Burkina Riz
Burkina Riz
Juillet 2005
Remerciements 1
1) GENERALITES 2
3.2.1. Le décorticage 8
3.2.2. La séparation du paddy 8
3.2.3. Le blanchiment 8
V) AMELIORATION DE LA QUALITE 21
5.3. Perspectives 23
1
Remerciements
1) GENERALITES
Le Comité Interprofessionnel du Riz du Burkina (CIR-8) a sollicité le projet EIDév (projet d'appui
à !'Environnement Institutionnel et au Développement du secteur privé) de la Chambre de
Commerce de Ouagadougou pour la réalisation d'une mission d'expertise sur la transformation
du riz au Burkina. L'objectif de la mission est de dresser un diagnostic technique et économique
des différentes unités de transformation du riz et de faire des propositions visant à améliorer la
qualité du riz local proposé sur le marché.
Le volet scientifique et technique de la mission a été assuré par un ingénieur du Cirad (Centre
de Coopération Internationale en recherche Agronomique pour le Développement), expert en
technologie du riz, assisté d'un technicien local alors que le volet économique a été confié au
BAME (Bureau d'Appui à la Micro-Entreprise) qui a mis à disposition son responsable et son
conseiller en entreprises.
Le présent rapport rend compte du volet technique de la mission. Il sera complété par le rapport
du BAME sur le volet économique
3
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Le Burkina Faso est le plus grand pays céréalier francophone d'Afrique de l'Ouest avec une
production supérieure à 3 500 000 tonnes de céréales. Mais cette production concerne surtout
le sorgho, le mil et le maïs car le riz paddy n'en représente qu'à peine 3% avec un total voisin
de 100 000 tonnes d'après les statistiques de la FAO.
120000
E 100000
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Années
Même si le riz est produit dans de nombreuses régions du Burkina, les principales zones de
culture sont le « Centre Est » (province du Boulgou), « les Hauts Bassins » (Banzon-Vallée de
Kou), le« Mohoun »(Vallée du Sourou) et« les Cascades» (Banfora),
La production de riz est essentiellement le fait de nombreux petits exploitants qui disposent
souvent de moins de 1 ha. En riziculture irriguée, les rendements peuvent atteindre 5 à 6 T/ha
mais si l'on manque d'intrants, les rendements chutent souvent à moins de 3 T/ha. Pour les
autres types de riziculture, les rendements moyens sont inférieurs à 1,5 T/ha
Le riz cultivé durant la grande saison (saison des pluies), est globalement récolté d'octobre à
décembre alors que le riz irrigué est récolté de juin à juillet
Mois Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juill. Août Sept Oct. Nov. Dec.
1
D'après la Direction des Statistiques Agricoles/DGPSA/MAHRH,
CIRAD-DIST
Unité bibliothèque
Lavalette
5
Variété 11TS2 11
Cliché : J .F. Cruz (Cirad)
Fig. 3. Grains de la variété « TS2 »
Pour satisfaire les besoins de sa population, le Burkina a recours aux importations. Selon
!'Observatoire de la filière riz, la consommation en riz au Burkina serait de 240 000 T. Si l'on
considère un rendement d'usinage moyen de 62%, l'apport de la production nationale est
d'environ 60 000 T et ne représente que 25% des besoins de consommation en riz.
Toujours selon l'ONRiz2 , «la consommation en riz croît à un rythme accéléré (5,6% par an)
dans les centres urbains et semi-urbains. On estime que la consommation par habitant dans les
villes comme Ouagadougou et Bobo-dioulasso serait de l'ordre de 40 à 50 kg/an . Selon les
statistiques de 2003, la consommation apparente se situerait entre 22 et 24 kg/habitant/an ».
Les importations de riz réalisées chaque année (150 000 tonnes en moyenne pour les sept
dernières années) viennent couvrir environ 70% des besoins de consommation . Selon l'INSD
cité par Statistika3 , il existerait une demande « incompressible» de riz importé annuelle
d'environ 90 000 T (représentant plus de 8 kg/hab/an).
2
Bulletin Trimestriel d'information de !'Observatoire National du Riz du Burkina Faso (ONRiz)-N°01-2005
3
Statistika. 2004. Mise en place du Comité Interprofessionnel du Riz (CIR). Rapport Final. Ministère de !'Agriculture.
