Cours Fonction Mono 2024
Cours Fonction Mono 2024
Cours Fonction Mono 2024
SYLLABUS
Les objectifs
La thermodynamique chimique
Le contenu
Chapitre 1 : Alcanes et Cyclanes
Chapitre 2 : Alcènes
Chapitre 3 : Alcynes
Chapitre 4 : Benzène et dérivés
Chapitre 5 : Dérivés halogénés
Chapitre 6 : Organomagnésiens
Chapitre 7 : Alcools et dérivés
Chapitre 8 : Amines et dérivés
Les références bibliographiques
Morrison, R. T.and Boyd, R. N. (1987) Organic Chemistry Fifth Edition
Solomans, T.W.Graham, Wiley, J. & Sons (1980) Organic Chemistry second edition
1
T. Porile, N.(1987). Modern University Chemistry.New York: Harcourt Brace Jovanovich,
Inc. ,
Maitland, J., Jr. (2000) Organic Chemistry (2nd ed.). (Chapters 12, 13, &24). New York.
London. W.W. Norton & Company, (Publishers).
McMurry, J. (2000). Organic Chemistry (5th ed.) Pacifc Grove . Al- bany .
Belmont . Boston. Cincinnati . Johannesburg . London . Madrid, Melbourne .
Mexico City . New York . Scottsdale . Tokyo . Toronto. Brooks/Cole a division of
Thomson Learning, (Publishers).
2
Chapitre 1 : Alcanes et cyclanes
A- Alcanes
I- Caractéristiques
Ils sont liés au cycle du carbone et au processus vivant. On les retrouve dans le gaz des marais
(le méthane), l'humus, le pétrole, le gaz naturel, le charbon ainsi que les composés saturés de
la houille source de gaz et de goudrons.
II- SYNTHÈSE
Ils sont obtenus de diverses sources : dérivés halogénés, hydrocarbures insaturés, dérivés
carbonylés et alcanes.
L'ion H-, apporté par LiAlH4, ou d'autres réactifs "hydrures", donne le même bilan.
3
II-4 Réaction d’un organomagnésien avec un dérivé halogéné.
Alcènes ; H2 et catalyseur syn-addition à 25°C et 1 atm. (H- ne réduit pas les alcènes).
4
III- RÉACTIVITÉ
III-1- Oxydation
C’est l’une des réactions les plus courantes. Elle se fait généralement en présence d’oxygène.
CnH2n+2+ (3n+1)/2 O2 nCO2 + (n+1)H2O + 50 kj.g-1 (12 kcal.g -1)
La molécule d'alcane est une molécule peu ou pas polaire. Elle a une tendance nette à réagir
selon un processus radicalaire. Ce type de réaction doit être initié par la formation de radicaux
libres, soit par voie photochimique soit par voie thermique, ou enfin par la décomposition d'un
initiateur donnant facilement des radicaux, par exemple le phosphore ou les peroxydes. On
note différentes phases :
La phase d'initiation.
.
X2 + h 2X
. .
X +X X2
. .
R +R R-R
B- LES CYCLANES
I- GENERALITES
Les cyclanes sont des hydrocarbures comportant un ou plusieurs cycles d'atomes de carbone
unis par des liaisons simples. Les cyclanes simples, non substitués, de formule générale
(CH2)n constituent une série homologue particulièrement intéressante, car leurs synthèses et
leurs propriétés chimiques varient directement avec la taille du cycle. La tension de cycle due
à l'angle de liaisons entre atomes de carbone explique en grande partie les différences de
comportement entre cyclanes alcanes.
Quel est l'angle formé entre les liaisons entre atomes de carbone constituant un cycle à n
atomes ?
Pour n = 3, cet angle est de 60°, soit très inférieur à l'angle normal (109°28´) de deux
liaisons du carbone ; il en résulte une 'tension' du cycle qui explique sa grande instabilité.
Pour n = 4, si les atomes de carbones sont coplanaires, cet angle est de 90° ; la tension
est encore notable et la molécule n’est pas stable.
Pour n = 5, l'angle est de 108° ce qui entraîne, dans le cycle plan, une tension
négligeable. La molécule est stable.
Pour n = 6, l’angle est de 120°. Cependant, les déformations qui engendrent les formes
chaise et bateau font que l’angle de liaison est proche de 109° 28´. Le cycle à six sera donc
stable. Ces mêmes déformations permettent d’expliquer la relative stabilité du cycle à sept.
5
II- CONFORMATION DES DERIVES DU CYCLOHEXANE.
b- Les liaisons équatoriales sont dans le plan moyen du cycle et sont dirigées vers l’extérieur.
Les substitutions du cycle n'affectent que peu la vitesse d'interconversion chaise - chaise, mais
influent fortement la répartition de l'équilibre entre les deux chaises. Le passage de la position
axiale à l'équatoriale, favorise les groupes encombrants dans cette dernière. Par exemple pour
le méthyle, 95% est en conformation équatoriale.
H3C
CH3
Energie
2
4
6
3 5
1 7
tps de conversion
1 : Forme chaise 2 : Forme mi chaise 3 : Forme bateau croisé 4 : Forme bateau 5 : Forme
bateau croisé 6 : Forme mi chaise 7 : Forme chaise inversée
6
Pd
+ H2
Pd
+ H2
Pd
+ H2 Pas de réaction
II-2-Halogénation
Elle se fait en utilisant soit les dihalogènes soit les hydracides. Dans le cas des cycles
instables, on assiste à une ouverture du cycle.
Les cycles à 5 et à 6 ne réagissent pas avec les hydracides mais en présence des dihalogènes,
on assiste à une substitution électrophile d’un hydrogène.
+ HBr Pas de réaction
+ Br2 Br
C- INTERÊT D’ETUDE
Les alcanes ont un faible intérêt en Chimie mais un intérêt économique fondamental. En effet
l'oxydation de ces produits est la principale source d'énergie dans le monde (Pétrole, gaz,
charbon, biomasse). Elle constitue environ 80% de l'énergie utilisée sur la planète.
7
LES ALCENES
I- Généralités
Ce sont des hydrocarbures insaturés répondant à la formule générale de C nH2n. Ils possèdent
des carbones hybridés sp2.
Les alcènes ont des températures d'ébullition un peu plus basses que celles des alcanes
correspondants car les forces de Van der Walls sont plus faibles ; en effet, une double liaison
prend plus d'espace qu'une simple liaison, donc les molécules s'empilent de façon moins
compacte et les forces intermoléculaires sont moins importantes. Il en résulte qu'il faut fournir
moins d'énergie pour les rompre : les températures d'ébullition sont plus basses. Ils brûlent
avec une flamme claire.
Caractéristiques physiques
Les alcènes sont gazeux jusqu'au butène, puis liquides et enfin solides à partir de C16. Leur
solubilité, médiocre dans l'eau, est bonne dans l'alcool et l'éther.
Elle se fait en phase gazeuse avec ThO2 ou Al2O3 à 300°C, ou en phase liquide en présence
d'H+ (H2SO4 ou H3PO4). Elle peut se faire selon un mécanisme E1 ou E2.
c/ Déshydrohalogénation par une base forte (NaOH, KOH, à chaud ou NH2-, EtO- )
8
d/ déshalogénation de dérivés dihalogénés vicinaux par le zinc.
e/ Réaction de WITTIG
Il s’agit de la formation d'un alcène par l'action d'un ylure sur une cétone ou un aldéhyde, sur
une position déterminée, régiospécifique, par la présence du carbonyle.
H2 H H
H H
H H
Il s’agit d’une hydrogénation partielle catalysée par le réactif de Lindlar. La réaction peut être
en utilisant seulement une molécule de dihydrogène en présence des catalyseurs habituels (Pd,
Pt, Ni….). La réaction se fait selon un mécanisme de syn-addition.
