These Dick Hartmann DOUMA
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These Dick Hartmann DOUMA
Thèse
Présentée et soutenue
Par
Jury :
VI
Remerciements
Ce document consacre la fin d’un long périple commencé en 2007 au Centre de Phy-
sique Atomique Moléculaire et Optique Quantique (CEPAMOQ). C’est pourquoi, je remercie
très sincèrement le Professeur Moïse KWATO NJOCK, Coordonnateur du CEPAMOQ, pour
m’avoir accueilli au sein de son établissement.
Cinq années durant, grâce à la direction du Professeur Bernard M’PASSI MABIALA et
l’assistance de tous les membres du Groupe de Simulations Numériques en Magnétisme et
Catalyse (GSMC), j’ai pu surmonter toutes les difficultés auxquelles j’ai fait face. Je ne peux
donc me lancer dans la présentation de ce travail sans remercier toutes les personnes qui m’ont
soutenu durant ces années de périple.
Je tiens tout d’abord à exprimer ma profonde gratitude au Professeur Bernard M’PASSI
MABIALA, qui a dirigé cette thèse. Ses qualités humaines, son dévouement, ses critiques et
ses conseils ont été d’un grand apport tout au long de ma thèse. Je le remercie du fond de
mon coeur, d’avoir cru en moi, et de s’être battu afin que ce travail arrive à son épilogue.
Je tiens à remercier le Professeur Ralph GEBAUER, pour le dynamisme qu’il n’a cessé
d’afficher durant mes séjours au Centre International de Physique Théorique (ICTP) ainsi que
tout au long de cette thèse. Les débats fructueux qu’il a engagés durant ces trois années de
collaboration m’ont complètement transfiguré, et m’ont surtout donné le goût de la physique.
VII
avons entretenu jusqu’à ce jour. Je remercie tous les enseignants, les chercheurs associés et
tout le personnel du CEPAMOQ.
Je tiens particulièrement à remercier le "Sandwich Training Educational Programme"
(STEP) de l’ICTP pour avoir financé mes séjours de recherche à l’ICTP.
Je remercie le Bureau des relations extérieures de l’ICTP pour le financement partiel de
ce travail à travers le projet OEA-AC-71.
Mes plus profonds remerciements vont à l’endroit de mes parents, pour leur soutien ma-
tériel et moral. Je n’oublie surtout pas mes très chers amis Pythers NGANGUIA NGOLO,
Noel ZONTSIKA et Wilfrid NDEBEKA.
VIII
Titre : Etude Théorique des Propriétés Optiques des
Nanofils de l’Anatase Photosensibilisés par le Catéchol
et l’Alizarine
Résumé
Ce travail porte sur l’étude théorique des propriétés optiques des nanofils de l’anatase
(TiO2 ) photosensibilsés par les molécules du catéchol (C6 H6 O2 ) et de l’alizarine (C14 H8 O4 )
ainsi que l’influence d’un solvant polaire tel que l’eau (H2 O) sur la photoabsorption de l’aliza-
rine. Les spectres optiques d’absorption sont calculés en utilisant la théorie de la fonctionnelle
de la densité dépendant du temps (TDDFT), dans le régime linéaire. Ces deux molécules,
quoi qu’ayant des propriétés optiques très différentes en phase gazeuse, conduisent à une
amélioration de l’activité optique du nanofil dans la gamme du visible. Afin de mieux cerner
l’influence que peut avoir un solvant polaire sur la photoabsorption des molécules organiques,
des investigations sont faites sur l’alizarine immergée dans l’eau. L’influence de l’eau est intro-
duite sous deux modèles théoriques : le modèle implicite, qui reproduit l’effet de l’eau par un
diélectrique introduit autour de la molécule de l’alizarine, et le modèle explicite qui introduit
les molécules d’eau au même titre que celle de l’alizarine. Ce dernier modèle est associé à la
dynamique moléculaire de Car-Parrinello. Une forte corrélation entre les propriétés optiques
et certaines configurations géométriques de la molécule de l’alizarine est observée.
Mots-clés
TDDFT, régime linéaire, photoabsorption, corrélation.
IX
Title : Optical Properties of Anatase Nanowires
Photosensitized by Catechol and Alizarin :
Computational Study
Abstract
This work is based on the theoretical study of optical properties of anatase nanowires
(TiO2 ) photosensitized by catechol (C6 H6 O2 ) and alizarin (C14 H8 O4 ) molecules, and the in-
fluence of a polar solvent such as water (H2 O) on the alizarin photoabsorption. The optical
spectra are computed by using the time dependent densty functional theory (TDDFT), in the
linear regime. Although these two molecules have different optical properties in gas phase,
they lead to an enhancement of the optical activity of the anatase nanowires in the visible
range. For a better understanding of the influence that a polar solvent can have on the pho-
toabsorption of organic molecules, we investigate on the solvated alizarin. The influence of
water is introduced by two theoretical models : the implicit model, which reproduces the ef-
fect of water molecules by introducing a dielectric surrounding the alizarin molecule, and the
explicit one, which introduces water molecules at the same level as alizarin molecule. This last
model is associated with the Car-Parrinello molecular dynamics. A strong correlation between
optical properties and some geometrical configurations of alizarin molecule is observed.
Keywords
TDDFT, linear regime, photoabsorption, correlation.
X
Table des matières
Introduction générale 1
I Formalisme 4
XI
2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps 26
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2 Théorème de Runge-Gross . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.3 Equations de Kohn-Sham dépendant du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.4 Approximation adiabatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.5 Théorie de la réponse linéaire et propriétés optiques . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.6 TDDFT dans la formulation de la matrice densité en régime linéaire . . . . . . 33
2.7 Calcul du spectre optique d’absorption . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3 Dynamique moléculaire 38
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.2 Dynamique moléculaire classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.3 Dynamique moléculaire ab-initio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.3.1 Dynamique moléculaire de Born-Oppenheimer . . . . . . . . . . . . . . 40
3.3.2 Dynamique moléculaire de Car-Parrinello . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.4 Procédure de simulation Car-Parrinello . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.4.1 Calcul des forces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.4.2 Algorithme de Verlet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.4.3 Procédure de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
II Résultats et discussions 48
XII
4.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Annexes 80
XIII
B.4.1 Principe de fonctionnement d’une DSSC . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
B.4.2 Avantages des nanofils d’anatase dans une DSSC . . . . . . . . . . . . . 92
Bibliographie 94
C Publications 100
XIV
Liste des tableaux
3.1 Les formes analytiques de quelques potentiels d’interaction classiques à deux corps les plus
utilisés, dont les coefficients Áij , ‡ij , Aij , Bij et Cij sont ajustés par rapport aux données
expérimentales ou théoriques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.1 Les paramètres de maille de nos travaux sont comparés avec ceux des résultats théoriques
antérieurs [1] et expérimentaux [2]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
4.2 Les énergies par unité de surface (001) et (101). Ncouches est le nombre de couches de titane
(Ti) contenues dans une surface tandis que Natomes est le nombre total d’atomes qu’elle
contient. Elles sont comparées avec les énergies calculées dans les travaux de Michele Lazzeri
et all [1]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.3 Le tableau des valeurs des énergies d’adsorption (Eads ) du catéchol sur le nanofil de l’ana-
tase. L’énergie d’adsorption est positive selon la convention que nous avons considéré (voir
l’équation 4.2), elle augmente avec la stabilité de la structure. La structure de la figure 4.12
n’est pas favorable car son énergie d’adsorption est négative. Toutes les valeurs présentées
dans ce tableau sont en électronvolt (eV). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.4 Les valeurs des énergies d’adsorption de l’alizarine sur le nanofil de l’anatase. La structure
de la figure 4.14 est plus stable que celle de la figure 4.15 car elle a la plus grande énergie
d’adsorption. Toutes les valeurs présentées dans ce tableau sont en électronvolt (eV). . . . . 60
A.1 Les gaps des principaux semiconducteurs utilisés dans l’industrie du photovoltaïque . . . . 83
XV
Table des figures
1.1 Les modèles de supercellules des structures non périodiques. La figure (a) représente le cas d’une molécule
. . .
isolée, (b) est le cas d’une surface ou un nanofil tandis que (c) montre le cas d’un défaut de structure. 18
1.2 Représentation du pseudopotentiel et de la pseudofonction d’onde (local) . . . . . . . . . . . . . . 20
1.3 Représentation de la pseudofonction d’onde de type Vanderbilt d’après [3] . . . . . . . . . . . . . . 21
1.4 Ce diagramme illustre la procédure autocohérente de calcul de l’énergie totale de l’état fondamental, accouplée
3.1 Cette figure illustre la procédure de simulation Car-Parrinello. Le calcul de l’état fondamental est fait une
seule fois, au début de la simulation (pour la configuration initiale). Une fois que la simulation est lancée, on
l’arrête que lorsqu’on estime que la trajectoire obtenue est suffisante pour pouvoir observer des phénomènes
4.1 La variation de l’énergie totale de la maille primitive (bulk) de l’anatase en fonction de l’énergie de coupure
des ondes planes. On peut effectivement constater que l’énergie totale du système varrie très peu à partir de
30 Ry. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.2 Chaque courbe du graphe correspond à une valeur de c/a. Le minimum de toutes les courbes est porté par
rouges sont des oxygènes, tandis que les bleus sont des titanes. La figure (b) représente la structure de bandes
du cristal de l’anatase. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
4.4 Les figures (a) et (b) représentent respectivement les surfaces relaxées (001) et (101) de l’anatase. . . . . 53
4.5 La figure (a) montre la coupe transversale du nanofil [010] d’anatase relaxé tandis que (b) montre sa coupe
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
longitudinale, vue de la surface (101). 54
4.6 Le spectre optique d’absorption du nanofil de l’anatase (TiO2 ). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4.7 (a) et (b) sont respectivement les molécules du catéchol (C6 H6 O2 ) et d’alizarine (C14 H8 O4 ) à l’équilibre.
Les atomes de couleur bleu sont des hydrogènes, les oxygènes en rouge tandis que les carbones sont en jaune. 55
4.8 Les spectres optiques d’absorption en phase gazeuse du catéchol en rouge et de l’alizarine en vert.. . . . 56
4.9 Adsorption bidentate du catéchol sur la face (101) du nanofil de TiO2 avec une double déprotonation. . . . 58
4.10 Adsorption bidentate du catéchol sur la face (001) du nanofil de TiO2 avec une double déprotonation. . . . 58
4.11 Adsorption monodentate du catéchol sur la face (101) du nanofil de TiO2 avec une simple déprotonation. . 58
XVI
4.12 Adsorption bidentate du catéchol sur la face (101) du nanofil de TiO2 avec une double déprotonation. . . . 58
4.13 Adsorption monodentate du catéchol sur la face (101) du nanofil de TiO2 une avec simple déprotonation. . 59
4.14 Adsorption bidentate de l’alizarine sur la face (101) du nanofil de TiO2 avec une double déprotonation. . . 59
4.15 Adsorption monodentate de l’alizarine sur la face (101) du nanofil de TiO2 avec une simple déprotonation. . 60
4.16 Les différents types de transitions électroniques dans un système photosensibilisé du nanofil de l’anatase. La
transition indirecte fait transiter l’électron de l’état fondamental (P) à l’état excité (Pú ) du pigment avant
de s’injecter dans la bande de conduction du nanofil. La transition directe fait transité l’électron de l’état
fondamental (P) à la bande de transition du nanofil, sans passer par l’état excité (Pú ) du pigment. . . . . 61
4.17 La figure (a) représente le système catéchol+nanofil dont l’orbitale HOMO est localisée sur l’alizarine. Sur
la figure (b), l’orbitale LUMO du même système est localisée sur le nanofil. . . . . . . . . . . . . . 62
4.18 La figure (a) représente le système alizarine+nanofil dont l’orbitale HOMO est localisée sur l’alizarine. Sur
la figure (b), l’orbitale LUMO du même système est localisée sur le nanofil. . . . . . . . . . . . . . 62
4.19 Sur les figures (a) et (b), les courbes rouges représentent les densités d’états projetées respectivement sur
la molécule du catéchol et celle de l’alizarine tandis que les courbes vertes représentent les densités d’états
projetées sur le nanofil. Sur les deux figures, les états HOMO des deux molécules sont logés dans le gap du
nanofil tandis que leurs LUMO sont en résonance avec les états de conduction du nanofil. . . . . . . . . 63
4.20 Sur la figure (a), la courbe rouge représente le spectre optique d’absorption en phase gazeuse de la molécule
du catéchol tandis que la verte représente celui du nanofil de l’anatase photosensibilisé par le catéchol. Sur
la figure (b), la courbe rouge représente le spectre optique d’absorption en phase gazeuse de la molécule de
l’alizarine tandis que la verte représente celui du nanofil de l’anatase photosensibilisé par l’alizarine. . . . . 64
5.1 La variation de l’énergie totale de l’alizarine en fonction de l’énergie de coupure des ondes planes. On peut
rouge, les carbones en jaune tandis que ceux d’hydrogène sont en bleu. . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.3 Les spectres d’adsorption de la molécule de l’alizarine à l’équilibre, calculés respectivement avec la fonction-
nelle hybride PBE0 (courbe rouge) et la fonctionnelle semi-local PBE (courbe noire). . . . . . . . . . 67
5.4 Les courbes noire et rouge pointillées représentent les spectres optiques d’absorption de la molécule de l’aliza-
rine dans le modèle PCM de l’eau, calculés respectivement avec les fonctionnelles semi-locales PBE, et hybride
PBE0. Les courbes bleue pleine et bleue pointillée représentent respectivement les spectre expérimentaux de
XVII
5.8 La courbe bleue représente le spectre moyen de l’alizarine dans l’eau tandis que la rouge représente le spectre
moyen sans eau, calculé à partir de la suppression des molécules d’eau des structures issues de la dynamique
de l’alizarine dans l’eau. Le spectre optique de la molécule de l’alizarine dans sa géométrie d’équilibre est
eau est représenté par la courbe verte (spectre A), celui calculé à partir de la suppression des molécules
d’eau des structures issues de la dynamique avec l’eau est représenté par la courbe rouge (spectre B). Nous
respectivement des oxygènes, des hydrogène et des carbones. Les atome notés O1, O2 et H1 sont ceux
tautomériques de la molécule d’alizarine. Les trois courbes placées à droite représentent leurs spectres optiques
d’absorption. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
5.13 Ce diagramme montre la variation de la différence d’énergie entre les orbitales HOMO et LUMO lors du
passage de la forme (a) à la forme (c) de l’alizarine. On peut effectivement constater que le passage de
l’hydrogène noté H1 de l’oxygène O1 à l’oxygène O2 provoque une stabilisation de l’orbitale LUMO et une
XVIII
Introduction Générale
Au cours de ces deux dernières decénnies, la hausse vertigineuse du prix du baril de pétrole
ajoutée à la pollution de l’environnement et au réchauffement climatique ont conduit l’huma-
nité à s’investir davantage dans la recherche de nouvelles sources d’énergies moins polluantes
et renouvelables. Dans ce contexte, l’énergie photovoltaïque occupe une place de choix dans
le processus de reconversion vers l’énergie verte (non polluante de l’environnement). En ef-
fet, le soleil représente une gigantesque source d’énergie intarissable à l’échelle de l’humanité.
