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Les ih, belles a du monde:
SOMMAIRE DU N° 5
OURS DES HUGO ET LE VOLEUR
NEIGES..csesecsssesseesPsT13 DE COULEURS.:oreorep 130
Deux enfants rencontrent un Gui donc a volé les lettres
‘mystérioux petit homme dons lo en couleurs di livre
montagne
de magie de Bélinda *
LE MAGICIEN D’Oz +
LE GRAND ET TERRIBLE
CHARLATAN. :sstsereBe1 35
Dorothée et sas amis reviennent
chez le Grand Oz pour lui
réclamer la récompense due.
Un conte mystérioux, en ne,
un poys si vaste que méme les
voyageurs les pls expSrimeniés
neqvent de s'y porsre.
BRIGADIER. vsvecseornsPs 124
Notre héros sauve le Brigadier,
un croiseur un vontard, d'un
homie Trou Moir,
(Couverture intérieure)
‘Adaptation : Marie Tencille
ie bperep estate
Une histoire vieille comme:
monde.
Suns
lacie mmmass
aeL'ours
des neiges
H ans et Zelda habitaient un chalet, au
pied d'une trés haute montagne dont
le sommet ressemblait 4 un immense ours
blanc, assis les pattes sur lés genoux. On
lappelair I’ Ours des neiges.
Depuis leur plus jeune age, Hans et
Zelda montaient souvent tout en haut de
la montagne avec leurs parents. Mais
lorsqu’ils eurent sept ans, ils youlurent y
aller seuls.
Aprés bien des hésitations, leur pére
accepta. II leur recommanda :
“Surtout, ne vous écartez pas du
chemin ! Et redescendez dés que vous
serez en haut ! Souvenez-vous que le soleil
se couche tdt derriére les montagnes.”
Le lendemain matin, les deux enfants
se mirent en route. Ils avaient revécu des
habits chauds et de bonnes chaussures de
marche. Hans portait les repas dans un sac
a dos. Ties vite, Zelda commenga A trainer,
“Es-tu déja fatiguée ? demanda Hans.
- Non, répondit Zelda, Mais une de
mes chaussures me fait mal.”
La fillette sassit sur un rocher et retira
sa chaussure. A l’intérieur, elle sentit la
pointe d’un clou qui avait traversé la
semelle. Elle essaya bien de le retirer &
Taide d'un pierre, mais elle n'y parvint pas.
Les deux enfants se demandaient ce
quills allaient faire lorsqu’ils entendirent :
‘Tap ! tap | tap ! Aprés un moment de
silence, le bruit recommenga.
Surpris, ils se regardérent.Qui pouvait bien taper ainsi dans la
montagne ? Alors qu'ils commengaient
fouiller les buissons de myrtilles, ils
faillirent renverser un étrange petit homme
assis sur un rocher, les jambes pendantes. A
céré de lui, les enfants virent des marteaux,
des pinces, des clous minuscules et des
morceaux de cuir. Le petit homme était en
Il avait l’air si chétif et si misérable que
Hans lui demanda : “Avez-vous faim ?”
train de redresser un clou tordu.
Ses vétements étaient rapiécés et son
visage renfrogné. Les enfants eurent la
méme idée.
“S'il vous plait, monsieur, fit
timidement Zelda. Pourriez-vous enlever
un clou qui s'est planté dans ma chaussure ?
- Jai du travail, répondit le nain,
bourru. Donne-la moi quand mém
Zelda tendit sa chaussure. Le petit
homme I’examina et retira aisément le
clow avec ses pinces. Puis il en mit un
autre, en forme de tréfle, i sa place
“Oh, merci beaucoup ! dit Zelda en
sasseyant pour remettre son soulier. C'est
parfait maintenant !
- Srespére ! répliqua le petit homme
toujours aussi bourru. J’espére ! - Mais je
n'ai pas d'argent pour vous payer, dit Zelda,
- Et que ferais-je de ton argent 2”,
grogna le nain.
