Méthodologie Commentaire Et Cas Pratique ISPP

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Méthodologie (Le commentaire d’arrêt et le Cas pratique)

1ère Partie : Le commentaire d’arrêt

I) Comprendre un commentaire d’arrêt


L’expression commentaire d’arrêt est trompeuse car il donne l’impression que
seul un arrêt en tant que décision émanant des hautes juridictions (Cour d’Appel,
Cour de Cassation ou Conseil d’Etat) doit donner lieu à commentaire. Or, même
si dans la plupart du temps les commentaires d’arrêts portent sur les décisions
venant de ces hautes juridictions, il n’est exclu ni interdit qu’un commentaire
porte sur un jugement ou une décision présidentielle (une ordonnance prise par
un seul juge, un conseiller de la Cour d’appel, du Conseil d’Etat ou les
présidents de chambres ou premier président de ces juridictions etc).

A) Les conditions préalables


Le commentaire d’arrêt est redouté d’une part parce que contrairement à la
dissertation et le commentaire de texte que nous avons déjà étudiés, il ne
ressemble à aucun de ceux déjà appris au secondaire. D’autre part, la maîtrise du
commentaire d’arrêt implique la maîtrise de la logique d’un arrêt qui n’est pas
toujours pénétrable par les étudiants qui ne se familiarisent pas avec les arrêts.
La maîtrise d’un commentaire passe donc obligatoirement par la prise en
conscience de ces deux situations.
Ainsi, pour réussir un commentaire d’arrêt, il faut :
- Il faut apprendre et bien comprendre le cours sur la ou les questions
soulevées par la décision à commenter.
- Il faut apprendre et bien comprendre la structure d’un arrêt ;
- Il faut être capable de comprendre une décision. Mais avant, encore faut-il
être capable de comprendre une décision de justice. Condition première et
nécessaire pour réussir un commentaire d’arrêt, la compréhension d’une
décision ne va pas de soi. Il n’existe pas de potion magique en matière de
maîtrise du commentaire d’arrêt : il faut s’exercer. En effet, on ne peut
comprendre un commentaire d’arrêt sans préparation, sans connaissance,
sans méthode.
La réussite d’un commentaire d’arrêt nécessite également la possibilité de
s’adapter. Tout comme en dissertation ou dans n’importe quel exercice
juridique, il n’existe pas un plan ou une méthode-type de commentaire
d’arrêt. Compte tenu de la diversité des décisions de justice et la disparité des
exigences méthodologique d’un professeur à un autre, il est déconseillé de
s’en tenir à un modèle unique de commentaire d’arrêt. Il faut essayer de
suivre chaque professeur selon sa méthode, dans la matière qu’il enseigne.
Lorsque vous atteindre un certain niveau de maturité, vous adopterez la
méthode qui vous conviendra.

B) La préparation du commentaire d’arrêt


Il faut faire de nombreux vas-et-viens entre l’arrêt et les ouvrages, vos
connaissances tirées des cours. Après cette étape, il faut
 Une première lecture de la décision destinée à repérer son domaine
général et, si possible le sujet précis, la juridiction qui l’a rendue, la date
de la décision. Et si c’est la Cour de cassation, s’il s’agit d’un arrêt de
renvois, de rejet du pourvoi ou d’un arrêt d’assemblée.
 Un rapide rappel du cours ou des documents ou jurisprudence dans
lesquels s’insère l’arrêt à commenter ;
 L’analyse de l’arrêt. Il faire plusieurs lectures attentives de l’arrêt en
soulignant, en divisant, en annotant de sorte à en faire ressortir les parties
et les articulations logiques.
L’analyse de l’arrêt fait ressortir les éléments suivants :
1) Exposé des faits constants ou non contestés
2) La procédure
3) Les prétentions et les arguments des parties
4) Le problème posé
5) La solution donnée au problème posé
 L’étude approfondie du point de droit suscité ou traité par l’arrêté : ici il
faut mobiliser à nouveau vos connaissances antérieures tirées de vos cours
et lectures d’ouvrages et de jurisprudence, les fiches et exercices de TD.
 La réflexion sur l’arrêt destinée à bien faire le commentaire. Pour cela, il
faut confronter l’arrêt avec le droit positif, mener une discussion critique
sur la solution adoptée dans l’arrêt et l’impact ultérieure de la
jurisprudence de l’arrêt (Exemple, l’arrêt Nicolo a eu un impact
considérable sur le contrôle de conventionalité des traités par le juge
administratif. L’arrêt Bac d’Eloka a fait un point d’honneur sur la notion
de SPIC etc).

