Analyse 3 Cour 1
Analyse 3 Cour 1
Analyse 3 Cour 1
Module : Analyse 3
60 h de cours + 40 h de TD.
Chapitre 1
Séries numériques
et sa somme 8
>
>
1
si jrj < 1
< 1 r
S = lim Sn = pas de limite si r 1
n!+1 >
>
:
+1 si r 1
5
1.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS
2. Voici un exemple de série dont les sommes partielles sont explicitement calculables :
X
+1
1
= 1:
n=0
(n + 1) (n + 2)
En e¤et :
1 1 1
un = = ;
(n + 1) (n + 2) n+1 n+2
donc
1 1 1 1 1 1
Sn = u0 + u1 + ::: + un = 1 + + + =1 ;
2 2 3 n+1 n+2 n+2
et
X
+1
1 1
S= = lim 1 = 1:
n=0
(n + 1) (n + 2) n!+1 n+2
3. Série de terme général : un = 'n+1 'n (n 0), ('n )n2N est une suite numérique,
alors :
X
n X
n
Sn = uk = 'k+1 'k = 'n+1 '0 ;
k=0 k=0
P
donc la suite ('n )n2N et la série un sont de même nature. De plus, si lim 'n = l;
n!+1
P n 0
la série un est convergente et
n 0
S = lim Sn = l '0 :
n!+1
X
+1 X
n X
+1
Rn = S Sn = uk uk = uk :
k=0 k=0 k=n+1
P
Proposition 1.1.3 Si la série un converge, alors lim Rn = 0:
n 0 n!+1
En e¤et : Rn = S Sn ; donc lim Rn = lim (S Sn ) = S S=0
n!+1 n!+1
P
(car la série un converge et S = lim Sn ).
n 0 n!+1
Remarque 1.1.4 Les sommes partielles d’une série sont toujours dé…nies, mais les restes
ne le sont que lorsque la série converge.
6
1.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS
P
Théorème 1.1.5 Si la série un converge, alors la suite (un )n2N tend vers zéro, i.e.
n 0
X
+1
un = S ) lim un = 0:
n!+1
n=0
La contraposée de ce résultat est souvent utilisée : une série dont le terme général ne
tend pas vers zéro ne peut pas converger.
Preuve. On a
Sn = u 0 + u 1 + + u n = Sn 1 + u n ) u n = Sn Sn 1 :
Remarque 1.1.6 Cette condition est une condition nécessaire qui n’est pas su¢ sante, car
il existe des séries divergentes et dont les termes généraux tendent vers zéro à l’in…ni.
Contre exemples
P n+1
1. La série ln n
est une série divergente, car
n 1
X
n
lim Sn = lim (ln (k + 1) ln (k)) = lim ln (n + 1) = +1;
n!+1 n!+1 n!+1
k=1
bien que la limite de son terme général est nulle : lim ln n+1
n
= 0:
n!+1
P1
2. La série n
; dite série harmonique, est une série divergente, bien que son terme
n 1
1
général n
tend vesr 0 à l’in…ni:
En e¤et : on a
Z
k+1
1 1 1
8k 1; dt ) 8k 1; ln (k + 1) ln (k)
k t k
k
i.e. 8
>
> 1 ln 2 ln 1
>
>
>
< 1
2
ln 3 ln 2
.. :
>
> .
>
>
>
: 1
n
ln (n + 1) ln n
7
1.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS
D’où
1 1
Sn = 1 + + + ln (n + 1) ln 1 ) lim Sn lim ln (n + 1) = +1;
2 n n!+1 n!+1
ce qui montre que la série harmonique diverge. On peut aussi montrer sa divergence en
montrant que la suite (Sn )n2N n’est pas de Cauchy.
Proposition 1.1.7 Soit (an )n2N une suite numérique. La suite (an )n2N converge si et seule-
ment si la série de terme général (an+1 an ) converge, i.e.
