Les Élèves en Difficulté

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Les élèves en difficulté

L’objectif de l’école est de développer les potentialités de tous les élèves et d’assurer
une maîtrise du socle commun par tous. Parfois, certains élèves attirent l’attention des
enseignants par :
– leurs attitudes
– leurs réponses aux consignes Ce que disent les recherches
– leur (in)adaptation à la vie collective
Des chercheurs avancent les raisons des difficultés
À l’école élémentaire, des élèves sont très en-dessous rencontrées par les élèves Français :
des exigences des programmes. Cependant, on ► des savoirs très abstraits : finalement, qu’est-ce
déclare souvent « en difficulté » un élève dont le que ces savoirs permettent de faire dans la vie… ?
rythme ou les façons d’apprendre ne sont pas dans ► une pédagogique « bridante » : on travaille des
« les normes » ou qui a du mal à comprendre une « fondamentaux » au lieu de travailler par
notion. C’est une erreur ! La difficulté est une étape situations-problèmes, importance des aspects
normale de l’apprentissage. Les enseignants doivent formels (présentation), erreur = faute…,
la repérer, l’accepter, la comprendre et être à l’écoute évaluation opaque (beaucoup de contrôles mais
l’élève ne sait pas vraiment ce qu’il doit améliorer).
de l’élève pour lui permettre de la dépasser sans avoir
le sentiment qu’il est un « cas ».

La différenciation

C’est une exigence institutionnelle dans le BO 2008 : « les élèves en difficulté doivent pouvoir bénéficier
d’une aide personnalisée et différenciée ». La différenciation, c’est reconnaître la diversité des élèves pour
leur permettre de réussir au mieux. La but de la différenciation n’est pas de supprimer les différences mais
de garder des objectifs d’apprentissages identiques pour tous, en tenant compte des différences de
chacun. Pour un élève, progression = motivation ! Pour différencier, l’enseignant doit :
– connaître ses élèves : faire des groupes de niveaux, par exemple
– donner du sens aux apprentissages
– adapter démarches, formes et temps de travail aux capacités des élèves
– développer l’autonomie de la classe pour se dégager du temps afin d’aider les élèves en difficulté
– diversifier les situations d’apprentissages et les démarches pédagogiques
– proposer des tâches « allégées », des outils de facilitation (calculatrice…)
– bien observer les procédures et les erreurs des élèves
– s’appuyer sur une évaluation fine des capacités des élèves.

Les + pour l’élève Les + pour le maître


• Meilleure réussite de la tâche • Efficacité de l’enseignement (amélioration de l’apprentissage
• Motivation et meilleurs apprentissages + suivi avec des évaluations formatives)
• Efficacité de la conduite du groupe

Le plan personnalisé de réussite éducative (PPRE)

Le PPRE (loi du 23 avril 2005) est un plan d'actions temporaire (en fonction des progrès de l’élève) conçu
pour répondre aux besoins d'un élève qui risque de ne pas maîtriser le SCCC. Il fixe des objectifs précis et
peu nombreux. Il prévient l'aggravation des difficultés ou permet à l'élève de surmonter les obstacles à la
poursuite de ses apprentissages. Les évaluations de CE1 et CM2 facilitent le repérage des difficultés.

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→ proposé à l'école élémentaire et au collège
→ élaboré par l'équipe pédagogique, discuté avec les parents et présenté à l'élève
→ concentré surtout sur le français et les maths + compétences précises
→ donne cohérence à l’ensemble des aides dont bénéficie l’élève
→ obligatoire pour les élèves qui redoublent
→ formalisé : contrat entre l'école et la famille
→ diversifie les aides proposées (différenciation pédagogique, aides spécialisées…) et prévoit aussi les
modalités d'évaluation des progrès de l'élève.

