Cir 37828
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____________________
N° NOR : PRMD1400503J
ILLUSTRATIONS ............................................................................................................................. 4
INTRODUCTION .............................................................................................................................. 6
ILLUSTRATIONS
Figure 1 : Acteurs et documents de sécurité.........................................................................................7
Figure 2 : Relations entre les pouvoirs publics et les opérateurs .........................................................9
Figure 3 : Désignation d’un OIV – processus initié par un ministre coordonnateur .......................... 14
Figure 4 : Cas particulier de désignation d’un OIV – processus initié par un préfet de département 14
Figure 5 : Processus d’instruction du plan de sécurité d’un opérateur ...............................................21
Figure 6 : Processus de désignation d’un PIV ....................................................................................23
Figure 7 : Types de ZIV .....................................................................................................................29
Figure 8 : Processus de désignation d’une ZIV ..................................................................................30
Figure 9 : Présentation du PPP de zone à l’autorité administrative ...................................................33
Figure 10 : Processus SAIV du secteur AME ....................................................................................42
– POINT-CLE –
Cette instruction constitue le mode d’emploi de la mise en œuvre du dispositif de sécurité des
activités d’importance vitale. Elle comporte un rappel des textes législatifs et réglementaires
fondateurs auxquels il convient de se référer prioritairement.
Le dispositif de sécurité des activités d’importance vitale (SAIV) est inséré dans le code de la
défense (notamment ses articles R. 1332-1 à 1332-42, pris sur le fondement de ses articles L. 1332-1
à 1332-7). Il constitue le cadre législatif et réglementaire permettant d’associer les opérateurs
d’importance vitale (OIV), publics ou privés, au système national de protection contre le terrorisme,
le sabotage et les actes de malveillance et d’analyser les risques et d’appliquer les mesures de leur
niveau en cohérence avec les décisions des pouvoirs publics.
Il réforme en profondeur, en les unifiant, les dispositifs antérieurs applicables aux installations
d’importance vitale1 et aux points et réseaux sensibles2. Ce dispositif juridique fait disparaître les
anciennes réglementations.
Il s’inscrit plus largement dans une démarche d’ensemble visant à adapter les conditions dans
lesquelles la Nation se prémunit contre toute menace, notamment la menace terroriste, explicitement
prise en compte dans les articles précités du code de la défense, en améliorant l’articulation des
dispositions que mettent en œuvre respectivement les pouvoirs publics et les opérateurs, en
particulier dans le cadre du plan Vigipirate.
Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale consacre cette politique comme un élément du
renforcement de la résilience de la Nation.
Les objectifs généraux de la réforme visent à faciliter l’application du plan Vigipirate, à associer
pleinement les opérateurs à l’effort de vigilance, de prévention et de protection, et à sélectionner
rigoureusement les points devant faire l’objet d’une protection efficace adaptée au niveau de la
menace.
Le dispositif formalise le dialogue permanent entre l’Etat et les opérateurs afin de mieux assurer
leur propre sécurité. Il trouve un prolongement dans le Programme européen de protection des
infrastructures critiques. Par ailleurs, selon l’article L2151-4 du code de la défense relatif au service
de sécurité nationale, les opérateurs d’importance vitale doivent mettre en place des plans de
continuité et de rétablissement d’activité.
La présente version de l’instruction, au bénéfice des avancées et des questions résultant du
commencement de la mise en œuvre de la réglementation du SAIV, explicite et développe les
conditions d’application de ce régime de protection, notamment dans ses interactions avec d’autres
dispositifs concourant à la politique de défense et de résilience de la Nation.
1
Ordonnance n° 58-1371 du 29 décembre 1958.
2
Instruction générale interministérielle n° 4600 du 8 février 1993.
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1. PRINCIPES GENERAUX
Le dispositif SAIV vise à fournir un cadre adapté pour, d’une part, définir et appliquer des mesures
de sécurité pour la protection prioritaire des points d’importance vitale (PIV) contre la menace
terroriste, et d’autre part, faciliter les relations entre les opérateurs et les pouvoirs publics, afin de
permettre l’application optimale (par les autorités publiques et par les opérateurs) des mesures de
vigilance, de prévention et de protection inscrites dans la planification gouvernementale VIGIPIRATE.
Les directives nationales de sécurité (DNS), documents sectoriels, comportent ainsi en annexe la
liste des mesures du plan VIGIPIRATE applicables au secteur d’importance vitale concerné.
Parallèlement, les plans de sécurité d’opérateur (PSO) et les plans particuliers de protection des
points d’importance vitale (PPP) transposent de manière concrète les mesures du plan VIGIPIRATE,
de sorte que toute adaptation de la posture de sécurité décidée par le Premier ministre fasse l’objet
d’une application effective par les opérateurs et connue des pouvoirs publics. Il en va de même pour
les plans de protection externe (PPE).
Les différents documents de sécurité, émanant soit de l’Etat, soit de l’opérateur, sont ainsi élaborés
en cohérence les uns avec les autres.
Par ailleurs, indépendamment des mesures permanentes ou graduées qui figurent dans le PSO et/ou
les PPP, les services de l'Etat informent l'opérateur de toute menace spécifique pouvant affecter un
ou plusieurs PIV et, dans ce cadre, une discussion peut s'instaurer pour vérifier la pertinence des
mesures prévues tant par l'opérateur que les pouvoirs publics.
Plan Vigipirate
Secteur d’activités
DNS
d’importance
- Etat -
vitale
Opérateur
Plan de sécurité d’opérateur
d’importance
- Opérateur -
vitale
Point
d’importance Plan Plan de
vitale particulier de protection
protection externe
- Opérateur - - Etat -
Figure 1 : Acteurs et documents de sécurité
Les secteurs d’activités d’importance vitale, ainsi que toutes les dispositions qui s’y rapportent, sont
définies dans les articles R. 1332-2 et suivants du code de la défense.
Un secteur d'activités d'importance vitale est constitué d'activités concourant à un même objectif.
Ces activités soit ont trait, de manière difficilement substituable ou remplaçable, à la production et
la distribution de biens ou de services indispensables, soit peuvent présenter un danger grave pour la
population.
Ces biens ou services doivent être indispensables :
- à la satisfaction des besoins essentiels pour la vie des populations ;
- ou à l'exercice de l'autorité de l'Etat ;
- ou au fonctionnement de l'économie ;
- ou au maintien du potentiel de défense ;
- ou à la sécurité de la Nation.
L’arrêté du Premier ministre du 2 juin 2006, modifié par l’arrêté du 3 juillet 2008, fixe la liste des
douze secteurs d’activités d’importance vitale et désigne les ministres coordonnateurs desdits
secteurs. La liste des secteurs d’importance vitale peut être modifiée par arrêté du Premier ministre,
après avis de la commission interministérielle de défense et de sécurité des secteurs d’activités
d’importance vitale (CIDS). Le périmètre d’un secteur d’activités est défini dans l’analyse de risque
conduite pour élaborer la ou les DNS du secteur.
La résilience se définit comme la volonté et la capacité d’un pays, de la société et des pouvoirs
publics à résister aux conséquences d’une agression ou d’une catastrophe majeures, puis à rétablir
rapidement leur capacité de fonctionner normalement, ou à tout le moins dans un mode socialement
acceptable. Elle concerne non seulement les pouvoirs publics, mais encore les acteurs économiques
et la société civile tout entière3.
L’appropriation collective de la stratégie de défense et de sécurité nationale est la condition sine qua
non de la résilience de la Nation. Au-delà des ministères concernés, l’Etat doit associer à la mise en
œuvre de cette stratégie d’autres acteurs sans lesquels la gestion de crise ne peut être envisagée.4
A tous les échelons du dispositif, les autorités étatiques et les OIV sont donc amenés à coopérer
pour l’analyse des risques, les mesures de prévention, de vigilance et de protection, et les procédures
à mettre en place pour le temps de crise.
Etat Opérateur
Commission interministérielle/
zonale de défense et de sécurité
3
Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale, 2008.
4
Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale, 2013.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 9
2. LES ACTEURS DE LA SAIV
Ce chapitre rappelle les responsabilités de chacune des autorités impliquées dans la mise en place et
l’animation du dispositif de sécurité des activités d’importance vitale.
Le Premier ministre, s’appuyant sur le SGDSN, met en place le cadre général du dispositif de la
SAIV en fixant la liste des secteurs, en désignant les ministres coordonnateurs desdits secteurs, en
déterminant la méthode d'analyse et de gestion du risque ainsi que la méthode à suivre pour
déterminer, par secteur d'activités d'importance vitale, les scénarios de menace et leur
hiérarchisation selon le type ou le niveau de menace envisagé, et en élaborant les plans types des
PSO, des PPP et des PPE.
Il supervise la mise en place du dispositif et oriente la stratégie de sécurité des activités
d’importance vitale.
2.1.2. Le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN)
La commission est présidée par le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale ou son
représentant. Sa composition est définie à l’article R-1332-10 du code de la défense. Elle a un rôle
consultatif. Son avis est notamment sollicité sur :
- la désignation des OIV, sur proposition des ministères coordonnateurs ;
- les DNS (sauf celles relevant du ministre de la défense) ;
- les PSO (sauf ceux relevant du ministre de la défense) dont le périmètre dépasse celui d’une
zone de défense ;
- la liste des PIV annexée aux PSO, avec la possibilité de proposer des ajouts et des
suppressions. Lorsqu’il est fait usage de cette faculté, les motifs en sont portés au compte-
rendu.
Elle peut être saisie d’autres sujets tels que mentionnés à l’article R-1332-12.
Chaque ministre coordonnateur veille à l’application du dispositif SAIV dans les secteurs d’activités
dont il a la charge et au sein desquels il :
- élabore la ou les DNS correspondantes ;
- sélectionne et prend les décisions de désignation des OIV après avis de la CIDS ;
- instruit les PSO de ses OIV ;
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- transmet les PSO à la CIDS ou à la CZDS suivant le cas de figure (à l’exception du ministre
de la défense) ;
- prend les décisions de désignation des PIV.
Il s’assure du respect de la réglementation dans les secteurs d’activités dont il a la charge.
En raison de la nécessité de protection du secret de la défense, le ministre de la défense, ministre
coordonnateur du secteur d’activité AME, bénéficie de dispositions dérogatoires au schéma général
de mise en œuvre du dispositif SAIV. Ces dérogations sont décrites au chapitre V de la présente
instruction.
2.2.2. Rôle particulier du ministre de l’intérieur
Outre son rôle de ministre coordonnateur du secteur d’activités « activités civiles de l’Etat », et
sans préjudice des compétences nationales, générales et interministérielles dévolues au SGDSN
et des compétences de coordination nationale des ministres dans le secteur d’activité dont ils
sont coordonnateurs, l’animation de la mise en œuvre territoriale est assuré par le ministère de
l’intérieur, au travers des services du haut fonctionnaire de défense (SHFD).
Le préfet de zone qui, selon l’article R*1311-4 du code de la défense, dirige l’action des préfets de
département et des délégués de zone en ce qui concerne les mesures de défense non militaires est
l’acteur territorial en charge de la coordination du dispositif SAIV. Il préside la CZDS (cf.
paragraphe suivant).
Sous son autorité, l’état-major interministériel de la zone de défense et de sécurité (EMIZDS) reçoit
une mission générale d’animation, d’appui aux préfectures, et de relais d’information entre
l’échelon central et les échelons départementaux. Celui-ci dirige l'action des délégués de zone de
défense et de sécurité et coordonne l'action des correspondants de zone de défense et de sécurité
désignés dans les conditions définies aux articles R. 1312-1 à R. 1312-6, afin qu'ils apportent leur
concours à l'exercice des missions attribuées au préfet de zone de défense et de sécurité, et
notamment celles relatives à la SAIV.
Dans les cinq zones de défense et de sécurité d’outre-mer, cette mission est assurée par les hauts
fonctionnaires de zone de défense et de sécurité d’outre-mer définis par l’article R. 1681-2 du code
de la défense.
La CZDS est présidée par le préfet de zone de défense et de sécurité ou son représentant. Sa
composition est définie à l’article R. 1332-13 du code de la défense. Elle est chargée d'une mission
générale de coordination, d’assistance, et de contrôle de la mise en œuvre des PPP (à l’exception de
ceux dépendant d’OIV relevant du ministre de la défense). Elle peut bénéficier de l’expertise et du
concours des services déconcentrés de l’Etat, grâce au réseau des délégués de zone des ministères.
Elle peut s’adjoindre l’expertise de toute personne qu’elle juge utile.
