Analyse 3 Cour 1

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Institut Hydrométéorologique De Formation Et De Recherche (IHFR) Oran-Algérie

Formation d’ingénieur d’état de la Météorologie

Module : Analyse 3

Enseignant : Dr. OTMANE CHERIF Abdelillah

60 h de cours + 40 h de TD.
Chapitre 1

Séries numériques

1.1 Dé…nitions et propriétés


Dé…nition 1.1.1 Soit (un )n2N une suite de réels ou de complexes. On appelle série de terme
P P
général un , et on note un ou un la suite des sommes partielles, (Sn )n2N où pour tout
n
n2N:
X
n
Sn = u 0 + u 1 + + un = uk ;
k=0
S0 = u0 ; S1 = u0 + u1 ; S2 = u0 + u1 + u2 ; :::
P
On dit que la série un converge vers S si et seulement si la suite des sommes
n
P
n
partielles, (Sn )n2N converge, dans se cas lim Sn = lim uk = S est appelée somme de
n!+1 n!+1k=0
P P
+1
la série un ; et désignée par un :
n n=0
Une série est dite divergente si elle est n’est pas convergente.

Exemple 1.1.2 1. Série géométrique :


Le terme général d’une série géométrique est un = rn . Les sommes partielles ont une
expression explicite :
8
X
n X
n < n + 1 si r = 1;
Sn = uk = rk = 1 + r + r2 + n
+r =
: 1 rn+1 si r 6= 1;
k=0 k=0 1 r

et sa somme 8
>
>
1
si jrj < 1
< 1 r
S = lim Sn = pas de limite si r 1
n!+1 >
>
:
+1 si r 1

5
1.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS

2. Voici un exemple de série dont les sommes partielles sont explicitement calculables :

X
+1
1
= 1:
n=0
(n + 1) (n + 2)

En e¤et :
1 1 1
un = = ;
(n + 1) (n + 2) n+1 n+2
donc

1 1 1 1 1 1
Sn = u0 + u1 + ::: + un = 1 + + + =1 ;
2 2 3 n+1 n+2 n+2

et
X
+1
1 1
S= = lim 1 = 1:
n=0
(n + 1) (n + 2) n!+1 n+2
3. Série de terme général : un = 'n+1 'n (n 0), ('n )n2N est une suite numérique,
alors :
X
n X
n
Sn = uk = 'k+1 'k = 'n+1 '0 ;
k=0 k=0
P
donc la suite ('n )n2N et la série un sont de même nature. De plus, si lim 'n = l;
n!+1
P n 0
la série un est convergente et
n 0

S = lim Sn = l '0 :
n!+1

Reste d’une série convergente


P
+1
Si la série de terme général un est convergente, et de somme S = lim Sn = un ; la
n!+1 n=0
di¤érence S Sn s’appelle reste d’ordre n de la série. On le note :

X
+1 X
n X
+1
Rn = S Sn = uk uk = uk :
k=0 k=0 k=n+1

P
Proposition 1.1.3 Si la série un converge, alors lim Rn = 0:
n 0 n!+1
En e¤et : Rn = S Sn ; donc lim Rn = lim (S Sn ) = S S=0
n!+1 n!+1
P
(car la série un converge et S = lim Sn ).
n 0 n!+1

Remarque 1.1.4 Les sommes partielles d’une série sont toujours dé…nies, mais les restes
ne le sont que lorsque la série converge.

6
1.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS

P
Théorème 1.1.5 Si la série un converge, alors la suite (un )n2N tend vers zéro, i.e.
n 0

X
+1
un = S ) lim un = 0:
n!+1
n=0

La contraposée de ce résultat est souvent utilisée : une série dont le terme général ne
tend pas vers zéro ne peut pas converger.
Preuve. On a

Sn = u 0 + u 1 + + u n = Sn 1 + u n ) u n = Sn Sn 1 :

Si la série converge, la suite (Sn )n2N converge, et donc

lim un = lim (Sn Sn 1 ) = S S = 0:


n!+1 n!+1

Remarque 1.1.6 Cette condition est une condition nécessaire qui n’est pas su¢ sante, car
il existe des séries divergentes et dont les termes généraux tendent vers zéro à l’in…ni.

Contre exemples
P n+1
1. La série ln n
est une série divergente, car
n 1

X
n
lim Sn = lim (ln (k + 1) ln (k)) = lim ln (n + 1) = +1;
n!+1 n!+1 n!+1
k=1

bien que la limite de son terme général est nulle : lim ln n+1
n
= 0:
n!+1
P1
2. La série n
; dite série harmonique, est une série divergente, bien que son terme
n 1
1
général n
tend vesr 0 à l’in…ni:

En e¤et : on a
Z
k+1
1 1 1
8k 1; dt ) 8k 1; ln (k + 1) ln (k)
k t k
k

i.e. 8
>
> 1 ln 2 ln 1
>
>
>
< 1
2
ln 3 ln 2
.. :
>
> .
>
>
>
: 1
n
ln (n + 1) ln n

7
1.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS

D’où
1 1
Sn = 1 + + + ln (n + 1) ln 1 ) lim Sn lim ln (n + 1) = +1;
2 n n!+1 n!+1

ce qui montre que la série harmonique diverge. On peut aussi montrer sa divergence en
montrant que la suite (Sn )n2N n’est pas de Cauchy.

