Thèse Richard Oslisly

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TRAVAUXETDOCUMENTS
MICROFICHÉS

” ,PRÉHISTO IRE
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‘. .5 V~~UE
’ DE L’OGOOUÉ
. (GABON)
‘Tbme I

Richard OSLISLY
I -
UNIVERSITÉ PARIS 1
Panthéon-Sorbonne

UFR 03 Art et Archéologie

PRÉHISTOIRE,DE LA MOYENNE
VALLÉE DE L’OGOOUÉ (GABON)

THÈSEDE DOCTORAT
(Arrêté du 5 juillet 1984)

présentée par M. Richard OSLISL Y


sous la direction de M. Roger de BAYLE des HERMENS

TOME 1

Paris, 1992
Editions de I’ORSTOM
L’INSTITUT FRANSAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE
POUR LE DÉVELOPPEMENT EN COOPÉRATION

Csllection :
Travaux et Documents Microédités
PARIS 1993

ISBN:2-7099-1138-8

0 ORSTOM

(<La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2


<(et 3 de l’article 41, d’une part, que les <(copies ou reproductions
<( strictement réservées à l’usage privé du copiste et non des-
<<tinées à une utilisation collective~~ et, d’autre part, que les
<( analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et
<<d’illustration, (<toute représentation ou reproduction intégrale,
t( ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses
qcayants droit ou ayants cause, est illicite,, (alinéa1 er de l’article 40).
<( Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé
c<que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par
« les articles 425 et suivants du Code pénal.,,
._
UNIVERSITÉ PARIS 1
Panthéon-Sorbonne

UFR 03 Art et Archéologie

PRÉHISTOIREDE LA MOYENNE
VALLÉE DE L~OGOOUÉ (GABON)

THÈSE
DEDOCTORAT
(Anêté du 5 juillet 1984)

soutenue le 23 AVRIL 1992

présentée par M. Richard OSLISLY

Directeur de recherche
M. Roger de RAYLE des HERMENS

MEMBRES DU JURY
M, Roger de BAYLE des HERMENS
Mo José GARANGER
M, Jean fviALEY
M. Jean-Claude MISKOVSKY

Paris, 1992
WOTS CLEFS

AFRIQUE CEBTRALE. GABOH. OGCXNJE. PALBOEEVIROKUE:lYT.


TERRASSES ALLUVI&ES. AGES DB LA PIERXE. IKEOLITHIQUE.
AGES DU FER. ART RUPESTRfj.

KEYVORDS

West Central Africa.'Gabon. Ogaoud river. Palaeoenvfronment.


Terrace deposits. OSA MSA LSA. Beollthic. Iran age. Rock art.

intituld de la thèse:

PRIjHISTOIRE DB LA HOYEBXB VALLEE DB L'OGOOUE <GA.BOB)

nombre de pages : 389.


2 volumes
nombre d'illustrations : 222 figures.
planches hors texte: 2.
174 rt4férences bibllographiques

annee : 1992
REMERCIEMIENTS
Ce travail a pu étre mené a bien grâce a la comprehension et
a la collaboration de personnes que nous tenons a remercier en
partlcuiier:

- Monsieur Roger de EAYLE des HERMENS, Docteur es sciences,


notre directeur de these, qui a fait montre d'une grande
patience en nous facilitant les taches administratives et en
visitant notre zone de recherches en Mars 1986.

- Monsieur Jose GARANGER, Professeur a l'université Paris 1,


qui a bien voulu en présider le jury de soutenance.

- Monsieur Jean MALEY, Directeur de Recherches a l'ORSTOM, qui


a bien voulu faire partie de ce jury.

- Monsieur Jean-Claude MISKOVSKY, Charge de Recherches au

CNRS, qui a bien voulu faire partie de ce même jury,

- Monsieur Bernard PEYROT, Professeur a l'unlversite de


Eujumbura au Burundi, pour toutes les heures de travail
passées sur le terrain au cours de huit annees, dans un esprit
de franche camaraderie,

- Monsieur SELLIER, Directeur de la Forestiere des bois de


l'otoumbi, qui nous 'a fait gracieusement profiter des moyens
logistiques de son exploitation.

- Mademoiselle Françoise VAN COPPENOLLE et Madame Frida


HARREWIJN, qui ont enrichi notre illustration.

- La DIrection de la faune au Mlnistére des eaux et forets du


Gabon,

et tous ceux qui de pres ou de loin, au hasard des rencontres,


ont contribue a l'achevement de cette thèse.
INTRODUCTION
Longtemps considere, a l'image des autres régions
forestieres situees au sud du Sahara, comme une aire
geographique insalubre et depourvue de passe, le Gabon n'avait
guere retenu l'attention des archéologues et des
scientifiques.
Avec la création en 1983 du projet de recherche sur
le paléoenvlronnement et l'archéologie au Gabon Faléopab,
sont operees les premieres etudes scientifiques associant les
sciences de la terre et celles de l'homme.
Des investigations systématiques sur tout le
territoire 5ont menees mais plus particuliérement dans la
moyenne vallée de l'ogooue, qui révélent l'existence de très
anciens foyers de civilisation et une grande abondance de
vestiges mobiliers lithiques,
La présente thése intitulée “PREHISTOIRE DE LA MOYENNE
VALLEE DE L'OGOOUE " est une mise au point de huit années de
recherches consacrées h cette région. Ce travail de synthese
s'avérait nécessaire devant la masse d'lnformations
recueillies et les nombreuses découvertes réalisées. Il a eté
conçu dans le but de satisfaire plusieurs objectifs:
- le premier est de souligner l'énorme richesse archéologique
de cette contrée aux paysages ensavanés, qui a dû jouer
depuis des temps immemoriaux un r6le attractif pour les
nombreuses populations prehistoriques qui s'y sont succedées.
- le second consiste, h l'aide d'analyses géomorphologiques et
typologiques, à étudier les industries llthlques anciennes des
nombreux dépôts alluviaux et de tenter de les raccorder
chronologiquement à des événements majeurs du Quaternaire
d'Afrique centrale atlantique.
- le troisiéme est de réaliser, grâce h un cortege de mesures
radlometriques, la Premiere étude d'une part sur
l'installation de populations neolithiques maitrisant
parfaitement la céramique et d'autre part sur l'apparition de
la métallurgie du fer dans la région vers 500 BC,
3

- le quatrieme est de faire connaître les recentes


decouvertes d'un Art rupestre de plein air vieux de 2000 ans,
avec un millier de gravures, de représentations geométriques
et d'inspiration animalière qui symbolisent diverses
aspirations spirituelles.
Cet exposé s'agence suivant 'cinq parties:
- ?a Premiere partie est consacrée au contexte spatial et
temporel de cette région, ou l'on rend compte d'une analyse
geographique et d'un historique des recherches,
- la deuxième partie est axée sur l'analyse des nombreux
temoins paléoclimatlques de la moyenne vallée et un essai de
correlation avec les périodes du Quaternaire,
- La troisiéme partie concerne l'analyse typologique et
geomorphologique des nombreux galets amenagks découverts dans
les terrasses alluviales déposéespar le fleuve Ogooué.
- la quatrième partie analyse l'installation des premiers
néolithiques et la diffusion de leurs produits culturels.
- la cinquième partie est consacree h l'arrivée sur le cours
moyen de populations porteuses de fer qui s'inscrivent dans
le grand mouvement des migrations Bantoues.
- la sixieme partie s'attache a faire découvrir les nombreuses
representations de cet art rupestre nouvellement découvert.
CONTEXTE SPATIO-TEMZ’OREL

1.1. Cadre G&ographique

1. z. l31st0r1que Ciles Reczh&rches


5

1.1. CADRE GEOGRAJ?HIQUB.

1.1.1. Présentation du territoire Gabonais.

D'une superficie de 267.670 km2, le Gabon se distingue


par sa position de part et d'autre de l'équateur et par une
epaisse couverture forestière qui occulte le relief. Ce pays
se situe en Afrique centrale sur le Golfe de Guinée entre les
latitudes 2'30' Nord et 3'55'Sud et les longitudes Est de 9. à
14'30'. Il est baigne & l'ouest par l'Océan atlantique sur 800
km de côtes, fait frontiére au nord avec la Guinée Equatoriale
et le Cameroun, h l'est et au sud avec la Republique populaire
du Congo (fig .l).
Le Gabon est un pays de plateaux et de collines de
moyenne altitude qui présente quelques massifs vigoureux quL

culminent h 1000 métres.


On distingue d'ouest en est trois zones géographiques:
+ Le littoral se présente comme un ensemble de collines et de
dépressions. De la frontière congolaise au delta de 1'Ogooué
se developpe une côte rectiligne formee de cordons littoraux
doublée par des lagunes; au nord de l'équateur la côte est
decoupee par des estuaires. La mangrove de paletuviers s'y
developpe en une foret inextricable de racines aériennes et de
troncs exondes.
+ Aux zones basses d.u bassin sédimentaire cotier r3uccède la
région des massifs montagneux dont les Monts de Cristal au
nord-ouest avec des sommets dépassant 900 mètres et de
profondes val lëes. Au centre du pays le Massif du Chaillu avec
le Mont Birogou qui culmine a 1020 metres, oppose des zones
de cretes B des vallons très encaisses et des reliefs de
lourdes collines. Au sud la chaîne du Mayombe avec des sommets
a plus de 800 mètre s'étire de façon llneaire ,
+ La zone des plateaux recouvre le nord, l'est et le sud-est
du territoire; on oppose une distinction entre le vieux socle
cristallin péneplane du Woleu-Ntem et le plateau de l'OgoOUe-
6

CONGO
\
GUINEE EWATORIALE

Fig.1 : Situation géographique de la myeane vallée de 1’Ogooué.


7

Ivlndo qui s'organise en plateformes etagees. L'apparente


monotonie de ce modele est rompue par l'intrusion de crëtes
montagneuses d'itabirites dont certaines culminent a 1006
mètres. Les plateaux Batékes sont de vastes etendues sableuses
recouvertes d'une steppe de graminées.
Couvert h 85 % par ia forèt equatoriale sempervirente,
le territoire gabonais est sous l'emprise d'un climat
équatorial, humide et chaud, A peu d'écarts de temperatures
(de 21' a 28') avec de fortes précipitations.
Le cycle des saisons se decompose en quatre phases:
* la grande saison des pluies avec d'lmportantes
precipitations de Février a mi-Mai. La moyenne des
précipitations varie entre 3500 mm a Cocobeach dans le nord-
ouest et 1400 mm dans la region centrale de Booue.
* la grande saison seche de mi-Mai a mi-Septembre marquée par
la chute des températures et des precipitations avec la
présence des alizés,
+ La petite saison des pluies de ml-Septembre 8 mi-Décembre
avec également de fortes precipitations.
+ la petite saison seche de mi-Décembre a fin Janvier marquée '_'
par un fléchissement des precipltations. Suivant les années
elle peut disparaître.
L'humidité moyenne annuelle dépasse les 80 % ce qui
permet de mieux comprendre le maintien de cette epaisse
couverture forestière qui est cependant entrecoupée par des
zones de savanes. Elles sont situees, le long du littoral,
dans les plaines méridionales de la Ngounié et de la Nyanga,
sur les plateaux Batekés et Egalement juste sous l'equateur au
centre du Gabon dans la moyenne vallée de l'Ogoou&.

1.1.2. Présentation de la nuyenne vallée de 1'Ogooué

Cette region d'enclaves et de clairieres savanicoles se


situe a 250 km de la capitale Libreville sur le cours moyen de
1' Ogooué. On peut l'atteindre facilement soit par un reseau
routier convenable soit par le chemin de fer Transgabonais
cfig .i).
Elle est délimitée au nord par l'équateur et au sud par
les premiers contreforts du massif du Chaillu (de O'-0"15'S>,
a l'ouest par la confluence Ogooue-Okano et à l'est par ia
ville de Booue (de ll'-ll"55'E).
Sa superficie est approximativement de 3000 kilomètres carres,
à cheval sur deux divisions administratives, les provinces du
Moyen-Ogooue et de l'Ogooué-Ivlndo, respectivement situées a
l'ouest et h l'est d'une ligne mat4rialisée par la rivière
Ngolo et qui suit la limite des bassins versants de la Mingoué
et la Lélédi.
Le Gabon fait partie de l'aire de sous-peuplement
(1.000.000 h) de l'Afrique centrale forestière et cette région
n'échappe pas a cette caracterlstique meme si la présence de
chantiers forestiers et l'ouverture du chemin de fer
mobilisent de nouvelles populations.
La répartition de cette population (environ 10.000 habitants)
est hétérogène, concentree dans les agglomérations de Ndjolé
et Booué, dans les villages sur l'axe routier de la nationale
no3 (Junkvllle, Kanzamabika, Mlkongo), dans les "gares-
villages" du Transgabonais (Otoumbi, Ayem, Lope, Offou&) et
les chantiers forestiers (Fobo, Soforga, Brune,.
En s'éloignant vers le sud la contrée est totalement inhabitee
en dehors des exploitations forestières qui assuredla seule
activite economlque de la région,
Le fleuve Ogooue la traverse d'est en ouest et coule
parallèlement a l'équateur en une succession de petites
chutes, de nombreux rapides et parfois de biefs calmes, Ce
fleuve reçoit des affluents, sur sa rive droite la Nké, la
Mielé) la Ngolo, 1'Okano et sur sa rive gauche, l'Offou&, la
Lélédi, la Mingoue, 1'Abamié qui prennent leur source dkW le
Massif du Challlu.
1.1.2.1. Bsqulm g~ologfque

L'histoire geologique du Gabon s'inscrit au travers de


trois grandes unités géotectoniques:
* le socle archeen qui est un ensemble cristallin et
cristallophylien (2 2700 M,A. >
+ La couverture sédimentaire protérozoïque constitue ie
remplissage des dépressions du vieux socle C-2700 a -600 M.A.)
Elle se subdivise en trois cycles:
- Le Proterozoïque inférieur c-2700 à -1700 M*A.) : On lui
rattache le systeme Francevlllien, le systeme de 1'0gooué a
l'ouest de la cordillere de 1'Okanda et le système Mayombien.
- Le Protérozoïque moyen C-1700 a -1000 M.A.) avec le systeme
bambien sur le bord oriental du Mayombe
Le Proterozoïque supérieur (-1000 à -600 MoA. J est
représente par le synclinorlum de la Nyanga.
+ La couverture .sédimentaire phanérozoïque C-600 M.A. à no5
jours) apparaît dans le bassin sédimentaire côtier et
également dans les plateaux Batékés qui sont des formations
de grès et de sables d'bge tertiaire. .
Le socle archéen et la couverture sédimentaire
protérozoïque couvrent 85 % de la superficie du pays et
s'lntegrent a l'histoire précambrlenne,
La reglon de la moyenne vallée de 1'Ogooué se situe
dans la partie supérieure du degré carre de Booué Cflg.2) et
son architecture geologique comprend plusieurs grandes unités
géologiques d'âge et d'origine différentes (Prian et al.,1987).
* Les formations les plus anciennes sont d'âge archeen:
. Le dôme d'Ebe1 dans la partie nord-ouest, dont la bordure
sud penètre dans la feuille de Booué et porte a l'altitude 710
métres le Mont Otoumbi. Les roches magmatiques sont
représentées par des granito-gneiss, des migmatltes et des
granodlorltes (Prian et a1.,1988>.
*Le socle granodioritique de .la Lopé matérialise la zone
nord d'une ride N/S qui sépare le domaine francevillien du
bassin des Abeilles et le domaine cristal.lophylllen de
10

Fige2 : Carte géologique du degré carré de Ekmué (Prian et a1.1988)


11

1' Ogoou~. Les granitoïdes du socle sont constitues par des


diorites quartziques, des orthognelss, des migmatites avec des
niveaux d'amphibolites et des roches ultrabasiques.
Les datations réalisées sur ce socle fournissent des ages
proches de 2700 M-A. ( Millions d'bnnees,
.Le socle de Booué-koumameyong dans la partie NE de la
feuille qui se raccorde au socle de la Lopé par le nord,
Il faut egalement souligner la presence de formations
ferrifères archéennes (itabirites, gneiss h amphibole,
ultrabasites).
* Le deuxième ensemble geologique regroupe les formations du
Protérozoïque inférieur représentées d'une part, par la serie
sédimentaire francevillienne, peu métamorphisée, du bassin de
des Abeilles, située à l'est de la ride de la Lope, et d'autre
part, par la serie cristallophyllienne de l'ogooué, au
métamorphisme plus marque, occupant plus de la moitié
occidentale de la feuille de Booué (fig. 2). Les datations
obtenues sur le Francevlllien ont donne un age de 2000 Ma pour
la base de la série et 1950 Ma pour la série de l'Ogooué,
- La serie de 1'Ogooue se subdivise en trois unites;
l'unite 01 correspond a un ensemble schisteux comprenant des
schistes sériclteux et des schistes noirs.
l'unite 02 comprend des micaschistes gris bleute et de minces
barres de paragneiss (quartzites d'Ayem et d'otoumbi) qui ont
servi de substrat aux representations de l'Art rupestre.
l'unité 03 comporte des formations massives de quartzites, des
micaschistes avec également des niveaux d'amphibolites (03~)
autour du dôme de 1'Abamle et des quartzites jaspoïdes.
- La série Francevillienne consiste en une série detritique
et volcano-détritique non metamorphlque d'une puissance de
1000 à 1500 métres. Elle est subdivisée en cinq formations
principales de FA a FE:
la formation FA est bien representée par des gres.
la formation FB est essentiellement pelitique.
la formation FC est constltuee par des jaspes et des dolomies.
la formation FD comprend des pelites, grés fins et tufs.
12

la formation FE se caractérise par des grès et des pelites,


+ Le troisième ensemble géologique est constitue par le dôme
granlto-gneisslque de l'Abamlé, mis en place dans l'unité 03
de la série de l'ogooue.
* Les formations récentes et superficielles sont representées
par le “complexe de la stone-llne" et les depôts alluviaux
eriges en terrasses fluviatiles. Elles sont bien developpées
sur la feuille de Baoue et contiennent fréquemment des
industries lithiques.

SédhentYr ci>tier ‘&+~‘*

Préumbtien supérieur

El Précambrien moyen

GI Pticambrien infkieur

Fig.3 : Croquis structural dti Gabon

1.1.2.2. X.odelé et hydrographie

Pendant la periode du Pliocène, se développe dans le


nord du pays (Waleu-Ntem> une haute surface peneplanee aux
larges interfluves en meme temps qu'un important
cuirassement. Cette surface d'érosion au modelé plat se situe
h 600 m d'altitude et entre en contact au sud de Mitzic avec
le relief montagneux jeune du cours moyen aval de 1'0gooue. La
transitlon est rapide, s'effectuant sous la forme d'un
escarpement,cequi peut s'expliquer par le changement de nature
de la roche du substrat mals aussi par la tectonique.
13

On observe vers 350 III un niveau de collines convexes,


dominées par la cordillére schiste-quartzitlque de 1'Okanda
(450 / 600 m), qui se poursuit au nord par les Monts Mokekou
et au sud par les Monts Massossou.
A la côte d'altitude de 240 métres apparait un niveau
d'aplanissement bien IIELrqUé sur les collines proches du
fleuve, qui présente en outre des dépôts alluviaux. Il semble
que l'actuelle vallee se soit encaissée a partir du niveau
240, d'une manière rapide si l'on considère le rajeunissement
de la region.
C'est la baisse du niveau de base, qui a vraisemblablement
provoque l'enfoncement géneral du réseau hydrographlque, d'où
a résulte une reprise de l'eroslon régressive. Actuellement
l'encaissement du fleuve se poursuit avec des fosses profondes
de 40 à 50 -mètres. L
Dans tout ce secteur, on remarque des caractères
1'
constants dans les formes du relief, tels qu'un extrême 'Y.
morcellement du paysage apparaîssant comme un moutonnement de
collines, une faible superficie latérale de l'unite du modelé
due a la densité du chevelu hydrographique et une prédominance ;;
de versants convexes,
En fonction des caractéres petrographiques des roches
et des accidents tectoniques, on distingue une différence dans
les modelés (fig. 4).
- Les modeles observes sur les formations du système de
1'0g00ué ou le bassin francevllllen des Abeilles sont formes
par des collines en "demi-orange" de faible extension avec des
versants convexes et de fortes pentes,
- Les modelés sur les quartzites de 1’Ogooue et les grks du
Francevillien sont facilement repérables; il s'agit
respectivement de la cordillère de i'0kanda et des monts de
grés dominant la rive gauche de la vallée de 1'0ffoué. Les
versants sont en géneral convexe-concaves, mais certains sont
symétriques avec des pentes de' 45' formant des lignes de
crêtes très étroites.
14

LEGENDE

b Etroites chaîner généralement lin&irer sur


quartzites et Fnnceviliien g&eux.
Modelé montagneux vigoureusment accidenté
0 A$$@ du Massif de I’Abamié corutitué pu des gneiss
migmatitiques et des granites akalins, riseau
hydrographique très encaissé.
o ofi Pet.$ plateaux bombés (500 i lPO0 m d’extension
+,,,..r ktemle) le phrt souvent sur granrter, quartrodrontet,
gneiss, migmatites , réseau hydrographique enlisé.
0 & Modelé vigoureusement accidenté en petits massifs
de faible extension latérale, sur micaschistes à biotite
et i deux mius, réseau hydrographique encaissé.
Modelé plat à ondulé des “plaines de la Lapé”.

Fkuves et riviéres@“‘y Routes

L
I
\ 4
1fL 1 2’1

Fig.4 : Fisqui sse géomrphologique Kollinet et Forget 1976)


15

- Les modelés SUT les roches cristallines et


,~ristallophylliennes sont moins caracteristiques; le massif
de L'Abamié présente un relief vigoureux déchiqueté par un
réseau hydrographique rayonnant avec des sommets culminant
entre 600-800 métres. Le socle cristallin de la Lope forme les
plaines de 1'Okanda ou la végetation de savane permet d'avoir
une vue etendue sur un paysage plat.
L'observation des formes du relief de la moyenne valiee
de 1'Ogooue permet donc de distinguer un relief jeune qui se
verlfle dans le profil en long a forte pente du fleuve et le
chevelu hydrographique dense.
L'Ogooue au niveau d'Alembé draine un bassin versant
de 128.000 km2 avec un débit moyen à Ndjolé de 3000 m3/s. Son
profil en long de Eooue a Alembe presente une pente moyenne de
lOm/km en une succession de rapides provoquant d'importants j
il'
remous et rendant dLffici &z toute forme de navigation. Seuls :'
les adroits piroguiers Okandais parviennent actuellement d ,::ii
Si,& '
naviguer pour les besoins de la seule pbche. <?,
De Ndjolé a 1'Okanda le fleuve s'encaisse profondément dans
les formations du système de 1'Ogooué. On est en présence s:
ii;
d'une morphologie de crbtes aiguës avec des vallées étroites, &:c
profondes et un reseau hydrographique dense.
De la Lope à Bo~ue, après s'être frayé un passage aux Portes'
de l'okanda, 1'Ogooué realise un bon drainage qui entraine un
net rajeunissement du relief avec une érosion Intense qui
donne sur les versants pentus une topographie en marches
d'escalier.

1.1.2.3. Climatologie.

La position trans-équatoriale du Gabon soumet ce pays h


un regime de climat equatorial, humide et chaud, sans grands
écarts de température avec un dédoublement de la saison des
pluies.
Dans la moyenne vallée de l'Ogooue, le climat est
équatorial mais se distingue par une chute des precipitatlons
16

(fig.5), de l'ordre de 1480 mm par an h Baaué contre 1750 mm a


Makakou, 1880 mm h Mitzic, 2800 mm a Libreville et 3200 mm a
Cacobeach. Le rythme est toujours celui de deux saisons des
pluies et de deux saisons seches mais avec une grande saison
seche mieux marquée de quatre mais (Juin a Septembre> a moins
de 50 mm, Baoué enregistre seulement 70 jours de pluies par
an.

I I

I JF HAM JJAS 0 N D Total


/
I BOUE 96 I
I 113 185 156 176 17 1 5 77 250 270 136 1487
l
l( BDJOLE 96 121 192 192 128 30 2 3 50 279 269 136 1503)
1
I 1
Fig.5 : Releve des précipitations de 1948-1960.

Les températures sont plus fortes avec une moyenne


annuelle de 25'7 h Booue contre 24' à Makokou et a Mltzlcfi

8' J F W A M J JASOED Noy.


BOOUE 26 26,2 25,8 26,8 26,5 25,4 23,9 24,3 26 26,2 25,5 25,9 25,7

Fig.6 : Températures moyennes mensuelles

L'humidite voisine de la saturation, tombe toutefois


nettement de 30 à 40 % en savane durant les heures chaudes de
la journee.
L'évaporation est trés &levée et estimée h 1500/1000 mm
Par an dans la moyenne vallée de 1'Ogooué contre 630 mm h
Mitzic au nord et 485 mm h Makokou â l'est; elle entraïne un
déficit important en eau pour les végétaux surtout pendant la
grande saison sèche (205 mm h Booué pour les mois de Juillet,
Août et Septembre>.
L'orlginalite de cette reglon réside dans le déficit
annuel des précipitations avec mains de 1500 mm; c'est une
17

OOOO

-/

Fig. 7 : Pluvfamétrie de la rkgion (Callinet et Forget 1976)


18

situation d'anomalie climatique qui est due a la position


d'abri en arriére des Monts de Cristal et des premiers
contreforts du Massif du Chaillu, arrêtant les pluies venant
de l'ouest (fig.71

1.1.2.4. Pédologie

"Les conditions climatiques evoquees precédemment sont


suffisamment agressives pour Otre a l'origine d'une altération
ferrallitique de tous matériaux originels constituant le
substratum de la reglon étudiée" (Collinet â Forget 1976).
Dans cette moyenne vallée, les sols sont représentes en
majorite Par les sols ferrallitiques et quelques sols
hydromorphes. Les premiers se caracterisent par deux types:
* les sols ferrallitiques remanies, nombreux dans cette
région, présentent a une certaine profondeur un niveau
d'éléments grossiers (stone-line>, recouvert par un manteau
argile-sableux qui s'épaissit au fur et a mesure qu'on
s'éloigne de 1'Ogooué. .
* les sols ferrallitiques Indurés plus rares (démanteles par
l'érosion, dans la région, recelent de véritables cuirasses
ferrugineuses tels les plateaux, cuirasses rigoureusement plans
d'Okanda 4 (240 rn) et de la Boudaye (300 m).
Les sols hydromorphes sont observes dans les vallées
planes ou les zones déprimees. Deux secteurs ont eté reconnus,
l'un dans le bras mort de 1'Ogooué (tourbes) en contrebas du
plateau cuirasse et l'autre en amont des Portes de 1'Okc la
dans la dépression de la Lope avec des sols hydromorphes a
gley recouverts par une savane hygrophile toujours haute en
saison séche.

1.1.2.5. Les formations vkgétales

Le Gabon est couvert a raison de 85 % par une forèt


dense sempervirente, trouee parcimonieusement Cfig.8) par des
savanes. La particularite de cette region est de presenter de
19

CAMEROUN
-- -- - - -- _--,,.

&Lambaréné

m
0
savane
forêt
A
w /
N route. I

Fig.8 : Couverture vég&tale du Gabon


20

nombreuses savanes ouvertes ou Incluses en forêt de part et


d'autre de 1’Ogoouè et de son affluent majeur 1'Offoue ,

4 La forêt du nmyen OgoouB

Lette formation forestiere épaisse apparait de prime


abord monotone: * une certaine homogenéite dans la grande
tai\\e des arbres, rectitude des fûts, presence de
contreforts puissants et absence d'une strate herbacée
remplacée par des lianes et de nombreuses épiphytes.
La présence d'importants chantiers forestiers tend a
secondariser la for@t; sur les quatre cents espèces
inventoriées au Gabon, l'exploitation n'en touche qu'une
quarantaine mais la production de 1'0koume est la plus
Importante (G.de Saint Aubin 1963).
Cette for&t régionale, touchée par les conditions
climatiques (déficit pluvial) et pédologlques défavorables,
est egalement réduite en espéces et en densite par rapport a
l'ensemble forestier national,
Les essences les plus importantes de la voùte sont 1'Okoume
c'ducoumea klaineanaj, 1'Ozouga (Sacoglottis gabonensls),
1'Alep (Desbordesia glaucescens) et l'Ozig0 (Dacryodes
buettnerl). L'espèce la plus commune est 1'Ebo (Santiria
trimera), un arbre de taille moyenne associé fréquemment avec
Strombosia scheffleri, Trichoscypha acuminata, Xylopi a
quir: ssii et un petit arbre commun Centroplacus glaucinus.
La zamille la plus importante est celle des Burseraceae
(Okoumé, ozigo, Ebo> loin devant les Annonaceae, les
Euphorbiaceae et les Caesalplniaceae (Reltsma 1988),
Lorsque la degradation de la for0t est recente, les
premiers recrus sont occupes par des Marantaceae CHaumania
liebrechstiana) et des Zlngibéraceae cdframonum giganteum).
Lette formation de "foret claire" a Marantaceae se rencontre
sur le versant oriental de la cordillère de 1'Okanda qui
surpiombe la dépression de la Lope.
PLANCHE I

Butte ensavanée en contact avec la galerie forestière (Site OTOUMBI 3).

Vue générale des PORTES DE L’OKANDA avec pour point culminant le Mont
BRAZZA.
21

La forêt de la moyenne vallée de 1'Ogooué se caractérise


physlonomiquement par un mélange d'essences a feuillage
tou j ours vert et d'essences a feuillage caduc durant, les deux
saisons seches. Elle correspond donc au type de foret dense
humide semi-caduclfoliée.

* Les Savanes

Dans cette region a dominante forestière se rencontrent


des savanes. Les photographies aerlennes permettent de
distinguer d'une part les savanes ouvertes bien représentees
dans la plaine de la Lope et les enclaves savanicoles criblant
la grande foret. Si a l'est des Portes de
1 'Okanda, la savane regne sur une for@t représentée par des
formations ripicoles et des galeries forestières calquées sur
le rheau hydrographique, vers l'aval et l'ouest, un certain
équilibre forêt/savane se crée avec l'établissement
preférentieede savanes sur les sommets collinaires.
Il s'agit de formations herbacées maigrement arbustives
dans les savanes ouvertes , qui deviennent strictement
herbacées dans les savanes incluses. Elles appartiennent au
groupe des savanes a Pobeguinea arrecta. Ces formations
herbeuses présentent sur le plan florlstique une bonne
homogenéité mais egalement une pauvreté en especes. La strate
herbacée est représentée Par les gramlnees dominantes;
Pobegulnea arrecta, Andrapogon pseudapricus, Bulbostylis
laniceps, Schizachyrium platyphyllum, Hyparrhenia diplandra.
Les arbustes existant dans ces savanes sont des espèces
typiquement savanlcoles qui ne jouent aucun r6le dans la
dynamique végétale du contact forêt-savane. Ces savanes
arbustives comportent les espéces ligneuses; Crossopteryx
febrifuga, Bridelia ferruginea, Sarcocepha2u.s esculentus,
Vi tex Cienkowskii, avec une importance variable selon la
topographie. En effet ces formations arbustives disparaissent
au fur et a mesure que 1' on se deplace vers
l'ouest.
22

Ici se pose la question de l'origine de ces savanes


sous l'équateur. Deux hypothèses s'opposent: celle de la
nature climatique des savanes d'origine edap'?ique et celle de
savanes artificielles et anthropiques ,
Aubreville qualifiait en 1967 ces mosalques foret-savane
"d'étranges" et les considérait comme les restes de .savanes
plus Importantes paléoclimatlques, contemporaines de la fin
du glaciaire Würm .
La relative sécheresse de cette région permet le maintien de
ces savanes au sein d'une zone climatique de forêt. Pendant la
journée l'hygrorr&trie s'abaisse h 30 % avec des temperatures
élevees supérieures a 30'.
Au cours des saisons seches, ces formations herbacees sont
systématiquement affectees par de grands brûlis. Ces feux de
brousse limitent l'action de l'emprise forestière et
maintiennent un contact foret-savane net. Uneetude comparative
des photographies aériennes de la zone prises par I'lnstltut
Géographique National en 1962 et 1982, montre que le contact
forêt-savane n'a pas évolue sur une période de vingt ans. Dans
ce contexte, le feu apparaît comme un facteur ecologique très
important.
L'origine anthropique résulterait alors de l'abattage d'arbres
de foret pour un mise en culture mals cela supposerait une
population plus dense qui aurait disparu. Il parait Peu
probable que les populations métallurgistes aient crée pl-s de
2000 km2 d'espaces ouverts (Pinçon 1990).
Une communaute floristlque entre les savanes de la
moyenne vallée de 1'0gooué et celles des plateaux Eateke et de
la dépression Niarl/Nyanga est reconnue d'évidence. Sur le
plan de la faune on peut remarquer que l'inventaire des
oiseaux de la réserve de la Lope présente 52 especes
savanlcoles nidlflcatrlces sur les 145 reconnues dans
l'ensemble des formations herbeuses du Gabon* Or, il est a
noter qu'aucune espèce de savane propre aux régions
camerounaises ne se rencontre à la Lope, alors qu'on y trouve
des especes d'affinite méridionale telles que ie pipit Anthus
23

pallidiventris, la fauvette Cisticola brunnescens, le serin


Sërinus capistratus et quatre sous-espèces de type congolo-
rhodesien (communication de P, Christy). Ces especes ont donc
profite de couloirs de pénétration des savanes congolaises
pour occuper la région des savanes de la moyenne vailee de
1'Ogooue. La jonction entre ces aires de savane était certaine
aux époques de grande aridlfication du Quaternaire.
L'absence d'espèces d‘affinité camerounaise semble
souligner que les plateaux du nord-Gabon et sud-Cameroun ont
toujours été enforestés, formant un écran aux formations
herbacées du Cameroun et du Congo et empkhant un melange des
flores, d fortiori des faunes,
Cette conclusion est importante car elle rejoint celle de
M. D.Bengo et J.Maley (1991) qui montrent h travers des
analyses polliniques qu'une végetatlon afromontagnarde dominee
Par Podocarpus était largement étendue sur la partie
occidentale de la cuvette congolaise lors des stades
isotopiques 6,5,4 et 2. Cet écran de végétations forestières
de type montagnard se serait interposé entre les deux types
de savanes.
Ces savanes apparaîssent donc comme des formations
cllmaciques anciennes, trés largement anthropisees par les
feux et que la forêt n'arrive pas a recolonlser.
24

1.2. HISTORIQUE DBS RECHERCHES.

1.2.1. La recherche au Gabon

La recherche prehistarique au Gabon vient d'avoir cent


ans. C'est en 1887 que pour la Premiere
fois, l'existence d'un âge de la pierre et d'une Préhistoire
fut reconnue au Gabon avec la decouverte d'une hache polie
dans les environs de Libreville, J?a= l'administrateur
Reichenbach. Cette trouvaille a Bté mentionnée par le docteur
E.T. Hamy, directeur du Mu&e du Trocadero, aux Comptes
rendus de la Societé de Geographie de Paris lors de la séance
du 20 Janvier 1888 où il est ecrit: " Mr Hamy rappelle, à
propos de cette communication que c'est ~3 Mi Reichenbaçh que
l'on doit les premiers renseignements sur l'existence d'un &pe
de la pierre au Gabon, d une dpoque bien antérieure aux
premléres connaissances acquises sur ce PYS Par les
Buropkens. C'est Mr Reichenbach qui a relevé les seul5 faits
connus sur ce que l'on peut appeler l'archéologie locale du
Gabon”. Cette communication faisait suite a une correspondance
de 1887 entre Mrs Relchenbach et Hamy,
Le Centenaire de l'Archéologie Prehistorique Gabonaise
a été camemore en 1987 par le projet PALEOGAB avec le soutien
moral et financier du Rotary Club de Libreville, et: parla
parution de l'ouvrage “L'Art Prehistorlque Gabonais" I
Dans les annees 1930 les découvertes d'objets
préhistoriques sont le fait de géologues au cours de
prospections de terrains (Babet 1932, Furon 1963).
En 1936, Mr Droux recueillait pres de Franceville de
nombreux petits outils tailles sur des jaspes. En 1943
l'administrateur Eckendorff decouvrait deux piéces polies dans
la région de Makokou qu'il offrira en 1947 au Musée de
1'Homme. En 1946 G, de Beauchene et Hinsch récoltaient de
petites lames et des grattoirs dans la grotte de Dlengui entre
Moulla et Ndende (Beauchene 1963). Jusqu'en 1961 ies
25

trouvailles furent fortuites et le fait d'amateurs eclaires,


Messieurs, le Dr Andrault {Mounana), Mulot (Moanda,, Durand
(Etéke), Hubert (Ndjolé) et Ferrari (Lac Gome).
C'est a partir de 1961 que la recherche prehistorique
va se développer avec la création de la Societe de Prehistolre
et Protohistoire Gabonaise (SPPG) avec l'appui moral du
President de la République Gabonaise, Son Excellence Monsieur
Leon MBA. Fondee en 1963, cette société rassemblait les
membres: B. Farine, Y.Pommeret, C.Hadjlgeorglou, Y.Quinquet,
J.Casagnes, J.Combaluzler et B, Blankoff,
C'est grace a ce groupe de chercheurs que la Préhistoire du
Gabon va prendre son essor et d&voiler l'empreinte d'une
présence humaine dans la forêt équatoriale.
La SPPG a mené de véritables fouilles tant a Libreville qu'a
Ndjolé mais a egalement permis a la faveur des différentes
missions de terrains et la parution de sept bulletins et deux
mémoires originaux d'elaborer le premier état des
connaissances du potentiel archéologique du pays. En 1967, ‘256
gisements etaient recenses sur l'ensemble du territoire mais
le départ de ses membres a mis un terme a une remarquable
action culturelle.
Il faudra attendre 1977 pour voir le professeur D.Cahen
de 1'Unlversite de Bruxelles, de passage a Libreviile,
effectuer une première datation sur un site proche d'owendo.
Dans une sablière, un niveau de microlithes de l'âge de ia
pierre récent est date du IV' millénaire avant J,C.
Ce n'est que très recemment, a partir de 1980, que de
nouvelles recherches scientifiques reprennent au Gabon dans le
cadre des activités de certains établissements de l'Université
Omar Bongo - 1'Ecole N.orm.ale Supérieure (ENS> et la Faculté
des Lettres et Sciences Humaines (FLSH).
Des 1982, deux projets de recherche se structurent et
démarrent leurs activités:
+ le projet PALEOGAB, axé sur le paleoenvironnement et
l'évolution de l‘homme prehistorlque, projet de recherche de
1'Ecole Normale Supérieure dirige par B.Peyrot et R.Oslisly
26

+ Le laboratoire d'archéologie LANA de la faculté des Lettres


et Sciences Humaines dont l'équipe d'enseignants M.Locko,
M.P,Jezegou , A.S.Diop, est dirigée par L.Digombe.
Il faut associer a cette recherche les decouvertes de
terrain de G.Delorme, lngenleur geologue d la GOMILOG a
Moanda, qui a eu le merlte de publier un rapport concernant
86 sites avec leurs coordonnées géographiques (Delorme 1383,.
Le Centre International des Civilisations Bantu (CICIBA) a mis
en place en 1985 un département d'archéologie a vocation
inter-reglonale confié a B.Clist et R.Lanfranchi, n'évoluant
que ponctuellement sur le Gabon.
Ces recherches menees dans tout le pays aboutissent a
un inventaire d'environ 400 sites et mettent en évidence les
principales étapes de la Prehlstolre. Grace a l'obtention de
plus d'une centaine de mesures radlometrlques, les recherches
éclairent avec précision les différents contextes culturels.
Aujourd'hui, dans un espace gabonais où il y a peu de
temps encore était admis qu'il n'y avalt aucun passe, s'impose
avec certitude la réalité d'un riche patrimoine archeologlque,

1.2.2. La recherche dans la myenne vallée de 1'Ogooué

1.2.2.1. Les travaux de la SPPG (1963-1967).

Les premières prospections archéologiques dans cette


region furent menées en Janvier 1963 Par B-Farine et
B.Blankoff, membres de la SPPG à la suite de la découverte de
pièces taillées aux Portes de 1'Okanda. Le site leur a été
signale par Messieurs Rodier, chef des services hydrologlques
de l'ORSTOM,Bordet, géologue de 1'EDF et Cosson, géologue du
BRGM, qui le découvrirent en Octobre 1962.
La première mission de Janvier 1963 fut très courte
(36 h> mais elle permit de recenser les importants gisements
AU et AU' qui fourniront 75 kg de pièces taillees recoitees en
surface. A ce sujet Blankoff ecrlvalt : "Les pièces et dechets
de taille jonchent le sol en grande abondance sur une longueur
37

de pres de 2km ot Line largeur d'environ bL)O m; un en truLIve de


haüt en bas des collines mais c'est a mi-pente que
_ la
concentration est la plus grande" <BLankoff 1965).
L'importance des gisements étant etablie, c'esst en
Decembre 1963 que les membres de ia SFPG e?fectueront une
nouvelle mission de six jours. Six autres SI. tes r'urent
decouverts et pres de 200 kg de pièces ramen6es a Libreville.

CARTE DES EXPLORAT1 ONS SUCCESSIVES-


PAR f. nhW'UCui.

Fig. Y : Carte etablie aprés la mission de la SPPG (1'364)


(in Pommeret 1965 a,)
28

En 1964 une trolsieme expedltion de huit jours,


comprenant Mrs. Hadjlgeorgiou, Pommeret et Mau bouche, fut
effectuee afin de préciser l'extension des sites et de dresser
une carte de la zone des Portes de 1'Okanda (Pommeret 1966). A
l'issue de cette mission près de 400 kg de pieces turent
sélectionné5 , ramenés a Libreville et serviront a la
creation du premier Musée Préhistorique National.
Au cours du mois de janvier 1967, B-Farine profite de
l'ouverture de la route nationale<3 qui va traverser de part
en part cette moyenne val lee de 1'0gooué. Il découvrira de
nombreuses piéces taillées et polies entre Alembe et Ayem
décrites dans le bulletin ne7 de la SPPG (1967).

1.2.2.2. Les travaux de recherches du projet PALEOGAB

Il faut attendre 1982 pour voir de nouvelles recherches


reprendre dans cette region avec les membres du projet
Paleogab. A cette même époque, les travaux titanesques du
chemin de fer Transgabonais bouleversaient les paysages de la
moyenne vallée. Voulant mettre a profit les nombreuses coupe6
de terrain, B. Peyrot et R.Oslisly effectuent leur première
mission au mois de Mars 1982. Les prospections se font sur les
collines ensavanees de la rive gauche du fleuve et dans la
réserve de faune de la Lopé; tre6 vite les surfaces
caillouteuses des savanes offrent du matëriel ;aillé et poli
avec de nombreux tessons.
Au cours du mois de Juin 1982 et au début de la grande
saison seche plus favorable aux prospections, la deuxiéme
mission est effectuée dans la moyenne vallée de 1'Ogooue. Aux
Portes de l'okanda, des bas fourneaux sont découverts avec des
residus de fonte cscories, associes a de6 tessons de ceramique
decorée et de nombreux cercles de pierres dans la zone de
Junkville. Ce sont des structures de pierres circulaires ta
moyen 200 cm.I que l'on retrouve par endroits et qui pourraient
jouer un rele de soutien et d'assise aux branchages disposes
29

lors de la construction de petites huttes. Ces structures de


pierres sont typiques p de la seule moyenne
vallée de 1'0gooué Cfig,lO>.
La troisieme mission de recherche se fera au mois
d'avril 1983 privilégiant cette fois ia partie orientale de
La confluence Offoue-Ogooué a l'île Mbama. C'est apres une
étude minutieuse des photographies aériennes que les zones
d'érosion situées en sommet de colline furent prospectees et a
chaque fols ces surfaces étaient jonchees d'artefacts.
En Novembre 1984 le projet Paléogab a transporte une
embarcation de type Zodiac pour traverser dans des conditions
dellcates les Portes de 1'Okanda et atteindre les sites AU sur
l'autre rive. Découverts en 1963 par les membres de la SPPG,
les sites AU et AU' etaient a nouveau le theatre de
recherches. L'itinéraire de prospection a été calque sur celui ,,
des chercheurs de la SPPG et la surprise a ete de decouvrir
des amoncellements de pièces taillées de "deuxième choix" ,,
laissées par ces derniers il y a vingt ans. La presence de ces
petits -s d'artéfacts non remanies par le ruissellement,
laisse a penser que l'érosion est faible sur ces surfaces .T,i:
d'argile compactee. Dans la réserve de faune, la découverte
d'une Industrie taillee incluse dans la nappe caillouteuse a ~_
permis de débuter les premières études de paléoenvironnement
sur l'expansion fluviale -P de la Lope.
Au retour de la mission de Mars 1985 effectuée dans
l'Est du pays (region de Makokou et Belinga) le gisement de la
MBdoumane a ete decouvert dans la partie la plus occidentale.
Trois missions de recherches et de fouilles sur des sites de
l'age du fer (Otoumbi 1,2,4,5 et Lope 4,5> seront réalisées
cette même année .
En Mars 1986 cinq fosses dépotoirs du gisement Otoumbl
5 ont ete fouillees avec le concours de Mr. R. de Bayle des
Hermens en mission au Gabon. Les sites Lope 2 (LSA,, Okanda 1
(Neollthique) seront fouilles .et l'industrie ancienne de
galets amenages du site de la Ngolo découverte. Deux autres
missions seront e[kcti\la meme annee.
30

Fig.10 : Cercles de pierres de 1'0kanda. (PorPeret 1965)


31

De iQ87 a 1990, Les vacances scolaires ont et@ chaque


fois mises h profit pour retourner dans la moyenne valiee de
i'Ogooué, région distante de 250 km de Libreville. Les temps
forts de ces quatre annees de recherches ont éte:
* la decouverte en Avril 1987 des premières gravures
rupestres sur le gisement d'Elarmekora, suivie par celle des
gisements de l'aire de Kongo Boumba / Lindili et d'Epona, ce
qui represente actuellement un millier de gravures,
+ La fouille de fosses depotolrs des periodes neolithiques et
de l'age du fer avec l'obtention de mesures radiometriques,
* la découverte des hautes terrasses a industries lithlques
d'Elarmekora et de la Mingoue a la meme altitude que le niveau
d'aplanissement des 240 metres , permettant de mieux saisir
L'evolutlon du pal6oenvlronnement de la region et ses
conséquences sur la présence humaine. 1'
Les recherches entreprises dans la moyenne vallée de
1'Ogooué par les membres de la SPPG permettaient des 1963 de
souligner l'important potentiel archéologique de cette region,
confirme et enrichi par les travaux du projet PALEOGAB. Elle
.':
C':'
apparaît actuellement comme la région du Gabon la plus riche iL-'
:j,,
sur le plan archéologique mais également la plus Intéressante "
"il:
pour la reconstitution de l'environnement de l'homme au cours .::
-,i
du Quaternaire.
32

PALEON-V 1 RO-NNEME-NT ET QUATIERNAIRE


33

2. PALEOEHVIROXKfXECfiBT JFT QUATERBAIRE

2.1. Les changezmnts climatiques quaternaires

Le Quaternaire est la période geologique la plus


récente caractérisée Par l'émergence de l'homme et les
civilisations qu'il a fait naître. C'est une periode d'une
durée de prés de 3 millions d'anneea, marquee par d'lmportants
changements climatiques, géologiques et océaniques dont
l'origine est d'ordre cosmique: les variations de la position
de la terre par rapport au soleil (obliquité de l'ecliptique,
position du pérlhelie et excentricité de son orbite) ont
entraine des variations d'insolation et de température a la
surface du globe (Théorie mathématique des phenomenes
thermiques produits par la radiation solaire de Milankowitch
1920).
Ces variations ont éte caractérisees par des evenements
climatiques remarquables, les glaciaires et les
Interglaciaires. Pour les regions situées aux basses latitudes
inter-tropicales les périodes de refroidissement qui
entrainaient des glaciations ont engendre des phases
d'aridification, tandis que les épisodes Inter-glaciaires de
réchauffement amenaient des phases d'humidification. Ces
periodes ont été etudiees par E.A. Bernard, auteur en 1962 de
la 1' Theorie astronomique des pluviaux et interpluviaux du
Quaternaire Africain ".
L'Afrique centrale equatoriale a connu des alternances
de périodes arides (rhéxistasle) et humides (biostasie>; selon
l'abondance ou le deflcit du régime pluvial, les forêts se
développaient ou au contraire régressaient face a l'avancée
des savanes et d'autre part les rivières Brodaient ou
alluvionnaient.
En méme temps que ce déroulaient ces Qvdnements
climatiques le niveau des oceans variait considérablement; les
traces d'anciens rivages et les nombreuses analyses des
34

environnements marins ont permis de constater qu' à 35.000


EP le niveau de l‘océan atlantique se situait a -35 m du
dessous du niveau 0 actuel, qu'à. 18.000 BP il était
descendu entre -110 a -120 m et qu'il est revenu vers 5000 BP
a son niveau actuel (Delibrias et a1.,1973, Giresse 1978).
Les recherches pluridisciplinaires menees en Afrique
centrale ont abouti a l'etablissement d'une chronologie
satisfaisante des grand événements climatiques et marfns pour
les derniers 70.000 ans. Au-dela, les travaux recents sur les
sédiments oceaniques au large des côtes équatoriales (Jansen
1990) signalent un épisode aride dans la cuvette congolaise au
Bruhnes moyen vers 350,000-400*000 ans BP, évdnement
contemporain du glaciaire MINDEL et d'autre part, les analyses
polliniques de carottes marines (Bengo et Maley 1991)
permettent d'esquisser une chronologie des périodes
climatiques jusqu'à 150.000 ans BP.