C) Le commentaire d’arrêt proprement dit


Il existe plusieurs façons de faire un commentaire d’arrêt. Nous allons
examier seulement deux plans-types de commentaire d’arrêt.
Plan Type I :

1) L’introduction
- Date de la décision ;
- La juridiction qui a rendu la décision à commenter
- Le domaine général et précis dans lequel intervient la décision
- L’intérêt et l’actualité de la question
2) Le Développement
I) Les données du litige (de l’arrêt)
A) Le problème posé
Faits, procédure, prétention et moyens des parties, position de la
juridiction
B) Eléments de la solution
- Les textes et principes juridiques applicables ;
- La jurisprudence antérieure ;
- Les opinions doctrinales
II) L’issue du litige
A) Contenu de la décision
1) Le sens de la décision
- Choix de la règle applicable,
- Interprétation de la règle
2) La Motivation de la décision
- Motifs de faits
- Motifs de droit
- Principes, théories et arguments sur lesquels est implicitement fondée la
décison ;
B) La portée de la décision
1) La confrontation avec la jurisprudence antérieure
2) Les incidences
- Conséquence de la décision
- Le rôle de la décision dans l’évolution de la jurisprudence
Plan de Fond. Le commentaire est construit à l’image de la dissertation

Introduction
C’est l’analyse de l’arrêt.
I- Identification d’un problème traité
II- Identification d’un autre problème traité.
NB : Ce plan convient mieux aux décisions complexes dont les problèmes sont
clairement définis ou identifiables. Il demande donc un effort intellectuel pour
trouver les subdivisions.

2ème Partie : Le Cas pratique ou Consultation juridique

Dans un exercice de cas pratique, il vous est demandé de trouver la solution à un


problème posé en partant des faits pour la règle applicable. Pour cela, les trois
étapes suivantes doivent être observées :
- La qualification juridique des faits ;
- Les règles applicables ;
- La solution
I- Les étapes de la construction
A) La qualification juridique
1) La qualification juridique des faits
Il vous est demandé de vous exprimer en juriste. Il faudra les présenter selon
leur chronologie et en recourant à des termes juridiques pour désigner par
exemples les personnes (acquérir ou contrat de vente au lieu de acheter ou
vendre, bailleur et preneur au lieu de locataire). Pour bien qualifier
juridiquement les faits, il faudra donc maîtriser le cours ;
2) La qualification juridique de la question posée

Ici, vous devrez vous référer à la question posée pour en découvrir un ou


plusieurs problèmes de droit qui seront utilisés pour traiter votre devoir.

B) Les règles applicables


La deuxième phase du raisonnement consiste en une description et une
explication des règles applicables à la situation juridique qui sont dégagées. Ces
règles sont tirées soit des textes, soit de la jurisprudence, soit de la doctrine, ce
qui suppose que vous avez une culture juridique développée.

C) Solutions
Ici que se construit les réponses aux problèmes posés :
- Au plan juridique, il faut donner une réponse au problème de droit posé en
expliquant avec conviction la solution que devrait prendre le tribunal si en
étiez le juge ;
- Au plan concret, il faut répondre clairement à la question posée.

II- La construction
A) Le cas pratique avec plusieurs questions

Introduction :
Domaine général dans lequel se situe le cas,
Exposé des faits dans l’ordre chronologique, la qualification juridique des faits
Question 1 : Transposition de la question en termes juridiques ; qualification
juridique des faits pertinents, règles applicables
Question 2 : même procédé
Question 3, même procédé
B) Le cas pratique avec une seule question (consultation juridique)

