Technique de Simulation Des Procedes Chimiques Avec Le Modele Oriente Module en Courant Entrant Et Sortant
Technique de Simulation Des Procedes Chimiques Avec Le Modele Oriente Module en Courant Entrant Et Sortant
Technique de Simulation Des Procedes Chimiques Avec Le Modele Oriente Module en Courant Entrant Et Sortant
Université d’Antananarivo, Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, Laboratoire Exergie & Géoingénierie, BP 1500
Antananarivo 101, Madagascar - [email protected], [email protected]
Résumé
Il s'agit d'un sujet d'intérêt actuel des techniciens et ingénieurs en procédés chimiques et en énergie, des
concepteurs et développeurs de procédés, des évaluateurs économiques de procédés et des chercheurs
impliqués dans le génie chimique. Les simulateurs de procédés sont les outils de base des techniciens et
des ingénieurs de procédés, car ils permettent d’établir aisément et avec rigueur les bilans matière et
énergie sur les procédés. Cet article vise à en définir les objectifs de simulation, les éléments constitutifs,
les concepts fondateurs, et vise aussi à fournir aux étudiants les connaissances nécessaires au bon usage
des simulateurs. L’application qui a été détaillée est une petite partie de ce que peut faire le simulateur
et les applications de dimensionnement, d'optimisation et de simulation en mode statique et mode
dynamique seront plus détaillées . Dans cette application nous avons suivi toutes les étapes comme ceux
d’un procédé réel, dont la première étape est la conversion du méthane en H2, la deuxième est
l’injection de l’air pour la combustion du méthane et l’ajout de l’azote dans le gaz de synthèse et comme
dernière étape l’élimination du monoxyde de carbone en le transformant en dioxyde de carbone. Le rôle
de cette application est de maintenir le rapport molaire dans le gaz produit car le procédé de production
de l’ammoniac à partir du gaz de synthèse se réalise en respectant les coefficients stœchiométriques et
en faisant réagir le diazote de l’air et le dihydrogène.
1. INTRODUCTION
La modélisation est une démarche qui permet, à partir de faits expérimentaux, de construire un outil
mathématique reliant les sorties d'un système à ses entrées. On entend par système une structure
physique prise de manière isolée: un cristallisoir, un réacteur chimique, un atelier, etc. Ses entrées sont
les paramètres qui agissent sur son comportement. Elles peuvent être contrôlées ou non. Ses sorties
sont les paramètres résultant des valeurs données aux entrées [1].
Simuler, cela signifie reproduire symboliquement un système réel complexe, en évaluant à tout moment
les interdépendances entre les éléments de ce système. La simulation des procédés est un outil qui
permet à l'ingénieur de résoudre une grande variété de problèmes qui se présente à chaque étape du
développement, de la conception, du fonctionnement ou de l'amélioration du procédé. Un procédé peut
être considéré comme un agencement d'opérations unitaires (mélangeurs colonnes de distillation et
d'extraction, réacteurs, pompes ...) mettant en œuvre des transformations physico-chimiques. Chaque
opération unitaire est décrite par un modèle mathématique, c'est à dire un ensemble d'équations
permettant d'effectuer des bilans matières et d'énergie. La démarche pour résoudre ce genre de
problèmes correspond à une approche séquentielle-modulaire, c'est à dire qu'à chaque opération
Les variables d'entrée du système sont le débit de charge, la concentration, la température du système,
le volume; les variables de sortie (Tableau 01) sont des taux de conversion ou bien les concentrations de
chaque constituant et la température de sortie [2].
loi de continuité
Le logiciel choisi pour une application en module simulateurs de procédés est le logiciel Hysys. Cette
version de logiciel ne demande pas d'être installée, il suffit juste de le copier sur l'ordinateur pour
l'utiliser. Le Simulateur Hysys est un ensemble de modèles mathématiques des opérations unitaires
(ballon, colonne de distillation, compresseur, vanne, etc.). Ces opérations sont connectées dans un
schéma de procédé PFD par le courant d’information généré dans ces opérations. Donc le Hysys est un
programme informatique pour la simulation des procédés de l’industrie de gaz, des procédés de
raffinage et de la pétrochimie. A l’état stationnaire et en situation dynamique, il peut être utilisé:
Engineering.
