Definition Et Historique Des Contes
Definition Et Historique Des Contes
Definition Et Historique Des Contes
Avant toute chose, il convient de préciser que le conte, historiquement, n’est pas un
écrit. En effet, le répertoire des contes est issu de la tradition orale. Le conte désigne alors un
récit d’évènements fictifs transmis oralement et, est d’abord une suite de paroles dites et
entendues, une série d’images et de motifs vécus par les auditeurs. C’est seulement une fois
Les termes par lesquels on désigne les contes dans les autres cultures que la nôtre
japonais…) montrent avant tout que le conte est un récit. En effet, d’un point de vue
linguistique, on retrouve dans le conte tous les traits caractéristiques du récit que ce soit le
caractère objectif de l’énoncé, les évènements relatés qui s’inscrivent dans le passé,
l’effacement du sujet ou encore l’emploi de la troisième personne ainsi que celui du passé-
simple et de l’imparfait. Ainsi, le conte est narratif : il installe en un temps et un lieu des
personnages auxquels il arrive toujours quelque chose. Le plus souvent, les contes de fées
1
mettent en scène des héros enfants ou adolescents et leur sort constitue la trame du récit.
Fiction absolument libre de toute entrave, le conte est une histoire assez courte qui se termine
généralement bien.
Une caractéristique du conte, la plus universelle et la plus constante, est leur clôture :
« Ayant ses propres lois, sa propre conception des choses et des êtres, le conte se referme sur
soi. Il saute d’incidents en incidents pour rendre tout un évènement qui ne se ferme sur lui-
même de manière déterminée qu’à la fin seulement »1. Les analyses de leur structure narrative
montrent que ce genre de récit soit se détruit, soit recommence, mais du début à la fin. En
effet, les contes n’offrent aux auditeurs ou aux lecteurs aucune possibilité de prolongements
évènementiels.
Concernant l’espace et le temps du conte de fées, on peut dire qu’il existe un univers du
conte, un arrière-monde spécifique et cohérent, dotés de lois qui lui sont propres. Les
références historiques, comme les données géographiques, sont absentes de ces récits.
L’espace dans lequel nous installent les contes de fées est cependant balisé de repères et les
paysages, comme la forêt, sont typiques. Chaque endroit possède une fonction narrative
particulière, et par conséquent, une signification symbolique. De même, les contes nous
emmènent dans un autre temps. Ils sont toujours d’autrefois. Ils appartiennent à un passé
indéterminé, lointain ou proche mais un passé qui n’appartient pas à l’Histoire. Il est sans date
et sans réalité. Chaque fois, le conteur nous inscrit dans une chronologie nostalgique, écho
d’un temps durable et révolu où sans doute tout était possible. En effet, les contes débutent le
plus souvent par des formules telles qu’ « il y a bien longtemps » ou « en ce temps-là ». La
référence au passé permet assurément au conteur d’inventer ses propres lois : elle est non pas
destinée à nous faire croire à l’histoire contée, mais à nous la faire admettre. C’est ainsi que la
1
Edgard SIENAERT, Les lais de Marie de France. Du conte merveilleux à la nouvelle psychologique, Honoré
Champion, 1978, p.22).
2
formule « il était une fois » revêt un caractère magique en abolissant toutes objections que
c. Les personnages
Contrairement aux auteurs de romans, le conteur ne cherche pas à doter ses personnages
d’une intériorité. Certains, comme la femme de l’ogre dans Le petit Poucet, n’en ont d’ailleurs
aucune. On parle ainsi souvent des personnages de contes comme des « personnages sans
épaisseur » ou schématiques dont la seule nécessité est d’être les moteurs, relativement
passifs, d’une série d’évènements. En effet, leur portrait se réduit le plus souvent à un mot,
une formule ou un superlatif. Les personnages sont très rarement désignés par un nom et sont
évoqués par la fonction ou la place qu’ils occupent dans la société ou leur famille. Parfois, ils
peuvent être désignés également par un surnom qui rappelle un détail de leur personne (Le
Petit Poucet) ou de son costume (Le Petit Chaperon rouge). Concernant les héros, ce sont les
confronté à une situation familiale complexe, souvent proche d’une réalité très quotidienne.