Proposition 1.1.7 Soit (an )n2N une suite numérique. La suite (an )n2N converge si et seule-
ment si la série de terme général (an+1 an ) converge, i.e.
X
(an )n2N une suite convergente , (an+1 an ) une série convergente.
n 0
P
Preuve. La suite des sommes partielles de la série (an+1 an ) est
n 0

X
n
Sn = (ak+1 ak ) = an+1 a0
k=0

Si la suite (an )n2N converge, on note sa limite l = lim an ; alors lim Sn = l a0; ce
n!+1 n!+1
P
qui prouve que la série (an+1 an ) converge.
n 0 P
Si on suppose que la série (an+1 an ) converge vers S, on a
n 0

lim an+1 = lim an = lim Sn + a0 = S + a0 :


n!+1 n!+1 n!+1

Ce qui montre que la suite (an )n2N converge.


P 1 1
Exemple 1.1.8 1. Soit la série n(n+1)
; on a n(n+1)
= n1 1
(n+1)
:
n 1
1
P 1
La suite (an )n2N avec an = n
converge, donc la série n(n+1)
converge, en plus :
n 1

X
n
1 1 1
Sn = =1 ;
k=1
k k+1 n+1
d’où
S = lim Sn = 1:
n!+1
P 1
2. Soit la série un avec un = arctan 1+n+n2
n 0

1 (n + 1) n
arctan = arctan = arctan (n + 1) arctan (n) ;
1 + n + n2 1 + n (n + 1)
P 1
la suite (arctan n)n2N converge, donc la série un avec un = arctan 1+n+n2 converge,
n 0
et sa somme
X
n
S = lim Sn = lim (arctan (k + 1) arctan k) = lim arctan (n + 1) = :
n!+1 n!+1
k=0
n!+1 2

8
1.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS

1.1.1 Propriétés et opérations sur les séries


P P
Proposition 1.1.9 Soient un et vn deux séries numériques, on suppose qu’elles ne
n 0 n 0
di¤èrent que par un nombre …ni de termes (i.e il existe p 2 N tel que pour tout n p on a
un = vn ), alors les deux séries sont de même nature.

Preuve. Soit n p, posons :


p
X
n X X
n X
n
Sn = uk = uk + u k = Sp + uk ;
k=0 k=0 k=p+1 k=p+1
p
Xn X Xn Xn
Tn = vk = vk + vk = Tp + vk :
k=0 k=0 k=p+1 k=p+1
P
La di¤érence Sn Tn = Sp Tp est une constante, alors un converge , (Sn )n2N
P n 0
converge , (Tn )n2N converge , vn converge.
n 0

Remarque 1.1.10 1. Cette proposition permet de dire que les séries sont de même na-
ture (on parle de nature d’une série pour désigner sa convergence ou sa divergence)
mais en cas de convergence, elle n’ont pas necéssairement la même somme.

2. On ne change pas la nature d’une série si on lui rajoute ou on lui retranche un nombre
…ni de termes.

P P
Proposition 1.1.11 Soient un et vn deux séries numériques et un scalaire non nul :
n 0 n 0
P P
1. Si la série un converge vers S, et la série vn converge vers T , alors la série
P n 0 n 0
(un + vn ) converge vers (S + T ) :
n 0
P P
2. Si la série un converge vers S; alors la série un converge vers S:
n 0 n 0
P P P
3. Si la série un converge, et la série vn diverge, alors la série (un + vn ) diverge.
n 0 n 0 n 0

Remarque 1.1.12 Si les deux séries sont divergentes, on ne peut rien dire sur la nature de
leur somme.

P1 P 1
Exemple 1.1.13 1. La série n
et (n+1)
divergent, et pourtant on a montré que
n 1 n 0
P 1
n(n+1)
converge (voir l’exemple 1.1.8).
n 1

9
1.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS

8
P P < 8n 2 N; u = 1
n
2. Soient un et vn telles que : ;
n 0 n 0 : 8n 2 N; vn = 1
P
les deux séries divergent, mais la série (un + vn ) converge.
n 0
8
P P < 8n 2 N; u = 1
n
3. Soient un et vn telles que : ;
n 0 n 0 : 8n 2 N; vn = 1
P
les deux séries divergent, et la série (un + vn ) diverge aussi.
n 0

Pour les séries à termes complexes la convergence équivaut à celle des parties réelles et
imaginaires.