X
(an )n2N une suite convergente , (an+1 an ) une série convergente.
n 0
P
Preuve. La suite des sommes partielles de la série (an+1 an ) est
n 0
X
n
Sn = (ak+1 ak ) = an+1 a0
k=0
Si la suite (an )n2N converge, on note sa limite l = lim an ; alors lim Sn = l a0; ce
n!+1 n!+1
P
qui prouve que la série (an+1 an ) converge.
n 0 P
Si on suppose que la série (an+1 an ) converge vers S, on a
n 0
X
n
1 1 1
Sn = =1 ;
k=1
k k+1 n+1
d’où
S = lim Sn = 1:
n!+1
P 1
2. Soit la série un avec un = arctan 1+n+n2
n 0
1 (n + 1) n
arctan = arctan = arctan (n + 1) arctan (n) ;
1 + n + n2 1 + n (n + 1)
P 1
la suite (arctan n)n2N converge, donc la série un avec un = arctan 1+n+n2 converge,
n 0
et sa somme
X
n
S = lim Sn = lim (arctan (k + 1) arctan k) = lim arctan (n + 1) = :
n!+1 n!+1
k=0
n!+1 2
8
1.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS
Remarque 1.1.10 1. Cette proposition permet de dire que les séries sont de même na-
ture (on parle de nature d’une série pour désigner sa convergence ou sa divergence)
mais en cas de convergence, elle n’ont pas necéssairement la même somme.
2. On ne change pas la nature d’une série si on lui rajoute ou on lui retranche un nombre
…ni de termes.
P P
Proposition 1.1.11 Soient un et vn deux séries numériques et un scalaire non nul :
n 0 n 0
P P
1. Si la série un converge vers S, et la série vn converge vers T , alors la série
P n 0 n 0
(un + vn ) converge vers (S + T ) :
n 0
P P
2. Si la série un converge vers S; alors la série un converge vers S:
n 0 n 0
P P P
3. Si la série un converge, et la série vn diverge, alors la série (un + vn ) diverge.
n 0 n 0 n 0
Remarque 1.1.12 Si les deux séries sont divergentes, on ne peut rien dire sur la nature de
leur somme.
P1 P 1
Exemple 1.1.13 1. La série n
et (n+1)
divergent, et pourtant on a montré que
n 1 n 0
P 1
n(n+1)
converge (voir l’exemple 1.1.8).
n 1
9
1.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS
8
P P < 8n 2 N; u = 1
n
2. Soient un et vn telles que : ;
n 0 n 0 : 8n 2 N; vn = 1
P
les deux séries divergent, mais la série (un + vn ) converge.
n 0
8
P P < 8n 2 N; u = 1
n
3. Soient un et vn telles que : ;
n 0 n 0 : 8n 2 N; vn = 1
P
les deux séries divergent, et la série (un + vn ) diverge aussi.
n 0
Pour les séries à termes complexes la convergence équivaut à celle des parties réelles et
imaginaires.
Proposition 1.1.14 Soit (un )n2N une suite de complexes. Pour tout n, notons an et bn la
partie réelle et la partie imaginaire de un :
P P P
La série un converge si et seulement si les deux séries an et bn convergent. Si
n 0 n 0 n 0
c’est le cas, on a :
X
+1 X
+1 X
+1
un = an + i bn :
n=0 n=0 n=0
car la partie réelle d’une somme est la somme des parties réelles, et la partie imaginaire
d’une somme est la somme des parties imaginaires.
P
Exemple 1.1.15 Considérons par exemple la série géométrique rn , où r est un complexe
n 0
de module < 1 et d’argument : r = ei :
Pour tout n, rn = n in
e : Les parties réelles et imaginaires de rn sont :
n n
an = cos n et bn = sin n :
10
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
X
+1
1 X
+1
1
an = Re et bn = Im :
n=0
1 r n=0
1 r
Le calcul donne :
X
+1
1 cos X
+1
sin
n n
cos n = 2
et sin n = 2
:
n=0
1+ 2 cos n=0
1+ 2 cos
Proposition 1.2.2 Une série à termes positifs converge si et seulement si la suite (Sn )n2N
est majorée.
