bancaire (RIB) lui sera remis. Il comprend le
nom du client, le code de la banque, le code de l’agence et le numéro de compte du client.

EXEMPLE DE RELEVE D’IDENTITE BANCAIRE

BANQUE COMMERCIALE MALAGASY

Société Anonyme
RC N°XXXXXXXX

Relevé d’identité bancaire

Cadre réservé au destinataire du R.I. B

Titulaire du compte

Mme RASOA Irina

Domiciliation

Agence Analakely

Code Code Numéro de Clé


banque guichet compte R.I.B.

20003 04144 00011154520 87


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La banque a toujours le droit de refuser l’ouverture d’un compte de dépôt à toute
personne qui lui semble indésirable (nom figurant dans la liste noire ou celle des signatures
écartées de la Banque Centrale…), l’ouverture d’un compte à un client étant une
manifestation de confiance réciproque.

L’ouverture du compte entraîne, en général, la remise d’un chéquier au nouveau


titulaire du compte. Le banquier n’est pas toutefois obligé de délivrer des carnets de
chèques ; il conserve le droit de réserver la remise d’un chéquier à des clients en qui il a
confiance et qui ne sont pas interdits de chéquiers.

2- Fonctionnement du compte

Le compte de dépôt est utilisé par le particulier pour ses besoins personnels. Il peut
l’alimenter à sa convenance, par virement de salaire, remises de chèques, versements
d’espèces…Il dispose de son avoir par retrait d’espèces, émissions de chèques, virements
en faveur de tiers…

En général, un compte de dépôts, enregistrant des opérations non commerciales, ne


doit pas présenter un solde débiteur.

3- Clôture

Le compte peut être clôturé suivant 3 cas :

 À l’initiative du client :

 Éloignement géographique à la suite d’un changement d’adresse

 Insatisfaction concernant les services rendus par la banque

 À l’initiative de la banque

 Client devenu indésirable : émetteur de chèques sans provision…

 Client non rentable : compte sans mouvement, mauvais fonctionnement du


compte

 À la suite du décès du client

Dans ce cas, le compte est bloqué dans l’attente des procédures de succession.

4- La procuration

Le titulaire d’un compte peut donner à une tierce personne le pouvoir de faire
fonctionner son compte. L’acte par lequel se pouvoir est donné s’appelle une procuration et
le tiers désigné se nomme mandataire.

La procuration n’engage pas personnellement le mandataire lors des opérations qu’il


effectue pour le compte de son mandant, mais seulement ce dernier. En cas de chèque sans
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provision par exemple, c’est le titulaire de compte et non son mandataire qui sera
sanctionné. Le mandataire sera cependant responsable vis-à-vis de son mandant.

Les pouvoirs du mandataire sont valables jusqu’à révocation du mandat. La mort du


titulaire du compte met aussi fin au mandat.

La procuration peut être limitée à certaines opérations (exemple : opérations de


caisse) ou être total ; dans ce second cas, le mandataire peut effectuer toutes les opérations
comme son mandant.

La procuration peut être donnée à plusieurs personnes qui pourront agir séparément
(chacun peut agir seul) ou conjointement (l’ensemble des mandataires doivent agir en même
temps).

5- Le compte collectif

Le compte peut être ouvert sous forme d’un compte individuel ou d’un compte collectif.

Le compte collectif est un compte ouvert au nom de deux ou plusieurs personnes


appelées Co-titulaires. Il peut être, soit un compte-joint, soit un compte indivis.

 Compte-joint

Pour ce type de compte, chaque Co-titulaire peut librement, sur sa seule signature,
faire fonctionner le compte au débit comme au crédit.

Intitulé du compte : Monsieur… ou Madame… ; Monsieur…ou Monsieur… ; …

En cas de décès de l’un des Co-titulaires, le compte se poursuit provisoirement avec


le Co-titulaire survivant. Il peut seul faire fonctionner le compte.