2.2. Chronologie de la fin du Quaternaire en Afrique centrale

La perlode des 70 derniers millenaires est


concomitante avec la période glaciaire Würm (70.000-10.000 BP>
et de la période interglaciaire, 1'Holocène (10.000 BP a nos
jours). En Afrique centrale la période de 70.000-12.000 BP a
ètè plus froide et plus sèche ; le profil lsotopique ( 6180 )
des carottes de la marge du golfe de Guinee, considéré comme
indicateur de la température, montre que 1'Holocène a été
précéde par une periode glaciaire trés longue (1160000-13.000
EPI, entrecoupée par deux interstades plus chauds.
Pour les périodes plus récentes, un ensemble de
travaux pluridisciplinaires a permis de distinguer quatre
grands stades (fig. 1):
- le MALUEKIEN - C'est une période de climat
sec et froid avec des paysages ensavanes qui débuterait vers
70.000 BP pour s‘achever vers 50.000/40.000 EP. Le
refroidissement du climat correspondrait a la montee vers
35

GE 0P IhouSTRIES EPISODES PRINCIPAUX LITTORAL


u1t4Ar1cL&s EVENU’ENTS

700
nfluencee anthro-
Subactuel
iuuer

2000
walque forêt -
sauane
2500
KISPWIEN B Tlveau actuel de
la mer

!éger recul forea- Bgér: yqfesslon


tier - m
30-J
5000 OI0
reorlse forestlhre

HISANGIEN.A.

ronogreoslon
taxon8 efro-
montagnarda ,ngrove + forlt
2000
(- LO ml
I

mJu etepplsatlon (-IlO/ m)


eliquor forestière: régression
LWE IEN e long dee coura dl :ordons dunalres
au principaux .agunes - dlsparf-
ion de 1s mangrovs
1 savaniaatlon
3oaa
(-WL7 m)

pas d’industrie NJILIEN remise forestlére transgression

mangrove + forêt

LOOOO

HSA - Industrie
des stone-llws f.UUJCHIEN savanlsatlon regression

70000 -_------, -----e- --m-e- e-w --e--e---

7 7

Fig. 1 : Tableau corrklatif des principaux édnements


des derniers 70.000 ans. (in Lanfranchi 1990, modifie).
36

L'equateur du courant froid de Benguela et h une regression


marine (pre-Inchirienne ?).,
Au cours de ce stade aride, des galets se sont
accumules le long des cours d'eaux, tandis que sur les pentes
des collines le ruissellement érodait les particules sablo-
argileuses et mettait à nu les fragments de roche subanguleux
et cléments grossiers plus lourds, laissant une concentration
de gravats en un pavage d'eroslon, la stone-line,
A cette epoque les hommes du Paléolithique moyen
taillaient des outils h partir de galets que l'on retrouve
dans les depôts de terrasse et sur les nappes de gravats,
En Afrique centrale, aucune mesure chronologique
associée a une industrie lithlque n'est connue h ce jour ; les
limites entre les peri odes sont imprécises et seulement
estimées <
- le NDJXLIEN - estimé de 40.000 à 30.000
ans BP, apparaît comme une période humide qui a affecté tout
le bassin du Congo et ses bordures. Les forêts se sont
développées, les riviéres ont creuse dans les anciennes
alluvions et l'alt&ration des sols a donne des argiles. C'est
au cours de ce stade qu'a dû commencer le dkpôt des particules
fines (argiles, limons, sables) du niveau A de recouvrement au
dessus des stone-lines.
Le niveau médlo-würmien de l'océan atlantique se
situait entre -35 h -45 mètres (Giresse et Moguedet 1980) sur
l'ensemble'du golfe de Guinée par rapport au niveau actuel et
les rivages etaient colonisés Par d'épaisses mangroves
contemporaines de la transgression marine Inchirienne
(Caratlnl et Glresse 1979).
De 42.000 h 35,000 ans BP on constate une reprise
forestigre avec un maximum de précipitations. A partir de
32.000 ans BP, les analyses palynologlques montrent une
augmentation de 20 % des pollens de savanes et une diminution
des pollens de forêt soulignant une tendance plus aride du
climat qui va se confirmer dans le stade suivant le
Léopoldvillien.
37

On peut egalement souligner pour cette période


l'absence de traces humaines; ce fait n'est pas exceptionnel
quand on connaît l'etat fragmentalre des connaissances
actuelles dans ce domaine en Afrique centrale,
- le LEOPOLDVILLIEN - C'est certainement
la periode aride la mieux connue du Quaternaire d'Afrique
centrale et la plus sévére pour les formations végétales. Ce
contexte climatique aride s'est développé de 30.000 à 12.000
ans BP atteignant son paroxysme vers 18.000 i3e.
Les savanes ont remplace les forets qui n'ont pu se
maintenir que sous forme d'ilôts refuges sur les reliefs du
Massif du Chaillu et des Monts de Cristal, lh où les pluies
restaient suffisantes. Les analyses palynologlques effectuees
au Cameroun et au Congo témoignent pour cette période
rhéxistasique d'une abondance de pollens de savanes et
d'espèces afro-montagnardes ( Podocarpus 1 qui traduisent un
climat plus frais et sec (Maley 1986) .
Les rares pluies très brutales engendraient une
puissante érosion qui decapait les particules argilo-
sableuses du niveau de recouvrement, mettant a nu les nappes
de cailloux. Les fleuves et riviéres aux flots tumultueux
devaient charrier des galets qui se sont accumules dans les
moyennes terrasses, situées a plus de 10 titres au dessus du
niveau actuel des eaux.
Sur le littoral de puissants alizés balayaient de
grandes plages, poussant des dunes et edlfiant des cordons
littoraux qu'on retrouve tout au long des côtes du Congo et du
Gabon (Peyrot et Oslisly 1986).
Aux hautes latitudes, l'extension des glaciers est
maximale provoquant sur toute la planéte un abaissement du
niveau marin ( régression Ogolienne ); il y a 18.000 ans BP,
le niveau actuel se situait a près de 120 métres de profondeur
et la quasi totallte du plateau continental était émerge,
c'est a dire que le littoral se trouvait h plus de 25 km au
large des côtes actuelles. Le niveau marin (fig.21 va
stationner pendant deux millenalres, puis remonter a -40
38

metres ver6 12.000 ans BP pour atteindre le niveau 0 actuel


vers 5000 EP.

m
Pterido.
Nivou de b mer Mon rave -phytes

---

20 000 .--

30000 .- -

--

28

Fig.2 : Prbquence des principales composantes v6gbtales des dépôts


fini-quaternaires en fonction de la courbe eustatique régionale.

Les hommes de cette époque se sont rapproches des


points d'eau tout en occupant les collines proches des
rivières. Pendant l'aride LBopoldvilllen s'est développée
l'industrie Lupembienne, constituée surtout de lourdes
armatures de lances. Aucun site n'a été trouve ni en grotte ni
en stratigraphie et les industries Lupembiennes decouvertes
l'ont été sur des gisements de surface ou des terrasses
alluviales. Vivant dans un milieu de savanes ces hommes ont
donc fac;onne des armes de jet pour chasser et ont fabrique des
armatures a partir des pierres ramassees dans les nappes de
cailloux sur lesquelles ils marchaient.
39

- le KIBANGIEN - Il y a 12.000 ans BP les


pluies reviennent et mettent un terme a l'aride Léopoldvillien
qui regnalt depuis 30.000 BP. Vers 11.500 ans BP, les analyses
des carottes marines montrent une augmentation massive de la
sédimentation terrigéne qui est interprétée comme la
conséquence d'une reprise des precipitations sur des sols peu
protégés par la végétation, donc plus facilement érodés.
C'est la fin du glaciaire Würmien et l'holocene
succède au Pleistocène. Le niveau marin qui etait a la côte de
-40 mètres vers 12.000 ans ( transgression holocene > va
remonter plus rapidement entre 11,000 et 9000 ans BP pour
atteindre le niveau 0 vers 5000 ans BP.
La fin de la phase transgressive est marquee par une
augmentation de la pluviosité; les savanes sont remplacées par
la forêt qui achèvera son expansion vers 6000 RP et les
mangroves se développent largement. Le type de sedimentation
évolue progressivement vers les faciès vaseux avec une
prédominance de conditions estuariennes ou lagunalres
(dessalure) favorables a l'installation d'une malacofaune
typique à Anndara senilis et surtout à Crassostrea gasar,
l'huitre des palétuviers qui vit fixée en lourdes grappes sur
les racines aériennes des Rhizophora (Weydert et Rosso 1981).
Dans l'hinterland, les rivières déposent des produits
argileux dans leurs lits devenus paresseux en raison des
difficultés d'évacuation des eaux vers l'océan.
Depuis 3000 BP de nombreuses observations denotent une
légère tendance aride du climat. Dans la région de Pointe
Noire on observe la disparition de la forêt ombrophile
(Dechamps et a1.,1988> vers 3000 BP avec l'assèchement
relatif du Kibanglen B et une augmentation consequente du
pourcentage des pollens de l'ordre de 60 % (Schwartz 1992).
Le stade Kibangien a donc connu d'une part de 12.000 a 3000
BP un developpement important de la forêt qui atteint son
maximumm vers 6000 BP (Klbangien A) et d'autre part vers 3000
BP (Kibangien B) une légere arldification avec dans certaines
40

régions la disparition brutale de la foret ombrophile


remplacée par les savanes\
Les hommes de l'holocéne lnferieur et moyen se situent
dans le contexte de i'ag- .de la pierre récent jusqu'h 3500-
4000 BP. Peu apres a l'ho éne récent vers 3500 BP, on voit
apparaître les premieres populations néolithiques proto-
bantoues qui seront suivies a partir de 2600 BP par les
métallurgistes bantous. L'avancée de ces migrations humaines a
travers la forêt ombrophlle est rapide, facilltee par des
paysages plus ouverts <chapelets d'enclaves savanlcoles),
produits de la pejoration climatique du Kibangien B ,
Ces savanes, très souvent situees en ligne de cretes
ont ete les axes obliges et prlvlléglés des migrations des
populations neolithlques et métallurgistes bantous.
L'anthroplsation de ces paysages Par de. grands feux a
stabilise le contact for@t-savane, ce qui explique la
persistance de ces savanes malgré des conditions favorables à
la lente phagocytose forestière,
Cette chronologie est aujourd'hui celle acceptée par
tous les chercheurs évoluant en Afrique centrale. Ainsi le
paléonvlronnement -tpFrmettant la reconstitution des paysages
anclen5, constitue& domaine très precieux pour les etudes de
préhistoire.

2.3. Les témoins du paléoenvironnement de la moyenne vallée


de 1'Ogooué.

Au cours du Quaternaire, les importantes oscillations


morphoclimatiques qui ont contrôle les processus de la
morphogenése, ont par ailleurs affecte la couverture vegétale
dlnSi que toute la bordure occidentale de la cuvette
congolaise en y laissant de nombreuses empreintes.
Revélées par les importants travaux publics, celles-ci
apparaissent au travers des nappes de gravats de type stone-
lines, des depots alluviaux erlgés en terrasses qui incluent
souvent des Industries llthiques.
41

Ces témoins paleoclimatiques s'observent dans tout le


Pays mais plus particulièrement dans ia zone des savanes sur
le cours moyen de 1'Ogooué où ils y sont nombreux,
Les divers travaux pedologiques et géologiques ont
WJ;SBr\&dJnad'une part des remaniements de la surface,
d'autre part une gradation cyclique des aplanissements avec
des témoins paléoclimatiques tels que les cuirasses
ferruglnisees et les terrasses alluviales. Cette region a eté
étudiee par les pedologues de 1'ORSTOM (Delhumeau 1964,
Lollinet 19691, les géologues du BRGM (Marchesseau 1965, Vogt
et Vincent 1966) avec des travaux de recherches axés sur ie
complexe de la atone-line, également par des botanistes (Sita
1964, Descoings 1974 1 afin de connaître les possibilités ,:,,
pastorales des savanes de la dépression de la Lope.
Plus recemment et ce depuis 1962, des recherches de ,, ,,
paléoenvironnement et d'archéologie ont conduit a la :! 'iI
découverte de nombreux vestiges prehistoriques très variés et .sc.,,./
de nouveaux témoins paléoclimatiques.
Ces travaux, menés par les membres du projet "Paléogab" $;
(Peyrot & Oslisly, 1983,1984,1986, Oslisly 1986', OSlFSlY â ,1 ;':i-
Peyrot 1988,1992> ont permis de définir pour cette région un ',: _*
premier cadre chronologique des sequences paléoclimatiques et _/
un essai de corrélation des Industries préhistoriques.

Dans la moyenne vallee de l'Ogooué, les témoins de


paléoenvlronnement sont frequents, apparents dans les
formations de type stone-lines et par des depôts alluviaux
érigés en terrasses ou alors tapissant les bas-fonds
d‘anciennes expansions fluvl&S _ et les anciens lits du
fleuve (bras mort de l'Okanda>,

2.3.1. Les formations de type "stone-line"

En Afrique équatoriale, les formationssuperficielles au


dessus de la roche mere se définissent suivant une
superposition de trois niveaux (fig.3):
42

Fig.3 : Disposition générale de la stone-line (Vincent 1966).

+ le niveau A represente la formation de couverture meuble


sablo-argileuse.
* le niveau B correspond a une ligne de matériaux grossiers
enterres, la stone-line.
* le niveau C constitue le substrat altéré de la roche mère
sous-jacente+
La formation de type stone-line est rl une accumulation
brutale d'kléments grossiers de granulométrie et de
pktrographie variable. Son épaisseur est variable, peut Qtre
sporadique, continue et ne faire que quelques centlmétres
d'&paisseur ou atteindre une puissance de quelques metres mais
en général de l'ordre du métre" (Collinet 1969).
Cette formation. est Constitu&e d'une foule de
materlaux, souvent riches en grenaille ferruglnisée mais aussi
en fragments anguleux et subanguleux de roches siliceuses et
de quartz filonlens. Une des caractéristiques originales de ce
niveau est du reste sa compacité. La stone-line est souvent
onduleuse, présente de nombreuses involutlons irregulières
provoquant par endroits de épaississements et en d'autres des
étranglements.
Caracterisee par un intense rajeunissement du relief dû
a un contexte climatique particulier, la moyenne vallee de
l’OgOOu6 revéle un niveau fréquent de stone-line fort bien mis
en evidence dans les coupes de terrain des travaux routiers et
du chemin de fer Transgabonais,
Pour expliquer la formation de ce niveau de cailloux
les pédologues et géomorphologues font appel aux variations
paleoclimatiques; la mise en place des matériaux grossiers
s'est faite lors de phases arides entrecoupées de violents
orages qui ont mobilisé les gravats en un pavage de surface
tout en emporta,nt les particules fines. Quant a la mise en
place de la formation meuble de couverture, elle s'est
effectuée lors d'épisodes humides c'est a dire en période de
biostasie. En outre, la presence dans la stone-line de
fragments de cuirasses dont la genèse est tributaire de
conditions climatiques beaucoup plus sèches qu’aujourd’hui,

conforte l'argumentation des variations climatiques.


Cette formation d'épandage mele toutes sortes de
matériaux, des dhbris de cuirasses, des fragments anguleux
filonlens, des galets provenant d'anciennes alluvions et des
outils de pierre taillée. Les industries llthiques sont
rassemblees a la partie superleure de la stone-Line et dans
les dix premiers centimétres du niveau B; ce serait donc en
surface que se formerait cette ligne de gravats avant d'être
recouverte par le manteau de colluvions.
Actuellement, les divers travaux interdisciplinaires
placent La genèse de cette formation dans le contexte aride du
MALUEKIEN (70.000-40.000 ans BP>, Au cours de cette période
les hommes évoluaient.dans un paysage de type aride, sur des
zones de cailloux, qu'ils utilisaient aussi pour façonner
leurs outils comme ceux laissés sur la stone-llne du site
d'Otoumbi~0(p.91). Ces Industries lithiques disposees sur le toit
de la atone-line sont caractérisées par une taille fraîche et
une forte dominante de pics. Des gisements similaires ont été
étudies au Congo (Lanfranchi et Schwartz 1990) et rapportéas
chronologiquement au Sangoen, c'est à dire au MSA.
L'âge de ces industries sangoennes est mal cerné mais quelques
mesures radiométriques permettent de l'apprehender vers 43.800
BP d Kinshasa a la Pointe de Gombe (Cahen 1975) et sur le
44

slte de Kalombo Falls en Zambie de 38.000-46'.000 BP (Clark


1969) t Dans les regions australes et orientales de l’Afrique
on relève des dates plus anciennes vers 100,000 ans et plus,
On peut donc considérer que ce pavage d'eléments
grossiers supportant des industries talllees s'est mis en
place au cours de la phase rhéxistasique du MXLUEKIEN.
La fraicheur de la taille des artéfacts suppose que le
manteau colluvial de couverture a commence a se déposer très
rapidement, probablement tout au début de la phase biostasique
qui suit, le NDJILIEN.
Cette formation de couverture d'une epaisseur moyenne de
quelques metres (2 ou 3) peut atteindre des mesures de
l'ordre de 10 h 15 .mètres et Par endroits complètement
disparaitre. L'epaisseur du niveau A semble li&e a des
conditions climatiques et au type de vegétation. En effet dans
les zones de savanes comme celle de la moyenne vallée de
l'Ogooué, cette formation d'une épaisseur moyenne de l'ordre
du mètre est très souvent réduite et parfois absente (fig.4).
La presence intra-recouvrement d'industries lithlques de l'hge
de la pierre récent datées de ca.7500 BP et disposées en lits
lenticulalres, vers 30 à 50 cm de profondeur confirme au
contraire un age Kibangien du moins pour la partie supérieure
du recouvrement.
Il semble donc que le niveau A de couverture se serait mis en
place en deux étapes et au cours de deux phases biostasiques
distinctes:
+ Phase 1 (40.000-30.000 BP>: au début de l'humide NDJILIEN
Il se dépose très rapidement sur la stone line
* Phase 2 (30.000-12.000 BP): il est affecté probablement
arrêté par les conditions climatiques arides et sèches qui
ont sévi au LEOPOLDVILLIEN .
+ Phase 3 (12.000-3000 BP): h l'Holocene, pendant la période
humide du KIBANGIEN A, s'effectuent la reprise et la fin de la
mise en place du niveau A.
Les récents travaux menes sur le paléoenvironnement
(Schwartz 1992, Maley 1991,1992>) attestent d'une péjoration
45

climatique (Klbangien B> debutant vers 3000 BP. On peut


penser que cet episode plus sec a affecté le niveau de
couverture et est a l'origine du processus de révelation
(Phase 4) des nombreuses plages d'erosion situees sur les
somxnets collinaires ensavanés de la moyenne vallee de
1'Ogooue. Lette érosion se poursuit actuellement sur les
versants convexes du système collinaire, contrôlée par la
dynamique de rajeunissement régionale et Par l'action
anthropique (fire-climax) ,

t
N

Niveau d'klhments grossiers situb au delA de 150 cm de profondeur

CII2 Ntveau d’elemente grossiers situb entre 40 et 150 cm de profondeur

P.r 5-
*4: .r.YI- Niveau d'Uments grossiers situb P moin's de 40 cm de profondeur
lixzl ou affleurant
~9?C-~dlliiu~&~t-

Fig.4 : Epaisseur du recouvrement et profondeur de la stone-line.


46

2.3.2. Les dépôts alluviaux.

Si a l'echelle géologique, l'enfoncement des vallees


est a Feu prés continu, il n‘a pas constitue au cour5 du
Quaternaire un phenomene uniforme; ralentissement, arrêt,
formation de tiandres, phases de stationnement ont correspondu
h des périodes d'alluvionnement intense durant lesquelles les
cours d'eau ont déposé sur le fond de leur vallée une epaisse
couche alluviale, obligeant la nouvelle vallee h s'établir sur
le bord interne de la nappe nouvellement edifike.
Des dépôts grossiers de galets et de graviers Brigés en
terrasse sont fréquents le long des cours d‘eau de l'Afrique
centrale. Des études pluridisciplinaires ont montre l'origine
paléoclimatlque de ces alluvions inactuelles au Congo
(Giresse,Lanfranchi,Peyrot 19801, au Zaïre sur le site de la
Kamoa (Moeyersons 1975) et au Rwanda (Peyrot 1983). Nombre
de ces dépôts alluviaux Incluent dans leur masse des outils
tailles.
Au Gabon des terrasses alluviales ont été reconnues
dans l'estuaire du Gabon sur le Como (Chatelin 1964, Bayle des
hermens et al. ,1987> et dans la moyenne vallée de ï'Ogooué
aux Portes de 1'Okanda (Delhumeau ï964, Peyrot 8r Oslisly
1986)) a Ayem (Collinet 196Q), dans la zone d'Otoumb1 COslisly
1986, Oslisly & Peyrot 1992).
Ces dépôts de galets sont observés sur le cours moyen
de 1'Ogooue et sur ses affluents, revelés dans les
coupes de terrains lors des travaux routiers, d'exploitations
forestières et du chemin de fer Transgabonals ( C?L;&~
I, p. 53.56,ffd84j
Ils se présentent d'une part sous la forme de trois depôts
de terrasse étagés au dessus du niveau des eaux;
+ les hautes terrasses h + 170 m correspondant a ?a cOte
d'altitude des 220/240 metres
+ une terrasse moyenne à + 30.m
* une terrasse frequente h+lOm
47

et d’autre part, des placages alluviaux d&posés sur le fond


ou les berges d'anciennes expansions 3 CI;v\diPS en amont de
seuil comme dans la dépression de la Lope ou le bassin de la
Medoumane sur l'Okano,
En contrebas du plateau cuirassé du site d'0kanda 4, ia
topographie rsvéle la présence d'un ancien lit ou bras mort de
1' Ogooué qui est occupé actuellement Par une étendue
marécageuse.

2.3.2.1. Les alluvions inactuelles de La terrasse + 10 mètres.

Tout au long de i'ogooue et sur les berges de ses


affluents, il est fréquent de rencontrer a une dizaine de
metres au dessus du niveau actuel des eaux un dépot de galets.
On le découvre de maniére discontinue a la faveur des coupes
de terrain, érige en terrasse alluviale. Sur l'ogooue, cette
terrasse de + 10 m est apparente au bac de B~oue, au pont "
ferroviaire de l'île Kbama mals egalement juste avant le pont
de la Moguigus non loin d'Ayem. Ce dépôt est présent sur les
berges des affluents Importants tels 1'Offoue et 1'0kano mals ',,
également sur la Ngolo, la Mingoue, la Bissouna où il Inclut
des industries llthiques.

2.3.2.2. Les alluvions inactuelles de la terrasse + 30 mètres.

Ce d&pôt alluv iLt est rare mais present en aval des


Portes de 1'Okanda prés du bras mort du fleuve. La route
nationale 3 le révRle sur une épaisseur de prés de deux metres
sur une dizaine de mètres. Ce lambeau de terrasse situe a prés
de 35 metres au dessus du niveau des eaux est actuellement le
seul connu pour la region.

2.3.2.3. Les alluvions inactuelles de hautes terrasses

Le premier haut dépot fut decouvert par Delhumeau


(1964) en aval des portes de 1'Okanda. C'est un plateau
48

cuirassé rigoureusement plan situe à + IL40 metres au dessus du


cours actuel de l'ogooué, ce qui correspond a la COte
d'altitude des 240 mètres. Malgré l'encaissement de l'ogooue,
cette zone tabulaire cuirassée de petite extension s'est
maintenue. Cette F‘OW?l~t;iOtL contient egalement de nombreux
galets et des fragments sub-anguleux provenant des massifs
voisins n‘a pas revéle d'industrie lithlque.
Dans la zone d'otoumbi, des lambeaux de hautes
d5e'"pi
terrasses\%nt été decouverts récemment, situes a + 170 m au
dessus des eaux W a la côte d'altitude des 230 mètres, Un
sondage dans le dépôt d'Elarmekora a révélé une série de
quatorze galets aménages ~Oslisly & Peyrot 1992) incluse dans
la masse compacte de galets.
D'autres dépôts ont ëgalement éte reconnus dans la
vallee de la Mingoué. Sur cet affluent de rive gauche, des
lambeaux de hautes terrasses situées à la côte d'altitude des
240 mètres culminent à + 100 mètres au dessus du lit actuel
des eaux et amalgament dans leur masse des galets aménages.
Ces différentes terrasses se rapportent a une mème
côte d'altitude 230/240 metres qui correspond au niveau
d" ,*.r.
d'aplanissement sur lequel divaguait 1'Ogooué'v avant de
l'inciser.

2t3.2.4. Les dépôts d'ex~ans;ot~~ r?',u~,;&!~es

La moyenne vallée de 1'Ogooue revele deux expansions


fluvlties ; l'une, la plus importante se situe dans la
dëpression de la Lope en arriere de la cordillère schisto-
quartzitlque de l'okanda, l'autre se trouve sur l'okano,
affluent de rive droite dans le bassin de la Medoumane,
La depression de la Lopë est une alvéole d'érosion
diffërentielle évidée dans les granodiorites. Elle a eté
autrefois ennoyee par une vaste expansion fluvi&cl<:
(Delhumeau 1964) ) dont temoignent les nomareux depôts
alluviaux de graviers, de galets accumules en loupe et ies
ba s-fonds tourbeux ou subsistent des sols hydromorphes. La
49

côte maximale de ceti? expc,hSioRdevait se situer vers 230 metres


et se sont les ruptures successives du seuil des Portes de
1'r)kanda qui ont abaisse pr'ogressivement le plan d'eau et
active les processus d'érosion des dépots de berges. Cette
dépression a été plus une expansion fluvid!2 avec de
nombreuses divagations de 1'Ogooue qu'un veritable paiéolac.
La nappe caillouteuse epaisse en moyenne d'un metre revele
frequemment dans sa masse une industrie de galets aménages,
L'alteration tres marquée du cortex des galets semble traduire
un contexte de vigoureuse erosion lors de l'édification de
l'accumulation et ce antérieurement h une phase de
colluvionnement qui a couvert le dépôt. Une récente reprise
d'érosion met a nu par endroits cette nappe; ce processus
pourrait Qtre rapporté a la péjoration climatique du Klbangien
B debutant vers 3000 BP.
Dans la partie occidentale du cours moyen de l'Ogooue,
le bassin de la Medoumane apparaît comme le plancher d'une "
ancienne cuvette de rétention fluvl&@, en amont d'un
seuil très étroit qui a Bté Incise par 1'Okano.
Lors de crises climatiques -. des materiaux ,:,,
grossiers se sont accumules melant des produits fluviatiles et
des matériaux rulsselés depuis les bordures montagneuses.
A la côte d'altitude de 160 mètres, le dépôt grossier domine
de + 70 m le niveau actuel de 1'Okano; il revèle dans sa
masse de nombreux galets aménagés dont les cortex altéres et
émou5ses portent les traces d'un transport en milieu
turbulent.

2*3.2.5. L'ancien lit de 1'Ogooue.

En contrebas du plateau cuirasse d'okanda, la


topographie révèle un ancien chenal de l'ogooué, actuellement
occupe par une etendue marecageuse, 11 se trouve a une
trentaine de mètres au dessus du niveau du fleuve et
correspond acL niveau de la terrasse de + 30 metres.
50

C'est en 1987 que le projet Paléogab debute dans ia


region de la Lope une campagne de carottages a la recherche de
restes organiques. Au centre du bras mort et de l'étendue
marécageuse, trois sondages ont révelé un petit niveau
tourbeux de base d'une épaisseur de 2 cm au contact de la
nappe caillouteuse h une profondeur -2001-240 cm. La mesure
radiométrique effectuée au centre ORSTOM de Bondy a donne le
résultat 1610 f 130 BP ( eonc$ 599) I L'analyse palynologique
confiée h Mr.S.Maley du laboratoire de palynologie tropicale
de 1'ORSTOM à Montpellier revele un important cortege de
plantes herbacees 95,8 % dont 46,2 % de graminées et
seulemnt 4,l % de plantes arborees (fig.5).

ESPECES rt NOKBRE ' %


1
J
: H Gramineae 123 46,2
1 H Cyperaceae A 109
I 44,3
i H Cyperaceae B 9

j H Spores monolète lisse 8


491
H Spores mono, ornementé 3
H Spores trlléte 2 018
H Nonocotylédone 1 0,4
(monosu1qu-é)
A Nallotus 018
A Alchornea Cordifolia 0,8
: A Sapindaceae 0,4
A Uapca 094
' A Combret-Nelast 094
: A Blfc$ia (type) 094
I A Phyllanthus 0,4
iI AA Lophira
Rubiaceae (C4-P4)
0,4
084
I TOTAL 266

Abimés 2
I Plantes Herbacees (HI 255 95,8
I (dont spores)
Plantes Arborées (A) 11 4,1
L
Fig.5 - Analyse palynologique de la carotte Sl (bras mrt 1
51

Le resultat de l'analyse palynologique corrélê à la


mesure radiometrique confirment pour cette région la présence
au ïII'/IV' de notre ere d'une vegetation de savane au contact
d'une foret semi-caducifoliée. Ce constat tend a démontrer que
l'actuel contexte végétal de savanes etait déjà en place vers
1600 EP et ce pendant l'expansion maximale des populations
métallurgistes bantoues.

2.3.3. Le contexte chronologique de ces formations

Les gisements d'alluvions du cours moyen de 1'Ogooué


incluent fréquemment dans leur masse des industries lithlques
avec de nombreux galets amenagés, comparables h celles
décrites en Afrique centrale.
Les diverses et nombreuses recherches effectuees sur
ces d&pôts s'accordent pour les considérer comme des témoins
d'évènements rhéxistasiques qui ont vu une extension maximale
des savanes devant un important recul forestier et les cours
d'eau se charger d'alluvions grossières.
Les hautes terrasses édifiées a la même altitude que le
niveau d'aplanissement des 240 mètres pourraient être
contemporaines d'un événement majeur comme le glaciaire Mindel
vers 400.000 ans avant le debut de l'incision de la vallée par
1' Ogooué I Bien qu'une grande inconnue subsiste, cette
hypothese pourrait servir de substrat a la connaissance des
périodes anciennes ante 70,000 ans.
Il semble que la glaciation de Würm (70.000-10~000 BP)
corresponde en Afrique centrale à une periode plus aride que
l'actuelle, le Maluekien (70.000-40,000) avec un interstade
plus humide entre 40.000- 30,000 ans, le Ndjilfen. Les depets
de terrasse érigés à plus de + 20 m sur le Stanley-pool
(Zaire) sont rapportes au stade aride du Maluekien ainsi que
la terrasse de + 30 m dans la vallée du Niari au Congo. On
52

pourrait rattacher a cette periode l'accumulation du depot de


ia terrasse des trente mètres de 1'Ogooue.
Les dép8ts situes à + 10 m sont correles au stade aride
ClU Léopoldvliiien ~30*000-12,000> qui offrent souvent en
surface des pièces taillées relevant du contexte industriel
Lupembien.
La découverte de niveaux de 1'Age de la pierre recent
(LSA) intra-recouvrement de 7500 BP, dans le manteau de
colluvions prouve que la mise en place de la moitié
supérieure du niveau A s'est effectuée au cours de la phase
pluviale du Kibangien A (12. 000-3000) t
Il semble donc qu'au cours des contextes humides et
pluviaux (Ndjlllen et Kibangien,, le fleuve Ogooué affecte par
un débit plus important s'est encaisse alors que, durant les
periodes (Maluekien et LéopoldvlllienJ plus arfdes il ait
deposé des alluvions. Actuellement et malgré des Incertitudes,
c'est le Schéma reconnu par les chercheurs,
Au cours du Quaternaire récent, le fleuve Ogooué après
avoir divagué sur le niveau des 240 mètres s'est encaisse de
près de 170 metres suivant deux phases de creusement
principales:
+ la phase A - de 175 h 30 m avec une amplitude maximale de
145 m ce qui suppose un encaissement rapide si l'on considére
egalement le rajeunissement du relief et la quasi-absence du
niveau de recouvrement dans les savanes proches du fleuve. .
+ la phase B - de 30 a .10 m apparaît plus calme avec une
amplitude minimale de 20 m .
A l'heure actuelle, le creusement se poursuit avec la
présence par endroits sur le cours du fleuve (Ebeka, de fosses
de pres de 50 mètres de profondeur.
Le creusement de la moyenne vallée de 1'Ogooué a été
plus marque en aval des Portes de 1'Okanda en raison d'un
contexte geologique plus propice a une érosion régressive que
la zone des granodiorltes de la Lapé protégée par la grande
dorsale schiste-quartzitique de 1'Okanda. SI le niveau des 240
metres est a peine incise dans la dépression de la Lope , il
53

se trouve perche h plus de 170 mètres au dessus du niveau des


eaux dans la zone d'Otoumb1 (fig.6>,
La prksence de nombreux témoins pal&oclimatiques,
d'industries lithiques font de cette moyenne vallee de
1' Ogoou~, une région fondamentale pour les Etudes de
aléoenvironnement et d'archéologie.
P

250. c----------
r-r

200.

150

100

JC

ML
59 100 m
l3
m-
ZBanul Lmwrh: E&nUN. up a+ +. OU”~ PR&- bpL lfaP.md~\u. oid Jp-

V Terrasse +lO m q EXp&hSiOkS FiuvidPes à ;nA5tuiJ

0v Terrasse +lO m avec industries v Haute terrasse


V Terrasse +30 m @ Haute terrasse avec !ntiustries
u bar-d. . ..a.. ak&.,& dp A'~JCOUZ*

Fig.6 : Position des terra-es alluviales de f'0 0006 akdeie> & L,AC'J Es
9
entre l'île de Hbama prés de Booué et Alenbé à la confluence avec 1' Okano.
LES AGES DE LA PIERRE
3. LBS AGES DE LA PIERRE.

L'importante couverture vegétale de cette région n'a


certainement pas favorisé le développement d'une recherche
Prehistorique. Ce n'est qu'à la faveur de grands travaux
routiers et de constructions de voies ferrees que les
découvertes de vestiges anciens ont pu se faire et ce, de
maniere très ponctuelle.
En Afrique centrale atlantique, les industries
lithiques sont rattachées aux âges de la pierre ancien, moyen
et récent de la terminologie anglo-saxonne a savoir 1'01d
Stone Age (OSA>, le Mlddle Stone Age (MSA> et le Late Stone
Age (LSA).
Outre les enseignements de la typologie, c'est la
situation de ces diverses pièces lithiques dans les sols et le
rapport avec les contextes paléocllmatiques et
paleogéographiques qui ont permis ces distinctions, qui ne
sont pas faciles à. établik,
Les sites fouillés sont rares et il est souvent
difficile de rattacher a un contexte culturel des industries
souvent distantes de milliers de kilometres. L'état
fragmentaire des connaissances des periodes OSA et MSA conduit
les chercheurs a une certaine prudence dans leurs
conclusions,
La periode LSA, mieux cernee par un cortége de mesures
radiometrlques et connue sur des gisements plus nombreux
fouilles en stratigraphie, paraît debuter a la fin de
l'épisode aride du Lbopoldvlllien au moment où la vegétation
actuelle se met en place, c'est-h-dire vers 12 000 BP,
C'est par un examen attentif des anciens depôts
alluviaux et des sols remaniés Par diverses erosions
naturelles que l'on est parvenu h decouvrir des éléments en
place qui temoignent d'une tres ancienne humanité et des
grandes étapes de son évolution h travers les dges.
56

- Nr

0'10'

4 1 Terrasse d*Elararekora

Xingoué
n 2-3 Terrasse de la + 100 P 1
ci Terrasse des 10 &tres-MSA
c--c Chenin de fer Transgabonais
- B&eau routier

Fig. 1 : Carte des /Ogoou8.


58

La quasi-totalité des gisements OSA et MSA de l'Afrique


centrale forestière sont des sites perturbes et remanies,
d&ouverts dans des terrasses alluviales, des stone-lines et
quelques dépots marins (Angola), Les rares séries de pierres
taillees attribuables a des périodes anciennes ont été
découvertes dans les alluvions grossières au Zaïre à la Kamoa
(D.Cahen 1975) et dans la région de Kinshasa (Van Moorsel
1968)) en Angola dans la région de Lunda (Clark 1963,1966), en
Republique Centrafricaine (Baylëdes Hermens 1975) et dans les
stone-lines du Congo (Bayle des Hermens 81 a1.,1980>,
Au Gabon les travaux de l'équipe de recherche
"Paleogab" ont permis la découverte de nombreux artéfacts dans
les terrasses alluviales et stone-lines de la moyenne vallée
de 1'Ogooué (Peyrot et Osllsly 1986). C'est en 1984 que les
premières études de paléoenvironnement sur des sites ancfens
ont permis d'identifier des pierres taillees dans des depots
alluviaux.

3.1. LES IBDUSTRIES OLD STOBE AGB DES DBF'OTS ALLUVIAUX

Les industries llthiques que l'on peut rattacher à


l'$ge de la pierre ancien sont bien representees dans les
alluvions grossières d'anciens depôts perchés. Ce n'est que
tres récemment et au cours des campagnes de recherches de 1988
que furent d6couverts les hautes terrasses d'Elarmekora et de
Mingoué respectivement sur les vallées de 1'Ogooué et de son
affluent la Mingoué (fig.1).
L'importance de ces gisements réside dans le fait que
dans l'état actuel des donnees, les ddpôts alluviaux
lndlcateurs de variations paléoclimatiques reconnus le long de
1' Ogooué, s'ktagent de 10 à 30 m au dessus du fleuve. Aussi la
présence de hautes terrasses Perch&es sur un replat
topographique correspondant a un ancien glacis d'érosion et
amalgamant des galets adnagés de facture trés archa?ique,
conduit à reconsidérer la dynamique d'un paleo-Ogooue et
surtout l'ancienneté de la prksence humaine sur ses rives.
59

3.1.1. La haute terrasse d'Elarmekora <BKA 2>

Elle se situe au niveau du tunnel ferroviaire de


Junkvllle A 1800 mètres de la rive gauche de l'ogooue
(L:O"5'S / 1:11'10'E). C'est un important lambeau perché à 175
mètres au dessus du fleuve et qui est également tangeant avec
le plateau de Junkville sur l'autre rive (niveau d'érosion des
250 m d'altitude).
Au sein de la masse comme de galets ovoîdes, épaisse
de 90 a 130 cm, un sondage d'un mètre cube a permis d'extraire
quatorze pièces taillees, aux aretes émoussées par l'usure
d'un transport par les eaux courantes et parfaitement
intégrées au d6pôt (Oslisly et Peyrot 1992).
L'analyse du matériel taille a permis d'identifier une
série de quatorze galets am&nag&s comprenant:
+ quatre galets tailles unifaces (pièces 1,2,8,13) exploités
successivement comme nucleus et outils,
l Trois galets à la taille bifaciale (pi&ces 3,11,12)
également definis comme des bifaces partiels h pointe.
* La plèce 14 tronquée, apparaît comme l'extremité distale
d'un blface partiel.
+ deux galets tailles (pièces 4,5) avec une grande arete
tranchante, dégagée par des enlèvements blfaciaux qui leur
donne l'aspect de choppers,
+ deux racloirs h tranchant convexe (pièces 7,Q) dont un
élaboré sur un grand éclat cortical h retouches blfaciales.
+ deux rabots sur galets (pièces 6,10>, l'un bipolnte et en
dos de limace, l'autre a base tronquee.
L'homogeneit4 de l'ensemble lithique taille
exclusivement sur des galets de quartzite, la taille frustre
et archaîque des bifaces, des racloirs et des rabots,
permettent de rattacher cette Industrie a 1'Acheuleen ancien.
Sur le plan/ technologique cette serle lithique est
caractérisée par une percussion directe au percuteur dur
(talons éclatés, points de percussion écrasés). Le debitage a
eté réalisé par des enlèvements centripètes de la plus grande
60

surface accessible sur le galet avec ou sans preparation du


plan de frappe.
Les arêtes de taille sont toutes émoussees, resultat
d'un roulement évident qu'il faut rapporter a l'indice moyen
d'aplatissement des galets périphériques de l'ordre de 1,96 et
de caractère typiquement fluviatile. L'absence d'éclats est
egalement un indice de transport du matériel sur une certaine
distance. Ces artéfacts accusent en moyenne un poids de 850 g
et des dimensions de 140 mm -longueur, 100 mm en largeur et
65 mm en epaisseur.

are Longueur Largeur Epaisseur Poids


pièce en mm en mm en mm == 8

( 1 122 112 48 860

2 136 120 59 1070


3 160 98 58 1030
4 132 119 66 1090

5 116 99 63 730
6 133 106 65 1120
7 132 92 45 600

8 112 74 52 490
9 126 91 66 830

10 173 97 84 1260
11 148 94 79 1090

12 120 86 55 695

13 144 104 66 1080


14 98 71 35 280

Fig.2: Tableau des dimnsions de la skie lithique d'filarmkora


61

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Fig.3 : Skie lithique de la haute terrasse d'Elarmkora.
62

. . m.0 . . .

7 8

Fig.4 : SBrie llthique de la haute terrasse de la XLngou6.


63

Les galets. ovoïdes ont tous leur grand axe orienté et


incline vers l'amont du fleuve, disposition inhérente a une
discontinuité dans le flux des eaux et présentent un cortex
d'alteration friable, oxyde et épais de 0,5 a 3 mm, signe
d'une longue emprise des intempéries, L'analyse morphoscopique
des sables met en évidence le caractère émoussé luisant des
grains, façonnes par l'eau.
Le replat sur lequel repose ce lambeau fluviatile est
exactement a la meme altitude Ve le niveau d'eroslon des 250
mètres qui borde l'entaille du fleuve, tronque l'interfluve
Okano-Ogooué et subsiste tout autour de l'alvéole de la
dépression de Junkville (alvéole d'érosion différentielle
evidée sur des micaschistes en arrière du môle d'Ebe1 de
composition granodlorltique) sous forme d'épaulements. Ces
derniers sont jalonnés d'bpandages sableux et d'amas de
galets.
L'analyse de cette formation conduit h la consldérer
comme un ancien dépôt alluvial de l'Ogooué, abandonné par le
fleuve alors que son niveau de base etait plus haut, en
correspondance avec le niveau des 250 mètres, sur lequel il
divaguait. Ce gisement n'est pas isole puisque sur la Mlngoué,
affluent de rive gauche, d'autres lambeaux alluviaux de galets
à plus de 100 m au-dessus du lit actuel des eaux incluent dans
leur masse des galets amenagés (fi@).

3.1.2 La haute terrasse de la Hingoub

Le long de la Mingoué, affluent de rive gauche, des


dépots' alluviaux correspondent également a la position du
niveau d'érosion des 250 mètres; perches sous forme de
lanléres de plateaux disséqués en longs interfluves Qtroits,
ils dominent de plus de 100 m le niveau actuel des eaux.
C'est l'ouverture de nouvelles routes d'exploitation
forestiére qui les a mis au jour, sur le cours inférieur de
la Mingoue entre 0'12'et 0'16' de latitude sud et 11'16 et 11'
18' de longitude Est. En altitude relative ces dépôts
64

culminent B 240/245 mètres dominant le cours actuel des eaux


positionne h 144 mètres.
Dans le talus de route du campement forestier de
Mingoué (ex-chantier Orous) une prospection rapide (site 3 de
la fig,l> dans le dépôt a révélé une série de huit galets
amenagés Inclus dans la formation ,

B’ Longueur Largew- Epaisseur Poids


piece en mm en mm en mm en 8

1 173 111 57 1460


2' 141 112 63 1370
3 116 106 63 1020

4 107 94' 59 730


5 128 99 78 1190

6 113 102 56 810


7 124 96 73 1010

8 93 84 41 380
/

Fig.5 Tableau des dimensions de la série lithique de I¶ingoué

L'analyse typologique a permis d'identifier six galets


a&nag4s de taille uniface (piéces 1,2,4,5,7,8> et deux galets
tailles blfaces (pieces 3,6);
+ la piece 1 est un galet oblong de grande taille uniface h
six enlèvements dont le tranchant convexe est tres emoussé.
* la piece 2. est un galet uniface montrant cinq grands
enlévements et un tranchant fort emousse
+ la pièce 3 de taille bifaclale presente huit grands
enlévements et une arete sinueuse émoussée.
+ la piéce 4 est un galet de taille unifaciale avec cinq
enlèvements importants et une arête tres emoussée qui lui
donne l'aspect d'un chopper distal.
65

* la pièce 5 apparaît également comme un chopper distal,


* la pièce 6 est un galet taille biface avec sept grands
enlèvements et unearête très émoussée.
* la pièce 7 est un galet taille unlface a quatre enlevements
très roulé.
+ la pièce 8 est un galet taille uniface qui degage une pointe
très emoussée.
La série lithique, élaborée sur un matériau unique le
quartzite laiteux, montre des a-tes très émouss&es, dûes a un
roulement important qu'il faut rapporter à l'indice moyen
d'aplatissement des galets perlphérlques de l'ordre de 1,86,
ce qui correspond bien à des @mousses fluviatiles typiques.
Les galets aménagés (fig.4) accusent en moyenne un poids de
1000 g, des dimensions de 124 mm en longueur, 100 mm en
largeur et 61 mm en épaisseur, dimensions que l'on peut
rapprocher de celles du site d'Elarmekora. Le cortex
d'altération très marque confère aux artéfacts une patine
sombre très prononcée.
D'un point de vue technologique cette série apparaît
très homogène mais moins évoluée et plus archaïque que celle
de la haute terrasse d'Elarmekora. Les critères typologiques
et l'altitude du dépôt suggèrent également le rattachement de
cette industrie h l'dcheuléen ancien.

3.1.3. Discussion

Toute cette partie de la vallée de 1' Ogooué est


profondement marquee par un rajeunissement du relief
probablement lié aux regressions marines du Pleistocéne qui
ont provoqu& une vigoureuse reprise d'eroslon le long des
grandes vallées de la bordure atlantique de la cuvette
congolaise. En effet l'horizon argile-sableux de recouvrement
des nappes de gravats est quasiment absent sur les rives
ensavanées proches du fleuve très souvent réduit a moins d'un
mètre. Le secteur des hauts dépôts perchés n'est qu'à 270 km
de l'ocean et il a fallu un travail considérable pour que
66

1'Ogooué se creuse une entaille de plus de 175 mètres au


travers d'une géologie cristalline faite de barres de
quartzites et de paragneiss disposées perpendiculaires au
cours du fleuve*
Le probléme chronologique qui se pose vient donc de la
présence de cette industrie archaïque incluse dans le depôt de
terrasse et qui lui est anterieure. Si l'on trouve bien dans
les nappes d'épandage de versants et stone-llnes de cette
moyenne vallée de l'Ogooue, I-tlne industrie macrolithique
caractérisee par des pics et des racloirs estimee d'age
VKalueklen c.70 000 ans, Il est a souligner le fait qu'ici ces
gisements de surface se situent toujours a des altitudes
Inférieures a celle des hautes terrasses perchées et qu'un
grand nombre d'artefacts présentent des aretes vives,
Au dessus d'une côte d'altitude moyenne de 250 m&tres,
plus aucune stone-line, plus aucun épandage grossier
n*apparaîL dans les coupes de sol. Il semble donc que
l'origine des épandages colluvo-gravitaires des pentes est a
raccorder aux dépôts alluviaux qui jalonnent le niveau
d'érosion des 250 mètres. Ce dernier apparaît en fait plus
comme un ancien glacis d'érosion façonné a partir des niveaux
d'aplanissements locaux évidés dans les granodiorites du môle
d'Ebe1 et de la ride de la Lopé.
Dans un schéma de genèse, on pourrait voir les stades
de paléoenvironnement suivants;
une situation initiale où, sur un glacis d'érosiondu
p'leistocène inferleur, raccordé a un niveau d'érosion élabore
a partir d'une surface fini-tertiaire, les divagations d'un
paléo-Ogooué et de ses affluents laissent dans une large
vallee et dans un contexte aride des dépôts grossiers de
galets dans lesquels sont &lés des artéfacts.
+ Lors de l'encaissement général du réseau hydrographlque
régional, l'érosion disseque l'ancien glacis, demantele les
depôts, éparpille leurs elements et @le diverses industries
et gravats de toutes sortes qui peuvent se raccorder, en aval
à des terrasses et graviers sous berge.
67

* Par la suite ces épandages grossiers sont recouverts d'un


manteau de colluvlons fines argile-sableuses.
Ainsi, en retenant la position de ces hautes terrasses
de l'ogooue et de la Mlngoué, antérieure a la puissante
reprise d'érosion responsable de l'encaissement du fleuve et
la taille frustre, archa"ique des galets aménages,
typalogiquement tres proches des cultures de l'bcheuleen
ancien sinon même antérieures, on pourrait considérer ce
gisement comme d'âge Plei&&ne Inférieur, difficile a
preciser mais certainement antérieur a 125,000 ans, date
repère d'une ligne de rivage Eémlenne, identifiée sur le
littoral de l'estuaire du Gabon (Peyrot et al.,lQQO> a une
côte identique a l'actuelle, Les recentes analyses des
carottes (Jansen 1990) provenant de la marge continentale du
fleuve Zaïre soulignent un épisode climatique de type aride
pour la cuvette congolaise vers 350.000-400.000 ans; cette "'-
période du Bruhnes moyen apparaît actuellement comme
-7,
l'événement de type rhéxlstasique majeur, contemporain de la
glaciation de Mindel, auquel on pourrait rattacher
l'édification des dépôts alluviaux des hautes terrasses <i.,,
'..
d'Elarmekora et de MingouB.
L'interet de ces hautes terrasses est considérable
puisqu'elles apparaissent comme un nouveau marqueur
chronologique, permettant de compl&ter et d'enrichir le cadre
du paléoenvironnement de l'Afrique centrale.
Ainsi l'analyse de ces gisements revèle un nouveau et précieux
repère temporel dans l‘approche de la question des lointaines
humanités de la bordure occidentale du bassin du Congo,
68

3.2. LES IBDUSTRIES HIDDLB STOlllfs AGE DBS DEPOTS ALLUVIAUX

Tout au long de la vallee de 1'0gooué et en contrebas


de la haute terrasse, on observe des formations alluviales de
galets apparentes dans les coupes de routes ou pistes. Un
premier dépôt de terrasse apparaït a une dizaine de mètres au
dessus des eaux et un second plus rare, souvent en partie
cuirassé est perché a une trentaine de mètres,
Ces formations se retrauuent le long des affluents du
fleuve Ogooué et on notera egalement in présence de nombreux
placages alluviaux, vestiges d'anciennes expansions fluvi&
L en amont de seuils.
Les industries de 1'Age de la pierre moyen (MSA> sont
largement reprksentées dans les terrasses alluviales (+lOm>
des affluents, la Ngolo, la Mingoue, la Blssouna mais
également dans les dépots ..âI(uviZl.M-. du bassin de la
Medoumane et de la dépression de la Lope.
Seules les skies lithiques importantes provenant des
sites de Kingoue, Ngolo, M&doumane et Lope seront etudiées.

3.2.1. Le site de Hingoué

Sur le site n-2 de la fig ( 1 > (L:0'12'S/1:11'18'E>,


les travaux de réfection de la piste forestière ont révélé de
nombreux galets am4nagb aux arbtes vives poses sur le toit de
la terrasse de + 100 metres. Cette industrie non roulée
apparaît très fraîche dans sa conception et sa position sur le
toit de l*accumulation, la distingue de la serie sous-jacente
de galets am&nages'%oul&s aux arêtes emoussées.
L'analyse typologique decele pour une m&ne terrasse
deux skies llthiques d'epoques différentes. A une petite
série ancienne (OSA) de galets ambnagés s'oppose une série
d'epoque plus rkente probablement MSA avec des galets tailles
bifaces plus nombreux, un pic bi-pointe, un racloir et un
nucléus..
.

. . .
.

Fig.6 : Galets &nageS du toit de la haute terrasse de la Elngou6.


70

La série comprend vingt pieces élaborées sur un seul


matériau le quartzite (fig.6). La facture des artéfacts est
fraîche avec des arêtes vives non émoussees; la présence
conjointe d'éclats et d'un percuteur ;ggéHn ce lieu)
l'emplacement d'un atelier de taille.
L'analyse typologique permet de distinguer:
* six galets de taille unifaciale (pièces 2,4,6,8,11,17) aux
aretes vives avec une pointe dégagee Par plusieurs
enlèvements. Ils représentent 3&5 de la série.
* neuf galets aménagés de taille bifaciale (piéces
5,7,9,10,14,15,16,18,19) avec une pointe dégagée vive ou
écrasée pour quatre des artéfacts. Ils dominent l'ensemble
pour 45%.
* Un racloir (pièce 1) taille sur une plaquette de quartzite h
base tronquee dont les nombreux enlevements du pourtour
revèlent une arête tranchante
+ Un pic-bipointe <pièce 12) sur galet aux deux extrémit4s
émoussées par Bcrasement.
+ Un galet de taille unifaciale (piece 20) utilisé comme un
nucleus avec sept enlèvements d'épannelage.
* un gros eclat (piéce 3) retouché par de nombreux
ennlèvements h l'arete tranchante.
* un galet percuteur <pIece 13) qui montre un léger
etranglement central avéc ses deux extrémités distales
émoussées par ecrasement. C'est la première fois que l'on
découvre un percuteur en association avec des Eclats de
taille; ce fait confirme la prhence d'un atelier de taille
sur le toit de la terrasse + 100 titres.
Cet ensemble lithlque de fraîche facture et non roule
correspond typologiquement aux industries d4couvertes dans les
d8pÔts alluviaux des Episodes Maluekiens (c.70.000/60.000> et
Léopoldvilliens qc. 25,000/15.000) ,
/ L'analyse de la terrasse des 100 m&tres de la Mingoue
apparaît complexe de par la présence en son sein d'une série
roulee ancienne de galets am6nag4.s sans aucune relation avec
une autre serie plus fraîche située au toit. Cette formation
71

alluviale a donc amalgamé de vieux artéfacts et a Egalement


pourvu en matériau d'autres tailleurs de pierre et ce
probablement dans un paysage plus ouvert que l'actue$
complètement enforesté.
La Mingouh prhsente aussi une terrasse à + 10 m qui a
fourni l'ors des prospections quelques galets aménagés avec une
pointe trlkdrique dkgaghe.

B' Longueur -Largeur Epaisseur


piéce en mm en mm en mm

1 180 108 32
2 139 105 70
3 177 85 53
4 133 104 46
5 136 94 65
6 112 97 69
7 132 104 64
8 120 118 54
9 139 75 46
10 158 91 78
11 93 93 63
12 160 72 67
13 143 82 56
14 100 84 65
15 121 101 61
16 145 111 71
17 118 88 62
18 168 123 51
19 138 94 52
20 120 110 66

Fig.7 : Dimensions de ia s6rie lithique provenant


du toit de la terrasse de la Nlngoué +lOO m
72

3.2.2. Le site de la Bgolo

Découvert en 1486, le gisement de la riviere Ngolo


(L:O'3'4O"S / 1:11'16'7“E> revélé par l’entaille de la route
nationale n-3, s'intègre a une vieille terrasse perchée h plus
de dix metres, qui amalgame des galets et des fragments
rocheux quartzitiques. Ceux-cl sont recouverts Par un épais
manteau colluvlal~ argileux de-Près de deux métres. Ainsi cet
affluent de rive droite ::orte h un distance de 3,5 km de sa
confluence avec l'Ogoou3, un dépot suspendu d'anciennes
alluvions de galets entasses dans d'anciens chenaux Cfig.01,

___<. -- ----- -

Fig.8 : Ngolo - Coupe des anciens chenaux de la terrasse de la Bgalo


en noir dans la formation la place des galets ambnégés,

Dans cette terrasse vingt-trois pièces ont c


récoltées. Le mat&rlel est tres homogene par son aspect,
patine et son allure peu roulee. Le transport des outi J
tailles a du se faire sur une petite distance, les eclats
73

,....’

0 ~Cm i..

18

Fig.9 : Galets arcSnageS de la terrasse de la Igolo.