Proposition 1.1.14 Soit (un )n2N une suite de complexes. Pour tout n, notons an et bn la
partie réelle et la partie imaginaire de un :
P P P
La série un converge si et seulement si les deux séries an et bn convergent. Si
n 0 n 0 n 0
c’est le cas, on a :
X
+1 X
+1 X
+1
un = an + i bn :
n=0 n=0 n=0

Preuve. Rappelons qu’une suite de complexes converge si et seulement si la suite des


parties réelles et la suite des parties imaginaires convergent. Si (An )n2N et (Bn )n2N sont deux
suites de réels :

lim An = A et lim Bn = B , lim (An + iBn ) = A + iB:


n!+1 n!+1 n!+1

Il su¢ t d’appliquer ce résultat à :


X
n X
n
An = ak et Bn = bk ;
k=0 k=0

car la partie réelle d’une somme est la somme des parties réelles, et la partie imaginaire
d’une somme est la somme des parties imaginaires.

P
Exemple 1.1.15 Considérons par exemple la série géométrique rn , où r est un complexe
n 0
de module < 1 et d’argument : r = ei :
Pour tout n, rn = n in
e : Les parties réelles et imaginaires de rn sont :

n n
an = cos n et bn = sin n :

10
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS

On déduit de la proposition précédente que

X
+1
1 X
+1
1
an = Re et bn = Im :
n=0
1 r n=0
1 r

Le calcul donne :
X
+1
1 cos X
+1
sin
n n
cos n = 2
et sin n = 2
:
n=0
1+ 2 cos n=0
1+ 2 cos

1.2 Séries à termes positifs


P
Dé…nition 1.2.1 On appelle un une série à termes réels positifs toute série véri…ant :
n 0
un 0; pour tout n 2 N:
Les séries véri…ants : un 0; pour tout n n0 sont aussi appelées séries à termes
positifs car la nature d’une série ne change pas si on lui retranche un nombre …ni de termes
(voir la Proposition 1.1.9).
Si on note Sn = u0 + u1 + + un ; alors Sn Sn 1 = un : Donc la suite des sommes
partielles (Sn )n2N est croissante, ce qui entraîne que : si la suite (Sn )n2N est majorée alors elle
P
converge (i.e. la série un converge), et si (Sn )n2N n’est pas majorée, alors lim Sn = +1
n!+1
P n 0
et la série un diverge.
n 0

Proposition 1.2.2 Une série à termes positifs converge si et seulement si la suite (Sn )n2N
est majorée.

1.2.1 Comparaison d’une série et d’une intégrale


Théorème 1.2.3 (de comparaison avec son intégrale)
Une série dont le terme général est de la forme un = f (n) ; où f : [1: + 1[ ! R
est une fonction continue, positive et décroissante vers 0 est de même nature que la suite
Rn
f (x) dx ; i.e.
1 n2N
X Zn
un converge , f (x) dx converge.
n 0 1

Preuve. Supposons que un = f (n) ; où f est une fonction continue, positive sur [1: + 1[
et décroissante vers 0.

11
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS

Sur chaque segment [n; n + 1] on a : f (n + 1) f (x) f (n) ;


d’où
Z
n+1 Z
n+1 Z
n+1

f (n + 1) dx f (x) dx f (n) dx;


n n n

ce qui donne
Z
n+1

f (n + 1) f (x) dx f (n) :
n

Comme
Z
n+1 Z2 Z3 Z
n+1

f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx + + f (x) dx;


1 1 2 n
on aura
Z
n+1

f (2) + f (3) + + f (n + 1) f (x) dx f (1) + f (2) + + f (n)


1

or un = f (n) ; 8n 1 i.e.

Z
n+1

Sn+1 u 1 = u2 + u 3 + + un+1 f (x) dx u 1 + u2 + + u n = Sn


1

Rn
Si la suite f (x) dx converge, elle est alors majorée, ce qui implique grâce à
1 n
l’inégalité
Z
n+1

Sn+1 f (x) dx + u1 ;
1

que (Sn )n2N est majorée, d’où convergente d’après la Proposition 1.2.2.
Rn R
n+1
Et si lim f (x) dx = +1 (car f est positive), on a f (x) dx Sn ; ce qui implique
n!+1 1 1
que 0n+1 1
Z
lim Sn lim @ f (x) dxA = +1;
n!+1 n!+1
1

et que (Sn )n2N diverge.


Rn
Inversement si la série converge, lim f (x) dx existe, et si la série diverge, la limite
n!+1 1
Rn
lim f (x) dx = +1:
n!+1 1

12
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS

Remarque 1.2.4 La condition f est une fonction continue, positive et décroissante vers
0 n’a pas besoin d’être vraie à partir de n = 1, il su¢ t qu’elle soit véri…ée à partir d’un
certain rang (voir Remarque 1.1.10).
La fonction f positive peut être remplacée par une fonction de signe constant.