Introduction
Domaine général dans lequel se situe le cas pratique ;
Exposé des faits ;
Qualification juridique des faits
Formulation du ou des problèmes à resoudre ;
I) Les règles applicables
II) Les solutions
Exposé ou explication de la solution ;
Appréciation et discussion.
En droit, le plan hégélien est mis de côté au profit d'un plan « décisionniste »,
c'est-à-dire un plan dichotomique constitué d'une introduction et de deux
parties symétriques. Le but de ce plan est de parvenir à une prise de décision:
la formation des facultés de droit s'adresse à des avocats, des magistrats, des
hommes politiques, etc. Il a donc une exigence de retour à la dualité, le temps
des juristes étant compté, même si toute chose possède une complexité qui
dépasse la dualité. Cette complexité, cette pluralité de facettes est ramenée à sa
plus simple expression : la dualité (la pluralité commençant au nombre 2).
La construction dualiste, en deux parties, permet une prise de position et
l'élaboration d'une décision (dans le plan, il convient de prendre position,
défendre un point de vue, lequel répond à la question posée). Contrairement aux
plans traditionnels axés sur une phase d'analyse puis sur une synthèse, le plan
dichotomique constitue une analyse nuancée par les deux parties qui
constituent alors des éclairages différents mais complémentaires.

A. / La préparation
a. L'analyse du sujet et la détermination de son orientation générale

- Comprendre le sujet proposé : le lire attentivement et le méditer. C’est la


première étape. Il convient de situer le sujet par rapport au cours, et de le
délimiter dans son objet. Il faut donc faire attention à chaque terme et aux
relations entre les termes, les définir précisément.

( ! ) Attention néanmoins : il ne faut pas traiter le sujet de manière descriptive,


comme dans un manuel ou un cours. Le sujet proposé sera un sujet de réflexion.
Disserter, c’est discuter des idées.
- Recenser les idées qui viennent en tête, les pensées éveillées par la réflexion
sur le sujet. Il faut les noter dans l’ordre où elles arrivent, sans chercher pour
l’instant à les organiser ni à les hiérarchiser. Il convient d’évaluer la pertinence
des réflexions en fonction du sujet dans son ensemble, et de délimiter
précisément le sujet. Cela suppose de mobiliser des connaissances, d’avoir
compris les différents enjeux de la matière, les dynamiques générales, etc. Vous
avez déjà des connaissances dans le domaine, il faut avoir de la hauteur de
vue sur la matière.
b. L'élaboration du plan

Elle constitue évidemment l’étape la plus délicate de votre travail. Vous devez
apporter le plus grand soin à son élaboration et devez y consacrer entre un tiers
et la moitié de votre temps de composition. C’est seulement une fois la
problématique générale trouvée et le plan construit et détaillé que vous pouvez
passer à la rédaction de votre introduction, et à la rédaction définitive.
Tracer ensuite l'ossature du plan, sans les titres soignés : il faut ici déterminer
l’orientation générale que l’on va donner au devoir, l’élément pivot de votre
sujet, celui autour duquel votre travail va se construire. Comme expliqué plus
haut, cette orientation générale va générer votre problématique, et elle
s’inscrit dans une dualité. Il faut donc dégager les deux parties du plan, puis ses
deux sous-parties.
Modalités de réalisation du plan.
Le premier problème est de trouver le clivage principal (entre I et II), qui
constitue l’enjeu du texte ou du sujet, la problématique du devoir. Trouver un
clivage, une ligne de rupture, c'est trouver un critère permettant la division du
devoir en deux parties. Celles-ci doivent avoir un rapport, non être juxtaposées.
Ce rapport peut être d’opposition ou de complémentarité.
( ! ) Attention : certains cas du sujet avec un « et » dans l'épreuve de dissertation.
Ne jamais faire de plan séparant les deux éléments du sujet.
Les sous clivages. Il est indispensable de faire des sous-parties. Ces sous-parties
A et B portent aussi des titres, qui ne nécessitent pas cependant le même effort
de qualification. Le clivage entre A et B peut être très varié, reposant sur la
complémentarité.
L'équilibre du plan. Le plan repose sur la symétrie. C’est un principe de
parallélisme, un effet miroir, qui illustre l'équilibre quantitatif et qualitatif du
devoir. Les éléments les plus importants, d'importance centrale, doivent se
trouver au centre du plan. Les éléments les plus excentrés seront mis dans le
A du I,ou le B du II.
( ! ) Attention : il y a toujours plusieurs options possibles pour le clivage, en ce
qu’elles traduisent une compréhension satisfaisante du sujet et qu’elles
fournissent un cadre cohérent pour le traiter. Il faut ensuite choisir le clivage le
plus pertinent en fonction de plusieurs paramètres, qu’il vous appartiendra
d’apprécier.
- Répartir la substance des connaissances, sur l'ossature du plan. Il s’agit
d’agglomérer les idées et les connaissances notées au brouillon, en les
hiérarchisant (notamment en distinguant l’essentiel de l’accessoire), en les
ordonnant et en les organisant autour de cette ossature, autour des clivages
principaux. Une fois les idées ordonnées, il sera possible d’habiller les titres, par
exemple en utilisant une symétrie dans les mots ou les expressions.
- C’est ensuite le moment de la rédaction. Ne pas oublier de ménager cinq
minutes dédiées à la relecture du devoir.

