Chapitre V Dynamique Des Fluides Incompressibles Réels
Chapitre V Dynamique Des Fluides Incompressibles Réels
Chapitre V Dynamique Des Fluides Incompressibles Réels
INCOMPRESSIBLES REELS
Régime d’écoulement
Nombre de Reynolds : Re
INTRODUCTION
Dans le chapitre précédent nous avons supposé que le fluide était parfait pour appliquer
l’équation de conservation de l’énergie.
L’écoulement d’un fluide réel est plus complexe que celui d’un fluide idéal.
On observe que :
• La pression d'un liquide réel diminue tout au long d'une canalisation dans laquelle il s'écoule,
même si elle est horizontale et de section uniforme, contrairement au théorème de Bernoulli.
• La pression d'un fluide réel diminue après le passage à travers un coude, une vanne ou un
rétrécissement.
Ce phénomène est dû à l’existence des forces de frottement, qui s’exercent entre les particules
de fluide et les parois, ainsi qu’entre les particules elles-mêmes et ceci à cause de la viscosité
du fluide.
2- / REGIMES D’ECOULEMENT
Un fluide est dit réel si, pendant son mouvement, les forces de contact ne sont pas perpendiculaires
aux éléments de surface sur lesquelles elles s’exercent (elles possèdent donc des composantes
tangentielles qui s’opposent au glissement des couches fluides les unes sur les autres). Cette
résistance est caractérisée par la viscosité.
Pour résoudre un problème d’écoulement d’un fluide réel, on fait appel à des résultats expérimentaux,
en particulier ceux de l’ingénieur et physicien britannique Osborne Reynolds.
Les expériences réalisées par Reynolds en1883 lors de l'écoulement d'un liquide dans une conduite
cylindrique rectiligne dans laquelle arrive également un filet de liquide coloré, ont montré l'existence
de deux régimes d'écoulement : laminaire et turbulent.
Régime laminaire :
On dit qu’un écoulement est laminaire lorsque le mouvement des particules fluides se fait de façon
régulière et ordonnée.
2- / REGIMES D’ECOULEMENT
Régime turbulent :
L’écoulement est turbulent lorsque le déplacement est irrégulier et que des fluctuations aléatoires de
vitesse se superposent au mouvement moyen du fluide.
Des études plus fines ont montré qu’il existe encore une subdivision entre :
- les écoulements turbulents lisses et
- les écoulements turbulents rugueux.
La limite entre ces différents types d’écoulements est évidemment difficile à appréhender.
En utilisant des fluides divers (viscosité différente), en faisant varier le débit et le diamètre de la canalisation, Reynolds a
montré que le paramètre qui permettait de déterminer si l'écoulement est laminaire ou turbulent est un nombre sans
dimension appelé nombre de Reynolds.
3- NOMBRE DE REYNOLDS
Une étude systématique du régime d’écoulement a été réalisée en fonction des
différents paramètres intervenant dans le problème : la masse volumique du fluide,
sa viscosité, la géométrie de la conduite, etc. Reynolds a montré que la transition du
régime laminaire au régime turbulent ne dépend pas séparément de chacun des
paramètres mais d’une seule grandeur les regroupant tous : le nombre de
Reynolds : Re
ρ𝑉𝐷 𝑉𝐷
Il est donné par la formule suivante : Re : =
μ ν
Avec :
V : vitesse d’écoulement (m/s) ;
D : diamètre de la conduite (m) ;
ν : viscosité cinématique (m2/s) ;
μ : viscosité dynamique (Pa.s , kg/m.s) ;
ρ : masse volumique (kg/m3).
3- NOMBRE DE REYNOLDS
Le nombre de Reynolds est donc une grandeur sans dimension. On constate généralement que la transition d’un
régime laminaire à un régime turbulent s’effectue lorsque Re ≈ 2000 = Rec, nombre de Reynolds critique.
Pour Re < 2000, l’écoulement reste laminaire et une perturbation localisée introduite dans l’écoulement est
progressivement dissipée.
Aux nombres de Reynolds plus élevés, l’écoulement devient turbulent dans son ensemble ; c’est-à-dire que les
forces de viscosité ne sont plus suffisantes pour empêcher les inévitables perturbations d’engendrer des
tourbillons qui se superposent à l’écoulement global.
• Si Re < 2000 l’écoulement est laminaire ;
• Si 2000<Re< 3000 régime transitoire ou intermédiaire ;
• Si Re > 3000 l’écoulement est turbulent.
Turbulent rugueux si Re> 3000.