Il fourni annuellement jusqu’à 100.000 Terawatt(TW) d’énergie à la terre, ce qui représente
10.000 fois la consommation mondiale annuelle en energie (soit 13 TW) [4]. Cependant, cette
énergie est sous exploitée car plus de 80% de l’énergie consommée à travers le monde pro-
vient des resources fossiles et nucléaires qui sont très polluantes et souvent dangereuses pour
l’environnement [5].
La recherche sur les cellules photovoltaïques a connu un boom au cours de la moitié
du vingtième siècle, notamment avec le développement des premières cellules commerciales
construites à partir des semiconducteurs classiques à faibles bandes interdites (gap) tel que le
silicium [6]. Ces cellules dites conventionnelles sont actuellement les plus efficaces et stables.
Cependant, leur processus de fabrication nécessite de gros moyens technologiques et beaucoup
d’énergie, ce qui les rend très couteuses. La recherche orientée vers le développement de
nouveaux matériaux moins couteux et efficaces à la conversion photovoltaïque est devenu un
des enjeux majeurs au sein de la communauté scientifique.
Au début des années 90, un groupe de chercheurs dirigé par le physicien suisse Michel
Grätzel propose une nouvelle génération de cellules photovoltaïques basées sur la photosen-
sibilisation d’un film poreux de nanoparticules d’un semiconducteur à large bande interdite
par un pigment photosensible [7]. Couramment désignées par leur nom anglais dye-sensitized
solar cell (DSSC), ces cellules photovoltaïques offrent une alternative aux cellules classiques
avec une perspective de réduction du coût de production de l’énergie photovoltaïque. L’idée
de base à l’origine de celles-ci provient du principe d’absorption de la lumière par les vé-
gétaux (la photosynthèse) [8]. Contrairement à une cellule photovoltaïque classique à jonc-
tion p-n où le même matériau assure les fonctions d’absorption de la lumière, de la collecte
1
et du transport des charges, dans une DSSC la lumière est absorbée par un pigment pho-
tosensible imprégné sur un réseau poreux de nanoparticules du semiconducteur. L’électron
excité du pigment peut alors être cédé à la bande de conduction du semiconducteur, ensuite
transmis au circuit extérieur puis jusqu’à la cathode. Le pigment déficitaire en électrons est
régénéré grâce à la présence d’un couple redox dans l’électrolyte liquide baignant l’ensemble
pigment+semiconducteur. La forme oxydée du couple redox est ensuite réduite à la cathode,
bouclant ainsi le circuit [9].
La cellule actuelle offrant le meilleur rendement de conversion photovoltaïque (11.2%)
est composée d’un réseau poreux de nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2 ) de 10µm
d’épaisseur, photosensibilisé par un complexe organométallique du ruthérium (le pigment N3 )
et un électrolyte liquide contenant le couple redox I≠ 3 /I [10]. A cause de son faible rendement
≠
2
Ce document est subdivisé en deux parties dont la première comprend trois chapitres
consacrés à la présentation des outils théoriques nécessaires à notre étude, à savoir : la Théorie
de Fonctionnelle de la Densité (DFT), la Théorie de Fonctionnelle de la Densité Dépendant
du Temps (TDDFT) et la Dynamique Moléculaire.
La deuxième partie est consacrée à la présentation des résultats, elle comprend deux cha-
pitres dont le premier porte sur l’étude des propriétés électroniques et optiques du nanofil
[010] photosensibilisé successivement par le catéchol et l’alizarine. A cet effet, plusieurs géo-
métries d’adsorption de ces molécules sur le nanofil seront examinées afin d’en ressortir les
formes les plus stables d’entre elles dont les propriétés électroniques vont ensuite être étu-
diées. Ces propriétés optiques seront étudiées à l’aide de la TDDFT dans la formulation de la
matrice densité en régime linéaire dont les équations seront résolues par la méthode itérative
de Lanczos [15, 16, 17].
Le deuxième chapitre est consacré à l’étude de l’influence du solvant (l’eau) sur les pro-
priétés optiques de la molécule d’alizarine. Nous allons donc calculer le spectre optique de
cette molécule immergée dans un solvant (l’eau). L’introduction du solvant va se faire suivant
deux modèles théoriques dont le premier est appelé PCM (Polarizable Continuum Model), il
consiste à imiter le solvant en entourant la molécule du soluté par un diélectrique [18] tan-
dis que le deuxième est basé sur une introduction explicite des molécules du solvant autour
du soluté. Dans ce deuxième modèle, l’ensemble du système (solvant+soluté) est propagé
dans le temps en utilisant la dynamique moléculaire. Cette procédure permet d’explorer les
différentes configurations géométriques que peuvent prendre les molécules. C’est ainsi que
plusieurs configurations géométriques peuvent être choisies de manière aléatoire le long de la
trajectoire fournie par la dynamique, où un spectre optique d’absorption est calculé pour cha-
cune d’elles. Le spectre optique du système (solvant+soluté) est obtenu en faisant la moyenne
sur tous les spectres optiques calculés le long de la trajectoire.
Cette méthode avait déjà été employée au cours des travaux antérieurs réalisés dans le
cadre des cellules solaires à pigments photosensibles [19]. Sa précision dépend du nombre de
configurations considérées le long de la trajectoire fournie par la dynamique. Elle nécessite
donc un outil informatique performant afin d’évaluer les multiples spectres optiques engendrés
par l’échantillonnage de cette trajectoire. A cet effet, la méthode de Lanczos est donc la mieux
adaptée à notre étude car elle permet de calculer le spectre optique d’absorption des systèmes
composés de plusieurs molécules avec un coût de calcul très réduit.
Une conclusion générale ainsi que des perspectives futures boucleront ces deux premières
parties, qui représentent la colonne dorsale de cette thèse. Pour une meilleure compréhension
de ce document, nous présenterons en annexe quelques concepts théoriques abordés dans la
deuxième partie puis des publications associées à ce travail.
3
Première partie
Formalisme
4
Chapitre 1.
1.1 Introduction
En théorie de la matière condensée, la description quantique non relativiste d’un système
moléculaire ou cristallin se fait par le biais de la résolution de l’équation de Schrödinger :
ˆ
i~ (R, r; t) = Ĥ (R, r; t), avec r = {ri }, R = {Ri } (1.1)
ˆt
ÿ ~2 2 ÿ ~2 ÿ e2 ZI ZJ ÿ e2 ZI ÿ e2
Ĥ = ≠ Ò RI ≠ Ò2ri + K ≠K +K
I 2MI i 2me I<J |RI ≠ RJ | I,i |RI ≠ ri | i<j |ri ≠ rj |
(1.2)
1
avec K = 4fiÁ0
.
Dans le cadre des processus stationnaires, l’Hamiltonien (1.2) est indépendant du temps,
l’équation (1.1) peut alors s’écrire :
où Etot est l’énergie totale du système (Nn noyaux + Ne électrons). Dans le cadre de l’ap-
proximation de Born-Oppenheimer [20], on considère que le mouvement des noyaux est très
lent par rapport à celui des électrons (T̂e ∫ T̂n ), car la masse du noyau est environ 1800 fois
supérieure à celle des électrons. Cela a pour conséquence le découplage des deux mouvements
5
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
de sorte qu’il soit possible d’envisager la séparation des variables électroniques et nucléaires.
La fonction d’onde du système peut alors s’écrire comme le produit de deux fonctions :
où „(R) et ÂR (r) sont les fonctions d’ondes décrivant respectivement le mouvement des noyaux
et celui des électrons. La résolution de l’équation de Schrödinger du système revient donc à
la recherche de la fonction d’onde découplée (1.4) vérifiant l’équation (1.3) tandis que les
fonctions d’onde ÂR (r) et „(R) vérifient respectivement les équations de Schrödinger
A B
ÿ ~2 2 ÿ e2 ÿ e2 ZI
≠ Ò ri + K ≠K ÂR (r) = E(R)ÂR (r), (1.5)
i 2me i<j |ri ≠ rj | I,i |RI ≠ ri |
et
A B
ÿ ~2 2 ÿ e2 ZI ZJ
≠ Ò +K + E(R) „(R) = Etot „(R), (1.6)
I 2MI RI I<J |RI ≠ RJ |
ÿ e2 ZI ZJ ÿ e2 ZI ZJ
Etot ¥ E(R) + K , où K = Cte (noyaux fixes) (1.7)
I<J |RI ≠ RJ | I<J |RI ≠ RJ |
On peut alors conclure que le calcul de l’énergie totale et d’autres propriétés physico-chimiques
du système dans le cadre de l’approximation de Born-Oppenheimer se réduit à la résolution
de l’équation de Schrödinger multiélectronique (1.5) pour une configuration R des noyaux.
Pour des raisons d’allègement d’écriture, nous adopterons dans la suite de ce document, la
notation Â(r) = ÂR (r) pour la fonction d’onde électronique (R étant un simple paramètre dans
l’équation (1.5) du fait de l’approximation de Born-Oppenheimer). Il convient de souligner
que toutes les équations seront écrites en unités atomiques (me = e = ~ = 4fiÁ0 = 1). C’est
ainsi que l’équation (1.5) devient :
A B
ÿ 1 2 ÿ 1 ÿ ZI
≠ Ò ri + ≠ Â(r) = E(R)Â(r). (1.8)
i 2 i<j |ri ≠ rj | I,i |RI ≠ ri |
6
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
où
ÿ 1 2
T̂e = ≠ Ò est l’énergie cinétique des électrons, (1.10)
i 2 ri
ÿ ZI
V̂ne = ≠ est l’énergie d’interaction noyaux-électrons, (1.11)
I,i |RI ≠ ri |
ÿ 1
V̂ee = est l’énergie d’interaction électrons-électrons. (1.12)
i<j |ri ≠ rj |
La résolution directe de l’équation (1.9) pour le cas des systèmes étendus est toujours très
difficile et coûteuse numériquement. Il a fallu attendre le milieu des années 60 pour que
la théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT) [21] soit développée afin de pallier à ce
problème. Cette dernière va rapidement devenir un outil indispensable dans la modélisation
des systèmes étendus (molécules et solides de tailles importantes) avec une excellente précision.
Inspirés par le modèle développé par Llewellyn Thomas et Enrico Fermi à la fin des
années 1920, Pierre Hohenberg et Walter Kohn vont énoncer pour la première fois en 1964
deux théorèmes qui serviront de fondation théorique à la DFT [22].
où
⁄
Vext [n] = vext (r)n(r)dr (1.14)
7
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
FHK [n] et Vext [n] sont respectivement, la fonctionnelle universelle de Hohenberg et Kohn
et la fonctionnelle représentant l’interaction des électrons avec les noyaux.
La fonctionnelle E[n(r)] est minimale lorsque la densité n(r) correspond à la densité
électronique de l’état fondamental. Nous pouvons alors résumer les travaux de Hohenberg et
Kohn en deux théorèmes.
Théorème : I
Pour tout système d’électrons en interaction dans un potentiel extérieur vext (r), la connais-
sance de la densité électronique n0 (r) à l’état fondamental permet de déterminer vext (r).
Théorème : II
Pour un potentiel vext donné, l’énergie totale du système est une fonctionnelle unique de
la densité électronique, et elle atteint sa valeur minimale (l’énergie de l’état fondamental)
lorsque la densité n(r) correspond à celle de l’état fondamental n0 (r).
ce qui conduit à :
8
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
trons sans interaction, placés dans un potentiel effectif et celle d’un système réel à plusieurs
électrons en interaction soumis au potentiel réel [21].