 Compte indivis

Ce type de compte fonctionne sous les signatures conjointes des Co-titulaires, sauf
mandat donné à l’un d’entre eux ou à un tiers.

Intitulé du compte : Monsieur… et Madame… ; Monsieur… et Monsieur… ; …

En cas de décès de l’un des Co-titulaires, le compte est bloqué jusqu’au règlement
de la succession.

II- Le compte courant

Ce compte est réservé aux entreprises, industrielles ou commerciales, pour les


besoins de leur profession.

Contrairement au compte de dépôts, le compte courant est une véritable convention


entre le banquier et son client.

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1- Caractéristiques essentielles du compte courant :

 Les parties conviennent de faire entrer dans un compte courant unique leurs
créances réciproques résultant des opérations qu’elles pourront avoir à traiter
ensemble.

 Les sommes passées en compte ont le titre de « remises ».

Quelle que soit leur nature, les écritures représentent une dette pour l’une des parties
et une créance pour l’autre. Les remises deviennent des « articles du compte ».

 Toutes les créances qui sont comptabilisées dans le compte courant unique
deviendront de simples « articles » de débit ou de crédit, qui en constitueront un
solde provisoire.

 L’inscription en compte courant entraîne novation : toute créance qui est portée à ce
compte perd son individualité et devient seulement un élément de ce compte ; les «
sûretés » particulières qui pouvaient y être attachées disparaissent.

Le compte courant peut aussi être caractérisé par sa nature juridique, qui comprend
quatre éléments essentiels, indispensables à son existence :

 Commune volonté des parties, c’est-à-dire, le tenant compte (banquier) et le


titulaire (client).

 Existence des remises. On entend par remise, une créance du remettant


contre celui qui reçoit, et qui devient, dans le compte, un article de débit ou
de crédit. Cette créance peut consister en argent, effets de commerce….

 Réciprocité des remises. Le tenant-compte et le titulaire sont appelés l’un et


l’autre, à initier des opérations, afin qu’ils soient tour à tour créanciers et
débiteurs de l’autre.

 Croisement ou enchevêtrement des remises. La réciprocité des remises doit


présenter une certaine alternance, sans qu’il y ait toutefois initiative
successive de l’une, puis de l’autre partie.

2- Ouverture du compte

Pour ouvrir un compte, une entreprise devra fournir des renseignements beaucoup
plus nombreux qu’un simple particulier. Les modalités d’ouverture sont plus complexes et le
compte d’une entreprise sera souvent le support d’opérations de crédit, d’où un risque plus
important pour le banquier.

21- Les documents et informations à fournir par le client

 - Les statuts. Ils permettront de connaître les règles de fonctionnement de la


société : répartition du capital, dirigeants, pouvoirs des dirigeants etc….

 Extrait d’inscription au Registre du Commerce (de moins de 3 mois)

 Extrait de journaux d’annonces légales.


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Toute entreprise commerciale doit avertir les tiers de sa création ou de toute
modification importante dans son organisation juridique. Pour cela, elle utilisera soit
des journaux d’annonces légales, soit des journaux ordinaires agréés pour recueillir
dans leurs colonnes des annonces de ce genre. Le banquier demandera copie de
ces journaux.

 Les pouvoirs des représentants de la société habilités à faire fonctionner le compte.

Les pouvoirs du ou des représentants sont en général déterminés dans les statuts de
la société, sinon la banque peut demander le procès verbal de l’assemblée générale
ordinaire de la société nommant les personnes qui feront fonctionner le compte.

A Madagascar d’autres documents et renseignements peuvent être demandés :

 Numéro d’identité fiscale (NIF) pour vérifier si l’entreprise a fait une déclaration
d’existence aux Administrations fiscales.

 Numéro de la carte statistique pour s’assurer que l’entreprise est immatriculée au


service de la statistique de la banque de données de l’Etat.

22- Les documents à remplir et/ ou à signer par le client

 Le carton de signature ou carte spécimen de signature

 La « convention de compte courant » qui reprend les conditions de fonctionnement


du compte ainsi que les droits et obligations de chacune des parties. Dans cette
dernière, la signature du représentant de l’entreprise doit être précédée de la
mention « lu et approuvé ».

