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APPUI A L'ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

ET AU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE

Usinage du riz au Burkina Faso


Diagnostic technique des rizeries

Jean-François CRUZ (Cirad)

Juillet 2005

Librrrl • tgolltl • Frotrm1tl


Chambre de Cormierce, d1ndustrie et RÉPUBLIQUE FRA ÇAISE
d'Artisanat du Burl<ina Faso
Ambas ade de France
a u Burkina Faso
SOMMAIRE
Pages

Remerciements 1

1) GENERALITES 2

1.1. Cadre et objectif de la mission 2

1.2. Composition et déroulement de la mission 2

Il) LE RIZ AU BURKINA FASO 3

2.1. Situation générale 3

2.2. Périodes de récolte 4

2.3. Variétés cultivées 5

2.4. Satisfaction des besoins alimentaires 5

Ill) LES BASES DE LA TRANSFORMATION DU RIZ -APPROCHE TECHNIQUE 6

3.1. Structure du grain de paddy 6

3.2. Techniques de transfonnation (niveaux semi-industriel et industriel) 8

3.2.1. Le décorticage 8
3.2.2. La séparation du paddy 8
3.2.3. Le blanchiment 8

IV - LES UNITES DE TRANSFORMATION 10

4.1. Typologie des installations 10

4.1 .1. Les petites rizeries de type industriel 10


4 .1.2. Les minirizeries 14
4.1.3. Les modules compacts 16

4.2. Capacité globale de transfonnation 17

4.2.1. Evaluation de la capacité actuelle de transformation 17


4.2.2 . Satisfaction des besoins en transformation 17

4.3. Fonctionnement des installations - principales contraintes 19

4.3.1. Contraintes techniques 19


4.3.2. Contraintes économiques 21

V) AMELIORATION DE LA QUALITE 21

5.1. Amélioration de la qualité au niveau des producteurs 21

5.1 .1. Amélioration des techniques de battage 21


5.1.2. Amélioration du séchage 22
5.1.3. Amélioration du nettoyage vannage 22

5.2. Amélioration de la qualité au niveau des transformateurs 22

5.2.1. Approche technique 22


5.2.2. Information -formation 23

5.3. Perspectives 23
1

Remerciements

L'auteur tient à remercier:

MM Félix SANON et Thierry FERRE, responsables du projet EIDev (projet d'appui à


!'Environnement Institutionnel et au Développement du secteur privé) à la Chambre de
Commerce de Ouagadougou, qui ont supervisé l'organisation de cette mission d'expertise.

Les partenaires locaux qui ont participé à l'intégralité de la mission et précisément :


M. Lancina BERTHE : Président du CIRB
M. Théophile DIPAMA : Secrétaire exécutif du CIRB
M. Abdoulaye OUEDRAOGO : Commission de contrôle du CIRB
M. Sylvanus TRAORE: Responsable du BAME
M. Daouda ZONGO : Conseiller en entreprise du BAME
M. Moctar OUEDRAOGO: Technicien mandaté par le CIRB

Et l'ensemble des acteurs (riziers, transformatrices, producteurs, équipementiers, chefs de


projets, .....) rencontrés au cours de la mission dans les différentes zones rizicoles du pays,
pour leur accueil et leur disponibilité
2

1) GENERALITES

1.1. Cadre et objectif de la mission

Le Comité Interprofessionnel du Riz du Burkina (CIR-8) a sollicité le projet EIDév (projet d'appui
à !'Environnement Institutionnel et au Développement du secteur privé) de la Chambre de
Commerce de Ouagadougou pour la réalisation d'une mission d'expertise sur la transformation
du riz au Burkina. L'objectif de la mission est de dresser un diagnostic technique et économique
des différentes unités de transformation du riz et de faire des propositions visant à améliorer la
qualité du riz local proposé sur le marché.

1.2. Composition et déroulement de la mission

Le volet scientifique et technique de la mission a été assuré par un ingénieur du Cirad (Centre
de Coopération Internationale en recherche Agronomique pour le Développement), expert en
technologie du riz, assisté d'un technicien local alors que le volet économique a été confié au
BAME (Bureau d'Appui à la Micro-Entreprise) qui a mis à disposition son responsable et son
conseiller en entreprises.

La mission s'est déroulée du 30 mai au 8 juin 2005 selon le calendrier suivant:

Date Activités Lieux


Lundi 30 mai Voyage expert Cirad Montpellier Ouagadougou Ouagadougou
Mardi 31 mai Briefing au projet EIDév (Chambre de Commerce) Ouagadougou
Visite rizerie SIMAO Ouagadougou
Déplacement à Koupéla - visite VM Pouytenga
Déplacement à Tienkodogo Tienkodogo
Mercredi 1 juin Rencontre Banque BACB Tienkodogo
Visite rizerie Wend Panga Bagré
Visite courtoisie MOB Bagré
Visite rizerie MTC (mission technique chinoise) Bagré
Jeudi 2 juin Rencontre Ets Velegda Ouagadougou
Rencontre Projet riz pluvial (PRP) Ouagadougou
Déplacement à Dédougou Dédougou
Vendredi 3 juin Déplacement à Niassan Vallée du Sourou
Rencontre courtoisie DMV Niassan
Visite rizerie SAPIN B - SOPRIAL Niassan
Discussion avec Union des Coopératives du Sourou Niassan
Visite rizerie AMVS-SOPRIMO Gouran
Retour à Dédougou Dédougou
Samedi 4 juin Visite rizerie SOPRIMO Dédougou
Déplacement à Bobo Dioulasso Bobo Dioulasso
Lundi 6 juin Visite rizerie Wend yam de Kodéni (RWK) Bobo Dioulasso
Visite rizerie « Sandia » à Kodéni Bobo Dioulasso
Rencontre au CIRB avec Producteurs de Vallée de KOU Bobo Dioulasso
Rizerie « Faso Dembé » à Barna (vallée de KOU) Barna
Unité compacte de la coopérative A 1 de Barna Barna
Rencontre avec Directeur SOPRIMO & STPA Bobo Dioulasso
Mardi 7 juin Visite courtoisie Chambre de Commerce de Bobo Dioulasso Bobo Dioulasso
Rizerie « Lafiaso » à Banzon Banzon
Rencontre avec équipementier OTE Bobo Dioulasso
Mercredi 8 juin Rencontre avec SOPRIAL Bobo Dioulasso
Rencontre avec PAFR (Plan Action Filière Riz) Bobo Dioulasso
Déplacement Bobo Dioulasso - OuaQadouQou OuaQadouQou
Vendredi 10 juin Debriefing au Cirad Ouagadougou
Samedi 11 juin Rencontre avec Secrétaire général de « Lafiaso » Ouagadougou

Tableau n°1: Calendrier de la mission

Le présent rapport rend compte du volet technique de la mission. Il sera complété par le rapport
du BAME sur le volet économique
3

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NIGER
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Banfora
GHANA ·--·
~
(

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( "\.
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'> Fig. 1. Circuit de la mission
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Il) LE RIZ AU BURKINA FASO

2.1. Situation générale

Le Burkina Faso est le plus grand pays céréalier francophone d'Afrique de l'Ouest avec une
production supérieure à 3 500 000 tonnes de céréales. Mais cette production concerne surtout
le sorgho, le mil et le maïs car le riz paddy n'en représente qu'à peine 3% avec un total voisin
de 100 000 tonnes d'après les statistiques de la FAO.