La commission a un rôle consultatif. Son avis est sollicité sur :
- les PSO des OIV dont le périmètre d’activité ne dépasse pas le ressort de la zone défense. Les
PSO sont transmis à la CZDS par l’autorité administrative ayant désigné l’opérateur ;
- la liste des PIV annexée au PSO des OIV de son périmètre avec la capacité de proposer des
ajouts ou suppressions ;
Pour le département de Saint-Pierre-et-Miquelon, le rôle de la CZDS est assuré par la CIDS. Sans
préjudice du rôle d’animation territoriale qui incombe au ministère de l’intérieur, cette dernière peut
conseiller et appuyer le préfet de Saint Pierre et Miquelon dans la mise en œuvre de la présente
instruction.
Pour l’outre-mer, l’autorité préfectorale est le représentant de l’Etat dans le territoire (préfet, haut-
commissaire, administrateur supérieur).
Le préfet de département est chargé de la mise en œuvre du dispositif SAIV en application de la
compétence générale qui lui est attribuée de conduite interministérielle des actions de l’Etat,
notamment en ce qui concerne la protection des personnes, la sauvegarde des installations et
ressources d’intérêt général, ainsi que la production et l’utilisation des diverses catégories de
ressources (Art R* 133-33 du code de la défense).
Cette responsabilité s’exerce notamment pour la protection externe des PIV, via le PPE (cf. § 3.6). Il
veille à la réalisation effective des mesures de sécurité prévues dans les PPP. Il peut saisir la CZDS
de toute question qu’il juge utile. Sur convocation du préfet de zone, il participe à la CZDS.
Ses responsabilités particulières sont les suivantes :
- approbation du PPP des PIV des opérateurs ne relevant pas du ministre de la défense, et du
PPP des zones d’importance vitale ;
- décision d’équivalence entre un plan de protection réalisé au titre d’une autre réglementation,
et le PPP (voir § 3.5.6) ;
- élaboration du PPE de chaque PIV ou ZIV, en liaison avec le DDS de ce point ou de cette
zone ;
- désignation des zones d’importance vitale (ZIV) après avis de l’OGZDS lorsque celle-ci inclut
un PIV relevant du ministère de la défense ;
- désignation des OIV qui gèrent exclusivement un établissement mentionné à l’article L. 511-1
du code de l’environnement ou comprenant une installation nucléaire de base, quand la
destruction ou l’avarie de certaines installations de cet établissement peut présenter un danger
grave pour la population, et désignation du PIV correspondant ;
– POINT-CLE –
L’OIV :
- est désigné par le ministre coordonnateur du secteur concerné ;
- nomme un délégué pour la défense et la sécurité d’opérateur et transmet sa demande
d’habilitation ;
- élabore son PSO et le transmet accompagné de la liste des PIV proposés ;
- transmet les demandes d’habilitation des délégués pour la défense et la sécurité des PIV
désignés ;
- élabore les PPP et les transmet au préfet pour approbation à l’exception de ceux relevant du
ministère de la défense (article R. 1332-23 du code de la défense) ;
- met en œuvre les PPP approuvés ;
est en liaison avec l’autorité administrative en charge de la rédaction du PPE.
– POINT-CLE –
L’OIV est désigné par le ministre coordonnateur.
a - Cas général
L’article R.1332-3 du code de la défense prévoit qu’un OIV est désigné comme tel par le ministre
coordonnateur de son secteur d’activités d’importance vitale, en concertation avec le ou les
ministres intéressés et après avis de la CIDS ou de la CZDS.
La notification à l’opérateur de l’intention de le désigner OIV est l’occasion d’une concertation
entre l’autorité administrative (ministre coordonnateur ou préfet de département selon le cas) et
l’opérateur. Dans les deux mois dont il dispose pour faire ses remarques, l’opérateur peut faire
connaître à l’autorité administrative ayant émis la notification, la liste et la nature des infrastructures
qu’il pourrait par la suite proposer en annexe de son PSO. Le nombre et la nature de ces
infrastructures orientent le choix du processus de désignation à mettre en œuvre (voir schémas ci-
dessous).
Les OIV relevant du ministère de la défense ne peuvent être désignés que par le ministre de la
défense (voir chapitre 5).
b - Cas particulier
Ce principe de désignation comporte toutefois une exception mentionnée au deuxième alinéa de
l’article R. 1332-3 du code de la défense. Elle concerne les OIV qui gèrent exclusivement un
établissement mentionné à l’article L. 511-1 du code de l’environnement ou comprenant une
installation nucléaire de base visée à l’article L. 593-2 du code de l’environnement. Le préfet de
département peut s’appuyer sur les DNS pour identifier les opérateurs qui pourraient répondre aux
critères permettant de les nommer. Dans ce cas, l’OIV est désigné par le préfet du département dans
Concertation avec l’opérateur portant sur sa désignation Concertation entre ministres coordonnateurs et choix du
et la présélection des PIV correspondant unique
Figure 4 : Cas particulier de désignation d’un OIV – processus initié par un préfet de département
– POINT-CLE –
L’existence et la nature d’installations ou d’ouvrages susceptibles d’être désignés PIV
conditionnent le processus de désignation de l’OIV.
a - Cas général
Le statut d’OIV repose sur deux conditions :
- que son activité s’exerce en tout ou en partie dans un secteur d’activités d’importance vitale ;
- qu’il gère ou utilise au moins un établissement, un ouvrage ou une installation dont le
dommage, l’indisponibilité ou la destruction par suite d’un acte de malveillance, de sabotage
ou de terrorisme risquerait de quelque manière que ce soit d’avoir des conséquences majeures
sur les capacités de survie de la Nation ou sur la santé ou la vie de la population (telles que
définies par l’article R. 1332-1 du code de la défense).
Il est, par conséquent, nécessaire de s’attacher à définir l’existence et la nature d’éventuels PIV
en amont du processus de désignation d’un OIV.
L’appréciation du caractère d’importance vitale, lié aux conséquences graves d’une menace
plausible, quelle que soit la vulnérabilité du point, se fonde sur les critères définis par les
différentes DNS, ou, en complément, par le ministre coordonnateur du secteur d’activités (cf. §
3.3.1).
– POINT-CLE –
Il revient à l’opérateur d’importance vitale de communiquer à l’autorité administrative le nom de
la personne chargée d’exercer la fonction de délégué pour la défense et la sécurité.
– POINT-CLE –
L’habilitation des délégués pour la défense et la sécurité respecte les modalités définies par l’arrêté
du 30 novembre 2011 portant approbation de l’instruction générale interministérielle n° 1300 sur
la protection du secret de la défense nationale.
Les délégués pour la défense et la sécurité doivent être habilités au niveau confidentiel défense.
Les décisions d’habilitation sont prises par le ministre coordonnateur du secteur d’activités
d’importance vitale dont relève l’opérateur ou par l’autorité ayant reçu délégation à cet effet.
L’opérateur adresse la demande d’habilitation de son délégué pour la défense et la sécurité à
l’autorité administrative. A l’issue de l’instruction de la demande, le ministre coordonnateur
concerné ou son délégataire informe l’opérateur et, le cas échéant, le préfet de département ayant
désigné l’opérateur d’importance vitale de la décision prise quant à l’habilitation dudit délégué.
La décision d’habilitation d’un délégué est conservée par l’autorité qui l’a prise. Celle-ci peut
délivrer, en cas de nécessité, un certificat de sécurité.
L’habilitation d’un ressortissant étranger comme délégué pour la défense et la sécurité est instruite
selon les modalités définies par l’article 37 de l’arrêté du 30 novembre 2011 portant approbation de
l’instruction générale interministérielle n° 1300 sur la protection du secret de la défense nationale.
3. LE DISPOSITIF DE SAIV
Une DNS s’applique à tout ou partie d’un secteur d’activités d’importance vitale. Elle décrit le
périmètre du secteur ou du sous-secteur, elle en identifie les responsables, les processus et les
enjeux et en définit le besoin de sécurité des fonctions essentielles. A la suite d’une analyse de
risque dans laquelle sont énoncés et hiérarchisés les scénarios de menace, elle précise les objectifs et
les politiques de sécurité du secteur ou du sous-secteur concerné. A cette fin, la DNS peut
notamment définir la nature des opérateurs et des infrastructures susceptibles d’être désignés
d’importance vitale au titre dudit secteur et préciser les critères de leur désignation.
La DNS définit des mesures planifiées et graduées de vigilance, de prévention, de protection et de
réaction contre toute menace, notamment à caractère terroriste. Elle rappelle les mesures du plan
VIGIPIRATE applicables aux opérateurs dudit secteur. Elle constitue un document-cadre pour
l’élaboration des plans de sécurité des OIV auxquels elle s’applique.
3.1.2. Modalités d’élaboration
Les DNS sont approuvées par arrêté du Premier ministre, après avis de la CIDS5. Elles sont
notifiées selon un processus tel qu’il est décrit ci-après.
3.1.3. Transmission des DNS aux OIV
Après approbation, la DNS est adressée par le SGDSN au ministre coordonnateur concerné qui en
assure la diffusion aux autres ministres coordonnateurs.
Chaque ministre coordonnateur, à l’exception du ministre de la défense, diffuse sa ou ses DNS aux
préfectures de zone et aux services déconcentrés de son ministère. Les préfets de zone les
transmettent aux préfets de département qui ont à en connaître6.
Le ministre de la défense diffuse les DNS de son secteur aux officiers généraux de zone de défense
et de sécurité7.
L’OIV ne peut se voir transmettre la ou les DNS dont il a à connaître qu’après habilitation de l’un
de ses employés (cf. § 2.4.3.b). Celui-ci peut être différent du délégué pour la défense et la sécurité
afin de permettre éventuellement la transmission des documents classifiés nécessaires à la
concertation préalable à la désignation de l’OIV.
Un opérateur qui, dans le cadre de son développement économique, pressent qu’il pourrait être
désigné OIV, peut demander à ce qu’une ou plusieurs DNS lui soient communiquées. Pour cela, il
adresse une demande motivée au ministre coordonnateur du secteur concerné, accompagnée de la
5
Sauf les DNS des secteurs d’activité d’importance vitale relevant du ministère de la défense.
6
Ceux-ci sont autorisés à en communiquer tout ou partie aux personnes habilités qui contribuent à la rédaction des
documents avec le préfet (service de police, de gendarmerie, experts déconcentrés, …).
7
Les services préfectoraux peuvent en avoir communication dans le cadre de la rédaction des PPE des PIV relevant du
ministère de la défense.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 18
demande d’habilitation (à défaut d’un certificat de sécurité) de la personne à qui lesdites directives
seront adressées.
Une collectivité territoriale responsable d’un service public délégué ou soumis à contrat
d’exploitation peut demander à ce qu’une ou plusieurs DNS lui soient communiquées. Elle adresse
alors une demande motivée au préfet de département concerné, accompagnée de la demande
d’habilitation (à défaut d’un certificat de sécurité) de la personne à qui lesdites directives seront
adressées.
3.1.4. Modalités de révision
– POINT-CLE –
L’opérateur doit élaborer :
- un PSO (non obligatoire s’il n’a qu’un seul PIV) ;
- un PPP par PIV (contenant une analyse du risque si pas de PSO) ;
- éventuellement un PPP de zone d’importance vitale.
NOTA : L’élaboration du plan de protection externe, en liaison avec le DDS du PIV, est de la
responsabilité de l’autorité préfectorale.
Le PSO est le fondement d’une politique générale de sécurité, indissociable d’une politique globale
de qualité et de gestion des risques.
Le PSO décrit l’organisation et la politique de sécurité de l’opérateur. Cette politique peut s’appuyer
sur le dispositif de sécurité existant et sur l’expérience acquise dans la gestion de la qualité. Le PSO
doit permettre à l’opérateur de s’approprier la DNS à travers la rédaction d’une analyse de risque
propre à l’OIV et retranscrite dans le PSO. Il prévoit des mesures permanentes et graduées
transposant tant les mesures spécifiques de la DNS que les mesures VIGIPIRATE applicables. Le PSO
prévoit, s'il y a lieu, les délais de réalisation des mesures de protection permanentes et des mesures
temporaires et graduées qu'il prescrit.
3.2.2. Outils et méthodologie
L’autorité administrative ayant désigné un OIV lui communique le guide d’élaboration et le plan-
type du PSO à l’occasion de la notification de la ou des DNS. L’opérateur doit se conformer au plan
type défini par arrêté du Premier ministre.
L’autorité administrative ayant désigné le ou les PIV d’un opérateur lui communique le plan-type de
PPP d’un PIV à l’occasion de la notification de désignation des PIV.
8
Sauf en ce qui concerne les DNS du secteur « Activités militaires de l’Etat ».
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Le préfet de département ou le préfet coordonnateur ayant notifié la création d’une zone
d’importance vitale communique au délégué pour la défense et la sécurité de ladite zone le plan-
type de PPP ainsi que les DNS nécessaires si ce délégué est désigné et habilité et si ces documents
ne lui ont pas déjà été transmis du fait du cumul de plusieurs fonctions (cf. § 2.3.3).