114
Il sortit de son sac deux tranches de pain
sec et noir, deux petits morceaux de
fromage et deux pommes jaunes ridées.
‘C’était tout ce que leur mére avait pu leurdonner pour le repas.
Le petit homme prit 4 deux mains une
tranche de pain er la dévora comme s'il
n/avait pas mangé depuis trés longtemps.
Puis il engloutit les deux morceaux de
fromage, et enfin le reste du pain.
Lorsqu'il commenga 4 manger les
pommes, les deux enfants avaient presque
envie de pleurer. La peau, la chair, les
pépins, le trognon : tout disparut.
“C'est toujours mieux que rien, fit le
nain en faisant tomber un pépin de sa
barbe. Maintenant, laissez-moi tranquille,
il faut que je termine mon travail.”
Les deux enfants reprirent leur route.
“Eh bien ! fit Hans. Jamais je n'aurais cru
qu'il mangerait tout. Maman nous a bien
parlé de ces petits hommes des montagnes
que rencontrent parfois les voyageurs.
Mais elle a dit que si on leur parlait
poliment, cela portait bonheur !”
Is continuérent quelque temps en
silence. Le chemin devint plus raide et,
tout & coup, les enfants entendirent @
nouveau le marteau du petit homme :
Tap ! tap ! tap!
Ils sarrétérent, se demandant
comment il avait pu les rattraper. Ils
apercurent alors devant eux une tache
verte et brillante.
“Clest peut-étre un marécage”, dit Hans
en langant une grosse pierre en plein milieu.
La pierre fit une grande gerbe d'eau et
senfonga avec un horrible gargouillis.“Un peu plus, et nous aurions été
engloutis comme cette pierre ! murmura
Zelda avec efftoi. Heureusement que nous
avons entendu le marteau du petit homme
‘et que nous nous sommes arrétés pour
Pécouter !”
Is reprirent leur marche, encore plus
prudemment. Le vent soufflait fort
maintenant. Juste avant d’aborder la
demitre pente avant le sommet, ils
entendirent & nouveau des coups de
marteau : Tap ! tap ! tap!
Hans s'arréta. Il remarqua alors que le
rocher qui se trouvait juste au-dessus de
lui était en équilibre. I] posa la main
dessus, sans s appuyer, et le bloc bascula
dans le vide, entrainant avec lui cout un
tas de rochers, dans un fracas
épouvantable.
Les deux enfants furent saisis
@horreur. Si Hans avait pris appui sur ce
rocher, il aurait été lui aussi précipiré dans
le vide et sa chute aurait été fatale.
“Nous sommes si prés du but
maintenant que rien ne peut plus nous
arriver”, dit Zelda. En as if atteignirent
le sommet quelques minutes plus tard. La-
haur, le vent hurlait et glacait les enfants
jusqu’aux os. Hans et Zelda firent le tour
de l'ours et s‘'abritérent dans le creux
formé par ses genoux de pierre.
“Sj seulement nous avions & manger !
dit Zelda.
~ C'est curieux, remarqua Hans,
quand je m’appuie sur mon sac, j'ai
Fimpression qu'il est bien rempli.
- Regardons & l'intérieur !”
Hans plongea la main dans le sac.“Je ne vois plus le chemin, dit-il.
Qu’allons-nous devenir ?”
Zelda regarda autour d’elle. Partout,
ce métaient que des rochers. Mais,
brusquement, elle apercut quelque chose.
“Tu vois ces lumieres qui brillent, Hans ?
- Oui, bien sir. On dirait un chemin
qui serpente jusqu'en bas de la montagne.
Peut-étre cela nous ménera-t-il jusque
chez nous ? Viens !"
Les enfants n’avaient plus du tout peur
et ils suivirent les petites lumiéres.
“C'est curieux, dit Zelda. Ily a une
lumiére & chaque pas que nous faisons.
—
te dat enfine ne purent en cr
yeux : ily avait-deux miches de pain
blanc, coupées en tranches et beurrées,
deux morccaux de bon fromage et deux
magnifiques pommes.