Na/NH3 H H
H H
H H
III- Réactivité
Il s’agit essentiellement de réactions avec des électrophiles tel que H2, X2, HX, H2O, ClOH,
O3, KMnO4 ou OsO4.
a/ addition de H2
9
b/ addition de X2
C’est une addition électrophile qui passe par intermédiaire ponté. La réaction se fait selon un
mécanisme de trans-addition.
c/ addition de HX
Lorsque la réaction est faite dans des conditions ioniques, elle obéit aux règles de stabilité des
carbocations. L’addition de l’électrophile (H+) se fait de sorte à avoir le carbocation le plus
stable. Il s’en suit alors l’addition de X-.
HBr H2 H2
R C CH2 R C C Br
H
Elle nécessite l’utilisation de catalyseurs tels que l’acide sulfurique ou phosphorique (anion
faible nucléophile). L’orientation se fait en utilisant les règles de stabilité des carbocations.
H2O/H H
R C CH2 R C CH3
H
OH
Il s’agit d’une réaction anti MARKOWNIKOV par un mécanisme de cis addition. Elle
s’effectue par action de BH3 puis coupure oxydante de B-C par H2O2 en milieu basique.
H2O/BH3 H2 H2
R C CH2 R C C OH
H
Cl Cl
Cl OH
- OH OH OH
10
L’orientation est régie par la stabilité du carbocation.
Elle donne l'époxyde-1,2, (ou oxacyclopropane), qui est hydrolysable en diol trans
2/ Ozonolyse
11
k/ Réaction de polymérisation de l’éthylène et dérivés
Ce sont des réactions de couplage d’un grand nombre de molécules d’alcènes en présence
d’un acide ou d’un générateur de radicaux libres. Ces réactions se font très souvent à
température élevée.
H H2C C H2C C H2
H2C C H3C C C C C C C
H2 H2
C C *
H2
n
Elles sont d'un grand intérêt économique, car elles permettent la fabrication de matériaux
appelés polymères. Ceux-ci présentent une grande variété d’applications.
Les composés ayant deux doubles liaisons sont appelés diènes. Ils peuvent être cumulés,
conjugués ou non conjugués. Les diènes conjugués sont les plus stables et possèdent une
réactivité particulière.
On observe la formation de deux produits. L’un est issu d’une addition 1,2 et d’une addition
1,4.
HCl HCl
Cl add-1,4 add-1,2 Cl
Le produit de l’addition 1,2 est majoritaire à basse température (produit cinétique). Le produit
de l’addition 1,4 est majoritaire à température élevée (produit thermodynamique, plus stable).
Il s’agit de réaction entre un diène conjugué (entité riche en électron) et un diénophile (alcène
ou alcyne, pauvre en électron). Elle aboutit à la formation d’un cycle de type cyclohexène
(lorsque le diénophile est un alcène) et de type cyclohexadiène (lorsque le diénophile est un
alcyne).
12
+
initiateur
2n *
* n
initiateur
n *
* n
cis, trans ou cis et trans
13
Les principaux polymères et leurs applications sont présentés dans le schéma ci-dessous.
H2
H2C CH2 * C C * Polyéthylène, emballages alimentaires et sacs plastiques
H2 n
H2
H2C CHCl * C CH * Polyvinyle chlorure (PVC), Tuyaux, matériaux de construction
Cl n
F2
F2C CF2 * C C * Téflon, ustensiles de cuisson où l'aliment ne colle pas
F2 n
H2
HC CH2 * C CH * Polystyrène, mousse de remplissage
n
CH3
CH3 H2
H2C C Plexiglas, vitres résistant aux chocs
* C C *
CO2CH3 n
CO2CH3
CH3
CH3 H2
H2C C Elastol, agent de nettoyage pour les marées noires
* C C *
CH3 n
CH3
n
initiateur
n
*
initiateur H
* n
Cl
n Cl
Néoprène, polymère élastique résistant à la chaleur et
à l'oxydation
Conclusion
Les Alcènes sont des intermédiaires de synthèse très importants par la grande diversité des
composés qu'ils permettent de fabriquer. L'éthylène est aujourd'hui le passage obligé de toute
industrie chimique lourde.
14
LES ALCYNES
I- Caractéristiques
Ce sont des hydrocarbures de formule générale CnH2n-2 ayant une triple liaison entre deux
carbones hybridés sp. Ils sont caractérisés par :
- Molécules linéaires
- Liaison C C plus courte, 1,203 Å et C–H de 1,061 Å
La liaison C-H de ces composés est très polarisée conférant un caractère acide au proton
acétylénique. pKa 25 pour acétylène. On distingue parmi les alcynes ceux dits vrais. Ils
répondent à la formule : R-C C-H.
2500°C 2H2O
CaO + 3C C C Ca++ H H + Ca(OH)2
-CO
b/ à partir du méthane
Méthode industrielle actuelle, elle consiste en une pyrolyse du méthane à haute température
(>1000°C).
2CH4 H H + 3H2
X
KOH, ou NaNH2
R'
R R R'
-2HX
X
X
R' KOH, ou NaNH2
R R R'
X -2HX
NaNH2 RX
H C C H H C C Na R H
-NH3 -NaX
La réaction peut se faire sur chacun des hydrogènes pour donner un alcyne vrai, puis
substituée.
15
NaNH2 R'X
R C C H R C C Na R R'
-NH3 -NaX
III-2- Halogénation
a- en présence de dihalogène
La réaction donne des trans dihalogénoalcènes isolables. Ceux-ci peuvent conduire à des
tétrahalogénoalcanes.
Br
Br2 R Br Br2 Br
R'
R C C R' R
Br
Br R' Br
b- en présence des hydracides
La réaction aboutit d’abord à des halogénoalcènes selon une trans addition puis il s’en suit la
formation de dihalogénoalcanes géminés. Dans les conditions ioniques, la réaction obéit à la
règle de Markovnikow.
Br
HBr R H HBr H
H
R C C H R
Br
Br H H
En présence de peroxyde, on réalise une addition anti Markovnikow
H
HBr R Br HBr Br
H
R C C H R
RCO3R' RCO3R' H
H H Br
16
Comme nous l'avons vu pour les alcènes, il est possible de faire une addition sur la triple
liaison de façon à ce que cette addition soit de type anti-Markovnikov. Pour cela comme
précédemment il faut travailler en présence d'un peroxyde pour faire un radical :
Le mieux pour éviter le mélange d'isomères Z et E, lors de cette réaction de type anti-
Markovnikov, c'est encore de passer par un alcane ce qui permet de former un alcène E :
III-3- Hydratation
Elle se fait en présence de sels mercuriques et donne des dérivés carbonylés.
R R' R R'
H2O/H2SO4/HgSO4 H
R C C R'
H H O
OH
1- O3
R R' R OH + R' OH
2- CH3CO2H
O O
1- KMnO4/ OH
R R' R OH + R' OH
2- H3O
Dans des conditions d'oxydation douce, KMnO4 dilué à froid, il y a formation d'une dicétone.
O O
1- KMnO4 dilué
R R' R R'
2- H2O
R R' OH
R R R
H2O R'
17
R
H
R'
H R R'
R R" Br R H +
H R"
III-6- Hydroboration
L'hydroboration se fait du côté le moins encombré, mais cette fois elle aboutit à la formation
d'un énol dont la forme la plus stable est la forme cétone.
NB : Ici, pour l'exemple, on utilise BH3 mais il est préférable d'utiliser BR3 avec un groupe R
volumineux afin d'améliorer la régiosélectivité.
IV Intérêt d’étude
Les alcynes sont des composés présentant de nombreux intérêt. Outre leur présence dans de
nombreuses molécules biologiquement actives, ils constituent également des matières
premières industrielles de grandes importances. Parmi les alcynes, l’acétylène est sans doute
le plus utilisé dans l’industrie. Ainsi, il est utilisé comme :
1- combustible pour les chalumeaux
2- fabrication de fibres artificielles
CH3COOH H
H C C H H2C C O2CCH3 soie artificielle
HCN H
H C C H H2C C CN Laine artificielle
18
LE BENZENE ET SES DERIVES
A- Le benzène et aromaticité
I- Aromaticité : règles de HÜCKEL
D’après HÜCKEL, une molécule est aromatique si elle possède :
1- Une structure cyclique
2- Une structure plane
3- Insaturée et complètement conjuguée
4- 4n+2 électrons délocalisés
N
H
6 e- 10e- 4e-
6e-
Aromatique Aromatique non aromatique
Aromatique
120°C
H
Å
120°C 1.4Å
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Globalement six électrons sont disponibles et sont mis en commun pour former un nuage
électronique s’étendant sur l’ensemble du cycle carboné. On dit que le nuage électronique
formé par les six électrons est « délocalisé » sur les atomes de carbones constituant le cycle.
