La Sécurité Sociale Au Cameroun

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21/04/2024 10:38 La sécurité sociale au Cameroun

Systèmes nationaux de sécurité sociale

Le régime camerounais de sécurité sociale


2022

A. Généralités
B. Prestations familiales
C. Accidents du travail, maladies professionnelles
D. Vieillesse, invalidité, décès (survivants)

A. Généralités
1) Structure
La sécurité sociale camerounaise comporte 3 branches gérées par la Caisse Nationale de la Prévoyance
Sociale (CNPS) :

les prestations familiales,


les accidents du travail - maladies professionnelles,
les pensions de vieillesse, d'invalidité et de décès (survivants).

La législation camerounaise de sécurité sociale ne prévoit pas de couvertures pour les soins de santé et
le chômage.

2) Obligations de l'employeur
Le Code du Travail oblige les employeurs à :

fournir des services de soins médicaux à leurs salariés. Toutefois, un certain nombre de soins de
santé sont dispensés gratuitement dans des établissements de santé gouvernementaux,
assurer le maintien du salaire en cas d'incapacité provisoire de travail (pendant 6 mois maximum),
verser une indemnité en cas de licenciement.

Il n'existe pas d'assurance chômage mais les employeurs sont tenus de payer une indemnité de départ à
un employé :

licencié après une période de travail d'au moins 2 ans ;


qui avait un contrat à durée indéterminée ;
qui n'a pas commis de faute grave.

Le montant versé représente un pourcentage pour chaque année de service, variable selon la durée de
travail :

20 % par an pour les 5 premières années ;


25 % de la 6e à la 10e année ;
30 % de la 11e à la 15e ;
35 % de la 16e à la 20e ;
40 % après la 21e année.

En cas de chômage technique, l'indemnité perçue par le travailleur salarié est égale à un pourcentage du
salaire mensuel, soit 50 % pour le 1er mois de chômage technique, 40 % pour le 2e puis une décote de
5 % est appliquée pour tous mois supplémentaires pour atteindre 20 % le 6e mois. Les conventions
collectives peuvent prévoir des dispositions plus favorables.

La Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale propose une assurance volontaire couvrant les risques
vieillesse, invalidité et décès à laquelle peuvent adhérer les travailleurs indépendants, les étudiants, et
toute personne ayant la majorité.

2) Organisation
La Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale (CNPS) gère le régime de protection sociale sous la tutelle
du ministère du Travail et de la Sécurité sociale.

3) Financement
Cf. Fiche de cotisations.

B. Prestations familiales
Les prestations familiales regroupent les allocations prénatales, les allocations de maternité, les
allocations familiales ainsi que les indemnités journalières de maternité et la prise en charge des frais
médicaux liés à la grossesse et à la maternité.
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Peut prétendre aux versements de prestations familiales :

tout travailleur salarié dont la rémunération est au moins égale au SMIG (36 270 F CFA) et
justifiant d'au moins 18 jours ou 120 heures de travail mensuel,
le titulaire d'une pension qui bénéficiait des allocations familiales à la date de sa mise à la retraite,
le conjoint survivant d'un bénéficiaire, même s'il n'exerce aucune activité professionnelle, à
condition qu'il assure la garde et l'entretien des enfants qui étaient à la charge de l'allocataire
décédé,
le travailleur licencié pour cas de force majeure, sous réserve d'en apporter la preuve par une
attestation d'impossibilité de travail (AIT) délivrée par l'Inspecteur du Travail du lieu d'exécution du
contrat de travail, pour une période de 3 mois non renouvelable à compter de la date de
licenciement.

Le droit aux prestations est ouvert en priorité au titre de l'activité du père, puis à défaut, de la mère.

1. Allocations prénatales
Des allocations prénatales sont attribuées à toute salariée ou conjointe d'un travailleur salarié à l'occasion
de chaque grossesse déclarée à la CNPS.

Elles sont calculées sur la base de 9 fois le taux mensuel de l'allocation familiale perçue par enfant, soit 9
x 2 800 F CFA, versées en 2 fractions de 12 600 F CFA.

