1.5degree FR Final LR 2

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 24

Rapport Spécial du GIEC

Réchauffement à 1,5°C
Résumé à destination des enseignants
Coordinatrice
Lydie Lescarmontier (OCE, France)

Auteurs (par ordre alphabétique)


Eric Guilyardi (IPSL, France), Lydie
Lescarmontier (OCE, France), Robin
Matthews (Unité de support technique
du GIEC, groupe de travail I, France),
Sakina Pen Point (OCE, France), Anwar
Bhai Rumjaun (Mauritius Institute of
Education, Maurice), Jenny Schlüpmann
(Freie Universität Berlin, Allemagne), David
Wilgenbus (OCE, France)

Relecteurs (par ordre alphabétique)


Badin Borde (Siemens Stiftung, Allemagne),
Raphaëlle Kounkou-Arnaud (Météo-France,
France), Maria A. Martin (Potsdam Institute
for Climate Impact Research, Allemagne),
Christine Niewöhner (Siemens Stiftung,
Allemagne), Vincent Viguié (CIRED, France)

Remerciements
Unité de support technique du GIEC, groupe
de travail I, pour la mise à disposition
d’informations générales

Date de Publication
Avril 2019

Traduction
Lydie Lescarmontier (OCE, France)

Photos Ce travail (à l’exclusion


John Salvino (Couverture) des photos) a été publié
Patrick Hendry (page 9) sous la licence Creative
Bill Wegener (page 11 & 23) Commons suivante : libre
VanveenJf (page 13) de partage, d’utilisation et
NASA (page 16) adaptation sans utilisation
Juha Lakaniemi (page 17) commerciale.
John Westrock (page 21)

Graphisme
Mareva Sacoun

2 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
Sommaire

Introduction 5

A. Comprendre le changement climatique 7

B. Les impacts du changement climatique à +1,5°C et +2°C 14

C. Comment limiter le réchauffement à +1,5°C ? 18

D. Le changement climatique dans le cadre du développement durable 20

Glossaire 22

Ressources 23
« Chaque degré compte, chaque année compte et
chaque décision compte : ne pas agir aujourd’hui c’est
ajouter au fardeau des générations futures. Limiter le
réchauffement à 1,5°C n’est pas impossible mais né-
cessite une politique forte et immédiate. »
Valérie Masson-Delmotte, Co-présidente du groupe de
travail I du GIEC (8 Octobre 2018 – Intervention au Sénat)

4 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
Introduction
Qu’est ce que le GIEC ? —— Le groupe III se focalise sur les moyens de réduire
Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur les émissions de gaz à effet de serre (« Atténuation
l’Évolution du Climat (GIEC) est un organisme in- du changement climatique »).
tergouvernemental spécialisé sur l’étude des sci- Chaque rapport inclut un résumé pour les décideurs
ences liées au changement climatique. Établi en politiques.
1998 par les Nations Unies, son objectif est de fournir
aux décideurs politiques des évaluations régulières de Pourquoi produire un rapport sur 1,5°C de
l’état des connaissances scientifiques sur le change- réchauffement ?
ment climatique. Ces rapports incluent les impacts po- L’Accord de Paris, ratifié en décembre 2015, a été un
tentiels, les options d’adaptation et des solutions pour pivot historique dans les discussions internationales sur
réduire les émissions de gaz à effet de serre. le changement climatique. La plupart des principaux
pays émetteurs de gaz à effet de serre ont alors signé
Les rapports du GIEC présentent des projections de futurs cet accord, représentant à eux seuls 90% des émis-
changements climatiques basées sur différents scénarios sions globales. Le but de cet accord est de maintenir
d’émissions mondiales (augmentation continue, réduction un réchauffement climatique bien inférieur à 2°C et de
rapide, …) et les risques afférents pour poursuivre les efforts pour limiter
les populations et les écosystèmes. Concepts de base : réchauffement l’augmentation de température à
Alors qu’ils établissent des options de 1,5°C. L’Accord de Paris traite des
réponses à ces changements, ainsi
de la planète, gaz à effet de réductions d’émissions, de l’a-
que leurs implications, ces rapports serre, effet de serre anthropique, daptation et des moyens liés à ces
ne sont pas prescriptifs. Ils mettent groupes de travail du GIEC efforts. Cet objectif climatique est
à disposition des décideurs un en- plus ambitieux que ceux proposés
semble d’options, mais ne leur disent pas lesquelles choisir. lors des précédentes discussions internationales, qui
Les évaluations du GIEC sont écrites par des centaines s’étaient limitées à un objectif de +2°C.
de scientifiques internationaux, reconnus pour leur ex-
pertise, avant d’être adoptées par les gouvernements C’est dans ce contexte que le GIEC a été invité à
des 195 pays membres. Le GIEC ne conduit pas ses pro- produire un nouveau rapport intitulé « Rapport Spécial,
pres recherches scientifiques  ; il construit son travail sur des réchauffement à 1,5°C » comblant le manque de con-
publications existantes. naissances scientifiques en phase avec ce nouvel objec-
tif. Ce rapport, dont l’élaboration a nécessité deux an-
Le rapport d’évaluation principal du GIEC sort tous les nées de travail, a été écrit par 74 scientifiques de 40 pays
six ans et est rythmé par des rapports spéciaux plus différents. Il a été finalisé et adopté par les gouverne-
spécifiques. Trois rapports spéciaux seront publiés au ments membres du GIEC en Corée en octobre 2018.
cours de ce sixième cycle d’évaluation :
—— Réchauffement climatique à 1,5°C Le document présenté ci-dessous est un résumé du
—— Changement climatique et utilisation des sols Rapport Spécial, réchauffement à 1,5°C, destiné aux
—— Océan & cryosphère dans un climat en évolution enseignants. Il est présenté avec une sélection d’acti-
vités de classe et d’exercices.
Les auteurs des rapports se répartissent en trois
groupes de travail :
Activité de classe
—— Le groupe I s’intéresse aux changements passés et
futurs du système climatique et du cycle du carbone
(« La base scientifique physique ») QUESTION
—— Le groupe II traite des impacts passés et futurs et Pourquoi le rapport du GIEC est appelé « Rapport à 1,5°C » ?
des options pour s’y adapter (« Impacts, adaptations
et vulnérabilités).

5 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
LES SCIENCES CLIMATIQUES
CONTENUES DANS LE RAPPORT 1,5°C

6 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
A. Comprendre le changement climatique

Les émissions de gaz à effet de serre, passées,


présentes et futures
Révolution industrielle L’ensemble de ces facteurs ont entraîné une augmen-
Au cours du 19e siècle, les progrès en science et en tation rapide de la consommation de carburant fossiles
technologie ont mené à une révolution industrielle. et par conséquent de l’émission de gaz à effet de serre.
Initiée en Grande Bretagne, l’industrialisation s’est en-
suite étendue à toute l’Europe puis au reste du monde. L’effet de serre – Comment changeons-nous
L’industrie, les transports et l’agriculture se sont alors notre climat ?
développés, en lien avec l’aug- La lumière du soleil traverse l’atmosphère et réchauffe
mentation de la population la surface de la Terre, générant une émission de ray-
globale permise par les onnement infrarouge. Une partie de cette chaleur,
progrès de l’hygiène et renvoyée vers l’espace, est ensuite piégée dans l’at-
de la médecine. mosphère par les gaz à effet de serre, puis ré-émise
vers la surface de la Terre. Ces gaz à effet de serre
comprennent la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone,
le méthane, l’oxyde d’azote et l’ozone. Ils se com-
portent ainsi comme une « couverture », pié-
Une partie de l’énergie
émise par le soleil est L’énergie provenant du soleil geant la chaleur et entraînant une aug-
renvoyée vers l’espace et traversant l’atmosphère mentation de la température de la
atteint la surface de la Terre basse atmosphère. Sans les gaz
à effet de serre, la tempéra
ture moyenne de la surface
CO2 de la Terre serait de -18°C,
et non de 15°C comme
c’est le cas actuellement.
CH4

