Juste Fin Du Monde Citations

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Plan de Dissertation sur "Juste la Fin du Monde" de Jean-Luc Lagarce

1. Crise Familiale
1.1. Les conflits et les non-dits
Les conflits et les non-dits sont omniprésents dans la famille de Louis, exacerbant la crise familiale.
La pièce est marquée par une communication défaillante entre les membres de la famille, illustrée
par les nombreuses interruptions et les monologues qui ne trouvent pas de véritable interlocuteur.
La mère de Louis souligne cette incapacité à communiquer : « ce que j’essaie de dire » (I, sc 4, La
Mère Cette phrase résume les années de non-dits et de tensions accumulées. Chaque membre de la
famille semble enfermé dans son propre monde, incapable de réellement écouter ou comprendre les
autres.
1.2 La fragilité des relations familiales
La relation entre Louis et sa sœur Suzanne est particulièrement marquée par la fragilité et
l'incertitude. Suzanne exprime cette réalité avec la phrase : "C’est peut-être la dernière fois que nous
nous voyons." Ce sentiment d'incertitude et de fragilité illustre la distance émotionnelle qui s'est
installée entre eux. La famille est unie par les liens du sang, mais ces liens sont minés par des
années de séparation et de ressentiment.
l’attitude de Suzanne à l’égard de Louis soit souvent interprétée comme une trahison par Antoine,
qui accepte mal de voir sa sœur « prendre parti » pour l’autre frère : « Tu me parles comme ça, /
jamais je ne t’ai entendue. / Elle veut avoir l’air, / c’est parce que Louis est là. »
(I, 9). Dans la scène 2 de la 2e partie, Suzanne déclenche ainsi le conflit final en proposant de
ramener Louis à la place d’Antoine, en cherchant à retarder son départ, suscitant l’irritation
d’Antoine :« Suzanne, j’ai dit que je l’accompagnais, elle est impossible ». A l’issue de la crise
extrêmement violente qui en découle, Antoine déplore : « ce n’est pas malin, Suzanne et moi, nous
devrions être toujours ensemble, / on ne devrait pas se lâcher […]/ on n’est pas trop de deux contre
celui-là ». Suzanne est ainsi perçue comme une alliée nécessaire dans le conflit fraternel qui se joue.
Un témoin de la crise familiale
Dans la crise familiale qui se joue au cours de la pièce, Catherine ne peut avoir que le rôle de
témoin– refusant celui de juge. Dans la scène 6, au cours de laquelle elle se retrouve seule avec
Louis qui amorce la conversation en évoquant les préventions d’Antoine contre lui, elle utilise le
vocabulaire du jugement systématiquement accompagné d’une négation : « ce n’est pas un reproche
», « je ne saurais pas vous reprocher », « je ne voudrais pas vous faire un mauvais procès ».

Transition: La crise familiale, marquée par des conflits non résolus et des regrets profonds,
pave la voie à une exploration plus intime des luttes personnelles des personnages.

2. Crise Personnelle
2.1. Confrontation à la mort

- La crise personnelle de Louis :


Louis est un personnage qui vit un bouleversement profond lorsque commence la pièce, puis qu’il
sait qu’il va mourir « l’année d’après ». Pourtant, malgré la violence de cette situation, il présente,
comme à son habitude, un caractère calme. Il décide d’ailleurs d’annoncer la nouvelle « lentement,
calmement, d’une manière posée » (prologue).
On peut imaginer que Louis a déjà franchi les étapes nécessaires à l’acception de sa situation et
qu’il est, au moment où il prend cette décision, résigné déjà. La crise est donc, pour ainsi dire,
passée. On peut imaginer que la crise véritable a eu lieu pour lui lorsqu’il a décidé de quitter sa
famille, douze ans avant, sans doute à la suite d’une dispute avec son père
Antoine exprime également une profonde frustration et un sentiment d'échec personnel. Il est
conscient de ses limitations et des attentes non réalisées : "Je n'ai rien fait de ma vie, et toi tu
reviens, tout réussi, tout fait." Cette citation montre son ressentiment envers Louis, qu'il perçoit
comme ayant réussi là où lui-même a échoué. De plus,La colère d'Antoine est une manifestation de
sa crise personnelle. Il est souvent en conflit ouvert avec Louis, utilisant des mots durs et des
accusations : "Tu n'as jamais été là, tu ne sais rien de nous." Cette citation reflète la profondeur de
sa rancœur et son incapacité à pardonner, symbolisant son tourment intérieur.
La crise personnelle de Suzanne est exacerbée par l'incapacité de la famille à communiquer
efficacement
le retour de Louis met à nu la crise personnelle qu’elle traverse : celui-ci fonctionne comme une
sorte de miroir de la vie qu’elle voudrait elle aussi mener, et sa venue exacerbe son sentiment d’être
coincée dans sa famille, ses frustrations. Dans la scène 3, Suzanne évoque son espace, celui du «
second étage », qui comporte une dimension symbolique dans la mesure où il traduit une tentative
avortée d’indépendance : « Je vis au second étage, j’ai ma chambre, je l’ai gardée […] C’est comme
une sorte d’appartement, mais, et ensuite j’arrête, / mais ce n’est pas ma maison, c’est la maison de
mes parents.
Suzanne ressent un profond isolement émotionnel, aggravé par le retour de Louis. Sa frustration et
son sentiment d'abandon sont illustrés lorsqu'elle dit : "Et toi, tu es parti, tu nous as laissés, tu m'as
laissée seule." Cette phrase montre son ressentiment envers Louis pour l'avoir laissée face aux
tensions familiales sans soutien.