L'attribution des allocations prénatales est subordonnée à 2 examens médicaux :

le 1er effectué entre le 3e et 4e mois de grossesse,


le 2e au cours de la période comprise entre le début du 7e mois et la fin du 8e mois.

2) Allocation de maternité
Une allocation de maternité est attribuée à toute femme salariée ou conjointe d'un travailleur salarié qui
donne naissance, sous contrôle médical, à un enfant né viable.

La naissance doit être déclarée dans les 12 mois qui suivent la date d'accouchement.

En cas de naissance multiple, chacune d'entre elle est considérée comme une maternité distincte.

L'allocation de maternité s'élève à 33 600 F CFA (2 800 F CFA x 12) pour chaque naissance.

3) Allocations familiales
Elles sont attribuées pour chaque enfant à charge âgé de :

moins de 14 ans,
18 ans pour l'enfant placé en apprentissage,
21 ans s'il poursuit des études ou si, par suite d'infirmité ou de maladie incurable, il est dans
l'impossibilité d'exercer une activité salariée.

Elles s'élèvent à 2 800 F CFA par mois et par enfant.

4) Indemnités journalières versées aux femmes salariées en congé de maternité


Les indemnités sont versées à toute femme salariée justifiant, au moment de la suspension du contrat, de
6 mois consécutifs de travail effectués chez un ou plusieurs employeurs.

Elles sont égales à la totalité du salaire effectivement perçu au moment de la suspension du contrat de
travail et sont versées par la CNPS.

La durée du congé de maternité est de 15 semaines maximum. Il peut être prolongé de 3 semaines au
maximum en cas de suite de couches pathologiques.

5) Prestations de frais médicaux de grossesse et de maternité


En sus du service des prestations visées ci-dessus, la CNPS prend à sa charge une partie des frais
médicaux occasionnés par les examens de suivi de grossesse, d'accouchement et les examens
médicaux de suivi de l'enfant jusqu'à l'âge de 6 mois :

1 400 F CFA aux femmes salariées au moment de l'accouchement,


200 F CFA pour chaque examen médical.

C. Accidents du travail, maladies professionnelles


Sont considérés comme risques professionnels :

les accidents survenus par le fait ou à l'occasion du travail,


les accidents survenus pendant le trajet entre le domicile de l'assuré et son lieu de travail,
les maladies figurant sur la liste des maladies professionnelles indemnisables et résultant de
l'exercice d'une activité professionnelle.

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L'employeur est tenu de déclarer dans un délai de 3 jours ouvrables tout accident du travail ou toute
maladie professionnelle constatée. S'il ne le fait pas, le travailleur (ou ses ayants droit en cas de décès)
bénéficie d'un délai de prescription de 3 ans.

La réparation accordée à la victime comprend des prestations en nature et des prestations en espèces,
dès le 1er jour d'arrêt sans condition de période de cotisations.

1) Soins
La victime a droit à la prise en charge ou au remboursement des frais nécessités par :

le traitement (consultations, soins, pharmacie),


la chirurgie, l'hospitalisation,
les analyses de laboratoire, les radiographies,
la rééducation fonctionnelle, l'appareillage,
la réadaptation, la reconversion professionnelle,
le transport.

Les prestations en nature (soins) accordées aux victimes sont remboursées à 100 % par la CNPS, dans
la limite de la tarification en vigueur.

Les frais d'appareillage et de transports peuvent être versés directement par la CNPS aux prestataires
après accord du médecin conseil de la caisse.

2) Incapacité temporaire
En cas d'arrêt de travail, la rémunération du jour de l'accident est entièrement due par l'employeur. La
CNPS verse des indemnités dès le lendemain et jusqu'à la complète guérison de l'assuré ou de la
reconnaissance d'une incapacité.

Le montant de l'indemnité journalière est égal aux 2/3 de la rémunération journalière moyenne de la
victime.

Cette rémunération journalière moyenne est obtenue en faisant la moyenne des 90 jours précédant le
mois de survenance de l'accident de travail ou de la constatation médicale de la maladie professionnelle.