H2O
RAYONNEMENT
INFRAROUGE

La surface de la Terre est Les gaz à effet de serre piègent


réchauffée par la lumière du Fonctionnement de l’effet de serre
une partie du rayonnement
soleil et émet un rayonnement infrarouge Adapté d’une infographie originale de Lannis
infrarouge renvoyé en partie
https ://fr.wikimini.org/
vers l’espace

7 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
Les gaz à effet de serre (GES) émis par les activités activités humaines depuis la révolution industri-
humaines augmentent l’épaisseur de la « couverture at- elle (i.e. depuis la période « préindustrielle »)
mosphérique », entraînant l’augmentation de la tempéra ont entraîné un réchauffement de 1,0°C.
ture globale. Ce phénomène est appelé changement Si ces émissions continuent à la vitesse
climatique. (Le réchauffement climatique correspond à actuelle, nous atteindrons sûrement 1,5°C
la traduction de l’anglais « global warming ». En français de réchauffement entre 2030 et 2052 et
et dans ce document, nous préférons utiliser le terme donc un réchauffement de 0,5°C à partir
« changement climatique » car, comme nous le verrons, de la température actuelle.
le réchauffement induit un changement plus général du
climat, en modifiant par exemple les précipitations).
Jusqu’à aujourd’hui, les émissions générées par les Taux de réchauffement
actuel

2.00
Changement de la température globale

1.75
relative à la période 1850-1900 (°C)

1.50

1.25

1.00
Réchauffement induit par Incertitude climatique pour
0.75 les activités humaines une trajectoire 1.5°C

0.50
2018
0.25

0.00
1960 1980 2000 2020 2040 2060 2080 2100
Le réchauffement induit par les activités humaines a approximativement atteint 1°C au-dessus du niveau
préindustriel en 2017. Au taux actuel, le réchauffement global devrait atteindre 1,5°C autour de 2040.
Adapté du rapport spécial sur le réchauffement climatique de 1,5°C (GIEC)

Activité de classe

EXERCICE Qu’est-ce que le climat et quelle est sa différence avec la météo?


Cherche la définition du climat sur le site de Météo-France.
Mots clés : 30 ans, température, précipitation, atmosphère.
Le climat au sens strict est habituellement défini comme la moyenne des conditions météorologiques sur une période ou sur une région donnée.
Plus rigoureusement, le climat est déterminé grâce à la moyenne et la variabilité de certains paramètres sur une période de temps allant de
plusieurs mois à plusieurs milliers ou millions d’années. Le climat nous dit quels vêtements acheter, la météo nous dit quels vêtements porter.
Ces paramètres (variables de surface telles que la température, les précipitations et le vent) sont habituellement moyennés sur une période
de 30 ans. Le climat dans un sens plus général est l’état, incluant une description statistique, du système climatique.

QUESTION Qu’est-ce qu’un gaz à effet de serre ?


Établissez une liste des différents gaz à effet de serre. Explique comment ils sont produits.

EXERCICE Expliquez l’effet de serre en utilisant un schéma et un texte court.


Utilise les mots suivants : émission, absorption, réflexion, rayonnement infrarouge, atmosphère, surface de la Terre.
Explique la différence entre l’effet de serre naturel et anthropique ? (Anthropique signifiant « qui résulte d’activités humaines »)

8 | Office for Climate Education RAPPORT SPÉCIAL DU GIEC «RÉCHAUFFEMENT À 1.5°C» — RÉSUMÉ À DESTINATION DES ENSEIGNANTS
Activité de classe

EXERCICE Compare les potentiels de réchauffement du méthane, de l’oxyde d’azote et des hydrofluorocarbures avec celui du CO2.
Voir par exemple, table 8.7 du rapport du GIEC AR5, chapitre 8, p. 714 :
http ://www.climatechange2013.org/images/report/WG1AR5_Chapter08_FINAL.pdf

EXERCICE Explique ce que signifie « changement climatique ».

QUESTION Du CO2 est émis chaque fois que nous brûlons des combustibles fossiles. Comment pouvons-nous réduire nos émissions de
CO2 ? Comment pouvons-nous réduire nos émissions d’autres gaz à effet de serre tels que le méthane (CH4) et l’oxyde d’azote (N20) ?
Mots clés : Production de biogaz, reforestation, moins de fertilisants en agriculture, énergie renouvelable, économie d’énergie.

EXERCICE Explique la relation entre les hydrofluorocarbures, la couche d’ozone et le changement climatique.

L’inertie climatique L’Accord de Paris


Même si nous stoppions dès maintenant toutes nos En signant l’Accord de Paris, 195 pays se sont engagés
émissions de dioxyde de carbone (CO2), la température à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de
globale se stabiliserait mais ne diminuerait pas. Il faudrait 2°C, et si possible en dessous de 1,5°C. Cependant, la
compter des centaines voire des milliers d’années pour limitation du réchauffement climatique à 1,5°C, même si
que le CO2 déjà présent dans l’atmosphère disparaisse elle n’est pas impossible, requiert des mesures fortes et
par des procédés naturels. Pendant ce temps d’élimina- immédiates.
tion, le niveau de la mer continuerait donc à augmenter, Dans cette idée, il nous faudrait à la fois réduire nos émis-
conséquence de l’expansion thermique de l’eau des sions de CO2 à quasiment zéro au cours de la prochaine
océans. Il faudrait alors retirer activement du CO2 de dizaine d’années. Cet objectif pourra être atteint grâce
l’atmosphère pour réduire les températures globales au à des efforts importants et soutenus dans toutes les ré-
niveau préindustriel. gions du monde et tous les secteurs économiques.

Activité de classe

EXERCICE Recherche les « durées de vie » des diffé-


rents gaz à effet de serre
« La durée de vie » signifie la durée moyenne pendant
laquelle un gaz reste présent dans l’atmosphère. Utilise
cette information pour expliquer pourquoi le changement
climatique « persistera pendant plusieurs centaines à
plusieurs milliers d’années ».