Plan d'Action pour la Filière Riz (PAFR). Ouagadougou. Burkina Faso. 54p.
6
La connaissance de la structure du grain est capitale pour comprendre le choix des procédés
utilisés en matière de transformation du riz
A la récolte, le riz est une céréale vêtue appelée "paddy" où le grain est encore entouré de ses
glumes (ou balles). Sa transformation nécessite d'abord une élimination de ces enveloppes
extérieures pour récupérer le riz brun (appelé aussi riz cargo) puis une usure du péricarpe et
du germe pour obtenir le riz blanc, forme sous laquelle il est le plus souvent consommé.
- Péricarpe
- Tégument
- Couche â aleurone
0
Albumen ~
RI
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L'usinage du riz consiste à transformer le paddy en riz blanc. La première opération qui permet
de séparer les balles du grain est appelée décorticage. Elle est habituellement suivie du
blanchiment qui consiste à éliminer le son (péricarpe et germe) pour obtenir le riz blanc. Le
terme usinage est utilisé pour désigner l'ensemble de ces deux opérations successives.
20%
10%
70%
Riz cargo
Riz blanc
Décorticage Blanchiment
Le rendement à l'usinage qui correspond au pourcentage de riz blanc obtenu à partir d'une
quantité donnée de paddy est potentiellement voisin de 70%. Les balles représentent environ
20% du poids du grain paddy sec et le son 10%.
Les brisures sont les portions de grain dont la taille est inférieure à 75% du grain entier. Les
brisures proviennent souvent de l'action mécanique que les machines exercent sur le grain au
cours de l'usinage. La formation de fissures dans le grain lors de son développement au champ
ou pendant le séchage génère également des brisures.
L'étuvage est une technologie appliquée au riz paddy qui consiste en un traitement à la vapeur
des grains préalablement réhumidifiés Ousqu'à environ 30%) . Après étuvage, le paddy est à
nouveau séché jusqu'à l'humidité de sauvegarde (13%). Ce procédé accroît nettement la
qualité technologique du riz car il permet de colmater les fissures du grain et de durcir
l'amande. Le rendement en grains entiers en est ainsi amélioré et le taux de grains brisés est
réduit. L'étuvage améliore également la qualité nutritionnelle (vitamines hydrosolubles et
minéraux) et la qualité culinaire du riz. Le riz étuvé cuit est plus ferme, moins collant et les
pertes à la cuisson sont réduites. Le seul inconvénient de l'étuvage, pour certains, est qu'il
provoque une coloration du grain qui revêt une teinte ambrée ou dorée.
Riz blanc
Manette
Rouleau
lont
•
BALLES
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1 • .. . . . . . . . . .
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Fig. 8. Table densimétrique à plateaux Fig. 9. Table densimétrique à chicanes
3.2.3. Le blanchiment
Pour le blanchiment du riz, on utilise en général 2 principes: l'abrasion sur une surface rugueuse et/ou la
friction grain sur grain
Surface
abrasive
Abrasion Friction
!'
Fig. 11 . Schéma du blanchisseur à cône
poulie
(d'après FAO)
il
Le blanchiment s'effectue par passage des grains entre un cylindre abrasif central (ou meule)
tournant et une cage métallique perforée. Un courant d'air traverse le cylindre abrasif pour
permettre une meilleure évacuation des sons et le refroidissement du produit.
Le blanchiment est obtenu par friction grain sur grain entre un cylindre métallique horizontal
(non abrasif) et une tôle extérieure perforée. La chambre, de section hexagonale, produit une
succession de pression -dépression qui permet un meilleur frottement des grains. Cet appareil
peut également être utilisé comme polisseur.