Considérons un système composé de Ne électrons sans interaction évoluant dans un po-
tentiel Vs et décrit par l’Hamiltonien :
L’énergie totale associée à un tel système peut aussi s’écrire comme une fonctionnelle de la
densité électronique telle que :
où Ts [n] et Vs [n] représentent respectivement, l’énergie cinétique totale des électrons sans
interaction et leur énergie potentielle. Pour ce système d’électrons sans interaction, le principe
variationnel du théorème (II) reste valable. L’équation d’Euler-Lagrange qui en résulte s’écrit :
Par analogie avec l’équation (1.17), Ts [n] peut se définir comme la fonctionnelle universelle
de Kohn et Sham (KS) pour le système d’électrons sans interaction. On peut ainsi écrire
l’équation de Schrödinger mono-électronique associée :
A B
1
≠ Ò2 + vs (r) „i (r) = Ái „i (r), (1.21)
2
où les Ái et „i (r) sont respectivement les énergies et les états propres du système fictif d’élec-
trons sans interaction.
Dans le cadre du système réel d’électrons en interaction, la fonctionnelle énergie définie
dans l’équation (1.13) peut encore s’écrire :
E[n] = FHK [n] + Vext [n] = (Te + Vee )[n] + Vext [n]
= Ts [n] + EH [n] + (Te ≠ Ts [n] + Vee ≠ EH [n]) + Vext [n]
= Ts [n] + EH [n] + Exc [n] + Vext [n] (1.22)
où les fonctionnelles Ts [n], EH [n], Exc [n] et Vext [n] représentent respectivement l’énergie ci-
nétique des électrons sans interaction de densité n(r), l’énergie d’interaction coulombienne
9
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
décrivant la répulsion entre électrons appelée énergie de Hartree, l’énergie d’échange corréla-
tion et l’énergie d’interaction électrons-noyaux.
Les fonctionnelles de Hartree EH [n] et d’échange-corrélation Exc [n] sont respectivement
représentées par :
1 ⁄ ⁄ n(r)n(rÕ )
EH [n] = drdrÕ , (1.23)
2 |r ≠ rÕ |
Exc [n] = (Te ≠ Ts [n] + Vee ≠ EH [n]). (1.24)
où
⁄
”EH n(rÕ )
= drÕ = vH (r) est le potentiel de Hartree,
”n(r) |r ≠ rÕ |
”Exc
= vxc (r) est le potentiel d’échange-corrélation (XC),
”n(r)
Nn
ÿ
”Vext ZI
= ≠ = vext (r) est le potentiel extérieur.
”n(r) I=1 |r ≠ RI |
La substitution de tous ces termes dans l’équation d’Euler (1.25) permet de la réécrire sous
la forme :
”Ts [n]
µ= + vH (r) + vxc (r) + vext (r). (1.26)
”n
En posant vef f (r) = vH (r) + vxc (r) + vext (r), cette équation d’Euler du système d’électrons en
interaction évoluant dans un potentiel extérieur vext (r) devient identique à celle du système
d’électrons sans interaction (équation (1.20)) évoluant dans un potentiel effectif vef f (r). Pour
un tel système, les équations de Kohn-Sham peuvent s’écrire :
A B
1
≠ Ò2 + vef f (r) „i (r) = Ái „i (r), (1.27)
2
et la densité électronique associée peut se construire à partir des vecteurs propres „i (r) (les
10
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
N
ÿ occ
Il convient de souligner que les valeurs propres Ái et les vecteurs propres „i (r) n’ont en réalité
pas de signification physique. Cependant, ils permettent d’accéder à la densité électronique
et l’énergie totale du système réel à l’état fondamental :
1 ⁄ n(r)n(rÕ ) ⁄
Etot = Ts [n] + drdrÕ
+ E [n] + vext (r)n(r)dr + Enn , (1.29)
2 |r ≠ rÕ |
xc
où Enn est l’énergie d’interaction entre noyaux dans une certaine configuration R. Les équa-
tions de Kohn Sham (1.27) sont non linéaires, leur résolution doit se faire de manière itérative
(voir la figure 1.4), c’est à dire qu’en débutant à partir d’une certaine densité initiale, on
calcule le potentiel vef f (r) qui permet de résoudre l’équation (1.27) et calculer une nouvelle
densité électronique qui elle conduit à un nouveau potentiel amélioré que le précédent. Le
processus est ainsi répété itérativement jusqu’à la convergence, c’est à dire jusqu’à ce que la
différence entre deux densités de deux itérations successives soit proche de zéro.
où ‘hom
xc (n(r)) est la fonction énergie d’échange-corrélation par particule dans un gaz d’élec-
trons homogène, de densité n. Le potentiel d’échange-corrélation peut alors s’écrire dans le
11
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
formalisme de la LDA :
A B
E LDA [n(r)] xc (n)
d‘hom d
LDA
vxc (r) = xc = ‘hom
xc (n(r)) + n(r) = xc (n) .
n.‘hom (1.31)
”n(r) dn dn
xc (n(r)) = ‘x
‘hom (n(r)) + ‘hom (n(r)). (1.32)
hom
c
Le terme ‘hom
x (n(r)) n’est autre que l’énergie d’échange de Dirac [23], elle est définie comme
l’énergie d’échange d’un gaz d’électrons homogène :
A B1/3
1/3 3 3
‘hom (n(r)) = ≠Cx n(r) , avec Cx = ) . (1.33)
x
4 fi
12
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
fonctionnelle XC dans le formalisme de la GGA demeure semi-locale car elle dépend toujours
de la densité en un point r. De plus, les fonctionnelles basées sur la LDA et la GGA sont
affectées par le phénomène d’auto-interaction persistant dans la fonctionnelle de Hartree [27,
28] :
Dans cette dernière équation, on peut constater que le terme de la fonctionnelle de Hartree
pour i = j est inclus dans la somme. Ce terme particulier est communément appelé terme
d’auto-interaction (self-interaction) de Hartree, qui décrit en effet l’interaction d’un électron i
avec lui même, ce qui bien entendu n’a aucune signification physique. Ce terme non physique
serait parfaitement annulé par le terme similaire (i = j) contenu dans l’énergie d’échange, si
et seulement si cette dernière était exacte, comme c’est le cas dans la théorie de Hartree-Fock.
En effet, l’énergie d’échange exacte (EXX) dans la théorie de Hartree-Fock est définie par :
hyb
Exc = Exc
GGA
[n] ≠ –ExGGA [n] + –ExEXX , (– < 1) (1.37)
13
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
On peut constater à travers cette dernière équation que les fonctionnelles hybrides ne sont
pas à strictement parler des fonctionnelles pures de la densité, car le terme d’échange exacte
ExEXX ne dépend pas de la densité (voir l’équation 1.36).
Les fonctionnelles hybrides améliorent considérablement le gap dans les semiconducteurs
et isolants ainsi que les énergies de liaison et d’autres propriétés physiques décrites de manière
trop approximative dans le cadre de la LDA et la GGA. Cependant, malgré leur précision
exceptionnelle, les fonctionnelles hybrides induisent une croissance considérable du temps de
calcul.
où T est un vecteur de translation du réseau direct. La périodicité du système fait que l’ha-
miltonien total ainsi que toutes les quantités physiques qui en résultent soient caractérisés
par une invariance translationnelle. Cet Hamiltonien commute donc avec tous les opérateurs
qui génèrent la translation à travers les points du réseau. Par conséquent, toutes les fonctions
propres „j,k (r) de celui-ci peuvent s’écrire sous la forme :
14
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
à:
ÿ
uj,k (r) = ũj,k (G)eiG.r , (1.41)
G
où les ũj,k (G) représentent les coefficients de Fourier tandis que les vecteurs G appartiennent
au réseau réciproque. Dans un réseau cristallin, les fonctions propres de l’équation de Kohn-
Sham (1.27) peuvent alors s’écrire sous la forme d’une fonction de Bloch :
1 ÿ
„j,k (r) = uj,k (r)eik.r = Ô ũj,k (G)ei(k+G).r (1.42)
G
Il convient de souligner que les fonctions propres „j,k (r) sont orthonormées. L’équation de
Kohn-Sham (1.27) et la densité électronique (1.28) peuvent alors s’écrire respectivement en
termes de fonctions de Bloch :
A B
1
≠ Ò2 + vef f (r) „j,k (r) = Áj,k „j,k (r), (1.43)
2
et
ÿ⁄
n(r) = |„j,k (r)|2 (EF ≠ Áj,k )dk, (1.44)
(2fi)3 j BZ
où EF est l’énergie de fermi tandis que est la fonction de Heaviside, définie telle que :
Y
]0
_
si EF < Áj,k
(EF ≠ Ák,j ) = (1.45)
_
[1 si EF > Áj,k
15
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
où les fk,j représentent les nombres d’occupations, prenant les valeurs 1 ou 0 selon que l’état
est occupé ou non. Avec cette approche, il devient possible de calculer la densité électronique
et l’énergie totale du système avec un petit nombre de points k. Dans la pratique, le nombre
de points k nécessaires pour échantillonner la zone de Brillouin est déterminé par le biais d’un
test de convergence, c’est à dire que la grille est augmentée progressivement jusqu’à ce que la
valeur de l’énergie totale cesse de varier.
L’équation (1.47) montre la pertinence de représenter les équations de Kohn-Sham dans l’es-
pace réciproque, dans la mesure où le terme d’énergie cinétique (k + G)2 /2 est diagonal.
Théoriquement, la base d’ondes planes devrait être infinie. Cependant, les coefficients
ũj,k (G) de l’équation (1.42) correspondant aux ondes planes de grandes énergies cinétiques
sont négligeables par rapport à ceux correspondant aux ondes planes de faibles énergies ciné-
16
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
tiques. Par conséquent, on peut donc se limiter à un nombre fini Npw d’ondes planes d’énergies
cinétiques ne dépassant pas une certaine valeur appelée énergie de coupure Ecutoff :
1
|k + G|2 Æ Ecutoff . (1.49)
2
1 3/2
Npw ¥ Nk Ecutoff (1.50)
2fi 2
Les ondes planes facilitent le calcul de certaines grandeurs physiques, notamment la densité
électronique qui s’écrit aisement dans l’éspace réciproque sous la forme :
1 ÿ ÿ1 2ú
n(G) = fj,k ũj,k (GÕ ≠ G) ũj,k (GÕ ), (1.51)
Nk j,k GÕ
n(G)
vH (G) = 4fi . (1.52)
ÎGÎ2
Seul le calcul du potentiel d’échange-corrélation s’effectue dans l’espace réel. A cet effet, on
ramène la densité électronique dans l’espace réel par une transformée de Fourier inverse afin
de l’évaluer. Le résultat obtenu est ensuite reconduit dans l’espace réciproque par une autre
transformée de Fourier.
Les ondes planes forment une base répartie de manière uniforme dans tout l’espace (elles
sont complètement délocalisées). Cette délocalisation fait qu’elles ne dépendent pas des po-
sitions atomiques (c’est une base fixe), cela facilite l’application du théorème de Hellmann-
Feymann dans les calculs de dynamiques moléculaires. En effet, le calcul des forces interato-
17
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
miques par le théorème de Hellmann-Feymann en utilisant des bases localisées (par exemple
les bases atomiques) conduit à des termes de Pulay [34], dus au fait que ces bases localisées
dépendent des positions R des noyaux, et se déplacent avec ces derniers dans le cas d’une
dynamique moléculaire.
Figure 1.1 – Les modèles de supercellules des structures non périodiques. La figure (a) représente le cas d’une molécule isolée,
(b) est le cas d’une surface ou un nanofil tandis que (c) montre le cas d’un défaut de structure.
Il est très important que la taille de la supercellule soit assez grande afin d’éviter l’in-
teraction entre les images périodiques. L’indépendance entre les images périodiques doit être
testée en faisant varier progressivement la taille de la supercellule jusqu’à la convergence de
l’énergie totale du système.
18
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
du coeur. De plus, les états de valence comportent beaucoup d’oscillations dans cette zone
proche du noyau (des oscillations permettant d’assurer l’orthogonalité des états du coeur et
les états de valence, du fait du principe de Pauli). Il est donc évident qu’une résolution basée
sur l’utilisation de tous les états de la fonction d’onde n’est pas envisageable numériquement
sans faire recours à des approximations.
19
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
où le rayon de coupure rc est choisi autour du dernier maximum de la vraie fonction d’onde,
pour que la pseudofonction d’onde n’ait pas de noeud.
Le pseudopotentiel peut s’écrire sous la forme d’une somme de deux termes, dont un est
local vlloc (r), et l’autre non-local vlnloc (r) dépendant du moment angulaire l, mais s’annulant
pour des valeurs de r > rc :
ÿ
vps (r) = vps
loc
(r) + |Ylm (◊, Ï)Ívlnloc (r)ÈYlm (◊, Ï)|, (1.54)
l,m
où Ylm (◊, Ï) est une harmonique sphérique. Dans le but de rendre le pseudopotentiel encore
plus efficace, Kleinman et Bylander [36] ont proposé une expression du deuxième terme de
l’équation (1.54) en fonction des pseudofonctions d’onde „pslm (r). Cette nouvelle expression
n’est pas seulement non local en l, mais aussi en r. Dans ce contexte, le pseudopotentiel est
dit pleinement non-local, et s’écrit :
Les pseudopotentiels à norme conservée garantissent une bonne considération des électrons
de valence. En plus de la conservation de la norme, les pseudopotentiels doivent avoir des
20
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
1) l’aditivité, c’est à dire que les électrons de valence de chaque atome du système doivent
ressentir la somme des pseudopotentiels créé par d’autres atomes du système ;
2) la transférabilité, c’est à dire que le pseudopotentiel d’un atome doit être capable de
donner des résultats précis quelque soit l’environnement chimique.