9 | Office for Climate Education RAPPORT SPÉCIAL DU GIEC «RÉCHAUFFEMENT À 1.5°C» — RÉSUMÉ À DESTINATION DES ENSEIGNANTS
Les impacts climatiques et l’adaptation
Le changement climatique entraîne des bouleverse- Activité de classe
ments du système climatique qui affectent déjà les hu-
mains, les plantes, les animaux et les écosystèmes de
façon générale. Ces impacts physiques sont simultanés EXERCICE Regardez la carte dont le lien est ci-dessous. Cette
et peuvent interagir avec des facteurs non climatiques carte montre l’augmentation du nombre de « nuits tropicales »
tels que la pollution. (Tmin ≥ 20°C) et de journées chaudes (Tmax ≥ 35°C) en Europe.
Combien de nuits tropicales/journées chaudes seront ap-
Dans la suite de ce document nous détaillerons les proximativement enregistrées sur la période 2071-2100
différents types d’impacts climatiques, et la vulnéra- comparées à la période 1961-1990 ?
bilité de certaines régions par rapport à d’autres. Dans —— Dans le Sud du Portugal ?
un grand nombre de cas, nous pouvons agir grâce à la —— Dans le Nord de l’Allemagne ?
planification et l’implémentation de mesures permet- —— En Norvège ?
tant de réduire ces impacts. C’est ce qu’on appelle l’a- Source : Agence européenne pour l’environnement
daptation. Puisque cette adaptation s’intègre dans une https ://www.eea.europa.eu/data-and-maps/
échelle locale ou régionale, la connaissance des popu- figures/#c0=15&c5=&c15=all&b_start=0
lations indigènes peut jouer un rôle important. Nous in-
troduirons ci-après ce concept en parallèle de la notion
d’incertitude liée au changement du climat. Augmentation des bouleversements liés au
changement climatique
Impacts physiques Sous l’effet du changement climatique, le cycle de l’eau
Par « réchauffement » ou « changement » climatique, s’intensifie. De manière générale, les régions les plus
nous considérons l’augmentation de la température sèches deviennent encore plus sèches par l’augmenta-
moyenne de surface de notre planète. Cependant, tion de l’évaporation, et les zones les plus humides de-
certaines régions se réchauffent plus que d’autres. viennent encore plus humides.
Par exemple, le réchauffement est plus important
en Arctique qu’en Antarctique, même si de manière L’augmentation du niveau marin est liée à la fonte des
générale il est plus important sur les continents que sur glaciers continentaux (glaciers de montagne et calottes de
les océans. Entre 2006 à 2015, 20 à 40% de la pop- glace), et l’expansion thermique des océans. Lorsque l’océan
ulation globale a connu un réchauffement de 1,5°C au se réchauffe, son volume augmente au cours d’un processus
cours d’au moins une saison. que l’on appelle l’expansion thermique et qui intervient quelle
que soit l’ampleur du réchauffement de l’eau. L’eau de la
Le changement climatique se manifeste sur deux fonte des glaces continentales est drainée jusqu’aux océans
échelles de temps différentes : sur des événements ex- et contribue au reste de la hausse du niveau marin.
trêmes précis, comme par exemple les ouragans, ainsi
qu’à travers des changements progressifs s’installant On observe un déclin régulier de l’étendue et de l’épaisseur
sur plusieurs décennies tels que l’augmentation du de la banquise Arctique depuis 1979. Il faut rappeler ici que
niveau marin. Ces phénomènes, sur deux échelles de la banquise, flottant sur l’eau, ne participe pas à la hausse
temps différentes, peuvent interagir et se renforcer (i.e. du niveau marin.
des inondations dues à des tempêtes plus intenses ainsi
qu’à une augmentation du niveau marin à long terme). En plus de son effet sur le réchauffement, l’accumulation
de CO2 dans l’atmosphère a un second impact direct. Le
Les évènements extrêmes et le changement CO2 se dissout dans l’océan et réagit avec l’eau de manière
climatique à former de l’acide carbonique. Ce processus est appelé :
Le changement climatique devrait entraîner une aug- l’acidification des océans.
mentation de l’intensité et de la fréquence des évène-
ments extrêmes tels que les vagues de chaleur, les for- Activité de classe
tes pluies, les inondations et les sécheresses.
Les ouragans les plus intenses devraient devenir plus
fréquents pour un réchauffement important, même si au EXERCICE Recherchez : Qu’est ce qui cause l’augmenta-
total le nombre d’ouragans devrait diminuer. tion du niveau marin ?

10 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
Impacts et adaptation des systèmes humains Une difficulté majeure dans l’adaptation au changement
Le changement climatique peut potentiellement im- climatique réside dans le fait que les changements fu-
pacter négativement un grand nombre d’activités turs restent incertains. Prenons par exemple la hausse du
humaines, et de tels effets sont déjà observables. Des niveau marin. Les plus grands contributeurs potentiels à
évènements extrêmes plus fréquents peuvent nuire cette hausse sont les calottes du Groenland et de l’Antarc-
aux récoltes, tandis que l’augmentation des températ- tique, qui représentent la plus grande quantité de glace
ures favorise la propagation de maladies infectieuses continentale (avec une épaisseur moyenne de 2,5 km pour
dans de nouvelles régions qui étaient pour l’instant l’Antarctique et 2 km pour le Groenland). Cependant, les es-
épargnées. La disponibilité de l’eau douce peut être im- timations de l’importance de leur fonte, et donc de leur con-
pactée par la fonte des glaciers et le changement des tribution à l’augmentation du niveau des mers, dépendent
régimes de précipitations. La hausse du niveau marin en partie de la quantité de CO2 qui sera émise dans l’at-
a, quant à elle, un grand nombre de conséquences, mosphère dans le futur. Actuellement, ces estimations vont
telles que l’érosion côtière, l’infiltration d’eau salée dans de 25 cm jusqu’à plus d’un mètre en 2100. Par ailleurs,
les réservoirs souterrains et les estuaires, affectant les des incertitudes persistent sur la sensibilité du système cli-
terres arables ainsi que les ressources en eau douce. matique, c’est-à-dire sur l’ampleur du réchauffement causé
par une certaine augmentation de quantité de CO2.
Même si certains petits bénéfices peuvent être observés
(allongement de la période de croissance des cultures Une difficulté additionnelle pour mettre en place des
dans certains endroits par exemple), nous devons garder stratégies d’adaptation au changement climatique, telles
en tête que les impacts climatiques sont généralement que la construction de protections côtières, est que la
néfastes aux humains et aux écosystèmes. Ces change- mise en place de telles mesures présente parfois des
ments n’ont par ailleurs pas lieu de façon isolée mais in- risques et peuvent entraîner une augmentation des émis-
teragissent avec d’autres facteurs parfois externes. Par sions. Les implications en termes de développement dur-
exemple, la surconsommation d’eau à un endroit donné, able, incluant la sécurité alimentaire, l’approvisionnement
peut rendre une population plus vulnérable pendant une en eau ou la sécurité humaine, doivent aussi être prises en
période de sécheresse. compte.

La façon dont le changement d’un paramètre climatique Activité de classe


affecte une région en particulier ne dépend pas seule-
ment de l’amplitude de ce changement, mais aussi de
l’importance de ce paramètre pour cette région (en EXERCICE Réfléchis à des mesures d’adaptation et de
d’autres termes son « exposition »), de la vulnérabil- réduction d’émission de gaz à effet de serre à la maison,
ité de sa population et de la façon dont l’infrastructure à l’échelle de votre ville ou de votre pays.
sera impactée. En ce qui concerne la hausse du niveau Voici quelques idées sur la plateforme de l’Adaptation
marin, les populations les plus exposées sont celles Climatique Européenne : https ://www.eea.europa.eu/fr/
vivant dans les régions côtières et sur les îles de faible themes/adaptation-au-changement-climatique
relief. S’agissant des sécheresses, les populations di-
rectement dépendantes de l’agriculture seront parmi
les plus vulnérables car les plus sensibles aux change-
ments de température et de précipitations.

De façon générale, les populations les plus vulnérables


sont les plus pauvres et les plus défavorisées.

L’exposition et la vulnérabilité d’une région et de sa


population peuvent aussi changer au cours du temps.
Par exemple, la vulnérabilité peut être réduite à travers
le développement économique, la diversification et de
manière générale grâce à des efforts d’adaptation au
changement climatique, tandis que l’exposition peut
être réduite en déplaçant des populations et en modifi-
ant des infrastructures.