« Plus de maîtres que de classes »

Prévu par la loi pour la Refondation de l’école, ce dispositif est mis en place dans les écoles de l’Éducation
prioritaire et les écoles à besoins similaires. Il a pour but de :
– conduire chaque élève à la maîtrise du socle commun • ne pas confondre ses interventions avec
celles du RASED !
– prévenir la difficulté scolaire en primaire
• veiller à une bonne articulation et à une
– mieux répondre et remédier aux difficultés complémentarité avec tous les autres
dispositifs spécifiques
Le dispositif doit concerner essentiellement les maths, le
français et l’acquisition d’une méthodologie de travail. Il correspond à un projet de l’équipe (validé par
l’IEN), inscrit dans le projet d’école, en réponse à la difficulté scolaire. Il peut être adapté en cours d’année.
Le maître supplémentaire a une mission d’appui de ses collègues dans la classe. Il est déjà membre de
l’équipe ou affecté spécifiquement.
Les deux enseignants peuvent co-intervenir dans la classe ou le maître supp peut prendre en charge des
groupes d’élèves en fonction des besoins.

Points positifs Dérives à éviter


→ avec un maître supp, les enseignants accordent plus → ce n’est pas le maître supp qui aide, c’est le dispositif !
de temps individuellement aux autres élèves Il ne doit pas être dépositaire de la difficulté, prendre en
→ les maîtres supp deviennent peu à peu les charge seulement les élèves à problèmes... Il doit avoir
« enseignants principaux » des élèves en difficulté, qui une expérience suffisante de l’enseignement.
peuvent donc avancer à leur rythme → ce n’est pas que de la remédiation, mais aussi de la
→ permet aux enseignants de changer de regard, de prévention de la difficulté !
penser à d’autres manières de travailler → pas de concertation entre les maîtres est néfaste

Les RASED

Les RASED (réseaux d’aides spécialisés aux élèves en difficulté) rassemblent des psychologues scolaires et
des professeurs des écoles spécialisés. Ils sont membres à part entière de l'équipe enseignante des écoles
où ils exercent. Ils interviennent auprès des élèves de la maternelle au CM2, en classe ou en petits groupes.
Ils contribuent aux APC et à la mise en œuvre des PPRE.
L’enseignant spécialisé identifie et propose des actions pour répondre aux difficultés qui résistent à l’aide
du maître. Les aides spécialisées ont lieu pendant les heures de classe et prennent différentes formes :

• Les aides spécialisées à dominante pédagogique


→ pour les élèves qui ont des difficultés pour comprendre et apprendre alors qu’ils en ont les capacités
– la maîtrise des méthodes et techniques de travail,
– la stabilisation des acquis et leur appropriation,

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– la prise de conscience de ce qui conduit à la réussite.
Les enseignants spécialisés titulaires du CAPA-SH option E assurent ces aides = maîtres E.
• Les aides spécialisées à dominante rééducative
→ pour les élèves qui ont des difficultés à s'adapter aux exigences scolaires
– le développement de l’envie d'apprendre
– l'adaptation des comportements en milieu scolaire
Les enseignants spécialisés titulaires du CAPA-SH option G assurent ces aides = maîtres G.

• Le suivi psychologique
→ pour les élèves qui rencontrent des difficultés importantes
– bilan approfondi de la situation de l'enfant, en concertation avec les parents
– suivi de l’évolution (entretiens avec enseignants et aux parents…)

Les APC et les stages de remises à niveau

• Les élèves rencontrant des difficultés scolaires bénéficient, avec l'accord des parents, d’une aide
personnalisée de 2h hebdomadaires, assurée par les enseignants en très petits groupes.

• Les élèves de CM1 et CM2 qui en ont besoin peuvent suivre des stages gratuits de remise à niveau pendant
la période des vacances scolaires. Trois sessions sont organisées : une semaine au printemps, la première et
la dernière semaine des vacances d’été. Des enseignants volontaires animent ces stages.
→ 5 jours, 3h d’enseignement quotidien, groupes de 5 ou 6 élèves (dans l’école)
→ remise à niveau dans les matières fondamentales : français et mathématiques
À la fin du stage, l’évaluation des progrès de chaque élève est transmise à l’enseignant et aux familles.