21
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
ÿ ÿ
avec nlisse (r) = |„i (r)|2 , et naug (r) = È„i |—lI ÍQIl,m (r)È—m
I
|„i Í
i ilm,I
où les —lI et QIl,m sont respectivement des projecteurs et des fonctions d’augmentation de la
densité électronique. Ils sont localisés dans la région du coeur et centrés sur chaque atome I
du système, ils dépendent donc des positions atomiques :
—lI (r) = —m
I
(r ≠ RI ), QIl (r) = QIm (r ≠ RI ). (1.57)
Le pseudopotentiel de Vanderbilt garde la même structure que son équivalent à norme conser-
vée :
ÿ
0
vps (r) = vps
loc
(r) + Dlm |—lI ÍÈ—m
I
|, (1.58)
lm,I
22
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
potentiel effectif sur les fonctions d’onde de valence dépourvues de noeuds dans cette région du
coeur (pseudofonctions d’onde). Ce qui revient à dire que les fonctions d’ondes „i désigneront
les pseudofonctions d’onde. D’où la nécessité de reformuler les expressions analytiques figurant
dans les équations de Kohn-Sham.
Nn
ÿ
loc
vion (r) = loc
vps (|r ≠ RI |). (1.60)
I=1
Cette dernière équation remplace le potentiel extérieur agissant sur les électrons, auquel on
peut associer l’energie d’interaction noyaux-électrons Vion
loc
(précédemment notée Vext ) :
⁄
loc
Vion = loc
vion (r)n(r)dr. (1.61)
Il convient de rappeler que v nloc (r) s’annule au-delà du rayon de coupure rc , et on peut lui
associer l’énergie d’interaction non-locale V nloc . L’énergie totale du système peut se réécrire
sous la forme :
23
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
où vef
pp
f (r) est le potentiel effectif agissant sur les électrons de valence, il est donné par :
ÿ 1
Etot = È„i | ≠ Ò2 + v nloc |„i Í + EH + Exc + Vion
loc
+ Enn , (1.66)
i 2
ÿ
v nloc = I
Dnm |—nI ÍÈ—m
I
|, (1.67)
lm,I
où S est une matrice de recouvrement, elle est Hermitienne, et dépend des positions ioniques,
et s’écrit :
ÿ ⁄
S=I+ I
qnm |—nI ÍÈ—m
I
|, où qnm
I
= QInm (r)dr
nm,I
24
Chapitre 1 Théorie de la fonctionnelle de la densité
itérations successives est proche de zéro. Il est possible de combiner le calcul autocohérent
de l’énergie totale à la détermination de la géométrie d’équilibre (relaxation). Cela se fait
par un test de convergence des forces agissant sur les atomes du système à la fin du cycle
autocohérent, par le biais du théorème de Hellman-Feynman [38].
Figure 1.4 – Ce diagramme illustre la procédure autocohérente de calcul de l’énergie totale de l’état fondamental, accouplée à
celle de la détermination de la géométrie d’équilibre (la relaxation).
25
Chapitre 2.
2.1 Introduction
La DFT telle qu’elle est formulée dans le chapitre précédent est une théorie de l’état fon-
damental, et comme telle, elle n’est pas applicable dans le cas où le système à étudier est
soumis à une interaction dépendante du temps telle que dans le calcul des énergies d’excita-
tions dues à un champ électromagnétique. Il est alors important d’étendre la DFT au-delà de
l’état fondamental afin de prendre en compte les états excités.
26
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
⁄ t1 A B
ˆ
A[ ] = dtÈ (t)| i ≠ H(t) | (t)Í, (2.1)
t0 ˆt
où (t) est la fonction d’onde du système à un instant t, l’action A[ ] est une fonctionnelle de
. L’équation (2.1) est stationnaire lorsque (t) est la solution de l’équation de Schrödinger
dépendant du temps.
Dans le but d’établir une similitude avec la DFT statique, l’action peut encore s’écrire
comme une fonctionnelle de la densité [39] :
⁄ t1 ⁄
A[n] = S[n] ≠ n(r, t)vext (r, t)drdt, (2.2)
t0
où
⁄ t1
ˆ
S[n] = dtÈ [n](t)|i ≠ T̂ ≠ Ŵ | [n](t)Í
t0 ˆt
⁄ t1
= SW [n] ≠ dtÈ [n](t)Ŵ | [n](t)Í. (2.3)
t0
S[n] est une fonctionnelle universelle de la densité dépendante du temps, T̂ est l’énergie
cinétique tandis que Ŵ est l’énergie d’interaction électron-électron. Comme pour la fonction
d’onde dans l’équation (2.1), l’action A[n] est stationnaire pour la densité exacte du système
[39] :
”A[n] ”S[n]
= ≠ vext (r, t) = 0 (2.4)
”n ”n(r, t)
Comme dans le cas de l’état fondamental (DFT), on retrouve une équation de type Euler-
Lagrange.
27
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
interaction, soumis à un potentiel effectif dépendant du temps vef f (r, t) et ayant la même
densité que le système réel. Soit S0 [n] la fonctionnelle universelle de ce système d’électrons sans
interaction, le principe de stationnarité de l’action appliqué à ce dernier conduit à l’équation
de type Euler-Lagrange :
”S0 [n]
≠ vef f (r, t) = 0 (2.5)
”n(r, t)
Dans le but d’établir une connexion entre les systèmes réel et auxiliaire, l’équation (2.2) peut
encore s’écrire :
A ⁄ t1 ⁄ B
A[n] = S0 [n] ≠ SH [n] + Sxc [n] + n(r, t)vext (r, t)drdt (2.6)
t0
où
1 ⁄ t1 ⁄ ⁄ n(r, t)n(rÕ , t)
SH [n] = dt drdrÕ (2.7)
2 t0 |r ≠ r |
Õ
⁄ t1
1 ⁄ t1 ⁄ ⁄ n(r, t)n(rÕ , t)
Sxc [n] = dtÈ [n](t)|Ŵ | [n](t)Í ≠ dt drdrÕ + S0 [n] ≠ SW [n] (2.8)
t0 2 t0 |r ≠ r |
Õ
28
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
Cela nous conduit aux équations de Schrödinger dépendante du temps pour un système de
particules sans interaction appelées équations de Kohn-Sham dépendante du temps :
A B
ˆ 1
i „s (r, t) = ≠ Ò2 + vef f (r, t) „s (r, t), (2.11)
ˆt 2
où les „s sont des orbitales de Kohn-Sham dépendant du temps, elles permettent d’accéder à
la densité exacte du système à un temps t telle que :
N
ÿ occ
n(r, t) = „ús (r, t)„s (r, t), Nocc est le nombre d’états occupés. (2.12)
s
adia
vxc [n](r, t) = vxc
GS
[n(t)](r), (2.13)
où vxc
GS
est la fonctionnelle d’échange-corrélation de l’état fondamental calculée à partir de la
densité instantanée n(t). Elle est locale en t, mais non locale en r.
Il convient de souligner que toutes les fonctionnelles de l’état fondamental (LDA, GGA,
hybride, etc . . .) ont leur correspondance dans l’approximation adiabatique. La plus simple
d’entre elles, surement la plus utilisée est l’approximation adiabatique de la densité locale
(ALDA). Elle conduit à une fonctionnelle qui est non seulement locale en t, mais aussi en r :
A B-
d -
-
ALDA
vxc [n](r, t) = LDA
vxc (n(r, t)) = xc (n)
n(r)‘hom -
-
(2.14)
dn n=n(r,t)
En principe, dans la limite du potentiel extérieur variant très lentement par rapport au temps,
le AXCA devient exacte si la vraie fonctionnelle d’échange-corrélation de l’état fondamental
est connue. Cependant, dans la pratique les résultats sont aussi affectés par les approximations
de l’état fondamental telle que la localisation spatiale de la LDA ou la GGA. Il convient de
29
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
souligner que l’AXCA présente certaines limites dues notamment à son manque de mémoire,
ce qui fait qu’elle ne soit pas appropriée aux calculs des propriétés optiques dans le cas de
doubles excitations, et les excitations avec transferts de charges. Cependant, dans le cadre de
cette thèse, l’AXCA sera très largement utilisée.
La perturbation u(r, t) engendre une petite variation de la densité du système que nous
appelons densité induite, qui est définie comme suit :
où ‰(r, rÕ , t ≠ tÕ ) est la fonction de réponse du système d’électrons interactifs. Elle est définie
par :
-
”n(r, t) --
‰(r, rÕ , t ≠ tÕ ) = - . (2.18)
”vext (rÕ , tÕ ) -v0 (r)
Ë È
‰(r, rÕ , t ≠ tÕ ) = (t ≠ tÕ )È 0 | n̂ (r, t), n̂ (r , t ) |
H H Õ Õ
0Í (2.19)
30
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
où ÷ est un nombre positif et infiniment petit tandis que 0 et m sont les fonctions d’onde
représentant respectivement l’état fondamental et l’état excité, associées respectivement aux
énergies E0 et Em . On peut alors écrire la réponse du système dans le domaine des fréquences :
⁄
nu (r, Ê) = drÕ ‰(r, rÕ , Ê)u(rÕ , Ê). (2.21)
L’évaluation de ‰(r, rÕ , Ê) pour un système d’électrons interactifs est une opération très
coûteuse numériquement. Par contre, la substitution de ce système réel par un système fictif
d’électrons non-interactifs ayant la même densité induite, permet de simplifier les calculs.
Ainsi nous pouvons définir une fonction de réponse auxiliaire ‰KS (r, t, rÕ , tÕ ) du système fictif
(la fonction de réponse de Khon-Sham) :
-
”n(r, t) --
‰KS (r, r , t ≠ t ) =
Õ Õ
- . (2.22)
”vKS (rÕ , tÕ ) -vKS [n0 ]
où
⁄
nu (rÕ , t) ⁄ ⁄
”vxc (r, t)
uKS (r, t) = u(r, t) + + drÕ drÕ
dtÕ n (rÕ , tÕ ) (2.24)
|r ≠ r |Õ ”n(rÕ , tÕ ) u
= u(r, t) + uH (r, t) + uxc (r, t)
avec
⁄
nu (rÕ , t)
uH (r, t) = drÕ , le potentiel induit de Hartree, (2.25)
|r ≠ rÕ |
31
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
⁄ ⁄
”vxc (r, t)
uxc (r, t) = drÕ dtÕ nu (rÕ , tÕ ), le potentiel induit de XC. (2.26)
”n(r , t )
Õ Õ
où
‰KS (r, rÕ , Ê) est la susceptibilité de Kohn-Sham. Il convient de souligner que dans le cas
du système d’électrons non interactifs, les fonctions d’ondes 0 et m de l’équation (2.20)
deviennent des déterminants de Slater des orbitales de Kohn-Sham „i (r) et „j (r) associées
respectivement aux valeurs propres Ái et Áj , où fi et fj sont des nombres d’occupation. On
peut ainsi calculer la polarisabilité comme :
⁄
–ij (Ê) = ri ‰KS (r, rÕ , Ê)rÕj drdrÕ , (2.30)
qui est une fonction de réponse linéaire particulièrement importante car sa valeur moyenne
est proportionnelle au coefficient d’absorption du rayonnement électromagnétique dans l’ap-
proximation dipolaire :
–(Ê))
I(Ê) à Ê⁄(¯ (2.31)
1
¯ (Ê) = T r–(Ê)
– (2.32)
3
32
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
dfl̂(t)
i = [ĤKS (t); fl̂(t)], (2.33)
dt
N
ÿ occ
Les „s sont des orbitales occupées de KS tandis que HKS (t) est l’Hamiltonien de KS dépendant
du temps :
1
HKS (t) = ≠ Ò2 + vext (r, t) + vHxc (r, t). (2.35)
2
Supposons que le potentiel extérieur vext (r, t) soit composé d’une partie indépendante du
temps v0 (r) qui est le potentiel extérieur de l’état fondamental du système et d’une petite
partie dépendante du temps u(r, t) pouvant être traitée de manière perturbative :
Supposons qu’à t = 0, le système est défini par la matrice densité fl̂0 = fl̂(t = 0) qui représente
la matrice densité de l’état fondamental. La linéarisation de l’équation (2.33) en tenant compte
de la perturbation, conduit à l’équation :
dfl̂u (t)
i = [H0 , fl̂u (t)] + [uHxc (t), fl̂0 ] + [u(t), fl̂0 ], où fl̂u (t) = fl̂(t) ≠ fl̂0 (2.37)
dt
fl̂u (t) est la réponse au premier ordre de la matrice densité du système (voir l’équation (2.16)),
H0 est l’Hamiltonien de l’état fondamental de Kohn-Sham, u le potentiel extérieur pertur-
bateur et uHxc est le terme regroupant les variations des potentiel de Hartree et échange-
33
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
⁄ A B
1 ”vxc (r, t)
uHxc (r, t) = ”(t ≠ tÕ ) + n (rÕ , tÕ )drÕ dtÕ , (2.38)
|r ≠ r |
Õ ”n(rÕ , tÕ ) u
où nu (r, t) = flu (r, r, t) est la réponse au premier ordre de la densité du système. Dans le cadre
de l’approximation adiabatique, la dérivée du potentiel XC est supposée dépendre localement
du temps [41], c’est à dire :
”vxc (r, t)
= ŸXC (r, rÕ )”(t ≠ tÕ ) (2.39)
”n(rÕ , tÕ )
où Ÿ(r, rÕ ) = 1/|r ≠ rÕ | + ŸXC (r, rÕ ). On peut ainsi réécrire l’équation (2.37) sous la forme :
dfl̂u (t)
i = L.fl̂u (t) + [u(t), fl̂o ], (2.41)
dt
L.fl̂u (t) = [Ĥ0 , fl̂u (t)] + [ûHxc [fl̂u (t)], fl̂o ]. (2.42)
34
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
où r̂ est l’opérateur position, et fl̃u (Ê) la solution de l’équation (2.43). Dans le cas où la
perturbation extérieure est un champ électrique homogène tel que :
ÿ
di (Ê) = –ij (Ê)Ej (Ê), (2.46)
j
Soient  et B̂, deux opérateurs à un électron pouvant s’écrire dans l’espace de Liouville sous
forme de kets |ÂÍ et |B̂Í appelés super-kets [42]. Le produit scalaire entre ces deux super-kets
peut encore s’écrire :
où
35
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
résoudre une telle équation serait de résoudre en premier lieu le système linéaire |(Ê≠L)≠1 .“j Í,
et ensuite calculer son produit scalaire avec le bra È—i |, ceci pour chaque valeur de la fréquence
Ê. Une telle procédure est tès coûteuse numériquement, surtout lorsque la taille du système
et l’intervalle de fréquences à couvrir augmentent. Pour remédier à ce problème, il existe une
méthode itérative appelée bi-orthogonalisation de Lanczos (LBOA) [43]. Celle-ci permet de
résoudre aisément le système linéaire et ceci pour une large gamme de fréquences avec un
coût de calcul très réduit [43].