11 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
Impacts sur les écosystèmes et adaptation (par exemple la protection côtière dans le cas des récifs
biologique coralliens).
Le changement climatique impacte déjà, et continuera L’acidification des océans est un autre exemple bien
à impacter, les écosystèmes et la biodiversité en connu de la façon dont le changement climatique peut
général. Il affecte l’habitat des plantes et des animaux, affecter la biodiversité. L’acidification entraine un grand
qui peuvent alors migrer, s’adapter ou disparaître. De nombre de conséquences néfastes pour les orga-
façon générale, les espèces migrent vers des environ- nismes marins, à la fois sur le système immunitaire
nements plus froids, vers les pôles, vers les sommets des coquillages et sur la formation des squelettes
ou dans des grandes profondeurs dans le cas des coralliens et de certains types de plancton.
océans. Cependant certaines espèces ne sont pas en
mesure de se déplacer (i.e. à cause de la fragmenta- L’effet du réchauffement sur la biodiversité dépend de
tion des habitats, de la compétition avec de nouvelles la température éventuellement atteinte et de la vitesse
espèces dans le nouvel habitat) ou ne sont simplement à laquelle elle sera atteinte. Plus ce réchauffement
pas capables de se déplacer assez rapidement. est grand et rapide, plus les impacts sont impor-
tants. Un changement climatique rapides réduit les
L’adaptation biologique inclut des changements dans chances que les espèces puissent s’adapter, par
les rythmes saisonniers (i.e. l’apparition des fleurs manque de temps.
ou des bourgeons) et l’évolution. L’ensemble de ces
changements peut altérer la structure des écosys- La prochaine section explore l’importance des risques
tèmes, affectant les services rendus aux êtres humains liés à un réchauffement de 1,5°C ou plus.

EUROPE
AMÉRIQUE DU NORD
ASIE

AFRIQUE

PETITES ÎLES

AMÉRIQUE CENTRALE ET
AMÉRIQUE DU SUD AUSTRALASIE
RÉGIONS POLAIRES
(Arctique et Antarctique)

Impacts observés et attribués au changement climatique pour :


Les systèmes physiques Les systèmes biologiques Les systèmes humains et gérés

Glaciers, neige, glace et/ou permafrost Écosystèmes terrestres Production agricole

Rivières, lacs, inondations et/ou sécheresse Incendies Subsistance, santé et/ou économie

Érosion côtière et/ou effets de la hausse Écosystèmes marins


du niveau de la mer

Répartition des impacts attribués au changement climatique basés sur la littérature scientifique disponible
Adapté du Rapport Spécial sur le réchauffement climatique de 1,5°C (GIEC)
Nous choisissons de représenter les impacts qui adviendront avec un haut niveau de probabilité

12 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
POUR RÉSUMER :

Les activités humaines ont entraîné une augmenta-


tion de la température moyenne globale de 1,0°C au
cours des 150 dernières années.

Le réchauffement atteindra probablement 1,5°C


entre 2030 et 2052, s’il continue à la même vitesse.

Le CO2 que nous émettons restera dans l’atmos-


phère pendant plusieurs siècles voire millénaires,
maintenant une température plus chaude, même
après l’arrêt total des émissions.

Le changement climatique se manifeste à différentes


échelles de temps, à la fois par des évènements ex-
trêmes à court terme ainsi que par des effets de long
terme tels que la hausse du niveau marin, la fonte
des glaciers et des calottes ainsi que des modifica-
tions de la biodiversité.

Le niveau d’impact du changement climatique pour


une région donnée dépend non seulement de la
vitesse et de l’ampleur des changements des variables
climatiques, mais aussi de l’exposition et de la vulné-
rabilité de la région à ces changements. L’adaptation
est difficile car nous ne pouvons prédire exactement
la façon dont le climat va changer à un endroit précis.

Activité de classe

EXERCICE Nous savons que la température mondiale a augmenté d’environ 1.0°C depuis la période préindustrielle. Nous savons égale-
ment que le réchauffement climatique va sûrement atteindre les 1,5°C entre 2030 et 2052 s’il continue à la vitesse actuelle.
Calculez la vitesse de réchauffement.
Quelques indices :
1. Prends des chiffres concrets : par exemple, pour « 2030-2052 » prenez 2036.
2. Divise cet exercice en deux étapes : jusqu’à 2018, l’augmentation de la température globale était de 1,0°C.
• Il y a uniquement 0,5°C manquant pour atteindre 1,5°C
• Une augmentation de 0,5°C entre 2018 et 2036 correspond à un taux de réchauffement de 0,5°C / (2036 – 2018) = 0,028°C par an
(ou 0,28°C pour 10 ans)
Solution : La vitesse de réchauffement est de 0,028°C par an.

EXERCICE Regarde la carte ci-dessous montrant la vulnérabilité potentielle au changement climatique et le niveau de préparation dans
différents pays :
https ://www.monde-diplomatique.fr/cartes/vulnerabilite-climat
Quelles régions sont particulièrement vulnérables au changement climatique ?
Réponds avec des justifications claires et des arguments.

13 | Office for Climate Education RAPPORT SPÉCIAL DU GIEC «RÉCHAUFFEMENT À 1.5°C» — RÉSUMÉ À DESTINATION DES ENSEIGNANTS
B.Les impacts du changement climatique
à +1,5°C et +2°C

L’amplitude du réchauffement climatique dépend à la Hausse du niveau marin


fois des émissions de gaz à effet de serre passées, ainsi La hausse du niveau marin en 2100 sera plus impor-
que des émissions futures. De manière générale, plus le tante de 10 cm si le réchauffement global atteint 2,0°C
réchauffement est intense, plus les risques et impacts au lieu de 1,5°C. Elle entraînera alors le déplace-
seront importants. ment de plus de 10,4 millions de personnes supplé-
mentaires. Au-delà de +1,5°C, il existe un fort risque
Un réchauffement climatique de 2°C aurait des im- d’instabilité des calottes glaciaires, qui pourrait en-
pacts significativement plus importants qu’à 1,5°C. traîner une augmentation de plusieurs mètres du niveau
Des exemples spécifiques issus du rapport 1,5°C du marin sur plusieurs siècles, voire plusieurs millénaires.
GIEC sont présentés ci-dessous.
Comme expliqué dans la Section A, même si nous arrê-
Impacts à 1,5°C de réchauffement ou plus tions aujourd’hui nos émissions de gaz à effet de serre,
Les évènements extrêmes
le niveau marin continuerait d’augmenter, en raison de
A ces niveaux de réchauffement, les pics de tempéra- l’inertie de l’océan.
ture à l’échelle locale peuvent augmenter plus ra-
pidement que le réchauffement moyen de la planète. Activité de classe
Par exemple, pour une augmentation de la température
de 0,5°C à échelle globale, la température la plus haute
atteinte pendant les vagues de chaleur peut être deux à QUESTION Pourquoi la diminution de la surface de glace
trois fois plus importante. Trois fois plus de personnes arctique est une menace pour la survie des ours polaires ?
(420 millions de personnes) seraient exposées à des
vagues de chaleur sévères au moins une fois tous les 5
Espèces, écosystèmes et production alimentaire
ans. Les régions les plus impactées seraient la Méditer-
ranée et l’Afrique Sub-Saharienne. Sur la surface terrestre, la surface des écosystèmes
subissant des modifications majeures serait 50% plus
Ce réchauffement aurait des impacts pour la santé pu- faible avec un réchauffement limité à +1,5°C comparé
blique, particulièrement dans les villes qui ont tendance à +2°C. En outre, les extinctions d’espèces vivantes
à être artificiellement plus chaudes à cause d’un effet seraient beaucoup plus faibles à +1,5°C qu’à +2°C.
« d’îlot de chaleur urbain » créé par les habitations et les
routes. Un réchauffement à +2°C plutôt qu’à +1,5°C en- En ce qui concerne les récifs coralliens, le pronostic
traîne un risque de sécheresse plus important en Médi- est déjà dramatique à +1,5°C, et devient véritablement
terranée et en Afrique du Sud, tandis qu’à l’échelle glo- catastrophique à +2°C. Environ 70 à 90% des récifs
bale 200 à 300 millions de personnes supplémentaires coralliens devraient disparaître à +1,5°C contre 99%
seraient exposées à des déficits d’approvisionnement à +2°C. Aujourd’hui, 30% des coraux sont déjà endom-
en eau. Dans le même temps, les épisodes de fortes magés par l’élévation de la température des océans et
précipitations devraient apparaître plus souvent à des par leur acidification.
hautes latitudes dans l’hémisphère nord.

