Microphone
Microphone
Microphone
par
Farès Tounsi
le 22 Mars 2010
JURY
ﺐ﴾
﴿ ﻭﻣﺎ ﺗ ﻮﻓِﻴﻘِﻲ ِﺇﻻﱠ ﺑِﺎﻟﹼﻠ ِﻪ ﻋﹶﻠﻴ ِﻪ ﺗ ﻮﻛﱠ ﹾﻠﺖ ﻭِﺇﹶﻟﻴ ِﻪ ﹸﺃﻧِﻴ
]ھود[88:
i
إﻟﻰ أﺑﻲ و أﻣﻲ اﻟﻐﺎﻟﻴﻴﻦ
إﻟﻰ زوﺟﺘﻲ و اﺑﻨﻲ اﻟﻌﺰﻳﺰﻳﻦ
إﻟﻰ ﺟﻤﻴﻊ أﻓﺮاد أﺳﺮﺗﻲ
و إﻟﻰ ﻛﻞّ ﻣﻦ ﻳﺤﺒﻨﻲ
ii
« Seuls ceux qui croient en leurs rêves peuvent les réaliser »
Hergé (1907 - 1983)
iii
Remerciements
Le travail présenté dans ce mémoire de thèse est le fruit d’une collaboration entre le
groupe de recherche EMC de l’ENI de Sfax et le groupe RMS du laboratoire TIMA à
Grenoble. Je tiens à remercier sincèrement les responsables de ces deux groupes, Messieurs
Mohamed Masmoudi et Salvador Mir pour leurs accueils pendant ces longues années de
thèse.
J'adresse mes profonds remerciements à Monsieur Libor Rufer pour m'avoir accueilli au
groupe RMS et dirigé mes travaux de recherche. Je lui témoigne de ma sincère
reconnaissance pour la qualité de son aide, ses conseils et pour l'état d'esprit qu'il m'a su
instaurer.
Je voudrais remercier également, Monsieur Mounir Samet, Professeur à l’ENIS, pour avoir
accepté d’examiner mon travail et d’être membre du jury.
J’aimerai remercier chaleureusement tous les membres du groupe EMC pour leur bonne
humeur et leur précieuse compagnie, sans oublier notre cher technicien Nabil. Mes
remerciement s’adresse également à tous les membres du groupe RMS que j’ai eu la chance
de côtoyer : Louay, Gustavo, Yoann et Fabio, et plus particulièrement ceux du fameux bureau
T212 : Rafik, Nourredine et le nouveau arrivant Rshdee pour leurs grande amitié.
Enfin, je remercie ma femme Lara, pour avoir supporté tous les mois durant lesquelles je me
suis exilé loin d'elle et un énorme merci à ma famille qui m’a soutenue durant toutes mes
années d'études.
Farès Tounsi
(Mars 2010)"
iv
Table des matières
v
3.2. Microphones piézorésistifs__________________________________________________37
3.3. Microphones électrostatiques _______________________________________________38
3.3.1. Linéarisation de la force électrostatique____________________________________________40
3.3.2. Microphones à condensateur ____________________________________________________42
3.3.3. Microphones à électret _________________________________________________________43
3.3.4. Principaux travaux antérieurs sur les microphones capacitifs ___________________________44
3.4. Microphones optiques _____________________________________________________49
4) Conclusion____________________________________________________________ 49
vi
2.2. Modélisation des ressorts de suspension _______________________________________94
2.2.1. Rigidité de flexion des différents types d’attachement _________________________________94
2.2.2. Comparaison entre les différents types d’attachement _________________________________98
2.3. Estimation de la masse équivalente de la membrane______________________________99
2.4. Choix des dimensions de la membrane _______________________________________100
2.4.1. Validation des calculs de la raideur et de la membrane _______________________________100
2.4.2. Calcul des dimensions de la membrane ___________________________________________101
2.4.3. Calcul des modes propres de la structure __________________________________________102
2.4.4. Etude statique de la membrane __________________________________________________103
3) Modélisation électro-acoustique du microphone inductif_______________________ 103
3.1. Modélisation en éléments localisés de la structure du microphone _________________104
3.1.1. Impédance de rayonnement_____________________________________________________105
3.1.2. Impédance de la membrane et des bras d’attachement________________________________106
3.1.3. Impédance d'air à travers des ouvertures de la membrane_____________________________107
3.1.4. Impédance acoustique de la cavité _______________________________________________107
3.2. Réponse en fréquence du microphone ________________________________________107
3.2.1. Sensibilité du microphone sans amortissement ______________________________________108
3.2.2. Sensibilité du microphone avec amortissement______________________________________109
3.3. Bruit du microphone _____________________________________________________113
3.3.1. Bruit Brownien de la membrane _________________________________________________113
3.3.2. Bruit thermique (Johnson) _____________________________________________________114
4) Conclusion___________________________________________________________ 115
vii
viii
Liste des figures
Chapitre 1 :
Figure 1.1. Représentation schématique des structures (a) cristalline, (b) polycristalline, et (c)
amorphe dans un matériau.__________________________________________________________ 6
Figure 1.2. Les trois plans cristallographiques principaux avec leurs indices de Miller montrés sur la
structure cubique du cristal. _________________________________________________________ 6
Figure 1.3. Vue en coupe de la technologie M3EMS de Sandia National Lab’s [11]. ____________ 11
Figure 1.4. Vue en coupe de la technologie Mod MEMS d’Analog Devices, Palo Alto Research Center
et l'UC Berkeley [15]. _____________________________________________________________ 12
Figure 1.5. Vue en coupe de la technologie iMEMS d’Analog Devices Inc [17]. _______________ 13
Figure 1.6. Techniques de micro-usinage (a) micro-usinage en volume, gravure anisotropique et
isotropique (b) micro-usinage en surface avec les couches sacrificielles, les couches structurelles et
une étape de gravure postérieure. ____________________________________________________ 15
Figure 1.7. Schéma d’une poutre réalisée par une gravure anisotrope du silicium par la face avant.
La rainure résultante est limitée par les plans (111) des quatre cotés et le plan (100) sur le plafond. 16
Figure 1.8. Post-CMOS : micro-usinage en volume par la face arrière du substrat. ____________ 17
Figure 1.9. Les différentes formes de gravure dans le substrat produites par les techniques de
gravures. _______________________________________________________________________ 17
Figure 1.10. Gravure électrochimique par la face arrière. ________________________________ 19
Figure 1.11. Vue en coupe des séquences de process en post-CMOS nécessaire pour la réalisation (a)
d’un diélectrique [39] et (b) des microstructures en silicium cristalline [38].__________________ 20
Figure 1.12. Schéma en coupe d’une technologie de micro-usinage en surface avant (a) et après (b) la
gravure des oxydes sacrificiels.______________________________________________________ 22
Chapitre 2 :
Figure 2.1. Tracé typique de la réponse en fréquence.____________________________________ 28
Figure 2.2. L’allure de la densité spectrale en puissance typique du bruit d’un microphone. _____ 29
Figure 2.3. Variations de l’amplitude et les spectres de puissance d'une onde (a) sinusoïdale pure et
(b) déformée (c) très déformée. ______________________________________________________ 29
Figure 2.4. Polarisation des céramiques piézoélectriques suite à une déformation. _____________ 31
Figure 2.5. Comparaison entre l’effet d’une contrainte appliquée sur des structures (a)
centrosymétrique et (b) noncentrosymétrique. __________________________________________ 31
ix
Figure 2.6. Axes de référence utilisés pour la modélisation d'un solide piézoélectrique. _________ 32
Figure 2.7. Illustration des modes piézoélectriques d33 et d31 utilisés pour la récupération d’énergie.33
Figure 2.8. Vue en coupe du premier microphone piézoélectrique monolithique microusiné sur
silicium de Royer et coll. [23]. ______________________________________________________ 35
Figure 2.9. Vue en coupe du microphone piézoélectrique intégré de Kim et coll. [26]. __________ 35
Figure 2.10. Vue en coupe du premier microphone piézorésistif microusiné sur silicium de Schellin et
Hess [31]. ______________________________________________________________________ 37
Figure 2.11. Microphone électrostatique (a) modèle simplifié [1] et (b) réponse en fréquence typique.
_______________________________________________________________________________ 38
Figure 2.12. Structure d’un microphone à condensateur typique. ___________________________ 39
Figure 2.13. Schématique d’un microphone à condensateur. ______________________________ 42
Figure 2.14. Circuit simplifié d'un microphone à condensateur connecté avec un préamplificateur
(adapté par Scheeper et coll. [30]). __________________________________________________ 43
Figure 2.15. Schéma d’un microphone capacitif avec une membrane à électret. _______________ 43
Figure 2.16. Vue en coupe du microphone à électret micro-usiné de Hohm [39]._______________ 45
Figure 2.17. Vue en coupe du microphone à électret micro-usiné de Sprenkels [37].____________ 45
Figure 2.18. Vue en coupe du microphone à condensateur micro-usiné de Bergqvist & Rudolf [44]. 45
Figure 2.19. Vue en coupe du microphone à condensateur amélioré de Bergqvist et coll [45]. ____ 46
Figure 2.20. Vue en coupe du microphone à condensateur de Bourouina et coll [47].___________ 47
Figure 2.21. Vue en coupe du microphone à condensateur de Scheeper [48]. _________________ 47
Chapitre 3 :
Figure 3.1. (a) Principe de base de l’induction magnétique (b) Vue en coupe d'un microphone
électrodynamique. ________________________________________________________________ 55
Figure 3.2. Position des deux inductances sur le substrat._________________________________ 56
Figure 3.3. Vue 3D de la géométrie du microphone électrodynamique. ______________________ 57
Figure 3.4. Représentation spatiale (a) d’une inductance intégrée plane carrée sur silicium (b) des
éléments parasites. _______________________________________________________________ 57
Figure 3.5. Le modèle électrique équivalent, d’une inductance intégrée plane carrée (a) posée sur le
substrat (b) suspendue. ____________________________________________________________ 58
Figure 3.6. Illustration de l’inductance mutuelle positive et négative d’une spirale planaire carrée. 59
Figure 3.7. Disposition en parallèle de deux conducteurs de même longueur. _________________ 60
Figure 3.8. Méthode de calcul de la GMD entre deux surfaces. ____________________________ 60
Figure 3.9. Disposition, (a) arbitraire (b) symétrique par rapport au milieu, de deux conducteurs en
parallèle de longueur différente. _____________________________________________________ 61
Figure 3.10. Interaction magnétique entre deux inductances idéales. ________________________ 62
Figure 3.11. Modèle en éléments localisés d’un transformateur non-idéal. ___________________ 63
x
Figure 3.12. Les différentes structures de transformateurs (a) concentrique, (b) entrelacée et (c)
empilée. ________________________________________________________________________ 64
Figure 3.13. Disposition géométrique et champ magnétique B produit par (a) un fil conducteur
rectiligne (b) une spire carrée. ______________________________________________________ 65
Figure 3.14. Allure de la composante du champ magnétique (a) Bz en fonction de (x,y) pour z=0, (b)
Bx en fonction de (x,y) pour z=20µm, (c) Bz en fonction de z et (d) Bx en fonction de z. __________ 66
Figure 3.15. Disposition géométrique (a) des deux spires dans le microphone (b) de la spire interne
en mouvement de vibration._________________________________________________________ 67
Figure 3.16. Variation des deux facteurs A1 et A2 dans l’expression de la femL en fonction du
déplacement ξ (pour a = 1.5 mm, ε = 109 µm et I = 5mA).________________________________ 69
Figure 3.17. Allure de la femL induite donnée par l’équation exacte et l’estimée pour une amplitude de
déplacement égale à (a) h = 20µm (b) h = 100µm. ______________________________________ 70
Figure 3.18. Interaction magnétique entre deux inductances idéales dans le cas où seul le primaire est
parcouru par un courant DC. _______________________________________________________ 70
Figure 3.19. Structure d’un transformateur planaire concentrique. _________________________ 71
Figure 3.20. Vue en coupe du mouvement relatif de l’inductance interne B2 par rapport à B1. ____ 71
Figure 3.21. Variation de la mutuelle inductance M en fonction du déplacement ξ, pour les
expressions exacte et estimée (pour la = 1.65 mm, εa = 121 μm, s = 0.9 µm et w = 1 μm). ________ 72
Figure 3.22. Variation du coefficient du couplage magnétique k en fonction de (a) l’amplitude de
vibration de l’inductance interne (b) la séparation entre les deux inductances. ________________ 73
Figure 3.23. Spectre de fréquences des forces électromotrices induites, cas de (a) Lorentz, (b)
Neumann et (c) la somme des deux. __________________________________________________ 74
Figure 3.24. Différentes formes de trapèze de modulation en fonction du taux de modulation, m. __ 76
Figure 3.25. L’allure de la tension, femT, résultante de la somme de la femL et de la femN pour
ωc>>2ωp (fp = 1kHz et fc = 40kHz)___________________________________________________ 78
Figure 3.26. L’allure de la tension, femT, résultante de la somme de la femL et de la femN pour
ωc<<2ωp (fp = 1kHz et fc = 20Hz) ___________________________________________________ 78
Figure 3.27. Allure de la tension induite eL donnée par l’équation exacte et l’estimée pour une
amplitude de déplacement égale à (a) h = 20µm (b) h = 100µm. ___________________________ 80
Figure 3.28. Allure de la eL pour (a) ωc>>2ωp (fp = 1kHz et fc = 40kHz, sans porteuse), et (b)
ωc<<2ωp (fp = 1kHz et fc = 20Hz, porteuse de basse fréquence). ___________________________ 81
Figure 3.29. Différents montages du transformateur (a) inverseur (b) non-inverseur. ___________ 82
Figure 3.30. Modèle d’un transformateur concentrique (a) inverseur (b) non-inverseur._________ 82
Figure 3.31. Schéma équivalent général de la bobine dans différents modes de polarisation. _____ 84
Figure 3.32. Direction de la force de Lorentz générer par le champ magnétique (a) vertical (b) radial.
_______________________________________________________________________________ 86
Figure 3.33. Une inductance spirale double couches sur substrat de silicium (a) Illustration
tridimensionnelles (b) circuit équivalent idéal.__________________________________________ 88
xi
Chapitre 4 :
Figure 4.1. Schéma équivalent d’un système à membrane (a) sans amortissement (b) avec
amortissement.___________________________________________________________________ 93
Figure 4.2. Réponse en fréquence classique d’une membrane (courbe 1), l'effet d’un amortissement
extérieur sur le diaphragme (courbes 2 à 5) pour un microphone électrodynamique.____________ 94
Figure 4.3. Divers structures de flexion (a) fixe-fixe, (b) « crab-leg », (c) « U-spring », (d) serpentine,
attaché à une membrane carrée. La pression est appliquée sur la surface de la membrane._______ 95
Figure 4.4. Illustration du déplacement d’une poutre simple soumise à une force Fz. ___________ 97
Figure 4.5. Vue d'ensemble de différentes conceptions d'attachement (a) Jambe de crabe, (b)
méandre, (c) U-spring et (d) la serpentine._____________________________________________ 99
Figure 4.6. Comparaison de la raideur pour les différents types d’attachements donnés dans la
Figure 4.5. ______________________________________________________________________ 99
Figure 4.7. Détermination des modes propres de la structure avec le profilomètre Fogal._______ 101
Figure 4.8. Modes de résonance simulés d’une membrane carrée attachée par quatre bras en forme
de crab-leg (respectivement en Hz : 861,1219, 1468, 8360, 13761 et 14481)._________________ 102
Figure 4.9. Simulation statique de la flèche de la membrane. _____________________________ 103
Figure 4.10. (a) Coupe transversale du circuit mécano-acoustique équivalent (b) Le modèle électro-
acoustique à constantes localisées, de la structure du microphone électrodynamique. __________ 105
Figure 4.11. Représentation du couplage mécanoacoustique en forme de (a) transformateur entre les
deux domaines (b) schéma de couplage (c) schéma acoustique équivalent.___________________ 106
Figure 4.12. Allure (a) de l’impédance acoustique équivalente (b) du déplacement, de la membrane en
fonction de la fréquence de l’onde incidente. __________________________________________ 109
Figure 4.13. Allure de la sensibilité du microphone en fonction de la fréquence dans le cas d’une
polarisation en AC. ______________________________________________________________ 109
Figure 4.14. Illustration de l’effet d’amortissement visqueux par compression « sqeeze film damping »
pour une oscillation verticale de la membrane. ________________________________________ 111
Figure 4.15. Allure (a) de l’impédance acoustique équivalente (b) du déplacement, de la membrane en
fonction de la fréquence de l’onde incidente pour différentes valeurs de la distance G0. ________ 111
Figure 4.16. Allure (a) de la vitesse (b) de la sensibilité, de la membrane en fonction de la fréquence
de l’onde incidente pour différentes valeurs de la distance G0. ____________________________ 112
Figure 4.17. Densité spectrale du bruit Brownien dans la membrane. ______________________ 114
Figure 4.18. Densité spectrale du bruit Johnson dans la membrane. _______________________ 115
Chapitre 5 :
Figure 5.1. (a) Composition des, (b) Épaisseurs des principales, couches de la technologie chinoise
CSMC 0.6µm, 2P2M. ____________________________________________________________ 119
Figure 5.2 Etapes technologiques de fabrication du microphone inductif. ___________________ 120
Figure 5.3. Vue finale en coupe du microphone électrodynamique. ________________________ 120
xii
Figure 5.4. Illustration de la gravure au coin convexe et la formation des poutres suspendues dans un
matériau qui n'est pas gravée.______________________________________________________ 122
Figure 5.5. Simulation atomistique de la gravure anisotropique de la membrane du microphone
soutenue par quatre bras, pour différents pas de calculs montrant la progression de la gravure. _ 122
Figure 5.6. Simulation atomistique de la gravure anisotropique de la membrane soutenue par quatre
bras à 45°, pour différents pas de calculs montrant la progression de la gravure. _____________ 123
Figure 5.7. (a) Dessin des masques (b) Image MEB, de la structure de test du microphone. _____ 123
Figure 5.8. Image MEB de la structure TEST1 (avant gravure). ___________________________ 124
Figure 5.9. (a) Empilement des couches (b) Profile topographique, enregistré lors du passage à
travers la structure TEST1. ________________________________________________________ 124
Figure 5.10. Image de TEST1 après la gravure prise par (a) MEB, (b) microscope optique. _____ 125
Figure 5.11. Image de TEST2 prise par MEB après la gravure avec une membrane (a) attachée (b)
libérée.________________________________________________________________________ 125
Figure 5.12. Image MEB (a) des spires de la bobine externe (b) de l’ouverture sur le coté interne du
bras –entre le bras et la membrane–. ________________________________________________ 126
Figure 5.13. Image MEB (a) des ouvertures prévues sur les deux cotés du bras. (b) de la membrane
du microphone après gravure. _____________________________________________________ 127
Figure 5.14. (a) Sélection de la zone d’analyse sur la surface du microphone par spectroscopie (b)
spectre spécifiques constituant la composition des matériaux dans la zone d’analyse. __________ 127
Figure 5.15. Identification de la présence des différents éléments chimique dans la zone d’analyse qui
sont, respectivement de gauche à droite et du haut en bas, le nitrure, l’oxygène, l’aluminium, le
silicium et le titane. ______________________________________________________________ 128
Figure 5.16. Profil enregistré lors du passage sur les deux bobines et le bras.________________ 129
Figure 5.17. Image MEB de l’ouverture du microphone gravée dans d'acide fluorhydrique. _____ 130
Figure 5.18. (a) Elargissement de la largeur des ouvertures par le FIB, (b) Résultat après 2h de
gravure par TMAH sur le microphone._______________________________________________ 130
Figure 5.19. Illustration de la position verticale de la membrane par rapport au substrat. ______ 131
Figure 5.20. Illustration de l’incurvation des bras d’attachement de la membrane ____________ 131
xiii
xiv
Liste des tableaux
Chapitre 1 :
Tableau 1.1. Comparaison entre les différents processus CMOS micromécanique. _____________ 10
Tableau 1.2. Exemple de techniques de gravure pour micro-usiner le substrat en silicium. _______ 18
Chapitre 2 :
Tableau 2.1. Définition des coefficients piézoélectriques et leurs unités. ______________________ 33
Tableau 2.2. Propriétés électromécaniques de différents matériaux piézoélectriques. ___________ 34
Tableau 2.3. Les importants travaux précédents dans la conception des microphones capacitifs. __ 44
Chapitre 3 :
Tableau 3.1. Comparaison entre les différents types de réalisation de transformateurs.__________ 64
Tableau 3.2. Équation et valeur des paramètres physiques d’une bobine planaire intégrée sur silicium.
_______________________________________________________________________________ 83
Tableau 3.3. Tableau récapitulatif des différents modes de polarisation. _____________________ 87
Chapitre 4 :
Tableau 4.1. Propriétés des différentes couches utilisées dans le processus de fabrication. ______ 100
Tableau 4.2. Analogie acoustique / électrique / mécanique._______________________________ 104
Tableau 4.3. Valeurs de composantes de simulation du circuit électroacoustique. _____________ 107
Tableau 4.4. Sensibilité et bande passante simulées du microphone en fonction de l’épaisseur du gap
d’air. _________________________________________________________________________ 112
Chapitre 5 :
Tableau 5.2. Les solutions de gravure du silicium sélectives et leurs ratios de gravure. _________ 121
xv
xvi
Introduction générale
La communication est une chose primordiale dans notre existence. Notre compétence
d’échanger les informations est essentielle pour le progrès de notre connaissance et
civilisation. La communication humaine progresse à travers l’histoire d’une communication
visuelle sous forme d’images et de gestes jusqu’à arriver au langage conventionnel
sophistiqué de nos jours. En outre, la communication avec les autres est un besoin naturel
chez l’espèce humaine; ce désir a eu beaucoup d’influence dans nos innovations
technologiques. L’une des premières réalisations dans ce domaine est le télégraphe inventé
par Samuel Morse (1833), dans lequel les informations se transmettent en code à travers un
interrupteur électrique. Pourtant, le besoin de transmettre, non pas les codes seulement mais
aussi la parole, reste une nécessité d’où l’invention d’un appareil de transmission acoustique
s’avère très importante. Durant le développement du téléphone, inventé par Alexander
Graham Bell (1876) pour la première fois, le besoin d’un transducteur acoustique "le
microphone" est affronté. Le microphone est demandé pour transformer un signal acoustique
en un signal électrique analogique qui peut être transmis à un autre transducteur (haut-
parleur). La structure de base de ce système électroacoustique n’a pas changé; elle trouve
beaucoup d’applications non seulement en téléphonie mais aussi dans la radio, la télévision,
les systèmes audio et vidéo.
Une autre révolution technologique qui est comparable à celle de Morse et Bell, c’est
l’invention du transistor par Shockley et le développement des circuits intégrés fabriqués en
semi-conducteur. Cette technologie améliore nettement la production en masse, fournit une
miniaturisation immense aux systèmes et complique les circuits électroniques en leur donnant
plus de fonctionnalité et de fiabilité. Un détournement de la microélectronique a donné
naissance aux microsystèmes qui conjuguent la microélectronique des semi-conducteurs et la
technologie du micro-usinage, permettant ainsi la réalisation de systèmes entiers sur une puce.
Une autre appellation des microsystèmes très usité est apparue en Amérique : les MEMS
"Micro-Electro-Mechanical Systems" ou Microsystèmes Electromécaniques. Ce sont des
micro-dispositifs ou micro-systèmes intégrés combinant des composants électriques et
mécaniques. Les MEMS sont fabriqués avec des techniques congénères à celles utilisées pour
la fabrication des circuits intégrés et leurs tailles peuvent s'étendre des micromètres aux
millimètres. En effet, les opérations traditionnelles d’oxydation, de diffusion, de dépôt de
couches minces de la microélectronique se voient complétées par l’apparition de technique de
micro usinage en volume et en surface du silicium. Cette nouvelle micro technologie du
silicium laisse entrevoir de nombreuses possibilités d’intégration de formes géométriques plus
complexes de manière à miniaturiser et intégrer des fonctions supplémentaires tout en restant
compatible avec la présence de l’électronique intégrée de proximité. Cette possibilité de
structuration en trois dimensions du silicium permet de créer des cavités, des poutres, des
membranes et des structures suspendues qui vont être à la base de micro dispositifs ayant la
possibilité d’interagir avec l’environnement. Les principes physiques mis en oeuvre dans ces
1
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
capteurs et ces actionneurs sont très divers : électriques, mécaniques, chimiques, optiques,
thermiques, thermodynamiques, etc…
Le champ d’application des microsystèmes est donc très large, et leur conception fait
appel à de nombreux domaines connexes comme la mécanique, l’optique, l’électronique ou la
micro fluidique. Les microsystèmes fluidiques restent un domaine récent malgré que leurs
applications soient nombreuses. L’aéronautique s’intéresse notamment au développement de
capteurs de pression, d’actionneurs situés sur les voilures pour modifier les écoulements de
couches limites et proposer une alternative aux lourds organes hydrauliques conventionnels.
Le secteur automobile développe par exemple des micro-injecteurs haute pression pour les
chambres de combustion, des micros capteurs pour la détection de baisses de pression dans les
pneumatiques. Les imprimantes grand public sont constituées, pour la plupart, de micro buses
à jets d’encre. Mais c’est certainement les secteurs de la télécommunication et de la santé qui
présentent le plus fort potentiel d’application. Les demandes en termes de micro capteurs de la
variation de pression, ou des microphones, sont fréquentes et nombreux laboratoires se sont
lancés dans l’aventure pour en effectuer la conception, la réalisation et l’optimisation. Les
microcapteurs de pression acoustique sont spécialement utilisés dans les systèmes d'aides
auditives tel que les prothèses auditives et les implants cochléaires. Le microphone est un
microcapteur acoustique qui transforme l'énergie acoustique en une énergie électrique. Avec
les récents progrès dans la technologie MEMS, la fabrication de microphones avec des
dimensions miniaturisées à bas coût est maintenant possible. Une variété de systèmes de
transduction, tels que piézoélectriques, piézorésistives, capacitifs et optiques, ont été utilisés
dans des microphones MEMS. Les microphones capacitifs ont montré la meilleure sensibilité
et ils sont les plus utilisés, comparé aux autres types de microphones intégrés. Ils présentent
les meilleurs avantages tels qu’une sensibilité relativement élevée, une large bande passante
par inhérence, une faible consommation d'énergie et un faible bruit de fond. Toutefois, dans la
conception des microphones capacitifs, des problèmes spécifiques doivent être résolus telles
que l'instabilité dans la traction électrostatique, l'atténuation du signal de sortie en raison de la
capacité parasite et, dans certains modèles, une baisse de la sensibilité dans les hautes
fréquences due à l'amortissement visqueux de l’air. Encore que, leur intégration sur la même
puce avec l’électronique de traitement nécessite des matériaux et des chaînes de fabrication
spécifiques et assez coûteux.
Pour surmonter ces problèmes, une nouvelle approche plus souple, utilisant un procédé
de fabrication de circuits intégrés CMOS standard, est présentée dans cette thèse.
L'électronique de proximité est intégrée monolithiquement avec la partie capteur, en utilisant
une technologie CMOS industriel standard suivi d’un miro-usinage en volume, permettra de
miniaturiser le système et d'augmenter ses performances, et en particulier de minimiser le
bruit grâce à la réduction des capacités parasites des interconnexions. En outre, notre
approche met l'accent sur les MEMS à faible coût obtenus par la transformation de micro
puce émis à partir d'un procédé CMOS standard.
