Guinee Loi 2012 12 LORF
Guinee Loi 2012 12 LORF
Guinee Loi 2012 12 LORF
REPUBLIQUE DE GUINÉE
Travail - Justice - Solidarité
ET
VERSIONS COMMENTÉES
Février 2013
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
VERSIONS COMMENTEES
VERSIONS COMMENTÉES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
AN Assemblée Nationale
BAS Budget d’affectation spéciale
BCRG Banque Centrale de la République de Guinée
CBMT Cadre budgétaire à moyen terme
CC Compte de commerce
CDMT Cadre de dépenses à moyen terme
CF Contrôleur financier
CFAP classification des fonctions des administrations publiques
CNT Conseil national de transition
DOB Débat d’orientation budgétaire
FAD Département des finances publiques (Fiscal Affairs
Department en anglais)
FMI Fonds monétaire international
LFI Loi de finances initiales
LFR Loi de finances rectificative
LO Loi organique
LORF Loi organique relative aux lois de finances
LRCRB Loi de règlement et de compte-rendu budgétaire
MFSP Manuel de statistiques de finances publiques
PCE Plan comptable de l’Etat
PLF Projet de loi de finances
RGCP Règlement général sur la comptabilité publique
RGGBCP Règlement général sur la gestion budgétaire et
la comptabilité publique
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
5
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
Préface.......................................................................................................................... 7
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Une nouvelle loi organique relative aux lois de finances (LORF) a été adoptée
le 27 juillet 2012 par le Conseil National de Transition (CNT) et promulguée le
6 août 2012. Le décret portant Règlement Général sur la gestion budgétaire
et la comptabilité publique (RGGBCP) constitue un de ces principaux textes
d’application. Il a été publié le 15 janvier 2013.
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
procédures ad hoc.
Des règles de discipline budgétaire
strictes pour favoriser la cohérence et la Concrètement, la LO dispose que les « aides-
soutenabilité des politiques publiques projet » accordées sont budgétisées en loi
Conformément aux bonnes pratiques de finances, mais selon des procédures
internationales, le monopole des lois de particulières prévues par la LO, notamment
finances en matière fiscale est affirmé. Au- les « budgets d’affectation spéciale » (BAS),
delà du renforcement de la transparence, permettant d’assurer la traçabilité des fonds
ce monopole vise à faciliter la définition et le de l’aide internationale. Corollairement, elles
pilotage d’une politique fiscale coordonnée. seront régulièrement comptabilisées dans les
comptes de l’Etat.
Tous les projets de textes (projet de loi ou de
règlement) des ministères sectoriels ayant une S’agissant de la gestion opérationnelle des
incidence budgétaire devront comporter une aides-projet, la LO prévoit un système de
estimation de leur coût et être contresignés par codécision pour l’engagement et le paiement
le ministre chargé des finances. des dépenses qui seront donc signés à la fois
par un fonctionnaire guinéen et un représentant
Dans la même perspective de discipline du bailleur. Les modalités précises de ces
budgétaire, l’autorité et la portée du budget dispositions opérationnelles seront définies
voté avant le début de l’exercice sont renforcées dans les conventions de financement qui
: les crédits estimatifs, provisionnels et globaux devront être signées par le ministre des
ainsi que transferts et virements sont plus finances.
étroitement limités que par le passé.
Le développement des pouvoirs
En outre, la LO introduit la budgétisation des budgétaires de l’Assemblée Nationale
« emplois ». Les lois de finances fixeront, par L’Assemblée Nationale sera associée à la
ministère, les effectifs en personnel. Le respect définition de la politique budgétaire avec
de ce plafond d’emplois sera vérifié par le l’organisation d’un débat d’orientation budgétaire
contrôleur financier. (DOB) quelques mois avant le dépôt du projet de
loi de finances initiale. Par ailleurs, ses pouvoirs
Enfin, un principe nouveau introduit la nullité d’information et de contrôle sont explicités : droit
de toute créance sur le Trésor détenue par de communication, droit d’audition et pouvoirs
un tiers quand cette créance est issue d’une d’enquête, sur pièces et sur place.
procédure non conforme au droit budgétaire et
comptable de l’Etat. De plus, l’Assemblée Nationale sera régulièrement
informée de l’exécution du budget. En particulier,
La pleine intégration des fonds des bailleurs tout acte règlementaire de modification des
internationaux au budget national crédits lui sera communiqué.
Déjà acquis pour les « appuis budgétaires », le
principe d’intégration de l’aide internationale Toutefois, sur la base des principes définis par
dans le budget national deviendra également la Constitution, la LO donne une interprétation
applicable aux « aides-projet ». Il s’agit restrictive du droit d’amendement des députés.
d’appliquer en Guinée les principes résultant de
la Déclaration de Paris (2005) qui prévoit que,
lorsque les Etats bénéficiaires améliorent leur
gestion budgétaire, les bailleurs internationaux
doivent accepter la budgétisation et la gestion En particulier, la LO opère une première étape
des « aides-projet » dans les procédures de globalisation des crédits et, corrélativement,
nationales et, donc, renoncer à utiliser des réduit leur fragmentation excessive. Le «
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Article 2
Les dispositions des titres I, II, VI et VII de la
présente loi organique s’appliquent à l’ensemble
des organismes publics notamment à l’Etat,
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
aux collectivités locales, aux établissements cements apportés par les bailleurs de fonds
publics à caractère administratif et aux internationaux sont soumis aux règles natio-
organismes de protection sociale. nales fixées par la LO : c’est une novation
Les dispositions des titres III, IV et V s’appliquent de principe majeure, dont on trouvera de
au seul budget de l’Etat. nombreuses implications concrètes et opé-
La présente loi organique ne s’applique rationnelles dans plusieurs articles ultérieurs
pas aux entreprises publiques industrielles, de la LO.
commerciales ou financières. Par l’ampleur du champ qu’elle couvre, cette
Tous les textes régissant les budgets des LO peut donc bien être considérée comme
organismes publics doivent s’inspirer des la véritable « Constitution financière » de la
principes et règles fixés dans la présente loi République de Guinée.
organique.
Les financements accordés à l’Etat et à tout Chapitre 2.
autre organisme public par les bailleurs de fonds Des principes budgétaires et fiscaux
internationaux, Etats étrangers, institutions
financières internationales ou organisations Article 3
non gouvernementales, sont, quels qu’en Les budgets de l’Etat et des autres organismes
soient l’origine, l’objet et la nature, des fonds publics déterminent pour chaque année, dans
publics soumis aux principes et règles définis un document unique pour chacun d’entre eux,
par la présente loi organique. l’ensemble de leurs ressources et de leurs
dépenses, présentées pour leur montant brut.
La LO couvre le champ de l’ensemble des L’ensemble des ressources de chaque
finances publiques, c’est à dire de toutes les organisme public est affecté au financement
entités, nationales et locales, - quelles qu’en de l’ensemble de ses dépenses. Il est fait
soient le statut ou la forme juridique - qui recette du montant intégral des produits,
sont principalement financées, directement sans contraction entre les ressources et les
ou indirectement, par des prélèvements dépenses.
obligatoires (taxes, impôts, droits, redevance, Les dépenses sont autorisées en fonction de
cotisations obligatoires…). leur nature économique et, le cas échéant, en
fonction des finalités qu’elles poursuivent.
Cependant si elle des principes et règles Les budgets de l’Etat et des autres organismes
généraux s’appliquant à toutes ces entités, publics présentent de façon sincère leurs
la LO est plus précise et plus détaillée en ce ressources et leurs dépenses. Leur sincérité
qui concerne les finances de l’Etat. s’apprécie compte tenu des informations
disponibles au moment de leur élaboration et
Les entreprises publiques « marchandes » ne
des prévisions qui peuvent raisonnablement en
sont pas soumises à la présente loi car elles
découler.
sont financées principalement par le prix payé
pour l’acquisition de leurs produits ou de leurs
Les « grands principes budgétaires »
services et non pas par des prélèvements
classiques sont affirmés: unité, annualité,
obligatoires : leur statut et leurs règles de
universalité, spécialité A ces principes, la
fonctionnement internes, notamment sur le
Loi organique ajoute un nouveau principe à
plan financier et comptable, ne relèvent donc
savoir la sincérité budgétaire.
pas de cette LO. Toutefois, naturellement,
toutes leurs relations financières (en capital
Les conséquences concrètes et
comme en flux) avec une entité publique,
opérationnelles de ces principes sont tirées
et notamment l’Etat, doivent respecter les
ultérieurement dans plusieurs articles.
prescriptions pertinentes de la LO.
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
de toute contribution financière apportée aux ministre sectoriel, ne peut donc plus
administrations publiques ou à la réalisation comprendre d‘articles fiscaux.
de projets et d’activités d’intérêt public. Aucun
Ministre ni autre agent public ne peut accepter L’article pose également un principe de
ou recevoir un financement des bailleurs non-rétroactivité de la loi fiscale.
de fonds internationaux sans approbation
préalable du Ministre chargé des finances. Article 6
Aucune recette non fiscale ne peut être établie
Première application du principe, fixé dès ou encaissée si elle n’a été au préalable
l’article 2, de soumission des fonds des autorisée par une loi ou un règlement.
bailleurs à la présente LO : le ministre La rémunération des services rendus et des
des finances doit être systématiquement produits cédés par l’Etat ne peut être établie et
informé des perspectives de financement perçue que si elle est instituée par décret pris
international. Pour piloter de façon sur rapport du Ministre chargé des finances et
cohérente la politique budgétaire et du Ministre intéressé. Leur produit est prévu et
financière du pays, le ministre des finances évalué en loi de finances.
doit en effet avoir connaissance de
l’ensemble des ressources financières du Très fort pour les ressources fiscales,
pays. Ministre des ressources financières le principe de « légalité » s’applique
publiques, c’est lui qui doit négocier et également aux ressources non fiscales qui
signer les conventions de financement. ne peuvent être perçues que sur la base
d’un texte formel régulièrement approuvé
Il serait opportun que toutes les autorités et publié : une loi, ordinaire ou de finances,
publiques du pays, et notamment les ou un règlement.
ministres, soient clairement informées de
cette nouvelle obligation, par exemple par Article 7
une note signée du ministère des finances, Les ressources naturelles appartiennent à
avec copie aux bailleurs. l’Etat. Il peut en vendre les produits ou en
concéder l’exploitation à des tiers au terme
Article 5 d’accords écrits et rendus publics prévoyant
L’assiette, le taux et les modalités de notamment la juste rémunération de l’Etat
recouvrement des impôts, droits, taxes et sous forme de redevance ou de dividende ainsi
prélèvements obligatoires de toute nature que l’application de la fiscalité de droit commun
ne peuvent être déterminés, supprimés ou sous réserve d’éventuelles exceptions prévues
modifiés que par une loi de finances. Ils sont, en loi de finances. Ces accords font l’objet
sauf disposition législative expresse contraire, d’un suivi d’exécution dans un rapport annuel
valables sans limite de temps et ne peuvent annexé aux lois de finances, faisant notamment
avoir d’effet rétroactif. apparaître l’ensemble des recettes fiscales et
non fiscales que l’Etat tire de l’exploitation et
En matière fiscale, tout est du domaine de la vente de ses ressources naturelles.
législatif et le pouvoir réglementaire est Les recettes tirées de ces ressources
très restreint. naturelles sont gérées et affectées selon les
principes définis en application de la présente
En outre, innovation majeure conçue dans loi organique. Les lois de finances fixent les
une perspective de discipline budgétaire modalités et les procédures de gestion de ces
et de cohérence fiscale, seules les lois recettes de nature à garantir des bénéfices
de finances peuvent comporter des économiques et sociaux durables à la
dispositions fiscales : une loi ordinaire, collectivité nationale.
notamment une loi préparée par un
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Tout le système de contrôle des engagements, permettant de corriger les erreurs de bud-
développé ultérieurement dans d’autres gétisation ou, pire encore, comme une façon
articles de la LO, est ainsi solidement fondé de différer et de cacher des décisions budgé-
sur le plan juridique. taires délicates. Elle ne peut être utilisée que
pour faire face aux évènements réellement
Article 21 imprévisibles lors du bouclage du budget et
Les crédits de chacun des ministères et des non pas aux dépenses simplement impré-
institutions constitutionnelles, sont présentés vues, que l’on a oublié de budgéter.
en titres, chapitres et articles conformément
à la nomenclature définie à l’article 19 de la L’utilisation de cette réserve, placée sous le
présente loi organique. contrôle du ministre des finances, se fait en
deux temps : d’abord un virement à la ligne
La décomposition en titres et chapitres
budgétaire ministérielle pertinente, puis
budgétaires s’impose aux ordonnateurs et
engagement et paiement à partir de cette
comptables publics alors que la décomposition
ligne, selon les procédures normales de la
en articles est indicative. chaine de la dépense.
La nomenclature budgétaire comprend trois Article 23
niveaux : le « titre », le « chapitre » et l’« article
Pour les ministères dont la liste est arrêtée en loi
», mais l’article n’a qu’une portée indicative
de finances, les crédits sont, à titre informatif et
: une première étape de globalisation des
dans un document annexé au budget, regroupés
crédits est ainsi franchie donnant une certaine
flexibilité a ux ordonnateurs/gestionnaires. dans un ou plusieurs programmes.
On porte donc remède à la fragmentation Un programme regroupe les crédits destinés à
excessive de l’autorisation budgétaire : le mettre en œuvre une action ou un ensemble
nombre de lignes budgétaires devrait ainsi cohérent d’actions représentatif d’une politique
passer de quelques dizaines de milliers à publique définie dans une perspective de moyen
quelques milliers. terme. Un programme peut regrouper, tout ou
La seconde étape de globalisation partie des crédits d’une direction, d’un service,
interviendra ultérieurement, avec la mise en d’un ensemble de directions ou de services d’un
place effective des budgets de programme. même ministère.