Evolution de la production de riz paddy

120000
E 100000
c 80000
0
1i:J 60000
-e 40000
a. 20000
0 +-""---,,._.....,~'-r-'~......---,.-......~'-r-'~......---,~....,

. ._OJOj<-J . ._OJOj<o ....Oj~ . ._OJ<JP . ._OJ<f.J rf'~ rf'f;:)" rf'f;:)'), rf'f;:)n;, rf'~
Années

Fig. 2. Evolution de la production de riz au Burkina (d'après FAO Stat)


4
En moyenne sur les dix dernières années, la surface rizicole concerne plus de 47 000 ha. La
riziculture de bas fonds non aménagés reste prédominante. En 2003, elle représentait 24 000
ha alors que la riziculture irriguée sur périmètres aménagés couvre près de 16 000 ha et la
riziculture pluviale stricte 7 500 ha 1 .

Riz pluvial Riz irrigué


Riz de Bas-
Riz de Bas- Ensemble
Années Riz de hautes fonds Ensemble
fonds non (Bas-fonds et
terres aménagés et
aménagés hautes terres)
Dé ri mètres
1993 18 849 6 028 24 877 nd 24 877
1994 15 411 7 274 22685 8 471 31 156
1995 26 598 8 332 35 074 8 578 43652
1996 31 551 10 445 41 996 7 659 49 655
1997 41 522 8 281 49 803 7 030 56 833
1998 31 661 7245 38 906 6 998 45 904
1999 nd nd nd nd 37 951
2000 nd nd nd nd 40 105
2001 38 652 10 335 48 987 9 470 58 456
2002 27 819 8 268 36 087 10 784 46 871
2003 24 401 7 517 31 918 15 837 47 755

Tableau n°2: Evolution des surfaces rizicoles (source DGPSA)

Même si le riz est produit dans de nombreuses régions du Burkina, les principales zones de
culture sont le « Centre Est » (province du Boulgou), « les Hauts Bassins » (Banzon-Vallée de
Kou), le« Mohoun »(Vallée du Sourou) et« les Cascades» (Banfora),

La production de riz est essentiellement le fait de nombreux petits exploitants qui disposent
souvent de moins de 1 ha. En riziculture irriguée, les rendements peuvent atteindre 5 à 6 T/ha
mais si l'on manque d'intrants, les rendements chutent souvent à moins de 3 T/ha. Pour les
autres types de riziculture, les rendements moyens sont inférieurs à 1,5 T/ha

2.2. Périodes de récolte

Le riz cultivé durant la grande saison (saison des pluies), est globalement récolté d'octobre à
décembre alors que le riz irrigué est récolté de juin à juillet

Les différentes périodes sont illustrées dans le tableau suivant

Mois Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juill. Août Sept Oct. Nov. Dec.

Saisons - - - - - Ill Ill Ill Ill Ill - -


Récolte $ $ # # #
Saisons: - Saison sèche Ill Saison des pluies
Récolte : # riz pluvial $ riz irrigué

Tableau n°3: saisons de récolte du riz au Burkina

1
D'après la Direction des Statistiques Agricoles/DGPSA/MAHRH,
CIRAD-DIST
Unité bibliothèque
Lavalette
5

2.3. Variétés cultivées


Les principales variétés cultivées semblent être le« TS2 », «TS10 »et« ITA123 »en riz irrigué
et le « FKR14 » et « FKR19 » en riz pluvial. Dans l'Ouest, on trouve également de très
nombreuses autres variétés comme par exemple à Banzon, les variétés SC27 (ou FKR18) et
FKR34. Les riz du groupe TS sont caractérisés par un grain moyen à long qui semble
relativement bien apprécié par les consommateurs. Les riz du groupe FKR (Farakoba Riz) sont
caractérisés par un grain long et fin en général apprécié des consommateurs même s'ils
considèrent que ce riz est parfois collant. Enfin une variété à grains courts appelée «Tox» est
parfois semée par les producteurs mais elle serait peu apte à l'étuvage et peu appréciée des
consommateurs.

Variété 11TS2 11
Cliché : J .F. Cruz (Cirad)
Fig. 3. Grains de la variété « TS2 »

2.4. Satisfaction des besoins alimentaires

Pour satisfaire les besoins de sa population, le Burkina a recours aux importations. Selon
!'Observatoire de la filière riz, la consommation en riz au Burkina serait de 240 000 T. Si l'on
considère un rendement d'usinage moyen de 62%, l'apport de la production nationale est
d'environ 60 000 T et ne représente que 25% des besoins de consommation en riz.

Toujours selon l'ONRiz2 , «la consommation en riz croît à un rythme accéléré (5,6% par an)
dans les centres urbains et semi-urbains. On estime que la consommation par habitant dans les
villes comme Ouagadougou et Bobo-dioulasso serait de l'ordre de 40 à 50 kg/an . Selon les
statistiques de 2003, la consommation apparente se situerait entre 22 et 24 kg/habitant/an ».

Les importations de riz réalisées chaque année (150 000 tonnes en moyenne pour les sept
dernières années) viennent couvrir environ 70% des besoins de consommation . Selon l'INSD
cité par Statistika3 , il existerait une demande « incompressible» de riz importé annuelle
d'environ 90 000 T (représentant plus de 8 kg/hab/an).