2.2 La recherche d'identité et d'émancipation


Suzanne est en quête de son identité propre et cherche à s'émanciper des attentes familiales. Elle
exprime son désir de sortir de l'ombre de son frère et de se trouver elle-même : "Je veux vivre ma
vie, ne pas rester coincée ici." Cette citation révèle son aspiration à une vie indépendante et sa lutte
contre les contraintes imposées par sa famille.
Suzanne est par ailleurs la seule à vivre encore chez la Mère, et le retour de Louis met à nu la crise
personnelle qu’elle traverse : celui-ci fonctionne comme une sorte de miroir de la vie qu’elle
voudrait elle aussi mener, et sa venue exacerbe son sentiment d’être coincée dans sa famille, ses
frustrations. Dans la scène 3, Suzanne évoque son espace, celui du « second étage », qui comporte
une dimension symbolique dans la mesure où il traduit une tentative avortée d’indépendance : « Je
vis au second étage, j’ai ma chambre, je l’ai gardée […] C’est comme une sorte d’appartement,
mais, et ensuite j’arrête, / mais ce n’est pas ma maison, c’est la maison de mes parents. »
Transition: La crise personnelle de Louis, marquée par la confrontation à sa propre mortalité
et l'isolement émotionnel, se reflète également dans les difficultés de communication qui
définissent la crise du langage au sein de la famille.

3. Crise du Langage
3.1 Le silence de Louis
Louis, malgré son retour, est marqué par un silence lourd et plein de sens. Il est souvent incapable
de trouver les mots pour exprimer ce qu'il ressent vraiment. Il confie : "Je voulais dire, mais je ne
savais pas comment le dire." Cette phrase montre l'immense difficulté qu'il éprouve à communiquer
ses sentiments et ses pensées les plus profondes. Son silence est une barrière qui l'empêche de
véritablement se reconnecter avec sa famille.
3.2 La violence verbale d'Antoine
Antoine, en contraste avec le silence de Louis, utilise le langage comme une arme. Ses mots sont
souvent durs et chargés de rancœur, révélant sa propre crise du langage. Il attaque verbalement
Louis, disant : "Tu ne sais rien de nous, tu n'as jamais été là." Cette citation montre comment
Antoine exprime son désespoir et sa colère par des mots violents, incapables de trouver un terrain
de compréhension ou de réconciliation.

Transition: La crise du langage, caractérisée par des conversations superficielles et une


incapacité à exprimer des sentiments profonds, souligne la complexité des interactions
humaines au sein de la famille.

Conclusion
En conclusion, "Juste la Fin du Monde" de Jean-Luc Lagarce explore de manière poignante les
crises familiale, personnelle et du langage. Les conflits et les non-dits, les luttes intérieures de Louis
et les difficultés de communication s'entrelacent pour créer une œuvre riche en émotions et en
tensions dramatiques. Ces crises révèlent la fragilité des relations humaines face à la mort et la
difficulté de trouver les mots justes pour exprimer des sentiments profonds, offrant une réflexion
profonde sur la condition humaine et les dynamiques familiales.

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