Le travail présenté dans ce mémoire décrit la modélisation, l’optimisation et la
réalisation d’un microphone électrodynamique intégré. Ce manuscrit est constitué de cinq
chapitres et il est organisé comme suit : le premier chapitre décrit les différents procédés de
fabrication des microsystèmes compatibles microélectroniques mis en oeuvre durant ces
dernières années en rapportant les avantages et les inconvénients afin de montrer l’intérêt de
notre approche.
2
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
3
Chapitre 1
1) Introduction____________________________________________________________ 4
2) Matériaux pour les microsystèmes compatibles aux circuits intégrés _______________ 5
2.1. Silicium _________________________________________________________________5
2.2. Polysilicium (silicium polycristallin) ___________________________________________7
2.3. Oxyde de silicium SiO2 ______________________________________________________8
2.4. Nitrure de silicium _________________________________________________________8
2.5. Couches minces de métal ____________________________________________________9
3) Technologie CMOS et le Micro-usinage_____________________________________ 10
3.1. Micro-usinage en pré-CMOS________________________________________________10
3.2. Micro-usinage en intra-CMOS ______________________________________________12
3.3. Micro-usinage en post-CMOS _______________________________________________13
3.3.1. Déposition de couches en post-CMOS _____________________________________________14
3.3.2. Gravure des couches CMOS en post-CMOS_________________________________________15
a) Micro-usinage en volume _______________________________________________________15
b) Micro-usinage en surface _______________________________________________________21
4) Conclusion____________________________________________________________ 22
1) Introduction
Sans doute, l’une des plus excitantes évolutions technologiques au cours de la dernière
décennie du 20ème siècle est le domaine des microsystèmes (MEMS). La technologie MEMS a
pu profiter des avantages et des innovations créées pendant la révolution de la technologie des
circuits intégrés (CI) en termes de procédés, équipements et matériaux. Étant donné qu’une
structure MEMS comporte un empilement de couches de matériaux, chacun a un rôle critique,
rassemblées parfois sur un même substrat. La compréhension des MEMS exige, à part des
connaissances physique et électronique, une maturité dans la connaissance des matériaux
utilisés pour construire les dispositifs ainsi que leurs propriétés. Dans la suite, une
présentation d’une sélection de matériaux les plus répandus dans les procédés de fabrication
des MEMS, sera présentée. Par la suite, nous nous attarderons sur les différentes techniques
de fabrication des microsystèmes, compatible microélectronique, accessible industriellement
ou au niveau de laboratoire.
4
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
2.1. Silicium
Le silicium est parmi les éléments les plus abondants sur la terre, il peut être facilement
obtenu à partir du sable raffiné pour produire à la fin l’EG-silicium (Electronic Grade pureté
99.99999999%). L'énorme richesse d'informations accumulées sur le silicium et ses composés
au cours des dernières décennies a permis d'innover et explorer de nouveaux domaines
d'application s'étendant au-delà de la fabrication des circuits intégrés. Il devient évident que le
silicium est la plate-forme appropriée sur laquelle les composants électroniques, mécaniques,
thermiques, optiques, et même les fonctions de dynamique des fluides peuvent être intégrées.
Des ultra pures plaquettes (wafer) d’EG-silicium sont disponibles aujourd'hui à des prix très
bas pour l’industrie des circuits intégrés et ainsi pour les composants MEMS.
Le silicium possède une structure de type diamant, forme dérivée de la structure cubique faces
centrées (CFC). Il possède une bande interdite de 1,1eV, et d’ailleurs, comme la plupart des
matériaux semi-conducteurs il peut être dopé avec des impuretés pour modifier sa
conductivité [1]. Le silicium est un très bon conducteur thermique avec une conductivité
thermique supérieure à celle de nombreux métaux et d'environ 100 fois supérieure à celle du
verre [2]. Mécaniquement, le silicium cristallin est un matériau dur et fragile, il se déforme
élastiquement jusqu'à atteindre sa limite d'élasticité, à ce point il se casse. Sa résistance à la
traction est de 7 GPa [1], qui est équivalente à un poids de 700 kg suspendu à une surface de
1mm2. Son module de Young dépend de l’orientation du cristal, qui vaut 130 GPa dans la
direction <100>, 169 GPa dans la direction <110> et 189 GPa dans la direction <111>— (une
valeur qui est comparable à l'acier (210 GPa) [2]). En médecine et en biologie, des études sont
en cours pour évaluer l’utilisation du silicium pour les implants médicaux. Les résultats
préliminaires indiquent que le silicium est bénin dans l'organisme et ne libère pas de
substances toxiques au contact avec les cellules biologiques
1
La résine photosensible (appelée aussi photorésine et parfois photorésist) est un matériau photosensible utilisé dans de
nombreux procédés industriels, comme la photolithographie ou la photogravure afin de former un revêtement protecteur
ajouté à la surface d'un substrat.
5
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
Figure 1.2. Les trois plans cristallographiques principaux avec leurs indices de Miller montrés sur la
structure cubique du cristal.
6
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
Dans le cas de plusieurs applications MEMS à base de silicium, le Si monocristallin sert pour
réaliser plusieurs fonctions clés. Le Si monocristallin est le matériau le plus polyvalent pour le
micro-usinage en volume, à travers une bonne maîtrise des caractéristiques de la gravure et
une maturité au niveau des masques de protection utilisés. Il permet de sculpter des structures
micromécaniques à partir du substrat en Si. Pour les applications micro-usiné en surface, le Si
monocristallin est utilisé comme une plateforme mécanique sur lequel les structures sont
fabriquées et montées.
Le silicium polycristallin est un matériau aussi important et attrayant pour les MEMS. Il est le
matériau structurel le plus souvent utilisé pour la fabrication des structures MEMS micro-
usiné en surface avec le SiO2 comme matériau sacrificiel et le Si3N4 comme isolant électrique.
Pour les applications CI et MEMS, la couche mince de polysilicium est généralement déposée
à travers d’un processus connu sous le nom Low-Pressure Chemical Vapor Deposition
(LPCVD). Les conditions typiques de dépôts exigent des températures de 580 à 650°C et des
pressions allant de 100 à 400 mTorr (1 Torr ≈ 1 mmHg = 133.322 Pa). Pour les processus
réalisés à 630°C, le taux de dépôt du silicium polycristallin est d'environ 100 Å/min.
Généralement, toutes les couches minces déposées sont soumises à des contraintes appelées
contraintes résiduelles qui peuvent gravement affecter les performances des microstructures.
Les plus hautes valeurs de contraintes résiduelles se trouvent dans le Si amorphe et le
polysilicium sous forme de compression, principalement, avec une forte texture relative à la
colonne (110). Dans les mêmes conditions de dépôt, les couches de polysilicium épaisses sont
souvent soumises à moins de contraintes résiduelles que les couches minces, ce qui est
particulièrement vrai pour les couches avec une microstructure de texture en colonne
verticale (columnar). Pour réduire la compression dans les couches de polysilicium déposées
on peut utiliser un recuit à des températures comprises entre 650 et 850°C. Les poutres en
silicium polycristallin ou amorphe, libérées avec le micro-usinage en surface, qui n'ont pas été
soumises à une étape de recuit peuvent se déformer sous l'effet des contraintes intrinsèques.
Cette étape de recuit permet, en outre, d'annuler les contraintes mécaniques dans les couches
de polysilicium permettant d'améliorer la stabilité mécanique et d'annuler les effets de
vieillissement. Pour les couches de polysilicium déposées à 650°C, les contraintes de
compression résiduelles sont typiquement de l'ordre de 0,5 à 1 GPa. Toutefois, ces contraintes
peuvent être réduites à moins de 10,8 Pa par un recuit à haute température (1000°C) des
couches minces.
2
L'effet Seebeck est un effet thermoélectrique, il se manifeste avec l’apparition d’une différence de potentiel à la jonction de
deux matériaux soumis à une différence de température. L’utilisation la plus connue de l’effet Seebeck est la mesure de
température à l’aide de thermocouples.
7
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
Le dioxyde de silicium (SiO2) est produit principalement par une oxydation thermique
(croissance) du silicium se trouvant sur la surface du wafer. L'oxydation thermique du Si est
effectuée à des hautes températures (de 900 à 1000°C) en présence de l'oxygène ou de la
vapeur. L'oxydation thermique présente un processus auto-limité (le taux de croissance de
l’oxyde diminue avec l'augmentation de l'épaisseur de la couche), l'épaisseur maximale de la
couche obtenu en pratique est d'environ 2 μm, ce qui est largement suffisant pour de
nombreuses applications.
Les couches de SiO2 pour les applications MEMS peuvent être déposées également par
LPCVD en utilisant un processus appelé oxydation à basse température (LTO). Un avantage
du procédé LPCVD, consiste dans la possibilité de doper le flux des gaz de source par
d’autres éléments afin de doper la couche de SiO2 déposée. Comme exemple, c’est
l'incorporation du phosphore sous forme de Phosphoro Silicate Glass (PSG). Le SiO2
thermique, LTO, et le PSG sont des isolants électriques convenant pour de nombreuses
applications MEMS. Les constantes diélectriques de l’oxyde thermique et de l’oxyde à basse
température (LTO) sont égales à 3.9 et 4.3, respectivement.
L’oxyde de silicium est utilisé aussi comme des couches sacrificielles dans le processus du
micro-usinage en surface parce qu'il est gravé avec une grande sélectivité en utilisant l'acide
fluorhydrique (HF) [1]. L'objectif est de dissoudre entièrement l’oxyde sacrificiel afin de
libérer les composants prévus sans graver le silicium polycristallin formant les parties
structurelles. Les wafers ou les moules sont simplement immergés dans la solution appropriée
pour une période de temps suffisante pour libérer toutes les parties souhaitées. La faible
densité des couches de LTO et de PSG est partiellement responsable de l'augmentation du
taux de gravure en HF, ce qui les rend attrayantes comme matières sacrificielles pour le
micro-usinage en surface. Sans doute, le SiO2 est un matériau sacrificiel excellent pour le
micro-usinage en surface avec le silicium polycristallin; toutefois, d'autres matériaux
pourraient également être utilisés.
8
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
Le nitrure de silicium le plus répandu, de formule chimique Si3N4, est largement utilisé en
MEMS pour l’isolation électrique, la passivation, les masques de gravures et comme un
matériau structurel. Deux méthodes sont couramment utilisées pour déposer les couches
minces de Si3N4: LPCVD et PECVD (Plasma enhanced chemical vapor deposition).
L'utilisation du Si3N4 déposé par PECVD dans les applications micro-usinées a ses
inconvénients en raison de son taux de gravure assez élevé par le HF (souvent plus élevé que
celui de SiO2 déposé par croissance thermique), et de la porosité de la couche. Contrairement
à son homologue PECVD, le dépôt du Si3N4 par LPCVD est extrêmement résistant aux
attaques chimiques, le rendant ainsi le matériau idéal pour de nombreuses applications micro-
usinées en volume et en surface. Il est couramment utilisé comme une couche isolante pour
isoler les structures du dispositif du substrat parce qu'il possède une bonne résistivité qui est
de 1016 Ω-cm. Le dépôt typique se fait à une température entre 700 et 900°C et une gamme
de pressions de 200 à 500 mTorr. Le taux de dépôt typique est d'environ 30 Å/min.
Dans les MEMS, les couches minces d’aluminium peuvent être utilisées en combinaison avec
des polymères tels que les polyimides, connu pour leurs bonnes propriétés thermiques et
élastiques, car ces derniers peuvent être déposés par pulvérisation à basse température
(<400°C). Dans la plupart des cas, l’aluminium est utilisé comme une couche structurelle,
mais il peut aussi bien être utilisé comme une couche sacrificielle. Un inconvénient du
polyimide est sa viscoélasticité (il est glissant). Le tungstène (W) (déposé par CVD) peut
également être utilisé comme un matériau structurel et le dioxyde de silicium comme matériau
sacrificiel dans la construction des microstructures avec le micro-usinage en surface [6]. Dans
ce cas, le HF est utilisé pour la gravure de l'oxyde sacrificiel. En termes de propriétés
chimiques, l’aluminium serait certainement un bon matériau pour construire les couches
sacrificielles, comme il peut être dissout dans des solutions de gravure acide qui n’attaquent
que l’Al sans attaquer le silicium polycristallin.
9
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
Trois approches différentes sont développées en vue d’intégrer les étapes de micro-usinage
avec la technologie CMOS standard pour réaliser une structure MEMS monolithique. Les
étapes de micro-usinage additionnelles peuvent soit précéder le procédé CMOS standard (pré-
CMOS) ou être effectuées entre les étapes régulières (intra-CMOS) ou bien après
l'achèvement de tous les processus standards (post-CMOS) [10]. Le Tableau 1.1 présente une
comparaison entre ces trois approches. Généralement, les processus CMOS-MEMS sont
associés à des étapes de micro-usinage en surface ou en volume.
10
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
température est nécessaire afin d’éliminer les contraintes résiduelles dans la microstructure en
silicium polycristallin. L’étape suivante consiste à remplir la tranchée avec l'oxyde de silicium
déposé par LPCVD et planarisée avec une étape de polissage mécano-chimique (CMP –
Chemical Mechanical Polishing). À ce stade, le wafer est prêt pour le traitement avec le
procédé CMOS conventionnel. Une fois le traitement CMOS est terminé, l’étape finale sera
de déposer une couche de nitrure de silicium qui sert pour protéger l’électronique CMOS
contre l’attaque humide du HF. Les contacts électriques entre les microstructures et
l’électronique CMOS se réalisent par des via (studs) en polysilicium. La technologie M3EMS
(Modular, Monolithic MicroElectro-Mechanical Systems) développée par SNL (Sandia
National Laboratories) à été la première à mettre en ouvre ce concept de fabrication [12]. Un
accéléromètre résonant fabriqué avec Sandia M3EMS technologie a été rapporté dans [13].
Une coupe transversale d’un capteur d’inertie fabriqué avec la technologie M3EMS est
illustrée sur la Figure 1.3 [14].
Figure 1.3. Vue en coupe de la technologie M3EMS de Sandia National Lab’s [11].
Une deuxième approche plus récente, est apparue par paradoxe à M3EMS, dans la quelle les
microstructures sont construites sur la surface du substrat en silicium et non pas dans une
tranchée (voir Figure 1.4) [15]. Un recuit à 1100°C assure presque l’élimination des
contraintes dans les couches de silicium polycristallin, qui est sensiblement important pour les
microstructures assez épaisses (5-10 µm) [15]. Après avoir déposé un chapeau
d’oxyde/nitrure en sandwich d’épaisseur 2µm sur le silicium polycristallin, les flancs de la
région MEMS sont passivés thermiquement par l’oxyde. Ensuite, un processus sélectif de
croissance épitaxiale de silicium est utilisé pour assurer la planarisation du wafer autour de
l'épaisseur de la structure MEMS. Puisque les structures MEMS sont encapsulées avec une
couche d'oxyde de silicium, la couche de silicium épitaxiale ne croie que dans les régions
autour. Après que la surface du wafer est planarisée avec un CMP, le circuit CMOS est formé
dans la région épitaxiale avec une zone d'exclusion de 12µm entre les MEMS et le circuit
actif. Après l'achèvement du processus IC, les structures MEMS sont libérées, la couche
épaisse de silicium polycristallin est émergée avec une gravure sèche anisotrope et les
microstructures MEMS sont enfin libérées par la gravure de l'oxyde sacrificielle. La
faisabilité de cette approche a été démontrée avec succès, à travers le processus appelé Mod
MEMS, en fabricant un accéléromètre et un gyroscope intégré [15].
11
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
Figure 1.4. Vue en coupe de la technologie Mod MEMS d’Analog Devices, Palo Alto Research Center
et l'UC Berkeley [15].
Un exemple qui illustre cette approche est la technologie iMEMS d’Analog Devices Inc [17].
La fabrication commence par l’application des premières étapes de la technologie BiCMOS ;
la création des puits n (ou p), des sources, des drains et des grilles en silicium polycristallin
des transistors MOS et des bases, collecteurs et émetteurs pour des transistors bipolaires.
Après la fabrication des transistors, ceux-ci sont couverts par une couche de nitrure déposée
par LPCVD et une deuxième couche de BPSG3 (BoroPhosphoSilicate Glass). La région où les
structures MEMS (capteur) seront intégrées, doit être nettoyée du diélectrique à travers
l’oxyde de grille jusqu’au silicium. Par la suite une autre couche de nitrure, qui servira de
couche d’arrêt de la gravure durant la libération du capteur, est déposée par LPCVD et gravée.
Ensuite, les couches d'oxyde sacrificiel et de polysilicium structurel, qui vont former la
microstructure MEMS, sont déposées et gravées. La couche de silicium polycristallin est
dopée, avec du phosphore, suivi d’un recuit afin de réduire les contraintes résiduelles dans la
structure pour éviter sa déformation (ou flambage). Après la formation de la zone MEMS du
circuit, les séquences du processus BiCMOS sont reprises par la formation des
interconnexions en métal. Par la suite, une couche de passivation composée d’oxyde et de
3
BoroPhosphoSilicate Glass. BPSG est un oxyde principalement utilisé comme diélectrique. Il est déposé dans un réacteur
de PECVD en utilisant un mélange de SiH4, de B2H6, et de PH3 avec N2O dans un environnement contrôlé en température et
en pression. BPSG est utilisé principalement à cause de sa basse température de fusion comparée à d'autres oxydes. Il peut
être déposé au-dessus du polysilicium et sa fusion est assez basse pour ne pas modifier de manière significative les profils
des dopants dans le dispositif de silicium fondamental. BPSG n'est pas un bon matériau de passivation parce qu'il est
hydroscopique en nature.
12
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
nitrure en sandwich est déposée par PECVD pour protéger la zone CMOS / BiCMOS du
capteur au cours de la dernière étape de gravure. Finalement, les microstructures MEMS sont
libérées sur la surface du wafer par une gravure humide de l'oxyde sacrificiel. Une vue en
coupe qui illustre une structure MEMS intégrée avec la technologie iMEMS est schématisée
sur la Figure 1.5.
Figure 1.5. Vue en coupe de la technologie iMEMS d’Analog Devices Inc [17].
Durant ce processus, le dépôt et le recuit des matériaux constituant la structure sont réalisés
avant la métallisation. En comparaison au micro-usinage en pré-CMOS, il n’est pas nécéssaire
de graver une tranchée dans un wafer ni d’utiliser le CMP. Toutefois, après que la couche
structurelle est modelée, le wafer n'est pas planarisé parce que la couche structurelle est
pratiquement au-dessus du reste du wafer de quelques microns. Par conséquent, une seule
couche d'interconnexion peut être faite, et la couche de diffusion permet la connexion
électrique du circuit CMOS avec la couche structurelle. En outre, la haute température de
recuit n’aura pas d'influence sur la métallisation des interconnexions. Néanmoins, d’éventuels
problèmes de compatibilité avec le dopage du Si, qui influent sur les performances des
transistors, doivent être considérés lors de la conception d’un circuit sur puce.
13
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
post-CMOS de dépôt, dans la quelle les matériaux de la microstructure sont déposés à la fin
du traitement standard CMOS. Cette méthode nécessite une ligne de production dédiée,
néanmoins, il permet de réduire le coût de fabrication parce que la partie MEMS est placée
directement sur la même puce contenant le circuit CMOS. La deuxième catégorie est le post-
CMOS de gravure, dans laquelle les microstructures sont formées directement par la gravure
du substrat CMOS ou bien des couches minces sacrificielles. Dans cette méthode, la
microstructure est déjà formée avec le processus CMOS régulier donc on n’aura besoin que
d’une étape de gravure pour sa libération. Par la suite, nous allons détailler les étapes de
fabrication par ces deux approches.
La déposition avec LPCVD et le recuit, pour réduire les contraintes résiduelles des couches
minces de polysilicium, nécessitent un processus à des températures de ~600 et >900°C,
respectivement. Ces températures sont largement supérieures au point de fusion du métal
d'interconnexion CMOS ce qui rend le processus non compatible avec le procédé de
métallisation de l'aluminium (ou du cuivre) utilisé dans la plupart des processus CMOS. Pour
résoudre ce paradoxe, des modifications ont été apportées au procédé CMOS standard au
niveau de la métallisation et de la passivation [18]. Les contacts métal/silicium utilisent une
métallisation avec les métaux réfractaires4, le tungstène en particulier, pour interconnecter le
circuit au MEMS. Finalement, une couche de passivation composée d'un sandwich de
PhosphoSilicate Glass (PSG) et du nitrure de silicium, à basse contrainte, déposée par
LPCVD, a été choisie. La couche de passivation doit planariser la surface du wafer et protéger
le circuit non seulement de l'environnement, mais aussi de l'acide fluorhydrique HF utilisé
pour libérer les microstructures [18]. Cependant, les métaux réfractaires à haute température
ont une faible industrialisation et ne sont pas assez répandu en tant qu’interconnexion dans les
processus CMOS commerciaux. En plus, un léger changement dans les caractéristiques du
transistor a pu être observé, ce qui indique une redistribution du dopage au cours de cette
étape de post-traitement à haute température.
Pour éviter la redistribution du dopage et la nécessité d’avoir une haute température pour la
métallisation des interconnexions, la température du post-traitement doit être réduite au-
dessous de 500°C [19]. Pour ce faire, des couches minces de silicium-germanium
polycristallin (poly-SiGe) ont été étudiées [20][21] comme une alternative aux couches de
polysilicium. Les microstructures minces en SiGe polycristallin sont déposées à faible
température, pour éviter l'utilisation des interconnexions en métaux réfractaires, rendant le
processus compatible avec le standard CMOS de métallisation de l’aluminium [22]. Le recuit
à haute température n'est pas nécessaire puisque la couche structurelle de poly-SiGe possède
moins de contrainte que le poly-Si. Dans ce processus, le poly-Ge est utilisé comme couche
sacrificielle au lieu de l'oxyde. Il est prévu que les propriétés des couches poly-SiGe peuvent
être améliorées pour des applications MEMS en poursuivant l'optimisation des paramètres de
dépôt et de recuit [20]. Le poly-SiGe est un matériau prometteur pour l’intégration des MEMS
en post-CMOS.
4
Les métaux réfractaires (Refractory metals) sont une classe de matériaux extrêmement résistants à la chaleur et à l'usure
mais par contre ils sont peu résistant à l'oxydation et la corrosion. Certaines définitions comprennent cinq métaux qui sont le
niobium (Nb, Z=41), le molybdène (Mo, Z=42), le tantale (Ta, Z=73), le tungstène (W, Z=74), et le rhénium (Re, Z=75). Le
point de fusion élevé de ses matériaux les rend utiles dans de nombreuses applications qui nécessitent une température très
élevée. Le Tungstène est à la fois le plus abondant des métaux réfractaires et possédant une température de fusion la plus
haute de tous les métaux, à 3410°C.
14
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
(a) (b)
Figure 1.6. Techniques de micro-usinage (a) micro-usinage en volume, gravure anisotropique et
isotropique (b) micro-usinage en surface avec les couches sacrificielles, les couches structurelles et
une étape de gravure postérieure.
a) Micro-usinage en volume
La technique du micro-usinage en volume a été élaborée en 1960. Elle permet une
suppression sélective d’une quantité importante de silicium dans le substrat pour former des
poutres, des ponts ou des membranes qui sont les briques élémentaires des capteurs et des
actionneurs. Le terme micro-usinage en volume vient du fait que la gravure s'opère
directement de cavités dans le volume du substrat en silicium. Il consiste à graver le substrat à
travers des ouvertures judicieusement définies lors de la réalisation du dessin des masques par
le concepteur. L'agent gravant, possédant une bonne sélectivité vis a vis des oxydes, n’attaque
que le silicium par les ouvertures qui ont été faites durant le processus CMOS et libère les
structures. Les microstructures libérées sont réalisées par un sandwich des couches CMOS au-
dessus d’une cavité ayant des épaisseurs allant de quelques microns jusqu'à la totalité de
l’épaisseur du wafer (200 à 550µm).
Afin de libérer une microstructure suspendue, sur la face avant, le substrat en silicium doit
être exposé à la solution de gravure dans certaines régions. Ceci peut être réalisé dans un
procédé CMOS en superposant une surface active (sans l’oxyde de champ), un contact (sans
la séparation entre l'oxyde, le poly et le métal), une via (sans l’oxyde entre les deux couches
de métal) et un plot d'ouverture (sans passivation), supprimant ainsi localement toutes les
couches diélectriques du procédé et exposant le substrat de silicium à nu [25]. Après le
procédé CMOS, les puces ou les wafers sont plongés dans une solution de gravure tel que le
TMAH ou le KOH qui permet de graver le substrat en silicium à partir de ces zones nues (voir
Figure 1.7). Seul le silicium est attaqué, les autres couches (métal, oxyde) sont inertes ou
possèdent une vitesse de gravure insignifiante. La technique de micro-usinage en volume peut
15
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
être divisée en une gravure, isotrope ou anisotrope, sèche ou humide. Les solutions de
gravures liquides, s'appuyant exclusivement sur des produits chimiques aqueux, se réfèrent à
une gravure humide, tandis que les gravures à vapeur et plasma se réfèrent à une gravure
sèche. La gravure en volume sèche la plus répandue de silicium est la gravure plasma ainsi
que la gravure ionique réactive (Reactive Ion Etching -RIE).
Figure 1.7. Schéma d’une poutre réalisée par une gravure anisotrope du silicium par la face avant. La
rainure résultante est limitée par les plans (111) des quatre cotés et le plan (100) sur le plafond.
Le micro-usinage en volume peut se faire par la face avant, par la face arrière ou par les deux
faces du wafer en même temps. Le micro-usinage en volume par la face avant est un moyen
simple et peu onéreux pour fabriquer différentes sortes de capteurs. Cependant les faibles
inerties mécaniques des structures réduisent le champ d’applications qu’on peut concevoir
avec une telle technique. Seul le micro-usinage par la face arrière peut combler ce vide. Le
micro-usinage en volume par la face arrière consiste à graver le substrat à partir de la face
arrière des puces (face opposée à la face contenant l'électronique) [26]. Une vue en coupe
d’un dispositif, après le post-CMOS de micro-usinage en volume par la face arrière est
montrée sur la Figure 1.8. L'épaisseur de la membrane de silicium formée est déterminée par
le temps de gravure. Si ce temps est important, la couche de silicium restante peut disparaître
donnant ainsi naissance à une membrane formée exclusivement par les couches issues du
processus CMOS (Figure 1.8). Cette technique permet de libérer des membranes pleines
(attaque face arrière uniquement) ou des masses inertielles en silicium (attaque par les deux
faces simultanément). Le principe consiste à déposer sur la face arrière d'un wafer, un masque
en oxyde ou en nitrure de silicium à basse température que l’on ouvre dans certains endroits
pour faire apparaître le silicium. Les ouvertures de la face arrière doivent correspondre aux
motifs ou aux ouvertures de la face avant, donc une lithographie double face est obligatoire
pour aligner les deux motifs. L'étape de masquage de la face arrière est devenue un module
standard de post-CMOS, toutefois, elle est un peu coûteuse dans la mesure où elle nécessite la
réalisation d'un masque dédié et oblige d’opérer au niveau du wafer. De plus, afin de protéger
la face avant du circuit, l'utilisation d'un cache réalisé en acier inoxydable ou en téflon,
suivant la solution chimique utilisée, est généralement nécessaire. Pour ces raisons, qui
rendent son utilisation plus chère qu'un procédé de gravure par la face avant, cette technique
est utilisée pour des applications où le micro-usinage par la face avant n'est pas possible. Il est
possible de conjuguer les deux procédés de micro-usinage en volume présentés précédemment
16
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
en attaquant le substrat de silicium par la face avant et la face arrière du circuit en même
temps [26].