Riz cargo
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Son
··v Son
Gnite
Grille
La typologie des différentes unités visitées est donnée dans le tableau suivant
Typede Type
Localisation Année de Origine ou Marque
N" Nom de l'Unité Région Type technologie d'activité
Ville ou village création du Matériel
111 (2)
1 SIMAO Ouagadougou Kadiogo 2002 Indienne + 5830 (DTE PRI Prod + PS
2 AMVS-SOPRIMO Gouran 5ourou 2000 Schule + 5 • Taka Yarna • 1 PRI Prod
3 RWK Bobo (Kodéni) Houet 2004 Myeong + 5chule PRI Prod
4 SapinB -Soprial Niassan 5ourou 2002 S830 + 2 « 15/15 » (DTE) MC Prod +PS
5 Lafiasso Banzon Kenedougou 2002 25830+1 «1 5/15 • MC PS+Prod?
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6
7
SOPRIMO
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WendPanga
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Dédougou
Bagré
Mouhoun
Boulgou
2001
2001
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S830 (DTE)
-
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MC
MM
Prod
Prod
6 Sandia Bobo (Kodéni) Houet 2004 5830 (DTE) MM Prod
9 Faso Dembé Barna (Kou) Houet 2003 5830 (OTE) c P5
10 VM Pouytenga Kouritenga 2001 5830 (DTE) c P5
3
11 MTC Bagré Boulgou Masatoyo 1060 (Taiwan) c
12 Coopérative A1 Barna (Kou) Houet Jenfeng (Ta!Wan) c
Un nettoyeur plan
2 décortiqueurs à rouleaux
Un séparateur à balle par ventilation,
Une table densimétrique à chicanes
Trois blanchisseurs à cônes en série
Un planchister pour la séparation des brisures
Un tamis plan pour récupérer les fines brisures dans le son
Bien que d'installation récente, les machines sont relativement anciennes avec un principe de
blanchiment (cône à blanchir) aujourd'hui considéré comme obsolète. Le rechargement de
l'abrasif des cônes à blanchir n'est pas chose aisée et leur usure excessive peut conduire à une
mauvaise qualité de l'usinage.
La capacité potentielle de la rizerie serait de 10 à 30 T/j mais, en raison des difficultés actuelles
de collecte de paddy dans les zones de production, l'usine ne tourne qu'à 10 à 15 T/j soit une
capacité potentielle moyenne d'environ 3 000 T par an. Le fonctionnement des unités n'est pas
constant tout au long de l'année car l'activité est surtout concentrée sur 6 mois de l'année: juin
à août pour le riz irrigué et décembre à février pour le riz de saison humide.
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12
La rizerie AMVS-SOPRIMO
La capacité potentielle de la rizerie est limitée à 1 à 1,5 T/h en raison de la capacité des
polisseurs pneumatiques utilisés ici comme blanchisseurs. La capacité journalière peut
atteindre 10 à 20 T conduisant à une capacité potentielle annuelle d'environ 3000 T. Lors de la
visite, le décortiqueur à rouleaux était en panne (système de commande automatique
pneumatique régulant le flux de l'alimentation défectueux). Pour pallier cet inconvénient, la
gérance a récupéré cinq décortiqueurs à rouleaux (Taka Yama N150) qu'elle a placé, depuis
janvier 2005, dans une pièce annexe du bâtiment principal. Ces équipements, d'une capacité
unitaire effective d'environ 800 kg/h, sont utilisés en parallèle sans qu'aucun circuit de
manutention mécanisé ne les relie à la rizerie. En pratique, tous les décortiqueurs ne sont pas
utilisés simultanément car la manutention est manuelle et le débit général de la rizerie est en
partie limité par la capacité des blanchisseurs (cf supra).
Rlz paddy
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~
Brisures
Trieur alvéolaire
Riz entier
Avec la minirizerie, on est proche du mode de fonctionnement d'une rizerie de type industriel
mais avec une complexité nettement moindre. Ce second type ("minirizerie") est divisé en deux
sous-groupes: les minirizeries «classiques» et les minirizeries «modulaires»
Fig. 20. Vues des minirizeries « 15/15 »et MCTJ-12 (d'après doc. DTE)
L'intérêt majeur de ce type d'unité est qu'elle permet d'une part, un prénettoyage du paddy et
d'autre part, la séparation, par table densimétrique, du mélange cargo/paddy entre les
opérations de décorticage et de blanchiment. Par contre, le débit global est souvent limité de
500 à 700 kg/h pour obtenir un travail de qualité. La capacité journalière peut atteindre 5 à 7 T
conduisant à une capacité potentielle annuelle d'environ 1000 T. Il est sans doute préférable de
ne pas procéder à une utilisation intensive de ces unités qui sont assez fragiles du fait de leur
relative sophistication et qui nécessitent une main d'œuvre relativement qualifiée et un entretien
rapproché sous peine de pannes fréquentes.