Exemple 1.2.5 ‹Série de Riemann›


P 1
Une série de la forme n
est dite série de Riemann:
n 0
P 1 1 1
1. Si 0 : La série de Riemann n
diverge car lim 6= 0 (pour = 0; lim =
n>0 n!+1 n n!+1 n
1):
1 1
2. Si > 0 : un = n
= f (n) ; 8n 1; où f (x) =
; x > 0 est positive, décroissante et
x
P 1
lim f (x) = 0: D’après le théorème de comparaison avec une intégrale, la série n
n!+1 n>0
Rn
converge si et seulement si lim f (x) dx est …nie.
n!+1 1

Or
Si 6= 1 :
Zn Zn n
1 1 1 1 1
f (x) dx = dx = 1
= 1
1
x 1 x 1 1 n
1 1

Si =1:
Zn
f (x) dx = ln n;
1

donc 8
Zn < 1
1
si >1
lim f (x) dx =
n!+1 : +1 si 0 < 1:
1
P 1
Résultat : La série de Riemann n
converge si > 1; et diverge si 1:
n>0

1.2.2 Critères de comparaison


Théorème 1.2.6 (de comparaison de deux séries à termes positifs)
P P
Soient un et vn deux séries à termes positifs ou nuls. On suppose qu’il existe
n 0 n 0
n0 0; tel que pour tout n n0 ; un vn :
P P
Si vn converge, alors un converge.
nP0 Pn 0
Si un diverge, alors vn diverge.
n 0 n 0

13
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS

Preuve. Comme nous l’avons observé, la convergence ne dépend pas des premiers
termes. On peut donc étudier les sommes partielles à partir de n0 : Pour tout n n0 ,
notons :
Sn = un0 + + un et Tn = vn0 + + vn :

Les suites (Sn )n2N ; et (Tn )n2N sont croissantes, et de plus pour tout n N:

Sn Tn :
P
Si la série vn converge, alors la suite (Tn )n2N converge. Soit l sa limite, la suite
n 0 P
(Sn )n2N est croissante, et majorée par l; donc elle converge, la série un converge aussi.
P n 0
Inversement, si la série un diverge, alors la suite (Sn )n2N tend vers +1 et il en est
n 0
de même pour la siute (Tn )n2N :
P jcos nj
Exemple 1.2.7 Soit la série n2
; son terme général un = jcos
n2
nj 1
n2
:
n 1
P 1 P jcos nj
Or n2
est une série de Riemann convergente, donc n2
converge aussi.
n 1 n 1
P P
Corollaire 1.2.8 Soient un etvn deux séries à termes positifs, s’il existe deux nombres
n 0 n 0 P P
réels strictement positifs a; b telle que : avn un bvn ; alors les séries un et vn sont
n 0 n 0
de même nature.
un
P P
Corollaire 1.2.9 Si lim = 0 et vn converge, alors un converge.
n!+1 vn n 0 n 0
P P
Corollaire 1.2.10 Soient un et vn deux séries à termes positifs. Pour n assez grand
n 0 n 0
satisfait : uun+1
n
vn+1
vn
; on a
P P
Si vn converge, un converge.
nP0 Pn 0
Si un diverge, vn diverge
n 0 n 0

Preuve. On suppose que l’inégalité est satisfaite à partir d’un certain rang p :
un+1 vn+1
8n p: ;
un vn
d’où
un+1 un un 1 un 2 up
= 2 R+ ;
vn+1 vn vn 1 vn 2 vp
donc
un
8n ) un
p: vn ;
vn
et après en appliquant le théorème de comparaison.

14
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS

Corollaire 1.2.11 Soient r et r0 deux réels tels que 0 < r < r0 < 1: Soit (an )n2N une suite
n P n
telle que rr0 an soit bornée. Alors la série r jan j converge.
n 0

0
Corollaire 1.2.12 Soient deux réels tels que 1 < 0 <
et et (an )n2N une suite telle
( 0) P
que n an soit bornée. Alors la série n jan j converge.
n 0

Théorème 1.2.13 Soient (un )n2N et (vn )n2N deux suites à termes strictement positifs, équi-
valentes au voisinage de +1:

un
un vn , lim = 1:
+1 n!+1 vn

P P
Alors les séries un et vn sont de même nature (convergentes ou divergentes).
n 0 n 0

Preuve. Par hypothèse, pour tout " > 0; il existe n0 tel que pour tout n n0 ;

un
1 < " , (1 ") vn < un < (1 + ") vn :
vn
P P
Fixons " < 1, si un converge, alors par le théorème de comparaison (1 ") vn
P n 0 n 0
converge, donc vn également.
n 0 P P
Réciproquement, si un diverge, alors (1 + ") vn diverge aussi.
n 0 n 0

P n2 +3n+1
P n+ln n
Exemple 1.2.14 n4 +2n3 +4
converge, n3
converge.
n 0 n 0
1
Dans les deux cas, le terme général est équivalent à n2
, et nous avons vu que la série
P 1
n2
converge.
n 1
P n2 +3n+1
P n+ln n
Par contre les séries n3 +2n2 +4
et n2
divergent.
n 0 n>0
1
Dans les deux cas, le terme général est équivalent à n
, et nous avons vu que la série
P1
harmonique n
diverge.
n 1

Corollaire 1.2.15 (Règle de Riemann)

P
Soit un une série à termes positifs. On suppose que 9 2 R et l 2 R+ [ f+1g tels
n 0
que
lim n un = l:
n!+1
P
Si l 6= +1 et > 1; alors un converge.
n 0