La gravure isotropique permet de réaliser des cavités de surfaces arrondies (Figure 1.9), car la
vitesse de gravure est la même dans toutes les directions cristallographiques. Cette technique
n'est pas utilisée fréquemment vu la difficulté du contrôle des conditions de gravure. La
solution de gravure isotropique humide la plus usuelle est un mélange d'acide fluorhydrique
(HF), l'acide nitrique (HNO3) et l'acide acétique (CH3COOH). Dans ce mélange de gravure,
l'acide nitrique oxyde la surface du silicium alors que l'acide fluorhydrique grave la couche de
dioxyde de silicium qui s’est produite par croissance. L'acide acétique contrôle la dissociation
du HNO3, qui assure l'oxydation du silicium.
La gravure isotopique sèche du silicium peut être faite en utilisant le difluorure de xénon,
XeF2. Cette méthode qui comprend une phase de gravure avec le vapeur représente
d'excellentes sélectivitées à l'égard de l'aluminium, le dioxyde de silicium, le nitrure de
silicium et le photorésist, qui peuvent être tous utilisés comme des masques de gravure.
Toutefois, les surfaces de silicium gravées sont assez rudes. La molécule d’XeF2 est adsorbée
par le wafer à graver et, au contact avec le silicium, il se décompose en xénon et fluor ; ce
dernier attaque le silicium en produisant du tétrafluorure de silicium suivant la réaction
suivante :
2 XeF2 + Si → 2 Xe + SiF4
La gravure ionique réactive (RIE) peut être aussi utilisée pour la gravure sèche isotrope (voir
gravure sèche anisotrope par la suite).
Figure 1.9. Les différentes formes de gravure dans le substrat produites par les techniques de
gravures.
17
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
La solution de gravure anisotrope humide la plus usuelle est l’hydroxyde de potassium, KOH.
La solution de KOH est très stable, elle donne un rendement dans les résultats de gravure qui
est reproductible et elle est relativement peu coûteuse. L’inconvénient du KOH, est qu’il
possède un taux de gravure relativement élevé pour le SiO2 et l’aluminium, donc des
précautions doivent être prises pour protéger les contacts en aluminium du procédé CMOS
d’être contre une gravure au cours de l'étape. La vitesse de gravure suivant les différentes
directions cristallines dépend fortement de la composition chimique exacte de la solution de
gravure et de la température du processus [27][28]. D’autres solutions alternatives pour la
gravure du silicium sont aussi déployées comme les solutions de Tetra-Methyl Ammonium
Hydroxide TMAH (de formule chimique (CH3)4NOH), l’Ethylène-Diamine Pyrocatéchol
(EDP), solution aqueuse d’hydrazine et l’hydroxyde d'ammonium composés (NH4OH). Les
solutions EDP et TMAH ont relativement de faible taux de gravure pour l'aluminium,
permettant de ne pas utiliser un masque pour la libération des microstructures si l'étape de
gravure n’est pas trop longue. Toutefois, les solutions EDP, qui vieillissent rapidement, sont
potentiellement cancérigènes et sont très difficiles à éliminer. La solution TMAH présente des
caractéristiques similaires à la gravure EDP, mais elle est plus facile à manipuler. Le masque
de gravure, avec le TMAH, consiste aux couches de diélectriques du processus CMOS qui
seront gravées par-dessous à partir de leurs coins convexes, permettant la libération des
microstructures diélectrique, tels que les poutres et les ponts. Le Tableau 1.2 résume les
solvants utilisés pour les différentes techniques de gravure pour micro-usiner le substrat en
silicium.
La gravure anisotrope sèche de silicium est généralement effectuée par une gravure ionique
réactive (RIE – Reactive Ion Etching) dans un système de gravure de plasma assistée. En
contrôlant les paramètres de processus de gravure, tels que les processus de gaz et de pression,
5
L'hydroxyde est le nom de l'anion diatomique OH-, composé d’une liaison de covalence entre les atomes d'oxygène et
d'hydrogène.
6
Un métal alcalin est un élément chimique de la première colonne (groupe 1, excepté l'hydrogène) du tableau périodique des
éléments, tel que le lithium (Li), le sodium (Na), le potassium (K), le rubidium (Rb), le césium (Cs) et le francium (Fr).
18
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
la réaction peut être rendue soit isotrope ou anisotrope. La gravure sèche anisotrope provient
principalement de la direction du bombardement d'ions, elle est donc indépendante de
l'orientation du cristal du matériau constituant le substrat. La méthode la plus utilisée pour la
gravure en volume du silicium à l'aide du fluor avec les radicaux libres SF6 comme un
processus gazeux typique. Des microstructures avec un aspect ratio très élevé peuvent être
atteints avec une gravure ionique réactive profonde (D)/RIE, une méthode qui a gagnée
beaucoup d’importance au cours des dernières années. En raison du bombardement d'ion, le
dépôt d’un polymère sur les surfaces horizontales peut presque être évité, tandis que les flancs
de gravure (sidewalls) sont passivés avec un polymère de type téflon.
Cette technique est aussi utilisée pour former une couche d'arrêt lors des gravures face arrière.
On obtient ainsi une membrane plus épaisse et donc plus rigide (Figure 1.10). La gravure
électrochimique est intéressante, mais difficile à mettre en oeuvre car elle nécessite des
moyens de gravure adaptés. La couche libérée en silicium ne peut être que de type n, ce qui
limite les possibilités de l’électronique suspendue. D’autres techniques d’arrêt de la gravure
sont couramment utilisées récemment pour contrôler l’arrêt de la gravure comme les zones de
silicium fortement dopées p++ et les jonctions p-n [32].
Une autre approche de micro-usinage en volume par la face avant utilisant une gravure sèche
a été développée dans [33]. Cette méthode utilise le métal d'interconnexion de la couche
supérieure comme masque de gravure pour définir la microstructure. De cette façon, les tailles
minimales des microstructures MEMS, tel qu’une poutre ou une ouverture, sont définies par
les règles de conception CMOS (Design Rules) et peuvent être adoptées directement par la
technologie CMOS. Les microstructures finales sont laminées (feuilletées), se composant de
19
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
Figure 1.11. Vue en coupe des séquences de process en post-CMOS nécessaire pour la réalisation
(a) d’un diélectrique [39] et (b) des microstructures en silicium cristalline [38].
La première étape utilise une gravure chimique anisotrope CHF3-O2, les zones d’oxyde qui ne
sont pas protégées par un masque métallique par-dessous sont gravées jusqu’au bout du
substrat en silicium. Dans la deuxième étape de gravure chimique isotrope utilisant le SF6-O2,
l'oxyde qui forme la poutre est gravé par dessus, libérant ainsi la microstructure. La gravure
isotrope a une vitesse de gravure verticale qui est le double de la vitesse, c’est possible donc
de graver une microstructure de 16μm de largeur en arrivant à une profondeur typique de 25
μm. Cette technologie a été utilisée pour fabriquer un accéléromètre [34], un gyroscope [35],
et des dispositifs acoustiques [36][36].
20
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
déformations des microstructures. Pour être capable de libérer les microstructures en silicium
monocristallin, le processus précédant a été combiné avec une gravure anisotropique DRIE
par la face arrière du wafer [38] (Figure 1.11b). Le nouveau processus commence avec une
gravure anisotropique profonde par la face arrière, ne laissant qu’une membrane en silicium
d’épaisseur de 10 à 100µm. L'épaisseur de la membrane obtenue fixera l'épaisseur de la
microstructure finale. Ensuite, une étape de gravure sèche anisotropique est effectuée par la
face avant du wafer, éliminant les zones de dioxyde de silicium qui ne sont pas protégées par
la couche métallique. Par la suite, contrairement à l'ancienne technologie [39], une étape de
gravure anisotropique (à la place d’isotropique) du silicium est utilisée pour libérer les
microstructures, qui sont maintenant composées d'une épaisse couche de silicium, en plus de
la couche diélectrique sandwichée. Avec une gravure latérale, le silicium sous les poutres peut
être supprimé pour réaliser, par exemple, une isolation électrique de certaines zones de
silicium. Le processus a été utilisé pour la fabrication d'un accéléromètre suivant l’axe z [38]
et d'un gyroscope [40].
b) Micro-usinage en surface
Le micro-usinage en surface est basé sur l’emploi des couches sacrificielles qui vont être
gravées entièrement à la fin du processus par une étape de gravure sélective et isotropique
[24]. Le terme micro-usinage en surface vient par opposition à l’expression micro-usinage en
volume car ici la gravure n’attaque pas le silicium du substrat (bulk) [26]. Pendant le
processus standard de fabrication des CI, les couches déposées vont être une succession de
couches minces sacrificielles et structurelles. Au cours du processus, les couches d’oxyde
sacrificielles sont gravées de manière à définir les zones d’ancrage des structures structurelles
sur le substrat ou sur le niveau supérieur. Le micro-usinage en surface ne crée pas des
ouvertures dans le substrat en silicium mais plutôt construit des structures à la surface du
silicium en supprimant éventuellement les couches sacrificielles pour la libération des
structures. La couche sacrificielle possède une épaisseur relativement faible qui varie de
quelques dixièmes de microns à une dizaine de microns. Les dimensions de ces
microstructures fabriquées par le micro-usinage en surface peuvent être de plusieurs ordres de
grandeur plus petits que les structures formées par le micro-usinage en volume. On trouve peu
de travaux liant cette technique de gravure au procédé CMOS ou AsGa, car les épaisseurs des
couches déposées en microélectronique sont trop faibles pour être utilisées.
21
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
Figure 1.12. Schéma en coupe d’une technologie de micro-usinage en surface avant (a) et après (b) la
gravure des oxydes sacrificiels.
4) Conclusion
Dans ce premier chapitre nous avons fait le tour d’horizon des différents procédés de
fabrication des microsystèmes compatibles microélectronique connues en focalisant
principalement sur les technologies intégrées permettant d'obtenir des microstructures
monolithiques. Cette étude a pour but de connaître les différentes structures qu’on peut
réaliser avec cette technologie en se basant sur des techniques de gravure chimique. On est
intéressé aux technologies MEMS compatibles avec les procédés CMOS standard pour
donner des solutions performantes et moins coûteuses.
22
Chapitre 1 : Introduction aux technologies Microsystème
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25
Chapitre 2
Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
1) Introduction___________________________________________________________ 26
2) Principales caractéristiques des transducteurs électromécaniques ________________ 27
2.1. Introduction aux transducteurs électromécaniques _______________________________27
2.2. Mesure des performances du microphone ______________________________________27
3) Différents principes des microphones microusinés_____________________________ 30
3.1. Microphones piézoélectriques _______________________________________________31
3.1.1. Présentation et modélisation de l'effet piézoélectrique _________________________________31
3.1.2. Principes des microphones piézoélectriques_________________________________________34
3.2. Microphones piézorésistifs__________________________________________________37
3.3. Microphones électrostatiques _______________________________________________38
3.3.1. Linéarisation de la force électrostatique____________________________________________40
3.3.2. Microphones à condensateur ____________________________________________________42
3.3.3. Microphones à électret _________________________________________________________43
3.3.4. Principaux travaux antérieurs sur les microphones capacitifs ___________________________44
3.4. Microphones optiques _____________________________________________________49
4) Conclusion____________________________________________________________ 49
1) Introduction
De nombreuses méthodes ont été utilisées dans les microphones pour la détection des
fluctuations de la pression. Les principes disponibles sont basés principalement sur la
détection de la vibration d'une membrane en utilisant des techniques piézoélectriques,
piézorésistif, capacitives et optiques. Ces principes étaient déjà connus au 20e siècle, mais
l'introduction des méthodes de fabrication photo-lithographique au cours des deux dernières
décennies a donné un élan vigoureux pour une course à la miniaturisation et à la performance.
Ces nouvelles technologies de fabrication des CI permettent de concevoir des capteurs à faible
tolérance et d'augmenter la sensibilité grâce à un haut degré de miniaturisation tout en
réduisant le coût unitaire. Ces méthodes de fabrication sont également compatibles avec
d'autres techniques CI afin que les circuits électroniques comme le préamplificateur puissent
26
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
être intégrés à proximité du capteur, ce qui est un facteur important pour améliorer le
rendement des capteurs de pression.
Un transducteur électromécanique est un dispositif qui convertit une entrée mécanique en une
grandeur électrique, ou vice versa. La grande majorité des transducteurs électroacoustiques
fait intervenir une cascade comprenant un transducteur électromécanique et un couplage
mécano-acoustique. Les propriétés des transducteurs électromécaniques comprennent linéaire
contre non linéaire, réciproque contre non-réciproque, conservatrice contre non-conservatrice
et direct contre indirect. Un transducteur électromécanique est linéaire si ses mesures à la
sortie sont des fonctions linéaires des mesures à l’entrée. Des erreurs introduites par des
distorsions harmoniques non linéaires mineures sont généralement permis dans les
transducteurs linéaires électromécaniques [1][2]. La propriété réciproque est utilisée pour
décrire la capacité d'un transducteur électromécanique pour convertir les signaux dans les
deux sens entre deux domaines d'énergie différents. Les coefficients de transduction sont tous
réversibles dans les transducteurs électromécaniques réciproques [1]. Un transducteur
électromécanique est conservateur quand il n'y a pas de dissipation d'énergie au cours de la
transduction, sinon elle est non-conservative. Un transducteur électromécanique est indirect
s’il existe un domaine d'énergie de transition entre l'entrée et les quantités de sortie, sinon,
c'est un capteur direct. En général, les transducteurs peuvent être classés en deux grandes
catégories : les capteurs et les actionneurs. Par définition, les microphones appartiennent à la
catégorie des capteurs.
Un microphone est un transducteur électroacoustique qui convertit la pression produite par les
signaux sonores acoustiques en un signal électrique. Les microphones peuvent être classés en
deux grandes familles selon leurs techniques de fabrication; les microphones conventionnels
et les microphones micro-usinés en silicium. Les microphones conventionnels sont
généralement fabriqués à partir de pièces métalliques séparées et des feuilles de métal ou des
polymères avec la plupart de la procédure d'assemblage faite à la main [3]. D'autre part, les
microphones en silicium sont fabriqués à partir des techniques modernes de micro-usinage du
silicium. En comparaison avec les microphones conventionnels, les microphones en silicium
sont plus faciles à intégrer avec l'interface électronique, et offrent des performances
compétitives en réduisant les éléments parasitaires dans le système de détection. En plus, la
fabrication en lot des microphones sur silicium entraîne une baisse des coûts puisque des
centaines ou des milliers d'exemplaires sont fabriqués simultanément sur un seul wafer de
silicium [4].
27
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
sensibilité en 1 kHz
-3db -3db
largeur de bande
fc basse fc haute
fréquence (Hz)
90
-90
-180
fréquence (Hz)
Figure 2.1. Tracé typique de la réponse en fréquence.
La bande passante d'un microphone est définie comme étant la gamme de fréquences où le
microphone conserve idéalement une sensibilité constante [3]. Dans la pratique, comme le
montre la Figure 2.1, la bande passante à -3dB est généralement la gamme de fréquence entre
la fréquence de coupure basse à -3dB et la fréquence de coupure haute à -3dB du gain
maximal.
Le niveau de bruit de fond d'un microphone est l'une des caractéristiques les plus importantes,
puisque il détermine le niveau de pression acoustique le plus bas mesurable et affecte le
rapport signal sur bruit (SNR) d'un microphone. Pour les microphones, les sources de bruit
habituels pourraient être le bruit ambiant (comme la ligne électrique, les interférences de
fréquence radio et les vibrations de l'environnement), le bruit dans le microphone (comme le
bruit thermomécanique, le bruit Johnson, bruit de grenaille, (bruit de Schottky- shot noise) et
le bruit en 1/f [5]) en plus du bruit dans l'électronique d'interface. La Figure 2.2 montre
l’allure typique de la densité spectrale en puissance du bruit (Power Spectral Density ou PSD)
d'un microphone. La fréquence de coupure est l’emplacement où la puissance du bruit 1/f est
égale à la puissance du bruit thermique. Le bruit en 1/f est dominant dans les basses
fréquences, tandis que le bruit thermique et/ou de grenaille devient important vers les
fréquences élevées.
Dans la pratique, le bruit de fond est généralement spécifié par une méthode linéaire, une
approche pondérée-A (A-weighted) ou une méthode à bande étroite (narrow-band method)
[6]. Dans la méthode linéaire, le bruit est intégré à travers une plage de fréquence spécifiée
(par exemple, 20 Hz à 20 kHz pour les microphones audio) sans aucune pondération. Le bruit
de fond pondéré-A (A-weighted noise floor) est obtenu en intégrant l'amplitude du spectre du
bruit après pondération, ce qui simule le bruit perçu par l'oreille humaine [6]. Le bruit de fond
28
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
à bande étroite est obtenu en calculant le bruit total dans une fourchette très étroite de
fréquence, par exemple, un rectangle de largeur 1Hz centré à 1kHz. Pour les microphones de
mesure, la méthode à bande étroite est généralement adaptée puisque les signaux en
provenance du microphone sont souvent échantillonnés et analysés dans le domaine
fréquentiel.
Figure 2.2. L’allure de la densité spectrale en puissance typique du bruit d’un microphone.
L'écart entre le plus haut et le plus bas niveau de pression sonore mesurable d'un microphone
est défini comme la gamme dynamique [3]. Le plus faible niveau de pression mesurable est
généralement déterminé par son bruit de fond. La limite supérieure de la gamme dynamique
est déterminée par un certain niveau de pression acoustique, qui se traduit par 3% de
distorsion harmonique totale (THD) dans les limites de la gamme de fréquences de 160 Hz à
1000 Hz pour les microphones de mesure [7]. Le THD est défini comme suit
PH
THD 100%, Éq. (2.1)
PTotal
où PH est la somme de l’énergie des toutes les harmoniques, et Ptotal est la somme de l’énergie
du fondamental plus les autres harmoniques [7]. La Figure 2.3 fournit une illustration de la
distorsion harmonique d'une onde sinusoïdale dans les deux domaines temporel et fréquentiel.
Comme les harmoniques supplémentaires sont ajoutées au signal sinusoïdal original à une
fréquence unique dans le domaine fréquentiel, plus la distorsion est observée dans le graphe
du domaine temporel. Pour les microphones capacitifs, les sources possibles de distorsion
harmonique sont le comportement élastique non-linéaire de la membrane, la non-linéarité
électrostatique et le distorsion du préamplificateur "clipping" [3][6].
Figure 2.3. Variations de l’amplitude et les spectres de puissance d'une onde (a) sinusoïdale pure et
(b) déformée (c) très déformée.
29
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
30
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
(a) (b)
Figure 2.5. Comparaison entre l’effet d’une contrainte appliquée sur des structures
(a) centrosymétrique et (b) noncentrosymétrique.
31
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Par conséquent, en raison de leur structure asymétrique, les matériaux piézoélectriques sont
généralement anisotropes1. Cette propriété implique que leur comportement doit être exprimé
à l'aide de matrices et tenseurs, et de plus leur réponse électrique ou mécanique dépendra de la
direction dans laquelle il est stimulé. La Figure 2.6 montre un trièdre, qui définit six
mouvements possibles dans l'espace: trois translations le long des axes 1, 2, 3 et trois rotations
autour des ces axes 4, 5, 6. L'axe 3 est choisi dans la direction de polarisation du matériau
piézoélectrique.
Figure 2.6. Axes de référence utilisés pour la modélisation d'un solide piézoélectrique.
Les matériaux piézoélectriques conservent l'énergie convertie entre les domaines mécanique
et électrique. Il existe quatre couples d'équations d'état qui permettent d'écrire le couplage
piézoélectrique. Ces équations relient les variables électriques (champ électrique E en V.m-1 et
déplacement électrique ou induction D en C.m-2) aux variables mécaniques (déformation S
sans unité et contrainte T en N.m-2) [19]. Les grandeurs électriques et mécaniques sont des
tenseurs d’ordre 1 et peuvent être simplifiées par une matrice de dimensions 31 et 61
éléments non nuls, respectivement.
S s ET d t E , D T E dT
T c D S ht D , E S D hS
S s DT g t D , E T D gT
T c E S et E , D S E eS
[]t est la transposé de la matrice [].
() X indique que la grandeur est considérée à X nul ou constant.
Dans les équations d’état, les constantes utilisées sont soit purement électriques comme la
permittivité, ε en F.m-1, ou la constante d’imperméabilité, β en m.F-1, soit purement
mécanique, comme la compliance ou la souplesse, s en m2.N-1, la raideur ou la rigidité
élastique, c en N.m-2, ou encore des coefficients piézoélectriques tel que d, g, e et h. Les
constantes électriques, mécanique (ou élastiques) et piézoélectriques sont rangées dans des
matrices de dimensions 33, 66 et 36, respectivement. Les définitions et les équations
exprimant les coefficients piézoélectriques sont données dans le Tableau 2.1. Les indices dans
les équations correspondent à la composante de chaque variable dans la direction spécifique.
La direction de polarisation est toujours nommée « 3 » et les directions perpendiculaires
équivalentes sont nommées « 1 ».
1
Anisotropie (contraire d'isotropie) est la propriété d'être dépendant de la direction donc elle présente différentes caractéristiques selon la
direction.
32
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Figure 2.7. Illustration des modes piézoélectriques d33 et d31 utilisés pour la récupération d’énergie.
33
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
En mode actionneur, l’énergie apportée est électrique et l’énergie transformée est mécanique
et inversement pour le mode capteur. Le choix du matériau piézoélectrique repose
principalement sur sa capacité à convertir de grandes densités d’énergie. Cette caractéristique
peut être évaluée à l’aide du coefficient de couplage électromécanique k qui décrit l’efficacité
avec laquelle l’énergie mécanique (électrique) est convertie en énergie électrique (mécanique)
selon une direction donnée. Mathématiquement, k est défini par l’expression suivante [20]:
énergie transformée
k Éq. (2.3)
énergie fournie
Le coefficient k peut s’exprimer à partir des coefficients mécanique, électrique et piézo-
électrique du matériau pour un résonateur et un mode de vibration donnée. Si on considère le
cas simple d’un barreau vibrant selon le premier mode d’extension (ou compression), le
coefficient électromécanique est donné par cette équation [20] :
d
k Éq. (2.4)
TsE
Le Tableau 2.2 montre les propriétés pertinentes pour sélectionner les matériaux piézo-
électriques. Notez que les valeurs piézoélectriques sont sensiblement plus élevées pour le PZT
par rapport aux autres matières énumérées. Ceci est avantageux pour les applications
électromécaniques de détection d’une sensibilité élevée tels que les microphones.
34
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
maximal de pression acoustique (SPL) de 110−120dB (réf 20μPa), des bruits de fonds de
23−35dBA et une bande passante de 10Hz−20kHz.
Figure 2.8. Vue en coupe du premier microphone piézoélectrique monolithique microusiné sur silicium
de Royer et coll. [23].
Durant la dernière décennie, les microphones ainsi que d'autres capteurs, ont été miniaturisés
par le micro-usinage du silicium. Plusieurs chercheurs ont développé et fabriqué des
microphones piézoélectriques microusiné en utilisant un large éventail de matériaux piézo-
électriques. Leurs principal souci était de trouver des matériaux piézoélectriques compatibles
avec la filière silicium et le micro-usinage existant tout en ayant des coefficients
piézoélectriques suffisants donc une forte sensibilité. Les matériaux piézoélectriques sont
déposés en couche mince, y compris l'oxyde de zinc (ZnO), le nitrure d'aluminium (AlN), la
polyurée aromatique, le fluorure de polyvinylidène (PVDF), et le titanate zirconate de plomb
(PZT). Chacun d'entre eux offre des propriétés mécaniques et électriques, ainsi que des
habilités de transduction différentes. En plus, certains des matériaux sont compatibles CMOS,
d'autres non, ce qui a conduit à de nombreuses approches différentes pour la mise en œuvre de
microphones piézoélectriques. La facilité d'intégrer du matériau piézoélectrique dans une
séquence de fabrication est un facteur important dans le développement d'un microphone. Le
AlN, par exemple, est compatible avec la technologie CMOS alors que le PZT, contient du
plomb, est fabriqué par une déposition « sol-gel » ou par un dépôt chimique en solution, et
soumis à un processus de polarisation. Le ZnO et le PVDF, tout en n'étant pas totalement
compatible CMOS, peuvent être intégrés plus facilement avec un traitement conventionnel.
Figure 2.9. Vue en coupe du microphone piézoélectrique intégré de Kim et coll. [26].
35
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Les premiers microphones piézoélectriques micro-usinés sont fondés sur des matériaux
inorganiques (comme le ZnO [23] et l’AlN [24]) et des matières organiques (comme le
polyurée aromatiques2 [25]). En effet, la première implémentation d'un microphone
piézoélectrique MEMS, montrée sur la Figure 2.8, a été réalisée par Royer et coll. [23]. Ce
capteur se compose d'une membrane en silicium de diamètre 3mm avec une épaisseur de
30µm, et d’une couche de ZnO d’épaisseur 3-5μm. La couche de ZnO a été déposée sur la
membrane entre deux couches en SiO2 qui contiennent les électrodes supérieure et inférieure
en aluminium (Figure 2.8). Le capteur peut être fourni avec un préamplificateur intégré, et il
est capable d’atteindre une sensibilité de 250µV/Pa, et une réponse en fréquence de l'ordre de
10 Hz-10 kHz (plat à moins de 5dB) et un bruit de fond de 66dB. Plus récemment, Schellin et
coll. [25] ont conçu un microphone à base de couche mince organique, le polyurée
aromatique, ils ont rapporté une sensibilité entre 4-30µV/Pa. Cependant, la membrane en
dioxyde de silicium était sous contraintes de traction élevées qui peuvent être réduites par une
implantation supplémentaire de bore [27]. Contrairement aux matériaux inorganiques
piézoélectrique, les couche mince polymères de polyurée aromatique et PVDF doivent être
polarisées dans des champs électriques élevés « polling » (jusqu'à 200V) pour obtenir une
polarisation permanente. Pendant la même année, Kim et coll. on conçu un microphone à base
de ZnO (Figure 2.9) qui atteint une sensibilité de 1mV/Pa avec une fréquence de résonance de
16 kHz et un bruit de fond de 50dB (ref 20μPa) en utilisant une membrane carrée de coté
3mm et d'épaisseur 2µm [25][26]. Afin de parvenir à une meilleure performance dans les
microphones (i) les couches inorganiques piézoélectriques rigides (raides) de ZnO et de l'AIN
sont remplacées par un film très élastique de copolymère P(VDF/TrFE)3 et (ii) au lieu d'une
membrane en silicium très dopé en bore, une membrane en nitrure de silicium est utilisée
[28]. Cette membrane en nitrure de silicium est enracinée avec des ions de bore, afin de
réduire les contraintes de traction dans le plan, conduisant à une plus grande sensibilité des
microphones. Un transducteur piézoélectrique est réalisé par Schellin et coll. [28] avec une
sensibilité maximale de 150µV/Pa, une bande passante d'environ 16kHz et un niveau de bruit
équivalent de moins de 60dB(A). Vu la petite surface de la membrane (1mm2), les capteurs
montrent une performance bien meilleure que les anciens microphones avec des couches de
polymères piézo-électriques [28].
Par ailleurs, les fortes caractéristiques piézoélectriques du PZT ont motivé la recherche des
techniques de déposition, d’intégration et de conception des dispositifs utilisant les matériaux
ferroélectriques. En effet, les couches minces de titanate zirconate de plomb (PZT) ont été
considérées comme des matériaux prometteurs pour les applications micro-acoustiques grâce
à leurs coefficients de couplage électromécanique extrêmement élevé et leurs actionnements
piézo-électriques excellents [29]. L’apparition de couches minces du PZT dans les
microsystèmes est arrivée avec un retard assez important dû aux difficultés d’intégration [13].