“Je ne sais pas comment tout cela est
arrivé la, mais c'est sirement pour nous,
dit Hans. Mangeons !
- Tu vois, le petit homme nous a porté
chance !”, dit Zelda.
Ils mangérent lentement, sans perdre
une seule miette. Jamais ils n'avaient
dégusté un pain aussi délicieux. Lorsqu'ils
se levérent pour redescendre, il était plus
tard quiils ne le pensaient. Le soleil mallair
pas tarder a disparaitre.
“Dépéchons-nous”, dit Hans.
Lobscurité tombait rapidement; les
enfants se pressérent et, Phileus fois, ils
faillirent tomber sur les rochers.
Hans s‘arréta tout & coup.On dirait que nous reprenons
exactement le méme chemin que pour
monter. Comment est-ce possible ?
~ Peut-étre le petit homme a~
lou magique sur ta chaussure ? suggéra Hans.
En touchant le sol, il allume une lumitre
pour nous guider sur le chemin du recout
Les enfants presstrent le pas. Lorsqu’ils
arrivérent aux buissons de myrtilles ot ils
avaient rencontré le petit homme, ils ne
virent plus de lumiéres. Mais cela n'avait
plus d’importance car ils étaient tout prés
de leur maison. Ils dévalérent les derniers
métres en courant.
“Nous sommes trés en retard, haleta
Hans, mais je suis stir que lorsque Papa et
Maman auront entendu notre histoire, ils
ne seront plus fachés,”
Le petit gargon avait raison. En
apprenant combien le petit homme avait
Tair misérable dans ses vétements rapiécés,
sa maman confectionna une belle cape
118
imperméable. Les enfants allérent la
déposer dans les myrtilles, a 'endroit de
leur rencontre. Le lendemain, elle
avait disparu, Les enfants furent heureux
de savoir que le petit homme était bien
au chaud dans sa cape moelleuseiL: vieux Chao avait parcouru la Chine
entire et pensait donc connaitre
toutes les auberges de son pays. Un jour,
pourtant, se trouvant en un lieu écarté, il
Sarréta pour demander ott était l'aube
la plus proche
“Tu trouveras une auberge trés
confortable juste derriére la colline. On
peut méme acheter des anes, lui dit un
fermier.
- Tant mieux ! Il est temps que
j'achéte une nouvelle monture car mon
vieil ane est bien fatigué. Mais d'oit
viennent les anes ici 2”, interrogea Chao.
Le fermier eut l'air ennuyé et dit:
“Eh bien, je... je nen sais rien,
Demande-le i madame Thii, la veuve de
Paubergist
Chao remercia ’homme. Quand il
eut dépassé la colline, ill apercut enfin
Pauberge du Pont-de-Bois. Descendant
de son ane, il entra
Madame Th'i l'accueillit
chaleurcusement
“Excusez-moi, je n'ai pas de serviteurs,
veuillez conduire vous-méme votre ane &
'écurie. Je vous prépare un repas et un lit.”U: matin, alors que Bip-Bip s‘apprétait
4 partir faire sa ronde, il remarqua
qu'un vaisseau venait d’arriver @ la
station, C’était le croiseur Brigadier,
‘entouré de nombreux robots qui
\'écoutaient, béats d’admiration, raconter
ses aventures. “‘élais entouré de
chasseurs ennemis... il y en avait six cents,
au moins | Tout autre que moi se serait
rendu | Mais, moi, j‘ai tiré sur eux avec
mes canons lasers. Pas de doute, je suis le
meilleur tireur de la flotte |"
“Qui estce ? demanda BipBip a Zeke, la
navette spatiale.
- Oh I c'est le croiseur Brigadier. Il revient
d'une guerre intergalactique.
- Quel cinéma il foit |”, dit Bip-Bip.
Le Brigadier se tourna alors vers eux.
124
“Quelle est cette vieille navette spatiale 2
Quel tas de ferraille ! | faudrait en faire
un aspirateur, au moins elle servirait 4
quelque chose | Ah, ah, ah! Bon, of en
étais-je ? Ah oui ! je tirais..”