3) Incapacité permanente
Un rente d'incapacité permanente est due à la victime dont le taux d'incapacité approuvé par le médecin
conseil de la caisse est au moins égal à 20 %.

Le montant mensuel de la rente d'incapacité permanente d'un assuré est égal au taux d'incapacité
multiplié par 85 % de sa rémunération mensuelle moyenne.

Si la victime est obligée de recourir à l'assistance d'une tierce personne, il lui est attribué une majoration
de rente d'un montant égal au SMIG (36 270 F CFA).

En cas d'incapacité partielle (inférieure à 20 %), la victime a droit à une allocation d'incapacité versée en
une seule fois (capital) dont le montant est égal à 10 fois le montant annuel de la rente correspondant au
taux d'incapacité de la victime.

4) Frais funéraires
Cette prestation est accordée aux ayants droit ayant supporté les frais funéraires d'un assuré décédé des
suites d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle.

Elle comprend le remboursement du cercueil, du transport du corps et de la famille entre le lieu du décès
et la résidence habituelle.

5) Décès (survivants)
En cas de décès de l'assuré suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle, les ayants droit
bénéficient d'une rente de survivants.

Sont considérés comme ayants droit :

le conjoint survivant non remarié,


les enfants de la victime tels que définis par le code des prestations familiales,
les ascendants au 1er degré qui étaient à charge de la victime.

Le montant total des rentes de survivants est égal à la rente d'incapacité permanente à laquelle aurait eu
droit la victime.

Ce montant est réparti entre les ayants droit conformément aux coefficients suivants :

la veuve ou le veuf : 5 parts,


par orphelin de père et de mère : 4 parts,
par orphelin de père ou de mère : 3 parts,
par ascendant : 2 parts.

Le montant total des rentes de survivants ne doit pas dépasser le montant initial de la rente.

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D. Vieillesse, invalidité, décès (survivants)


Les travailleurs salariés et les assurés volontaires ouvrent droit aux prestations de l'assurance pensions
dans les mêmes conditions.

Les pensions sont payées par la CNPS par virement bancaire, au début de chaque mois de l'année civile,
à condition que le pensionné fournisse entre le 1er octobre et le 31 décembre de chaque année, un
certificat de vie et une attestation de non fonction salariale.

1) Vieillesse
a) Conditions
L'assuré qui atteint l'âge de 60 ans a droit à une pension de vieillesse s'il remplit les conditions suivantes :

avoir été immatriculé à la CNPS depuis au moins 20 ans ;


avoir accompli 180 mois d'assurance dont au moins 60 au cours des 10 années précédant la date
d'admission à la pension ;
avoir cessé toute activité salariée/rémunérée.

Une pension de vieillesse anticipée peut être accordée à partir de 50 ans dans 2 situations, si les
conditions précitées sont réunies :

pour usure prématurée : à l'assuré qui ne répond pas à la définition de l'invalidité et est atteint
d'une usure prématurée de ses facultés physiques ou mentales certifiée, qui l'empêchent d'exercer
une activité salariée/rémunérée,
pour convenance personnelle : elle est accordée à l'assuré qui en fait volontairement la demande,
sous réserve d'un accord préalable de la CNPS.

Le travailleur âgé qui justifie d'au moins 12 mois d'assurance et qui, à l'âge requis, ne remplit pas les
conditions pour avoir droit à une pension de vieillesse, reçoit une allocation de vieillesse sous forme de
versement unique.

b) Montant
Le montant de la pension de vieillesse (ou d'invalidité, de la pension anticipée ou de l'allocation de
vieillesse) est fixé en fonction de la rémunération mensuelle moyenne définie comme la 1/36e ou la 1/60e
partie du total des rémunérations perçues au cours des 3 ou 5 dernières années précédant la date à
laquelle l'assuré a cessé de remplir les conditions d'assujettissement à la sécurité sociale, le choix étant
dicté par l'intérêt de l'assuré.

Le montant mensuel de la pension de vieillesse (ou d'invalidité ou de la pension anticipée) est égal à
30 % de la rémunération mensuelle moyenne de l'assuré.