74

étant emportes vers l'aval, La matière première utilisee est


le quartzlte avec des nuances blanches laiteuses et grises.
L'analyse typologique a permis l'identification de ;
* onze galets de taille unifa.ciale C 48 % );
- la piéce 1 présente des retouches abruptes et un tranchant
dlstal.
- les pièces 2,3 montrent un tranchant latéral
- les pièces 4,5,6,7 présentent une pointe dégagse par des
retouches obliques convergentes; et des surfaces d'écrasement
sur les bases.
- les piéces 8,9,10,11 sont partiellement épannelees et
développent un tranchant en arc de cercle.
+ huit galets de taille bifaciale ( 35 % );
- la pièce 12 de forme rectangulaire montre un pseudo-
tranchant.
- les pièces 13,14,15 présentent une pointe degagee a quatre
facettes.
- les piéces 16,17 montrent une pointe triédrique.
- les pieces 18,19 sont des tranches de galet avec des
retouches verticales sur une surface et un bord très
tranchant.
+ deux galets polyédrlques (pièces 20,211 réalisés a partir
d'une taille multidirectionnelle <8,7 %>
* la pièce 22 est un grand trièdre dont la pointe a eté
degagee par des retouches verticales et obliques
+ la piece 23 est un biface cordlforme h larges enlévements et
retouches secondaires sur le bord.
Les galets a-nages (.fig.QJde taille unifaciale sont
majoritaires (48 XI; ceux de taille bifaciale sont en quantité
sensiblement sgale (35 X> alors que les galets
poly4driques sont rares (8,7 %). Ces artsfacts accusent en
moyenne un poids de 1127 g et des dimensions de 139 mm en
longueur, 102 mm en largeur et 71 mm en Bpalsseur,
Cette terrasse alluviale perchée a plus de dix m&tres
au dessus du niveau des eaux correspond en altitude relative h
la terrasse des trente métres de l'ogooue. Suivant cette
75

position ghographique et l'approche typologique, la sbrie


lithique de la Ngolo pourrait Btre raccordée aux industries
MSA de l'episode Maluekien (c.70,000-60.000 BP.

H’ Longueur Largeur Epaisseur Poids


piéce en mm en mm en mm en 8

1 96 85-- 67 525
2 144 111 70 1190
3 160 89 76 1170
4 133 75 55 615
5 175 110 97 1870
6 117 96 82 956
7 157 121 92 1710
8 180 113 65 1215
9 116 116 52 850
10 120 102 81 1235
11 134 112 55 1140
12 137 120 86 1324
I
13 129 87 63 750
: 14 142 99 72 1100
; 15 125 121 91 1265
16 114 75 56 500
17 120 116 63 815
18 190 111 80 1595
19 147 102 68 1143
20 172 107 101 1760
21 120 92 70 915
22 204 91 86 1860
23 197 136 59 1815

Flg.10: Tableau des dimensions de la serle lithique de la Hgolo


76

3.2.3. le gisemnt de la HGdoumzme

Ce gisement se situe par 0'1'17" de latitude sud et


11'0'55" de longitude est dominant de près de 100 métres
l'Okano, affluent important de rive droite. Il apparaît comme
une ancienne cuvette fluviale tapissée d‘alluvions
grossières et graveleuses, ceinturée de toute part par les
arêtes schisteuses des Monts Skour Minkoma et MBlèn et q:
seul 1'Okano draine vers 1'Ogooué par un Btroit seu
rocheux. La cuvette de la Medoumane apparaït comme Ut
ancienne cuvette de retention fluvlaPe qui amalgame des
produits fluviatlles et des materiaux ruisselés depuis les
bordures montagneuses. C'est la rupture du verrou de 1'Okano
qui- a entrain6 apres la vidange du systeme, son incision par
des drains encaissés actuellement de 100 métres (fig,ll).
Les depdts amalgamant des fragments anguleux issus des
versants, des sables grossiers et des galets divers trés
roulés (fig.12). On a releve une serie incluse de cinquante
trois pièces taillées, toutes de grande taille. Le mteriau
utilise est encore le quartzite simple aux teintes laiteuse
et le quartzite rubanne avec des nuances grisatres
noir%tres. '.
L'analyse typologique a permis d'identifier trente six
galets aménagés dont;
+ sept galets de taille unifaciale (15 %)
- les pieces 1,2 avec un tranchant distal.
- les pi&ces 3, 24 presentent un tranchant sur un bord long et
deux pointes,
- la pièce 4 montre des fractures en gradins
- les pièces 5,Q avec une pointe triedrique degag&e
- la piéce 7 montre sa face entierement épannele
+ dix galets de taille bifaciale (18,8 X>
- la pièce 8 présente sur une face un grand enlèvement et une
serie de petits enlavements sur l'autre face
- les pièces 9,10,11,12,13,14 ont tous une pointe degagée.
77

... .
...... . ; iiA$i’;,
... B .........
.................. t t . . . *:.< t

:: , . :. ./. . .\ .)

Fig.11 : &p+wsiob pRlchd!e de la Hhdoumane (côteab360M


en arrike des Ibnts J&our Hikong et 118len.
78

O- 20 cm
Niveau humifère

20 - 70 cm
Recouvrement colluvial

70 - 110 cm
Rappe de galets

Altération du substrat

FiglP . Cuupe stratigraphique du site de H&doumane (BD 1)


79

- les piéces 15,16,17 sont caractbrisées par un tranchant


sinueux sur le grand côte du galet,

B’ Longueur Largeur Epaisseur Poids


Pièce en mm en mm en mm en 8

1 128 110 83 1300


2 170 126 87 1880
3 165 94 57 1140
4 200 113 72 1850
5 145 99- 64 1065
6 152 102 88 1600
7 117 109 66 886
a 111 91 62 720
9 155 116 a2 1305
10 131 114 69 1030
11, 135 102 78 1050
12 175 92 92 1865
13 265 127 70 2810
14 160 116 73 1320
15 199 102 85 1760
16 116 82 51 500
17 127 65 57 540
18 106 103 77 1100
19 115 76 73 974
20 135 98 98 1195
21 123 90 76 1070
22 132 87 77 830
23 136 111 74 1170
24 121 84 58 645
25 170 92 79 1335
26 182 110 86 1785
27 184 110 76 1510
28 120 103 84 840
29 94 78 59 530
30 154 104 92 1690
31 162 94 85 1470
32 173 114 91 1990
33 168 98 79 1530
34 225 106 97 3005
35 173 107 102 1620
36 242 114 90 1660

Fig.13 : Tableau des dimensions des galets anhnagh de la HBdoumane

* Dix huit galets polyédrlques partiellement ou totalement


épanneléspar une taille multidirectlonnelle < 34 75).
- les pièces 18,19,20,21 sont de forme sphkroïde
80

- les pieces 22,23 montrent un bord sinuaux avec des traces


d'ecrasement
- les pièces 25 a 33 sont de forms pyramidale, obtenue par une
série d'enlèvements autour du grand axe du galet.
- Les pièces 34,35,36 présentent deux pointes.
Ces galets aménagés sont de grande taille (maximum de
240 mm> mais egalement d'un poids fort appréciable (mnxim um
de 3000 g>, Ils semblent annoncer la transition vers les pics
bl-pointes fréquents dans le oen%-.exte culturel des industries
lithlques du WA.
La série de galets ah agés représente 68 X de
l'ensemble; le poids moyen de ;.360 g et les mensurations
moyennes de 158 mm en longueur, 98 mm en largeur et 77 mm en
épaisseur, soulignent le caractère macrolithique de cette
industrie.
La serie lithlque comprend egalement d'autres artéfacts
plus Elaborés et qui ont et& Identifies (fig.14):
* un hachereau (pièce 37) construit sur un grand éclat avec
des retouches distales.
* sept bifaces <13,2 X) dont
- les épaisses pièces 39,40,44 presentent une pointe déviée .
- la piéce 38 est un grand biface Bpais et lancéolé
- les pieces41,42 sont des bifaces de forme amygdaloïde
- la pièce 43 est un blface cordiforme.

+ deux rabots (pi&ces 45,46) bl-pointes avec un surface plane

+ trois pics (pieces 47,48,49) h la pointe d&gag&e

+ quatre klats d'kpannelage (50,51,52,53>


Le depôt de la cuvette de la I¶Bdoumane montre une plus
grande diversit6 d'outils taill& dont un ensemble de galets
amhnagks où les poly&dres sont largement représentes (34 %.i
avec un hachereau, sept bifacesc 13,2 X>, deux rabots, trois
pics et quatre éclats d'épannelage.
81

44

Fig.14 : Pièces taillées caractéristiques de la Mhdoumne.


82

ce gisement de nappe a une grande extension


geographique car on le retrouve sur un itinéraire de sept
kllometres tout au long de la piste nord de la soclete
d'exploitation forestière
La présence de bifaces et d'un hachereau dans cette
industrie macrollthique très roulée conduirait a la rapporter
au stade final de l'bcheuléen qui semble se terminer en
Afrique centrale vers 70,000 BP.

B' Longueur Largeur Epaisseur Poids


piece, en mm en mm en mm en 8

37 147 90 53 790
36 230 125 89 2790
39 166 100 67 1100
40 162 69 61 1100
41 172 80 64 , 1030'
42 159 84 43 740
43 150 117 58 1055
44 186 81 46 1050
45 175 93 71 1425
46 146 81 56 750
47 147 81 45 620
48 191 116 57 1490
49 156 56 47 610
50 160 114 51 1145
51 130 95 37 600
52 111 55 26 220
53 113 74 23 260
.

Fig.15 : Tableau dss dimn6iti.; des autres art4facts d6 la 1Gédou~ne


83

3.2.4. Les gisements de la Lapé

La depression de la Lope située en contre bas de la


corniche schiste-quartzitique des Monts Brazza et Mokekou est
une alv&ole d'&roslon différentielle. Evidée dans les
granodiorites, elle a été occupée par une vaste expan5ion
fluvi& dont témoigno%t d'abondants depôts sableux.
La plaine de la Lope est parsemée de nombreux placages
alluviaux de graviers roulés,-galets et sables accumules en
loupe et de bas - fonds à niveaux tourbeux. Certains
affleurements dioritiques portent des traces d'érosion
fluviale sous forme de marmites de géants, décrites dès 1964
par Delhumeau lors des prospections pédologlques de 1'ORSTOM .
Dans un schéma de reconstitution de cette eXp4hSi.D.h la
côte maximale devait se situer vers 230 mètres d'altitude
(fig.15). L'érosion rbgressive du seuil des "Portes de
1'Okanda" a entrainé une r&duction et un abaissement du plan
d'eau en mr3me temps qu'une érosion progressive des dépôts de
berge et la dissection en molles collines des zones
marginales. On peut penser qu'il devait s'agir plus d'une
expansion fluviale - avec de nombreux chenaux de
divagations de 1'Ogooué que d'un vkitable 'p&h~;en effet les
conditions de sédimentation sont très différentes suivant les
dépots alluviaux.
Le gisement de Lope 6 a été étudié sur l'une des
anciennes berges par 0*9\50" de latitude Sud et llyO'55" de
longitude est. Il s'agit d'une nappe d'épandage caillouteuse
recouverte par un horizon argile-sableux de près d'un titre
d'epaisseur reposant directement sur le socle cristallin
altéré (fig.16). Cette formation est à rapporter à une intense
érosion de nappe lors d'une période rhéxistaslque majeure
accumulant ses matériaux sur les berges de l'ancienne cuvette ,-
lacustre,
Une série llthique de trente-quatre pièces a été
r&colt&e au sein de la formation et dix pièces taillées au
toit de la nappe.
84

---

-
nivrru 140 In
3km
85

O- 60 cm
Calluvions fines argflo-
sableuses de recouvrement

V 1hd-d tic au t’oik

60 - 95 cm
Nappe de gravats avec
industrie lithique

95 - 125 cm
Fraction graveleuse

125 - 155 cm
Fr+ztion sabla-graveleuse

-. _,: ,’ I-- ,y-


/‘j. _. Horizon d'altération du
.-- **-‘ ‘--A, ’
i .+, ;“--’ socle cristallin avec des
:.,. -- .‘, L.. ’ -4 filons de quartz
. /It/ , :.
- 7-1
‘/-. ,,-- 2 --‘j-

Fig. 16~ Coupe stratigraphique du site Loph 6.


86

L'analyse typologique décèle deux séries distinctes: la


série du toit aux artefacts peu ou Pas roulés raccordbe
typologiquement au Lupembien ca.20.000 B.P et la serie
incluse où dominent des galets amenagés émoussés et roulés
relevant plus d'un MSA ancien.
L'analyse des trente quatre pièces a permis d'identifier:
+ huit galets de taille unifaciale (23,5 %);
- les pièces 1,2 aux retouches abruptes dégageant une pointe
naturelle
- la piece 24 présente un tranchant latéral
- la pièce 3 porte deux retouches sur l'extémité distale
- les pièces 4,5,6,7 montrent un epannelage total, la taille
dégageant un bord tranchant en forme d'arc de cercle.
+ dix sept galets am8nages de taille blfaciale (50 X>
- les pieces 8,9,10,11 montrent un grand enlevement sur une
face et des enlèvements secondaires sur l'autre face.
- les pièces 12,13 ont un tranchant sinueux sur l'extrémit&
- les pièces 14 a 23 montrent une pointe dégagee par deux
séries d'enlèvements, Les pièces 20, 23 s'apparentent 8 des
proto-bifaces.
- la pièce 25 (fig.181 est un galet oblong dont la taille
bidirectionnelle a éte axde sur le tranchant lateral (racloir)
+ huit galets polyedres h taille multldirectlonnelle (23,5 X>
les pièces 26 h 33 sont des polyédres en forme de pyramide
avec une pointe ddgagee, ce qui les apparente à des pics .
+ la piece 34 est le seul et unique biface.
Dans cette serie les galets aménagés de taille
bifacm-e sont dominants (50 %>) les galets de taille
unifaciale et multldlrectionnelle sont présents en quantite
Bgale. L'absence d'eclats est un indice de transport du
matériel sur une certaine distance. Le biface est rare m&ne si
certains des galets am&nag&s ressemblent a des proto-blfaces.
La matiare premibre utilisbe comprend le quartzite et
le grès quartzite C&rie FA. du francevlllien). Le quartzite
est présent sous dlfferentes varietes; rubané, gris, jaspoïde
et laiteux. Les artéfacts sont roules et fortement émousses.
87

A l'inverse, la série llthlque du toit en quartzite gris-


bleute n'est pas roulee et se caractkrise par un aspect plus
frais.

B’ Longueur Largeur Epaisseur Poids


Pièce en mm en mm en mm en 8

1 114 68 50 435
2 126 62 - 58 715
3 133 84 58 860
4 124 99 64 900
5 108 88 71 715
6 142 109 61 870
7 124 102 42 840
8 119 95 54 750
9' 136 83 57 735
10 152 81 79 1030
11 177 123 79 2130
12 127 83 72 865
13 106 84 62 660
14 140 94 65 950
15 172 116 80 1785
16 144 90 72 865
17 129 67 54 453
18 121 93 63 675
19 99 64 50 345
20 155 119 80 1375
21 135 107 81 1110
22 132 86 55 575
23 155 100 56 985
24 111 78 45 395
25 103 54 26 240
26 134 109 83 1490
27 134 124 80 1550
28 185 134 100 2715
29 122 80 62 725
30 151 90 73 1220
31 167 90 80 1290
32 118 95 73 945
33 " 158 75 62 830
34 122 86 50 545

Fig.17 : Tableau des dimmsions de la shrie ancienne de Lope

Le poids moyen des galets aménages est de 970 pour


des dimensions moyennes de 134 mm en longueur, 91 en
largeur et 65 mm en épaisseur.
88

25

cm

Fig.18 : Galets amhag&s du site LO~B 6.


89

Cette nappe caillouteuse epaisse de prés d'un mètre,


reposant par l'intermédiaire d'un niveau sabla-graveleux sur
l'horizon d'altération de la roche mère, est fréquente dans
toute la dépression de la LO~B, Dans la nappe du gisement de
Kazamabika (0'7'20"S/11'42'40"E) situe sur la marge orientale
de l'expansion fluviale, une série de vingt cinq pièces
a été prélevée, toutes exécutées sur des quartzites noirs à
noiratres suivant une taille archaïque et fruste avec de
grands enlèvements. L'ensemble lithique rbvèle de nombreux
pics (85 %> et des pièces hachoirs (15 %>.
Les sites Lope 6 (LOP 61 et Kazamabika 1 (KZA 1) sont
tous deux situés sur les berges de I’e+ahSiW fluviale à la même
altitude de 230 titres, altitude qui semble représenter le
niveau maximum de c&$aXPah5iOh.
Au centre de la cuvette, le gisement de Kondoué (KOD 1)
(0°5'40"S/11'36'40"E), révelé par la tranchée du chemin de fer
Transgabonais présente également une nappe caillouteuse
épaisse de 50 cm, recouverte par 160 cm d' alluvions sablo-
argileuses, qui a fourni quatre galets aménagés de taille
unifaciale. L'altitude de Kondoue est de 140 mètres et cette
côte semble constituer la limite d'un niveau Fluvia/J
intermédiaire fini-pleistocéne. (fig.151
Actuellement des sols semi-tourbeux hydromorphes sont
présents dans les nombreux bas-fonds a une côte altimétrique
comprise entre 115-120 mètres, proches du niveau actuel des
hautes eaux et semblent figurer le stade ultime de l'expansion
f iuviakeL
90

3.2.5. DIscUssIOlr

L'analyse typologique permet dkj& de sdrier les quatre


sites* Au vu du tableau rkzapltulatif et suivant un modèle
d'évolution technologique lin&aire des outils, il apparaît que
les artéfacts de la Ngolo sont les plus vieux. Le site de la
Mingoué, bien que la s&rie lithique de facture très fraîche
soit située sur le toit et mrequée par'l'absence de ga' -s
aménagés de taille .tidirectlonnelle, apparai t contempor; 3

ou postdrieure h la rie de la Ngolo.

LOPE HEDornB HIBGCWE HGOLO


tn=34> (n=53) (n=20) tn=23)

Galets unifaces 23,5 X 13,2 X 30 x 47,8 x


Galets bifaces 50 # 18,8 X 45 x 34,7 x
Galets polyéciriques 23,5 X 34 x a,7 x
Bifaces 2,9 x 13,2 X 4,3 x
Hachereaux 1,a x
Rabots 3,7 x
Racloirs 5%
Pics 5,6 x 5%
Bucléus 5%
Percuteur9 5%
Tridires 4,3 x
Bclats d'épannelaga - 7,5 x 5%

Fig,lS : Tableau r6capitulatif des skies llthiques HSA ancien

Le d6pôt de la MBdoumane parait plus récent; les blfacec


sont bien representes, les galets polyedrlques sont deux fois
plus nombreux que les deux autres types, la famille des
hachereau% est prksente et une plus grande variete d'outils
s'esquisse.
91

Le gisement de la Lope semble se situer dans une


position intermédiaire & pdr 1 'importance des
galets palyédrlques et la rareté ou de l'absence de
bifaces.
k es chercheurs s'accordent pour interpréter ces
dépôts comme des témoins de contextes paléogeographiques
rhéxistasiques, aux cours d‘eau affectés de debits torrentiels
ou spasmodiques transportant en vrac des éléments grossiers
arraches par'une vigoureuse erse-lon.
Dans l'État actuel de nos connaissances, la période
rhexistasique la plus ancienne dans les derniers 100.000 ans
capable d'engendrer de pareils dépôts fluvfatiles est
rapportee au Maluekien (c,70.000-40.000 BP> mais rien ne dit
qu'on puisse les rattacher à des periodes plus anciennes.
En effet si l'on se réfere au dernier cycle climatique
(150.000 ans> défini à partir d'une carotte de glace dë"
l'dntaittique (Lorius et a1.1986) les deux episodes froids et
arides de 116.000-106.000 BP et 140.000-160.000 B.P auraient
pu tout aussi bien engendrer ces dépôts alluviaux,.
Actuellement, en fonction des arguments typologiques et
géomorphologiques tout en sachant que la phase terminale de
1'Acheuléen s'achéve vers 70.000 BP (Clark 1964, Cahen 1975),
on pourrait envisager pour les sites MSA de la moyenne vallee
de 1'Ogooue la chronologie suivante:
+ les industries de Medoumane et Lope correspondraient A la
période finale de 1'Acheuleen ante 70.000 BP.
+ les industries de Mlngoué et Ngolo relèveraient de périodes
plus anciennes ante 100.000 ans (?>,
Depuis quelques années une recherche pluridisciplinaire
sur les paléoenvironnements marins et continentaux de
l'Afrique centrale at,lantlque, / se développe les résultats
)
prometteurs vont permettre dans un proche avenir, d'une part
de mieux définir les p4rlodes ante-ndjiliennes >40.000 BP et
d'autre part de rattacher çes industries anciennes a une
certaine chronologie.
92

3.3.LES IBDUSTRIRS HSA DRS FORXATIOBS DE TYPE STOaJB-LIRE.

Caractérisée par un intense rajeunissement du relief dû


h. un contexte climatique particulier, la moyenne vallee de
1'0gooué recèle de frequentes lignes de gravats révélées dans
les coupes de travaux routiers et ferroviaires. La stone-line
est constituee ,d'une foule de matériaux, souvent riche en
grenaille ferruginisee et fr.1 mnts subanguleux de r,oches
siliceuses ou de quartz fil-liens IlBiS aussi en pièces
taillees. En effet de nombreux artéfacts gisent a la surface
de ces formations , bien representés par un majorité de pics,
des bifaces, racloirs et rabots. Tel est le cas sur le site
collinaire d'Otoumb1 10 qui offre une interessante séquence
chronostratigraphique.

3.3.1. Le gisement Otoumbl 10

C'est un sommet de colline ch,savane,situé par 0.2'20"


de latitude sud et 11*6'35" de longitude est.

rl, LSA

Fig.20,Coupe sch&matlque de la store-llne d'Otoumb1 10.


A= Blveau de recouvreront B = Atone-line C = Altérltes du substrat
93

Cette colline, encore coiffée de son recouvrement


sablo-argileux épais de 100 cm, montre sur ses pentes
méridionales de petites margelles d'érosion à la faveur
desquelles la nappe de gravats sous-jacente apparaît Cfig 20).
Le mode16 collinaire occupe par une savane clairsemée
permet également d'observer une certaine activlth érosive;
l'érosion en savane est nette, les sols mal protégks par une
maigre vkgétation subissent les violentes averses de la saison
des pluies qui mobilisent et-entrainent les matériaux plus
fins du niveau A de recouvrement, Il se constitue alors
d'lmportantes marches d'escaliers parallèles aux courbes de
niveaux qui raménent en surface par un lent "creep" la nappe
de cailloux.
Le niveau B de la stone-line apparaît alors comme une
surface de matériaux grossiers a la faveur de ses involutions.
C'est sur cette nappe caillouteuse que de nombreux artéfacts
ont été récoltés, poses a m&ne sur le toit de la formation.
Cette industrie semble composée uniquement d'outils, en
majorite des pics simples (90 %> avec de rares pics bi-
pointes, quelques bifaces amygdaloïdes et ovalaires, de grands
éclats repris en racloirs et de grands nucléus discoïdes. .,
Cette industrie lithlque caractérisee par une facture
très fraïche semble suggérer, d'une part l'utilisation
sur place des materlaux sous-jacents de la stone-line lors
des op4rations de taille et d'autre part l'abandon sur ce
même niveau d'outils taillBs. Ainsi la nappe de cailloux se
présente comme un pavage de sol, qui a éte parcouru par les
pal8ollthlques~
Cet ensemble taille peut être rapporte sur le plan
typologique au complexe industriel SANGOEN c,70.000-40.000 B,P
concomitant de l'bplsode rhéxistasique MALUEKIEN, qui a vu
l'homme Evoluer dans un paysage constitué de vastes étendues
caillouteuses dans un contexte climatique plus froid et sec.
La frafcheur de la taille, l'absence d'artefacts
relevant d'une industrie iupembienne permettent d* envisager le
94

début de la mise en place du recouvrement (niveau A) pendant


la phase humide du NDJILIEN (c.40.000-30,000 BP>.
Cette phase de recouvrement a du Otre probablement ralentie
OU arrêtée lors de la grande période rhexlstasique du
LEOPOLDVILLIEN (30.000-12.000 BP> et a du reprendre, dés
l'installation des conditions climatiques humides du
KIBANGIEN'.
En effet ce recouvrement argile-sableux ocre jaune
(épaisseur de moyenne metriquellaisse observer sur le site
d'Otoumb1 10, un niveau vers -40 cm composé d'esquilles et
d' éclats de debitage en quartzite blanc, typiques de la
période LSA. C'est une industrie microlithique qui a été dat&e
dans des conditions identiques de 76'70 BP sur le site Lopé 2
et de 6450 BP au Lac Noir de Ndendé, situe B 200 km au sud
près de la frontière Gabon-Congo (Locke 1990>, Ces datations
confirment l'bge KIBANGIEI? de la partie supbrieure des
matériaux fins de la couverture.
Sur ce site la différenciation entre les deux
industries est indiscutable; d'une part le contexte
stratigraphique les superpose et d' autre part les
caractéristiques macrolithique et microlithlque les opposent.
Il est h noter que des observations semblables ont éte faites
sur d'autres gisements dans la région.
De par l'importante concentration de pièces taillees
MSA sur la stone-line et de la présence d'un niveau d'éclats
LSA lntra-recouvrement, la sbquence chronostratigrahique du
gisement d*Otoumbi 10 apparaît d'un intérêt majeur pour une
meilleure comprehension du pal&oenvironnement et des
productions humaines depuis 70,000 BP.
95

3.4. LES IBDUSTRIES LITHIQURS IBTRA RECOUVRRXWT

Les industries situées dans le niveau de recouvrement


argila-sableux sont frequentes et appartiennent au contexte
culturel de l'âge de la pierre récent (Late Stone Age / LSA).
Elles sont les héritières de l'industrie Lupembienne
caractérisée par des bifaces, pics, grandes armatures et
racloirs. En effet les tailleurs de pierre du LSA vont
utiliser ces mêmes artéfacts mais en cherchant a les rendre
plus petits et moins lourds. C'est l'avénement du
microlithisme, phénomène culturel qui va permettre aux
chasseurs-cueilleurs de se deplacer avec leur propre outillage
et d'entreprendre les premiéres migrations.
En Afrique centrale, dans la zone zaïroise du grand
rift, les faciès du microlithisme apparaissent très tôt vers':
32.000-22.000 BP dans la grotte de Matupi (Van Noten 1982)
et a Ishango vers 24.000 BP (Brooks & Smith 1987).
Pour l'Afrique centrale atlantique, le microlithisme
apparaît plus tard et semble débuter vers 10.000 BP et ce,
avec le début de l'épisode humide, le KIBANGIEN qui entraine-,:,
le développement de la couverture forestiére,
L'age r&ent de la pierre a été bien étudié,,
particulièrement au Congo et au Zaîre où les Industries du LSA
ont étB rattachées au complexe Tshitolien avec les sites de
référence de la concession de 1'Orstom de Brazzavi Ile
(Lanfranchi 19901, de la grotte de Ntadi Yomba ( Bayle des
If ermens et Lanfranchi 19781 au Congo et le plateau Bateke
(Cahen et Mortelmans 19'73) au Zaïre.
L'industrie tshitolienne est la mieux connue; le
débi tage est abondant toujours superleur h 90 % et les
nucleus (2 X> sont particulièremsnt bien représentes par les
nucléus discoides plats.
L'outillage est constitué par: des piéces bifaciales de petite
taille en noyau de mangue (fig.21>, des tore-axes (pieces plus
ou moins allongées et a bords plus ou moins parallèles>, des
96

Fig.21 : Pi&es bifaciales en noyau de aqpe (Pommret 1965).


97

rabots (fig.231, des racloirs et grattoirs de petite


dimension, des couteaux a dos naturel, des coches, des
denticulés, des percuteurs, des éclats et lames plus ou moins
retouchés. Les armatures sont nombreuses (fig.22 et 24>>,
comprenant des foliacées, des pedonculées et des armatures a
tranchant transverse. La famille des géométriques est
egalement représentée par les segments de cercle et les
trapèzes.
Les gisements LSA d-Gabon s'inscrivent dans ce
contexte culturel; révélés par des érosions naturelles ou par
des exploitations de sables ils se situent en genéral dans
l'horizon pédologique de recouvrement (niveau A> et egalement
dans les formations dunaires littorales.
Les premiers sites LSA furent etudiés par le projet
Paleogab au nord de Libreville sur le gisement des Sablières
qui a donne pour cette periode une séquence chronologique de:!;
7500-4400 BP (Peyrot et Oslisly 1986, Peyrot â al. 1990) <
D'autres sites LSA ont Bté reconnus (Locke 1989) dans le sud:?
du territoire à Ndendé (7760-4990 BP>, dans la Ngounié à
Mandllou (3890 BP>, sur les berges de la lagune du Fernan Vaz
a Ikengue (4830-2550 BP), dans le massif du Chaillu sur le
site de Mavanga (Bayle des hermens et Fitte 19901 et dans la
moyenne vallée de 1'Ogooué avec le site de Lope 2 de 7670 BP
(Peyrot et Oslisly 1987).

3.4.1. Le site de LO~B 2.

C'est dans la d&presslon de la Lope, sur l'une des


collines m4ridionales de l'expansion fluvio-lacustre, que se
situe le gisernsnt de Lope 2 par 0'13'5" de latitude Sud et
ll'"35'15" de longitude est (Oslisly 1986). Ce sommet
collinaire presente dans une margelle d'erosion h 40 cm de
profondeur un niveau d'éclats et lamelles de quartzite en
etrolte associntion avec des charbons de bois, qui ont été
dates de 7670 f 80 BP (Beta 16742>,
98

Fig.22 : Armture foliacde du site AU. dkssin de B.Farine).


99

Le sondage de deux mètres carres a permis de recueillir


187 artéfacts de petite taille dont 97 % réalises sur un
quartzite laiteux et 3 % sur un quartzite jaspoîde noir. Les
tailleurs ont utilise Un matériau . déjiL présent dans la
nappe d'épandage sous-jacente. Son taux élevé de silice
permet d'obtenir des tailles convenables. En effet le nombre
des débris et fragments est faible (35 %) alors qu'au
contraire, les enlèvements sont importants (63 %>, Les trois
nucléus de la serie ne permeant pas de se faire une idée
précise du débitage; il s'agit d'un nucléus irrégulier, d'un
autre a deux plans de frappe et d'un fragment de nucléus.
L'analyse des plans de frappe montre également que les
talons lisses sont plus nombreux (51 XI que les dfédres et les
facettes (8,5 XI. Dans cette série taillee, les outils sont
présents pour 4,3 % avec des racloirs, des grattoirs, des
éclats à dos, des outils esquilles et un couteau a dos. Ces::,
artéfacts se démarquent par leur facies microlithique et'
s'intègrent bien dans le complexe industriel du LSA, !,
,,"'
La région de la moyenne vallée recèle d'autres
gisements de ce genre, sur le plateau cuirasse d'Okanda 4
':
(Osllsly 1986, Bayle des Hermens 1986) et dans les talus des&.L
margelles d'érosion des sites Otoumbi 8 et 10 ; ces sites
présentent un niveau d'sclats entre 30-40 cm de profondeur
dans le manteau colluvial. On rencontre également un grand
nombre de sites de surface sur les sommets collinalres;
l'action de l'érosion pluviale a r&vélé des surfaces jonchées
d'artéfacts et des concentrations d'eclats (ateliers de
debltage). Ces industries de surface presentent de nombreux
tore-axes, de petits bifaces en forme de noyau de mangue des
armatures folfac&es, particuii&rement sur les sites Otoumbi 2,
Lopé 9 et 13,
L'utilisation des roches siliceuses de bonne facture
tels que quartzites laiteux et jdpoïdes semble indiquer que
ces peuples avalent une bonne connaissance des matériaux de
taille. Près du village de Mikongo un affleurement rocheux de
quartzite jaspoïde rubanné a été mis à profit par ces
100

2cm

Fig.23 : Pièce bifaclale non temin&e et petit rabot.


101

tailleurs qui ont utilise les diaclases pour faire éclater la


roche et ont laisse tout autour de grandes concentrations
d'éclats de débitage encore en place.

3.4.2. Interprétations

L'espace des enclaves savanicoles de cette region "mi-


govéenne* a vu l'installation des chasseurs cueilleurs de l'%ge
de la pierre récent ce qui en%it une zone privilégiée pour
la comprehension de ce phénomène culturel. Ces populations
etaient installaes sur les sommets collinaires ensavanés et
devaient pratiquer la chasse avec des armes de Jet légères
telles que des sagaies, des arcs si l'on s‘en réfère aux
nombreuses armatures foliacees découvertes sur les plages
d'érosion,
Quelques tore-axes et piéces bifaciales en forme de noyau de
mangue dkouverts dans les zones d'otoumbi et de Lapé >
montrent sur leur extrknité dlstale des traces de polissage,
qui ont éte également décrites à Ntadl Yomba au Congo
(Lanfranchl 1979).
Ces industries caractérisées par un débitage intense et"
un faible pourcentage d'outils (1 a 5 74) ) apparaissent
semblables sur le plan typologique à celles reconnues dans
les pays limitrophes du Congo, du Zaïre et pourraient par
analogie &tre rattachées au complexe Tshitolien. La moyenne
donc la zone &
vallée de l'ogooue représenterait p1us
septentrionale de l'aire d'extension de la culture
tshitolienne au Gabon (Oslisly et Peyrot 1988).
Ces savanes qui devaient être plus importantes au cours
de la phase rhexistasique du LBOPOLDVILLIEN (30.000-12.000 BP)
verront leur superficie se restreindre avec le d6but de
conditions climatiques humides et chaudes du KIBANGIEN dès
12.000 BP. L'avanc&e du front forestier, va provoquer le grand
recul des Btendues de savanes en les enclavant dans un
environnement forestier qui atteindra vers 7000 BP les limites
actuelles connues. C'est au cours de cette m&ne période que le
102

A---------’ -B-----l

0 2cm

Fig.24 : Armatures fusiforms des Portes de 1'CIkanda. (Ponreret 1965)


103

recouvrement argile-sableux va reprendre et enfouir sous


prés de 40 cm de particules fines les industries de 1'Age de
La pierre récent (LSA). Les différentes datations ca.7500-
6500 BP reconnues au Gabon concourent à confirmer que la
moitié supérieure du niveau A de recouvrement est d'age
KIBANGIEN.
Les hommes du KIBANGIEN ont évolué d'abord dans un
paysage ouvert d'enclaves savanicoles et ont ensuite assisté
au développement de la for&. Ce sera dans ce contexte
géographique et culturel de la fin des ages de la pierre
qu'apparaîtront ca,4000-3500 BP les premières populations
néolithiques.
104

LE STADE NEOLITHIQUE
105

4. LE STADE HEOLITHIQUX

4.1. GénéralitBs.

Le terme Néolithique fut CM4 pour exprimer


l'apparition d'une nouvelle technique de fabrication des
outils de pierre, le polissage, s'opposant au vieil age de la
pierre, le Paléolithique, longue période au cours de laquelle
les hommes tiraient ieurs ressources exclusivement d'une
économie de prédation, bas6e sur la chasse, la pBche et la
cueillette, dans un déplacement quasi-continuel,
Dans la conception générale reconnue actuellement, le
Neolithique est defini comme: "une phase de développement
technfque des socf&t& humaines correspondant d leur accession
d une konomie de production" ( Brezilllon 19.71).
Ce nouvel age de la pierre marque par 1'4ntergence de
la technique du polissage des outils de pierre et du
développement de la céramique, l'est egalement par la
constitution de communautes qui commencent à contrôler leurs
sources de nourriture. C'est le stade ultime d'un processus
qui se declenche simultanément en plusieurs points du globe,
grace h une milleure connaissance qu'acqulérent les
chasseurs-cueilleurs de leur environnement, de l'espace
vegetal et geologique.
De ce faft .les caractères de base - &dentarisatlon, '
village, agriculture, céramique, Blevage - ne sont que les
resultats cumules d'un . profond changement des
comportements de l'homme envers son envlronnemsnt naturel.
Il n'existe pas d'unft6 des sources néolithiques
mais au contraire une large diversite que traduisent
différentes expressions techno-culturelles. S'il semble
exister des "aires nucleaires" comme le croissant fertile au
Moyen-Orient où les populations neolithiques ont connu un
important épanouissement au VIII' millenaire BP, les theses
d'une diffusion culturelle à grande échelle sont aujourd'hui
106

délaissées au profit d'une prise en compte des réalités


autochtones et régionales.
Ainsi le Néolithique, fait quasi-mondial, se presente
ici et la selon des aspects très divers et dans des limites
chronologiques très variables d'une région a l'autre. Achevé
en certains points du globe, il s'ébauche en d'autres,
largement conditionne par les milieux écologiques et les
capacitks des hommes & en contrôler les parametres.
Sur le vaste continent africain, l'essor des
différentes cultures s' est effectue en grande partie en
fonction d'un déterminisme géographique et climatique
régional. Ainsi, le Sahara fut entre 10000 et 4000 BP une aire
très propice au développement de la vie, avec de vastes lacs
et cours d'eau poissonneux et des savanes arborees. Dans ce
cadre les populations néolithiques disposant d'un outillage de
pierre $alll&e et polie, maftrisant la ceramique, ont pu se
sédentariser, pratiquer l'élevage de troupeaux, continuer la
chasse et la pêche, entre le VIII' et le V' millénaire avant
J.C. Les dates anciennes de 9500 à 9000 BP à Tagalal, Temet,
Adrar Bous, Tin Ouaffadene dans le Niger nord-oriental (Reset
1987) consacrent l'antériorite des cultures neolithiques
sahariennes sur celles de la vallée du Nil du VII' au IV'
millénaire, prouvant l'autonomie et l'originalite de ce foyer
africain. L'assechement de cette rkgion saharienne h partir de
2500 BC va provoquer la dispersion de ces cultures vers les
zones sub-sahariennes.
La mise en oeuvre d'une économie agricole en plusieurs
zones de l'Afrique, a dÛ être lente et s'effectuer par Etapes
progressives en fonction des conditons écologiques locales. Du
fait de l'acfdit6 des sols qui d6truit les vestiges
organiques, les indices résident essentiellement dans la
présence de meules de pierre, de haches et houes de pierre
polie, dont les rapports avec une activité agricole sont
évidents. Horticulture et arboriculture sont nees a la
lisière des forets et des savanes du Niger au Ghana au II'
millénaire BC, avec l'igname et le palmier à huile. Ce
107

dernier, très fréquent dans les vestiges des fosses dépotoirs


des premiers habitats de l'Afrique centrale, dés le If'
millénaire avant J.C., permet de reconnaître, souvent associé
h de la céramique etàdes outils polis, CDun stade n4olithique
dans cette région forestière, une réelle agriculture n'ayant
pas encore Bté prauv4e. @ L’erkt-wce d’

4.2. Etat des connaissances en Afrique centrale et au Gabon.

En Afrique Centrale Atlantique, l'outillage de pierre


polie apparaît dans un contexte daté de l'hge de la pierre
récent; en effet il est reconnu au Cameroun Occidental (P. de
Maret â a1,1987) dans les abris sous roche de Shum Laka à 4500
BC et d'Abeke a 3600 BC, au Congo dans l'abri sous roche de
Ntadi-Yomba h 5000 BC (R, de Bayle des Hermens & R.Lanfranchi'
1978). Il est également présent au Gabon dans la moyenne ',
vallée de l'Ogoou4, où de petites piéces blfaclales plus ou
moins allongées et à bords plus ou moins parall4les, talll4es
sur des quartzltes de couleur grisatre à noiratre, présentent
sur leur extr4mit4 distale un polissage partiel. ,
Ces outils bifaces à tranchant poli ne représenteraient-ils
pas la première transition de 1'Age de la pierre récent vers -.
le N4olithique ?
La p4rlode n4allthique, d4finie par la pr4sence
d'outils de pierre polie associés à de la ceramique, est de
plus attestee par les vestiges des premieres formes de
s4dentarisation comme les fosses d4potoirs; elle est datée
dans une fourchette de l'ordre d'un mi114nalre, de 1675 +/-165
à 605 +/- 100 BC sur le site d'0bobogo (Yaound4) au Sud-
Cameroun (P,de Maret 1989?, de la deuxi4me moiti4 du 1'
millenaire avant notre Bre au Congo, sur le site de
Tchlssanga pr4s de l'embouchure du Kouilou (Dembow 1990) et
dans la région du Bas-Zaïre du III/IV' et du I/II' Si4Cle

avant JC. respectivement pour.les groupes de Sakuzi (Gosselain


1988) et de Ngavo (de Maret 1986>*
108

AU Gabon, la decouverte de haches polies, puis de


fosses-d&potoirs associant de la c&ramique, des outils polis,
des noix de palme et des charbons de bois, a permis de la
dater également du II' millénaire a la moitié du 1' millénaire
avant JC. tant sur la façade atlantique (Estuaire , Fernan-
Vaz> que dans l'hinterland Ctidjolk, Otoumbl, Lapé et le Haut-
Ogooué> *
Sur le littoral, un stade néolithique ancien est daté
de 2860 ans avant not ère sur la rivière RogollB et la
'pr&ence de tessons de tramique associés à des microlithes
dans les sites voisins ~..zi Sablières (Peyrot & al. 1990) dates
des V', IV' et III' millénaires avant JC,, montre que des
groupes de chasseurs-collecteurs coexistaient avec des groupes
dejà sédentarisés,
A l'intdrieur des terres, dans la moyenne vall6e de
l'Ogooué, le site neolithlque du Mont Brazza date de 1600
ans avant notre ère semble annoncer ce stade culturel
(Oslisly & Peyrot 19881, très bien representé au cours du 1'
millénaire avant JC. sur Epona et qu'on peut tenter de mieux
cerner h travers l'analyse descriptive et comparative du
'naterlel arch&ologlque provenant des fouilles de fosses-
dépotoirs des sites de Ndjolé, Otoumbi, Epona, Okanda, Lope et
Makogue (fig,l).
109

Fig. 1 : Carte des sites n6olithiques de la moyenne vall6e de l’Ogoou6


1, Rdjol& Pk5 2. Bdjolk CS 3. Otoumbi 13 4. Hpona 1
5, Epona 2 6. Okanda 1 7. Lapé 12 8. Hakogutii
110

4.3. Le site du Pk 5 de BdJol&.

4.3.1. Situation.

A cinq kilomètres de la petite localité de Ndjolé en


direction de Libreville, le décapage horizontal par des
engins de terrassement a revéle sur le bas côte de la route
une fosse depotolr et les restes de d c fonds de fosse
reconnaissables a leur forme elllr [que de s Leur foncée.
Le
gisement du point k- ometriqL 5 (Pk 5) fut
découvert en 1985 ( Oslisly & Peyrot 1985) ,=c se situe sur un
col dans le sud du Masslf des Monts de Cristal par 0' 8' de,
latitude Sud et 10' 43' de longitude Est dans un paysage de
foret sempervirente.

4.3.2. Fouille et description.

La fosse qui a subsiste, présentait une ouverture


elliptique de 95 cm pour le grand axe et 65 cm pour le petit
axe sur une profondeur de 65 cm. En fait la profondeur réelle
presumée devait Qtre de 150 cm si l'on tient compte de
l'ablation occasionnée par le terrassement. La fouille a
révéle un remplissage homogene de petits charbons de bols et
d'une terre cendreuse dans laquelle etaient enfouis les
fragments enchevetrés d'une seule ceramique de forme carénee

P Q
res u'entierement réconstituee.
Le resultat de la mesure radiométrique sur les charbons de
bols a donne: Lv 1515 : 2370 f 55 BP.

4.3.3. Analyse c&mxmique.

4.3.3.1. Répertoire morpholo tue


Tous les fragment: récoltés dans cette fosse
n'appartenaient qu'à un seui et unique vase qui a pu être
reconstitue (fig.2). C'est un récipient composite ferme à
111

courbure discontinue et a bords rentrants, appartenant a la


famille des récipients carénés.

4.3.3.2. Répertoire décoratif


Sur toute la panse se développe un decor inci& de
hachures paralleles, obliques et horizontales très
géometrlques, entrecoupées par des lignes cannelles faites au
batonnet. Le bord rentrant de la caréne presente un registre
de 14 rangées de 10 petits trous, imprimees verticalement a
l'aide d'un peigne. La base est plane et très altérée.

4.3.3.3 Considerations génerales


La pate est grossiere a base de grains de quartzite mal
triés. Ce rkipient présente une sorte de lustrage sur sa face
interne,

4.3.4. Analyse du mat4rlel lithique.

Les engins de terrassement ont bouleverse le site en


éparpillant et m9lant les artefacts; on distingue un melange
,-
d'éclats et de pics grossiers en quartzite provenant d'un
niveau lnferieur relevant d'un Age de la pierre, avec des
outils polis et des pilons plus caracterfstiquea d'un stade'-
neolithlque?
Pres de la fosse gisaient une hache polie (fig.31 sur
amphibolite (81 x 50 x 13 mm) d'un poids de 90 g, un pilon en
grés quartzite (155 x 65 x 30 mm> d'un poids de 360 g
presentant uns petite cupule sur l'une de ses faces et une
molette elaboree sur un galet oblong de quartzlte noirâtre
dont le côte convexe montre une surface fort Bmoussee par
ecrasement (212 x 57 x 40 mm> d'un poids de 670 g.
Ces artefacts pourraient provenir du remplissage des fosses
bouleversees par les travaux de terrassement.
De l'autre côte de la route a et& egalement dkouverte
une hermfnette h tranchant dissymétrique, 4laboree sur une
plaquette de grés quartzite (136 x 55 x 22 mm> pesant 290 g
113

Le site, découvert h la faveur de travaux routiers, a


donc permis la mise au jour d‘un gisement nbolithique et
prouve que les populations se déplaçaient le long des lignes
de crgte, axes obligh pour mieux se diriger dans la grande
forët equatoriale.

0 2cm

Fig.3 : bldjolé Pk5 - Hachette polie en amphlbolite.


114

4.4. Le site CS de Bdjolé.

4.4.1. Situation.

Le gfsement néolithique CS de Ndjolé fut decouvert en


1964 par B. Farine, membre de la S, P.P,G. C'est grâce à
l'ouverture d'une carrière de latérite destinee a la
construction des routes que ce site fut decouvert IIE3iS
également détruit. Il se situait sur une colline a la sortie
de la localité de Ndjolé a environ 1 km des bords de 1'
Ogooué .(O”ll’S / 10’49’E)

4.4.2. Fouille et description.

La fouille de sauvetage program&e n'a pu se faire que


sur un petit lambeau de terre de 30 titres de long et 5 titres
de large. La coupe stratigraphique (fig.4) présentait une
couche néolithique avec des éclats et des fragments de
poterie, prise en sandwich entre deux paléosols situés à -35
et -50 cm.
A une cinquantaine de mètres de la fouille fut découverteune
fosse à poterie (fig.5) dans la paroi Cr&ée par les engins
mécaniques. Cette poterie dont une partie a Bté brisée
contenait de la terre mélangée a des charbons de bols mais
également un fragment de hache partiellement polie.
Cette fosse dhbutaft a -60 cm de profondeur au niveau du
paléosol n-2 pour descendre dans la couche argilo-sableuse
juqu'à -130 cm. Les charbons de bois y ont et& recoltes mais
n'ont pas subi d'analyse radiochronologique (Pommeret 1965).

4.4.3. Analyse du matériel c&amique.

Cette analyse, faute de photographie ou de dessin plus


precis, n'a pu se faire qu'a travers le croquis de la coupe de
la fosse éxécuté Par Y.Pommeret (1965>, (fig,5) et qui
115

T.
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Fig.5 : Ndjo16 CS - Coupe de la fosse d poterie. (Pommeret 1965). .


117

Fig.6 : BdjolB CS - Ciseaux polis sur anphfbolfte. (Pommeret 1965).


118

révèle un recipient de forme fermée a courbe continue et h


bord évasé, également décrit sur les sites neolithiques de
la moyenne vallée de 1'Ogooué. Aucun decor n'a été mentionné
par les chercheurs de la SPPG.

4.4.4. Analyse du nmt&iel lithique.

C'est dans les deblais a proximité de la fouille que


furent découverts des ai '.ls polis, ciseaux, haches,éclats,, .
Les ciseaux polis no Z 4,5,7 (fig.6 et 7) façonnés sur des
éclats d'amphlbolite, présentent des surfaces de polissage
FnQgales. Les ciseaux polis n' 1,3,6,9, plus typiques montrent
un polissage plus régulier toujours sur amphlbollte, exceptée
la pièce 9 elaborée sur un quartzite laiteux
La hache polie n'8 a été obtenue a partir d'une "sorte de
dolérite très patinée" (125 x 60 x 39 mm> avec un talon tres
epais de section sub-circulaire et le specimen (fig.9) (125 x
62 x 24 mm> montre que sa partie utile a subi un large
polissage fait avec une attention certaine; le tranchant
parfaitement regulier ne presente aucune trace d'utilisation.
Le fragment de hache partiellement poli qui se trouvait dans
la poterie n'a pas éte décrit par les membres de la SPPG,
Deux, hachettes polies sur amphibolite provenant des deblais de
la carrière ont egalemsnt Bté recoltees ; elles ont les
dimensions de 62 x 44 x 7 mm pour l'une et 74 x 55 x 6 mm pour
l'autre. (B,Farine 1967)
A une profondeur de -40 cm,La couche C a fourni un
percuteur marteau sur galet de gr&s quartzite (212X93X47mnl) (
en forme de massue triedrique; il possede deux parties
distinctes, l'une servant a la préhension, l'autre Utilis&e
comms surface de percussion.
Les Eclats mentionnés dans la couche C de la stratigraphie ont
éte decrits comme " des eclats laminaires, des lames et des
lamelles constituant la base de l'outillage leger en usage
dans tous les niveaux rencontres".
119

Fig.7 : Iidjolé CS - Ciseaux et hache polis. (Pommeret 1965).


120

Le site CS de Ndjolé s'avére très important pour la


compr&hension du stade n8olithlque de la moyenne vallbe de
1'Ogooué dans sa partie forestière. Il est regrettable que
les membres de la SPPG n'aient pas décrit au publié les
céramiques de la fosse et des deux structures, et
qu'egalement, ils n'aient pas pu obtenir une mesure
radiométrique.

Fig.9 : Ndjo16 CS - Hache polie bien definie. (Pommer& 1365)


121

Les lllustratlons de ces outils ne sont pas speclfiques


de la couche C mals a l'ensemble de 1850 eclats r&colt&s lors
de la foüille.
Au cours de la fouille les membres de la SPPG ont
rencontre a deux reprises un entassement de pierres d'origine
gréseuse dont la disposition Evoque "des dolmens a une échelle
plus redulte"; le premier (fig.8) était constitué de pierres
plates d'une longueur de 35 cm, posées sur chant formant une
coupole hémisphérique d'une hauteur de 80 cm avec une base
sub-circulaire d'un diamètre de 65 cm. Certains de ces blocs
prksentaient des traces laissees par le polissage ou
LA
l'affûtage d'outils; ainsi l'une des pierres offrait' une
profonde cupule ovoide et l'autre des rainures d'un
centimètre de profondeur, formant un quadrilat&re sur une face
et deux paralléles sur l'autre face. .
A \‘irke’rieov. de ,L’ 4.4; PiCc 9 se
trouvaient de grands tessons de poterie de panse sph&ique.
La deuxième structure de pierres, ,circulaire et plus petitei
enfermait deux poteries.

Fig.8 : Ndjole CS - Structure de pierres, (Pommeret 1965).


122

4.5. le site d*Otoumbi 13.

4.5.1. Situation.

La fosse dkpotoir du site d'Otoumb1 13 a été recensée


en Mai 1989 par 0'4'35" de latitude sud, 11'5'48** de
longitudeedtlà une altitude de 180 mètres. Elle a été fouillée
intégralement en Avril 1990. Sa découverte est due encore une
fois a l'ouverture de rout s d'exploitation forestiere dans
ce paysage de forêt-savans au nord du fleuve, region qui
depuis 1982 révèle les nombreux vestiges d'un riche passe
préhistorique et que l'on peut considérer à juste raison, tant
les gisements y sont nombreux, comme la zone archeologique de
référence du Gabon.
Cette fosse dépotoir mise en evidence par l'érosion se
situe sur un replat au sommet d'une colline ensavanee et sa
forme elliptique de couleur gris foncé tranchait sur
l'encaissant argilo-sableux ocre jaune. A quelque vingt m&tres
de là sur le depart de la pente orientale apparaissent les
restes d'une structure de metallurgie proche d'une fosse
dépotoir dont la ceramique par ses décors est semblable à
celle du groupe cdramique Otoumbi (Oslisly 1986).