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15
les minirizeries «modulaires»
Riz paddy
~
Le débit horaire d'une telle unité est naturellement fonction du débit horaire du module
compacte. Pour les unités concernées, ce débit est environ de 500 kg à 700 kg/h. La capacité
journalière peut atteindre 7 à 10 T conduisant à une capacité potentielle annuelle d'environ
1500 T.
Minirizerie
Riz blanc
Riz blanc
Le débit horaire de ces modules compacts est environ de 700 kg/h. En prestation de service, la
capacité journalière est sans doute inférieure à celle obtenue en production en raison des
nombreux arrêts entre chaque client. On peut considérer qu'elle peut atteindre ST à 7T
conduisant à une capacité potentielle annuelle de 1000 T.
Globalement, la capacité potentielle totale des 10 unités visitées serait d'environ 20 000 T par
an (voir tableau). Si l'on ajoute la capacité de la rizerie industrielle de SODEGRAI N (aujourd'hui
à l'arrêt) estimée d'après certains documents à 24 000 T et la capacité théorique des unités
n°11 (MTC) et n°12 (A1-Bama) la capacité totale de transformation semi-industrielle (et
industrielle) au Burkina serait de 46 000 T.
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Il) ::i - 1~ SODEGRAIN Sisa/ia Houet RIC Prod 24 000 0
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RIC = Rizerie Industrielle Classique
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ypologie: PRI Petite Rizerie Industrielle; MC Minirizerie Classique ; MM Minirizerie Modulaire; C Module compact
Q;
..0 = =
(2) Activité principale : Prod Production ; PS Prestation de Service
i: (3) Capacité journalière évaluée
~
( 4) Capacité potentielle estimée sur la base de 2000 h/an pour les petites rizeries industrielles et de 1500h pour les mini rizeries modulaires et les modules compacts
Les principales contraintes auxquelles ont à faire face les riziers dans l'exercice de leur activité
sont habituellement de nature technique mais également financière et organisationnelle. A
l'occasion des différentes visites réalisées sur le terrain, il est rapidement apparu évident que la
principale préoccupation des transformateurs rencontrés concernait, avant tout, les problèmes
d'approvisionnement en matière première. Cette difficulté est sans doute de nature
conjoncturelle car, il y a peu, le problème principal était surtout un problème de mévente du riz
local en raison, semble-t-il, d'une qualité d'usinage insuffisante.
Rouleaux
Sachant que l'optimum recommandé pour un bon usinage se situe à 13%-14%, de nombreux
riziers déplorent une trop forte humidité des grains à la collecte. Cela est sans doute possible
pour la récolte du riz irrigué qui a lieu en juin juillet, durant la saison des pluies, et qui peut
connaître d'éventuels problèmes de séchage. Cependant des mesures ont été faites avec un
humidimètre portatif (type SAMAP), le 7 juin, dans la région de Banzon, sur du riz paddy
apporté par les femmes qui montrent que les grains étaient normalement secs.
Assez peu de transformateurs disposent d'aires de séchage afin de procéder à une éventuelle
finition de séchage car beaucoup d'entre eux considèrent que c'est au producteur de sécher le
grain.
Fig. 26. Humidimètre portatif Fig. 27. Aire du séchage du paddy à Bagré
En saison sèche, par contre, la forte siccité des grains de paddy de la campagne d'hivernage
constitue sans doute une difficulté majeure de l'usinage car le vent sec de l'harmattan peut
conduire à un surséchage des grains.