2
Bulletin Trimestriel d'information de !'Observatoire National du Riz du Burkina Faso (ONRiz)-N°01-2005
3
Statistika. 2004. Mise en place du Comité Interprofessionnel du Riz (CIR). Rapport Final. Ministère de !'Agriculture.
Plan d'Action pour la Filière Riz (PAFR). Ouagadougou. Burkina Faso. 54p.
6

Ill) LES BASES DE LA TRANSFORMATION DU RIZ - APPROCHE TECHNIQUE

3.1. Structure du grain de paddy

La connaissance de la structure du grain est capitale pour comprendre le choix des procédés
utilisés en matière de transformation du riz

A la récolte, le riz est une céréale vêtue appelée "paddy" où le grain est encore entouré de ses
glumes (ou balles). Sa transformation nécessite d'abord une élimination de ces enveloppes
extérieures pour récupérer le riz brun (appelé aussi riz cargo) puis une usure du péricarpe et
du germe pour obtenir le riz blanc, forme sous laquelle il est le plus souvent consommé.

Palea (balle) __.-

- Péricarpe
- Tégument
- Couche â aleurone
0
Albumen ~
RI
(.)
.~
a::

Fig. 4. Structure du grain de riz

L'usinage du riz consiste à transformer le paddy en riz blanc. La première opération qui permet
de séparer les balles du grain est appelée décorticage. Elle est habituellement suivie du
blanchiment qui consiste à éliminer le son (péricarpe et germe) pour obtenir le riz blanc. Le
terme usinage est utilisé pour désigner l'ensemble de ces deux opérations successives.

20%

10%

70%
Riz cargo

Schtrrm J F Cruz (Cnd)

Riz blanc

Décorticage Blanchiment

Fig. 5. Usinage du riz


7

Le rendement à l'usinage et le taux de brisures sont les deux principales grandeurs


caractérisant la qualité technologique.

Le rendement à l'usinage qui correspond au pourcentage de riz blanc obtenu à partir d'une
quantité donnée de paddy est potentiellement voisin de 70%. Les balles représentent environ
20% du poids du grain paddy sec et le son 10%.

100 kg paddy => 70 kg riz blanchi (entiers+ brisures)


20 kg balles
8 kg sons et farines
2 kg germes

Les brisures sont les portions de grain dont la taille est inférieure à 75% du grain entier. Les
brisures proviennent souvent de l'action mécanique que les machines exercent sur le grain au
cours de l'usinage. La formation de fissures dans le grain lors de son développement au champ
ou pendant le séchage génère également des brisures.

Le transformateur ou « rizier » cherchera toujours à obtenir un rendement optimum avec un


minimum de brisures. Il reste étroitement tributaire de la qualité de la matière première qui
dépend des bonnes pratiques qui auront été mises en œuvre au cours des différentes
opérations qui suivent la récolte.

Nota : Etuvage du riz

L'étuvage est une technologie appliquée au riz paddy qui consiste en un traitement à la vapeur
des grains préalablement réhumidifiés Ousqu'à environ 30%) . Après étuvage, le paddy est à
nouveau séché jusqu'à l'humidité de sauvegarde (13%). Ce procédé accroît nettement la
qualité technologique du riz car il permet de colmater les fissures du grain et de durcir
l'amande. Le rendement en grains entiers en est ainsi amélioré et le taux de grains brisés est
réduit. L'étuvage améliore également la qualité nutritionnelle (vitamines hydrosolubles et
minéraux) et la qualité culinaire du riz. Le riz étuvé cuit est plus ferme, moins collant et les
pertes à la cuisson sont réduites. Le seul inconvénient de l'étuvage, pour certains, est qu'il
provoque une coloration du grain qui revêt une teinte ambrée ou dorée.

Riz blanc

Fig. 6. Réduction du taux de brisures grâce à l'étuvage


8
3.2. Techniques de transfonnation (niveaux semi-industriel et industriel)
3.2.1. Le décorticage
Le décorticage est le plus souvent réalisé au moyen d'un décortiqueur à rouleaux. Un tel
décortiqueur est constitué de 2 rouleaux caoutchouc tangents tournant en sens inverse à des
vitesses différentes. Le décorticage des grains s'effectue par "cisaillement" lors du passage des
grains entre les deux rouleaux.
PADDY

Manette

Rouleau
lont


BALLES

Fig. 7. Schéma du décortiqueur à rouleaux

Ce matériel moderne, peu encombrant, permet un décorticage "doux" du produit (peu de


brisures) avec un bon rendement de décorticage (voisin de 80%) et un bon taux de décorticage.
Le principal problème concerne l'usure des rouleaux car le paddy est un produit très abrasif
d'où la nécessité de changer les rouleaux après l'usinage de quelques dizaines de tonnes
suivant la qualité du caoutchouc.

3.2.2. La séparation du paddy


Pour séparer le paddy non décortiqué de la masse des grains cargo, on utilise généralement
des tables dites « densimétriques » qui sont animées d'un mouvement alternatif et permettent
de séparer les grains de différentes densités. On distingue la table densimétrique à plateaux
inclinés et la table densimétrique à chicanes
A - Ali•enlalion
A~-- . ~- Incl1na1eon du tablier
· :•:. C - D1rect.1on du •ouve•ent
\ '"·: .."' .. :.. provoqué par oscillations

\ ·::::·<-- - -~- . ·· ..
1 • .. . . . . . . . . .

l.~ .
J..
Fig. 8. Table densimétrique à plateaux Fig. 9. Table densimétrique à chicanes

3.2.3. Le blanchiment
Pour le blanchiment du riz, on utilise en général 2 principes: l'abrasion sur une surface rugueuse et/ou la
friction grain sur grain

Surface
abrasive

Abrasion Friction

Fig. 1O. Principes de blanchiment du riz


9
Cône à blanchir
CARGO

L'appareil est constitué d'un cône métallique , &lr


recouvert d'une couche abrasive, tournant
dans une enceinte fixe en tôle perforée.
L'écartement entre le cône et la grille qui cône
l'entoure est réglable. La présence de freins abrasif

caoutchouc verticaux force le contact du


produit avec le cône abrasif. Le blanchiment frein
des grains s'effectue par abrasion contre le
cône (et la grille) et par friction (grain sur
grain). Ce matériel, de technologie ancienne, GRIL LI!
est aujourd'hui souvent remplacé par les
blanchisseurs horizontaux. SON

!'
Fig. 11 . Schéma du blanchisseur à cône
poulie
(d'après FAO)
il

Blanchisseur à cylindre abrasif horizontal

Le blanchiment s'effectue par passage des grains entre un cylindre abrasif central (ou meule)
tournant et une cage métallique perforée. Un courant d'air traverse le cylindre abrasif pour
permettre une meilleure évacuation des sons et le refroidissement du produit.