L.m V ¥ m
V. m T + ⁄m+1 v m+1 m e€
m, (2.51)
L € .m W ¥ m
W. m T € + ‡ m+1 wm+1 m e€
m, (2.52)
m
W € .m V = m
I, (2.53)
où m
zij =m Vj€ .—i est un vecteur de dimension m, dont les composantes sont calculées à
36
Chapitre 2 Théorie de la fonctionnelle de la densité dépendant du temps
q,l
vj,‹ est la ‹-ième composante du vecteur de Lanczos vjl tandis que le vecteur à m dimensions
j (Ê), est la solution du système linéaire tridiagonal :
m
(Ê ≠m Tj ). m j (Ê) = m
e1 . (2.59)
Dans la pratique, le calcul du spectre optique d’absorption s’effectue on deux étapes dont la
première consiste à construire la matrice tridiagonale m T et le vecteur m z dont les composantes
sont générées à chaque itération de Lanczos en utilisant l’équation (2.57). Il convient de
souligner que cette étape est la plus coûteuse numériquement. Dans la deuxième étape, on
calcule la polarisabilité et les coefficients d’absorption à partir des équations (2.55) et (2.31),
pour différentes valeurs de fréquences Ê que l’on désire atteindre.
La structure tridiagonale de la matrice m T ainsi que sa petite taille font que la seconde
étape soit moins coûteuse numériquement que la première. Dans le code de calcul Quantum
espresso, chacune de ces deux étapes est implémentée avec son propre exécutable. Pour plus
de détails sur la procédure LBOA telle qu’elle est appliquée à la TDDFT dans le calcul du
spectre optique, le lecteur pourra se référer à [43].
37
Chapitre 3.
Dynamique moléculaire
3.1 Introduction
Le but principal de la dynamique moléculaire est de déterminer la trajectoire d’un système
(molécules, solides, liquides ou gaz) en suivant l’évolution de la position Ri (t) et de la vitesse
vi (t) de chaque particule i de celui-ci au cours du temps.
Pour un système constitué de N atomes, les différentes configurations au cours de la
dynamique s’obtiennent par la résolution de l’équation du mouvement de Newton de chaque
atome i du système :
d2 Ri (t)
Mi = Fi (3.1)
dt2
où Fi est la force exercée sur l’atome i, de masse Mi , située en Ri . L’équation (3.1) peut
encore s’écrire explicitement sous la forme :
d2 Ri (t)
Mi = Fi (Rj ) = ≠ÒVi (Rj ) (3.2)
dt2
38
Chapitre 3 Dynamique moléculaire
ou bien de façon analytique à partir des calculs théoriques sans faire recours au calcul de la
structure électronique des atomes.
Le point saillant de cette méthode reste le choix de la forme analytique que doit avoir le
potentiel d’interaction. Généralement, on le représente par une somme de plusieurs termes
dont chacun correspond à un phénomène physique que l’on souhaite reproduire. Les modèles
de potentiels d’interaction les plus utilisés en dynamique moléculaire sont souvent des modèles
dits à deux corps (ils ne font intervenir que la distance entre deux atomes), dont quelques
formes analytiques sont données dans le tableau ci-dessous :
Table 3.1 – Les formes analytiques de quelques potentiels d’interaction classiques à deux corps les plus
utilisés, dont les coefficients Áij , ‡ij , Aij , Bij et Cij sont ajustés par rapport aux données expérimentales ou
théoriques.
Dans le souci de décrire de façon plus réaliste le système à étudier, des potentiels à trois
corps ont été développés. Ces potentiels encore plus complexes se basent sur l’interaction entre
3 atomes (i, j, et k), et font intervenir des paramètres tels que : l’angle jjk
‰ formé entre les 3
39
Chapitre 3 Dynamique moléculaire
Il existe plusieurs approches de dynamique moléculaire ab-initio, mais dans le cadre de cette
thèse nous n’en parlerons que de deux, qui donnent une description de l’état fondamental du
système durant la simulation : la dynamique de Born-Oppenheimer [44] et la dynamique de
Car-Parrinello [45].
où „(R) et ÂR (r) sont respectivement les fonctions d’onde décrivant le mouvement des noyaux
et celui des électrons. On peut écrire l’Hamiltonien total du système sous la forme :
ÿ 1
Ĥtot = ≠ Ò2RI + Ĥe (3.4)
I 2MI
où
ÿ 1 2 ÿ 1 ÿ ZI ÿ ZI ZJ
Ĥe = ≠ Ò ri + ≠ + (3.5)
i 2 i<j |ri ≠ rj | I,i |RI ≠ ri | I<J |RI ≠ RJ |
est l’Hamiltonien des électrons soumis au potentiel créé par les noyaux se trouvant dans une
certaine configuration. Ainsi, la structure électronique peut être calculée par la résolution de
l’équation de Schrödinger :
A B
ÿ 1 2 ÿ ZI ÿ 1 ÿ ZI ZJ
≠ Ò ri ≠ + + ÂR (r) = Ee (R)ÂR (r), (3.6)
i 2 I,i |RI ≠ ri | i<j |ri ≠ rj | I<J |RI ≠ RJ |
où Ee (R) est l’énergie totale des électrons dans le champ créé par les noyaux. Quant au
mouvement des noyaux, il est représenté par l’équation de Schrödinger :
A B
ÿ 1
≠ Ò2 + Ee (R) „(R) = Etot (R)„(R), (3.7)
I 2MI RI
où Etot (R) est l’énergie totale du système dans une certaine configuration atomique R.
40
Chapitre 3 Dynamique moléculaire
L’énorme différence de masse entre les noyaux et les électrons fait que les noyaux peuvent
être traités comme des particules classiques. L’équation (3.7) devient tout simplement équi-
valent à l’équation du mouvement d’un système de noyaux classiques se déplaçant sur une
surface d’énergie potentielle VBO (R) appelée surface de Born-Oppenheimer :
ÿ 1 2
LBO = MI ṘI ≠ VBO (R) (3.9)
I 2
Les équations du mouvement sont établies à partir des équations de Lagrange telles que :
A B
d ˆLBO ˆLBO
= (3.10)
dt ˆ ṘI ˆRI
où
A chaque pas de temps, les positions R(t) des noyaux étant connues, on peut évaluer l’éner-
gie Ee (R) puis calculer la force agissant sur chaque noyau I par le biais du théorème de
Hellman-Feynman : F (R) = ≠ÒI Ee (R). Ceci permet alors d’intégrer les équations de mou-
vements (3.11) et de déterminer à un instant t + ”t les nouvelles positions R(t + ”t) à l’aide
des algorithmes de Verlet [46]. Il convient de souligner que l’énergie totale est en principe
constante :
1ÿ 2
Econs = MI ṘI (t) + Ee (R) (3.13)
2 I
41
Chapitre 3 Dynamique moléculaire
noyaux permet de choisir des pas de temps relativement grand (de l’ordre de la fentosecond)
que dans les autres dynamiques ab-initio. Cependant, son principal inconvénient est que la
fonction d’onde électronique doit être minimisée à chaque pas de temps, ce qui est trop coûteux
numériquement.
ÿ 1 ÿ1 ÿ 1 2
µÈ„˙ i |„˙ i Í ≠ Ee [{„i , RI }] +
2
LCP = MI ṘI + »ij È„i |S|„j Í ≠ ”ij (3.14)
I 2 i 2 i,j
où le dernier terme a été introduit pour assurer l’orthonormalité des orbitales électroniques
dont S en est la matrice de recouvrement. Elle est égale à la matrice unité dans le cas des
pseudopotentiels à norme conservée, le terme µ représente une masse fictive relative aux degrés
de liberté des orbitales. Les équations du mouvement sont obtenues à partir des équations de
Lagrange :
A B
d ˆLCP ˆLCP
= (3.15)
dt ˆ ṘI ˆRI
A B
d ”LCP ”LCP
= (3.16)
dt ” „˙ úi ”„úi
ˆ ÿ ˆS
MI R̈I (t) = ≠ Ee [{„i , RI }] + »ij È„i | |„j Í (3.17)
ˆRI ij ˆRI
” ÿ
µi „¨i (t) = ≠ ˙ ú Ee [{„i , RI }] + »ij S„j (3.18)
” „i j
Dans le Lagrangien de Car-Parinello, les termes d’énergies cinétiques I 12 MI ṘI et i 12 µÈ„˙ i |„˙ i Í
q 2 q
42
Chapitre 3 Dynamique moléculaire
d’onde de l’état fondamental qui est optimisée pour la configuration initiale des noyaux res-
tera proche de cet état durant son évolution dans le temps si la température des électrons
restent suffisamment basse. En d’autres termes, le système évolue de façon adiabatique.
La dynamique de Car-Parrinello repose sur l’hypothèse selon laquelle les électrons doivent
rester proches de la surface de Born-Oppenheimer. Dans la pratique, il est donc très important
que l’échange de chaleur entre les ions et les degrés de liberté électroniques soit suffisamment
faible durant la dynamique afin que les résultats obtenus soient physiquement acceptables. On
peut montrer que la fréquence minimale du mouvement fictif des degrés de liberté électroniques
peut s’exprimer en fonction de la masse fictive µ, et du gap Eg du système :
A B1/2
Egap
Êemin à (3.19)
µ
L’évolution adiabatique du système n’est assurée que si la fréquence Êemin est supérieure à la
fréquence maximale Ênmax de vibrations ioniques. Il convient de souligner que Egap et Ênmax
sont des quantités dictées par la physique du système. Ainsi, le seul paramètre permettant de
contrôler l’adiabaticité est la masse fictive µ que l’on désigne souvent par paramètre d’adiaba-
ticité. D’autre part, la fréquence maximale associée aux degrés de liberté électroniques s’écrit
A B1/2 A B1/2
Ecut µ
Êemax à =∆ t max
à (3.20)
µ Ecut
On peut ainsi constater que le pas de temps maximum tmax augmente avec la masse fictive
µ, alors qu’en principe celle-ci ne doit pas être trop grande pour que l’adiabaticité du système
soit assurée. Cependant les simulations doivent aussi être capable de couvrir des échelles de
temps suffisamment longues, afin de pouvoir observer les phénomènes intéressants. Il est donc
nécessaire de trouver un compromis entre µ et t.