En effet, le stéréotype du conte revient souvent à la mise en scène des aventures d’un jeune
héros ou d’une jeune héroïne qui, mal(e) parti(e) dans l’existence, finit tout de même par
mariage. Ainsi, si on considère les personnages par rapport à leur capacité à évoluer, à travers
leur devenir, ceux-ci prennent immédiatement de la consistance. Ce sont les épreuves que
surmontent les héros qui leur permettent de se révéler. Ainsi, envisagé dans son évolution, le
héros est beaucoup plus complexe que ce à quoi le réduit la simplicité, voire la pauvreté de sa
première apparition.
3
Une des caractéristiques essentielles des personnages des contes de fées est également la
simplicité de leur « caractère » : ils sont soient tout bons, soit tout méchants. Dans cet univers
manichéen, l’excellence des héros des contes est clairement mise en valeur par la répartition
des attributs physiques ou moraux. De plus, cette excellence est largement permise par un
univers merveilleux.
Le conte de fées est régi par un ordre féerique où le merveilleux est la référence absolue.
Il est également appelé conte merveilleux par les folkloristes en raison de l’absence de fées
dans certains de ces récits, la présence des fées ne suffisant ainsi pas à définir le genre. Le
terme « merveille » apparaît en langue romane au XIe siècle. Ce mot est formé sur le latin
est ce qui étonne par son caractère surnaturel et magique. C’est ce qui est « inexplicable de
façon naturelle »2. Chez C. Perrault par exemple, ce sont des êtres ou des objets distincts du
monde humain qui participent de ce merveilleux. Cependant, les contes populaires sont loin
d’être tous des contes merveilleux. Ainsi, le conte de fées est un sous-genre du conte.
Le conte de fées peut se définir comme un récit dans lequel l’intrigue avance, les
C’est comme si l’exigence de rationalité était totalement occultée : le fabuleux n’y est jamais
expliqué ni rationnalisé. Tout le plaisir des contes vient justement du fait qu’il s’y passe des
choses qui ne se passent pas ailleurs ; on les accepte, et on les attend comme si elles étaient
naturelles. Selon Raymonde Robert3, une des données essentielles du conte de fées est qu’il
2
Définition du terme « merveilleux » du Petit Robert, éd. 2011.
3
Raymonde ROBERT, Le conte de fées littéraire en France, de la fin du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe siècle,
Honoré Champion, 2002.
4
prévient le lecteur, d’entrée de jeu, que tout malheur qui adviendra au héros sera désamorcé
par les protections dont il bénéficie. Il n’y a ainsi jamais de danger qui ne soit précédé de
héroïne fragile et malmenée mais nous annonce dès le début que celle-ci est dotée d’une
Lorsque l’on songe à l’univers à des contes, c’est d’abord cette ouverture à tous les possibles
qui vient à l’esprit. Généralement, le fait merveilleux intervient au cœur d’un quotidien
familier, les bûcherons, la forêt, le château, les paysans, valets, la chaumière : une société
féodale. dans des lieux et des circonstances qui n’ont d’extraordinaire pour les auditeurs que
d’être situés dans un autre temps. Ainsi, les contes, même merveilleux, ne se séparent pas
de la culture.
En même temps, jamais de glissement vers le non sens, il y a une logique du merveilleux :
La belle au bois dormant dort cent ans parce que la malédiction doit s’accomplir
Même lorsqu’interviennent des personnages fabuleux ils n’ont rien d’extraordinaire mais
« quand il eut passé l’eau, il trouva l’entrée de l’enfer. L’intérieur était noir et plein de suie, le
diable n’était pas à la maison, mais sa grand-mère était là, assise dans un vaste fauteuil.. »
5
2 L’ORIGINE DES CONTES
Les contes sont un genre très ancien et universel. Ils véhiculent une culture populaire
précise. De même, ils n’ont pas d’auteurs. Leurs origines rejoignent ainsi celles des mythes et
des légendes : leur transmission s’est opérée par la voix des conteurs qui improvisaient à
partir d’une trame narrative. C’est pourquoi on les retrouve, avec des variantes et des
transformations, dans de nombreux pays. Bien avant l’invention de l’écriture, selon François
Flahault4, les contes circulaient déjà. Le conte, que l’on considère comme la forme la plus
ancienne d’expression littéraire, serait en effet probablement apparu dès le début du langage
humain, chez les sociétés mégalithiques. Les folkloristes avancent l’idée que les contes sont
éternels et qu’ils remontent du fond des âges. Mais certains auteurs comme Catherine Velay-
Vallantin5 montrent que les contes ont une histoire, qu’ils se transforment et se recomposent.