3.2.3. Elaboration
L’opérateur élabore un PSO qui doit répondre aux prescriptions de la ou des DNS qui lui ont été
communiquées.
La sélection des PIV proposés par l’opérateur est issue de l’analyse de risque qui explicite les
raisons pour lesquelles chaque point est proposé. La liste des PIV précise succinctement la nature de
l’activité qui s’exerce pour chacun des points. Dans le cas où le PSO est élaboré à partir de plusieurs
directives, la liste des PIV qui lui est annexée précise pour chaque PIV la ou les directive(s) qui s’y
applique(nt).
Dans le cas où l’opérateur envisage de proposer un seul établissement, un seul ouvrage ou une seule
installation comme PIV, il accuse réception de la DNS qui lui a été transmise et soumet au ministre
coordonnateur, dans un délai de six mois à compter de la date de notification de la DNS qui lui
est applicable, une analyse de risque justifiant in fine la désignation d’un unique PIV. Il précise à
cette occasion les caractéristiques géographiques et économiques du PIV.
Dans le cas où l’opérateur envisage de proposer la désignation de plusieurs PIV, l’opérateur dispose
d’un délai de six mois à compter de la date de notification de la dernière DNS qui lui est
applicable9 pour soumettre une première version de son PSO au ministre coordonnateur.
Si l’OIV ressent le besoin de se voir communiquer, à titre d’information, une autre DNS, il en
formule une demande motivée auprès de l’autorité l’ayant désigné OIV. Celle-ci transmet la
demande au ministre coordonnateur en charge de cette directive avec son avis sur la suite à réserver
à cette demande.
3.2.4. Mise en œuvre du PSO
Le PSO est mis en œuvre par une organisation de sécurité définie par l’opérateur et comprenant le
délégué pour la défense et la sécurité.
Il est décliné pour chaque PIV de l’opérateur sous la forme du PPP. Pour les autres installations et
réseaux de l’opérateur, il peut être décliné sous forme de directives, consignes particulières ou
fiches réflexes, qui ne sont pas nécessairement classifiées.
La politique d’exercices et d’audit concourt à l’évaluation du plan, en vue de son adaptation et de
son amélioration.
3.2.5. Révision du PSO
Le PSO peut être révisé en cas de modification d’une DNS notifiée à l’opérateur (selon précisions
du § 3.1.4). Il peut l’être également à l’initiative de l’opérateur. Pendant toute la durée du processus
de révision, le plan en vigueur continue à s’appliquer. Le plan révisé remplace le plan préexistant
dès réception de l’arrêté de désignation des PIV.
Dans l’éventualité où l’opérateur contesterait la décision de désignation des PIV, le PSO initial
resterait en vigueur jusqu’à résolution du contentieux.
9
La concertation préalable à la désignation de l’OIV aura permis d’identifier les DNS que l’opérateur a à connaître.
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L’OIV élabore son PSO
La commission informe l’OIV du délai pendant lequel il peut demander à être entendu
Le ministre coordonnateur ou le correspondant unique désigne le ou les PIV devant figurer en annexe et
en informe les préfets des départements concernés
Un PIV est un établissement, une installation ou un ouvrage sis sur le territoire national dont le
dommage, l’indisponibilité ou la destruction par suite d’un acte de malveillance, de sabotage ou de
terrorisme risquerait, directement ou indirectement :
- d’obérer gravement le potentiel de guerre ou économique, la sécurité ou la capacité de survie
de la Nation ;
- ou de mettre gravement en cause la santé ou la vie de la population.
Le premier critère, tiré des dispositions de l’article L. 1332-1 du code de la défense, permet de
déterminer les PIV qui sont au cœur du dispositif, en ce qu’ils concourent directement aux activités
d’importance vitale, à l’échelle d’un secteur ou à l’échelle du pays.
Il implique de prendre en compte :
- la notion de non-substituabilité des capacités du PIV par d’autres moyens ;
Dans un souci d’efficacité, il convient de calquer autant que possible la délimitation d’un PIV sur
celle de l’entité géographique gérée ou utilisée par l’opérateur. La délimitation du PIV doit
permettre la mise en œuvre la plus efficiente10 du dispositif de sécurité des activités d’importance
vitale par l’opérateur et le préfet de département pour ce qui concerne leurs responsabilités
respectives.
Le composant névralgique est une installation ou un ouvrage de taille plus réduite que le PIV, à la
fois indispensable au fonctionnement de ce dernier et vulnérable. Un PIV peut comprendre un ou
plusieurs composants névralgiques.
Afin d’éviter la multiplication de PIV dans un établissement détenu par un même opérateur et les
conséquences induites (multiplication du nombre de PPP et de PPE), le PIV peut être constitué
d’un ou de plusieurs composants névralgiques dont la sécurité est assurée, à l’intérieur du PIV, par
un dispositif de défense en profondeur11.
3.3.3. Processus de désignation d’un PIV
L’identification initiale des PIV est une responsabilité de l’OIV. L’analyse de risque qu’il conduit
pour élaborer son PSO (voir § 3.2.3) lui permet de proposer, en annexe à ce plan, la liste de ses
installations, établissements ou ouvrages qu’il estime pertinent de faire désigner comme PIV.
Ce processus, qui ne s’applique pas aux PIV relevant du ministère de la défense, est illustré par le
graphe qui suit.
10
Efficience : notion qui exprime le fait d’atteindre les objectifs fixés tout en engageant le minimum de moyens ou en
créant le minimum de contraintes.
11
La défense en profondeur consiste en la superposition de plusieurs lignes de défense, composées d’un ensemble de
mesures de sécurité, chaque ligne devant contribuer à affaiblir l’attaque et à permettre aux suivantes de se renforcer en
vue soit d’empêcher la destruction ou la prise de contrôle des composants névralgiques du PIV, soit d’en limiter ou d’en
retarder les effets.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 22
Désignation de l’opérateur d’importance vitale par l’autorité administrative
– POINTS-CLES –
Afin de réduire les risques d’atteintes à un point d’importance vitale dont il a la charge, l’opérateur
d’importance vitale peut, s’il le souhaite, requérir l’avis de l’autorité administrative ou militaire
(selon les cas) avant d’autoriser l’accès de certaines personnes aux zones particulièrement
sensibles d’un PIV dont il a la charge.
Pour ce faire, l’opérateur est tenu de solliciter par écrit l’avis du préfet de département (le préfet de
police à Paris) dans le ressort duquel se situe le point d’importance vitale.
Par ailleurs, l’opérateur est tenu d’informer par écrit la personne concernée qu’elle est susceptible
de faire l’objet d’une enquête administrative.
L’autorité administrative ou militaire rend son avis après la réalisation d’une enquête
administrative.
L’avis formulé par l’administration ne revêt aucun caractère contraignant pour l’opérateur qui,
seul, choisit d’autoriser ou non l’accès au point d’importance vitale concerné.
NOTA :
Dans le cas d’un opérateur d’importance vitale relevant du ministère de la défense, il revient à
l’autorité militaire désignée par le chef d’état-major des armées d’émettre un avis.
12
Sauf cas particulier de la désignation d’un préfet coordonnateur désigné et détenant le pouvoir de police pour un PIV
situé hors de son ressort départemental.
13
Compte tenu de la relation étroite entre le criblage et le PPP et des relations privilégiées entre les préfectures et les
DDS (seules personnalités de l’OIV connues des préfectures comme étant habilitées).
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 24
Elle doit impérativement comporter les informations suivantes, regroupées en trois rubriques :
- Données relatives à l’opérateur et au PIV :
o année / numéro d’ordre de la demande pour le PIV concerné
o numéro de triplet
- Données relatives à la personne :
o nom et prénom(s) ;
o date et lieu de naissance ;
o domicile actuel ;
o nom de l’employeur (si différent du demandeur) ;
o profession.
- Données relatives à l’accès au site :
o désignation, conformément au zonage codifié dans le PPP, de la partie ou des parties
du PIV justifiant une demande d’avis en vue de l’accès ;
o justification de la nécessité de l’accès à la partie du PIV concernée ;
o justification de l’impossibilité de mettre en place des mesures de prévention autres ;
o durée prévue de l’accès au site (date, durée, période et répétition éventuelle) ;
o numéro d’immatriculation du véhicule (si l’accès en véhicule est sollicité).
Aucun élément d’identification du PIV ou de l’opérateur (charte graphique, logo, etc.) ne doit
figurer sur le document transmis de manière à ce qu’il puisse être acheminé par voie dématérialisée.
Il revient à l’opérateur, dans son intérêt propre, d’effectuer la demande le plus en amont possible de
la date prévue d’accès au point d’importance vitale. Dans la mesure du possible, et sauf exception
précisée infra, l’opérateur sollicite les services préfectoraux au minimum 3 semaines avant la venue
effective sur site de la personne concernée. De la même manière, et sauf exception, l’OIV dont le
ministre coordonnateur est le ministre de la défense sollicite l’autorité militaire désignée au
minimum 2 mois avant la venue effective sur site de la personne concernée.
En cas d’urgence dûment justifiée par l’OIV, ce délai de sollicitation peut être réduit à 72h. Les
services préfectoraux instruisent alors la demande en priorité afin, dans la mesure du possible, de
rendre un avis dans les délais compatibles avec la date prévue de l’accès au PIV par la personne
concernée.
Cette procédure exceptionnelle ne doit aucunement venir palier un défaut d’organisation interne de
l’opérateur. Le recours à cette procédure ne peut en aucun cas revêtir un caractère systématique. La
demande devra être transmise à la préfecture ou à l’autorité militaire selon la procédure
dématérialisée habituelle en utilisant le document prévu pour celle-ci.
Dans tous les cas, la production de l’avis par l’administration n’est pas un préalable obligatoire à
l’accès d’une personne à un point d’importance vitale.
b - Encadrement des possibilités de demandes d’avis
Conformément aux dispositions légales et réglementaires, les demandes d’avis adressées à
l’administration sont encadrées au regard, d’une part, des lieux compris dans le PIV auquel il est
accédé (encadrement ratione loci) et, d’autre part, des personnes accédant à ces lieux (encadrement
ratione personae) :
Encadrement ratione loci de la demande d’avis :
La demande d’avis ne peut concerner que l’accès aux parties du PIV devant faire l’objet d’une
surveillance particulière car présentant une vulnérabilité spécifique au regard des scenarii de
menaces retenues.
Ces parties du PIV doivent être précisément identifiées dans le PPP (zonage codé). Elles peuvent
correspondre, en tout ou en partie, aux composants névralgiques identifiés par le PPP. Les zones
14
Il s’agit du fichier national automatisé des empreintes génétiques et du fichier automatisé des empreintes digitales.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 27
Les employés travaillant déjà sur le site d’un PIV à la date du 16 avril 2012 ne peuvent faire l’objet
d’une demande d’avis sauf cas exceptionnel qui devra être dûment justifié. Seuls les nouveaux
employés pourront faire l’objet d’une demande d’avis, s’ils sont concernés par l’accès aux zones
envisagées par le PPP et s’ils ne font pas partie des catégories de personnes exclues dans
l’application du dispositif d’enquête.
3.3.5. Modification des conditions d’exploitation ou cession d’un PIV
– POINT-CLE –
L’OIV informe les autorités administratives des modifications des conditions d’exploitation. Le
dispositif de sécurité des activités d’importance vitale appliqué à l’opérateur reste en vigueur
jusqu’à décision de l’autorité administrative.
En cas de modification des conditions d’exploitation du PIV telles qu’elles remettraient en cause la
désignation de l’établissement, de l’installation ou de l’ouvrage, l’OIV doit formuler une demande
motivée d’abrogation de la décision de désignation auprès de l’autorité administrative l’ayant
désigné OIV et en informer le préfet du département concerné.
L’autorité administrative instruit la demande et, après avis de la CIDS ou de la CZDS15, selon le
cas, statue sur la requête de l’OIV.
Dans l’éventualité où l’OIV ne dispose que d’un PIV, le déclassement de ce dernier implique
l’abrogation de la décision de désignation de l’OIV. La décision d’abrogation intervient après avis
de la CIDS ou de la CZDS, selon le cas.
En cas de transfert de propriété d’un PIV, l’OIV « vendeur » doit en avertir le préfet du département
concerné et le ministre coordonnateur. L’autorité administrative ayant désigné l’OIV étudiera
l’opportunité de maintenir l’établissement, l’installation ou l’ouvrage comme PIV.
Elle peut abroger la décision de désignation de cette installation comme PIV. Cette abrogation
entraîne la révision de la liste des PIV annexée au PSO.
A défaut, les mesures du plan particulier de protection du point d’importance vitale restent
applicables et ceci dans l’attente de :
- la désignation de l’acquéreur comme OIV,
- la désignation des délégués pour la défense et la sécurité,
- l’approbation des nouveaux plans.