Fig. 12. Blanchisseur par abrasion

Blanchisseur à friction (polisseur)

Le blanchiment est obtenu par friction grain sur grain entre un cylindre métallique horizontal
(non abrasif) et une tôle extérieure perforée. La chambre, de section hexagonale, produit une
succession de pression -dépression qui permet un meilleur frottement des grains. Cet appareil
peut également être utilisé comme polisseur.
Riz cargo

(iD
~.·
~~.
'V
Son
··v Son
Gnite

Grille

Fig. 13. Blanchisseur par friction


10
IV - LES UNITES DE TRANSFORMATION

4.1 Typologie des installations


L'inventaire des installations n'est pas exhaustif car une présélection des unités de
transformation étudiées a été établie par le CIRB. C'est ainsi que la grande rizerie industrielle
de SODEGRAIN, aujourd'hui en cessation d'activité, n'a pas été visitée. A l'opposé, les unités
artisanales villageoises de type « Engelberg » n'ont pas non plus été prises en compte. En
définitive, ce sont 12 sites qui ont été analysés dont 1O officiels et 2 à titre informatif.
Etant donnée la diversité des situations rencontrées, il apparaît nécessaire de dresser une
typologie des unités de transformation fonctionnant au Burkina Faso. Divers critères de
classement, d'ordre économique ou organisationnel, peuvent être utilisés (mode de
fonctionnement, de gestion, d'appropriation, ... ) mais ce sont d'abord des critères techniques qui
ont été retenus en considérant essentiellement la capacité de traitement des installations et le
diagramme d'usinage mis en oeuvre.
Trois grands types d'installations ont ainsi été identifiés:
1 - les petites rizeries de type industriel,
2 - les "minirizeries" (divisées en deux sous-groupes:
les minirizeries « classiques » et
les minirizeries « modulaires »
3 - les modules compacts indépendants.

La typologie des différentes unités visitées est donnée dans le tableau suivant

Typede Type
Localisation Année de Origine ou Marque
N" Nom de l'Unité Région Type technologie d'activité
Ville ou village création du Matériel
111 (2)
1 SIMAO Ouagadougou Kadiogo 2002 Indienne + 5830 (DTE PRI Prod + PS
2 AMVS-SOPRIMO Gouran 5ourou 2000 Schule + 5 • Taka Yarna • 1 PRI Prod
3 RWK Bobo (Kodéni) Houet 2004 Myeong + 5chule PRI Prod
4 SapinB -Soprial Niassan 5ourou 2002 S830 + 2 « 15/15 » (DTE) MC Prod +PS
5 Lafiasso Banzon Kenedougou 2002 25830+1 «1 5/15 • MC PS+Prod?

-
6
7
SOPRIMO
i- - -
WendPanga
- - - ----- ---- .·----
Dédougou
Bagré
Mouhoun
Boulgou
2001
2001
- _1 ~C~1 2_iD~) -
S830 (DTE)
-
2
.. - - - ·---
MC
MM
Prod
Prod
6 Sandia Bobo (Kodéni) Houet 2004 5830 (DTE) MM Prod
9 Faso Dembé Barna (Kou) Houet 2003 5830 (OTE) c P5
10 VM Pouytenga Kouritenga 2001 5830 (DTE) c P5
3
11 MTC Bagré Boulgou Masatoyo 1060 (Taiwan) c
12 Coopérative A1 Barna (Kou) Houet Jenfeng (Ta!Wan) c

13 SODEGRAIN Sisalia Houet RIC Prod


. .. . ..
(1) Typologie: PRI - Petite Rizene lndustnelle; MC= M1mnzene Classique; MM - M1mnzene Modulaire; C = Module compact
=
RIC Rizerie Industrie/le Classique
(2) Activité principale : Prod = Production ; PS = Prestation de Service

Tableau n° 4 : Typologie des unités de transformation du riz au Burkina

4.1 .1. Les petites rizeries de type industriel


La petite rizerie de type industriel est une installation où chaque opération unitaire est réalisée
séparément au niveau d'une machine spécifique. Leur diagramme d'usinage est donc identique
à celui des rizeries industrielles classiques mais avec un débit unitaire plus faible qui varie de 1
T/h à 1,5 T/h. Elles comprennent: habituellement un nettoyeur-séparateur, un décortiqueur à
rouleaux avec séparateur à balles, une table densimétrique, un ou plusieurs blanchisseurs
polisseurs en série et un séparateur de fines brisures. L'intérêt majeur de ce type d'unité est
qu'elle permet la séparation, par table densimétrique, du mélange cargo/paddy entre les
opérations de décorticage et de blanchiment. Au Burkina 3 rizeries peuvent être considérées
comme des petites rizeries de type industriel
11
La rizerie S/MAO
Cette unité, implantée à Ouagadougou depuis 3 ans est constituée d'équipements d'origine
indienne. Le diagramme d'usinage est relativement complet et comprend de l'amont à l'aval :

Un nettoyeur plan
2 décortiqueurs à rouleaux
Un séparateur à balle par ventilation,
Une table densimétrique à chicanes
Trois blanchisseurs à cônes en série
Un planchister pour la séparation des brisures
Un tamis plan pour récupérer les fines brisures dans le son

Bien que d'installation récente, les machines sont relativement anciennes avec un principe de
blanchiment (cône à blanchir) aujourd'hui considéré comme obsolète. Le rechargement de
l'abrasif des cônes à blanchir n'est pas chose aisée et leur usure excessive peut conduire à une
mauvaise qualité de l'usinage.

Fig. 14. Diagramme schématique général de la rizerie SIMAO

La capacité potentielle de la rizerie serait de 10 à 30 T/j mais, en raison des difficultés actuelles
de collecte de paddy dans les zones de production, l'usine ne tourne qu'à 10 à 15 T/j soit une
capacité potentielle moyenne d'environ 3 000 T par an. Le fonctionnement des unités n'est pas
constant tout au long de l'année car l'activité est surtout concentrée sur 6 mois de l'année: juin
à août pour le riz irrigué et décembre à février pour le riz de saison humide.