Selon elle, on pourrait suivre à la trace les différentes versions, remaniements et emprunts.
La plupart des contes ne sont ni liés à un terroir ni à une nation. On constate qu’ils se
sont largement diffusés, se répandant d’un bout à l’autre de l’Europe et bien au-delà. La
manière de les dire varie d’une région à l’autre, mais l’intrigue et les motifs demeurent
étonnamment stables. En effet, partout et quel que soit le pays, les contes restent semblables.
Les travaux d’Anti Aarne et de Stith Thompson témoignent du cosmopolitisme des contes.
Ces auteurs réalisent un catalogue, achevé en 1928, dans lequel toutes les intrigues de contes
sont classées et résumées, avec l’indication des lieux6. Ainsi, dans les contes du monde entier,
on retrouve à peu près les même personnages stéréotypés, se répartissant en très gentils et en
4
François FLAHAULT, La pensée des contes, Anthropos, Paris, 2001.
5
VELLAY-VALLANTIN (C.), L’Histoire des contes, Fayard, 1992.
6
Antti AARNE, The Types of the Folktale: A Classification and Bibliography, The Finnish Academy of Science and
Letters, Helsinki, 1961.
6
très méchants. C’est pourquoi, pendant longtemps, on a cherché une origine unique à ces
histoires. Il semble aujourd’hui que la quête de cette origine ait été abandonnée au profit de
l’idée selon laquelle, le conte serait un produit spontané de l'imagination populaire, comme
les proverbes, les devinettes et les chansons. Le sentiment d’éternité proviendrait alors de la
Ex : les fées
Ont un lien de parenté évident avec les Parques romaines, transposition des moires grecques
Elles peuvent être maléfiques : la méchante fée dans La belle au bois dormant..
Expression de la Terre mère : Morgane, Mélusine : le monde des eaux, le monde souterrains
1. Origines du mot
Le terme « ogre » est apparu en français au tournant des XIIème et XIIIème siècles. Il est
mentionné pour la première fois en littérature sous la plume de Chrétien de Troyes dans ces
7
Chrétien de Troyes, Perceval ou le Conte du Graal, J. Dufournet éd., G.F.-Flammarion, Paris, 1997.
7
Ert destruite par cele lance
considéré comme étant une déformation du terme « Hongrois », faisant référence aux
Par conséquent, à la fin du XIIème siècle, l’ogre devient un nom propre désignant un païen
féroce. Au fil du temps, cette première origine tomba dans l’oubli car elle fut considérée
comme reposant uniquement sur une déformation populaire qui ne suffirait pas à expliquer les
Ainsi, les origines du mot « ogre » vont se trouver du côté du latin « Orcus », nom d’une
divinité infernale qui fut un moment confondue avec Pluton, le Dieu des Enfers. Par ce terme,
les Romains s’inspirent du démon des Enfers des Etrusques, représenté sur la « Tomba
dell’Orco » (« la tombe de l’Ogre »). L’Orcus latin est parfois perçu comme un fauve
gouffre de l’Enfer. Le mot donnera l’italien « orco » qui signifie « ogre », ou encore l’anglo-
saxon « orc » désignant un « démon infernal ». En 1516, le poète italien Ludovico Ariosto,
dans Orlando furioso8, présente l’ « orco » comme un monstre bestial et aveugle qui s’inspire
directement du cyclope Polyphème de L’Odyssée d’Homère. De ces racines latines est issu le
nom français « orque » qui désigne un terrible géant qui hante les rochers. Les Gaulois
8
Ludovico Ariosto, Orlando furioso, disponible sur le site < www.books.google.fr>, 1516.
8
utiliseront également un dérivé du nom latin pour désigner le dieu dévoreur des défunts,
Orgos.