Ce qui confère au benzène un caractère nucléophile.
IV-Réactivité du benzène
Cette réaction est nettement plus difficile que pour les alcènes et nécessite un
catalyseur plus actif. En présence de dihydrogène et dans des conditions adéquates, le
benzène fixe trois molécules d’hydrogène. On obtient ainsi le cyclohexane. L’hydrogénation
peut se faire sous l’action d’un catalyseur tel que le nickel, le platine, le palladium ou par une
augmentation de la pression.
H
HH H
H
3H2 H
H
Pt, Ni... H H
H
HH
Dans les conditions normales de températures et de pressions, le mélange de dihydrogène et
de benzène ne réagit pas.
Cette réaction se fait avec Li dans NH3 liquide en présence d’EtOH, donneur de protons.
H Li H H
H H H H
Li - EtOH Li EtOH
- H H
H Li
H H
En présence de substituants donneurs, le substituant reste lié au carbone sp2 d’une des deux
doubles liaisons :
OCH3 Li OCH3
EtNH2, EtOH
20
Cl
3Cl2/hv Cl Cl
Cl Cl
Cl
Tout récemment, il a été montré qu'en présence d'oxygène, le fluorure cuivrique permettait la
monofluoration des aromatiques :
F
CuF2
O2
Les alkyles en α des cycles aromatiques peuvent être très facilement bromés par réaction
radicalaire :
Br
Br2
Peroxyde de
benzoyle
a- Oxydation en α du cycle.
MnO4
O2N CH3 O2N COOH
H
Le cumène est oxydé industriellement par l’oxygène en présence d’un catalyseur pour donner
du phénol et de l’acétone :
O2 H / H2O
O O OH +
OH (- H2O)
O
O H
b- Oxydation du cycle.
O O
O3/Zn/AcOH
3
H H
21
L’oxydation industrielle par V2O5 donne l’anhydride maléique
O
V2O5
O
Les dérivés polynitrés (dont la molécule comporte plusieurs groupes nitro) sont des
explosifs. C’est le cas des produits suivants :
22
NO2 NO2 NO2
c- Sulfonation du benzène
L’action de l’acide sulfurique concentré sur le benzène conduit à la formation
du benzène monosulfoné selon l’équation bilan de la réaction suivante
A chaud, on peut obtenir le dérivé disulfoné. Le dérivé trisulfoné ne peut être obtenu
directement.
O SO3H
O H SO3H
O S HO S H
O O -H
H2 AlCl3 RH2C R
R C X R CH2 H
- AlCl3X -H
O
O
AlCl3 RC R
R C X R C H
O - AlCl3X O -H
f- Réaction de GATTERMANN.
2- H2O
Conclusion
Une réaction de substitution électrophile sur le benzène consiste à remplacer un atome
d’hydrogène par un atome ou un groupe d’atome, tout en conservant le noyau benzénique. Les
23
réactions de substitution sont faciles et variées : nitration, sulfonation, halogénation… .
Toutes conservent la structure très stable du noyau benzénique.
Les réactions de substitutions nucléophiles sur les dérivés du benzène sont très rares.
Cl
250°C
+ OH pas de réaction
Cependant les dérivés sulfonates donnent par fusion alcaline des phénols.
SO3H
Fusion alcaline OH
+ OH
Si un aromatique est substitué par des groupements fortement attracteurs (— NO2 par
exemple), le cycle s’appauvrit en électrons et devient sensible à l’attaque nucléophile :
NO2 NO2
Cl OH
160°C
+ OH
+ Cl
Cette réaction est bimoléculaire avec apparition d’un intermédiaire réactionnel chargé
négativement appelé complexe de Meisenheimer.
NO2 NO2
Cl -
OH
OH
Cl
NO2
OH
Cl
NO2
OH
Cl
NO2
OH
-Cl
On constate l’existence de formes très stabilisées par les effets mésomères. On peut montrer
également que cette SN n’est possible que si le groupe partant est en ortho ou para du
groupement attracteur. Les halogènures, ainsi que l’ion paratoluènesulfonate (ou tosylate)
sont de bons groupes partants :
Quand on traite le para bromo ou fluoro toluène par l’amidure, on a la formation du para et
méta toludine. Cette base très forte ne donne pas ici lieu à la SN2 aromatique classique car on
obtiendrait alors uniquement la paratoluidine. La réaction passe par un intermédiaire
« benzyne » obtenu par élimination de HBr :
24
a NH2
Br -NH
2 a H3C
H3C H
-NH2
- NH3 H3C
- Br
b b
H3C NH2
Comme le système aromatique n’est pas modifié, la stabilité de l’anion obtenu ensuite ne
dépendra que des effets inductifs qu’il subit.
I- Réaction de substitution
Toutes les réactions SE à contrôle cinétique se font en position α (a), car l’intermédiaire de
Whealand le plus stable est celui substitué en α :
(a)
8 1
7 2 (b)
6 3
5 4
E E E
E
-H
E E
-H
25
Par contre lorsque la réaction est à contrôle thermodynamique (par exemple lors de la
sulfonation à haute température : 160°C), on obtient le naphatalène-β (b)-substitué qui est le
plus stable.
Règles de polysubstitution :
1 position α prédominante.
Lorsque la réaction est effectuée à 50°C on obtient de façon majoritaire le composé le plus
rapidement formé : c'est l'isomère α qui est le produit cinétique de la réaction.
SO3H
H2SO4, 50°C
Si la réaction est effectuée à une température plus élevée 180 °C et se prolonge suffisamment
pour qu'un équilibre s'établisse on obtient majoritairement l'isomère β. C'est le produit
thermodynamique de la réaction.
On peut rendre compte de la tendance du naphtalène à être sulfoné en α plutôt qu'en β sous
contrôle cinétique en examinant les intermédiaires de Wheland conduisant à ces deux
composés :
SO3H SO3H
26
Substitution en β : une seule forme
SO3H
I-2-2 Polysubstitution
Pour un groupement activant (groupements donneurs) la réaction sur le cycle qui porte le
substituant. Lorsque le groupement est désactivant, la réaction se fait sur l’autre cycle.
Br
OH OH
Br
NO2
E
E
très facile
très facile
E
Tout se passe comme si seuls les cycles A et C étaient aromatiques. La double liaison
9 - 10 du phénanthrène est pratiquement une liaison éthylénique classique : elle additionne le
brome.
Br2
Br
Br H
H
27
2H2 H2
Pt Pt
2H2
Pt
III- Oxydation du naphtalène et de l’anthracène
L’oxydation du naphtalène conduit à l’anhydride phtalique. Celle de l’anthracène
aboutit à l’anthraquinone.
O
V2O5
O
O
Anhydride phtalique
O
CrO3
O
Antraquinone
+ H2SO4
R
VI-2 Test de ROSEN
En présence de formol et d’acide sulfurique concentré, les hydrocarbures aromatiques se
condensent pour donner des composés colorés de type :
CH O
Les hydrocarbures monocycliques donnent des composés ayant une coloration variant de de
l’orange au rouge. Avec les hydrocarbures bicycliques, les composés obtenus ont une teinte
bleue. Quant aux composés polycycliques, ils forment des composés verts.
NB : Les colorations indiquées ne sont plus valables lorsque les hydrocarbures sont
substitués.
28
Cl
Cl Cl
Cl Cl
Cl
Mononitrobenzène.