A ces programmes sont associés des objectifs,
Article 22 arrêtés en fonction de finalités d’intérêt général
Une réserve de crédits est prévue sur un cha- et des résultats attendus. Ces résultats, mesurés
pitre spécifique du budget du Ministre chargé notamment par des indicateurs de performance,
des finances pour couvrir les dépenses acciden- font l’objet d’évaluations régulières par les
telles et imprévisibles. Cette réserve de crédits corps et institutions de contrôle et donnent lieu
est répartie en tant que de besoin, par arrêté du à un rapport de performance élaboré en fin de
Ministre chargé des finances, au profit des cha- gestion par les ministères concernés.
pitres ou des programmes sur lesquels les be-
soins de dépenses accidentelles et imprévisibles Une définition classique du programme et de
sont apparus. Aucune dépense ne peut être di- ses attributs est donnée ici. Pour en permettre
rectement imputée sur cette réserve de crédits. l’application progressive et la subordonner à
la capacité effective des administrations à
Pour faire face, en cours d’année, aux évé- assumer ce changement majeur de mode
nements soudains qui ne pouvaient être anti- de gestion, la LO a retenu le principe d’une
cipés lors de la préparation du budget, une évolution progressive d’ici à fin 2017 (voir
réserve globale de crédits est créée. Elle ne l’article 83 et son commentaire).
doit pas être trop importante (moins de 5%
voire de 3% du budget) et ne doit pas être La première étape de cette évolution consiste
considérée comme une simple commodité simplement à produire un document, annexé
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Les gestionnaires sont ainsi soumis à une récapitule le calendrier des crédits de
double contrainte : en crédits et en effectifs. paiement pour les années futures.
En conséquence, le Contrôleur Financier
devra organiser - en liaison avec tous les Article 27
gestionnaires ministériels ainsi qu’avec L’État peut conduire certaines de ses opérations
l’administration chargée de la Fonction d’investissement en partenariat avec une
Publique - une procédure de contrôle des entreprise ou un groupe d’entreprises privées
emplois permettant de subordonner tout en lui confiant une mission globale relative au
acte de recrutement (ouverture de concours, financement de ces opérations ainsi qu’à leur
appel à candidature, signature de contrat...) réalisation, leur maintenance, leur exploitation
à la vérification préalable de la disponibilité
et leur gestion. Dans ce cas le budget doit
d’un poste budgétaire.
prévoir, dès l’année où le contrat est conclu, une
autorisation d’engagement couvrant la totalité
Article 26
de l’engagement juridique.
Les crédits ouverts en dépenses d’investisse-
ment distinguent des autorisations d’engage-
Cet article vise les « Partenariats Public
ment et des crédits de paiement. Privé » (PPP) qui pourraient se développer
Les autorisations d’engagement constituent la en Guinée et soumet leur budgétisation à
limite supérieure des dépenses pouvant être en- la distinction autorisation d’engagement/
gagées. Pour chaque opération d’investissement, crédit de paiement (AE/CP) établie à l’article
l’autorisation d’engagement couvre une tranche précédent.
constituant une unité individualisée formant un
ensemble cohérent et de nature à être mise en Article 28
service sans adjonction. Sous réserve des dispositions prévues à l’article
Les crédits de paiement constituent la limite 29 ci-dessous, tous les crédits d’engagement et
supérieure des dépenses pouvant être payées de paiement ainsi que les plafonds d’autorisation
pendant l’année pour la couverture des engage- d’emplois rémunérés par l’Etat sont limitatifs
ments contractés dans le cadre des autorisa- et les dépenses ne peuvent être engagées et
tions d’engagement. payées que dans la limite des crédits ouverts.
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Article 30 Article 31
Des transferts et des virements de crédits En cas de catastrophe ou de crise aigüe, des
peuvent, en cours d’exercice, modifier la crédits supplémentaires peuvent être décidés
répartition des crédits du budget général. par le gouvernement à condition toutefois que
Des transferts peuvent modifier entre ministères ces nouveaux crédits soient gagés, soit par des
ou au sein d’un ministère entre directions recettes supplémentaires, soit des annulations
et services ou programmes, l’attribution des de crédits. L’équilibre budgétaire initialement
crédits sans en changer la nature, ni l’objet. voté doit être strictement respecté.
Les transferts entre ministères sont autorisés L’Assemblée Nationale en est immédiatement
par décret pris en Conseil des Ministres sur informée et un projet de loi de finances
rapport conjoint du Ministre chargé des finances rectificative portant ratification de ces crédits
et du Ministre intéressé et après consultation est déposé dès l’ouverture de sa plus prochaine
des commissions compétentes de l’Assemblée session.
Nationale. Les transferts entre directions et
services à l’intérieur d’un même ministère sont Cet article prévoit une procédure
autorisés par arrêté interministériel du Ministre exceptionnelle permettant au gouvernement,
intéressé et du Ministre chargé des finances. en cas d’extrême urgence d’ouvrir des
Des virements de crédits peuvent modifier la crédits supplémentaires (procédure parfois
nature et l’objet des crédits. Les virements entre appelée « décret d’avances »). Elle ne doit
titres budgétaires sont autorisés par décret pris être utilisée que pour couvrir des dépenses
en Conseil des Ministres sur rapport conjoint qui sont, d’une part, réellement imprévisibles
au moment de la préparation du budget et,
du Ministre chargé des finances et du Ministre
d’autre part, des dépenses qui ne peuvent
intéressé et après consultation des commissions
attendre la prochaine loi de finances.
compétentes de l’Assemblée Nationale. Les
En outre, cette procédure doit être
virements entre chapitres budgétaires sont employée qu’après que toutes les autres
autorisés par arrêté interministériel du Ministre flexibilités introduites par la LO, notamment
intéressé et du Ministre chargé des finances. la fongibilité, les réallocations et la réserve
Le montant annuel cumulé des virements et globale de l’article 22, aient été épuisées.
transferts ne peut dépasser dix pour cent (10%) Cette procédure de l’article 31 doit rester un
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Article introductif de trois – trois seulement supplémentaires peuvent être ouverts, par arrêté
- procédures dérogatoires au principe du Ministre chargé des finances, dans la limite de
d’universalité : BAS, comptes de commerce cet excédent.
et fonds de concours. Les crédits de paiement disponibles, le cas
échéant, en fin d’année sur un budget d’affectation
Article 36 spéciale sont reportables sur l’année suivante
Les budgets d’affectation spéciale prévoient dans la limite de l’excédent constaté.
et autorisent, dans les conditions prévues par
une loi de finances, des opérations budgétaires Un BAS, précédemment connu sous
réalisées par des services de l’Etat sans l’appellation de CAS pour « compte
personnalité juridique et financées au moyen d’affectation spéciale, est une partie du
de recettes particulières qui sont, par nature budget que l’on veut isoler – pour une meilleure
ou par destination, en relation directe avec les visibilité et un meilleur suivi en exécution -
dépenses concernées. Ils peuvent notamment car les dépenses concernées sont financées
par des recettes spécifiques, notamment
être créés pour recueillir les fonds des bailleurs
les fonds des bailleurs internationaux ou
internationaux qui, par exception à l’article 4 de
les recettes, fiscale ou non fiscales, tirées
la présente loi organique, ne sont pas intégrés
par l’Etat de l’exploitation des ressources
au budget général de l’Etat. naturelles (mines, forêts etc.).
En outre, toute ressource tirée de l’exploitation
de ressources naturelles, fiscale ou non-fiscale, Un BAS est ainsi un compromis entre la
permanente ou exceptionnelle, peut être affectée budgétisation complète et intégrale, qui
à un BAS pour financer des investissements confond toutes les ressources et dépenses
contribuant au développement économique et dans une même masse, et la débudgétisation
social du pays. totale, qui soustrait des fonds publics au vote
et au contrôle de l’Assemblée Nationale.
Les opérations de nature patrimoniale liées
à la gestion des participations financières de Article 37
l’Etat, à l’exclusion de toute opération de gestion Un compte de commerce prévoit les transactions
courante doivent faire l’objet d’un budget financières liées aux opérations de caractère
d’affectation spéciale. industriel et commercial effectuées à titre
Sous réserve des règles particulières prévues accessoire par des services de l’Etat non dotés
au présent article, les opérations d’un budget de la personnalité morale. Sous réserve des
d’affectation spéciale sont prévues, autorisées règles particulières prévues au présent article,
et exécutées dans les mêmes conditions que les opérations d’un compte de commerce sont
celles du budget général. prévues, autorisées et exécutées dans les
Les recettes d’un budget d’affectation spéciale mêmes conditions que celles du budget général.
ne peuvent comporter aucun versement du Les comptes de commerce sont créés en loi
budget général, à l’exception des versements de finances. Les évaluations de recettes et les
du budget général au profit des budgets prévisions de dépenses de ces comptes ont un
d’affectation spéciale créés pour recueillir les caractère évaluatif. Les recettes d’un compte de
fonds des bailleurs internationaux. commerce peuvent comprendre une subvention
Sauf dérogation expresse prévue par une loi de du budget général.
finances, aucun versement au profit du budget Les comptes de commerce doivent être
général ne peut être effectué à partir d’un présentés et exécutés en équilibre. Les crédits
budget d’affectation spéciale. de paiement disponibles, le cas échéant, en
Les budgets d’affectation spéciale doivent être fin d’année sur un compte de commerce sont
présentés et exécutés en équilibre. Si, en cours reportables sur l’année suivante dans la limite
d’année, les recettes effectives sont supérieures de l’excédent constaté.
aux évaluations des lois de finances, des crédits
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
une certaine protection de l’Etat (« fonds des une durée inférieure à 5 ans ;
notaires »...). 2) ils sont retracés dans un compte de garantie.
Un compte distinct doit être ouvert pour chaque
Article 44 bénéficiaire ou catégorie de bénéficiaire ;
L’Etat peut accorder des prêts à des entreprises 3) ils donnent lieu à rémunération inscrite en
et organismes publics dans les conditions recette du budget général de l’Etat ;
suivantes : 4) lorsque la garantie est appelée, une dépense
1) ces prêts sont accordés par décret sur rapport budgétaire égale au montant de l’appel de
du Ministre chargé des finances dans la limite garantie doit être imputée sur un chapitre
de l’autorisation donnée chaque année à cet spécifique du budget du Ministre en charge des
effet pour une durée fixée en loi de finances qui finances. A titre de provision, un crédit égal à 10
ne peut excéder 10 ans ; % des échéances annuelles dues par l’ensemble
2) ils sont retracés dans un compte de prêt. Un des bénéficiaires des garanties de l’Etat est
compte distinct doit être ouvert pour chaque inscrit chaque année sur ce chapitre ;
débiteur ou catégorie de débiteurs ; 5) l’Etat est tenu de se retourner contre le
3) ils sont assortis d’un taux d’intérêt qui ne débiteur défaillant et d’effectuer les diligences
peut être inférieur à celui payé par l’Etat pour prévues par la convention de garantie ou d’aval
les emprunts et titres obligataires de même pour obtenir le remboursement des fonds payés
échéance ou, à défaut, d’échéance la plus au créancier.
proche. Le montant de l’amortissement en
capital des prêts est pris en ressource au compte Novation introduite par la LO, l’Etat doit
intéressé. Les intérêts perçus sont portés en pouvoir, dans le cadre d’une opération
recettes du budget général ; d’intérêt public, garantir les emprunts
4) toute échéance qui n’est pas honorée à la souscrits par un établissement ou une
entreprise publique. Cette possibilité de
date prévue doit faire l’objet d’une procédure de
garantir devrait se substituer aux pratiques
recouvrement forcé ;
courantes de « rétrocession » de dette, que
5) lorsqu’il apparaît que tout ou partie d’un prêt
la LO n’autorise pas et auxquelles il devra
ne sera pas remboursé malgré la mise en œuvre donc être mis fin.
de la procédure de recouvrement forcé, un crédit
budgétaire du montant non remboursé doit être Une telle opération n’impacte l’équilibre
ouvert sur un chapitre spécifique du budget du budgétaire qu’à hauteur de la provision de
Ministre en charge des finances. 10%, qui sera « reprise » en loi de règlement,
si la provision s’avère inutile à l’expiration
Novation introduite par la LO, l’Etat doit de la garantie ; en cas d’appel de garantie,
pouvoir, dans le cadre d’une opération d’intérêt l’impact sur l’équilibre budgétaire est total
public, notamment un investissement, prêter puisqu’il faudra, au-delà de la provision,
des fonds. Une telle opération n’impacte inscrire un crédit complémentaire couvrant
pas l’équilibre budgétaire – sauf en cas de la totalité de l’appel en garantie.
non remboursement (d’où l’alinéa 5)- mais
seulement l’équilibre financier. S’agissant de l’équilibre financier, il n’est pas
impacté par l’octroi de la garantie tant qu’elle
Article 45 n’est pas appelée.
