Rscir 0035-2217 1955 Num 29 3 2089 t1 0286 0000 2

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Revue des Sciences Religieuses

A. Hamman, La Geste du Sang. Textes choisis et traduits par A.


Hamman. Collection des Textes pour l'Histoire sacrée, 1953
Stanislas Giet

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Giet Stanislas. A. Hamman, La Geste du Sang. Textes choisis et traduits par A. Hamman. Collection des Textes pour l'Histoire
sacrée, 1953. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 29, fascicule 3, 1955. pp. 286-287;

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286 COMPTES RENDUS

quatre ans le Fragment Me, XII, 21-XVI, 20 de Prague. Sans doute se


proposait-il d'abord d'établir, à rencontre de certaines assertions
le caractère fabuleux de la « tradition » que le manuscrit
à l'évangéliste même. Il n'a point méconnu, cependant, l'intérêt
textuel du document. Par une comparaison poussée du manuscrit avec
plusieurs témoins de la Vulgate et avec quelques-unes des anciennes versions
latines, il en est venu, bien avant les premiers tenants déclarés du « texte
critique», R. Bentley et C. Lachmann, à fournir sous ce rapport deux
précisions assez révolutionnaires alors. D'une part il concluait que,
à l'opinion de J.-D. Michaelis et de J.-J. Griesbach, à l'époque les
sommités en la matière, le fragment ne reproduisait pas Vltala mais la
Vulgate hyéronymienne. Et par ailleurs il soulignait, avec une audace qui
surprit ses contemporains, que le manuscrit contenait nombre de leçons
meilleures que les variantes parallèles du « texte » alors « reçu ». Mieux
qu'une « dissertation » de circonstance son étude était ainsi le présage des
multiples travaux de critique et d'histoire qui, un deminsiècle plus tard,
allaient solidement établir la réputation scientifique de l'auteur.
C'est cette œuvre de jeunesse que, sur l'initiative de l'Académie de
Prague, M. B. Ryba publie à nouveau dans le pieux dessein de
par là le deuxième centenaire de la naissance du célèbre érudit
Par un égal souci de la vérité critique et de la perfection
il la présente avec une munificence qui semble défier les difficultés
du moment et, de plus, avec divers apports d'un caractère technique qui
marquent une mise au point dans l'ensemble fort heureuse de l'ouvrage
initial. Deux éléments nouveaux, en particulier, retiendront par leur
documentaire l'attention du spécialiste de la Vulgate ainsi que de l'exé-
gète: d'abord, la reproduction photographique remarquable du manuscrit,
qui rend possible désormais l'étude directe du fragment ; puis, la liste des
quelque cinquante erreurs de transcription que contient l'édition de 1778
et dont certaines du moins paraissent bien affecter le sens même du texte
(soit, au titre d'information, les leçons ergo pour ego [XII, 37], -prima au
lieu de primo [XIV, 12], testimoma contre testimonii [XIV, 56], duo pour
duos [XV, 27], inter quas et Maria à la place de inter quas Maria [XV, 40],
et erat autem contre erat qwppe [XVI, 4]). Cette dernière pièce est sans
conteste l'élément le plus précieux du recueil : grâce à elle, le critique est
en mesure à présent de rectifier sur nombre de points les indications de
seconde main reproduites par Wordsworth et White (cf. op. cit., t. I,
pp. 248-268) touchant la version hiéronymienne de Me.
J. SCHMITT.

A. Hamman, La Geste du Sang. Textes choisis et traduits par A. Ham-


man. Collection des Textes pour l'Histoire sacrée choisis et présentés par
Daniel-Rops ; 11,8 x 18,5 ; 412 p. ; Paris, A. Fayard, 1953.

Le sang des martyrs a mis le sceau au témoignage des apôtres: leur


sacrifice a toujours été tenu dans l'Eglise pour des plus précieux ; et, de
bonne heure, les communautés chrétiennes se sont efforcées de conserver
leur souvenir. Toutefois ce souvenir tient le plus souvent en un nom, une
date, une mention de lieu. Rares sont les récits authentiques qui permettent
COMPTES RENDUS 287

de connaître d'une façon certaine les circonstances de la mort d'un Poly-


carpe, des martyrs de Lyon, d'un saint Cyprien ; beaucoup plus nombreuses
sont les légendes par lesquelles on a cherché à suppléer au silence des
sources.
Il faut féliciter le R. P. Hamman d'avoir mis à la portée des lecteurs
chrétiens les plus authentiques de ces récits. Il va de soi cependant que
toutes les pages qui nous sont présentées, n'ont pas la même valeur; il
suffit à un lecteur averti, pour s'en rendre compte, de se reporter aux
notes critiques placées à la fin du volume ; mais le grand public auquel
s'adresse la collection, risque de ne pas s'en apercevoir ; on aimerait que
celui-ci fût plus nettement prévenu qu'il reste souvent difficile de faire une
exacte discrimination et que le caractère littéraire ou édifiant de telle
s'il n'infirme pas la véracité du récit, impose une interprétation
plus réservée. Quelques mots d'avertissement seraient donc souhaitables
qui précéderaient chacune des pièces publiées par l'auteur. Cette légère
modification sera facile à introduire, semble-t-il, dans un nouveau tirage
et augmentera encore la valeur de l'ouvrage.
S. Giet.

Joseph Bonsirven, Textes ràbbiniques des deux premiers siècles


pour servir à l'intelligence du Nouveau Testament. Rome, Institut
Biblique Pontifical, 1954, Grand in-8° de XII. - 804 pp. ; 4.500 lires.

Pour bien comprendre l'ouvrage du R. P. Bonsirven l'un des maîtres


des études juives, il convient de le remettre à sa place dans l'histoire et
ce sont là notions parfois un peu oubliées.
Après la prise de Jérusalem par Titus (70 ap. J.-C.), la majorité des
scribes, imitant l'historien Josèphe, s'était réfugiée à Lydda et Jamnia ou
Jabné. Lydda devint même le centre d'une florissante école qu'illustrèrent
à la fin du i" et au début du ne, des Tannaïtes comme R. Eliézer et
R. Aqiba. Le successeur d'Hadrien, Antonin le Pieux (138-160) comprit qu'il
fallait choisir entre le particularisme juif et l'extermination du peuple.
Plutôt que de voir éclater de nouvelles guerres, il choisit le premier parti
et la vie religieuse juive se réorganisa en Galilée, en particulier à Tibé-
riade, Séphoris et JJsha.
La Torah avait besoin d'être complétée, les rabbins, au cours du
Ier siècle av. J.-C. se sont livrés à cette besogne, d'où un premier travail le
Midrasch, recherche, d'où étude, exégèse qui part de l'Ecriture pour
à la Halakah, l'étude des décisions traditionnelles dont on faisait
l'origine à Moïsie et la Haggadah, récit, enseignement historique ou
prétendu historique. La Halakah, au temps de J.-C. ne constitue pas un
tout codifié, elle est au contraire un code en formation. Il tire de
conclusions qui puissent s'appliquer à de nouvelles circonstances.
détruite, la Michnah est le résultat de l'activité (1) de quatre géné-

(1) Michnah de l'hébreu chanah, redoubler, d'où redoublement par


opposition à la loi écrite. L'araméen thannah a le même sens d'où le mot
thannaim (tannaïtes) donné aux docteurs qui ont composé la Michnah
(enseignants, répétants).

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