4.5.2. Fouille et description.

C'est l'une des plus grande fosse qui ait et& fouillee
dans cette r4glon mais aussi la plus riche en vestiges. En
effet 12970 grammes de tessons et fragments de poteries avec

un vase complet ont éte recolt& ainsi que deux tiers


reconstitues, trois pierres h rainures, une meule, deux
pierres à cupules, onze haches, ciseaux et éclats polis et
des restes ost4ologlques (une vertebre d'antilope) ce qui est
trk rare dans un contexte pedologique acide où les pH Sont
en moyenne de l'ordre de 3 à 4.
123

Fig.10 : otfxlabi 13 - Plan de la fosse

Vus sup&ieure de la fosse


avec le fond en pointill&

po6ition des art8facts


dans le n3Bplis6aga
100 CM
124

Fig.11 : otoumbi 13 - Reconstitution d'un vase h bord ouvert.


125

De forme elliptique, cette fosse presente les


dimensions-. d'ouverture suivantes: 185 cm pour l'axe
longitudinal (E/O>, 135 cm pour le petit axe (S/X?) et 110
cm pour la profondeur (fig.lO>. Elle montre un r&trécissement
vers -60 cm et un alveole dans la paroi nord qui contenait un
pot bilobe et les restes ostéologiques. Les dimensions du fond
sont de 140 cm pour le grand axe et 100 cm pour le petit axe.
La fouille de cette fosse fut men4e verticalement par tranches
de 10 cm. Le remplissage de la première moiti6 de la fosse est
constitue par une grande abondance de tessons et de mat4riel
lithique n&lés a des charbons de bois dans une terre brun
fonce. La moiti6 inférieure presente moins de tessons dans
une terre beaucoup plus charbonneuse
La datation de charbons de bois pr&leves à 70 cm de
profondeur a donne 2390 f 65 BP (ARC 530), date Calibr&e ; a,
2 signas avec un degr8 de confiance de 95,4 2 soit 770 - 380
BC, ce qui donne un Age moyen de 575 BC. Cette datation
radiotitrique conjuguee aux matdriels ceramique et lithique
des plus typiques atteste donc d'un stade neolithique au
VI'siècle avant notre Bre.

4.5.3. Analyse ch-amique.

4.5.3.1. Repertoire morphologique


LORD 43'Fwt;c#ï;ons qui constituent les treize kilogrammes
du mat&r~c~ cW&Upe ont et& analysks et clas&s suivant leur
forme* e+z leurs &Cors.
* les ti&fgîentr simples avec sept bords canneles aux lavres
Bverseer et un pot presqu'enti&rerœnt reconstitue (fig.ll),
representent 15,4 % de l'ensemble des tessons (fig.12). Les
bases sont plates et decor&es.
+ les rdcipients composites sont caract&ises par des formas
fer-es h bord rentrant, les bilobea et les car6n6s.
- les pots bilob8s dont le profil montre deux courbes de
part et d'autre d'un retrecissement, representent 26,Q X de
l'ensemble. On denombre 12 bords rentrants et profils de vases
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Fig.12 : cltounbi 13 - Ebxds ouverts.


127

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0 2cm

Fig.13 : CYxumbi 13 - Bar&s rentrants de récipients bilobés.


128

0 2cm

Fig.14 : otcnlmbi13 - Grand fragmnt d'un vase bilobe.


129

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0 2cm

Fig.15 : otoumbl13 - Vase bilobe avec deux trous de suspension.


D&ors de zigzags réalis& au peigne pivotant.
130

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2cm 1

Fig.16 : otaurbi 13 - Vase bilobd recanstitu~.


131

(fige13 et141 et deux pots reconstituk dont un pr6sente


4 trous de suspension (fig.15 et 16).
- les pots carenés se différencient par un bord rentrant
plus marqué et une ligne cannelée séparant la panse du bord,
Ils sont caractérisés par 30 bords (fig,17,18 et 19) ce qui
représente 57,7 % de l'ensemble des tessons, La présence de
nombreux pots à carène dans les fosses n&olithiques permet de
considerer la forme carénée comme le marqueur culturel des
c&ramiques du néolithique de la moyenne vallée de 1'Ogooue.
On note la présence d'un départ d'anse latérale sur un
fragment de bord et trois fragments d' anses decorées
(fig.20) qui sont actuellement les premieres anses reconnues
sur un site néolithique au Gabon; leur presence h cette
epoque va a l'encontre de l'affirmation un peu trop hative de
certains auteurs (Jézégou & Clist 1991) qui placent
l'apparition des organes de préhension dans l'$ge du Fer
Ancien et les decrivent comme moyen de distinction entre ces
deux cultures.
La fouille a fourni également 25 tessons de bases
plats, décorés par impression soit de lignes en zlg/zag au
peigne pivotant soit de petits trous realisés par impression
au batonnet. On souligne la présence d'un fragment de base
dont l'assise est form&e par un élément annulaire décoré
latéralement et par en dessous de zlglzags,

4.5.3.2. Repertoire décoratif.


Sur les 437 tessons livres par la fouille, 76 tessons
sont trop alt4res (17,4 %) pour y relever un decor. L'analyse
des structures décoratives s'est donc faite sur 361 fragments.
- Les motifs traces au batonnet et faits de petits creux ou
trous disposés parallèlement (4,9 21 se retrouvent sur 18
tessons (fig.13). Le batonnet a et4 utilise pour tracer les
lignes cannelles des structures annulaires que l'on retrouve
sur 6 fragments de poterie.
- Les motifs imprimes au peigne pivotant sont les plus
nombreux ( 76,7 %>. Ils couvrent 277 tessons, en lignes de Zig
132

0 2cm

Fig.17 : otoumbf 13 - Fragmnts de bord car&& (chevrons et ponctuations).


2cm
O-
Fig.18 : ckoumbi 13 - Trois fragmnts de bord car8n6.
134

Fig.19 : 0touaï-A 13 - Fragmnt de bord carén et d6cor6 de chevrons,


135

-zag plus ou moins grandes et épaisses en fonction de la


variété et de la diversité des peignes,
- Les motifs Incisés sont composes par des lignes en arêtes
de poisson ou chevrons pour 58 tessons Cl6 Xl, d'ondulations
pour 3 tessons et de hachures parallèles et quadrillées pour
2 fragments de poterie. Le décor incisé de chevrons semble
avoir eu la préférence des potiers néolithiques pour les
récipients simples et surtout carénés.
On distingue aussi des éléments appliqués ; l'un en forme
de virgule sur un bord caréné (fig,20 1 et une série de petits
dômes rapportes et disposés en lignes paralléles quadrillées
sur un fragment de bord également caréné (Fig.18).
L'organisation des décors sur les pots bilobés et les
pots simples ne se limite pas à la moiti& supérieure mais se
développe fréquemment sur toute la panse jusqu'à décorer la
base, Cette organisation décorative sur toute la poterie se
demarque de celle decrite pour le groupe néolithique côtier
d'Okala lui se limite pour les pots bilobés h. la moitié
supérieure (Clist 1988).
De nombreux fragments de bords carénés sont décores de
chevrons et bien que nous n'ayons pas pu reconstituer un
profil complet, l'organisation décorative semble se poursuivre
assez bas sur la panse .

4.5.3.3. Consid&rations gdnérales.


Tous les récipients ont été modelés au colombin et
l'int6rieur lis& à l'aide de galets de quartzlte. .Les p%tes
sont en genéral grossiéres avec un dégraissant minci?ral
constitué de grains de quartz et de mica.
La coloration externe des tessons t&moigne d'un mauvais
contrôle de la cuisson (coups de feu h l'air libre); les
couleurs vont du noir aux bruns, du brun clair au brun-jaune
et enfin au jaune-rouge.
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4
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0 2cm
1

Fig.21 : Otoumbi 13 - Galets de quartzite, éclat retouché


deux pierres a rainures et une petite pierre A cupule
138

4.5.4. Analyse du matkriel lithique.

4.5,4.1. Matériel lithique non poli.


* deux galets de quartz ite blanchâtre (-30cmJ
parfaitement sphériques l'un (32 x 29 x 19 mm) d'un poids de
20 grammes et l'autre ( 44 x 37 x 20 mm) pesant 40 grammes, Il
est probable qu'ils ont été utilisés comme galet de lissage
lors de l'elaboratlon des poteries (fig.21).
* un éclat triangulaire (Otb 13/1> de quartzite laiteux
presentant un tranchant lateral (fig,21> avec une série de
petits enlèvements d'un poids de 75 grammes, vraisemblablement
émeu--=& par un raclage intensif (65 x 55 x 25 mm).

4.5.4.2. Matériel llthique poli,


* trois pierres à rainures entre 0 et -1Ocm de
profondeur(flg.21) :
la première (Otb 13/2> est un petit bloc
parallélipipédique de paragneiss (77 x59 x36 mm> avec quatre
rainures fort BmoussBes et une cupule centrale, d'un poids de
240 grammes.
la deuxième (Otb 13/3> également sur paragneiss
(70 x 23x 17 mm) d'un poids de 40 grammes, presente trois
rainures a section très large.
- la troisième <Otb 1314) toujours sur paragneiss, montre
quatre rainures; ses dimensions sont 47 x 33 x 28 mm et son
poids de 50 grammes..
* deux pierres h cupules entre - 60 et -80 cm:
- l'une plus petite (Otb 13/5) sur une plaquette de
micaschiste (-80 cm) aux dimensions de 67 x 64 x 22 mm pesant
145 grammes, tres altéree et tronquée, présentant une cupule
d'un diamètre de 25 mm (flg.21) .
- l'autre (Otb 13/6> plus grande (245 x 145 x 38 mm) sur une
dalle de micaschiste C-60 cm>, également plus lourde (1640 g)
montre sur une face une cupule centrale d'un diametre de 28 mm
et d'une profondeur de 8 mm (fig.22>*
139

Fig.22 : Otoumbi 13 - Yierre à cupule (CItb 1316)


(245 x 145 x 38 mm).

Fig.23 : Utoumbi 13 - Heule portative (Otb 13/7)


(185 x 160 x 47 mm)
140

* fragment
un de meule (Otb 1317) sur micaschiste,
altérée et friable, aux dimensions de (185~160x47 mm> ramassé
a -100 cm pesant 1150 grammes avec sa cuvette de polissage
d'une profondeur de 29 mm sur une superficie de 156 cm2
(fig.23).
Le restant du matériel poli réalisé sur des amphibolites
de couleur gris clair trés finement litées comprend (flg.24a.b)
des haches, des ciseaux, des talons de hache, des esquilles et
eclats; Il a été récolte depuis la surface jusqu'a la
profondeur de -100 cm au contact de la meule.

lkription lIatiGre Longueur Largeur Epaisseur Longueur du Poids:


nn I mm
Hache Otb 13/8 arphibolite 73 48 55 90 9
- 20 cm
.--------- -------------œ-----œ-
31 28 87 g

'ranchant -4Ocr: ' 69 120 35 9


Otb '3/" :
,---------------..---~~~~~~~~~ -------œ-----œ------œ
Hache Otb '3112 ' 60 68 9
- 100 ca

Hache Otb 13/13 89


- 30 ca -.
~---------------..----~~~~~~~~~
Talon surface '
Otb '3/!4

,--------- ----------- ---œ---œ-----


Esquille 46 26 1 8 î -
Otb '3/'6
surface
----------~----..----~~~~~~~~
Esquille - ISca : "
Otb '3/17

Fig24a Tableau analytique et position stratigraphique du mathrie


poli recolté dans la fosse-depotoir du site Otoumbi 13
141

*13/8

2cm
1

0
13/12

Fig.24b: Otoumbl 13 - Ciseaux et haches polis.


142

4.5.5. Espéces vegétales.

Le
remplissage de couleur brun fonce est riche en
matlére organique surtout désagregée; par un processus
chimique cette dernière Pi&ge les oxydes de fer de
l'encaissant argile-sableux ce qui a pour effet d'indurer le
contenu de la fosse lui permettant de mieux résister à
l'srosion et au temps, Dans cette matlére organique on note de
nombreux fragments de noix d'élaïs gufneensfs de la famille
des Falmae; ces noix de palmes sont comestibles et on les
retrouve dans tous les remplissages de fosse-dépotoir depuis
3000 BP I

4.5.6. Restes osteologiques.

A notre connaissance, c'est la Premiere fois que l'on


trouve en Afrique centrale des restes osseux dans une fosse
dépotoir sur un site de plein air dans un milieu pedologique
acide aux pH de 3 à 4.&Sk&/= e trouvaient sous un vase bilobe
dans une sorte d'alvéole de la paroi nord de la fosse B une
profondeur de .50 cm. L'analyse du pH effectuee sur la terre
charbonneuse en contact a donné un ph de 6,9 près de la
neutralité; il semblerait que l'environnement cendreux ait eu
un effet tampon ce qui a permis la conservation de ces restes
ostéologiques. Leur détermination a été faite par V. Van Bee.5
paléontologue au l4uséo Royal de l'Afrique Centrale de Tervuren
qui a distingue (fig.25):

Fig.25 : Otaumbi 13 - Vertébre cervicale et esquilles osseuses.


143

+ une vertebre cervicale d'une antilope de la taille soit


d'un Guib harnaché (tragelaphus scrfptus> soit d'un Céphalophe
B dos jaune (cephalophus sylvîcultor) d'un individu subadulte
car les épiphyses du corps vertébral ne sont pas encore
soudées.
+ deux esquilles osseuses de ma.mmiffère<s> indéterminé<s> de
taille moyenne.
L'habitat actuel du Guib harnaché et du céphalophe h
dos jaune se situe dans les forêts-galeries, les clairieres
ensavanées et les lisi&res et sous bois de forêts primaires ou
secondaires.
Cette découverte majeure permet d'avancer que le
paysage actuel de foret-savane de la myenne vallée de
1'Ogooue était probablement identique il y a 2500 BP et que
les populations neolithiques vivaient au sormnet de collines
ensavaneea en utilisant pour se nourrir le biotope forestier
proche, dans un paysage ouvert et avenant. ,,':
L'origine paléoclimatique de ces enclaves savanicoles
semble confortée, ceci n'exduant pas une certaine
anthropisation lors des grands feux de saison Seche qui
entretiennent l'équilibre du contact for&-savane.
144

4.6.le site d'Epona 1

4.6.1. S+tuation.

Le site d'Epona découvert en 1987, se trouve sur une


colline par 0'5'25" de latitude sud et 11'8'25" de longitude
est, à une altitude de 160 metres. C'est un tertre ensavané
dominant la vallée, relatfvement plan que l'on atteint par une
piste de crête carrossable.
Sur les plages d'érosion du versant oriental ont été
découverts une fosse dépotoir dont la partie supérieure a subi
une ablation de plus de trente centimètres probablemsnt faite
par un engin d'exploitation forestiére (détail important pour
la discussion des dates radiocarbones) et de
nombreux artéfacts polis et fragments de ceramique gisant &
la surface du sol.

4.6.2. Fouille et description

La fosse dépotoir de forme elliptique prbsente les


dimensions de 80 cm pour le grand axe, 50 cm pour le petit axe
sur une profondeur de 55 cm. La fouille a éte effectuée au
cour du mois de Février 1989 a la truelle et au pinceau par
tranche de 10 cm.
-0 h 20 cm : une couche argile-sableuse de couleur ocre-
jaune comprenant des tessons de céramique et une pierre a
rainure lathale n' Epo 1121 (fig.261
- 20 h 35 cm : une couche d'argile calcinée de couleur
rougeatre avec de nombreuses passees de charbons de bois,
(zone dans laquelle a été effectue le prslévement pour
datation au carbone 14) avec des tessons de poterie et un
affutoir, petit b%ton parallellepipede Epo 1/22 de paragneiss
d'un poids de 40 grammes (69 x 21 x 19 mm) présentant sur deux
faces des traces d'affûtage (fig.27 >.
145

- :35 h 50 cm : un lit cendreux gris fonce contenant deux


esquilles d'outils polis Epo 1/13 et Epo /14 (fig.271 sur
amphlbolite et quelques fragments de ceramique au contact des
argiles du substrat.

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Fig,26 : Epona 1 - Coupe faciale .de la fosse depotoir


*pierre h rainures rcéramique ?Charbons .de bois
Aesquille polie .zz terre brûlée.

Le résultat de la datation radiochronologique au


carbone 14 a donne : Gif 8139 = 1935 +/- 40 BP date calibrée .<
à deux sigmas en 31 BC - 139 AD.

4.6.3. Analyse céramique

4.6.3-l. Hepertoire morphologique


Trente et un fragments de poterie ont été récoltés et
certains remontés nous permettant de définir une premier-e
typologie des céramiques.
+ Un récipient ouvert presentant un bord rond,
probablement celui d'un petit bol (fig.28),
0 Les récipients simples sont représentés par trois tessons
d'encolure dont les bords sont pour l'un effile kprdeux
autres canneles (fig.28).
146

0 2cm
4

El /22
Figo 27 : Epona 1 - Pierres h rainures et éclat de hache polie (Epo 1/14),
147

* Le5 récipients composites sont présents par quatre bords


rentrants. Trois sont des bords de reciplents de la famille
des carénés (fig. 29 et 30); le dernier tesson (fig.311 fait
partie des vases bilob&s et presente également la trace
altérée mais visible, d'un trou de suspension.
Les trois bases ont une assise plane dont une montre des
motifs décor& au peigne pivotant (fig.30). Il semblerait que
le décor se poursuive sur la base de certaines poteries.

486.3.2. Répertoire decoratif


- Les décors par impressions au bâtonnet représentent des
cannelures sur les bords et sur l'encolure mals aussi des
séries de ponctuations alignées Cfig.28).
- Les décors imprimes au peigne (fig.31) sur les panses,
les bases sont formés de lignes en zig-zag de segments droits
ou curvilignes réalisés avec un peigne pivotant Par
basculement.
- On distingue des incisions en zig-zag finement réalisées a
l'aide d'un objet tranchant et de quadrillages incisés entre
des lignes cannelles.

4.6.3.3. Considerations générales


Le dégraissant est minéral (quartz, mica.. . > très
souvent grossier; c'est une constante dans toutes les
céramiques de la région ce qui attesterait d'un mauvais triage
de l'argile. 11 n'est pas rare en effet de rencontrer des
grains de quartz de plus de 4 mm. Les paillettes
de mica sont nombreuses;&SprOV~enr+k~des filons de micaschistes
plus Importants au sud du fleuve Ogoou6.
La couleur des tessons va du jaune-ocre au rougeatre ce
qui suppose un cuisson non contrôlée bien que la tranche de
certains fragments montre une couleur homogéne rouge. De
nombreux tessons aux formes et décors identiques a ceux
récoltés en fouille, gisaient enchassés dans une petite butte
a proximité immédiate de la' fosse. On peut penser que cette
148

Fig. 28 : Epona 1 - Fragments de bords ouverts.


149

n 7cm

Fig, 29 : Epona 1 - Fragments de bords fermés et carbnés.


FFg.30 : Epaila - Bord caréné et bases h courbure
1 continue
dont une décorée de zigzags.
2cm
Fig.31 : Epona 1 - Fragments de panse décor& au peigne pivotant
au centre - bord bilobé avec la trace du trou de suspension.
152
c

0 2cm _

Fig,32 : Epona 1 - Pierres à rainures avec leur sectic


153

butte n'est que le pradult de l'ablation de la partie


superieure de la fosse et de l'encaissant

4.6.4. Analyse du mat&iel lithique.

Tout autour de la fosse depotolr sur les plages


d'érosion mais également dans les herbes gisaient de nombreux‘
artéfacts ;
- une dalle de micaschiste.'avec huit cupules, une autre
pierre a cupules montrant uk.~e cupule par face.
-'une meule sur dalle de i:mf&schiste.
Du fait de l'absence- de toute infrastructure au Gabon, ce
matériel a eté délibérement laisse en place,
- Des pierres a rainures (fig.27 et 32) sur paragneiss
récoltées en surface associbes h des haches polies Blaborees
Laisscn t
aussi sur paragneiss&wpposerl'intéret /XW l'homme néolithique
a utiliser le mnteriel environnant des proches affleurements
rocheux; c'est h l'heure actuelle le seul site néolithique a
présenter des objets polis dont deux haches, une herminette et
un ciseau sur paragneiss (fig.33).

Description 10Bbm : Ihtbriau Poids Longueur - Largeur


lupemtation de rainures g mm RD

Pierre Bpo 1/15 1 paragneiss : 320 : 130 50


Pierre Epo 1/16 I 4 paragneiss 230 : 101 l 45
1
Pierre Bpa 1/17' 2 : paragneiss) 80 75 42
Pierre Bpa 1/16, 4 pamgnel6s 105 83 t 28
Pierre Bpa 1/19! 1 I paragneiss 90 78 31
Pierre Epo 11201 2 : paragneiss I 190 t 77 l 30
Pierre Bpo 1/211 1 i paragneisr; 370 105 44
dans la fasse
I

Fig.34 : Tableau analytique des pierres 8 rainures.


154

Fig, 33 : Epana 1 - Haches et ciseau polis..


155
.-

4.6.5. Espèces végétales

passkes Les
de charbons de bois entre 20 et 35 cm de
profondeur contenaient également quelques fragments de noix de
palmes coIIiestibles d' Blai's guineensfs,
--w--m-

Description t Hatiere Longueur Poids


Numérotation I Ml
---------- m----s--- -------

Hache Epo I/l arphibolite 89 48 1 13 j 45 85 g


w----s--- ---w--s-L-B -s---m--w---- --m---m
Hache Epo 112 paragneiss 56 t 16 t 62 115 g
l --s---m
Hache Epo l/3 paragneiss 45 16 47 100 g
_--------------<.------------- ---------- -mm------ ----------- ------------- w-----s
Heriinette I paragneiss 98 45 16 30 146 g
Epo II4
t i
---------------..------------- w--------- --w---s
Herrinettc 1 quartzite 113 198 g
Epo l/6
-----s-------- ------------- -..--------
ICisea;,, ,,,2 1 arphiboiite 135

--s--w------v- ---------s--- m---w----- ws------- ----------- ------------- --w---m


ICisea;, ,,6 1 paragneiss 99 35 22 30 119 g
l t
Eclat poli arphibolite 42 10
Epo 117
_--------------<.------------- -------s-- _----_---..--_--------..------------- ------.
Eclat polr I arphibolite 97 40 12 “! g

Epo l/8 ( .

-----------_---.-_--_________ ---------.,-----------..------------- ---m-m.

Eclat poli I amphibolite 37 Il I


f 5l 3
Epo 1/9
------.
Eclat siiplr P aaphibolite 46 17 100 g
Epo I/l0
---------_-_---<.---__________ _--------..------_----,.------------- ,------.
Talon cassl I arphibolite 47 17 152 g
Epo I/II
------_--------,.------------- -------s-m ----------.----_-_----~.------------- m------.
Eclat : arphibolite 60 20 7 l5 9
Epo II13 dms fa fosr;r
,a-----.
Eclat poli arphibolite 25 5 10 g
Epo I/l4 dans la fusgt
t s--------
C-,,,,,,--,,,-,L--,-,,,,,,,,, l ----------- i w..----------. . .

Fig. 35 : Tableau analytique du matkriel poli du site Epana 1.


156

4.7. Le site d'b'pona 2.

4.7.1, Situation

Le site d'Epona 2 a été découvert en 1989 lors des


prospections menées sur l'art rupestre par 0' 6' de latitude
sud et 11' 8' 47" de longitude est. C'est un vaste tertre
ensavane, adosse à la forêt qui domine a une altitude de 240 m
tout un système de moyennes collines dans un paysage
d'enclaves savanicoles.
Sur les surfaces d'une grande plage d'erosion ont été
decouverts de nombreux outils polis intacts ou cassés, une
fosse dépotoir qui se demarque par sa couleur plus foncée et
grisatre sur le sol argilo-sableux ocre-jaune et également,une
structure de pierres disposees en U qui émergeait du sol,

4.7.2. Fouille et description

La fosse depotoir a été fouillee integralement Par


tranches de dix centimétres. Ses dimensions sont de 80 cm pour
le grand axe, 70 cm pour le petft axe sur une profondeur de
50 cm. L'analyse de la coupe transversale (fig.361 révèle a
-30 cm un plateau elliptique creusé dans sa partie meridionale
d'un trou plus petit d'un 0 de 25 cm permettant d'atteindre la
profondeur de 50 cm.
La fouille a livre deux esquilles d'outils polis sur
amphibollte a -40 cm, une pierre à rainures et de nombreux
fragments de poterie.
Le remplissage était homogéne d'une couleur grisatre parsemé
de petits charbons de bois qui ont été prélevés pour une
mesure radiomktrique.
La datation radiochronologique a donne le résultat Glf
8742: 2850 +/- 90 BP calibrée a 1305-847 BC ce qui situe pour
cette rhgion de l'otoumbi, la présence de populations
néolithiques au debut du 1' Millénaire avant J-C.
157

Fig. 36 ; Epona 2 - Coupe schématique de la fosse.

4.7.3. Analyse céramique.

4,7.3.1. Répertoire morphologique


La fouille de cette fosse n'a fourni que trente neuf
tessons pour un poids total de 670 grammes, ce qui permet
cependant de distinguer une seule et unique forme de poterie,
la forme fermée:
- Les récipients composites fermes a courbe continue "
représentes par deux fragments d'encolure a bords rentrants
pour le5 pots bilobes et deux bords aux lévres cannelles pour
les pots évasés. (fig.37)
- Les récipients composites fermés h courbe discontinue
représentes par deux bordscarénés.
- La base des récipients est a courbure continue; l'assise
est décoree d'impressions de points ou de zig-zags. (fig.38)

4.'7,3.2 Repertoire decoratif


Les structures décoratives se distribuent sur la partie
haute depuis le bord jusqu'à la base et également sur
l'assise. Les décors de zigczags ont été réalisés a l'aide de
peigne utilises en bascule; le décor de chevrons ou en arêtes
de poisson, assez fréquent, a été fait par incision avec des
objets tranchants. OLL peut signaler la présence d'un decor par
58

. . . . . . . . .. ... .. . _.,
Z-mweJmv

\ C

\ D

0 2cm

Fig.37 : Epona 2 - Bords de bflobés (A 8 B), Bords ouverts (C & Dl


Bords de carénés (E & F).
159

Fig.38 : Epona 2 - Frapnts de panse et de base dkorés.


160

impression fait de petits cercles non ferabs exécutés à l'aide


d'un batonnet creux ou d'une tige de graminée (fig.38 >.

4.7.3.3.Considérations générales
Le dégraissant est minbral (quartz, mica.. > très
souvent grossier, les grains de sable étant très mal
tries. La couleur des tessons va. du jaune-gris au grisatre,
couleurs obtenues par des cuissons à l'air libre. La tranche
présente l'aspect "sandwich" typique de la cuisson rapide et
imparfaite.

4.7.4. Analyse du matériel lithique.

4.7,4,1. Matériel llthique poli,


A une profondeur de -40 cm, la fouille a fourni deux
fragments d'objet poli, des esquilles de tranchant sur
amphibolite Epo 2124 et Epo 2/25 (fig.39) en contact avec une
pierre a rainures sur paragneiss EPO 2/32 avec deux rainures
aux dimensions 125 x 50 x 37 mm et d'un poids de 260 g, Sur
les surfaces de la plage d'érosion des outils polis ont eté
ramassés dont 5 haches polies, 2 ciseaux polis, 19 éclats
d'outils polis et 4 talons dehaches (Fig.40 et 41).

,
0
,
,
/
/
,
,
I

I
I
l
I
I

0 __ 2cm

Fig.39 : Bpana 2 - Eclats polis trouvds dans la fosse.


161
--

Fig.40 : Epona 2 - Spbcimns polis r&coltBs sur la plage d*&oslon.


--------_------------------------------
f ---w----- ----_-__--------------------------

Oescription ilatiere Longueur Largeur Longueur du : Poids :


Epaisseur
Nutvérotation mm w tranchant
^-------------~------------..-----------_--_------~-----------..-------------_--------
Hache Epo 2/1 aaphibolite 100 : 54 20 55 140 g
--------------..------------..---------------------..-----------..-------------_-_------
Hache Epo 2/2 arphiboiite 99 : 56 14 14 : 112g
--------------.,“-----------~,----------- s------- --..-- ---- ----_,. -----_-------o--------
Hache Epo 213 arphibolite 162 : 66 23 64 : 370g
--------------_,----_________I__________- I-_-------..--_--------..------------- --w------
Hache Epo 2/4 aaphibolite 71 : 52 11 88 : 65g
(fragment)
--------------_-_---------__--_--------_---------..--_--------..----------------------
HacheEpo 2/5 arphibolite 58 : 57 12 72 : 75g
(fragaent)
--------------_------------__----------I---------~----------~.-------------_-------_
Hache cassée aaphlbolite 94 : 63 17 : 14sg
talon Epo 216
-_----_-----------L--------_-----------,.---_-_--_..-_-__-_----~-------------.------_-
Hache cas& arphrbol i te , 103 : 58 13 : 14og
talon Epo 217
------------_--_----___________________<.---------..-----------~----------------------
Hache cassée .arphibolite : 105 : 53 18 : 132g
talon Epo 218
--------------------___________________I.---------..-----------.~-------------._------_
Hache cassee :arphibolitc : 85 3 48 14 : 65g
talon Epo 2/9
---__---------------___________________I.---------.,----------~..---------------------.
Eclat Epo 2/10 aaphibolite : 91 ; 40 11 : 5og
de tranchant
---------------_------__----_--_--_----..--_------..-----------..-------------_-------I
Eclat Epo 2/11 :arphibolite : 80 1 34 9 : 4og
de tranchant
-_-----_-------_-----_-----------_-----,.--__-_---..-----------..----------------------
Eclat Epo 2/12 :arphibolrte : 77 , 21 7 : 1gg
de tranchant
------B--B----- ----------m-m I----------,.--__-----,.-----------,.------------- .-e--e--.
Eclat Epo 2113 :arphibolite : 56 40 , 6 : 2og
de tranchant
~-~~~~~~~---~--.--_--_1-_--_,.-_--------..---------~.-----------,.------------- --e--e--.
Eclat Epo 2/14 rrphibolite I 40 25 6 m $9
de tranchant
---------------r---------r--.r---,,----------..---------,.----~------..-----‘--------- -------.
Eclat Epo 2/15 arphibolite 56 25 8 5 - : 15g
de tranchant
w---B--m----m-- i --_----_-_--..----------..-------~-..-----------..---------------------.
Eclat Epo 2/lO !arphibolitr 60 35 I 7 - : 3og
de tranchant
---------------*------------ ---s---v-- --s--w---
lL;a;;a;: 17 /m phi bol i te 1 43 1 33’ ir-----i----:-----i::~~~

-------e- ------_--_-__---------- --_-_--__--_--_--_-----------------


163

Eclat Epo 2/18 ‘arphibolite 70 1 40 11


de tranchant
---m----------- i -------m-m--I ,--s-----m ,-s-s-----
Eclat Epo 2/19 arphibolite 55 46 9
de tranchant
,--------- 1 --v------ .---ss----m
Eclat Epo 2120 arphibolite 107 31 25
de tranchant
_---------_----~_----------- .--_------..--_------
Eclat Epo 2/21 arphibolite 56 16 15
de tranchant
_-_------------~------------ ,--------- --------- .---------.
Eclat Epo 2/22 arphibolite 52 26 7
de tranchant
i
,--------- m-m------ .------me-.
Eclat Epo 2/23 arphibolite 45
1
30 a
de tranchant
--------------- ---w--------
Eclat Epo 2/?4 arphibolite 6
de tranchant de la fosse
l .-..-----s-.

Eclat Epo 2/25 arphibolite 26 11 3

de tranchant de la fosse
--------_------~------------ .-------___-_-------
Eclat Epo 2126 arphibolite 65 ) 41 7
de tranchant
---------------_------------ .--w-w---- w---------.
Eclat Epo 2127 arphibolite 48 a
de tranchant
.-sBs-B--- .l ---s---m. m--------s, m------e----*
Eclat Epo 2/28 Iamphiboli te 79 ! 43 13
cortical
----_----_-----_----_______I _---------~I--__----.
Ciseau poli quar tzi te 57 : 25 13 15
Epo 2/29
-----------_----.------------ --s------. ,--------. ---------- ------------
Ciseau poli earphibolite 51 25 10 14
Epo 2130
---_-----------.,------------ s-B-s----- 4 s-s-----. ----------
Ciseau poli arphibolite 97 26 7
Epo 2/31 l
L------,-,-----A-----------.

Fig. 41. Tableau analytique du matériel poli du site Bpona 2.


164

4.7.5, Structure de pierres.

Sur ce tertre une petite structure de six pierres


enfouies verticalement et disposées en forme de U a et&
degagée. Ces petites dalles plates de paragneiss dont une
offre seize cupules sur ses deux faces, forment une sorte de
petit caveau comparable h celui décrit sur le site CS de
Ndjolé ( Pommeret 1965).
Les dimensions des six dalles de cette structure sont:
- dalle A : 400 x 300 x 25 mm
- dalle B : 350 x 180 x 92 mm (présence d'une alveole Creus&e>
- dalle C : 200 x 160 x 52 mm ( pierre a 7 cupules sur
la face est et 9 sur la face ouest)
- dalle D : 200 x 162 x 90 mm
- dalle E : 220 x 140 x 45 mm
- dalle F : 300 x 210 x 55 mm

0 Wm

Fig.42 : Epona 2 -Disposition des pierres de la structure.


(1) vue supbrieure (2) vue ant6rieure.

La fouille conduite jusqu'a 40 cm de profondeur n’a


révblb qu' un horizon argile-sableux completement sterile ,
Cette structure de pierres comme celles décrites par Pommeret
Q ' et& construite a partir d'une fosse creusee dont les
165

parois étaient tapissées de dalles plates et ensuite


recouvertes bien que leur signification nous échappe, elles
apparafssent actuellement comme spécifiques du stade
nkolithique de la moyenne vallée de 1'Ogooué

4.7.6. Espèces vé@tales.

La pr4sence d'élaïs guinkensis est attestée par quelques


fragnsznts de noix de palmes.
166

4.8. Le site d'okanda 1

4.8.1. Situation

C'est au cours de la mission de recherche de mars 1986


que fut découvert le gisement Okanda 1 ; il se situe sur la
cordillère schiste-quartzitique de l'okanda, a une altitude de
450 metres, par 0' 7' 40" de latitude sud et par 11' 35' 20"
de longitude est, C'est une bauge à buffles dont la position
stratégique permet d'observer au loin l'amont du fleuve avec
les grandes étendues de savanes 'de la dépression de la Lope et
La portion sinueuse de 1'Ogooué en aval. C'est le site de
crête par excellence qui permet une surveillance et une prise
d'informations a des kllom&tres de distance. Le passage des
buffles et le martellement de leurs sabots a cet endroit aide
par l'&rosion, a creuse l'horizon argilo-sableux révélant une
surface de prés de soixante mètres carres recouverte de
pierres dont des haches polies, des éclats, un fragment de
meule et deux pierres a cupules près des restes dt$ positif
d'une fosse dépotoir.

4.8.2. Fouille et description

La fosse dépotoir a été fouilléeet


un petit sondage
realise à une dizaine de metres dans le
nord sur un niveau de
charbons et de tessons de céramique. La fosse d'un diamètre
conservé de 70 cm avait une profondeur de 40 cm.
Elle contenait des tessons de céramique, une molette en grès
quartzite, un nucl4us en quartzite laiteux et deux éclats
tranchants en quartz laiteux dans un remplissage homogène de
charbons de bois.
La datation radiochronologique a donne le resultat: Lv 1513 :
3560 f 75 BP.
Le sondage effectue à une dizaine de mètres de la
fosse, dans le Nord à une profondeur de -30 cm a révele un
167

1
- .
..&
.q<;:. L- .d.-.....--“..-..“*’
.............-....
cc \

0 2cm

Fig.43 : Ohxxldal- Pragrents de bords, de panse d&xr&? et d'une base.


168

niveau de charbons de bois associés a des tessons de céramique


non décorés, de facture et de texture tres differentes de ceux
trouves dans la fosse; la mesure radiometrique a donné Gif
6909 : 2130 dz 60 BP.
Ces deux datations semblent prouver la perénnité de
l'occupation humaine de ce site sur près de 1500 ans.

4.8.3. Analyse céramique

4,8.3,1. Répertoire morphologique


La céramique de cette fosse (1005 g> est remarquable
d.ut)oikk dew%a conception des formes ; bords
biseautes avec redoublement de l'épaississement externe
(fig.43) avec un rebord qui surplombe la panse (fig.44).
C'est la première fois qu'une ceramique de ce genre est
découverte; on peut espérer la retrouver sur d'autres
gisements. Ces bords caractérisent des récipients composite de
forme fermée, sphkro'ide h courbure discontinue et pour
certains avec une assise annulaire a la base (fig.43 >.

4.8.3.2. Répertoire décoratif


L'état de conservation très alter& des tessons n' a
laissé subsister les decors que sur 460 g de tessons du total
récolté.
- Les décors par incisions sont représentés par des lignes
obliques, parallales et quadrillées, souvent disposées entre
deux lignes cannelles.
- Les décors par impression ont et& réalisés soit au
bâtonnet pour les lignes cannelées et les petits alveoles
ovales disposés en V ouvert sans pointe, soit au peigne (serie
de lignes de trois trous en parallele) et au peigne pivotant
pour les lignes en zigzag. (Oslisly 1986)

4.8,3.3 Considérations génerales


Le dégraissant est minéral, fait de grains grossiers de
quartz de feldspath et quelques micas avec un 0 de 3 mm.
-. ce - --.-- -_ _
__---- _ -- - - .c----
e
AZ7

2cm
*-

Fig.44 : Okanda 1 - Fragment de bord d'un récipient sphéroïde.


~.
170

La couleur des tessons est rougeatre sauf pour le


tesson de panse qui a une couleur noirbtre. Le coeur de la
tranche est toujours plus foncé que les faces, attestant ainsi
une mauvaise cuisson YUL explique CLE& le caractère friable des
tessons dont la pâte se dkeagrège facilement sous la pression
des doigts. La face interne des bords presente un lustrage
probablement executé a l'aide d'un galet.

4.8.4. Analyse du matériel lithique

4.8,4,1 Matériel non poli


Dans le remplissage de la fosse ont et& découverts:
+ un nucl&us en quartzite laiteux d'un poids de 350 g
+ des eclats de debitage sur quartzite grise dont deux
offrent une ar&te tranchante emoussee.
* une molette (fig.45) en grés quartzite blanch%tre au
contour emous.se par ecrasement.
Prés de la fosse gisaient un fragment de meule et deux pierres
à cupules.

0 2cm

Fig.45 : Qkanda 1 - Molette


171

4.8.4.2 Materiel poli


Trois haches polies en amphibolite ont egalement été
ramassees a proximité de la fosse;
* une hache de forme triangulaire avec un petit talon aux
dimensions de 109 x 50 x 21 mm pesant 147 g
* une hache a bords parallèles et talon droit sur plaquette
d'un poids de 55 g et de dimensions 94 x 53 x 7 mm.
+ une hache a bords parallèles et talon droit presentant un
polissage envahissant, pesant 85g et mesurant 65 x 49 x 17 mm,

4.8.5.Discussion.

Deux mesures radiochronologiques ont Bté réalisees à


une dizaine de mètres l'une de l'autre:
- Dans la fosse depotoir, la Premiere mesure a donne Lv
1513: 3560 f 75 BP fixant un stade néolithique vers 1600 BC
avec une ceramique actuellement unique en son genre et
inconnue sur les autres sites néolithiques de la region.
- L'autre mesure plus récente, Gif 6909 : 2130 f 60 BP
provient d'un petit sondage h -30 cm dans un niveau à
céramique non decorée mais aux profils tout a fait différents
de ceux provenant de la fosse; la forme des tessons et la
datation suggèrent plutôt de les rattacher au groupe ceramique
Okanda, bien representé dans la zone et à proximit& sur le
site de l'âge du fer Okanda 2 des le III' siècle avant J,C.
172

4.9. Le site de Lapé 12

4.9.1.Situation

Sur l'une des collines surplombant la piste sud de la


réserve de faune de la Lapé non loin de la base des chercheurs
du C.I,R,M.F, une plage d'eroslon présente sur sa surface un
vaste atelier de débitage Incluant de petites pièces
blfaciales et armatures mais egalement un positif de fosse
dépotoir. Lope 12 se situe à une altitude de 295 m par 0" 12'
30" de latitude Sud et 11' 35' 40" de longitude Est dans une
mosaïque de forgt-savane,

4.9.2. Fouille et description

Lafosse de forme elliptique avait les dimensions


suivantes; 80 cm pour le grand axe, 60 cm pour le petit axe
sur une profondeur de 58 cm. La fouille s'est effectuée par
tranche de dix centimètres dans un remplissage homogène de
cendres et de charbons de bois. C'est vers - 40 cm qu'ont éte
découverts des tessons de c&ramique typique du stade
néolithique assocfbs h un éclat d'avivage de hache polie.
La datation des charbons de bois prélevés h une profondeur de
50 cm a donne Gif 7525: 2280 +/-80 BP calibree à 540-180 BC.

4.9.3. Analyse c&amique

4.9.3.1. Répertoire morphologique


Le poids total des 21 tessons récoltes est de 980 g
dont un grand tesson de 430 g qui presente un profil complet
d'un vase bilobk (fig.46,. L'analyse céramique des profils
permet de définir au moins une famille de recipients;
* les récipients composites à courbure continue et a bords
rentrants de forme bilobée. On peut distinguer la trâce de
0

Fig.46 : Lapé 12 - Grand fragment décoré d'un récipient t>iloM.


0 2cm
t

Fig. 47 : Lape 12 - Tessons de panse, de base et d’ un bord


bilobé avec quatre tr&zes de trous de suspension
17.5

trous de suspension sur le vase bilobé (fig.461 et sur le


fragment de bord (fig.471, La base des récipients est plane.

4.9.3.2. Repertoire décoratif


L'analyse des structures décoratives permet de
distinguer deux genres de décors;
- les motifs incises a l'aide d'instruments tranchants peut-
être des tranchants de hache polie
- les motifs imprimes au batonnet pour réaliser d'une part
les lignes cannelées qui separent les registres et d'autre
part, les ponctuations que l'on trouve sur la base et sur la
partie inférieure des panses. Le peigne est également utilish
en bascule pour créer des décors en zig-zag (fig.48>,
sur l'unique profil de vase, les structures décoratives
s'agencent sur la partie superieure de la panse en laissant
libre la partie mediane pour réapparaître vers la base. Un
fragment de base montre un décor de cinq lignes cannelées qui
se rejoignent pour former un triangle au contact de l'assise.

4.9,3,3. Considérations génerales


Les pates sont grossieres avec un dégraissant minera1
de grains de quartz mal calibres. La cuisson a l'air libre a.
laisse son empreinte de plusieurs couleurs sur les tessons qui
sont dans l'ensemble marron gris. La face interne des
recipients de couleur grisatre montre la trace d'un lissage.

4.9.4. Analyse du aat4riel lithlque.

La fouille a fourni trois éclats informes de quartzite


et une esquille d'un tranchant de hache polie (5Ox37x7mm) a
40 cm de profondeur.
A proximite de la fosse, sur la surface d'érosion
gisait une pièce bifaciale sur galet de quartzite grisatre à
l'extrémité polie pesant 313 g et mesurant 107 x 63 x 42 mm.

La fosse de Lope 12 appartient donc/au/stade neolithique,


176

Fig.4a : topé 12 - Tessons de panse clikmrés au peigne pivotant


177
--

4.10 Le site de Xakogué

4.10.1. Situation

Les prospections d'art rupestre sur les affleurements


rocheux étendues au système collinaire dominant l'offoué, ont
permis la decouverte de ce gisement. Il est situé au sommet
d'une colline ensavanee, a une altitude de 260 mètres, par 0'
8' 52" de latitude sud et 11' 44' 45" de longitude est,

4.10.2 Fouille et description

A cet endroit l'érosion révélait les restes d'un cul de


fosse d'une quinzaine de centimètres amalgamant quelques)
tessons et deux artéfacts polis. La pauvreté en charbons de
bois et la faible épaisseur du remplissage n'ont pas permis de:
mesure radlo&trlque.

4.10.3. Analyse charnique

.4*10.3.1. Répertoire morphologique


Le sondage a fourni cinq tessons d'un poids de 140 g
dont quatre decores.

4910.3.2. Repertoire decoratif


Quatre tessons prkentent des décors (fig.491 de
ponctuations au batonnet comme ceux décrits sur le site de
Lope 12; la proximite des deux sites, les structures
décoratives semblables et le même état de conservation des
tessons permettent de rattacher dans le temps le site de
Makogue 1 au site de Lope 12 dat8 de 2280 +/-80 BP.

4.10.3.3 Considérations générales


178

0 2cm

Fig.49 : Elkogu6 - FragJlents de panse dbcorés de ponctuations.


179

Les tessons sont difficilement rayables a l'ongle ce


' qui eat un Si$ke de bonne cuisson et leur couleur va du
marron gris au rougeatre.
La face interne de ces tessons présente également des traces
de lissage

4.10.4. Analyse du matkriel lithlque

Des restes de ce cul de fosse emergealent deux objets


~011s sur amphibolite (flg.50):
- une hermlnette au tranchant dissymétrique écrase et en
partie repoll ulterieurement, au talon tronque, pesant 125 g
et aux dimensions de 60 x 60 x 1'3 mm.
- un long fragment vertical d'hache dont le tranchant
symetrique présente deux petites ëbréchures d'un poids de 80 g
et mesurant 80 x :37 x 14 mm. 8

0 2cm

Fig.50 : lkkogu6 - Eclat de hache et heminette polies.


180

4.11. Conclusions.

4.11.1. Contexte spatio-temporel.

Dans la moyenne vallée de 1’ Ogooué, 1e stade neoli thiqoe e .st


actuellement reconnu sur huit gisements a fosse dépotoir
IMiS également cerne par six mesures radiocarbones. Il se
caractérise par un matériel céramique typique, d'une grande
homogénéité dans les formes et décors, en étroite association
avec de nombreux outils polis. Les gisements ont tous &te
découverts sur des sommets collinaires proches du fleuve,
position qui permet un point de vue dominant dans un contexte
aéré et ventilé. Les sites de la partie occidentale, près de
la localité de Ndjole, se trouvent en forêt sempervirente
contrairement aux autres disposes dans un paysage avenant
d'enclaves savanicales ; une distance de plus de 110 km
sépare Ndjolé de Makogue, le plus oriental des sites.(fig.53),
Les six mesures radiochronologiques s'echelonnent de
1600 BC aux premiers siècles avant notre ère:
* la plus ancienne date Lv 1513 fixe un stade néolithique au
II" millénaire avant J.C, caractérisé par des céramiques aux
formes sphéroides surmontées par des rebords ou des bords
biseautes et cannelés avec redoublement de l'épaississement
externe. Actuellement cette céramique est unique en son genre
et représente donc. le stade le plus ancien du néolithique dans
cette région.
* Les cinq autres nmsures radiocarbones s'échelonnent depuis
le 1' millénaire BC jusqu'au début de notre ère avec
l'apparition d'une céramique définie Par des formes
identiques et reconnue sur sept sites : la date la plus
récente Gif 8139 est sujette à discussion mais sachant que la
partie supérieure du remplissage de la fosse dépotoir a subi
une ablation mecanique due h un èngin forestier,on peut
penser que les charbons de bois prelevés ont été
vraisemblablement contaminés et de ce fait la date a pu Btre
181

2000 _
-
-
-
- Ql
1500 _ -
-
-
-
-
1000 _ -
-
-

_lI
-
-
500 _ -
- 3 4
Bc - 5
-
t -
-O- 6
& -
i

1. Okanda 1 : Lv 1513: 3560 f 75 BP Cal.-2124 -1730


2. Bpona 2: Gif 8742: 2850 f 90 BP Cal.-1305 -847
3. Otoumbi 13 : Arc 530: 2390 f 65 BP Cal. -756 -386
4. Bdjolé Pk 5 : Lv 1515: 2370 i 55 BP Cal. -749 -380
5. Lapé 12 : Gif 7525: 2280 f 80 BP Cal. -720 -3.43
6. fjpo- 1 : Gif 8139: 1935 f 40 BP Cal. -31 +139

Fig.51 : Histograure des datations radiachronologiques du


stade néolithique de la myenne vallée de 1'Ogwué
182

rajeunie. L'histogramme (flg.51) montre que les quatre dates


centrales se distribuent dans le temps et pour trols se
recoupent parfaitement. Gif 8742 calibrée à 1305 - 847 BC
reprkente la date la plus ancienne de ce contexte soclo-
culturel qui va s'épanouir du VIII' (Arc 530) au V" siècle
CLv 1515) et s'achèvera vraisemblablement au IV' siècle BC
(Glf 7525) à l'arrivée d'un important mouvement migratoire de
nouvelles populations, les métallurgistes Bantous.

4.11.2. Formes et d&cors du matériel céramique.

Exception faite de la ceramique particulière du site


Okanda 1, l'analyse céramique des sept autres sites révèle une
profonde unité dans les repertolres morphologiques et
décoratifs.
* L'analyse céramique des 457 tessons du site de référence
Otoumbl 13 permet de distinguer ;
les récipients simples à lèvres éversées (15 %>
- les recipients composites à courbure continue; les pots
bllobés (27 X) .
les reclplents composites à cow-bure discontinue; les pots
carénes (57 %>. La forme carence en est la plus réprésentatlve
présente depuis Ndjolé jusqu'h Lope; elle peut êtr,e considérée
comme le marqueur culturel des céramiques néolithiques de la
moyenne vallée de 1'Ogooue.
On remarque aussi la présence d'une part de trous de
suspension sur les pots bllob&s, aménagements qui améliorent
le versement et d'autre part, la presence d'anses diamétrales
sur certains pots qui facilitent leur préhension. Les potiers
néolithiques probablement soucieux de leur confort,
apparaissent effectivement comme les créateurs de ces moyens
de prehenslon et cela bien avant l'arrivee des potiers de
1'Age du fer.
+ Les décors s'agencent depuis la lèvre jusqu'a la base, ne
délaissant ou ne privilégiant aucune zone distincte. Il semble
que les structures décoratives les plus complexes et les plus
183

riches soient positionnées sur la partie supérieure des


récipients. Afin de façonner et de diversifier ces nombreux
decors, le5 potiers néolithiques ont utilisé des procédés
classiques:
- l'impression avec le bâtonnet afin de ponctuer, tracer les
lignes cannelees pour séparer les registres et le peigne à
dents multiples Pour a realiser les lignes de points
disposees en parallèle ou alors en bascule pivotante pour les
nombreux motifs en zig zag, Ces motifs au peigne pivotant sont
aussi les marqueurs de diffbrenciation des cgramiques decorées
entre le stade néolithique et l'âge du fer dans la region.
- l'incision avec les nombreuses formes de chevrons ou aretes
de poisson faites a l'aide d'instruments tranchants, peut-être
avec le tranchant de ciseaux polis ou celui des nombreux
éclats tranchants provenant de haches polies cassées,
L'analyse comparative de la ceramique entre les deux
sites d'Epona montre des structures decoratives sur des pots
car-en& plus appliquees, plus fines et plus élaborées sur
Epana 1 et que l'on rapprocherait plus facilement de celles,
aussi riches, du site d'otoumbi 13, sur l'autre rive du
fleuve. Cette analyse conforte l'hypothèse d'un rajeunissement
de la date Gif 8139 : 1935 f 40 BP.

4.11.3.Consld~rations géndbrales.