Mise en place d’une équipe éducative

L'équipe éducative est réunie par le directeur chaque fois que l'examen de la situation d'un élève l'exige,
qu'il s'agisse de l'efficience scolaire, de l'assiduité ou du comportement. Elle comporte :
• le directeur d'école • le psychologue scolaire / les enseignants spécialisés
• le ou les maîtres • le médecin de l’ÉN ou infirmier scolaire (éventuellement)
• les AESH • les responsables légaux de l’élève

Elle doit permettre d'analyser la situation personnelle et concrète d'un enfant à l'école. Lieu de parole,
d'échange et d'écoute, elle n’aboutit pas forcément à une décision immédiate. C'est à partir des conclusions
que des initiatives et des décisions pourront être prises : elle doit donc être réunie avant toute orientation,
élaboration (PPRE, PPS…).

Le redoublement

On parle davantage de « maintien dans le cycle ». La loi sur la Refondation de l’École a revu les textes
concernant le redoublement, qui devient aujourd’hui une mesure très exceptionnelle, qui peut être
proposée dans deux cas seulement :
– pour pallier une période importante de rupture des apprentissages scolaires (absentéisme, maladie…)

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– dans les classes de 3e ou de 2nde lorsque les parents ou l’élève majeur ne sont pas d’accord avec la décision
d’orientation.
En élémentaire, le redoublement, quand il est proposé, fait l’objet d’une phase de dialogue préalable avec
les parents, qui doivent valider la décision. La décision de redoublement est prise après avis de l’IEN. En cas
de redoublement, un dispositif d’aide est mis en place, qui peut s’inscrire dans un PPRE. Aucun
redoublement ne peut intervenir à l’école maternelle.
Le redoublement peut être décidé à la fin de n’importe quelle année de la scolarité (obligatoire). Rien
n’interdit les redoublements en cours de cycle, mais ceux de fin de cycle sont privilégiés.

Pourquoi redoubler ? Pourquoi en finir avec le redoublement ?


– les résultats scolaires jugés trop faibles – sans effet sur les performances à long terme
– l’élève est trop immature – stigmatisant / baisse de l’estime de soi
– à la demande des parents (résultats insuffisants, – intimement lié à la catégorie sociale des familles
réorientation souhaitée…) – vecteur de décrochage
– coût très élevé pour l’État (1,6 milliard d’euros par an)
– différenciation pour prévenir les difficultés : dvpt de l’entraide entre pairs, groupes de
besoins ou groupes hétérogènes, individualisation, ateliers
– aide personnalisée, stages de remise à niveau, accompagnement éducatif, PPRE, Rased
Propositions multiples des autres pays :
– les classes de rattrapage de fin d’année
– les écoles d’été qui permettent de travailler ses lacunes et de repasser un exam
Comment éviter le – la promotion conditionnelle : l’élève passe au niveau supérieur à la condition de suivre un
redoublement ? programme de rattrapage dans la matière jugée comme insuffisante
– les classes looping où l'enseignant monte en niveau au fil des années en gardant les
mêmes élèves
– classes multi-âges (chacun progresse à son rythme !)
– les programmes de soutien précoce dès la maternelle
– politique de prévention de l’échec scolaire : suivi individualisé des élèves, entraide,
tutorat, relations fortes avec les parents (Finlande, Japon, Norvège…)

Les obstacles à la réussite

La loi de Refondation promeut une école juste, exigeante, inclusive. Elle ambitionne la réussite de tous les
élèves. Certains d’entre eux rencontres pourtant des obstacles à la réussite :

• dans les apprentissages → mauvaise maîtrise de la compréhension


→ mauvaise maîtrise de l’écrit
→ mauvaise maîtrise du discours (enchaîner ses idées, argumenter…)

→ Empêchement de penser Favoriser l’estime de soi pour :


• auto-dévalorisation • prendre conscience de sa valeur et ses capacités
• l’enfant se sent persécuté par le travail • donner envie de réussir
(Pourquoi on me fait faire ça ?!), il devient • aider l’enfant à se construire en tant qu’individu et apprenant
provocant, agressif, insolent et attribue → faire appel à la réflexion et la logique
l’échec au contenu et au maître

• dans la sphère familiale → style éducatif permissif : contrôle faible/soutien élevé 


→ style éducatif autoritariste : contrôle élevé / soutien faible 
→ style éducatif autoritaire et structurant : contrôle et soutien élevé 
→ implication parentale parfois inexistante dans la scolarité

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