Le PZT est actuellement l'un des meilleurs candidats pour toutes les applications
piézoélectriques. Les microphones piézoélectriques basés uniquement sur les structures en
cantilever ont également été démontrés. Les structures en cantilever sont plus souples que les
membranes et sont capables de réaliser des déplacements plus larges pour une pression
acoustique donnée [27].
36
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
d’avoir des sensibilités, de l’ordre de 40mV/Pa [29], qui sont comparables à celles des autres
types de microphones intégrés et principalement les microphones capacitifs. Les
inconvénients des microphones piézoélectriques résident dans le bruit de fond de l’ordre de
50–72 dB(A) SPL [26] et dans le vieillissement du cristal piézoélectrique, tout en craignant la
chaleur et l’humidité [15]. Pour les propriétés électromécaniques, les microphones
piézoélectriques sont des transducteurs réciproques, linéaires, conservateurs et directs.
La propriété piézorésistive d'un matériau est définie comme la variation de sa résistivité due à
une déformation ou une contrainte mécanique. La piézorésistivité des semi-conducteurs a été
démontrée pour un grand nombre de matériaux comme le germanium et le silicium
polycristallin ou amorphe. Pour le silicium, la variation de la résistivité est due à un
changement dans la mobilité de porteurs de charge.
Le principe de la transduction piézorésistive peut être utilisé pour concevoir des microphones
sur silicium. Un microphone piézorésistif se compose d'une membrane mince qui est
généralement munit de quatre piézorésistances, appelé aussi des jauges piézorésistives, dans
une configuration en pont de Wheatstone. L’arrangement le plus commun est de placer deux
des quatre jauges au centre, et les deux autres à la périphérie de la membrane. Lorsqu’une
onde sonore fais vibrer la membrane, les contraintes mécaniques induites dans les deux paires
de piézorésistances au milieu et à la périphérie de la membrane auront des signes opposés, ce
qui conduit à des changements opposée dans les résistances. En utilisant le pont de
Wheatstone, la modulation de la résistance dans les deux paires de piézorésistors est exprimée
par une variation de la tension à la sortie, donc, la pression acoustique entrantes peut être
déterminée [30].
Figure 2.10. Vue en coupe du premier microphone piézorésistif microusiné sur silicium de
Schellin et Hess [31].
Schellin et Hess (1992) [31] ont présenté le premier capteur piézorésistif MEMS, montré sur
la Figure 2.10. Ce capteur a été utilisé comme un microphone et il avait une membrane de
1µm d'épaisseur, en silicium très dopé en bore avec une superficie de 1mm2. La membrane
dispose de résistances en polysilicium de type p, d'épaisseur égale à 250nm, isolées de la
membrane par une couche de dioxyde de silicium d’épaisseur 60nm. En utilisant une tension
d'alimentation du pont égale à 6V, ce transducteur a montré une sensibilité de 25μV/Pa et une
réponse en fréquence de l'ordre de 100Hz-5kHz (±3dB). Cependant, la sensibilité était plus
faible que prévu par un facteur de 10, qui a été expliqué par la contrainte statique initiale dans
la membrane en silicium très dopée en bore. Pour améliorer la sensibilité du capteur
37
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
piézorésistif, différents matériaux pour la membrane ont été explorés, comme le polysilicium
et le nitrure de silicium [32].
ressort
ε0, A k
x
x0 membrane Q
+
x0-x'
_
0 fb fh fréquence
plaque arrière fixe
Figure 2.11. Microphone électrostatique (a) modèle simplifié [1] et (b) réponse en fréquence typique.
38
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
charge électrique fixe, emprisonnée dans une couche de diélectrique (électret) à l’intérieur du
microphone : on obtient ainsi le microphone à électret.
Dans un microphone micro-usiné, la membrane est choisie la plus mince que possible pour
maximiser sa réponse envers le son avec un gap d’air étroit par-dessous, typiquement, de
l'ordre de 1-2μm [30]. La plaque arrière, épaisse et rigide, est généralement perforée pour que
l’air entre les deux plaques puisse circuler librement lors de la vibration de la membrane ce
qui permet d’optimiser l'amortissement et assurer la caractéristique dynamique appropriée. La
membrane et la plaque arrière sont faites soit avec des matériaux conducteurs ou ont des
électrodes pour réaliser le mécanisme de détection capacitif. La structure d'un microphone à
condensateur typique est montrée dans la Figure 2.12. Le principe capacitif représente la
forme la plus utilisée pour réaliser les microphones des dispositifs MEMS.
ondes sonores
p+ Si
plaque gap d’air
arrière
Il faut prendre soin lors de la conception du microphone électrostatique, car, il doit être conçu
pour fonctionner dans la région contrôlée par la rigidité. Étant donné que la sensibilité du
microphone est proportionnelle à la compliance du système (inverse à rigidité), le microphone
est conçu de telle sorte que la résonance de la membrane soit supérieure à la fréquence la plus
élevée souhaitée (Figure 2.11b). La bande passante d'un microphone est déterminée
principalement par la rigidité de la membrane. Atteindre de large gamme dynamique et une
haute sensibilité sont généralement des objectifs contradictoires. En effet, pour une large
bande passante, la structure de la membrane doit être assez rigide. Cela provoquera la
réduction de la sensibilité du microphone. Par contre, pour une sensibilité élevée, le gap entre
les deux électrodes doit être petit. Toutefois, lorsque l'écart devient très petit l’effet
d'amortissement par la viscosité d’air (squeeze air damping), produite par la compression et
l’écoulement de l’air entre les deux électrodes, devient très grand. La bande passante du
microphone peut être réduite par cet l'effet d'amortissement, quant à l’amortissement par les
pertes visqueuses réduit la sensibilité vers les hautes fréquences de façon plus significative.
Pour une haute sensibilité et un faible effet d'amortissement, la plaque arrière est souvent
perforée [38][39]. Les trous dans la plaque arrière permettent à l'air de circuler à travers,
lorsque le diaphragme est en vibration de manière à ce que l’effet d'amortissement de l’air
peut être optimisé par leurs tailles et leurs densités.
39
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Comme la force électrostatique dans un condensateur est non linéaire par défaut, elle a besoin
d’être linéarisée pour être adaptée au fonctionnement du microphone. La linéarisation doit
être effectuée en considérant l’un des deux régimes de polarisation : (i) polarisation par une
charge ou (ii) polarisation par une tension [1].
40
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
D’autre part, la force mécanique de rappel pour la membrane est modélisée par un ressort et
elle est donnée par :
x
Fm k m x , Éq. (2.10)
cm
où cm est la compliance mécanique du ressort (km=1/cm est la raideur). Par conséquent, la
force équivalente agissant sur la membrane est :
x Q2
F . Éq. (2.11)
C m 2 x0 C0
Les équations Éq. (2.6), Éq. (2.7) et Éq. (2.11) sont trois équations non linéaires couplées.
Afin de linéariser ces équations pour réaliser la transduction électrostatique, on doit assumer
x Q V
1, 1 et 1 Éq. (2.12)
x0 Q0 V0
Physiquement, ce processus de linéarisation peut être fait par l'un des deux régimes de
polarisation: une polarisation par une charge ou une polarisation par une tension [29]. Si une
tension constante V0 est appliquée entre le diaphragme et la plaque arrière, le régime de la
polarisation par une tension est adoptée. Dans un microphone à électret, une charge constante
Q0 est accumulée de manière permanente sur le diaphragme ou la plaque arrière. Une fois que
la polarisation est appliquée, les équations Éq. (2.6), Éq. (2.7) et Éq. (2.11) peuvent être
linéarisées comme :
1
0 A 0 A x' x' Éq. (2.13)
C 1 C0 1 ,
x0 x' x0 x0 x0
Q' V0 '
V' x, Éq. (2.14)
C0 x0
x' V0 '
et F ' Q. Éq. (2.15)
cm x0
où V' et F' sont les composantes de la fluctuation de la tension et de la force appliquées sur le
diaphragme, respectivement. Les équations Éq. (2.14) et Éq. (2.15) représentent les équations
linéarisées de couplage électrostatique dans le cas de déplacement et de charge. Ces deux
équations peuvent encore être réécrites avec des variables électriques et mécaniques par [29] :
1 V
V' I ' 0 v' , Éq. (2.16)
jC0 j x0
1 V
et F ' v' 0 I ' , Éq. (2.17)
jCm j x0
où I' est la composante variable du courant à travers le diaphragme et v' est la composante de
la vitesse de la membrane. Sous forme matricielle, les équations de couplage sont écrites
comme suit :
1 V0
V ' j C0 j x0 I' Éq. (2.18)
V
1 v'
F' 0
j x0 j C m
41
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
8 k d03
V pi Éq. (2.19)
27 0 A
où d0=d − x est la distance entre la membrane et la plaque arrière. Il convient de souligner
que ces équations sont valides en se basant sur l’hypothèse de plaques parallèles simples et un
modèle de ressort linéaire. Afin de contrôler la réponse du microphone par la tension seule,
les microphones à condensateur utilisent généralement une cavité relativement importante en
arrière. En concevant le microphone de cette façon, la réponse mécanique de la membrane est
essentiellement régie par les propriétés élastiques et la tension de la membrane elle-même et
non par la compressibilité de l'air dans la chambre derrière de la membrane.
42
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Figure 2.14. Circuit simplifié d'un microphone à condensateur connecté avec un préamplificateur
(adapté par Scheeper et coll. [30]).
Figure 2.15. Schéma d’un microphone capacitif avec une membrane à électret.
Un schéma d'un microphone capacitif avec une membrane avec électret est montré sur la
Figure 2.15. Une couche de métallisation est utilisée pour charger la couche d'électret avant
l'opération pour générer le champ électrique à l'intérieur du gap. Un avantage du microphone
à électret est l'absence d'une alimentation externe et la possibilité pour les applications
portables [36] [37]. Toutefois, l'intégration des microphones à électret avec les MEMS souffre
de la mauvaise qualité des couches minces d’électrets et de la perte de charge due à l'humidité
[36]. Pour que la membrane ne s'effondre pas sur la plaque arrière du microphone il faut que
Qch<Qcr, avec Qcr est charge critique de polarisation qui est donnée par [38]:
Qcr 2 0 Akd0 Éq. (2.20)
43
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Tableau 2.3. Les importants travaux précédents dans la conception des microphones capacitifs.
4
Mylar est une pellicule mince de polyester de type polyéthylène téréphtalate (polyethylene terephthalate polyester film)
utilisé pour sa résistance à la traction, sa transparence et son isolation électrique. Il est également connu comme Melinex
(un nom commercial au Royaume-Uni).
44
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Sprenkels et coll. (1988) [37] ont développé un microphone à électret sur silicium (Figure
2.17). Il avait une membrane en feuille de Mylar métallisé de dimension 2.45×2.45mm2 avec
une épaisseur de 2.5μm et un gap d'air de 20μm, réalisé par la gravure d'une cavité dans la
plaque de silicium avec le KOH. Une couche de SiO2 d’épaisseur 1.1µm a été utilisée comme
matériau électret et a été polarisée par une charge permanente avec une tension effective
d'environ -300V. La sensibilité en circuit ouvert a été d'environ 25mV/Pa à la fréquence de
1kHz. La réponse mesurée en fréquence à ±2dB était plate dans la gamme de 100-15000Hz.
Bergqvist et Rudolf (1990) [44] ont publié le premier microphone à condensateur sur silicium
(Figure 2.18). Ce microphone, avec une membrane en silicium de type p de dimension
2×2mm2 d'épaisseur 5-8µm et un gap d'air de 4µm, montre une sensibilité en circuit ouvert de
13mV/Pa à la fréquence de 1kHz. Le microphone avec une membrane en silicium épaisse de
type p 8μm a montré une bande passante (±1dB) de 200Hz-16kHz. Une faible capacité parasite
(<0,5pF) et un grand nombre de trous dans la plaque arrière ont été rapporté sur ce
microphone. La membrane était fabriquée avec une gravure anisotrope avec le KOH avec un
arrêt électrochimique. La plaque arrière était construite avec une superposition de verre-
silicium-verre. La plaque supérieure de verre a été amincie par polissage mécanique, et munie
de trous acoustiques qui occupent 20% de la superficie totale de plaque arrière.
Figure 2.18. Vue en coupe du microphone à condensateur micro-usiné de Bergqvist & Rudolf [44].
45
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Bergqvist et coll. (1991) [45] ont amélioré une autre structure de microphone à condensateur
ayant une réponse en fréquence plate (±3dB) entre 2Hz-20kHz. Ceci a été réalisé en
augmentant la densité des trous dans la plaque arrière mince jusqu'à 640-4000 trous/mm2
permettant ainsi de réduire la résistance de l'écoulement de l’air, toutefois, la taille de la
plaque arrière n'a pas été publiée. La membrane et la plaque arrière sont fabriquées par une
gravure anisotropique dans des wafers séparés en utilisant la technique d’arrêt
électrochimique pour avoir des structures minces. Finalement, les wafers sont collés ensemble
et les microphones sont découpés. La structure du microphone comporte une membrane en
silicium de type p de dimensions 2×2mm2 avec un gap d’air réduit jusqu’à 2μm. La sensibilité
mesurée était de 1.6mV/Pa à la fréquence de 1kHz, avec une tension de polarisation de 5V. Le
bruit mesuré du microphone est dominé par le bruit du préamplificateur et le niveau de bruit
équivalent était de 40dBA. La distorsion harmonique totale était inférieure à 0,08% à un
niveau de pression acoustique de 120dB.
Figure 2.19. Vue en coupe du microphone à condensateur amélioré de Bergqvist et coll [45].
Kuhnel et Hess (1992) [46] ont développé un microphone à condensateur avec une plaque
arrière spécialement conçue pour réduire la résistance de l'écoulement de l’air (air-streaming).
Le processus de fabrication était basé par la technologie développée par Hohm [39]. Le
microphone consiste en une membrane en nitrure de silicium de dimensions 0.8×0.8mm2 et
d'épaisseur 150nm. La plaque arrière a été structurée soit avec de trous gravés
anisotropiquement soit avec des rainures gravées par plasma. Les microphones avec des
rainures dans la plaque arrière et avec les membranes ayant une contrainte résiduelle faible
montrent une sensibilité en circuit ouvert de 10mV/Pa (1.8mV/Pa la sensibilité mesurée due à
l'affaiblissement du signal causée par la capacité parasite) et la bande passante a été mesurée
jusqu'à 20kHz avec une tension de polarisation de 28V.
Bourouina et coll. (1992) [47] ont développé un microphone à condensateur conçu sans les
trous acoustiques dans la plaque arrière. La chambre arrière du microphone a été gravée dans
le substrat contenant le diaphragme. Avec cette construction, pas de trous acoustiques dans la
plaque arrière était nécessaire, cependant, afin de maintenir une résistance assez faible de
l’écoulement de l'air latérale, un gap d’air relativement épais a été utilisé (5 ou 7.5μm). Un
wafer en pyrex a été assemblé par la suite avec le wafer constituant la membrane par collage
anodique. La membrane a été faite avec du silicium fortement dopé en bore et avait une
contrainte résiduelle de 70MPa. Le microphone, de dimensions 1×1mm2 et un gap d’air de
7.5μm, a montré une réponse en fréquence linéaire jusqu'à 10kHz et une sensibilité de
2.4mV/Pa pour une tension de polarisation de 20V. Le bruit issu du microphone,
principalement dû au préamplificateur, a été mesuré à 38dBA.
46
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Toutes les structures décrites ci-dessus sont assemblées à partir de pièces fabriquées à partir
de substrats distincts. Pour les microphones ayant des petits gaps d’air, de l’ordre de quelques
µm, cet assemblage est très critique pour leurs performances et tolérances. Le premier
microphone, qui a surmonté ce problème d'assemblage été introduit par Scheeper (1993) [48].
Ce microphone à condensateur, avec une haute densité de trous acoustiques dans la plaque
arrière, été le premier fabriqué avec une technologie de substrat unique. La membrane et la
plaque arrière sont fabriquées avec des couches minces de nitrure de silicium et le gap d’air
est réalisé en aluminium avec une technique de couche sacrificielle. Les dimensions de la
membrane sont de 2×2mm2 avec une épaisseur de 0.25µm, et un gap d’air de 3µm. Ce
microphone possède une sensibilité en circuit ouvert de 7,8mV/Pa, une capacité de 8,6pF et
une réponse en fréquence linéaire de 100Hz à 14kHz (±2dB). Grâce à l'existence d'un gap
d’air étroit, le microphone fonctionne à une tension de polarisation relativement faible de 5V
pour éviter l’effet de collage. Cette approche est considérée comme le meilleur point de départ
pour la fabrication de microphone intégré avec de faibles tolérances.
Zou et coll. (1996) [49] ont développé un microphone à condensateur miniaturisé sur silicium
avec une membrane pliée (ondulé). Ce microphone a été fabriqué sur une seule puce avec une
membrane très souple et une plaque arrière très rigide. Le microphone avait un gap d’air de
2.6μm et un diaphragme de 1×1mm2 avec une contrainte résiduelle de 70MPa et une épaisseur
de 1.2μm. Le diaphragme ondulé a été fabriqué par une gravure anisotrope avec le KOH pour
améliorer la sensibilité en réduisant l’effet de contrainte de l’application des hautes tensions.
Un microphone avec une profondeur d'ondulation de 8µm, et une tension de polarisation de
10V a montré une sensibilité mesurée de 14.2mV/Pa. La bande passante simulée a été déclarée
d’être 9kHz. La méthode des éléments finis (FEM) et la méthode du circuit équivalent ont été
utilisées pour prédire les performances mécaniques et acoustiques du microphone.
47
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Schafer et coll. (1998), ont rapporté un microphone à condensateur micro-usiné sur silicium
pour les applications d’aide auditive [50]. Le microphone avait un gap d'air de 4µm et une
membrane en nitrure de silicium circulaire de rayon de 0.4mm et d’épaisseur 0.75μm. Une
membrane très souple a été obtenue par le soutien au milieu plutôt que l'appui au niveau du
périmètre. Un modèle en éléments localisés a été construit pour prédire la sensibilité, la bande
passante et le bruit de fond du microphone. La sensibilité du microphone mesurée, avec une
tension de polarisation de 12V, est de 14mV/Pa à la fréquence de 1kHz. Le niveau de bruit
pondéré A mesuré était inférieur à 28dBA et la fréquence de résonance mesurée était environ
de 17kHz.
Torkkeli et coll. (2000) ont fabriqué un microphone capacitif sur une seule puce avec une
membrane en silicium polycristallin à faible contrainte (2MPa) [51]. Le microphone avait un
gap d’air de 1.3μm et une membrane de 1×1mm2 avec une épaisseur de 0.8μm. La sensibilité
du microphone mesurée avec une tension de polarisation de 2V a été de 4mV/Pa à la
fréquence de 1kHz. Le niveau de bruit pondéré A mesuré était de 33.5dBA. La capacité
mesurée est 11pF et la bande passante été de 12kHz.
Rombach et coll. (2002) ont fabriqué le premier microphone à condensateur double plaque sur
silicium [52]. Ce microphone utilise deux wafer entreposés en utilisant l'oxyde de silicium en
poudre comme colle (méthode SODIC). Grâce à la disposition symétrique des deux plaques
arrière, un gap d’air mince de 0.9μm a été fabriqué pour générer un champ électrique élevé et
une haute sensibilité sous une tension de polarisation faible. Le microphone se composait
d’une membrane multicouche de taille 2×2mm2 à avec une épaisseur de 0.5μm seulement et
des contraintes résiduelles de traction globale de 45MPa. La sensibilité totale, sous une
tension de polarisation de 1,5V, a été mesurée de 13mV/Pa et le niveau de bruit équivalent
pondéré A mesuré a été de 22.5dBA. La limite supérieure de sa gamme dynamique été de
118dB et la distorsion harmonique totale égale à 80dBA était inférieure à 0,26%. Le
microphone dispose d’une large bande passante de 75Hz à 24kHz.
Scheeper et coll. (2003) ont fabriqué un microphone à condensateur MEMS de mesure [53].
Le microphone avait un gap d’air de 20μm et une membrane octogonale en nitrure de silicium
avec une contrainte de traction de 340MPa et une épaisseur de 0.5μm. La surface de la
membrane circulaire été d'environ 11.95mm2, tandis que la superficie de la plaque arrière
carrée était d'environ 8mm2. La moyenne de la sensibilité mesurée à circuit ouvert, été de
22mV/Pa avec une tension de polarisation de 200V et le niveau de bruit mesuré (y compris le
préamplificateur) a été 23dBA. La réponse en fréquence mesurée était plate jusqu'à 20kHz, et
la fréquence de résonance est rapportée entre 47 et 51kHz. Ce travail a montré que les
microphones de mesure de haute qualité peuvent être fabriqués en utilisant la technologie
MEMS.
Hansen et coll. (2004) ont rapporté un microphone capacitif micro-usiné de large bande
passante basé sur la détection des fréquences radio [54]. Le microphone se composait d’une
membrane rectangulaire en nitrure de silicium métallisé, qui était suspendue par-dessus d’un
substrat en silicium pour former un petit volume scellé. Une sensibilité de 7.3mV/Pa été
mesurée avec un gap d’air de 1µm et une membrane de dimension 70μm×190μm et
d'épaisseur 0.4μm. La bande passante mesurée était plate à moins de 0.5dB sur toute la plage
de 0.1Hz à 100kHz. Toutefois, le microphone souffre d’un bruit de fond mesuré relativement
élevé, qui est égale à 63.6dBA.
48
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
Martin et coll. (2005) ont fabriqué un microphone capacitif MEMS à double plaque arrière en
utilisant le processus SUMMiT V de Sandia National Laboratories [55][56]. Grâce à la
disposition symétrique des plaques arrière, un gap d’air mince de 2µm a été fabriqué. Le
microphone se composait d'une membrane circulaire de silicium polycristallin, avec un rayon
de 230µm et d’une épaisseur de 2,25µm. La sensibilité mesurée avec un amplificateur de
charge et une tension de polarisation de 9V était de 0,28mV/Pa et le niveau de bruit mesuré est
de 42dB Hz à 1kHz. La gamme dynamique mesurée était plus que 118dB et une réponse
linéaire jusqu'à 160dB a été observée. La fréquence de résonance prévue était d'environ
185,5kHz et la fréquence de résonance mesurée était d'environ 230kHz.
4) Conclusion
La mesure de la pression est certainement l'une des applications les plus matures de la
technologie MEMS. Le succès commercial de cette branche des MEMS sert comme un
excellent modèle pour d'autres applications de MEMS. Ceci est rendu possible par l'avantage
de fabrication de lot en technologie de micro-usinage capable de produire des capteurs à très
faible coût unitaire. Avec le progrès de la technologie MEMS, les procédés de fabrication
deviennent plus puissants, une gamme de matériaux plus large est plus disponible, des
capteurs de pression micro-usinés trouveront beaucoup de nouvelles opportunités.
L'importance des propriétés du matériau silicium ne doit pas non plus être sous-estimée. Son
comportement piézorésistif intrinsèque facilite la conception des capteurs de pression avec
des jauges de déformation, tandis qu'à l'autre extrémité du spectre de performances, ses
49
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
propriétés mécaniques le rendent idéal pour les solutions de détection de pression complexe à
base de la résonance. Ce second chapitre a décrit les différents mécanismes de transduction
qui ont été développés au fil des années. Tous les microphones fonctionnent comme un
transducteur pour détecter la déformation d'une structure entraînée par la pression acoustique,
généralement une membrane. Un aperçu des travaux publiés sur les deux principes de
microphones en silicium, capacitif et piézoélectrique, était également présenté. Dans le
chapitre suivant, une nouvelle génération de microphone électrodynamique MEMS micro-
usiné sera présentée et modélisée.
Bibliographie
[1] M. Rossi, "Acoustics and Electroacoustics", Norwood, MA: Artech House, 1988.
[2] F. V. Hunt, "Electroacoustics: the Analysis of Transduction, and its Historical Background",
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[3] J. Eargle, "The Microphone Book", Woburn, MA: Focal Press, 2001.
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Circuits", New York: John Wiley & Sons Inc, 2001.
[6] G.S.K. Wong and T.F.W. Embleton, "AIP Handbook of Condenser Microphones: Theory,
Calibration, and Measurements", American Institute of Physics, 1995.
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Standard Microphones", International Electrotechnical Commission (IEC), p. 11. IEC 1094-4,
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University of Twente, Ph.D. thesis, 1992.
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Larsen, "A new measurement based on MEMS technology", Journal of Microelectromechanical
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Sensor and Actuator Workshop, Hilton Head Island, SC., 1991, pp. 161-165.
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realized using metal-induced laterally crystallized polycrystalline silicon", 17th IEEE International
Conference on Micro Electro Mechanical Systems (MEMS’04), 2004, pp. 548-551.
50
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
51
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
52
Chapitre 2 : Etat de l’Art des Structures de Microphones MEMS
[56] D.T. Martin, J. Liu, K. Kadirvel, R.M. Fox, M. Sheplak and T. Nishida, "Development of a
MEMS Dual Backplate Capacitive Microphone for Aeroacoustic Measurements", in Proceedings of
the 44th AIAA Aerospace Sciences Meeting and Exhibit, paper no. AIAA2006-1246, Reno, NV,
2006.
[57] Pedersen M., "Development of Microelectromechanical Systems Capacitive Microphone for
High-Frequency Applications", Journal of the Acoustical Society of America, Vol. 119(5), pp.
3378, 2006.
53
Chapitre 3
Modélisation magnétique et électrique du microphone
1) Introduction___________________________________________________________ 54
2) Présentation du microphone électrodynamique CMOS-MEMS ___________________ 55
2.1. Principe du couplage électrodynamique _______________________________________55
2.2. Description de la structure du microphone _____________________________________56
3) Modélisation magnétique du microphone ____________________________________ 57
3.1. Modélisation d’une inductance intégrée _______________________________________57
3.1.1. Modèle équivalent d’une inductance_______________________________________________57
3.1.2. Évaluation de l’inductance totale d’une spirale intégrée _______________________________58
3.2. Modélisation d’un transformateur intégré______________________________________61
3.2.1. Relations fondamentales des transformateurs________________________________________61
3.2.2. Différentes réalisations monolithiques des transformateurs_____________________________63
3.3. Modes de polarisation du microphone_________________________________________64
3.3.1. Évaluation du champ magnétique produit par une spire filiforme ________________________64
3.3.2. Polarisation de l’inductance externe par un courant continu____________________________67
3.3.3. Polarisation de l’inductance externe par un courant alternatif __________________________73
3.3.4. Polarisation des deux inductances par un courant alternatif ____________________________78
3.4. Modélisation d’une bobine avec décalage vertical _______________________________79
4) Modélisation électrique du microphone _____________________________________ 81
4.1. Évaluation de la tension induite du microphone _________________________________81
4.1.1. Modèles analytiques du transformateur concentrique _________________________________81
4.1.2. Expression du courant dans le secondaire __________________________________________83
4.1.3. Effet de la force de Lorentz sur le comportement du microphone_________________________85
4.2. Montage avec la bobine spirale multicouches ___________________________________87
5) Conclusion____________________________________________________________ 88
1) Introduction
Dans ce chapitre, nous allons commencer par introduire et présenter la structure de notre
microphone électrodynamique monolithique faisant l’objet de ce travail de thèse. Cette
nouvelle approche s'incline sur les transducteurs MEMS à faibles coûts obtenus par
l’application d’autres étapes de gravure postérieure à la suite d'un procédé CMOS standard
54
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
industriel. Par conséquent, nous utilisons les mêmes couches émises à partir d'un procédé
CMOS comme matériaux de base pour la partie mécanique ainsi que la partie électrique de
notre système. La structure de notre microphone repose sur l’utilisation de deux bobines
concentriques et coplanaires, ce qui nécessitera une révision de l'état de l'art des inductances
et des transformateurs intégrés. La circulation d’un courant dans l’une des deux bobines va
engendrer la création d’un champ magnétique au sein de la deuxième. Ce courant de
polarisation peut être soit continu ou alternatif. Une étude électromagnétique et électrique sera
détaillée, durant ce chapitre, dans le but de déterminer l’équation de la tension induite aux
bornes de la bobine secondaire dans chaque mode de polarisation. En outre, nous avons étudié
l’impact de la force de Laplace sur le déplacement de la membrane. La dernière partie de ce
chapitre introduit diverses solutions envisageables pour atteindre des tensions induites plus
large en utilisant les bobines multicouches ou un pont de maxwell.