Établissement des bilans matière et d’énergie d’un procédé industriel.
Dimensionnement des équipements.
Réajustement des paramètres de fonctionnement dans le cas de changement de composition de
l’alimentation.
Détermination des performances des équipements.
Le logiciel HYSYS comme tous les logiciels de simulation a des caractéristiques qui le distinguent des
autres, tel que :
Comme toutes les versions des simulateurs orientés module (OM), pour pouvoir accéder à la palette de
dessin intégré dans le logiciel utilisé, la liste des constituants ainsi que le modèle dynamique doivent être
spécifiés. Donc les étapes consécutives dans ce logiciel sont les suivants :
Créer une nouvelle feuille de simulation : Pour commencer une nouvelle feuille de simulation
appuyer sur la nouvelle icône (figure 02) :
Accéder à l’environnement de simulation (Figure 05): Une fois que la liste des constituants et le
modèle sont introduits, appuyer sur le bouton « Enter Simulation Environnement » pour accéder
à la fenêtre PFD (les Procédé, les courants, les diagrammes). L’affichage obtenu contient une
palette de dessin qui englobe tous les équipements opérationnels qui peuvent être utilisés par ce
logiciel, le courant de matière (la flèche en bleu), le courant énergie (la flèche en rouge); elle
contient aussi les équipements logistique tel que le recycleur R, l’ajusteur A, etc.
Construction du PFD (Procédé, courants, diagrammes) : Ceci est réalisé en sélectionnant les
opérations sur la palette d’objets latérale, chaque équipement industriel à un nombre de degré
de liberté et ne peut converger que si le nombre des paramètres indépendant introduit à cette
équipement est égale au nombre de degré de liberté.
L’utilisation de simulateurs de procédés ne peut se faire sans la connaissance d’un certain nombre de
propriétés de corps purs qui serviront, entre autre, à la détermination des propriétés
thermodynamiques, de transfert et d’équilibre entre phases des mélanges considérés. Certaines de ces
propriétés sont indépendantes de la température et d’autres par contre le sont [3].
(1)
Le point critique et le triple point d’un constituant pur : La figure 06 représente le comportement
thermodynamique d’un constituant pur, qui peut exister à l’état solide, liquide ou vapeur dans
un diagramme Pression – Température. On peut avoir trois types d’équilibres entre phases :
solide–liquide, vapeur-liquide et solide–vapeur.
Il existe un point là où les trois phases coexistent, désigné par le point triple (Figure 06).
On peut observer que les deux phases liquide et vapeur (Figure 06) coexistent jusqu'à un point où il est
difficile de faire une distinction entre la vapeur et le liquide, c’est le point critique. Le point critique est
une propriété physique fondamentale caractérisée par les paramètres critiques Pc, Tc et Vc. Au-dessus du
point critique, l'état du fluide est supercritique [4].
(2)
Tension de vapeur:
La pression de vapeur ou la tension de vapeur est la pression qu'exercent, à une température donnée,
les vapeurs d'un liquide d'un récipient clos qui le contient. La pression de vapeur indique la rapidité avec
laquelle les vapeurs diffusent dans l'atmosphère. Les tensions de vapeur des hydrocarbures les plus
courants et d'un grand nombre de composés ont été déterminées, et les résultats sont rassemblés dans
des bases de données [5]. Un très grand nombre de relations ont été proposées pour représenter
l'évolution de la tension de vapeur avec la température parmi eux:
(3)
Le volume molaire de la phase liquide est négligeable devant celui de la phase vapeur et celle-ci se
comporte comme un gaz parfait.
Equation d’Antoine
(4)
Equation de Frost-Kalkwarf :
(5)
Les paramètres de cette relation sont liés en principe à ceux de l’équation d’état de Vander Waals et à la
chaleur de vaporisation. Les valeurs sont données dans l'ouvrage de Reid (1987).