Cllchè : M. Rivier (Cirad)

Fig. 15. Vue générale de la rizerie SIMAO

CIRAD-DIST
Unité bibliothèque
Lavalette
12
La rizerie AMVS-SOPRIMO

Cette unité, appartenant au projet d'Aménagement et Mise en valeur de la Vallée du Sourou


dépendant du Ministère de !'Agriculture, est implantée à Gouran et gérée par la société
SOPRIMO (Société de Production de Riz du Mouhoun). A l'origine, elle est totalement
constituée d'équipements de marque allemande SCHULE datant de la fin des années 80. Le
diagramme d'usinage est relativement complet et comprend de l'amont à l'aval :
Un nettoyeur plan DELTA
Un décortiqueur à rouleaux (S10PR)
Un séparateur à balle HUS 1269,
Une table densimétrique à chicanes TH3 - 363
Deux polisseurs (RSM 131) en série
Un planchister (QPS 1-8) pour la séparation des brisures

Riz entier et brisures

Table B<:héma: JI. Cru1 (Clr&d)


densimétrique Blanchisseurs

Fig. 16. Diagramme schématique général de la rizerie AMVS-SOPRIMO

La capacité potentielle de la rizerie est limitée à 1 à 1,5 T/h en raison de la capacité des
polisseurs pneumatiques utilisés ici comme blanchisseurs. La capacité journalière peut
atteindre 10 à 20 T conduisant à une capacité potentielle annuelle d'environ 3000 T. Lors de la
visite, le décortiqueur à rouleaux était en panne (système de commande automatique
pneumatique régulant le flux de l'alimentation défectueux). Pour pallier cet inconvénient, la
gérance a récupéré cinq décortiqueurs à rouleaux (Taka Yama N150) qu'elle a placé, depuis
janvier 2005, dans une pièce annexe du bâtiment principal. Ces équipements, d'une capacité
unitaire effective d'environ 800 kg/h, sont utilisés en parallèle sans qu'aucun circuit de
manutention mécanisé ne les relie à la rizerie. En pratique, tous les décortiqueurs ne sont pas
utilisés simultanément car la manutention est manuelle et le débit général de la rizerie est en
partie limité par la capacité des blanchisseurs (cf supra).

Fig. 17. Les décortiqueurs à rouleaux taïwanais

Cliché : J.F. Cruz (Cirad)


13
La rizerie RWK
Cette unité RWK (Rizerie Wend yam de Kodéni), est implantée à la sortie de Bobo Dioulasso
depuis 2000 où elle a remplacé une ancienne rizerie. Elle est constituée d'équipements de
diverses origines qui ont été disposé de manière à constituer un diagramme d'usinage
relativement complet grâce à l'ingéniosité et au savoir faire du transformateur qui est sans
doute l'une des personnes les plus compétentes techniquement que la mission a eu à
rencontrer.
Le diagramme d'usinage comprend de l'amont à l'aval :
Un pré-nettoyeur plan d'origine italienne « Collombini »
Un décortiqueur à rouleaux avec séparateur à balles d'origine coréenne (Myeong Jin)
Un polisseur pneumatique d'origine allemande (Schule) utilisé comme blanchisseur
Un séparateur à brisures (cylindres alvéolés) d'origine italienne« Collombini »

Rlz paddy
?J"î
~
Brisures

Trieur alvéolaire
Riz entier

Schéma: J.F. Cruz (Clrad)


Blanchisseur

Fig. 18. Diagramme schématique général de la rizerie RWK

Même si le transformateur annonce un débit journalier pouvant atteindre 30 T/j, le débit de


l'installation est sans doute limité par les performances du prénettoyeur et du blanchisseur. La
capacité journalière de la rizerie est alors sans doute voisine de 1O à 20 T conduisant à une
capacité potentielle annuelle d'environ 3000 T. Afin de compléter son diagramme d'usinage, le
transformateur a investi dans une table densimétrique de 2 T/h qui sera installée prochainement
et qui permettra sans doute de diminuer l'usure du blanchisseur pneumatique. Afin de mieux
maîtriser la qualité de sa production, le transformateur reconnaît la nécessité de disposer d'un
épierreur. Il considère que la qualité de la matière première dans la zone de Bobo Dioulasso est
souvent médiocre (présence de nombreuses impuretés végétales ou minérales, mélange de
variétés, siccité des grains insuffisante, .. .) et il doit se rendre jusqu'à Bagré (plus de 500 km)
pour collecter de la matière première. Cette année, le transformateur connaît d'importants
problèmes d'approvisionnement en riz paddy et il n'a transformé qu'environ 500 T sur les 2
premiers mois de l'année.

Fig. 19. Vue de la rizerie RWK


14
4.1.2. Les minirizeries

Avec la minirizerie, on est proche du mode de fonctionnement d'une rizerie de type industriel
mais avec une complexité nettement moindre. Ce second type ("minirizerie") est divisé en deux
sous-groupes: les minirizeries «classiques» et les minirizeries «modulaires»

Les minirizeries «classiques»


Les minirizeries « classiques » ont un diagramme d'usinage pratiquement identique à celui des
rizeries industrielles mais les différents éléments constitutifs ne sont pas séparés mais au
contraire regroupés au sein d'un même ensemble relativement compacte. C'est le cas par
exemple des unités type« 15/15 »et MCTJ-12 commercialisées par la société DTE (Datong
Trading Entreprise) de Bobo Dioulasso.

Fig. 20. Vues des minirizeries « 15/15 »et MCTJ-12 (d'après doc. DTE)

Par exemple la minirizerie « 15/15 » comporte :


un élévateur simple pour le paddy tout venant
un nettoyeur plan
un élévateur pour le paddy propre vers le décortiqueur
un décortiqueur à rouleaux 6" avec aspiration et évacuation des balles
un élévateur pour le mélange cargo/paddy vers la table densimétrique
une table densimétrique à plateaux
un blanchisseur abrasif

L'intérêt majeur de ce type d'unité est qu'elle permet d'une part, un prénettoyage du paddy et
d'autre part, la séparation, par table densimétrique, du mélange cargo/paddy entre les
opérations de décorticage et de blanchiment. Par contre, le débit global est souvent limité de
500 à 700 kg/h pour obtenir un travail de qualité. La capacité journalière peut atteindre 5 à 7 T
conduisant à une capacité potentielle annuelle d'environ 1000 T. Il est sans doute préférable de
ne pas procéder à une utilisation intensive de ces unités qui sont assez fragiles du fait de leur
relative sophistication et qui nécessitent une main d'œuvre relativement qualifiée et un entretien
rapproché sous peine de pannes fréquentes.

Plusieurs des entreprises visitées possèdent ce type de matériels et notamment :


- la rizerie SapinB/Soprial de Naissan qui comprend de 2 unités « 15/15 » datant de 1998
(modèles MLNJ15/15A) et d'un module compact type SB30 (voir plus loin)
- La rizerie Lafiaso de Banzon qui dispose d'une unité 15/15 depuis 2002 (unité aujourd'hui en
panne) et de 2 modules compacts type SB30
- La rizerie SOPRIMO de Dédougou qui réhabilite actuellement une ancienne unité de type
MCTJ12

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Unité bibliothèque
Lavalette
15
les minirizeries «modulaires»

Le diagramme de la minirizerie modulaire est simplifié à l'extrême et comporte classiquement


un unique matériel de nettoyage suivi de un (ou plusieurs) décortiqueur/blanchisseurs
généralement de type compact.