Conseils sur le plan, en résumé : le plan doit être adéquat, cohérent et


équilibré.
- adéquat : car vos parties doivent répondre à la question posée, en se répondant,
se complétant ou bien en s’opposant l’une l’autre ;
- cohérent : car chaque idée doit bien faire partie de l’idée plus générale dans
laquelle elle s’inscrit ;
- équilibré : car les deux parties, tout comme les développements internes à
chaque partie, doivent être d’une égale longueur et d’une égale importance (à
peu près, ce n’est pas non plus un impératif).

Construction des intitulés :


Vos intitulés doivent être clairs, les plus concis possibles et faire apparaître très
clairement le lien avec le sujet. Mieux vaut cependant un titre plus long
s’inscrivant bien dans la progression adoptée, qu’un titre tellement concis qu’il
ne donne aucune explication. Respectez également le parallélisme des formes
entre votre (I) et votre (II) : un intitulé long de trois mots en (II) ne peut
répondre à un intitulé long d’une ligne et demie en (I). Evitez les titres passe-
partout qui pourraient correspondre à une bonne centaine de sujets.
 Il faut « caractériser » vos intitulés, c’est-à-dire ne pas oublier que ceux-ci
s’inscrivent dans une démonstration et qu’ils doivent amener une réponse aux
interrogations posées en introduction.
 Evitez les verbes conjugués, utilisez plutôt des substantifs et des participes
présents.
 Enfin, pour éviter les hors-sujets, n’hésitez pas à introduire les mots-clefs du
sujet dans vos
intitulés.

L’essentiel est de caractériser les intitulés, de les qualifier.