Preuve. Supposons que un = f (n) ; où f est une fonction continue, positive sur [1: + 1[
et décroissante vers 0.
11
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
ce qui donne
Z
n+1
f (n + 1) f (x) dx f (n) :
n
Comme
Z
n+1 Z2 Z3 Z
n+1
or un = f (n) ; 8n 1 i.e.
Z
n+1
Rn
Si la suite f (x) dx converge, elle est alors majorée, ce qui implique grâce à
1 n
l’inégalité
Z
n+1
Sn+1 f (x) dx + u1 ;
1
que (Sn )n2N est majorée, d’où convergente d’après la Proposition 1.2.2.
Rn R
n+1
Et si lim f (x) dx = +1 (car f est positive), on a f (x) dx Sn ; ce qui implique
n!+1 1 1
que 0n+1 1
Z
lim Sn lim @ f (x) dxA = +1;
n!+1 n!+1
1
12
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
Remarque 1.2.4 La condition f est une fonction continue, positive et décroissante vers
0 n’a pas besoin d’être vraie à partir de n = 1, il su¢ t qu’elle soit véri…ée à partir d’un
certain rang (voir Remarque 1.1.10).
La fonction f positive peut être remplacée par une fonction de signe constant.
Or
Si 6= 1 :
Zn Zn n
1 1 1 1 1
f (x) dx = dx = 1
= 1
1
x 1 x 1 1 n
1 1
Si =1:
Zn
f (x) dx = ln n;
1
donc 8
Zn < 1
1
si >1
lim f (x) dx =
n!+1 : +1 si 0 < 1:
1
P 1
Résultat : La série de Riemann n
converge si > 1; et diverge si 1:
n>0
13
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
Preuve. Comme nous l’avons observé, la convergence ne dépend pas des premiers
termes. On peut donc étudier les sommes partielles à partir de n0 : Pour tout n n0 ,
notons :
Sn = un0 + + un et Tn = vn0 + + vn :
Les suites (Sn )n2N ; et (Tn )n2N sont croissantes, et de plus pour tout n N:
Sn Tn :
P
Si la série vn converge, alors la suite (Tn )n2N converge. Soit l sa limite, la suite
n 0 P
(Sn )n2N est croissante, et majorée par l; donc elle converge, la série un converge aussi.
P n 0
Inversement, si la série un diverge, alors la suite (Sn )n2N tend vers +1 et il en est
n 0
de même pour la siute (Tn )n2N :
P jcos nj
Exemple 1.2.7 Soit la série n2
; son terme général un = jcos
n2
nj 1
n2
:
n 1
P 1 P jcos nj
Or n2
est une série de Riemann convergente, donc n2
converge aussi.
n 1 n 1
P P
Corollaire 1.2.8 Soient un etvn deux séries à termes positifs, s’il existe deux nombres
n 0 n 0 P P
réels strictement positifs a; b telle que : avn un bvn ; alors les séries un et vn sont
n 0 n 0
de même nature.
un
P P
Corollaire 1.2.9 Si lim = 0 et vn converge, alors un converge.
n!+1 vn n 0 n 0
P P
Corollaire 1.2.10 Soient un et vn deux séries à termes positifs. Pour n assez grand
n 0 n 0
satisfait : uun+1
n
vn+1
vn
; on a
P P
Si vn converge, un converge.
nP0 Pn 0
Si un diverge, vn diverge
n 0 n 0
Preuve. On suppose que l’inégalité est satisfaite à partir d’un certain rang p :
un+1 vn+1
8n p: ;
un vn
d’où
un+1 un un 1 un 2 up
= 2 R+ ;
vn+1 vn vn 1 vn 2 vp
donc
un
8n ) un
p: vn ;
vn
et après en appliquant le théorème de comparaison.