L’Etat peut accorder sa garantie financière
ou son aval à des emprunts souscrits par des
entreprises ou organismes publics dans les
conditions suivantes :
1) ces garanties et avals sont donnés par décrets
sur rapport du Ministre chargé des finances
dans une limite fixée en loi de finances et pour
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
- ouvrant les crédits nécessaires pour e) des annexes, comprenant notamment une
régulariser les dépassements constatés sur évaluation des engagements hors bilan de
les crédits évaluatifs ; l’Etat et une explication des changements
- procédant à l’annulation des crédits n’ayant des méthodes et des règles comptables
pas été consommés. appliquées au cours de l’exercice ;
9) un état développé des restes à payer et des
Pour souligner le fait que la loi de règlement restes à recouvrer de l’Etat accompagné d’un
doit cesser d’être une simple formalité rapport indiquant les mesures envisagées pour
comptable et devenir une occasion de apurer ces restes à payer et restes à recouvrer.
compte-rendu et d’évaluation de la gestion
budgétaire des ministères, l’appellation de ce Compte tenu de l’importance nouvelle
texte traditionnel est modifiée. accordée à cette dernière catégorie de
loi de finances, de nombreuses annexes
Article 53 explicatives sont exigées.
Sont joints au projet de loi de règlement et de
compte-rendu budgétaire : En particulier, les documents 3 à 7 ont
pour objectif de fournir à la représentation
1) les résultats de la comptabilité budgétaire ; un compte rendu exhaustif et substantiel
2) le développement détaillé des recettes de l’usage fait par le gouvernement des
effectives du budget général accompagné autorisations, en crédits et - désormais -
d’une justification des écarts par rapport en emplois, qui lui ont été données au titre
aux prévisions initiales ; de l’exercice passé pour assurer le bon
3) un état récapitulant et justifiant tous les fonctionnement des services publics et la
mouvements de crédit intervenus en cours mise en œuvre des politiques publiques.
d’année ;
La loi de règlement et de compte-rendu
4) des annexes explicatives, développant, par
budgétaire doit devenir progressivement une
ministère, le montant définitif des crédits
occasion régulière d’évaluation des politiques
ouverts et des dépenses constatées ; publiques.
5) les rapports annuels de performances
qui présentent, sous le même format Chapitre 2.
que les projets annuels de performance,
De la procédure de préparation et
pour chaque programme les résultats
d’adoption des lois de finances
obtenus comparés aux objectifs fixés, les
actions développées et les moyens utilisés,
Article 54
accompagnés d’indicateurs d’activité et de
Le Ministre chargé des finances conduit, sous
résultats ainsi que d’une estimation des
l’autorité du Premier Ministre, la procédure de
couts des activités ou des services rendus ;
préparation des projets de loi de finances.
6) des annexes explicatives développant pour
chaque budget d’affectation spéciale et
Affirmation du rôle particulier du ministre
chaque compte de commerce, le montant des finances et de sa prééminence pour la
définitif des recettes et dépenses constatées ; préparation du projet de loi de finances.
7) des annexes explicatives développant, pour
chaque compte de prêt et de garantie, les Article 55
opérations effectuées ; Chaque année, la procédure de préparation du
8) le compte général de l’Etat comprenant : projet de loi de finances de l’année est engagée
a) la balance générale des comptes ; par un Conseil des Ministres qui :
b) le compte de résultat ; - en fixe le cadre macro-économique sur la base
c) le tableau des flux de trésorerie ; d’hypothèses prudentes et crédibles, dans le
d) le bilan ; respect du montant global des recettes et des
32
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
33
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
promulguée par le Président de la République présente loi organique définissant les lois de
(s’il le souhaite, il n’y est pas obligé), avec finances sont irrecevables.
naturellement tous les amendements Tout article additionnel ou amendement doit
adoptés, le cas échéant, par l’Assemblée être motivé et justifié.
Nationale.
- toutefois, si le projet de loi de finances a été Les pouvoirs d’amendement des députés
déposé après le 1er novembre – de facto car sont encadré conformément aux dispositions
juridiquement c’est en principe impossible de l’article 85 de la Constitution : i) d’une
puisque le date butoir est le 15 octobre - et part, l’objet de ces amendements ne peut
qu’il n’est pas adopté avant le 31 décembre être étranger au domaine des lois de finances
(ces deux conditions sont cumulatives), ; ii) d’autre part, ils ne peuvent avoir pour
le Président de la République peut, sur effet de dégrader le solde budgétaire du
proposition du Gouvernement, demander à projet gouvernemental ; sur ce second point,
l’Assemblée Nationale de l’autoriser à : pour éviter les propositions irréalistes et
- prendre un décret ouvrant, pour les seules compte tenu de la technicité de la matière,
dépenses des titres budgétaires I à IV tels il est précisé que l’évaluation des « gages »
que définis à l’article 20 de la présente loi proposés en recettes par un député doit être
organique, des crédits à hauteur de ceux de validée par le ministre des finances qui en
la dernière loi de finances ; vérifie le mode de calcul .
- continuer à percevoir les recettes fiscales et
non fiscales. Ces dispositions pourraient être transcrites et
- dans ce cas, l’Assemblée Nationale doit se développées dans le règlement intérieur de
prononcer sur ces demandes dans les deux l’Assemblée Nationale.
jours ouvrables après qu’elle ait été saisie.
Ces dispositions pourraient, en tant que de Article 58
besoin, être transcrites et développées dans le La seconde partie de la loi de finances de
règlement intérieur de l’Assemblée Nationale. l’année et, s’il y a lieu, des lois de finances
Ajoutons enfin que l’équilibre prescrit par la rectificatives, ne peut être mise en discussion
Constitution et repris dans cet article de la LO devant l’Assemblée Nationale avant l’adoption
(2é ligne) doit s’entendre comme l’équilibre de la première partie.
financier et non pas comme l’équilibre
budgétaire. Corollaire de la structuration en deux parties
de la loi de finances, les députés doivent
Article 57 d’abord approuver la première partie et donc
Aucun article additionnel, aucun amendement les grands équilibres, avant de s’intéresser au
à un projet de loi de finances ne peut être détail des dépenses, en seconde partie.
proposé par un député, sauf s’il tend à
supprimer ou à réduire effectivement une On applique ainsi à la procédure parlementaire
dépense, à créer ou à accroître une recette le principe de la « budgétisation descendante
ou à renforcer les procédures de contrôle du » qui favorise la soutenabilité des budgets
budget et des comptes publics. : on arrête d’abord l’enveloppe maximum
Les propositions de recettes compensatrices de dépenses avant de la répartir entre les
faites par les parlementaires sont acceptées ministères.
par le Ministre chargé des finances après
une évaluation tenant compte des objectifs Ces dispositions pourraient être transcrites et
développées dans le règlement intérieur de
de politique économique et de l’équilibre
l’Assemblée Nationale.
budgétaire.
Les articles additionnels ou amendements qui
Article 59
contreviennent aux dispositions du présent
Les évaluations de recettes font l’objet d’un
article ainsi qu’aux articles 47, 50 et 52 de la
vote d’ensemble pour le budget général.
34
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Les crédits du budget général font l’objet le contrôle des budgets publics : le RGGBCP ou
d’un vote par ministère. Ces votes portent, « Règlement Général »
le cas échéant, à la fois sur les autorisations
d’engagement et sur les crédits de paiement. Chapitre 1. De l’exécution
Les budgets d’affectation spéciale, comptes
de commerce, comptes de prêt et comptes de Article 61
garantie font chacun l’objet d’un vote. Le Ministre chargé des finances est chargé de
Les évaluations des ressources et charges de l’exécution du budget de l’Etat, en liaison avec
financement font l’objet d’un vote unique. les Ministres. Il est notamment responsable
du respect du solde budgétaire défini par la loi
Cet article fixe l’unité de vote (liée à l’unité de
de finances. Afin de prévenir une détérioration
spécialité définie à l’article 21 mais qui ne se
confond pas avec elle), c’est à dire le nombre de l’équilibre budgétaire, le Ministre chargé
et l’objet des différents votes parlementaires des finances peut suspendre toute décision
sur le budget. L’objectif est de concentrer les d’engagement des crédits. Cette suspension
votes sur un nombre précis de votes, ni trop peut ultérieurement donner à annulation de
élevé, ni trop restreint : pour l’essentiel, les crédit en application de l’alinéa 2) de l’article
votes se feront au niveau de chaque budget 33 de la présente loi organique.
ministériel, ce qui paraît un compromis
raisonnable. Symétriquement à l‘affirmation de son rôle
en matière de préparation budgétaire (article
Ces dispositions pourraient être transcrites et
54), cet article 61 renforce les prérogatives du
développées dans le règlement intérieur de
l’Assemblée Nationale. ministre des finances lors de l’exécution du
budget, en lui donnant notamment le pouvoir
Article 60 essentiel de « régulation » budgétaire.
Les projets de lois de finances rectificatives Pour sauvegarder le solde budgétaire
sont déposés à l’Assemblée Nationale dès leur voté par le Parlement, il peut ralentir, voire
adoption en Conseil des Ministres. suspendre l’engagement des dépenses si les
Le projet de loi de règlement et de compte perspectives de recettes se dégradent. C’est
rendu budgétaire est déposé à l’Assemblée une règle fondamentale de soutenabilité
Nationale au plus tard dans les huit mois de la budgétaire destinée également à éviter
clôture de l’exercice et, en tout état de cause, l’apparition d’arriérés de paiement.
avant le dépôt du projet de loi de finances pour
l’exercice à venir. Article 62
L’Assemblée Nationale débat de ce projet dès Les ordonnateurs du budget de l’Etat sont les
la première session qui suit son dépôt. Ministres et les Hautes Autorités responsables
des institutions constitutionnelles qui peuvent
Fixation du calendrier des deux autres déléguer formellement ce pouvoir à des agents
catégories de loi de finances : loi de finances
soumis à leur autorité hiérarchique directe.
rectificatives et loi de règlement et de compte
Le Ministre chargé des finances est l’unique
rendu budgétaire.
ordonnateur des recettes du budget général de
l’État. Il peut toutefois déléguer cette fonction.
Titre V. Des principes relatifs à la mise
en œuvre du budget de l’Etat Consécration de la déconcentration de la
gestion des dépenses au profit des entités
Les principes fixés ici au niveau « organique » sectorielles, le ministre des finances n’est
sont détaillés et développés dans un décret plus le seul ordonnateur : ce rôle fondamental
règlementant la gestion, la comptabilisation et est confié à chacun des ministres.
35
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
S’agissant des recettes, rien n’est changé : placé dans chaque ministère sectoriel pour,
elles restent sous la responsabilité du minis- en particulier, vérifier que chaque engagement
tère des finances. envisagé par l’ordonnateur ministériel est
bien conforme à l’autorisation budgétaire
Article 63 votée par les députés, tant en crédits qu’en
Les responsables de programme sont nommés emplois. Il contrôle également la régularité
par le Ministre dont ils relèvent. L’acte de financière des dépenses.
nomination précise les conditions dans
lesquelles les compétences d’ordonnateur Le CF veille en outre, ici plus en tant que
peuvent lui être déléguées, ainsi que les conseiller que contrôleur, à la bonne qualité
modalités de gestion du programme. du contrôle interne et à la performance
Sur la base des objectifs généraux fixés par budgétaire du ministère.
le Ministre, le responsable de programme
détermine les objectifs spécifiques, affecte les Article 65
moyens et contrôle les résultats des services Le paiement des dépenses et l’encaissement
chargés, sous sa responsabilité, de la mise en des recettes de l’Etat relève de la responsabilité
œuvre du programme. Il s’assure du respect exclusive de comptables publics. Les
des dispositifs de contrôle interne et de comptables publics de l’Etat sont nommés par
contrôle de gestion. le Ministre chargé des finances.
36
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
exhaustif des contrôles pour les concentrer Le principe de sincérité comptable – en écho
en priorité sur les dépenses à fort enjeux. au principe de sincérité budgétaire posé dès
Cette modulation se mettra en place, de l’article 3 - est lui aussi affirmé au niveau «
façon progressive et après expérimentations organique ».
d’ici à 2018, dans des conditions à définir par
le ministre des finances. La Constitution Financière de la République
de Guinée met ainsi la transparence – valeur
Article 68 essentielle de la bonne gestion publique - au
Toute créance sur le Trésor Public résultant premier rang de ses exigences.
d’une procédure non conforme au droit
budgétaire et comptable de l’Etat est nulle. Article 70
Le Ministre chargé des finances arrête, au plus
Pour encourager tous les acteurs de la tard six mois après la clôture de l’exercice, les
dépense publique – y compris les fournisseurs états financiers relatifs à cet exercice. Ces états
- au respect des règles budgétaires et financiers comprennent un compte de résultat,
comptables, cette disposition nouvelle un tableau de flux des opérations de trésorerie,
sanctionne sévèrement les infractions un bilan et des annexes. Ils sont rendus publics
puisqu’elle interdit à tout comptable public après que la Cour des Comptes ait donné et
de payer une dépense qui n’aurait pas été publié son avis sur leur qualité et leur sincérité
exécutée conformément aux règles de droit.
comptables.
Corollairement, tout recours –gracieux
Cet article définit l’obligation annuelle de
comme judiciaire - d’un créancier de l’Etat
reddition des comptes de l’Etat.
sera voué à l’échec s’il apparaît que les règles,
de fond comme de forme, ont été violées, et
La Cour des Comptes est invitée à se
ce même si le « service a été fait ». Il s’agit là
prononcer sur leur qualité. C’est une forme
d’un instrument nouveau dans l’arsenal anti-
atténuée de « certification » des comptes
corruption de la Guinée. qui est apparue préférable à ce stade de
développement du système de gestion des
Chapitre 2. De la comptabilité finances publiques de la Guinée.