Par exemple, si le sujet de dissertation est « Le principe de séparation des
pouvoirs, un principe introuvable ? », vous devez éviter de formuler "I. Le
principe de séparation des pouvoirs au sens strict", parce que vous ne faites que
présenter quelque chose, sans orientation ni dynamique. De plus, vous ne
répondez pas à la problématique « Le principe de séparation des pouvoirs, un
principe introuvable ? ». Les titres doivent répondre à la problématique. Il faut «
habiller » vos titres en ce sens. Ainsi, « I. Le principe de séparation des pouvoirs
au sens strict » devient « I. L'impossible mise en oeuvre du principe de
séparation stricte des pouvoirs ». L'expression « impossible mise en oeuvre »
montre que le principe au sens strict n'est pas appliqué. Vous répondez donc à
moitié à la réponse. Pour schématiser, vos I et II sont les deux parties de votre
réponse à la problématique. Aussi, au moment de votre annonce de plan,
demandez-vous si l’annonce répond bien à la question posée en problématique.
Si la réponse vous paraît absurde, c’est que votre plan ne convient pas et qu’il
manque de dynamisme. et vos A et B, les sous-parties, seront les éléments qui
répondront à vos I et II en dessous.
7. La formulation des intitulés des sous-parties procède de la même logique. Une
astuce peut néanmoins vous faciliter la tâche : reprendre un terme ou une
expression de l’intitulé du I/II et le/la décliner en A et en B, en gardant à l’esprit
ce rapport opposition/complémentarité.
Ex : « I. L’impossible mise en oeuvre du principe de séparation stricte des
pouvoirs » peut donner : « A. Une mise en oeuvre limitée dans … / B. Une mise
en oeuvre contrariée par … » ou encore « A. Une impossibilité caractérisée par
… /B. Une impossibilité induite de … ».
8. Expressions utiles pour la formulation des intitulés : caractérisé par ; induit
de ; conduisant à ; inhérent à ; limité par ; conditionné par ; relevant de ; etc.
B. / La rédaction
a. L'introduction
C’est une partie essentielle du devoir. Elle permet au correcteur de porter sur
vous un jugement partiel, mais surtout en ce qu’elle est une étape phare de votre
réflexion. Une introduction rigoureuse vous aidera à bien construire votre
raisonnement et permettra au lecteur de savoir si le sujet est maîtrisé. Il est
conseillé de la rédiger au brouillon (au moins l’ossature), une fois que votre plan
détaillé sera établi.
Quantitativement elle est très importante, puisqu'elle constitue environ 25 % du
devoir. Qualitativement, elle renferme les éléments essentiels. Sa composition
en plusieurs étapes va du général au particulier :
1. Citation ou phrase d’accroche : l’idée est d’entrer relativement vite dans le vif
du sujet. En deux ou trois phrases : évolution récente de la matière, citation
(seulement si elle est en rapport direct avec le sujet et si vous en connaissez
l’auteur) car elle a le mérite d’attirer l’attention du correcteur, forme
interrogative pour interpeller le correcteur, ou encore, énoncé d’un texte
juridique pertinent. Vous devez aboutir ici à l’évocation précise du sujet,
voire son énoncé littéral.
2. Délimiter le sujet en définissant ses termes, en précisant ses contours ;
l’interpréter et expliquer l’approche retenue (si plusieurs choix possibles pour
interpréter un sujet, expliquer le choix retenu, ou alors retenir les deux
interprétations et les utiliser pour faire le plan). C’est ici que vous pourrez
évincer les idées accessoires (c’est-à-dire à la limite du sujet), en justifiant cette
éviction. Ex : le droit interne devant le juge international, spécifique, vous
évincerez naturellement le juge interne, mais vous pouvez également vous
concentrer sur la CIJ en justifiant l’approche retenue.
3. Vous pouvez ensuite replacer le sujet dans son contexte, dans une perspective
comparatiste ou historique, avant de montrer l’intérêt du sujet et d’exposer la
problématique : ces étapes vont naturellement ensemble. L’intérêt du sujet peut
être purement juridique, mais aussi politique, socio-économique, d’actualité,
voire tout à la fois. Faites des liens. Vous pouvez par exemple faire référence à
la place qu’occupe la question dans la doctrine, dans le débat politique ou dans
la jurisprudence.
Cela vous amène à exposer votre problématique : il faut idéalement prendre
de la hauteur vis-à-vis du sujet et chercher à savoir quelle question se
dégage derrière le sujet, à quelle réflexion on souhaite amener la personne qui
passe l’épreuve (même si le sujet est lui-même une question). Il faut choisir la
plus pertinente.
La formulation de la problématique peut se faire sous forme interrogative ou
non. Il ne s’agit pas d’une simple reformulation du sujet sous forme
interrogative. Le plan répondra ensuite à la question que vous avez posée.
4. Annonce du plan : c’est l’annonce des grandes parties uniquement. Il est
fortement déconseillé d’utiliser des formulations telles que : « dans un(e)
premier(ère) temps/partie… dans un(e) second(e)… ». Adoptez la présentation
communément admise par les juristes qui consiste à donner l’idée développée
dans chacune des parties en la faisant suivre par (I) ou (II).
Par exemple, si votre plan apporte une réponse nuancée à la question, vous
pourrez toujours dire : « si les juges internationaux refusent une approche unique
de la notion de vie, un alignement semble se profiler sur … »
b. Le corps du devoir
(!) Indications :
1. Le plan doit être, apparent : les titres doivent figurer sur la copie et être
soulignés proprement. Ils ne doivent pas comporter de verbes conjugués (sauf
participes passé ou présent) ni être trop longs.
2. Faire un chapeau : sous le titre de chaque partie, il faut procéder à l’annonce
des sous-parties. Une ou deux phrases suffisent.
3. Une phrase de transition entre les parties et sous-parties : elle permet de
glisser d'un point du développement à un autre.
4. Les parties doivent être équilibrées : si une partie est beaucoup plus courte
qu'une autre, c'est qu'il y a un problème de construction de votre plan.
5. Ne pas utiliser je, nous, on => ça subjectivise votre devoir et de fait, il perd en
force argumentative. Dans l’idéal, le style doit tendre vers l’impersonnel pour «
prétendre à l’objectivité ».