3- Fonctionnement du compte

Ce compte est crédité :

 Des versements effectués : par le titulaire, par des tiers à son profit,

 Des virements reçus des tiers,

 Des chèques et effets de commerce remis à l’encaissement ou à


l’escompte,

 Des déblocages de fonds effectués par la banque lors de l’octroi de


crédit.

Il est débité :

 Des retraits de fonds : effectués par le titulaire lui- même ou par des tiers,

 Des virements émis au bénéfice d’un autre titulaire de compte,

 Des règlements d’effets de commerce

 Des sommes dues au banquier (remboursement d’emprunt, intérêts


débiteurs, commissions…).
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A l’inverse des comptes de chèques, il peut présenter un solde débiteur.

4- Clôture du compte

Elle se produit :

 Par la volonté de l’une des parties ;

 Par la mort, la faillite ou la perte de capacité de l’une des parties.

C’est au moment de la clôture du compte courant que le solde rend définitivement


l’un des contractants débiteur ou créancier de l’autre.

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CHAPITRE II

LES COMPTES A ECHEANCE

Dans un compte à échéance, le client s’engage à laisser une certaine somme à la


disposition de la banque, pendant un certain délai.

Ces comptes sont bloqués jusqu’ à leur échéance.

Plusieurs formules sont proposées par les banques ; les plus utilisées à Madagascar
sont le bon de caisse et le dépôt à terme.

I- Le bon de caisse (BC)

En contrepartie d’un dépôt effectué auprès de sa banque, le client reçoit un bon ; sur ce
document, la banque reconnaît sa dette et s’engage à la rembourser à une date donnée au
déposant.

 Montant : minimum fixé par la banque

 Durée de placement : dépend de chaque banque mais en général : minimum, trois


mois et maximum, cinq ans.

 Taux : en fonction des grilles définies par chaque banque ; de l’ordre de 3 à 6%. À
Madagascar.

 Les intérêts sont calculés en fonction de la durée du placement et peuvent être :

 Précomptés, c’est- à dire calculés et payés d’avance pour les deux premières
années ;

 Post comptés, c’est- à –dire calculés et payés à l’échéance, au-delà de deux ans.

 Forme : les bons de caisse peuvent être :

 Anonymes ou au porteur. Dans ce cas, il n’y a pas d’indication du nom du


bénéficiaire. Les bons anonymes peuvent se transmettre de main en main.

 Nominatifs. Dans ce cas, le bon indique le nom du bénéficiaire. Les bons nominatifs
peuvent se transmettre par endossement.

II- Le Dépôt à terme (DAT)

C’est une formule par laquelle l’épargnant demande à sa banque de bloquer une
certaine somme, pour un certain temps, moyennant rémunération.

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Un compte distinct doit être ouvert pour chaque souscription de dépôt à terme
effectué par le client. Chacun de ces comptes ne peut enregistrer que l’écriture de virement
ou de versement des fonds à bloquer.

 Montant : minimum fixé par chaque banque en fonction du contexte et de la


conjoncture.

 Pas de maximum

 Durée : Définie également par chaque banque ; en général, un mois.

 Taux : selon les grilles définies dans chaque banque.

 Intérêts : versés à l’échéance.

Les dépôts à échéance ont pour avantage leur rentabilité et pour inconvénient leur
indisponibilité.

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PARTIE II : LES MOYENS DE PAIEMENT

CHAPITRE I

LES ESPECES
I- Définition

Les espèces sont la monnaie émise par la Banque Centrale d’un pays sous forme de
billets de banque ou de pièces de monnaie.

La monnaie est classée en deux catégories qui se distinguent par leur caractère
concret ou abstrait : la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale.

 La monnaie fiduciaire comprend

 La monnaie papier ; ce sont les billets de banque. Sa forme même lui


donne son caractère concret. Elle est faite pour circuler et circule
également hors du champ bancaire.