Ces comptes, accompagnés de l’avis de la
Article 69 Cour, sont ensuite intégrés dans la loi de
L’Etat tient une comptabilité budgétaire règlement et de compte-rendu budgétaire.
destinée à vérifier le respect de l’autorisation
parlementaire et une comptabilité générale Chapitre 3. De la trésorerie
destinée à suivre l’évolution de son patrimoine
et apprécier sa situation financière. Article 71
Les comptes de l’Etat doivent être réguliers, Les ressources publiques sont toutes, quels
sincères et donner une image fidèle de qu’en soient la nature et l’attributaire,
l’exécution de son budget et de l’évolution de encaissées et gérées par des comptables
son patrimoine et de sa situation financière. publics nommés par le Ministre chargé des
finances et placés sous son autorité. Elles sont
Article d’introduction et de présentation versées et conservées dans le compte unique
des deux formes et des deux finalités du Trésor ouvert au nom de l’Etat à la Banque
des comptabilités de l’Etat : d’une part, la Centrale de la République de Guinée. Aucun
comptabilité budgétaire et, d’autre part, la compte ne peut être ouvert ni par l’Etat, ni par
comptabilité générale, à la fois distinctes et
un autre organisme public dans une banque
complémentaires.
commerciale, sauf dans les cas et sous les
37
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
38
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
39
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
relatives aux lois de finances, et de manière procéder à l’audition des Ministres ainsi que de
plus générale, à la bonne gestion des deniers leurs collaborateurs immédiats. Toute personne
publics. entendue par ces commissions est déliée du
secret professionnel.
A titre d’information, dans les pays de
tradition institutionnelle et juridique similaire Les principales modalités du contrôle parle-
à celle de la Guinée, les principales missions mentaire, postérieurement au vote des lois
d’une Cour des comptes sont : de finances, sont définies ici. Les pouvoirs
- assister l’Assemblée Nationale dans le juridiques donnés aux députés sont consi-
contrôle de l’exécution des lois de finances. dérables : contrôles sur pièces et sur place,
Les commissions parlementaires chargées pouvoirs de convocation des ministres et
des finances peuvent en principe demander hauts fonctionnaires, inopposabilité du secret
à la Cour la réalisation de toute enquête sur professionnel.
la gestion des services ou organisme qu’elle
contrôle ; Ces dispositions pourraient être transcrites et
- vérifier l’exactitude, la fiabilité, la sincérité développées dans le règlement intérieur de
et l’exhaustivité des états financiers relatifs l’Assemblée Nationale.
à l’exécution du budget et au patrimoine de
l’Etat et des autres organismes publics ; Article 78
- contrôler la légalité financière et la conformité Toute personne publique ou privée ayant
budgétaire de toutes les opérations de bénéficié d’une aide financière de l’Etat ou
recettes et de dépenses de l’Etat et des d’un autre organisme public est soumise aux
autres organismes publics ;
contrôles définis aux articles 75 à 77 de la
- évaluer le bon emploi des fonds publics,
présente loi organique.
l’économie, l’efficacité et l’efficience de leur
mise en œuvre au regard des objectifs fixés,
En vertu de ce que l’on peut appeler un «
des moyens utilisés et des résultats obtenus ;
droit de suite », les institutions de contrôle
- juger et sanctionner les infractions commises
peuvent exercer leurs investigations auprès
par les ordonnateurs, les contrôleurs
de toute entité, même privée, bénéficiaire de
financiers et les comptables publics.
fonds publics.
Le statut et les règles d’organisation et de
fonctionnement de la Cour des comptes Article 79
seront fixés dans une loi organique. Sans préjudice du régime de responsabilité
constitutionnelle, pénale et disciplinaire,
Article 77 les ordonnateurs, y compris les Ministres et
Sans préjudice des pouvoirs généraux de contrôle leurs collaborateurs directs, les ordonnateurs
de l’Assemblée Nationale, la commission des délégués et les contrôleurs financiers sont
finances veille à la bonne exécution des lois de responsables de leur gestion devant l’autorité
finances. dont ils dépendent.
A cette fin, le Gouvernement transmet En cas d’infraction aux règles budgétaires,
trimestriellement à l’Assemblée Nationale, à financières et comptables, ils sont passibles
titre d’information, des rapports sur l’exécution d’amendes prononcées par la Cour des
du budget en recettes et en dépenses et sur Comptes. Si ces irrégularités ont été concertées,
l’application de la loi de finances ainsi qu’une les personnes incriminées répondent
balance générale des comptes. Ces rapports collectivement de leur responsabilité.
sont rendus publics. Le montant de ces amendes est, au terme
Les informations, documents et investigations d’une procédure respectueuse des droits de la
sur place que ces commissions demandent défense, fixé en fonction de la gravité de la faute
ne peuvent lui être refusées. Elles peuvent commise et du préjudice subi par la collectivité.
Ce montant ne peut dépasser l’équivalent
40
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
41
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
année, ils rendent compte à la Cour des Comptes la LO, l’un centré sur la budgétisation, l’autre
de la bonne tenue de leurs écritures et de sur la gestion sont explicitement prévus. Leur
la bonne conservation des fonds et valeurs. adoption doit intervenir rapidement, après
Dans l’hypothèse où cette reddition de leurs la promulgation de la LO de façon à ne pas
comptes fait apparaître des irrégularités ou des laisser un vide juridique trop long s’installer
insuffisances de fond, la Cour des Comptes, après dans une matière aussi sensible que la
avoir entendu le comptable intéressé, prend un gestion des finances publiques.
arrêt de débet qui fixe, en tenant compte de
l’importance du préjudice subi par la collectivité, Le premier texte d’application, le décret sur la
le montant que le comptable devra payer à l’Etat gouvernance des finances publiques, devrait
ou l’organisme public concerné. être adopté au cours du premier semestre
Elle peut en outre, en fonction de la gravité 2013.
de la faute commise et des circonstances de
l’infraction, imposer une amende au comptable S’agissant du second texte d’application,
défaillant, dans la double limite du montant de le décret portant règlement général sur la
l’arrêt de débet et d’une année de salaire du gestion budgétaire et la comptabilité publique
comptable intéressé. (RGGBCP) a été publié le 15 janvier 2013.
Les irrégularités et insuffisances de fond visées
au présent article sont prescrites au terme de la Article 83
cinquième année suivant les faits incriminés. L’application de la présente loi organique peut
être, à compter de l’année de sa promulgation,
Cet article définit le régime de responsabilité différée de cinq ans pour les dispositions
particulier des comptables publics, confor- suivantes relatives:
mément à la tradition juridique de la Guinée
relative à la « responsabilité personnelle et • aux cadres de dépenses à moyen terme (article
pécuniaire». 14) ;
Toutefois, la Cour se voit reconnaître la plé- • aux fonds des bailleurs (articles 2 dernier
nitude de juridiction, rompant avec la tradi- alinéa, 39, 73 et 74) ;
tion sur deux points : d’une part, la Cour juge • aux programmes (articles 24, 49 alinéa 6, et 53
les comptables et non plus seulement les alinéa 5) ;
comptes ; d’autre part, et corrélativement, • à la modulation des contrôles (article 67) ;
le ministre ne peut plus accorder de remise • à la sanction des fautes graves de gestion
gracieuse. (article 80) ;
• à l’annexe des lois de finances visées à l’article
Titre VII. 49 alinéa 1.
Des dispositions transitoires et finales En outre, la pleine application des principes et
règles de la comptabilité générale (articles 53
Article 82 alinéa 8, 69 et 70) peut être différée de sept ans.
Sans préjudice des prescriptions de la présente
loi organique prévoyant que certaines de ses Les principales novations de cette nouvelle
dispositions d’applications sont définies en loi de LO, conçues en application des meilleures
finances, les règles d’application de la présente pratiques internationales d’aujourd’hui, et
loi organique seront fixées par deux décrets en dont la liste figure dans cet article 83, ne
Conseil des Ministres : peuvent être appliquées dès maintenant.
- l’un sur la gouvernance des finances publiques,
notamment pour l’application des dispositions Conformément à la stratégie retenue, les
des titres I à IV ; prochaines années doivent être consacrées
- l’autre sur la gestion des budgets publics, au rétablissement et à la consolidation des
notamment pour l’application des dispositions « fondamentaux » qui sont à la base de la
des titres V et VI. gestion des finances publiques. Ce n’est
qu’une fois ces « fondamentaux » solidement
Les deux principaux textes d’application de
42
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Article 84 Budgétisation
Sous réserve des domaines visés à l’article 83, Intégration des fonds des bailleurs dans la
la loi organique L/91/007 du 23 décembre 1991 structure et les procédures budgétaires nationales
relative aux lois de finances est abrogée à compter en application de la Déclaration de Paris (2005)
de la promulgation de la présente loi organique.
Introduction des budgets de programme, à terme
Clarification juridique (d’ici à 5 ans)
Suppression des budgets annexes
Article 85 Comptes d’affectation spéciale devenant des
La présente loi organique sera publiée au Journal budgets d’affectation spéciale
Officiel de la République de Guinée. Introduction de la possibilité pour l’Etat d’accorder
des garanties et des prêts (Suppression des « prêts
Disposition traditionnelle rétrocédés »)
43
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Gestion
Introduction du principe de légalité des dépenses
: pas de dépense (notamment pas de subvention)
sans texte qui en donne la définition, les critères…
44
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Les excédents des budgets d’affectation spéciale et comptes de commerce sont arrêtés aux
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Titre 5 institution x
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Budget
général
Article 12
La limite supérieure des effectifs totaux d’agents publics que les administrations de l’Etat
sont autorisées à rémunérer au cours de l’exercice N est fixée comme suit :
N -2
N -1 (autorisations) N (demandes)
(réal. dernier mois)
Institution x
Ministère y
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Article 13
Les recettes et dépenses des budgets d’affectation spéciale sont fixées comme suit :
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50
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
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Article 18
Au cours de l’exercice N, les disponibilités de l’Etat peuvent être placées dans les conditions
suivantes :
Article 19
Mesures fiscales :
-n'affectant pas les ressources budgétaires de l'exercice N mais les exercices ultérieurs
-ne concernant pas les ressources budgétaires de l’Etat, mais les ressources d’autres
collectivités publiques
Article 20
En application de l’article X de la loi organique sur les lois de finances,
- ………….
- ………….
- ……………
-
Les LF comportent les dispositions d’application de la LO qui sont de nature législative.
Chaque fois qu’apparaitrait nécessaire une mesure d’application ou d’interprétation de la
LO (touchant, par exemple, à la procédure budgétaire, à l’information de l’Assemblée
Nationale, à la chaine la dépense, aux contrôle ou encore aux sanctions) ayant une certaine
importance sur le plan juridique, cette mesure fera l’objet d’un article inséré en fin de
deuxième partie de loi de finances
51
Chapitre II : mesures diverses
Article 19
Mesures fiscales :
-n’affectant pas les ressources budgétaires de l’exercice N mais les exercices ultérieurs
-ne concernant pas les ressources budgétaires de l’Etat, mais les ressources d’autres collectivités
publiques
Article 20
En application de l’article X de la loi organique sur les lois de finances,
- ………….
- ………….
- ……………
-
Les LF comportent les dispositions d’application de la LO qui sont de nature législative. Chaque
fois qu’apparaitrait nécessaire une mesure d’application ou d’interprétation de la LO (touchant,
par exemple, à la procédure budgétaire, à l’information de l’Assemblée Nationale, à la chaine
la dépense, aux contrôle ou encore aux sanctions) ayant une certaine importance sur le plan
juridique, cette mesure fera l’objet d’un article inséré en fin de deuxième partie de loi de finances
52
I. LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
53
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
Il ne s’applique donc ni aux Etablissements Dans ces conditions, le RGGBCP ne traite pas
Publics Industriels et Commerciaux (EPIC), ni de ces trois réformes et une révision de ce texte
aux entreprises publiques. En effet, la nature devra être programmée d’ici à 2018, échéance
de leurs activités conduit généralement à leur fixée par la LORF, pour intégrer ces réformes.
appliquer un cadre budgétaire et comptable Cette approche graduelle vise à préparer
proche de celui régissant les entreprises ces mutations importantes dans un délai
commerciales. raisonnable et réaliste.
55
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
sous la responsabilité effective d’un acteur fonctionnement sont précisées. Une convention
spécifique. entre l’Etat et la BCRG doit définir les modalités
opérationnelles de fonctionnement du CUT.
En application du principe de légalité des L’adoption et la mise à jour régulière d’un
dépenses aucune subvention ou aide ne pourra plan de trésorerie devient une obligation. Des
être accordée à un tiers sans qu’un texte régulier plans d’engagement, eux aussi obligatoires,
et publié en ait préalablement défini l’objet, les permettront en cours d’année de subordonner
conditions et le régime juridique. le rythme d’engagement des dépenses aux
prévisions d’encaissement des recettes. En
S’agissant des dépenses qui s’exécutent sur tout état de cause, au titre de son pouvoir de
une durée supérieure à l’année, la dissociation régulation budgétaire, le Ministre des finances
des crédits en autorisation d’engagement et gardera à chaque instant le pouvoir, via ses
crédits de paiement permettra une meilleure contrôleurs financiers, de bloquer l’engagement
maitrise des dépenses d’investissement et des des dépenses qui s’avéreraient excessives par
partenariats public-privé (PPP). rapport aux ressources prévisibles de trésorerie.