15
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS

P
Si l 6= 0 et 1; alors un diverge.
n 0
1
P 1
Preuve. Si l 6= +1 et
> 1 : lim n un = l signi…e que un ; or est une
n!+1 +1 n n
P n>0
série de Riemann convergente donc un converge.
n>0
1
Si l = +1 et 1, alors 9N entier tel que n N tel que n un 1; alors un n
:
P 1 P
Comme n
diverge alors un diverge.
n>0 n>0
1
P 1 P
Si l 2 R et 1 : on a un n
et comme n
diverge alors un diverge.
+1 n>0 n>0

P 1
Exemple 1.2.16 Etudions la nature de la série (ln n)2
: On a
n 2

1
lim n = +1:
n!+1 (ln n)2
P 1
Donc (ln n)2
diverge.
n 2

Exemple 1.2.17 (Série de Bertrand)


P 1
La série de Bertrand n (ln n)
est :
n>1

1. Si > 1; convergente pour tout 2 R:

2. Si < 1; divergente pour tout 2 R:

3. Si =1: 8 P
>
< 1
converge si > 1;
n (ln n)
n>1
> P 1
: n (ln n)
diverge si < 1:
n>1

0 0
Preuve. 1) Si >1:9 tel que 1 < < ; d’où

0 1 0 1
n un = 0
) lim n un = lim 0
= 0;
(ln n) n n!+1 n!+1 n (ln n)
P 1
d’après la règle de Riemann n (ln n)
converge.
n 1
0 0
2) Si <1:9 tel que < < 1; d’où

0 1 1
n un = 0
) lim 0
= +1;
n (ln n) n!+1 n (ln n)
P 1
d’après la règle de Riemann n (ln n)
diverge.
n>1
1
3) Si = 1 : On pose f (t) = t(ln t)
:

16
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS

P 1
Rn 1
f est une fonction positive, décroissante sur ]1; +1[ ; donc n(ln n)
et t(ln t)
dt sont
n>1 2
de même nature d’après le Théorème 1.2.3.
8 h i
Zn < 1 (ln n)1
1 1
(ln 2)1 si 6= 1
dt = ;
t (ln t) : ln (ln n) ln (ln 2) si =1
2

donc 8
Zn >
>
<
1
1
(ln 2)1 si >1
1
lim dt = +1 si <1
n!+1 t (ln t) >
>
2 :
+1 si =1
P 1
d’où n(ln n)
converge si > 1 et diverge si 1:
n>1

1.2.3 Critères de Cauchy et de d’Alembert


Rappelons tout d’abord que la série géométrique converge si jrj < 1; diverge sinon. les
critères de Cauchy et d’Alembert permettent de comparer une série à termes positifs avec
les séries géométriques

Théorème 1.2.18 (Critère de Cauchy)


P p
Soit un une série à termes positifs ou nuls. Notons k = lim n un tel que k 2
n 0 n!+1
R+ [ f+1g :
P
Si k < 1; la série un converge.
nP0
Si k > 1; la série un diverge.
n 0
Si k = 1; cas de doute, on ne peut pas conclure.

Preuve. 1) Par dé…nition de la limite lorsque k 2 R+


1
8" > 0; 9n0 2 N; 8n n0 on ait (k ") < (un ) n < (k + ")
P
Si k < 1; il existe " tel que k 0 = k + " < 1 et un < (k 0 )n = vn où vn est une série
P n 0
géométrique convergente, donc la série un converge.
n 0
Si k > 1; il existe " tel que (k ") > 1 donc un > (k ")n > 1 et un ne tend pas vers
P
0, donc la série un diverge.
n 0
2) Lorsque k = +1; par dé…nition de la limite.
1
9n0 2 N; n n0 ) (un ) n > 1:

17
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS

P
Donc lim un 6= 0; et la série un diverge.
n!+1 n 0

P a n2
Exemple 1.2.19 La série 1+ n
converge si a > 0 et diverge si a < 0 car
n>0

p a n
a
lim n
un = lim 1+ =e
n!+1 n!+1 n
P a n2
- Si a > 0; la série 1+ n
converge.
n>0
P a n2
- Si a < 0; la série 1+ n
diverge.
n>0 P
- Si a = 0; un = 1; la série 1 diverge.
n>0

Remarque 1.2.20 Le critère de Cauchy ne s’applique ni aux séries de Riemann, ni aux


séries de Bertrand car :
p q
n n
lim n = lim n (ln) = 1:
n!+1 n!+1

Théorème 1.2.21 (Critère de d’Alembert)


P un+1
Soit un une série à termes positifs pour tout entier n0 ; telle que un
est de limte k
n 0
quand n ! +1:
P
Si k < 1; la série un converge.
nP0
Si k > 1; la série un diverge.
n 0
Si k = 1; cas de doute, on ne peut pas conclure.