14 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
Les rendements des principales cultures vivrières de
maïs, de riz et de blé seraient moins réduits à +1,5°C
Intensité des vagues de chaleur qu’à +2°C, tandis que les rendements halieutiques de-
À +1,5°C : des vagues de chaleur plus chaudes de 3°C
vraient chuter deux fois moins à +1,5°C qu’à +2°C.
À +2°C : des vagues de chaleur plus chaudes de 4°C

Acidification des océans

L’acidification des océans est également plus limitée à


Pluies torrentielles +1,5°C de réchauffement qu’à +2°C, car le niveau de
Risque plus élevé à 2°C qu’à 1,5°C dans
les hautes latitudes de l’hémisphère Nord, CO2 dans l’atmosphère y est plus faible.
L’Asie de l’Est et l’Amérique du Nord
Activité de classe

Perte de biodiversité
Perte de plus de la moitié de l’habitat EXPERIENCE Mets en place une expérience pour mon-
naturel pour ... trer que les émissions de CO2 augmentent l’acidité des
— 4% des vertébrés à +1,5°C
contre 8% à +2°C
océans.
— 6% des insectes à +1,5°C Voir par exemple, la séance « Émissions de CO2 et acidifica-
contre 18% à +2°C tion des océans », tirée du module pédagogique de La main
— 8% des plantes à +1,5°C
à la pâte « L’Océan, ma planète et moi ! ».
contre 16% à +2°C Cultures céréalières
Baisse de rendement plus
important à +2°C, QUESTION Quelles sont les causes et les conséquences
notamment en Afrique du blanchissement des coraux ?
subsaharienne, Asie du
Sud-est et Amerique latine

Adaptation à +1,5°C vs +2°C


D’une manière générale, les changements climatiques
sont plus marqués pour une température de +2°C com-
parée à +1,5°C, entraînant des risques plus importants
pour la subsistance, la sécurité alimentaire, l’accès à
Coraux
Perte de récif coralliens ...
l’eau, la santé et la sécurité humaine, ainsi que pour la
... de 70 à 90% à +1,5°C croissance économique.
... jusqu’à 99% à +2°C
Les impacts étant plus importants pour une aug-
Hausse du niveau de la mer mentation de la température de +2°C comparée à
À +1,5°C :
De 26 cm à 77 cm d’ici à 2100 +1,5°C, les efforts d’adaptation seront également
À +2°C : plus importants pour y faire face.
10 cm de plus
10 millions de personnes Il est nécessaire d’ajouter que même à +1,5°C, la vitesse
menacées en plus
et le rythme des changements peuvent dépasser les
Pêche capacités d’adaptation des sociétés humaines. Par ex-
Prise annuelle de poissons réduite de ...
emple, si l’on considère l’élévation du niveau marin, les
... 1,5 million de tonnes à +1,5°C
... plus de 3 millions de tonnes à +2°C populations de certaines îles de basse altitude devront
certainement se déplacer de façon permanente.

Banquise arctique
Fonte complète de la banquise en été ...
... 1 fois par siècle à +1,5°C
... 1 fois par décennie à +2°C

Impact d’un réchauffement climatique


à +1,5°C ou +2°C
Source : GIEC, rapport octobre 2018. Infographie Le Monde

15 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
RÉGIONS POLAIRES (ARCTIQUE ET ANTARCTIQUE) Défis sans précédents liés
Risques pour la santé essentiellement à la vitesse
Risques pour les écosystèmes et le bien-être du changement

AMÉRIQUE DU NORD Augmentation des dommages EUROPE ASIE


Augmentation des liés aux inondations des rivières
dommages liés aux et zones côtières Augmentation des
Augmentation des inondations des rivières dommages liés aux
dommages liés aux Mortalité humaine et zones côtières Augmentation des
dommages liés aux inondations impactant Diminution de l’accès
incendies liée à la chaleur urbaines les infrastructures, les à l’eau et à la
évènements extrêmes
Augmentation des de chaleur et aux moyens de subsistance Mortalité humaine nourriture liée à
restrictions en eau incendies et les installations liée à la chaleur la sécheresse

L’OCÉAN
AFRIQUE
Déplacement et
réduction des Augmentation du stress
prises des pêches AMÉRIQUE CENTRALE ET AMÉRIQUE DU SUD sur les ressources
potentielles aux en eau
basses latitudes Réduction de la disponibilité en eau
et augmentation des inondations et PETITES ÎLES AUSTRALASIE
des glissements de terrain
Perte des moyens de
Diminution de la productivité subsistance, des infrastructures, Changement significatif de la composition
Augmentation du des cultures, des moyens de des services écosystémiques et de la structure des systèmes de récifs coralliens
blanchissement et de la subsistance et de la sécurité et de la stabilité
disparition massive Réduction de la production et alimentaire économique
des coraux de la qualité de la nourriture
Augmentation des Augmentation des
dommages liés aux risques pour les
Développement des maladies inondations, aux infrastructures côtières
Inondations côtières Développement des maladies à à transmission vectorielle et Risques pour les régions infrastructures et aux et les écosystèmes
et perte d’habitat transmission vectorielle des maladies hydriques côtières de basse altitude installations de basse altitude

non évalué

Représentation des risques majeurs de chaque région pour


Niveau de risque
Les systèmes physiques Les systèmes biologiques Les systèmes humains et gérés Très bas Moyen Très haut
Glaciers, Rivières, lacs, Érosions côtières Moyens de
neige, inondations Écosystèmes Écosystèmes Production subsistance, 1,5°C
et/ou effets de la Incendies
glace et/ou et/ou terrestres marins agricole santé et
hausse du niveau 2°C
permafrost sécheresses de la mer économie

Principaux risques régionaux et potentiel de réduction des risques avec l’adaptation actuelle
Adapté du Rapport Spécial sur le réchauffement climatique de 1,5°C (GIEC)

Activité de classe

EXERCICE Nomme des impacts du réchauffement cli-


matique sur les écosystèmes côtiers
Mots clés : inondation, érosion, etc…

EXERCICE Nomme les services rendus par certains


écosystèmes aux humains
Mots clés : Pollinisation des cultures, provision d’eau
douce, de nourriture, puits de carbone, tourisme, etc…

16 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
POUR RÉSUMER

Un réchauffement de la planète de 1,5°C n’est pas sans


risques et entraînera d’importants impacts. Toutefois, les
risques associés à ce réchauffement sont nettement in-
férieurs à ceux d’un réchauffement de +2°C. L’adapta-
tion reste nécessaire que ce soit à +1,5°C ou +2°C, mais
plus le réchauffement est important et plus l’adaptation
doit être importante. Dans tous les cas, les capacités
d’adaptation des sociétés humaines seront limitées.

Les changements et leurs impacts sont différents selon


les endroits.