56
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
l’importance des dépenses autorisées par Le régime financier des établissements publics
le budget d’une année mais dont l’exécution administratifs est défini en s’inspirant très
se prolonge l’année suivante : notamment, largement de celui de l’Etat :
les paiements au titre du budget de l’année • l’ordonnateur des recettes et dépenses
N ne pourront plus s’effectuer au delà du 31 de l’établissement est son directeur, sous
janvier de l’année N+1, terme de la période l’autorité du conseil d’administration ;
complémentaire ; par ailleurs, la date limite • un contrôleur financier et un agent comptable
d’engagement des dépenses est fixée au 30 sont nommés pour chaque établissement ;
novembre. • les principaux actes financiers de
l’établissement sont soumis à l’approbation
La définition des missions et procédures de au ministre des finances et au ministre
contrôle propres à la Cour des comptes relève sectoriel, notamment le règlement financier
d’une loi organique, dont l’élaboration relève de intérieur.
la responsabilité du CNT.
EPA
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
fragilisées, voire même mises en danger. et les dépenses se compensaient entre elles,
on ne pourrait plus disposer d’une vision
Une large diffusion de cet article doit être globale exacte de la situation des finances
faite, notamment auprès des agents des publiques, les prévisions de recettes et de
douanes et ceux des impôts. dépenses ayant été toutes deux minorées
; elles ne représentent plus la réalité des
On rappellera par ailleurs, que s’agissant finances publiques.
des opérations de recettes des budgets
d’affectation spéciale au sein desquels sont Toutefois, cette règle de non-contraction
gérés les fonds des bailleurs internationaux, ne signifie pas que le Trésor, au moment
la chaine de la recette peut – par application du paiement, par exemple d’une dépense
des dispositions de l’article 74 de la LORF liée à un marché, ne peut pas prélever sur
- faire l’objet de dérogations aux règles le montant dû par l’Etat au fournisseur des
fixées au présent « titre » sur l’exécution impôts et taxes dont il serait redevable. C’est
des recettes. Ces dérogations doivent être la règle de la compensation légale énoncée
définies dans la convention de financement, à l’article 8 ci-dessous. Il n’y a d’ailleurs pas
approuvée en loi de finances. dans ce cas contraction de recettes et des
dépenses, mais au contraire encaissement
Article 5 de la recette grâce à la dépense effectuée par
Quelles qu’en soient la nature et l’origine, le l’Etat. En tout état de cause, l’ordonnateur
montant intégral de chacune des recettes doit ordonnancer le montant total du montant
budgétaires est versé au budget de l’Etat dû à l’entreprise.
sans contraction entre recettes et dépenses,
y compris les frais de perception, de régie et Article 6
autres frais accessoires. A l’exception des droits au comptant versés
spontanément, les recettes budgétaires sont
Cet article rappelle un des aspects du principe constatées, liquidées et ordonnancées avant
d’universalité : la règle du « produit brut » qui d’être prises en charge en comptabilité et
impose de percevoir la totalité du montant recouvrées.
de chaque recette, sans déduction d’aucune La constatation a pour objet d’identifier et
sorte. Ce principe de la « recette brute », d’évaluer la matière imposable.
par opposition à « recette nette », interdit La liquidation a pour objet de déterminer
notamment aux administrations chargées le montant exact de la créance de l’Etat et
de la collecte des impôts de conserver une d‘indiquer les bases sur lesquelles elle est
partie de cette collecte à leur profit, ce qui est effectuée.
une tentation constante, par exemple pour Les rôles et avis d’imposition, les états de
couvrir leurs frais de fonctionnement ou leurs liquidation, les arrêtés de débet, les ordres de
rémunérations. recette et les ordres de régularisation sont les
titres de perception des recettes de l’Etat. Toute
Cet article affirme le principe de non créance constatée et liquidée fait l’objet d’un
contraction des montants entre les recettes titre de perception émis par les ordonnateurs
et les dépenses, quels que soient la nature et des recettes du budget de l’Etat qui en ont seuls
l’objectif de cette contraction. l’initiative.
Toute erreur de liquidation donne lieu, soit
Cette règle de non-contraction entre à l’émission d’un ordre d’annulation ou de
recettes et dépenses budgétaire est une réduction de recette, soit à l’émission d’un ordre
bonne pratique internationale et un principe de recette complémentaire. S’agissant des
élémentaire dans les systèmes de gestion recettes encaissées sur versement spontané
financière publique francophones. Elle des redevables, des titres de régularisation
est destinée à retranscrire l’image réelle sont établis par l’ordonnateur à la demande du
des finances publiques nationales, tant en comptable public.
ressources qu’en emplois. Or si les recettes
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
son montant ;
En recettes comme en dépenses, ces •les crédits correspondant au montant
délais sont suspendus – c’est à dire en fait de l’engagement et du paiement sont
prolongés - par les procédures gracieuses effectivement disponibles.
ou contentieuses engagées.
Cet article établit tout d’abord – c’est le
Article 15 point le plus nouveau - le principe de la
Les décisions de dégrèvement, consécutives légalité des dépenses : aucune dépense ne
à une demande des contribuables introduites peut être faite de façon discrétionnaire, par
dans les formes prévues par la législation l’effet de la simple volonté circonstancielle
fiscale et douanière ainsi que les admissions en d’un ministre ou d’un fonctionnaire. Toute
non- valeur sont prises par le Ministre chargé dépense doit être fondée sur une base
des finances. légale ou réglementaire. Ce principe vaut
Ces dégrèvements et admissions en non-valeur naturellement pour les salaires et primes
diminuent le montant des prises en charge dont le barème doit être fixé dans des textes,
comptables et sont joints aux pièces justificatives généralement préparés par l’administration
du compte de gestion du comptable concerné. de la fonction publique conjointement avec
celle des finances. Il vaut aussi pour les
Un dégrèvement est une diminution, qui subventions dont les conditions d’octroi
peut aller jusqu’à la suppression, du mon- doivent être préalablement définies dans un
tant d’un impôt ou d’une recette normale- texte.
ment exigible. Un dégrèvement peut être Pour les dépenses de fonctionnement ou
accordé par l’ordonnateur – jamais par le d’investissement, la base légale pourra être
comptable - si la loi lui en donne la possibili- constituée par un texte de portée générale
té, ce qu’elle fait parfois, généralement pour couvrant chacune des deux catégories de
des motifs sociaux et si les conditions du dépenses. S’agissant des dépenses du
dégrèvement sont effectivement remplies. type frais de mission, un texte spécifique
paraitrait opportun.
Les admissions en non valeurs sont de
simples constats établissant l’impossibilité Bien entendu, outre l’existence d’une base
de recouvrer telles ou telles créances, légale, toute dépense est subordonnée
fiscales ou non fiscales : le redevable peut également à l’ouverture préalable d’un
avoir disparu ou être insolvable, par exemple. crédit.
L’admission en non valeur, qui n’est possible
qu’après épuisement de toutes les voies En application de cet article qui définit
ouvertes par le recouvrement forcé, est les deux conditions de la régularité d’une
décidée par le Ministre chargé des finances. dépense - une base légale et un crédit -, le
Elle ne fait pas obstacle à tout recouvrement contrôleur financier devra vérifier l’une et
ultérieur si, du fait d’éléments nouveaux, la l’autre de ces deux conditions.
créance redevient recouvrable.
Article 17
Titre 3. L’exécution des dépenses Les dépenses sont engagées, liquidées et
ordonnancées avant d’être payées.
Article 16
Une dépense ne peut être engagée et payée En introduction à une série d’articles sur la
que si : « chaîne de la dépense » – ou «circuit de la
•son régime juridique a été préalablement dépense » - les quatre étapes traditionnelles
déterminé par un texte législatif ou de cette chaine sont énoncées avant d’être
réglementaire, régulièrement adopté et publié, développées plus en détail dans les articles
lui donnant une base légale et définissant ultérieurs.
notamment la nature et l’objet de la dépense,
ses bénéficiaires et les modalités de calcul de On distingue classiquement deux phases
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
n’est pas une justification acceptable effectivement apurée. Cette tâche est de
car elle ne concerne pas l’ordonnateur la responsabilité d’un seul agent de l’Etat :
mais le comptable. En d’autres termes, le comptable public dont la responsabilité
si des arriérés doivent apparaître, c’est au personnelle et pécuniaire peut être engagée.
niveau du paiement et non pas à celui de Y compris en cas d’acomptes (voir article
l’ordonnancement. Sur un plan pratique, suivant), ce paiement ne peut intervenir
les formulaires utilisés et les progiciels qu’après « service fait ». Des avances sont
informatiques pourront ainsi confondre certes possibles, mais elles ne constituent
ces deux opérations (liquidation et pas véritablement des paiements et
ordonnancement) en une seule et même s’apparentent en fait à des opérations de
décision. trésorerie : c’est pourquoi elles ne sont pas
subordonnées à la constatation préalable du
L’ordonnancement est adressé par « service fait ».
l’ordonnateur au comptable « assignataire ».
Article 23
Le non-respect des règles d’assignation de Les acomptes sur marché de travaux, biens et
la dépense est un facteur d’indiscipline et de services prévus par le code des marchés publics
désordre dans l’organisation financière de sont versés pour le paiement des tranches
l’Etat. La mention du comptable public assi- successives d’exécution d’un marché et dans
gnataire de la dépense doit donc clairement les conditions prévues par ce marché.
être portée sur l’acte d’ordonnancement : Ils ne peuvent être payés qu’à réception de
elle fait partie des mentions obligatoires de- chaque tranche dans les conditions définies aux
vant figurer sur cet acte. articles 17 à 22 du présent Règlement Général.
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
provisionnel global est égal à l’engagement des derniers éléments de calculs connus,
définitif du mois précédent ; pourront, le cas échéant, dépasser ce
• la constatation du service fait est de la montant provisionnel; cet engagement
responsabilité de l’ordonnateur ; l’absence de provisionnel sera corrigé in fine pour
service fait donne lieu à retenue sur salaires être transformé en engagement définitif
le mois suivant ; correspondant aux montants effectivement
• les éléments de calcul nécessaires à la payés
liquidation sont donnés par le Ministre de - d’autre part, il n’y a pas à proprement
la fonction publique au comptable public parler de liquidation, ni d’ordonnancement
assignataire ; : les éléments de calcul des salaires à
• les traitements sont payés aux fonctionnaires verser effectivement chaque mois sont
et agents de l’État par le comptable public transmis par le ministère de la fonction
assignataire en fonction des éléments de publique au comptable assignataire ; cette
calcul de liquidation qu’il a reçus ; le total de transmission remplace en quelque sorte
ces paiement peut, le cas échéant, excéder l’ordonnancement, le rôle de l’ordonnateur
le montant de l’engagement budgétaire étant en l’espèce joué par le ministre de la
provisionnel global ; fonction publique.
• un engagement définitif est effectué par
l’ordonnateur pour ajuster l’engagement La deuxième innovation apporte une
budgétaire provisionnel aux sommes exigence nouvelle qu’il conviendra de
effectivement payées par le comptable mettre en œuvre en concertation avec tous
assignataire. les acteurs et partenaires concernés : la
vérification préalable du « service fait » dans
Un certain nombre d’exceptions au circuit le domaine des dépenses salariales, c’est-
normal de la chaine de la dépense sont à-dire l’assurance donnée que le paiement
prévus par le Règlement Général aux articles est bien justifié par un travail effectivement
24 à 26 ci dessous. En-dehors des trois accompli par l’agent bénéficiaire du salaire.
types d’exceptions prévues à ces articles, et En l’occurrence, on pourrait convenir de
mis à part le cas particulier des « régies » de considérer que la présence effective au
l’article 92 du présent Règlement Général, travail, pour chaque journée travaillée du
aucune autre procédure dérogatoire ne doit mois, vaut « service fait » : à défaut une
désormais être tolérée. retenue sur salaire à hauteur des journées
non travaillées sera opérée. Concrètement,
La première exception, définie àl’article c’est le ministère sectoriel employant
24, concerne les salaires : il d’agit en effet l’agent qui devra établir et certifier une liste
d’une dépense répétitive qui intervient de journées d’absence par agent, liste qui
impérativement à des échéances fixes sera transmise au ministère de la fonction
et obligatoires. Les différentes étapes de publique qui, dans son rôle d’ordonnateur «
cette procédure particulière, qui couvre de facto » des dépenses de salaires, devra
d’une part très substantielle de la dépense minorer les salaires à raison de l’absence
publique, sont définies ici avec précision. des agents; pour des raisons pratiques,
Elles comportent un certain nombre cette minoration pourra être imputée sur le
d’innovations allant dans le sens d’une salaire du mois suivant M+1.
double simplification :
- d’une part, l’engagement budgétaire est Le contrôleur financier sera tenu informé de
global, provisionnel et – de facto - indicatif ces différentes étapes du circuit particulier
; il est global car il couvre tous les salaires, de la dépense salariale sans qu’il soit amené
dans tous leurs éléments ; il est établi de à donner un visa préalable. Il devra toutefois
façon provisionnel chaque mois sur la base signaler au ministère sectoriel, à celui de la
du montant du mois précédent ; il n’a à fonction publique ainsi qu’à celui chargé des
ce stade qu’une portée indicative car les finances toutes les anomalies observées, y
salaires effectivement versés, en fonction compris en matière de service fait.