(a) (b)
Figure 3.1. (a) Principe de base de l’induction magnétique (b) Vue en coupe d'un microphone
électrodynamique.
55
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
Bobine B1 Bobine B2
56
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
électroacoustique présente un très faible coût de production et pourrait ainsi être employé
dans plusieurs applications grand public. La structure en 3D du microphone électrodynamique
CMOS est montrée sur la Figure 3.3.
Bobine B2 Bobine B1
Electronique de traitement
Cavité micro-usinée
Substrat CMOS
(a) (b)
Figure 3.4. Représentation spatiale (a) d’une inductance intégrée plane carrée sur silicium
(b) des éléments parasites.
57
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
Dans la pratique une inductance pure n’existe pas, elle est toujours accompagnée d’éléments
parasites, tels que capacités et résistances. L’obtention d’un modèle physique localisé
(concentré) de grande précision passe par l’identification et la prise en compte de tous ces
différents éléments parasites et de leurs effets. Dans la littérature, plusieurs modèles ont été
proposés tel que le modèle à transformateur [13], le modèle π à large bande [14][15] et le
modèle π qui est le plus connu [16]. Il est important de mentionner que les paramètres des
circuits électriques qui représentent ces modèles ne sont pas seulement empiriques, mais ils
ont aussi un sens physique. Le modèle π montré sur la Figure 3.5a est une approximation la
plus réaliste de l’inductance, dans lequel Ls et Rs représentent, respectivement, l’inductance et
la résistance série de la spirale. Dans un processus à multicouches en métal, plusieurs couches
métalliques du niveau haut peuvent être liées ensemble pour réduire la résistance série. La
capacité série Cs entre les deux extrémités de l'inductance modélise la somme entre la
capacitance produite par la superposition entre la spirale et la piste de retour souterraine,
d’une part, et le couplage entre les spires formées par les faces latérales de la spirale
métallique, d’autre part. La capacité de l’oxyde Cox, formée par la couche d’oxyde qui sépare
la spirale du substrat, est la plus gênante puisqu’elle a la plus grande valeur parmi les
différentes capacités parasites. Finalement, la capacité et la résistance du substrat en silicium
sont modélisées par Csi et Rsi [16]. Les caractéristiques de chaque élément sont étudiées en
détail dans [17]. Pour une inductance suspendue, les éléments parasites dans le modèle π
concentré, qui représentent le lien avec le substrat sont éliminés est le modèle équivalent
correspondant est montré sur la Figure 3.5b.
(a) (b)
Figure 3.5. Le modèle électrique équivalent, d’une inductance intégrée plane carrée (a) posée sur le
substrat (b) suspendue.
58
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
L’expression de l’inductance propre Li d’un conducteur rectangulaire a été donnée par Grover
comme suit [12] :
0l 2l wt
Li ln w t 0.50049 3l Éq. (3.2)
2
où w, t et l représentent la largeur, l’épaisseur du conducteur et la longueur de l’inductance,
respectivement. Cette expression reste valide tant que la largeur ou l’épaisseur du conducteur
ne double pas sa longueur, ce qui est difficile à reproduire. Une expression approximative
plus simple qui utilise la longueur complète de la spirale peut être trouvée dans [16]. La
mutuelle inductance entre deux conducteurs dépend de leurs angles d’intersections, longueur
et séparation. Deux conducteurs orthogonaux n’ont pas d’inductance mutuelle puisque leurs
flux magnétiques ne sont pas couplés ensemble. Pour une inductance carrée, l’inductance
mutuelle, est constituée par deux composantes : la composante positive qui contribue à
augmenter le couplage magnétique entre les spires et la composante négative qui contribue à
le diminuer. Les segments en parallèles, ayant des courants qui circulent dans la même phase,
produisent une contribution positive à l’inductance mutuelle, M+, ce sont les segments de
spire situés sur le même côté de l’inductance carrée. Les segments antiparallèles, où les
courants sont en opposition de phase, ont une contribution dans la mutuelle négative, M-, tels
que les courants d'un côté et de l'autre de l’inductance (voir Figure 3.6).
davg
dout
din
Figure 3.6. Illustration de l’inductance mutuelle positive et négative d’une spirale planaire carrée.
Dans le cas simple de deux conducteurs parallèles, de même longueur l et ayant une section
rectangulaire de largueur w et d'épaisseur t (Figure 3.7), placés en regard à une distance entre
les deux centres égale à d, pour l’inductance planaire cette distance est égale à (w+s).
L’inductance mutuelle est définie alors par l’équation suivante [9].
0 l
Ml Q Éq. (3.3)
2
où l est la longueur du conducteur et Q est un coefficient qui dépend uniquement de la
géométrie, et il est donné par l’équation suivante [10] : [10]
l l2 GMD 2 GMD
Q ln 1 1 Éq. (3.4)
GMD GMD 2 l2 l
59
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
l
I I
w t
I
d
t
w
l
Figure 3.7. Disposition en parallèle de deux conducteurs de même longueur.
La GMD (acronyme anglais pour "Geometric Mean Distance") est la moyenne géométrique
de la distance entre la surface des deux conducteurs. La GMD entre deux nombres, d1 et d2,
est donnée directement par la racine carrée du produit. Une représentation équivalente est
obtenue en introduisant le logarithme naturel (népérien) des deux côtés :
1
ln(GMD) ln( d1 ) ln( d 2 ) Éq. (3.5)
2
La GMD entre deux surfaces peut être obtenue en partitionnant les aires de chaque surface en
éléments différentiels et de calculer la moyenne géométrique de la distance entre ces
éléments. La moyenne géométrique de la distance entre ces deux surfaces est calculée de la
manière suivante [24] :
r r'
GMD r .r' d i , j Éq. (3.6)
i 1 j 1
Ainsi la GMD entre r points d'un côté et r’ points de l'autre coté est :
1 r r'
ln( GMD ) ln( d i , j ) Éq. (3.7)
r .r' i 1 j 1
60
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
w2 w4 w6 w8 w10
lnGMD lnd 2
4
6
8
10
... Éq. (3.8)
12d 60 d 168 d 360 d 660 d
Comme prévu, le GMD est plus petit que la distance d séparant les deux centres. L'inductance
mutuelle, Ml, ne varie que légèrement avec la largeur du conducteur lorsque la distance qui
sépare les deux centres, d, restera fixe. Cela implique que la valeur de l’inductance mutuelle
entre deux inductances, ayant les mêmes distances entre les spirales à peine change lorsque la
largeur de ces spires est modifiée [11].
(a) (b)
Figure 3.9. Disposition, (a) arbitraire (b) symétrique par rapport au milieu, de deux conducteurs en
parallèle de longueur différente.
Dans le cas où chacun des segments de longueur m est situé symétriquement par rapport au
milieu de celui de longueur l (p=q) (Figure 3.9b), l'expression de l'inductance mutuelle peut
être écrite sous une forme simplifiée comme :
M l m M m p M p Éq. (3.10)
1 11 21 L1 i1 M 21 i2 Éq. (3.11)
2 22 12 L2 i2 M 12 i1
61
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
Dans le cas d’un transformateur intégré, son modèle est réalisé en représentant les inductances
primaire et secondaire par leurs modèles localisés π équivalents, puis en ajoutant l’inductance
mutuelle et les capacités de couplage entre le primaire et le secondaire [5][6]. Les
capacitances Cs,12 et Cs,21 modélisent la capacité terminal-terminal entre les surfaces des spires
en regard des deux inductances. Les inductances propres, L1 et L2, peuvent être calculées en
utilisant les expressions de l’inductance qui ont été présentées dans le §3.1.2. L'inductance
mutuelle peut être calculée à l'aide de ces expressions et elle sera décrite plus tard dans §4.1.1.
Les capacités parasites et les résistances peuvent être estimées par des techniques similaires à
celles utilisées dans la modélisation par un circuit localisé π des inductances intégrées. Bien
que la Figure 3.11 montre un modèle localisé complet d'un transformateur sur puce non idéal,
la réalisation pratique de chaque transformateur contient en général un sous-ensemble plus
petit de capacités parasites grâce à des considérations de symétrie.
62
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
63
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
Le Tableau 3.1 nous montre une comparaison au niveau des performances entre les différents
types de réalisation de transformateurs présentées. D’autres types de transformateurs sont
présentés dans la littérature mais ils sont inspirés de ces trois derniers [8].
0 I
B sin 1 sin 2 Éq. (3.14)
4 r
64
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
1
2
(a) (b)
Figure 3.13. Disposition géométrique et champ magnétique B produit par (a) un fil conducteur
rectiligne (b) une spire carrée.
Les circuits ayant une forme rectangulaire sont faits par une juxtaposition (assemblage) de
plusieurs segments de droites ensembles. En vertu du principe de superposition, le champ
magnétique résultant créé en un point M est la somme vectorielle des champs magnétiques
créés par la contribution de chaque segment de fil. Ainsi, pour une spire carrée de côté a,
placée dans le plan (x-y) (Figure 3.13b), parcourue par un courant permanent de densité I, le
champ magnétique à son intérieur est exprimé par trois composantes non uniformes dans
l'espace données par la série d'équations suivantes [3]:
0 I z 1 a2 y a2 y 1 a2 y a2 y
Bx ( M ) a
4 ( 2 x )2 z 2 c1 c2 ( a2 x )2 z 2 c3 c4
0 I z 1 a2 x a2 x 1 a2 x a2 x
By ( M ) a
4 ( 2 y )2 z 2 c1 c3 ( a2 y )2 z 2 c2 c4
I a
x a2 y a2 y ( a2 x ) a2 y a2 y
Bz ( M ) 0 a 2 2 Éq. (3.15)
4 ( 2 x ) z 2 c1 c2 ( a2 x )2 z 2 c3 c4
a
2 y a2 x a2 x a
2 y
a2 x a2 x
2
a 2
( 2 y ) z c1 c3 ( 2 y )2 z 2
a
c2 c4
où, c1 ( a2 x )2 z 2 ( a2 y )2 , c2 ( a2 x )2 z 2 ( a2 y )2 ,
c3 ( a2 x )2 z 2 ( a2 y )2 , c4 ( a2 x )2 z 2 ( a2 y )2 .
Le système de coordonnées cartésien (x, y, z) utilisé dans toute la suite est celui sur la Figure
3.13b. Les représentations spatiales des trois composantes du champ magnétique délimitées
par le contour de la spire sont données par la Figure 3.14. A partir du système d’équation
Éq. (3.15), on peut remarquer que, sur le plan de la spire x-y (c’est-à-dire pour z=0), les
composantes Bx et By sont nulles et Bz est maximale. Notant que Bz demeure presque constant
tout au long de la droite parallèle à la spire, bien qu’elle augmente brusquement vers les coins
(Figure 3.14a). Si on s’éloigne légèrement du plan de la spire, les deux composantes Bx et By
1
La perméabilité magnétique décrit la capacité du matériau à laisser passer le champ magnétique. L’air est considéré
comme un matériau paramagnétique, sa perméabilité magnétique est légèrement supérieure à celle du vide, elle est égale à
4π.10-7 H/m.
65
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
(a) (b)
(c) (d)
Figure 3.14. Allure de la composante du champ magnétique (a) Bz en fonction de (x,y) pour z=0, (b) Bx
en fonction de (x,y) pour z=20µm, (c) Bz en fonction de z et (d) Bx en fonction de z.
On suppose aussi que le mouvement de la membrane peut être considéré comme celui d’un
piston, d’où la déflection à son centre par rapport à la périphérie est négligeable. L’équation
du mouvement instantané de la membrane est associée au déplacement harmonique ξ(ωp)
donné par h·sin(ωpt), où ωp est la vitesse angulaire de la pression acoustique incidente, h est
l’amplitude de la vibration et t est le temps.
66
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
a
Ca B
2 (- /2+ε,a/2-ε) (a/2-ε,a/2-ε)
a
a
2 x
2 (-a/2+ε,-a/2+ε)
(a/2-ε,-a/2+ε)
D A
Spire externe
I1
(a) (b)
Figure 3.15. Disposition géométrique (a) des deux spires dans le microphone (b) de la spire interne en
mouvement de vibration.
Si la polarisation du microphone est assurée par un courant continu, la spire externe sera donc
parcourue par un courant permanent de densité uniforme I1. Conformément à la loi de
Faraday, une force électromotrice (fem) induite à l'intérieur du circuit fermé sera produite par
le phénomène de l’induction électromagnétique dit de Lorentz. Cette force électromotrice,
appelée de Lorentz (motional emf), notée par femL, est générée par le mouvement de la spire
interne dans un champ magnétique indépendant du temps et variable dans l'espace.
L'expression de la femL produite est proportionnelle à la variation temporelle du flux
magnétique, Φ, comme l’indique l'équation suivante [4]:
d
femL Em dl ( v B ) dl Éq. (3.16)
dt loop loop
où d2S est la surface élémentaire orientée vers la normale, décrite par dl lors d’un déplacement
élémentaire égal à v·dt dans le sens de mouvement (Figure 3.15b). On reconnaît alors
l’expression du flux coupé, Φc, à travers cette surface élémentaire. La valeur de la femL est
égale à la somme algébrique des tensions induites dans chaque segment formant la spire. Pour
un champ magnétique invariable dans le temps, la femL est donnée par l'équation suivante :
67
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
femL v z Bx /( x a 2 ) x dy y z By /( y a 2 ) y dx x
AB BC Éq.
(3.18)
z B
CD
x /( x a 2 )
x dy y z B
DA
y /( y a 2 )
y dx x
où ε est la distance séparant la spire interne de la spire externe (voir Figure 3.15a). Grâce aux
propriétés géométriques de symétrie de la spire carrée, Bx et By sont des fonctions impaires
par rapport aux variables y et x, respectivement. L'expression simplifiée de la femL est donnée
par l'équation suivante :
a
2
2 0 I 1 2 a 2 2
femL v A2 I 1 v Éq. (3.21)
2
Le facteur A2 est un facteur purement géométrique qui représente une assez bonne
approximation linéaire de A1 au voisinage de zéro. Les allures de A1 et A2, pour des
dimensions données des deux spires, sont représentées sur la Figure 3.16. Pour une erreur
relative inférieure à k (d’habitude k=5%) il faut que l’amplitude des vibrations soit bornée à
une bande linéaire qui est donnée par l’équation suivante (moins de 22μm dans le cas de la
Figure 3.16 pour un k=5%) :
A1 A2
k 2
k a 2
A1 2 2 Éq. (3.22)
4 a 3 2
a
Afin d'étendre les résultats obtenus précédemment dans le cas de deux spires rectangulaires
vers deux inductances planaires et concentriques, le cas de notre microphone, nous avons
besoin d'appliquer quelques approximations. Posant n1 le nombre de tours de la bobine
externe et n2 celui de la bobine interne. Notre approximation suppose que chaque inductance
va être représentée par une seule spire moyenne incluant réellement les n1 ou n2 spires
superposées. La somme de toutes les forces électromotrices sera rapprochée par l'équivalent
de l'effet des n1 spires, situées à la distance moyenne, de l’inductance externe B1 sur les n2
spires de l’inductance interne B2. On pose la et ma les diamètres de la spire moyenne externe
68
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
Figure 3.16. Variation des deux facteurs A1 et A2 dans l’expression de la femL en fonction du
déplacement ξ (pour a = 1.5 mm, ε = 109 µm et I = 5mA).
Dans l’Éq. (3.23), la femL produite est inversement proportionnelle au carré de la distance de
séparation εa entre B1 et B2. Par conséquence, les deux inductances doivent être placées le plus
proche que possible afin d'obtenir le maximum de tension à la sortie. La distance de
séparation minimale est fixée par la géométrie et la technologie de fabrication choisie. Nous
pouvons également constater que la fréquence du signal de sortie est doublée, par rapport à
celle de l'onde de pression incidente. Cela est dû à la composante Bx du champ magnétique
qui est une fonction impaire de la position verticale z. Cet effet n'est pas souhaitable dans le
fonctionnement du microphone.
Pour une fréquence moyenne fp = ωp/2π = 1kHz, un nombre de tours n1=n2=50 tours et les
autres paramètres égaux à ceux de la Figure 3.16, les allures de la femL exacte et estimée sont
représentées pour deux amplitudes de vibrations différentes (Figure 3.17). Pour une
amplitude, égale à 20μm, située dans la zone linéaire on peut acquérir deux femL superposées
et sinusoïdaux dans la gamme des microvolts (Figure 3.17a). Nous pouvons parvenir à des
amplitudes de la tension induite plus élevées si la bobine interne exerce un déplacement plus
grand, mais au détriment de l’augmentation de la distorsion du signal (Figure 3.17b). Par la
suite, nous aurons besoin d’appliquer un électronique de traitement plus compliqué pour
filtrer et récupérer le signal utile.
69
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
(a) (b)
Figure 3.17. Allure de la femL induite donnée par l’équation exacte et l’estimée pour une amplitude de
déplacement égale à (a) h = 20µm (b) h = 100µm.
Figure 3.18. Interaction magnétique entre deux inductances idéales dans le cas où seul le primaire est
parcouru par un courant DC.
70
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
notre cas, les effets de l’inductance mutuelle négative peuvent être négligés à cause du grand
diamètre de l’inductance interne (gamme des mm). D’après les équations Éq. (3.3) et
Éq. (3.8), l'inductance mutuelle est un paramètre purement géométrique, qui est proportionnel
à la longueur des conducteurs, inversement proportionnel à la distance qui sépare leurs deux
centres et il ne varie que légèrement avec la largeur du conducteur.
La même approximation utilisée dans la section §3.3.1, va être appliquée dans le calcul de la
mutuelle en remplacent les deux inductances par deux autres ayant n1 et n2 spires superposées,
avec les même dimensions que précédemment. En utilisant la symétrie et notant que les
segments perpendiculaires les uns aux autres ont une mutuelle nulle, la valeur totale des
interactions positives de la mutuelle inductance d’un côté peut être remplacée par un
équivalent de n1n2 interactions moyennes entre deux conducteurs parallèles de longueur
différente. Par la suite, dans le cas d’une inductance carrée où chaque tour de spire se
compose de 4 segments de droite il faut multiplier par quatre pour trouver la mutuelle
inductance totale. D’autre part, il faut tenir compte de la distance verticale instantanée entre
les plans des deux bobines. L'inductance mutuelle entre les deux inductances spirales dépend
de la distance entre les deux plans de B1 et B2. Pour une vibration sinusoïdale de l’inductance
interne égale à ξ, la distance d séparant les deux centres devient d = √(εa2 + ξ2) (voir
Figure 3.20). Compte tenu de ces considérations et en combinant les équations Éq. (3.3), Éq.
(3.8) et Éq. (3.10), la mutuelle inductance entre les deux inductances concentriques est une
fonction parabolique qui peut être estimée par l'équation suivante :
l GMD
2
2 0 la a GMD 2
l ln
a a
M 1 1
a a GMD GMD 2 la a 2 la a
Éq.
(3.25)
a a2 GMD 2 GMD
a ln 1 1
GMD
GMD 2 a2 a
Figure 3.20. Vue en coupe du mouvement relatif de l’inductance interne B2 par rapport à B1.
71
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
La mutuelle inductance peut être normalisée en écrivant qu’elle est égale à la somme de deux
termes comme suit M=M0+ΔM(ξ). Le terme M0 représente le lien magnétique, permanent et
constant par rapport au temps, entre les spires des deux inductances correspondant à une
longueur de séparation égale à εa. Le second terme ΔM(ξ) représente la mutuelle causée par la
vibration relative, ξ, entre le plan de l’inductance interne et celui de l’externe (voir
Figure 3.20). Les composantes de la mutuelle inductance dans le régime des petits
déplacements peuvent être estimées en utilisant un développement limité d'ordre 2 de M
lorsque ξ varie au voisinage de 0, et qui résulte en :
l 2 l
2
2 0
M 0 n1 n2
la a ln a a a
a
a a 2
a l a a
2
a ln 1 2 2
Éq.
(3.26)
2 la a 2 a 2
2
A
M n1 n2 0 a 2 n1 n2 2 2
a 2
Pour les mêmes valeurs utilisées précédemment, une représentation graphique des équations
exactes et estimées de la mutuelle inductance est donnée sur la Figure 3.21. Les deux courbes
coïncident largement pour les amplitudes de vibration de l’ordre de 22μm (Figure 3.21). Nous
pouvons remarquer que, dans notre cas, le coefficient de couplage mutuel M est assez petit
(gamme de μH) en raison de la large séparation spatiale, εa, entre les deux inductances.
Finalement, en combinant les équations Éq. (3.24) et Éq. (3.26), la tension induite à la sortie
du secondaire en circuit ouvert dans la gamme linéaire peut être obtenue en dérivant, par
rapport au temps, ΔM(ξ), comme indiqué par les équations suivantes:
d M
v2 I 1 n1 n2 A2 I 1 v Éq. (3.27)
dt
On remarque bien que l'expression évaluant la tension induite v2, donnée par l'Éq. (3.27), et la
même que la femL évaluée dans la section 1, donc, les mêmes conséquences sont appliquées à
v2. Pour les différentes structures du transformateur, le coefficient de couplage mutuel k, est
égal à M/√(L1L2). Dans le transformateur concentrique, k, est relativement faible (k≈0.5) [6].
Son allure est représentée en fonction de l’amplitude de vibration de l’inductance interne sur
72
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
la Figure 3.22a et en fonction de la séparation entre les deux inductances sur la Figure 3.22.
On remarque que le coefficient du couplage magnétique est à son maximale quand les deux
inductances sont contenues sur le même plan et quand la distance qui les sépare est minimale.
Les transformateurs empilés ont un coefficient de couplage plus élevé grâce à la distance
faible entre les couches formant les deux inductances, désormais, nous sommes limités dans
notre cas par le principe de fonctionnement et l'utilisation d’une technologie industrielle
standard pour la fabrication de notre microphone électrodynamique.
(a) (b)
Figure 3.22. Variation du coefficient du couplage magnétique k en fonction de (a) l’amplitude de
vibration de l’inductance interne (b) la séparation entre les deux inductances.
où S est la surface s’appuyant sur le contour de la spire interne ABCD fermée et orientée vers
l’extérieur suivant la direction z (voir Figure 3.15a) et E est le champ électromoteur. Une
force électromotrice, comme étant défini par la loi de Faraday, est une tension qui résulte d’un
conducteur se déplaçant dans un champ magnétique constant ou d'un conducteur immergé
73
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
dans un champ magnétique variable dans le temps, ou une combinaison des deux. Ainsi,
lorsque l'inductance externe est entraînée par un courant alternatif, la valeur totale de la
tension induite femT est donnée par la superposition de ces deux contributions définies par les
équations Éq. (3.23) et Éq. (3.29). La fem induite de Lorentz est fonction de la vitesse de
vibration du secondaire et de la densité du champ magnétique, alors que la fem de Neumann
dans un circuit stationnaire fermé est égale à l'inverse des taux de variation du champ
magnétique traversant le circuit. La superposition des deux tensions est exprimée par
l’équation suivante :
d
femT v B E .dl
loop
( v B ) .dl
loop
dt B .d S
S
Éq. (3.30)
À partir de l’Éq. (3.33), l’amplitude des deux raies latérales sont égales à l’amplitude de
vibration donnée par n1 n2 A2 I0 ωp /4.
74
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
Le deuxième terme de l’Éq. (3.30) désigne la femN, où la surface élémentaire dS étant orientée
vers la normale, donc ce n’est que la composante z du champ magnétique qui servira dans
l’évaluation de la femN, ce qui donne l'équation suivante :
d i1
femN BZ dx dy M Éq. (3.34)
dt S
t
En se plaçant dans le cas des faibles amplitudes de vibration, l’inductance mutuelle M pourrait
être substituée par celle de l’Éq. (3.26). En conséquence, l'Éq. (3.34) représente le produit
d’une fonction sinusoïdale par une autre fonction sinusoïdale avec offset comme montre
l’équation suivante :
1 di
femN n1 n2 A2 2 M 0 1
2 dt
Éq. (3.35)
1 1
n1 n2 A2 h 2 cos2 p t M 0 n1 n2 A2 h 2 c I 0 sinc t
4 4
La femN, présente un signal modulé en amplitude ayant un spectre de fréquence composé de
trois raies de fréquences successives égales à ωc-2ωp, ωc et ωc+2ωp (voir Figure 3.23b). Par la
suite, la porteuse est donnée par di1/dt et présente une pulsation égale à ωc alors que le signal
modulant donné par M a une pulsation égale à 2ωp. En se servant des formules
trigonométriques, l’Éq. (3.35) peut s’écrire également comme suit :
A2 2
femN n1 n2
8
h I 0 c cos c t 2 p t cosc t 2 p t
Éq. (3.36)
1
c I 0 M 0 n1 n2 A2 h 2 sin c t
4
L’amplitude de chacune des trois raies est donnée par l’amplitude du signal sinusoïdal
correspondant.
De ce fait, la tension induite totale femT, qui est la somme de la tension de Lorentz donnée par
l’Éq. (3.33) et celle de Neumann donnée par l’Éq. (3.36), sera exprimée par l’expression
suivante :
1
femT
4
n1 n2 A2 I 0 h 2 c p cos( c t 2 p t ) cos( c t 2 p t )
2
Éq. (3.37)
1
c I 0 M 0 n1 n2 A2 h 2 sinc t
4
La femT présente aussi un signal modulé en amplitude, puisque qu’elle est la somme de deux
signaux modulés, avec un spectre de fréquence composé de trois raies de fréquences
successives égale à ωc-2ωp, ωc et ωc+2ωp (voir Figure 3.23c). La porteuse est la même que
celle de la femL alors que les deux bandes latérales représentent la somme des bandes latérales
de la femL est de la femN. Toutefois, notre objectif est de récupérer le maximum de tension
induite utile proportionnelle aux vibrations de l’onde sonore incidente de pulsation ωp qui
balaie la bande acoustique sonore [20Hz-20kHz]. D’après les équations Éq. (3.23) et
l’Éq. (3.26), on peut remarquer que M0>>n1n2A2h2/4, donc on peut dire que l’amplitude de la
porteuse est pratiquement constante, et notre signal utile est inclus uniquement dans les deux
raies latérales. Par conséquent, le seul paramètre non géométrique, qu’on peut modifier
75
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
aisément pour varier l’amplitude des raies, est la pulsation du courant de polarisation ωc. La
condition à respecter dans le choix de la pulsation ωc, c’est qu’elle doit être hors la bande
acoustique sonore pour pouvoir, finalement, séparer les deux signaux celui qui provient du
courant de polarisation et celui qui est proportionnel à l’onde sonore. On remettant
l’Éq. (3.37) sous forme de produit, on aura l’équation suivante :
1 1
femT n1 n2 A2 h 2 c 2 p cos( 2 p t ) c M 0 n1 n2 A2 h 2 I 0 sin c t Éq. (3.38)
4 4
Le taux de modulation (ou profondeur de modulation), défini par m, est exprimé par
l’amplitude du signal modulant sur l’offset et son équation est donné par :
m
c 2 p n1 n2 A2 h 2
c 2 p n1 n2 A2 h 2
Éq. (3.39)
c 4 M 0 n1 n2 A2 h 2 4 M 0 c
Le contrôle de la qualité de la modulation peut s’effectuer au moyen du trapèze de
modulation. Le trapèze de modulation, est une représentation en 2D du signal modulé en
fonction du signal modulant. Suivant le taux de modulation, m, quatre représentations peuvent
être schématisées comme montre la Figure 3.24. Pour obtenir la meilleure qualité de
modulation, il faut que le taux de modulation soit strictement compris entre 0 et 1
(Figure 3.24b), dans le cas contraire on a une surmodulation (Figure 3.24d).