Exemple de sujet :
1- Les pouvoirs du tuteur dans la protection du mineur non émancipé ;
2- Le regime juridique de la disparition en droit burkinabè ;
Méthodologie (commentaire de texte)
Outre les indications données pour la dissertation (qui peuvent être reprises pour
le commentaire de texte), il convient d’ajouter les éléments suivants :
A. / La préparation
a. L'analyse du texte

- Lire le texte une première fois : déterminer le thème traité par l’auteur,
l’opinion de l’auteur et la manière dont il traite le thème.
- Lire le texte une seconde fois et souligner les termes importants qui devront
être définis ou expliqués au cours du commentaire.
- Noter sur une 1re feuille de brouillon toutes les idées éveillées par la lecture :
éléments du texte (les idées et leur organisation) et/ou connaissances de cours,
directement et indirectement liées au sujet.
- Noter sur une 2nde feuille de brouillon la typologie du document :
• Identifier l'auteur : nom, statut, nationalité, origine sociale, appartenance
politique ;
• Date du texte : contexte historique ; si la date est inconnue, il faut le
mentionner.
• Nature et forme de document : historique, juridique, littéraire, religieux, article
de la Constitution, de loi, etc.
• L'intérêt du texte : sens du texte, problème soulevé : il s'agit en fait de dégager
la question suggérée par le texte, l’idée qui sous-tend le texte.

b. L'élaboration du plan

Reprendre la méthodologie de la dissertation. Lorsque vous tracez l’ossature du


plan, sans les titres soignés, vous devez déterminer l’orientation générale que
vous allez donner au devoir. Pour le commentaire, il ne s’agit pas de l’idée
générale du texte, mais de l’idée générale de votre commentaire du texte, de
votre analyse, critique du texte. Ici aussi l’orientation générale s’inscrira dans
une dualité. Il faudra donc dégager les deux parties du plan, puis ses deux sous-
parties.
B. / La rédaction
a. L'introduction
1. Citation ou phrase d'accroche ;
2. Contexte du texte : présentation du texte, auteur, titre, nature, date ; on amène
le lecteur à s’intéresser à la situation expliquant l’existence du texte, le contexte
dans lequel ce dernier s’inscrit. Ce peut être une perspective historique ou
comparatiste, par exemple.
4. Intérêt du texte/sujet et problématique : il faut dégager l’idée générale du
texte, la question soulevée par le texte et la réponse de l’auteur à cette question.
La problématique sera construite autour de l’appréciation de l’étudiant de la
réponse de l’auteur à la question, de sa pertinence, de sa justification etc.
5. Annonce du plan.
b. La rédaction
( ! ) Indications supplémentaires :
1. Citer le texte : Puisqu'il est votre support, il ne faut pas hésiter à citer le texte
entre guillemets pour appuyer et justifier sa démonstration.
( ! ) Attention : il faut trouver le juste équilibre entre l’absence de citation, ce qui
transformerait le commentaire en dissertation (et c’est à proscrire), et la
paraphrase, c’est-à-dire la répétition pure et simple de ce que dit l’auteur, sans
mise en perspective. En première année, il est conseillé de citer un bout de texte
au début de chaque sous-partie.
2. L’idée est de dégager le sens profond du texte, l’essence du texte, en
exploitant et dépouillant au maximum le texte, ses mouvements, les champs
lexicaux et leurs changements, le non-dit. Si le texte se prête à la critique, s’il est
polémique par ex., ne pas hésiter à le critiquer. Dans tous les cas, il est essentiel
de procéder à une mise en perspective du texte, prendre de la hauteur de vue
avec vos connaissances, pour dégager la signification profonde du texte,
apporter des nuances etc.. Cette mise en perspective pourra, si c’est pertinent,
conduire à une critique du texte, à tout le moins à une mise en perspective du
texte (ex : décalage avec la réalité immédiate ou ultérieure ; caractère
symbolique du texte ; inadéquation avec d’autres textes etc.).
3. Règle de trois : s’efforcer de citer, analyser/expliquer, mettre en perspective
(nuancer, etc. et si besoin, approche critique). Préciser l’apport du texte, les
avantages et faiblesses du texte, si la vision colle à la réalité, s’il se veut objectif
ou orienté, + ce qui a été dit au point 5 bis.
4. Pas de paraphrase ni de hors-sujet : II ne faut pas répéter ce que dit le texte
mais en faire le commentaire, la critique.

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