Au Burkina Faso, 2 rizeries sont de ce type avec un prénettoyeur et un décortiqueur-


blanchisseur (module compact SB30) : la rizerie Wend Panga de Bagré qui comporte un
élévateur et la rizerie Sandia de Kodéni qui ne dispose pas d'élévateur.

Riz paddy
~

Oécortlqueur Schéma: J.F. Cruz (Ciracl)


blanchisseur

Fig. 21. Diagramme schématique général de la minirizerie modulaire

Le débit horaire d'une telle unité est naturellement fonction du débit horaire du module
compacte. Pour les unités concernées, ce débit est environ de 500 kg à 700 kg/h. La capacité
journalière peut atteindre 7 à 10 T conduisant à une capacité potentielle annuelle d'environ
1500 T.

Minirizerie

Riz blanc

Fig. 22. Vue de la minirizerie modulaire Wend Panga de Bagré


16
4.1.3. Les modules compacts
Le module compact est l'unité la plus simple où l'usinage du paddy est effectué par une seule
machine compacte constituée d'un décortiqueur à rouleaux surmontant un blanchisseur. Elle ne
dispose pas de système de nettoyage ni de système de manutention. Ces petites installations
sont souvent destinées à réaliser un travail en « prestation de service » pour les
transformatrices ou les commerçants. On peut donc les considérer comme concurrentes des
décortiqueurs villageois de type « engelberg ». Plusieurs installations de ce type ont été
identifiées. La rizerie « Faso Dembé » à Barna et la rizerie « VM » à Pouytenga qui ont des
modules compacts type SB30 de DTE et les unités de la Mission technique Chinoise (MTC) qui
sont équipés de modèle « Masatoyo 1080 » d'origine taïwanaise et la coopérative A 1 de Barna
qui possède un module Jenfeng également d'origine taïwanaise.

Riz blanc

Fig. 23. Unité compacte - décortiqueur à rouleaux - (d'après Sataké)

Le débit horaire de ces modules compacts est environ de 700 kg/h. En prestation de service, la
capacité journalière est sans doute inférieure à celle obtenue en production en raison des
nombreux arrêts entre chaque client. On peut considérer qu'elle peut atteindre ST à 7T
conduisant à une capacité potentielle annuelle de 1000 T.

Clichés : J.F. Cruz (Cirad)

Module SB30 à Barna Module Masatoyo 1080 à Bagré


Fig. 24. Modules compacts utilisés au Burkina
17

4.2. Capacité globale de transformation

4.2.1. Evaluation de la capacité actuelle de transformation

Globalement, la capacité potentielle totale des 10 unités visitées serait d'environ 20 000 T par
an (voir tableau). Si l'on ajoute la capacité de la rizerie industrielle de SODEGRAI N (aujourd'hui
à l'arrêt) estimée d'après certains documents à 24 000 T et la capacité théorique des unités
n°11 (MTC) et n°12 (A1-Bama) la capacité totale de transformation semi-industrielle (et
industrielle) au Burkina serait de 46 000 T.

Cette capacité est assez inégalement répartie selon les régions.

Région No Unité Capacité Capacité Total général


semi-industrielle Industrielle
Ouest 3 RWK 3000
5 Lafiaso 2500
8 San dia 1500
9 Faso Dembé 1000
12 Coop A 1 -Barna 1000
13 SODEGRAIN 24000
Total Ouest 9000 24000 33000
Sourou 2 AMVS-SOPRIMO 3000
4 SapinB-Soprial 2500
6 SOPRIMO 1000
Total Sourou 6500 6500
Est 7 Wend Panga 1500
10 VM 1000
11 MTC 1000
Total Est 3500 3500
Ouagadougo 1 SIMAO 3000 3000
u

TOTAL 22000 24000 46000

Tableau n°5: Répartition des capacités de transformation selon les régions

En réalité, les capacités de transformation au niveau semi-industriel sont sans doute


supérieures à celles indiquées dans le tableau ci-dessus car le calcul réalisé ne prend pas en
compte toutes les unités de transformation (la mission n'ayant pas vocation à dresser un
inventaire exhaustif des installations). Seuls 8 modules compacts type SB30 ont été pris en
compte dans le calcul précédent or !'équipementier OTE assure avoir commercialisé, de 2002 à
2005, près de 18 modules SB30. Si l'on considère qu'un module SB30, fonctionnant en
prestation de service, a une capacité potentielle annuelle de 1000 T, la capacité totale de
transformation du riz au niveau semi-industriel au Burkina Faso serait donc aujourd'hui proche
de 32 000 T.

4.2.2. Satisfaction des besoins en transformation

D'après certains observateurs avertis de la filière riz au Burkina Faso, la part de


l'autoconsommation avoisinerait 35% à 40% de la production nationale ; ce qui représente en
année moyenne l'équivalent d'environ 30 000 T à 35 000 T de paddy. Le reste serait à plus de
80% transformé par les femmes pour un total d'environ 40 à 45 000 T. Le solde à se partager
entre les différentes unités de transformations ne serait alors plus que de 10 à 15 000 T. Les
transformateurs travaillent donc à moins de 50% de leur capacité. Pour l'année 2005 qui est
relativement médiocre en termes de production en raison d'un déficit pluviométrique en saison
humide et de problèmes d'approvisionnement en eau en saison sèche, les quantités
transformées depuis le début de l'année ne dépassent guère les 2000 T pour l'ensemble des 1O
unités visitées ; ce qui correspond à moins de 10% de leur capacité globale. Les unités de
transformations connaissent donc de graves problèmes d'approvisionnement.
18

Type de Type Capacité Capacité Volume usiné


No Localisation Origine ou Marque
Nom de l'Unité Région technologie d'activité théorique en potentielle en 2005
Ville ou village du Matériel
(1) (2) T/jour (3) en Tian (4) en tonnes
1 SIMAO Ouagadougou Kadiogo Indienne + SB30 (DTE PRI Prod + PS 10 à 30 3 000 560?
2 AMVS-50PRIMO Gouran 5ourou 5chule + 5 « Taka Varna » PRI Prod 10 à 20 3 000 < 200
3 RWK Bobo (Kodéni) Houet Myeong + 5chule PRI Prod 10 à 20 3 000 500
4 5apinB -5oprial Niassan 5ourou 5B30 + 2 « 15/15 » (DTE) MC Prod +P5 7 + 10 2 500 130
5 Lafiasso Banzon Kenedougou 2 5B30 + 1 (( 15/15 )) MC P5+Prod? 14 + 5 2 500 310
_ 50PRIMO
...6
--------· ------- ------·---------- -----··---- ... - - - - - -----· ·------
Dédougou Mouhoun 1 MCT J12 (DTE) MC Prod 5 1 000 0
7 Wend Panga Ba gré Boulgou 5B30 (DTE) MM Prod 7 à 10 1 500 120
8 5andia Bobo (Kodéni) Houet 5B30 (DTE) MM Prod 7 à 10 1 500 230
9 Faso Dernbé Barna (Kou) Houet 5B30 (DTE) c PS 5à7 1 000 < 50
10 VM Pouytenga Kouritenga SB30 (DTE) c P5 5à7 1 000 -
Total partiel 20 000 < 2100

