Corfeuille 3
Corfeuille 3
Corfeuille 3
Année 2019-2020
Feuille d’exercices no 3 :
Groupe des permutations
Solution 1
1. Posons σ1 = (1 2 3)(4 5)(1 6 7 8 9)(1 5). Explicitons σ1 :
1 2 3 4 5 6 7 8 9
5 2 3 4 1 6 7 8 9
5 2 3 4 6 7 8 9 1
4 2 3 5 6 7 8 9 1
4 3 1 5 6 7 8 9 2
Donc σ1 = (4 3 1 5 6 7 8 9 2).
C’est une permutation paire, de signature 1 ; en effet la signature d’un cycle d’ordre p est (−1)p−1 .
2. Posons σ2 = (1 2)(1 2 3)(1 2). Explicitons σ2 :
1 2 3
2 1 3
3 2 1
3 1 2
Ainsi σ2 = (3 1 2).
C’est une permutation paire, de signature 1 ; en effet la signature d’un cycle d’ordre p est (−1)p−1 .
Solution 2
1. Calcul de aba−1 pour a = (1 3 5)(1 2), b = (1 5 7 9).
Explicitons a :
1 2 3 4 5 6 7 8 9
2 1 3 4 5 6 7 8 9
2 3 5 4 1 6 7 8 9
1
Finalement nous obtenons
1 2 3 4 5 6 7 8 9
5 1 2 4 3 6 7 8 9
7 5 2 4 3 6 9 8 1
7 1 3 4 5 6 9 8 2
2. Calcul de aba−1 pour a = (5 7 9), b = (1 2 3). Les cycles a et b sont à supports disjoints donc commutent.
Ainsi aba−1 = aa−1 b = b, autrement dit aba−1 = b.
Exercice 3 Déterminer la parité des permutations suivantes et les écrire comme produits de transpositions :
Solution 3 L’application signature est un morphisme de S8 dans le groupe multiplicatif {−1, 1}.
La permutation σ1 est le produit d’un cycle pair avec deux cycles impairs, elle est donc paire.
La permutation σ2 est le produit de 3 cycles impairs et d’un cycle pair, elle est donc impaire.
Autre méthode :
σ1 = (3 5)(5 1)(2 3)(4 2)(2 5)(7 8)(6 8)(5 8)
donc sgn(σ1 ) = (−1)8 = 1 et
σ2 = (1 2)(2 4)(1 7)(6 8)(7 8)
donc sgn(σ1 ) = (−1)5 = −1.
Calculer σ 2000 .
Exercice 5 Soit n un entier, soit σ une permutation de {1, 2, . . . , n} et soit (x1 x2 . . . xk ) un cycle de Sn .
Calculer σ(x1 x2 . . . xk )σ −1 .
Solution 5 Pour 1 6 i 6 j posons σ(xi ) = yi . Alors σ −1 (yi ) = xi et (x1 x2 . . . xk )σ −1 (yi ) = (x1 x2 . . . xk ) (xi ) =
Il en résulte que
σ(x1 x2 . . . xk )σ −1 = (σ(x1 ) σ(x2 ) . . . σ(xk ))
2
Solution 6 Nous avons
1 2 3 4 5 6 7
1 2 4 5 3 6 7
1 3 2 5 4 6 7
2 1 3 5 4 6 7
2 6 3 5 4 7 1
2 7 3 6 4 5 1
2 7 3 4 5 6 1
est injectif.
Exercice 8 Montrer que si c et γ sont des n-cycles de Sn qui commutent entre eux, il existe un entier r tel
que γ = cr .
Solution 8 Soient c = (1 c(1) c2 (1) . . . cn−1 (1)) et γ = (1 γ(1) γ 2 (1) . . . γ n−1 (1)) deux n-cycles de Sn
qui commutent entre eux, i.e. cγ = γc.
L’ensemble {1, 2, . . . , n} coïncide avec {1, c(1), c2 (1), . . . , cn−1 (1)}. Par conséquent il existe 0 6 r 6 n − 1
tel que γ(1) = cr (1). De plus si i ∈ {1, . . . , n}, alors il existe 0 6 s 6 n − 1 tel que i = cs (1). Il en résulte que
Par suite γ = cs .