En choisissant une valeur de ωc>>2ωp, le taux de modulation est pratiquement nul (m≈0)
donc on aura plus de modulation d’amplitude au niveau la tension induite au secondaire
(Figure 3.24a). Toutefois, puisque la porteuse, représentée par le courant de polarisation,
possède une fréquence fixe et en plus n’apporte aucune information utile sur l’onde incidente,
on peut donc procéder à son élimination ou atténuation. L’élimination de la porteuse peut se
réaliser grâce à des structures équilibrées à transistors (structure de Gilbert [30]) ou à diodes
tel que le modulateur en anneau. Ce type de modulation, appelée modulation d'amplitude à
porteuse supprimée (CAM- Carrierless Amplitude Modulation ou Double Side Band
Suppressed Carrier), possède toujours un taux de modulation m≈1 et le signal modulé induit
se place alors à la limite de la surmodulation. Par conséquence, le trapèze de modulation a une
forme triangulaire au lieu d’avoir une forme trapézoïdale (Figure 3.24c). Par conséquent, la
tension induite totale, emfT, possède une amplitude pour les deux raies latérales indépendantes
de la pulsation de l’onde incidente, puisque on a supposé que ωc>>2ωp, comme montre
l’équation suivante :
1
femT
8
n1n2 A2 I 0 h 2c cos( c t 2 p t ) cos( c t 2 p t ) Éq. (3.40)
76
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
Finalement, le signal induit doit être démodulé pour récupérer la composante utile
proportionnelle à l’onde acoustique incidente. La démodulation d’un signal modulé en
amplitude sans porteuse consiste à la détection de son enveloppe qui correspond au signal
modulant utile multiplié par l’amplitude de la porteuse. Il existe deux méthodes principales
pour la démodulation d’un signal, la plus simple est d'utiliser une diode suivie d'un filtre RC
dont la constante de temps est grande devant la période de la porteuse. Cette méthode n’est
pas valable dans notre cas puisqu’elle utilise une diode dont le seuil est largement supérieur à
l’amplitude du signal modulé. La deuxième méthode, la démodulation synchrone, la plus
utilisée actuellement car elle permet une meilleure restitution du message que la détection
d'enveloppe. Le principe consiste à multiplier le signal modulé par un signal généré par un
oscillateur local de même fréquence et de même phase que la porteuse. Un filtre passe-Bas
permet ensuite d'éliminer les raies crées par la multiplication, autour des fréquences fc et 2fc,
est de restituer le signal modulant en basse fréquence. Cette technique se base sur l’utilisation
d’un amplificateur opérationnel et elle est idéale même lorsque les signaux reçus sont faibles,
en plus elle fonctionne également lorsque m>1 et/ou sans porteuse. Dans les conditions
réelles de transmission de signaux, il apparaît une erreur de phase plus ou moins importante
entre les deux signaux, modulé et après démodulation, la démodulation n'est pas cohérente.
Pour corriger ce problème de cohérence, on fait appel à une boucle à verrouillage de phase
(PLL) qui est un système permettant l'asservissement de phase. Un autre type de
démodulation utilisée dans les montages fonctionnant à très haute fréquence est la
démodulation par détection quadratique. A cause de la très faible amplitude de la tension
induite modulée, il vaut mieux que l’étape de préamplification précède celle de la
démodulation. Le signal après démodulation est donné par l’équation suivante :
1
femTd n1 n2 A2c I 0 2 Éq. (3.41)
2
Ce signal contient encore une composante de tension continue (offset), qui peut être éliminée
avec une capacité. Finalement la tension obtenue, après filtrage et sans amplification, est
indépendante de la pulsation angulaire de l’onde incidente et d’amplitude (ωc/2ωp) plus
grande que celle de la femL avec un déphasage de π/2. Elle peut s’écrit comme suit :
1
femTd n1 n2 A2 h 2 c I 0 cos 2 p t Éq. (3.42)
4 2
En gardant les mêmes paramètres géométriques des deux bobines que précédemment, nous
pouvons parvenir à une amplitude de la femT, vingt fois plus élevée que celle de la tension
femL possédant deux harmoniques, de pulsation angulaire ωc-2ωp et ωc+2ωp (Voir
Figure 3.25). Cela a été simulé pour un déplacement de 20µm, fp = 1kHz et fc = 40kHz.
L’utilisation d’une démodulation synchrone nous permet de récupérer le signal proportionnel
à la vibration de la membrane de pulsation angulaire de 2ωp. La dernière étape, c’est d’utiliser
d’un diviseur analogique de fréquence pour corriger la pulsation de la tension induite,
initialement égale à ωp.
Pour une valeur de ωc<<2ωp, on aura une porteuse de fréquence plus basse que la tension
modulante et l’équation de la tension sera donnée par :
1
femT n1 n2 A2 h 2 p cos( 2 p t ) c M 0 I 0 sin c t Éq. (3.43)
4
77
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
78
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
i2 i M i
v2 L2 M 1 i1 L2 2 femL femN Éq. (3.44)
t t t t
Le nouveau terme L2∂i/∂t, possède la même pulsation que le courant de polarisation de la
bobine secondaire. Si on considère la même pulsation, ωp, pour le courant de polarisation du
secondaire ainsi que le primaire, l’amplitude du terme supplémentaire va s’additionner à
l’amplitude de la porteuse dans la femT, et donc il n’apportera pas d’informations utiles
supplémentaires à propos de l’onde sonore incidente.
eL 4v Bx ,max dy 4v a 2 B
a2
x ,max Éq. (3.45)
Par la suite, si on suppose que la position verticale de repos de la membrane se trouve à cette
altitude ε, vers le haut ou bien vers le bas, le champ magnétique Bx est maximal et son
amplitude sera exprimée, pour x=a/2- ε, par l’équation suivante :
79
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
0 I a
Bx ,max A3 I 1 Éq. (3.48)
4 2 2
8 a
Donc la tension induite finale, dans le cas où on arrive à assurer une élévation verticale à la
membrane, sera une grandeur qui dépend de la géométrie du microphone, du courant de
polarisation et de la vitesse de vibration de la membrane. Elle sera ainsi donnée par :
l l 2
0 I
eL n1n2 a a a v 4 n n A l 2 I v Éq. (3.49)
1 2 3 a a 1
8 2 l 2
a a a
Pour une fréquence moyenne fp = ωp/2π = 1kHz et en gardant toujours les mêmes paramètres
géométriques utilisés précédemment, une représentation graphique des équations exacte et
estimée de la tension induite eL, pour deux amplitudes de vibrations différentes, est donnée
sur la Figure 3.27. L’allure de la tension exacte est donnée à travers l’Éq. (3.20), en ajoutant
une position initiale, εa, dans le déplacement. Pour une amplitude de vibration sinusoïdale
pure égale à 20μm, les tensions induites estimée, eL, et réelle coïncident largement en gardant
la même forme sinusoïdale du déplacement sans doublement de la fréquence (voir
Figure 3.27a). L’amplitude de la tension acquise est dans la gamme des dizaines de
microvolts, avec un coefficient multiplicateur de cinq fois dans le cas des dimensions
choisies. Nous pouvons parvenir à des amplitudes de la tension induite plus élevées si la
bobine interne exerce un déplacement plus grand, mais au détriment de l’augmentation de la
distorsion du signal (Figure 3.27b).
(a) (b)
Figure 3.27. Allure de la tension induite eL donnée par l’équation exacte et l’estimée pour une
amplitude de déplacement égale à (a) h = 20µm (b) h = 100µm.
Dans le cas où le courant de polarisation est alternatif, la tension induite est donnée par la
somme de deux termes. Le premier terme décrit la circulation non nulle d’un champ
électromoteur, associé à la variation temporelle du champ magnétique, tandis que le deuxième
terme décrit la présence d’un flux coupé dû au déplacement du circuit et/ou à sa déformation.
Le premier terme peut être calculé à partir de l’Éq. (3.29) comme suit :
d 2
eN Bx ,max a 2 Éq. (3.50)
dt
En remplaçant les deux spires par deux bobines, ayant n1 et n2 spires dans le primaire et le
secondaire, respectivement, l’Éq. (3.50) devient :
80
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
2 di1
eN n1n2 A3 la 2 a Éq. (3.51)
dt
La tension induite totale est la somme de deux termes, données par l’induction de Neumann et
celle de Lorentz, d’où son expression est donnée par :
di
eT eL eN n1n2 A3 la 2 a 4i1v la 2 a 1 Éq. (3.52)
dt
La tension induite représente un signal modulé en amplitude. En substituant les valeurs de la
vitesse et du courant de polarisation, on trouve l’équation suivante :
eT n1 n2 A3 I 0 l a 2 a 4 h p cos p t sin c t la 2 a c cos c t Éq. (3.53)
Dans cette configuration, la tension de Neumann, eN, générée par la polarisation de la bobine
interne va jouer le rôle de la porteuse et par conséquence elle ne va pas apporter aucune
composante utile supplémentaire au niveau de la tension induite totale. Pour le mêmes
paramètres géométrique que précédemment, la eT est représentée sur la Figure 3.28 dans les
deux cas où ωc>>2ωp et ωc<<2ωp. Dans les deux cas, on remarque que le gain est
pratiquement unitaire puisque la porteuse de contient par d’informations utiles qui vont
s’additionner.
(a) (b)
Figure 3.28. Allure de la eL pour (a) ωc>>2ωp (fp = 1kHz et fc = 40kHz, sans porteuse), et (b)
ωc<<2ωp (fp = 1kHz et fc = 20Hz, porteuse de basse fréquence).
81
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
(a) (b)
Figure 3.29. Différents montages du transformateur (a) inverseur (b) non-inverseur.
Ces configurations ont été choisies pour réduire au maximum le nombre d’éléments parasites
dans le modèle complet et qui vont être court-circuités. Le calcul des capacités parasites dans
un transformateur est, dans le principe, semblable au calcul des capacités parasites d’une
inductance. En effet, toutes les capacités dominantes peuvent être modélisées en utilisant les
approximations des capacitances à plaques parallèles. Pour les transformateurs planaires
(concentriques et entrelacés), les capacités dominantes sont les capacités d’oxyde, Cox, entre
la spirale et le substrat du primaire et du secondaire. Les capacitances terminal-terminal sont
faibles pour le transformateur concentrique et modérées pour l’entrelacé. Dans le cas de notre
microphone, l’inductance secondaire B2 est suspendue, donc les éléments de couplage avec le
substrat sont éliminés. Ainsi, les modèles à éléments localisés complets présentant le
transformateur concentrique inverseur et non-inverseur, sont illustrés sur la Figure 3.30. Le
Tableau 3.2 fournit des expressions détaillées pour les éléments du transformateur.
Terminal 1 M Terminal 2
(b)
Figure 3.30. Modèle d’un transformateur concentrique (a) inverseur (b) non-inverseur.
82
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
Tableau 3.2. Équation et valeur des paramètres physiques d’une bobine planaire intégrée sur silicium.
Paramètre physique d’une bobine planaire
Valeur Effets
intégrée sur silicium
Ls,1 = 13.38·10-6
Ls : La méthode de Greenhouse Couplage mutuel
Ls,2 = 13.29·10-6
l Rs,1 = 13.61 kΩ
Courants de Foucault
RS
w 1et
Rs,2 = 9.9 kΩ
Effet de peau du métal
lt ox Cs,1 = 1.1·10-13
CS1 , C S 2 n w2 Feed-through capacitance
ox s tox( M 1M 2 )
avec, C s C s 1 C s 2 Cs,2 = 9.17·10-14
1 ox Ccox,1 = 7.34·10-14
Cox lw Capacitance d’oxyde
2 t ox Ccox,2 = 6.07·10-14
Csi,1 = 1.02·10-12
1 Capacitance du substrat en
C Si l w C sub
2 Si
Csi,2 = 8.44·10-13
2 Rsi,1 = 3.67·107
RSi Perte Ohmique dans le
G sub l w 7 substrat en Si
Rsi,2 = 4.43·10
où ρ=résistivité DC du matériau, δ=épaisseur de peau, tox=l’épaisseur de oxyde à partir de la spirale jusqu'au substrat,
k=coefficient de couplage mutuelle, n=nombre de tours, davg=diamètre moyen, l=longueur de la spirale≈4ndavg, GSub2=la
conductance du substrat, Csub3=Capacité du substrat.
2
GSub = 0.16 [29]. Pour diminuer les pertes par effet joule dans le substrat, on doit choisir un substrat de grande résistivité.
3
CSub = 6·10-6 [29]. Malgré sa faible valeur, les pertes sous forme d’énergie électrique stocké dans le substrat sont modulés
par la capacité parasite CSi dont la valeur n’est pas très importante, mais elle a des effets parasite non négligeable en hautes
fréquences.
83
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
Figure 3.31. Schéma équivalent général de la bobine dans différents modes de polarisation.
Dans le cas où seul le primaire est polarisé, le sens du courant induit est déterminé par la loi
de Lenz. Cette loi évoque qu’un changement d'état d'un système électromagnétique provoque
un phénomène dont les effets tendent à s'opposer à ce changement. Par la suite la polarité de
la force électromotrice produite est telle que si un courant peut circuler, il génère un flux qui
tend à s'opposer à la variation du flux inducteur. Autrement dit, ce courant produit une force
de Laplace qui tend à s'opposer à la vibration de la bobine secondaire qui est solidaire à la
membrane. A fin de calculer l'intensité du courant induit et son impact sur la vibration de la
membrane, on considère le montage de la Figure 3.31b. On peut écrire la loi des mailles sous
la forme :
1 d 12 di
vo ,21 i2 ,21 dt L2 2 ,21 Rs ,2 i2 ,21 Éq. (3.54)
c dt dt
L’Éq. (3.54) représente celle d’un circuit RLC série excité par une tension sinusoïdale. En
organisant les termes, elle peut être exprimée par :
1 di
i2 dt L2 2 Rs ,2i2 femL femN Éq. (3.55)
c dt
Soit, en introduisant les impédances complexes, on retrouve que le module et la phase de
l’impédance complexe équivalente sont donnés par :
2
Z R L
2 1
s ,2 s ,2
éq c
emf L emf N 1 s ,2
Z éq Rs ,2 j Ls ,2 Éq. (3.56)
i2 cs ,2 Ls ,2
1
arg Z Arc tan cs ,2
éq
Rs ,2
On appelle pulsation de résonnasse ω0=1/√(Ls,2Cs,2) du circuit, la pulsation pour la quelle la
partie imaginaire de l’impédance est nulle. L’impédance Zéq possède un extrema minimal
pour la pulsation égale à ω0 et elle est purement résistive. Les fréquences de coupure haute et
basse, ainsi que la bande passante à +3 dB du minimum sont défini par :
84
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
donc, i2 ,11 jcs ,2 femL femN Éq. (3.59)
Le courant induit possède la même pulsation que la tension induite avec un retard de -π/2.
Avec des tensions induites dans les cas les plus optimistes dans la zone des mV, le courant
induit sera alors très faible, dans la zone des pA, nous pouvons conclure que son effet sur le
flux produit par l'inductance externe est négligeable.
Concernant le cas où le secondaire est polarisé avec un courant, de la forme i2= I0·sin(ωct), on
retrouve le montage de la Figure 3.31c, qui va se superposer à celui de la Figure 3.31b. Pour
une polarisation en continue, la vitesse angulaire ωc serait nulle. L’impédance complexe
équivalente pour une polarisation en AC est exprimée par l’équation suivante :
1 Rs ,2 jLs ,2c
Z équ Rs ,2 jLs ,2c // Éq. (3.60)
jC s ,2c ( 1 C s ,2 Ls ,2 2 ) jC s ,2 Rs ,2c
La pulsation de résonance du montage est la même que le précédent et elle est égale à
ω0=1/√(Ls,2Cs,2). Pour les valeurs de ω<<ω0, on trouve que le circuit est équivalent à une
bobine avec sa résistance série tandis que pour les valeurs de ω>>ω0, le circuit est purement
capacitif. Donc, pour une fréquence d’excitation juste supérieure à la bande audible, tout le
courant de polarisation va traverser la bobine secondaire et la tension est donnée par :
di2
vo ,22 Ls ,2 Rs ,2i2 Éq. (3.61)
dt
Donc si seul le primaire est alimenté la tension finale aux bornes du secondaire est donnée par
vo,21. Si les deux bobines sont alimentées la tension est la somme de vo,21 avec vo,22.
On sait déjà que le champ magnétique se compose de trois composantes suivant les directions
x, y et z. Tout au long de la spire AB, le produit vectoriel de la composante z du champ
magnétique par le déplacement élémentaire dy produit une composante de la force de Lorentz
suivant l’axe x. En conséquence et grâce à la symétrie de la bobine carrée, les spires anti-
parallèles d'un côté et de l'autre du secondaire s’attirent ou se repoussent les unes aux autres
selon le signe de Bz et du courant i2. Puisque la bobine interne est inhumée dans la membrane,
les forces produites horizontalement n'ont pas d’impact, d’autre part, leurs sommes s’annulent
deux à deux (voir Figure 3.32a).
85
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
y
z dfz
By
dl
dfz dfz
dl
Bx dl i1 Bx x
dfz
dl
By
(a) (b)
Figure 3.32. Directions de la force de Lorentz générée par le champ magnétique (a) vertical
(b) radial.
D’autre part, les composantes x et y du champ magnétique B vont produire une composante
suivant l’axe z de la force de Lorentz. Du fait que Bx et By ont un signe opposé, de chaque côté
de la bobine, l'orientation de la force de Lorentz produite est normale à la surface de la
membrane et possède la même orientation dans toutes les spires (Figure 3.32b). Cela permet
d'éviter la création d’un moment de force qui va plier la membrane en torsion. La force de
Lorentz produite dans une spire élémentaire ABCD est donnée par l'équation suivante :
Fz i2 dy y Bx /( x a 2 ) x dx x B y /( y a 2 ) y
AB BC
Éq. (3.63)
dy y Bx /( xa 2 ) x dx x By /( ya 2 ) y z
CD DA
Pour la bobine B2, la somme de toutes les composantes suivant z de la force de Lorentz
peuvent être estimées par un équivalent de n1n2 effet moyen de n1 spires de l'inductance
externe sur les n2 spires de l'inductance interne. D’autre part, puisque les champs Bx et By sont
deux fonctions impaires par rapport aux variables y et x, respectivement, l'expression
simplifiée résultant de Fz est donnée par l'équation suivante :
Fz 4 n1n2 i2 Bx /( xa 2 ) dy Éq. (3.64)
AB
2 0 i1 i2 2 2 a 2 2 2 2 Éq. (3.65)
Fz A1i1 i2
2 2
Pour les faibles amplitudes de vibration, comme c’est le cas pour la femL, la force de Lorentz
sera donnée par l’expression suivante :
Fz A2 i1 i2 Éq. (3.66)
La force de Lorentz produite est proportionnelle à la vibration du secondaire, en plus des
courants de polarisation des deux bobines. Par conséquence, si seule la bobine primaire est
polarisée en DC ou en AC, la valeur du courant induit sera très faible (gamme de pA) et la
force de Lorentz n’aura aucun effet. En outre, si les deux bobines primaires ou secondaires
86
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
sont parcourues par un courant AC, ceci donne une pulsation différente a celle de l’onde
sonore sur la force de Lorentz. Donc, la force de Lorentz va avoir un impact indésirable sur la
vibration de la membrane. Dans le dernier cas, où les deux bobines sont polarisées par un
courant DC, selon la direction des deux courants, on aura une force de Lorentz possédant la
même pulsation que l’onde sonore, qui soit s'opposer ou favorise, la vibration de la
membrane. Il ne faut en aucune circonstance que l’amplitude de la force de Lorentz, soit
supérieure à celle de la force produite par l’onde acoustique, Fp, ce qui peut s’écrire par
l’équation suivante :
Fz Fp A2 i1 i2 s 2 p Éq. (3.67)
87
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
externe. On suppose que vers les basses fréquences, les impédances parasites ne vont pas
intervenir beaucoup dans les calculs finals des tensions induites comme on a montré dans
§4.1.2 .
(a) (b)
Figure 3.33. Une inductance spirale double couches sur substrat de silicium (a) Illustration
tridimensionnelles (b) circuit équivalent idéal.
5) Conclusion
88
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
Bibliographie
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89
Chapitre 3 : Modélisation magnétique et électrique du microphone
90
Chapitre
² 4
Modélisation mécanique et acoustique du microphone
1) Introduction___________________________________________________________ 91
2) Modélisation mécanique de la structure du microphone ________________________ 92
2.1. Réponse en fréquence de microphones micro-usinés______________________________93
2.2. Modélisation des ressorts de suspension _______________________________________94
2.2.1. Rigidité de flexion des différents types d’attachement _________________________________94
2.2.2. Comparaison entre les différents types d’attachement _________________________________98
2.3. Estimation de la masse équivalente de la membrane______________________________99
2.4. Choix des dimensions de la membrane _______________________________________100
2.4.1. Validation des calculs de la raideur et de la membrane _______________________________100
2.4.2. Calcul des dimensions de la membrane ___________________________________________101
2.4.3. Calcul des modes propres de la structure __________________________________________102
2.4.4. Etude statique de la membrane __________________________________________________103
3) Modélisation électro-acoustique du microphone inductif_______________________ 103
3.1. Modélisation en éléments localisés de la structure du microphone__________________104
3.1.1. Impédance de rayonnement_____________________________________________________105
3.1.2. Impédance de la membrane et des bras d’attachement________________________________106
3.1.3. Impédance d'air à travers des ouvertures de la membrane_____________________________107
3.1.4. Impédance acoustique de la cavité _______________________________________________107
3.2. Réponse en fréquence du microphone ________________________________________107
3.2.1. Sensibilité du microphone sans amortissement ______________________________________108
3.2.2. Sensibilité du microphone avec amortissement______________________________________109
3.3. Bruit du microphone _____________________________________________________113
3.3.1. Bruit Brownien de la membrane _________________________________________________113
3.3.2. Bruit thermique (Johnson)______________________________________________________114
4) Conclusion___________________________________________________________ 115
1) Introduction
L’étude des différents principes de fonctionnement des microphones conduit à considérer une
cascade de phénomènes. En premier lieu, la pression acoustique s’exerce sur un diaphragme,
par exemple une membrane tendue, et y développe des forces. Sous l’action de ces forces, le
diaphragme, ou plus généralement un système mécanique, est mis en mouvement. Un
91
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
Fext j 1
X j 2
Éq. (4.2)
k 1 0 j Q0
où ω0=√(k/m) est la pulsation de résonance (ou propre) et Q=k/(ω0b) défini le facteur de
qualité de la structure vibrante. Le terme ζ=b/2√(km) est définit comme étant le coefficient
d’amortissement du système.
92
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
M M
x x
fext fext
amortissement
ressort b·v ressort
k·x k·x
(a) (b)
Figure 4.1. Schéma équivalent d’un système à membrane (a) sans amortissement
(b) avec amortissement.
De ce fait, le microphone électrostatique est conçu pour fonctionner dans leur zone de rigidité
contrôlée. Contrairement au microphone électrodynamique qui est conçu avec un
amortissement qui peut être contrôlé tout au long de la gamme de sa bande de fréquence utile
par l'application d’un amortissement externe sur la vibration de la membrane. Par conséquent,
les microphones à conversion en élongation sont contrôlés par la compliance tandis que ceux
à conversion en vitesse sont contrôlés par résistance. La Figure 4.2 montre la réponse d'un
diaphragme qui n’est pas amortis (courbe 1), ainsi que les effets de l'augmentation de
93
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
Figure 4.2. Réponse en fréquence classique d’une membrane (courbe 1), l'effet d’un amortissement
extérieur sur le diaphragme (courbes 2 à 5) pour un microphone électrodynamique.
Une poutre simple fixée des deux côtés (fixe-fixe) (Figure 4.3a) possède une constante de
ressort très rigide (dure) à cause des contraintes axiales étalées associée aux efforts de flexion.
Pour réduire cette composante de la contrainte et gagner plus de flexibilité, nous pouvons
utiliser des incurvations pliées comme la jambe de crabe « crab-leg » ou le « U-spring »
(Figure 4.3b et Figure 4.3c). Chaque extrémité de la courbure est libre de se dilater ou de se
contracter dans toutes les directions. Les contraintes résiduelles intrinsèques dans une petite
section de la courbure sont distribuées moyennement sur toute la longueur des poutres qui la
compose, donnant ainsi une contrainte résiduelle effective réduite au déterminant de la rigidité
dans des directions non désirées. Un ressort en serpentin (Figure 4.3d), qui est une version de
94
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
courbure composée de poutres, permet d'atteindre une compliance plus élevée par rapport à
une poutre simple de même longueur.
Anchor Lb2
n=5
Lb
z z x z x beam, b1
Span
connector La
(a) (b) (c) (d)
Figure 4.3. Divers structures de flexion (a) fixe-fixe, (b) « crab-leg », (c) « U-spring », (d) serpentine,
attaché à une membrane carrée. La pression est appliquée sur la surface de la membrane.
N’importe quelle structure de flexion peut être représenté par une matrice de rigidité
symétrique 6×6 à éléments localisés dont les termes diagonaux représentent la raideur du
ressort dans les directions de translation et de rotation, et les autres termes (hors-diagonale)
représentent le couplage entre différentes directions [5], cette matrice est donnée par :
k xx k xy k xz k xx k x y k x z
k
yx k yy k yz k y x k y y k yz
k zx k zy k zz k zx k z y k zz
k Éq. (4.3)
kx x kx y k xz kxx k x y kxz
k x k y y k y z k yx k y y k yz
y
kz x kz y kz z kzx kz y kzz
où les termes kij désigne la constante de raideur dans la direction i dans le cas où on applique
une force (ou moment) dans la direction j. La matrice de rigidité peut aussi être considérée
comme la combinaison de 4 sous-matrices. Deux de ces sous-matrices sont appelées, la
matrice de rigidité dans le plan, kip, et la matrice de rigidité hors plan, kop et qui sont
représentées par le deux équations suivantes :
k xx k xy k z y k zz k zx k z y
kip k yz k yy k y z kop kx z kxx kx y
k Éq. (4.4)
k z
z k z k zz
y z k yx k y y
Sous-matrice de rigidité dans le plan Sous-matrice de rigidité hors plan
La matrice de rigidité globale pour un système de flexion est obtenue en additionnant les
matrices de rigidité individuelle de chaque flexion. De ce fait, lorsque la géométrie des quatre
ressorts sont identiques et leurs disposition est symétrique deux à deux (Voir Figure 4.5), la
matrice de rigidité du système complet est diagonale, puisque les termes hors diagonale des
quatre ressorts d'annuler après leurs sommations. Dans la conception de notre capteur de
pression, nous développant principalement l’expression de la constante de ressort linéaire kzz,
puisque la pression et la déflexion de notre membrane sont appliquées suivant la direction
normale z. Dans la suite, quatre modèles de fixation différents, donnée sur la Figure 4.3, vont
être considérés et examinés.