Zeke s‘en alla sans dire un mot.Le soir, Bip-Bip apercut le Brigadier tout
prés d'un Trou Noir, ignorant les signaux
de danger | Bip-Bip se précipita vers lui :
- Espace de sardine volante ! Je suis le
croiseur Brigadier, le héros de ‘espace
intergalactique. Je n’ai que faire de tes
conseils |
- Mais, c'est trés dangereux ! Vous risquez.
+ Disparais ou j‘avertis ton supérieur I”
“Excusez-moi, Brigadier, vous ne devriez
pas vous approchez tant, C’est dangereux !
Vous risquez d’étre happé 4 I'intérieur |
Le Brigadier continua bien imprudemment
de s'approcher du Trou Noir. A |’intérieur,
des douzaines de petits androides rouges
l'cttendaient avec un énorme aimant.
“Il sera l& dans une minute. Miam, miam,
ila 'air délicieux I", pensaientrrésistiblement, le Brigadier fut Il cria: “Al'aid
attiré & l'intérieur du Trou Noir, II lui Mais il ne put empécher les androides de
impossible de résister commencer & le dévorer.
BipBip, qui assista au drame, appela Trou Noir. Les and:
l'ordinateur Grand’Ma 4 Ia radio. Nous avons besoin de vous. Terminé |
“Bip-Bip & Grand’Ma | Vite, de l'aide | - Grand’Ma 4 BipBip ! J‘envoie quelqu'un
Le croiseur Brigadier a &1@ avalé par un tout de suite.”
Quelques minutes plus tard, le vieux Zeke et lentement, de toutes ses forces,
lana un filin dans le Trou Noir, tira le Brigadier hors du Trou
126LE était une fois un rossignol qui vivait
dans une belle cage de cristal. Il
appartenait 4 un riche marchand persan
qui aimair plus que tout au monde
I'écouter chanter. Lorsque, parfois, le
marchand décelait une note triste dans le
chant de l’oiseau, il refusait de lentendre.
“Mon rossignol a tout ce qu'un oiscau peut
désirer. Je suis sir quil est le Poa
plus heureux de Perse”, disait-il.
Un jour, le marchand déclara quil
partait pour un long voyage en Orient afin
d’acheter des soies et des parfums. Or, sur
son chemin, il devait passer par le pays de
naissance du canoe une forét
immense au sol tapissé de fleur. Il
demanda au rossignol sil avait un message
A transmettre A ses fréres et socurs.
“Dis-leur seulement que je vais bien et
demande-leur s‘ils ont un message pour
moi”, répondit P’oiseau.
Le marchand fit ce qu'il lui avait
demandé. A son retour de voyage, il alla
voir le rossignol. Il lui dit, Pair préoccupé :
“Jai demande 4 l'un de tes fréres oa
avait un message pour toi. Mais il ne m’a
pas répondu, et s'est laissé tomber sur le
sol oit il est resté immobile parmi les
fleurs. Je I'ai ramassé, mais il ne bougeair
plus et j’ai cru qu'il était mort. Je I'aidéposé sur le sol. J'allais m’en aller quand
il a secoué ses ailes et s'est envolé au
sommet d'un arbre. Je lai appelé plusieurs
fois, en vain. Il faut croire que tes fréres et
soeurs ont oublié.”
Dans son chagrin, le rossignol courba
la téte et ne mangea ni ne but aucun
des mets délicieux qu'on lui apporta au
cours de la journée.
Lorsque le marchand vint le voir le
lendemain matin, il le trouva gisant sur le
sol de sa cage. Pas une de ses plumes ne
frémit lorsquiil le supplia de yoler jusqu’
son perchoir et de chanter. I! ouvrit alors
la cage, le prit délicarement et lui caressa
gentiment le cou ; le rossignol ne bougeait
toujours pas. Désespéré, le marchand
pensa quill était mort.
Les larmes aux yeux, il emporta dans
le jardin et le coucha sur I’herbe.