43
Chapitre 3 Dynamique moléculaire
bertés électroniques. L’emploi des pseudopotentiels fait apparaitre des termes non locaux
dans l’expression de l’énergie totale du système [voir les équations (1.63) et (1.66)]. Ces dits
termes font intervenir des fonctions localisées dans la région du coeur (—I ), qui dépendent
des positions ioniques. Dans le cadre des pseudopotentiels de Vanderbilt, hormis les termes
non locaux, il s’ajoute une contrainte d’orthonormalisation généralisée faisant apparaitre la
matrice de recouvrement S [37] dans les équations du mouvement (3.17). Tout comme les
fonctions d’augmentation, la matrice S dépend des positions ioniques. Il convient de rappeler
que S est égale à la matrice unité dans le cas de pseudopotentiels à norme conservée. La force
FI exercée sur l’ion I, situé à la position RI s’écrit :
ˆ ÿ ˆS
FI (t) = MI R̈I (t) = ≠ Ee [{„i , RI }] + »ij È„i | |„j Í, (3.21)
ˆRI ij ˆRI
ÿ
où S = I + I
qnm |—nI ÍÈ—m
I
|.
nm,I
Le premier terme du membre de droite de l’équation (3.21) peut être calculé en tenant compte
du fait que la densité électronique dépend aussi des positions ioniques RI , à travers les fonc-
tions d’augmentation QInm et les fonctions localisées — I . Dans le but de rendre moins lourd le
développement de certains termes dans l’application du théorème de Hellmann-Feynman, on
peut poser :
ÿ
I
Ênm = »ij È„j |—nI ÍÈ—m
I
|„i Í, (3.22)
ij
ÿ
I
·nm = È„i |—nI ÍÈ—m
I
|„i Í (3.23)
i
CK - L K - LD
I
ˆ·nm ÿ - ˆ— I ˆ— I -
- n-
= „i - n È—m I
|„i Í + È„i |—nI Í -„i , (3.25)
ˆRI - ˆRI ˆRI -
i
44
Chapitre 3 Dynamique moléculaire
”t2
Ri (t + ”t) = Ri (t) + vi (t)”t + R̈i (t) (3.28)
2
R̈i (t) + R̈i (t + ”t)
vi (t + ”t) = vi (t) + ”t (3.29)
2
Dans le cas d’un système physique composé d’ions de masses MI , occupant des positions
RI (t), ayant des vitesses vI (t), l’évolution de la trajectoire s’écrit :
”t2
RI (t + ”t) = RI (t) + vI (t)”t + R̈I (t) (3.30)
2
FI (t) ”t2
= RI (t) + vI (t)”t +
MI 2
R̈I (t) + R̈I (t + ”t)
vI (t + ”t) = vI (t) + ”t (3.31)
2
FI (t) + FI (t + ”t)
= vI (t) + ”t
2MI
Il convient de souligner que les équations (3.30) et (3.31) sont valables pour tous les
modèles de dynamiques moléculaires que nous avons mentionnés plus haut. Cependant dans
le cadre de la dynamique de Car-Parrinello, où les fonctions d’ondes mono-électroniques sont
traitées comme des degrés de libertés classiques, il faudra donc ajouter l’équation qui prend
45
Chapitre 3 Dynamique moléculaire
”t2 ¨
„i (t + ”t) = „i (t) + „˙ i (t)”t + „i (t) (3.32)
2
Fi ”t2
= „i (t) + „˙ i (t)”t +
µ 2
„¨i (t) + „¨i (t + ”t)
„˙ i (t + ”t) = „˙ i (t) + ”t (3.33)
2
Fi (t) + Fi (t + ”t)
= „˙ i (t) + ”t
2µ
” ÿ
Fi (t) = µi „¨i (t) = ≠ ˙ ú Ee [{„i , RI }] + »ij S„j (3.34)
” „i j
46
Chapitre 3 Dynamique moléculaire
Figure 3.1 – Cette figure illustre la procédure de simulation Car-Parrinello. Le calcul de l’état fondamental est fait une seule
fois, au début de la simulation (pour la configuration initiale). Une fois que la simulation est lancée, on l’arrête que lorsqu’on
estime que la trajectoire obtenue est suffisante pour pouvoir observer des phénomènes intéressants (accumulates statistics).
47
Deuxième partie
Résultats et discussions
48
Chapitre 4.
4.1 Introduction
Ce chapitre est entièrement consacré à l’étude des propriétés électroniques et optiques du
nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé par le catéchol et l’alizarine. Dans cette étude, nous
examinerons tout d’abord les différentes géométries d’adsorption de ces deux molécules sur les
surfaces (001) et (101) du nanofil. Pour terminer, nous choisirons les structures géométriques
les plus stables qui par la suite serviront d’échantillons théoriques à notre étude.
49
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
Figure 4.1 – La variation de l’énergie totale de la maille primitive (bulk) de l’anatase en fonction de l’énergie de coupure des
ondes planes. On peut effectivement constater que l’énergie totale du système varrie très peu à partir de 30 Ry.
L’énergie de coupure étant fixée à 30 Ry, le deuxième test consiste à déterminer la grille de
points k nécessaires pour l’échantillonnage de la zone de Brillouin. La convergence de l’énergie
totale est trouvée avec une grille de 4◊4◊2.
La troisième étape consiste à déterminer les paramètres de la maille théorique par un autre
test de convergence de l’énergie totale, au cours duquel l’énergie de coupure et la grille de
points k sont fixées aux valeurs calculées lors des précédents tests. On représente sur un même
graphe les courbes de l’énergie totale en fonction du paramètre de maille {a} pour des petites
variations de c/a autour de la valeur expérimentale (la figure 4.2). Il convient de souligner
que chaque courbe de la figure 4.2 correspond à une valeur de c/a. Le minimum de toutes ces
courbes donne la valeur du paramètre {a}, tandis que la valeur de c/a correspondante permet
de déterminer le paramètre {c} connaissant {a}. Dans le cadre de nos calculs, ce minimum se
situe au point a=3,793 Å (voir la figure 4.2) correspondant à la courbe c/a=2,547 soit c=9,662
Å.
50
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
Figure 4.2 – Chaque courbe du graphe correspond à une valeur de c/a. Le minimum de toutes les courbes est porté par la
courbe c/a=2,547 et se situe à a=3.793 Å.
Dans le tableau ci-dessous, nous comparons nos résultats à ceux des travaux expérimentaux
et théoriques antérieurs.
a (Å) c (Å)
Table 4.1 – Les paramètres de maille de nos travaux sont comparés avec ceux des résultats théoriques
antérieurs [1] et expérimentaux [2].
La structure de bande de l’anatase représentée sur la figure 4.3b montre un gap d’environ
2,2 eV. Ce gap est logiquement inférieur à la valeur expérimentale qui est de 3,2 eV [49]. En
effet, la fonctionnelle d’échange corrélation semi-locale (PBE) utilisée dans nos calculs sous-
estime la largeur de la bande interdite. Ce défaut est dû au phénomène d’auto-interaction
contenu dans la fonctionnelle de Hartree ( voir la section 1.4).
51
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
(a) (b)
Figure 4.3 – La figure (a) représente la maille primitive (bulk) du cristal de l’anatase (TiO2 ), dans laquelle les atomes rouges
sont des oxygènes, tandis que les bleus sont des titanes. La figure (b) représente la structure de bandes du cristal de l’anatase.
Après la relaxation, l’énergie par unité de surface peut se calculer à partir de la formule
suivante
1 1 Nsc 2
Esurf = Esc ≠ Ebulk (4.1)
2A Nbulk
52
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
(a) (b)
Figure 4.4 – Les figures (a) et (b) représentent respectivement les surfaces relaxées (001) et (101) de l’anatase.
où Esc , Ebulk et A sont respectivement l’énergie totale de Nsc unités de TiO2 contenues dans
la supercellule, l’énergie totale de Nbulk unités de TiO2 contenues dans la maille primitive du
cristal d’anatase et l’aire de la surface considérée.
En utilisant cette dernière équation, on trouve les énergies par unité de surface de 1,02
J/m2 et 0,43 J/m2 pour les surfaces (001) et (101) respectivement. Ces résultats sont regroupés
dans le tableau ci-dessous et comparés à ceux des travaux antérieurs [1].
Table 4.2 – Les énergies par unité de surface (001) et (101). Ncouches est le nombre de couches de titane
(Ti) contenues dans une surface tandis que Natomes est le nombre total d’atomes qu’elle contient. Elles sont
comparées avec les énergies calculées dans les travaux de Michele Lazzeri et all [1].
L’analyse des énergies de surfaces montre que la surface (101) est la plus stable car son
énergie est plus basse [1]. Cependant, la surface la moins stable (001), c’est à dire la plus
réactive des deux est aussi très importante car elle adsorberait mieux les pigments que la
surface (101). L’emploi de ces deux surfaces est de bonne augure pour une utilisation optimale
du nanofil, associant ainsi la stabilité et la réactivité.
On peut alors construire le nanofil dans la direction perpendiculaire aux surfaces (001) et
(101), c’est à dire la direction [010]. A cet effet, nous utilisons une supercellule orthorhombique
de dimensions a=20,11 Å, b=19,50 Å, et c=13,48 Å. Des espaces d’au moins 7 Å dans les
directions (ox) et (oy) ont été nécessaires entre les images périodiques du nanofil afin d’éviter
qu’elles ne s’interagissent. Ainsi, le nanofil ne croît que dans la direction (oz) et contient 32
TiO2 par supercellule (soit 96 atomes). Tous les atomes du nanofil ont été relaxés jusqu’à
l’équilibre des forces.
53
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
(a) (b)
Figure 4.5 – La figure (a) montre la coupe transversale du nanofil [010] d’anatase relaxé tandis que (b) montre sa coupe
longitudinale, vue de la surface (101).
54
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
(a) (b)
Figure 4.7 – (a) et (b) sont respectivement les molécules du catéchol (C6 H6 O2 ) et d’alizarine (C14 H8 O4 ) à l’équilibre. Les
atomes de couleur bleu sont des hydrogènes, les oxygènes en rouge tandis que les carbones sont en jaune.
Pour ces deux molécules, nous calculons les structures d’équilibre avec le code Quantum
ESPRESSO. Les dimensions des supercellules, les énergies de coupure des ondes planes et de
la densité, ainsi que la fonctionnelle d’échange-corrélation utilisées sont les mêmes que dans le
cas du nanofil. Les interactions électrons-noyaux sont modélisées par les pseudopotentiels de
type Vanderbilt només X.pbe-van_ak.UPF (avec X =O, C et H) disponibles sur le site inter-
net de Quantum ESPRESSO [48]. La configuration électronique de valence prise en compte
explicitement dans les calculs est la même que celle du paragraphe 4.2.1 pour l’atome de
l’oxygène (O) tandis que celles des atomes du carbone (C) et d’hydrogène (H) sont respecti-
2 2 1
vement 2s 2p et 1s . La zone de Brillouin est échantillonnée avec un seul point k (le point
). Les deux molécules sont relaxées tour à tour jusqu’à l’équilibre, c’est à dire jusqu’à ce que
les forces agissant sur les atomes soient proches de zéro.
55
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
Figure 4.8 – Les spectres optiques d’absorption en phase gazeuse du catéchol en rouge et de l’alizarine en vert.
56
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
où Ef il , Emol et Ef il+mol sont respectivement l’énergie totale du nanofil isolé, l’énergie totale
de la molécule isolée et l’énergie totale de l’ensemble nanofil+molécule.
Il convient de souligner que selon la convention que nous avons considérée pour Eads ,
l’énergie d’adsorption doit toujours être supérieure à zéro pour que la réaction d’adsorption
soit favorable. Plus cette énergie est grande, plus la structure est stable.
57
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
Figure 4.9 – Adsorption bidentate du catéchol sur la face (101) du nanofil de TiO2 avec une double déprotonation.
Figure 4.10 – Adsorption bidentate du catéchol sur la face (001) du nanofil de TiO2 avec une double déprotonation.
Figure 4.11 – Adsorption monodentate du catéchol sur la face (101) du nanofil de TiO2 avec une simple déprotonation.
Figure 4.12 – Adsorption bidentate du catéchol sur la face (101) du nanofil de TiO2 avec une double déprotonation.
58
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
Figure 4.13 – Adsorption monodentate du catéchol sur la face (101) du nanofil de TiO2 une avec simple déprotonation.
Les valeurs des énergies d’adsorption des différentes géométries d’équilibre sont regroupées
dans le tableau ci-dessous. On peut bien voir à travers celui-ci que la structure la plus stable
est celle de la figure 4.10 car son énergie d’adsorption est la plus élevée tandis que la moins
stable est celle de la figure 4.13 avec la plus faible énergie d’adsorption. La structure de la
figure 4.12 n’est pas probable car son énergie d’adsorption est inférieure à zéro.
Table 4.3 – Le tableau des valeurs des énergies d’adsorption (Eads ) du catéchol sur le nanofil de l’anatase.
L’énergie d’adsorption est positive selon la convention que nous avons considéré (voir l’équation 4.2), elle
augmente avec la stabilité de la structure. La structure de la figure 4.12 n’est pas favorable car son énergie
d’adsorption est négative. Toutes les valeurs présentées dans ce tableau sont en électronvolt (eV).
Figure 4.14 – Adsorption bidentate de l’alizarine sur la face (101) du nanofil de TiO2 avec une double déprotonation.
59
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
Figure 4.15 – Adsorption monodentate de l’alizarine sur la face (101) du nanofil de TiO2 avec une simple déprotonation.
Table 4.4 – Les valeurs des énergies d’adsorption de l’alizarine sur le nanofil de l’anatase. La structure de
la figure 4.14 est plus stable que celle de la figure 4.15 car elle a la plus grande énergie d’adsorption. Toutes
les valeurs présentées dans ce tableau sont en électronvolt (eV).
L’analyse de ce tableau montre que la structure la plus stable est celle qui est donnée par
la figure 4.14 car elle a la plus grande énergie d’adsorption, tandis que la moins stable est
celle de la figure 4.15, avec la plus faible énergie d’adsorption. Il est évident qu’une molécule
telle que l’alizarine ne peut être plus stable que lorsqu’elle se tient sur ses deux oxygènes des
groupements hydroxyles.
60
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
Figure 4.16 – Les différents types de transitions électroniques dans un système photosensibilisé du nanofil de l’anatase. La
transition indirecte fait transiter l’électron de l’état fondamental (P) à l’état excité (Pú ) du pigment avant de s’injecter dans la
bande de conduction du nanofil. La transition directe fait transité l’électron de l’état fondamental (P) à la bande de transition
du nanofil, sans passer par l’état excité (Pú ) du pigment.
61
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
(a) (b)
Figure 4.17 – La figure (a) représente le système catéchol+nanofil dont l’orbitale HOMO est localisée sur l’alizarine. Sur la
figure (b), l’orbitale LUMO du même système est localisée sur le nanofil.