Dans l'analyse de la constante de rigidité des flexions micromécaniques, nous utilisons la
méthode d'énergie de déformation pour tirer les formules analytiques des constantes linéaires
95
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
des raideurs, kzz [4]. Dans cette méthode, une force F (ou moment M) est appliquée à
l'extrémité libre d'un ressort dans la direction appropriée et le déplacement δ est obtenu en
appliquant le deuxième théorème de Castigliano1 [3]. Notre objectif dans cette étude est
d’estimer le déplacement de la membrane, δz, résultant d'une pression acoustique, Fz,
appliquée dans la direction appropriée, z, pour différents types d’attachements (Figure 4.3).
Seuls les déplacements résultant d’une flexion ou/et d’une torsion sont considérés. Les
déformations résultant d’un cisaillement, d’un allongement de la poutre, des contraintes
résiduelles et du tenseur des contraintes sont négligées. Une introduction sur le principe de la
méthode de l'énergie de déformation utilisée pour tirer la matrice des raideurs d’une poutre est
donnée dans [26]. Généralement, la poutre simple est l’élément de base d'un flexion plus
compliquée, son l'énergie par unité de longueur est donnée par :
2
dU M i x Éq. (4.5)
dx 2 EI i
L'énergie totale de déformation totale, U, d’un système est obtenue en intégrant l’Éq. (4.5) sur
toute la longueur d’une poutre élémentaire suivie d’une sommation sur toutes les poutres
constituant le ressort :
2
N Li M i x
U
poutre i 1
0 2 EIi
dx Éq. (4.6)
où, Li est la longueur de la iéme poutre dans la flexion, Mi(x) est le moment de flexion transmis
à travers la poutre i, E est le module d'Young équivalent du matériaux de la structure et Ii,
c'est le moment d'inertie2 de la poutre i, autour de l'axe concerné (l’axe z/x pour les forces
dans/hors le plan et des couples autour de z/x). Le déplacement en un point c dans n'importe
quelle direction est données alors en appliquant le deuxième théorème de Castigliano,
δi=dU/dFi. Pour une poutre fixe-fixe guidée en translation par son extrémité libre (voir
Figure 4.4), le moment de flexion en fonction de l’abscisse x est donné, en considérant que le
déplacement angulaire θy autour de l’axe y est nulle, par l’équation suivante :
U L
y 0 M Fz x Éq. (4.7)
M 0 2
où L est la longueur de la poutre.
1
Le second théorème de Castigliano stipule que la dérivée partielle de l'énergie de déformation d'une structure linéaire, U,
par rapport à une force donnée, Fi, a pour valeur la projection du déplacement du point d’application de cette force suivant
sa ligne d’action, δi. Ce théorème peut s'étendre aux moments appliquée, Mi, et leurs déplacements angulaires
correspondants, θi.
2
Le moment d'inertie quantifie la résistance d'un corps soumis à une mise en rotation (ou plus généralement à une
accélération angulaire), et a pour grandeur physique [M.L²]. C'est l'analogue de la masse qui mesure la résistance d'un
corps soumis à une accélération linéaire. Cette appellation est aussi utilisée en mécanique des matériaux pour déterminer la
contrainte dans une poutre soumise à une flexion. Il s'agit alors d'une notion physique différente, encore appelée moment
quadratique, qui a pour grandeur physique [L4].
96
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
Figure 4.4. Illustration du déplacement d’une poutre simple soumise à une force Fz.
L'Éq. (4.8) de la déformation (déflexion) est valide tant qu’on a des déformations et des
angles de rotation petites de la poutre. La théorie de faible déformation ne peut être appliquée
que si [3] :
4
w LL Éq. (4.9)
31
où, ν est le coefficient de Poisson de l'épaisseur équivalent des couches constituant le bras. La
constante linéaire de flexion du ressort dans la direction z, correspondant à quatre ressorts
d'attachement, est donné par :
4 Fz
k zz fixed fixed Éq. (4.10)
z
Pour la structure en forme de la jambe de crabe, la constante de flexion est obtenue avec la
même méthode et elle est donnée par l'Éq. (4.11), où La et Lb sont, respectivement, la
longueur de la cuisse et du tibia (thigh and the shin) [3]. Les fichiers développant le calcul des
constantes de raideur des différentes structures de flexion proposées sont données dans
l’annexe A. Si nous supposons que Lb>>La et que w>t, l’Éq. (4.11) peut être simplifiée par
l’Éq. (4.12):
1
E t 3 w L2a L2b La Lb
k zz Crab leg Éq. (4.11)
1 5 1
4 La Lb 12 La Lb La Lb La Lb La Lb
5 4 4 3 2 2 3
1
E t 3 w Lb La
k zz Crab leg Éq. (4.12)
1 L4 1
1
4 b 2 La Lb3 La2 Lb2
où est donné par:
2 192 t
1 i w
1 5 tanh Éq. (4.13)
( 1 ) w i 1 ,iodd i
5
2 t
En utilisant la même méthode, la rigidité du ressort en forme de « U-spring » peut être tirée.
Le modèle analytique dérivant la déformation des quatre poutres, dans la direction z est donné
par l'équation suivante :
97
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
4 E t 3 w (n La (n 1) Lb )
k zz Serpentine
n 4 L4a 2 ( n 1) 2 L4b n 2 (n 1) (n 2 n 2) L3a Lb Éq. (4.16)
4 n (n 1) La L3b (n 1)( n (n 1)(n 2) 3(n 1)) L2a L2b
Pour diminuer la constante de raideur et acquérir une souplesse plus élevée dans la direction z,
nous devrions prendre le même nombre de connecteurs et des travées dans les poutres
(connector and span beams). Alors, la rigidité sera donnée par l'Éq. (4.17) lorsque n est paire
et par l'Éq. (4.18) lorsque n est impaire.
1 4 E t 3 w ( La Lb ) Éq.
k zz Serpentine 2 2 4
n n La L4b 2(1 n 2 ) L3a Lb (3 2 ) La L3b (n 2 3 1) L2a L2b (4.17)
4 E t 3 w n ( La Lb )( La Lb )
k zz Serpentine Éq.
2 n 4 L5a 2 n 2 L4b n 2 (2 n 2 (2 2 )) L4a Lb n 2 (4 2 ) La L4b
(4.18)
2 3
4 2 2 2 3 2 4
2 2
n (1 2 ) n (2 3 1) 3 La Lb n n (4 3) 3 La Lb
98
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
Figure 4.5. Vue d'ensemble de différentes conceptions d'attachement (a) Jambe de crabe, (b) méandre,
(c) U-spring et (d) la serpentine.
Spring stiffness as a function of the length Spring stiffness as a function of the length
0.5 0.35
Crab Leg U-spring
0.45 Meander Serpentine (n=50)
0.3
Serpentine (n=20)
0.4
0.25
0.35
Stiffness of the spring
0.3 0.2
0.25 0.15
0.2
0.1
0.15
0.05
0.1
0.05 0
1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2
Length of the membrane -3 Length of the membrane -3
x 10 x 10
(a) (b)
Figure 4.6. Comparaison de la raideur pour les différents types d’attachements donnés dans la
Figure 4.5.
2.3. Estimation de la masse équivalente de la membrane
La membrane de notre microphone est constituée d’une plaque carrée, attachée au substrat par
quatre bras. Sa masse totale est donc la somme de la masse de la plaque et celle de ses bras
d’attachement. La plaque est supposée infiniment rigide et son mouvement s’effectue sans
déformation, elle est donc assimilée à une masse mécanique idéale dont l’équation est donnée
par :
M mem 0 t a 2 Éq. (4.19)
où ρ0 est la densité volumique équivalente du matériel constituant la membrane et t est son
épaisseur. En ce concerne le calcul de la masse effective du bras d’attachement, un point
important à considérer, c’est sa vibration. En effet, une analyse modale indique que la masse
d’une poutre en mode résonnant est inférieure à sa la masse réelle, puisque seule la partie à
son milieu (ou à son bout) est en mouvement. En conséquence, la masse équivalente de
chaque bras, en vibration harmonique, est exprimée par la notion de masse réduite. Les
éléments réduits sont définis par rapport à une référence du système et leurs valeurs sont
choisies de telle manière qu’ils remplacent l’effet précis des éléments dispersés dans tout le
système au premier mode propre, sa validité est limitée alors à la première fréquence de
résonance [12]. La masse réduite d’une poutre, ayant la même épaisseur que la membrane,
99
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
encastrée d’un seul coté et calculée par rapport au substrat est donnée par l’équation suivante
[12] :
M bras 0.236 0 t l w Éq. (4.20)
Tableau 4.1. Propriétés des différentes couches utilisées dans le processus de fabrication.
Avec ces valeur, nous pouvons ainsi estimer la valeur de la masse totale, mml, de la membrane
carrée de côté, aml, égale à 400µm attachée avec un bras de forme crab-leg de largeur Lb2,
comme suit :
4
2
mml ti i aml
0.236 Lb1 Lal 1.55 µg Éq. (4.21)
i 1
De la même façon on estime le module de Young moyen, Emoy, de l’empilement des couches
déposées sur la membrane par cette équation :
4
t
i 1
i Ei
Emoy 4
96.25Gpa Éq. (4.22)
t i 1
i
En appliquant ces estimations, on trouve une flexibilité de flexion Kz égale à 661N/m et une
fréquence de résonance théorique de l’ordre de 3286Hz. Une mesure théorique de cette
100
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
Figure 4.7. Détermination des modes propres de la structure avec le profilomètre Fogal.
Pour une réponse en fréquence typique dans la bande audible qui s'étend de 20Hz jusqu'à
20kHz, la résonance de la structure de la membrane-ressort sera :
Bien que les résultats de simulation de la Figure 4.6 montrent que l’attachement en forme de
U-spring abouti à la meilleure flexibilité, on va considérer, dans un premier temps, une
membrane avec l'attachement en forme de crab-leg. La raison de ce choix, c’est que ce dernier
permet de réaliser une distance plus petite entre la membrane et le substrat, et cela permet par
la suite d’augmenter la sensibilité du microphone. On va chercher donc les dimensions de la
membrane qui nous permettent d’atteindre une fréquence de résonance dans la moyenne
géométrique de la bande acoustique. Avec un calculateur mathématique, en considérant une
largeur de la membrane, wm, égale à 25µm, le côté de la membrane est trouvé dans l’environ
de 1.5mm. La largeur du bras doit être le plus petit que possible pour rapprocher les deux
inductances au maximum ce qui permet d’obtenir un champ magnétique B plus intense [6].
Pour vérifier ce résultat, on peut développer une équation estimative du côté a, en effectuant
quelques approximations tel que on néglige la masse réduite des bras et on le simule à une
poutre simple. Sous ces hypothèses, une expression simple approximative de l’ordre de
grandeur du côté de la membrane peut être donnée par cette expression :
101
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
t 2 Emoy wm
a5 Éq. (4.25)
02 ox
où Emoy est le module d’Young moyen de la membrane, ρmoy est la densité volumique
moyenne
La modélisation par éléments finis est une méthode de simulation qui est très employée, par
exemple dans le domaine de la mécanique pour le calcul des déformations de structures
complexes. Cette méthode est particulièrement adaptée pour la modélisation et la simulation
des microsystèmes du fait de sa capacité à simuler des systèmes en trois dimensions dans
différents domaines d’énergies. Le principe de l’analyse par éléments finis est de rechercher
une solution approchée de la solution exacte engendrée par la distribution d’une grandeur
physique sur un domaine spatial. Pour cela, les différents volumes du système sont divisés en
éléments qui contiennent un ensemble de points appelés nœuds. Les éléments avec leurs
nœuds sont à la base du maillage (meshing). Le logiciel d’analyse en éléments finis ANSYS
est l’un des logiciels les plus efficaces non pas seulement dans les secteurs classiques de la
simulation comme l’automobile mais également dans les branches plus récentes comme la
microtechnique, la microélectronique ou l’industrie médicale.
Afin de justifier les dimensions calculées pour notre structure une analyse harmonique est
menée avec ANSYS© Workbench. Cette analyse nous permet de connaître les différents
modes de vibration de la structure, en d’autre sa fréquence naturelle de résonance (si on
considère que le premier mode de vibration). La Figure 4.8 nous montre les simulations des
six premiers modes de vibration des structures. Les dégradés de couleurs correspondent au
fléchissement de la structure. Nous nous intéressons uniquement au premier mode de
vibration de la structure, (égale à 861Hz), qui est comparable à celui estimé dans le
paragraphe précédent. La première fréquence de résonance détermine la bande passante dans
lequel le capteur devra fonctionner.
Figure 4.8. Modes de résonance simulés d’une membrane carrée attachée par quatre bras en forme de
crab-leg (respectivement en Hz : 861,1219, 1468, 8360, 13761 et 14481).
102
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
103
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
104
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
débit acoustique, q(t). Par la suite une explication de chaque élément du circuit équivalent est
détaillée.
(a) (b)
Figure 4.10. (a) Coupe transversale du circuit mécano-acoustique équivalent (b) Le modèle électro-
acoustique à constantes localisées, de la structure du microphone électrodynamique.
où a est la longueur du côté de la membrane carré, le cair est la vitesse du son dans l'air, ρair est
la densité de l'air, k est le nombre d'ondes qui est égal à ω/cair (ou bien 2π/λ, λ :longueur
d’onde) et θ0 et χ0 sont donnés par :
2 2
0 ( x ) 1 J 1 ( x ), 0 ( x ) H 1 ( x ) Éq. (4.28)
x x
où J1 et H1 représentent les fonctions de Bessel de première espèce et la fonction de Struve
d'ordre un, respectivement. Un développement en série de Fourrier pour J1 et H1 quand ka0
donnera l’expression suivante qui peut être considérée comme un couple de résistance et de
masse acoustique :
cair air 1 2 4 ka 1 air 2 4 air
8 ka i 3 8 c j 3 a Rr jM r
mé
Z rad Éq. (4.29)
a2 air
3
L’effet de phase apparaît lorsque la forcé développée sur une face dépend de l’angle d’incidence dans cas elle sera plus
faible que celle en direction normale : la directivité du microphone apparaîtra.
105
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
Le signe négatif dans l’expression de Mr indique que vers les basses fréquences, la vitesse des
particules de l’air est en avance de phase de 90° par rapport à la pression.
L’introduction des transformateurs [8], permet d’avoir différents domaines sur le même
circuit linéaire, de ce fait, la modélisation des problèmes couplés est énormément simplifiée.
Le schéma direct d’un système mécanoacoustique se ramène toujours à celui de la Figure
4.11a, dans lequel le couplage mécanoacoustique est modélisé par un transformateur idéal.
Dans ce cas, le couplage est géré par le couple d’équations F=pS et v=-q/S.
Dans la pratique, un transformateur est toujours accompagné par des impédances à l’entrée et
à la sortie, voir Figure 4.11b. Dans un système du microphone, la partie mécanique est
modélisée par une source de force F et une impédance Zm et la partie acoustique par une
source de pression acoustique p et une impédance Za. Le montage de la Figure 4.11c, est
l’équivalent acoustique de celui de la Figure 4.11b avec un primaire ramené au secondaire,
donc on n’aura pas avoir recours au transformateur. On y retrouve les impédances et les
sources équivalentes données par Zam=Zm/S2 et pF=F/S. De cette manière, l’impédance
acoustique totale de la membrane avec les quatre bras d’attachement et donnée en divisant
l’impédance acoustique par S2, et sera exprimée par l’équation suivante :
ac t w k zz
Z mem j 0 t 4 0.236 Éq. (4.31)
a j
Figure 4.11. Représentation du couplage mécanoacoustique en forme de (a) transformateur entre les
deux domaines (b) schéma de couplage (c) schéma acoustique équivalent.
106
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
4
ηair=1.56·10-5 m2/s
5
ρair=1.21 kg/m3
107
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
la fréquence de l’onde incidente. Comme il a été déjà mentionné dans §2.1, deux types de
microphones à action en pression peuvent être distingués, à savoir : {i} à conversion en
vitesse et contrôle résistif ou {ii} à conversion en déplacement et contrôle par compliance. En
effet, pour un microphone la vitesse de vibration de la membrane, vm, est proportionnelle à
l’inverse de l’impédance totale du circuit acoustique équivalent (vm≡1/Zéqu). De ce fait, pour
un microphone à conversion en vitesse, l’exigence générale d’une sensibilité indépendante de
la fréquence dans la gamme de fréquence prévue, conduit à la condition que Zéqu est purement
résistif. Donc, le pic de résonateur du système membrane avec les bras doit être atténué (ou
bien contrôlé) par une résistance. En utilisant un raisonnement similaire, et sachant que pour
une onde plane progressive, la pression et la vitesse des particules sont en phase les unes par
rapport aux autres (ξm=vm/jω), on retrouve que Zéqu doit être purement capacitif. Donc pour le
microphone à conversion en déplacement, le résonateur (membrane+bras) doit être contrôlé
par compliance et sa fréquence de résonance f0 doit être placée à la limite supérieure de la
largeur de bande planifiée.
Le coefficient Zopen/( Zopen+ Zmem) vient du faite que l’onde incidente se divise en deux parties,
une partie qui va heurter la membrane et une autre traversera les ouvertures, d’où on peut le
modéliser par un diviseur de courant. Les ouvertures dans la membrane, d’impédance Zslit,
jouent un rôle similaire à une conduite d’échappement (vent) dans les microphones capacitifs.
Leurs utilités seront d’égaliser la pression dans la cavité avec celle de l’air ambiante à
l’extérieure (atmosphérique) et par la suite éliminer l'effet des vibrations de la pression
barométrique, qui entraînerait sinon une déformation statique de la membrane. L’impédance
de cet anus d’égalisation est choisie de valeurs telles que dans la largeur de bande du
microphone le débit dans l’anus soit négligeable. L’allure du déplacement de la membrane,
comme montre la Figure 4.12b, est plate et indépendante de la fréquence.
Pour une sensibilité aplatie aux bornes du secondaire, sachant que celui-ci effectue un
déplacement constant sur toute la bande de fréquence, on doit réaliser une tension électrique
qui dépend uniquement du déplacement. De ce fait, l’expression de la tension de sortie qu’on
peut utiliser et celle donnée par l’Éq. (3.42), exprimée dans le cas où on a une polarisation AC
des deux bobines primaire et secondaire. La sensibilité du microphone est tracée sur la
Figure 4.13, et son équation est donnée par l’expression suivante :
2
V n1 n2 A2c I 0 m
S Éq. (4.35)
P 2 pin
108
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
(a) (b)
Figure 4.12. Allure (a) de l’impédance acoustique équivalente (b) du déplacement, de la membrane en
fonction de la fréquence de l’onde incidente.
Figure 4.13. Allure de la sensibilité du microphone en fonction de la fréquence dans le cas d’une
polarisation en AC.
Dans les basses fréquences, la réponse est déterminée par l’impédance des ouvertures autour
des bras (trou d’échappement) tandis que vers les hautes fréquences, la réponse est déterminée
en grande partie par la résonance de la masse de la membrane et la compliance de la chambre
d'air par dessous. Dans la bande de fréquence audible, la sensibilité de la structure du
microphone est pratiquement aplatie, néanmoins, sa valeur est au-dessous du niveau du bruit
(de l’ordre de 10-11V/Pa). En plus, ce qui est le plus important, c’est que le principe de la
conversion en déplacement est contrôlé par compliance, ce qui n’est pas le principe utilisé
dans les microphones électrodynamiques conventionnels.
109
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
B 192 B 1 n L
1 5 5 tanh Éq. (4.38)
L L n1,3 ,5 ,.. n 2 B
Pour une membrane carrée, la fonction β est évaluée à 0.42, par la suite l’équivalent
acoustique du coefficient d’amortissement est donné, en divisant par le carré de la surface de
la membrane, par une résistance exprimée par l’équation suivante :
ac air
Rsqueeze 0 ,42 Éq. (4.39)
G03
Dans le microphone capacitif, la sensibilité du microphone est proportionnelle à la distance
entre les deux plaques vibrantes. De ce fait, la membrane est souvent perforée afin de les
rapprocher le plus possible en réduisant l'effet de la viscosité de l'air entre eux. Dans notre
configuration, ce problème ne se pose pas, puisque le rapprochement qu’on doit réaliser et un
rapprochement horizontale et pas verticale, c’est-à-dire que les diamètres moyens des deux
bobines doit être le plus proche que possible.
110
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
air
compressé vibration suivant la Rsqueeze
normale
G0
Figure 4.14. Illustration de l’effet d’amortissement visqueux par compression « sqeeze film damping »
pour une oscillation verticale de la membrane.
(a) (b)
Figure 4.15. Allure (a) de l’impédance acoustique équivalente (b) du déplacement, de la membrane en
fonction de la fréquence de l’onde incidente pour différentes valeurs de la distance G0.
111
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
que lorsque l’épaisseur du gap d’air augmente, la sensibilité du circuit augmente aussi mais au
détriment de la bande passante. De ce fait, le gap d’air doit être très soigneusement optimisé
afin de réaliser une bande passante acceptable et suffisante. D’après la Figure 4.16 on peut
atteindre des sensibilités dans les zones des dizaines de µV comme montre le Tableau 4.4.
La bande passante de notre microphone dynamique est limitée dans le bas du spectre
notamment par la taille de la membrane et la rigidité de la fixation élastique, qui ne permet
pas à la bobine de reproduire les variations amples de la pression acoustique (faible vitesse et
grande élongation). Dans le haut du spectre, la chute de la bande passante s’explique
essentiellement par l’effet d’inertie de la bobine qui la laisse insensible aux petites variations
acoustiques de faible énergie (grande vitesse et faible élongation). Le choix des
caractéristiques du microphone (longueur de la bobine, taille de la membrane, souplesse de la
fixation) ne peut permettre à la fois une conversion fidèle en basse et en haute fréquence,
puisqu’il doit théoriquement se faire de façon opposée dans chacune de ces zones
fréquentielles. Par exemple, la fixation élastique doit être souple en basse fréquence et rigide
en haute fréquence pour permettre les oscillations rapides de la bobine. Ou encore, la bobine
doit être légère et donc de taille réduite en haute fréquence, mais de longueur importante en
basse fréquence pour induire une forte énergie électrique (loi de Faraday). Les caractéristiques
d’un microphone électrodynamique résultent par conséquent d’un compromis et doivent être
adaptées au spectre fréquentiel du signal sonore à transcrire.
(a) (b)
Figure 4.16. Allure (a) de la vitesse (b) de la sensibilité, de la membrane en fonction de la fréquence
de l’onde incidente pour différentes valeurs de la distance G0.
112
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
Les vibrations de la poutre peuvent être vues comme étant induites par une force stochastique
fn(t) de moyenne nulle, c'est-à-dire une force de bruit blanc. Afin de trouver l’expression de fn,
la moyenne du carré de la position peut être trouvée en utilisant la fonction de transfert
donnée par l’Éq. (4.1) (on remplace fext par fn) et en intégrant sur toutes la bande de fréquence
comme suit :
f n2
2 1
x 2 1 df
k 2 2
2 Q0
2
0 0 Éq. (4.42)
2 0 Q
fn
4k 2
En substituant l’Éq. (4.42) dans l'Éq. (4.41), le bruit de la force est égal :
6
kB=1,38·10-23J/K
7
Le kelvin est l’unité SI de température en thermodynamique (0 K est égale à -273,15 °C)
113
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
4k BTk
f n 4b k BT N Hz S f n 4 k BT
c Q
Éq. (4.43)
Cette valeur est reconnue comme étant l’analogue à la amplitude de bruit équivalent d'une
résistance de valeur, R, qui est égale au coefficient d'amortissement, b [16]. On note que la
densité spectrale de puissance de force est indépendante de la pulsation du fait de sa nature de
bruit blanc, contrairement à la densité spectrale de puissance d’amplitude.
2
c 2
2 c
Q
114
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
L'estimation du bruit dans le microphone peut être faite d’une façon très pratique en utilisant
le modèle du circuit équivalent. Pareil comme le cas pour un circuit électrique, dans notre
modèle équivalent, les résistances acoustiques sont eux qui construisent principalement les
sources du bruit du microphone plus que les éléments du circuit réactif. De ce fait, il existe
deux sources de bruit (résistances) dans un microphone, voir le modèle de circuit équivalent
représenté sur la Figure 4.10. La résistance équivalente de l'amortissement de la membrane
produit par radiation et la résistance d’égalisation de la pression statique. Le bruit de pression
produit par une résistance acoustique est défini par la formule ci-dessous. Le modèle de bruit
couramment utilise pour les résistances est un bruit blanc, de densité spectrale donnée par
l’équation suivante :
S R 4 k BTR Éq. (4.46)
où R est la somme des valeurs de la résistance mécanique des trous d’échappement et de la
radiations de la membrane. Dans la pratique, le bruit produisant l’amortissement du
diaphragme est plus important, car le bruit produit par l'égalisation de pression de ventilation
est inférieur à celui du préamplificateur à n'importe quelle fréquence [20]. Le spectre de bruit
final d'un microphone ressemble à sa réponse en fréquence de pression. Le bruit de la
résistance des ouvertures de gravure est estimé à 3.58 10-11 et celle de radiation est donnée sur
la Figure 4.18.
Comme prévue la densité spectrale du bruit est comparable à la sensibilité dans le cas ou on a
un microphone sans amortissement (à conversion en élongation) et elle est largement inférieur
au microphone à conversion en vitesse.
4) Conclusion
Ce chapitre commence par une introduction sur les spécifications des microphones
électrodynamiques par rapport aux électrostatiques. En effet, les microphones utilisant un
champ magnétique comme moyen de transduction, ont une fréquence naturelle de vibration
placée au centre de la gamme de fréquences du microphone. Afin de parvenir à la
caractéristique de réponse en fréquence désirée, couvrant toute la bande audible, plusieurs
modèles d'attachement ont été présentés, étudiés et comparés. Ces modèles renferment les
115
Chapitre 4 : Modélisation acoustique et mécanique du microphone
structures les plus utilisées dans la conception de microsystème tel que le crab-leg, le
méandre, le U-spring et la serpentine. Nous avons constaté que, pour des dimensions
comparables, la forme en U-spring présente la plus grande souplesse et le méandre est le plus
rigide. Cette étude de la rigidité de flexion de plusieurs types d’attachement est réalisée dans
le but d'établir la structure de bras qui satisfait la contrainte d’avoir une fréquence de
résonance au milieu géométrique de la bande acoustique. Des modélisations par éléments
finis, de la membrane suspendue ont été élaborées par la suite pour choisir le type
d’attachement susceptible de réponde à l’exigence sur le fréquence propre qui été le crab-leg.
Par la suite, une étude acoustique détaillée par analogie électro-mécano-acoustique a été
réalisée, dans le but de modéliser le comportement fréquentiel de notre structure et la
sensibilité du circuit. Nous avons démontrée que la sensibilité à la sortie du microphone pour
une pression acoustique constante est maximale pour une position verticale de la membrane
par rapport au substrat de l’ordre de ε, où ε est la distance qui sépare la bobine externe de
l’interne. La sensibilité en pression du microphone électrodynamique reste dans sa bande
passante assez faible comparativement à celle d’un microphone électrostatique ou d’un
microphone à électret (de l’ordre de quelques dizaines de µV/Pa dans une bande passante de
50 – 5kHz). La dernière partie de ce chapitre a été dédiée à l’étude et à la modélisation des
bruits Johnson et thermomécanique de la structure du microphone.