Dans un simulateur orientés modules les ensembles d’équations groupées et qui traduisent le modèle
d’une unité K sont résolus au sein de sous-programmes (ou procédures) appelés «modules». Les entrées
(données) et sorties (valeurs calculées) du module correspondent globalement aux entrées et sorties
physiques de l’unité. Ainsi, le module qui renferme le modèle de l’unité et la procédure de résolution
associée, est écrit pour fournir l’ensemble des variables définissant les courants matière sortant de
l’unité, les variables internes et les variables de sortie, à partir de la connaissance de l’ensemble des
variables définissant les courants matière entrant dans l’unité.
Le modèle mathématique de l’étage équilibré (figure 07) utilisé pour la simulation rigoureuse de la
colonne de distillation nécessite la résolution, sur tous les étages de la colonne, les équations de bilan
matière (M), bilan enthalpique (H), les équations d’équilibre et de sommation (S). La résolution de cet
ensemble d'équations constitue la base des méthodes rigoureuses qui ont été développées pour le calcul
des colonnes de distillation. Ces équations sont connues sous l’acronyme MESH.
(7)
Pour alléger les expressions, on ignore l’indice i dans l’écriture des équations:
(9)
(10)
(11)
La simulation du procédé de production du gaz de synthèse est effectuée en utilisant le logiciel «HYSYS ».
Les gaz de synthèse s’appliquent à des mélanges gazeux susceptibles de se combiner pour réaliser la
synthèse de composés organiques ou celle de l'ammoniac, constitués des quatre éléments les plus
répandus dans la nature (le carbone, l'oxygène, l'hydrogène et l'azote); l’hydrogène est le composant
essentiel du gaz de synthèse et l’azote est indispensable à la synthèse de l’ammoniac, mais serait inerte
dans le cas des synthèses de produits organiques. Le gaz de synthèse contient principalement de la
vapeur d'eau, de l'hydrogène, du méthane, du monoxyde de carbone et un peu de dioxyde de carbone.
A chaque début de simulation il est nécessaire d’ajouter la liste des composés chimiques participants à la
simulation (Figure 08).
Pour l’étude des propriétés des gaz réels ou des mélanges les plus complexes, il existe des équations
d’état qui relient les paramètres d’équilibre du système particulièrement dans le domaine des
hydrocarbures. La loi qui soutient le modèle des gaz idéaux est définie par l’équation:
(12)
Cette dernière n’est pas valable pour les gaz réels; pour cela on utilise le plus souvent un diagramme
thermodynamique, un tableau de propriétés thermodynamiques, ou un jeu d’équations d’état couvrant
les diverses zones de pression et température nécessaires. De nombreuses équations d’état ont été
proposées et continuent d’être mises au point. Parmi ces équations on cite : l’équation de Peng
Robinson, l’équation de Redlich Kwong, et celle de Lee Kesler Plocker. L’équation d’état généralement
utilisée dans le cas des hydrocarbures est celle de Peng Robinson qui s’écrira comme suit :
(13)
Avec
Où
T : température
Les équations de Peng-Robinson (PR) et de Soave-Redlich-Kwong (SRK) sont largement utilisées dans
l’industrie des hydrocarbures et particulièrement pour le raffinage et le traitement de gaz. Leurs
avantages résident dans le fait qu’elles nécessitent peu de données expérimentales, un temps de
simulation relativement court et surtout qu’elles conduisent à une bonne estimation des équilibres
liquide-vapeur pour les hydrocarbures qui sont particulièrement importants pour la conception des
procédés. La Figure 09 montre le choix du « Fluid Package » :
Dans cette simulation on a besoin de trois réactions de conversion et une réaction d’équilibre :
(14)
(15)
Le simulateur a une base de données déjà établi pour les réactions d’équilibre, donc on a choisi celle qui
convient à notre procédé.