Dans tous les cas, une dessiccation mal contrôlée du riz paddy peut occasionner des
phénomènes de clivage de l'amande du grain qui à l'usinage produisent un taux excessif de
brisures et donc une baisse du rendement d'usinage (les très fines brisures étant évacuées
avec les sons
Maintenance
Pour les raisons évoquées précédemment, les matériels laissent apparaître des usures rapides
et parfois prématurées (grilles ou tamis). Les pièces travaillantes comme les rouleaux doivent
être changées toutes les 50T à 70T soit tous les 3 à 5 jours lorsque les unités semi-industrielles
fonctionnent à plein régime. Les autres pièces qui nécessitent un remplacement fréquent sont
les courroies. Les riziers rencontrés n'ont pas précisément évoqué de difficultés de disponibilité
en pièces détachées de première nécessité (rouleaux, tamis, .. ) car beaucoup s'approvisionnent
auprès de !'équipementier OTE de Bobo Dioulasso
21
4.3.2. Contraintes économiques
L'étude des contraintes économiques des unités de transformation sera traitée dans le rapport
réalisé par le BAME
V) AMELIORATION DE LA QUALITE
Des actions de sensibilisation des producteurs aux problèmes de qualité du riz devraient être
poursuivies et des appuis techniques fournis en matière d'amélioration des techniques de
battage, et de séchage et de vannage-nettoyage pour la mise en œuvre de « bonnes
pratiques » post-récolte.
Etant donnée la petite taille des exploitations familiales, le battage traditionnel manuel reste
prédominant. Il est généralement pratiqué à la main en frappant les gerbes de paddy contre un
corps dur (bidon métallique, ... ). Les débits sont faibles et dépassent rarement 10 kg à 30 kg de
grain par heure et par personne selon les variétés de riz ou la technique utilisée. Selon la
qualité de l'aire de battage, des pertes peuvent être occasionnées par dispersion ou
enfouissement des grains autour de l'aire de battage. Dans bien des cas également les grains
battus peuvent être pollués par des impuretés diverses et notamment par des matières
minérales (sables, graviers, cailloux, .. .)
L'amélioration du battage pourrait être favorisée par l'appui à la réalisation d'aires de battage
cimentées et/ou la diffusion de bâches plastiques aux coopératives de producteurs. Des études
de développement du battage mécanisé devraient être entreprises pour identifier les possibilités
de diffusion de batteuses à riz : batteuses à pédales (type batteuse à boucles) et batteuses
motorisées (type llRI ou Votex) à construire localement
Fig. 28. Batteuse à boucles (doc. OTE) Fig. 29. Batteuse type IRRI (fabriquée par Sismar)
4
les critères technologiques sont ici aussi importants que les critères purement "agronomiques"
22
La technique traditionnelle de nettoyage la plus simple est le vannage qui permet d'éliminer les
impuretés légères par l'action du vent. Cette technique ne permet cependant pas de séparer les
impuretés lourdes (graviers, sables, ..) et l'on doit alors faire appel aux systèmes mécanisés.
L'utilisation de matériels de nettoyage au niveau villageois est rarement ressentie comme un
besoin en raison de l'absence, dans bien des cas, de normes de qualité pour l'achat des grains.
Cependant, afin d'améliorer la qualité du riz local, il conviendrait d'encourager la fabrication
locale et la vulgarisation de matériels simples aisément transportables tels que des vanneuses
et des tarares.
Fig. 30. Vanneuse chinoise (doc. OTE) Fig. 31. Tarare manuel
La bonne ou la mauvaise qualité des grains se révèle lors de l'usinage et l'on impute trop
souvent aux unités de transformation la piètre valeur du riz blanc obtenu alors que l'altération
de la qualité s'est souvent produite lors des séquences amont. Néanmoins une bonne gestion
technique des installations (maintenance correcte et bon réglage des machines) est ici
indispensable pour produire des riz de qualité. Les produits transformés par les rizeries doivent
en effet répondre aux exigences de qualité requises par les commerçants et les
consommateurs de manière à prospecter de nouveaux marchés notamment en zones urbaines
(riz entier, riz de qualité, ... ).
23
Comme cela a déjà été évoqué, certaines riziers auraient sans doute intérêt à s'équiper d'aires
de séchage afin pouvoir procéder, si nécessaire, à une finition de séchage de la matière
première notamment en saison humide et toutes devraient disposer d'humidimètres permettant
de vérifier l'état de siccité des grains.
5.3. Perspectives
- Identification de solutions pour valoriser la balle de riz et étude de leur faisabilité technico-
économique.
L'ensemble de ces activités devra nécessairement être réalisé en partenariat étroit avec des
opérateurs économiques. Les organisations de producteurs, de riziers, de transformatrices, de
commerçants devraient être associés au projet pour les phases de diagnostic et d'élaboration
de stratégies d'action même si des collaborations plus individualisées peuvent être engagées
pour des expérimentations.
CIRAD-DIST
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