Le degraissant est surtout minéral avec des grains de


quartzite et des paillettes de mica, mal triés (0 jusqul a 4
mm>; dans la zone d'Epona, l'argile est beaucoup plus micacée,
phénomène résultant de la decomposition des gneiss du dôme
gnelssique de 1'Abamle qui domine la rive gauche de 1'Ogooué.
L'operatlon de façonnage etait effectuee a partir d'un
montage aux colombins assembles par boudins superposés, puis
le tournage était réalise de manière trés particuliére; le
tour n'existant pas, le potier déposait la poterie
ébauchée sur une dalle rocheuse plane mouillée, imprimait avec
une main un mouvemnt circulaire rapide et de l'autre,
184

ZONES HACHES HERMINETTES CISEAUX ECLATS

Ndjo10 5 1 8 1

Otoumbi 13 1 6 13

Junkville 2 2

Epona 15 4 6 28

Boudaye 9 1 2

Ayem '6 2

Okanda 12 4 3

AU 19 1 31 2

Lope 9 3 1 3

Obaka 7 5 3 6

Kbama 4 1

TOTAL 101 21 62 55

% 42,2 % 8,8 % 25,9 % 23,l %

Fig.52 : Tableau des 239 objets polis ramss& en surface et


en fouille dans la myenne vallée de l'Opciu6
( Travaux de recherches SPPG et PALBCGAB 1
18.5
I

affinait tout en donnant la forme finale. Cette technique


existe encore actuellement dans la région du Bas-Congo.
L'analyse comparative sur la texture des tessons
provenant d'otoumbi 13, Epona 1, P.K.5 de Ndjolé et Lopé 12
démontre une meilleure maetrise des potiers de la cuisson des
poteries, vraisemblablement une cuisson en tas a l'air libre.
Elle est definie par la presence d'une zone centrale grise
entre deux zones beige ou ocre que l'on trouve sur la cassure
des tessons, signe également d'une oxydation incomplète.
La présence de cette céramique sur sept sites dans une
region s'etendant sur plus de cent kilomètres de part et
d'autre du fleuve, le parfait recoupement des datations
permettent de definir une nouvelle tradition céramique, le
groupe EPONA, groupe "endogène" d'un néolithique régional
défini par son marqueur typologique, le recipient caréné,

4.11.4. Etude du nmtériel llthique.

Le materiel lithique comprenant des outils polis; des


pierres à rainures, des meules, molettes, pilons et pierres à
cupules, est trés caracteristique d'un stade néolithique. Ces
artéfacts ont @té retrouvés en fouille mais également sur les
plages d'&rosion naturelles des sommets collinaires. Dans
cette région , prés de 240 objets polis (fig.521 ont été
découverts, recensés et classes en quatre groupes:
+ les haches ou hachettes polies définies par un tranchant
toujours symetrique représentent 42,2 % .
+ les hermlnettes dont le tranchant est toujours
dissymétrique sont présentes pour 8,8 % .
* Les ciseaux, de petites pieces de forme plus ou moins
allongée et à bords parall&les représentent 25,Q % .
* Les éclats par leur grand nombre egalement réutilisés
pour certains comme des instruments tranchants, sont présents
pour 23,2 % du total.
L'analyse de l'outillage poli serait incomplète si on
ne mentionnait pas les dix petites piéces bifaciales, plus ou
186

moins allongées et a bords plus ou moins parallèles, taillées


sur des quartzites, dont les extr&nités distales présentent
un polissage partiel. Ces artefacts relevant de l'age de la
pierre récent sont peu nombreux, tous élaborés sur des roches
dures se pretant mal au polissage et il est vrafsemblable que
leur fabrication d dÛ être rapidement abandonnée quand ces
mêmes tailleurs ont découvert de nouvelles roches plus tendres
et plus faciles a polir telles que les amphibolites, Cette
hypothése conforterait l'idee d'un développement dans cette
région, d'un stade Néolithique ancien sur un substrat culturel
de L'Age de la pierre récent.
Afin d'affûter ou de réaffûter le tranchant poli les
néolithiques utilisaient des meules portatives comme celle
d'otoumbi 13 ou des surfaces rocheuses proches d'un point
d'eau comme a Mitendi; c'est un gros bloc de grès avec sept
alvéoles oblongues de polissage qui gît sur un affleurement
rocheux <grés arkosique de la sarie FA du Francevilllen)
presentant lui aussi quatre alveoles de polissage taraudes a
sa surface.
Cet outillage poli a éte élaboré en grande majorité
sur des plaquettes d'amphibolites de texture fine a très fine
(80,3 72) IlEliS également sur des quartzltes jaspoïdes de
couleur laiteuse <6,2 %>, sur des grès moyens ocre h rouille
de la serie FE du Francevllllen de Booue (5,4 %I, sur des
dolérites provenant du dyke du Mont Mikongo cl,2 X>, sur des
pélites de la regfon de Booué Cl,6 %> et dans la région
d'Epona sur des paragneiss <1,6 %>, Les néolithiques ont mis
b profit les gîtes d'amphibolites fines qui affleurent sur
plusieurs endroits de la moyenne vallée de 1'Ogooue (fig.53);
- la premlhre zone d'affleurement se situe dans les niveaux
03v de la s4rie de l'Ogoau6 (cf.cadre geologique) sur le
pourtour du dôme gnelsslque de l'Abami& où les amphibolites
sont verdatres à grain fin et frequentes de part et d'autre du
dôme, en ni veaux décimétriques d pluridécamétriques. Un
affleurement au Nord-Est du dôme est également visible près de
la gare de Bissouna sur la rive gauche du fleuve Ogooue.
187

AA mphibolits

5Okm

Fig.53 :Gîtes h amphibolite de la myenne valMe de


l'ogoou6 et position des sites du stads nbolithlque
(1) Idjolé Pk5 (2) 1d.lo1e cs
(3) otoumbi 13 (4) Hpona 1
(5) Epcnm 2 (61 Okanda 1
(7) Lapé 12 (8) IkbguB
188

- la deuxième zone d'affleurement se situe en paysage de


savanes dans la dépression de la Lopé tout près du fleuve. Les
amphibolltes y sont fréquentes en niveaux métriques concordant
sur la foliatlon du socle de la Lopé, sur les bordures est
(Monts Makouele) et ouest (a la base du ‘Mont Brazza) du socle.
On peut les observer 8ur les coupes du transgabonais
intercalées dans les granodiorites prés de la carrière de
Boleko, sur la rive droite du fleuve pres de l'ancien aéroport
de Miélé et plus a l'est dans le socle de Booué-Koumaméyong au
pied du Mont du Casque et sur la rivière Nké. En raison de son
métamorphisme marque, cette roche semble être originaire du
socle archéen et résulter de la transformation d'anciens
gabbros.
La zone d' affleurement de la Lope située dans un paysage de
savanes a dû être pour les populations néolithiques un grand
centre d'extraction et de diffusion; des haches polies sur
[plaquettes d'amphibolit>( fines ) ont été retrouvées à plus de
deux centskilomètres de là (Libreville, Lac GO~&... >.
A cette époque les néolithiques commençaient a diffuser
leurs produits socio-culturels et à se deplacer suivant un
cheminement particulier h la région, le long des lignes de
crêtes. Ce cheminement, sur lequel se calquent quasiment le
réseau routier national et les nombreuses pistes forestières,
a révélé lors des prospections de nombreux outils polis,
11 s'avère en effet qu'il est beaucoup plus aisé de
marcher et d'evoluer sur les crêtes, la forêt y est plus
claire, la vision porte plus loin ce qui permet de meilleurs
reperes; au contraire les berges et les rives de fleuves ou de
rivières sont difficiles d'acch et barrées par l'entrelacs
d'une végGta&ion luxuriante de lianes et de fourres
inextricables.
189

Cette période voit l'apparition d'un nouvel outil, la


pierre a rainure5, de forme allongée a bords plus ou moins
parallèles, élaboree sur des grès quartzite ou des paragneiss,
qui présente d'une à quatre rainures de section en U,
recticurvllignes parfois larges et évasées C5 a 6 mm>,
Un exemplaire spécial (Y.Pommeret 1964) a huit rainures et de
forme ovalaire suggèrerait une utilisation comme toupin pour
torsader les cordes végétales, Excepte ce cas particulier, la
pierre a rainure est un outil affûtoir dont la section des
rainures étzi.t utilisée pour aiguiser des objets' fins, plus ou
moins longs probablement en os ou en Ivoire.
Si la section des rainures avait été angulaire, l'hypothèse de
l'affûtage du tranchant des haches polies aurait éte envisagée
mais ce n'est pas le cas. Les alveoles oblongs des pollssoirs
(Mitendi) ou des meules portatives (Otoumbi 13) sont be,aucoup
plu5 appropriés, Les quinze pierres a rainures décou'vertes
sont toujours associées à des outils polis et uniquement sur
les sites définis comme néolithiques, ce qui nous amène a les
'2
considérer comme spécifiques de cette période.
A ce stade apparaît egalement la pierre à cupules dont
l'utilisation va s'épanouir a 1'Age du fer. La fouille de la
fosse d'Otoumb1 13 a fourni les premiers exemplaires dates et
associes à de la ceramique néolithique (fig.21 et 22). La
fonction majeure de cet objet n'a pas encore été exactement
définie bien que plusieurs hypothèses soient avancées
(fig.54);
+ les cupules serviraient de receptacle pour poser des noix
ou noisettes afin de les casser plus facilement et c'est
encore ['usage damcertains villages actuels.
* certaines cupules presentent sur leurs parois des traces
de crémation ce qui prouverait une certaine maîtrise du feu
par la technique de friction /rotation h l'aide d'un batonnet.
* les cupules auraient egalement pu servir de réceptacles a
des colorants ou pigments lors de céremonies Initiatiques.
190

2cm
O-

,
/
Fig.54 : Exemplaires de pierres B cupules: (A) Otoumbi 2. (B) Okanda 2.
191

+ Certaines pierres montrent dix cupules disposées en deux


rangées parallèles comme le jeu de 1'Akwelé très répandu en
Afrique Centrale, Auraient-elles une fonction ludique ?
Avec un diamétre interne oscillant entre 15 mm et 130 mm, ces
pierres à cupules se multiplient de maniére significative h
L'age du fer. La grande majorité de ces pierres a cupules a
été élaborée sur de petites dalles de micaschiste
transportables mais certaines cupules ont et4 creusées sur des
rochers de quartzite dans la zone de Kongo Bo"mba
ainsi que dans les grès quartzite du francevillien sur les
Monts Kakoudlé.

4.11.5. Diffusion et notion d'espace-savane.

Le PaYsage végétal dans lequel ont évol"é ces


populations vers 3000-2500. BP devait être semblable a
l'actuel, c'est a dire constitué de savanes et de for@ts-
galeries. En effet cette hypothèse semble se confirmer d'une
part par la présence d'une vertebre de gulb harnache
découverte en fosse sur le site d'Otoumb1 13, antilope dont
l'habitat se situe dans un milieu ouvert d' éclaircies de
forêt-galeries et de savanes arborées et d'autre part, par la
contemporanéité de ce stade néolithique
avec la pejoration climatique du Kibangien B.
En définitive, il apparaît qu'à partir d'un substrat
culturel de 1'Age de la pierre recent la moyenne vallée de
1'Ogooue ait connu le développement d'un neolithique ancien,
confirn& des le II' mfllenaire BC sur la région de I'Okanda. A
partir de ca. 1000 BC un néolithique plus évolue s'épanouit
dans la région Otoumbl/ Epona et dans la dépression de la Lope
pour s'éteindre et disparaître vers 400/300 BC a l'arrivee
des populations porteuses de5 nouvellestechnologies du. fer.
Ce schema d'évolution peut etre également transposé sur
le littoral dans la région de Libreville, avec l'apparition de
la céramique associée à de petites pierres taillées sur Silex
aux V',IV' et III' millénaire BC dans un contexte de 1'Age de
192

la pierre récent (Peyrot et al. 19901. Au cours du II'


millénaire EC, un néolithique ancien va s'epanouir sur le site
de la riviére Rogolié (Peyrot 8r Oslisly 1987). Vers 500- 100
BG un stade néolithique récent se développe sur la rive
droite de l'estuaire avec le site d'Okala (Clist 1988) et
disparait aux prt-mices de l'ère chrétienne avec l'avènement de
la métallurgie.
Ces deux régions séparées par près de 250 km paraîssent
avoir le même sch6ma directeur d'évolution,+!& d'un stade
néolithique qui s'installe sur un substrat de l'age de la
pierre récent et s'épanouit pendant deux millénaires, avec
peut-être des contacts culturels reciproques, Ce stade est
ensuite supplanté par l'age du fer, plus rapidement dans la
moyenne vallée de. 1'0gaoué vers 500 BC que sur le littoral
seulement aux debuts de l'ère chrétienne.
Par comparaison avec des vestiges similaires découverts
près de Yaoundé, la phase récente de ce stade néolithique
correspond à l'apparition sur le littoral et dans le Gabon
central de populations venant du Sud-Cameroun par le nord
suivant deux cheminements différents (fig,55>:
* le premier aboutit sur les côtes de la Guinee Equatoriale
et diffuse le long du littoral pour atteindre l'estuaire du
Gabon en s'etablissant h Okala (Clist 1990).
+ le second se réalise dans l'hinterland suivant les
lignes de crêtes qui depuis le Sud-Cameroun se disposent dans
un axe nord-sud, permettant (Oslisly 1986) h ces populations
d'atteindre directement les zones d'Otoumbi/Epona et Lopé
dans la moyenne vallée de 1'Ogooué et de s'installer dans un
contexte avenant de savanes .
La notion d'espace ouvert ou "espace-savane" est
primordiale pour la compréhension des migrations humaines au
travers de la grande for&t equatorlale. les savanes qui la
parsément sont relativement nombreuses, disposées en chapelets
sur le littoral et sous forme d'enclaves dans le centre du
Pays' Les populations préhistoriques ont utilise cet "espace-
savane" pour s'y établir mals egalement comme etape pendant
193
c

SUD CAMEROUN

mj_ Savane
-W-C . Voie néolithique littorale
- - - Voie néolithique interne
>$<C- Echanges néolithiques VO-

+ + + -$c$aon des métallurgistes


100 km Aire des savanes d’OKANDA
n- et OTOUMBI b

Fig.55 : Migrations des populations nbolithiques et des &tallurgistes


depuis le Sud-mmun en provenance des l gra~fieldr;~<Jigeria-~roun)
194

leur migration. On peut penser que ces populations sans


doute originaires des savanes camerounaises, ont preféré
s'établir dans les savanes que dans la grande foret,
Cela expliquerait la concentration des vestiges dans les
savanes et leur plus grande rarete en forêt. Si ces savanes
sont à l'heure actuelle considérées comme des *savanes
paleoclimatiques, c'est par des feux de brousse que,depuis des
millénaires,l'homme les a maintenues face au front végétal de
la grande sylve, empechant par la-même leur phagocytose.
. d

ISBN : P-7099-1 138-8


Editions de I’ORSTOM
72, route d’Aulnay
93143 BONDY Cedex
TDM
TRAVAUXEFDOCUMENTS
MICROFICHÉS

PRÉHISTOIRE
DE LA MOYENNE VALLÉE
” DE L’OGOOUÉ
(GAEiON)
Tome II

Richard OSLISLY
UNIVERSJTË PARIS 1
Panthéon-Sorbonne

UFR 03 Art et Archéologie

PRÉHISTOIREDE LA MOYENNE _
VALLÉE DE L’OGOOUÉ (GABON)

THÈSEDE DOCTORAT
(Arrêté du 5 juillet 1984)

présentée par M. Richard OSLISL Y


sous la direction de M. Roger de BAYLE des HERMENS

Paris, 1992
TDM96
Editions de I’ORSTOM
L’INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE
POUR LE DÉVELOPPEMENT EN COOPÉRATION

Collection ;
Travaux et Documents Microédités
PARIS 1993

ISBN : 2-7099-I 138-8

0 ORSTOM

I <<La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2

3
<cet 3 de l’article 41, d’une part, que les ((copies ou reproductions
« strictement réservées à l’usage privé du copiste et non des-
<< tinées à une utilisation collecüve~~ et, d’autre part, que les
<< analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et
« d’illustration, <<toute représentation ou reproduction intégrale,
<( ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses
<<ayants droit ou ayants cause, est illicite,, (alinéa1 er de l’article 40).

’ <<Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé


<<que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par
<<les articles 425 et suivants du Code pénal.-
UNIVERSITÉ PARIS 1
Panthéon-Sorbonne
UFR 03 Art et Archéologie

PRÉHISTOIREDE LA MOYENNE
VALLÉE DE L~OGOOUÉ ‘(GABON)

THÈSE
DEDOCTORAT
(Arrêté du 5 juillet 1984)

soutenue le 23 AVRIL 1992

prkntée par M. Richard OSLISLY

Directeur de recherche
M, Roger de RAYLE des HERMENS

MEMBRES DU JURY
M. Rager de BAYLE des HERMENS
M. José GARANGER
M. Jean MALW
M. Jean-Claude MISKOVSKY

Paris, 1992
195
œ-

LES AGES DU FER


196
e

5. L‘AGE DU FER ,

5.1. Origines de la mhtallurgie en Afrique au sud du Sahara,

Dans certaines regions du continent africain, le


travail du cuivre a précedé celui du fer. Ainsi un stade
ancien de la métallurgie du cuivre est;-i\ attesté dans la vallée
du Nil et dans les zones saharo-sahéliennes, regions pourvues
de ce minerai h l'état natif. En Egypte prédynastique la fonte
du cuivre semble bien maitrls&e vers 3600 BC ainsi qu'a partir
du III' millenaire BC en Nubie.
Elle est egalement presente au Niger dans la région d'bgadés
(Grébenart 1988) des le III' millénaire avant JC. avec une
perlode florissante dénommée Cuivre II au cours du I'
millenaire BC, stade contemporain également dkcrit en
Mauritanie dans la région d'AkJoujt.
En Afrique, le fer est connu des le VII' siècle avant
J.C en Egypte provenant d'Assyrie mais la mÉ?tallurgle de L'Age
ancien du fer, antérieure h notre ere, est rare en Afrique
sud-saharienne. Trois centres importants sont actuellement
connus:
+ le premier au Niger près d'Agad&s, le long de la falaise
de Tigidit et dans le massif de Termit date de 2628 2 120 BP
soit 1030 a 580 avant JC. (Quechon â Roset 1974)
+ le deuxiéme se situe au Nigeria sur le plateau de Jos où
La fabrication du fer antérieurement a l'ére chretienne est
liée à la Cfvilfsation de NO~, bien connue h Taruga où des
bas fourneaux ont ete dates par dix mesures radiom&triques
dont quatre se situent dans une fourchette de temps cal 850-
400 BC ( Calvocoressi â David 1979 ).
+ le troisieme en Afrique inter-lacustre est reconnu des la
fin du IL' millenaire avant notre ère : des datations
anciennes se rapportent aux sites de Gasiza c.685 BC au Rwanda'
et de Mirama III c-530 BC, Mubuga V c,1210 BC, Rwiyange
c.1230 BC au Burundi (Van Grunderbeek & al, 1983).
En revanche la m&tallurgie du fer en Afrique Centrale
forestière, precède les autres métaux; elle est attestee dans
la zone forestiere du plateau du sud-Cameroun (région de
Yaoundé) h partir des VI'-V' siècles avant notre ère (Essomba
1989>, a partir de ca. 530 BC au Gabon dans la moyenne vallee
de 1'Ogooué (Oslisly 8~ Peyrot 1988)) et des, les III'-II'
siecles avant notre ère (Denbow 1990) sur la façade maritime
du Congo.
Cette véritable explosion et rapide diffusion des
cultures, qui n'exclue c pas pour autant l'existence de foyers
autochtones, estàrattacher à l'expansion des populations
métallurgistes bantoues,

5.2. La PBtallurgie du fer: gbn&ralltBs.

La mdtallurgie est l'ensemble des opérations plus ou


moins complexes qui permettent d'obtenir un métal h partir de
son minerai. C'est avec un certain retard que les hommes de
l'âge du fer en Afrfque forestiere ont réussi à maîtriser
cette technologie et surtout à passer directement de la
pierre polie au fer sans avoir connu ni le bronze ni le
cuivre.
Il leur a donc et4 difficile de résoudre le problème
de la chaleur afin d'obtenir des temperatures de 1100' d 1200'
nécessaires a la reduction des minerais ferreux. C'est gràce h
la maitrlse du feu acquise Par les potiers depuis le
Néolithique que la fabrication des m&taux a vu le jour dans
des reglons Bquatorlales riches en minerais ferreux.
Dans la fonte du fer trois G!léments fondamentaux
entrent en jeu -le minerai, le combustible, l'air- cléments
qui en fonction des quantites de carbone combinees avec le
métal au cours des opérations, permettent d'obtenir trois
categories de produits, le fer, la fonte et l'acier.

5.2.1. Les techniques de la fabrication.


198
w-

Les minerais de fer les plus fréquents en Afrique


Centrale sont; la magnktlte ( Fe3 04 ) contenant jusqu'à 72%
de fer et l'hématite (Fe2 03) qui abondent dans les formations
lateritiques, La deuxième étape après l'extraction, consiste
au concassage et au broyage des morceaux de minerai pour les
entreposer dans les bas fourneaux.
De grandes quantites de charbons de bois étaient
nécessaires pour alimenter ces bas fourneaux et les analyses
anthracologiques montrent que les fondeurs, pour la
préparation des combustibles vegetaux, choisissaient très
soigneusement leur bols, de préférence des bois durs qui
brûlent plus lentement.
Pour la réduction du fer Il semblerait que les
forgerons utilisaient un velums de charbons de bois au moins
six B huit fois superleur h celui du minerai (Grebénart 1988).
Le charbon de bois par son grand pouvoir calorifique (8050
P/Kcal/Kg) assure donc la double fonction d'agent thermique et
de reducteur. En effet il permet d'une part de fournir la
temperature nécessaire aux réactions chimiques et à la fusion
.I u-mcL
de la guangue voire du fer; d'autre part, 9 de réduire (oxyde
de carbone> les oxydes mktalliques avec efficacité. De grands
quantités de bois étaient nécessaires pour les opérations de
fonte et les titallurgistes devaient utiliser la technique du
brûlis forestier pour récuperer les charbons de bois(Pinç9h4990).
La troisième etape voyait la construction d'un bas
fourneau: il fallait dans un premier temps creuser une fosse
au fond de laquelle le forgeron dbposait une poterie contenant
des fétiches et offrandes destin& h favoriser une bonne
fusion.
Le bas fourneau avait en g4nhral les dimensions suivantes:
hauteur au dessus du sol 1201140 cm, la cuve creusee sous
terre de 60/80 cm. Le corps du bas fourneau, construit souvent
en argile de termitidre, Btayd de branches de bols, était
tronconique avec un diax&tre de base moyen de 140/160 cm et
d'un diamètre d'ouverture d'environ 20/40 cm.
199
s-

Fig.1 : Coupe schematique d'un bas fourneau avec les tuyéres


ét les soufflets. (fn Van Boten et Raymaekers 1988).
^
A la base on disposait de 3 h 5 évents permettant le passage:<
de tuyéres d'argile au moyen desquelles on activait la
combustion entretenue par des soufflets (flg.1). Le soufflet
est forme de deux chambres cylindriques creusées dans une
grosse pléce de bois, recouvertes de peaux, que l'on souléve
et abaisse avec deux batonnets.
Quand le bas fourneau Btait construit, un premier foyer
était allum6 et 196 forgerons déposaient Par couches
successives les charbons et le minerai finement broye. On
attisait le feu par les tuyères et suivant le volume du four
la combustion durait de 12 h h 4 jours. La dernidre opbration
voyait la r&up&ration de la loupe de fer et c'est à ce moment
que commença* le travail de la forge.
La coordination de toutes ces taches, extraction,
concassage, préparation du charbon de bols, construction du
bas fourneau, façonnage des tuyéres, action des soufflets,
etait le fait d‘une institution efficace qui mobilisait de
nombreuses personnes.

5.3. LES Wmfls ARCHBOLOGIQUES AU GABWï.

Vers 600-500 avant JC., tandis qu'une culture


neolithique se maintient sur le littoral Atlantique (Clist
19901, la métallurgie du fer fait son apparition dans
l'interleur du Gabon, bien que ça et lh subsisent egalement
des cultures néolithiques. Dans la moyenne vallee de 1'Ogooué
la fonte du fer est datee au plus ancien de ca,500 BC sur
Otoumbi 2 (Beta 14834 & Gif 7130>, de ca.400 BC a Lope 10 (Gif
7774,, prenant un grand essor dans la région h partir des
III '-II' siécles avant notre ere.
Dans le Haut-Ogooue elle apparat t postérieurement sur
les sites de Moanda 1 et 2 vers 400 BC (Schmidt & a1,1987) ce
qui confirmerait l'hypothèse de la diffusion rapide d'une
technique par des populations cheminant le long de ligne de
cretes. En effet suivant le chapelet d'enclaves savanicoles
qui s'échelonnent depuis la Lope, le long de l'Offoue, en
direction de Koulamoutou, Pana, Bakoumba, on aboutit dans la
région de.s savanes du Haut-Ogooué.
Sur la côte elle n'apparaît qu'aux premiers siécles de
notre ère, ce qu&:,wsemble encore traduire une diffusion a
partir du centre du Gabon,vers le littoral; cette metallurgie
aurait mis 100-150 ans pour. se repandre dans tout le pays.
Les caracteristlques de cet Age ancien du fer résident
en plusieurs éléments:
* des restes de structures de fonte ou fours en partie
creus& dans le sol, en partie construits avec une hotte
d' argile Btaybe de branchages, qu'alimentaient en air des
tuyares de cbramique munies de soufflets,
* la ceramlque de cette phrlode pr8sente des structures
décoratives différentes portees par incision au peigne en
bandes de traits paralléles sur des récipients a bords droits
ou éversés.
: ‘1
--.

œ-

* des vestiges d’ habitat en sommet collinaire avec des


fosses dépotoirs qui permettent une bonne approche
chronologique.

L' Age récent du fer ou Fer II tres arbitrairement fixe


a partir de 1000 apres JC. est présent dans toutes les
provinces du Gabon. Les céramiques se caracterisent par des
décors portés à la roulette végétale comme c'est le cas de la
céramique décorée de tradition Lope qui a diffuse le long du
fleuve sur plus de 200 km, et par une moins grande diversité
de motifs qui finissent par se raréfier sur les céramiques
plus récentes. Prés d'un tiers des datations obtenues se
situent avant le XVI' siècle; on observe surtout en façade
maritime, que l'introduction des articles de traite au cours
des XVII' et XVIII' siècles supplante les productions locales
et traditionnelles.

Les travaux conduits depuis huit années sur la moyenne'r.',;


vallee de l'Ogooue Par l'Équipe du projet "Paléogab"
permettent actuellement de mieux cerner chronologiquement la
periode de 1'Age du fer ancien, de la différencier du stade
Néolithique qui la précède IllBiS également de définir au
travers des analyses ceramiques deux cultures metallurgiques
qui ont coexiste ou se sont succédees suivant la région, les
traditions Okanda et Otoumbl.
202
œ-

5.4. LES PREWIERS ~ALLURGISTZS MrGcwEErrs.

L'étude des plus anciens vestiges de 1'Age du fer


implique la prise en considération du stade final du
Neolithique qui parfois se poursuit parallèlement a l'usage
des métaux. Cette particularite se rencontre dans la région
d'Otoumb1 avec un bas fourneau de ca.530 * 40 BC (Glf 7130)
sur Otoumbl 2 et un stade Beolithique h ca. 440 f 65 BC (Arc
530) sur Otoumbi 13, et également dans la réserve de faune de
la Lope-Okanda avec un four de métallurgie de ca. 360 f 70 BC
(Gif 7774) et une fosse dépotoir neolithique de ca.330 f 80 BC
(Cif 7525). Il apparaît donc une coexistence des deux cultures
pendant une période de un a trois siècles si l'on se référe
aux différentes mesures radiometriques.
Coexistence singu.lihre. t en effet les deux analyses
ceramlques ne montrant aucun 4change tant au niveau des formes
des récipients que des structures decoratives: les pots
carenés et bilobes du stade Béolithique disparaissent,
supplantés essentiellement par des récipients plus grands,
campanules, munis d'organes de prehension (anses) et par de
petits reciplents ouverts (bols). Les hautes dates provenant
de bas fourneaux laissent présager une grande ancienneté de la
métallurgie pour les regions d'Otoumb1 et de LopB-Okanda.

5.4.1. La ~~@OIL d'ûtoumbi

Elle se situe de part et d'autre du fleuve Ogooue par


11'/11' 15' de longitude Est et par O'/O' 5' de latitude Sud
dans la partie la plus occidentale de la zone de recherche
(fig.4).
Ce paysage ouvert d'enclaves savanicoles a vu
l'installation de populations porteuses de fer s'etablissant
particulièrement sur les sommets colllnalres et ce, dès le VI'
siècle avant notre ere sur le site d'Otoumb1 2.
5.4.1.1. Le site d'Otoumb1 2.

C'est une butte de savane (L= 0'4'3"s / 1= 11'5'30"E)


en lisière de forêt qui offre une plage d'érosion jonchée de
milliers d'éclats de debitage, quelques piéces bifaciales et
armatures laissant supposer une industrie de 1' Age de la
pierre rkent, Sur le replat dominant la pente ouest une
structure de fonte est apparente, jouxtee par une zone de
fragments de scories et de tuyéres vitrifiees (0 de 40 mm).
Elle se présente comme un petit monticule de morceaux
d'argile (fragments de paroi de la hotte) de couleur
rougeatre, d'un 0 de 310 cm et de 35 cm de hauteur. Une
tranchée orientée N/O h S/E a éte ouverte afin d'établir un
releve de la structure en coupe faciale Cflg,2) et de prélever
des charbons de bois.

srgilo-rrblrux
ocrm-jmunm

Fig.2 : Coupe #O/SE de la structure de fonte d'Otoumb1 2.

Deux mesures radiom&triques ont 6tB obtenues: la


Premiere, Beta 14634: 2640 f 70 BP. fixant la presence de
rnktallurgistes dès le, VII' siécle avant JC, apparatssait trop
ancienne a 1*epoque. Elle fut donc doublee et légérement
rajeunie par Gif 7130: 2400 f 50 BP. La moyenne des deux
datations donne 2480 f 40 BP et en callbration 530 BC.
Les premiers fondeurs semblent donc s'établir dans la
région au cours du VI' siècle avant notre ère mais ne laissent
curieusement aucun vestige de céramique.

5.4.2. La r4gion de Lapé-Okancia.

Elle se situe par 11' 35' / 11' 45' de longitude Est,


par 0' 5' / 0' 15' de latitude Sud dans la depression de la
Lapé et en aval'des Portes de 1'Okanda.
Le paysage est largement représenté par de grandes étendues de
savanes dominées par la cordill&re schiste-quartzitique de
1'Okanda. C'est sur les basses collines de la plaine de la
Lope que des populations porteuses de fer semblent s'&tabllr
des le IV' siècle avant .JC.

5.4t2.1. Le site de Lo+ 10,

11 se situe sur un sommet collinaire par 0*10'40" de


latitude Sud et 11'36'15" de longitude Est, dominant un réseau
de forêts-galeries et de bas-fonds tourbeux. C'est sur la
pente orientale qu'a été decouverte une structure de fonte
d'un 0 de 230 cm et d'une hauteur de 35 cm; un sondage de 40
x 40 cm de profondeur a 4t4 réalis en son centre afin de
prélever des charbons de bois pour analyses radiotitrlques.
La datation Gif 7774: 2310 f 70 BP, calibrée en 410-370 BC.
atteste pour la partie orientale de la moyenne vallee de
l'Ogoou6, la prdsence de titallurgistes a la fin du V' siécle
avant JC. Une nouvelle fois, la prospection autour du bas
fourneau n’a pas r&véle de vestige de ceramique.
Par manque de preuves matdrielles suffisantes, il nous
est donc difficile de rattacher la Mtallurgie des sites
Otoumbi 2 et LopB 10 h une quelconque tradition c&ramique, qui
plus est a la &tallurgie de tradition Okanda qui leur succede
vers 2260-2130 BP sur le site d'otoumbi 5 et ultérieurement
vers 2130-2110 BP respectivement sur les sites Okanda 1, 2 et
Lopé 4. (fig.3).
IBC I
l I
I 700 - I
I 1
1 I
I 600 - I
I I
I I
I 5oo . -------------------------- I
1 -3 I
I II
1 400
I
- 1I 7 I
I I
I 300 - 1 I
I i I
I 1 I
I 200 - i I
1 Q b I
I J I
I 100 - .‘ ii 1 I
I I
I? I
j;
---------I-----m
I O'--- l
I 12345678 I I
I I

Fig. 3: Tableau des datations radiatitriques anciennes


1a2: otouBbi2. 3: Lope 10. 4: OtouBbi 5.
5: Lcp4 4. 8: Okanda 1. 7: Epona 2, 8: O-82.
Depuis la". partie occidentale a partir du III' siècle
avant notre ers, on assiste sur les rives de 1'0gooué a une
.:
expanslon des indtallurgistes de tradition "Okandlenne“ qui
vont largemsnt dominer l'espace forêt-savane et supplanter
définitivement les dernldres cultures néolithiques survivant
d'une coexistence initfee des ca. 500 BC.

5.5. LES XETALLURGISTES DE TRADITIOX “OKiUDAm.

C'est donc h partir de 2260 BP sur le site d'Otoumb1 5


et surtout vers 2130 BP dans la &Serve de Lope-Okanda qu'on
va distinguer un premier groupe de céramique denomme groupe
Okanda, atteste egalement sur huit autres sites répartis sur
une aire de plus de 1000 km2 de part et d'autre du fleuve
ogooue 9 Les fouilles des sites d'otoumbi 4 5, 8, Lindili 1 et
Okanda 2, 5 ont permis de mieux comprendre cette tradition
céramique, spécifique aujourd'hui de 1'Age ancien du fer de
La moyenne vallee de l'Ogoou6.

Fig.4 : Carte des sites de la r6glon OtoumbiIEpona.

5.5.1 Le site d'Otoumb1 5.

C'est un tertre ensavanb dominant le fleuve cfig 41,


situé par 0'3'45" de latitude Sud et 11*7'27" de longitude
Est. Otoumbl 5 se pr&sente comme une plate-forme aux pourtours
&rod&s sur lesquels apparaîssent neuf fosses depotolrs et une
structure de fonte.
La particularité de ce site r6side dans la
juxtaposition de fosses dépotoirs appartenant à deux
traditions distinctes comme nous le revèlent d'une part
l'analyse c@ramique et d'autre part les mesures radiocarbones.

.......... ,

. . I ......

..... I - . .

.... .. . .

.............

. . * . . . . , . * . . . .

. . * . * . * . . . , . . . <c
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. . . b . . , . . . . . . .

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. . . . . . . . * . . . . . . .

. . . . . . . . ., . . . . . . .

Fig.5 : Otaumbl 5. Plan d'ensemble des fosses


rl OTrad~hion Okanda l Tradition Otoumbi

L'étude des structures dkoratives permst de diffhrencler :


+ la tradition Okanda dont les dhcors se distribuent sur la
partie supérieure de la panse de grands récipients à bords
ouverts ou droits, en un registre de bandes parallèles avec la
présence de nombreuses anses et de tenons de prkhensfon.
208
a-

2cm

Fig.54: Otoumbi 5 -1s Bord ouvert de la structure d’habitat.


2= Bar uvert de la fosse n’2.
P
+ la tradition i3toumbi dont les structures décoratives riches
et plus complexes se disposent sur les deux tiers supérieurs
de la 2anse de pots plus petits avec la présence d'une ligne
cannelee sur le meplat du bord ouvert et un point d'inflexion
entre la panse et la base plate. Ce groupe céramique va se
développer essentiellement dans la région occidentale de la
moyenne vallée au début de notre ère ca.100 AD, succédant
ainsi a la tradition Okanda.
Dans la partie sud du tertre, la ceramique Okanda est
reconnue dans le paleosol &J niveau d'habitat S2, également
dans la fosse n'2 datee de 2260 f 120 BP (Beta 15067) et
dans les fosses 3 et 4 (Fig,S). Sur la surface d'habitat S2,
ont été ramasses des tessons (800 g, émergeant du sol en
association avec une micro hachette polie ( 45 x 27 mm); Ils
sont décorés de grandes lignes Incisees, obliques et
parallèles, parfois hachurées, disposees en bandes et séparées
par des lignes cannelées, Dans la fosse 4 certains tessons
presentent des décors de chevrons+ Les structures décoratives
débutent a la jonction du col et de la panse. Les recipients
sont simples, a courbure continue, avec des bords ouverts h
lèvres éversees et des bases planes.

5.5.2. Le site d'C3toumbi 4

Situe en contrebas d'otoumbi 5 par 0'4'9" de latitude


sud et 11*7'18" de longitude est, Otoumbi 4 est également en
position dominante au dessus du fleuve, Il offre une plate-
forme d'une superficie approximative de 3000 m2 jonchée de
tessons de céramique décores à la cordelette végétale et
rattaches a la tradition LO~&I de 1'Age du fer récent.
Les ruptures de pente provoquees par l'erosion, ont
révelé dans la partie sud des amoncellements de scories et de
tessons du groupe Okanda, dans la zone orientale une fosse
effondrée avec de grands tessons (1080 grammes) qui ont permis
la reconstruction d'un vase ansé CFig.6) d‘une hauteur de 26
cm et d'un IZI d'ouverture de 225 mm. Dans la partie nord une
structure de fonte avec de gros fragments d'argiles cuites est
présente, amalgamant dans sa couronne des tessons identiques
ainsi qu'un fragment de hache polle.

Fig.6 : Otaumbi 4 - RBcipient ans&.

La datation Beta 15066 fixe cette btallurgie h 1980 k


80 BP qui pourrait Gtre egalement le terminus ante quem pour
l’utilisation de I'outlllage poli dans cette rbgion, h moins
que cet 4clat polin'ait 4th ramas& fortuitemnt dans l'argile.
L'analyse des 440 grammes de tessons rholtés dans et
autour du four révèle des profils de bords ouverts surmontant
lignes incisées, paralleles, obliques et
des décors de
hachurbes. Un tesson particulier présente A la base d' un
d6part d’une anse cassde, un d4cor imprim4 de 4 cercles
concentriques (Fig.7); c'est la prerai&re fols qu'un produit
culturel montre l'empreinte ou la marque laiss4e par son
cr4ateur, le potier; marque qu* 1' an retrouvera sur la
C&ra&que ans&e des autres sites du groupe Okanda et
egalement dans les repr6sentations sch&natiques de l'Art
rupestre I'mi=govéen? Le mo$;Ff du cercle concentrique va devenir
le marqueur typologique et temporel de la c&a,mique du groupe
Okanda.

2cm
-

Fig.7 : 0t0ull&1 4 L Tesson d&cor6 d'un cercle concentrique,


/ -75
*,.- 0'.v
'z-
Pr&= du f%ur une herminette h douille en fer (Flg, 7&1 a
BtB recueillie, uestlge tr&s rare car sous le climat Bquatorial,
les oxydations dbtruisant rapidement les produits ferreux.

Flg.7a: Otoumbi 4 - Herxninette h douille.


212
d

0 2 cm
1

Fig.8 : Otaumbi 8 - Bords de la fosse n’3.


5.5.3. Le site Otoumbl 8

Cette colline situee par 0*2'50" de latitude Sud et


11'7'I.O" de longitude Est offre une grande plage d'krosion sur
laquelle gisaient les restes de trois fosses dépotoirs.
+ La fosse 1 présentait de grands tessons décor& de lignes
Incisées parallèles et obliques disposées entre des lignes
cannelees. L'assemblage des tessons a permis la
reconstitution aux deux tiers d'une grande Jarre avec des
tenons de préhension d'une hauteur de 47 cm, d'un 0
d'ouverture de 39 cm , d'un 0 de base de 29 cm et d'une
contenance estimée h 30 litres.
Le remplissage de la fosse trop eparpillé en surface n'a pas
permis de mesure radlom6trique.
+ La fosse 2 apparente dans le talus par sa, forme
spécifique en U, présentait un remplissage de cendres' et de
charbons de bois ~~1s également des tessons de céramique du
groupe Otoumbi.
Otoumbi 8 est un site où deux traditions de céramique se sont
succedees dans le temps apparemment sans se côtoyer.
+ La fosse 3 distante de 350 cm de la précedente en"grande
partie démantelée a donne 900 grammes de tessons, deux
fragments de tuyères et des tessons de bords droits et ouverts
(fig,ô> dont un avec un tenon de préhension. Un tesson de bord
avec des décors de lignes hachurées montre encore la trace
d'un depart d'anse,. Les structures décoratives de lignes
parallèles ou obliques entre des lignes cannelles sur des
tessons de bords droits ainsi que _ des bases a courbure
continue, permettent encore le rattachement au groupe Okanda I

5.5.4. Le site de Lindilf.

C'est un sommet collinaire de savane arborée, adossh à


la forêt, situe par 0'8'55" de latitude Sud et par 11*30'10"
de longitude Est. Les pourtours érodés de la plate-forme.
offrent sur leurs surfaces 23 fosses dhpatairs, la plupart
émergeant en posltlf.

Fig.9 : Lindili I - Plan d'ensemble& fosses dépotoirs.


. ,A

Suivant 1s releve topographique (fig.9) Il apparaît une


concentration plus Importante de fosses dans la zone orientale
du site , ce qui a conduit la fouille des fosses 3, 5 et 6
mais Bgalement 45 a fosse 20 plus h l'ouest (Ngongouaya 1990).
La datation effectuee sur des charbons de bois
associés h des tessons du groupe Okanda et des scories dans
le fond de la fosse n-5 a donne 1910 f 40 BP (Gif 8138>, date
calibrée en 5-199 AD et en parfaite concordance avec les dates
Beta 15066 (1980 f 80 BP> sur Otoumbi 4 et Gif 7524 (1840 f 60
BP> sur Okanda 5.
L'analyse ceramique montre une nouvelle fois des
récipients h bords ouverts de grande taille surmontant des
0 2cm

Fig.10 : Lindili - Tessons de le la fosse n'20.


structures décoratives de lignes incisées parallèles,
obliques, hachurées et des croisillons; elles sont disposées
sur la partie supérieure de la panse, de façon concentrique en
bandes entre des lignes cannelles.
+ La fosse 3 est un cul-de-fosse de forme quasi-circulaire
aux dimensions de 62 x 50 cm -sur une profondeur totale de 20
cm. La fouille a révéle un remplissage Indure et trés compact
associant des charbons de bois a des noix de palmes et des
tessons h des scories.
* la fosse 5 plus grande est egalement un cui-de-fosse
apparaissant en positif de forme circulaire avec un diamètre
de 147 cm sur une profondeur de 20 cm. Le remplissage a fourni
de nombreuses scories et des fragments de poterie associes a
de nombreux charbons de bols et noix de palmes qui ont ete
datés de 1910 BP.
+ La fosse 6 n'était qu'un fond avec quelques tessons
toujours decores de motifs de tradition Okanda.
+ La fosse 20, plus petite et de forme elliptique (70 x 60 x
40 cm), présentait uneauréole de couleur grisatre sur le sol.
La fouille a montre une structure creusée avec de grands
tessons de panse decorés de lignes parallèles, obliques,
disposees en bandes, séparées par des lignes cannelles et des
fragments de bord anse Cfig*lO> avec le decor du cercle
concentrique .
L'analyse &ramique sur l'ensemble des tessons permet
d'observer des decors de lignes paralleles separées par des
lignes obliques, des d4cors en croisillons separés par des
lignes verticales et des hachurages; le decor du cercle
concentrique avec ces autres structures d4coratîves est
specifique de la tradition Okandienne.
Les reconstitutions montrent des' récipients h courbure
continue aux bases planes, surmontes par des bords droits ou
ouverts, certains munis d'anses et de tenons de préhension,
faisant de ce groupe céramique un ensemble technologiquement
homogène.
La specificlte et l'origlnalite des plages d'érosion
du site de Lindili est de faire coexister des fosses en
hypogée, revélées en surface par l'aureole de coloration brune
et des vestiges organiques et céramiques avec des fosses
éplgées offrant la physionomie d'une éminence, et Invers&es
c'est h dire que d'une structure negative on se retrouve
devant une structure positive mise en relief ou en saillie par
l'érosion.
Cette situation est dûe h un phénomène chimique
d'induration ferrugineuse des argiles, phenomène qui.s'inscrit
dans la problèmatiquedela mobilité du fer dans les horizons
supérieurs des sols tropicaux , La figure 11 explique les
differentes etapes de ce processus:
(1) La fosse creusee jusqu'a 200 cm est ouverte* C'est le
stade de remplissage de restes organiques de charbons de bols?
cendres de foyers et surtout des tessons de poterie- ,:
(2) La fosse au bout d'un certain temps est comblée; së
développe alors une végktatlon de graminées dont la croissance '
végétale haute et rapide est due à l'enrichissement sous
jacent en fertilisants organiques. i
(3) C'est le début de l'érosion par une denudation de la"'
surface. Commence alors le stade d'induration superficielle,*
par fixation des oxydes de fer par la matiére organfque.
(4) Cette étape volt le debut de la phase d'inversion et de
réduction de la fosse par rapport au niveau initial, Le
déchaussement s'accentue par l'érosion des argflo-sableux de
L'horizon encaissant. C'est également la mise au jour des
vestiges A et un durcissement de l'argile sur le dôme.+++?
(5) La phase d'erosion de la structure et des terrains
encaissant se poursuit. Les vestiges céramiques commencent a
s'eparpiller œ-
(6) C'est la mise en relief du cul-de-fosse et
l'eparplllement des vestiges de part et d'autre de la
structure.
La vitesse d'érosion moyenne des fosses depotoirs pour cette
reglon d'enclaves savanicoles est estimée à 1 mètre /lOOO ans.
118
œ-

s-- -.-- - -------w-----


I I

.,: -
.:...
.::
..

w w-e- - - - m ““,W..‘”
r

Fig. 11 : Processus de r6v6lation d’une fosse dépotoir.


Erosion et induration (LBgende dans le texte)
2;9
c

Lindili L est un village de 1'Age ancien du fer en


place sur prés de 3400 I&? et il est souhaitable d'en compléter
l'étude pour en saisir davantage toutes les implications et de
parfaire la connaissance de la culture des metallurgistes
"Okandiens" ,

5.5.5. Le site d'Ohanda 2

Au cours du mois de Mars 1982, Okanda 2 fut le premier


site &&Couvert CL= 0'7'10"s / 1s 11'34'40"E) par l'&quipe du
projet Paleogab lors de la première mission de prospection
dans la region.

Fig.12 : Okanda 2 - Atelier de métallurgie en place.


--

Fig. 13 : Okanda 2: Tessons provenant du lft de scories,


\ j:::: .

Fig. 1.4 : Okanda 2: Tessons ansés avec des cercles cancentrlques.


I /

0 2cm

Fig. 15 : Okanda 2: Grand tesson avec deux cercles concentriques.


7?
-- 3

Surplombant le défilé des portes de l'okanda, une


grande plat orme présente deux bas fourneaux écroulh et des
+
coulees de scories dans les talus revélés par l'erosion. Les
fragmnts d'argile cuite de la structure A laissent apparaître
des empreintes de tuyères sous forme de negatifs.
Okanda 2 est un vbritable atelier "métallurgique" avec
les structures de fonte quf jouxtent de petits amoncellements
de minerai de fer calibre et concasse (fig.121, h proximité
d'un gros bloc de pierre de forme parallélépipèdique a usage
probable d'enclume et de gras galets aux extr&mltés fort
emoussées vraisemblablement lors d'opérations de broyage.
Cette surface de près de 400 m2 semble avoir connu une
longue implantation de métallurgistes, En effet plusieurs
niveaux de scories se superposent, le niveau le plus profond
h -30 cm ayant été dat4 de 2110 f 70 EP et calibre en 200-40
BC (Gif 7776). f
Okanda 2 revet une Importance capitale pour la
compréhension des différentes Etapes de la fonte du fer
depuis la récolte du minerai, le stockage, le concassage, le
broyage, jusqu'a l'obtention de la loupe et des abondantes
scories.
Lors du sondage dans le niveau de scories à -30 cm de nombreux
charbons de bols ont Bt& r&coltés en etroite association avec
des tessons de céramique typiques du groupe Okanda (Fig.131
avec encore le motff du cercle concentrique (Fig.14 et 151, La
mesure radiotitrique Gif 7776 situe donc pour la région
Okanda-Lope les débuts de la métallurgie de tradition
Okandienne au III' siècle avant notre ère.

5.5.6. Le site Okanda 4

Okanda 4 est situe par 0'6'30" de latitude Sud et


11'33'25" de longitude Est, sur un plateau cuirasse de + 100
titres légèrement en retrait par rapport a 1'Ogooue. Cette
& des
cuirasse~onglomérat5 constituée par des plaquettes,
galets et des fragments d'anciennes cuirasses et épaisse de
-

Fia. 16 : Okanda 4 - Bords de tradition Ohndienne~.


Fig. 17 : Okanda 5 - Tessaa ans6 avec un cercle canceatrlque
Deux bases 8 courbure continue et deux bords h tenons
226
rl

près de quatre metres, forme une corniche p&rlpherique au


plateau,
Sur la bordure Word les prospections ont permis la
decouverte de véritables layons d'extraction du minerai
creuses dans la cuirasse ferrugineuse sous-jacente; ces layons
profonds et larges de près de deux titres, se développent
suivant un axe longitudinal sur une dizaine de mètres et
presentent encore sur leurs bords des tas de minerai
abandonnés à l'époque par les mineurs. Sept structures de
fonte et des restes de couronnes de bas fourneaux ont été
recenses avec de nombreuses scories. De par sa constitution en
cuirasse ferruglnlsée, Okanda 4 a dû Btre, h 1'Age ancien du
fer, un centre d'importance majeure, d'exploitation et de
mgtallurgle, approvisionnant la moyenne vallée de 1'Ogooué en
minerai et en produits ferreux finis.
Les nombreux tessons de ceramlque qui jonchent le sol
autour des structures de fonte, se rattachent par leurs
structures décoratives au groupe ceramique Okanda (Flg.16).

5.5.7. Le site okanda 5

Okanda 5 se situe Par 0.6'30" de latitude Sud et


11'33'10" de longitude Est, au sud-ouest du plateau cuirasse
d'okanda 4. Cette colline dont le sommet est aureole d'un
bosquet anthroplque, présente sur sa pente nord des plages
d'érosion en escaliers comme si les hommes les avaient au
préalable modelées.
Les restes d'une fosse depotoir fouillee ont revele dans le
remplissage un grand tesson de ceramlque au profil ouvert dont
le bord presente une anse decoree de chevrons surmontant une
nouvelle fois un decor d'un cercle concentrique de quatre
anneaux . Ce grand tesson dont la structure decoratlve se
dispose sous le bord en 4ne bande concentrique ,de chevrons en
épi de ble large de 30 mm, fait partie d'un reciplent de forme
sphéroïde dont les diam&tres sont respectivement de 210 mm
pour le 0 maximum et de 190 mm pour le 0 d'ouverture. La
PLANCHE 2

GKANDA - LA XOSAÏQUB LABYHï3iiTHE FOHET-SAVABE DE


LA BOUCLE DE L'OGOOUE. Photo l.G.al'.
227
c

mesure radiacarbone Gif 7524 a donné Le resultat 1840 f 60 BP,


date calibree en 15-250 AD, se recoupant parfaitement avec Gif
8138 du site de Lindlli.
Sur les surfaces d'érosion ont été découverts de nombreux
tessons de céramique (3400 grammes) de tradi.tion Okanda, trois
nouvelles structures de fonte, des fragments de tuyeres, deux
objets effiles en fer trés corrodés et dans les talus un
ni veau d'habitat a -10 cm associant scories , céramiques et
pierre a cupules.
L'analyse céramique révèle une grande richesse des
décors sur des récipients a bords ouverts ou droits, munis
d'anses et pour certains de tenons de préhension trés
particuliers situés l'un sous la lèvre, l'autre Intégré dans
le bord (Flg.17). Les bases des pots montrent une courbure
continue a la dlfference des bases plates a courbure
discontinue du groupe céramique Otoumbl. Le decor
caractéristique du cercle concentrique est présent sur sept
tessons, s'associant parfois h un autre cercle concentrique
suivant une disposition verticale (Fig.181, toujours sous
l'anse. Okanda 5 comme Llndili 1, devra dans un proche avenir
faire l'objet d'une fouille de grande envergure tant les
restes archeologlques y sont nombreux.
La céramique du groupe Okanda a également été reconnue
sur d'autres sites mais le plus souvent en surface:
* Otoumbi 15 a fourni un tesson avec le motif du cercle
concentrique a la base d'une anse qui présente dans sa partie
supérieure un quadrillage de lignes incisées.
+ sur le site d'Bpona 2 des tessons aux d&zors de lignes
paralldles, obliques, dispos6es en bande ont été recensés non
loin de la structure de fonte datée de 2130 f 60 BP (Gif
0741).
+ sur le site Okanda 1, le niveau d'habitat h -30 cm daté de
2130 f 60 BP (Cif 6909) a fourni des tessons non décorés,
dont les bords ouverts s'apparentent à ceux du groupe Okanda.
* également sur le secteur 9 du site AU (nomenclature SPPG
1964) sur la rive droite du fleuve (0'6'40"S/11'34'35"E>
228
a-

\/

0 2cm

Fig.18 : Okanda 5 - Tessons h cercles concentriques.


atteinte h l'aide d'une embarcation de type Zodiac : ce
secteur est en fait une plat+ orme qui présente des ruptures
de pente avec des fasses dépotoirs contenant des tessons du
groupe Okanda.
Par un recoupement des mesures radiométriques, on peut
également rattacher h cette m&tallurgle Okandienne le four de
Mlngoue 1 situe en forêt et daté de 2010 of: 40 BP (Gif 81401 et
celui de Lope 4 date de 2130 * 110 BP (Eeta 15063) et ce,
maigre l'absence de vestiges ceramiques.
Les facteurs de distinction du groupe ceramique Okanda
sont donc les suivants (fig.28 @t 29)
0 les récipients sont de forme simple soit sphéroïde ou
globulaire soit campanulée, plus ou moins hauts, avec des
bords aux lèvres éversees ou des bords droits souvent munis
d'organes de préhension, des tenons et des anses. La courbe ::
est continué car le profil ne presente aucun point U
d'intersection, les bases epousant parfaitement la panse. ','
+ les structures decoratives sont disposees de manière
concentrique en bandes de lignes paralléles, perpendiculaires,
obliques ou hachurées, séparees par des lignes cannelées. Mais :,
Le décor le plus significatif est celui du cercle concentrique
appose a la base des anses, parfois sur la branche (fig.141,
soit seul soit double en position superposée.
Ce dscor particulier permet de dffferencier rapidement cette
ceramique, devenant par la même le marqueur typologique des
potiers de tradition Okanda. Le motif du cercle concentrique
est egalement fort present dans l'iconographie des
representatlons rupestres sur les 'sites environnants,.
suggèrant par lh le rattachement h 1'Age ancien du fer de
tradition Okanda les gravures rupestres de la zone de Kongo
Boumba et celles d'Elarmekora etd'Epona.
* Les dscors ont Bté rsalis4s par Incision h l'aide d'un
bdtonnet pour les lignes cannelles, du peigne pour les lignes
para'llèles et les hachurages, couvrant la moitie supérieure de
la panse. Le decor du cercle concentrique semble au
230

contraire estampe, suggérant l'utilisation d'un tampon par


pression perpendiculaire lors du mode de finition,
Par sa fréquence, ce décor devient donc le critère majeur
d'identification de la céramique du tradition Okanda.
Dans l'état actuel des connaissances sur la moyenne
vallee de l'Ogooue, on peut dire que ces papu1atlons
metallurglstes Okandlennes ont rayonne de part et d'autre du
fleuve, sur un territoire de plus de 700 km2 de 2260 a 1840 BP
CFFg.lQ), pour se concentrer dans la zone des portes de
1'Okanda et de Kongo Boumba et de la, diffuser vers le sud
dans la forêt le long des lignes de crêtes dominant l'Offou&.