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
est allé chercher à la banque centrale ou, par il y a tirage sur financement, sur un emprunt,
dérogation (voir l’article ci-après), auprès de lorsque le comptable demande au prêteur
la banque où il possède un compte bancaire, de verser les fonds objet du prêt à sa caisse.
s’il n’y a pas d’agence de la banque centrale L’émission d’un emprunt public consiste
dans son lieu de résidence. Le dégagement pour l’Etat à demander le versement de
de la caisse est l’opération inverse qui fonds à la caisse du Trésor en contrepartie
consiste à extraire des espèces de la caisse d’obligations de remboursement de ces
d’un comptable public pour aller les déposer fonds à une échéance fixée. La conversion
dans son compte bancaire ouvert dans une d’un emprunt consiste à transformer
agence de la banque centrale ou d’une une ou plusieurs conditions juridiques
banque privée, s’il n’y a pas d’agence de la des obligations publiques émises lors de
banque centrale dans son lieu de résidence. l’émission de l’emprunt. Le remboursement
Un comptable public dégage sa caisse d’un emprunt consiste pour l’Etat à
périodiquement dés lors que les espèces s’acquitter des obligations émises à leur
qu’elle contient atteignent un certain niveau. échéance. Toutes ces opérations sont des
Il n’est pas de bonne pratique de conserver opérations de gestion de la dette publique.
sur une période longue un niveau élevé
d’espèces; ce niveau doit correspondre aux - les opérations de prêts et avances : elles
besoins normaux du poste comptable, qui consistent pour le comptable public à enre-
doivent être déterminés par l’importance gistrer les prêts et les
de l’activité de ce poste. Les supérieurs avances accordés par l’Etat ou tout autre
hiérarchiques des comptables publics organismepublic dans sa comptabilité. Ce
doivent accorder une grande vigilance au comptable assure la
niveau des encaisses des postes comptables gestion de ces prêts et avances ; il en sur-
placés sous leur responsabilité. veille particulièrement le remboursement et
l’imputation comptable.
- l’escompte et l’encaissement des traites
et obligations émises au profit de l’Etat : il - l’encaissement des produits des cessions
s’agit des opérations sur les titres et valeurs d’actifs, financiers et non financiers : ces
en possession des comptables publics qui cessions d’actifs correspondent aux ventes
peuvent les présenter (i) à l’escompte, c’est- de biens matériels, immatériels ou financiers
à-dire à leur encaissement auprès du système réalisées par l’Etat ; leur produit, c’est-à-dire
bancaire avant leur date d’échéance, ou (ii) à les recettes encaissées à l’occasion de ces
l’encaissement lorsque la date d’échéance ventes, sont enregistrées dans la comptabilité
est survenue. tenue par le comptable public assignataire
de cette ressource.
- la gestion des fonds déposés par les Ce classement des cessions d’actifs en
correspondants et les opérations faites pour ressources de financement plutôt qu’en
leur compte : il s’agit d’opérations réalisées ressource budgétaire a pour objectif de
par les comptables du Trésor au nom de leurs prévenir la tentation d’améliorer le solde
correspondants. Le Trésor est chargé de la budgétaire en vendant des actifs, par exemple
gestion des fonds déposés à sa caisse et du en privatisant des entreprises publiques. On
compte ouvert en leur nom. Une situation notera que, à l’inverse, les acquisitions ou
des comptes des correspondants du Trésor constitutions d’actifs de toute nature par
doit être présentée à période régulière, et au l’Etat (à l’exception des actifs liquides, cf.
moins une fois l’an. infra), par exemple ses investissements en
infrastructures, sont traitées en opérations
- les tirages sur financements extérieurs, budgétaires prévues et autorisées sous forme
l’émission, la conversion, la gestion et le de crédits par le Parlement et donc impactant
remboursement des emprunts publics à le solde budgétaire. Inhabituelle sur les plans
court, moyen et long termes : ces opérations économique et comptable, cette dissymétrie
concernent la gestion de la dette publique; de traitement entre acquisition et cession
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
publics administratifs (mais pas les EPIC, ni est nécessaire - et transparente doit être
les entreprises publiques), doivent déposer mise en place pour gérer dans de bonnes
leurs fonds au compte unique du Trésor. conditions de discipline financière ces outils
L’existence de ce que l’on appelle les « nouveaux.
correspondants du Trésor » est courante La composition des dossiers de demandes
dans tous les pays de tradition francophone. doit être définie par le ministère des finances.
Toutefois, on notera que le Règlement
Général de la Guinée n’a pas retenu la La mise en place de cette procédure –
possibilité, parfois ouverte dans certains identique dans ses principales modalités
pays, pour de particuliers d’ouvrir de compte pour le prêt et pour la garantie – implique
au Trésor. Cette perspective, qui s’explique que soit tout d’abord constitué le comité
principalement par le souci de concentrer commun appelé à donner un avis préalable à
l’administration du Trésor sur son métier de l’octroi du prêt ou de la garantie.
base (la gestion des deniers publics), est
donc désormais clairement exclue. Article 42
Les prêts font l’objet d’un suivi de consommation,
Cet article impose une contrainte sévère à de remboursement et de disponibilité dans les
la gestion des comptes de correspondants comptes de prêt. Ils sont en outre enregistrés en
: ils ne peuvent en aucun cas présenter de comptabilité générale.
découvert, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent Dès qu’apparaît un risque de non
présenter un solde débiteur ; leur compte remboursement, ces prêts font l’objet de
doit être soit nul, soit créditeur, jamais l’ouverture, au budget du Ministre chargé des
débiteur. Cette règle est particulièrement Finances, d’un crédit budgétaire à hauteur du
exigeante pour les organismes qui doivent montant dont le défaut apparaît probable. La
donc impérativement surveiller leur compte consommation de ce crédit est enregistrée en
de correspondant au Trésor. comptabilité budgétaire dès que le défaut est
constaté.
Article 41 Les garanties sont mentionnées en hors bilan
Les prêts et garanties visés respectivement aux dans l’annexe au compte général de l’Etat.
articles 44 et 45 de la loi organique relative Le cas échéant, tout appel de garantie est
aux lois de finances sont accordés selon la enregistré en comptabilité générale.
procédure suivante : Dès qu’apparaît un risque d’appel de garantie,
• la demande de prêt ou de garantie est un crédit budgétaire égal au montant probable
accompagnée des justifications et pièces de cet appel de garantie est ouvert au budget du
définies par arrêté du Ministre chargé des Ministre chargé des Finances. Lorsque l’appel
finances de garantie devient effectif ce crédit budgétaire
• le décret octroyant le prêt ou la garantie est engagé et la somme est payée au créancier
et fixant ses conditions est préparé par le dont le prêt avait été garanti.
Ministre chargé des finances, après avis d’un
comité réunissant : Cet article définit les modalités de suivi
• le gouverneur de la Banque Centrale de la budgétaire et comptable de ces deux
République de Guinée, ou son représentant, nouveaux instruments financiers.
• le ou les Ministres sectoriels compétents, ou Le prêt est considéré, à son origine lors de sa
leurs représentants, mise en place, comme une simple opération
• le président de la Commission des Finances de de financement : il ne s’agit pas d’une
l’Assemblée Nationale, ou son représentant. opération budgétaire nécessitant l’ouverture
d’un crédit budgétaire. Toutefois, au cas où
Cet article décrit la procédure à suivre pour un prêt n’est pas remboursé – hypothèse peu
accorder un prêt ou une garantie, deux souhaitable mais qu’il convient malgré tout
possibilités nouvelles ouvertes par la nouvelle d’envisager- ce non remboursement doit être
LO. couvert par un crédit budgétaire car le prêt
Une procédure à la fois solennelle – un décret s’est de facto transformé en subvention : une
79
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
dépense provisoire est devenue définitive. chargé des finances. Ce comité se réunit au
moins une fois par mois. Ses travaux et décisions
Un raisonnement du même type peut être sont rendus publics.
fait pour la garantie : tant qu’elle n’est pas
appelée – ce qui est en principe la vocation L’obligation de tenir un plan de trésorerie
de toute « bonne » garantie -, elle n’apparait est une novation importante de ce nouveau
pas dans le budget proprement dit, ni Règlement Général qui vient consacrer
d’ailleurs dans les comptes de l’Etat. Ce n’est formellement une pratique aujourd’hui déjà
que si elle est appelée qu’une ouverture de en cours de développement.
crédit budgétaire devient nécessaire car là Le plan de trésorerie, mis à jour
aussi il y a apparition d’une dépense réelle mensuellement, vise à garantir une bonne
et définitive. exécution du budget en permettant d’adapter
le rythme de paiement des dépenses à celui
On rappellera que la garantie doit remplacer de l’obtention des recettes. Combiné avec
les pratiques actuelles de « rétrocession de le plan d’engagement (art 19), il est un des
dette » auxquelles il conviendra de mettre fin. instruments de la régulation budgétaire intra
annuelle et vise en particulier à réduire le
Article 43 risque d’arriérés.
Les avances sur marché de travaux, biens et Ce plan est d’une grande importance
services éventuellement prévues en application stratégique car il constitue en fait l’aspect
du code des marchés publics sont accordées intra annuel du budget annuel : le plan
par décision du Ministre chargé des finances à de trésorerie, et son corollaire le plan
la demande de l’ordonnateur concerné. d’engagement, va contraindre à des choix de
Elles constituent des opérations de trésorerie priorités et parfois même à des renoncements
exécutées par le comptable assignataire et à certaines dépenses.
retracées en comptabilité générale. A son Il est donc capital que ce plan soit élaboré et
expiration, l’avance est, si le service a été fait, suivi au meilleur niveau politique et dans un
transformée en paiement définitif à réception souci de transparence analogue à celui qui
de l’ordonnancement. A défaut, si le service n’a préside à l’adoption du budget annuel.
pas été fait, elle donne lieu à remboursement et
le comptable assignataire est tenu d’effectuer Titre 5. Le patrimoine de l’Etat
toute diligence à cet effet.
Article 45
Les avances prévues par le code de marchés Le patrimoine financier de l’Etat est l’ensemble
publics sont- en tant que telles - de simples des actifs financiers détenus, à savoir les
opérations de trésorerie qui ne deviendront espèces, les dépôts à vue et à terme, les valeurs
des dépenses budgétaires qu’à la clôture du mobilières ou les créances sur les tiers.
marché. Elles ne suivent donc pas la procédure Le patrimoine non financier est l’ensemble
habituelle de la chaine de la dépense. Elles se des biens et valeurs, corporels et incorporels
distinguent en cela des acomptes. appartenant à l’Etat.
Le patrimoine financier et non financier de l’Etat
Article 44 est insaisissable.
Chaque année, est établi un plan de trésorerie
prévoyant, mois par mois, l’ensemble des flux Cet article définit le patrimoine de l’Etat en
d’entrée et de sortie de trésorerie de l’Etat et distinguant selon qu’il est ou non de nature
des correspondants du Trésor, transitant par le financière.
compte unique du Trésor. Ce plan de trésorerie Pour ce qui concerne le patrimoine financier,
est préparé par les services compétents du il s’agit de l’ensemble des actifs financiers
ministère chargé des finances et validé par détenus par l’Etat: (i) les espèces, (ii) les
un comité de trésorerie présidé par le Premier dépôts à vue et (iii) les dépôts à terme, (iv)
Ministre et dont le secrétariat est assuré par le les valeurs mobilières, (v) les créances sur les
directeur du Trésor sous l’autorité du Ministre tiers.
80
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
S’agissant du patrimoine non financier de l’Etat soit placé sous la responsabilité d’un
l’Etat, il s’agit de ses biens corporels et non ordonnateur clairement identifié. Chacun des
corporels. Les biens corporels sont des biens acteurs doit en répondre.
matériels, c’est-à-dire qui ont une réalité
physique (les bâtiments, par exemple), alors Les modalités de gestion de ces actifs seront
que les biens incorporels sont des biens définies par le ministre chargé des finances,
immatériels, comme les brevets d’invention en liaison avec les règles relatives à la tenue
ou l’espace aérien, par exemple. de la comptabilité matière (cf. art 65)
Concernant l’ensemble des éléments de
patrimoine, l’article énonce un principe, celui Titre 6. La justification des opérations
de l’insaisissabilité des actifs publics. Ce
principe classique et fondamental signifie Article 47
qu’aucun actif de l’Etat, financier ou non, Les opérations de recettes, de dépenses, de
ne peut être saisi par qui que ce soit, même trésorerie et de gestion patrimoniale définies
en application d’une décision de justice, dans le présent Règlement Général donnent
qu’il s’agisse d’un tribunal national ou d’un lieu à production de pièces justificatives
tribunal étranger. Ce principe est destiné à la par l’ordonnateur, le comptable public ou
protection des deniers et biens publics qui le créancier. Ces pièces justificatives sont
ne peuvent avoir de possession aléatoire et conservées par les ordonnateurs et les
doivent servir aux services publics, essentiel comptables publics chacun pour son compte.
pour le fonctionnement de l’Etat. Il s’agit d’un La liste de ces pièces justificatives ainsi que
principe intangible et absolu, c’est-à-dire qui les modalités de leur production et de leur
ne peut être mis en cause. conservation sont fixées par arrêté du Ministre
chargé des finances, après avis de la Cour des
Bien entendu, ce principe d’insaisissabilité comptes.
n’interdit pas la cession par l’Etat – dans les
formes légalement prévues - d’un élément Cet article édicte l’obligation de disposer
d’actif de son patrimoine. de pièces justificatives pour enregistrer les
opérations de recettes et dépenses, de
Article 46 trésorerie et de patrimoine. La liste de ces
Tout actif de l’Etat doit être affecté à un ordon- pièces justificatives doit être fixée par arrêté
nateur explicitement désigné qui peut être : du ministre chargé des finances qui devra
• soit le Ministre chargé des finances, s’agissant demander au préalable l’avis de la Cour des
de l’ensemble du patrimoine financier et de comptes sur le contenu de ce texte.
ceux des actifs non financiers qui lui sont
affectés, Ce formalisme est essentiel pour la gestion
• soit les Ministres ou Hautes Autorités financière publique. Il sert en effet à éviter que
responsables des institutions soient réclamées des pièces justificatives sans
constitutionnelles s’agissant des actifs non que celles-ci soient précisément prévues. Il
financiers qui leur sont affectés. sert à établir des limites administratives dans
Les modalités de prise en charge, d’emploi, les demandes de justification des contrôleurs
de conservation et de cession des actifs de financiers et comptables publics, voire même
l’Etat ainsi que les contrôles et sanctions des juges de la Cour des comptes.