Si l’on compare un réchauffement de +1,5°C par rap-


port à +2°C :
—— les vagues de chaleur seraient moins fréquentes
avec des maximums de températures plus faibles
—— le niveau marin serait de 10 cm plus bas. Par
conséquent, les îles et les côtes de faible élévation
auraient plus de possibilités d’adaptation ;
—— la banquise serait présente toute l’année, alors
qu’elle disparaîtrait en été à +2°C ;
—— les impacts sur la biodiversité (y compris la perte de
biodiversité), sur les sols, l’apport en eau douce et
les écosystèmes côtiers, seraient plus faibles. De
manière générale, en limitant le réchauffement nous
conserverions aussi davantage de services rendus
par la nature aux êtres humains (pollinisation, eau
potable, etc…) ;
—— l’océan serait moins acide, ce qui réduirait les
risques qui en découlent impactant la biodiversité
et les écosystèmes marins - y compris sur les ser-
vices tels que la pêche.

17 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
C.Comment limiter le réchauffement
à 1,5°C ?

Plus nous rejetterons de CO2 et d’autres gaz à effet de serre élimination du CO2 de l’atmosphère. Cependant, cette
dans l’atmosphère, plus la température mondiale augmen- méthode (nommée BECCS) ne serait efficace que si elle était
tera. Malheureusement, la lente élimination du CO2 présent implémentée à grande échelle. Le risque serait alors une
dans l’atmosphère signifie que la température mondiale concurrence dans l’utilisation des terres entre la production
restera plus chaude qu’aujourd’hui pendant des siècles, alimentaire et la production de carburant. Il est également
voire des millénaires, et ceci même après l’arrêt complet difficile de savoir dans quelle mesure cette méthode fonc-
des émissions de CO2. tionnerait à grande échelle. En conclusion, une réduction
plus forte des émissions serait nécessaire pour éviter des
Le but des négociations climatiques internationales au- méthodes d’élimination du dioxyde de carbone dont l’ef-
jourd’hui n’est pas de réduire les températures mondiales ficacité et l’absence de risque ne sont pas avérées.
à ce qu’elles étaient avant la ré-
volution industrielle, mais de limiter Pour stabiliser la température L’objectif de l’Accord de Paris
l’ampleur du réchauffement en sta- est de limiter le réchauffement
bilisant la température globale à un
mondiale, nous devons cesser à un maximum de 2°C (donc à
certain niveau. efficacement d’émettre du CO2 1°C de plus qu’aujourd’hui) et si
dans l’atmosphère. possible à 1,5°C (0,5°C de plus
Pour atteindre cet objectif, il nous qu’aujourd’hui). Nous ne sommes
faut arrêter d’émettre du CO2 dans la l’atmosphère, ou ré- pourtant pas sur la bonne voie pour limiter le réchauffe-
duire considérablement nos émissions tout en compensant ment à 1,5°C. Pour l’instant, les engagements actuels
les émissions restantes par de la captation de CO2. de réduction des émissions pris par les nations dans
l’Accord de Paris, conduiraient à un réchauffement de
Élimination du dioxyde de carbone 3-4°C d’ici la fin de ce siècle.
L’élimination du CO2 de l’atmosphère peut se faire grâce à
des moyens biologiques ou technologiques. Dans les mo- Heureusement, l’Accord de Paris dispose d’un mécanisme
yens dits biologiques, on comprend la plantation d’arbres et qui permet aux pays de revoir petit à petit à la hausse leurs
la restauration des écosystèmes de manière plus générale. ambitions en matière de réduction des émissions.
Les moyens technologiques peuvent être par exemple la
capture directe du CO2 dans l’air grâce à des procédés Dépassement (overshoot)
chimiques, la transformation du CO2 sous forme liquide Limiter le réchauffement à une certaine valeur (par exemple
pour son stockage souterrain etc… Il faut quand même +1,5°C) au cours des prochaines décennies peut se faire
ajouter que ces techniques sont seulement en cours de selon deux types de trajectoires différentes : celle pour
développement et n’ont pas encore fait leurs preuves. laquelle la température globale augmente jusqu’à ce niveau
cible puis se stabilise, et celle pour laquelle la température
Une autre méthode consiste à cultiver des plantes et des globale dépasse ce seuil avant de redescendre ensuite
arbres, puis à les brûler comme combustible dans les cen- à ce même niveau et de s’y stabiliser. Les trajectoires
trales électriques tout en stockant dans le sol le CO2 qui est incluant un dépassement nécessitent, après ce dépasse-
produit par la combustion. Étant donné que ce CO2 pro- ment, de retirer du CO2 de l’atmosphère pour ramener la
vient à l’origine de l’atmosphère (extrait par les plantes et température globale vers la température cible.
les arbres pendant leur croissance), le résultat net est une Les impacts d’un dépassement puis d’une stabilisation

18 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
à 1,5°C seront différents de ceux d’une stabilisation à énergies renouvelables (incluant la biomasse, l’énergie
1,5°C sans dépassement, en raison des différents taux de éolienne, hydroélectrique et solaire) doivent monter en
variation et des différents niveaux de réchauffement ma- puissance et fournir entre la moitié et deux tiers de l’én-
ximum atteints. Plus le dépassement est long et important, ergie primaire en 2050. Nous devons également faire
plus les risques associés sont importants. évoluer les transports, passant des combustibles fossiles
à une électricité faiblement carbonée. Au-delà de la réduc-
TRajectoires vers 1,5°C tion de l’impact climatique, l’utilisation de véhicules élec-
Étant donné qu’il faudrait réduire efficacement les émis- triques aurait l’avantage d’améliorer la qualité de l’air dans
sions de CO2 à une valeur proche de zéro pour limiter le les villes. On estime que des mesures supplémentaires
réchauffement à un niveau donné, la question se pose de de réduction des émissions, limitant le réchauffement à
savoir à quel rythme nous devrions le faire. Pour limiter le 1,5°C par rapport à 2°C, réduiraient de 100 à 200 millions
réchauffement à 1,5°C, les émissions de CO2 devraient di- le nombre de décès prématurés dus à la pollution atmos-
minuer de 45% d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 2010, phérique au cours de ce siècle.
et atteindre effectivement zéro en 2050. En comparaison,
limiter le réchauffement climatique à 2°C nécessiterait une Ensemble, ces efforts représentent des transitions ma-
réduction des émissions de CO2 de 20% d’ici 2030 avant jeures et d’une ampleur sans précédent, dans tous les
de cesser effectivement vers 2075. Dans les deux cas, un secteurs de la société. Et ces transitions ne pourront avoir
effort mondial de réduction des émissions est nécessaire au lieu sans d’importants investissements, notamment dans
cours des prochaines décennies et ceci sans délai. Si nous les pays en voie de développement. Compte-tenu de l’i-
tardons à agir maintenant, il faudra à l’avenir réduire plus nertie du système économique mondial, il sera très difficile
rapidement les émissions pour limiter le réchauffement au d’atteindre les réductions d’émissions à l’échelle et aux
même niveau. Et cette réduction sera plus coûteuse. taux requis, sans recourir à des méthodes d’élimination du
CO2 de l’atmosphère. Ce qui sera fait, ou non, dans les dix
Que devons-nous faire ? prochaines années est crucial.
Avant tout, nous devons réduire la consommation
mondiale en énergie, en matières premières et en
Pour résumer
nourriture. Cela pourrait être favorisé par des change-
ments de comportement et de mode de vie, notamment
Atteindre une stabilisation du réchauffement pla-
en ce qui concerne la consommation alimentaire (réduc-
nétaire à 1,5°C doit passer par une réduction
tion de la consommation de viande et de produits laitiers,
drastique de nos émissions de CO2 afin qu’el-
et réduction des déchets alimentaires) et les transports
les deviennent nulles au cours de 30 prochaines
(par exemple par moins de trajets aériens). En outre, une
années. Ceci implique des réductions importantes
meilleure isolation des bâtiments contribuerait à réduire
et rapides des émissions dans le monde entier et
les besoins de chauffage - les bâtiments étant respons-
dans l’ensemble de la société, et donc des chan-
ables d’environ un tiers de la consommation énergétique
gements de nos comportements et de nos modes
mondiale.
de vie. En outre, nous pourrions avoir besoin de
recourir à des méthodes de captation du CO2 at-
Deuxièmement, nous devons utiliser l’énergie et les
mosphérique. Plus nous aurons réduit nos émis-
matériaux de manière plus efficace, par exemple
sions, moins ces mesures de captation, risquées,
en privilégiant des appareils ou des procédés in-
seront nécessaires.
dustriels plus économes en énergie. Dans le secteur
de la construction l’utilisation de matériaux à faibles
Des transitions seront indispensables dans la fa-
émissions comme le bois, pourrait contribuer à réduire
çon de produire et de consommer l’énergie, les
l’empreinte carbone.
matériaux et les aliments, dans l’utilisation des ter-
res (y compris en agriculture), dans notre système
Troisièmement, nous devons améliorer les pratiques
de transport et dans l’industrie. Ces transitions
agricoles afin de réduire les émissions de carbone et la
seront d’une ampleur sans précédent et exigeront
consommation de l’eau ainsi que la gestion des sols et
des investissements importants.
l’alimentation du bétail. Nous devons également réduire
la déforestation qui, avec d’autres changements d’affecta-
Malheureusement, nous ne sommes actuellement
tion des sols, représente 12% des émissions de CO2.
pas sur la trajectoire permettant de limiter le réchauf-
fement à 1,5 °C ; et nous nous dirigeons actuelle-
Enfin, atteindre cet objectif de 1,5°C passe aussi par
ment vers un réchauffement de 3 à 4 °C d’ici 2100.
la transformation de l’offre énergétique mondiale. Les