I'de labo Date BP Lbte calibnh Si tes Aeeucia tien


Av.8 AP f.C
Beta 15067 2260 f 120 - 740 /- 38 otoumbi 5 C&aaique,scurfes
Beta 15063 2130 f 110 - 390 /+ 72 titi 4 Four
Glf 6909 2130 f 60 - 350 /- 24 manda 1 Ch-amique
Gif 8741 2130 f 60 - 358 /- 24 Bpona 2 Four
Gif 7776 2110 f 70 - 355 /t 60 okanda 2 CBraxique,scories
Beta 15066 1980 f 80 - 184 1-b 199 otou*i4 Four
Glf 8140 2010 f 40 - 112 /t 64 lUlglYu~1 Four
Gif 8138 1910 f 40 t 5 /+1QQ Lindlll 1 C&arlque,scories
Gif 7524 1840* 60 t 39/t324 okanda 5 CBradque, scories

FigBlQ : Datations en relation avec 1'Age du fer


ancien du groupe c6ramique ' Okanda w

Dans la région d'Otoumb1, aprés le départ des


populations Okandiennes et au debut de notre ere, arrivent
par le Nord de nouvelles populations metallurglstes,
probablement par le chapelet de petites savanes disposees sur
la grande dorsale en arriére du Mont Otoumbi.
Ces populations semblent s'inscrire dans le mouvement
migratoire des peuples Bantous, migrations par vagues
successives, s'echelonnant dans le temps, bien souvent sans se
Côtoyer#
5.6. LES HETALLURGISTES DE TRADITIOII "OTOUHBI"

Probablement juste apres le depart des metallurgistes


"Okandiens", de nouvelles populations porteuses de fer
s'établissent au pied du Mont Otoumbi dès le 1' siècle de
notre ère. Dans un paysage de molles collines aux sommets et
lignes de cr@tes ensavanés, la rive droite volt ces nouvelles
populations s'installer sur les tertres en position dominante
sur l'axe fluvial.
Les métallurgistes "Otoumbiens" sont reconnus a travers
une tradition céramique qui ne se d&veloppe que dans la
région Otoumbi/Epona et se distingue de la précedente, par'la
confection de récipients plus petits a courbure discontinue
avec un point d'intersection entre le corps et la base plate*
ainsi ue par la présence duneligne cannelée sur le mkplat ,y
7
du bord. .,.
Le site Otoumbi 5 avec ses sept fosses dépotoirs
fouillées en est le site de réference.
;,*
5.6.1 Le site d'Otoumb1 5

Ce tertre ensavane situe a huit cents métres au Nord


d'Otoumb1 4 est une grande plate-foorme centrale dont les
pourtours érod4s offrent des talus et des plages denudées
laissant affleurer la stone-line sous-jacente (fig.5).
Les fosses depotoirs se prksentent différemment suivant leur
position: les fosses 7,0,9 sont en coupe dans le talus, la
fosse 6 emerge en positif et les fosses 1,2,3,4,5 presentent
leur auréole brune sous forme de négatif. L'Btude ne tiendra
compte que des fosses 1,5,6,7,8,9, seules structures ayant
livré des tessons du groupe Otoumbi.
+ La fosse 1 de forme circulaire (0 de 60 cm> se présentait
comme un cul-de-fosse de 20 cm de profondeur, Le remplissage a
fourni 59 tessons d'un poids de 1700 grammes avec de nombreux
cailloutis informes. L'analyse de la ceramique a permis de
732
œ-

déceler neuf bords ouverts avec une ligne cannelée sur le


méplat, le bord droit d'un bol Cfig,ZO> et quatre bases plates
(flg.24).

Fig.20 : Otoumbi 5 - Fasse n'l. Bord droit d’un bol.

Les décors ont ete r&allsés au peigne par Incision de lignes


parall&les (fig.221, au peigne pivotant pour les lignes en
zigzag (fig.23) et egalement au batonnet pour les lignes
Ondul&es et les lignes cannelbes. Les lévres présentent
souvent un décor de stries verticales et certains tessons
montrent sur leur mkplat Jusqu'A quatre lignes cannelées.
(Fig.211

* La fosse 5 n'&tait qu'un fond d'un 0 de 55 cm avec de


nombreux charbons de bois a -30 cm, trois tessons dont un
bord ouvert d'une épaisseur de 22 mm avec la ligne cannelée
sur le meplat et deux bases plates caracterlstiques du groupe
Otoumbi. La mesure radlon&trlque des charbons de bols a donn8
Beta 15068: 1900 f 90 BP.

+ La fosse 6 se pr&sentait pr&s du talus en positif indure


et a livre une grosse scorle (10 x 8 cm) h -40 cm et 99
tessons d'un poids total de 2060 grammes. L'analyse a révele
cinq bords ouverts avec la ligne cannelle sur le mkplat, cinq
bases plates (fig.24) et de nombreux fragments de panse
233
a-

0 2cm

Fig,21 : Otoumbl - Bords h méplat des fosses n'l et 9,


234
e

?cm

Fi~a22 : Otoumbi 5 - Profils de récipients des fosses n’l et 9,


235
œ-

0 2cm

Fig.23 : Otoumbi 5 - Prafll de vase (fosse 11.11 et reconstitution


d’un bal h bord rentrant (fosse n.9).
0 2cm

Fig. 24 : otoumbi 5 - Profils de bases plates avec point d’inflexion,


237
a-

(fig.2 15). La fosse présentait un 0 de 90 cm sur une profondeur


de 115 i cm et a Bté datee de 1630 * 50 BP (Gl.f 7196).

--?Cm,

Fig.25 : Otoumbi 5 - Fosse n'6. Fragment de panse.

* La fosse 7 d'un dlam&tre d'ouverture de 130 cm sur une


profondeur maximale de 105 cm n'a livre qu'une scorle de 12g
et 340g de tessons. On distingue un bord ouvert avec la ligne
cannelee sur le meplat ainsi que des ponctuations surmontant
un registre de lignes en zigzag realisées par impression au
peigne pivotant.
* La fosse 8 se situait en coupe dans le talus sud et
présentait les dimensions de 100 om pour le 0 d'ouverture sur
une profondeur de 60 cm (Flg.26). Le remplissage tres riche
en cendres charbonneuses n'a donne que 21 tessons (480 g> dont
cinq bords ouverts avec la cannelure sur le m6plat et cinq
bases plates avec le point d'intersection.
+ La fosse 9 située a 150 cm de la prkedente présentait les
dimensions de 95 cm pour le grand axe et de 70 cm pour la
profondeur. Elle a livré une scorie h -45 cm, 73 tessons
(22OOg>, un galet broyeur (11 x 8 cm) et deux noyaux de forme
oblongue, de type Canarium Schweinfurthff. C'est un arbre de
238
w-

FOSSE 8

0 î cm
20

.*.-
. .., .I
. ..’
. .* ; . */
.
. ..... .
. .*.;. - ,
. .
l l 8

Fomma Q

, . . . . . , . . . . . . . . . . *. . . a. .

El& Couche charbonneuse noirbtrs R Lentille argileuse brûne


Il Lentille d'argile rouge -Tesson
'.' Charbons de bois + Scorie
l Noyaux de canarium a-Couche d'argile orangés

Fig.26 : Otaumbi 5 - Coupes faciales des fosses 8 et 9.


239
œ-

0 2cm

Fig.27 : Otoumbl 5 - Tesson de bord avec une applique en forme de roue


crantee et bord drol t d’ un bol provenant de la fosse .n’9.
240
œ-

la famille des Burséraceae, dissémine pied par pied dans la


forêt, qui donne des fruits comestibles en forme de petites
prunes allongées (fig.26>, De nombreux fragments de noix de
palmes ont ete recoltés en etrolte association dans la couche
charbonneuse, noix comestibles de type filai3 gulneensis
(Famille des Palmae).
La présence de ces vestiges organiques démontre que ces
populations avaient connaissance de l'hulle de palme,
substance oléagineuse qui est encore a l'heure actuelle h la
base de .a nourriture des populations Bantoues d'Afrique
Centrale et que les fruits comestibles du biotope forestier
étaient egalement recherches.
L.'analyse des tessons a montre neuf bords ouverts avec
la cannelure sur le méplat, le bord rentrant d'un bol et neuf
bases plates avec le point d'inflexion (fig.21,22,23,24,27.).
Les décors ont éte effectues avec des peignes par Incision,
Impression simple, impression en bascule et les ponctuations
avec des batonnets. Sur certains tessons on a note la
présence d'éléments decoratifs appliques tels que la roue
crantée (fig.27 >.
La mesure radiométrique Gif 7197 : 1700 f 50 BP est conforme
et en accord avec Gif 7196. Les trois mesures radiocarbones
s'échelonnent de 1900-1630 BP tout en soulignant la perennlte
du groupe Otoumbl sur près de trois siècles.

5.6.2. le site d~Otoumb1 8

Ce 'tertre ensavann4 presentait les restes de deux


fosses démantelees et une fosse dans le talus. L'analyse des
céramiques a permis de rattacher les fosses 1 et 3 à la
tradition Okanda et la fosse 2 h la tradition Otoumbi (fig.28
et 29>, Les dimensions de cette structure creusée ont et4
estim6es a 40 cm pour le diatitre maximal et h 60 cm pour la
profondeur. Le remplissage homogene de 0 h -40 cm, présentait
une lentille de couleur rougebtre chargée de charbons de bois
entre -4O/-50 cm et montrait des tessons tapissant le fond,
I l
I CERAMIQUE CERAMIQUE
OKANDA OTOUMB 1
I I
I I
I I
I
FORMES
l
Récipients camp+nul& a bords I Récipients a panse subspbérfque
évas45 ou droits I de forme mi-profonde au col evase
Rkciplents subsph&riques I Petits bols h bords rentrants
Jarre 30 litres (grande taille) I Récipients de taille moyenne
Courbure continue l Courbure discontinue
Base plane I Base plate: point d’intersection
I avec la panse
Appendices: Anses et tenons I Pas d’appendices de prehension
I , * * ,,,<,..,,..‘,.,,,.I...,.,...,.I........,~.,,I..I..O..,...,.....,...
I I
I DECORS
I I
I t Grossiers I t Fins
l Ligne6 paralldles s verticales II I Lignes paralléles s, verticales I I I ,.,,,
I obliques / // et hachurées X I obliques /// et hachurées # I
/ Pas de decors en zi@ag I D&ors en zig-zag I
I Lignes cannelées I ligne cannelke sur le méplat I
I I du bord ouvert I
l Encolures et anses decorées I Rebords ou lèvres incises I
I I Vavy llnes I
I Registres sur la moiti4 sup6rfeure I 1’ Registre sur l’encolure I
I de la panse sépares par des lignes I 2’ Registre sur la partie sup. l
I cannelées I de la panse I
I I 3’ Registre sur la partie centrale l
I Decor par impression de cercles I I
I concentriques h la base des anses I PrBsence de lignes paralldles II del
l I l’encolure au point d’intersection I
I Pas de decar appliqu6 I Mcar appliqué: la roue crantée I
I .,.,.,.,,,,,,,,,,,,,,,....,....,.,.1........1,,,~1..,..<I,.,.~,.II<..,~..
I I I
I CHRONOLOGIE
I I l
l 2260-1980 BP région d’Otoumb1 I 1970-1630 BP r6glon d’Otoumb1 l
I 2130-1840 BP r4gion d’Okanda I 1850-1600 BP r6glon d’Bpona I
I I I

Fig.28 : Tableau des crltéres de différenciation entre


les groupes céramiques Okanda et Otoumbl.
242

i
;

i R&i+ent de grande taille


Registres de lignes //
Prheace d’ anses
/ Courbure continue

Cdrarnlque de tradition OKANDA

RBcipient de moyenne taille


WBplat canne16
D&ora plu6 complexe6
Courbure diSCOntinUe

Rbcipient de petite taille


Boi h bord6 rentrant6

C6ramXque~ de tradition OTOUMBt

Fig.29 : Essai comparatif des groupes cbramiques Okanda et Otoumbi.


243
d

L'analyse cgramique a révelé 2 fragments de base plate


avec la présence d'un decor de six lignes parallèles qui
s'arriste au contact du point d'intersection et trois bords
avec le mkplat; le remontage des tessons a permis de
reconstituer un profil d'un vase ouvert avec une ligne
cannelee sur le méplat. Les décors ont été finement incises
soit de fines lignes parallèles verticales ou obliques,
certaines hachurées, et disposées entre des lignes cannelees,
soit de lignes en Zig+zag h l'aide d'un objet tranchant en
bascule.

Fig.30 : Otoumbl 8 - Reconstitution du vase de la fosse n'2.

Sur les versants de ce site, cinq structures de


khtallurgie ont et6 dgalement d4noxnbrées; en effet il est de
coutume de trouver ces bas fourneaux dispos& sur les
versants, vraisemblablement afin de favoriser l'ecoulement
lors des opkrations de fonte.
La mesure radiocarbone effectuee sur les charbons de la
lentille rougeatre a donné Gif 7430 : 1640 f 70 BP , date qui
244

se recoupe parfaitement avec les deux datations d'otoumbi 5,


Glf 7196: 1630 * 50 BP et Gif 7197: 1700 * 50 BP.

5.6.3. Les autres sites d'0toumbi

La céramique de tradition Otoumbi a été reconnue hors


stratigraphie, sur les surfaces érodées d'otoumbi 13, 15, 16.
Les mesures radiométrique faites sur une structure de fonte du'
site Otoumbl 1, Glf 6908: 1860 f 60 BP et Beta 14835: 1740 i
60 BP peuvent btre rapportées à ce contexte culturel,
La coulée de scories du site Qtoumbi 2a datee de 1970 * 70 BP
(Glf 6423) pourrait egalement etre le fait des tous premiers
métallurgistes de tradition Otoumbl,

Les m6tallurgistes Otoumblens traverseront le fleuve


ogoou4, atteignant la zone d'Epona. En effet des tessons de
céramique de m@me tradition ont 4th découverts isolés et en
surface sur les plages d'érosion d'Epona 2 et sur la
plateF orme d'Elarmekora.

5.6.4. le site d'Blarmkora 3

Lors des prospections autour de l'eperon rocheux h


gravures rupestres d'ElariPekora, les restes d'un ni veau
d'habitat ont et4 découverts, enfouis à -15 cm avec des
scories et des tessons d&orés. L'analyse céramique a r6vél4
quatre bords ouverts simples (l'un est incisé de lignes
parall8le.s) sans la presence de la ligne cannelle sur le
-plat et deux bases plates avec le point d'intersection.
Les decors apparaissent plus frusbes et moins
complexes dans leur Elaboration, avec des registres de grand
chevrons, des lignes paralldles, des quadrillages et de grands
ensembles de lignes disposees en deml-cercles concentriques.
Bien que les décors soient plus frustles, Il semble que la
prksence de r&cipients ouverts h courbure discontinue avec le
245

point d'intersection entre le corps et la base plate, permette


de rattacher cette céramique au groupe Otoumbi.
Cette analyse paraît confirmée par la mesure
radiocarbone Glf 8051: 1850 f 60 BP, datation contemporaine
des mesures Glf 6908: 1860 * 60 BP et Gif 7775: 1730 f 60 BP,
d'otoumbi 1 et Mingou& 5 (fig.31)

E'de labo Lbte BP Lbte ca1fhn.h Sites Association


AV, & Ap J. C

Gif 6423 1970 f 70 - 151 /+ 199 Otoumbi 2a Coulée de scories


Beta 15068 1900 f 90 - 104 /+ 323 otouabi 5 Céraaique,scories
Glf 6908 166Of 60 + 19 /+ 310 Otoumbi la Four
Glf 8051 X350* 60 + 29 1-b 317 Elarmkoriq 3 C&ramique,scories
Beta 14836 1740 f 60 + 140 /t 410 Otoumbi la Four
Gif 7775 1730 f 60 t 146 /t 417 mngou6 5 Four
Gif 7197 1700 f 50 + 225 /t 426 otounbi 5 C&amlque,scories
Gif 7430 1640 f 70 + 244 /t 560 otounbi 8 CBra.mique,scories
Glf 71% 163oi 50 t 270 /t 537 otaurbi 5 Ceramique,scories
Glf 8740 1600 f 60 t 281 /+ 584 An2er 1 Four

Fig.31 : Datations en relation avec 1’Age du fer de tradition Otoumbi.

5.6.5. La pénbtration des nhtallurglstes en forêt.

Ces metallurgistes ont traverse le fleuve Ogoou6


probablement h l'aide de radeaux ou de pirogues pour diffuser
dans la zone d'Epona mais aussi plus au sud a l'assaut des
contreforts enforestés du Massif du Chaillu.
En effet, a la faveur de l'ouverture de pistes forestières,
les prospections ont permis la dkouverte de tessons de
tradition Otoumbi Epars en surface, mals surtout les restes
de bas fourneaux en foret Bquatorlale (flg.32); &
* le premier etalt situe sur un col de la route de i'Anzem
(L:0'13'00"S/1:11'5'12"E), Dans le talus de la piste, la
structure de forme arrondie et de couleur rougeatre avec une
concentration de charbons de bois dans le fond vers -70 cm,
mesurait 220 cm pour le grand axe sur 85 cm de profondeur ,
BP
*
2010

FFg, 32 : PénBtratlon des métallurgistes dans la foret equatoriale


depuis les savanes de l’Ogoou6 et situation des pivots racinalres
calcinés de la zone h brûlls C*I
+ Structure de fonte
Elle a Bté datée de 1600 * 60 BP <Gif 87401, datation callbree
en -1-281 / +584.
* le deuxiéme bas fourneau se situait sur un petit plateau
par 0'26' de latitude sud et 11'20'50" de longitude est
dénommé Mingoue 5, avec sa hotte écroulée, des fragments de
tuyéres vitrifiees, quelques tessons non décorés et une pierre
h deux cupules. La datation a donné Glf 7775: 1730 + 60 BP et
en calibration +230 / +390.
l on peut signaler la presence d'un troisième bas fourneau
encore intact et non fouillé (L:0'23'S/1:11'16'E> sur la rive
gauche de la Mingoue.
L'avanc&e des titallurglstes dans cette région de for@t
au relief trés marque et disseque par un important @hevelu
hydrographique, a du se faire par petites étapes.
Dans la moyenne vall6e de la Mlngoué, l'ouverture des pistes
d'exploitation forestidre a permis la decouverte de pivots
racinalres calcln&s s'enfonçant jusqu'à pres de deux mètres de
profondeur dans un horizon argllo-sableux Bpais de 3 a 5
titres. Cette zone (fig,32> sltuee h plus de 40 km au sud du
fleuve Ogooue se developpe sur plus de 18 km2 de part et
d'autre de la rivière MlngauB. L'étude s'est surtout
concentrée sur la rive droIte.avec six prises
_.. d'echantillons
de charbons de bols en vue,.dfi:Analyses...anthrawIoglques. Le
7
service d'anatomie des bols t,$op-&caux.
.. .-CR. Dechamps) du Musée
Royal de Tervuren s'est cha&']de déterminer les espèces
végétales ;
- 1'4chantillon Al etait de 1' Erythroxylon cfr. ou nff.
Ennrginatum dont le bols est tres proche de l'espece actuelle,
arbre pouvant atteindre 20-25m.
- les échantillons A2 et A3 etaient du Copaifera Relfgiosa,
mieux connu sous le nom vernaculaire d'Anzem. Cet arbre rare
dissemln4 pfed par pied, est l'un des plus grands et des plus
beaux de la forêt du Gabon. La mesure radlocarbone sur
l'échantillon A2 a donné le r&sultat Gif 8049: 1480 * 80 BP,
date calibrée en +413 / +672.
248
e

- les échantillons A?, A5, A6 étaient du Sapium Bllfptfcum,


arbre qui peut atteindre 35 m de hauteur. Le resultat de la
mesure radiométrique de l'échantillon A4 a donne Gif 7815:
1400 f 70 BP, date corrig4e en +605 / +675.
Ces échantillons dates et s&par&s par une distance de cinq
kilomètres se recoupent parfaitement h 1 sigma, situant un
incendie de forêt vers 1400/1500 BP ,
Cette zone a pivots racinaires calcines se développe sur une
superficie de plus de 18 km2 dans la foret sempervirente et
est egalement reconnue sur la rive gauche de la Mingoué. La
presence de bas fourneaux dans le m@nsep&rim&tre, la position
verticale de ces pivots racinaires enfouis dans un horizon
argile-sableux Bpais, semblent confirmer l'hypothese d'une
action anthropique expliquant la présence d'une zone
incendiée dans la foret equatorlale.
En effet, l'état hygrometrique de l'air des sous-bois
et l'enorme futaie empechent tout développement d' incendies
naturels. L'explication la plus probable serait donc celle de
la technique du brûlls, technique utilisée encore h l'heure
actuelle en Afrique centrale, afin d'atiliorer le sol et le
developpement de nouvelles cultures vivrières.
C'est donc a la faveur des traçes et ouvertures de
routes d'exploitation forestiere que l'on peut considérer
l'importance et l'anciennete de l'action anthropique sur la
grande foret Bquatorlale.
La forl3t actuelle qui se developpe dahs cektc zo*C
est une for&t h essences malingres avec des fûts plus
petits, au contraire des essences de grande taille qui se
développent h proximît6 dans les thalwegs et bas-fonds. Ce
constat so.u1igllerait;-l~ 1es effets nefastes de la
culture sur brûlls a long terme sur les arbres d'une foret qui
en porte *tore les stigmates.
Ces populations de mhtallurglstes apparaissent comme les
héritiers de longues traditions, venus depuis le Sud-
Cameroun suivant les lignes de cretes qui conduisent
naturellement dans la moyenne vallée de l'ogooue. Cette
249
e

reglon, outre la presence effective de nombreuses cuirasses


ferrugineuses dans un paysage avenant de savanes Fncluses,
recéle actuellement prés de quatre-vingts bas fourneaux,
particulièrement concentrks dans les zones d'Otoumb1 et la
réserve de Lapé-Okanda (Fig.33). Cette importante métallurgie
régionale n'a pu se developper que grace a la présence de
verltables mines d'extraction comme:
+ les versants des Monts Makouelé (L:0'6'50"S/1:11'44'50"E)
qui présentent près d'une vingtaine d'entonnoirs en forme de
cratères creuses dans la cuirasse ferrugineuse avec encore en
place tout autour des tas de minerai,
+ le plateau cuirasse d'Okanda 4 avec ses layons
d'extraction du minerai.
* une colline au sud de Lindlll avec des traces
d'exploitation de la cuirasse.
+ Un gisement d'éboulis d'hématlte pres de la gare d'blembe
qui était encore exploite par les autochtones au debut dkIV,
siècle. (Documentation sur le fer en AEF, 1952)
La région "M~ovéenne" apparaît donc comme le grand centre
métallurgique et minier du Gabon de 1'Age du fer ancien et;,
comme le point de départ d'une diffusion culturelle
vers les --autres
- -- reglons du pays.
Y- -,-

1 0 20 km f
Fig.33 : Répartition spatiale et nombre de fours.
250
+

Les métallurgistes de traditions Okanda et Otoumbl ont


mis a profit les tertres dominants afin d'installer leurs
villages Cflg,34); d'une façon générale chaque village de
huttes végétales était ceinturé par de nombreuses fosses
dépotoirs et présentait sur les versants les bas fourneaux,
la pente facilitant la récupération de la coulée de fonte,
Ces deux traditions attestent d'une longue période
florissante C2500-1500 BP> de 1' Age du fer ancien (fig.35 et
36); il semble que l'on puisse également leur rattacher le
développement de l'Art rupestre de plein air qui se calque
parfaitement sur ces deux zones geographlques.
De part leur position stratégique sur la bordure
occidentale du bassin congolais (axe de passage oblige), les
paysages ouverts de la moyenne vallhe de l'ogooue témoignent
donc de l'établissement dans cette Contr@e de peuples
métallurgistes issus du mouvement migratoire Bantu.

Fig.34 :Répartition des sites des groupes c&ram.iques Otoumbi et Okanda


@ Mines 0 Tradition Okanda v Tradition Otoumbl

Des les premiers siècles de notre ère, ces


populations Bantoues vont s'aventurer plus au sud h la
251

conqubte des contreforts enforestgs du massif du Chaillu, puis


vers l'ouest et les rivages de l'Océan Atlantique.

N'de labo Date BF Date Calibr&e Sites Association


Av.% Ap J.C
1 Beta 14834 2640 * 70 - 961 /- 559 otoumbi 2a Four
2 Gif 7130 2400 f 50 - 752 /- 401 Otouabi 2a Four
3 Gif 7774 2310 f 70 - 736 /- 203 LopB 10 Four
4 Beta 15067 2260 f 120 - 740 /- 38 moulabi5 Céramique, scorier
5, Beta 15063 2130 f 110 - 390 /+ 72 Lope 4 Four
6 Gif 6909 2130 f 60 - 358 /- 24 oknnda 1 C&ra&que
7 Gif 8741 2130 f 60 - 358 /- 24 Epona 2 Four
8 Gif 7776 2110 f 70 - 355 /t 60 Okanda 2 CBramique,scoriet
9 Beta 15066 1980 f 80 - 184 /t 198 utouBbi4 Four
10 Gif 6423 1970 f 70 - 151 /+ 190 Otoumbi 2b Coulée de scories
11 Gif 8140 2010 f 40 - 112 /+ 64 mlgaué 1 Four
12 Beta 15068 1900 f 90 - 104 /t 323 cItouBbi5 C&amique,scorie~
13 Gif 8138 1910 f 40 + 5 /+1QQ Llndili 1 CBrarlque,scoriel
14 Gff 6908 1860 f 60 + 19 /t 310 Otoumbi la Four
15 Gif 8051 1850 f 60 + 29 /+ 317 Bla.rm&ma 3 C&anique,scoriet
16 Gif 7524 1840 f 60 t 39 /t 324 okanda 5 CBramlque,scorier
17 Beta 14835 1740 f 60 + 140 /t 410 Otoumbl la Four
18 Gif 7775 1730 f 60 + 146 /t 417 Hingou& 5 Four
19 Gif 7197 1700 f 50 + 225 /t 426 0toumbi5 Ckamique,scorie~
20 Gif 7430 1640 f 70 t 244 /t 560 Otoumbi8 C#îramique,scorie~
21 Glf 71% 1630 f 50 t 270 /+ 537 otourbi5 CBramlque,scorier
22 Gif 8740 1600 f 60 + 281 /t 584 Amer 1 Four
23 Gif 7777 1420 f 50 + 540 /t 673 Hbama 1 C&amique,scorier

Fig. 35a: Datations en relation avec 1’Age du fer ancien.

A partir de 1420 BP (Cif '7'777) mesure radiocarbone


d'une fosse depotoir- du site de Kbama prés d'Offoué dans la
partie orientale, la moyenne vallee de 1'Ogooué semble se
depeupler de ses métallurgistes jusqu'h 660 BP, date de
l'arrivée de nouvelles populations sur le site de Lope 5. Les
datations radiocarbones soulevent donc pour cette région, le
problème d'un hiatus historique sur la presence de l'homme de
près de sept siècles (1420 - 660 BP).
Bc.

500 ++--------- -----------------------

- L

400 i_ il
I 1
300 :
t

------------1--------
500 z--

600 =

Fig. 35 b: Histogrm des datations de 1’ Age du fer


ancien dan6 la myexum val1443 de la Opcmht .
Fig.36 : Carte des sftes de la région de Lapé-Okanda.
5.7. L'AGE DU FER RECBBT.

La période récente de 1'Age du fer trés arbitrairement


fixée de 1000 apres J.C à l'arrivée des premiers europ&ens sur
les rivages de l'Atlantique, est attestée dans toutes les
regions du Gabon. Cette période est bien représentee sur de
nombreux sites collinaires de la moyenne vallée de 1‘Ogoaué à
partir de 660 BP et particulièrement reconnue sur les sites de
Lopé 5, Otoumbi 3, 4 et 11 (fig.36).

5.7.1. Le site de Lop6 5

Lopé 5 est une large plat+orme dominant une foret


galerie de bas-fond, Situ&e dans la dbpression de la Lope par
0*9'30" de latitude Sud et 11'36'40" de longitude Est.
Dans le talus d'une des pistes de la reserve, apparaît
à -15 cm un niveau d'habitat avec de nombreux fragments de
ceramiques decores à la roulette , des fragments de pipe
(fig.371 et de nombreux charbons de bois. La mesure
radiocarbone a donne Beta 15064: 660 * 60 BP. Cette datation
fixe au XIII' siecle de notre ére une nouvelle prksence
humaine dans la region apres le dkpart des derniéres
populations de 1'Age du fer ancien vers 1420 BP,

0 2cm
1
Fig.37 : Lapé 5 - Fragments de pipe
On note également sur les versants nord-est et sud-est, cinq
structures de fonte encore en place:
+ le bas fourneau A a proximité de la piste et du niveau
d'habitat, révele un Important fragment de cuve d'une
Bpaisseur de 30 cm dont le 0 de base a ete estimé a 90 cm et
quelques morceaux de tuyéres d'un 0 interne de 5 cm.
+ le bas fourneau B se situe a une dizaine de mètres du
précedent. A la base de la cuve on aperçoit la trace d'une
tuyére de forme tronconique d'un 0 interne de 6 cm .
+ le bas fourneau C situé sur une petite plat orme brodée
+
présente une cuve d'un 0 de base de 130 cm. Les charbons de
bols prélevés ont Bté dates de 5460 f 70 BP (Beta 15065>, date
trop haute et aberrante pour un contexte de 1'Age du fer,
L'anciennete de cette date pourrait s'expliquer par la
contamination de charbons provenant d'un niveau de 1'Age de la
pierre recexit sous-jacent a la structure de métallurgie. Cette“
période de la pierre récente a Bt4 dathe sur le site voisin de
Lope 2 de 7670 * 80 BP (Beta 16742).
L'analyse ceramique distingue des récipients de forme
sub-spherique a courbure discontinue avec un point
d'intersection entre la panse et l'encolure. Le decor unique '*
est fait de tout petits motifs circulaires disposes en arêtes
de poissons et realisés a l'aide d'une roulette vegetale d'une
hauteur moyenne de 25 mm dont la surface portait un decor en
creux ou en relief (fig.38).

Fig.38 : Decar specifique au groupe ceramlque Lape.


Il se distribue sur la partie supérieure de la panse en une
bande concentrique plus ou moins large.
Ce décor speciflque h la moyenne vallée de 1'0gooue a été
également reconnu dans une grotte h Lastoursville (fig.39),
localité située en amont, a plus de 150 km dans le Sud-est; la
particularité de ce décor et sa présence spatiale sur plus de
1500 km2 ont conduit a la distinction d'un nouveau groupe
ceramlque, le groupe Lope.

5.7.2. Le site d'Otoumb1 3

C'est un tertre ensavanne adosse a la forêt, situ par


0.4'3" de latitude Sud et 11'5'48" de longitude Est. Des
tessons de céramique d&cores a la cordelette gisaient au
contact d'un bas fourneau date de 500 * 30 BP (Cif 8050>,
mesure callbree en +1396 / +1442 et qui correspond a 1 sigma
h Beta 15064.

5.7.3. Le site d'ûtoumbi 4

Ce site a déjà éte décrit dans le contexte de 1'Age du


fer ancien;ilpr&sente une vaste plat + orme d'une superficie de
3000 m2, jonchée des vestiges d'une occupation de tradition
Lapé avec près de vingt pierres h cupules et de nombreux
fragments de tessons qui ont permis la reconstitution de deux
recfpfents et de quatre profils. Les d&cors Mallsées a la
roulette se distribuent en regle g6nérale sur la moitie
superleure des r6cfptents mais également sur la partie interne
de l'encolure et de la levre sous forme de stries incisees. Le
decor LopB est effectue a la roulette sur des récipients de
forme fer-e et de grande taille pour certains, surmontés
d'une encolure concave parfois avec un rebord.
- Le recipient 1 (fig.401 est une grande nmrmite au 0
d'ouverture de 360 mm, d'une hauteur de 250 mm avec une
épaisseur moyenne de 8 mm. Le décor se distribue sur la panse
d'une part en une bande sur la partie centrale et d'autre part
257

Fig.40 : Otoumbi 4 - Grand récipient d’un 0 d’ouverture


de 360 mm et d’une hauteur de 240 mm.

Fig.39 : Lastoursville - Rkipient fer& d’un 0 d’ouverture


de 186 mm et d’une hauteur de 196 mm.
suivant des bandes verticales espacées sur la partie
supérieure jusqu'au point d'inflexion avec l'encolure,
- Le rkcipient 2 est une petite marmite sans décor d'un 0
d'ouverture de 187 mm, sur une hauteur de 145 mm et d'une
épaisseur moyenne de 8 mm (fig.41).

Fig.41 : Otoumbi 4 - Petite rkipient non décoré.

- Les proffls 3, 4, 5 ont une épaisseur moyenne de 8 mm,


présentent des 0 d'ouverture compris entre 300 et 360 mm. Le
décor se distribue en une bande sur la partie centrale de la
panse.
- Le profil 6 plus petit montre un 0 maximal de 150 mm sur
une epalsseur moyenne de 8 mm pour la tranche.
L'analyse céramique fait donc apparaître deux tailles
de reciplents, les grandes mrmites'd'un 0 maximal superleur a
:300 mm et les petites marmites au 0 d'ouverture compris entre
150 et 170 mm. Concernant la cuisson, les coups de feu
apparaissent frequents, 1lBs h la technique de la cuisson
probablement h l'air libre ou en fosse.

5.7.4 le site d'ûtoumbi 11

Sur l'emplacement du campement de l'entreprise FOBO


(Forestiere des bols de 1'Otoumbi) apparaet un niveau
d'habitat avec des tessons de céramique de tradition Lapé. Une
fosse depotolr situee sur la piste a été fouillee d'un 0 de
65 cm sur une hauteur de 50 cm. Le remplissage a donne des
tessons de céramique décor& h la roulette , une pierre .A deux
cupules et de nombreux charbons de bois.
La datation radiométrique a donne un age moderne (Gif 7526>,
mesure probablement contaminée E, par la situation de la fosse
sur une piste forestière.

5.7.5. G3ncluslons

La moyenne vall4e de l'Ogaou& rec&le de nombreux autres


sites de tradition Lop4 mais très souvent des sites de surface
(fig.42).

Fig.42 : Carte des sites de tradition LO~B.

Dans ce contexte hors stratigraphie on peut mentionner (voir


cartes fig.4 et 36):
- les sites OTB 1,12,14,15,16,17 pour la reglon Otoumbi
- les sites JUK 7,8,9 pour la zone de Junkville
- les sites EKA 3 et EPO 5 pour la zone d'Epona
- Certains sommets colllnalres dans la zone de Kongo Boumba
et plus au sud sur Lindili
- les sites BP,BP', AU suivant la nomenclature SPPG et OKA 4,5
dans la zone des portes de 1'0kanda
- les sites LOP 7,8,10.,11 et KZA 1 dans la dépression de la
Lopé.
La ceramlque de tradition Lopé manifeste donc une
particularité evldente dans ses caractères stylistiques. Elle
traduit une unicfté et une imporbh@ occupation spatiale sur
plus de 250 km de la r6glon occidentale d'Otoumb1 à la région
de Lastoursvllle. Autour de cette localité, l'une des
nombreuses grottes a fourni lors d'un sondage un récipient
fermé de forme spheroîde surmonte d'un col concave et de
courbure moyenne avec le decor speclflque du groupe Lope
(fig,39>. Les parois internes de ce reclplent étalent
couvertes d'une couche plus ou moins argileuse grisdtre avec
de nombreuses graines de Sésamum cfr. calycinum (determlnatlon
R. Dechamp), plante qui donne de l'huile et qui est
~nsornm ée.
11 semble donc que les potiers du groupe Lope aient
rayonné sur le système colllnaire dominant la moyenne vall&e
du fleuve Ogooue, Sur le site de Lope 8 (village halte de
Savorgnan de Brama), les fouilles de fosses dépotoirs ont
montre l'association de tessons de style Lop4 avec des
fragments de faîence anglalse;on peut donc considérer cette
tradition Lope comme encore présente dans la moyenne vallée h
l'arr,ivee des premiers explorateurs au XIX' siècle. De meme si
l'on se refere aux historlens@qui fixent aux Xi\i!*-XV', siècle
l'arrlvee des populations actuelles sur le Gabon et h une
analyse comparative des mesures radiotitrlques, cette
&ramlque serait le fait de l'ethnie Okanda, actuellement
établie dans cette reglon.
A la fin du slecle dernier l'explorateur Pierre Savorgnan de
Brazza decrivalt ces Okandals comme de fameux piroguiers,
qu' Il utilisera pour leur parfaite connaissance des passes et
261
e

des rapides du fleuve Ogooué jusqu'h Lastoursville, fief d'une


autre ethnie de piroguiers, les Adoumas.
La reconnaissance de cette tradition sur plus de 200 km
semble soulfgner une large diffusion culturelle suivant l'axe
fluvial Ogoous h partir de la zone des clairières de savanes
avec un ‘8éplcentre" situé 9 l'entrée des Portes de 1'Okanda.
A l'heure actuelle 1'Age du fer r&cent apparaît donc
vers 660 BP ,dans la depression de la LopB, s'inscrivant
parfaitement dans le cadre des migrations Bantoues pour
decliner et s'éteindre au XIX' siécle, face a la concurrence
des produits manufacturss, importés tels que les vases de
cuivre, les assiettes en porcelaine, les recipients de tôle
émaillee, plus faciles a obtenir par le troc a partir des
factoreries.
262
e

L’ ART RUPESTRE
6. L'ART RUFBSTRB DB LA VALLRB DR L'OGCXIUR.

Les gravures rupestres representent une dimension


particulièrement riihe et emouvante de la préhistoire, En
effet, elles constituent l'une des premières ecrltures,
frustre et maladroite, que l'homme dans son désir de
s'exprimer a confiée& la roche en un message éternel. Ces
pétroglyphes representent ainsi une sorte de film documentaire
sur les aspirations spirituelles despeuples prehistorfques.
En Afrique centrale , contrairement aux grandes aires
rupestres sahariennes et sud-africaines, l'art rupestre est
plutôt rare, se confinant au vu des recherches actuelles sur
les pourtours de la cuvette congolaise, zone de contact entre
la grande for&t equatoriale Cfig.1) et les savanes,avec le
site de Bldzar au Cameroun (Karllac 1981>, les sites de Djebel
Mela dans la vallee de la haute-Kotto et Lengo, Mbomou dans
la reglon de Bakouma en Republlque Centrafricaine (Bayle des
Hermens 19751 mals aussi les roches gravees de la région du
Bas-Congo (Nenquin 1959) et en Angola, les ensembles rupestres
de Calola, Capelo, Bambala dans la haute valle,e du Zambèze
(Ervedosa 1980) .
Au Gabon et principalement dans la moyenne vallée de
l'Ogooué, l'année 1987 a et6 le point de départ de
prospections et$'$-echerches sur l'art rupestre. Depuis quelques
annees, les nombreuses missions menees sur le terrain dans
cette région avaient contribue h revéler d'importants vestiges
dates de l'age du fer ancien, preuves indeniables d'un riche
passe archéologique anterieur a l'ere chretlenne,
Ainsi la decouverte cette m&me année du site
d'Elarmekora (osllsly 19871, a-t-elle constitue une
exceptionnelle révélation de ce lointain passe. C'est Monsieur
P*Oberson, prospecteur au chantier forestier de Mingoue, qui
nous amena sur ce promontoire, point de vue panoramique, afin
de nous montrer des " cupules bizarres et gravées dans la
roche ". Trés rapidement la prospection des dalles rocheuses
264
w-

isements d’Art rupestre de plein


Afrique centrale atlantique.

3. Elarmekora 4, Kongo Bomba


aYa 7. Kwilu 8. Cape10
a 11. Hbolnou 12. Lengo
aux environs immédiats fit apparaetre l'importance de la
decouverte COslisly 1988).
A partir des premieres anal yses geologiques et
geomorphologiques et d'une etude minutieuse des photographies
aeriennes (couverture I.G.N. SA 32 VI 1982) sur la région
d'Elarmekora, a eté développ&e une recherche systématique sur
les filons rocheux de paragneiss. Cela permit de découvrir
trés rapidement de nouveaux sites (fig.2) tels qu'Epona pr4s
d'Elarmekora dans la zone de 1'Otoumbi et Kongo Boumba,
Lindili dans la réserve de Lope-Okanda (Osllsly 1989). Afin de
compléter cette étude sur l'art rupestre de la vallée de
l'ogooue, Il conviendra de comprendre également un site plus
a&Aqp~
excentre r cours moyen du, fleuve, Kaya Kaya situe dans la
partie amont du fleuve.
CAMEROUN

Port-gontliJ / -

CONQO

@Epona
@Elrrmekors
@Kongo Boumba
@Lindill
@KW~ krya

Fig.2: Position des sites d'Art rupestre au Gabon


6.1. LE SITB D'BLARHBKOR6~

Ce site se trouve sur un filon de paragneiss (analyse

Par lame mince numbro BH 87-1057) dont l’axe SSEINNE est


traverse par endroit de micro-filons de quartzfte blanchdtre;
Il présente de grandes dalles relativement planes dans sa
partie occidentale, une éminence ( point altimétrlque de 252
métres 1 dans sa partie orientale et un à-pic sur la face nord
( L:O'5'15"S / 1:11'10'15"E >.
Patin&e h l'air libre le paragneiss prend une couleur
grisAtre h noiratre selon les endroits, entretenue par une
micro-flore de lichens et de moisissures. Ces dalles sont
fracturées par un Intense phénomène de desquamation utilisant
tout un reseau de dlaclases et de vasques qui se remplissent
d'eau a la saison des pluies. Les éléments combines -chaleur
et humiditk du climat, écarts des températures diurnes et
nocturnes, chaleur des flammes des feux de savane
entretiennent cette forme d'eroslon.
Elle est egalement responsable de la disparition de
certaines gravures car elle op&re par éclats dans le sens de
la pente raide de la face nord. L'aspect arrondi des dalles et
du filon en général suggere une très ancienne eroslon
fluviale: en effet la côte altititrique du site 252 mètres
peut être raccord4e a la haute terrasse alluviale de +175
mètres de l'Ogoou& .
Ce site permet une vision panoramique complète de 360'
sur un paysage d'enclaves savanlcoles et de forets galeries,
traverse majestueusement par le fleuve Ogooue; ce point de vue
domlnant la vallée a été parcouru par les hommss
préhistoriques > du, pal4olithlque supérieur (presence
d'ateliers de debitage) a l*age du fer qui a
vraisemblablement vu l'émergence de cet art rupestre.
Témoignant d'un art etonnant de la figuration
graphique, près de deux cent soixante figures ont et& gravees
suivant une m@me et seule technique, le piquetage. L'examen A
la loupe des cupules d'Elarm&kora revèle de petits cônes
267

homogénes a section en V ; sur certaines figures, les cupules


sont différentes, soit dejetees h droite Y
soit déjetées a gauche w
suivant l'angle d'incidence de la pointe de l'instrument sur
la roche lors de la percussion. Dans un premier temps, chaque
figure a ete ebauchée par des tracés fins et rectilignes
difficiles h déceler car très altérés, incises probablement a
l‘aide de' pointes fines ; par la suite l'intérieur des figures
ébauchées était ponctué de centaines de petites cupules.
L'Btude analytique des sillons des cercles
concentriques a permis de deceler deux étapes dans leur
construction ; dans un premier temps le graveur rbalisait une
ébauche h l'aide de cupules juxtapos4es et deuxiémement il
piquetait l'espace libre entre les cupules ce qui donne des
sillons irr4guliers h section en U. Les graveurs d'Elarmekora j
ont utilise, pour obtenir une certaine homogeneité graphique, /.l
la technique du piquetage par percussion Indirecte, c'est h .,
dire la frappe d'un percuteur sur un instrument pointu
vraisemblablement de m4tal. .;. .
En effet les gravures obtenues avec un burin 1'
metallique, à percussion directe ou indirecte, sont
caractérisées par un plquetage quasi-uniforme -c'est le cas
pour Elarmekora, Epona, Kongo Boumba et Lindfli- 4rJewtefait
que la partie contondante de l'instrument est presque
inalterable, alors que le piquetage obtenu a l'aide d'un pic
en pierre varie selon les transformations subies Par
l'instrument au cours du travail.
A titre d'essai, une plage de piquetages a été realisée
pour comparer les cupules faites h l'aide de la pointe
d'un marteau de g&ologue et celles faites avec des pics de
pierre en quartzite, une roche des plus dures; les pointes de
pierre s'emoussent tr&s rapidement, il faut sans cesse en
changer et le resultat donne un piquetage écras6 trés
hétérogéne. A ce jour aucun objet métallique n'a éte trouve
sur le site, le fer forgé se corrodant trop rapidement sous
les latitudes equatoriales pour La.1ssc-P des vestiges.
La disposition spatiale des gravures amène a penser
que le souci principal des graveurs était de trouver les
surfaces les plus utiles de la roche sans tenir compte du
rapport surface/gravure; c'est h dire qu'on peut trouver sur
une tres belle plage rocheuse, aussi bien une figure unique
qu'un ensemble compact de gravures.
En exploitant les surfaces les plus propices h
l'elaboration de leur art, les graveurs ont sans doute
cherche d utiliser le contraste des couleurs entre la patine
noiratre de surface et la partie sous-jacente qui se révele
plus claire lors du piquetage.
De ce fait, une fols la patine reinstallee de nombreuses
gravures. deviennent presque totalement Invisibles, sauf en
lumiere rasante; le crdneau horaire pour les photographier et
les relever sur les nylons polyanes se restreint aux premieres
heures de la matinee et en fin d'après-midi.
Si la répartition spatiale des représentations ne
semble sujette à aucune règle, elles n'en sont pas moins
regroupées suivant cinq zones, déterminees géographiquement en
fonction de la position des rochers sur le site (flg.3>,

Q
E
E
GI
E
GI

QE
Fig. 3: Elarmskora - Position des ensembles gravés de la zone A.
269
6

6.1.1. Etude de la zone A.

Elle se situe dans la partie occidentale sur le


mamelon rocheux dont les dalles offrent sur une superficie de
prés de deux cent3 mètres carres, cent vingt trois gravures
actuellement recensees, ce qui en fait la zone la plus riche
du gisement. Quelques gravures sont isolees mais pour la
grande majorité, elles forment des concentrations que l'on a
regroupbesen huit ensembles (Flg,3 1 .

l Ensemble 1
C'est le plus petit groupe qui associe une petite zone
circulaire piquetde, une forme triangulaire allongée, hampee
et h la pointe d&jet&e, une figuration "pisclforme'~ et une
lezariforma (fig.41, On rattache h cet ensemble une figure "
Isolée h une dizaine de m&tres, qui est une pointe hampee des
,,2
plus repr&sentatlves (fig.5).

+ Ensemble 2
Sur l'une des dalles h l'inclinaison très accentube sur
l'a pic, se développe l’une des plus belles compositions avec
vingt trois representations gravees (fig.6).
- trois plsciformes et quatre zoomorphes pour les figures
d'allure anlmallère.
- Pour la famille des figures triangulaires nous avons trois
triangles simples, deux triangles hampes aux sommets digltk
de deux et trois appendices et un triangle allonge h petite
hampe rappelant la pointe aplatie d'une sagaie.
- trois zones piquetées circulaires
- trois figures présentant un renflement central en forme de
triangle avec deux appendices aux extrémites.
- une figure en forme de sablier.
- trois figures inclassables et quelques piquetages +
Cette concentration associe donc des formes "animales"
représentées par une faune de petits quadrupedes et de figures
270

Fig. 4 : Représentation lkzarifarme.

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30cm

4
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Fig.5 : Pointe hampée.


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Fig.6 : Ensemble 2 - Reprksentations zoomorphes et triangulaires.


pisciformes h des figurations plus géon&trlques rappelant pour
certaines des armes de chasse (sagaies et couteaux de jet), ce
qui évoquerait peut-etre le contexte symbolique de la chasse.

* Ensemble 3
Il se developpe sur un petit reseau de dalles affectées
par la desquamation avec trente quatre figures et quelques
plquetages informes (fig.7 8r 8).
- La famille des triangles est encore fort bien représentée
Par deux triangles simples, cinq triangles hampes et quatre
triangles avec des appendices; l'une de ces representations
est tridactylée par le sommet et par la base <fig$9>
- une figure complexe elaboree h partir d'un triangle avec
huit appendices suggérant 1' image d'un insecte <flg,lO>.
- une figure construite a partir d'un losange avec deux
appendices lateraux et une queue.
- une figure h renflement central ovalaire munie de deux
appendices trfangulalres, déja decrlte dans l'ensemble 2.
- quatre representations rectangulaires dont une presente
encore les fines Incisions de contour préparatoires au traçé
(fig.11).
- Bgalement quatre figures h rapprocher du monde animal dont
trois zoomorphes et un probable poisson Cflg.12).
- huit zones plquetees circulaires,
- une zone circulaire munie d'un appendice suggerant soit un
petit pot en terre culte ou un fruit (fig.13).
- quatre figures inclassables.

+ Ensemble 4
11 se situe juste au nord de l'ensemble précedent et
comporte vingt c cinq représentations. C'est encore la
cohabitation entre les figures gbotitriques et zoomorphes;
- la famille des triangles est toujours bien représentée par
quatre triangles simples, huit triangles hampes et deux
triangles hamp4s aux sommets pourvus d'un appendice (fig.141
- deux plquetages circulaires;
273
e

Fig.7 : Ensemble 3 - Figures zoomorphes et triangulaires.


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Fig.6 : Ensemble 3 - Association de figures triangulaires et d’un losange


275

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Fig. 10 : Ensemble 3 - Figure triangulaire avec appendices.
276
e

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Fig.11 : Ensemble 3 - Figures gknn&triques.

Figo 12 : Ensemble 3 - Reprksentations zoomorphes


277
e

Fig.9 : Ensemble 3- Figure triangulaire


tridactylée

0,

Fig.13 : Ensemble 3 - Figure


circulairemunkd'un appendice
278

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0 - 2?cm

Fig. 14 : Ensemble 4 - Composition de figure- u zoomorphes et triangulaires


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Fi&. 15 : Ensemble 4 - Association de figures ovalaires et triangulaires


280
m+

- trois zones avalaires dont l'une présente de fines incisions


latérales Cfig.15)
trois figures zoomorphes dont un lézariforme et une
représentation triangulaire complexe avec six appendices
latéraux et un appendice sommital (fig.14).
- un losange aux sommets pourvus de petits triangles
- deux figures inclassables; l'une juxtapose côte à cote trois
formes triangulaires, l'autre est un piquetage zonaire qui
présente des dendrites.