Lorsqu’il se retourna pour lui jeter un
dernier regard avant de rentrer chez lui,
il vit les ailes brunes frémir au soleil ‘
puis le bee s'ouvrir en un chant de joie et
de bonheur.
Le rossignol montait vers le ciel.
“Merci pour le message de mon frére,
je n’en ai jamais recu de meilleur !”, cria-t-il.
= il vola trés loin la forH ugo s‘ennuyait. Il venait juste de
iterminer la peinture qu'il avait
commencée le matin.
“| fait beau, lui dit sa mere. Pourquoi
n'iraistu pas 4 la p&che 2”
Hugo prit donc sa canne 4 pache et
partit en direction de la riviére.
Il s'assit au bord de l'eau et vit d'abord
passer une grosse truite. Puis, il entendit
des pleurs derriére lui. || écarta doucement
les roseaux.
“Qu’estce qui ne va pas ?”, demanda-til a
lombre noire repliée sur ellemame, assise
prés de l'eau,
“Aaoach | s‘écria-til. Une sorciére |
- Je ne suis pas une sorciére, gémit la
créature. Je suis une bonne fée. Je
m‘appelle Bélinda, Hier, je me suis
transformée en sorciére pour un bal
masqué. J'ai récité une formule magique de
mon beau livre en couleurs et lorsque j’ai
130
voulu redevenir fée, toutes les formules
avaient disparu. Toutes les pages du livre
étaient vides... blanches. Je suis
désespérée. Que doisje faire 2”
Hugo n’en croyait pas ses oreilles
“Eh bien ! Montrez-moi d’abord votre livre
de magie."Bélinda sortit un livre ancien, relié en cuir
de dragon.
“Regardez !", murmurc+telle
Mais |’attention d’Hugo était attirée par un
champignon vénéneux, blanc, perdu av
milieu de champignons colorés. D'autres
encore, tous blancs, se trouvaient plus loin.
‘Au matin, des bruits sourds réveillérent
Hugo. Boum, boum ! Bang, bang ! Il
secoua Bélinda et tous deux virent un lapit
blanc en pyjama sortir de son terrier, juste
@ cété d'eux.
“Venez done prendre le petit déjeuner chez
moi", propasotil.
*"Quelqu‘un vole les couleurs, s’écria Hugo
Il faut suivre la piste des champignons
blanes I”
Tout l'aprés-midi, les deux compéres
suivirent le chemin tracé par les
champignons. Le soir, épuisés, ils
s‘endormirent au bord de l'eau.
Ils le suivirent dans sa confortable demeure
et lui racontérent leur aventure.
“C'est curieux, dit le lapin. Hier, je me suis
endormi au soleil, ;'étais brun; et lorsque je
me suis réveillé, j’étais tout blanc |
- Nous sommes sur la bonne pisie”,
commenta Hugo.
131Aprés le petit déjeuner, Hugo et Bélinda se
remirent en route. Soudain, un gros animal
blanc surgit devant Hugo
“Une belette blanche |", s‘écria
Lanimal répliqua dun ton offensé
“Je suis une hermine et les hermines sont
toujours blanches
Hugo rougit de son ignorance. “Viens vite,
Hugo", cria Bélinda.
Une ribambelle de clochettes pales
encadraient un curieux paysage : les
couleurs de la campagne avaient disparu,
tout était blane et froid. Bélinda songea
“Le voleur de couleurs doit habiter ici.”
{ls arrivérent devant une tour blanche.
“C'est sOrement la maison du voleur”
murmura Hugo.
lls montérent un escalier obseur ; en haut,
ils rencontrérent un petit homme bariolé.
“Je vous ai vu avec mon télescope,
maugréc-+til. Que me voulez-vaus 2”
132
Hugo rassembla son courage et dit
bravement :
- Monsieur, excusez-nous, nous cherchons
les mots du livre de magie de Bélinda,
les taches rouges des champignons, le bleu
des clochettes et le brun de notre ami, le
lapin. Ne les auriez-vous pas vus,