Au XIXème siècle, le terme « ogre » a pris des sens argotiques afin de désigner
notamment les usuriers, critiqués pour leur avidité ou encore les agents de remplacement, par
allusion à leur trafic de chair humaine. Ainsi, les tenancières de maisons closes étaient parfois
appelées ogresses.
Terre »). Ce sont des personnages caractérisés par une stature et une
nomment notamment « le dieu aux pensées fourbes »9 ou « à l'esprit retors »10. Lorsqu’il
prend le pouvoir après avoir détrôné son père, ses parents, Ouranos et Gaia, lui prédisent qu’il
sera à son tour détrôné par son propre fils. Tenant compte de la prophétie de ses parents, il
décide de dévorer chacun de ses enfants au fur et à mesure qu'ils naissent : Hestia, Déméter et
Héra, puis Hadès et Poséidon sont ainsi avalés par leur pèrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cronos -
cite_note-11. Lorsqu’arrive le sixième, Rhéa, sur le conseil de sa mère Gaïa, choisit de cacher
l'enfant en Crète et de le remplacer par une pierre que Cronos engloutit sans se rendre compte
9
Hésiode, Théogonie-La Naissance Des Dieux, Rivages, Paris, 1993.
10
Homère, Iliade, traduction de Eugène Lasserre, GF Flammarion, Paris, 2000.
9
de la tromperie. L'enfant ainsi épargné est Zeus qui grandira loin de ses parents. Une fois
parvenu à l'âge adulte, ce dernier décide de libérer ses frères et sœurs. Avec Gaïa, il s'arrange
pour les faire recracher à son père. Celui-ci vomit alors tout ce qu'il avait ingurgité jusque là,
y compris la pierre qui l'a abusé. Par ses caractéristiques, Cronos préfigure l’ogre primaire
qui sera utilisé dans certaines peintures noires. Il existe également un équivalent scandinave :
le troll. Ce dernier est présenté comme un géant horrible, hirsute et redoutable, considéré
comme le maître des bois. Il est décrit comme étant doté de plusieurs têtes et d’un appétit
pour le moins féroce. A la différence de l’ogre des contes traditionnels, il possède des
pouvoirs magiques. Tout comme lui, il cherche à dévorer le jeune héros mais échoue
régulièrement dans son entreprise. Ses vaines tentatives le conduisent généralement à sa mort
deviendra par la suite la caractéristique principale du stéréotype apparu dans les contes
traditionnels qui feront de lui un mangeur d’enfants. De plus, les anthropophages sont, d’un
point de vue historique, souvent des personnages de grande taille, inspirant la crainte, tout
Jusqu’à une époque récente, la littérature de nos provinces est restée orale et populaire.
de traditions, en l’enjolivant au gré de leur fantaisie, en le faisant vivre dans leur temps, leurs
propre univers et leur façon de penser. Les sociétés traditionnelles ont en effet toujours
produit un flot ininterrompu de contes et légendes. L’une des circonstances de la vie sociale
11
Charles Perrault, illustrations de Gustave Doré, Le Petit Poucet, Le Livre de Poche, Paris, 2006.
10
les plus favorables à la circulation des contes était la veillée. Raconté le soir, autour d’un feu,
par les vieux, les conteurs, les troubadours… le conte est « la parole de la nuit ». La veillée,
populaire et familiale, rassemblait aussi bien les adultes que les enfants et le conte tenait lieu
de spectacle et de discours moral. C’est de cette manière que ce répertoire a traversé des
Afin de témoigner de cette tradition orale des contes de fées, C. Perrault fait ouvrir son
édition originale de 1697 sur le frontispice d’Antoine Clouzier (cf. annexe) : il représente à
cet égard une femme qui file le coton au coin du feu tout en racontant des histoires ; deux
fileuse la désigne du nom de « ma mère l’Oye ». Celle-ci est un personnage fictif populaire
incarnant une campagnarde de qui viendraient ces contes. La conteuse est ainsi représentée
sous les traits d’une vieille femme. En effet, depuis Platon, ces récits sont supposés relever
encore « contes de ma mère l’Oye » donnant l’image de récits à l’usage des enfants véhiculés
par les mères, les grands-mères ou les nourrices. Cependant, à partir du moment où les contes
de tradition orale furent recueillis, on put noter la prédominance marquée des conteurs sur les
conteuses. En effet, souvent, les contes étaient dits par des hommes. Ils n‘étaient
spécifiquement associées aux femmes et à un auditoire enfantin que dans l’esprit des citadins.