 La monnaie divisionnaire : ce sont les pièces de monnaie.

 La monnaie scripturale : ce sont les dépôts à vue en banque.

II- Les opérations en espèces :

 Les versements

Ils peuvent être effectués par le titulaire du compte ou par toute autre personne.

L’opération est faite à l’aide d’un bordereau sur lequel seront mentionnés

 Le nom du titulaire du compte,

 Le numéro du compte

 Et le nom de la personne qui a effectué le versement, si elle n’est pas le titulaire du


compte.

 Les retraits

Seul le titulaire du compte ou son mandataire peuvent effectuer des retraits.

Les retraits peuvent être faits au moyen de chèques (auprès des guichets des banques) ou
de cartes bancaires (dans les distributeurs automatiques de billets).

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CHAPITRE II

LE CHEQUE

Les chèques permettent au titulaire du compte d’effectuer, d’une part, des retraits
d’espèces et d’autre part des paiements sans manipulation d’espèces.

I- Définition

C’est un écrit par lequel une personne, le tireur donne l’ordre à une autre personne,
le tiré, de payer une certaine somme au titulaire du compte ou à un tiers, le bénéficiaire, à
concurrence des fonds déposés chez le tiré.

Le chèque fait donc intervenir trois personnes :

 Le tireur : celui qui établit et signe le chèque ; C’est le titulaire du compte ou


son mandataire.

 Le tiré : celui qui détient les fonds et doit payer. C’est la banque, le centre des
chèques postaux (CCP)….

 Le bénéficiaire : celui qui reçoit le paiement.

Le chèque peut être émis à l’ordre du titulaire lui-même (libellé à l’ordre de « moi- même »)

Il peut aussi être tiré à l’ordre d’une personne dénommée ou au porteur.

II- Conditions de validité

Pour être valablement constitué, le chèque doit porter un certain nombre de mentions
obligatoires :

 La dénomination de « chèque », inséré dans le texte même du titre,

 Le mandat de payer une somme déterminée (en chiffres et en lettres),

 Le nom de celui qui doit payer (le tiré, c’est-à-dire, la banque tenant compte),

 Le lieu où le paiement doit s’effectuer (une succursale ou agence bancaire),

 La date de création,

 Le lieu de création

 Le nom du tireur, son adresse complète et sa signature.

L’omission d’une des mentions énumérées ci-dessus (sauf pour ce qui concerne le
lieu de création), a pour conséquence, la non-validité du chèque.

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Des mentions facultatives peuvent aussi être portées sur le chèque :

 Le nom du bénéficiaire (chèque émis au porteur)

III- Provision du chèque

Le chèque est essentiellement un instrument de retrait de fonds, payable à vue. Il


faut donc qu’au moment de sa création le compte du tireur soit suffisamment provisionné.

La banque n’acceptera de payer que si elle a suffisamment d’argent au compte de


son client. L’’existence de fonds chez le banquier constitue la provision du chèque. Celle-ci
doit être préalable et disponible, c’est-à-dire, exister au moment de la création du chèque
et être à la disposition immédiate du bénéficiaire.

IV- Délai de présentation (ou d’encaissement)

Le chèque est payable à vue ; il doit donc être présenté au paiement dans un temps
très court dit délai de présentation (ou d’encaissement). Le délai légal de présentation est de
8 jours à partir de la date de création (le jour de création du chèque n’est pas compris dans
le calcul de ce délai).

La Banque doit payer même après l’expiration du délai de présentation indiqué ci-
dessus sous réserve du délai de prescription.

V- Délai de validité (de prescription)

Le délai de prescription du chèque est de 3 ans à partir de l’expiration du délai de


présentation. Passés 3 ans et 8 jours, le chèque est prescrit et le banquier ne doit plus
effectuer son paiement, même si la provision existe.

VI- Différents types de chèque

 Chèque barré

Le tireur ou le porteur d’un chèque peut le barrer, afin de limiter les risques en cas de
perte ou de vol.