Régime d’écoulement
1. Une huile de densité 0,850 et de viscosité dynamique 0,10104 Pa.s circule dans
un tuyau de fonte lisse de longueur L = 3000 m, de diamètre D = 30 cm, avec un
débit Q = 44 l/s. Quelle est la nature du régime d’écoulement dans ce tuyau ?
2. Du fuel lourd de viscosité dynamique μ = 0 , 11 Pa. s et de densité d=0,932
circule dans un tuyau de longueur L=1650 m et de diamètre D=25 cm à un débit
volumique qv=19,7 l/s. On donne la masse volumique de l’eau ρ eau = 1000 kg/m3.
1) Déterminer la viscosité cinématique ν du fuel.
2) Calculer la vitesse d’écoulement V.
3) Calculer le nombre de Reynolds Re.
4) En déduire la nature de l’écoulement.
4.SIGNIFICATION PHYSIQUE DU NOMBRE DE REYNOLDS
Le nombre de Reynolds représente le rapport entre les forces d'inertie et les forces
visqueuses., car le fluide est globalement soumis à ces deux forces.
• Celle que subirait le fluide s’il était parfait : forces d’inertie
dv
Finertie = m. a = ρV.
dx
• Celle qui résulte des frottements : forces visqueuses
dv
Ffrot = μ. S.
dx
Finertie
• Le rapport de ces deux forces = Re
Ffrot
Ainsi, si Re est très grand, il y a prédominance des forces d’inertie, par contre, aux
faibles valeurs, c’est la force de frottement qui domaine.
5- PERTES DE CHARGES
5.1 Définition
Un fluide réel, en mouvement, subit des pertes d'énergie dues aux frottements sur les parois de la
canalisation (pertes de charge systématiques) ou sur les "accidents" de parcours (pertes de charge
singulières).
Ces pertes d’énergie ou pertes de charge dépendent de :
La viscosité du fluide ;
La nature de l’écoulement ;
La géométrie de la conduite.
Dans un cas d’un fluide réel et en régime permanent, d’autres forces interviennent, notamment les
forces dues au frottement, qui font apparaître une dissipation de l’énergie mécanique en énergie
thermique. On appelle ce phénomène la perte de charge due aux frottements dans un fluide.
5- PERTES DE CHARGES (suite)
Lorsque le fluide est réel, la viscosité est non nulle, alors au cours du déplacement du
fluide, les différentes couches frottent les unes contre les autres et contre la paroi qui
n’est pas parfaitement lisse d’où il y a une perte sous forme de dégagement d’énergie ;
cette perte appelée « perte de charge ».
5- PERTES DE CHARGES (suite)
5. 2 Expression du théorème de l’énergie mécanique au fluide entre t et t’
La variation de l’énergie mécanique est égale à la somme des travaux des forces extérieures.
On prendra en considération cette fois ci le travail des forces de frottement visqueux dτ.
E’mec – Emec = WForces de pression + ΣWdτ = F1dx1-F2dx2 + ΣWdt (1)
E’mec – Emec = P1S1dx1- P2S2dx2 + ΣWdτ = P1dV1-P2dV2 + ΣWdτ (2)
Les équations (2) et (1) nous donnent :
1 1
dm2gZ2 + dm2V22 - dm1gZ1 − dm1V21 + ΣWdτ = 1dm1 – 2 dm2 + ΣWdτ
𝑃 𝑃
2 2 ρ1 ρ2
Par conservation de la masse, on a : dm1 = dm2 = dm ; de plus, le fluide étant incompressible, on a : ρ1= ρ2= ρ
𝑃1 V21 𝑃2 V22 ΣWdτ
+Z + = +Z + +
ρ𝑔 1 2𝑔 ρ𝑔 2 2𝑔 𝑑𝑚
ΣWdτ
On définit la perte de charge entre les points (1) et (2) J12 = ∆H12 =
𝑑𝑚
Où ∆H12 est la somme de toutes les pertes de charge, singulières et linéaires entre
les sections (1) et (2).
EXERCICE D’APPLICATION
1. Déterminez la chute de pression dans une conduite horizontale de 300 m long et de 0.20m de
diamètre. La vitesse moyenne de l’eau est de 1,7 m/s, la masse volumique de l’eau est de 1000 kg/m3,
sa viscosité cinématique est de ν = 10-6 m2/s et la rugosité absolue est de ε = 0.2mm.
2. De l’huile circule du réservoir A à travers 150m de tuyau neuf de fonte asphaltée de 150mm de
diamètre jusqu’au point B de côte 30m, comme le montre la Figure ci-dessous. Quelle devra être la
pression en A pour que le débit de l’huile soit de 13l/s. (densité = 0.84 et ν = 2.1 10−6m2/s ).
Utiliser ε = 0.12mm.
B : 86 m