Preuve. Pour tout " > 0 il existe n0 tel que pour tout n n0 :
un+1
(k ") < < (k + ") :
un
Si k < 1; il existe " tel que k 0 = k + " < 1.

un+1 (k 0 )n+1 vn+1 n


< k0 = n = =vn = (k 0 )
un (k 0 ) vn
P 0 n P
(k ) converge ) un converge (d’après le Corollaire 1.2.10).
n 0 n 0
Si k > 1, alors il existe " tel que (k ") > 1:

un+1 0 (k 0 )n+1 vn+1 n


>k = 0 n = =vn = (k 0 )
un (k ) vn
P 0 n P
(k ) diverge ) un diverge (d’après le Corollaire 1.2.10).
n 0 n 0

18
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS

P rn
Exemple 1.2.22 1. Pour tout réel positif r, la série exponentielle n!
converge.
n 0
En e¤et :
un+1 r
= tend vers 0 < 1:
un n+1
P (2n)!
2. La série (n!)2
diverge car
n 0

un+1 (2n + 2) (2n + 1)


= tend vers 4 > 1:
un (n + 1)2

Proposition 1.2.23 Soit (un )n2N une suite à termes positifs.


p
Si lim uun+1
n
= k; alors lim n un = k:
n!+1 n!+1

Preuve. Pour tout " > 0:, il existe n0 tel que pour tout n n0 ;
un+1
k "< < k + ";
un
par recurrence, on en déduit :

(k ")n n0
< un < (k + ")n n0
:

Or q
")n n0
n
lim (k =k "
n!+1

et q
(k + ")n n0
n
lim = k + ":
n!+1

Donc il existe n1 > n0 tel que pour tout n n1 ;

k 2" < un < k + 2";

d’où le résultat.

Règle de Raabe-Duhamel :
un
Soit un 0; 8n n0 pour un certain entier naturel n0 . Notons k = lim n un+1
1
n!+1
où k 2 R: Alors
P
Si k > 1; la série un converge.
nP0
Si k < 1; la série un diverge.
n 0
Si k = 1; cas de doute, on ne peut pas conclure.

19
1.3. SÉRIES À TERMES QUELCONQUES

P 1
Exemple 1.2.24 Considérons une nouvelle fois la série n2
:
n>0
un+1
La limite lim = 1; le critère de d’Alembert ne permet pas de conclure sa nature,
n!+1 un
appliquons donc la règle de Raabe-Duhamel :

un 1 + 2n
lim n 1 = lim n = 2 > 1;
n!+1 un+1 n!+1 n2

ce qui prouve la convergence de la série.

Règle de Gauss :

Soit un 0; 8n n0 pour un certain entier naturel n0 . On suppose que 9 ( ; ) 2


R ]1; +1[ tels que
un+1 1
=1 +0 :
un n n
Alors : 9k 2 R+ tel que un nk losque n tend vers l’in…ni c’est-à-dire :
P
Si > 1; la série un converge.
nP0
Si 1; la série un diverge.
n 0

P p
Exemple 1.2.25 Soit un avec un = n! sin 1 sin p12 sin p1n ; 8n 1:
n 0

un+1 1 1
=1 +0 ;
un 6n n2
1
ce qui prouve que la série diverge par application de la règle de Gauss avec = 6
< 1 et
= 2 > 1:

1.3 Séries à termes quelconques

1.3.1 Séries absolument convergentes

Quand une série n’est pas à termes positifs, la première chose à faire est d’examiner la
série des valeurs absolue, ou des modules s’il s’agit des nombres complexes.

P P
Dé…nition 1.3.1 On dit que la série un est absolument convergente si la série jun j
n 0 n 0
converge.

20
1.3. SÉRIES À TERMES QUELCONQUES

P( 1)n ein
Exemple 1.3.2 La série n2 +n
converge absolument car le module du terme général est
n 0
1
égal à qu’on peut majorer par n12 :
n2 +n
P ( 1)n
La série p
n2 +n
ne converge pas absolument car :
n 0

( 1)n 1 1
p =p ;
2
n +n 2
n +n n+1
P 1
et n+1
diverge.
n 0

Théorème 1.3.3 Une série absolument convergente est convergente.

Preuve. Supposons pour commencer que les un sont réels. Pour tout n 2 N, notons
8 8
< u si u 0; < 0 si u 0;
+ n n n
un = et un =
: 0 si un < 0: : un si un < 0:

Pour tout n 2 N :
0 u+
jun j et 0 un jun j ;
n
P P + P
par le Théorème de comparaison, si jun j converge, alors un et un convergent.
P + P n 0 n 0 n 0
Par linéarité, un un converge, or
n 0 n 0

u+
n un = u n :

D’où le résultat. Passons maintenant au cas où les un sont des complexes.


