Afrique

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Quelles sont les principales influences et actions de la France qui pourraient avoir

contribué à façonner la dynamique politique, économique et sociale dans les pays


africains ?

Les anciennes colonies françaises en Afrique ont connu une période de domination coloniale
marquée par l'exploitation des ressources et la suppression des aspirations nationales.
Cependant, à partir des années 1950 et 1960, un mouvement de libération s'est intensifié,
conduisant à l'indépendance de nombreux pays africains. Bien que ces nations aient
officiellement accédé à l'indépendance, l'influence française persiste, notamment à travers des
accords économiques et militaires, ainsi que par le biais d'institutions culturelles et
éducatives. Les constitutions de ces pays ont souvent été inspirées par le modèle français,
mais certains ont cherché à développer leurs propres systèmes politiques et juridiques pour
consolider leur souveraineté nationale. Cependant, malgré ces efforts, l'influence continue de
la France reste palpable dans de nombreux aspects de la vie sociale, politique et économique
de ces pays africains. Comme cela a été mis en évidence tout au long du cours, la situation en
Afrique de l'Ouest est préoccupante : les coups d'État, en tant qu'atteintes à la démocratie, la
lutte pour les ressources et les groupes armés posent de grands défis pour ces nouveaux États
indépendants. Dans ce contexte, il est important de se demander : Quelles sont les principales
influences et actions de la France qui pourraient avoir contribué à façonner la dynamique
politique, économique et sociale dans les pays africains ?

I. Influence de la France en Afrique

Idée principale: L'influence politique de la France en Afrique est profondément enracinée


dans l'héritage colonial et se manifeste à travers diverses actions et politiques. Tout d'abord,
la France a souvent maintenu des liens étroits avec les régimes autoritaires en Afrique,
préférant des dirigeants favorables à ses intérêts économiques et géopolitiques, même au
détriment de la démocratie et des droits de l'homme. De plus, la France a régulièrement
intervenu militairement dans certains pays africains, justifiant ces interventions au nom de la
stabilité régionale ou de la lutte contre le terrorisme, mais souvent critiquées pour leur
caractère néocolonial et pour maintenir des régimes clientélistes. En somme, l'influence
politique de la France en Afrique a contribué à façonner les dynamiques politiques internes
de nombreux pays africains, souvent au service de ses propres intérêts stratégiques et
économiques.

A. Intervention militaire

Le concept de souveraineté implique le droit exclusif de chaque État à exercer son autorité
sur son propre territoire, de sorte que personne d'autre ne peut interférer dans ses affaires
internes ou prendre le contrôle d'une partie de son territoire sans son consentement. De
même, la Charte des Nations Unies reconnaît le respect du principe de libre détermination des
peuples, en reconnaissant le droit des peuples de choisir leur forme de gouvernement, ainsi
que les questions d'autonomie, d'indépendance et de légitimité des gouvernements.
L'intervention militaire de la France en Afrique est un aspect significatif de son influence
politique sur le continent. Depuis la décolonisation, la France a souvent déployé ses forces
armées en Afrique, invoquant diverses raisons telles que la lutte contre le terrorisme, la
protection de ses intérêts économiques et stratégiques, ainsi que la préservation de la stabilité
régionale. Cependant, ces interventions militaires suscitent des critiques pour leur aspect
néocolonial et pour le fait qu'elles ne considèrent pas toujours les pays africains comme des
acteurs indépendants et souverains.

Exemple 1: L'intervention militaire française au Rwanda pendant le génocide de 1994 a été


extrêmement controversée. L'opération Turquoise, menée par la France sous mandat de
l'ONU, visait officiellement à protéger les civils rwandais et à mettre fin aux violences.
Cependant, certaines critiques ont accusé la France d'avoir eu des liens avec le gouvernement
rwandais responsable du génocide et d'avoir soutenu les forces armées hutues impliquées
dans les massacres. De plus, des témoignages ont révélé que des troupes françaises ont
facilité la fuite de certains responsables du génocide, ce qui a suscité des accusations de
complicité.

Exemple 2: Nous allons maintenant prendre comme exemple le cas de l'intervention militaire
dans une ancienne colonie française, est l'opération Serval au Mali en 2013. Certaines voix
ont critiqué cette intervention pour son caractère néocolonial et pour son impact sur la
souveraineté du Mali

En somme, si ces interventions militaires témoignent de la volonté de la France de maintenir


une influence dans la région, elles soulèvent également des questions sur son respect de la
souveraineté des nations africaines et leur droit à l'autodétermination.

B. Les modèles d'organisation politique issus de la France, un effet de la post-


colonisation.

Une nette division entre les pays développés et en développement a été observée par
différentes organisations internationales. Cependant, lorsqu'il s'agit de modèles d'organisation
politique, il n'est pas approprié d'appliquer le même catalogue de besoins à un État développé
qu'à un État en développement. Les réalités socio-économiques et les défis auxquels sont
confrontés ces deux types d'États sont souvent très différents.

Exemple 1: La République Démocratique du Congo, malgré son histoire coloniale avec la


France, le modèle étatique et administratif imposé par les autorités coloniales françaises ne
s'est pas adapté aux réalités sociales, politiques et économiques du Congo. Cela a conduit à
des défis persistants en matière de gouvernance, de corruption et de stabilité politique dans le
pays.