11 MTC Ba gré Boulgou Masatoyo 1080 (Taîwan) c 1 000


12 Coopérative A 1 Barna (Kou) Houet Jengfeng (Taîwan) c 1 000

~C:<i
Il) ::i - 1~ SODEGRAIN Sisa/ia Houet RIC Prod 24 000 0
< -·~
Il) ......
-o-
a o-o
........... . 1
TOTAL 46 000
~2:t;1
-·-
0 C/J
:;t. >-l
T
=
RIC = Rizerie Industrielle Classique
= = =
ypologie: PRI Petite Rizerie Industrielle; MC Minirizerie Classique ; MM Minirizerie Modulaire; C Module compact
Q;
..0 = =
(2) Activité principale : Prod Production ; PS Prestation de Service
i: (3) Capacité journalière évaluée
~
( 4) Capacité potentielle estimée sur la base de 2000 h/an pour les petites rizeries industrielles et de 1500h pour les mini rizeries modulaires et les modules compacts

Tableau n° 6 : Capacité des unités de transformation du riz au Burkina


19

4.3. Fonctionnement des installations - principales contraintes

Les principales contraintes auxquelles ont à faire face les riziers dans l'exercice de leur activité
sont habituellement de nature technique mais également financière et organisationnelle. A
l'occasion des différentes visites réalisées sur le terrain, il est rapidement apparu évident que la
principale préoccupation des transformateurs rencontrés concernait, avant tout, les problèmes
d'approvisionnement en matière première. Cette difficulté est sans doute de nature
conjoncturelle car, il y a peu, le problème principal était surtout un problème de mévente du riz
local en raison, semble-t-il, d'une qualité d'usinage insuffisante.

4.3.1. Contraintes techniques

Propreté de la matière première

De nombreux riziers ont coutume de se plaindre de la piètre qualité de la matière première. Le


principal problème étant le taux important d'impuretés diverses dans le paddy et notamment la
forte présence de matières minérales telles que des cailloux ou des graviers. Ces nombreuses
impuretés représentent une perte pondérale non négligeable mais surtout dégradent les pièces
travaillantes ou dormantes (rouleaux, axe blanchisseurs, tamis ... ) des équipements et
conduisent à une usure prématurée des machines.

Rouleaux

Axe du blanchisseur Tamis (grilles du blanchisseur)

Fig. 25. Impuretés dans le paddy et usure prématurée des équipements


20

Humidité de la matière première

Sachant que l'optimum recommandé pour un bon usinage se situe à 13%-14%, de nombreux
riziers déplorent une trop forte humidité des grains à la collecte. Cela est sans doute possible
pour la récolte du riz irrigué qui a lieu en juin juillet, durant la saison des pluies, et qui peut
connaître d'éventuels problèmes de séchage. Cependant des mesures ont été faites avec un
humidimètre portatif (type SAMAP), le 7 juin, dans la région de Banzon, sur du riz paddy
apporté par les femmes qui montrent que les grains étaient normalement secs.

Produit Affichage Température Correction Humidité des


Humidimètre (Samap) grains
Paddy 14,4% 32°C - 1,2% 13,2%
Paddy étuvé 15,6% 32°C - 1,2% 14,4%

Tableau n° 7 : Mesures d'humidité du paddy avec un humidimètre portatif

Assez peu de transformateurs disposent d'aires de séchage afin de procéder à une éventuelle
finition de séchage car beaucoup d'entre eux considèrent que c'est au producteur de sécher le
grain.

C lichés : J_F_Cruz (Cirad)

Fig. 26. Humidimètre portatif Fig. 27. Aire du séchage du paddy à Bagré

En saison sèche, par contre, la forte siccité des grains de paddy de la campagne d'hivernage
constitue sans doute une difficulté majeure de l'usinage car le vent sec de l'harmattan peut
conduire à un surséchage des grains.

Dans tous les cas, une dessiccation mal contrôlée du riz paddy peut occasionner des
phénomènes de clivage de l'amande du grain qui à l'usinage produisent un taux excessif de
brisures et donc une baisse du rendement d'usinage (les très fines brisures étant évacuées
avec les sons

Maintenance

Pour les raisons évoquées précédemment, les matériels laissent apparaître des usures rapides
et parfois prématurées (grilles ou tamis). Les pièces travaillantes comme les rouleaux doivent
être changées toutes les 50T à 70T soit tous les 3 à 5 jours lorsque les unités semi-industrielles
fonctionnent à plein régime. Les autres pièces qui nécessitent un remplacement fréquent sont
les courroies. Les riziers rencontrés n'ont pas précisément évoqué de difficultés de disponibilité
en pièces détachées de première nécessité (rouleaux, tamis, .. ) car beaucoup s'approvisionnent
auprès de !'équipementier OTE de Bobo Dioulasso
21
4.3.2. Contraintes économiques

L'étude des contraintes économiques des unités de transformation sera traitée dans le rapport
réalisé par le BAME

V) AMELIORATION DE LA QUALITE

5.1. Amélioration de la qualité au niveau des producteurs

L'amélioration de la qualité du paddy à la production passe par l'emploi de semences


améliorées 4 et propres et l'application de techniques culturales appropriées mais également par
le suivi d'un calendrier cultural strict pour favoriser l'obtention d'un paddy peu clivé à une
humidité voisine de 14 %. Les périodes de récolte, les techniques de récolte et d'après récolte
(battage, séchage, stockage) jouent également un rôle fondamental dans le maintien de la
qualité technologique (rendement et taux de brisures)

Des actions de sensibilisation des producteurs aux problèmes de qualité du riz devraient être
poursuivies et des appuis techniques fournis en matière d'amélioration des techniques de
battage, et de séchage et de vannage-nettoyage pour la mise en œuvre de « bonnes
pratiques » post-récolte.