Le barrement s’effectue au moyen de deux barres parallèles apposées au recto du


chèque. Il peut être général ou spécial.

Il est général s’il ne porte entre les deux barres aucune désignation

Il est spécial si le nom d’un banquier est inscrit entre les deux barres. Il ne peut être payé par
le tiré qu’au banquier désigné.

Un chèque barré ne peut être payé par le tiré qu’à un autre banquier. Il ne peut donc
être retiré en espèces auprès des guichets des banques Il doit être versé sur le compte du
bénéficiaire.

Le barrement, qu’il soit général ou spécial, ne peut être annulé.

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 Chèque visé

C’est un chèque ordinaire sur lequel le tiré (la banque) appose son visa. Ce visa
atteste l’existence de la provision au moment où il est donné.

 Chèque certifié

Le chèque pouvant être sans provision, le bénéficiaire peut souhaiter être rassuré sur
l’existence de la provision, en demandant un chèque certifié ou un chèque de banque.

La certification du chèque peut être demandée par le tireur ou le bénéficiaire.

Un chèque certifié est un chèque ordinaire sur lequel la banque appose la mention
« certifié pour la somme de … ». Par cette mention la banque s’engage à bloquer la
provision du chèque pendant le délai légal de présentation (8 jours).

La banque tirée peut proposer un chèque de banque à la place d’un chèque certifié.

 Chèque de banque

C’est un chèque émis par une banque sur des formulaires propres à la banque. Il est
nécessairement provisionné car avant de l’établir la banque bloque la provision
correspondante.

Il peut être émis soit à l’ordre du titulaire lui-même soit à l’ordre d’un tiers indiqué par le
titulaire.

Il peut être payé dans toutes les agences de la banque qui l’a émis.

 Chèque de guichet ou chèque volant

Chèque interne à la banque, il ne doit donc pas sortir de la banque ; de ce fait ce


n’est pas un instrument de paiement à l’ordre de tiers mais uniquement un instrument de
retrait de fonds. Il est utilisé par le titulaire du compte au cas où il n’a pas de chéquier (oubli
du chéquier ou refus du banquier de lui en délivrer (cas des interdits de chéquiers à la suite
d’émissions de chèques sans provision).

 Chèque de voyage

Pour des raisons de sécurité, le voyageur peut acheter auprès de sa banque, des
chèques d’un montant déterminé émis en devises (euros, dollars…). Il les présentera au
paiement dans tous les guichets de l’établissement émetteur et chez tous ses
« correspondants ». Il obtiendra des devises en contrepartie.

Il pourra aussi l’endosser à l’ordre de tiers, hôteliers, commerçants…

Au moment de la délivrance des chèques de voyage, l’acheteur appose une première


fois sa signature au recto ; il devra le contresigner devant le guichetier de la banque appelée
à payer ou devant le bénéficiaire lorsqu’il est remis à un tiers. Les deux signatures doivent
être identiques.

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VII- Encaissement du chèque

Le chèque peut être payé, sous certaines conditions, conte espèces, au titulaire du
compte ou à un tiers. Il peut aussi être payé par crédit en compte.

 Encaissement contre espèces

 Règlement au titulaire du compte

Avant de payer, le guichetier doit s’assurer de l’existence de la provision et demande


au client d’apposer sa signature précédée de la mention « pour acquit » au dos du chèque.
Cet acquit atteste de la remise des fonds.

 Règlement à un tiers

Le banquier doit prendre plusieurs précautions avant de payer :

- Vérifier l’identité du bénéficiaire au moyen d’une pièce d’identité,

- S’assurer de la régularité du chèque (mentions obligatoires, délai de validité,


absence d’opposition),

- Contrôler l’existence de la provision

- Au moment du paiement, faire procéder à l’acquit au dos du chèque.