19 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
D.Le changement climatique dans le
cadre du développement durable

Même sans tenir compte du changement climatique, l’hu- la santé, l’éducation, l’inégalité, l’alimentation, l’accès
manité sera confrontée à des défis mondiaux considé- à l’eau et à l’énergie, le développement économique,
rables au cours des prochaines décennies. Le nombre de la paix, la justice, le changement climatique et la bio-
personnes vivant aujourd’hui dans la pauvreté est estimé à diversité. Pour atteindre ces objectifs (y compris la lutte
1,5 milliard de personnes. En parallèle, la population mon- contre le changement climatique), nous devons mettre
diale augmente très rapidement et passera de 7,6 milliards un terme au lien longtemps observé entre croissance
aujourd’hui, à 8,5 - 10 milliards d’individus d’ici 2050, dans démographique, économique et émissions de gaz à ef-
un contexte d’exode rural où la population urbaine aug- fet de serre. En effet, depuis la révolution industrielle, la
mentera de 2 milliards de personnes dans les trois décen- croissance économique et démographique est toujours
nies à venir. allée de pair avec une augmentation des émissions.
Nous devons donc surmonter cet obstacle alors que les
Les Nations Unies ont élaboré un ensemble de 17 objec- effets physiques du changement climatique contribuent
tifs de développement durable (ODD 1) afin de relever à aggraver la pauvreté. Le changement climatique et le
les grands défis mondiaux que sont la pauvreté, la faim, développement durable sont donc intimement liés et

PAS DE FAIM SANTÉ ÉDUCATION ÉGALITÉ EAU POTABLE ET


PAUVRETÉ « ZÉRO » ET BIEN-ÊTRE DE QUALITÉ DES SEXES ASSAINISSEMENT

ÉNERGIE PROPRE TRAVAIL DÉCENT INDUSTRIE, RÉDUCTION VILLES ET CONSOMMATION


ET ABORDABLE ET CROISSANCE INNOVATION ET DES INÉGALITÉS COMMUNAUTÉS ET PRODUCTION
ÉCONOMIQUE INFRASTRUCTURE DURABLES RESPONSABLES

LUTTE CONTRE VIE VIE PAIX, JUSTICE PARTENARIATS


LE CHANGEMENT AQUATIQUE TERRESTRE ET INSTITUTIONS POUR RÉALISER
CLIMATIQUE FORTES CES OBJECTIFS

Les 17 objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies en 2015

1 https ://www.un.org/sustainabledevelopment/sustainable-deve-
lopment-goals/

20 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
doivent être considérés ensemble. L’une des nouvelles conclusions du rapport à 1,5°C est
D’une façon générale, les pays qui ont émis le moins que les efforts d’éradication de la pauvreté et de réduc-
de gaz à effet de serre sont ceux qui, aujourd’hui, sont tion des inégalités vont de pair avec les efforts d’atténu-
confrontés aux plus grands risques climatiques. Un ation et d’adaptation au changement climatique.
développement durable facilite les évolu- La coopération internationale dans ce contexte de
tions sociétales et systémiques fonda- développement durable, peut permettre d’y parvenir
mentales qui contribueront à limiter le pour l’ensemble des peuples, en particulier dans les
réchauffement climatique à 1,5°C. pays en voie de développement et les régions les plus
vulnérables.

Pour résumer

Limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C et


à 2°C apportera des bénéfices évidents aux po-
pulations et écosystèmes, tout en allant de pair
avec une société plus durable et plus équitable.

La transition exige :
—— plus d’investissements dans l’adaptation et
l’atténuation,
—— des changements de comportements,
—— l’accélération de l’innovation technologique.

Le développement durable soutient la transition et


la transformation fondamentale de la société. Pour
y arriver, la coopération internationale est essentielle.

Activité de classe

EXERCICE Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre que les pays du monde entier se sont fixés dans le cadre de
l’Accord de Paris, appelés les “contributions prévues déterminées au niveau national” (CPDN), conduiraient à des émissions mondiales de
gaz à effet de serre (en équivalent CO2) en 2030 de 52 à 58 Gt eq CO2 /an
Combien font 52-58 Gt eq CO2 / an ?
Consulte la page de la Banque Mondiale sur les émissions de gaz à effet de serre : https ://data.worldbank.org/indicator/EN.ATM.GHGT.KT.CE
—— Quelle est la quantité totale des émissions mondiales de ton GES en 2012 (en équivalent CO2) ? (Réponse : 53,5 Gt eq. CO2)
—— Quelle est la quantité totale des émissions de GES de ton pays (en équivalent CO2) ? (France : 0,5 Gt eq. CO2 en 2012)
—— Quelles sont les émissions de GES par habitant de ton pays (en équivalent CO2 par habitant) ? (France : 0,5 Gt eq. CO2 divisé
par 65 millions d’habitants = 7,7t eq.CO2 /pers. en 2012)

EXERCICE Explique en quoi la reforestation et les bioénergies peuvent entrer en compétition avec la production de nourriture ?
Exemples de cultures procurant des bioénergies : maïs, huile de palme.

EXERCICE Explique pourquoi les objectifs de développement durable 1 (élimination de la pauvreté) et 10 (réduction des inégalités)
sont si importants pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ?