L'héritage colonial en Afrique a souvent laissé des structures politiques et administratives qui
ne correspondent pas aux réalités sociales, culturelles et économiques des pays africains, c'est
problématique car on leur dicte la manière dont ils doivent organiser le pouvoir, l'éducation,
le système de santé et d'autres phénomènes sociaux importants. Malgré cela, les modèles
occidentaux continuent d'être promus en Afrique de l'Ouest, ce qui peut entraîner des tensions
et des résistances locales. Les tentatives d'imposer des modèles standardisés peuvent
compromettre la souveraineté des nations africaines et entraver leur capacité à élaborer des
solutions adaptées à leurs propres besoins et défis spécifiques.

Exemple 2: Un exemple récent serait la situation en Côte d'Ivoire. Après avoir obtenu son
indépendance de la France en 1960, le pays a adopté un modèle politique et économique
largement inspiré du système français. Cependant, au fil du temps, ce modèle n'a pas réussi à
répondre aux besoins spécifiques de la Côte d'Ivoire en matière de développement
économique et social. Les inégalités persistantes, la corruption endémique et les tensions
politiques ont entravé le progrès du pays, malgré ses riches ressources naturelles.

II. Les stéréotypes sur l'Afrique en France et les fausses motivations.

Idée principale: En France, les stéréotypes sur l'Afrique sont souvent répandus et peuvent
influencer les perceptions et les comportements envers les pays africains. Ces stéréotypes
incluent des représentations simplistes et souvent négatives de l'Afrique en tant que continent
homogène, caractérisé par la pauvreté, la corruption et les conflits. Ces perceptions erronées
peuvent avoir des conséquences néfastes, telles que la stigmatisation des personnes d'origine
africaine en France et des politiques publiques qui ne tiennent pas compte de la diversité et de
la complexité des réalités africaines.

A. Les attitudes des dirigeants politiques français et le discours paternaliste

Les dirigeants politiques français ont parfois adopté des attitudes paternalistes à l'égard des
pays africains, reflétant une vision de la France comme une ancienne puissance coloniale qui
se considère parfois comme ayant un devoir de guider et de protéger les nations africaines. Ce
discours paternaliste peut se manifester à travers des déclarations ou des politiques qui sous-
entendent que la France sait mieux que les pays africains ce qui est bon pour eux, ou qui
perpétuent des stéréotypes sur l'incapacité des nations africaines à se gouverner elles-mêmes.

De plus, ce discours paternaliste peut parfois être utilisé pour justifier des politiques
économiques ou commerciales qui bénéficient principalement à la France, au détriment du
développement et de l'autonomie des pays africains.

En fin de compte, le discours paternaliste des dirigeants politiques français envers les pays
africains peut contribuer à perpétuer des dynamiques de domination et de subordination
héritées de la période coloniale, compromettant ainsi les efforts visant à promouvoir une
relation plus égalitaire et respectueuse entre la France et l'Afrique. Il est donc essentiel de
remettre en question ce discours et de promouvoir une approche plus équilibrée et
respectueuse des nations africaines en tant que partenaires égaux.
Exemple: Certains dirigeants politiques français, comme le président Macron, ont justifié des
interventions militaires en Afrique en invoquant la nécessité de « civiliser » ou de « stabiliser
» la région, ce qui peut être perçu comme un retour à la mentalité coloniale.

B. La puissance monétaire de la France en Afrique : depuis le point de vue des Francs

Du point de vue de certains observateurs, le Franc CFA représente un symbole du contrôle


continu de la France sur les politiques monétaires de ces pays, malgré leur indépendance
officielle. En effet, la monnaie est garantie par le Trésor français et la Banque de France, ce
qui signifie que les décisions monétaires majeures sont souvent prises à Paris plutôt qu'à
Dakar, Abidjan ou Yaoundé.

Le Franc CFA est souvent critiqué pour maintenir les pays africains dans une relation de
dépendance économique avec la France et pour entraver leur capacité à mener des politiques
monétaires adaptées à leurs propres besoins. Les partisans du maintien du Franc CFA
soutiennent qu'il offre la stabilité économique et la convertibilité avec l'euro, facilitant les
échanges commerciaux et les investissements étrangers.

Cependant, certains pays africains commencent à remettre en question ce système et à


chercher des alternatives qui leur permettraient de mieux contrôler leur politique monétaire et
de promouvoir leur développement économique de manière autonome.

Exemple: En 2019, le président sénégalais Macky Sall a publiquement remis en question le


Franc CFA, déclarant que le Sénégal devrait envisager d'adopter sa propre monnaie pour
avoir plus de contrôle sur sa politique monétaire et stimuler le développement économique du
pays. Ces remarques ont été perçues comme une remise en question significative du système
du Franc CFA et ont alimenté le débat sur son maintien en Afrique de l'Ouest.

En conclusion, l'influence politique de la France en Afrique, héritée de la période coloniale,


reste profondément enracinée dans de nombreux aspects de la vie sociale, politique et
économique des pays africains. Les interventions militaires, les politiques paternalistes et les
stéréotypes persistants perpétuent souvent des dynamiques de domination et de
subordination, compromettant les efforts visant à promouvoir des relations plus égalitaires et
respectueuses entre la France et l'Afrique. Il est impératif de reconnaître la souveraineté des
États africains et de les traiter comme des partenaires égaux sur la scène internationale, en
favorisant des approches de développement qui respectent leur diversité et leurs besoins
spécifiques.

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