– POINT-CLE –
La constitution d’une zone d’importance vitale doit apporter une plus-value opérationnelle.
Une zone d’importance vitale est une aire dans laquelle sont implantés plusieurs PIV relevant
d’OIV différents, pour lesquels une prise en compte commune de la sécurité présente une plus-
value.
Il y a ainsi interdépendance en terme de sécurité entre les PIV dès lors que :
- l’exécution d’une menace sur l’un d’eux aurait des conséquences sur l’intégrité ou l’activité
des autres ;
15
sauf dans le cas d’OIV relevant du ministre de la défense.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 28
- ou les mesures de sécurité mises en œuvre pour l’un des points ou sur une partie commune ont
une incidence sur la sécurité d’un ou de plusieurs autres PIV.
Trois types de zone géographique peuvent être rencontrés :
- cas 1 : une zone constituée de PIV voisins. Les PIV sont contigus ou situés à une distance
relativement réduite les uns des autres ;
- cas 2 : une zone constituée de PIV enclavés. Un PIV « 2 » se situe à l’intérieur d’un PIV « 1 » ;
- cas 3 : une zone combinant les caractéristiques des deux premières.
PIV 1 PIV 3
Zone d’importance vitale
Cas 1
PIV 2 PIV 4
PIV 1
Zone d’importance vitale
Cas 2 PIV 2
PIV 1 PIV 3
Zone d’importance vitale
Cas 3
PIV 2 PIV 4
Avis CZDS
Attribution d’un numéro triplet par le SGDSN sur Attribution d’un numéro triplet par le SGDSN sur
demande du préfet de département demande du préfet de zone
La protection du PIV comprend des mesures de protection internes (prévues par le PPP) et externes
(prévues par le PPE) qui relèvent d’une approche globale de la menace et des moyens utilisés pour
y faire face. Elles sont destinées les unes et les autres à mettre en échec ou à défaut, retarder les
tentatives malveillantes pouvant être effectuées par une ou plusieurs personnes, à en limiter les
effets et à faciliter la continuité d’activité ou le rétablissement d’activité. Certaines mesures sont
mises en œuvre en permanence, d’autres lorsque la nécessité s’en fait sentir ou sur décision du
gouvernement ou de son représentant local, notamment dans le cadre du plan VIGIPIRATE.
L’opérateur élabore le PPP du PIV concerné, dans un délai de deux ans à compter de la notification
de la dernière DNS qui lui est applicable. Pour son élaboration, il s’appuie :
- sur la DNS qui correspond au secteur d’activité dans le périmètre duquel se situe le PIV ;
- sur le PSO, dont il applique la politique de sûreté.
Il doit se conformer au plan type défini par arrêté du Premier ministre. A défaut de PSO (cas d’un
opérateur qui gère ou exploite un seul PIV), le PPP doit comporter une analyse de risque.
– POINT-CLE –
Approbation du PPP → pertinence du fond et conformité de la forme.
La décision d’approbation du préfet de département se fonde sur une évaluation qualitative du PPP
soumis par l’opérateur. Cette évaluation prend en compte :
- l’avis de la CZDS s’il a été sollicité16 ;
- la conformité du plan particulier de protection par rapport au plan-type ;
- la cohérence du dispositif proposé au regard de la politique générale de protection définie par le
PSO ;
- la prise en compte des prescriptions de la DNS qui s’appliquent au PIV, notamment les
scénarios de menace et les objectifs de sécurité ;
- l’adéquation du dispositif proposé aux infrastructures et aux modalités d’exploitation du PIV.
Le plan-type du PPP est un document élaboré par le SGDSN visant à maintenir une cohérence
minimale de forme entre l’ensemble des plans particuliers de protection de l’ensemble des PIV
situés sur le territoire national. Il constitue également un guide d’aide à l’élaboration d’un PPP pour
l’opérateur. Néanmoins, en cas d’impossibilité manifeste de remplir certaines rubriques ou, au
contraire, en cas d’absence manifeste de certaines autres rubriques, l’opérateur peut s’affranchir du
plan-type dans les limites fixées par le préfet de département qui, in fine, approuve le PPP soumis
par l’opérateur.
Dans le cadre de l’approbation d’un PPP, le préfet de département sollicite l’avis d’au moins un
représentant des services de police, de gendarmerie, d’incendie et de secours ou du ministère de la
défense et, idéalement, l’expertise d’une administration déconcentrée ayant une compétence
particulière sur le point17. Il peut également effectuer une visite sur site de manière à apprécier la
bonne adéquation du contenu du PPP, en vue de son approbation, avec les caractéristiques du PIV.
L’approbation des PPP des PIV du secteur nucléaire civil nécessite obligatoirement l’avis de
l’autorité en charge de l’application des articles L.1333 et suivants du code de la défense18.
Un guide d’aide à l’examen du PPP a été élaboré par le ministère de l’intérieur.
3.5.2. Mise en œuvre du PPP
Le PPP est décliné, en tant que de besoin, en consignes et en fiches réflexes qui ne sont pas
nécessairement classifiées.
Il est mis en œuvre par une organisation de sécurité définie par l’opérateur et adaptée à la nature et
aux caractéristiques du point et comprenant le délégué pour la défense et la sécurité du PIV.
La politique d’exercices et d’audits concourt à son évaluation, en vue de son adaptation et de son
amélioration.
3.5.3. Révision du PPP
16
La soumission d’un PPP à l’avis de la CZDS doit toutefois demeurer exceptionnelle.
17
La recherche de l’avis du service de police nationale ou de gendarmerie nationale territorialement compétent est à
privilégier selon l’emplacement ou la nature du PIV.
18
Service de défense, de sécurité et d’intelligence économique du ministère en charge de l’écologie.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 31
- en cas de révision de la DNS du ou des secteurs d’activités concernés ;
- en cas de révision du PSO ;
- en cas de modification des conditions d’exploitation du PIV ou de certaines données
d’environnement (urbanisation, augmentation de la délinquance, incidents de sûreté, etc.) ;
- en cas de cession du PIV.
Cette révision se fait à l’initiative de l’OIV ou sur injonction du ministre coordonnateur ou du préfet
de département.
Pendant toute la durée du processus de révision, le plan en vigueur continue à s’appliquer. Le plan
révisé remplace le plan préexistant dès réception de l’arrêté d’approbation.
Dans l’éventualité où l’opérateur contesterait le refus d’approbation du plan révisé, le PPP initial
resterait en vigueur jusqu’à résolution du différend.
3.5.4. Modification du PPP par le préfet de département
Le préfet de département peut compléter ou modifier un PPP si l’opérateur n’a pas donné suite à
l’injonction qui lui a été adressée ou si malgré les ajouts ou modifications apportés, les motifs19
énoncés au I de l’article R. 1332-26 du code de la défense demeurent. Dans ce cas, le préfet de
département sollicite l’avis de la CZDS sur les ajouts et modifications qu’il souhaite apporter au
PPP. Ces ajouts et modifications portent sur les mesures ayant fait l’objet de l’injonction adressée à
l’opérateur de compléter ou modifier ledit plan.
3.5.5. Diffusion du PPP
L’OIV établit, pour ce qui le concerne, les règles de diffusion interne du PPP de chacun de ses PIV,
dans le respect de la réglementation relative à la protection du secret de la défense nationale.
Le préfet de département, ou l’autorité militaire désignée pour le SAIV « Activités militaires de
l’Etat », ayant approuvé le PPP en conserve une copie, qu’il transmet également au ministre
coordonnateur de l’OIV. La CIDS ou la CZDS concernée peuvent demander au préfet de
département communication du PPP d’un PIV notamment en préparation d’un contrôle.
3.5.6. Mise en œuvre d’équivalences
Dans le domaine du transport maritime, le code des ports maritimes édicte une équivalence
automatique entre les PPP et les plans de sûreté portuaire et plans de sûreté des installations
portuaires approuvés (cf. articles R. 321-19 et R. 321-26 du code des ports maritimes).
Dans les autres secteurs (cf. article R. 1332-34 du code de la défense) et afin d’éviter des
redondances, il appartient au préfet de département, après avis de la CIDS, de prononcer
l’équivalence totale ou partielle des plans pris au titre d’autres réglementations et couvrant le
domaine de la sûreté avec le PPP. Cela peut concerner, notamment, les dispositifs ci-après :
- les programmes de sûreté d’exploitant d’aéroport (PSEA) ;
(références : article R. 213-1-1 du code de l’aviation civile)
- le plan interne de crise défini par la loi n°2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la
sécurité civile ;
- les plans de sûreté élaborés en application d’accords internationaux ;
19
S’il n’a pas été suffisamment tenu compte de l’avis de la CIDS ou de la CZDS, selon le cas, relatif au plan de sécurité
de l’opérateur ou si une mesure au moins ne répond pas de manière satisfaisante à la DNS ou au PSO ou aux
caractéristiques locales du PIV.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 32
3.5.7. Le PPP de zone d’importance vitale
– POINT-CLE –
Constitution d’une zone d’importance vitale → Elaboration d’un PPP de zone.
Le délégué pour la défense et la sécurité de la zone d’importance vitale élabore un PPP de la zone
qui prévoit des mesures communes de protection dont l’application doit être cohérente avec les
mesures de protection des PIV qui constituent la zone. L’élaboration de ce plan s’appuie sur le plan-
type de PPP de PIV. Les plans de sécurité des opérateurs constituant la zone d’importance vitale et
leurs analyses de risque n’y sont pas annexés.
Le préfet de département ou le préfet coordonnateur prend en compte le PPP de la zone
d’importance vitale dans l’élaboration ou la mise à jour du plan de protection externe des PIV.
Le préfet de département ou le préfet coordonnateur notifie aux OIV et à l’OGZDS la création de la ZIV
Les OIV ne parviennent pas à désigner un Les OIV désignent en commun un délégué
délégué pour la défense et la sécurité de pour la défense et la sécurité de la zone
la zone d’importance vitale d’importance vitale
NB : l’accord de l’OGZDS est requis pour les OIV Le préfet étudie le PPP de la ZIV et notifie aux OIV ou au délégué
pouvant comprendre un PIV relevant de la DNS AME. de la ZIV la décision portant approbation.
Les directives et plans établis en application du dispositif SAIV sont classifiés au niveau
Confidentiel Défense, en application des règles définies dans l’instruction générale interministérielle
sur la protection du secret de la défense nationale n°1300/SGDSN/PSE/PSD du 30 novembre 2011
(IGI 1300). Sont notamment concernés :
- les DNS ;
- les PSO, à l’exception d’un rapport de présentation résumant leurs principales dispositions ;
- les arrêtés de désignation des PIV ;
- les PPP et les arrêtés d’approbation (non publiés au recueil des actes administratifs) ;
- les PPE.
L’élaboration, la conservation et la transmission des documents classifiés par l’OIV sont réalisées
selon les modalités définies dans l’IGI 1300.
Le schéma de transmission des documents en fonction du besoin d’en connaître est précisé dans
l’annexe 6.
Un OIV peut ne pas vouloir faire apparaître certaines informations très sensibles touchant à la
gestion des risques et des crises. Il doit, dans ce cas, justifier de l’existence de procédures ou de
dispositions particulières en faisant référence à ses documents internes qui les prévoient. Les
autorités administratives instruisant le plan de sécurité de l’opérateur et ses PPP peuvent interroger
l’OIV à propos de ces informations si cela s’avère nécessaire à leur instruction. Les autorités
administratives peuvent en prendre connaissance sans nécessairement en disposer.
4. AUDIT ET CONTROLE
Les procédures d’audit et de contrôle relatives au secteur des activités militaires de l’Etat sont
définies par les DNS « activités militaires de l’Etat » et « activités industrielles de l’armement »
ainsi que par les dispositions contenues au chapitre 5 de la présente instruction.
Les procédures d’audit et de contrôle relatives au sous-secteur nucléaire sont définies par la DNS
« nucléaire » ainsi que par les dispositions contenues au chapitre 6 de la présente instruction.
Les procédures applicables aux autres secteurs sont définies dans le présent chapitre.
Les audits internes sont menés par l’OIV afin d’apprécier la validité du PPP de chacun de ses PIV.
La périodicité d’audit, la composition de l’équipe d’audit et les modalités d’audit sont à
l’appréciation de l’OIV. L’audit d’un PIV peut conduire l’OIV à réviser à son initiative le PPP. Il
devra alors faire l’objet d’une nouvelle approbation par le préfet de département.
L’OIV n’est pas tenu d’adresser une copie du compte-rendu d’audit aux autorités administratives. Il
tient néanmoins ces comptes rendus à la disposition de l’autorité administrative en cas de contrôle.