(a) (b)
Figure 4.18 – La figure (a) représente le système alizarine+nanofil dont l’orbitale HOMO est localisée sur l’alizarine. Sur la
figure (b), l’orbitale LUMO du même système est localisée sur le nanofil.
62
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
(a) (b)
Figure 4.19 – Sur les figures (a) et (b), les courbes rouges représentent les densités d’états projetées respectivement sur la
molécule du catéchol et celle de l’alizarine tandis que les courbes vertes représentent les densités d’états projetées sur le nanofil.
Sur les deux figures, les états HOMO des deux molécules sont logés dans le gap du nanofil tandis que leurs LUMO sont en
résonance avec les états de conduction du nanofil.
63
Chapitre 4 Etude ab-initio du nanofil [010] de l’anatase photosensibilisé
(a) (b)
Figure 4.20 – Sur la figure (a), la courbe rouge représente le spectre optique d’absorption en phase gazeuse de la molécule du
catéchol tandis que la verte représente celui du nanofil de l’anatase photosensibilisé par le catéchol. Sur la figure (b), la courbe
rouge représente le spectre optique d’absorption en phase gazeuse de la molécule de l’alizarine tandis que la verte représente celui
du nanofil de l’anatase photosensibilisé par l’alizarine.
4.8 Conclusion
La photosensibilisation du nanofil de l’anatase par le catéchol et l’alizarine a été un bon
exemple pour démontrer l’importance de la coexistence des transitions électroniques directe
et indirecte au sein d’une cellule à pigment photosensible. Même si elle conduit à une faible
amplitude d’absorption optique, la transition électronique directe peut ouvrir la porte à l’ex-
ploitation des molécules n’absorbant pas dans la gamme optique du visible.
64
Chapitre 5.
5.1 Introduction
Dans le but d’utiliser des pigments ayant une abondance naturelle et une facilité de syn-
thèse afin de réduire le coût des matériaux nécessaires à la fabrication d’une DSSC, nous por-
tons notre attention sur les pigments pures organiques ne contenant aucun métal de transition
car beaucoup trop lourd et coûteux [14]. A cet effet, nous nous concentrons essentiellement sur
la molécule d’alizarine dont nous déterminerons la géométrie d’équilibre ainsi que le spectre
optique d’absorption correspondant.
Dans une DSSC, les molécules du pigment attachées à la surface du semiconducteur sont
influencées par le solvant qui les entoure [55]. Dans la nature, les molécules organiques existent
souvent dans un environnement aqueux. Il est donc évident qu’une description plus réaliste
des propriétés optiques des pigments organiques devrait tenir compte de l’influence du solvant.
A cet effet, nous menons des investigations sur la molécule de l’alizarine dans l’eau (un solvant
polaire).
65
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
Figure 5.1 – La variation de l’énergie totale de l’alizarine en fonction de l’énergie de coupure des ondes planes. On peut
constater effectivement que celle-ci varie très peu à partir de 25 Ry.
Figure 5.2 – Une boite orthorhombique de simulation contenant la molécule de l’alizarine. Les atomes d’oxygène sont en rouge,
les carbones en jaune tandis que ceux d’hydrogène sont en bleu.
66
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
Figure 5.3 – Les spectres d’adsorption de la molécule de l’alizarine à l’équilibre, calculés respectivement avec la fonctionnelle
hybride PBE0 (courbe rouge) et la fonctionnelle semi-local PBE (courbe noire).
67
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
dans le vide sont très bien reproduits avec la fonctionnelle hybride PBE0. On peut aussi
constater sur la même figure que ces deux spectres sont très identiques, excepté un décalage
d’environ 0.6 eV vers le rouge de l’ensemble du spectre calculé avec la fonctionnelle PBE.
Les pics notés (aú ), (bú ) et (cú ) dans le cas de la fonctionnelle hybride PBE0, ont tous des
correspondants (a), (b) et (c) dans le cas de la fonctionnelle PBE (voir la figure 5.3). Ce
décalage global des pics d’absorption montre la tendance générale des fonctionnelles hybrides
à conduire à des gaps plus larges que les fonctionnelles semi-locales. En effet, la fraction de
l’énergie d’échange de Hartree-Fock qui est présente dans les fonctionnelles hybrides tente de
compenser la sous-estimation du gap due aux fonctionnelles semi-locales utilisées.
68
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
L’analyse de ces spectres (Figure 5.4) montre que le modèle PCM conduit à une amé-
lioration de l’absorbance par rapport à la molécule dans le vide, tant pour la fonctionnelle
semi-locale PBE que pour l’hybride PBE0. Cependant, les premiers pics de basses énergies
notés (a) et (aú ) ne présentent pas de décalage bathochromique quand le PCM est appliqué.
Les autres pics notés (b), (bú ), (c) et (cú ) montrent un décalage bathochromique.
Il est intéressant de noter que le modèle PCM est capable de mettre en évidence les effets
hyperchromes et bathochrome du spectre optique d’absorption de l’alizarine. Cependant, il ne
prend pas en compte l’influence du mouvement thermal du solvant sur les propriétés optiques.
Cet effet structurel peut évidemment avoir une grande influence sur la forme du spectre que
ne peut révéler le modèle PCM.
Figure 5.4 – Les courbes noire et rouge pointillées représentent les spectres optiques d’absorption de la molécule de l’alizarine
dans le modèle PCM de l’eau, calculés respectivement avec les fonctionnelles semi-locales PBE, et hybride PBE0. Les courbes
bleue pleine et bleue pointillée représentent respectivement les spectre expérimentaux de l’alizarine dans le vide et dans l’eau.
69
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
pseudopotentiels ainsi que les énergies de coupure des ondes planes nécessaires pour représen-
ter des orbitales de Kohn-Sham et la densité électronique sont les même que précédemment.
L’évolution dynamique du système s’effectue à la température ambiante.
La première étape de simulation consiste à porter le système moléculaire sur la surface de
Born-Oppenheimer en minimisant les degrés de liberté électroniques (fonctions d’onde mono-
électroniques) par l’emploi d’une force de frottement sur le mouvement de celles-ci. Une fois
que l’équilibre électronique est réalisé, la dynamique moléculaire peut alors commencer en
propageant simultanément les degrés de liberté ioniques et électroniques avec l’algorithme de
Verlet. Une masse fictive associée aux degrés de liberté électroniques de 400 a.u. (soit environ
3.64◊10≠28 Kg), et un pas temps de 0.14 fs sont nécessaires pour le contrôle de l’adiabacité.
La température moyenne des ions est maintenue autour de 300 K grâce au thermostat de
Nosé-Hoover [58, 59] dont la fréquence d’oscillations est fixée à 50 terahertz (tHz). Il est très
important que la température des électrons soit très basse pendant la dynamique afin que le
système reste proche de la surface de Born-Oppenheimer (voir la section 3.3).
Figure 5.5 – La boite de simulation contenant la molécule de l’alizarine entourée de 56 molécules d’eau. Le système global
contient 196 atomes.
Cette évolution dynamique du système est effectuée pendant 11 ps, à l’issu de laquelle 70
configurations sont extraites aléatoirement le long de la trajectoire. De ces 70 configurations,
70 spectres optiques d’absorption sont calculés ainsi que le spectre moyen correspondant en
utilisant la même méthode et les mêmes paramètres que lors du calcul du spectre de la molécule
de l’alizarine à l’équilibre (voir la figure 5.7). Sur la figure 5.6, nous testons la convergence
du spectre moyen par rapport au nombre de spectres pris en compte dans cette moyenne. On
remarque que l’allure du spectre moyen varie très peu à partir de 42 configurations.
Le spectre moyen résultant de la dynamique moléculaire diffère très largement avec son
équivalent obtenu par le modèle PCM. Cette différence est probablement due aux multiples
interactions soluté-solvant, telles que les interactions dipôle-dipôle ainsi qu’aux liaisons hy-
drogènes qui se forment entre les molécules d’eau et la molécule d’alizarine. En effet, toutes
70
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
Figure 5.6 – Le test de convergence du spectre moyen par rapport au nombre de spectres des configurations de l’alizarine prises
le long de la trajectoire fournie par la dynamique moléculaire en présence de l’eau.
ces interactions associées aux vibrations moléculaires font apparaitre de nouvelles transitions
électroniques qui ne peuvent pas être observées dans le modèle PCM. Ces nouvelles transi-
tions électroniques conduisent à un élargissement des bandes d’absorption, avec un premier
pic nettement décalé par rapport à la position de son équivalent calculé dans le vide. Hormis
le décalage causé par la fonctionnelle PBE, on constate que le spectre optique calculé avec le
modèle explicite reste formellement proche de l’expérimental.
Figure 5.7 – Les 70 spectres optiques d’absorption de l’alizarine dans l’eau sont représentés par les multiples courbes. La courbe
rouge et épaisse représente le spectre moyen.
71
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
Figure 5.8 – La courbe bleue représente le spectre moyen de l’alizarine dans l’eau tandis que la rouge représente le spectre
moyen sans eau, calculé à partir de la suppression des molécules d’eau des structures issues de la dynamique de l’alizarine dans
l’eau. Le spectre optique de la molécule de l’alizarine dans sa géométrie d’équilibre est représenté par la courbe noire.
72
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
présence des molécules d’eau. Raison pour laquelle nous effectuons une dynamique moléculaire
de l’alizarine isolée.
Nous faisons usage de la structure d’équilibre de l’alizarine et la boite de simulation utili-
sées précédemment. Cela nous permet de ne plus effectuer une minimisation sur les degrés de
liberté ioniques, hormis sur les fonctions d’onde mono-électroniques. Une fois que l’équilibre
électronique est réalisé, le système se trouve alors sur la surface de Born-Oppenheimer. Pour
que la simulation de dynamique moléculaire soit possible pour une telle structure à l’équilibre
ionique, les atomes doivent d’abord être légèrement déplacés de manière aléatoire autour de
leurs positions d’équilibre.
Il convient de rappeler que la structure de départ doit être sur la surface de Born-
Oppenheimer avant d’effectuer la dynamique afin que le résultat final soit physiquement
acceptable. Par conséquent, le déplacement aléatoire des atomes doit toujours être suivi par
une minimisation des degrés de liberté électroniques.
Dans le but de faire une comparaison avec les calculs précédents, nous faisons usage des
mêmes paramètres et du même temps de simulation (11 ps) que lors de la dynamique molé-
culaire en présence de l’eau. L’analyse de la trajectoire nous révèle une nette augmentation
de mouvements de vibration par rapport au cas où la molécule d’alizarine est immergée dans
l’eau. Comme dans le cas de la dynamique moléculaire en présence de l’eau, on extrait d’une
manière aléatoire 70 configurations de la molécule de l’alizarine. Cela nous permet de calculer
70 spectres optiques d’absorptions et le spectre moyen correspondant (voir figure 5.9).
Figure 5.9 – Les 70 spectres optiques d’absorption de l’alizarine en phase gazeuse sont représentés par les multiples courbes.
La courbe verte et épaisse représente le spectre moyen.
73
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
Le spectre moyen qui résulte de ce calcul (spectre A de la figure 5.10) reste formellement
proche de son équivalent calculé à partir de la suppression des molécules d’eau des structures
issues de la dynamique en présence de l’eau (spectre B de la figure 5.10). Cependant, il y a
un léger décalage bathochromique du premier pic au niveau du spectre A par rapport à celui
du spectre B. On observe un effet hyperchrome sur le deuxième et troisième pic du spectre A
par rapport à leurs équivalents sur le spectre B (voir la figure 5.10).
Figure 5.10 – Le spectre optique moyen de l’alizarine sans eau calculé à partir des structures issues de la dynamique sans eau
est représenté par la courbe verte (spectre A), celui calculé à partir de la suppression des molécules d’eau des structures issues
de la dynamique avec l’eau est représenté par la courbe rouge (spectre B). Nous présentons en couleur noir, le spectre optique
de l’alizarine dans sa géométrie d’équilibre.
Cette légère différence entre les deux spectres est donc due à l’augmentation des mouve-
ments de rotations et vibrations atomiques et à de multiples élongations de liaisons atomiques
observés lors de la dynamique moléculaire de l’alizarine isolée. Ces mouvements affectent d’une
manière non négligeable la structure électronique de la molécule, et par conséquent ses pro-
priétés optiques. Ceci nous permet de démontrer l’importance des mouvements interatomiques
sur le spectre optique des molécules en générale et de l’alizarine en particulier.
74
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
Une analyse approfondie de ce phénomène appelé parfois transfert protonique révèle une forte
corrélation entre la position de l’atome d’hydrogène vagabond avec l’intensité et la position
du premier pic du spectre optique d’absorption de l’alizarine. Il convient de rappeler qu’en
réalité, la forme du spectre dépend du mouvement global des atomes constituant la molécule
d’alizarine au cours de la dynamique.
Figure 5.11 – La molécule de l’alizarine dans son état fondamental. Les atomes de couleurs rouge, bleu et jaune sont res-
pectivement des oxygènes, des hydrogène et des carbones. Les atome notés O1, O2 et H1 sont ceux concernés par le transfert
protonique.
Figure 5.12 – Les structures moléculaires (a), (b), et (c) alignées à gauche montrent le passage entre les deux formes tautomé-
riques de la molécule d’alizarine. Les trois courbes placées à droite représentent leurs spectres optiques d’absorption.