+ Ensemble 5
C'est une petite concentration de six figures sur les
bords d'une vasque. Ce sont cinq représentations triangulaires
dont un triangle simple, trois triangles hampes et un triangle
plus complexe avec h la base une longue queue, trois
appendices au sommet et une ligne piquetée joignant le sommet
a l'angle lateral droft. Au centre de ce groupe de figures
triangulaires se détache une figure lézariforme longue de
trente centimètres (fig,l6>,

+ Ensemble 6
Pour ce nouvel ensemble, il est i,n.t;ressaht de noter le
choix très judicieux de la surface rocheuse relativement
lisse, sur laquelle le ou les graveurs ont executé huit
figures "dans le fil de la pierre". Quatre représentations
(fig.17) s'échelonnent sur trois cent cinquante centimètres;
- une figure ressemblant a un empennage de flèche surmonté
d'un piquetage circulaire
- un quadrilatere avec quatre petits appendices, unique en son
genre (fig.18).
- une pointe triangulaire hampke
- une petite zone circulaire piquetée.
- une figure zoomorphe construite sur une forme triangulaire,
ces appendices tres soignes lui donnent un mouvement
remarquable.
281
e

Fig, 16 : Ensemble 5 - LQzariforme et figures triangulaire hampées.


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. . .
y,. .
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Fig, 17 : Ensemble 6 - Disposition des gravures,


283
d

3 locm

Fig. 16 : Ensemble 6 - Figure rectangulaire avec appendices


D.&&.
284
œ-

Deux autres figures zoomorphes aux piquetages différents se


chevauchent par leurs appendices; la figure de droite se fond
dans un piquetage en forme de losange,

+ Ensemble 7
Cet ensemble est representé par une fresque reunissant
onze figures composées a partir du triangle et munies pour
certaines d'appendices latéraux, de dlgitations et
d'excroissances diverses (fig. 19) * On peut dcfZekmi hsr deux
temps dans l'exécution des gravures; en effet deux figures
montrent un piquetage plus marqué (le diamétre et la
profondeur des cupules sont de six millimètres> pour une zone
circulaire dont l'interleur est strié Par quatre lignes
ponctuees et également pour une figure zoomorphe des plus
représentative. Les neuf autres plus finement plquetees sont:
- deux triangles simples
- un triangle hampe simple
- quatre triangles hampes pourvus de deux ou trois appendices
- deux figures triangulaires avec egalement des appendices

Fig.19 : Ensemble 7 - Composition de triangles hampes avec appendices


285
e

A cette concentration, on rattache un ensemble proche


de trois figures: un petit triangle hampe au sommet trl-
dactylé, un triangle simple et une figure de forme circulaire
munie d'un appendice rappelant une petite poterie,

+ Ensemble 8
Sur un mamelon rocheux, h trois métres et a l'est de
l'ensemble 7 se détache un petit groupe de figures, trois
piquetages lnclassables, un triangle muni d'une hampe et une
forme piquetee en U .

* Les figures isolées.


Elles se situent entre les ensembles 3 et 7, il s'agit
d'un plquetage circulaire, d'un triangle hampe avec un
appendice sommital (Fig.201 et d'un petit quadrilatère pourvu i
également d'un petit appendice de cent mlllim&tres ,

30om

Fig.20 : Figure triangulaire hampée.


286
9-

6.1.2. Etude des Zones B et B'.

A treize métres a l'ouest de la zone A , une surface


rocheuse 'émerge de terre sur près de douze titres carrés. La
famille des triangles est très bien représentée (Fig.21);
- huit triangles simples dont deux tronqués,
- trois trfangles hampes.
- un triangle hampé avec appendice sommital.
- cinq plquetages circulaires.
- un quadrllatere.
- une petite croix piquetée.
- huit figures inclassables
Il est h noter sur cette surface gravke de vingt sept figures
la presence d'une douzaine de traits "d'affÛtage" probablement
réalisés afin de refaçonner les pointes burinantes.

'ig.21 : Zone B' - Composition de triangles,


287
œ-

A cette zone on peut rattacher la petite zone B'


situee en contre,bas h quelque six n&tres de la Wlg.23). Elle
comporte trois groupes de figures qui s'échelonnent sur les
dalles rocheuses a forte déclivité; le premier groupe A
comporte deux triangles simples, le groupe B propose deux
triangles simples, un triangle hanrp& et un piquetage ovalaire.
Le groupe C est de loin le plus interessant associant un
triangle simple et tronque au seul outil connu sur ce site
d'Ela.rmekora, une hachette ou herminette (Fig.22). En effet on
aperçoit l'emmanchement très caracteristique de ce genre
d'outil, h tete dejetee vers l'arrlére avec un angle de 50'
entre la lame et le manche.
A quelques titres en contre bas, des blocs rocheux
prbentent des traces d'affûtage tres caractéristiques,

Fig.22 : Zone B'- Représentation de l'herminette.


288
s-

E
0
a

0 30crn

Fig.23 : Zone E’ - Disposition des dalles gravées,


289

6.1.3. Etude de la Zone C.

C'est SUI- rocheuxl'éperon


(point altlmetrique 252
mètres) que furent decouvertes les premières gravures,
representees ici par un grand nombre de cercles concentriques
contrairement aux nombreuses figures triangulaires des zones
A et E. Sur les dlfferentes dalles se détachent vingt sept
figures :
- douze cercles concentriques de deux a neuf circonférences
réalisees par un piquetage de cupules Juxtapos&es et ensuite
reliées. Cette technique d'exécution sera dorénavant citée
sous le vocable de ponctuation/liaison sauf pour le seul
cercle aux neuf circonférences qui a éte obtenu par incision
de manière linéaire puis par repetitlon afin d'approfondir les
sillons qui ont dans ce cas une section en V (fig.24).

-e.-----m--. I.. --- ---_- --.--.--.--

Fig.24 : Zane C - Cercles concentriques et ebauches.


290
c

- un groupe de trois cercles simples et contigus


- sept piquetages circulaires
- deux cercles concentriques reliés par une branche gravee en
forme de V (Fig.25>,

8N

Fig.25 : Zone C - Cercles concentriques reliés

- une rosace a sept petales unique en son genre dans l'art


rupestre du Gabon (Fig.26).
- deux figures l~zarlformes (FI .27)
7
- une figure scutiforme ou alors&%epresentatfon d'une carapace
de tortue, reptile chelonien vivant actuellement dans les eaux
du fleuve Ogooue (Fig.27).
- une figure insectlforme prksentant une sorte de plastron de
chevrone, deux petits ailerons latéraux et une tête
hypertrophiée a deux globes oculaires (FLg.28).
0 30cm

Fig.26 : Zone C - Association rosace et cercles concentriques.

_- .__._ -- _ _.-- ---

30-m

Fig.27 : Zone C - Figures lhariformes et scutiforme,


292
e

Fig,28 : Zone C - Figure insectiforme à tête hypertrophiée.


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Fig. 29 : Zone D - Composition de cercles simples et concentriques


294
e

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. .
*

Fig,30 : Zone B - Piquetages indéterminés.


295

6.1.4. Etude de la Zone D.

Elle se situe en contre-bas, 2 prés de soixante-quinze


mètres de la zone C. C'est une grande dalle rocheuse
affleurante sur la pente nord-est qui presente quarante deux
figures gravees par piquetage (Fig. 29).
La famille des cercles est encore ici la plus
representative avec trente-huit figures piquetées ;
douze cercles simples
dix-huit cercles concentriques de deux a quatre
circonférences.
huit zones circulaires piquetées.
une figure inclassable
deux triangles simples
une figure ovalaire contenant deux triangles ,

6.1.5. Etude de la Zone B.

C'est un ensemble de sept gravures qui se situe h une


trentaine de mètres en contre-bas de la zone D, On distingue
quatre figures difficilement classables et deux autres
probablement de la famille des zoomorphes (Fig.30),
A ce groupe on peut rattacher deux figures isolées;
quinze mdtres dans le nord une zone ovalaire piquetée (270 x
170 mm> et a une vingtaine de m&tres dans le nord-est un
piquetage zonaire (500 x 150 mm> tr6.s altére.
Sur les derniers rochers au contact de la galerie forestiére
on aperçoit un rectangle gravé, tronqué d'un angle par une
diaclase (200 x 135 mm> dont les deux longueurs sont incisees
profondement en U ( Bpaisseur 10 mm>,
296

6.1.6. Discussion.

Suite à l'analyse descriptive des figurations piquetées


sur les dalles rocheuses des cinq zones, Il paraît important
d'élaborer maintenant un classement des figures en
établissant un tableau typologique sp&ifique & 1'
iconographie du site d'Elarmekora. Les représentations
geométriques, triangulaires et circulaires, dominent; elles
sont étroitement associées h des figures d'inspiration
animaliere,

lombre Famille Famille Famille

L-- Zone A
de
Qgures

123
des
triangles

61

49,5 x
des
cercles

22

17,9 x
des
zoomorphes
21

17,l x

18 6
Zone B 35
52,9 x 17,6 %
23 4
Zone c 27
85,l % 14,8 X

2 38
Zone D 42
4,7 % 90,4 x
2
Zone B 12
16,6 x

81 89 27
Total 239
34,3 x 37,? x 11,4 x
Fig.31 : Tableau typologique d'alarmekora (%I

A la lecture de ce tableau typologique, 11 est


intéressant de noter la prepond&rance de ces trois familles
qui forment les 83,4 % de l'ensemble des gravures du site
d'Elarmekora avec:
l 37,7 % pour les figures circulaires
* 34,3 % pour les figures trlangulalres
* 11,4 % pour les figures zoomorphes
Le restant des gravures est representé Par des formes
quadrilatéres (3,3 %> et par des figures ind&termin&es(l3,3%).
La forme triangulaire est la plus fréquente sur les
zones A et B (50,3 XI ; les graveurs l'ont également utilisée
comme figure de base pour la construction d'un grand nombre
d'autres representatlons. L'analyse typologique nous permet de
mieux cerner les différents stades de l'evolutlon de cette
figure triangulaire depuis sa forme la plus simple h la plus
complexe <flg,32).

..
Fig.32 : Evolution
I 10

de la forme triangulaire.

En effet de la forme simple (11, le triangle devient hampe en


(2) comme la pointe d'une arme de jet, puis se ramifie par son
298
e

sommet en (3) et (4) et par sa base en (5>, peut etre des


couteaux de Jet ?. Il est toujours hampe mals surmonte d'un
autre petit triangle en (61, Image conceptuelle de l'homme et
va presenter des appendices latéraux qui nous suggèrent pour
les figures (8) et (9) l'image de petits quadrupédes, piquetés
sur ce site 8th plat" comme des peaux tannées, La dernière
représentation (10) est, quant h elle, la plus complexe et
pourrait ici schematlser la forme d'un insecte avec ses
antennes et ses pattes.
Le triangle se retrouve également dans les figures en forme de
sabller,Vles losanges et en etroite association avec les zones
ovalaires qui en sont pourvues aux extrêmités.
La deuxième famille géotitrique Importante sur ce site
est celle des cercles ( 37,7 %> et des zones clrculaires
plquetees. Les cercles concentriques sont les plus
significatifs ; les uns encore a l'état d'ébauche avec des
circonférences de cupules juxtapo&es, les autres graves dans
la roche par un piquetage de liaison entre les cupules
(ponctuation/llaison). Le nombre de cercles imbriqués oscille
de deux h quatre sauf pour l'unique figure avec ses neuf
sillons concentriques réaltsés; par rainurage. Cette figure
(fig.25) construite donc Par incisions graffltes est h
rapprocher d'un point de vue technique des traces d'affûtage
de la zone B, consequences du va-et-vient repétitlf d' un
instrument qui approfondit le graffiti et le transforme en
sillon.
La troisième famille d'Elarmekora est représentee par
des figures "zoomorphes" ( 11,4 Xl, terme g6néral utilisé pour
designer des gravures qui rappèlknt le monde animal. Les
representations les plus significatives sont elaborees h
partir de la figure triangulaire comme les petits quadrupèdes
(des civettes ?> disposes sur la roche h plat.
La peau de civette dans la religion actuelle du Bwltf est un
des attributs majeurs du grand prêtre lors des céremonies
d'initiation. Ces représentations sont souvent en étroite
299

association avec des triangles hampes rappelant les pointes de


sagaies, suggérant tout un contexte symbolique de la chasse,
Quelques figures pisciformes rappelant la faune aquatique
semblent se detacher (fig.12); certaines evoquent la forme
du lamantin (fig.6), mammifère au corps en fuseau termine par
une nageoire non échancrée, vivant actuellement en amont, à la
confluence de l'ogooue et de 1'Ivlndo.
La figure du lezard est également presente, surtout avec les
deux gravures (fig.27) les plus représentatives de la zone C.
Deux gravures uniques (fig.10 et 28) semblent appartenir au
monde des insectes: la première présente deux yeux, trois
antennes, quatre pattes et une queue, la seconde située sur la
zone C offre une t@te hypertrophiee surmontant un corps
ovalaire avec un plastron central et deux petits appendices
latéraux comparables h de petits ailerons, comme en sont
pourvus de nombreux insectes. ,..,
Pour le restant des gravures, certaines meritent une
attention particullere car elles sont uniques dans .leur
-0%
Ainsi peutivreconnaître dans la zone B'
genrebpe
prdoa
la V représentation d'un outil, une hachette a -manche
droit (herminette ?) et h t@te dejetee vers l'arrière dont la
lame a ete vraisemblablement emmanchée dans le bois par
,-,,
perforation.
La forme rectangulaire est écdlcmekt fort
intéressante, surtout celle de l'ensemble 7 de la zone A
quasiment parfaite dans ses proportions et qui présente en
plus quatre petites digitatlons confp/+ant a cette gravure une
impression d'assise.
La gravure construite h partir du losange de l‘ensemble n-3
semblerait schematiser avec ses appendices latkraux et sa
longue queue l'image conceptuelle du lézard.
Plus spécifique h la zone A, une figure gravée (fig,ll> se
présente comme une zone ovalalre piquetée aux extrémites
pourvues de petits triangles réalisant parfaitement l'osmose
entre les familles triangulaires et les familles circulaires.
300
e

L'analyse et le classement des différentes familles de


gravures permet donc de différencier deux stades ou pkriodes
d'exécution: d'une part les zones (A) et (B> où les triangles
dominent en etroite association avec des repr6sentatlons du
monde animal, ce qui pourrait évoquer le contexte symbolique
de la chasse , de l'autre les zones CC> et CD> aux nombreux
cercles concentriques, signes symboles relevant plus du
domaine mystique et d'une interprétation cosmogonique.
Toutes ces gravures ont eté exécutees par piquetage a
l'aide vraisemblablement d'un Instrument metallique; en effet
les piquetages peu profonds (de un a six millimètres) sont
toujours homogènes, certaines figures présentent un piquetage
cupulalre exécuté avec un angle d'incidence, ce qui ne peut
être réalise qu'avec la pointe fine d'un burin (ciseaux) de
métal, Egalement pour l'unique cercle concentrique elabore par
la technique du graffite linéaire, la finesse du rainurage des
neuf circonférences suggare l'utilisation de pointes de fer.
Cette analyse am&ne h poser la question de la
datation de cet ensemble rupestre ? L'argumentation développée
sur l'utilisation de burins de métal situerait cet art
rupestre dans l'âge du fer. A quelques centalnes%&tres de la,
le site Elarmekora 3 (Eka 3) offre sur ses surfaces des restes
de four de fonte de fer avec une ceramique dont les structures
décoratives présentent de grands demi-cercles concentriques.
Une mesure radiométrique d'un niveau d'habitat associant
céramique et scories a donne Gif 8051: 1850 f 60 BP, datation
qui correspond h l'ensemble des datations effectuees sur les
sites de metallurgle de cette région.
L'âge du fer ancien de la moyenne vallée de 1'Ogooue est cerné
de 2500-1600 BP et ces gravures rupestres devralent être
contemporaines.
301

1 2 3 4 5

triangles cercles quadrilatères zoomorphes objets

A cl
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4 CB 00
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d”.

Fig.33 : Table typologique d’Elarmekora.


302
e

EXPLICATIOB DE LA TABLE TYPOLOGIQUE D’ELARHEKORA

Cette table typologique volontairement slmplifiee rsunit la majorité des


figures gravees du site. La description analytique des cinq famllles
permettra de mieux comprendre l’iconographie d’alarmekora ,

REPRESEBTATIOES TRLABGULAIRES
l/A triangle simple
l/B triangle hampe
l/C triangle a digitations
l/D triangle hampe avec appendice sonunital
l/E triangle hampe avec appendices somltal et latéraux
I/F deux triangles contigus par le sommet en forme de sablier
l/G Forme ovalaire pourvue de deux triangles

REPRESEBTATIOBS CIRCULAIRES

2/A zone circulaire piquetee


2/B zone ovalaire piquetee
2/C zone circulaire piquet& pourvue d’un appendice
2/D cercle concentrique
2/E deux cercles concentriques reliés
2/F rosace

REPRESEBTATIOI?SQUADRARGULAIRES
3/A rectangle simple
3/B rectangle pourvu d’un appendice
3/C rectangle pourvu d’ appendices
3/D losange pourvu d’ appendices

REPRESEETATIOBS ZOOHORPBS

4/A lézariforma
4/B animal a longue queue ( singe ? )
4/C figuration h plat d’un quadrupede
4/D pisclforxœ
4/E repr&entation d’un animal aquatique ( Lamantin ? 1
4/F forme d’insecte aux pattes et antennes apparentes
4/G insectif orme

REPRESElfTATIOW D'OBJETS FABRIQUES

5/A hachette ou herminette


5/B scutlfornre ( figuration d’un bouclier 1 qui pourrait représenter une
carapace de tortue (zoomorphe ?)

B.B. Il est possible de rattacher a cette famille, l/B qui reprksenteralt


alors une pointe de sagaie et 2/C un récipent en terre culte,
303
e

6.2. LB SITB D'BPOXA 3.

C' est en 1989 qu'Epona 3 a ét& découvert avec deux


autres sites plus petits, Epona 4 et 5. Ce nouvel ensemble
rupestre se situe a trois kilomètres au sud d'Elarmekora
(L:O'6'2O"S / 1:11'8'50"E>, a la limite du contact f or&t-
savane et en Contre>bas de la route forestière
Otoumbi/Mingounza. Des rochers de forme ovoïde offrent sur
leurs surfaces plus de quatre cent dix gravures. Ces blocs de
paragneiss font partie du ~&me filon ( axe NNE/SSO 1 déjh
decrlt a Elarmekora; ils s'agencent en trois amoncellements
sur les pentes douces -d'une colline ensavannée et présentent
une patine très accentuée de couleur grisatre a noirâtre,
couleur entretenue par les grands feux de savane Se la
saison sèche.
Le relevk topographique (fig.341 nous permet- de
distinguer vingt- neuf rochers dont quatorze portent des
figures gravées, Nous les etudierons suivant la position des
trois ensembles rocheux. *i /

6.2.1. Ensemble 1

Sur le plan topographique c'est l'amas rocheux


dominant; il comporte cinq rochers graves de cent trente
figures essentiellement circulaires,

* Rocher A
Ce rocher a la forme d' une grosse boule oblongue,
les gravures se concentrent sur le dôme tout en débordant
sur les surfaces latérales; nous dénombrons cinquante sept
représentations, toutes circulaires (flg.35):
- vingt et.un cercles simples
- dix cercles a cupule centrale
- quinze cercles concentriques de deux circonférences
- neuf cercles concentriques de trois circonférences
304
œ-

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0 10m cl

Fig.34 : Epona - Disposition des rochers gravés,


305
e

-- _

Fig.35 : Rocher A - Composition de cercles concentriques.


306
B--

- deux cercles concentriques de quatre circonférences


11 est intéressant de noter des associations de figures comme
celles decrites sur le site de Bidzar (Marliac 1981) au
Cameroun.
- un cercle concentrique relie par un tiret à un cercle
simple.
- également deux cercles simples reliks par un tiret;
- la composition d'un cercle concentrique avec troi5 petits
cercles secants; il semble dans ce cas que le graveur devait
commencer par la partie circulaire la plus grande puis dans
une deuxieme étape ajouter les circonférences internes et les
petits cet-CIes

* Rocher B.
C'est sur la partie &ommitale d'un gros rocher que l'on
trouve quatre figures gravees (fig.36):
- un cercle concentrique de trois circonférences près d'une
ébauche de cercle concentrique pourvue d'un appendice
latéral. Cette dernière figure permet de mieux percevoir la
technique de gravure employee, le piquetage Par
ponctuation/liaison déja reconnu a Elarmekora.
- a trois mètres de 18 dans la direction du Nord apparaît un
cercle concentrique de trois circonferences associé a une
figure circulaire alterée, probablement deux cercles
concentriques sécants.

+ Rocher C.
Le rocher C se situe légèrement en contre-bas du rocher
A et presente sur sa surface la plus orientale prés de vingt-
cinq représentations. Ce sont des figures circulaires,
certaines isolées, d'autres reliees par des lignes formant une
sorte d' enchevêtrement (fig,37>:
- cinq cercles simples
- deux associations de deux cercles simples sécants
- un cercle concentrique de trois circonférences
- une spirale
0 30 cm

Fig.36 : Rocher B - Cercles concentriques.

.-

0 30cm

@A-
Fig.37 : Rocher C - Spirale et cercles.
308
s-

Dans l'enchevgtrement on distingue un trait serpentiforme qui


relie un cercle concentrique, douze cercles simples, une
ebauche spirallforme alteree et un cercle a cupule centrale.

+ Rocher D.
Ce
bloc rocheux legerement plan, offre douze gravures
circulaires (fig.381:
- sept cercles simples
- deux cercles concentriques
- une figure en U
- un cercle simple muni de deux lignes parallèles
- une association de trois cercles simples.

Fig.38 : Rocher D - Composition de formes circulaires.


309

* Rocher E.
C'est une dalle rocheuse émergeant de terre qui était
au paravgUztZ h moitié enfouie. Les trente-et-une gravures sont
trés alterées et affecthes par la desquamation (fig.39):
- seize cercles simples dont deux amputes
- deux spirales
- douze cercles concentriques alter& dont deux sont &cants
- une zone circulaire piquetée.

0
0
00
0N
0
v
FIgo : Rocher E - Spirale et formes circulaires.
310
e

Fig. 40 : Rocher F / face est - Formes circulaires.


311
e

6.2.2. ISnsenble 2.

Il est repr&senté Par deux rochers aux formes


pyramidales. Les figurations circulaires sont encore très
nombreuses avec des associations de cercles secants se
groupant comme les "pétales" d'une fleur.

4 Rocher F.
Ce bloc présente cinquante gravures sur la face est et
six sur la face ouest,
+ la face orientale comporte donc:
- trente-deux cercles simples isoles et egalement relies
- cinq cercles à cupule centrale
- Huit cercles concentriques a deux circonferences dont deux
avec une cupule centrale
- un cercle concentrique tres altére a huit Imbrications
- trois arcs de cercles
- une ebauche de spirale
- un piquetage informe et des traits de liaison.
Dans la partie superieure du relevé (ffg.40) on remarque une
association de cercles secants se poursuivant par une sorte de
chaîne et deux autres associations de cercles simples reliés +
+ la face occidentale porte dans sa partie sommitale six
figures circulaires avec deux piquetages Informes:
- trois cercles simples
- un cercle simple h cupule centrale
- deux cercles concentriques a trois Imbrications

+ Rocher G.
Ce rocher porte sur les deux faces (fig.411 les plus
propices, près de soixante-dix gravures sans organisation
apparente, dans un enchevetrement de cercles et de traits de
liaison.
f La face sud en comporte vingt-et-une (fig.42);
- quatorze cercles simples, en grande majorlte lies ou secants
- quatre cercles concentriques de deux clrconf&rences
312

” .

Fig.41 : Rocher G - Disposition des gravures sur les parois.


313
e

Fig.42 : Rocher Ci /face sud - association de formes circulaire.

- un cercle concentrique avec trois imbrications


- un trait serpentiforme grave profondement
- des traits en arc reliant les cercles.
Sur cette face un très bel ensemble se detache, associant un
cercle concentrique de trois anneaux a un autre cercle
concentrique de deux anneaux sur lequel cinq cercles simples
sécants sont disposés harmonieusement .
+ La face nord présente pr&s de cinquante gravures (fig043>:
- trente trois cercles simples
- un cercle simple pourvu d'un appendice
- cinq formes ovalalres allongées
- quatre traits divagants et quelques petits piquetages.
- un cercle concentrique de deux anneaux.On remarque un cercle
muni de quatre "pétales", relié par des lignes gravees a
d'autres cercles simples.

6.2.3. Ensemble 3.

Cet amoncellement rocheux se situe dans le fond d'un


thalweg. Sept rochers portent près de cent soixante gravures.
1' ori gkd;bL de l'iconographie du site l--s i de &fiS
314

Fig.43 : Rocher G / face nord - Disposition des gravures.


cinq figurations du monde animal ainsi que&nprobable couteau
de jet, ce qui tranche dans la constance de la forme
circulaire.

+ Rocher H.
C'est en fait une dalle allongée de plus de quatre
mètres de long de forme ovalaire, sise légèrement a l'ecart
de l'ensemble rocheux et qui porte cinquante cinq figures
gravbes. On dénombre essentiellement des représentations
circulaires ;
- cinquante cercles simples dont certains disposés comme les
maillons d'une chaîne et d'autres gravitant autour d'un cercle
central.
- quatre cercles concentriques de deux anneaux
une figure amputee et alterée, probablement la
représentation d'uncercle simple.

+ Rocher 1.
C'est la première représentation zoomorphe que révéle
ce petit rocher, figure d'un quadrupède disposée a plat sur la
roche comme une peau tannée et associée a deux piquetages l'un
circulaire, l'autre en forme de T (fig.44).
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1
Fig.44 : Rocher 1 - Figure zoomorphe.
0
0 30 cm
-

Figq 45 : Rocher K - Association de cercles simples et concentriques


317
e

l Rocher J.
On distingue sur ce petit bloc rocheux deux cercles
simples contigus et piquetés,

* Rocher K.
Les faces est et nord portent trente -et - une
reprksentations circulaires gravees.
+ Sur la face orientale on dénombre;
- onze cercles simples isolés
- quatre cercles concentriques de deux anneaux
- quatre cercles concentriques de trois anneaux
- deux cercles'concentrlques de quatre anneaux
- une chaîne de trois cercles simples dont un avec une cupule
centrale.
- un grand cercle enfermnt cinq cercles plus petits sécants
et contigus, disposes comme le cinq d'un dt5 h jouer (fig.45).
+ La surface rocheuse Côt& nord supporte:
- trois figures circulaires simples
- quatre cercles concentriques de deux anneaux,
- un cercle concentrique de trois anneaux
- une zone circulaire piquetée.

+ Rocher L.
C'est une dalle affleurante qui présente (fig.46):
- quatre cerclessimples
- un cercle simple b cupule centrale
- deux cercles concentriques h trois anneaux
- un cercle concentrique h quatre anneaux associé h un cercle
simple secant.
- la Premiere figuration d'un couteau de jet qui est également
l'arme la plus repr&entée dans l'art rupestre d'Afrique
Centrale (Galitzlne 1986). Ce couteau de jet posséde un petit
éperon arrière stabilisateur et une grande lame en forme de
goutte d'eau; il est quasiment identique aux couteaux de jet
utl.11sés Par les ethnies du Gabon et décrits Par les
explorateurs de la fin du XIX'siècle.
318
e-

- une zone a piquetage circulaire et deux traits Piquet&s

0 30 cm

Fig.46 : Rocher L - Cercles associ& h un couteau de jet.

+ Rocher M.
Sur la face nord de ce rocher se dessine l'une des plus
belles compositions de cercles concentriques et de cercles
simples (fig,47>. Cinquante-et-une gravures ont Bté recensées;
- trente cinq cercles simples et trois ébauches piquetkes
- six cercles concentriques a deux anneaux;
- un cercle concentrique de deux anneaux avec cupule centrale
- un cercle concentrique de quatre anneaux lié a un cercle
simple
- un cercle concentrique de cinq anneaux associé par deux
adt
lignes en arc a un autreVde deux anneaux.
- une ebauche de cercle concentrique piquetee
- une üpirale
- une gravure en forme de huit allongée
0
00b

Fig.47 : Rocher H - Composition de formes circulaires.


- une figure en U
- un ovale avec un cruciforme h l'intérieur muni d'un petit
appendice également ovalaire, Cette figure piquetée est Aest=<
au stade de l'ébauche.

* Rocher N.
A proximltk de deux petites zones piquetées, la face
est de ce bloc présente quatre figures zoomorphes
reprksentées à plat. Comparativement aux figurations du même
genre du site d'Elarmekora, on discerne une legère différence
dans la longueur de la queue, qui apparait dans ce cas comme
tronquee (fig.48>, al'uhe façon q.u+ est (Deut+@h-C in.!-er,t7Qhne!je Ck?z

Ie graveur.

Fig.48 : Rocher N - Reprkentations zoomorphes.


321

6.2.4, Discussion.

Contrairement à l'eperon rocheux dominant d'Elarmekora,


Epona se situe dans un thalweg et serait passe inaperçu sans
la poursuite d'une recherche systematique sur les
affleurements rocheux. Ces blocs rocheux noyés dans les
herbes ont eté decouverts de façon fortuite au mois d'octobre
1989 .
Les figures géom&triques sont essentiellement des
representations circulaires (98,5 X> ; l'iconographie apparaît
moins riche avec seulement cinq figurations zoomorphes et un
probable couteau de jet. Les premieres spirales et quelques
lignes méandriformes se fondent dans cet ensemble,
L'analyse des figures circulaires permet de différencier
quatre categorles ;
* les cercles simples sont les plus nombreux, deux cent
soixante figures <63,6 X); - hLrnb4 CA?
+ les cercles concentriques sontGatre-vingt dix (21,6 %>
* les cercles simples à cupule centrale sont au nombre de
dix huit (4,3 %>.
* la forme ovalaire est presente huit fois dont un ovale
entourant un piquetage cruciforme,
MZllS sur ce site la representation circulaire est
remarquable car elle se concentre en groupetde figures liees,
Ces associations au nombre d'une quinzaine
regroupent des cercles simples et des cercles concentriques en
position sécante;

+ un grand cercle simple i la circonF&rehce &quee


SOht cXCd& de petits cercles

+ un grand cercle dans lequel sont


disposes cinq petits cercles.
322
œ-

f deux cercles simples relies


par une ligne courbe,

* un cercle concentrfque relie


PL un cercle simple.

+ deux cercles concentriques


relies par deux lignes courbes.

* un cercle concentrique sur lequel sostoccc~e/


de manl&re sécante des cercles simples.

+ deux cercles concentriques dont


un porte des cercles simples sécants,
relies par deux lignes courbes.

Certaines de ces associations sont comparables à celles


decrites sur le site de Bidzar au Cameroun septentrional ;
l'auteur (Marliac 19811 releve une analogie fort intéressante
qui existerait entre ces associations de cercles et la
projection orthogonale des plans des structures d'habitat.
11 est encore difficile de donner une signification h ces
figures géometriques mals il semblerait que ces signes
relèvent plutôt d' une e~~re~s~~n sjsirihd~e et d'une symbolique
cosmogonique universelle .
Les gravures ont eté realisees par la technique du
piquetage par ponctuation/lialson a l'aide de probables burins
de fer, déjh decrits sur le site voisin d'Elarmekora.
Par la similitude des techniques de gravure et la
proximité de ces deux gisements, ce nouvel ensemble rupestre
semble devoir se raccorder h la période de 1'Age du fer
ancien, c'est h dire vers 2000 ans BP,
323
e-

6.3. LE SITE D'EPOBA 4.

Le filon rocheux de paragneiss est apparent (L:O'û'lO"S


/ 1:11'8'30"E> sur le versant d'une colline a quelque cinq
cents métres d'Epona 3. Bien que les surfaces soient propices à
la gravure, n‘y furent decouverts que sept représentations
circulaires et seulement sur deux grands dalles (Flg,49>,
- un cercle simple
- un cercle simple a cupule centrale
- trois cercles concentriques h deux Imbrications
- un cercle concentrique h deux anneaux avec une cupule
centrale
- un cercle concentrique de trois anneaux au stade de
l'ébauche piquetée.
I 7'

- - . ._ .
--’

Fig. 49 : Epana 4 - Reprksentations circulaires,


6.4. LE SITE D'BPOBA 5.

Sur la crête d'une colline ensavanee


~L:0'5'30"S/1:11'9'E~, trois blocs rocheux pointent comme des
monolithes (fig.50).

Fig.50 : Epona 5 - Disposition des monolithes*

* le rocher A porte sur l'une de ses faces cinq gravures


piquetées lndétermlnkes a proximite d'une figure lezariforme.
* le rocher B offre quatre zoomorphes et une figure cruciforme
a branche centrale allongee (fig.511,
* Le rocher C présente quelques piquetages indétermines mals
surtout une figure lézariforme subactuelle; en effet le
piquetage n'est que superficiel, très "frais", non altéré par
la patine. C'est le seul et unique graffiti reconnu h ce jour
sur le millier de gravures de la vallée de 1'Ogooue.
0 30um

Fig.51 : Epona 5 - Reprbsentations zoomorphes.


6.5. LE SITE DE LIliDiLI.

A huit kilomètres au sud du fleuve Ogooue en direction


du chantier forestier de SOFORGA, un bas-fond marécageux h
palmiers raphia laisse émerger deux mamelons rocheux
CL: 0'9'10" s / 1: 11*30'50" E> dont les surfaces portent
près de vingt-cinq gravures, toutes exécutées par la technique
du piquetage, vraisemblablement h l'aide de pointes
métalliques. Lindili se situe sur un large filon de
paragneiss qui se prolonge au Nord dans la zone de Kongo
Boumba, en se dispersant dans le paysage d'enclaves
savanicoles sous forme d'amoncellements rocheux.

0 ?Omn
P

Fig.52 : Lindill - Paroi gravée du rocher A,

* Rocher A
On distingue d'une part, des figures gravées
profondément par un piquetage de liaison qui sont représentees
(fig.52) Par des traits méandriformes, une association
327
d

Splrale/ceI-Cle concentrique, une forme quadrangulaire et un


cercle concentrique de trois anneaux qui devient spirale et
d'autre part, des figures finement plquetees, d'allure
cruciforme qui pourraient très bien representer des couteaux
de jet.

* Rocher B
Dans sa partie sommitale, ce mamelon rocheux presente
une chaene de onze cercles concentriques; elle est
actuellement unique dans l'iconographie de l'art
rupestre du Gabon (fig,53). A proximité se détachent egalement
deux cercles simples et un cercle concentrique,

Fig.53 : Lindili - Rocher B. Chaîne de cercles concentriques.


328

6.6. LA ZOEE DB KOSGO BOQHBA,

La région des petroglyphes de Kongo Boumba se situe sur


les berges de la partie Interne d'un large méandre du fleuve
Ogooué > a quarante kllometres a l'est d'Elarmekora dans la
réserve de faune de Lope-Okanda,
Ce paysage de collines ensavanees côtoyant des forets
galeries de bas-fond, est egalement herisse d'affleurements
rocheux qui representent les parties visibles de ce filon de
paragneiss, déja reconnu plus au sud sur le site de Lindili.
De par leur forme ovoïde et la présence de vasques et de
marmites, ces rochers portent les stigmates d'une ancienne
érosion fluviale.

Au cours du mois de MIai 1989, des gravures rupestres


ont été découvertes sur la quasi-totalité des ensembles
rocheux et depuis, les prospections systematfques ont permis
de trouver sur la rive gauche, six nouveaux gisements.
Tout dernièrement sur l'autre berge du fleuve des
gravures ont éte decouvertes mais non relevées. Les figures
d'une rive à l'autre de 1'Ogooué font toutes partie de la
m&me thématique, ce qui semble supposer a cette epoque des
contacts et attester de moyens de navigation sur 1'Ogooué.
En effet 1'0gooué est a cet endroit un fleuve large et
profond, qui présente une succession de rapides tumultueux et
de biefs calmes propices h une certaine forme de navigation.
C'est egalement dans cette région du Gabon que l'on trouve les
descendants des famsux piroguiers décrits par l'explorateur
Savorgnan de Brazza h la fin du siècle dernier.

Les représentations rupestres de ces six sites sont


encore pour la grande majorité des formes circulaires avec
quelques figures zoomorphes,
6.6.1. LE SITE DE KOBGO BOUHBA 1.

sur les pentes d'une colline ensavanBe, trois


amoncellements de rochers ovoïdes (L:O'5'4O"S / 1: n~2a~lO"E>
dominent une galerie forestière. Seize de ces blocs prksentent
des gravures (flg.54).

0 P

00L

0M
0

0 N

00 A

Fig.54 : Plan d'ensemble des rochers de Kongo Bomba 1.


330
e

+ Rocher A
La surface rocheuse offre sur près de neuf mètres
carrés l'une des plus belles associations de figures
circulaires. Cette composition (fig.55) est constituee de sept
spirales, trois cercles concentriques, onze chaînes de cercles
sécants et de neuf traits divagants ou serpentiformes. On
distingue également la présence d'un groupe de quinze cupules
d'un diametre de quinze millimètres. jouxtant une forme
spiralee. L'analyse des recoupements entre les chaînes de
cercles, les cercles concentriques et les spirales, permet de
discerner deux p4riodes d'exkcutlon des figures, les chaînes
de cercles ayant BtB gravbes postérieurekent.

Fig.55 : KGB 1 - Rocher A. Composition de spirales et concentriques.


331
e

+ Rocher E
C'est une dalle qui est striée de quatre traits
méandrif ormes divaguant sans organisation apparente. Elle
presente également trois piquetages zonaires enserrant deux
petites chaînes de cercles et un cercle concentrique fort
alter& de trois anneaux (fig#56>.

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0 3m

Fig.56 : KGB 1 - Rocher B. méandrfformes et piquetages,

* Rocher C
Il a la forme d'une pyramide aux angles arrondis et
offre trois chaînes respectivement de 8, 27, 39 cercles
sécants et une de 10 cercles contigus. Sur l'une des chaînes
on peut voir un espace libre dû a la desquamation (fig.57).

Fig.57 : KGB 1 - Rocher C, Grandes chaînes de cercles.

* Rochers D et E .
Le rocher D porte une chaîne de sept cercles sécants et
le rocher E une de quatre. (fig,58>

* Rocher F
On distingue sur ce bloc ovoïde une chaîne de cinq
cercles perpendiculaire h une autre chaîne de vingt et un
cercles et une forme ovalaire de dix cupules (fig.58). C' est
la première representation gravée d'une pierre h cupules,
objet de pierre fréquent sur les sites néolithiques et de
l'age du fer mais dont la veritable fonction est a ce jour
inconnue.
333
e

Fig.58 : KGB1 - Rochers D, E, F. ChaTnes et cupules.

+ Rocher G
Xl comporte trois chaînes de 4, 5 et 10 cercles
sécants, trois cercles simples et une association de trois
cercles simples .

l Rocher H
Dans le chaos de l'amoncellement rocheux, une grande
dalle porte sur sa paroi nord un ensemble de gravures
(fig.59);
- trois cercles concentriques de 3,4 et 5 anneaux.
- une petite forme spiralée
- deux piquetages, l'un en forme de T renverse, l'autre en
forme de croissant reliant deux chaînes de cercles.
- six chaînes de 3,8,9,25 et 38 cercles.
334
s-

- un reste de chaîne très alteré


- une figure en forme de diapason aux sillons profondément
gravés et rainurés recoupant la zone de piquetage en
croissant.

Fig.59 : KGB 1 - Rocher Ii, Ensemble de gravures.

+ Rocher 1
C'est le plus grand rocher du site qui offre la
composition de ffguree gravhes la plus complexe. Sur son
versant nord-est d'une superficie de pr&s de soixante
mètres carr&,des chaînes de cercles de toutes les longueurs
s'associent h des formes réticulées.
Le relev4 de cet ensemble grav4 permet d'inventorier
quarante chaînes de cercles (fig.61);
335
.-

- deux chaînes de 3 cercles


- deux chaînes de 4 cercles
- une chaîne de 5 cercles
- une chaîne de 6 cercles
- une chaîne de 7 cercles
- trois chaînes de 8 cercles
- trois chaînes de 9 cercles
- deux chaînes de 10 cercles
- trois chaînes de 11 cercles
- une chaîne de 12 cercles
- quatre chaînes de 13 cercles
- trois chaînes de 14 cercles
- une chaîne de 16 cercles
- une chaîne de 17 cercles
- deux chaînes de 18 cercles
- une chaîne de 20 cercles
- une chaîne de 23 cercles
- deux chaînes de 25 cercles
- une chaîne de 26 cercles
- une chaîne de 28 cercles
- une chaîne de 29 cercles
- une chaîne de 35 cercles
- deux chaînes de 3'7 cercles
- une chaîne de 58 cercles
Certaines de ces chaînes disposees en carre
enserrent trois formes réticulées, caractérisées par des
cases intérieures dont le contour extérieur peut proceder du
cercle ou du quadrilatère. Ces retlcules sont des
representatlons de forme quadrangulaire dont l'interleur est
compartimente en cases plus ou moins inégales comme des
alvéoles; Il semble que la forme reticulée ne soit pas un
dessin précis prevu au départ mai.5 plutôt une figure
évolutive.
Deux cercles concentriques de 4 et 5 imbriquations
pourvus d'une chaîne de cercles en forme de queue tranchent
la ~?i-~otoRie des chaînes. On relève également une figure
336
a-

unique en son genre, formée de deux triangles allongés


relfks par un trait courbe ,

0
0
0
0
0

Fig.60 : KGB 1 - Rocher 1. Grand ensemble de chaînes et retlcul&.

* Rochers J et K
Le bloc rocheux J est gravé. de deux chaînes de 13
et 14 cercles qui deviennent dans ce cas "scalarlformes".
Le rocher K offre une petite spirale auprès d'une chaîne de
trois cercles (fFg.61).

+ Rocher L.
On dénombre cinq chaînes, respectivement de 5, 7,
21, 25 et 36 cercles secants et également, une chaîne de 53
cercles se séparant en deux comme une fourche à deux dents
(fig.62), On notera la presence d'un triangle hampe piqueté.
337
e

;ig,61 : KGB 1 - Rochers J, K. Spirale et scalarlformes.

Fig.62 : KGB 1 - Rocher L - Chaînes de cercles.


338
w-

+ Rochers M, N et 0 (fig.63).
Le bloc M comporte unechaine de trois cercles et
une kbauche Spiral&e.
Le rocher N est gravé de cinq chaîne6 respectivement de 3,
10,11, 14, 16 cercle6 et de deux cercles simples isolés,
Le rocher 0 supporte deux chaîne6 de 4 et 3 cercle6 sécants.

Fig.63 : KGB 1 - Rochers M, Hi, 0. Chaînes de cercles.


* Rocher P.
Ce bloc rocheux parfaitement ovoïde porte de
manière harmonieuse sept chaînes de cercles et une figure
en losange très parttcullkre (flg.64);
- une chaîne de 4 cercles
- une chaîne de 10 cercles
- une chaîne de 20 cercles
- une chaîne de 21 cercles
- une chaîne de 23 cercles
- une chaîne de 25 cercles
- une chaîne fourchue de 39 cercles
- Le losange est allongb, lbgèrement dejet& par rapport h
l‘axe médian avec deux lignes gravbes qui le compartimentent
en trois parties; 166 SOlllUl6tS sont pourvus de sortes
"d'antennes ".

P
0
63
0

O0

0 lm B
Fig.64 : KGB 1 - Rocher P. Ensemble de chaînes de cercles.
340
o-

+ Discussion.

La chaîne de cercles secants semble être la figure


caractéristique de ce site; en effet sur un total de cent
trente-trois figures gravkes on obtient quatre vingt quinze
chaînes de cercles soit 71,4 X pour dix spirales, neuf
cercles concentriques, treize traits serpentiformes et
quelques representations uniques.
Quelle signification peut-on donner a ces chaînes?
11 est difficile d'lnterpreter ces figures abstraites qui
semblent relever une nouvelle fois d'une P&dlité Spi ritUt3Ije.

La technique d'exécution est toujours celle du


piquetage par ponctuation/liaison, h l'aide de pointes
métallfques. Dans cette zone, plusieurs sites de l'age du
fer ancien montrent une céramique speciflque, avec la
présence de cercles concentriques h la base des anses de
recipients, datee de 2200-1800 BP.
Les representations gravbes de cercles concentriques sont
connues sur Kongo Boumba 1 mais également sur les autres
sites voisins ce qui nous ant&ne a da teir ces pétroglyphes
de pres de 2000 ans.

6.6.2. LE SITB DE KOIGO EOUHBA 2.

Sur un dôme rocheux de paragneiss, a huit cents mètres


dans le N/E de Kongo Boumba 1 (L:O'5'55'@S / 1:11'28'25"E), un
nouvel ensemble de gravures regroupe une trentaine de figures.
Les représentations circulaires (fig.651 dominent encore avec
l'omniprésence du cercle concentrique ( 58 %>;
- cinq cercles concentriques de 4 anneaux
- sept cercles concentriques de 5 anneaux
- quatre cercles concentriques de 6 anneaux
- deux cercles concentriques de 7 anneaux.
11 est interessant de souligner la présence de 2 à 4
petits traits parallèles jouxtant certains cercles
concentriques et disposes comme des galons (fig,65>.
341
o-

On retrouve en effet ces petits traits paralleles assocl4s h


des cercles concentriques dans les structures décoratives du
groupe ceramologique " Okanda " etudie sur des sites voisins
de l'age du fer et dat.6 de 2000 BP8 Ce détail prend toute son
importance et devient un argument majeur afin d'estliaer 1’Age
de ces pétroglyphes.
Les autres gravures de Kongo Boumba 2 sont legèrement
excentrees par rapport h la zone des cercles concentriques.
On denombre:
- un triangle hampe aux grandes dimensions (flg.66)

Fig.66 :KGB 2 - Grand triangle hampe.

- deux figures zoomorphes représentées h plat sur la roche


- deux cruciformes associés h une figure en Y renverse
- une forme ovalaire
- un quadrilatère compartiment4
- une chaîne de cercles jouxtant par un l&ger piquetage un
double cruciforme profondément gravé (fig.67).

Kongo Boumba 2 se caracterlse Par ses cercles


concentriques groupes et disposes d'une façon organisée.
342
e

Fig.65 : KGB2 - Associations de cercles concentriques.


343

Fig.67 : KGB 2 - Ensemble grave avec cruciformes.


6.6.3. LE SITB DE KOBGO BOUHBA 3.

Sur un replat ensavanee (L:O'5'45"S / 1:11'28'25"E)


entre deux anciennes pistes, un petit amoncellement rocheux
présente trois blocs avec quelques gravures.
le rocher A porte cinq cercles piquetés
le rocher B présente deux ebauches circulaires egalement
piquetees et un cercle concentrique de trois anneaux
le rocher C (flg.68) montre une figure lezariforme et une
figure construite a partir d'un long sillon courbe muni de
deux petits appendices en forme de croissant; cette
representatlon pourrait Btre rattachee a la famille des
couteaux de jet a deux lames (de Bayle des xermens 1975>,

0 30om

Fig.68 : KGB 3 - Couteau de jet (?) et Mzariforme.


345
a-

6.6.4. LE SITE DB KOBGO BOUNBA 4.

Surplombant une forêt galerie (L:O'6'S / 1:11'28'15"E>


un nouvel ensemble de rochers (fig.69) offre près de
cinquante gravures (fig.70); excepté six figures zoomorphes,
la grande majorité reldve de la famille des représentations
circulaires

- -.. . ---
b ----
0 10m

Fig.69 : KGB 4 - Plan d'ensemble des rochers.

+ Rocher A
C'est sur la face nord que l'on découvre une fresque
relativement bien conservde où dominent six figures
zoomorphes (fig.691 h proximlte d'un cruciforme, de trois
cercles simples piquetés et d'une ébauche de cercle
concentrique. Sur la face occidentale rldke comme une "tôle
ondulke" on aperçoit des restes de gravures très altérbes, h
peine visibles même par lumière rasante .
346
.-

Fig.70 : KGB 4 - Ensemble de zoomorphes.

+ Rocher B
Il presente cinq cercles simples, un cercle
concentrique pourvu d'un appendice triangulaire et une
association de cinq cercles simples reliés h un cercle
concentrique.

+ Rocher C
Les figurations circulaires sont encore bien
représentees avec une chaîne de six cercles, deux cercles
concentriques a deux anneaux, trois formes en U, un cercle
simple et une spirale.

* Rocher D
Sur ce bloc rocheux oblong, on a recense dix sept
gravures ;
- deux chaînes de quatre cercles
- quatre cercles concentriques de deux anneaux
- un cercle concentrique de trois anneaux
- une association de trois cercles concentriques relies
- deux cercles simples
- deux cercles simples reliés
- une association de trois formes circulaires
- deux figures ind6termin8es.

+ Rocher E
Sur la face Su$, juste au-dessus du sol on dénombre
deux cercles concentriques de trois et quatre anneaux, une
ligne en zigzag (fig.711 et une a66ociation reliant un cercle
concentrique de trois anneaux muni d'un appendice triangulaire
& un cercle simple pourvu egalement de traits en zigzag.

0 0

%
Fig.71 : KGB 4 - Rocher E; Concentriques et zigzags.
6.6.5. LE SITE DE KOBGO BOUHBA 5.

Dominant un thalweg, deux énormes rochers aux surfaces


planes offrent deux formes gravees appartenant au monde animal
(L:O'6'5O"S / 1:11'30'50"E>:
+ la premiére figure (fig.73) zoomorphe représente un petit
animal quadrupéde.

l e
l l
l m
l - .

Fig.72 : KGB 5 - Figure zoomorphe.


+ h cinq mètres de lh, une autre figure zoomorphe finement
piquetée aux proportions harmonieuses représente un petit
quadrupéde au dos strie de trois bandes (descrlptlon h
rapprocher de celle de la genette tlgrlne qui vit dans la
rBgion> et surmonte une forme quadrangulaire allongée dont
l'int&rieur présente des lignes paralléles qui s'entrecroisent
pour former une sorte de filet (fig.73).

030cm

Fig.73 : KGB 5 - Zoomorphe et filet de chasse C?I.

Cette association de figures suggere-t-elle une simple


scène de chasse ou releve-t-elle du contexte symbolique de la
chasse ?
A un trentaine de métres de ces deux blocs rocheux, la
savane parait "trouée" par deux petites dalles gravees de dix
sept figures:
+ la première dalle presente une figure zoomorphe et un
piquetage indétermine.
* la deuxléme dalle offre egalement une figure zoomorphe
(flg,74>, douze piquetages circulaires et deux zones largement
plquetees.
l .
*; . l

Fig.74 : KGB 5 - ReprBsentation zoomorphe.

6.6.6 LE SITE DE KOXGO BOUHBA 6.

Ce gisement se situe h une centaine de mètres dans le


nord-est (L:O'5'58"S / 1:11'28'20*~E> de Kongo Boumba 4.
Le bloc rocheux sommltal porte une quinzaine de gravures très
alterees, à dominante circulaire.
351
o--

6.6.7.DISCUSSIOB.

L'ensemble des sites de la région de Kongo Boumba


comporte plus de deux cent quatre vingt gravures actuellement
recensées sur une superficie de près de douze kllométres
carres. La prospection systematlque des plages rocheuses est
loin d'être terminee car récemment, de nouvelles gravures ont
été decouvertes sur la rive droite de 1'Ogooue .
L'homogenélte dans les formes gravees et dans la
technique d'execution comme les caracteristfques typologiques
permettent de definir cette zone comme une aire culturelle.
Elle coincide exactement avec l'élément geologique, en
l'occurence le filon de paragneiss dont quasiment tous les
polntements rocheux portent les traces de l'expression
humaine,
L'analyse typologique qui suit révele encore la
prépondérance des representatlons circulaires (81,8X> sur les
figures lezarlformes et autres familles.

FOrIlBS Bombre Pourcentage

Chaînes de cercles 98 35 x
Cercles concentriques 47 16,8 x
Cercles simples 73 26,l X
Spirales 11 3,9 x
Lézariformes 12 4,3 x
Diverses 38 13,6 X

Fig.75 : Tableau typologique et pourcentages.

La présence quasi-systématique sur les six gisements de


figures gravees en forme de chaînes de cercles donne un
certain particularisme a l'art rupestre de cette aire.
Ce motif est sp&iflque a la région de Kongo Boumba comme le
triangle l'est au site d'Elarmekora.
352
m-

6.7, LB SITE DB KAYA KAYA.