21 | Office for Climate Education RAPPORT SPÉCIAL DU GIEC «RÉCHAUFFEMENT À 1.5°C» — RÉSUMÉ À DESTINATION DES ENSEIGNANTS
Glossaire
ADAPTATION LES GAZ À EFFET DE SERRE ET LE RAYONNEMENT INFRAROUGE
L’adaptation est la stratégie visant à réduire la vulnéra- Les rayons du Soleil traversent l’atmosphère et réchauffent
bilité aux effets du changement climatique actuel ou futur. la surface de la Terre, provoquant alors l’émission, vers
Dans les systèmes humains, l’adaptation vise à modérer l’espace, d’un rayonnement infrarouge. Une partie de ce
les dommages ou à exploiter les potentielles opportunités. rayonnement infrarouge est piégée dans l’atmosphère par
Dans les systèmes naturels, l’intervention humaine peut fa- les gaz à effet de serre (principalement la vapeur d’eau, le
ciliter l’adaptation au climat et à ses effets. dioxyde de carbone, le méthane, l’oxyde nitreux et l’ozone)
et renvoyée à la surface de la Terre, qui se réchauffe encore
ATTÉNUATION plus. Cet effet est appelé « effet de serre ».
Une intervention humaine visant à réduire les sources ou à
accroître les puits de gaz à effet de serre. OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD)
Les objectifs de développement durable sont la trame
BIODIVERSITÉ générale permettant d’atteindre un avenir meilleur et plus
La biodiversité est la diversité des organismes vivants dans durable pour tous. Ils concernent les grands défis mon-
une région, par exemple la diversité des espèces au sein diaux auxquels nous sommes confrontés, notamment
d’un écosystème, ou la diversité au sein d’une même es- ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dé-
pèce. gradation

CAPTURE ET STOCKAGE DU CARBONE (CSC) PRÉ-INDUSTRIELLE


Il s’agit des activités anthropiques permettant d’éliminer le La période de plusieurs siècles précédant le début de
CO2 de l’atmosphère et de le stocker durablement dans l’activité industrielle à grande échelle (autour de l’année
des réservoirs, qu’ils soient océaniques, terrestres, ou dans 1750). La période de référence 1850-1900 est utilisée pour
divers produits. Elles comprennent l’amélioration existante calculer approximativement la température moyenne glob-
et potentielle des puits biologiques ou géochimiques et le ale préindustrielle.
captage et le stockage directs dans l’air, mais exclut l’ab- de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice.
sorption naturelle du CO2 qui n’est pas directement causée
par les activités humaines. TEMPéRATURE MOYENNE GLOBALE (TMG)
Moyenne mondiale des températures de l’air mesurée
CHANGEMENT CLIMATIQUE près de la surface sur les continents et sur la glace de mer,
L’augmentation de la valeur moyenne de la température et des températures de surface de la mer sur les régions
globale sur une période de 30 ans, ou sur une période de océaniques libres de glace.
30 ans centrée sur une année ou une décennie particulière,
exprimée par rapport aux niveaux préindustriels (sauf men- TRAJECTOIRES D’ÉMISSIONS
tion contraire). Pour des périodes de 30 ans qui couvrent Dans le résumé à l’intention des décideurs, les trajectoires
les années passées et futures, on suppose que la tendance modélisées des émissions anthropiques mondiales au
actuelle du réchauffement se poursuivra. cours du XXIe siècle sont appelées « trajectoires d’émis-
sion ». Elles sont classées selon leurs courbes de tem-
DÉPASSEMENT DE TEMPÉRATURE (overshoot) pérature. Celles qui permettent de limiter le réchauffement
Le dépassement temporaire d’un certain niveau de à 1,5°C avec au moins 50% de probabilité sont appelées
réchauffement planétaire. « sans dépassement » ; tandis que celles qui passent par un
réchauffement à 1,6°C puis reviennent à 1,5°C d’ici 2100
ÉMISSIONS ANTHROPOGÉNIQUES sont appelées « à dépassement limité de 1,5°C ». Enfin, on
Émissions de gaz à effet de serre causées par les activités appelle « à dépassement élevé » celles qui dépassent 1,6°C
humaines. puis reviennent à 1,5°C en 2100.

ÉMISSIONS NETtes NULLES


On dit que les émissions nettes de dioxyde de carbone
(CO2) sont nulles lorsque les émissions anthropogéniques
de CO2 sont équilibrées à l’échelle mondiale par les ab-
sorptions anthropiques de CO2 sur une période donnée.

22 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
Ressources

Les ressources pour formateurs (Changement climatique et effet de serre - Océan et Climat) de l’OCE
(www.oce.global)

Autres ressources sélectionnées :

En anglais :
https ://climatekids.nasa.gov
https ://medienportal.siemens-stiftung.org/portal/main.php?todo=showObjData&objid=104534
https ://tropicsu.org/un-resources/
https ://tropicsu.org/resources/pedagogical-tools-examples/
https ://climate-adapt.eea.europa.eu/knowledge/adaptation-information/adaptation-measures
http ://theconversation.com/what-is-a-pre-industrial-climate-and-why-does-it-matter-78601

En français:
http ://www.fondation-lamap.org/fr/ocean
http ://ocean-climate.org/?lang=fr

A propos de l’IPCC
Vidéo du groupe de travail I du GIEC : « Climate Change 2013 : The Physical Science Basis »
http ://www.climatechange2013.org/

23 | Office for Climate Education Rapport Spécial du GIEC « Réchauffement à 1,5°C » — Résumé à destination des enseignants
« Les Parties coopèrent en prenant sources basées sur les pédago- les classes. L’Office participe éga-
[...] des mesures pour améliorer gies actives. L’Office accompagne lement à la diffusion des ressources
l’éducation » affirme l’article 12 sur la période 2018-2022 la publi- existantes produites dans le même
de l’Accord de Paris, tandis que cation par le GIEC des « Rapports esprit.
113 Académies des sciences re- d’évaluation » et des « Résumés à L’Office for Climate Education
commandent, dans leur récente l’intention des décideurs » par des est une fondation sous l’égide de
déclaration sur le changement cli- « Rapports et ressources pour les la fondation La main à la pâte qui
matique et l’éducation : « éduquer enseignants », qui mettent l’accent apporte notamment son expertise
les générations présentes et futures sur les problématiques d’adapta- pédagogique. Elle a démarré son
aux changements climatiques et tion et d’atténuation. Il porte une activité en 2018 grâce à des sou-
leur apprendre à agir avec un esprit attention particulière aux pays en tiens publics et privés provenant de
critique et un cœur plein d’espoir développement. partenaires français et allemands. Il
est essentiel pour l’avenir de l’hu- L’Office for Climate Education tra- amplifiera ses actions en fonction
manité. L’éducation scientifique doit vaille en étroite collaboration avec des ressources qu’il pourra mobili-
relever ce défi [...] ». les éducateurs et les experts des ser, et développera des collabora-
En réponse à ces appels urgents, sciences du climat comme des tions, en particulier avec le GIEC et
les climatologues et éducateurs sciences sociales. Il s’appuie sur l’IAP – l’assemblée des Académies
se mobilisent pour créer un Office un secrétariat exécutif, installé à des sciences du monde entier.
for Climate Education. Les en- Paris, et coordonne l’action d’un
seignants, et tout particulière- vaste réseau de partenaires locaux http ://oce.global
ment ceux des écoles primaires et régionaux, comptant d’ores et [email protected]
et secondaires, sont les acteurs déjà une quarantaine de pays. Les Sorbonne Université, Case 100
clés pour mettre en œuvre ces re- ressources sont conçues globale- Campus Pierre et Marie Curie
commandations. L’Office produit ment, puis adaptées aux différents 4, place Jussieu
à leur intention une variété de res- contextes locaux et testées dans 75005 Paris – France

Vous aimerez peut-être aussi