La fonction des contes dans la tradition orale européenne est de faire passer le temps,
autant que possible, avec plaisir. Mais rien n’empêche que ces histoires soient reprises et
utilisées dans un cadre éducatif ou une visée morale. On sait que pour Charles Perrault et son
temps, l’agréable se doit d’être encadré par l’utile : « la morale, chose principale dans toute
sorte de fables et pour laquelle elles doivent être faites », affirme la préface de la quatrième
édition de ses Contes en vers, contes de traditions orale qu’il a retranscrits et adaptés.
11
3 HISTORIQUE DU CONTE
1 Le moyen âge
passage de l’oral à la langue romane donc mouvement de transcription par écrit d’un
- les lais de Marie de France à l’origine pièces en vers destinés à être chantés.
chèvrefeuille)
- des formes proches du conte, de la fable : le roman de Renart véritable roman avec
Grande période des salons littéraires. Premier salon crée par la marquise de Rambouillet
en 1606.
Des lieux de rencontre autour d’une grande dame spirituelle, s’y côtoient poètes, hommes de
lettres, d’église, hommes politiques. On y cultive avant tout l’art de raconter mais on
recherche aussi une littérature qui diverge de la littérature officielle : GRANDE MODE DU
CONTE
On va s’intéresser aux contes des pauvres, mais en les débarrassant de tout ce qu’ils
peuvent avoir de choquant et de rustique pour des oreilles raffinées. Travail d’édulcoration du
conte : les éléments les plus païens sont évacués fée vielle dame en robe blanche plus les fées
12
peuple, disparaissent les personnages et héros populaires. Nécessité de ne pas froisser
l’église : disparition des personnages fantastiques : diable, mort, loup garou, fantômes, Mort.
( on retrouve quelques uns de ces éléments chez Perrault : la famine, le fils laboureur du chat
botté)
Naissance du conte littéraire : un genre littéraire même non reconnu, qui relève de la
Deux auteurs célèbres : Madame d’Aulnoy (recueils de contes de fées) et Charles Perrault
Fils d’avocat, appartient à la riche bourgeoisie parisienne. Protégé par Fouquet, partisan
convaincu de Louis XIV, mène une carrière de poète officiel, célèbre la gloire du roi en des
odes lyriques. Tournant vers 54 ans, perd sa femme, veuf avec quatre enfants. En disgrâce,
querelle des anciens et des modernes où il prend parti pour les modernes
Il publie d’abord un recueil de contes en vers : Grisélédis, Peau d’âne, Les souhaits ridicules.
- la disparition des détails trop grivois : le petit chaperon rouge se déshabille, est prise
d’une envie d’uriner, la teigne et la gale dont souffre le maître du chat dans le chat
botté
- les morales
13
Entre ces deux contes : définition de la bonne épouse :
Pour les garçons : utiliser au mieux son intelligence et son savoir faire pour remplacer la
fortune.
XVIII
Cf Voltaire
« Le XVIIIe siècle a trouvé dans cette façon ironique et spirituelle d’aborder le récit
- La littérature édifiante
Dans un autre sens le conte de fée sert de cadre à une littérature édifiante à
12
Ibid,p. 43.
14
Pionnière de la littérature de jeunesse elle insère dans ses contes de fées des
La belle et la bête
Elle débute dans le monde des Lettres par un roman intitulé Histoire d’Hyppolite
comte de Douglas (1690). Mais on se souviendra d’elle comme l’auteur qui, avec
Perrault également, donna aux Contes de Fées le coup d’envoi retentissant qu’on lui
connaît à ce jour. C’est ainsi qu’en l’espace de trois années (1696-1699) elle publie
huit volumes de Contes dont Contes de Fées, Nouveaux contes de fées ou encore Les
fées à la mode. A travers ces différents volumes on trouve des textes qui nous sont
connus tels que L’oiseau bleu ou encore La Belle aux cheveux d’or.