Les préfets de département approuvent les PPP et élaborent les PPE. Ils ont également,
conformément à l’article R.1332-29 du code de la défense, la responsabilité de s’assurer
régulièrement du bon niveau de protection des PIV, par un dialogue permanent avec leurs délégués
pour la défense et la sécurité. Cela comprend la possibilité de visite sur site du PIV concerné. Dans
ce cas, le préfet de département ou son représentant peut être accompagné d’experts des services
déconcentrés de l’Etat en fonction de la nature du PIV.
Par ailleurs, le préfet de département dispose de la possibilité de solliciter le contrôle d’un PIV par
la CZDS (Article R 1332-15).
La CIDS et la CZDS sont chargées d’une mission générale de contrôle de la mise en œuvre du
dispositif de protection des PIV et ZIV, à l’exception de ceux dépendant d’OIV relevant du ministre
de la défense. Elles peuvent, à leur initiative ou sur demande d’un ministre coordonnateur ou d’un
préfet de département, contrôler les mesures prises pour la sécurité des PIV ou des ZIV. La CZDS
ne contrôle que les points et les zones d’importance vitale situés dans sa zone de compétence.
La CIDS peut émettre des directives d’inspection. A cet égard, elle peut fixer annuellement, sur
proposition du SGDSN (et de l’ANSSI en particulier), la liste des PIV qui en raison de la criticité
potentielle de leur système d’information20 doivent faire l’objet d’un contrôle. Des représentants de
l’ANSSI font alors partie des équipes chargées du contrôle de ces PIV et réalisent le contrôle du
système d’information. L’ANSSI peut également, à sa demande, se joindre aux équipes chargées
des contrôles des autres PIV.
Afin de coordonner les prévisions de contrôle, en prenant en compte les éventuelles directives
d’inspection émises par la CIDS, les CZDS transmettent au SGDSN ainsi qu’au ministère de
l’intérieur, au titre de l’animation territoriale :
- un calendrier annuel prévisionnel de contrôles21 ;
- un bilan annuel des contrôles effectués au titre de l’année passée.
Dans la perspective d’un contrôle, la CZDS demandera en tant que de besoin communication du
PPP approuvé au préfet de département (cf. annexe 6).
Les dispositions ci-après donnent des indications sur le déroulement du contrôle, sans préjuger des
adaptations nécessaires au cas par cas, laissées à l’appréciation de la CZDS.
4.3.1. Objectifs du contrôle
Le nombre total de PIV ne permet pas aux commissions de pouvoir contrôler seules l’intégralité des
PIV de leur ressort territorial. Les contrôles de la commission sont ainsi complémentaires avec la
mission générale de vérification de la réalisation des PPP dévolue aux préfets de département, qui
sont associés à ce titre à la politique de contrôle.
Après un contrôle ayant donné lieu à des recommandations à l’opérateur, la vérification de la mise
en œuvre de ces recommandations incombe à l’autorité de contrôle, qui en informera le préfet de
département22.
Si les documents de référence concernant la sécurité du PIV sont d’abord la DNS, le PSO et le PPP,
la commission peut vérifier, plus généralement, que les mesures de sécurité ne contiennent pas de
failles évidentes en matière de protection des installations contre la malveillance.
20
Sauf cas particuliers, il faut considérer que le système d’information constitue un composant névralgique du PIV au
sens du paragraphe 3.3.2 de la présente instruction.
21
Ce calendrier est porté à la connaissance de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI).
22
Lorsque les recommandations concernent la sécurité des systèmes d’information, le préfet de département peut
demander l’assistance de l’ANSSI (cf. paragraphe 4.3.4).
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 36
4.3.2. Préparation du contrôle sur place
a - Annonce du contrôle à l’opérateur
Dans l’esprit de coopération avec les opérateurs qui sous-tend la démarche SAIV, les contrôles sont
annoncés, et non impromptus. Le président de la commission informe par écrit le délégué pour la
défense et la sécurité du PIV de la date et de l’objet du contrôle ou de la visite sur site, de la
composition de l’équipe de contrôle et du programme prévisionnel et, si possible, de l’horaire. Il
signale le cas échéant les points particuliers sur lesquels portera le contrôle. Lorsque le contrôle est
mené par une commission, le préfet de département en est informé et peut formuler un avis quant à
son opportunité.
En cas de contrôle d’une ZIV, le délégué pour la défense et la sécurité de la ZIV est le
correspondant de l’équipe de contrôle.
b - Durée du contrôle
Le contrôle se déroule idéalement sur une seule journée. Lorsqu’il porte aussi sur la sécurité des
systèmes d’information, le contrôle peut nécessiter normalement trois à quatre journées
supplémentaires mais ne mobilise que les experts de la sécurité des systèmes d’information de
l’équipe de contrôle (les représentants de l’ANSSI) et du PIV. Le contrôle peut être prolongé si
l’étendue ou la complexité du PIV le justifie, sur décision du président de la commission ou du
préfet de département en tant qu’autorité de contrôle.
c - Equipe de contrôle
Le contrôle des PIV est effectué par des membres de la CZDS ou leurs représentants, préalablement
formés à la sécurité des activités d’importance vitale, accompagnés en tant que de besoin par des
experts en fonction de la nature du PIV. Ils forment une équipe de contrôle. Tous les membres de
l’équipe de contrôle doivent posséder une habilitation de niveau confidentiel défense.
La composition de l’équipe de contrôle est adaptée en fonction des enjeux de sécurité du PIV, de la
durée du contrôle (sur un ou plusieurs jours) et des expertises particulières recherchées. Néanmoins,
c’est au président de la commission ou à son représentant qu’il appartient de définir le format de
cette équipe. Le chef de la délégation est le président de la commission ou son représentant. Les
domaines d’expertise requis pour le contrôle sont notamment la gestion de risques, la sûreté, la
sécurité physique des installations et la sécurité des systèmes d’information. A ce titre, l’équipe de
contrôle de la CZDS est typiquement composée de la manière suivante :
- un représentant du préfet de zone de défense et de sécurité, chef de la délégation et chargé de
produire le rapport ;
- un représentant du préfet de département ayant approuvé le PPP, s’il le souhaite ;
- un représentant du service de gendarmerie ou de police territorialement compétent23 ;
- un représentant du ministère coordonnateur, au titre de son expertise ;
- des experts de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information notamment
lorsqu’il s’agit d’un contrôle demandé par l’ANSSI (cf. paragraphe 4.3).
d - Réunion préparatoire
Une réunion préparatoire au contrôle est organisée avec les participants sélectionnés, le ministère
coordonnateur concerné ou son représentant déconcentré et toute autre personne dont la présence lui
paraît justifiée. La participation du DDS du PIV concernée est indispensable.
Les objectifs de cette réunion sont de :
23
Les forces régaliennes en charge de la protection de certains PIV y seront représentées (cas des PSPG).
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 37
- procéder à un examen rapide des caractéristiques du PIV contrôlé, sur la base des documents
existants (PPP24, PPE, PSO, DNS, rapport de contrôle antérieur) ;
- définir les axes principaux du contrôle sur site et les points saillants à vérifier, régler les
aspects logistiques notamment les moyens d'accès aux composants névralgiques, les moyens
de contrôle (droits d'accès, outils, etc.), les modalités pratiques du déplacement.
Le chef de délégation effectue la répartition des tâches entre les membres de l’équipe de contrôle.
L’équipe de contrôle doit prendre connaissance du référentiel de sécurité du site constitué par le
PPP et le PSO. L’économie générale de la gestion de la sûreté du PIV, l’analyse de risque sur
laquelle elle repose et l’organisation de la défense en profondeur du site doivent être assimilées et
les composants névralgiques du PIV identifiés.
Le représentant de la préfecture de département, s’il est présent, fait connaître ce qu’il sait du PIV.
Notamment, il fait savoir à l’équipe de contrôle l’état d’avancement de la mise en œuvre du PPP et
si certaines des mesures de protection prévues dans celui-ci ne sont pas encore mises en place.
Des éléments de contexte et informations complémentaires à celles contenues dans le PPP sont
apportés, comme :
- l’environnement du site (zone urbaine ou rurale, isolement, etc.) ;
- les autres réglementations de sécurité ou sûreté auxquelles il est éventuellement soumis (ISPS,
OACI25, ZRR26, ICPE, Seveso, INB, zone d’interdiction de survol ou de prise de vues aériennes,
zones protégées, etc.) ;
- d’une manière générale, toutes données intéressantes au titre de la sécurité du site (sensibilité ou
vulnérabilité particulière, incidents de sécurité répertoriés, etc.).
4.3.3. Déroulement du contrôle
Le contrôle doit être exécuté de sorte à pouvoir déterminer si le dispositif de défense en profondeur
du PIV est cohérent avec le PPP et les exigences minimales de sûreté attendues sur le site. De même
l’adéquation avec le PPE peut être vérifiée.
a - Confidentialité du déroulement du contrôle
Les membres de l’équipe de contrôle font preuve sur place de discrétion vis-à-vis du personnel et
des autres visiteurs présents sur le PIV. Les réunions se tiennent dans une salle dédiée au sein du
PIV afin d’assurer la confidentialité des entretiens. Tous les participants doivent être habilités.
b - Etapes du contrôle
Les étapes prévues ci-après sont indicatives et s’adaptent à chaque cas.
Etape 1 : réunion de lancement du contrôle
Le chef de délégation introduit la séance de lancement du contrôle en présentant un bref rappel des
tenants et aboutissants du dispositif de la SAIV, du rôle des acteurs, de l’objectif du contrôle et de la
composition de l’équipe de contrôle.
Le caractère classifié des informations échangées et des documents étudiés est rappelé. La présence
des personnels du PIV participant au contrôle est nécessaire pour assurer que l'ensemble des
intervenants de l’opérateur comprend le cadre général dans lequel s’inscrit le contrôle.
24
Pour une ZIV, le PPP de la ZIV fait partie des documents de référence.
25
Organisation de l’aviation civile internationale.
26
Zone à régime restrictif.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 38
Etape 2 : présentation sur table du PIV et du PPP par l’opérateur
L’opérateur présente le PIV et le PPP pour permettre à l’équipe de contrôle d’apprécier sur table la
politique générale de sécurité du PIV. Il précise l’activité du PIV, son organisation, son
fonctionnement et les grandes lignes de l’analyse de risque du PPP (scénarios de menace,
vulnérabilités).
Etape 3 : contrôle des mesures de protection
- Protection physique
Le site est visité avec l’opérateur selon une logique concentrique, de l’extérieur (contour et entrée
du PIV) vers l’intérieur (composants névralgiques du PIV). Le système de défense en profondeur
doit ainsi pouvoir être identifié et compris, ses éventuelles lacunes détectées.
Les mesures de sécurité existantes sont comparées aux prescriptions du PPP et leur pertinence est
jugée non seulement par rapport à l’analyse de risque qu’il contient mais aussi par rapport aux
vulnérabilités identifiées par ailleurs par l’équipe de contrôle.
Le contrôle des mesures du plan VIGIPIRATE applicables au PIV est effectué. Sont notamment
vérifiées l’application des mesures actives et la préparation des autres mesures graduées prévues
dans le PPP comme par exemple le contrôle des personnes ou les mesures face aux menaces NRBC-
E.
- Sécurité des systèmes d’information
Le contrôle de la sécurité des systèmes d’information est effectué lorsque un système
d’information27 constitue ou est susceptible de constituer un composant névralgique du PIV.
Le contrôle comporte une analyse technique du niveau de sécurité du système d'information, au
regard des mesures de sécurité des systèmes d'information présentées dans le PPP, mais aussi par
rapport aux menaces et vulnérabilités identifiées par ailleurs par l'équipe de contrôle, sur site, et à la
lecture des documents transmis.
Les contrôles ne se limitent donc pas à un audit de l’organisation SSI (procédures, maintien en
condition de sécurité) et à un contrôle de la sécurité physique des composants du système
d’information, mais incluent également un examen technique du système d’information pouvant
notamment comprendre :
le relevé d’informations techniques (configurations du système, journaux d’évènements, traces
d’incidents, etc.) ;
la réalisation de tests d’intrusion dans le système d’information ;
l’analyse du code source des logiciels ;
la conduite d’entretiens avec les personnes en charge de l’administration du système ;
et plus généralement toutes actions permettant d’analyser le niveau de sécurité.
Les interventions réalisées sont conformes à celles définies lors de la planification du contrôle. Une
convention entre l’OIV et l’ANSSI peut être préalablement établie en tant que de besoin pour
préciser les conditions dans lesquelles ces interventions sont effectuées. Sous son contrôle, le PIV
met à disposition de l’ANSSI un accès direct à son système d’information pour permettre ces
interventions.