14
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
Corollaire 1.2.11 Soient r et r0 deux réels tels que 0 < r < r0 < 1: Soit (an )n2N une suite
n P n
telle que rr0 an soit bornée. Alors la série r jan j converge.
n 0
0
Corollaire 1.2.12 Soient deux réels tels que 1 < 0 <
et et (an )n2N une suite telle
( 0) P
que n an soit bornée. Alors la série n jan j converge.
n 0
Théorème 1.2.13 Soient (un )n2N et (vn )n2N deux suites à termes strictement positifs, équi-
valentes au voisinage de +1:
un
un vn , lim = 1:
+1 n!+1 vn
P P
Alors les séries un et vn sont de même nature (convergentes ou divergentes).
n 0 n 0
Preuve. Par hypothèse, pour tout " > 0; il existe n0 tel que pour tout n n0 ;
un
1 < " , (1 ") vn < un < (1 + ") vn :
vn
P P
Fixons " < 1, si un converge, alors par le théorème de comparaison (1 ") vn
P n 0 n 0
converge, donc vn également.
n 0 P P
Réciproquement, si un diverge, alors (1 + ") vn diverge aussi.
n 0 n 0
P n2 +3n+1
P n+ln n
Exemple 1.2.14 n4 +2n3 +4
converge, n3
converge.
n 0 n 0
1
Dans les deux cas, le terme général est équivalent à n2
, et nous avons vu que la série
P 1
n2
converge.
n 1
P n2 +3n+1
P n+ln n
Par contre les séries n3 +2n2 +4
et n2
divergent.
n 0 n>0
1
Dans les deux cas, le terme général est équivalent à n
, et nous avons vu que la série
P1
harmonique n
diverge.
n 1
P
Soit un une série à termes positifs. On suppose que 9 2 R et l 2 R+ [ f+1g tels
n 0
que
lim n un = l:
n!+1
P
Si l 6= +1 et > 1; alors un converge.
n 0
15
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
P
Si l 6= 0 et 1; alors un diverge.
n 0
1
P 1
Preuve. Si l 6= +1 et
> 1 : lim n un = l signi…e que un ; or est une
n!+1 +1 n n
P n>0
série de Riemann convergente donc un converge.
n>0
1
Si l = +1 et 1, alors 9N entier tel que n N tel que n un 1; alors un n
:
P 1 P
Comme n
diverge alors un diverge.
n>0 n>0
1
P 1 P
Si l 2 R et 1 : on a un n
et comme n
diverge alors un diverge.
+1 n>0 n>0
P 1
Exemple 1.2.16 Etudions la nature de la série (ln n)2
: On a
n 2
1
lim n = +1:
n!+1 (ln n)2
P 1
Donc (ln n)2
diverge.
n 2
3. Si =1: 8 P
>
< 1
converge si > 1;
n (ln n)
n>1
> P 1
: n (ln n)
diverge si < 1:
n>1
0 0
Preuve. 1) Si >1:9 tel que 1 < < ; d’où
0 1 0 1
n un = 0
) lim n un = lim 0
= 0;
(ln n) n n!+1 n!+1 n (ln n)
P 1
d’après la règle de Riemann n (ln n)
converge.
n 1
0 0
2) Si <1:9 tel que < < 1; d’où
0 1 1
n un = 0
) lim 0
= +1;
n (ln n) n!+1 n (ln n)
P 1
d’après la règle de Riemann n (ln n)
diverge.
n>1
1
3) Si = 1 : On pose f (t) = t(ln t)
:
16
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
P 1
Rn 1
f est une fonction positive, décroissante sur ]1; +1[ ; donc n(ln n)
et t(ln t)
dt sont
n>1 2
de même nature d’après le Théorème 1.2.3.