NO2
Son principal usage est de servir d’intermédiaire dans la synthèse de composés organiques
très intéressants, on l’utilise aussi pour fabriquer des parfums bon marché (sous le nom
d’essence de mirbane) : on l’emploie alors à l’état de trace, car le mononitrobenzène est
un composé très toxique. Il faut éviter d’en inhaler les vapeurs et de laisser le liquide en
contact prolongé avec la peau.
Explosifs ; les dérivés polynitrés : trinitrotoluène, trinitrobenzène, trinitrophénol
Le naphtalène dans ses différentes qualités constitue l’une des matières premières de divers
produits de chimie organique. On peut distinguer trois principales applications industrielles du
naphtalène :
• fabrication d’anhydride phtalique ;
• production de naphtalène sulfonate ;
• créosotes (et sels) (diluant des produits de protection du bois).
Parmi les principales utilisations du naphtalène et de ses dérivés (notamment les trois
susnommés)
On peut recenser les suivantes :
• insecticide et fongicide notamment répulsif pour les mites (boules de naphtaline) ;
• produits destinés au tannage du cuir ;
• plastifiants, teintures, résines ;
• produits pharmaceutiques, désinfectants ;
• préservation du bois ;
CONCLUSION
Les réactions d’addition sont moins nombreuses avec les composés aromatiques
qu’avec les autres chaines carbonées insaturées (les alcènes et les alcynes). Les réactions
de substitution sont en revanche beaucoup plus nombreuses et plus variées avec les
composés aromatiques qu’avec les hydrocarbures saturés. Cette réactivité particulière des
composés aromatiques est due à la présence du nuage électronique délocalisé sur le cycle
carboné.
Ces composés possèdent une réactivité particulièrement et une grande utilité courante.
29
DERIVES HALOGENES
I- Généralités
Les dérivés halogénés sont des composés qui possèdent une liaison carbone-halogène.
L'halogène pouvant être le fluor, le chlore, le brome ou l'iode. Plus on descend dans la
classification périodique et plus l'atome d'halogène est gros. Plus l'atome d'halogène est gros
et plus la liaison carbone - halogène est faible et donc facile à rompre.
X
V
Il est à noter que de façon générale, en chimie organique, la lettre X représente un halogène
quelconque à savoir le fluor, le chlore, le brome ou l'iode.
C’est une méthode qui permet à partir, d’un alcane et de dichlore, de former un dérivé
halogéné. Cependant cette méthode de synthèse possède un inconvénient de taille. En effet,
cette substitution radicalaire n’est pas sélective et forme le produit désiré ainsi que des
isomères. En conclusion, ce n’est pas une méthode de choix pour la synthèse de dérivés
halogénés.
Cl
Cl2/ hv Cl
H3C CH3 H3C CH3 + H3C C
H2
57/100 43/100
A noter que selon les conditions utilisées on peut avoir une addition anti-Markovnikov
(par voie radicalaire, c’est l’effet Karash) ou une addition classique.
R
R HBr R HBr
Br ROOR Br
R SOCl2 ou PCl3 R R
HBr
Cl HO Br
30
II- REACTIVITE DES HALOGENURES
Les dérivés halogénés sont des espèces capables de réagir avec des entités possédant
une paire d'électrons non liant (un anion ou une molécule neutre possédant un doublet libre,
comme un atome d'azote par exemple) de façon à éliminer l'halogène en le remplaçant par
cette nouvelle entité. C'est ce que l'on appelle une substitution nucléophile : il en existe de
plusieurs sortes qui sont décrite ci-après. En chimie organique, on note le nucléophile par
l'abréviation 'Nu'. Un nucléophile est aussi une base de Lewis, c'est-à-dire une entité qui
possède une paire libre d'électrons.
Pour qu'un groupe partant soit le meilleur possible, il faut que la liaison carbone-groupe
partant soit la plus faible possible. Cette liaison est la plus faible pour X = I > Br > Cl > F
(Plus l'halogène est gros et plus la liaison est faible).
Les halogènes ne sont pas les seuls bons groupes partant, d'autres groupes tels que les
mésylates, tosylates et autres sulfonates sont de très bons groupes partant :
O
H3C S OR
O
O
F3C S OR
O
Le groupe triflate abrégé par 'Tf'. Dire que le groupe triflate est un bon groupe partant
n'étonnera personne car on a dit, plus haut, qu'à cause de l'effet inductif attracteur lié au fluor,
la liaison O-R est d'énergie plus faible.
O
H3C S OR
O
On peut donc classer les groupes partant de la façon suivante : OTs > I > Br ~ H2O > Cl >> F.
31
Lors de cette substitution, le dérivé halogéné est séparé en deux espèces. D'une part un
carbocation, qui va réagir avec le nucléophile pour former le produit que l'on veut, d'autre part
un ion halogène. Dans ce type de réaction il n'y a pas de conservation de stéréochimie
possible car on passe par un carbocation. Donc si on fait la substitution sur un carbone
asymétrique, on forme un mélange racémique. Les meilleurs solvants sont protiques car ils
permettent de solvater l'ion halogène par liaisons hydrogènes.
lent
R X R + X
rapide
R + Nu R Nu
Dans ce cas le nucléophile approche du côté opposé au groupe partant, et passe par un
étape de transition comme représenté ci-dessous. Il y a alors ce que l'on appelle une inversion
de Walden. Donc si d'après les règles de priorité de Cahn-Ingold-Prelog, la numérotation des
groupements entrant et sortant est la même, alors on aura inversion de configuration. La
réaction de type SN2 se fait le plus facilement sur un groupe méthyle (exemple : CH3-I), que
sur un dérivé halogéné primaire (exemple : CH3CH2-I), que sur un secondaire (exemple :
(CH3)2CH-I). En revanche pour des raisons d'encombrement stérique, ce mécanisme ne peut
pas avoir lieu sur des dérivés halogénés tertiaires (exemple : (CH3)3C-I).
R Z R
Lent Rapide R
H X X Z H + X
-
Z R H R
R
L'étude cinétique nous montre que la réaction de SN2 est d'ordre globale 2 : v = k [RNu][X-].
Conclusion
II-1-c Aromatique
On peut aussi faire des substitutions sur des cycles aromatiques, avec formation d'arynes
intermédiaires. Ces espèces sont réactives et réagissent immédiatement avec le milieu.
32
NH2
Br NaNH2 NH2
+
NH3 Liq
II-1-d Allylique
Lors de ces réactions il se forme un carbocation qui va se réarranger grâce à la double liaison.
On va donc obtenir un mélange de deux composés.
Br
-
H2O OH
OH
+
Sur les systèmes vinyliques, on remarque que la substitution de type S N2 n'est pas
possible. Quant à la SN1 elle n'est elle aussi pas possible car elle nécessite le passage
par un cation trop élevé en énergie.
H2C
H
I
- H H I
-
-
H2C H2C
-
H2C H
Br I Br
Composés bicycliques
Cl
Dans ce cas la SN1 est impossible car elle impliquerait le passage par un carbocation
pyramidal, or un carbocation, c'est plan. La SN2 n'est pas possible non plus car le substrat est
trop encombré pour espérer une quelconque inversion de Walden. Conclusion : sur ce dérivé
halogéné, il n'y a pas de SN1 ni de SN2 possible.
II-2 Eliminations
33
Les bases fortes favorisent un mécanisme de type E2 par rapport à un mécanisme de type E1,
mais elles favorisent aussi l'élimination par rapport à la substitution. Dans un solvant non
ionisant, avec une forte concentration en base forte les mécanismes bimoléculaires de type E 2
prédominent par rapport au mécanisme SN2. A faibles concentrations en bases ou en l'absence
de base, et dans un solvant ionique c'est un mécanisme de type unimoléculaire qui est
favorisé, la SN1 prédomine par rapport à la E1.
II-2-a Type E1
R' B
R R' R'
R R
X
X
R' B
R R' R'
R R
X - BH -X
X
II-2-b Type E2
H
-
R' B
R R'
- BH R
X
-X
34
périplanaire par rapport au groupement partant, donc l'élimination peut avoir lieu pour donner
l'alcène D. Le problème c'est que l'équilibre entre les deux conformères B et C est déplacé en
faveur du conformère B dans lequel il n'y a pas d'interactions 1,3-diaxiale. Donc cette réaction
d'élimination est très difficile.