27
il peut s’agir de tout système d’information du PIV, y compris les systèmes d’information pilotant les systèmes
industriels de l’OIV.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 39
- Dispositif de gestion de crise et plan de continuité d’activité
L’organisation mise en place pour traiter les crises et assurer la continuité et le rétablissement
d’activités du site font partie des éléments contrôlés. A ce titre, les membres de la commicssion de
contrôle peuvent exiger d’avoir accès au plan de continuité d’activité de l’OIV, éventuellement
décliné localement.
Etape 4 : bilan avec l’opérateur
Un bilan immédiat est effectué à la fin du contrôle en présence du délégué à la défense et à la
sécurité ainsi que du responsable de la sécurité des systèmes d’information de l’opérateur. Cette
réunion de clôture a pour objectif de présenter à l’opérateur l’appréciation de l'équipe de contrôle
sur la sécurité du PIV et de recueillir son avis en vue de tirer les conclusions initiales essentielles.
Les points suivants sont notamment abordés :
- conformité des mesures de sécurité avec le contenu du PPP ;
- pertinences des mesures de sécurité mises en place ;
- principales failles de sécurité détectées au regard des risques identifiés ;
- application des mesures VIGIPIRATE ;
- principaux axes d'amélioration.
La nature des principales non-conformités des mesures de protection avec le PPP est constatée avec
le DDS. Les failles importantes dans l'analyse de risque, identifiées pendant le contrôle, mais non
traitées par le PPP, sont aussi constatées.
4.3.4. Rapport de contrôle
a - Contenu du rapport
L'objectif du rapport de contrôle est de présenter à l’opérateur des recommandations pour améliorer
la protection du PIV par rapport à son contexte, à l'état de l'art, et à son référentiel de sécurité (PPP,
PSO, DNS). Il met donc en évidence les vulnérabilités du PIV face aux menaces identifiées et les
mesures à prendre pour réduire la probabilité d'occurrence et/ou l'impact des risques. Parmi ces
mesures, on distingue :
- les recommandations simples pour les problèmes les moins graves, qui ne donneront pas lieu à
des suites particulières ;
- les préconisations, appelant une action de l’opérateur et/ou la révision du PPP.
Le rapport de contrôle est classifié et respecte le plan type dont le modèle figure en annexe 7.
Il commence par une brève description des modalités du contrôle, puis une page de synthèse sur le
niveau de protection du PIV constaté pendant le contrôle, les principales failles détectées dans la
sûreté du PIV, les recommandations et préconisations faites à l’opérateur.
Le rapport est rédigé par le chef de la délégation, approuvé par la commission et validé par son
président. Il est ensuite transmis au DDS qui peut formuler des observations écrites, lesquelles
pourront être annexées au rapport ou mener à sa révision.
b - Adoption du rapport et transmission à l’opérateur
Le rapport est soumis par le chef de délégation à l’autorité en charge du contrôle (CIDS, CZDS ou
préfet de département) avant son adoption définitive.
Ce chapitre précise les spécificités liées au secteur d’activités d’importance vitale « Activités
militaires de l’Etat » lorsque des modalités d’application diffèrent du schéma général de mise en
œuvre du dispositif de sécurité des activités d’importance vitale. Le détail des procédures
spécifiques à ce secteur figure dans les DNS « Activités militaires de l’Etat » et « Activités
industrielles de l’armement », relevant toutes deux de la coordination du ministère de la défense.
L’autorité militaire28 désignée par le chef d’état-major des armées (CEMA) est, selon le cas :
- le délégué général pour l’armement en ce qui concerne l’approbation des PPP de ses
installations classées installations prioritaires de défense (IPD) et PIV mais également de ceux
des OIV de l’armement relevant du secteur « Activités militaires de l’Etat » ;
- le chef d’état-major de l’armée concernée, les officiers généraux commandants supérieurs des
forces armées, le directeur général ou le directeur du service suivant le cas, en ce qui concerne
l’approbation des PPP de ses installations classées IPD et PIV ;
28
Ou l’autorité compétente.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 41
- éventuellement le chef d’état-major des armées en ce qui concerne des PIV des organismes
interarmées qui pourraient être classés comme IPD ainsi que des installations nucléaires
intéressant la dissuasion, relevant ou non du ministère de la défense, lorsqu’aucune autorité
n’a été désignée.
Chaque autorité militaire désignée par le CEMA se fait communiquer le nom de la personne chargée
d’exercer la fonction de délégué pour la défense et la sécurité du PIV situé dans son domaine de
compétence.
Pour les OIV relevant de la DNS « Activités industrielles de l’armement », le nom de la personne
chargée d’exercer la fonction de délégué pour la défense et la sécurité de l’OIV est transmis au
délégué général pour l’armement.
L’autorité militaire ayant approuvé le PPP d’un PIV conserve une copie dudit plan. L’autorité
militaire informe le préfet de département d’implantation du PIV de l’approbation du PPP et lui
communique dans les conditions fixées par sa hiérarchie (§ 5.4) les éléments du PPP strictement
nécessaires à la réalisation du PPE. Le ministre de la défense, le chef d’état-major des armées ou
leur représentant peut demander à l’autorité militaire concernée communication du PPP. L’OIV peut
demander, au préfet de département concerné, à prendre connaissance du PPE de son PIV.
L’ensemble des installations du secteur d’activités d’importance vitale « Activités militaires de
l’Etat » est périodiquement contrôlé par la direction de la protection et de la sécurité de la défense
(DPSD), par l’inspection des armées (IDA) dans le cadre de leurs attributions fixées par décret, par
les OGZDS et les COMSUP dans leur zone de responsabilité et selon les modalités définies dans les
DNS « Activités militaires de l'Etat » et « Activités industrielles de l’armement ». Le ministère de la
défense peut faire appel à l’ANSSI pour effectuer le contrôle des systèmes d’information de ces
installations dans les conditions prévues au paragraphe 5.5. Les rapports d'inspection sont adressés
au ministre de la défense et aux OIV dont relèvent les installations.
Le préfet de département d’implantation du PIV est informé de toute nouvelle approbation du PPP
consécutive à une opération de contrôle.
Si l’opérateur du secteur AME sélectionne :
Soumission des PPP aux autorités militaires concernées désignées par le CEMA
Le PSO est soumis à l’approbation du CEMA. Les PSO relevant de la DNS « Activités industrielles
de l’armement » sont préalablement validés par le délégué général pour l’armement.
Les PPP relevant de la DNS AME sont approuvés par l’autorité militaire désignée par le CEMA et
ceux relevant de la DNS AIA sont approuvés par le délégué général pour l’armement (DGA). La
révision du PPP se fait à l’initiative de l’opérateur ou sur injonction du ministre de la défense ou de
son représentant.
Toute nouvelle approbation de PPP est portée à la connaissance du préfet de département
d’implantation du PIV.
5.3.2. Modification du PPP par l’autorité militaire.
L’autorité militaire peut compléter ou modifier un PPP si le chef de site de l’installation prioritaire
de défense ou le délégué pour la défense et la sécurité du PIV n’a pas donné suite à l’injonction qui
lui a été adressée, ou si malgré les ajouts ou modifications apportées, les motifs énoncés au I de
l’article R. 1332-26 du code de la défense demeurent. Dans ce cas, l’autorité militaire apporte elle-
même les modifications et les ajouts qu’elle juge utiles de voir apparaître dans le PPP. Ces ajouts et
modifications portent sur les mesures ayant fait l’objet de l’injonction adressée au chef de site de
l’installation prioritaire de défense ou au délégué pour la défense et la sécurité du PIV de compléter
ou modifier ledit plan.
Toute nouvelle approbation de PPP est portée à la connaissance du préfet de département
d’implantation du PIV.
Le préfet du département où est situé le PIV élabore le PPE de ce point, en liaison avec le délégué
pour la défense et la sécurité du point, en tenant compte du PPP, et en coordination avec l’officier
général de zone de défense et de sécurité.
Les PSO et les PPP de la DNS AME ne sont pas diffusés dans leur intégralité aux préfectures.
Seules les informations extraites des PPP strictement nécessaires à l’élaboration des PPE des PIV
leur sont communiquées par les DDS des PIV. Toutefois, après accord du DMD ou de l’OGZD, ces
documents peuvent être consultés dans leur intégralité par les préfectures afin de recueillir les
informations utiles et nécessaires à l’élaboration des PPE des PIV militaires.
L’autorité militaire désignée par le CEMA et ayant approuvé le PPP d’un PIV peut, à son initiative,
sur demande d’un ministre coordonnateur ou du préfet de département concerné, contrôler les
modalités de mise en œuvre dudit plan. Dans ce cadre, le SGDSN (ANSSI) peut proposer au
ministre de la défense une liste de PIV qui, en raison de la criticité potentielle de leur système
d’information, devraient être contrôlés. Le ministre de la défense et l’ANSSI s’accordent sur un
mandat fixant les modalités du contrôle et permettant à des représentants de l’ANSSI, accompagnés
de représentants du ministère, de faire partie des équipes chargées du contrôle de ces PIV.
6.1. LIEN AVEC LES PLANS D’INTERVENTION : PLANS PIRATE ET DISPOSITIF ORSEC
Les plans PIRATE s’intègrent dans le dispositif global de vigilance, de prévention, de protection et de
lutte contre le terrorisme.
Dans la continuité du plan VIGIPIRATE, ils visent à permettre aux autorités gouvernementales de
réagir rapidement à tout événement grave. Le dispositif de sécurité des activités d’importance vitale
et le plan VIGIPIRATE se placent essentiellement en amont de cet événement alors que les plans
d’intervention se situent en aval. Par conséquent, il s’agit de prévoir dans les PSO selon les
orientations fixées par la DNS, dans les PPP et dans les PPE les mesures favorisant, d’une part,
l’application des mesures du plan VIGIPIRATE et, d’autre part, la mise en œuvre des plans
d’intervention éventuelle.
Une zone protégée30 peut être créée, sur décision du ministre coordonnateur compétent, sur tout ou
partie du périmètre d’un PIV.
L’objet de la zone protégée est d’assurer aux lieux intéressant la défense nationale, qu’il s’agisse de
services, d’établissements ou d’entreprises, publiques ou privées, une protection juridique contre les
intrusions, complémentaire de la protection physique évoquée précédemment. Elles sont érigées en
fonction du besoin de protection déterminé par le ministre coordonnateur compétent.
6.2.3. Lien avec les lieux abritant des éléments couverts par le secret de la défense
nationale
Les disposition relatives à l’accès des magistrats aux lieux abritant des éléments couverts par le
secret de la défense nationale, prévues aux chapitre VI du titre IV de l’IGI n°1300 du 30 novembre
2011 relative à la protection du secret de la défense nationale, ne concernent que l’accès des
magistrats de l’ordre judiciaire à ces lieux.
6.2.4. Lien avec les zones interdites à la prise de vue aérienne et les zones interdites de
survol
29
Article L. 1321-2 du code de la défense.
30
Articles 413-7 et R 413-1 à R. 413-5 du code pénal.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 45
configuration propre, afin de ne pas attirer inutilement l’attention sur des sites extérieurement
anodins.
b - Zones interdites de survol
Le code des transports (article L. 6211-4) prévoit que certaines zones peuvent être interdites de
survol, pour des raisons d’ordre militaire ou de sécurité publique. Elles sont définies par l’arrêté
ministériel du 7 octobre 2006 modifié fixant les zones interdites de survol en France. Ces zones sont
en principe également sélectionnées parmi les PIV par les ministères coordonnateurs.
6.2.5. Lien avec les zones maritimes réglementées
Le code des transports (article L. 5242-2) prévoit que le ministre chargé de la mer ou les préfets
maritimes peuvent prendre des dispositions, pour certaines zones et/ou périodes temporelles,
d'interdiction de la navigation, du mouillage ou de certaines activités, édictés en vue d'assurer la
sécurité de la navigation ou le maintien de l'ordre public en mer. Certains PIV peuvent être concerné
par ces restrictions de circulations.
6.2.6. Lien avec la défense opérationnelle du territoire
La défense opérationnelle du territoire, en liaison avec les autres formes de la défense militaire et
avec la défense civile, concourt au maintien de la liberté et de la continuité d’action du
Gouvernement, ainsi qu’à la sauvegarde des organes essentiels à la défense de la Nation.
Les autorités militaires auxquelles incombe son exécution ont notamment pour mission, en tout
temps, de participer à la protection des installations militaires et, en priorité, de celles de la force
nucléaire stratégique31.
Les modalités de mise en œuvre de la défense opérationnelle du territoire font l’objet des articles
R*.1422-1 à R*.1422-4 du code de la défense.
Le CEMA adresse aux officiers généraux de zones de défense les directives nécessaires à
l'établissement des plans de défense opérationnelle du territoire. Ces plans, élaborés en accord avec
les préfets de zone ou les hauts fonctionnaires de zone, doivent être cohérents avec les plans
relevant de la compétence de ces derniers, conformément à l'article R.1311-3 du code de la défense.