Autre méthode : faisons agir Sn sur l’ensemble des n-cycles par conjugaison (c’est possible car les n-cycles
sont dans la même orbite pour cette action). Cet ensemble est de cardinal (n − 1)! En effet un n-cycle σ s’écrit
(1 σ(1) σ(2) . . . σ(n − 1)) et nous avons (n − 1) choix pour σ(1) puis (n − 2) choix pour σ(2) etc. Le groupe Sn
agit transitivement sur cet ensemble. L’indice du stabilisateur de c pour cette action est (n − 1)! et son cardinal
est n. Ce stabilisateur est le centralisateur de c qui contient au moins les n puissances de c et tout n-cycle qui
commute avec c est donc égal à une puissance de c.
Exercice 9 Soit n > 3 un entier. Sachant que le groupe Sn est engendré par l’ensemble des transpositions de
{1, 2, . . . , n} montrer que Sn est engendré par les ensembles suivants de permutations :
1. (1 2), . . ., (1 n) ;
2. (1 2), (2 3), . . ., (n − 1 n) ;
3. (1 2), (2 3 . . . n).
Solution 9
1. Notons que (i j) = (i 1)(j 1)(i 1) lorsque i 6= j ;
2. Soit i < j.
Si j > i + 1, alors
(i j) = (j − 1 j)(i j − 1)(j − 1 j) (1)
Si j − 1 = i + 1, alors (i j) ∈ h(1 2), (2 3), . . . , (n − 1 n)i.
Sinon nous appliquons (1) en remplaçant (i j) par (i j − 1) et nous arrivons de proche en proche au
résultat.
3
3. Nous avons
(2 3 . . . n)(1 2)(2 3 . . . n)−1 = (1 3).
Par suite par récurrence pour i > 2 nous avons
Exercice 10 Soit G un sous-groupe de S4 opérant sur {1, 2, 3, 4} par l’action induite par l’action naturelle
de S4 .
Pour i = 1, 2, 3, 4 on note Oi l’orbite de i et Si le stabilisateur de i.
Déterminer Oi et Si pour i = 1, 2, 3, 4 dans chacun des cas suivants :
1. G = h(1 2 3)i ;
2. G = h(1 2 3 4)i ;
3. G = e, (1 2)(3 4), (1 3)(2 4), (1 4)(2 3) ;
4. G = e, (1 2), (1 2)(3 4), (3 4) ;
5. G = A4 .
Solution 10
1. Supposons que G = h(1 2 3)i.
Si i = 1, alors Oi = 1, 2, 3 et Si = id.
Si i = 2, alors Oi = 1, 2, 3 et Si = id.
Si i = 3, alors Oi = 1, 2, 3 et Si = id.
Si i = 4, alors Oi = {4} et Si = G.
2. Supposons que G = h(1 2 3 4)i.
Si i = 1, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = id.
Si i = 2, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = id.
Si i = 3, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = id.
Si i = 4, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = id.
3. Supposons que G = id, (1 2)(3 4), (1 3)(2 4), (1 4)(2 3) .
Si i = 1, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = id.
Si i = 2, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = id.
Si i = 3, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = id.
Si i = 4, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = id.
4. Supposons que G = id, (1 2), (1 2)(3 4), (3 4) .
Si i = 1, alors Oi = 1, 2 et Si = id, (3 4) .
Si i = 2, alors Oi = 1, 2 et Si = id, (3 4) .
Si i = 3, alors Oi = 3, 4 et Si = id, (1 2) .
Si i = 4, alors Oi = 3, 4 et Si = id, (1 2) .
5. Supposons que G = A4 .
Si i = 1, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = h(2 3 4)i.
Si i = 2, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = h(1 3 4)i.
Si i = 3, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = h(1 2 4)i.
Si i = 4, alors Oi = 1, 2, 3, 4 et Si = h(1 2 3)i.