Cl
Cl
H
H
H H -
EtO
Me H H
H
H
H Cl Me
Me
Me
Cl H
Cl H
H
Me
+
Me
H H -EtO
Me Me
Enfin, d'un point de vue expérimentale, on constate que la réaction d'élimination sur le chloré
E est 200 fois plus rapide que sur le chloré A et ceci simplement parce que dans le cas de E,
le conformère F possède deux protons en position anti périplanaire, alors que dans le cas du
chloré A il faut passer par la forme chaise inverse afin de trouver un proton en position anti
périplanaire et dans ce cas on a le conformère D qui n'est pas favorisé pour des raisons
d'interaction 1,3-diaxiale.
Elle permet de faire une réduction chimiosélective entre un dérivé chloré et une fonction
nitrile. Par ailleurs, on remarque que cette réaction de réduction est plus facile avec
I > Br > Cl.
35
b- Réduction par le Zinc :
Les dérivés dihalogénés possédant deux halogènes vicinaux (voisins) peuvent réagir avec du
Magnésium ou du Zinc pour donner les organométalliques intermédiaires qui vont se
réarranger par une réaction d'élimination.
Les dérivés dihalogénés possédant deux halogènes vicinaux (voisins) ou géminés (sur
le même carbone) peuvent réagir avec l’amidure de sodium pour donner des alcynes.
36
Les acides carboxyliques réagissent aussi avec le nitrate, mais le précipité se dissout dans
l’acide nitrique. Ainsi, on ajoute une goutte d’acide nitrique sur le précipité qu’on obtient.
IV–3 Réaction avec le Nitrite de Sodium
Le nitrite de sodium réagit avec les halogénures par la substitution de l’halogène par le
groupement nitro. Cette substitution est suivie de la fixation d’un nitroso lorsque le carbone
fonctionnel est hydrogéné. La réaction varie selon la classe du dérivé halogénure. Cette
variation est mise en évidence par la coloration différente de la solution.
Avec un halogéné primaire, on forme l’acide nitrolique qui en présence de soude donne une
coloration brune (intense). Avec un halogénure secondaire, on obtient un dérivé bleu. Avec un
halogénure tertiaire, la solution reste incolore.
NO
a- NaNO2
R X + R NO2 +
R NO2
NO NO
NaOH
O
R NO2 R N Na (coloration brune)
(Acide nitrolique) O
R' R'
R'
b- R X +
NaNO2 R NO2 + R NO2 (Bleu)
NO
R' R'
c- R X + NaNO2 R NO2 (Incolore)
R" R"
37
LES ORGANOMAGNESIENS
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Victor Grignard découvrit, autour de 1900, que les halogénures d’alkyle et d’aryle réagissent avec le
magnésium métallique pour donner des solutions homogènes. Ces travaux ont été le point de départ de
l’utilisation des réactifs organomagnésiens en synthèse organique. Les « réactifs de Grignard» se
révélèrent être des nucléophiles carbonés réactifs et continuent depuis lors à être très utiles en
synthèse. Au cours de ces vingt-cinq dernières années, l’utilité des réactions impliquant des composés
organomagnésiens s’est considérablement étendue.
Les organomagnésiens sont des composés dans lesquels un atome de carbone est directement lié à un
atome de magnésium ; leur formule générale est de type :
R
R1 C MgX
R2
Le magnésium étant plus électropositif que le carbone, cela entraîne une polarité de la liaison carbone-
magnésium qui place une forte densité électronique sur le carbone.
C MgX
Cette distribution électronique est responsable du fort caractère nucléophile et de la basicité élevée de
ces composés.
Les organomagnésiens sont communément appelés réactifs de Grignard. Ils sont obtenus par action
d’un atome de magnésium sur un dérivé halogéné RX dans un solvant éthéré anhydre sous atmosphère
inerte. Le solvant éthéré solvate le magnésium de l’organomagnésien.
Et Et
O
Mg
RX R MgX
éther
O
Et Et
Cette réaction est dans la plupart des cas exothermique. Si R : C=C, la réaction se fait dans le THF à
très basse température.
II- REACTIVITE
Les organomagnésiens réagissent sur la plupart des fonctions sauf sur les double et triple liaisons
carbone-carbone et les éthers. Par contre, ils réagissent sur les éthers cycliques (époxydes). Pour les
composés ayant plusieurs fonctions, le MgX est transféré sur un atome plus électronégatif.
Les propriétés chimiques des organomagnésiens peuvent s’interpréter en utilisant la formule simplifiée
38
sur les liaisons π fortement polarisées de type C=O.
R-COOH
Applications
1) Action de l'eau
Cette réaction justifie que la synthèse de l’organomagnésien doit se dérouler en milieu totalement
anhydre afin d’éviter sa destruction dès sa formation.
Réaction de Wurtz
Lors de la formation de l’organomagnésien, il est nécessaire d'avoir toujours le magnésium en excès
par rapport à RX sinon la réaction de duplication de Wurtz devient importante, ce qui diminue le
rendement de la réaction.
RMgX + RX R-R + MgX2
2 RX + Mg R-R + MgX2
39
O R
R' R' Mg R'
R
C O Mg R' R C O Mg R + MgX2
R' X R X R'
Mg
X
a) Fonction carbonyle
Le groupement carbonyle est très polaire et réactif:
R R R + -
C O C O on le note C O
R R R
R1 R1
H2O
R C O MgX R C OH + MgXOH
2 H
R R 2
H
méthanal C O R CH2OH Alcool Ire
H
R MgX + H R
aldéhyde C O CH OH Alcool IIre
R1 R 1
R1 R1
C O R C OH Alcool IIIre
cétone
R2 R2
Des réactions secondaires se produisent parfois lorsque les substrats sont des cétones stériquement
encombrées.
Enolisation
L’énolisation de la cétone est parfois une réaction concurrente. L’énolate n’étant pas réactif vis-à-vis
de l’addition nucléophile, on a la cétone inchangée après hydrolyse. L’énolisation est le plus
sérieusement compétitive lorsque l’addition est retardée par des facteurs stériques.
Réduction
Les additions de Grignard sont sensibles aux effets stériques et, avec des cétones encombrées,
on observe un processus concurrent impliquant la réduction du groupe carbonyle et faisant
intervenir un état de transition cyclique similaire à celui de la réduction de Meerwein-
Pondorff-verley.
40
R R
R
C O C C
C O + C C MgX Mg R C OMgX +
R
R H H C H
C
On a exclu les acides carboxyliques et les amides possédant un hydrogène mobile. Cette réaction se
fait en deux étapes :
• Première étape : addition-élimination
R1 R1 R R MgX R1
- ZMgX
R MgX + C O R C O MgX C O R C O MgX
Z Z R1 R
Le composé obtenu est instable à cause des deux groupements attracteurs, il se stabilise par perte de
ZMgX. La cétone se formant dans le milieu réactionnel, au contact de l’organomagnésien, subit à son
tour une addition nucléophile décrite précédemment.
• Deuxième étape : hydrolyse en milieu acide dilué.
R1 H2O R1
R C O MgX R C OH + MgXOH + H
R H R
41
Remarque : si on utilise un excès de RMgX par rapport à CO2, il peut se produire une double addition.
L’étape d'addition est précédée de l'élimination de l'un des groupes alcoxy, pour générer un carbone
électrophile. L’élimination est favorisée par le fait que l’ion magnésium joue le rôle d’un acide de
Lewis. L’acétal formé est stable dans les conditions de synthèse mais est hydrolysée en aldéhyde au
contact d'une solution aqueuse acide.