 Encaissement par la banque (crédit en compte)

Si le bénéficiaire le désire ou si le chèque est barré, le chèque ne pourra être


encaissé que par sa banque. La procédure est la suivante :

- Le bénéficiaire endosse le chèque à l’ordre de sa banque (endosser un


chèque, c’est signer au dos)

- La banque procède à certaines vérifications : régularité du chèque, validité du


chèque…

- Le chèque est ensuite présenté à la compensation

- Si le chèque n’est pas payé, il sera rendu à la compensation suivante (le


lendemain)

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CHAPITRE III

LES EFFETS DE COMMERCE

Les effets de commerce constatent l’obligation de payer une certaine somme. Leur
caractère commun est d’accorder au débiteur un délai de paiement ; ce qui les différencient
du chèque (instrument payable à vue). Les plus utilisés sont la lettre de change et le billet à
ordre.

I- LA LETTRE DE CHANGE OU TRAITE

1- Définition

C’est un écrit par lequel une personne appelée tireur, invite une autre personne
appelée tiré à payer une certaine somme à une troisième personne appelée bénéficiaire, à
une époque donnée (échéance)

2- Les conditions de forme de la lettre de change

La lettre de change doit contenir :

 La dénomination de « lettre de change » ;

 L’ordre pur et simple de payer une somme déterminée ;

 Le nom de celui qui doit payer (le tiré) ;

 L’indication de l’échéance ;

 L’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer ;

 Le nom de celui auquel ou à l’ordre duquel le paiement doit être fait ;

 L’indication de la date et du lieu de création de la lettre de change ;

 La signature de celui qui émet la lettre de change (le tireur).

3- L’acceptation de la lettre de change

L’acceptation est l’engagement que prend le tiré de payer la lettre de change à


l’échéance. Elle suppose la provision

4- L’aval

Le paiement d’une lettre de change peut-être garanti par un aval. Cette garantie est
fournie par un tiers. Il est exprimé par la mention « bon pour aval » suivie de la signature du
donneur d’aval.

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5- Exemple de lettre de change

Société FANILO Antananarivo le 16 Janvier 2009


Ariary
Henry RAZAKA 5 100 000

Au 15 Mars 2009,

Contre cette lettre de change stipulé sans protêt, veuillez payer

à l’ordre de : M. Randria

la somme de : cinq millions cent mille Ariary

Valeur en marchandises
Tiré
M. RABE
Acceptation ou
2 Lalani Miranda Antananarivo
Aval

Domiciliat
Signature du Tireur

Banque Commerciale Malagasy - Razaka

Sans protêt

6- Provision de la lettre de change

C’est la créance du tireur sur le tiré. La propriété de la provision est transmise de droit
aux porteurs successifs de la lettre de change

7- L’endossement

Si la lettre de change peut-être payée au bénéficiaire lui-même, elle peut également


être payée à un tiers désigné par lui au moyen de ce qu’on appelle l’endossement.

Endosser une traite, c’est signer au dos pour la transmettre en ajoutant la mention
« payez à l’ordre de … ». A noter qu’une simple signature au verso vaut endos.

Celui qui endosse la traite est l’endosseur, celui qui en bénéficie est l’endossataire.

8- Présentation au paiement

Le porteur doit présenter la traite au paiement soit le jour de son échéance, soit l’un
des deux jours ouvrables qui suivent.

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9- Solidarité des signatures

Les divers signataires de la lettre de change (tireur, tiré, endosseurs, avaliste…) sont
tenus solidairement envers le porteur.

10- Protêt faute de paiement

Pour conserver ses recours, le porteur doit, en cas de non paiement, faire dresser
protêt, sauf en cas d’apposition sur la lettre de change de la mention « sans frais » ou « sans
protêt ».

Le protêt est un acte établi par un huissier constatant le non-paiement ou le refus


d’acceptation d’une lettre de change.

II- LE BILLET A ORDRE

1- Définition

C’est un écrit par lequel une personne appelée souscripteur s’engage à payer à une
personne appelée bénéficiaire, une certaine somme à une date déterminée.