Notons an la partie réelle de un et bn la partie imaginaire.
Pour tout n 2 N :
0 < jan j < jun j et 0 jbn j < jun j :
P P P
Par le théorème de comparaison, si jun j converge, alors jan j et jbn j convergent
P P n 0 n 0 n 0
aussi. Donc an et bn convergent, en appliquant le cas des séries à termes réels, donc
P n 0 n 0
un converge.
n 0
P ein
Exemple 1.3.4 Pour tout réel ; la série n2
est absolument convergente.
n 1
En e¤et,
ein 1
= ;
n2 n2
P 1
et n2
converge.
n 1
P P
Dé…nition 1.3.5 On dit que la série un est semi convergente lorsque un converge
P n 0 n 0
mais jun j diverge.
n 0

21
1.3. SÉRIES À TERMES QUELCONQUES

1.3.2 Critère d’Abel


Théorème 1.3.6 Soient (an )n2N ; (bn )n2N deux suites telles que

1. La suite (an )n2N est une suite décroissante de réels positifs, et tend vers zéro.
2. Les sommes partielles de la suite (bn )n2N sont bornées :

9M > 0; 8n 2 N : jb0 + b1 + + bn j < M: (*)


P
Alors la série an bn converge.
n 0

P P
n
Preuve. an bn converge, (Tn )n2N converge tel que : Tn = ak bk , (Tn )n2N est une
n 0 k=0
suite de Cauchy.
(Tn )n2N est de Cauchy, 8" 0; 9n0 2 N; 8n; p 2 N : jTn+p Tn j < ":

n+p n+p n+p


X X
n X X
jTn+p Tn j = ak b k ak b k = ak b k = ak (Sk Sk 1 )
k=0 k=0 k=n+1 k=n+1
n+p n+p n+p n+p 1
X X X X
= ak S k ak S k 1 = ak S k ak+1 Sk
k=n+1 k=n+1 k=n+1 k=n
n+p 1
X
= an+1 Sn + an+p Sn+p + (ak ak+1 ) Sk
k=n+1

an+1 Sn + an+p Sn+p + (an+1 an+2 ) Sn+1 + (an+2 an+3 ) Sn+2 + +


= ;
(an+p 1 an+p ) Sn+p 1


Sn = b 0 + b 1 + + bn ; n 2 N:

Comme (Sn )n2N est borné par ( ), on en déduit de linégalité triangulaire et en tenant compte
de l’hypothèse de positivité et de décroissance de (an )n2N que :

jTn+p Tn j M (an+1 + an+p + (an+1 an+2 ) + (an+2 an+3 ) + + (an+p 1 an+p ))


= 2M an+1 :

Donc
lim jTn+p Tn j 2M , lim an+1 = 0;
n!+1 n!+1
P
d’où (Tn )n2N est de Cauchy et an bn converge:
n 0

22
1.3. SÉRIES À TERMES QUELCONQUES

P cos nx P sin nx
Exemple 1.3.7 Etudier la nature des séries de la forme : n
ou n

n 1 n 1

x2R f2m ; m 2 Zg ; et > 0:

On a
cos nx = Re einx et sin nx = Im einx :

Or
X
n
1 ei(n+1)x
eikx = 1 + eix + e2ix + + einx =
k=0
1 eix
x x x
ei(n+1) 2 e i(n+1) 2 ei(n+1) 2 i nx 2i sin (n + 1) x2
= x x x =e 2
ei 2 e i2 ei 2 2i sin x2
x
nx sin (n + 1)
= ei 2 2
;
sin x2
ce qui donne
nx sin (n + 1) x2
1 + cos x + cos 2x + + cos nx = cos
2 sin x2
et
nx sin (n + 1) x2
1 + sin x + sin 2x + + sin x = sin ;
2 sin x2
d’où
1 1
j1 + cos x + cos 2x + + cos nxj et j1 + sin x + sin 2x + + sin nxj :
sin x2 sin x2
Ces majorations sont indépendantes de n, donc on peut appliquer le critère d’Abel pour
P cos nx P sin nx
démontrer la convergence des séries n
et n
sachant que la suite n1 n>0 est
n 1 n 1
positive, décroissante vers 0 pour tout > 0.
En plus, pour > 1 les séries converges absolument.

1.3.3 Séries alternées


P
Dé…nition 1.3.8 On appelle un série alternée une série dont le terme général est alter-
n 0
nativement positif puis négatif i.e. un = ( 1)n vn tel que vn 0; 8n 0:

Corollaire 1.3.9 (Critère de Leibniz)


P
Toute série alternée ( 1)n vn dont la valeur absolue du terme général (i.e.vn ) décroit
n 0
vers 0 est convergente.

23
1.3. SÉRIES À TERMES QUELCONQUES

Preuve. Conséquence directe du Théorème 1.3.6 appliqué avec an = vn et bn = ( 1)n ; n 2


N
P( 1)n
Exemple 1.3.10 La série n
est une série alternée convergente pour > 0; car
n 0

1
un = ( 1)n vn =vn = :
n
1
- n n>0
est une suite positive, décroissante pour > 0:
- lim 1 = 0 pour > 0:
n!+1 n