Si le total des mois d'assurance dépasse 180 mois, le pourcentage est majoré de 1 % pour chaque
période de 12 mois au-delà de 180 mois.

Le montant mensuel de la pension de vieillesse (ou d'invalidité ou de la pension anticipée) ne peut être
inférieur à 50 % du SMIG (36 270 F CFA), ni être supérieur à 80 % de la rémunération moyenne
mensuelle de l'assuré.

En cas d'assistance d'une tierce personne, le montant de la pension est majoré de 40 %.

Le montant de l'allocation de vieillesse est égal à autant de fois la rémunération mensuelle moyenne*
de l'assuré que celui-ci compte de périodes de 12 mois d'assurance.

*Le montant mensuel de l'allocation de vieillesse ne peut être inférieur à 50 % du SMIG (36 270 F CFA), ni être
supérieur à 80 % de la rémunération moyenne mensuelle de l'assuré.

2) Invalidité
Est considéré comme invalide, l'assuré qui a subi une diminution permanente de ses capacités physiques
ou mentales le rendant incapable de gagner plus de 1/3 de la rémunération qu'un travailleur ayant la
même formation, peut se procurer par son travail.

a) Conditions
L'assuré qui devient invalide avant l'âge de 60 ans a droit à pension d'invalidité s'il remplit les conditions
suivantes :

avoir été immatriculé à la CNPS depuis au moins 5 ans ;


avoir accompli 6 mois d'assurance au cours des 12 mois civils précédant le début de l'incapacité
conduisant à l'invalidité ;
avoir cessé toute activité salarié/rémunérée ;
être atteint d'une invalidité dûment constatée et certifiée par le médecin conseil de la CNPS, dont
le taux évalué est d'au moins 66 %.

Si l'invalidité est due à un accident, l'assuré doit seulement remplir ces 2 conditions :

avoir occupé un emploi assujetti,


avoir été immatriculé à la CNPS à la date de l'accident.

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La pension d'invalidité est transformée en pension de vieillesse lorsque le bénéficiaire atteint l'âge de
60 ans.

b) Montant
Cf. Vieillesse.

3) Décès (survivants)
Les ayants-droit d'un assuré réunissant au moins 180 mois d'assurance à la date de son décès, ou d'un
pensionné décédé sont :

le conjoint légitime non divorcé ;


les enfants à charge du défunt tels qu'ils sont définis par la législation relative aux prestations
familiales ;
les ascendants au 1e degré à charge.

Les pensions de survivants sont calculées en pourcentage de la pension de vieillesse ou d'invalidité ou


de la pension anticipée à laquelle l'assuré avait ou aurait eu droit à la date de son décès à raison de :

50 % pour le conjoint ;
25 % pour chaque orphelin de père et de mère ;
15 % pour chaque orphelin de père ou de mère ;
10 % pour les ascendants.

Le total des pensions de survivants ne peut excéder le montant de la pension à laquelle l'assuré avait ou
aurait eu droit ; si le total dépasse ledit montant, les pensions sont réduites proportionnellement.

Le droit à pension du conjoint survivant s'éteint en cas de remariage.

Si l'assuré ne pouvait prétendre à une pension de vieillesse et comptait moins de 180 mois d'assurance à
la date de son décès, une allocation de survivants est versée en une seule fois aux ayants droit.

Cette allocation est égale à 30 % de la rémunération moyenne mensuelle de l'assuré multipliée par le
nombre de périodes de 6 mois d'assurance accomplis par l'assuré à la date de son décès.

En cas de pluralité de bénéficiaires, le montant de l'allocation est réparti entre eux à parts égales.

4) Frais funéraires
Le remboursement des frais funéraires à la personne qui les a effectivement supportés concerne un
assuré décédé qui :

n'a pas laissé d'ayant droit,


n'avait perçu aucune prestation du régime des pensions,
ne pouvait pas prétendre à une pension de vieillesse ou d'invalidité,
comptait moins de 180 mois d'assurance.

Ces frais comprennent le remboursement du cercueil et le transport du corps.

VOIR AUSSI

Organismes de sécurité sociale camerounais


Taux de cotisation au Cameroun

Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale

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