8 h i
Zn < 1 (ln n)1
1 1
(ln 2)1 si 6= 1
dt = ;
t (ln t) : ln (ln n) ln (ln 2) si =1
2
donc 8
Zn >
>
<
1
1
(ln 2)1 si >1
1
lim dt = +1 si <1
n!+1 t (ln t) >
>
2 :
+1 si =1
P 1
d’où n(ln n)
converge si > 1 et diverge si 1:
n>1
17
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
P
Donc lim un 6= 0; et la série un diverge.
n!+1 n 0
P a n2
Exemple 1.2.19 La série 1+ n
converge si a > 0 et diverge si a < 0 car
n>0
p a n
a
lim n
un = lim 1+ =e
n!+1 n!+1 n
P a n2
- Si a > 0; la série 1+ n
converge.
n>0
P a n2
- Si a < 0; la série 1+ n
diverge.
n>0 P
- Si a = 0; un = 1; la série 1 diverge.
n>0
Preuve. Pour tout " > 0 il existe n0 tel que pour tout n n0 :
un+1
(k ") < < (k + ") :
un
Si k < 1; il existe " tel que k 0 = k + " < 1.
18
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS
P rn
Exemple 1.2.22 1. Pour tout réel positif r, la série exponentielle n!
converge.
n 0
En e¤et :
un+1 r
= tend vers 0 < 1:
un n+1
P (2n)!
2. La série (n!)2
diverge car
n 0
Preuve. Pour tout " > 0:, il existe n0 tel que pour tout n n0 ;
un+1
k "< < k + ";
un
par recurrence, on en déduit :
(k ")n n0
< un < (k + ")n n0
:
Or q
")n n0
n
lim (k =k "
n!+1
et q
(k + ")n n0
n
lim = k + ":
n!+1
d’où le résultat.
Règle de Raabe-Duhamel :
un
Soit un 0; 8n n0 pour un certain entier naturel n0 . Notons k = lim n un+1
1
n!+1
où k 2 R: Alors
P
Si k > 1; la série un converge.
nP0
Si k < 1; la série un diverge.
n 0
Si k = 1; cas de doute, on ne peut pas conclure.
19
1.3. SÉRIES À TERMES QUELCONQUES
P 1
Exemple 1.2.24 Considérons une nouvelle fois la série n2
:
n>0
un+1
La limite lim = 1; le critère de d’Alembert ne permet pas de conclure sa nature,
n!+1 un
appliquons donc la règle de Raabe-Duhamel :
un 1 + 2n
lim n 1 = lim n = 2 > 1;
n!+1 un+1 n!+1 n2
Règle de Gauss :
P p
Exemple 1.2.25 Soit un avec un = n! sin 1 sin p12 sin p1n ; 8n 1:
n 0
un+1 1 1
=1 +0 ;
un 6n n2
1
ce qui prouve que la série diverge par application de la règle de Gauss avec = 6
< 1 et
= 2 > 1:
Quand une série n’est pas à termes positifs, la première chose à faire est d’examiner la
série des valeurs absolue, ou des modules s’il s’agit des nombres complexes.
P P
Dé…nition 1.3.1 On dit que la série un est absolument convergente si la série jun j
n 0 n 0
converge.
20
1.3. SÉRIES À TERMES QUELCONQUES
P( 1)n ein
Exemple 1.3.2 La série n2 +n
converge absolument car le module du terme général est
n 0
1
égal à qu’on peut majorer par n12 :
n2 +n
P ( 1)n
La série p
n2 +n
ne converge pas absolument car :
n 0
( 1)n 1 1
p =p ;
2
n +n 2
n +n n+1
P 1
et n+1
diverge.
n 0
Preuve. Supposons pour commencer que les un sont réels. Pour tout n 2 N, notons
8 8
< u si u 0; < 0 si u 0;
+ n n n
un = et un =
: 0 si un < 0: : un si un < 0:
Pour tout n 2 N :
0 u+
jun j et 0 un jun j ;
n
P P + P
par le Théorème de comparaison, si jun j converge, alors un et un convergent.
P + P n 0 n 0 n 0
Par linéarité, un un converge, or
n 0 n 0
u+
n un = u n :
21
1.3. SÉRIES À TERMES QUELCONQUES
1. La suite (an )n2N est une suite décroissante de réels positifs, et tend vers zéro.
2. Les sommes partielles de la suite (bn )n2N sont bornées :
P P
n
Preuve. an bn converge, (Tn )n2N converge tel que : Tn = ak bk , (Tn )n2N est une
n 0 k=0
suite de Cauchy.