Pour ajouter les réactions en utilisant leurs coefficients stœchiométriques, il suffit d’aller sur le tab «
Réactions» et les ajouter comme suit :
La Figure 13 montre la variation des débits molaires et compositions molaires des composés
(Méthane, Hydrogène, Azote, Monoxyde de Carbone et Dioxyde de carbone) le long du procédé
Figure 13 : Variation des débits molaires des composés dans les courants de sortie de chaque réacteur
Le long du procédé, on remarque que les fractions ainsi que les débits molaires d’oxygène sont nuls dans
les courants de sortie de chaque réacteur. Dans les « Reformer » et « Combustor » la grande quantité du
Dans le premier réacteur « Reformer », la plupart de la quantité du méthane est consommée par la
réaction de vaporeformage où la somme du taux de conversion est 70% divisé comme suit (40% pour
Rxn-1 et 30% pour Rxn-2) et la quantité du méthane restante 30% est consommé dans le réacteur «
Combustor» par vaporeformage dans les réactions Rxn-1 et Rxn-2 et par combustion par l’oxygène
présent dans l’air Rxn-3.
La Figure 14 montre les températures dans les courants de sortie de chaque opération unitaire
La réaction WGS (Water Gas Shift) contribue environ de 15 % à la production totale d’hydrogène car les
réacteurs d’équilibre « Shift Reactors » ont le rôle de diminuer la quantité du CO dans le gaz produit et le
transformer en CO2 à l’aide de la réaction Rxn-4 ainsi que de refroidir le gaz de synthèse produit de 1700
°F à 750 °F.
À la fin du procédé, on constate que le gaz de synthèse produit à un débit molaire d’hydrogène de 655.2
lbmol/hr et un débit d’azote de 218 lbmol/hr. Donc le rapport H2/N2 qui est égal à 3.0055 est respecté.
5. CONCLUSION
La simulation est un outil utilisé dans différents domaines de l'ingénierie et de la recherche en général,
permettant d'analyser le comportement d'un système avant de complémenter et d'optimiser son
fonctionnement, en testant différentes solutions et différentes conditions opératoires. Elle s'appuie sur
l'élaboration d'un modèle du système et permet de réaliser des scénarios et d'en déduire le
comportement du système physique analysé. Un modèle n'est pas une représentation exacte de la
réalité physique, mais il est seulement apte à restituer les caractéristiques les plus importantes du
système analysé.
Il existe plusieurs types de modèles d’un système physique : allant du modèle de représentation qui ne
s’appuie que sur des relations mathématiques traduisant les grandes caractéristiques de son
fonctionnement, jusqu’au modèle de connaissance complexe issu de l’écriture des lois physiques
Des modules de calcul des différentes opérations unitaires contenant les équations relatives à
leur fonctionnement : réacteur chimique, colonne de distillation, colonne de séparation,
échangeurs de chaleur, pertes de charges, etc.
Une base de données des corps purs et un ensemble de méthodes pour estimer les propriétés
des mélanges appelés aussi modèles thermodynamiques.
Un schéma de procédé permettant de décrire les liaisons entre les différentes opérations
unitaires constituant l’unité PFD (Process Flow Diagram).
Un ensemble de méthodes numériques de résolution des équations des modèles
mathématiques
BIBLIOGRAPHIE
[1] DJEBBARI Abdel basset, Simulation d’une unité de production de méthanol à l’aide de l’Aspen plus-
Hysys, Biskra-Algérie, 2014.
[2] BENDAAS Okba, OUKACHA Cylia, Optimisation des paramètres de fonctionnement du déethaniseur
(C-701) et du débutaniseur (C-702) de la section de fractionnement du gaz à l’UTG de Guellala,
Boumerdes- Algérie, 2017.
[3] Frédéric PASCAL, " Modélisation de bioprocédés dans le cadre d'un simulateur de procédés chimiques
« Application à la simulation statique et dynamique d'un atelier industriel de fermentation alcoolique »",
Thèse de doctorat, Institut National Polytechnique de Lorraine, 1992.
[4] Westerberg A. W., Hutchinson H. P., Motard R. L., and Winter P., (1979), "Process Flowsheeting",
Cambridge Universities Press, ISBN 0-521-22043-2.
[5] Muhammad Virk, Umair Najeeb Mughal, Shape Optimization of Atmospheric Icing Sensor Using
Cognitive Computer Aided Approach, 5th IEEE conference of cognitive infocommunication
(CogInfoComm 2014), Vietri sul Mare, Italy, DOI: 10.1109/CogInfoCom. 2014.7020461