auxquels sont soumis leurs affectataires sont
déterminées par arrêté du Ministre chargé L’avis donné par la Cour des comptes sur
des finances. l’arrêté ministériel fixant la nomenclature des
pièces justificatives est un avis simple, et non
Pour des raisons de transparence et pour contraignant, ce qui signifie que le ministre
encourager la responsabilisation de tous les chargé des finances est libre de suivre ou de
acteurs, cet article exige que chacun des ne pas suivre cet avis.
actifs (notamment les terrains, bâtiments,
outillage, véhicule…) du patrimoine de Il est souhaitable que les pièces justificatives
81
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
exigées soient classées selon une être détruites qu’à la fin de ce travail du juge
nomenclature structurée par nature et/ou par ou, à défaut, après un délai de dix ans.
usage de documents et ne pas se contenter
d’une simple énumération sans ordre des Ces dispositions concernant la durée de
documents à fournir. conservation des pièces justificatives sont en
L’existence d’une telle nomenclature des ligne avec les pratiques internationales qui
pièces justificatives correspond à une pra- retiennent des délais suffisamment longs pour
tique répandue ; elle introduit plus de trans- permettre au juge des comptes d’examiner
parence dans la gestion financière de l’Etat, les comptes. Elles sont également conformes
et évite les errements et demandes intem- aux règles commerciales qui instituent des
pestives de documents de la part des res- délais similaires pour la conservation des
ponsables financiers publics. Sa publication documents commerciaux les plus importants.
est un élément essentiel de cette transpa- Elles sont aussi destinées à ne pas encombrer
rence et de sécurité juridique, non seulement les locaux d’archives de documents trop
au profit de ces responsables, mais aussi et anciens, et souvent inexploitables.
surtout à l’égard des tiers créanciers et débi-
teurs de l’Etat. Titre 7. Comptabilités
Article 48 Article 49
Les pièces justificatives visées à l’article ci La comptabilité de l’Etat a pour objet la description
dessus sont tenues à la disposition de la Cour et l’évaluation de ses opérations financières.
des comptes à l’appui des comptes de gestion A cet effet, elle est organisée en vue de permettre :
sur chiffres qui lui sont transmis chaque année • l’information des autorités de gestion et de
par les comptables publics principaux. contrôle,
La durée de conservation des pièces justificatives • la connaissance et le contrôle des opérations
est de dix ans à compter du premier jour de budgétaires,
l’année suivant celle au cours de laquelle les • la connaissance et le contrôle des opérations
comptes sont transmis à la Cour des comptes. de trésorerie et de financement,
En cas de perte, vol, destruction ou détérioration • la connaissance de la situation du patrimoine,
de pièces justificatives, un certificat de perte • le calcul du prix de revient, du coût et du
établi par le comptable public est transmis au rendement de l’activité des services,
Ministre chargé des finances qui peut autoriser • la détermination des résultats annuels,
le comptable public à pourvoir au remplacement • l’intégration des opérations en comptabilité
des pièces sous forme de copies certifiées nationale.
établies par la personne ayant établi l’original.
Le titre 8 sur les « comptabilités » - on
Les pièces justificatives ne sont pas remarquera l’emploi du pluriel – commence
destinées à rester chez les comptables: en par trois articles introductifs, commun aux
fin d’exercice, elles doivent en principe, sur différents types de comptabilités lesquels
demande de la Cour à l’occasion de la « seront ensuite développés dans les « sections
reddition » de leurs comptes, être adressées » ultérieures de ce « titre ».
par eux, en accompagnement des comptes
retraçant les opérations de recettes et de Le premier de ces articles introductifs (art
dépenses, de trésorerie et de patrimoine, 49) présente, de façon plus indicative que
à la Cour des Comptes qui les conservera normative, les objectifs recherchés par la
jusqu’au jugement de leurs comptes. comptabilité de l’Etat, sous ses différentes
formes.
En tout état de cause, si la Cour n’en a pas
fait la demande, le comptable public doit L’article en énumère six:
conserver pendant toute la durée potentielle - l’information des autorités de contrôle
d’examen de ses comptes par le juge et de gestion : il s’agit là d’un objectif qui
financier. Ces pièces justificatives ne pourront correspond bien à ce qui est attendu d’un
82
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
spécifiques diligentés par les bailleurs, selon l’organisme public va se trouver engagé
des modalités définies dans la convention de juridiquement.
financement, approuvée en loi de finances.
Cet article détermine aussi, de façon tout à
Section 1. fait classique, les points de contrôles que
Contrôles du contrôleur financier doit vérifier le contrôleur financier.
Cet article détermine le domaine d’action du Une des innovations majeures de la nouvelle
contrôle a priori du contrôleur financier (CF) LORF consiste à budgétiser désormais les
: celui-ci contrôle les opérations budgétaires emplois de chaque ministère et non plus seu-
réalisées par les ordonnateurs. A contrario, lement leurs crédits. Puisque le Parlement
lorsque ceux-ci effectuent des activités de est ainsi amener à voter de plafonds d’em-
nature non budgétaire, le contrôleur financier plois contraignants pour chaque ministère, il
n’a pas à les contrôler. convient de s’assurer que ce plafond est bien
L’alinéa 2 précise ensuite, dans le cadre des respecté : c’est l’objet de la procédure du
contrôles a priori, les actes des ordonnateurs contrôle des emplois incombant désormais
sur lesquels les CF vont intervenir : il s’agit au CF et qui est décrite dans cet article.
essentiellement des actes d’engagement Cette procédure devra être mise en place
des dépenses, ceux par lesquels l’Etat ou dans tous les ministères, en liaison avec le
90
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
d’indicateurs d’activité et de résultats ainsi merce, elles sont - pour des raisons pratiques
que d’une estimation des coûts des activités - de la responsabilité de chacun des ministres
ou des services rendus. concernés.
En matière d’opérations de trésorerie, de fi-
Définissant le statut et le rôle du « nancement et de patrimoine, c’est également
responsable de programme », cet article ne le ministre des finances qui détient un mono-
sera applicable que lorsque le budget sera pole de responsabilité, cette fois-ci absolu.
effectivement structuré et adopté sous forme Naturellement, le ministre des finances dis-
de « programmes ». Toutefois, cette mutation pose aussi du même pouvoir d’ordonnateur
vers la budgétisation des programmes étant principal pour engager, liquider et ordonnan-
progressive, ces responsables de programme cer les crédits de son propre ministère.
pourraient être identifiés dès aujourd’hui.
Cette responsabilité implique une obligation Dans tous les cas, le ministre des finances
de rendre compte à la fois de ses objectifs – peut - comme tous les ministres ordonna-
dans les PAP (projet annuel de performance) teurs - déléguer ses pouvoirs en matière de
– et de ses résultats – dans les RAP (rapport recettes, de dépenses et d’opération de tré-
annuel de performance). sorerie à l’un de ses proches collaborateurs.
La mise au point de tels documents pourrait
être envisagée dès aujourd’hui pour préparer Section 2.
et faciliter ainsi le passage futur aux budgets Les contrôleurs financiers
de programme qui doit intervenir au plus
tard en 2018. Article 84
Le contrôleur financier exerce des contrôles a
Article 83 priori et a posteriori des opérations de dépenses
L’ordonnateur des recettes du budget général de budgétaires de l’Etat.
l’Etat et des budgets d’affectation spéciale ainsi Il tient la comptabilité budgétaire afin de suivre
que de l’ensemble des opérations de trésorerie, la consommation des crédits et de déterminer
de financement et de patrimoine est le Ministre la disponibilité de crédits pour de nouveaux
chargé des finances. Les ordonnateurs des engagements de dépenses. Il contrôle le respect
recettes des comptes de commerce sont les des plafonds d’emplois.
Ministres auxquels sont rattachés les comptes Il évalue a posteriori les résultats et performances
de commerce. des actions engagées par les ordonnateurs au
Les ordonnateurs des recettes, des opérations moyen de leurs crédits budgétaires et au regard
de financement et de patrimoine peuvent de ses objectifs de politique publique.
déléguer leurs compétences à des agents
soumis à leur autorité hiérarchique directe. Cet article rappelle de façon synthétique
les différentes fonctions traditionnelles du
Après qu’aient été définis les pouvoirs d’or- contrôleur financier telles qu’elles sont
donnateurs en matière de dépenses aux définies dans les titres du Règlement Général
articles précédents, cet article traite globa- relatifs aux opérations et aux contrôles :
lement du pouvoir d’ordonnateur relatif aux contrôle a priori des dépenses, tenue de
opérations autres que celles des dépenses : la comptabilité budgétaire, contrôle des
recettes et opérations de financement. emplois.
En matière de recettes, l’article attribue au mi- Il ajoute une tâche nouvelle qui prendra une
nistre des finances la responsabilité d’ordon- importance nouvelle au fur et à mesure de la
nateur principal unique pour ce qui concerne mise en place des budgets de programme
les recettes du budget général et celles de et du développement de la gestion de
tous les budgets d’affectation spéciale. Tou- performance : le contrôle des résultats
tefois, seule exception au monopole du mi- sous la forme d’une évaluation ex post de la
nistre des finances en matière de recettes, conformité des résultats aux objectifs.
s’agissant des recettes des comptes de com-
96
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
Article 87 Article 88
Les comptables publics sont seuls habilités à Les comptables publics sont nommés parmi
97
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
les cadres du ministère des finances disposant comptables principaux auxquels ils rendent
des capacités et compétences professionnelles, leurs comptes.
attestées notamment par une formation
spécifique et un diplôme, selon des modalités Article 89
définies par un arrêté du Ministre chargé des Un Agent Comptable Central du Trésor centralise
finances. et consolide les comptes de l’ensemble des
Les comptables publics sont des comptables comptables supérieurs. Il établit le compte
principaux ou des comptables secondaires. général de l’Etat qu’il soumet à l’approbation
Les comptables principaux peuvent avoir sous du Ministre chargé des finances. Il peut être
leur autorité hiérarchique un ou des comptables comptable assignataire de certaines opérations
secondaires. Ils rendent leurs comptes, après du budget de l’Etat.
contrôle et intégration des comptes de leurs Choisi parmi les comptables publics, l’Agent
comptables secondaires, directement à la Cour Comptable Central du Trésor est nommé par
des comptes. décret, sur proposition du Ministre chargé des
Les comptables principaux sont nommés par le finances,
Ministre chargé des finances. L’Agent Comptable Central du Trésor ne peut
Les comptables secondaires sont aussi exercer aucune autre responsabilité que celles
nommés par le Ministre chargé des finances. Ils définies au premier alinéa. En particulier, il ne
rendent leurs comptes à un comptable principal peut être chargé, ni de la fixation des normes
qui contrôle leur comptabilité et consolide leurs et procédures comptables, ni de la gestion des
comptes. comptables publics.
Les comptables publics sont accrédités auprès
des ordonnateurs ainsi que, le cas échéant, des Le rôle et le statut de l’ACCT est consacré
autres comptables publics avec lesquels ils sont par le Règlement Général comme étant au
en relation. sommet de la pyramide des comptables
publics : il est naturellement nommé par
Cet article précise le statut du comptable décret.
public, nommé par le Ministre chargé des
finances dont il dépend hiérarchiquement. C’est lui notamment qui consolide tous les
comptes de l’Etat, les met en forme et, in fine,
Il est précisé - comme pour le contrôleur présente à la signature du ministre chargé
financier -, qu’il doit disposer des des finances le « compte général de l’Etat »
compétences nécessaires, mais ici une qui, après avis de la Cour des comptes sera
exigence supplémentaire est affirmée : approuvé en loi de règlement et de compte
compte tenu de la forte technicité de ce rendu budgétaire. En outre, l’ACCT peut
métier, les intéressés devront avoir bénéficié être comptable assignataire de certaines
d’une formation particulière et détenir un opérations importantes du budget de l’Etat.
diplôme correspondant. Les conditions
d’accès aux emplois de comptable seront Pour garantir son autonomie, distinguer
en outre formellement arrêtées dans un texte clairement les compétences et éviter toute
par le ministère des finances et publié au confusion d’intérêt, l’article précise que
Journal Officiel. l’ACCT ne peut être responsable ni de la
Deux catégories de comptables – et deux réglementation comptable, ni de la gestion
seulement : des comptables : en clair, l’ACCT et le
en avoir plus paraît inutile - sont prévues directeur du Trésor ne peuvent être la même
: d’une part, les comptables principaux, personne.
qui sont directement responsables devant
la Cour des comptes et dont les comptes Article 90
sont directement consolidés par l’ACCT Un comptable public est astreint à la prestation
pour former les compte général de l’Etat. de serment devant la Cour des comptes et à la
D’autre part, les comptables secondaires constitution de garanties.
sont en quelque sorte subordonnés aux Aucun comptable public ne peut entrer en
98
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
fonction s’il n’a pas justifié de l’accomplissement peut prendre une décision provisoire de
de ces deux obligations. nomination d’un comptable intérimaire qui
Un arrêté du Ministre chargé des finances fixe agira comme un comptable public titulaire.
les conditions de constitution, de gestion et de Ce comptable intérimaire poursuit la gestion
libération des garanties des comptables publics. du poste comptable jusqu’à la nomination
d’un nouveau comptable public titulaire à qui
Cet article souligne l’importance et la il sera remis le service.
sensibilité de la fonction de comptable public
en raison notamment de son rôle de gardien Ces dispositions permettent de ne pas
des deniers publics. Il lui est demandé (i) perturber la gestion des finances publiques,
de prêter solennellement serment devant et de protéger la gestion des deniers. Il est
la juridiction financière, et (ii) d’apporter à en effet de bonne pratique que la gestion des
l’Etat des garanties qui permettront, le cas postes comptables publics soit assurée de la
échéant, de couvrir les risques encourus par manière la plus ordonnée et la plus sereine
ses activités financières. pour la sauvegarde des fonds publics.