(Tn )n2N est de Cauchy, 8" 0; 9n0 2 N; 8n; p 2 N : jTn+p Tn j < ":
où
Sn = b 0 + b 1 + + bn ; n 2 N:
Comme (Sn )n2N est borné par ( ), on en déduit de linégalité triangulaire et en tenant compte
de l’hypothèse de positivité et de décroissance de (an )n2N que :
Donc
lim jTn+p Tn j 2M , lim an+1 = 0;
n!+1 n!+1
P
d’où (Tn )n2N est de Cauchy et an bn converge:
n 0
22
1.3. SÉRIES À TERMES QUELCONQUES
P cos nx P sin nx
Exemple 1.3.7 Etudier la nature des séries de la forme : n
ou n
où
n 1 n 1
On a
cos nx = Re einx et sin nx = Im einx :
Or
X
n
1 ei(n+1)x
eikx = 1 + eix + e2ix + + einx =
k=0
1 eix
x x x
ei(n+1) 2 e i(n+1) 2 ei(n+1) 2 i nx 2i sin (n + 1) x2
= x x x =e 2
ei 2 e i2 ei 2 2i sin x2
x
nx sin (n + 1)
= ei 2 2
;
sin x2
ce qui donne
nx sin (n + 1) x2
1 + cos x + cos 2x + + cos nx = cos
2 sin x2
et
nx sin (n + 1) x2
1 + sin x + sin 2x + + sin x = sin ;
2 sin x2
d’où
1 1
j1 + cos x + cos 2x + + cos nxj et j1 + sin x + sin 2x + + sin nxj :
sin x2 sin x2
Ces majorations sont indépendantes de n, donc on peut appliquer le critère d’Abel pour
P cos nx P sin nx
démontrer la convergence des séries n
et n
sachant que la suite n1 n>0 est
n 1 n 1
positive, décroissante vers 0 pour tout > 0.
En plus, pour > 1 les séries converges absolument.
23
1.3. SÉRIES À TERMES QUELCONQUES
1
un = ( 1)n vn =vn = :
n
1
- n n>0
est une suite positive, décroissante pour > 0:
- lim 1 = 0 pour > 0:
n!+1 n
24
1.4. PRODUIT DE CAUCHY DE DEUX SÉRIES
P
d’où un converge.
n 2
X
n X
Cn = ak bn k ou Cn = ap b q :
k=0 p+q=n
Théorème 1.4.2 Le produit de Cauchy de deux séries absolument convergentes est absolu-
ment convergent.
Théorème 1.4.3 Le produit de Cauchy d’une série absolument convergente et une série
convergente est convergent.
P( 1)n
Exemple 1.4.4 1. La série p
n
est une série alternée convergente. On va calculer
n 1
le produit de Cauchy de cette série par elle- même :
! !
X ( 1)n X ( 1)n X
p p = Cn ,
n 1
n n 1
n n 1
où
X
n
Cn = ak b n (k 1) = a1 b n + a2 b n 1 + + ak b n k+1 + + an b 1
k=1
25
1.5. VITESSE DE CONVERGENCE
où
X
n
Cn = ak bn (k 1) = a1 b n + a2 b n 1 + + ak b n k+1 + + an b 1
k=1
( 1)n+1 1 1 2 1 1
Cn = 2 1+ + + = ( 1)n+1 1+ + = ( 1)n+1 n : +
n+1 2 n n+1 2 n
P
La suite ( n )n est positive, décroissante vers 0, donc la série alternée ( 1)n+1 n
n 1
converge.
Nous allons donner quelques exemples de séries dont on peut borner le reste. Nous
commençons par les séries géométriques.
Soit r tel que : jrj < 1: Rappelons que la somme de la série géométrique est
X
+1
1
rn = :
n=0
1 r
26