2- Conditions de forme

Pour être régulier, le billet à ordre doit contenir les mentions ci-après :

 La clause « à ordre de … » ou la dénomination « billet à ordre » ;

 La promesse pure et simple de payer une somme déterminée ;

 L’indication de l’échéance ;

 L’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer ;

 Le nom de celui auquel, ou à l’ordre duquel, le paiement doit être fait ;

 L’indication de la date et du lieu de souscription du billet ;

 La signature du souscripteur

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3- Exemple de billet à ordre

Ariary
Antananarivo le 8 Décembre 2008 13 2200 000

Au 9 Janvier prochain,

Je payerai contre le présent billet à ordre

à ordre de : M. Ra’ananna

La somme de : Treize millions deux cent vingt mille Ariary

Souscripteur

M.Rasamy

218, lalana Mahitsy

Antananarivo
Domiciliation
AVAL Banque Commerciale Malagasy -
Agence Centrale Signature du
souscripteur
Compte 217586xxy
Rasamy

4- Autres caractéristiques du billet à ordre

Sont applicables au billet à ordre, les dispositions relatives à la lettre de change et


concernant l’échéance, la domiciliation, la provision, l’aval, l’endossement, la solidarité, le
paiement, les recours en cas d’impayé, le protêt.

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CHAPITRE IV

LA CARTE BANCAIRE

Le paiement par chèque présente un certain nombre d’inconvénients : port de


chéquier, risque de perte, chèque sans provision…. Le recours aux cartes bancaires est de
plus en plus développé.

1- Description

La carte bancaire se présente sous la forme d’un rectangle de plastique rigide


comportant :

 Au recto

 Le nom de la carte

 Le numéro de la carte

 La période de validité

 Le nom du titulaire.

 Au verso

 Une bande magnétique ou une puce électronique reprenant les


informations ci-dessus,

 Le nom de la banque qui a délivré la carte

 La signature du titulaire de la carte.

La carte reste la propriété de la banque ; celle-ci dispose du droit de la retirer sans


avoir à justifier sa décision.

2- Code confidentiel

Pour éviter les risques de retraits frauduleux (vol ou perte de la carte) le titulaire de la
carte utilise un code confidentiel ou code secret qu’il est seul à connaître.

En cas de tentative d’utilisation frauduleuse de ce code ou après trois essais


infructueux dans la composition de ce code, la carte est conservée automatiquement par la
machine afin d’éviter les tentatives de retraits effectués par des escrocs persévérants.

3- Fonctions de la carte bancaire

La carte assure deux fonctions :

 Instrument de retrait de fonds auprès des distributeurs automatiques de


billets (DAB) ou des guichets automatiques de banque (GAB)

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 Instrument de paiement auprès des commerçants ou des prestataires de
service affiliés au réseau de la carte concernée et dotés par leur banque d’un
terminal de paiement électronique (TPE)

Le titulaire d’une carte qui désire régler un achat, présente au commerçant sa


carte. Ce dernier en vérifie la validité et s’assure de l’absence d’opposition
(carte volée, égarée ou utilisée abusivement).

Pour établir sa facture, le commerçant utilise une machine spéciale qui


imprimera les renseignements portés au recto de la carte et le montant payé.

Le client signera cette facture, le commerçant devant s’assurer de la similitude


de la signature avec celle apposée sur la carte.

La facture est établie en trois exemplaires : l’un remis au client, un autre


conservé par le commerçant et le troisième remis à la banque pour lui
permettre de créditer le compte du commerçant et de débiter le compte du
titulaire de la carte.

4- Avantages de la carte bancaire

 Pour le titulaire

 Règlement de ses achats sans manipulation d’espèces ou


d’établissement de chèque.

 Faculté d’utiliser la carte dans les distributeurs automatiques de billets


et ceci dans une limite hebdomadaire en montant, fixée par la
banque en fonction du type de la carte.

 Possibilité d’utiliser cette carte à l’étranger si elle est validée comme


telle ; on parle alors de carte internationale (exemple carte Ebène de la
BFV-SG affiliée au réseau VISA)

 Pour le commerçant

 Pas de manipulation d’espèces ni de risque de chèques sans


provision.