5. 1.1. Amélioration des techniques de battage

Etant donnée la petite taille des exploitations familiales, le battage traditionnel manuel reste
prédominant. Il est généralement pratiqué à la main en frappant les gerbes de paddy contre un
corps dur (bidon métallique, ... ). Les débits sont faibles et dépassent rarement 10 kg à 30 kg de
grain par heure et par personne selon les variétés de riz ou la technique utilisée. Selon la
qualité de l'aire de battage, des pertes peuvent être occasionnées par dispersion ou
enfouissement des grains autour de l'aire de battage. Dans bien des cas également les grains
battus peuvent être pollués par des impuretés diverses et notamment par des matières
minérales (sables, graviers, cailloux, .. .)

L'amélioration du battage pourrait être favorisée par l'appui à la réalisation d'aires de battage
cimentées et/ou la diffusion de bâches plastiques aux coopératives de producteurs. Des études
de développement du battage mécanisé devraient être entreprises pour identifier les possibilités
de diffusion de batteuses à riz : batteuses à pédales (type batteuse à boucles) et batteuses
motorisées (type llRI ou Votex) à construire localement

Fig. 28. Batteuse à boucles (doc. OTE) Fig. 29. Batteuse type IRRI (fabriquée par Sismar)

4
les critères technologiques sont ici aussi importants que les critères purement "agronomiques"
22

5.1.2. Amélioration du séchage

La réalisation d'aires de battage cimentées et la diffusion de bâches plastiques aux


coopératives ou groupements paysans pourraient aussi servir à améliorer le séchage au niveau
des producteurs. Des humidimètres portatifs pourraient également être mis à disposition des
coopératives pour faciliter le suivi du séchage. Il faut cependant rappeler que ces appareils
portatifs sont assez fragiles et ne donnent qu'une indication «toute relative» des humidités
(précision à 1% à 2% près)

5. 1.3. Amélioration du nettoyage vannage

Lors des opérations de battage et de séchage traditionnels, diverses impuretés se trouvent


mélangées aux grains. D'origine végétale (graines étrangères, pailles, rafles, grains vides, ..) ou
minérale (terre, pierres, sable, particules métalliques, .. ), elles altèrent les conditions ultérieures
de transformation du paddy. Ces matières étrangères doivent être éliminées par des opérations
de nettoyage.

La technique traditionnelle de nettoyage la plus simple est le vannage qui permet d'éliminer les
impuretés légères par l'action du vent. Cette technique ne permet cependant pas de séparer les
impuretés lourdes (graviers, sables, ..) et l'on doit alors faire appel aux systèmes mécanisés.
L'utilisation de matériels de nettoyage au niveau villageois est rarement ressentie comme un
besoin en raison de l'absence, dans bien des cas, de normes de qualité pour l'achat des grains.
Cependant, afin d'améliorer la qualité du riz local, il conviendrait d'encourager la fabrication
locale et la vulgarisation de matériels simples aisément transportables tels que des vanneuses
et des tarares.

Fig. 30. Vanneuse chinoise (doc. OTE) Fig. 31. Tarare manuel

5.2. Amélioration de la qualité au niveau des transfonnateurs

5.2.1. Approche technique

La bonne ou la mauvaise qualité des grains se révèle lors de l'usinage et l'on impute trop
souvent aux unités de transformation la piètre valeur du riz blanc obtenu alors que l'altération
de la qualité s'est souvent produite lors des séquences amont. Néanmoins une bonne gestion
technique des installations (maintenance correcte et bon réglage des machines) est ici
indispensable pour produire des riz de qualité. Les produits transformés par les rizeries doivent
en effet répondre aux exigences de qualité requises par les commerçants et les
consommateurs de manière à prospecter de nouveaux marchés notamment en zones urbaines
(riz entier, riz de qualité, ... ).
23

Les conditions actuelles de la production et notamment les pratiques post-récolte encore en


cours au Burkina montrent la nécessité pour les transformateurs de s'équiper de dispositifs de
nettoyage performants capables d'éliminer l'essentiel des impuretés de la matière première. Si
beaucoup disposent de nettoyeurs ou plus souvent de prénettoyeurs, peu sont équipés
d'épierreurs. Cet équipement apparaît aujourd'hui indispensable aux unités notamment
susceptibles d'investir dans ce type de matériel, souvent coûteux, comme les petites rizeries de
type industriel.

Comme cela a déjà été évoqué, certaines riziers auraient sans doute intérêt à s'équiper d'aires
de séchage afin pouvoir procéder, si nécessaire, à une finition de séchage de la matière
première notamment en saison humide et toutes devraient disposer d'humidimètres permettant
de vérifier l'état de siccité des grains.

5.2.2. Information -formation

L'appui au secteur de la transformation du riz devrait être accompagné d'actions en matière de


formation et d'information des riziers. Même si la demande doit prioritairement être formulée par
les riziers eux-mêmes, on peut d'ores et déjà identifier des thèmes qui apparaissent importants:

pour les« meuniers»


- notion des bases concernant la qualité technologique des riz
- gestion technique des installations d'usinage - connaissance des matériels
- formation technique en mécanique appliquée et motorisation

pour les responsables riziers


- sensibilisation à la gestion technique des installations
- qualité des produits et marchés (riz paddy, riz blanc)
- modernisation de l'outil de production.
- aide à la gestion des entreprises

5.3. Perspectives

Contribution à l'amélioration de la qualité et à la valorisation des sous-produits

En complément aux initiatives et interventions actuelles concernant la filière riz au Burkina


Faso, un certain nombre de points devraient être abordés à court terme :

- Hiérarchisation des caractéristiques de qualité recherchées par les utilisateurs. Si ces


caractéristiques sont déjà identifiées, leurs importances relatives dans les choix des utilisateurs
ne sont pas encore parfaitement connues. Cette question est essentielle pour identifier les axes
stratégiques d'intervention pour améliorer la qualité.

- Identification des facteurs techniques de non-qualité du riz par l'étude de l'évolution de la


qualité technologique des riz au cours des différentes opérations post-récolte pratiquées.

- Expérimentation, avec les opérateurs économiques (producteurs, riziers, transformatrices), de


solutions techniques et de mise en œuvre de « bonnes pratiques » visant à améliorer la qualité
du riz.

- Identification de solutions pour valoriser la balle de riz et étude de leur faisabilité technico-
économique.

L'ensemble de ces activités devra nécessairement être réalisé en partenariat étroit avec des
opérateurs économiques. Les organisations de producteurs, de riziers, de transformatrices, de
commerçants devraient être associés au projet pour les phases de diagnostic et d'élaboration
de stratégies d'action même si des collaborations plus individualisées peuvent être engagées
pour des expérimentations.

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