Ils sont arrêtés par le Premier ministre ou, en cas de délégation, par le ministre de la défense32.
Les plans de défense pour la mise en œuvre (partielle ou totale) des mesures qui découlent de ces
cas doivent être élaborés dans un souci de continuité (ascendante et descendante) avec les mesures
de protection décidées par l’autorité territoriale du temps de paix, en cohérence avec les plans cités
supra. Les mesures prises par l’autorité militaire pour la sécurité et la protection doivent être
cohérentes et compatibles avec les autres mesures décidées par l’autorité territoriale (PPE) et par les
opérateurs (PPP) pour le fonctionnement des secteurs d’activités d’importance vitale.
Les ministres coordonnateurs doivent, dès le temps de paix, définir les mesures de protection des
installations prioritaires de défense et des PIV, propres à la défense opérationnelle du territoire.
6.2.7. Lien avec les régimes d’application exceptionnelle
a - Etat de siège
L’état de siège est défini dans les articles L. 2121-1 à L. 2121-8 du code de la défense.
Pendant l’état de siège, le renfort militaire envisagé peut être mis en place en priorité autour des
installations prioritaires de défense, des zones d’importance vitale et des PIV.
31
article R. 1421-1 du code de la défense.
32
Cf. article R. 1422-1 du code de la défense.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 46
b - Etat d’urgence
L’état d’urgence est défini par la loi n° 55-385 du 3 avril 1955. (Article L 2131-1 du code de la
défense).
Pour toutes les installations prioritaires de défense, les zones d’importance vitale et les PIV de son
ressort, le préfet peut déterminer des lieux faisant l’objet de restrictions de séjour ou de circulation.
6.2.8. Lien avec les plans de continuité d’activité et les plans d’urgence33
Les installations nucléaires civiles représentent des enjeux à la fois économiques, sanitaires et
environnementaux majeurs. C’est pourquoi le secteur nucléaire doit être traité de façon particulière
et de telle manière que la sécurité des matières, des transports et des installations nucléaires soit
assurée de façon permanente et homogène contre tout acte de malveillance, en parfaite cohérence
avec la Convention sur la Protection Physique des Matières Nucléaires adoptée par l’Agence
Internationale de l’Energie Atomique.
Le sous-secteur nucléaire est composé des OIV au titre de l’article L. 1332-2 du code de la défense
autorisés à importer, exporter, élaborer, détenir, transférer, utiliser ou transporter des matières
nucléaires définies à l’article R. 1333-1 du même code, à savoir le plutonium, l’uranium, le thorium,
le deutérium, le tritium et le lithium 6.
Il bénéficie, depuis la loi du 25 juillet 1980, codifiée aux articles L. 1333-1 et suivants du code de la
défense, d’une réglementation forte visant à la protection et au contrôle de ces matières nucléaires,
sur les sites ou en cours de transport.
33
les plans d’urgence sont les suivants :
- le plan d’urgence interne (PUI), qui est établi et mis en œuvre par l’industriel responsable d’une installation ; il a pour
objet d’une part de protéger le personnel travaillant sur le site en cas d’incident ou d’accident, et, d’autre part, de limiter
au maximum les conséquences de l’accident à l’extérieur du site ;
- le plan particulier d’intervention (PPI), qui est établi et mis en œuvre par le préfet dont relève l’installation, et qui
définit les moyens et l’organisation nécessaires pour protéger les populations en cas d’accident et apporter à l’industriel
exploitant l’installation accidentée l’appui des moyens d’intervention extérieurs [pompiers, gendarmes, police, service
d’aide médicale urgente (SAMU), etc.].
34
articles R. 1333-13, R. 1333-37 à R. 1333-74 du code de la défense.
35
installations nucléaires de base (INB).
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 47
Les articles R. 1333-1 et suivants (notamment l’article R. 1333-14) du code de la défense
organisent, en cohérence avec la DNS propre à ce secteur, la protection et le contrôle des matières,
des transports et des installations nucléaires.
Une aire spéciale de surveillance (ASS) est délimitée autour des installations nucléaires civiles les
plus sensibles et dans laquelle s’exerce en permanence une recherche coordonnée du renseignement
au profit des autorités responsables localement de la sécurité de l’installation (service centralisateur
désigné par le préfet). Les ASS sont délimitées conformément aux prescriptions de la directive
interministérielle en vigueur relative au recueil du renseignement en matière de surveillance dans le
domaine nucléaire.
Tous les OIV du sous-secteur nucléaire sont désignés parmi les opérateurs autorisés à exercer les
activités indiquées supra, par le ministre coordonnateur dudit sous-secteur, y compris lorsqu’ils ne
possèdent ou n’opèrent qu’un PIV.
Toutefois, un préfet de département peut désigner un tel OIV qui gère une seule installation
nucléaire de base (Article R1332-3 et L 1332-2).
Afin de garder la plus grande cohérence et une totale homogénéité dans l’application de ces
réglementations, l’article VIII.4 de la DNS du sous-secteur nucléaire prévoit que les inspecteurs des
matières nucléaires prévus à l’article L.1333-5 du code de la défense, spécialement habilités par les
autorités de l’Etat, effectuent à la demande du ministre coordonnateur du sous-secteur nucléaire, et
après information du préfet de zone de défense et de sécurité et du préfet de département
territorialement compétent, le contrôle de l’application par les OIV de la DNS du sous-secteur
nucléaire et de ses annexes et qu’ils informent les préfets concernés de leurs actions et de leurs
constats.
La DNS du sous-secteur nucléaire organise les relations entre le service central chargé de la sécurité
nucléaire et les préfets territorialement compétents, sans préjudice des concertations prévues dans la
présente instruction.
De façon générale, les préfets de département ayant dans leur ressort un PIV dépendant de ce sous-
secteur agissent en permanence en liaison étroite avec le service central spécialement chargé de la
sécurité nucléaire auprès du ministre coordonnateur. De même, ce service tient systématiquement
informé les préfets des inspections réalisées dans le cadre de la présente instruction, et recherche
leur participation chaque fois qu’il est possible.
6.3.2. Installations nucléaires intéressant la dissuasion (INID) 36
36
Installations prioritaires de défense (IPD), installations nucléaires de base secrètes (INBS) et installations nucléaires
intéressant la dissuasion (INID).
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 48
validité des dispositions ou mesures prises et propose toute modification qui lui apparaîtrait
nécessaire (articles R.* 1411-13 et R.* 1411-15 du code de la défense).
Le programme européen de protection des infrastructures critiques37 (PEPIC) a été adopté en 2006.
Les menaces contre lesquelles il doit répondre ne se limitent pas seulement au terrorisme, mais
englobent les activités criminelles, les catastrophes naturelles et d’autres causes d’accidents, selon
une approche tous risques. L’objectif général est d’améliorer la protection des infrastructures
critiques dans l’Union européenne. C’est dans ce cadre qu’a été adoptée la directive 2008/114/CE
du Conseil du 8 décembre 2008 concernant le recensement et la désignation des infrastructures
critiques européennes ainsi que l’évaluation de la nécessité d’améliorer leur protection.
Le dispositif prévu au niveau national pour la sécurité des secteurs d’activités d’importance vitale
s’inscrit dans une logique sensiblement comparable et complémentaire à celle menée au niveau de
l’Union européenne. La directive 2008/114/CE prévoit un mécanisme d’identification et de
désignation des infrastructures critiques européennes (ICE) « dont l’arrêt ou la destruction aurait
un impact considérable sur deux Etats membres au moins ». La mise en œuvre de ce mécanisme
s’appuie sur des lignes directrices (non contraignantes) élaborées conjointement par la Commission
et les Etats membres.
Une infrastructure critique est un « point, système ou partie de celui-ci, situé dans les États
membres, qui est indispensable au maintien des fonctions vitales de la société, de la santé, de la
sûreté, de la sécurité et du bien-être économique ou social des citoyens, et dont l’arrêt ou la
destruction aurait un impact significatif dans un État membre du fait de la défaillance de ces
fonctions ».
Le dispositif communautaire est mis en place dans un premier temps dans deux secteurs
d’activités38 :
- les transports (transport routier, ferroviaire, aérien, navigation intérieure, transport hauturier,
cabotage et ports) ;
- l’énergie (infrastructures et installations permettant la production et le transport d’électricité,
production pétrolière, raffinage, traitement, stockage et distribution par oléoducs, production
gazière, raffinage, traitement, stockage et distribution par gazoducs et terminaux de gaz naturel
liquéfié).
Les Etats membres désignent un point de contact pour la protection des infrastructures critiques
européennes, chargé de coordonner les questions liées à l’application de la directive tant à l’intérieur
de l’État membre qu’avec les autres États membres et la Commission. Pour la France, il s’agit du
SGDSN.
37
Communication de la Commission du 12 décembre 2006 sur un programme européen de protection des
infrastructures critiques.
38
A l’occasion d’un prochain réexamen, le champ d’application de la directive pourra être étendu à d’autres secteurs
d’activités (celui des technologies de l’information et de la communication est particulièrement visé par une éventuelle
extension).
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 49
7.2. OBLIGATIONS POUR L’ETAT ET LES OPERATEURS
La directive rappelle le rôle prééminent des Etats membres dans ce dispositif. Ils doivent veiller à
son application effective par les opérateurs et doivent également présenter à la Commission, tous les
24 mois, des données générales de synthèse sur les types de points vulnérables, de menaces et de
risques rencontrés dans les différents secteurs d’infrastructures critiques européennes. Pour la
désignation des infrastructures concernées, un dialogue doit être recherché entre les Etats membres
concernés, avec le soutien éventuel de la Commission.
Selon la directive, l’opérateur d’une infrastructure critique européenne a deux obligations :
- désigner un correspondant pour la sécurité ;
- rédiger un PSO.
Ces deux obligations sont parfaitement comparables à celles qui existent en droit français, qu’il
s’agisse du délégué pour la défense et la sécurité (DDS) de l’opérateur ou du PSO.
Valent PSO au titre de la directive, selon le cas de figure :
- le PPP ou plan reconnu équivalent au titre de l’article R. 1332-34 du code de la défense ;
- le PSO prévu par l’article R. 1332-19 du code de la défense.
Pour les secteurs auxquels la directive s’applique, les ministères coordonnateurs concernés
procèdent, en liaison avec les OIV et avec l’appui méthodologique du SGDSN, à une analyse
sectorielle visant à identifier les infrastructures répondant aux critères mentionnés supra, tant en
France que dans les autres Etats membres (ICE potentielles).
Les ICE en France sont normalement sélectionnées parmi les PIV. Dans le cas contraire,
l’infrastructure désignée doit au moins être couverte globalement par un PSO au titre du dispositif
de la SAIV ou se voir préalablement appliquer ce dispositif39. Dans tout autre cas de figure,
l’infrastructure n’est pas désignée ICE. L’Etat membre qui en a fait la demande en est informé.
Le travail d’identification des ICE à l’étranger est entrepris également lors de l’élaboration des DNS
et des PSO, tous secteurs d’activités confondus, dans le cadre de l’analyse des interdépendances
internationales. Une fois cette sélection effectuée, le SGDSN en informe les Etats membres sur les
territoires desquels se trouvent une ou plusieurs ICE potentielles. Les modalités des discussions
bilatérales sont déterminées au cas par cas (réunion, échange de courrier, etc.), sous la responsabilité
du SGDSN.
La directive européenne n’impose aucune règle quant à la forme que doit prendre l’accord entre les
États membres sur la désignation définitive d’une ICE. Elle précise seulement que « l’État membre
sur le territoire duquel se situe une ICE potentielle la désigne en tant qu’ICE après accord entre cet
État membre et les États membres qui sont susceptibles d’être affectés considérablement par
l’infrastructure. L’accord de l’État membre sur le territoire duquel se situe l’infrastructure à
désigner comme ICE est requis ». Cet accord peut se concrétiser par un simple échange de lettres
entre les deux parties.
39
Ce dernier cas de figure ne peut être écarté mais ne doit être envisagé que de manière exceptionnelle ; en tout état de
cause l’opérateur concerné n’est désigné OIV que dans la mesure où il répond aux conditions prévues à l’article
R. 1332-1 du code de la défense.
IGI 6600 – SAIV – 7 janvier 2014 50
7.4. DESIGNATION D’UNE INFRASTRUCTURE CRITIQUE EUROPEENNE EN FRANCE
Une fois l’accord obtenu, le ministère coordonnateur informe les opérateurs d’ICE situées en France
du choix effectué, en précisant le n° d’identification du PIV. Les préfets de zone et de départements
sont informés spécifiquement de cette désignation. Les infrastructures critiques européennes font
l’objet d’une mention particulière dans la base de données DIVA tenue et mise à jour par le
SGDSN.