Pour compléter cette étude sur l'Art rupestre du Gabon


et plus précisement de la vallée de l'Ogoou&, il s'avbre
necessaire d'analyser le site de Kaya Kaya (L:1'35'1O"S
1:13'28'E) bien que celui-ci soit distant de plus de trois
centskilométres de la zone de recherche. Ce gisement se situe
dans la province du Haut Ogooué en aval de Franceville au
confluent de la rivière Missitigui et du fleuve Ogooué.
L'histoire de la dscouverte de ce site est digne
d'lntergt, C'est le géologue J.P. Pfiffelmann qui 1' a
découvert en 1968 lors de prospections mlnisres. A la m9me
perlode le docteur Andrault,passionne de Préhistoire, reallsa
une serie de cliches photographfques qu'il nous fit parvenir
vingt ans après en 1988, h la suite de la parution en 1987 de
l'ouvrage "L'Art Prkhistorique Gabonais". L'équipe de
recherche "Paléogab" le redecouvrit en Janvier 1989' avec
beaucoup de chance car les donnees topographiques étaient
Imprécises, et qui plus est dans un paysage de savanes et de
forets galeries où tout se ressemble.
Une ancienne piste de prospection reliant les anciens
villages de Mbaya et de Kaya Kaya coupe la riviere
Missitigui et c'est a cet endroit, sous la voûte d'une
galerie forestiére, que gisent des blocs oblongs de gres
quartzlte. Au bas d'un rapide h polissage, ces rochers portent
pres d'une trentaine de reprssentations graphiques, dont
certaines sont pratiquement effacees par l'erosion, tandis que
d'autres, recouvertes par des dépots sableux, sont encore
relativement bien conservees (fig.76).
L'étude comparative des clichos de 1968 et de ceux de 1989
revèle la disparition de det::ls sur certaines gravures.
Les gravures ont et& obtenues, non par piquetage comme
sur les sites de la moyenne vallée de l*Ogooué, mais par
incision de la roche au moyen d'instruments pointus: ce sont
des gravures Incisees profondément par rainurage (section en
353
e

V avec une moyenne de quinze millimètres> et qui se


concentrent sur quelques rochers.

Fig.76 : Position des rochers dans le lit de la rlviére.

4 Rocher A
Sur ce rocher sont tracés sur une face douze traits
parallèles et sur l'autre face des traits divagants qui se
subdivisent, associés a une figure complexe faite d'arcs de
cercles imbriques coupes d'une incision mediane (fig.77).

Fig.77 : Kaya kaya - Traits divagants et figure arclforme.


354
e

+ Rocher B
Ce bloc de forme ovoyde offre sur sa surface une riche
composition de gravures losangées entourant une figure en
" phi" consideree comme la schematisation conceptuelle extreme
de l'homme <fig. 78 > < On reléve sur ce rocher:
- quatre formes losangees imbriquees de six courbes coupees
par une droite médiane
- une figure losangee coupee d'une droite Mdiane avec dix
courbes
- trois petits losanges h imbrications
- une figure losangee h cinq courbes
- deux figures losang8es reliees par une droite mediane en
forme de huit.
- une figure en phi
- quelques traits paralléles et angulaires

1
Fig.78 : Kaya kaya - Figures d'allure vulvaire.

* Rocher C
De ce rocher se ddtachent une figure arbriforme et une
figure de demi-losanges imbriqués fort hnou6s~S de par la
355
e

position du
bloc au bas d'un rapide a polissage et au milieu
du lit de la rivlére (fig.79).

Fig.79 : Kaya kaya - Figures arbrlforme et arciforme.

* Rocher D
Sur ce rocher apparaissent des traits probablement
d'affûtage, A une vingtaine de mètres en aval de cet ensemble
ont ete découverts sur un rocher deux petites gravures
arciformes séparées par un rainurage profond.
Huit mètres plus bas, une dalle présente une gravure
tronquée, faite de trois arcs coupes par une ligne mediane.
Ce filon de gres quartzlte d'une cinquantaine de metres de
large présente une direction des fractures de, 60' dans le
nord-est et un pendage de 10% vers le sud dans un véritable
enchevetrement de blocs ovoïdes et oblongs.
Sous l'entrelacs vegétal, ce site montre des gravures
d'allure vulvaire voisinant avec de curieux blocs rocheux
phalliformes geants. Cette étrange association, retirée dans
un lieu trés discret, pourrait Otre en rapport avec un culte
de la fecondité. Actuellement, dans cette region, les femmes
de certaines ethnies portent encore des scarifications
losangées sur l'épaule, qui sont réalisées, suivant leurs
dires, afin de favoriser de nombreuses naissances,
I
La technique de gravure utilisée est celle de
l'incision par rainurage de la roche, produite par le va-et-
vient d'un instrument pointu et résistant car le grès
quartzlte est une roche partlculiérement dure,
Instruments metalliques ou de pierre ? 11 est difficile de le
déterminer mais signalons pour cette région un &ge du fer
reconnu depuis le V' siècle avant notre ére et sur ce
ont Lt-
gisement, les traits d'affütage du rocher DVprobablementv
executes h l'aide d'instruments de fer.
Kaya Kaya se differencie des sites de la moyenne vallée
de l'Ogoou6 par le proced6 de gravure mais également par la
thématique; il semble donc ne Pas appartenir h la même
periode.

6.6. DISCUSSIQB.

Actuellement c'est dans les réglons travershes par le


fleuve Ogooué qu'ont eté découvertes les représentations
rupestres. Les secteurs de 1'0toumbi et de Kongo Boumba
offrent près de mille gravures, faisant de la moyenne vallee
de l'Ogoou6, le haut lieu de l'Art Rupestre Gabonais.
Cet art rupestre est intimement lie h son
environnement géologique et géomorphologique de part sa
distribution dans le paysage; ce n'est que sur les filons de
paragneiss et de grès quartzite qu'il semble se développer,
délaissant les autres supports rocheux tels que les
graniodlorltes ou les quartzites. Le secteur rupestre
correspond au développement spatial du filon rocheux et Il
suffit donc de prospecter ses affleurements pour découvrir les
gravures. Cette recherche nécessite au prealable une analyse
357
e

stereoscopique des photographies aériennes menée en parallèle


avec une étude detaillée des cartes géologiques de la region.
Pour le relevé des gravures, on a utilisé des feuilles
de polyamide (nylon de 31100 ème d'epalsseur et de 250 cm de
largeur) pour leurs proprietés physiques (légères, pliables et
translucides); apres avoir recouvert la surface gravée, chaque
figure est décalquée h l'aide de feutres indélébiles, puis
num&rotee et orientée par rapport aux points cardinaux. La
deuxiéme phase consiste en un releve photographique (clichés
noir et blanc et couleur) sous plusieurs angles avec une bonne
incidence de la lumiére du soleil. Pour parfaire l'analyse, un
film a et& réalisé sur chaque site h l'aide d'un camescope.
La technique d'exécution des gravures paraît Otre celle
de la percussion indirecte réalisée h l'aide de pointes
titalllques. Cette technique permet d'obtenir une plus gr&de
précision et donne un piquetage plus homogène.
Certaines gravures, au prealable ébauchees par de fines
incisions (stries de contour preparatoires au tracé), sont
constituees par une série de cupules juxtaposees qui forment
le contour et remplissent le centre, comme par exemple les
representations triangulaires d'Elarmekora. D'autres gravures
sont construites h partir d'un piquetage dont les cupules sont
liées Par coalescence; c'est la technique de la
ponctuatlon/llaison, la plus représentative de l'art rupestre
du Gabon. Ce procedé d'&x&cutlon graphique de petites cupules
associees pour combiner les traits et les pleins de dessins,
semble attester une certafne unit6 culturelle de cette region
Hmigovéenne*'.
Quelques figures gravées ont éte obtenues par le
procedé du ralnurage en "frottant" la roche en un va-et-vient
répetltif, h l'aide d' un objet pointu jusqu'h la réalisation
d'un evidement (section naviforme) plus ou moins profond que
l'on retrouve essentiellement sur le site de Kaya Kaya.
La répartition des gravures sur les rochers d'un site
ne semble suivre aucune regle apparente; pourquoi tel rocher
est-il recouvert de gravures et son proche voisin négltge ? En
effet la sélection des supports dlstribuks par la nature en
des lieux diffkrents avec des inclinaisons variables par
rapport au sol rpsemble~ob8ir & ,&ucur\e A&gie ~+~~iCulr'~~e~
Elarmekora se situe sur un point dominant au contraire d'Epona
dans un bas-fond; la seule logique semble être la position
geographique des sites sur le filon rocheux ainsi que le choix
du substrat. Le format des gravures en fonction de la surface
a graver est également variable ; une grande surface peut
pr&senter une petite gravure isolée et certains blocs rocheux
peuvent etre entièrement recouverts de figures.
Les mille signes gravbs qui composent ce vaste mus&e en
plein air reprennent les mêmes thèmes quelles que soient les
zones où Ils figurent. Ils constituent un legs exceptionnel
qui nous renseigne sur les mythes, les croyances et les
preoccupations de groupes humains ayant vécu sur les berges du
fleuve Ogooue.
L'analyse typologique des sites de la moyenne vallee de
1' ogoou&î permet de degager trois grandes familles que sont
les figures géometriques, les figures zoomorphes et les
figures non representatives <fig.SO>.

* la famille des figures géométriques est la plus


representative et la plus nombreuse (85 X); les
formes circulaires représentent 71,8 x et entrent dans la
categorie des gravures abstraites a caractère symbolique
dont l'interpretation est souvent controversee.
'+ la famille des figures zoomorphes (6,2 Xi', toujours
gravées h plat , releve plus d'un domaine h caractère
narratif; ce sont des gravures figuratives et Malistes,
décrivant des motifs plus ais& h traduire, Un grand nombre de
ces figures zoomorphes sont en rapport avec de petits
quadrupèdes. Cependant aucune re'
@mdaht: a.une représehbhon de mammifères actuels tels que4
élGphants,leJ buffles ou les antilopes, si bien figurés sur les
zones rupestres sahariennes et sud-africaines. h 'a .ij-é fieleh& gjub
&ed
P
359

SITES Formes Formes Foracs Forres For@esnon


circulaires triangulaires Quadrangulaires zoororphes reprlsentatives
(nombre)

Eiarrckora 37,7 x 34,3 x 3,3 x Il,4 x 13,3 x


(240)

Zone 95,8 X M 2,8 X 1,) x


d'Epona 1
(430)

Aire de
Congo Bomba; 81,8.X O,3 x 1,7 x 4,3 x 11,9
+ Lindili
(280)

Hoyennt 71,8 X 11,s x 1,7 x 6,2 X 8,8 x


(9501
I-e----m--se.I L.m-M----s-m- ---s-----s------.
< FA!!ILLE BEOMTRIQUE )
( 85% )

Fig. 80 Tableau analytique des grandes familles


de la moyenne vallée de 1’ Ogooué.
360
e

* La famille des figures non représentatives (8,8 %,>


rassemble les gravures uniques, les plquetages inclassables et
les figures que l'an ne peut inclure dAnS aucune des
categories précédentes bien que frequemment Associées AUX

représentations des deux Autres groupes.


Cette analyse typologique permet donc de dégager la

co-existence de deux styles, l’un Abstrait et symbolique,


l'autre sch&matlque et figuratif.
DAnS la moyenne vall4e de l'Ogo.~é, ces trois grandes
catégories englobent chacune plusieurs types de figures et
permettent de definir quatre grands thémes:
- les animaux (quadrupédes, lézards, polssons, insectes,. . . )
- les armes (pointes de lances, couteaux de jet,. . . >
- les outils et objets ( hachette, filet,. . . )
- les symboles ( cercles simples, concentriques et en chaîne,
spirales,triangles, meandres, rétiCUléS, formes losangees* aI >
C'est bien sûr la slgniflcatign .de l'art rupestre qui
attire 1' interet du non-spécialiste Q+ explique l'engouement
du grand public comme celui des chercheurs des autres
disciplines. Cette signification ne peut pourtant être
approchée qu'a l'issue d'une série d'étapes préalables et
d'analyses precises. Ainsi la méthode comparative est-elle
l'une des plus utilisées pour etudler les problémes
d'lnterpr4tation que pose l'art rupestre.
Ces etudes comparatives ont permis d'élaborer des
hypothèses dont l'une des plus répandues est celle du rôle
"magique" de l'art rupestre. L'ethnographie Compar&e a mis en
évidence l'importance du sacre dans la vie et la pensee des
peuples primitifs et h permis de découvrir que ces peuples
avaient des systèmes de croyances très complexes,
L'abondance des signes symboliques et abstraits dans
l'art rupestre du Gabon tend A confirmer l'interprétation
maglco-mystique de ces gravures. Elle materialise le potentiel
spirituel d'une culture qui s'est développée dans un espace
ouvert de petites savanes cernées par la grande forêt
kquatoriale. La profonde religlosit& des peuples Africains est
un facteur primordial pour comprendre le grand nombre de
symboles graves; dans la vie sociale et religieuse des peuples
primitifs, ce moyen d'expression h base d'images et de
symboles paraît etre un élement capital,
Chercher une signification a ces motifs graves et
formes symboliques universellement connues relève plus d'une
démarche hypothétique que scientifique. Ce n'est pas n&' but
et on ne s' engagera pas dans un essai d'interprétation de
l'art rupestre du Gabon m&ne comparatif car " traduire les
images en termes concrets, c'est une opdration denuls de
sens.. . . . les images sont par leur structure, mltîvalentes.
. . , . C'est donc J'image comme telle, en tant que faisceau de
significations, qui est vraie, et non pas une seule de ses
significations ou un seul de ses numbreux plans de r&f&rence"
I_s
Mircea Eliade 1952.
Les gravures rupestres apparaissent comme l'une des -_
dimensions les plus interessantes de la préhistoire et Y',
prennent une valeur documentaire inestimable car elles sont la
seule manifestation iconographique transcrite, Ce moyen
d'expression semble représenter la première écriture, fruste s-
et Incertaine que l'homme nous a laissée dans l'empreinte de
la pierre. g"
Mais depuis quand ? Comme l'interpretatlon, la datation
de gravures rupestres est problématique car il n'est pas
possible de réaliser une datation absolue sur un art rupestre
de plein air. Actuellement on peut estimer cet art comme
contemporain de l'hge du fer; une argumentation dans ce sens
pourrait se baser d'une part sur l'utilisation de burins
métalliques lors de l'exécution des gravures car les
piquetages sont trés homogènes et réguliers et qui plus est,
sur un substrat rocheux a fort indice de dureté. D'autre part,
l'étude comparative revele des analogies entre les formes
gravees et les motifs décoratifs des poteries de l'age du fer,
découverts sur des sites voisins dans le secteur rupestre de
Kong0 Boumba. L'age du fer ancien y est bien connu par les
fouilles de sites a fosses depotolrs (Okanda 5 et Lindill 1)
et a bas fourneaux (Okanda 2>, daté de 2200 h 1800 BP ; on
peut relever sur des tessons de ceramique le motif du cercle
concentrique pourvu de petites lignes parallèles, place soit
sur la partie haute de la panse soit, et plus frequemment,a la
base des anses de certains reclpients de terre cuite,
disposition que l'on peut rapprocher de celle des cercles
concentriques du- sltedeKongo Boumba 2.
A partir de ce constat, sachant également que l'age du
fer ancien de la moyenne vallee de l'ogooue est cerné par de
nombreuses datations radiocarbones entre 2500 et 1600 BP, on
peut situer cet art rupestre aux débuts de l'ère chretienne.
Cet art rupestre est unique et il apparaît
difficile de le rattacher aux quelques sites connus en Afrique
centrale forestière n&me si certaines associations de figures
circulaires d'Epona sont comparables a celles décrites sur le
site de Bldzar au Nord-Cameroun.
La vallee de l'ogooue, aboutissement ou carrefour des
migrations humaines, tend h devenir actuellement en Afrique
Centrale, le haut lieu de l'art rupestre. Ce riche patrimoine
archéologique semble appartenir aux populations titallurglstes
qui se sont inscrltes dans le grand mouvement migratoire des
populations Bantaues.
364
w-

La Prehistoire de l'Afrique centrale a releve très


longtemps des seuls domaines de la typologie et de la
chronologie. Depuis une dizaine d'annees, la tendance est de
faire une plus large place a l'homme et a son environnement.
Dans la conception actuelle, l'archéologue devient un
quaternarlste pour qui le paleoenvironnement représente une
nouvelle dimension permettant de replacer l'homme
préhistorique dans son contexte naturel.
En Afrique centrale, l'approche de la paléogéographie
du Quaternaire est recente mais elle apporte deja de nombreux
elements sur les variations des lignes du rivage océanique,
les changements climatiques et la couverture vegétale, les
débits des cours d'eau, les paleolacs, les processus
d'erosion.. . Les équipes de recherche qui Bvoluent sur le
terrain sont plurldiclplinalres, chaque chercheur portant sa
pierre à l'edlfice.
A l'issue de cette etude, Il apparaît que la moyenne
vallee de 1'Ogooue a connu un rfche pas& prehlstorlque a
toutes les périodes culturelles tant les vestiges lithiques etks
mobiliers céramiques sont nombreux. Cette prehlstolre s'inscrit
dans le developpement des grands evdnements et changements
climatiques qui ont marque l'environnement de l'homme,erdont
subsistent de nombreuses empreintes, tant dans les modeles que
dans les sols et la couverture végétale.
La decouverte d'industries anciennes dans les hautes
terrasses relance le debat sur les Industries de 1'01d stone
a@= qui sont considerees Par certains chercheurs comme
inexistantes dans cette partie de l'Afrique centrale.
L'importance des gisements, la hauteur des dépôts alluviaux
font de la moyenne vallee de 1'Ogooué la région de référence
pour l'étude de ces industries anciennes.
Cette region est affectée par un rajeunissement du
relief qui a mis au jour de nombreux vestiges, en emportant
l'horizon meuble de couverture et en mêlant les industries. Il
n'est pas rare de marcher sur des champs de piéces talll&S
365
e

et de rencontrer des galets aménages côtoyer des haches


polies. Ces perturbations sont dues à d'importants evdnements
paléoclimatiques qui se sont deroulés dans l'ecosystème d'un
puissant catalyseur de l'érosion, en l'occurence le fleuve
Ogooué.
La notion d'espace-Ogooué devient évidente, confor%ke
par la présence dans cette contree d'un paysage ouvert de
savanes. Il apparaît que les populations préhistoriques ont
recherche de preférence pour s'établir des milieux 4" associent
des espaces ouverts et avenants de savanes et les ressources
du blotope forestier proche kt en vivant sur les sommets
collinaires bien ventilés. Ces savanes équatoriales sont
conslderées comme des savanes paléoclimatlques, héritières de
l'importante perlode climatique rhéxistaslque du
Leopoldvilllen (30.000-12.000 BP>. Elles n'en sont pas moins
anthroplsees h la grande saison sèche par les grands feux de
brousse qui fixent le contact forêt-savane.
C'est dans ce paysage de savanes que les populations
neollthlques vont venir s'installer a partir de 3500 BP et
être supplantées vers 2400 BP, Pdr l'arrivée des premiers
métallurgistes Bantous.
C'est à ces dernières populations que l'on attribue
les representations naturalistes et geometriques de l'art
rupestre de plein air qui se developpe sur les amoncellements
rocheux qui parsèment la savane.
Ce travail de' synthése est l'aboutissement de huit
annees de recherches et d'informations recueillies sur le
terrain; Il permet de mieux saisir le déroulement des
événements culturels qui ont marqué cette contree et
d'entrevoir les principales directives et priorités d'une
recherche pluridlsclpllnalre à venir.
La richesse, la diverslte des gisements préhlstoriques
et des tbmolns paleoclimatlques font de la moyenne vall&e de
l'Ogooué, une région fondamentale pour la comprehension de
I'evolutlon de l'homme à travers les grandes phases climatiques
du Quaternaire de l'Afrique centrale atlantique.
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TABLE DES ILLUSTRATIONS

Chapitre 1 - Contexte spatio-temporel

Fig, 1 : Situation geographique de la moyenne vallée de l’Ogoou4,. $, , , , .,.6


Fig. 2 : Carte g4ologlque du degr4 carr4 de Boou4*, . (, . . , . . , ,.*. ,. , , . , , . .lO
Fig. 3 : Croquis structural...,..,,~..,,...,,....,...,,....,...,....,,..,.....l2
Fig. 4 : Esquisse g4omorphologlque.. . . . . a. . . . . . , , ,.. . . . . , (, . . , . . ,.. . . . , . .14
Fig. 5 : Relev4 des pr4cipitations de 1948-1960.. . . . . , . . . . (. , . $. , , . , , . , , $16
Fig. 6 : TempBratures moyennes mensuelles.. . . $. . . . , . . . . . . . . , . . . . . a. . . . . . .16
Fig. 7 : Pluviom4trie de la r4glon.. . .I...I.....,...,<.I...,,,,,.,>,<<,,. 17
Fig. 8 : Couverture v4g4tale 1.1..11...,1.1.1........,..1.~,,,,,..,., . I . * . 19
Fig. 9 : Carte des portes de 1’0kanda SPPG 1964....,...,,..,,,.......,...27
Fig. 10 : Cercles de pierres.. . . . . . . ..,.. . . . . , , . . . . . . . . . . . . ..I.....O..... ,30

Chapitre 2 - Paléoenvironnenent et Quaternaire

Fig. 1 : Tableau corr4latif des 4vénemants des derniers 70.000 ans. ,.. . . -35
Figa 2 : Fr4quence des principales composantes vég4tales. (.. , . . . . , . . . . , . .38
Fig. 3 : Disposition de la atone-line ,..,I<.,,,.,,1,,,..I..,,.,....<,,..I 39
Fig. 4 : Epaisseur du recouvrement et profondeur de la stone-llne,., . , . . .45
Fig. 5 : Analyse palpnologique de la carotte Sl (Bras mort), ,...... . . , ..,50
Fig. 6 : Position des terrasses alluviales . . . . . . . . . . . . . , , . . . . . $53

Chapitre 3 - Les Ages de la pierre

Fig, 1 : Carte des sites OSA et HSA ..................................... 56


Fig. 2 : Tableau des dimensions de la s4rie lithique.....................6 0
Fig. 3 : Série lithique d’Elarmekora ..................................... 61
Fig. 4 : Série lithique de la Xingou4 .................................... 62
Fig. 5 : Tableau des dimensions de la Hlngou4 ............................ 64
Fig. 6 : Galets anbnag4s de la Xingou4 ................................... 69
Fig. 7 : Dimensions de la s4rie du toit de la Hingoué ................... .71
Ffg. 8 : Bgolo;coupe des anciens chenaux de la terrasse ................ $72
Fig, 9 : Galets aménagés de la Hgolo .................................... .73
Fig. 10 : Dlmeasions de la série de la ~golo..............................7 5
Fige 11 : Extension du pal4olac de la ~4doulPane.........~.................7 7
Fig. 12 : Coupe stratigraphique de HBdoumane .............................. 78
Fig. 13 : Dimensions de la s4rie des galets de la ~4doumane...............7 9
Fig. 14 : Pièces taill4es caract4ristiques de la X4doumane ............... .61
Fig. 15 : Dimensions des autres art4facts de la M4doumane., ............ ...8 2
Fig. 16 : Expansion f luvioie de la Lope ............................ 84
Fig. 16a: Coupe stratigraphique du site de Lope ........................ ..8 5
Fig. 17 : Dimensions de la s4rîe ancienne de Lope 6......~.......~........8 7
Fig. 18 : Galets amenages du site de Lope 6 .............................. 88
Fig. 19 : Tableau récapitulatif des séries HSA ancien., .................. .90
FIgo : Coupe schématique de la stone-line d’Otoumb1 10.................9 2
Fig.21 : Pi&es blfaciales en noyau de mangue ........................... .96
Fig.22 : Armature follacée du site AU................................... .98
Fig.23 : Piéce blfaclale non terminée et petit rabot ................... ,100
Fig.24 : Armatures fusiformes des Portes de 1’0kanda ................... ,102
381
e

Chapitre 4 - Le Stade Eeollthique

Fig. 1 : Carte des sites néolithiques de la moyenne vallée .. .;..........lO 9


Fig. 2 : Ndjalé pk 5 Vase Caréné ........................................ 112
Fig. 3 : .. ” Hachette polie,, ................................... 113
Fig. 4 : Ndjolé CS - Coupe stratigraphique ............................ ..115
Flg, 5 : .... - Coupe de la fosse.. .............................. ..llO
Flg, 6 : ” .. - Ciseaux polis sur amphibolite ..................... ,117
Ftg. 7 : ” ” - Ciseaux et hache polis.............................11 9
Fig. 8 : ” ” - Hache polie ........................................ 120
Fig. 9 : Ndjolé CS - Structure de pierres .............................. 121
Fig.10 : Otoumbi 13 - Plan de la fosse .................................. 123
Fig. 11 : Otoumbi 13 - Reconstitution d’un vase h bord ouvert . . , . , . (, , .,.124
Fig. 12 : ” H - Bords ouverts ..................................... 126
Fig. 13 : ” ” - Bords rentrants de reclplents bllobes., .......... .127
Fig. 14 : ” ” - Grand fragment de vase bilobé.....................l2 8
Fig. 15 : ” ” - Vase bllab8 avec les trous de suspension. ...... ,.129
Fig, 16 : ” ’ - Vase bllobe reconstitué...........................13 0
Fig. 17 : ” H - Fragments de bords carénes ....................... .132
Fig. 18 : ” ” - Trois fragments de bord carené....................l3 3
Fig. 19 : ” ” - Fragnmt de bord car&&. ......................... ;134
Fig.20 : ” ” - Bords anse, fragment d’ anse et décor applique. , . , .y,136
Fig.21 : ” ” - Raterie ltthlque pierre à rainures et cupules . .,137
Fig.22 : ” H - Pierre h cupule .................................... 139
Ffg,23 : " H - Weule portattve............................~......~.l3 9
Fig.24a: Tableau des dimensions du matériel poli de la fosse. .......... ,140
Ffg.24b: Otoumbl 13 - Ciseaux et haches polis ........................... 141
Fig.25 : ” ” - Vertebre cervicale et esquilles osseuses ......... .142
Fig.26 : Epona 1 - Coupe de la fosse depotolr ......................... ,.145
Fig.27 : Epona 1 - Pierres h rainures ................................... 146
Fig.28 : ” - Fragments de bords ouverts ........................... 148
Ffga29 : ” - Fragments de bords carenes ............................ 149
Fig.30 : .. - Bord car4n4,bases h courbure continue ............. ,..15 0
Flg,31 : ” - Fragments de panse et bord bilob6....................15 1
Fig.32 : q - Pierres h rainures ................................... 152
Fig.33 : Tableau analytique des pierres h rainures .................... ..15 3
Fig.34 : Epona 1 - Haches et ciseau polis ............................... 154
Fig.35 : Tableau analytique du mat4rlel poli du site Epona l..... ..... ..15 5
Fig. 36 : Hpona 2 - Coupe de la fosse ‘.,,,,,,,,‘,,~,‘111.1,~,~1‘~<~~,<.<< 157
Fig.37 : Epona 2 - Bords de vases bllobes,ouverts et car&&. .......... .158
Fig.38 : Epona 2 - Fragments de panse et de base décores ............... ,159
Fig.39 : Epona 2 - Eclats polis de la fosse ............................. 160
Fig.40 : Epona 2 - Speclmens polis ...................................... 161
Fig.41 : Tableau analytique du materle poli du site d’Epona2 .......... ,163
Fig.42 : Epona 2 - Disposition des pierres de la structure..............16 4
Fig.43 : Okanda 1 - Fragments de bords .................................. 167
Fig.44 : n - Fragments de vase spheroïde ....................... ..16 9
Fig.45 : ” - Molette.............................................l7 0
Fig. 46 : Lope 12 - Grand fragment de vase bilob& ...................... ,173
Figq 47 : Lope 12 - Tessons de panse et de bord bilobé ................. ,174
Fig. 48 : Lop& 12 - Tessons de panse d&ores au peigne pivotant ........ ,176
Fig.49 : Makogue - Fragments de panse decores de ponctuations ........ ..17 8
Fig.50 : Makogué - Eclat de hache et herminette polie..................17 9
Fig.51 : Histogramme des datations du stade n4olithique ............... ,181
382
d

Fig.52 : Tableau des 239 outils polis découverts dans la r&glon., . ,,, . . .184
Fig.53 : Gîtes a amphlbolite de la moyenne vallée de l’Ogoou~.......,...l87
Fig.54 : Exemplaires de pierres a cupules,~,,,,...,..,,.,.~.,,.,.....,190
Flg,55 : Migrations des populations neolithfques et métallurgistes., , , , ,193

Chapitre 5 - L’Age du fer

Fig. 1 : Coups schématique d’un bas-fourneau.,.................~........l9 9


Fig. 2 : Coupe de la structure de fonte d’Otoumb1 2.....................20 3
Fig. 3 : Histogramme des dates anciennes ................................ 205
Fig. 4 : Carte des sites de la région Otoumbi/Epona .................... ,206
Fig. 5 : Otoumbt 5 - Plan d’ensemble des fosses., ...................... ,207
Fig. 5a: Otoumbi 5 - Bord ouverts ...................................... .2oa
Flg, 6 : Otoumbl 4 - RBcipient ansé ..................................... ,210
Fig. 7 : a - Tesson decore d’un cercle concentrique ........... ,.211
Fig. 7a: Otoumbl 4 - Hermlnette a douille ............................... 211
Fig. 8 : Otoumbi 6 - Bords de la fosse n’3 .............................. 212
Fig. 9 : Llndlll - Plan d’ensemble ..................................... 214
Fig. 10 : Llndlll - Tessons de la fosse n’20.............~..............215
Fig. 11 : Processus de révelatlon d’une fosse depotoir .................. .218
Fig. 12 : Okanda 2 - Atelier de métallurgie en place.....................21 9
Fig. 13 : Okanda 2 - Tessons provenant du lit de scories. ............... ,220
Fig, 14 : Okanda 2 - Tessons anses avec cercles concentriques., ........ ..22 1
Fig, 15 : Okanda 2 - Grand tesson avec cercles concentriques., .......... .222
Fig. 16 : Okanda 4 - Bords de tradition Okandlenne.. .................... ,224
Fig. 17 : Okanda 5 - Tesson ans4 et bords h tenons ...................... .225
Fig. 18 : Okanda 5 - Tessons h cercles concentriques .................... .228
Fig. 19 : Datations en relation avec le groupe céramique Okanda. ........ ,230
Fig.20 : Otoumbl 5 - Bord droit d’un bol fosse n’l......................23 2
Fig.21 : Otoumbl 5 - Bords h méplat de6 fosses n’l et 9.................23 3
Fig.22 : H G Profils de reclpienta des fosses n’l et 9 ......... .234
Fig.23 : Otoumbl 5 - Profil de vase et reconstitution d’un bol., ...... ..23 5
Fig.24 : Otoumbl 5 - Profils de bas66 plate6 ............................ 236
Fig.25 : Otoumbl 5 - Fragment de panse de la fosse n’6 ................. ,237
Fig.26 : Otoumbl 5 - Coupe faciale des fosses 8 et 9....................23 8
Fig.27 : Otoumbl 5 - Tesson de bord avec une applique et bord droit .... .239
Fig.28 : Tableau de6 crlterea de différenciation entre les ceramlques, ..24 1
Fig.29 : Essai comparatif entre les deux groupes ceramlques ............ ,242
Fig.30 : Otoumbl a - R6COnStltUtlOn du vase de la fosse n’2. .......... ,.243
Flg.31 : Datations en relation avec le groupe Otoumbl.. ................ .245
Fig.32 : Pénetratlon de6 m&tallurglstes en foret ....................... ,246
Fig.33 : Répartition spatiale de6 fours.................................24 9
Fig.34 : Repartitlon de6 sites des deux groupe6 ceramlques ............ ..25 0
Flg.35a: Datation6 en relation avec 1’Age du fer ancien ................ ,251
Flg.35b: Histogramme de6 datations de 1’Age du fer ancien* ............. ,252
Fig.36 : Carte de6 sites de la reglon de Lope-Okanda ................... .253
Fig.37 : Fragments de pipe du niveau d’habitat,, ....................... ,254
Fig.38 : I>écor spécifique au groupe céramique Lope ..................... ,255
Fig.39 : Lastoursville - récipient fer~................................25 7
Figa40 : Otoumbi 4 - Grand récipient ................................... 257
Flg.41 : Otoumbl 4 - Petit récfpient.....~...........................~..25 8
Fig.42 : Carte des sites de tradition LopB ............................. .259
383
e

Chapitre 6. - L’Art rupestre

Fig. 1 : Carte des gisements d’art rupestre de plein air en AFC....... ..26 4
Fig. 2 : Position des sites d’art rupestre au Gabon ................. ...26 5
Fig. 3 : Elarmekora - Positfon des ensembles gravés de la zone A........26 8
Flg, 4 : Représentation lézarfforme .................................. ...27 0
Fig. 5 : Pointe hampde .................................................. 270
Fig, 6 : Ensemble 2 - Représentations zoomorphes et triangulaires,, .... ,271
Fig. 7 : Ensemble 3 - Ffgures zoomorphes et triangulaires ............. ..27 3
Fige 8 : Ensemble 3 - Association losange et figures triangulaires.. .. ..27 4
Fig. 9 : Ensemble 3 - Figure triangulaire tri-dactylee..................27 7
Fig. 10 : Ensemble 3 - Figure triangulaire avec appendices. ........... ...27 5
Fig. 11 : Ensemble 3 - Figures g~om6trfques..............................27 6
Fig. 12 : Ensemble 3 - Représentations zoomorphes........................27 6
Fige 13 : Ensemble 3 - Figure circulaire avec un appendfce..............~27 7
Fig. 14 : Ensemble 4 - Composition de figures zoomorphes et triangles ... ,278
Flg, 15 : Ensemble 4 - Association de figures ovalalres et triangulaires.279
Fig. 16 : Ensemble 5 - Lbzarlforme et figures triangulafres hampees,, . , ..28 1
Fig. 17 : Ensemble 6 - Disposition des gravures ........................ ..28 2
Fig. 18 : Ensemble 6 - Figure rectangulaire avec appendices ........... ...28 3
Fig. 19 : Ensemble 7 - Composition de triangles hamp~s...................28 4
Fig.20 : Figure triangulaire hampee ...................................... 285
Flg 21 : Zone B - Composition de triangles., ......................... ..28 6
Fig.22 : Zone B’ - Représentation d’herminette........................~.28 7
Fig.23 : Zone B’ - Disposition des dalles gravées.....................~~.~.28 8
Fig,24 : Zone C - Cercles concentriques et ébauches., ................ ..28 9
Fig.25 : Zone C - Cercles concentriques relies., ...................... ,290
Fig.26 : Zone C - Association rosace et cercles concentriques ......... ,291
Fig.27 : Zone C - Figures lézarlformes et scutiformes .............. .:, ,291
Flg,28 : Zone C - Figure lnsectlforme h tete hypertrophl6e...........‘;.29 2
Fig.29 : Zone D - Composition de cercles simples et concentriques., ... ,293
Fig.30 : Zone E - Plquetages lod6termin~s................................29 4
Fig.31 : Tableau des pourcentages des types..........................~..29 6
Fig.32 : Evolution de la forme triangulaire ............................ ,297
Fig.33 : Table typologique t explications...............................30 1
Flg,34 : Epona - Disposition des rochers gravés ..................... ,304
Fig.35 : Rocher A - Composition de cercles concentriques, .............. ,305
Fige36 : Rocher B - Cercles concentriques. ............................. ,307
Fig.37 : Rocher C - Spirale et cercles .................................. 307
Fig,38 : Rocher D - Composition de formes circulaires...................30 8
Fige39 : Rocher E - Spirale et formes circulaires ...................... ,309
Fig.40 : Rocher F - face est - Formes circulaires.....................~.310
Flg.41 : Rocher G - Disposition des gravures sur les parois.............31 2
Fig.42 : Rocher G - face sud - Association de formes circulaires ....... ,313
Fig.43 : Rocher G - face nord - Disposition des gravures ............... ,314
Flg, 44 : Rocher 1, - Figure zoomorphe........~...........................315
Fig.45 : Rocher K - Association de cercles simples et concentriques .... .316
Fig. 46 : Rocher L - Cercles associes h un couteau de jet................31 8
Fig.47 : Rocher M - Composition de formes clrculalres....~.........~~...319
Fig.48 : Rocher N - Representations zoomorphes ......................... ,320
Fig.49 : Epona 4 - Représentations circulaires ........................ .323
Fig.50 : Epona 5 - Disposition des monollthes......................~...32 4
Fig,51 : Epona 5 - Reprksentations zoomorphes ......................... .325
Fig.52 : Llndill - Rocher A parolgrav6e. ,., . , . . . , ,,,., . . (.. ....,.,.,.t.326
Fig.53 : Llndlli - Rocher B chaîne de cercles concentriques.. , (‘, .,, ,. ,.327
Fig,54 : Kongo Bomba 1 - Plan d’ensemble des rochers., I ,.. , , . , . , (, , , , ,.329
Fig.55 : ” ” ” - Rocher A. Composltion..,...,,,...~..,,....,.,,330
Fig, 56 : ” ” ” - Rocher B, n6andrlfor~6,~...,,......~~..~,..~.331
Fig.57 : ” “ ” - Rocher C. Grandes chaines,.,.....,~.,.,,,.,,,.332
Fig.58 : ” ” ” - Rochers D E F Chaîne6 et cupules,.,,...,,,,.,.333
Fig.59 : ” ” ” - Rocher ii. Ensemble de gravures,, . , , . $. , . . . . ++,334
Fig.60 : ” ” ” - Rocher 1. Grand ensemble de chaînes. . . . . . . , , , ,336
Fig.61 : “ ” ” - Rocher6 J K. Spirales et scalariforrœs,. . . (. . ,337
Fig.62 : ” ” ” - Rocher L, Chaînes de cercles....., ,....,.,,...337
Fig.63 : ” ” ” - Rocher6 H H 0. Chaîne6 de cercles. . , , . a. , . , . . ,338
Fig.64 : ” ” ” - Rocher P, Ensemble de chaînes. . . . . ,.,., . . . . . . ,339
Fig,65 : Kongo Bo~mba 2 - Grand triangle ha@ . . . . ..I...~~I..I......II.. 341
Fig.66 : ” ” Y - A66ociatfons de cercles concentriques.. . . , ,,, ,342
Fig.67 : ” ,, ” - Ensemble grav6 avec de6 cruciformes.. , , . . . $. , ,343
Ffg,68 : Kongo Boumba 3 - Couteau de jet et 14zariforrœ,., .,..I.I.., ,.,,344
Fig.69 : Kongo Boumba 4 - Plan d’ensemble de6 rocher6.,...,..........,..345
Fig.70 : ” ” ” - Ensemble de zoomorphes,, , , . . , . ,., , , , . , . . . . . . . ,346
Fig.71 : ” II ” - Rocher E, Concentriques et zigzags,., . . ,. . , . , ,347
Fig.72 : Kongo Boumba 5 - Figure zoomorphe.,...,..,...,.~.......~.......348
Flg,73 : ” ” * - Zomorphe et filet de cha66e............,..~.,.349
Fig.74 : ” “ ” - Zoomorphe .,,,,,,.,.,.......*1...,.,.,.,<0.... 350
Fig. 75 : Tableau typologique et pourcentages... . , ,. . . . . . . , (, . . . . . . . +a*..351
Fig.76 : Kaya Kaya - Position des rochers dan6 le lit de la rlvl&e.., . ,353
Fig.77 : ” @ - Traits divagant6 et figure arciforme.. . $. . . . . . $, . . ,353
Fig. 78 : ” ” - Figure6 d’allure vulvalre6.,......,,...,.....,.,,.~354
Fig.79 : ” ” - Figures arbriforme et arciforme.. . . . . . . . . . . . . . . . . . .355
Fig,BO : Tableau analytique de6 grande6 familles de la moyenne Vallée$, ,359

TABLE DES PLANCHES

Planche 1- OTOUHBI. Paysage d'enclave6 de Savane,

LOPE. Vue sur le fleuve Ogooue.

Planche 2 - OKANDA. La mosaïque labyrinthe forêt-savane de


la boucle de l’Ogoou6. Photo 1aG. bT
385

TABLE DES MATIERES

1. CONTEXTE SPATIO-TEMPOREL
1.1. Cadre g~ographique...........................~......,...,...,....,..5
1.1.1. Présentation du territoire Gabonais I.,.,.I.I.OI,..1...,,,.,.,,,, 5
1.1.2, Présentation de la moyenne vallee de l’Ogooué.........,.......,.,7
1,l. 2,1, Esquisse geologlque. . ..~111<..11...<,.I..,...11.0,. .*...1.*,. 9
1.1.2.2. Modelé et hydrographie..,.,.....,......,...., . . . . . . . . . . . . . ...12
1,1.2.3, Climatologle......,,.,,...~...,......,,...~.,,..,...,,,.,,,,,,l5
la 1.2,4. PBdologle . . . . . . . . . . . . . . ..I..I.........II..........I..~~,,,,<< - 18
1.1,2.5, Les formations vegktales ..l,l.,...,*,,tl..~..,......,.,,,.~., 18
1.2, Historique des recherches .1,.~1...1.,..,,.,,,.....,.,,>. ****,<*,o, ” 24
1,2.1. La recherche au Gabon.......,........,,,..~,...,.....,...,...,.,.,24
1.2.2. La recherche dans la moyenne vall6e de 1’ Ogooué. . . . . , , . . , a. ba,,,L.I 26
1,2,2,1. Les travaux de la SPPG (1963-1967),,,.,....,...,...... . . a.‘: . , 26
1.2.2,2, Les travaux de recherches du projet PALEOGAB (1982-1990). .., -28

2. PALEOEBVIROHXEHKBTET QUATERBAIRE
2.1. Les changements climatiques quaternaires. .,,,.. ..,,.....< .,.,., , ,..33
2.2, Chronologie de la fin du Quaternaire en Afrique Centrale,...,..,.,~34
2.3. Les témoins paléoclimatiques de la moyenne vallke de l’Ogooué,. . . . ,40
2.3.1, Les formations de type stone-llne .~.~...,,..1,,........<.<.....I 41
2,3.2. Les depôts alluviaux .I.,I.............1,.,II,,,,,,,<.,,,,,III..I 46
2.3,2,1. Les alluvions Inactuelles de la,terrasse t 10 mètres..,....,,47
2.3.2*2. Les alluvions Inactuelles de la terrasse + 30 m&tres,..,..,.047
2.3.2.3. Les alluvions inactuelles de hautes terrasses. ,,. . . . . . . . . . . ..47
2.3.2.4. Les depats d’ ex t>dhsiohs FlOvialfX , , , . . . . , . , . , . . *,.*,>**<**. 48
2,3.2,5, L’ancien lit de l’Ogoou&. , . . . . . $. . . , . ,.,,..O,,,I.,....I<.... 49
2.3.3. Le contexte chrogogique de ces formations. ...,,l.,I.I .., *.... * #51
3. LES AGES DE LA PIERRE
3.1. Les industries 0, S. A. des depBts alluviaux. . ,. $, , , , , , . , . . . . . , . . , . . ,58
3.1,1. La haute terrasse d’Elarmekora..,,,.......,,....,.,,,,,,..,,...,59
3,1.2, la haute terrasse de la WingouB..,,.,,,.,,,,..,,,,..,,,.,,,,.,..63
3.1.3. Discussion.........,. ..I.I.~,....I,,,.......,~.~......~..I,.II,I 65
3,2, Les Industries M.S,A. des dBp6ts alluvlaux.. . . . . . . . . . . . q . . . ,.. , , . , ,68
3.2.1, Le site de la MI~~OUB..............,...................,...,.,.,~~
3.2.2. Le site de la RGOLO,,..tll...,....,......II,..~I..,.......I~.I.. 72
3.2.3. Le glsement de la K&doumane I,,.....,..,..,,,,....,,,....~ o*..** 76
3.3.4. Le gisement de la LopB..........,........,,.,......,............,.83
3.2,5. Dlscusslon~..........,...~...,....... ..,.,...,I,.....,~..,.,..., 90
3.3. Les Industries KS.A. des formations de type stone-line, (. . . , . . , . , ,92
3.3.1. Le glsement d’otoumbi 10...,...,..,.,.....,...........,.,.,,....92
3.4. Les industries intra-recouvremeat ..tl..tl..,l.l.*.l.t.,.~.,........ 95
3.4.1. Le site de Lop4 2 ,..,.............,,..,..,.......~.1..11,1...11~ 97
3.4.2. Interpretations .111,,,,...,,1,....,.1..,,1,,......,,........I.. 101

4. LE STADE NEOLITHIQUE
4.1 I Generalites . . . . . . ..I.......I................,,,.1,......,11,.....1 105
4.2. Etat des connalssances en Afrlque centrale et au Gabon.. . , . . . , . . . .107
4.3. Le site du Pk 5 de Bdjole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..I........ 110
4.3.1. sltuatlon..........,..,,,.,..,.............,,...,.,~....,......llO
4,3.2. fouille et description ,,.~....I..,,...*...,~,.,.,..,,.o..I,..I 110
4.3.3. analyse c~ramique~...,........,..~,.,.....,,,.,.......~,...~...llO
4.3.3.1. repertoire morphologique... , I ..,,,,., . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ,110
4,3.3.2. repertoire decoratlf ,l.,..I....,.II..I...I,..,.~..Oll....I. 111
4,3.4. analyse du materiel llthtque . . . . ..1.11........11....1.~~.~.~1.~ 111
4.4. Le site CS de I?djole . . . ..1......1......,...,.~..11.1... ..,.,...I.. 114
4.4,1, situation ,,..,.,I,,,,,,,,,.,,,,,,,.,,,,,,t,,.,,,,,t,.I....o.I... 114
4,4.2. foullle et description ,.,.,,...,,,,,,,,,.,,.,,,,.,,,..,.~,..... 114
4.4.3. analyse ceramlque ,,,,.,11..,,,.,,,,,,,o,,,,,,,,,,,..tl..,l.,.. 114
4,4.4. analyse du materiel lithique ,,,,,,,,,I1..,.11,.1,,,..1.....1.1. 118
4,5. Le site d’Otoumb1 13.. . .,II,,.I...1.,,.,......,..1,...1...1.....0 122
4,5-l. situation O,,,,..I,,,,I,.,.,....,.,,,,,O,,,I....,...I.1....... 122
4.5.2. foullle et descrlption............,,...,,....,~....~....,......122
4,5.3. analyse c~ramlque...,.....,,,.........,.........,..,.....,.....l25
387
d

4.5.3.1. répertoire morphologique....................................12 5


4.5.3.2. répertoire décoratif ....................................... 131
4.5.3.3. considérations générales..................................~.l3 5
4.5.4. analyse du matériel llthique ................................... 138
4.5.4.1. materie lithique non poli .................................. 138
4.5.4 ..2. matériel lithique poli ...................................... 138
4.5.5. espéces vegétales .............................................. 142
4.5.6. restes osteologiques., ....................................... ..14 2
4.6, Le site d’Epona 1.....~...........................................14 4
4,6.1, sltuation......................................................l4 4
4.6.2. fouille et description, ........................................ 144
4.6.3. Analyse c~ramique..............................................l4 5
4.6.3.1. répertoire morphologique .................................... 145
4.6.3.2. répertoire décoratif ........................................ 147
4.6.4, analyse du matériel lithique ................................... 153
4.6.5. esp&ces végetales, ............................................. 155
4,7, Le site d’Epona 2.................................................15 6
4.7.1. situation ...................................................... 156
4.7.2. fouille et description ......................................... 156
~8
4.7.3. analyse ceramique .............................................. 157
4,7.3.1, repertolre morphologique .................................... 157
4.7.3.2. répertoire decoratif ........................................ 157
4.7,4, analyse du matériel llthlque ................................. ..16 0
4.7.4.1. matériel lithlque poli......................................16 0
4.7.5. structure de pierres ......................................... ..16 4
4.7.6. esphes végétales .............................................. 165
4.8. Le site d’okanda 1..~..~..............................~...........16 6
4.8.1. sltuatlon......~.............~ ................................. 166
4.8.2. fouille et description ......................................... 166
4.8.3. analyse ceramique,, ............................................ 168
4.8.3.1. répertoire mcirphologlque....................................16 8
4,8.3.2, repertolre décoratif ........................................ 168
4.8.3.3. conslderatlons generales ................................... .168
4.8.4. analyse du matériel poli...........................~...........l7 0
4.8.4.1. mt&lel non poll~...................~...~..................l7 0
4.8.4.2. matériel poli ............................................... 171
4.8.5. discussion .................................................. ...17 1
4.9, Le site de Lapé 12 ............................ ..~.................17 2
4.9.1. situation ...................................................... 172
4,9.2, fouille et description ..................................... ,.,.172
4.9.3. analyse c8ramique .............................................. 172
4.9.3.1. repertoire ~rphologique.....................................17 2
4.9.3.2. repertoire décoratif ........................................ 175
4.9.3.3. considérations genérales......................~...........~.l7 5
4.9.4. analyse du materlel llthfque ................................... 175
4.10. Le site de Makogue...............................................17 7
4.10.1. situation .................................................... . 177
4.10.2. fouille et description ..................................... ...17 7
4.10.3. analyse ceramique, ............................................ 177
4.10.3.1. répertoire morphologique...................................17 7
4.10.3*2. répertoire d6coratif ..................................... ..17 7
4.10.3.3. consideratlons generales...................................l7 7
4,10.4, analyse du materle lithique..................................l7 9
4.11. Concluslons....~ ................................................. 180
4.11.1. contexte spatio-temporel .................................... .li30
4.11.2, formes et decorsdes c6ramlques.. ............................. 182
4.11.3. conslderatlons gén6rales .................................... ,183
4.11.4. etude du materlel llthlque...................................18 5
4.11.5. diffusion et notion d’espace-savane. ........................ ‘191

5. L’AGE DU FER ........................................................ 195


5.1. Origines de la métallurgie en Afrique au sud du Sahara ........... ,195
5.2. La métallurgie du fer -generalltes .............................. ..19 6
5.2.1, les techniques de fabrication..................................19 6
5.3, Les données archéologiques au Gabon .............................. .200
5.4. Les premiers metallurglstes ml-gov~ens............................20 2
5.4.1. la région d’Otoumbl............................................20 2
5.4.1.1. le site d’otoumbi 2.........................................20 3
5.4.2. la region Lop~-Okanda..........................................20 4
5.4.2.1. le site dè Lope 10..........................................20 4
5.5. Les titallurgistes de tradition Okanda............................20 5
5.5.1. le site d’otoumbi 5............................................20 6
5.5.2. le site d’Otoumb1 4............................................20 9
5.5.3. le site d'Otoumb1 8............................................213
5-5.4,
le site de Llndlll.............................................213
5.5,5,
le site d’okanda 2.............................................219
5.5.6.
le site d’okanda 4 ............................................ ,223
5.5.7. le site Okanda 5 ......................................... ..a...22 6
5.6. Les métallurgistes de tradition Otoumbl.............. ........... ..23 1
5.6.1. le site d’Otoumb1 5 ............................................ 231
5.6.2, le site d'Otoumb1 8 ........ ..! ................................. 240
5.6.3. les autres sites d’Otoumbl................... ................ .,244
5.6.4. le site d’Elar~kora...........................................24 4
5.6.5. la pénétration des métallurgistes en forêt .................... .245

5.7. L’Age du fer récent...............................................25 4


5.7.1. le site de Lope 5..............................................25 4
5.7.2. Le site d’otoumbi 3............................................25 6
5.7.3. le site d’otoumbi 4., ........................................ ..25 6
389
e

5.7.4. le site d'otoumbi 11...........................................25 8


5.7.5. Concluslons....................................................25 9

6. L'ART RUPESTRB DE LA VALLEE DE L'OGOOUB~.............................26 3


6.1. Le site d'Elarmekora............................~.................26 6
6.1.1. etude de la zone A.............................................26 9
6.1.2. etude des zones B et B'........................................28 6
6,1*3, etude de la zone C............................................28 9
6.1.4, etude de la zone D.............................................29 5
6.1.5. etude de la zone E.............................................29 5
6.1.6. discussion.....................................................29 6
6.2. Le site d'Epona 3.................................................30 3
6.2,1, ensemble 1...................~.................................30 3
6-2.3. ensemble 2.......................................~.............311
6.2.3, ensemble 3......................................................313
6.2.4. discussion.....................................................32 1
6.3, Le site d'Epona 4.................................................32 3
6.4. Le site d'Epona 5.................................................32 4
6.5. Le site de Lindlll..........................~.....................32 6
6.6. La zone de Kongo Boumba...........~.....................~.........32 8
6.6.1. Le site de Kongo Boumba 1 ...................................... 329
6.6.2. Le site de Kongo Boumba 2 ...................................... 340
6.6.3. Le site de Kongo Boumba 3................~......~...............34 4
6.6.4, Le site de Kongo Boumba 4 ................................ ...! ... 345
6.6.5. Le site de Kongo Boumba 5 ...................................... 348
6.6.6. le site de Kongo Boumba 6 ...................................... 350
6.6.7. Discussion ...................................................... 351
6.7. Le site de Kaya Kaya .............................................. .,352
6.8. Discussion ......................................................... 356

Table des fllustrations..,..........................~~.......,..,.......380

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ISBN : P-7099-1 138-8


Editions de I’ORSTOM i
72, route d’Aulnay
93143 BONDY Cedex
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