CH3 H2O
R MgX R CH2 CH OMgX R CH2 CH OH + MgXOH
O CH3 H CH3
42
R R1 R R1 R
1
H2O
R' MgX + R C N R' C N R' C N + MgXOH
O R O R H O R
XMg H
R
R' C R1 + H N + MgXOH
O R
• Avec le formamide
Avec un formamide, l’alcool obtenu est secondaire et symétrique. Les formamides dérivés
d’amines très basiques peuvent conduire à des aldéhydes.
hydrolyse OH
R CH R
H C N + RMgX
O
O
H C R
hydrolyse
Mais à chaud et avec un excès de magnésien, on peut obtenir des amines tertiaires.
R R MgX R
H C N + RMgX H C N H C N + MgX2 + Mg O
O O R
Mg X
R' MgX
RCH2 C N RCH C NH RCH C N MgX + R'H
43
addition 1,2 R
CH3 CH CH C CH3 (25%)
1- RMgX OH
CH3 CH CH C CH3
O 2- H3O
CH3 CH CH2 C CH3 (75%)
addition 1,4 ou R O
addition de Michaël
éther
(CH3)2CHMgCl + C6H5 N C O C6H5NH C CH(CH3)2
H3O O
isobutyranilide
44
ALCOOLS ET DERIVES
A- Généralités
Les Alcools et leurs dérivés (éthers, époxydes) sont des composés oxygénés où l’oxygène
est hybridé sp3, la présence de cet élément va induire des réactions : estérification,
oxydation, déshydratation.
Il existe trois classes d’alcool
R' R"
OH OH R' OH
R R R
Alcool I Alcool II Alcool III
Les dérivés sont constitués par les phénols dans lesquels ce groupe est lié à un cycle
aromatique, les éthers et les époxydes.
OH
O R R'
R R'
R
O
Phénols Ethers Epoxydes
I Alcools
I-1 - Propriétés chimiques :
Dans les alcools, la liaison O -H est polaire du fait d e l a forte électronégativité de
l’oxygène. Selon le caractère de R, donneur ou attracteur, cette polarité va être atténuée ou
accentuée. Dans ce dernier cas le proton peut devenir plus acide. De plus l'oxygène est
porteur de deux doublets non-liants, plus ou moins disponibles selon le caractère donneur du
carbone, conférant aux alcools leur caractère basique.
Le PKa des alcools augmente avec le nombre d’atome de carbone et la ramification.
Produits PKa
CH3OH 15,7
CH3CH2OH 15,9
(CH3)2CHOH 17,1
(CH3)3COH 18,2
Acidité : L’acidité des alcools est due à la mobilité du proton. D’où l’ordre d’acidité
croissante suivant :
alcool III< II< I< phénol.
Basicité : La basicité est due à la disponibilité des électrons. D’où l’ordre de basicité
croissante suivant :
Phénol< I <II <III.
Effets électroniques : Ils sont comparables aux halogènes à savoir : effet inductif
attracteur et effet mésomère donneur.
45
ioniques. Comme ils sont miscibles à de nombreux composés organiques. C’est pourquoi, on
les utilise fréquemment en synthèse organique comme solvants.
II Éthers :
Composés stables du fait de la symétrie et des effets donneurs des radicaux qui
diminuent la polarité. Les doublets non-liants sur l’oxygène leur confèrent un caractère
basique plus que les alcools, mais l'absence d'hydrogène rend impossible la formation
d'ion conjugué. Il n'empêche que les polyéthers ont des propriétés basiques importantes
qui justifient leur emploi comme tensio-actifs non ionique et comme complexant de
cation utilisés en catalyse (transfert de phase).
R R
OH + NaOH ONa+ H2O
b- Caractère nucléophile
Le caractère nucléophile des phénolates permet de former, en présence de dérivés
halogénés, des éthers aryliques par simple substitution.
OH OH OH
Cl
Cl2/AlCl3
+
Cl
Du fait de l’encombrement en position ortho, on obtient que la substitution sur la position
para.
OH
R H H2O
CH2 R CH3 R CH3
H
46
I-2 Hydrolyse des halogénés
H2O ou OH
R X R OH
-
H H2O
R R CH3 R CH3
O O OH
- OH
La réaction se déroule en présence de trios moles d’alcène suivie d’un traitement par l’eau
oxygénée en milieu basique.
R R
R
CH2 CH2
R R HB H R B
BH3 H2B H
CH2
H R R
R
H2O2/OH OH
3 R + B(OH)3
I-6 Réactions des organométalliques avec les époxydes, les carbonylés et les dérivés
d'acides.
La plupart des organométalliques réagit avec les époxydes, les carbonylés et les dérivés pour
donner des alcools. Nous aborderons ici l’exemple des organomagnésiens.
a- Dérivés carbonylés
47
b- Epoxydes
L’action des organomagniens sur les époxydes conduit à différentes classes d’alcools. Celle-ci
dépend de la nature de l’époxyde.
R' H2O
R MgX R CH2 CH OMgX R CH2 CH OH + MgXOH
O R' H R'
c- Dérivés d’acides
Les esters, les chlorures d’acide et les anhydrides réagissent avec deux moles
d’organomagniens pour conduire soit à un alcool II soit à alcool III. La réaction passe par la
formation d’un carbonylé qui n’est isolable que pour les chlorures d’acide (-30°C).
a- Dérivés carbonylés
R1 R1
4 C O + LiAlH4 2
4 R C OH
R2 H
48
b- Acide carboxylique et dérivés
L’action des hydrures sur les acides et leurs dérivés conduit aux alcools primaires.
O
R + LiAlH4 R CH2 OH
Z
O H3O O
R R + R' OH
OR' ou OH OH
HCl H2O
R NH2 + HNO2 R N N , Cl R OH + HCl + N2
- H2O
I-10 Fermentation
H H OHH
HOH2C CHO Lévures 2CO2 + 2 H3C CH2OH
OHOHH OH
OH
Ar X Ar OH
350°C, 250 atm
2NaOH HCl
Ar SO3H + NaOH Ar SO3Na Ar ONa Ar OH + NaCl
- H2O - Na2SO3
- H2O
49
II-3- Diazoatation des amines primaires benzéniques
Les sels de diazonium réagissent avec l’eau à 100°C pour donner les phénols
OH
O
1- O2
+
2- H2SO4, H2O
La réaction de deux moles d’alcool en présence d’acide sulfurique donne des éthers
symétriques.
H2SO4 cc
2 R OH R O R
- H2O
R1 ONa + R2 X R1 O R2
- HX
- La Méthylation par le diazométhane. Les alcools peuvent être méthylés par le
diazométhane en présence d'un acide de Lewis comme BF3
H3C N N
R OH
- BF3 H H2C N N - R O CH3 + N2 + BF3
R O R O BF3
BF3 - H3C N N
50
IV- PREPARATION DES EPOXYDES
Deux principales méthodes permettent d’accéder aux époxydes.
C OH C O H
R2 C O H Propriétés acides
SN
R3
Propriétés basiques et nucléophiles
H R4
Réaction d'élimination
R OH Na R O, Na 1/2 H2
51
I-2 Réactivité due à la nucléophilie de l’oxygène
I-2-1 Ethérification
Il s’agit de la réaction de Williamson.
R OH R' X R O R'
HX
I-2-2 Acétalisation
Les carbonyles réagissent en milieu acide pour donner d’abord des hémiacétals puis des
acétals. Cette réactivité est utilisée pour la protection des fonctions carbonyles.
R1 H R1 OH R-OH/H R1 OR
R OH O
R2 H2O R2 OR
R2 OR
I-2-3 Estérification
O H O H HO R' OH H OH2
R R R O R O R'
OH OH O R' O
H H
O
R C OR'
- H2O
-H
Elle peut être faite en présence du chlorure de zinc. Il s’agit du test de Lucas. La réaction est
lente pour les alcools primaire et secondaire. Elle nécessite un chauffage. Par pour l’alcool
tertiaire, la réaction est beaucoup plus rapide et s’effectue à froid. La réaction est caractérisée
par l’apparition de deux phases. La rapidité de cette apparition soit à froid ou à chaud
détermine la classe de l’alcool.
