Appel A Communications Pour Le Symposium Des Jeunes Chercheurs Africains

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Appel à communications pour le

Symposium des Jeunes Chercheurs


Africains
Saint-Louis (Sénégal)
Du 3 au 7 juin 2024

Thème :
(Re)penser/(Re)panser l’image de l’Afrique pour le
développement du continent

1
Argumentaire

L’Afrique a la population la plus jeune au monde. Elle est estimée à plus


de 400 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans. Selon les projections des Nations
unies, le nombre d’Africains devrait atteindre 2,7 milliards en 2050 et 4,5 milliards
en 2100. Mieux, « un humain sur deux devant arriver sur Terre d’ici à 2050 verra
le jour sur ce continent ». La réalité ne permet pas, cependant, de parler de
dividende démographique. Même constat en ce qui concerne les ressources
naturelles. Une part importante des minerais utilisés dans la production
industrielle provient du sous-sol africain. Autant d'atouts qui, dans les discours
officiels, font de l'Afrique le continent de l'avenir. Mais pourquoi seulement de
l'avenir et pas du présent ?

Cette question est dictée par le constat effarant de son retard


socioéconomique par rapport aux autres continents. Comment expliquer une
telle situation après plus de six décennies d’indépendance ? Les réponses sont
kyrielles : du passé esclavagiste au présent néocolonialiste en passant par le
siècle de colonisation. Si les finalités de cette longue période de domination
sont surtout d’ordre économique, elle a été cimentée par des préjugés traitant
l’Afrique de continent aux religions et coutumes « incapables d’élever leurs
adeptes à un niveau supérieur de civilisation et de moralité » (Dakar, ANS, O-
516 (31)). Cette idéologie, qui a servi à légitimer la soi-disant mission civilisatrice
du colonialisme occidental, a été développée et diffusée par des auteurs peu
enthousiastes. Ainsi, les discours racistes, qui ont alimenté un débat subjectif,
validé La pensée blanche (L. Thuram, 2020) et sous-tendu les politiques
discriminatoires contre la diaspora, offrent un tableau sur lequel est peinte une
image falsifiée d’une Afrique « mal partie » (R. Dumont, 1962), refusant le
développement (A. Kabou, 1991). Dès lors, l’impression que l’Afrique soit un
continent « maudit » contraste largement avec les réalités subies et vécues. Les
deux contributions, sur la base du paradoxe sus-indiqué, peuvent fortement
s’expliquer par l’Afro-scepticisme/Afro-pessimisme qui a gagné les moins

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avertis et les masses populaires. La nécessité d’infléchir cette dynamique
d’ensemble se pose avec acuité et ne passe pas seulement par une
redéfinition des priorités, des politiques publiques et programmes de
développement. Il convient alors d’adopter aussi une posture basée sur l’afro-
optimisme qui pourra faire de l’Afrique « a hopeful continent ». S’il est vrai que
l’Afrique a fortement besoin de repenser ses propres modèles de
développement et de corriger systématiquement les falsifications
tendancieuses et racistes de son histoire, il n’en demeure pas moins exact que
la nécessité de réinventer son développement devient catégorique. Il importe
de tirer les leçons de l’histoire en s’appropriant les nouveaux défis et enjeux qui
interpellent le continent africain.

Ce symposium, conçu et organisé par des jeunes chercheurs africains,


s’inscrit dans une perspective révisionniste sur l’Afrique. Il ambitionne
d’alimenter les débats des cercles intellectuels africanistes autour de la révision
de l’image du continent africain dans le contexte d'un ordre mondial marqué
par la course au développement, où les grandes puissances s'attellent à une
promotion asymétrique de leur culture qu'elles posent comme un appât
implicite au reste du monde.
Cette thématique sera analysée à travers les sous-thèmes non exhaustifs
suivants :
• Femme et développement de l’Afrique ;
• Démographie (Jeunesse) et développement de l’Afrique ;
• Culture et développement de l’Afrique ;
• Religion, spiritualité et développement de l’Afrique ;
• L’Afrique à travers le regard des Africains ;
• Éducation et formation dans l’Afrique de demain ;
• Start-up, entrepreneuriat et TIC ;
• Langues et intégration africaine ;
• Diaspora et développement ;
• L’Afrique et le monde : quels nouveaux rapports ?
• Sports et sportifs africains : vitrines de l’Afrique…

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Ces axes soulèvent quatre interrogations majeures. Nous invitons les chercheurs
et enseignants-chercheurs de toutes les disciplines à y apporter des réponses :

Axe 1 : (Re)penser l'Afrique. Comment penser aujourd’hui l’image de l’Afrique


?

Étant entendu que l’image, en tant qu’instrument de propagande, est aussi un


facteur de progrès, développer l’Afrique, c’est d’abord (re)penser/(re)panser
son image, la décoloniser. C’est chercher à démolir les préjugés, changer
l’imaginaire, bâtir l’estime de soi et la confiance (L. Thuram, 2009). L’image a,
en effet, un pouvoir de persuasion (H.Joffe, 2007). Elle agit dans les
appréhensions et les conceptions individuelles. Outre le rôle de vitrine qu’elle
joue, l’image contribue à (re)positionner un espace, une région et un continent
par l’orientation qu’on lui donne et les objectifs que l’on s’assigne. Si l’on
s’intéresse au pouvoir de l’image, on pourrait comprendre comment un pays
comme les États-Unis, à travers Hollywood, en a fait un outil de conquête et de
promotion de l’idéologie de l’American way of life. Ainsi, cet axe propose de
réfléchir sur quelle image stratégique de l’Afrique à promouvoir dans un siècle
des compétitions plurielles ?