– POINT-CLE –
Le recours administratif est préalable au recours contentieux.
8.1. PRINCIPE
L’opérateur qui conteste un acte pris dans le cadre de la mise en œuvre du dispositif de sécurité des
secteurs d’activités d’importance vitale doit adresser préalablement un recours administratif à
l’autorité administrative concernée.
a - Autorité destinataire du recours administratif
Lorsqu’un opérateur est désigné d’importance vitale au titre d’un secteur d’activités d’importance
vitale, l’éventuel recours administratif est adressé au ministre coordonnateur dudit secteur.
Lorsqu’un opérateur est désigné d’importance vitale au titre de plusieurs secteurs d’activités
d’importance vitale, l’éventuel recours administratif est adressé au correspondant privilégié.
Lorsqu’un opérateur est désigné d’importance vitale par le préfet de département, l’éventuel recours
administratif est adressé au ministre coordonnateur du secteur d’activités d’importance vitale
mentionné dans l’arrêté de désignation du préfet.
b - Décisions pouvant faire l’objet d’un recours administratif
Les décisions administratives prises pour l’application du dispositif de sécurité des activités
d’importance vitale peuvent faire l’objet d’une contestation dans le cadre général de l’article
R. 1332-33 du code de la défense.
Les avis rendus par la CIDS et par les CZDS ne sont pas susceptibles de faire l’objet d’un recours
administratif ou contentieux car ce ne sont pas des décisions administratives.
Il en va de même des avis rendus par les autorités administratives dans le cadre de l’enquête
administrative éventuellement sollicitée préalablement à l’accès à un PIV. L’avis rendu par cette
autorité n’est pas une décision administrative.
8.2. EXCEPTION
Une base de données unique tenue et mise à jour par le SGDSN rassemble l’ensemble des
informations spécifiques du dispositif de sécurité des activités d’importance vitale. Elle porte le
nom de « DIVA » (Données d’Importance VitAles).
Chaque PIV et chaque ZIV doivent être identifiés par un numéro d’identification (dit aussi
« triplet »), délivré par le SGDSN, avant toute notification de désignation d’un PIV ou de création
d’une ZIV par l’autorité administrative.
Dès qu’il approuve un PPP d’un PIV ou d’une ZIV, le préfet de département transmet, par
l’intermédiaire du préfet de zone de défense et de sécurité, au ministère de l’intérieur en charge de
l’animation territoriale, au SGDSN ainsi qu’aux ministres coordonnateurs intéressés, les
informations utiles concernant le PIV ou la ZIV. La nature de ces informations est précisée en
annexe 8. Les autorités ayant connaissance d’une modification de ces informations en informent le
SGDSN (et le préfet de département d’implantation du PIV ou de la ZIV) afin de mettre à jour la
base de données. Il en va de même pour les PIV relevant du ministère de la Défense selon ses
propres directives.
*******
Francis DELON
1. Glossaire
2. Répertoire des acronymes
3. Architecture générale de la planification anti-terroriste
4. Synoptique des actions à mener selon le niveau de responsabilité
5. Repères chronologiques pour la mise en œuvre du dispositif de sécurité des activités
d’importance vitale
6. Transmission des documents
7. Modèle de rapport de contrôle d’un PIV par une commission interministérielle ou zonale
de défense et de sécurité des secteurs d’activités d’importance vitale
8. Informations à transmettre pour la mise à jour de la base de données DIVA
9. Modèle de formulaire de demande d’avis adressée par l’OIV à l’autorité administrative
avant l’accès d’une personne à un PIV
10. Modèle de formulaire d'information de la personne concernée par l’enquête administrative
11. Modèle de formulaire de rejet de demande d’accès à un PIV en cas de demande non
recevable
12. Modèle de formulaire de réponse de la préfecture à l'OIV
Aire Spéciale de Surveillance1 (ASS) : aire géographique définie par le préfet autour d'un point
estimé particulièrement sensible et dans laquelle s'exerce en permanence une recherche
coordonnée du renseignement au profit des autorités responsables de la sécurité de l'installation.
Attractivité : attrait d’une cible pour un acte de malveillance ou de terrorisme, par suite des
effets attendus sur les plans humain, économique, médiatique ou psychologique.
Composant névralgique : élément à la fois indispensable au fonctionnement d’une installation
prioritaire de défense ou d’un point d’importance vitale et vulnérable, de niveau plus fin que ce
point (salle de contrôle ou de commande…).
Danger : toute situation, condition ou pratique qui comporte en elle-même une capacité à
occasionner des dommages aux personnes, aux biens ou à l’environnement2.
Défense dans la profondeur : la défense en profondeur consiste en la superposition de plusieurs
lignes de défense, composées d’un ensemble de mesures de sécurité, chaque ligne devant
contribuer à affaiblir l’attaque et à permettre aux suivantes de se renforcer en vue soit
d’empêcher la destruction ou la prise de contrôle des composants névralgiques du PIV, soit d’en
limiter les effets.
Directive nationale de sécurité (DNS) : fondées sur une analyse de risque du secteur concerné
en tenant compte des scénarios de menaces élaborés par le ministre coordonnateur, la ou les
directives nationales de sécurité d’un secteur d’activités d’importance vitale précisent les
objectifs et les politiques de sécurité du secteur ou d’une partie du secteur.
Etablissement : unité géographique de production ou d’exploitation.
Exigences de sécurité : éléments requis pour atteindre les objectifs de sécurité, exprimés dans un
ou plusieurs des cinq domaines planification, sensibilisation, organisation, prévention et
protection.
Faisabilité d’une action malveillante ou d’un acte de terrorisme : possibilité de conduire une
telle action à partir de connaissances, de l’acquisition de moyens, de l’exploitation de
vulnérabilités, de la capacité à accéder à la cible sans être détecté dans un délai qui rendrait
l’action impossible.
Infrastructure critique européenne (ICE) : infrastructure critique située dans les États
membres de l’Union Européenne dont l’arrêt ou la destruction aurait un impact considérable sur
deux États membres au moins.
Impacts (ou conséquences dommageables) : effets prévisibles d’une agression réussie sur une
cible, estimés en termes d’atteinte aux activités du pays ou de danger pour la population.
Installation : ensemble des objets, des dispositifs et des bâtiments installés en vue d’un usage
déterminé.
Installation prioritaire de défense3 (IPD) : Installation autour de laquelle a été délimité par le
1
cf. I.I n°1200/SGDN/AC/REC/CD du 8.12. 1973 et I.I n°10008/SGDN/ANS/CD du 24.01.1979.
2
cf. référentiel international de bonnes pratiques Occupational Health and Safety Assessment Series [18001].
3
Articles L. 1321 et R. 1311-39 à R. 1311-43 2 du code de la défense, instruction interministérielle
n°1100/SGDN/AC/REG/CD du 8 août 1973 relative à la délimitation des secteurs de sécurité des installations
Vulnérabilité : propension d’un milieu, d’un bien ou d’une personne à subir des conséquences
dommageables à la suite d’un événement. Elle ne produit pas nécessairement de dommage par
elle-même5.
Zone d’importance vitale (ZIV) : zone géographique continue dans laquelle sont implantés
plusieurs points d’importance vitale relevant d’opérateurs différents et interdépendants.
Zone protégée : zone créée par arrêté des ministres intéressés et faisant l’objet d’une interdiction
d’accès sans autorisation, sanctionnée pénalement en cas d’infraction (articles 413-7 et R. 413-1
à R. 413-5 du code pénal).
5
Par exemple, par la porte d’un local contenant des matières dangereuses restant ouverte en permanence
(vulnérabilité), des personnes mal intentionnées pourraient pénétrer pour commettre un vol (menace) ; un temps très
long peut s’écouler avant que des personnes identifient la vulnérabilité et s’introduisent dans les locaux pour voler
les matières en vue d’un usage malveillant.
PIRANET
PIRAT-EXT
METRO-PIRATE
Décret SAIV n°2006-
212 du 23 février 2006
INSTRUCTIONS
MINISTERIELLES
VIGIPIRATE
SAIV
ministériel
PLANS VIGIPIRATE
ZONAUX ET SAIV Plans pirate Plan d’urgence
PLANS DE
CONTINUITE
Niveau local
PLANS DE
LEGENDE : VIGIPIRATE SAIV PLANS PIRATE
CONTINUITE
1. Principe général
Les délais indiqués courent à partir de l’étape précédente.
Notification à l’OIV de la dernière DNS dont il a à connaître
6 mois
3 mois
Avis de la commission
2 ans
6 mois 3 mois
En cas de non
réception,
poursuites
judiciaires
6 mois
2 ans
6 mois 3 mois
En cas de non
réception,
poursuites
judiciaires
Les échelons territoriaux reçoivent les documents en application du droit d’en connaître. Les DNS et
PSO sont transmis sans délai par les ministères coordonnateurs aux préfets de zone et aux préfets de
département, dès lors que ceux-ci ont un PIV afférents dans leur ressort territorial.
Directives nationales de sécurité
Préfet de zone
concerné
OIV
Transmission du PSO
Ministère aux préfets Préfet de zone
coordonnateur concerné
Préfet de département
Envoi du PPP avec PSO concerné
annexé
a.2 Présentation
a Organisation hiérarchique (autorité, responsables, permanence de direction)
b Délégué pour la défense et la sécurité du point d’importance vitale (titulaire, suppléant, autres
fonctions du délégué)
c Description du fonctionnement de l’établissement, des installations et de l’environnement
c.1 Systèmes internes à l’opérateur (moyens d’alerte : téléphone, interphone, réseaux spécialisés,
sirènes, etc.)
c.2 Systèmes externes à l’opérateur (réseau téléphonique public : préfecture, autorité militaire, brigade
de gendarmerie, service de police, pompiers) ; éventuellement liaisons d’alerte spécialisées de la
force publique
6
un dispositif particulier de contrôle est mis en place pour les sites relevant de la directive nationale de sécurité des activités
militaires de l’Etat.
IGI – SAIV – 7 janvier 2014 12
d. Analyse de l’efficacité des dispositions concernant le personnel et des consignes de sécurité
Pour chacun des items ci-dessous un commentaire qualitatif apprécie :
- la réalité des dispositions et des consignes en place par rapport à celles prévues par le plan
particulier de protection ;
- et l’efficacité des dispositions et des consignes en place par rapport aux contraintes
géographiques et d’exploitation du point d’importance vitale.
d.9 Consignes pour les tests et les contrôles périodiques du matériel et du personnel de protection
i. Conclusions
i.1 Appréciation générale de la vulnérabilité du point d’importance vitale et du niveau de protection
i.2 Appréciation de l’opportunité de la désignation comme point d’importance vitale
i.3 Actions correctrices à mesures et suites à donner.
Pièce jointe : Participants à la visite de la commission zonale de défense et de sécurité des secteurs
d’activités d’importance vitale
- Membres permanents
- Membres associés
- Autres participants
DEMANDE DE
CRIBLAGE
(IGI n°6600 du 7 janvier 2014)
- Numéro de triplet :
- Nom et prénom :
- Domicile actuel :
- Profession ou fonction :
A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , le . . . . . . . . . . .
Nom, qualité, signature de l’autorité compétente
et cachet de l'organisme
Nom de l’opérateur
Raison sociale
Adresse
Madame, Monsieur,
Dans le cadre de …(1), vous allez être amené à accéder à un/des site(s) relevant de la responsabilité de
notre société. Afin de sécuriser l’accès à ce(s) site(s), et conformément aux dispositions législatives et
réglementaires du code de la défense (article L1332-2-1 et les articles R1332-22-1 et suivants), nous
avons sollicité préalablement l’avis de l’autorité administrative. Dans ce cadre, une enquête
administrative destinée à vérifier qu’aucun fait vous concernant n’est incompatible avec l’accès envisagé
est susceptible d’être réalisée par l’autorité administrative.
(1) à compléter selon la raison de l’accès au site : activités professionnelles, stage de longue
durée, visite sollicitée par la personne…
A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , le . . . . . . . . . . .
Nom, qualité, signature de l’autorité compétente
et cachet de l'organisme
Par courriel en date du date du JJ/MM/AA, vous sollicitez l’avis de la préfecture quant à l’accès de
M./Mme/MM……………… à un site relevant de votre responsabilité.
J’ai le regret de vous informer que la demande que vous avez formulée ne répond pas aux conditions
permettant de diligenter une enquête administrative en vue de sécuriser l’accès à ce site. Ces conditions
sont explicitées au paragraphe « encadrement des possibilités de demandes d’avis » du chapitre
« modalités de contrôle des personnes accédant à un PIV ».
L’enquête administrative diligentée a/n’a pas permis de vérifier que les caractéristiques de la
personne physique ou morale intéressée ne sont pas incompatibles avec l’accès envisagé.