4
id (1 2) (1 3) (2 3) (1 2 3) (1 3 2)
id id (1 2) (1 3) (2 3) (1 2 3) (1 3 2)
(1 2) (1 2) id (1 3 2) (1 2 3) (2 3) (1 3)
(1 3) (1 3) (1 2 3) id (1 3 2) (1 2) (2 3)
(2 3) (2 3) (1 3 2) (1 2 3) id (1 3) (1 2)
(1 2 3) (1 2 3) (1 3) (2 3) (1 2) (1 3 2) id
(1 3 2) (1 3 2) (2 3) (1 2) (1 3) id (1 2 3)
La table de Z6Z est
[0] [1] [2] [3] [4] [5]
[0] [0] [1] [2] [3] [4] [5]
[1] [1] [2] [3] [4] [5] [0]
[2] [2] [3] [4] [5] [0] [1]
[3] [3] [4] [5] [0] [1] [4]
[4] [4] [5] [0] [1] [2] [3]
[5] [5] [0] [1] [2] [3] [4]
Les sous-groupes de S3 sont :
- un sous-groupe d’ordre 1 ;
- trois sous-groupes d’ordre 2 : h(1 2)i, h(1 3)i, h(2 3)i ;
- un sous-groupe d’ordre 3 : h(1 2 3)i.
Les sous-groupes de Z6Z sont :
- un sous-groupe d’ordre 1 ;
- un sous-groupes d’ordre 2 : h[3]i ;
- un sous-groupes d’ordre 3 : h[2]i.
Exercice 12
a) Déterminer les classes de conjugaison dans Sn .
b) Déterminer les classes de conjugaison dans An .
Solution 12
a) Soit c = (a1 . . . ak ) un k-cycle de Sn . Pour tout σ ∈ Sn on a
Toute permutation se décompose de façon unique en produit de cycles à supports disjoints. Par suite
les classes de conjugaison dans Sn sont paramétrées par les partitions de l’entier n. Rappelons qu’une
partition de l’entier n est une famille finie d’entiers mi > 1 tels que
X
m1 6 . . . 6 mr mi = n.
La classe de conjugaison correspondant à une telle partition est l’ensemble des permutations dont la
décomposition en cycles fait intervenir exactement mi cycles de longueur i pour tout i.
b) Puisque An est distingué dans Sn la classe de conjugaison dans Sn d’un élément de An est contenue dans
An . Comme An est d’indice 2 dans Sn , la classe de conjugaison de σ dans Sn est soit égale à la classe de
conjugaison de σ dans An , soit réunion de deux classes de conjugaison dans An .
Montrons que nous sommes dans le premier cas si et seulement si σ admet un cycle de longueur paire dans
sa décomposition ou σ admet au moins deux cycles de même longueur impaire dans sa décomposition.
Supposons que σ admette un cycle c de longueur paire, pour tout τ ∈ Sn on a τ στ −1 = (τ c)σ(τ c)−1 ; les
classes de conjugaison dans Sn et An coïncident. Si σ admet deux cycles
5
et les classes de conjugaison dans Sn et An coïncident.
Réciproquement si σ n’a que des cycles de longueurs impaires deux à deux distinctes, alors on choisit deux
entiers 1 6 i < j 6 n apparaissant successivement dans un même cycle dans la décomposition de σ. On
voit que (i j)σ(i j) n’est pas conjuguée à σ dans An alors qu’elle l’est dans Sn .
Justifier pourquoi σ1 et σ2 sont conjugués, puis exhiber une permutation ω ∈ S9 telle que σ2 = ωσ1 ω −1 .
Quel est le cardinal (une expression sous forme de produit d’entiers suffit) de la classe de conjugaison de σ1
dans S9 ?
Solution 13 Les décompositions canoniques des permutations σ1 et σ2 font intervenir des cycles de même
longueur (2, 3 et 4), ces deux permutations sont donc conjuguées. En écrivant
Exercice 14 Montrer que le groupe symétrique S3 est isomorphe à son groupe d’automorphisme Aut(S3 ).
Exercice 15 Montrer que tout sous-groupe d’indice n dans Sn est isomorphe à Sn−1 .
Solution 15 Soit H un sous-groupe d’indice n dans Sn .
Si n > 3, on vérifie l’énoncé directement.
Si n = 4, alors si H 6' S3 , alors H est cyclique (rappel : si p, q sont des nombres premiers tels que p < q et p
ne divise pas q − 1 alors tout groupe d’ordre pq est cyclique) : contradiction avec le fait que S4 ne contient pas
d’élément d’ordre 6.