XIX
Autre grand recueil de contes : contes pour les enfants et la maison 1812 : Jacob et Wilhem
Grimm
Deuxième fonds de contes connus à l’heure actuelle : Le vaillant petit tailleur, Hansel et
- garder les dernières traces d’un âge d’or archaïque, porche de l’état de nature
15
- faire revivre l’esprit du peuple touche souvent une symbolique archaïque : le rouge
- on retrouve les personnages de pauvre valet, d’humbles gens qui avaient disparu des
contes du XVII : Celui qui voulait connaître la peur, Le fidèle serviteur, Jean le
teigneux
- reviennent des personnages censurés : les jolies fées proprettes sont remplacées par
les vieilles dames de la forêt tantôt bonnes tantôt méchantes, retour des divinités
païennes, ondines, nixes, nains les animaux et végétaux dotés de pouvoirs magiques.
- la petite sirène
immense succès de l’auteur qui a trente ans alors, succès qui ne se démentira jamais.
Dans sa vie, il aura écrit plus de 150 contes, outre des romans et des poèmes.
16
Particularité d’Andersen : un créateur. Il ne crée pas à partir de rien, mais il ne se contente pas
de transcrire par écrit comme les frères Grimm ou de broder sur une trame appartenant à un
Cependant, l’oral y tient une grande place. Andersen contait beaucoup aux enfants de son
entourage et les marques de l’oral sont très visibles dans les contes :
les onomatopées : « pip pip » « coin coin » dans le vilain petit canard
Ex : les habits neufs de l’empereur : deux escrocs font croire au roi et à sa cour qu’ils tissent
des vêtements que seuls les gens de goût peuvent voir. Le roi parade tout nu.
Une histoire au milieu des jouets : un soldat de plomb amoureux d’une ballerine en papier
Vision du monde spécifique : pas la fin heureuse ou cruelle des contes traditionnels pas
désespérée non plus, une sorte d’humanisme, de foi en l’amour malgré tout.
En même temps on retrouve chez lui un folklore et une mythologie propres au Danemark et
aux pays du nord : les trolls, les corbeaux, les sorcières, les vampires (la reine des neiges).
XX
En 1939, déjà connu pour de nombreux romans et nouvelles, Marcel Aymé publie un recueil
17
Là encore succès immédiat, louanges de la critiques.
Comme dans les fables, les animaux parlent et sont souvent plus intelligents que les hommes
Deux héroïnes deux petite filles Delphine et Marinette :qui rappellent beaucoup les petites
filles des contes. L’école et les jeux occupent une grande place, elles gardent les vaches et
travaillent à la ferme
Mélange entre des éléments surnaturels et un quotidien, celui du monde rural des années 1930
Dans l’éléphant les fillettes jouent à l’arche de Noé mais il n’y a pas d’éléphant alors une
Dans Les boîtes de peinture, les animaux de la ferme se transforment selon le dessin qu’en
Dans la buse et le cochon, le cochon prend les ailes de la buse et s’envole au moment où les
Originalité dans l’imagination mais aussi dans la vision du monde. Beaucoup de tendresse
Les animaux sont extrêmement solidaires entre eux et avec Delphine et Marinette, mais
chacun possède son caractère : le coq et le paon sont insupportables de vanité. Les parents
Comme chez Marcel Aymé, des créations littéraires qui s’amusent à reprendre des éléments
des contes traditionnels pour faire une sorte de synthèse entre le quotidien et le surnaturel
L’action se passe dans deux rues de Paris : la rue Broca, la rue Mouffetard. On retrouve papa
Saïd qui tient une épicerie avec ses deux enfants et tout l’univers quotidien du Paris des
18
années soixante. Mais on y trouve une sorcière, des ogres, le père Lustucru et la mère
Michelle.
Conclusion
- Dans la littérature de jeunesse, les contes sont souvent présents sous forme de
- Pourtant très grand succès des contes populaires des séries comme Contes et
légendes de….Nathan, ou Mille ans de contes Milan, des anthologies régionales, des
du public et des enfants qu’il s’agit là d’une culture nationale, d’un patrimoine,
produit du terroir.
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