52
Première étape : Il s’agit de l’attaque nucléophile de l’hydroxyle sur le phosphore. Il s’en suit
la formation d’un nucléophile X-
Seconde étape, l'ion X- formé au cours de la première étape agit comme nucléophile, aidé par
HOPX2 qui est un excellent groupe partant :
H
X
R OH + R O X
P X P
X X
-X
H
HO
R O X R X + P X
P
X X
X
Cl
R OH + S Cl R O Cl
S + Cl + H
O O
O
R O Cl R Cl + S + Cl
S
Cl O
O
Un alcool peut facilement être déshydraté en présence d'acide (160°C) ou de AlCl3 (400°C). Il
y aura alors formation d'un carbocation (qui peut se réarranger) et on obtiendra alors un
alcène : c'est une déshydratation intramoléculaire. Dans certaines conditions (AlCl 3, 250°C ou
H2SO4, 140°C) deux molécules d'alcool peuvent se déshydrater afin de former une fonction
éther : on parle alors de déshydratation intermoléculaire. On note qu'une déshydratation
intermoléculaire nécessite des conditions plus douces.
OH + H OH2
- H2O
H
+
- H
Majoritaire Minoritaire
Les alcools primaires s'oxydent (Conditions de Jones : Acétone, CrO3, H2SO4) en aldéhydes,
puis facilement ils s'oxydent en acides carboxyliques. Pour éviter de former l'acide
carboxylique, on utilise des conditions opératoires plus douces (Réactif de Collins : CrO3,
53
Pyridine). Il existe de nombreuses autres méthodes pour oxyder un alcool en aldéhyde
(réaction de Swern, réaction de Dess - Martin)
H OH
[ox] [ox]
R OH R O R O
O
Cr O
O H O H H
OH H2O H
R OH Cr H
R O O R O R O
- CrO3H
- H3O
H
CrO3H H O OH
H OH H2O
R O Cr
R O O R O
OH - CrO3H
- H3O
Dans les mêmes conditions (Acétone, CrO3, H2SO4), les alcools secondaires s'oxydent en
fonction cétone.
R1 R1
[ox]
R2 OH R2 O
Les alcools tertiaires ne s'oxydent pas. Néanmoins dans le cas de certains alcools allyliques
tertiaires, l'oxydation est possible.
OH O O
CrO3 Cr
OH
O H
O - CrO3H
O Cr OH O
O
L'oxydation des alcools allyliques requiert des conditions plus douces, et il est plus facile de
s'arrêter à l'aldéhyde.
MnO2 H
ou Cu à 350°C
R OH R O
L'oxydation des alcools vicinaux par l’acétate de plomb ou le périodate de sodium (ou l'acide
périodique) a pour but de faire une coupure oxydante. C'est-à-dire que la liaison entre les deux
fonctions alcools est coupée et il se forme deux composés carbonylés (aldéhyde et/ou cétone,
tout dépend de la nature des groupements R1, R2, R3, R4).
54
R1 R3 Pb(OAc)4 R1 R3 R1 R3
R2 R4 R2 R4 O+ O + Pb(AOc)2
HO OH - 2AcOH O O R2 R4
Pb
AcO OAc
Transposition de pinacolique
Les alcools tertiaires ne possédant pas d’hydrogène sur le carbone fonctionnel, ne peuvent
être oxydés. Mais ils se déshydratent car l’oxydation se fait généralement en milieu acide en
donnant un alcène qui peut ensuite être oxydé avec coupure de la double liaison.
Ar OH + H2O Ar O + H3O
Ar OH + NaOH Ar O Na + H2O
Ar OH + Na Ar O Na + 1/2 H2
Ar OH + R MgX Ar OMgX + R H
Ar OH + R X Ar OR + X
II-2 Estérification
55
II-3 Déshydratation
Elle n’aboutit qu’aux éthers. La réaction se déroule à haute température et présence de
catalyseur
ThO2
2 Ar OH Ar O Ar + H2O
400°C
O OCH3
-
OH
+ H2C N N + H3C N N + N2
a- Addition H2
OH OH
H2/Ni
NO2
- Les phénols sont des aromatiques activés qui réagissent même avec des électrophiles faibles,
notamment les diazonium.
N N , Cl + OH N N OH
- HCl
Cette réaction très utilisée dans l’industrie chimique, car elle mène à une classe importante de
colorants.
56
OH OH OH OH
H H3C
+ O
H
OH Bakélite
- La réaction de Vilsmeier Haack permet de former l'aldéhyde salicylique avec un très bon
rendement. Pour cela on utilise le DMF (DiMéthylFormamide).
OH OH O
DMF, POCl3
H
Le mécanisme de cette réaction est en deux étapes, dans un premier temps il est nécessaire de
former le réactif de Vilsmeier (c'est un électrophile faible). Ensuite cet électrophile va réagir
avec un aromatique comportant un groupement électrodonneur (le groupement donneur
permet de compenser la faiblesse de l'électrophile). Il y a alors formation d'un ion iminium,
qui par hydrolyse conduit à l'aldéhyde.
A noter que pour former le réactif de Vilsmeier on utilise le plus couramment le couple
DMF/POCl3, cependant d'autres dérivés chlorés comme SOCl2, ou le chlorure d'oxalyle
peuvent aussi être utilisés.
c- Oxydation
OH O
CrO3
57
d- Oxydation des hydroxyphénols substitués
Plusieurs agent d'oxydation ont été étudiés (Me2S/NCS, Ph2S/NCS, PhI(OH)OTs) et seul
PhI(OAc)2 semble montré une réelle efficacité dans tous les cas. L'utilisation d'autres agents
s'avère moins efficace.
R3 R2 R3 R2 R3 OH R3 O
PhI(OAc)2 PhI(OAc)2
HO OH O O R4 OH R4 O
MeOH, rt MeOH, rt
R5 R6 R5 R6 R5 R6 R5 R6
Voici le résultat obtenu sur plusieurs aromatiques monohydroxylés. Ces expériences sont
réalisées dans les mêmes conditions que précédemment.
Ph(OAc)2
R
R OH O
MeOH, rt MeO
De la même façon, les méthoxyphénols peuvent être oxydés par le nitrate d'ammonium et de
cérium (CAN) pour former une paraquinone.
O OMe O O
CAN, rt
CH3CN, H2O
OMe O
Les réactions des éthers sont rares. La plus courante est l’ouverture en milieu acide.
La rupture de la liaison C-O des éthers est une réaction qui marche mieux lorsqu'on utilise
H X
R O R' R O R' R OH + R' X
H
Les époxydes sont fragiles et peuvent facilement être ouverts par un nucléophile. La réaction
est une pure SN2. La nucléophile attaque sur le carbone le moins encombré
58
R' O Nu Nu
R O
L'ouverture est aussi possible en milieu acide. On assiste à la formation d'un carbocation qui
se réarrange de façon à être le plus stable possible. C'est une réaction comparable à une SN1.
R'
H R' MeOH MeO
R R'
O
R OH - H R OH
R OH + Na R ONa + 1/2 H2
L’intensité du dégagement diminue avec la substitution sur le carbone fonctionnel.
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V-3 TEST DE LUCAS
Les hydracides donnent avec les alcools, des halogénures d’alkyles. La réaction avec HCl est
catalysée par un acide de Lewis comme le chlorure de Zinc. La vitesse de réaction dépend de
la nature de l’alcool, et il y a formation d’halogénure d’alkyle insoluble dans l’eau. Avec le
réactif de Lucas : mélange ZnCl2 dans HCl aqueux, on voit apparaître une séparation de phase
ou un « trouble ».
ZnCl2
R OH + HCl R Cl + H2O
La réactivité de l’alcool diminue avec la substitution sur le carbone fonctionnel.
OH
NaOH
HO N O Na O N O
H2O
Indophénol rouge Anion indophénol bleu
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AMINES ET DERIVES
I- GENERALITES
La fonction amine est souvent présente dans des composés naturels d'origine végétale ou
animale au sein de structures assez complexes, où elle est en outre associée à diverses autres
fonctions. On la trouve dans de nombreux alcaloïdes, composés polycycliques et
hétérocycliques d'origine végétale (caféine, cocaïne, morphine, nicotine, quinine, etc.). Elle
intervient de diverses façons dans les mécanismes fondamentaux de la vie animale :
aminoacide de protéines, bases azotées des acides nucléiques, neurotransmetteur de l'influx
nerveux entre les cellules cérébrales (acétylcholine, noradrénaline,...), régulation de la
pression sanguine (adrénaline), mécanisme de la vision, etc.