Cet article édicte la condition formelle de fin Cet article prévoit la création de régies de
d’activité d’un comptable public : il convient recettes ou d’avances (on pourrait aussi
que soit respectée la règle du parallélisme des parler, dans ce second cas, de « régies de
formes. Cette règle consiste à ce qu’un texte dépenses ») afin d’introduire davantage
de même niveau et de même statut juridique de souplesse dans l’exécution budgétaire.
vienne remettre, annuler, reprendre, ce qu’un En effet, ces régies sont installées au plus
autre texte juridique a institué. A l’occasion près du fait générateur de la recette à
de son départ du poste comptable dont le l’exemple des régies chargées d’encaisser
comptable public était responsable, une « les redevances sur les marchés auprès des
remise de service » doit avoir lieu. Cette remise commerçants forains, ou de la dépense
de service permet d’arrêter les comptes au lorsque, par exemple, il s’agit de payer un
jour du départ de l’ancien comptable public service immédiatement après son exécution
afin de délimiter sa responsabilité jusqu’à ce comme des frais d’hôtel ou de restauration
jour. occasionnels.
En cas de décès ou d’absence de comptable
titulaire, le ministre chargé des finances Une régie est créée par un arrêté du Ministre
99
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
des finances. Le régisseur est nommé plus grande attention, d’y procéder à des
sur proposition de l’ordonnateur et il est « contrôles fréquents et réguliers, et de
rattaché » à un comptable public. Il est de surveiller notamment que le montant de
bonne pratique que le texte juridique de l’encaisse détenu correspond bien aux
création de la régie indique la nature précise activités normales de la régie et que, dans
des opérations qu’elle est autorisée à réaliser, le cas d’une régie de recette, les montants
le montant maximum de fonds qu’elle encaissés sont régulièrement reversés dans
sera autorisée à détenir, et la fréquence la comptabilité du Trésor .
de reversement de la comptabilité du
régisseur dans celle du comptable public de Titre 10.
rattachement. Responsabilité et sanctions
100
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
101
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
de la dépense payée à tort ou de l’indemnité mise gracieuse, les débets restent à la charge du
mise de son fait à la charge de l’Etat. budget de l’Etat.
Ce versement peut être étalé dans le temps et
être opéré par voie de retenue sur le salaire du En dehors d’un recours judiciaire, un
comptable dans des conditions fixées par un comptable public contre lequel un débet
arrêté du Ministre chargé des finances. juridictionnel a été rendu peut toujours en
demander la décharge ou la remise gracieuse
En conséquence de la mise en cause de sa dans des conditions qui devront être définies
responsabilité, le comptable doit en quelque dans la loi organique sur la Cour des comptes.
sorte indemniser l’Etat du préjudice qu’il
lui a fait subir. Pour des raisons pratiques, Article 99
par réalisme et afin de donner une portée La libération des garanties constituées par un
effective à cette obligation, l’article prévoit comptable public ne peut intervenir que dans
que les sommes en cause sont récupérées les conditions suivantes :
par prélèvement direct sur le salaire du • pour les comptables principaux : après arrêt
comptable. définitif de quitus rendu par la Cour des
comptes sur les différentes gestions dont ils
Article 97 avaient la charge jusqu’à leur cessation de
La responsabilité personnelle et pécuniaire fonction ;
du comptable public est mise en jeu par une • pour les comptables secondaires : après
décision de débet de nature soit administrative, obtention du certificat de décharge délivré
soit juridictionnelle. Le débet administratif résulte par le l’Agent Comptable Central du Trésor sur
d’un arrêté du Ministre chargé des finances. Le avis des comptables principaux auxquels ils
débet juridictionnel résulte d’un arrêt de la Cour sont rattachés.
des comptes. La libération des garanties est accordée par
Les arrêtés de débet produisent les mêmes décision du Ministre chargé des finances sur
effets et sont soumis aux mêmes règles proposition de l’Agent Comptable Central du
d’exécution que les décisions juridictionnelles. Trésor, après constatation que les conditions
Ils sont susceptibles de recours. prévues ci-dessus sont réunies.
Cet article précise la forme – et la procédure Enfin, dernier article sur le statut du comptable,
- de la décision obligeant le comptable il est précisé dans quelles conditions et selon
public mis en cause à rembourser à l’Etat quelle procédure un comptable public, à
une certaine somme : on distingue le l’expiration de ses fonctions, peut être libéré
débet administratif lorsqu’il est décidé par des garanties qu’il a du constituer à sa prise
le ministre chargé des finances du débet de fonction.
juridictionnel résultant d’une décision de
la Cour des comptes. Dans tous les cas, Partie II.
ces décisions sont susceptibles de recours Etablissements publics
devant les tribunaux compétents. administratifs
102
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
103
II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
Son adoption doit intervenir avant le début de puis les tutelles. Soit, les modifications sont
l’exercice et, à titre exceptionnel, au plus tard modestes et elles peuvent être effectuées
le 31 mars. Si l’adoption régulière du budget – dans des limites fixées par le règlement
n’intervient pas avant le 31mars, il est fixé par financier de l’EPA- par virement entre
le Ministre chargé des finances. articles (l’« article » étant, par hypothèse, la
ligne de niveau inférieur de la nomenclature
La procédure budgétaire d’un EPA prévoit budgétaire).
que c’est le directeur qui prépare le projet
de budget, puis le soumet au CF et ensuite Titre 2.
au Conseil d’administration. Une fois passée Opérations des établissements
cette étape d’adoption interne du budget, publics administratifs
il est transmis pour approbation à la double
tutelle technique et financière. Article 106
Sa préparation est soumise eu principe de Les recettes des établissements publics
sincérité ce qui signifie principalement que nationaux sont établies et liquidées par
ses dépenses inéluctables ne doivent pas l’ordonnateur de l’établissement en suivant
être artificiellement minorées. les règles fixées aux articles 4 à 15 du présent
Il doit être adopté au plus tard fin mars, le Règlement Général.
temps que le montant des subventions
ministérielles dont il dispose lui soit attribué, Les opérations concernant les recettes des
après promulgation du budget de l’Etat. A EPA sont tout simplement gérées selon les
défaut, son budget est fixé par le ministère mêmes règles que celles concernant l’Etat : il
chargé des finances. suffit de se reporter aux articles pertinents du
Règlement Général, soit les articles 4 à 15.
Article 104
Dans l’attente de l’adoption du budget, les Article 107
opérations de recettes et de dépenses sont Une délibération du conseil d’administration est
effectuées, chaque mois, par l’ordonnateur de nécessaire pour rendre exécutoire :
l’établissement sur la base du douzième du • la fixation des tarifs applicables aux biens
budget de l’année précédente. fournis ou aux services rendus, le cas
échéant, par l’établissement,
Dans l’attente de l’adoption définitive du • l’acceptation des dons et legs, lorsqu’ils sont
budget de l’EPA, qui peut n’intervenir que fin grevés de charges et affectations,
mars, les dépenses des premiers mois sont • l’aliénation des biens immobiliers.
exécutées au rythme mensuel d’un douzième Ces délibérations sont soumises à l’approbation
des dépenses du budget précédent. préalable du Ministre de tutelle et du Ministre
chargé des finances.
Article 105
En cours d’année, des décisions modificatives Certaines opérations de recettes doivent
préparées, délibérées et adoptées dans les préalablement être définies ou acceptées
mêmes formes que le budget primitif, peuvent par une délibération formelle du conseil
modifier les crédits et autoriser des virements d’administration, après approbation préalable
de chapitre à chapitre. des ministères de tutelle.
Les virements d’article à article à l’intérieur
d’un même chapitre peuvent être décidés par Article 108
l’ordonnateur de l’établissement après accord Les titres de recettes émis par l’ordonnateur de
du contrôleur financier. l’établissement sont remis à l’agent comptable,
accompagnés des pièces justificatives.
Le budget d’un EPA peut être modifié en Ce dernier les prend en charge dans sa
cours d’année de deux façons : soit les comptabilité, les notifie aux redevables et en
modifications sont importantes et il faut alors poursuit le recouvrement dans les conditions
un budget modificatif approuvé par le Conseil fixées par les textes relatifs à ces recettes.
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
Cet article définit les états comptables que Cet article prévoit le cas de disparition ou de
tout EPA doit produire après la clôture de suppression d’un EPA. Notamment, il précise
l’exercice. Les états de comptabilité générale les modalités de liquidation et de dévolution
forment ce que l’on appelle le « compte des actifs à une autre administration ainsi que
financier » de l’établissement. l’intervention du juge financier.
Article 122
Le compte financier de l’établissement est sou-
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
Les EPA ont un contrôleur financier qui peut Titre 5. Acteurs responsables de la
éventuellement être le contrôleur financier gestion financière des
du ministère de tutelle technique. En plus établissements publics
de ses attributions techniques, analogues à Article 128 administratifs
celles de tout CF d’un budget ministériel, le Les opérations financières des établissements
CF d’un EPA doit remettre aux tutelles deux publics administratifs sont effectuées par un
rapports de suivi financier : l’un en milieu ordonnateur ayant reçu qualité à cet effet et
d’exercice, l’autre en fin d’exercice. dénommé dans le présent titre «directeur» et
un agent comptable ayant qualité de comptable
Article 125 public. Elles sont contrôlées par un contrôleur
L’agent comptable de l’établissement procède financier.
aux contrôles des recettes, des dépenses et du
patrimoine de l’établissement conformément Cet article introductif présente les trois
aux dispositions des articles 71 et 72 du présent acteurs financiers de tout EPA. Le détail
Règlement Général. de leur statut est défini dans les articles
suivants.
Les contrôles que le comptable public d’un
EPA (autrement dit son « agent comptable Article 129
») doit effectuer sont les mêmes que ceux Le directeur d’un établissement public
définis pour l’Etat. administratif est ordonnateur principal du
budget de l’établissement. Il prescrit, au nom
Article 126 de l’établissement, l’exécution des recettes et
Le contrôle des opérations des ordonnateurs, dépenses inscrites au budget de l’établissement.
contrôleurs financiers et agents comptables A ce titre, en matière de recettes, l’ordonnateur
des établissements publics administratifs constate les droits de l’établissement, liquide
relève de l’Inspection générale de l’Etat et de et émet les titres de créances correspondants.
l’Inspection générale des finances, en liaison, le En matière de dépenses, il procède aux
cas échéant, avec les inspections ministérielles. engagements, liquidations et ordonnancements.
Les procès-verbaux d’inspection et d’audit, Il est responsable de la gestion et du patrimoine
comportant les observations et réponses de de l’établissement émet les ordres de
l’ordonnateur, du contrôleur financier et de mouvement affectant les biens et matières de
l’agent comptable, sont communiqués au l’établissement.
conseil d’administration et transmis au Ministre Il dispose à cet effet de services financiers
chargé des finances et au Ministre de tutelle. soumis à son autorité directe.
Le directeur est soumis aux règles et
Les inspections ministérielles, notamment responsabilités des ordonnateurs telles que
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II. REGLEMENT GENERAL SUR LA GESTION BUDGETAIRE ET LA COMPTABILITE PUBLIQUE
définies à l’article 93 du présent Règlement chargé des finances. Il est régi par les mêmes
Général. articles du Règlement Général que ceux qui
régissent les comptables publics de l’Etat.
L’ordonnateur de l’EPA est son directeur.
Il est régi par le même article du Règlement Article 132
Général que celui qui régit tout ordonnateur Des régisseurs d’avances ou de recettes peuvent
du budget de l’Etat. être nommés par le directeur sur proposition de
l’agent comptable, après approbation du conseil
Article 130 d’administration.
Un contrôleur financier de l’établissent est Le règlement financier intérieur de
nommé par le Ministre chargé des finances. Il l’établissement détermine les obligations et les
exerce les responsabilités définies à l’article responsabilités des régisseurs qui sont placés
124 du présent Règlement Général. sous le contrôle de l’agent comptable. Les
Il est responsable de la tenue, en liaison avec régisseurs de l’établissement sont soumis aux
l’agent comptable, de la comptabilité budgétaire mêmes obligations et responsabilités que celles
de l’établissement. des régisseurs de l’Etat définies à l’article 92 du
Le contrôleur financier est soumis aux règles et présent Règlement Général.
responsabilités définies aux articles 84, 85 et
94 du présent Règlement Général. L’EPA peut se doter de régisseurs dans les
mêmes conditions que celles fixées pour l’Etat.
Chaque EPA est doté d’un contrôleur
financier. Il pourra s’agir – éventuellement, Partie III. Dispositions finales
pour des raisons pratiques - du CF du
ministère de rattachement. Ce CF est Article 133
d’ailleurs régi par les mêmes articles du En tant que de besoin, des arrêtés du Ministre
Règlement Général que ceux qui régissent chargé des finances complètent et précisent les
tout contrôleur financier du budget de l’Etat. dispositions du présent Règlement Général.
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Article 135
Le décret du 9 août 2000 portant règlement
général sur la comptabilité publique et tous les
textes et instructions pris en application de ce
décret sont abrogés.
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