 Crédit en compte immédiat moyennant le paiement d’une commission.

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CHAPITRE V

LES AUTRES MOYENS DE PAIEMENT

I- LE VIREMENT

1- Définition

Le virement est l’opération par laquelle la banque exécute l’ordre écrit de son client
(le donneur d’ordre) de débiter le compte de celui-ci d’une somme donnée pour en créditer
un autre compte (celui du bénéficiaire).

Le virement est donc une opération qui consiste à transférer, par un simple jeu
d’écritures, une somme d’un compte à un autre.

La banque n’exécutera l’ordre de virement que s’il y a une provision suffisante sur le
compte.

L’ordre de virement est donné en général sur des formules spéciales mises
gratuitement par les banques à la disposition des titulaires de comptes. Il peut aussi être
donné par simple lettre. Actuellement, avec le progrès de la technologie, il peut aussi être
donné par voie télématique (serveur vocal).

Le donneur d’ordre indique le nom du bénéficiaire, son numéro de compte, la banque


qui tient le compte et le montant de la somme à virer.

Le virement peut être simple ou permanent

2- Virement simple

L’ordre est donné pour une opération ponctuelle.

3- Virement permanent

Si le titulaire de compte doit régler à échéances fixes, la même somme à la même


personne (par exemple, le paiement de son loyer tous les 5 du mois), il peut donner à sa
banque un ordre de virement permanent. Aux dates données, la banque exécutera le
virement sans que son client ait à renouveler, à chaque fois, ses instructions.

4- Virement interne et virement interbancaire

Le virement est interne quand il est effectué entre deux comptes dans la même
banque (virement de compte à compte).

Le virement interbancaire s’effectue entre deux comptes dans des banques


différentes. Dans ce cas, l’opération transite par la « Chambre de compensation ».

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II- L’AVIS DE PRELEVEMENT

Tout particulier qui doit effectuer périodiquement certains règlements : quittances de


la JIRAMA, factures téléphoniques ou de tout autre prestataire de services, peut, s’il le
désire, demander que le montant des quittances soit prélevé automatiquement sur son
compte. Il lui suffit de donner ordre à sa banque, de payer les quittances que lui présentera
le prestataire.

A chaque échéance, le prestataire

 Envoie au client un avis de mise en paiement, précisant la somme due et la


date à laquelle elle sera prélevée au compte,

 Quelques jours plus tard (pour laisser au client le temps de faire d’éventuelles
réclamations) il adresse un avis de prélèvement à la banque. Cette dernière
débite le compte de son client du montant de la facture.

III- LA MISE A DISPOSITION

Lorsque le titulaire de compte ou un tiers désigné par lui est en déplacement et qu’il
n’a pas de compte dans la localité de destination, il peut demander une mise à disposition
de fonds par la banque dans cette localité.

Le compte du client est aussitôt débité du montant demandé et la somme est virée à
l’agence indiquée qui reçoit également les éléments permettant le retrait des fonds (identité,
conditions de retrait, spécimen de signature…).

Le bénéficiaire pourra se présenter à l’agence désignée et retirer, en une ou plusieurs


fois, la somme tenue à sa disposition.

Si, à la fin de la période indiquée, il n’a pas retiré la totalité des fonds, le solde est
rapatrié à l’agence tenant compte.

IV- LA COMPENSATION

La compensation consiste à échanger des titres de créances réciproques et à en


assurer l’encaissement. Chèques, virements, effets de commerce et d’autres moyens de
paiement donnent matière à compensation.

Pour simplifier leur service d’encaissement et supprimer les risques de perte et de


vol, les banques procèdent à la compensation des créances qu’elles ont les unes sur les
autres par l’intermédiaire de la « chambre de compensation ».

La chambre de compensation est un lieu où se rencontrent les représentants des


banques (en général à la Banque Centrale), pour échanger les valeurs qu’elles détiennent
(chèques, effets, virements,).

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