Supposons n > 5. Le groupe Sn , et donc aussi H, opère par translation à gauche sur E = SnH d’où un
homomorphisme
ϕ : Sn → SE ' Sn .
\
aHa−1 , ker ϕ est distingué dans Sn et ker ϕ ⊂ H on a ker ϕ = id (rappel : pour n > 5
Puisque ker ϕ =
a∈Sn
les sous-groupes distingués de Sn sont id , An et Sn ). Pour des raisons de cardinalité (|Sn | = |SE ' Sn |), ϕ
est un isomorphisme.
Comme H est le stabilisateur de la classe de idH on a : ϕ(H) ⊂ Sn est le stabilisateur d’un point et c’est
donc un sous-groupe isomorphe à Sn−1 .
Exercice 16
a) Déterminer les classes de conjugaison dans Sn .
b) Déterminer les classes de conjugaison dans An .
Solution 16
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a) Soit c = (a1 . . . ak ) un k-cycle de Sn . Pour tout σ ∈ Sn on a
Toute permutation se décompose de façon unique en produit de cycles à supports disjoints. Par suite
les classes de conjugaison dans Sn sont paramétrées par les partitions de l’entier n. Rappelons qu’une
partition de l’entier n est une famille finie d’entiers mi > 1 tels que
X
m1 6 . . . 6 mr mi = n.
La classe de conjugaison correspondant à une telle partition est l’ensemble des permutations dont la
décomposition en cycles fait intervenir exactement mi cycles de longueur i pour tout i.
b) Puisque An est distingué dans Sn la classe de conjugaison dans Sn d’un élément de An est contenue dans
An . Comme An est d’indice 2 dans Sn , la classe de conjugaison de σ dans Sn est soit égale à la classe de
conjugaison de σ dans An , soit réunion de deux classes de conjugaison dans An .
Montrons que nous sommes dans le premier cas si et seulement si σ admet un cycle de longueur paire dans
sa décomposition ou σ admet au moins deux cycles de même longueur impaire dans sa décomposition.
Supposons que σ admette un cycle c de longueur paire, pour tout τ ∈ Sn on a τ στ −1 = (τ c)σ(τ c)−1 ; les
classes de conjugaison dans Sn et An coïncident. Si σ admet deux cycles
Or (i j)(j k) = (i j k) donc
(i j)(k l) = (i j k)(j k l).
Tout élément σ de An est le produit d’un nombre pair de transpositions donc un produit de 3-cycles. Le
sous-groupe de An engendré par les 3-cycles contient donc An , c’est donc An .
b) i) Soient i, j et k des éléments de {1, . . . , n} tels que i < j < k. Nous avons
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et
(2 j k) = (1 2 j)(1 2 k)(1 2 j)−1
donc An ⊂ h(1 2 3), . . . , (1 2 n)i. Il en résulte que
Soient φ un automorphisme de Sn et σ un 3-cycle. L’ordre de φ(σ) est 3. Donc φ(σ) est un produit de
3-cycles car son ordre est le ppcm des longueurs des cycles qui interviennent dans sa décomposition
en cycles. Le groupe An est donc caractéristique dans Sn .
ii) Pour i > 4 et n > 4 nous avons
Par ailleurs si n > 5 est impair, (3 4 . . . n) est une permutation paire car c’est un cycle de longueur
impaire n − 2. Ainsi pour n > 5 impair on a
Nous avons
(1 2 i) pour α pair
(1 2)α (1 2 i)(1 2)α =
(1 2 i)−1 pour α impair
Donc puisque pour i > 4 et n > 4
Or si n > 4 est pair (1 2)(3 4 . . . n) est une pemutation paire. Par conséquent le groupe An est
engendré par (1 2 3) et (1 2)(3 4 . . . n).
c) Il suffit de montrer que tout 3-cycle (i j k) (avec i < j < k) est produit de permutations de la forme
(a b)(c d) où a, b, c et d sont deux à deux distincts. Puisque n > 5 il existe ` et m dans {1, 2, . . . , n} tels
que i, j, k, ` et m soient 2 à 2 distincts. Or nous avons
d’où le résultat.