75
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
l’oxygène O1 et passe sur l’oxygène O2. Cela nous permet d’établir 13 nouvelles configurations
de l’alizarine représentant le déplacement de l’hydrogène H1 entre les atomes d’oxygène O1
et O2. Nous calculons ainsi 13 nouveaux spectres optiques d’absorption en utilisant la même
méthode et les mêmes paramètres de calcul que dans le paragraphe 5.2.2. Nous avons reporté
dans la figure 5.12 que 3 cas extrêmes des 13 configurations ainsi que leur spectres optiques
respectifs, montrant bien la corrélation entre la variation de la distance entre l’hydrogène H1
et l’oxygène O1.
On peut voir à travers la figure 5.12 que le passage de la forme (a) à la forme (c) de
la molécule de l’alizarine s’accompagne d’un déplacement bathochromique associé à un effet
hyperchromique du premier pic du spectre d’absorption. Ce changement spectral peut s’ex-
pliquer par le fait que le passage de la première à la troisième forme de la molécule d’alizarine
tel qu’indiqué sur la figure 5.12 conduit à une réduction du gap entre les orbitales HOMO et
LUMO. Afin le démontrer, nous représentons dans un diagramme (la figure 5.13), les éner-
gies des orbitales HOMO et LUMO des différentes structures. Ce diagramme montre que le
passage de la forme (a) à la forme (c) s’accompagne d’une stabilisation du LUMO et d’une dé-
stabilisation du HOMO de la molécule d’alizarine, réduisant ainsi, le gap HOMO-LUMO. Ce
phénomène de transfert de proton, bien que se produisant de manière brève pendant la dyna-
mique, est sans doute responsable de la coexistence des deux formes de la molécule d’alizarine
à la température ambiante : c’est la tautomérisation de l’alizarine.
Figure 5.13 – Ce diagramme montre la variation de la différence d’énergie entre les orbitales HOMO et LUMO lors du passage
de la forme (a) à la forme (c) de l’alizarine. On peut effectivement constater que le passage de l’hydrogène noté H1 de l’oxygène
O1 à l’oxygène O2 provoque une stabilisation de l’orbitale LUMO et une déstabilisation de l’HOMO conduisant à un effet
bathochrome (voir en annexe).
5.5 Conclusion
Nous avons utilisé la TDDFT pour calculer le spectre optique d’absorption de l’alizarine
avec deux modèles du solvant (l’eau), dont le modèle implicite (PCM) et le modèle explicite.
Le modèle PCM peut aider à comprendre les effets du solvant sur la photoabsorption de
l’alizarine et des molécules en générale. Cependant, il n’est pas très efficace pour décrire
76
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
les effets de distorsions géométriques induites par la présence des molécules du solvant. La
combinaison de la TDDFT et la dynamique moléculaire dans le calcul du spectre optique
conduit à une approche beaucoup plus réaliste. En effet, les variations structurelles dues aux
mouvements de la molécule du soluté au cours de la dynamique sont très importantes et
peuvent conduire à la tautomérisation du soluté, accompagnée d’une profonde modification
du spectre optique. Une telle observation n’est pas possible avec le modèle PCM.
77
Conclusion Générale et Perspective
L’introduction des nanofils d’oxydes semiconducteurs dans la conception des cellules pho-
tovoltaïques à pigments photosensibles a un apport non négligeable dans le processus d’amé-
lioration du rendement de conversion photovoltaïque de ces dites cellules. L’étude théorique
entreprise au cours de cette thèse nous a permis d’approfondir nos connaissances sur les mé-
canismes qui gèrent la photoabsorption au sein de ces systèmes photosensibilisés d’oxydes
semiconducteurs en générale et l’anatase en particulier. Nous sommes parvenu à démontrer
théoriquement que certaines molécules organiques telle que le catéchol, bien que n’absorbant
pas dans le domaine du visible, sont capables de photosensibiliser les nanofils d’anatase pour
une application photovoltaïque grâce à la transition électronique directe. Ceci augure une
perspective d’extension de la liste des pigments photosensibles aux molécules insensibles à la
lumière du visible.
Plusieurs projets basés sur l’étude des propriétés optiques d’anatase photosensibilisé vont
être entrepris au sein de notre groupe de recherche, allant de l’emploi des nanofils de directions
autres que celle utilisée dans cette présente thèse à la combinaison de la dynamique moléculaire
et la TDDFT pour l’étude des systèmes en présence de solvants autres que l’eau. En effet,
les électrolytes utilisés dans les cellules solaires à pigments photosensibles sont souvent non
aqueux. L’influence d’un tel solvant dans la photoabsorption du pigment attaché aux surfaces
ou aux nanofils d’anatase pourrait faire l’objet d’une étude.
Nous avons étudié les propriétés optiques en faisant usage des fonctionnelles d’échange-
corrélation PBE. Cependant, ces fonctionnelles ne sont pas très appropriées pour décrire avec
78
Chapitre 5 Etude ab-initio des propriétés optiques de l’alizarine
précision les propriétés optiques des matériaux. Avec le développement de l’outil informatique,
il serait possible d’envisager l’utilisation des fonctionnelles très couteuses numériquement telles
que les hybrides afin d’entreprendre avec une excellente précision, le même travail que nous
avons effectué dans cette thèse.
79
Annexes
80
Annexe A.
D’une manière générale, un matériau peut se définir comme une matière d’origine natu-
relle ou artificielle formée par un assemblage régulier ou irrégulier d’atomes. Selon le type
d’atomes, ou bien leur disposition géométrique, le matériau peut être isolant, conducteur ou
semiconducteur. Lorsqu’une onde électromagnétique (un photon de la lumière) de fréquence ‹
irradie un matériau, celui-ci peut réagir de deux manières, selon sa composition et la fréquence
de la radiation reçue :
– si la fréquence ‹ de la radiation reçue ne correspond pas à une fréquence de transition
entre les niveaux d’énergies permis du matériau, la radiation traverse le matériau sans
interagir avec ce dernier. On dit que celui-ci est transparent à cette radiation ;
– si par contre la fréquence ‹ correspond à une fréquence de transition entre les niveaux
d’énergies permis du matériau, un électron peut alors passer sur un niveau excité. On
dit qu’il y a absorption de la radiation par le matériau, c’est la photoabsorption.
81
AnnexeA Photoabsorption dans les matériaux
Figure A.2 – La disposition des bandes d’énergies et la bande inerdite dans un métal, un semiconducteur et
un isolant. La bande interdite est nulle dans le métal, il y a donc chevauchement entre les états de valence et
les états de conduction.
Nous répertorions dans le tableau ci-dessous, les valeurs des gaps de quelques semiconduc-
teurs utilisés dans l’industrie du photovoltaïque. Chaque semiconducteur n’absorbe que sur
une gamme précise du spectre électromagnétique selon la largeur de sa bande interdite. C’est
ainsi que les semiconducteurs dont le gap est inférieur à 3 eV (tels que le Ge, Si, GaAs, CdTe,
Cu2 O, Se, etc . . .) absorbent dans la gamme optique du visible, alors que ceux dont le gap
est supérieur à cette valeur (tels que le ZnO, TiO2 , SnO2 , etc . . .) sont transparents dans la
gamme du visible, et n’absorbent que dans l’ultraviolet (UV).
82
AnnexeA Photoabsorption dans les matériaux
Semiconducteur Eg (eV)
Ge 0.7
Si 1.1
GaAs 1.4
CdTe 1.6
Cu2 O 2.1
Se 2.3
ZnO 3.4
TiO2 3.2
SnO2 3.6
Table A.1 – Les gaps des principaux semiconducteurs utilisés dans l’industrie du photovoltaïque
83
AnnexeA Photoabsorption dans les matériaux
nature des orbitales concernées par la transition. D’une manière générale, il existe 4 types
de transitions électroniques permises dans une molécule organique : les transitions ‡ æ ‡ ú ,
n æ ‡ ú , n æ fi ú et fi æ fi ú .
Transition ‡ æ ‡ ú
Au sein d’une molécule organique, la liaison ‡ est la plus stable. Cette stabilité fait que
l’énergie nécessaire à la transition électronique entre les orbitales moléculaires (OM) liante
‡ et antiliante ‡ ú soit élevée. Par conséquent, la bande d’absorption correspondante est très
intense et se situe dans l’UV-lointain vers 130 nm (exemple : l’éthane). Raison pour laquelle
les hydrocarbures saturés, n’ayant que des orbitales moléculaires ‡, n’absorbent pratiquement
que dans l’UV-lointain.
Transition n æ ‡ ú
Cette transition électronique a lieu dans les molécules possédant des hétéroatomes (O,
N, Cl, S. . .) porteurs de doublets électroniques libres n telles que les alcools, les amines, les
halogènes et les éthers. Elle est due au passage d’un électron d’une OM non-liante n à une
OM antiliante ‡ ú . L’intensité de la bande d’absorption est moyenne, et se situe dans la limite
du proche-UV (dans l’intervalle de 150 à 250 nm).
Exemples : Les bandes d’absorption du méthanol et de l’éthylamine sont situées à 183 nm
et 210 nm respectivement.
Transition n æ fi ú
On rencontre ce type de transition dans les molécules qui possèdent des hétéroatomes
portant des doublets électroniques libres appartenant à un système de liaisons insaturées.
Elle est due au passage d’un électron d’une OM non-liante n à une OM antiliante fi ú . La
bande d’absorption correspondante a une intensité faible, et se situe dans le proche-UV.
Exemple : la bande carbonyle est située entre 270 et 290 nm.
Transition fi æ fi ú
Cette transition a lieu dans les molécules possédant une ou plusieurs doubles liaisons
éthyléniques. Elle est due au passage d’un électron d’une OM liante fi à une OM antiliante
fi ú . Dans le cas d’une double liaison isolée, la bande d’absorption est moyenne, et se situe
dans l’UV, vers 170 nm.
Exemple : dans le cas de l’éthylène, la bande d’absorption est à 165 nm.
Nous pouvons ainsi résumer les différentes transitions organiques précitées dans le dia-
gramme ci-dessous :
84
AnnexeA Photoabsorption dans les matériaux
Figure A.3 – Le diagramme des transitions électroniques qui peuvent se produire dans une molécule organique.
Tous ces changements que nous venons d’évoquer dans ces deux cas de transitions résultent
des interactions intermoléculaires soluté-solvant telles que les interactions ion-dipôle, dipôle-
dipôle, liaisons hydrogènes, etc . . .
85
AnnexeA Photoabsorption dans les matériaux
86
Annexe B.
87
Annexe B Généralités sur les cellules photovoltaïques
Ces cellules de première génération nécessitent un silicium d’une grande pureté, dont la
réalisation demande une grande quantité d’énergie, ce qui les rend très coûteuses. En effet,
50% du coût de production de ces cellules est attribué au procédé de traitement du silicium
nécessaire à leur fabrication [9].
88
Annexe B Généralités sur les cellules photovoltaïques
à dire une jonction entre plusieurs matériaux semiconducteurs. Leur rendement de conversion
photovoltaïque en laboratoire est de 19.9% [65, 66].
89
Annexe B Généralités sur les cellules photovoltaïques
Figure B.1 – Le schéma de fonctionnement d’une cellule photovoltaïque à pigment photosensible. Un électron
du pigment absorbe un photon d’énergie h‹, lui faisant passer de l’orbitale HOMO à l’orbitale LUMO. Celui-ci
peut alors s’injecter dans la bande de conduction de l’anatase (TiO2 ), afin de débiter dans le circuit extérieur
jusqu’à la cathode. La présence du couple redox dans l’électrolyte liquide, permet de régénérer le pigment
déficitaire en électrons.
90
Annexe B Généralités sur les cellules photovoltaïques
Figure B.2 – Le schéma d’une cellule photovoltaïque à pigment photosensible, à base de nanoparticules de
l’anatase TiO2 .
P + h‹ æ P ú (Absorption) (B.1)
P ú æ P + + e≠ (TiO2 ) (Injection) (B.2)
3 1
P + + I≠ æ P + I≠ (Régénération) (B.3)
2 2 3
I≠
3 + 2e ⌦ 3I
≠ ≠
(Oxydoréduction) (B.4)
P + + e≠ (TiO2 ) æ P (Recombinaison) (B.5)
I≠
3 + 2 e (TiO2 ) æ 3 I
≠ ≠
(Recombinaison) (B.6)
91
Annexe B Généralités sur les cellules photovoltaïques
Figure B.3 – Le schéma d’une cellule photovoltaïque à pigment photosensible, dans laquelle le réseau de
nanoparticules est remplacé par le réseau de nanofils de TiO2 .
Afin d’améliorer le transport électronique et par conséquent minimiser ces pertes, il est
possible de remplacer le réseau nanoporeux de nanoparticules par un réseau dense de nanofils
de TiO2 [13]. La forme géométrique fine et allongée du nanofil offre aux électrons injectés dans
la bande de conduction un canal direct vers l’anode. Ce canal permet aux électrons de voyager
beaucoup plus vite à travers le semiconducteur, réduisant les pertes dues aux recombinaisons.
92
Annexe B Généralités sur les cellules photovoltaïques
Il s’ensuit donc une augmentation de la probabilité qu’un grand nombre d’électrons puisse
atteindre l’anode, augmentant ainsi les performances de la cellule.
93
Bibliographie
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stoichiometric TiO2 anatase surfaces. Phys. Rev. B, 63 :155409, Mar 2001.
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rutile and anatase polymorphs of titanium dioxide at 15 and 295 k. Journal of the
American Chemical Society, 109(12) :3639–3646, 1987.
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