1.3.4 Utilisation du développement asympotique


C’est une technique très utilisée pour les séries à termes quelconques pour lesquelles les
critères précédents ne s’appliquent pas. Dans de nombreuses situations, on conclut sur la
nature d’une série en se ramenant à une série plus simple, pour les séries à termes positifs
par exemple, il su¢ t de se ramener à un équivalent, ceci n’est plus le cas avec les séries à
termes quelconques. Par ailleurs, un équivalent correspond à une approximation au premier
ordre, laquelle ne permet pas forcément de conclure. Dans ces cas, il su¢ t de donner un
développement asymptotique du terme général.
P ( 1)n
Exemple 1.3.11 Soit la série n+( 1)n
:
n 2
La suite (jun j)n 2 n’est pas décroissante, donc on ne peut pas appliquer le critère des
séries alternées.
On a !
n n
( 1) ( 1) 1 ( 1)n
un = n = ( 1)n
avec lim = 0;
n + ( 1) n 1+ n!+1 n
n
1
dans ce cas on peut utiliser le développement limité de 1+u
au voisinage de 0: on obtient
( 1)n ( 1)n 1 1
un = 1 + 2 +0 ;
n n n n2
d’où
( 1)n 1 ( 1)n 1
un = + +0 ;
n n2 n3 n2
et on a 8 P
> ( 1)n
>
> n
est une série alternée convergente,
>
> n 1
< P
1
n2
est une série de Riemann convergente,
>
> n 1
>
> P ( 1)n
>
: est une série alternée convergente,
n3
n 11

24
1.4. PRODUIT DE CAUCHY DE DEUX SÉRIES

P
d’où un converge.
n 2

1.4 Produit de Cauchy de deux séries


P P
Dé…nition 1.4.1 Soient un et vn deux séries numériques. On appelle produit de Cau-
P P n 0 P n 0
chy de an et bn la série Cn où pour tout n entier :
n 0 n 0 n 0

X
n X
Cn = ak bn k ou Cn = ap b q :
k=0 p+q=n

Théorème 1.4.2 Le produit de Cauchy de deux séries absolument convergentes est absolu-
ment convergent.

Théorème 1.4.3 Le produit de Cauchy d’une série absolument convergente et une série
convergente est convergent.

P( 1)n
Exemple 1.4.4 1. La série p
n
est une série alternée convergente. On va calculer
n 1
le produit de Cauchy de cette série par elle- même :
! !
X ( 1)n X ( 1)n X
p p = Cn ,
n 1
n n 1
n n 1


X
n
Cn = ak b n (k 1) = a1 b n + a2 b n 1 + + ak b n k+1 + + an b 1
k=1

( 1)n+1 1 ( 1)n+1 ( 1)n+1 ( 1)n+1


= p +p p + +p p + + p ;
n 2 n 1 k n k+1 n
p
or : 8k = 1; n; k (n k + 1) n ce qui implique que p 1 1
n
:
k(n k+1)
P
D’où jCn j n n1 = 1; ainsi lim jCn j =
6 0; ce qui signi…e Cn diverge.
n!+1 n 0
P( 1) n
2. On considère la série n
qui est une série alternée convergente. Le produit de
n 1
Cauchy de cette série par elle- même converge aussi, en e¤et :
! !
X ( 1)n X ( 1)n X
= Cn ;
n 1
n n 1
n n 1

25
1.5. VITESSE DE CONVERGENCE


X
n
Cn = ak bn (k 1) = a1 b n + a2 b n 1 + + ak b n k+1 + + an b 1
k=1

( 1)n+1 1 ( 1)n+1 ( 1)n+1 ( 1)n+1


= + + + + + ;
n 2 n 1 k (n k + 1) n
1 1 1 1
on a k(n k+1)
= n+1 k
+ n k+1
; 8k = 1; n; donc

( 1)n+1 1 1 2 1 1
Cn = 2 1+ + + = ( 1)n+1 1+ + = ( 1)n+1 n : +
n+1 2 n n+1 2 n
P
La suite ( n )n est positive, décroissante vers 0, donc la série alternée ( 1)n+1 n
n 1
converge.

1.5 Vitesse de convergence


Combien faut-il ajouter de termes série pour avoir une bonne approximation de sa
somme. Pour contrôler l’erreur commise en remplaçant la somme globale par une partielle,
il faut examiner le reste.
P
Dé…nition 1.5.1 Soit un une série convergente de somme S et (Sn )n la suite des sommes
n 0
P
+1
partielles. On appelle reste à l’ordre n la quantité Rn = S Sn = uk :
k=n+1

Nous allons donner quelques exemples de séries dont on peut borner le reste. Nous
commençons par les séries géométriques.
Soit r tel que : jrj < 1: Rappelons que la somme de la série géométrique est
X
+1
1
rn = :
n=0
1 r

Son reste à l’ordre n vaut


1 1 rn+1 rn+1
S Sn = R n = = :
1 r 1 r 1 r
Le reste tend vers 0 à vitesse géométrique, ce qui est assez rapide. Par exemple pour
r = 2; le reste à l’ordre 20 vaut 9; 5:10 7 ; le reste à l’ordre 100 vaut 8:10 31
:
Nous allons maintenant examiner des séries dont la convergence peut être beaucoup plus
lente. Commençons par les séries alternées.

26

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