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[26] S. V. Iyer, "Modeling and Simulation of Non-idealities in a Z-axis CMOS-MEMS Gyroscope",
Carnegie Mellon University, Pittsburgh, Pennsylvania, USA, April 2003.
117
Chapitre 5
Fabrication du premier prototype du microphone
1) Introduction
Après avoir étudié et modélisé le microphone électrodynamique micro-usiné en technologie
CMOS standard, nous avons fabriqué un premier prototype avec le but de caractériser son
comportement. Ce chapitre commence par une première partie qui présentera le procédé de
fabrication CMOS standard du microphone ainsi que l’étape de post-process de micro-usinage
en volume. La seconde partie, s’intéressera aux différentes structures de test conçu afin de
valider la fabrication du microphone. Par la suite, nous allons discuter les résultats de gravure
de ces structures de test et commenter les différentes solutions qui ont été proposées pour
améliorer le dispositif.
2) Fabrication du microphone
Pour concrétiser les études développées dans les chapitres précédents un premier prototype du
microphone électrodynamique MEMS a été fabriqué pour un éventuel test avec un
amplificateur externe. Les dimensions de la membrane retenues sont 1.5mm de côté et une
largeur du bras égale à 25µm.
118
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
La technique de micro-usinage en volume, est une technique qui sert pour graver le silicium
sur le substrat pour produire des microstructures tridimensionnelles tels que les poutres, les
ponts et les membranes. Dans cette approche, les microstructures sont réalisées dans le
substrat CMOS lui-même après la fin de la procédure CMOS standard. Ces technologies de
fabrications de microsystèmes sont accessibles via des sociétés faisant l’intermédiaire entre
les clients et les fonderies. Dans notre cas, nous avons travaillé avec les services de Circuits
Multi Projets (CMP) à Grenoble. La seule technologie qui était disponible pour la fabrication
de la puce du microphone, est une technologie CMOS standard CSMC 0.6µm, à 2 niveaux de
poly et 2 métaux, proposée par une fonderie chinoise ICC (Integrated Circuit Center design).
L’application du post-process du micro-usinage en volume sur la puce fabriquée a été
possible par le faite que cette technologie n’utilise pas une planarisation (ou polissage) des
couches déposées. La composition de ces couches est illustrée sur la Figure 5.1a et les
dimensions des principales couches sont présentées sur le tableau de la Figure 5.1b.
Figure 5.1. (a) Composition des, (b) Épaisseurs des principales, couches de la technologie chinoise
CSMC 0.6µm, 2P2M.
La Figure 5.2 montre les étapes technologiques suivies pour assurer la fabrication du
microphone dans une technologie CMOS industriel standard. Le processus de fabrication
commence par le développement de l’oxyde de champ (Field Oxyde), par oxydation à chaud
du wafer, dans les zones prédéfinies par le dessin des masques. Par la suite, les transistors
CMOS sont fabriqués dans des caissons n ou p déjà réalisés avec une croissance de l’oxyde et
un dépôt de poly. La Figure 5.2a représente le wafer en silicium, étiquette 100, avec les étapes
précédentes déjà réalisées sur lequel on dépose une couche de dioxyde, 101, ouverte par
lithographie à des emplacements prédéfinis. Par ailleurs, le métal1 (généralement de
l’aluminium) est déposé par évaporation, étiquette 99, pour former la spire métallique de
retour de chaque bobine et les connections des transistors. Elle est suivie par un dépôt d’une
couche du diélectrique SiO2, étiquette 102 (Figure 5.2b). Il faut prévoir un entassement
d’ouvertures dans toutes les couches diélectriques et la couche de passivation pour ôter le
silicium du substrat. Ces ouvertures doivent être placées dans les emplacements appropriés
pour laisser le silicium nu et permettre la suspension de la membrane lors de l’utilisation de la
solution organique de gravure en volume. L’étape suivante consiste à déposer une couche de
métal, étiquette 98, permettant de dessiner la forme carrée des deux bobines B1 et B2 (Figure
5.2c). Ensuite, une dernière couche de diélectrique 103, en nitrure de silicium, est déposée sur
les bobines comme passivation pour protéger la surface du circuit et l’électronique de
traitement à proximité (Figure 5.2c).
119
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
Après la fabrication de la puce, une dernière étape de post process consiste à tremper le
microphone dans une solution de micro-usinage en volume est réalisée. Cette gravure
n’attaque que le silicium et par la suite permet la gravure de la cavité, étiquette 104, au
dessous de la membrane (Figure 5.3). Les masques de matériaux utilisés pour définir la
gravure anisotrope du silicium sont le dioxyde de silicium et le nitrure de silicium. La
structure finale suspendue est l’empilement de différents matériaux diélectrique sont illustrés
sur la Figure 5.3.
120
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
La gravure anisotropique du silicium est une réaction chimique en phase liquide entre la
solution de gravure et le silicium dont la cinétique est commandée par l’orientation
cristallographique des surfaces de contact. La forme résultante de la gravure est reliée aux
plans cristallins, tout au long d’eux le procédé de gravure possède la vitesse plus la lente, à
savoir le plan (111) pour le silicium. Dans le cas d’un wafer d’orientation (110), le plus
fréquemment utilisé, les plans (111) font un angle de 54,7° avec la surface horizontale du
substrat, produisant une gravure pyramidale dans le volume du substrat Figure 5.3.
Nous avons prévu d’appliquer le micro-usinage du silicium par la face avant afin de libérer la
structure de la membrane et des bras. Pour pouvoir entamer cette procédure, il est nécessaire
de prévoir des ouvertures dans les couches du procédé CMOS jusqu’au niveau silicium du
substrat. Ceci est réalisée en superposant une zone active, un contact, un via et une ouverture
pad dans la conception du dessin des masques, les zones de silicium sur la surface du wafer
seront nu à la fin de la séquence du processus CMOS standard. Par la suite, la puce est
plongée dans une solution de gravure qui permet de graver le substrat en silicium en volume à
partir de ces zones nues. Les solutions de gravure anisotrope humides les plus usuelles sont
l’hydroxyde de potassium, KOH, le Tetra-Methyl Ammonium Hydroxide TMAH et
l’Ethylene-Diamine Pyrocatechol (EDP). Leurs taux de gravure vis-à-vis de l’orientation
cristallographique et du matériau sont illustrés dans le Tableau 5.1. Parmi ces nombreuses
solutions liquides utilisées pour la gravure du silicium, nous avons choisi la gravure en
utilisant l’hydroxyde de tétra-méthyle ammonium (TMAH). Malgré que son emploi soit un
peu délicat du fait de sa nature organique qui lui confère une faible stabilité, elle reste la
solution offrant les meilleurs résultats en termes de vitesse de gravure, d’anisotropie et de
sélectivité par rapport à l’aluminium. De plus elle est totalement compatible avec les procédés
de fabrication de la microélectronique. Cette étape de gravure est réalisée par la société IBS
(Ion Beam Services, Aix en Provence, France) soutraitée par le CMP.
Tableau 5.2. Les solutions de gravure du silicium sélectives et leurs ratios de gravure.
La première difficulté qu’on doit faire face dans la fabrication du microphone est la libération
des longs bras et de la large membrane suspendue en utilisant le micro-usinage en volume
face avant. Pour surmonter ce problème il faut comprendre l’enchaînement du mécanisme de
gravure dans une poutre suspendue. On peut noter que la solution commence par consommer
le plan (100) tout en formant les plans d’arrêt virtuels (111). L’effet de bord sur les parties
convexes vient créer des plans (411) qui sont souvent les plus rapides dans la gravure. La
gravure par dessous de la poutre commence par les coins convexes permettant de libérer
complètement la structure et d’obtenir une cavité en forme de pyramide inverse. Le résultat
d’une telle gravure peut alors être observé sur la Figure 5.4 où l’on voit une poutre suspendue
au-dessus d’une cavité pyramidale.
121
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
Figure 5.4. Illustration de la gravure au coin convexe et la formation des poutres suspendues dans un
matériau qui n'est pas gravée.
Donc, pour le cas de notre membrane si on considère un bras de 1.5mm et une vitesse de
gravure de 1.4µm/min, il nous faut plus que 17h pour graver le long du bras. Avec cette durée
de temps la solution de TMAH peut endommager l’électronique de proximité et graver le
silicium par-dessous et sur les bords du substrat. Un exemple du résultat d’une simulation
atomistique1 qui a été effectuée avec le simulateur de gravure anisotropique ACES est montré
sur la Figure 5.5.
(a) (b)
Figure 5.5. Simulation atomistique de la gravure anisotropique de la membrane du microphone
soutenue par quatre bras, pour différents pas de calculs montrant la progression de la gravure.
1
La simulation atomistique est basée sur la discrétisation d’un volume en points (les atomes) d’un réseau régulier, comme
un réseau d’atomes dans un cristal. L’algorithme de calcul va alors, pas à pas, calculer l’orientation du plan formé par un
point et ses proches voisins puis en extraire une vitesse de gravure correspondante. En fonction du pas de calcul et de la
vitesse de gravure déterminée, l’atome sera alors déclaré gravé ou pas.
122
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
gravure va créer une cavité avec un fond rectangulaire par dessous, ce qui va accélérer le
processus de gravure. Le temps estimé pour effectuer la gravure de la membrane dans cette
configuration été de 2h.
(a) (b)
Figure 5.6. Simulation atomistique de la gravure anisotropique de la membrane soutenue par quatre
bras à 45°, pour différents pas de calculs montrant la progression de la gravure.
Le dessin des masques du microphone réalisé est montré sur la Figure 5.7. Sur ce layout, nous
avons réuni plusieurs structures de test, dont la principale est la structure de notre microphone
électrodynamique MEMS.
Figure 5.7. (a) Dessin des masques (b) Image MEB, de la structure de test du microphone.
Le microphone est situé au centre et occupe la forme d’un losange de diagonale 2,6 mm. A
son entourage, se trouvent les autres structures de test qui sont (i) 6 bobines planaire intégrées
de dimensions approximatives par bobine 0,7×0,6 mm², destinées pour une étude du facteur
de qualité (ii) une structure des test (TEST1) composée de poutres suspendus (iii) une
structure de (TEST2) qui représente une membrane suspendue avec des bras en forme de U-
spring.
123
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
Figure 5.9. (a) Empilement des couches (b) Profile topographique, enregistré lors du passage à
travers la structure TEST1.
standard, et par suite elles ont pratiquement le même niveau que la surface du circuit
(Figure 5.9b). Par contre, les niveaux métal 1 et métal 2 ont été ajoutés sur les poutres 2 et 3
donnant ainsi à ces poutres un niveau plus haut que le reste du circuit. Il faut noter que pour la
poutre 2, les deux niveaux de métaux ne sont pas séparés par l’oxyde. En plus, la poutre 4
possède une largeur plus faible que celle des autres poutres, qui sont de même largeur.
À partir de la Figure 5.10, qui montre les résultats de la gravure de la structure TEST1, on
peut tirer deux conclusions :
- La fente permet de graver une forme carrée en dessous dans le silicium si sa largeur est
supérieure à 4µm. Par conséquent, pour avoir une ouverture suffisante, qui permet le passage
de la solution de gravure, il faut avoir une distance minimale de 5µm dans le dessin des
masques initial.
- La forme carrée de la microcavité est bien conservée malgré la présence des deux spires en
métal 1 et 2 qui s’approchent progressivement de son bord. Donc la spire interne de la
primaire de notre microphone peut être placée à une distance de 0.5µm des ouvertures entre le
bras et ainsi pour la spire externe du secondaire.
Figure 5.10. Image de TEST1 après la gravure prise par (a) MEB, (b) microscope optique.
(a) (b)
Figure 5.11. Image de TEST2 prise par MEB après la gravure avec une membrane (a) attachée (b)
libérée.
125
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
La Figure 5.11a montre que les bras et la membrane sont entièrement gravés et sont libérés à
travers des ouvertures de largeur qui varie entre 5-6µm. Toutefois, le temps de gravure
présente une importance capitale pour assurer la suspension totale de la membrane. Un
exemple d’membrane avec un centre qui est encore attaché au substrat est montré sur la
Figure 5.11b. Ce résultat a été obtenu par une gravure d’une durée de 1h. En conclusion, les
résultats obtenus sur la structure de test TEST2 du microphone sans bobine sont réussit, avec
une suspension totale de la membrane et des bras d’attachement.
La membrane est réalisée avec une forme carrée orientée de 45° avec un côté égal à 1.5mm.
Elle est orientée par rapport aux axes cristallins de manière à faciliter la gravure. Les bras ont
une largeur de 35µm, alors que l’ouverture de la dépassivation est de largeur égale à 8µm.
Avant la gravure de la puce on a remarqué que la largeur des spires et l’espacement dans les
deux bobines n’ont pas été respecté par le fabriquant. En effet, au lieu d’avoir une largeur de
1µm et un espacement de 0.9µm comme le dessin des masques original, on a trouvé 1.7µm et
0.2µm, respectivement (Figure 5.12a). De plus, on a constaté aussi la présence d’une fissure
de largeur 1.75µm sur les ouvertures situées entre la membrane et les bras (Figure 5.12b).
Cette fissure n’existe pas sur l’ouverture située de l’autre côté, c’est-à-dire entre le bras et la
bobine externe (Figure 5.13a).
(a) (b)
Figure 5.12. Image MEB (a) des spires de la bobine externe (b) de l’ouverture sur le coté interne du
bras –entre le bras et la membrane–.
126
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
(a) (b)
Figure 5.13. Image MEB (a) des ouvertures prévues sur les deux cotés du bras. (b) de la membrane du
microphone après gravure.
Le premier problème au niveau de la libération des bras a des conséquences très graves pour
le fonctionnement et le test de notre microphone. D’après la Figure 5.13b, il semble que la
gravure est accomplie que sur un seul côté du bras et le deuxième côté reste attaché au
substrat. En effet, le dioxyde et/ou le nitrure de silicium obturent encore les ouvertures de
gravures du côté externe du bras, c’est-à-dire entre le bras et la bobine externe. Pour essayer
de détecter la cause et remédier au problème, on a essayé d'identifier les éléments chimiques
qui obturent les ouvertures et laisse le silicium nu inacceptable par une technique d'analyse
spectroscopique. Cette technique permet, en d’autre, d'identifier les compositions
moléculaires chimiques d’une structure en utilisant la résonance magnétique nucléaire
(RMN). La zone d’analyse désignée est la région d’intersection du bras avec la membrane
montrée sur la Figure 5.14a. L’analyse spectrale de cette zone, a montré la présence du
dioxyde du silicium (SiO2), du nitrure du silicium (SixNy) et d’un alliage d’aluminium et de
titane comme métal (Figure 5.14b). Une décomposition en éléments simples de cette zone est
montrée sur la Figure 5.15.
cps/eV
35 N-K
O-K Al-K
Si-KA Ti-KA Map
30
25
O Si
20 N Al Ti
15
10
Ti
5
0
2 4 6 8 10 12 14
keV
(a) (b)
Figure 5.14. (a) Sélection de la zone d’analyse sur la surface du microphone par spectroscopie
(b) spectre spécifiques constituant la composition des matériaux dans la zone d’analyse.
127
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
Nous avons déduit d’une analyse spectroscopique que les dépôts sont responsable de
l’obturation les ouvertures sont soit l’oxyde de silicium de formule chimique SiO2 soit la
passivation de formule SixNy. Par ailleurs, les masques d’éléments qui nous intéressent
vraiment sont celui du nitrure et de l’oxygène puisque le Si est l’élément commun pour toutes
les couches. La Figure 5.15 montre la présence intensive de ces deux éléments dans les zones
prévues aux ouvertures de gravure. Par conséquent, on peut affirmer que la couche de
passivation en nitrure de silicium, lors du dépôt, a dépassé ses limites prévues et elle a obturé
les ouvertures de gravure. Nous pouvons constater ce problème malgré que l’épaisseur de
l’ouverture a été définie par le dessin des masques dans la gamme comprise entre 7 et 8µm, ce
qui devrait être suffisant d’après les règles de dessin.
Figure 5.15. Identification de la présence des différents éléments chimique dans la zone d’analyse qui
sont, respectivement de gauche à droite et du haut en bas, le nitrure, l’oxygène, l’aluminium, le
silicium et le titane.
128
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
Figure 5.16. Profil enregistré lors du passage sur les deux bobines et le bras.
Dans la suite, nous allons décrire les solutions proposées pour éliminer la couche de nitrure de
silicium qui empêche la gravure des bras. Ces solutions sont basées sur la gravure humide et
sur l’utilisation d’une sonde inique focalisée (FIB).
129
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
le dioxyde de silicium a été gravé même celui qui est déposé entre les métaux, entraînant ainsi
le détachement du métal2 constituant les deux bobines (Figure 5.17). Les résultats trouvés ont
été très décourageants. Malheureusement, une faible sélectivité de la solution de la gravure ce
qui a entraîné une gravure latérale et verticale sur la puce, d’où le décollage de plusieurs
structures comme le spirale du bobine primaire.
Figure 5.17. Image MEB de l’ouverture du microphone gravée dans d'acide fluorhydrique.
(a) (b)
Figure 5.18. (a) Elargissement de la largeur des ouvertures par le FIB, (b) Résultat après 2h de
gravure par TMAH sur le microphone.
130
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
Nous avons démontrée que la tension à la sortie du microphone pour une pression acoustique
constante est maximale dans le cas où on a une certaine position verticale de la membrane par
rapport au substrat. Ce déplacement posera un problème technologique supplémentaire dans
la conception de notre microphone (voir Figure 5.19).
bobine bras
secondaire membrane d’attachement
substrat
Pour améliorer le fonctionnement du microphone, nous avons proposé dans la suite quelques
solutions pour le réglage de cette position verticale de la membrane. Ce réglage est une
conclusion directe des résultats théorique démontrés dans le chapitre 4, par l’analyse exprimée
par l’Éq. (4.1). Parmi ces solutions on peut citer :
- Insérer des résistances d’échauffements, et l’élongation du bras va être suivant les
coefficients de dilatation de l’empilement des matériaux qui le constitués.
- Profiter des forces de Laplace qui sont générées dans le cas où les deux bobines
externe et interne sont polarisées par un courant DC.
- Utiliser les contraintes résiduelles inhérent dans la structure après sa libération
(exemple : les bras d’attachement de la membrane du microphone résistif du LIRMM
présente une incurvation de 15µm après leurs libération, voir Figure 5.20)
- Placer la structure du microphone sur une électrode métallique, et essayer d’exploiter
la force électrostatique pour définir une nouvelle position d’équilibre.
131
Chapitre 5 : Fabrication du premier prototype du microphone
4) Conclusion
Nous étions les premiers à utiliser cette technologie CMOS standard CSMC 0.6µm, pour
réaliser le micro-usinage en volume sur une structure de précision qui est un peu délicate. Le
problème majeur à résoudre reste toujours la libération des bras. L’application d’un masque
de résine en photorésist qui définit les zones d’oxyde à graver reste une étape très difficile vu
qu’on n’a pas les moyens de manipuler des puces qui sont déjà découpées. Cela nécessite le
travail au niveau du wafer, ce qui rend le développement plus coûteux qui revient même plus
cher du prix de fabrication d’un nouveau prototype. La fabrication d’un nouveau prototype de
test reste la seule alternative pour valider la nouvelle structure de notre microphone
électrodynamique micro-usiné MEMS. Dans cette nouvelle structure fabriquée, il faut prévoir
de réaliser un soulèvement de la membrane dans une altitude ou le champ magnétique est à
son maximum.
132
Conclusion générale
133
Conclusion générale
134
Conclusion générale
recherche d’un procédé industriel CMOS qui ne réalise pas la planarisation sur les couches
déposées. En effet, durant la période dans la quelle on voulait fabriquer le circuit toutes les
fonderies connues de la microélectronique utilisent la planarisation dans leurs procédés de
fabrication, ce qui obture le silicium sur la wafer. Finalement, notre choix s’est fixé sur la
technologie CMOS standard CSMC 0.6µm, provenant du fondeur chinois ICC (Integrated
Circuit design industrial Center) complétée par un post process de micro-usinage en volume
par la face avant (bulk micro-machining) réalisé par la société IBS « Ion Beam Services » de
Peynier, France. Cette technologie était peu connue pour nous, particulièrement, si on va
réaliser un post process de gravure organique. Les résultats de fabrication ont montré qu’il
existe un problème dans la libération des bras du côté de la bobine externe. Cet aléa est dû
essentiellement à la grande variation dans le relief entre le bras et la bobine externe d’un côté
et le silicium nu de l’autre côté. On peut dire que la fabrication du premier prototype a échoué
et ceci à cause du manque dans les connaissances de la technologie utilisée quand elle est
adaptée aux MEMS et à cause du manque dans sa fidélité par rapport au dessin des masques
soumis. Le chapitre cinq est clôturer par des propositions de quelques solutions qui permettent
d’arriver à un déplacement verticale de la membrane du microphone par rapport à la surface
du circuit. Notre microphone inductif porte encore l’espoir de devenir très utilisé dans
plusieurs applications, en particulier dans les prothèses auditives, les implants cochléaires et
les téléphones portables (GSM, UMTS).
Les perspectives pour ce travail de recherche sont assez nombreuses, étant donné que le
thème des microsystèmes se compose d’un sujet multidisciplinaire assez vaste. A cela
s’ajoute le fait que notre microphone électrodynamique est une nouvelle structure qui
nécessitera d’être modélisée et améliorée aussi bien pour la partie mécanique que pour la
partie électronique de traitement. Toutefois, la première chose à réaliser est l’étude et la
modélisation des solutions proposées, et voir s’il y en a d’autres alternatives, pour arriver à la
conception d’un microphone avec une membrane qui présente une certaine hauteur verticale
(en haut ou en bas) par rapport à la surface du circuit. Une étude de la distorsion et des
phénomènes de non-linéarité liés à la structure du microphone sera aussi envisagée.
Finalement, la caractérisation expérimentale du microphone est sans doute nécessaire pour la
validation des théories développées tout au long de cette thèse. Cette caractérisation nécessite
une re-fabrication d’un second prototype du microphone électrodynamique.
Un deuxième volet de perspective pour cette thèse, c’est la conception d’un
amplificateur faible bruit capable de capturer la fem induite, dans la zone des µV, et le
développement de l’électronique associé pour un fonctionnement correct du microphone.
135
Annexe
136
Le fichier sources pour calculer les constantes de raideur de l’U-spring :
137
Le fichier sources pour calculer les constantes de raideur de la serpentine :
138
139
140
Microphone électrodynamique MEMS en technologie
CMOS : étude, modélisation et réalisation
Farès Tounsi
األنظمة الكھربائية والميكانيكية الدقيقة المدمجة( ھي مكونات مصغرة تضم وظائف إلكترونية وميكانيكية وبصرية،MEMS) المايكروسيستمز:الخالصة
تجمع تكنولوجيات مايكروسيستمز بين تقنيات االلكترونيات الدقيقة ألشباه الموصالت و التقنيات الجديدة في مجال الخرط الدقيق متيحة.مجتمعة على نفس الرقاقة
فإن ھذا الدمج يسمح بتصغير ھذه النظم وتحسين أداءھا وزيادة الحساسية والحد من، باإلضافة إلى ذلك.(SoC) إمكانية دمج نظم بأكملھا على نفس الرقاقة
في ھذا السياق تأتي الغاية من ھذه األطروحة الذي تھدف إلى تصميم وبناء جيل جديد من الميكروفونات.الضوضاء من خالل تقليص حجم مكوناتھا
ھذا الميكروفون سيتم تصنيعه عن طريق تكنولوجيا اعتيادية تليھا عملية خرط دقيق في كتلة السليكون.األلكتروديناميكية اعتمادا على وشيعتين لولبيتين مسطحتين
العمل. ھذه التقنية تتيح دمج الوظائف الميكانيكية و إلكترونيات المعالجة الرقمية الالزمة لتضخيم و معالجة اإلشارة على نفس الرقاقة.من خالل الجبھة األمامية
بعد ذلك تأتي دراسة الكتروصوتية و التي تسمح بمعرفة.المنجز خالل ھذه األطروحة يستھل بدراسة الميكانيكية وتحليل الصوتي لھيكل الميكروفون عند االھتزاز
الخطوة التالية تھتم بنموذج االرتباط الكھرومغناطيسي بين.مدى قوة تموج و استجابة غشاء الميكروفون )الحجاب( المعلق و الموصول بأربعة اذرع إلى جسمه
ھذه الدراسة قادتنا أخيرا إلى تقدير شدة التوتر المستحث في الوشيعة الثانوية و اقتراح تصميم.الوشيعتين الثابتة و المتحركة لحساب الحقل المغناطيسي المتولد
.وتصنيع نموذج أولي لھذا الميكروفون األلكتروديناميكي
، دراسة الكتروصوتية، مرونة اللولب، االرتباط الكھرومغناطيسي، خرط دقيق في كتلة السليكون، محول كھروديناميكي،MEMS ميكروفون:المفاتيح
. (FEM)طريقة العناصر المنتھية
Résumé : Les microsystèmes (MEMS - Micro-Electro-Mechanical Systems) sont des composants miniaturisés
réunissant des fonctions électroniques, mécaniques et optiques sur la même puce. Les technologies microsystèmes
conjuguent les techniques du pointe de la microélectronique des semi-conducteurs et les nouvelles techniques du micro-
usinage, permettant ainsi la réalisation de systèmes entiers sur une puce (SoC - System on Chip). En plus, cette intégration
permettra de miniaturiser le système, d’améliorer ses performances, d'augmenter la sensibilité et de diminuer le bruit grâce à
la réduction de la taille des composants et par la suite les capacités parasites dues aux interconnexions. Dans ce cadre vient
l’objectif de cette thèse qui a pour but de concevoir et réaliser une nouvelle génération de microphone monolithique de type
électrodynamique, à base de bobines spirales planaires, réalisée en technologie standard complétée par un post process de
micro-usinage en volume par la face avant. Après avoir décrire les différents procédés de fabrication des microsystèmes
compatibles microélectroniques et récapituler l’état de l’art des différents principes de transduction des structures de
microphones MEMS intégrés micro-usinés. Une modélisation électromagnétique détaillée est réalisée pour étudier le lien
inductif entre les deux bobines, constituant le microphone, dans les différents modes de polarisation et par conséquent,
proposer des solutions menant à augmenter la tension induite. Par la suite, une étude de la flexibilité et les constantes de
raideur la membrane suspendue a été menée. Cette analyse mécanique a pour but de concevoir un système de membrane
souple qui a permis de placer la fréquence de résonance au milieu géométrique de la bande audible et d'avoir des amplitudes
de déplacement suffisantes dans la plage linéaire. L’étape suivante a consistée à calculer le déplacement statique aussi bien
que les fréquences propres de notre microphone par la méthode des éléments finis (MEF) à l’aide du logiciel ANSYS.
Ensuite, une modélisation électro-acoustique est bien nécessaire pour proposer un modèle théorique équivalent du
microphone et évaluer la sensibilité du microphone. Le modèle électrique équivalent décrivant le comportement acoustique
du microphone est bâti en connectant en parallèle les composants sur lesquels agit la même pression et en série les
composants ayant les mêmes débits (flux de vitesses). Cette modélisation nous a permis de distinguer deux types de
microphone {i} à conversion en déplacement et contrôlé par compliance et {ii} à conversion en vitesse et contrôlé par
résistance. La dernière étape de cette thèse a été d’accomplir le dessin des masques et fabriquer le 1er prototype.
ISBN : 978-2-84813-151-1
Laboratoire TIMA, 46 avenue Félix Viallet, 38031 Grenoble Cedex, France.