Seule la méthylamine est gazeuse. Les autres sont liquides ou solides. Il existe une
association par liaison hydrogène entre les groupes N-H, mais elle est beaucoup plus faible
que celles des alcools (N est moins électronégatif que O). Ce qui fait que les points
d'ébullitions sont donc nettement plus bas que ceux des alcools correspondants (CH3-CH2-OH
: 78°C, CH3-CH2-NH2 : 16,6 °C). Les premiers termes conservent des propriétés physiques
voisines de celles de l'ammoniac : grande solubilité dans l'eau, odeur ammoniacale. Les
amines aromatiques sont des liquides huileux, ou des solides, insolubles dans l'eau et d'odeur
désagréable.
R N
- H attaque par les bases (difficiles)
R X + NH3 R NH2 + HX
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II-2 Méthode de Gabriel
C'est la synthèse à connaître, car elle est la base de la préparation des amines, des amino
acides.
O O
B
N H+ X R N R
O O
Par action de l'hydrazine (NH2NH2) sur le phtalimide on peut libérer l'amine selon le
mécanisme ci-dessous :
Par réaction des imines en présence d'hydrogène et d'un catalyseur tel le Ni, on obtient des
amines.
R2 H2 R2
O + NH3 NH2 + H2O
R1 R1
R C N + 2H2 R NH2
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b) réduction d'un dérivé nitré
Il s’agit de réaction de transposition réalisée sur les amides ou sur certains de leurs
précurseurs.
a- Réarrangement de Hoffman
C’est une réaction assez complexe qui se produit en présence d'hypobromite de sodium
O
R C NH2 + NaOBr R NH2 + CO2 + NaBr
b- Réarrangement de Curtius
La réaction se fait à partir du chlorure d’acide.
O N3
R R NH2 + CO2
Cl H2O
c- Réarrangement de Schmidt
Il s’agit d’une variante du réarrangement de Curtis réalisée à partir de l’acide carboxylique.
O 1- HCl / N3
R R NH2 + CO2
OH 2- H2O
R NH2 + HX R NH3 X
R NH2 + B R NH + BH
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II-2 Alkylation
Les dérivés halogénés donnent des réactions de substitution avec les amines selon :
Les amines primaire et secondaire conduisent à des amines secondaire et tertiaire. Avec des
amines tertiaires, on obtient des sels d'ammonium tétrasubstitués appelés sels "d'ammonium
quaternaire" très stable. Il peut être intéressant de noter qu’en présence d’un excès
d’halogénure d’alkyle, on ne se limite pas à la formation des amines primaire, secondaire ou
tertiaire. On observe une "perméthylation" et on obtient un sel d’ammonium quaternaire :
R' R'
R"'
R N + R"' X R N , X
R" R"
Les amines tertiaires et les sels d’ammonium quaternaire peuvent subir une réaction
d’élimination de Hoffman pour donner des alcènes.
H R'
Br R'
R + N N R' Br + R'3NH, Br
R' R R
R' R'
Dans le cas d’une compétition entre la formation de différents alcènes c’est l’alcène le plus
hydrogéné qui l’emporte.
Ha R'
Br R' b
R + N N R' Br + R'3NH, Br
R' R R
R' R'
b
Majoritaire
H
a
R + R'3NH, Br
II-3-Acylation
Les amines primaires et secondaires réagissent avec les chlorures d'acides CH3COCl pour
donner des amides substitués.
H O
R NH2 + R' COCl R N + HCl
R'
Ce type de réaction est très important car d'une part les peptides et les protéines, constituants
de la matière vivante, résultent de la création de fonctions amides entre molécules
d'aminoacides et d'autre part certains "polyamide" (nylon, perlon) sont utilisés comme textiles
artificiels.
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II-4 Réaction avec les aldéhydes et les cétones
Les amines primaires et secondaires peuvent s'additionner sur le carbonyle pour donner des α
amino – alcools. Avec les amines primaires, l’hydrogène sur l'azote présent dans l'amino -
alcool s'élimine avec l'hydroxyle pour former une imine ou "base de Schiff".
H OH
R
-
NH + R'
O
R N R' R N
R'
2
R" R" - H2O R"
Il s’agit d’une méthode d’analyse qualitative des amines. La réaction se fait en présence d’un
excès de KOH.
a- Amines primaires
Le sel formé reste soluble mais après acidification, il se forme un précipité insoluble.
H O OH H O O
KOH
R N + Cl S R N S R N S ,K
H O O O
Soluble en milieu basique
O
H
R N S
O
Précipité insoluble
en milieu acide
b- Amines secondaires
R' O OH R' O
H
R N + Cl S R N S Soluble en milieu acide
H O O
Précipité insoluble
en milieu basique
c- Amines tertiaires
II-6- Diazotation
Cette réaction n'a lieu qu'avec des amines primaires. Elle a lieu en présence d'acide nitreux
HNO2 (préparé in situ car instable).
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-
N OH
H -
N OH H N OH2 N O
R NH2
O O O - H2O
R N N O R N N OH
H R N N OH2 -
R N N R N N
H
Le ion diazonium peut réagir avec des phénols ou des amines selon :
N N + H OH N N OH + H
Ces réactions sont appelées des "copulations" et constituent une voie de synthèse importante
pour les colorants. Le phénol peut être remplacé des dérivés aromatiques substitués par un
groupement donneur. Les composés obtenus sont en général très fortement colorés.
b- Réaction de Sandmeyer
Les sels de diazonium sont instables et réagissent facilement avec divers nucléophiles
Nu H
N2 Nu
R : Alkyle
- Pour un radical aromatique, les sels de diazonium sont stables à 0°C.
HCl
R NH2 + NO2Na R N N , Cl + H2O
R : Aryle
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b- Cas des amines secondaires
Les amines secondaires aliphatiques ou aromatiques en présence de nitrite de sodium et
d’acide chlorhydrique donnent des nitrosamines.
R'
HCl
R NH + NO2Na R N NO + H2O
R'
La réaction est difficile à mettre en évidence. On cependant un précipité jaune ou une
coloration rouge.
c- Cas des amines tertiaires
Les amines tertiaires aromatiques ou aliphatiques ne réagissent pas avec le nitrite de sodium.
III-2 Réaction de Hinsberg
Seules les amines primaires et secondaires donnent un test positif. Il y a formation de
sulfonamides N-substitués. Les amines tertiaires et les ammoniums quaternaires donnent un
test négatif.
a- Cas des amines primaires
O
H
R NH2 + ClO2S S N R + HCl
O
Le précipité obtenu est soluble dans une solution de soude.
b- Cas des amines secondaires
O R'
R NH + ClO2S S N R + HCl
R' O
Le précipité obtenu est insoluble dans une solution de soude.
IV-INTERET D’ETUDE
Sur le plan industriel, l'amine simple, mono fonctionnelle, la plus importante est l'aniline
C6H5-NH2. Elle est notamment utilisée dans la fabrication de colorants, ainsi que dans celle
des polyuréthannes (objets moulés, "mousse plastique", etc.). Une diamine, l'héxaméthylène
diamine H2N(CH2)6NH2 sert à la synthèse du Nylon 6/6. Certains acides aminés sont
également à la base de la fabrication de textiles artificiels (acide 1,1-aminoudécanoïque
H2N(CH2)10COOH pour le Rilsan, acide 6-aminocaproïque H2N(CH2)5COOH pour la Nylon 6
et le Perlon). Les sels d'ammonium quaternaire ont diverses utilisations, comme agents
tensioactifs et détergents, comme bactéricides et également comme catalyseurs par "transfert
de phase" (à l'interface entre un milieu organique et un milieu aqueux).
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