Axe 2 : L’Afrique et sa culture. Comment est-ce que la culture africaine peut-


elle refléter la puissance du continent ?

Il est indiscutable que la culture peut contribuer au rayonnement du continent


et de sa diaspora. Nombreux sont d’ailleurs les exemples qui illustrent les
moments où l’Afrique a été au sommet du monde : du football à la musique
en passant par multiples autres formes d’art et de productions culturelles.
Comment ces aspects peuvent-ils être le moteur de développement du
continent ? Comment les Africains écrivent-ils leur continent ? Comment se
définissent-il ? Quelle image véhiculent-ils de leur culture ?

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Axe 3 : Entre modernisme, féminisme, traditionalisme. Quel rôle de la femme
dans le développement de l’Afrique ?

Même si on lui reconnaît une grande importance dans la société en tant que
mère, fille et épouse, on constate qu'avec l’invasion de l'Afrique par des
médias étrangers, l’image objective et positive de la femme africaine est
souvent remise en cause sur le continent et ailleurs. Les travaux des auteurs
comme Nwando Achebe ou Oyéwumi montrent que la femme africaine a
besoin de se réconcilier avec son histoire pour continuer sa contribution au
rayonnement de la communauté continentale africaine à tous les niveaux.

Axe 4 : Jeunes et développement. Comment faire l’Afrique par/avec sa


jeunesse ?

Développer l’Afrique, en (re)pensant/(re)pansant son image, revient à mettre


la jeunesse africaine au cœur de ce processus. Il importe, entre autres, de saisir
cette question thématique et d'y apporter des réponses objectives et
convaincantes fondées sur des recherches scientifiques et des réflexions mures.
C’est considérer que les jeunes, qui représentent 60 à 70% de la population
africaine, ont un rôle primordial à jouer dans le développement du continent.
C’est considérer aussi qu’ils sont, de par l’espoir qu’ils portent, les
ambassadeurs d’un idéal positif et, donc, d’une image éclatante d’un
continent longtemps peint avec un tableau sombre. Pour que l’Afrique cesse
« d’être un musée de la population », les jeunes sont appelés, de par leur
capacité d’initiative et leur réflexion productives, à se positionner comme les
promoteurs d’une autre vision de l’Afrique aux antipodes des idées
négationnistes longtemps véhiculées par la bibliothèque coloniale et
entretenues par l’imaginaire collectif.

Évaluation et sélection

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Les contributions seront évaluées et sélectionnées par un comité scientifique,
constitué de scientifiques et jeunes chercheurs de toutes les disciplines. Les
évaluateurs seront particulièrement attentifs aux critères suivants :
• « Pertinence : chaque contribution doit s’insérer un des thèmes ci-dessus
et répondre aux questions y afférentes.
• Réalisme des propositions : chaque proposition doit intégrer une
dimension réaliste et applicable à la sortie du symposium.
• Valeur ajoutée : chaque proposition doit permettre de faire avancer le
débat de la société.
• Qualité de la démarche : quelle est la méthodologie utilisée, et
comment est-ce que cette dernière permet de faire évoluer la
recherche en Afrique.
• Inclusion : comment est-ce que chaque proposition parle à tout le
monde ? Quelle est la place du grand public dans la production
scientifique ».

Soumission

Les chercheurs sont encouragés à proposer des communications s’inscrivant


dans les 4 grands questionnements déclinés plus haut. Les communications,
selon le format adopté, dureront 20 minutes et seront suivies de discussions
avec le public. Pour participer, il est demandé d’envoyer une proposition de
communication comportant un titre, un bref texte de présentation de la
contribution envisagée (350 mots maximum), 5 mots-clés et une courte notice
biographique de l’auteur.
Soumettez votre proposition ici.

Contact
Pour toutes questions contactez :
• Linda Silim MOUNDENE (Howard university)
[email protected]

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• Fadel SOUBIANE BAH (Université de Ngaoundéré):
[email protected]

Calendrier
• Lancement de l’appel : 30 Juin 2023
• Date limite de réception des résumés : 30 septembre 2023
• Notification de l’acceptation par le comité scientifique : 15 Octobre
2023
• Date limite d’envoi des articles définitifs : 30 Mars 2024
• Tenue du symposium : du 3 au 7 juin 2024

Comité scientifique
Hamadou Adama (Université de N’Gaoundéré, Cameroun)
Ansouma Bodian (Université Gaston Berger, Sénégal)
Mohamed S. Camara (Université de Howard, USA)
Chambi Chachage (Université de Howard, USA)
Mamadou Drame (Université Cheikh Anta Diop, Sénégal)
Babacar Fall (IEA de Saint Louis, Sénégal)
Jude Fokwang (Regis University, USA)
Christian Fouelefack (Université de Dschang, Cameroun)
Marwa Ghazali (Université de Houston, USA)
Mouhamadou El Hady Ba (Université Cheikh Anta Diop, Sénégal)
Abdouraman Halirou (Université de N’Gaoundéré, Cameroun)
Augustin Holl (Université de Xiamen, Chine)
Marie-Claude Jipguep (Univrsité de Howard, USA)
Krista Johnson (Université de Howard, USA)
Benjamin Maiangwa (Université de Lakehead, Canada)
Yvan Megaptche (Université des Technologies Automobiles de Hubei, Chine)
Vivien Meli Meli (Université de Dschang, Cameroun)
Hannah Muzee (Centre for Policy Analysis)
Ousmane Ngom (Université Gaston Berger, Sénégal)
Ibrahima Sarr (Université Gaston Berger, Sénégal)

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